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Comportement mécanique monotone et

cyclique des matériaux



a SUIvre...

N . Matougui
Essais de pénétration : Essai de dureté

L'échelle de dureté de Mohs fut inventée en 1812 par


le minéralogiste 'allemand Friedrich Mohs afin de
mesurer la dureté des minéraux. Elle est basée sur dix
minéraux facilement disponibles.
Comme c'est une échelle ordinale, on doit procéder
par comparaison (capacité de l'un à rayer l'autre) avec

deux autres minéraux dont on connaît déjà la dureté.


~ <,

Les dix minéraux det'écheltedeMons "'. =:

Dureté Minérale Composition chimique Structure cristalline

1 Talc, friable sous l'ongle Mg3Si4OlO(OH)2 mono clinique

2 Gypse, rayable avec l'ongle CaS04'2H2O monoclinique

3 Calcite, rayable avec une pièce en CaC03 rhomboédrique


CUIvre
4 Fluorite, rayable (légèrement) CaF2 cubique
avec un couteau
5 Apatite, rayable au couteau CaS(P04)3(OH-,Cl-,F-) hexagonale

6 Orthose, rayable à la lime, par le KAlSi30g mono clinique


sable
7 Quartz, raye une vitre Si02 hexagonal

8 Topaze, rayable par le carbure de Al2Si04(OH-,F-)2 orthorhombique


tungstène
9 Corindon, rayable au carbure de Alz03 rhomboédrique
silicium
10 Diamant, rayable avec un autre C cubique
,
diamant

3.!.r
• NB:
• Il est à noter que de nouveaux matériaux, plus durs que le diamant, sont
en cours de développement. On peut parler du carbonitrure de bore
cùbique (c BC2N), des nitrures de carbone tridimensionnels (C3N4) ou
encore les nanobaguettes ,de diamants a~ées (ADNR) qui dépassent le
diamant sur l'échelle de dureté, et qui pourrait bien le remplacer dans de
nombreuses activités industrielles.
,
• A la différence des minéraux dont la dureté est historiquement
caractérisée par ravage (Échelle de Mohs), on utilise généralement des
essais de pénétration pour caractériser la dureté des métaux.
• Ces essais ont l'avantage d'être plus simples à réaliser et de donner des
résultats reproductibles:
• ESSAI BRINELL
• ESSAI VICKERS
• ESSAI ROCKWELL

Que ce soit pour une dureté Brinell, Rockwell ou Vickers, l'essai consiste à appliquer
sur une pièce à mesurer, un pénétrateur (dont la forme varie selon le type de l'essai)
sous une charge F (variable).
Pénétrateur diamant ou WC
{.., e'. C Uf dur
O' onne ror id 1
# formes:
- pyramide (Vickers)
-.......•..... - sphère (Rockwell, Brinnell)
. .
o ' ormeion Io~' u du mo nov
Force: 10-2 à 102 kg (en gaI, qques kg)
OUOvf du (0 r Mesure : surface de l'empreinte
H=F/S
.. "
. • • Corrélation empirique avec
Sur c
., fO S la limite d'élasticité :
'>


H",3R e

•• 4 Essai r---J non destructif (empreinte < 1mm)



8 Grandeur non-intrinsèque (dépend de la
technique de mesure)
Essai de dureté Brinell

Pên r t~wr
: bille n
c rbure F

/ H...B.· = Constante·
Charge del"essai)
(AiL~ de ]' mpreinte

-
-

Ern rei nte


Essai de dureté Vickers

P'nétrateur : Pyramid
en d'aman d base
carrée e d'angle au
sommet en re 2 faces
op o~ees 'gale a 136Q F

Constante. Charge de l/essai}


Aire de l'empreinte

- te ter à _
.1atériau -----Iliiiili
o 1 9- F

Em f'e in e 1-1.1111;;
."..1·,......
a

Essai de dureté Rockwell

F +F
o
Fa

0,2 mm a; 'L30

HRB=:L30-r
+I ; pénétration initia1e avant charge additionnelle
+P • pénétration avec charge add-tionnelle
+r : pénétration rémanente sans la charge additionnelle

La valeur de dureté est alors donnée par la formule suivante:

eÉchelle B, E et F HRB = 130 - T


eÉchelle C
HRC = 100 - T

Une unité de dureté Rockwell correspondant à une pénétration de 0,002 mm.

39
Comparaison entre les méthodes par pénétration

Type d'essai Préparation de la pièce Utilisation principale Commentaire

La surface de la pièce ne La méthode ayant la mise en


nécessite pas une œuvre la plus facile des trois
préparation extrêmement
Brinell soignée (tournage ou En atelier méthodes.
meulage)

.L'essai est simple et rapide


- La surface de la pièce ne -Convient bien pour des
nécessite pas une duretés plus élevées (sup à
préparation extrêmement 400 Brinell).
soignée (tournage ou .Elle est plutôt utilisée pour
Rockwell meulage En atelier les petites pièces
.La dureté Rockwell présente
l'inconvénient d'avoir une
dispersion relativement
importante.

C'est un essai assez


-État de surface très soigné polyvalent qui convient au
(on obtient de petites matériau tendres ou très
empreintes,
En laboratoire durs
Vickers
.la présence d'irrégularité .11est utilisé généralement
gène la lecture). pour des pièces de petites
dimensions. La lecture des
longueurs de diagonale est
généralement lente.


Mesure de résilience~al~:un,
,,~ <_ "
matériau
__ ~ , ~, = " ,~. ~i'= '0 ~',_

Essaide flexion par choc sur éprouvette entaillée Charln!.

• ':1 Histoire

Georges CharRï en 1901propose le'moüton pèndule encore utilisé actuellement.


Il effectua également une,étude très complète et-rigoureuse qui permit de
proposer une méthode reproductible et fiable .. A la différence de Russel,il
considéra la présence de l'entaille comme fondamentale et standardisa sa forme.
Son objectif était de classer lesmatériaux (et en particulier les métaùx) en fonction
de leur résilience. Il n'envisageait pas 'l'étude du type de rupture (ductilité, fragilité)
ce qui est le cas aujourd'hui

On détermine l'é~erg}e absorbée dont on dédlJit la' r~silience par la formule:

1
,
A partir de l'essai de résilience (essai Charpy) en
mesurant l'énergie absorbée à la rupture de
l'éprouvette.

éprouvette
entaillée
Principe de l'essai
W == mg(ho - h)

"
'\

P,ah~(otf !)fI.,

\ h
"-

" hl
_ta Il,1:-: - PT

J' " ".

!
1
f1}\lI}~~ f ft"~mt

Représentation, du mouton pendule et des Gros plan sur le couteau et le porte


hauteurs à prendre en compte pour le éprouvette d'un mouton Charpy.
calcul de l'énergi~_abs9rbée.; .. 'k

43
Iprouvette Charpy normalisée

1 8 Il

I----L._ 2 mm

40 c_

Position de l'éprouvette au moment de l'impact


avec le couteau du pendule
• On mesure l'énergie qui provoque la rupture en flexion d'une éprouvette entaillée
en U ou V (KCV ou KCU).
• L'essai de résilience (essai Charpy) permet de déterminer la température de
transition d'un matériau qui sépare la rupture ductile, à énergie élevée, et la
rupture fragile du type clivage, de faible énergie.
• Les ruptures ductiles sont fibreuses, tourmentées (déformation plastique); les

ruptures fragiles sont plates ou cristallographiques

Joules

50

-80 o -
80°C

Figure Courbe de transition fragile- ductile d'un acier 18NCD à une


température moyenne de transition.
L'essai Charpy permet aussi d'évaluer la variation de la
ténacité d'un matériau.

MÉTAUX c.c. _
PoLVMÈ"fjŒS ---.

- .
CE~M~tES.

ALLIAGES J.LltJtt
2€SfST"AN:E

e
Vitesse de chargement et effet d'entaille constants
Mesure de la ténacité
,
A partir de la courbe de traction en mesurant l'aire sous la
courbe.

E.
Amélioration de la ténacité
eur
DES

-
AI:Iil!!Er
FlSSU2E!S

MÉCANIQUE
",,,.
,, l
CONCENTRAlÏON LOCALE
....••...
--.....-.-DE5.

CON1RA.lN 1ES

.Ét;A.T DES CONnieAINTES


~ (~too, varT1Z,c:rha.miqu~, ft\.~Ul(1
TR.AVAiL DE
RUPrURE _.• _- ----.-iNnnE~A~S
< Boès • a:arnposifŒ3)
(M€i-AUX • ~LYMÈl2.ES)
~ PLASticirÉ
( MeHaux. ~ poly~f"TZ5)

L'amélioration d'une propriété est souvent accompagnée par la diminution


d'une autre. On doit savoir faire un compromis entre la résistance, la ductilité
et la ténacité selon l'utilisation prévue du matériau.
Comportement mécanique dynamique ( cyclique) des
matériaux
Essais de fatigue

• Les essais mécaniques ci-dessus cités (Traction -


Résilience - Dureté) constituent une étude en
statique du matériau.
En effet, on cherche le plus souvent à travailler dans
le domaine élastique d'un matériau, et une étude
statique permet de déterminer la zone élastique.
• Mais, lorsque les efforts varient avec le tem~, c'est
~hénomène de fatigue qui intervient. Les pièces
peuvent rompre même si elles fonctionnent dans le
. domaine élastique !.
• La fatigue concerne tous les matériaux et pas
uniquement les métaux: le phénomène de fatigue
existe aussi chez les polymères.
Essais de fatigue (pièces non-fissurées)

~ Caractérisés par l'amplitude et la


sollicitation moyenne
..•.

~ Traction - compression
Fatigue oligocyclique -"

Essais "chers" (machines


complexes) - -./

~ Essais de flexion rotative


Plus rapide que la traction -
compression
~ Essais spécifiques sur des
composants ou des structures
prothèses de hanche, trains
d'atterrissage, ...
Fatigue.
Rupture sous un charqernent cyclique de faible amplitude
(c.à.d. "inoffensif" s'il n'est pas répété)

Différents types de fatigue suivant les sollicitations et la présence on non de défauts:

Titre du diagramme

Fatigue
1
1 1

Pièces sans fissures Structures fissurées


Durée de vie contrôlée par l'amorçage des fissures Propagation des fissures existantes
Pièces de petite taille Structures de grandes dimensions
(engrenages, roulements à billes, vilebrequins, ...) (ponts, bateaux, réservoirs sous pression, ailes d'avion, ...)
1
1 1
Fatigue à grand nombre de cycles Fatigue oligocyclique
Contraintes < Limite élastique Contraintes> Limite élastique
Nf> 10 000 cycles Nf < 10 000 cycles
Vibrations: roues, essieux, pièces moteur Cycles thermiques et 1 ou des surcharges occasionnelles

'51
• Le Laboratoire de Matériaux dispose d'une machine de flexion rotative
qui permet de tester en fatigue des éprouvettes normalisées de métal.
• Ce type de sollicitations est le plus fréquemment utilisé pour les essais.
Toutes les fibres sont sollicitées en traction ou en compression sauf la
fibre neutre. L'éprouvette présente un congé de raccordement pour être
sûr que la fissure parte de· cette zone de moindre épaisseur.
microrupteur compte-tours Panneau de Plateau de base
/" protection
/

ux

système de charge éprouvette palier à Moteur démarreur


et contrepoids roulement

Schéma de l'appareil porte a faux

. - - - . -- _. -- - --- - --- .- .- .- .- .- .-. - ._. - ._. - ._. - . _. - . -(;-


. .-

p
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~

1
-v...
~

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r--'
1

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1

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~

L J

1
Définition de la fatigue mode flexion rotative

~
--I------'..------I----~-.Telnps
•.....•
o
.•...•
o:
tr.:.
~
;""0-
01 C I------.::.....IL.-------
•...•
~
o
U
• Pour des questions de sécurité liées à l'usage des machines, la contrainte normale
dans la section droite la plus chargée doit rester inférieure à une contrainte limite
admissible liée au matériau et fixée par le constructeur ou par des normes .Dans le
cas de la flexion, il faut donc faire les deux opérations suivantes:
• Déterminer la section la plus chargée: c'est en générale la section du moment
fléchissant maximum (voir diagramme des moments fléchissant).
• Vérifier que la contrainte maximale dans cette section est inférieure à la contrainte
admissible imposée par le constructeur On note la formule fondamentale
suivante:

M
__ 1_* Y
a 1\11
,.,/
1z
cr M: contrainte normale en point M en MPa ou N/mm2.
Mf : moment fléchissant dans la section droite(S) en Nmm.
y : distance entre le plan neutre et le point M,en mm.
Iz : moment quadratique de la section droite 5 par rapport à l'axe de rotation

Démontrer qu'au cours de la flexion rotative,la contrainte varie entre une valeur
maximale et minimale?
Étude de variations cycliques des contraintes lors de la flexion rotative

• L'ensemble des pièces maîtresses (tel que vilebrequin) qui animé d'un mouvement
de rotation sont soumises à l'action des efforts extérieurs notamment les
vibrations produites par les secousses et le poids.
• L'analyse des chargements cycliques des contraintes est faite en essayant une
éprouvette en flexion rotative sur la machine d'essai de fatigue. On considère une
section circulaire soumise à l'action d'une charge P constante. On suppose qu'un
point M tournant à la vitesse angulaire co lorsque elle décrit une rotation de 360
0

sur elle même (un cycle) une trajectoire circonférentielle de diamètre D.


Rupture, Fatigue

Objectif:
Effectuer une sélection de
matériaux vis à vis de la
tolérance au dommage
Moyens:
~ Comprendre les notions de
ténacité et de résilience
~ Savoir exploiter les
données de résistance à la
fatigue
Endommagement des matériaux
• Endommagement d'origine mécanique
Endommagement élastique: flambage
Déformation plastique (endommagement des structures)

Fluage (déformation lente sous une charge constante, T > O~6Tf)

Fatigue (sollicitation cyclique, vibrations: propagation de fissures


Rupture brutale)

• Effets d'environnement
Oxydation

Corrosion

Autres (humidité ...)

• Effets synergiques
Corrosion sous Contrainte

Fatigue - Corrosion
Rupture brutale
• Relâchement brutal d'énergie
élastique à partir d'un défaut
exista nt
(ex. ba lion sur-gonflé)
• Bilan énergétique:

Energie élastique restituée


vs.
Energie de surface crée

Énergie absorbée par unité


Fissure de longueur a (incrément ôa) Travail des forces ext.
dans une plaque d'épaisseur e
de surface de la fissure

Variation d'énergie élastique


Valeurs de ténacité et de résilience
1000~----------.-----------,----------.

100

0.01~------H-'---t+

+
0.1 -+- Il
.lIi.l-+I l.A./ 34-
1e -00 -+- Il
--II..-..-t- --I
Mate ria Is:\M eta 1 Ma teria Is:\Ceram le Ma terials:\Po Iym e r M aterial s:\M etal M aterial s:\Ceram ie M alerials:\Pol ym er
Phénomène de Fatigue dans les
structures!
INTRODUCTION
150 ans de recherche et un problème qui reste pourtant d'actualité!
La rupture brutale et imprévisible de pièces mécaniques pendant leur utilisation fait l'objet de travaux de
recherche depuis 1840, soit maintenant plus de cent cinquante ans. Aujourd'hui, les pôles scientifiques de
recherche Science pour l'ingénieur a travers le monde sont au cœur de ce problème, et de ses avancées
e

Une problématique historique


Tout commença lors d'une agréable journée du début du Printemps 1842. Plus de1500 personnes profitent de la
récente ligne de chemin de fer Paris Versailles, permettant alors « l'évaslon » des parisiens à la campagne.
Soudain, entre les stations Meudon et Bellevue, la locomotive se couche sur la voie, entraînant la collision de dix
sept wagons avec deux locomotives, puis l'inflammation quasi-immédiate de six de ces wagons. Finalement, cet
accident, aura fait plus de 60 victimes, et marquera pour longtemps les esprits français.

• L'analyse de l'accident montrera que c'est la rupture brutale d'un des essieux de la locomotive qui est à l'origine
de cette catastrophe. Cela apparaît d'autant plus étrange que ce matériel était en service depuis plusieurs mois,
sans aucun problème apparent ou incident de ce genre. Le sournois phénomène de fatigue vient d'être révélé au
public, d'une façon bien dramatique. Rapidement, les autorités établiront un certain nombre de
recommandations techniques aux constructeurs de matériel, et mettront en avant la nécessité de définir des
procédures de tests afin de garantir la solidité dans le temps des essieux.

• Pour le monde industriel, ce problème de fatigue, souvent appelé « maladie de l'acier » par le grand public, est
apparu dès le début de la révolution industrielle, et le développement massif de machines utilisant des pièces
O
mécaniques en mouvement. Pour autant, au milieu du XIX siècle, il est toujours aussi difficile de ce prémunir des
effets invisibles de la fatigue des pièces. Il faudra en particulier attendre les efforts conjugués de Rankine en
Grande-Bretagne et Wôhler en Allemagne pour obtenir les premières avancées conceptuelles dans la
compréhension de ce phénomène.
• Si le premier mit en évidence l'effet néfaste des concentrations de contraintes (gorges, changement brusque de
géométrie, trous ...), le second, après plus de 23 ans de travaux, proposera un protocole d'essai permettant de
déterminer la charge admissible pour un essieu, en service. Il apparut en particulier que cette charge, répétée un
grand nombre de fois, est très inférieure à celle pour laquelle le même essieu casse instantanément (charge
statique).

61
Afin de préciser les différents aspects de la fatigue des métaux - matériaux les
plus utilisées même si la fatigue concerne d'autres matériaux tels les
polymères, les céramiques ou encore le béton - il est plus simple, pour bien
distinguer les différents domaines où la fatigue peut apparaître ou non, de
commencer par l'étude des résultats des essais effectués généralement sur des
éprouvettes de petites dimensions comparées à celles des structures
industrielles, sollicitées dans des conditions simples alors que les chargements
en service sont souvent complexes.

Les modifications des propriétés physiques et structurales qui accompagnent


le phénomène de fatigue, les facteurs dont dépend l'endurance des pièces,
qu'ils soient de nature métallurgique ou géométrique, liés aux conditions de
sollicitation ou d'environnement, seront ensuite présentés.
COII,,-a;lI,e cr

A.lteruée
sYlnétt-ique
L-----1---t-------.-.. TeIIlJ~5

_~lt",ruée
dissYlnéta-ique
'-----'=-+~-~-----+-i ••..
TeT/lp

C'o rr cr a irrr«

Répétée E
-~-------.

Ondulée
'------"'--------~ ••..Té'llIps

Fizure
•.. 1 : Différent c de solli iration: contrainte ..temps. contrainte ..déformation

63
Fiaur i :C urbe 1" nduran ou cI ôhl r

Contrainte 1
1
1
1 1
. 1 1
Zone II Zone 2 J Zone 3
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
1 1
Il.
()D _._._._._._._._._._._._._._._._._._._._._~._~.~_.~_.~-.~~~
••

Zone oligocyclique

: . - . - ,-, - , - , - .- .- . -,' - ,- 'l'1 - ,- .~._. - .-

1
----Ia..I---------

·4~.-----
1

Figure
'-
ur e c ntrainr -déformati n en fatigue 1\goc lique
F'i"-srur'e 4: C{tICl' erne-nt u dtu i erne-nt Iiqu e 1,)31' fa ri grie

Traction
--- --- .+r s ati lIe
Ad 0 ucis sem en t

66
• Chacun des deux comportements possibles d'un matériau est mis en
évidence par la position de la courbe de traction cyclique par rapport à la
courbe de traction monotone. Ces positions relatives permettent donc de
prévoir le comportement d'un matériau sous sollicitations cycliques: s'il y
a durcissement en fatigue, la courbe de traction cyclique est au-dessus de
la courbe de traction monotone, au-dessous s'il y a adoucissement
comme s'est montré sur la figure suivante.

• En général, ce qu'il faut retenir en se référant à des grandeurs


macroscopiques, c'est que les matériaux dont le rapport de la résistance à
la traction sur la limité d'élasticité est supérieur à 1.4, durcissent sous
sollicitations cycliques, tandis ~ que les matériaux dont ce rapport est
inférieur à 1.2 s'adoucissent; les matériaux dont ce même rapport est
compris entre 1.2 et 1.4, durcissent ou s'adoucissent ou ont une réponse
quasi identique à la traction monotone.
• Parmi les lois empiriques proposées pour décrire la fatigue olygocyclique à
température ambiante, on peut citer:
• la loi de résistance aux déformations plastiques (loi de Manson-Coffin)

où c est appelé exposant de ductilité en fatigue et s: ~ coefficient de ductilité en


fatigue
la loi de résistance aux déformations élastiques (loi de Basquin)

où b est appelé exposant de résistance à la fatigue et (j~ coefficient de résistance


à la fatigue.

On a pour les matériaux courants tels les aciers ou les alliages légers,

C ..• -O.. et b c/lO


- Une zone de fatigue oligocyclique (à forte charge),
- Une zone de fatigue ou d'endurance limitée (zone 2), où la rupture est atteinte
après un nombre de cycles plus important, nombre qui croît lorsque la contrainte
décroît;
-Une zone d'endurance illimitée ou zone de sécurité (zone 3), sous faible
contrainte, pour laquelle la rupture ne se produit pas avant un nombre donné de
cycles généralement supérieur à 107 cycles.

• Dans de nombreux cas, on peut tracer une branche asymptotique à la courbe


d'endurance, l'asymptote étant la limite d'endurance ou limite de fatigue, aD . Par
contre, dans certains cas, il ne semble pas qu'il y ait d'asymptote horizontale:
c'est ~ar exemple ce qui se produit lorsqu'il y a simultanément fatigue et
corrosion.
a-Fatigue o/igocrc/ique :

Sous l'effet de la- sollicitation cyclique en déformation imposée, la courbe


contrainte déformation prend la forme d'une boucle d'hystérésis ouverte qui se
stabilise et se ferme au bout d'un nombre de cycles, au cours desquels le
matériau s'adapte aux sollicitations cycliques i la figue suivante représente une
boucle stabilisée. Cette accommodation en ratigue peut se produire de deux
manières: il pourra y avoir durcissement ou adoucissement suivant l'état initial
du matériau. Souvent, pour des sollicitations alternées, un matériau initialement
écroui s'adoucit en fatigue, et inversement, un matériau initialement mou durcit.
En joignant les sommets des boucles stabilisées obtenues par différentes valeurs
de deformation plastique Ô.Ep imposée, on trace une courbe dite de traction
cyclique qui caractérise l'état stable des déformations sous sollicitations cycliques
• b- Zone d'endurance limitée
• C'est le domaine de la fatigue habituellement considéré où la rupture
apparaît après un nombre limité de cycles (compris entre 104 et 107), sans
être accompagnée d'une déformation plastique d'ensemble mesurable. Le
nombre de cycles à rupture NR croît quand l'amplitude de la contrainte
cyclique aa décroît. Parmi les nombreuses expressions empiriques
proposées pour relier NR à aa' on peut citer celle de Weibull :

• avec n = 1 ou 2 selon les metaux, el celle de Bastenaire :

e -cr<r -<rD)
R-B=A---
(J'a -(J'D

cr
où oest la limite d'endurance qui borne inférieurement ce domaine, A, B et C
des paramètres caractéristiques de l'alliage métallique et des conditions d'essais.
Zone d'endurance illimitée
• La limite d'endurance ce peut être définie comme l'amplitude de contrainte en dessous de laquelle une
microfissure créée par fatigue dans un matériau n'arrive plus à passer une barrière métallurgique telle un
joint de grain par exemple.

• Pour certains matériaux tels les alliages légers, le passage du domaine d'endurance limités au domaine de
sécurité est très progressif. La courbe présente un coude très arrondi et elle ne devient horizontale qu'au
delà de 108 cycles ; il est même parfois difficile de détecter une asymptote horizontale lorsque la
sollicitation se fait en milieu corrosif tel l'air humide. Par contre, pour d'autres matériaux comme les aciers
ferritiques, la courbe de W6hler présente un coude bien marqué, situé entre 106 et 107 cycles, et la limite
d'endurance est alors déterminée sans ambiguïté. Dans ce cas, on considère en pratique une zone
entourant cette limite, zone dans laquelle la rupture garde un caractère aléatoire et où il est possible de
déterminer statistiquement une limite d'endurance à partir de la distribution des ruptures et des non-
ruptures : ce sera par exemple, la contrainte correspondant à la probabilité d'apparition de 50% de
rupture. Les seules méthodes rigoureuses de détermination de la limite d'endurance font donc appel à des
méthodes statistiques. La figure 5 présente la définition de la courbe de W6hler probabilisée.

• Notons enfin que la dispersion des résultats des essais de fatigue est un fait d'expérience. Celle-ci provient
en effet de nombreuses causes liées à l'hétérogénéité des matériaux, aux tolérances d'usinage, aux
défauts superficiels, à la présence de contraintes résiduelles, aux tolérances de montage sur la machine
d'essai, aux variations de température et de milieu environnant lors des essais ... On peut la réduire en
précisant tous les paramètres et en les maintenant dans des limites étroites, mais on ne peut pas
l'éliminer du fait du caractère aléatoire des ruptures en fatigue. C'est pourquoi,

• la durée de vie pour une contrainte donnée ne peut être représentée par un point mais bien par une
distribution du nombre de cycles à rupture
Figure 5 : Estimation de la durée à partir d'une courbe de W6hler probabilisée

Coutrninte

Distribution
tatistinue

an _.- .- ._._._._.
Essai de Fluage

Les essais de fluage sont réalisés en appliquant une contrainte


constante au matériau, en général en traction. Le type de
courbe obtenu est donné sur la figure . Elle représente la
déformation de l" eprouvette en fonction du temps, pour une
contrainte constante donnée. Une première déformation
apparait instantanément' a la mise en charge. C'est la
déformation correspondant' a la contrainte appliquée dans un
essai d'écrouissage. Ensuite une déformation lente apparait au
cours du temps. La vitesse de déformation est de l'ordre de
10-6 'a 10-4S-1. Dans un premier temps (domaine de fluage
primaire), elle décroit, pour atteindre une valeur constante
dans le domaine de fluage secondaire (ou fluage stationnaire).
Enfin, cette vitesse de déformation augmente (domaine de
fluage tertiaire) jusqu" a la rupture.
Figure 1 Représentation schématique d'une courbe de fluage
Réalisation d'un essai de fluage
Un essai de fluage est décomposé en deux étapes : la mise en charge et le fluage proprement dit.
En pratique, il n'est pas toujours facile de réaliser un essai à contrainte constante. En effet, si la
déformation est importante, l'essai est réalisé à force constante: la contrainte augmente lors de l'essai
avec l'allongement de l'éprouvette (figure 1). L'essai de fluage est défini par la norme NF A 03-355.
Suivant les matériaux et les matériels utilisés pendant l'essai, de nombreuses précautions sont à
prendre. En particulier, pour un essai à haute température, il est nécessaire de réduire le plus possible le
temps pour obtenir une température parfaitement stable de l'éprouvette, des systèmes de fixation de
l'éprouvette et, éventuellement, des appareils de mesure de la déformation. Dans le cas de matériaux
déformés à froid, la mise en température peut provoquer une recristallisation partielle de la structure.
Dans ce cas, il est donc nécessaire de procéder de façon identique d'un essai à l'autre.

Pour des essais de longue durée, il est préférable de placer la machine dans une salle climatisée afin d'éviter
les instabilités liées à des changements de température atmosphérique. Avant de lancer un essai,
l'alignement de l'éprouvette avec le système de mise en charge doit être réalisé avec soin. Il est parfois
nécessaire de soumettre l'ensemble à une précharge, celle-ci ne devant pas être supérieure à 10 % de la
limite d'élasticité du matériau testé.
Machines

En général, les essais de fluage sont réalisés sur des machines


à charge constante utilisant la force de pesanteur : une masse est
fixée à l'éprouvette ou, bien souvent, pour les essais de longue
durée, un système d'amplification de la charge à bras de levier est
utilisé. Les schémas de principe de deux machines de fluage sont
représentés sur la figure suivante: la machine de type A pour laquelle
le contrepoids permet d'assurer l'horizontalité du bras de levier avant le
chargement (figure a); la machine de type B (figure b ) sur laquelle on
peut ajouter un système hydraulique permettant de mettre
progressivement en charge.
r

d rcemom

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Figure 3 Schéma de principe de deux types de machine de fluage


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Figure 4 Courbes de fluage


Dans les deux schémas, le système de mesure de la déformation n'est pas représenté . Le chargement peut être
réalisé:
- par application d'une charge débloquée par un système hydraulique;
- par l'ajout de masses successives, le chargement est alors discontinu;
- par déversement contrôlé de petites billes en métal (souvent en plomb), le chargement est continu.
Lors d'un essai, le bras de levier doit être, dans la mesure du possible, horizontal.

Éprouvettes

Les dimensions des éprouvettes sont directement liées aux capacités de la machine et aux types de mesures à
réaliser. Pour de faibles déformations de fluage, il est nécessaire de prendre des longueurs de section utile (zone
centrale de l'éprouvette à géométrie constante servant de base de mesure) importante pour augmenter la
sensibilité des mesures. Les essais sont réalisés sur des éprouvettes normalisées cylindriques ou plates. Les
figures 3 et 4 donnent des dessins d'éprouvettes types de fluage, employées respectivement par l'industrie
aéronautique (Société Nationale d'Étude et de Construction de Moteurs d'Avions SNECMA) et nucléaire
(Électricité de France EDF).
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Figure 5 Eprouvette de fluage pour un superalliage à base Nickel

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Courbes de nuage et conventions
Différents types de fluage
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La courbe de fluage est présentée dans un graphe déformation temps. La déformation ê atteinte
en fin de chargement n'est pas représentée sur le graphe. En général, pour des températures
supérieures à 0,3 TF, jJ existe trois stades de fluage (figure ,q) :
- le fluage primaire, ou transitoire, pendant lequel la vitesse de fluage (ou vitesse de
déformation) diminue avec le temps, ce qui correspond à une augmentation de la résistance du
matériau, ou
encore à une consolidation;
--le fluage secondaire, ou stationnaire, ou encore quasi visqueux, pendant lequel la vitesse de
déformation est constante avec le temps ;
-le fluage tertiaire, pendant lequel la vitesse de déformation croît jusqu'à la rupture, un
phénomène de striction pouvant apparaître au cours de ce stade.

Pour des températures inférieures à 0,3 T'T, Ies trois stades décrits précédemment ne s'observent
pas. Dès le début du fluage, la vitesse de déformation décroît continûment pour presque s'annuler,
le matériau se consolide continûment: c'est le fluage logarithmique.

D'autres types de fluage peuvent être observés, mais leurs applications pratiques sont très réduites.
Par exemple, pour les alliages métalliques, le fluage Nabarro, ou fluage visqueux, s'observe
pour des températures proches de la température de fusion.

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