You are on page 1of 15

INDICES

Indice : L’ombre 1

Providence, le 5 janvier 1811


Cher Phillip,
C’est avec une immense tristesse que je vous annonce qu’Elijah Winscott a quitté ce monde et
se trouve désormais entre les mains bienveillantes de Notre Seigneur. Nous savions tous qu’il
était souffrant depuis des années, dans son corps comme dans son âme. Refusant que l’on prenne
connaissance de ces contrariétés, il avait cessé de fréquenter ses pairs. Je lui ai rendu visite dans le
manoir où il vivait depuis des années. Sur son lit de mort, il rompit le silence pour me narrer un
récit que ne puis entièrement imaginer comme vrai. J’ignore s’il m’appartient de vous le transmettre,
mais je sais l’inquiétude que vous nourrissez à l’endroit de notre ami.
Il me raconta que quinze ans auparavant, il s’était demandé comment continuer à se livrer au
négoce qui nous a tous si bien servis. Les détestables lois portant atteinte à nos moyens de subsis-
tance et les tracas infligés au très probe John Brown lui causaient une considérable irritation. Je
me rappelle fort bien l’état d’esprit et les discours d’Elijah, à la taverne, durant cette période : nous
avions mis l’absurdité de ses élucubrations sur le compte de l’alcool. Nous nous étions moqués de sa
proposition, lorsqu’il nous avait conseillé de creuser des tunnels sous la ville. Nous ignorions alors
qu’il ne s’agissait pas de simples divagations de sa part : il échafaudait secrètement des plans. Car
lorsque l’on creusa la cave sous la demeure d’Elijah Winscott, un tunnel fut découvert. Une section
de ce passage se trouvait à proximité de la rivière, et l’en rapprocher encore ne nécessitait guère
d’efforts. Elijah décida de l’employer pour faire circuler les esclaves du quai à la ville.
L’opération fut menée à bien, et Elijah attendit chez lui que ses hommes lui amènent ses esclaves.
Mais ils n’arrivèrent jamais. Lorsqu’il en vint à s’interroger sur les motifs de leur retard, lui et
les hommes dont il disposait descendirent explorer le passage. Ils n’y trouvèrent que la mort.
D’une voix tremblante, Elijah me parla des hommes déchiquetés, blancs ou noirs, leurs membres
éparpillés dans le tunnel. Sans pouvoir le garantir, car il ne s’attarda pas alors, il crut comprendre
que quelques hommes manquaient, et ne vit nulle trace des femmes. Où auraient-elles bien pu pas-
ser, cependant, et qu’était-il advenu d’elles ? Les ombres du souterrain semblaient se rire de lui et
chercher à garder leur mystère. Il rebroussa donc bien vite chemin et fit dresser de robustes murs
de briques sous sa demeure, ainsi que près de la rivière, afin de barrer la route à ce qui pouvait se
trouver sous la terre.
À dater de ce jour, il ne connut plus de repos, à tout le moins tant qu’il demeura dans cette maison.
Il tomba malade et ne parla plus de stratagèmes destinés à contourner la loi. Sur son lit de mort,
au terme de son existence, il affirma qu’un gouffre s’ouvrait dans les profondeurs, sous la ville
qu’il avait quittée. Puis il regarda par la fenêtre les branches des érables de sa propriété, et parut
y trouver une forme de sérénité. Je ne puis qu’espérer que ce manoir où il s’était retiré lui apporta
une mesure de réconfort lorsqu’il rendit le dernier soupir. Puisse la fortune sourire davantage à ses
héritiers qu’à lui dans cette demeure de Providence.
Avec toute ma considération,
Jacob Bishop

FFJCS34_Book_FR.indd 21 19/03/2020 13:43:51


Indice : L’ombre 2 CHAPITRE 14

116

FFJCS34_Book_FR.indd 116 19/03/2020 13:49:58


INDICES

TRÈS CHER ,

COMME VOUS LE SAVEZ, JE ME


SUIS RÉCEMMENT RETI
RÉ À L’HÔPITAL DE DANVERS
AFIN DE ME REMETTRE
MENTALEMENT, APRÈS
MES RÉCENTES INCUR
SIONS DANS LE
MONDE DU SURNATURE
L. J’AI COMMIS UNE ÉNORME
ERREUR EN PORTANT
MON CHOIX
SUR CET ÉTABLISSEME
NT. JE ME TROUVE ICI EN GR
AND PÉRIL, UN PÉRIL
QUI
MENACE AUSSI BIEN
MON CORPS ET MON ES
PRIT QUE MON ÂME ELL
E-MÊME. CE LIEU
EST MAUVAIS. ILS NE VEULENT PAS ME LAI
SSER PARTIR. C’EST AU PRIX DE GRANDS
EFFORTS QUE JE VOUS
FAIS PASSER CETTE
MISSIVE EN SECRET,
CAR ICI, ON LIT
VOTRE COURRIER.

JE VOUS EN PRIE, VENE


Z ME TIRER DE CET
EFFROYABLE ENDROI
T. JE VOUS
ENCOURAGE À VENIR
ACCOMPAGNÉ : SE PRÉSENTER SEUL
ICI EST UNE ERREUR
.
VOTRE AMI,

LARRY CROSWELL
Indice : Genius 1

FFJCS34_Book_FR.indd 117 19/03/2020 13:50:03


INDICES


    

Cher ,

Veuillez ne tenir aucun compte de mon précédent courrier.

Je l’ai écrit sous l’effet d’une crise d’angoisse.

Tout va bien ici. Ne venez pas.

J’ai encore besoin de repos et de thérapie.

Merci.

Bien à vous,

Lawrence Croswell
Indice : Genius 2

FFJCS34_Book_FR.indd 118 19/03/2020 13:50:08


INDICES

Indices : Genius 3 et Genius 4

LE DIRECTEUR DE
LE DIRECTEUR L’ASILE DE DANVERS
DE L’HÔPITAL DE PREND SA RETRAITE
DANVERS FAIT BÂTIR Originaire de Salem, le Dr William Shine, di-
recteur de longue date de l’hôpital psychiatrique
UN AMPHITHÉÂTRE de Danvers, est sur le point de prendre sa re-
traite après vingt-cinq ans de bons et loyaux ser-
POUR LES PATIENTS vices. On attribue au Dr Shine, réputé pour son
érudition, sa bienveillance et ses traitements pro-
gressistes, la rénovation de l’établissement pour
Des ouvr iers ont donné les prem iers coup le bien-être de ses patients. Avant son arrivée
s
de pioche aujourd’hui à l’hôpital psychiat en 1890, l’asile souffrait d’une réputation désas-
rique
de Danvers pou r la cons truction d’un treuse et le moral du personnel était au plus bas.
petit
amphithéâtre à l’usa ge des patients. Les Les accidents et le taux de mortalité des patients
oc-
cupa nts de l’établissement y joui ront d’un comptaient parmi les plus élevés du pays.
lieu
idéa l pou r converser sereinement, écou ter
des Tout comme l’institution qu’il dirigea avec
lectu res de poèmes ou profiter de spectacle
s tant de succès, le Dr Shine manifestait parfois
mus icaux dan s un décor idyllique, près
du une personnalité surprenante. Nos fidèles lec-
bass in de l’asi le. « Un endroit magnifique,
où teurs se souviendront des récriminations lorsque
l’eau et la terre se rejoignent », déclare
le di- cet homme, alors en fonction depuis moins d’un
recteur, le Dr James Berger.
an, fit disposer un disque de granite sculpté au
Patient de l’hôpital et superviseur bord du réservoir d’eau de la propriété, et ce, aux
des dépens du contribuable. Le Dr Shine insistait dé-
travaux, And rew MacBride ajou te que
son jà, comme il continue de le faire, pour que l’on
équipe a eu quelques difficultés à bris
er et ne touche pas au disque décoratif, même après
à retirer un vaste disque de gran ite au
motif son départ. Malgré ses excentricités, c’est de la
artis tique, placé sur Hathorne Hill à l’end
roit capacité du Dr Shine à transformer un asile en
du chantier. C’était l’ancien dire cteu r,
le Dr établissement phare que l’on se souviendra.
William Shine, qui l’y avait fait déposer.
Cé-
lèbre voya geur, le Dr Shine pens ait appa Ayant visité nombre de régions exotiques
rem-
ment que le disque portait chance à l’éta dans sa jeunesse, le Dr Shine déclare qu’il n’as-
blis-
sement placé sous sa dire ction . pire désormais qu’à profiter sereinement de
la retraite dans sa ville natale de Salem. Le
Les habitants de la région s’interrogent docteur a manifesté l’intention de léguer ses ar-
sur
les dépenses asso ciées à une cons truction chives personnelles et professionnelles à l’hôpi-
des-
tinée à des malades mentaux . Toutefois, tal de Salem.
le Dr
Berger défend ce projet d’amphithéâtre en
ces Concernant son successeur, le Dr James
termes : « Il conv ient de se rapp eler que
nous Berger, le Dr Shine ne tarit pas d’éloges : « Le
cherchon s à améliorer le bien-être de tous
les docteur Berger sera à coup sûr un protecteur sin-
citoyens, et en particulier ceux que l’on
es- cère des affligés et un bon maître pour cette ins-
time trop frag iles ou perturbés pou r part
ici- titution. » Il ajoute : « J’espère du fond du cœur
per à la vie du monde dan s son ensemble
.» que le docteur Berger voudra bien conserver les
vieilles pierres telles qu’elles sont et concentrera
ses efforts sur l’avenir de l’hôpital, que j’entrevois
radieux. » Toute l’équipe du journal souhaite au
Dr Shine une retraite longue et heureuse.
119

FFJCS34_Book_FR.indd 119 19/03/2020 13:50:13


INDICES

2 ju󰇮󰇳 1890
Les 󰇹󰈦󰈢󰇼b󰇰e󰈤 q󰇻󰇯 aff󰇪c󰇹󰈥󰈡t 󰇰’hôpi󰇹󰇧󰇱 s󰈣󰇳󰇺 p󰇶o󰈆󰈢n󰈧󰈤, et 󰈧’un 󰇫󰇪󰈡r󰈥 󰈙u󰇪 󰈩󰈥s
t󰇶ès e󰇷󰇺󰇮més 󰈛o󰇱lègu󰇪󰇷 󰈡’ac󰈛󰇪󰇵t󰈥󰇶a󰇮󰈥󰈡t 󰈅a󰈩󰇧󰇯s 󰈛o󰈩m󰇪 󰇴󰈦󰈣céda󰇳󰇺 d’un 󰇻󰇳󰇯󰇾er󰇷
ra󰇹󰇮󰈣󰈡ne󰇰 󰇪󰇺 s󰈣u󰇲󰇮󰈤 à l’or󰈧󰈦󰇪. À di󰇶󰇪 󰇾r󰈜i, si 󰈅󰇪 󰇱󰈥ur 󰈇󰇧󰇯󰈤a󰇮s 󰇴󰈜󰈦t 󰈧e 󰈩󰇪s
co󰇳󰇾󰇮c󰇹󰇯o󰈡s, je 󰇲󰇪 󰈦󰈥t󰇶o󰇻󰇾󰈥ra󰇮󰇷 󰈝󰈣n󰇷i󰈪né en󰇹󰈦󰇪 c󰈥󰇷 󰈩ur󰇷, ma󰇮󰇷 󰈥󰈡 ta󰇳󰇺 q󰇻󰈥
pa󰇹󰇮󰈥󰈡t e󰇹 󰈡󰈢n 󰈛󰈣󰈩me 󰇧󰈧󰈩󰇯ni󰇷󰇺r󰇧󰇹󰈥u󰈦. J’a󰇮 t󰈣u󰇹󰇪󰈆󰈣is été co󰇳󰈆r󰈢󰇳󰇺é à ce󰇷
p󰇶o󰇩lème󰇷 󰇱󰈢r󰇷 󰈨󰈥 me󰇷 󰇾󰈢y󰈜󰇫e󰈤 󰇪t 󰈅󰈥 󰈩e d󰈢󰇯󰇷 󰈨’ag󰇮󰇶 󰇵r󰈣󰇲󰇵te󰇲󰇪󰈡t. La c󰇬󰈢󰈤󰈥,
pe󰇶󰈝󰇪v󰈜󰇳󰇺 me󰇷 󰈤󰇻s󰇴󰇯󰈝i󰈢n󰇷, a déjà te󰇳󰇺é de 󰇲󰇪 󰈡󰇼ir󰇪. Ma󰇮s 󰈅’a󰇮 p󰇶󰈣󰈡on󰈛é
le󰇷 󰈩󰈢t󰇷 󰈨󰈥 p󰇶o󰇺󰇪c󰇹󰇯o󰈡 󰇧p󰇴󰈦󰇯s a󰇻󰇹󰈦󰈥fo󰇮󰇷 󰈨󰈜n󰇷 󰈝et󰇹󰇪 󰇯󰈡so󰇰󰇮󰇺󰈥 ci󰇹é de 󰈅󰇧󰈨󰇯s,
et 󰈙󰇻󰇯 󰈩’on󰇹 󰇵󰇪r󰇲󰇯󰈤 de 󰇶󰇪󰈤t󰈥󰇶 e󰈡 sécu󰇶󰇮󰇺é ju󰇷󰈚󰇻’ic󰇮. Je d󰈢󰇯󰇷 󰇺ro󰇻󰇽󰈥󰈦 le 󰈧󰇮󰈤q󰇼e
d’Hat󰇬󰈢󰈦n󰈥, sa󰇳󰈤 t󰇧󰇶󰈨󰈥r, afin 󰈧󰇪 󰈩󰈜ît󰇶i󰈤󰇪r 󰈛󰈥󰇺te 󰈛󰇭󰈢s󰈥 󰈙u󰇮 󰇺󰈣ur󰇲󰇪󰈡t󰈥 󰇹o󰇻󰈤
le󰇷 󰈢󰈝c󰇼󰇴a󰈡t󰇷 󰈨󰇪 c󰈥 󰇰i󰇪󰇼, pe󰇶󰇾󰇪r󰇹󰇯󰈤sa󰇳󰇺 d󰇪󰇷 󰈥󰈤p󰇶i󰇺s 󰈧éjà abîmés e󰇹 󰇾󰇻l󰇳éra󰇨󰇱󰇪s.
Hat󰇬󰈢󰈦n󰈥 a󰇽󰇧󰇯󰇺 fa󰇮󰇹 󰈦󰈥ti󰇶󰇪󰈦 l󰈥 󰈧i󰈤q󰇻󰈥, qu’il 󰇹󰇪󰈡󰈜it 󰇴󰈢󰇼󰈦 un 󰇷󰈠m󰇨o󰇱󰇪 p󰈜ïen
as󰇷󰈢󰈝󰇯é à qu󰇪󰇰󰈚󰇼e c󰇻󰇰󰇺󰈥 de󰇷 󰇪󰈤p󰇶󰇯󰇺s. Qu󰇪l󰇰󰈥 󰇺er󰇶󰇮󰇩l󰈥 e󰇶󰈦󰇪󰇼r 󰈧e 󰇱󰇧 p󰈜󰇶󰇺 d’un 󰇴󰈦êt󰇶e
zélé ! Qu󰇪 󰈊󰇯e󰇻 m󰈥 󰇴e󰈦m󰇪󰇹󰇺󰈥 de 󰇶󰇪󰇺r󰈣u󰇽󰇪󰈦 l’ob󰈅󰇪󰇺 󰈥t, pa󰇶 󰈤󰈢n 󰇯󰇳󰇺er󰇲édi󰇧󰇯󰇶e, de
co󰇳󰇺󰇪n󰇯󰇶 󰇱a c󰇬󰈢󰈤󰈥 qu󰇮 󰈛󰇭󰈥r󰈛󰇭e à no󰇻󰇷 󰈡󰇼ir󰇪 à to󰇻󰇷 󰈤󰇼r Ha󰇹󰇭󰈢r󰇳󰈥 Hi󰇱l.

12 no󰇽󰇪󰈩b󰇶󰈥 1890
J’a󰇮 m󰇯󰇷 󰇱a m󰇧󰇯󰇳 󰈤ur 󰇰󰇪 󰈨󰇯s󰈙u󰇪 󰈨’Hat󰇬󰈢󰈦n󰈥. Il 󰇷’ag󰇮󰇹 󰇩󰇯en, co󰇲󰈩󰇪 j󰈥 󰇰e
so󰇻󰇴çon󰇳󰇧󰇯󰈤, d’un 󰇷󰇮󰈪n󰈥 󰈧e󰈤 t󰇪󰇲󰇵s 󰈜󰇳󰈝i󰇪n󰇷, un 󰇷󰈝󰇪󰈜u p󰇶󰈢󰇺ége󰇧󰇳󰇺 c󰈣󰇳󰇺re
l’êt󰇶e 󰈚󰇻󰇯 s’es󰇹 éta󰇨󰇱󰇮 d󰈜󰇳󰈤 la 󰇹󰇪󰈦r󰈥 e󰇹 󰈩ême 󰇰’a󰇮r 󰈧󰈥 󰇱a c󰈢󰇰󰇱󰇯ne. He󰇻r󰈥u󰇷󰇪󰈩󰈥n󰇹,
il 󰇧 󰇶󰈥󰈩ar󰈙󰇻󰈜󰇩le󰇲󰇪󰈡t 󰇨󰇯e󰈡 󰇪s󰇷󰇼󰈠é le󰇷 󰈦󰇧v󰈜󰇫e󰈤 d󰇻 󰇹󰈥󰈩p󰇷. Le s󰈂󰈩b󰈢󰇰󰈥 à sa
su󰇶󰈆󰇧c󰈥 e󰇷󰇺 󰇧󰇼s󰇷i 󰈡󰇪t 󰈙󰇼e 󰇱󰇪 j󰈣u󰇶 󰈢ù il 󰈂 󰈆󰇻t 󰇫󰈦󰈜vé, ma󰇮󰇷 󰇵󰈜r 󰈙u󰇪󰇱l󰈥󰇷 󰈩a󰇮n󰇷 ?
Mi󰇪󰇼x 󰇽a󰇻󰇺 n󰈥 󰇴a󰈤 s’at󰇹󰇧󰈦d󰈥󰇶 󰈤ur 󰈧󰇪 󰇺󰈥l󰇷 󰈩y󰇷󰇺ère󰇷 éol󰇮󰈥󰇳󰈤. Ma m󰇮󰇷󰈤󰇯on
co󰇳󰈤󰇮s󰇹󰈥 󰈨oréna󰇽󰇧󰈡t à l’in󰇷󰇺󰇧l󰇰󰈥󰈦 un󰇪 󰈇󰈣i󰈤 󰇪n󰈛󰈣󰈦e s󰇻󰇶 󰇱󰈜 co󰇰󰇱󰇮n󰈥 afi󰇳 󰈨󰇪
co󰇳󰇺󰇪n󰇯󰇶 󰇱’êt󰇶e 󰈚󰇻󰇯, co󰇲󰈩󰇪 d’a󰇻t󰇶󰈥󰈤 de 󰇷󰈢󰈡 󰈥s󰇴èce, no󰇻󰇷 󰈥󰈤t 󰇬o󰈤t󰇮󰇰󰈥, à no󰇻󰇷
a󰇻t󰇶󰈥󰈤 héri󰇹󰇮󰈥󰈦s 󰈧e 󰈤󰈢n 󰇲󰈣󰈡de. 120

FFJCS34_Book_FR.indd 120 19/03/2020 13:50:19


INDICES

Indice : Genius 5

3 déce󰇲󰇩r󰇪 1890
C’es󰇹 󰈆󰇧󰇯t. Le s󰈂󰈩b󰈢󰇰󰈥 a été p󰇰a󰈝é, p󰇰o󰈡g󰇪󰈜󰇳󰇺 da󰇳󰈤 󰇻n󰈥 󰇹o󰈦p󰇪󰇼󰇶 󰇵réca󰇮󰇶󰈥 󰇱a
c󰇬o󰈤󰇪 q󰇼i 󰇧 éta󰇨󰇱󰇮 s󰈣󰇳 a󰈡t󰇶󰇪 󰈤󰇼r 󰇰a 󰈝󰈢l󰇰󰇯󰈡e. Les 󰈛󰈢󰈡t󰇶󰇯󰇩u󰇧b󰇰󰈥󰈤 p󰇶o󰇺󰇪s󰇹󰈥󰈡t
co󰇳󰇺r󰇪 󰇼󰇳e 󰇺󰇪l󰇰󰈥 󰈨épe󰇳󰈤󰇪 󰈥t 󰈛e󰇺t󰇪 « in󰇷󰇺󰇧l󰇰󰈜󰇺i󰈢n 󰇴󰇼󰈦em󰇪󰇳󰇺 déco󰇶󰇧󰇺󰇯ve »
su󰇶 󰇱󰇪 t󰈥󰇶󰈦a󰇮n 󰈧󰈥 󰇱’hôpi󰇹󰇧󰇱, ma󰇮󰇷 󰈡󰈥 ri󰇷󰈚󰇻󰈥n󰇹 󰈪uère 󰈧’im󰇴󰈢󰈤󰈥r 󰇷o󰈡 r󰇪󰇹󰈦󰈜it
et 󰈧󰇪󰈩󰈥ur󰇪󰇳󰇺 d󰈜󰇳󰈤 la 󰇨󰇮󰈥󰈡he󰇻󰇶󰈥u󰈤󰇪 󰇯g󰇳o󰈦󰇧n󰈛󰈥 󰈨e s󰈢󰇳 󰇼󰇺il󰇮󰇹é réel󰇰󰇪. Ma󰇮s
po󰇻󰇶 󰈝󰈥ux 󰈙󰇻󰇯 󰈤av󰇪󰇳󰇺, le 󰇷󰇮󰈪n󰈥 󰇷e󰈦v󰇮󰇶󰈜 󰈨e p󰇶󰈢󰇺󰈥c󰇹i󰈢󰈡, à da󰇹󰇪󰈦 d󰈥 󰈛e 󰈞󰈢󰇼r e󰇹
à l’av󰇪󰇳󰇯󰈦. J’ob󰇷󰇪󰈦v󰈥 󰈧éjà de󰇷 󰈤󰇮g󰇳󰈥󰈤 de 󰇫󰇻éri󰇷󰈢󰈡 c󰇬󰈥󰈄 le󰇷 󰇵󰇧t󰇯e󰇳󰇺s 󰇪󰇹 󰇱󰈥s
me󰇲󰇩r󰇪󰇷 󰈨󰇼 pe󰇶󰈤󰈢n󰇳󰈥󰇱, co󰇲󰈩󰇪 s’il󰇷 éme󰇶󰈪󰇪󰈜i󰇪n󰇹 󰈨’un 󰇰󰈢󰈡g 󰈛󰈜u󰈝h󰇪󰇲󰈜󰈦 éve󰇮󰇰󰇱é.

7 ma󰇮 1915
J’a󰇮 r󰈥󰇳󰈝on󰇹󰈦é mo󰇳 󰈤󰇻c󰈛󰈥󰈤se󰇻󰇶. Le 󰈊r 󰈿󰇧󰇲󰈥󰈤 Ber󰇫󰇪󰈦 m󰈥 󰇴a󰈦󰇧ît êt󰇶e 󰇻󰈡
je󰇻󰇳󰈥 󰇭om󰇲󰇪 󰈥󰈡jo󰇻é et 󰈛󰈢󰈩péte󰇳󰇺. Pre󰇳󰇧󰈡t 󰈛󰈣󰈡s󰈛i󰇪󰈡c󰈥 󰈧e 󰈤󰇧 p󰇶󰈣󰇵en󰇷󰇮󰈣󰈡
à l’ac󰇹󰇮󰈣󰈡, je 󰇰󰇻󰇯 a󰇮 r󰈥󰈛o󰈩m󰇧󰇳󰈨é de 󰇳󰇪 󰈞󰈜ma󰇮󰇷 󰈦󰈥ti󰇶󰇪󰈦 l󰈥 󰈧i󰈤q󰇻󰈥 󰇶e󰇵󰈢s󰈜󰇳󰇺 a󰇻
bo󰇶󰈨 d󰇻 󰇨󰈜󰈤si󰇳, su󰇶 󰇱󰇧 c󰈣󰇰󰇱in󰇪. Aur󰇧-t-il 󰇪󰇳󰇺󰈥n󰈧u 󰈩󰇧 m󰇯󰇷e 󰇪󰈡 g󰈜󰇶󰈨e ? Je n󰇪
po󰇻󰇽󰈜i󰈤 déce󰇲󰈩󰇪n󰇹 󰇱󰇼i 󰇪x󰇴󰇱󰇯qu󰇪󰇶 󰇱󰈜 ra󰇮󰇷󰈣󰈡 réel󰇰󰇪 󰇵󰈣ur 󰇰󰇧󰈚󰇼el󰇰󰇪 󰈞’a󰇮 f󰈜i󰇹 󰇵l󰇧󰈛󰈥󰈦
ce 󰈧󰇮󰈤q󰇼e 󰇮󰇰 󰈠 󰈜 bi󰇪󰇳 󰈨󰈥s a󰇳󰈡ées. J’a󰇮 dû in󰇽󰇪󰈡t󰈥󰇶 󰈨es 󰇴󰈦éte󰈀󰇺󰇪s, un󰇪 « va󰇰󰇪󰇼󰈦
se󰇳󰇺󰇮m󰈥󰇳󰇺al󰇪 », po󰇻󰇶 󰈤󰈣ul󰇮󰇫󰈡󰈥r 󰈙u’il 󰈧󰇪󰇾󰈜it 󰇧󰇨󰈤󰈣lu󰇲󰇪󰈡t 󰇰󰈜i󰈤s󰇪󰇶 󰇱󰈥 di󰇷󰈚󰇻󰈥 su󰇶
p󰇰a󰈝󰇪. Je p󰇶󰇮󰈥 󰇵o󰇻r 󰈙󰇼’il 󰇹󰇮󰈥󰈡ne 󰇷󰇧 󰇵r󰈣󰇲e󰈤s󰇪 󰈧󰈥 󰈡e j󰇧󰇲󰈜i󰈤 y 󰇹󰈢󰇼󰈝he󰇶.

121

FFJCS34_Book_FR.indd 121 19/03/2020 13:50:27


INDICES

Indice : Genius 6

DÉCÈS À L’HÔPITAL
PSYCHIATRIQUE DE
DANVERS
L’hôpital de Danvers nous apprend le décè
s
d’un patient, And rew MacBride, d’âge inco
n-
nu. MacBride a été découver t inan imé
dans
sa cellu le ce matin. Le directeu r, James
Ber-
ger, a déclaré qu’il s’agissait d’un suicide
: « Ce
genre d’événement est toujours une trag
édie,
a-t-il ajouté, mais nous ne parvenon s pas
tou-
jours à toucher l’âme de ceux que l’on
nous
confie. Il est désormais dans un monde
meil-
leur. » MacBride n’avait pas de fam ille conn
ue.
30 décembre

31 décembre

Chambre 4 8 janvier

Chambre 7 13 janvier
Chambre 1 8 janvier

Chambre 6 14 janvier
Registre

Chambre 4

Chambre 8

M. et Mme Smith
Abe Hickey

Sarah Bonner
Jacob Trent

J. Frazer

Bill Dunston
Indice : Serviteurs 3

FFJCS34_Book_FR.indd 122 19/03/2020 13:50:32


INDICES

Histoire des origines de la Nouvelle-Angleterre – 78

où les membres d’une tribu appelée Abenaki vivaient dans la


vallée du Connecticut, dans le Vermont, le New Hampshire et
le Massachusetts.
Les Abenaki possédaient initialement les environs de Squatters
Lake mais en furent expulsés par les colons anglais en 1722.
Surnommés à l’origine les « Ponki-mkazas » (les corbeaux)
par les Abenaki en raison de l’abondance de corbeaux rôdant
autour du lac, les colons comprirent trop tard leur erreur :
la région n’était ni giboyeuse ni poissonneuse. En outre, les
arbres locaux, des pruches de l’Est, ne valaient pas grand-chose
comme bois de chauffage et pourrissaient vite lorsqu’on les
exploitait pour des constructions sans les traiter de manière
adéquate. Les colons déménagèrent donc vers le nord, laissant
leur village derrière eux. Au fil des ans, les maisons délabrées
devinrent le refuge des vagabonds, des esclaves en fuite et des
déserteurs, jusqu’à ce qu’une crue du lac les rase en 1805. Les
habitants de la région surnommèrent le plan d’eau « le lac des
Indice : Serviteurs 1

squatteurs », une appellation qui a perduré jusqu’à ce jour.

FFJCS34_Book_FR.indd 123 19/03/2020 13:50:41


INDICES

Fatigué après l’engueulade avec papa, et le séjour dans ce


boui-boui n’aide pas. La voiture est toujours en panne : le
vieux William prétend pouvoir la réparer, mais je me de-
mande si je peux lui faire confiance. Cet endroit me fiche
la chair de poule, alors que je n’y ai passé qu’une nuit.
Ces fichues grenouilles font un vrai ramdam autour du
lac, et j’ai aperçu des lumières de l’autre côté en sortant
me promener. Des pêcheurs nocturnes ? Les trois bateaux
étaient encore amarrés, et je n’imagine pas les deux vieux
croulants se balader la nuit. Et puis, il empeste, ce lac.
Sans compter qu’il m’en est arrivé une bonne : une crise de
somnambulisme ! C’est bien la première depuis que j’étais
gamin. J’ai rêvé que j’étais sous l’eau, flottant dans une
ville bizarre et jonchée de cadavres. Je me suis réveillé après
minuit, gelé, hors de ma chambre. La réception était éclai-
rée comme une église. Ces deux vieux types sont vraiment
étranges, mais heureusement, je ne les ai pas croisés trop
souvent. Ils passent leur temps dans cette espèce d’atelier
qui fait face au lac.

Et puis merde : s’ils ne réparent pas la voiture aujourd’hui,


je prends le risque et je pars à Kingsport en stop !

Tu me manques tellement, Emily !


Indice : Serviteurs 2

FFJCS34_Book_FR.indd 124 19/03/2020 13:50:44


INDICES

Très chère Mary,


mais moi si.
Vous ne me connaissez sans doute pas,
suis peut-être
Voyez-vous, je travaille chez vous. Je ne
ez, mais je suis
pas le genre de gentleman que vous mérit
bie n, av ec de s ma ins ro bu st es et un cœur en or.
un type
je me suis
Vous vous en étonnerez peut-être, mais
ai regardée
attaché à vous. Je vous ai vue, je vous
i envie de vous
quand vous passiez par le chantier, et j’a
uhaiterais vous
revoir. J’ai un cadeau pour vous et je so
or ter à vo tr e do rt oir , de ma in. C’e st une espèce de
l’a pp
antier, un bijou
pierre précieuse qu’on a trouvée sur le ch
Comme vous
drôlement chic, comme une perle géante.
suis dit que ça
étudiez à l’Université Miskatonic, je me
vous intéresserait.
ms ce soir et
Je serai dans ma chambre au Borden Ar
là-bas.
demain, vous pourrez donc me contacter

Avec toute mon affection,


Alfred Hackett
Indice : Liens 1

FFJCS34_Book_FR.indd 125 19/03/2020 13:50:49


INDICES

Indice : Liens 2 Indice : Liens 3

La créature est à peu près de la taille

Alfred
Je crois que c’est un œuf, mais de quoi ? d’un chaton, avec un squelette similaire,
si l’on excepte le fait qu’elle se dresse
Je ne saurai pas quoi faire s’il éclot.
souvent sur ses pattes arrière ; elle
laisse alors pendre ses pattes avant,
à moins qu’il ne s’agisse de bras. Les
griffes des quatre membres évoquent à
la fois celles non rétractiles d’un chat
et de curieux doigts humains. De son
dos à la musculature et à l’ossature
complexe émergent des ailes de chauve-
souris. Sa tête rappelle celle d’un
Venez vite.

cheval, mais les crocs acérés de la


gueule et les barbillons que l’on trouve
Mary,

derrière ses yeux l’en distinguent


radicalement. La peau est rugueuse et
reptilienne, mais sans écailles : elle en a
la texture, pas les squames.

FFJCS34_Book_FR.indd 126 19/03/2020 13:50:59


INDICES

Superstitions et légendes du comté d’Esse


x – 76
À en croire ce qu’affirment de nombreux hab
itants, l’infâme Sorcier des
Marais d’Ipswich hante le comté d’Essex dep
uis des lustres. Les preuves de
son existence remontent au moins au 18e
siècle, où on lui attribuait certaines
disparitions de personnes ou de bêtes. Les
rumeurs prétendent que le sorcier
disposerait d’un familier, un démon que plu
sieurs récits décrivent avec de
grandes ailes.
Les histoires deviennent plus abracadabran
tes au fil du temps ; certaines pré-
tendent que le sorcier chevaucherait une mo
nture semblable à un dragon,
sillonnant le ciel nocturne pour répandre
la terreur dans la région.
L’illustration ci-dessous est une représentat
ion artistique basée sur le témoi-
gnage d’un jeune homme du nom d’Andrew
Leman, qui affirme avoir vu
le sorcier juché sur ce monstre et survolant
les marais salants, une nuit de
l’année 1906.

Indice : Liens 4

FFJCS34_Book_FR.indd 127 19/03/2020 13:51:04


INDICES

Pour qui veut mander et commander au Destrier des Étoiles


À accomplir lorsqu’Aldébaran a passé par-dessus l’horizon.
Cette créature trouvera son usage comme garde du corps, soldat,
assassin, coursier et monture, pour celui qui saura l’appeler et la
lier
à lui de sorte qu’elle ne se dérobe point. Prends garde toutefois à
exécuter comme il se doit les dernières étapes de crainte qu’elle ne
te terrasse : livrée à ses propres instincts, la bête est redoutable.
Répands le sang d’un veau immaculé de six mois ou celui d’une
vierge n’ayant pas passé les quatorze étés, étale le flot écarlate sur
les pierres de l’autel d’invocation tout en psalmodiant ce chant.
Ick ctha, yaahn neh ! Byakhee ctha meh, da nai,
s’nommas nai’rb ! Yaahn neh, ick ctha.
Souffle ensuite dans ton sifflet, à raison de
trois fois à chaque récitation.
Au bout d’un moment, tu verras le ciel s’ouvrir comme une plaie, et
de ce passage surgira un destrier stellaire encore couvert du givre
de
sa course depuis l’au-delà. Ayant ouï ton chant, il se trouvera forcé
d’accourir mais te disputera le droit de commander à sa nature.
Si tu échoues dans cette dernière entreprise, assurément ta
lumière s’éteindra. Pointe d’abord la dague encore couverte du
sang de l’invocation vers la créature, puis vers le sol, pour
manifester ton autorité. Applique sans faillir ta volonté à la
tâche, car la bête cherchera par tout moyen à déceler chez
toi la faiblesse des hommes et à regagner les étoiles.
À haute voix, prononce : Ick, ctha, byakhee ! Ctha meh.
La bête s’inclinera devant toi et sera désormais à tes ordres.
Une fois tes volontés exécutées, la coutume veut que tu la congédies.
Au moyen de la dague d’os, trace un X dans l’air devant elle,
pour lui signifier que sa tâche est accomplie. Passe ensuite le
fil de ta lame le long de ton bras, du coude au poignet, afin de
répandre trois gouttes de ton sang à terre. Prononce alors :
Indice : Liens 5

Yaahn neh, byakhee ! Ctha meh.


Satisfaite d’être congédiée, la créature partira sur-le-champ.

FFJCS34_Book_FR.indd 128 19/03/2020 13:51:25


19/03/2020 13:51:32
Indice : Liens 6
s toujours de Indice : Série 1
La créature ne s’acquitte pa
t inutile.
ses tâches. Parfois, elle devien
ahn neh,
Pour la renvoyer : Ick ctha ya
r trois fois.
byakhee ! Ctha meh. À répéte
pointe du
Après la troisième, passer la
s l’œil gauche
couteau depuis un point sou
uche, et faire
et jusqu’au menton côté ga
dans le bol.
tomber 13 gouttes de sang
INDICES

Prendre le sang en bouche.


de la créature
Cracher le sang à la figure
en disant : Ctha meh !
ner les étoiles.
Elle sera alors forcée de regag 63 N x 12 $
819 $ x 15% =
122.85 $

FFJCS34_Book_FR.indd 129

You might also like