Ponts métalliques de petites et moyennes portées

LES DERNIÈRES INNOVATIONS, RÉSULTATS PRECO+

OPTIMISATION DE LA CONCEPTION VIS-À-VIS DE LA FATIGUE

Mladen LUKIĆ
SOMMAIRE

Introduction
Formats de vérification
Résistances
Actions
Coefficients partiels
Vérifications
Conclusions

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INTRODUCTION
FATIGUE : QU’EST-CE QUE C’EST ?

Perte de résistance au cours du temps sous charges

variables :
fluctuantes, ou
répétées.
Endommagement d’un élément de structure par fissuration
qui s’amorce à partir :
d’entailles aiguës, ou
des défauts préexistants.
Rupture (à partir d’un défaut existant dans le matériau) :
ductile, ou
fragile (sans déformation plastique).

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DÉFAUTS

Inévitables ;
Possible de les réduire au minimum :
Fabrication soignée,
Élaboration soignée,
Montage soignée.

Statique : taille de défaut de fabrication, a0, pouvant ne

pas être décelé au contrôle ;
Fatigue : taille de défaut susceptible d’apparaître par
fatigue sans être détectée.

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POURQUOI L’ACIER SE ROMPRAIT-IL BRUTALEMENT ?

Perte de plasticité :
Élaboration (coupage, perçage, soudage, etc.) :
Possibilité de changement de la structure de matériau,
Nouvelles caractéristiques mécaniques ;
Exploitation :
État triaxial de contraintes,
Températures basses, Pont de Hasselt (1938)
Vitesse de chargement.

Tanker T2 « Schenectady » (1943)

DÉFAUTS… DANS LE TEMPS

a ∆σ, σmax
t acrit

acrit (t, fy, σmax/fy, δε/δt, TK27, TEd)

a
a < acrit
t

acrit

Fatigue
Défaut initial
Statique
a0
Temps
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TÉNACITÉ À LA RUPTURE

La taille de défaut critique...

...dépend de la ténacité du matériau – caractéristique de l’acier
qui lui permet de garder sa plasticité – et des conditions exigées
en terme de mécanique de la rupture.
Le matériau doit posséder une ténacité à la rupture suffisante :
pour éviter la rupture fragile des éléments en traction
à la température de service la plus basse (EN 1991-1-5, ou
définie par le maître d’ouvrage, si encore plus basse)
attendue au cours de la durée de vie prévue de la
structure (100 ans pour un pont, en règle générale, EN
1990 – A2, sinon définie par le maître d’ouvrage).
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TABLEAUX D’ÉPAISSEUR LIMITE

Cas courants (charge statique ou de fatigue) : pas de vérification

supplémentaire, si les conditions du tableau sont satisfaites.
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HOAN BRIDGE… NON, CE N’EST PAS DE LA FATIGUE !
C’EST ÇA DE LA FATIGUE !

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OÙ EST LE RISQUE ?
5 10 15

Connections between floor beams

and the main load-carrying members

Diaphragms and cross-bracing

Fissures peuvent connections
Coped and cut-short beam ends
apparaître :
Orthotropic decks
à des endroits où aucune
Stringer-to-floor-beam connections
vérification n’avait été
Fatigue cracking from weld defects
effectuée (souvent à des
assemblages dits secondaires) Additional stress component in
members with change in section

dans les structures Secondary vibration-induced

stresses in hangers

soudées (95 % des fissures). Connections of wind bracing

Bridge girders and stringers

at timber tie connections

Flange gusset plates

Cover plates

Others

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COMMENT SE PROTÉGER ?

DISPOSITIONS CALCULS
CONSTRUCTIVES (EUROCODES)

CHOIX DE MATÉRIAU
(EUROCODES)

QUALITÉ D’EXÉCUTION
(EN 1090)

INSPECTIONS

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FORMATS DE VÉRIFICATION
VÉRIFIER À LA FATIGUE

S’assurer que le comportement reste satisfaisant

avec un niveau acceptable de probabilité,
pendant toute la durée de vie de calcul ;
Il est improbable que la structure
soit ruinée par fatigue, ou
nécessite la réparation de désordres provoqués par la fatigue.

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MÉTHODES DE VÉRIFICATION

1. Mécanique de la rupture
Loi de Paris :
da/dn = C∆Km = C(Y(a)Mk(a)∆σ(πa)0,5),
Y(a)Mk(a) : fonction de forme.

2. Courbes S-N, 2 formats (EN 1993-1-9) :

Contrainte équivalente, Dommage cumulé,
γFf ∆σE,2 ≤ ∆σC / γMf, D = ∑ (ni / Ni) ≤ 1.

rupture rupture
R
γFf γMf
γFf γMf ∆σE
non-rupture
non-rupture

ni
RÉSISTANCES
ANALYSE STATISTIQUE

Probabilité de
survie de 95
% (ou de
ruine de 5%)

Courbes S-N

August Wöhler, 1819-1914

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COURBES S-N (EN 1993-1-9)

log N = log a - m log ∆σR, Contraintes de cisaillement :

pentes, m, de 3 et/ou 5. pente constante de 5.

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CLASSE DE DÉTAIL

Définie par sa Toutes les

catégories de

résistance à 80
à 50
40
2 millions de cycles.

ℓ ≤ 50 mm

50 < ℓ ≤ 80 mm

80 < ℓ ≤ 100 mm 63
ou

ℓ > 100 mm 56

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ACTIONS
CONCENTRATION DE CONTRAINTES

Contraintes :
locale (défaut)
locale (cordon)
Contrainte normale ou tangentielle : géométrique

nominale, σn (ou τn) ;

géométrique, σg=kg σn ;
Contrainte nominale

locale (due à la forme du

cordon de soudure), σl=kl σg ;
locale (due à un défaut
ou une entaille), σd=kd σl.
Utilisation EC3 :
Détails classés Contrainte nominale ;
Détails non classés Contrainte géométrique.

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MODÈLES DE CHARGE DE FATIGUE

Ponts-routes :
5 modèles de charge (EN 1991-2) ;
Pour identifier rapidement les parties concernées par la fatigue
:
Dérivé du modèle principal caractéristique,
Camions fréquents,
Pour effectuer le plus simplement possible les vérifications
courantes :
Convoi de fatigue 3,
Pour effecteur des vérifications fines :
Camions standardisés,
Trafic enregistré.
Ponts-rails :
Schéma de charge UIC (à part TGV).
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MODÈLES DE CHARGE DE FATIGUE

Ponts-routes : Modèle 3

Ponts-rails : Convois UIC [Union Internationale des Chemins de

fer], en général (TGV si adéquat).

Notion de convoi de fatigue :

Véhicule unique,
Un seul passage,
Une seule étendue de contrainte : ∆σE=σmax-σmin

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COEFFICIENTS PARTIELS
CONCEPTS DE SÉCURITÉ

Méthode de la tolérance de l’endommagement

Pour obtenir – avec une fiabilité acceptable – un comportement
satisfaisant, à condition de mettre en œuvre pendant la durée
de vie une procédure précise d’inspection et de maintenance
pour détecter et remédier à l’endommagement par fatigue.

Méthode de la durée de vie sûre

Pour obtenir – avec une fiabilité acceptable – un comportement
satisfaisant, sans compter sur la détection d’un
endommagement par inspection régulière en service.

Le degré requis de sécurité est obtenu par l’application des

coefficients partiels (de sécurité) adéquats.

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COEFFICIENTS PARTIELS

γFf ∆σE,2 ≤ ∆σC / γMf

Incertitudes dans l’analyse d’une structure et sur le chargement :

γFf = 1,00 (EN 1993-2)

Incertitudes sur la résistance, Conséquences de la ruine

γMf (EN 1993-1-9) Peu importantes Importantes
Tolérance de
1,00 1,15
l’endommagement
Durée de vie sûre 1,15 1,35

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VÉRIFICATIONS
CHARPENTE (EC3)

γFf ∆σE,2 < ∆σC/γMf et γFf ∆τE,2 < ∆τC/γMf

∆σE,2, ∆τE,2 : étendue de contrainte de fatigue

∆σC, ∆τC : résistance pour le nombre de cycles de fatigue,
γFf, γMf : coefficients partiels de sécurité.
∆σE,2 = φ Π λi (σmax,f – σmin,f)
φ : coefficient de dommage équivalent d’impact (1 pour FLM3)
λi : coefficients, dépendant de :
longueur de la ligne d’influence
volume et composition du trafic annuel
durée de vie prévue pour le pont
effet de plusieurs voies.

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CHARPENTE (EC3)

σmax,f – σmin,f : étendue de contrainte due au convoi

FLM3 sous combinaison de charges non cycliques:
Gk,sup + Gk, inf + (1 ou 0) S + 0,6 Tk + FLM3

Interaction : si l’étendue de contrainte de cisaillement

dépasse 15 % de l’étendue de contrainte normale :
(γFf ∆σE / (∆σR / γMf))3 + (γFf ∆τE / (∆τR / γMf))5 ≤ 1.

1,2
γFf ∆τE / (∆τR/γMf)

1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
PRECO+ 24 Octobre γFf ∆σE / (∆σR/γMf)
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CHARPENTE (EC3)

Ponts mixtes:
Coefficient d’équivalence n0 et MEd,f,max moment fléchissant
provoquant la traction la plus forte dans la dalle. 3 cas :
Béton tendu sous MEd,f,max et MEd,f,min:
∆σ = ∆MFLM3 V2/I2
Béton comprimé sous MEd,f,max et MEd,f,min:
∆σ = ∆MFLM3 V1/I1
Béton tendu sous MEd,f,max et comprimé sous MEd,f,min:
∆σ = Mc,Ed (V2/I2 – V1/I1) + MFLM3,max V2/I2 + MFLM3,min V1/I1
MEd,f,max et MEd,f,min: moments maximal et minimal au passage du
convoi de fatigue pour la combinaison de charges non cycliques

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CONNEXION (EC4)

Goujons soudés sur membrure comprimée :

γFf ∆τE,2 < ∆τC/γMf,s
∆τE,2 = λv ∆τ : étendue de contrainte de cisaillement
équivalente
λv : coefficient de dommage équivalent
∆τ : étendue de contrainte de cisaillement au convoi de fatigue
∆τC = 90 MPa : résistance pour 2 × 106 de cycles de fatigue
γFf, γMf,s : coefficients partiels de sécurité: γMf,s = 1,25.

PRECO+ 24 Octobre
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CONNEXION (EC4)

Goujons soudés sur membrure tendue :

γFf ∆τE,2 < ∆τC/γMf,s ou γFf ∆σE,2 < ∆σC/γMf
∆τC = 90 MPa : résistance pour 2 × 106 de cycles de fatigue,
∆σC = 80 MPa : résistance pour 2 × 106 de cycles de
fatigue.
Interaction :
γFf ∆τE,2 γFf ∆σE,2
+ ≤ 1,30
∆τC γMf ,s ∆σC γMf

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ARMATURES (EC4)

Critère :
γF,fat ∆σS,equ(N*)≤ ∆σRsk(N*)/γS,fat
∆σS,equ(N*) : étendue de contrainte équivalente (N* = 106
cycles),
∆σRsk(N*) = 162,5 MPa : résistance pour N* cycles de
fatigue.
γF,fat = 1,0 : coefficient partiel relatif au chargement
γS,fat = 1,15 : coefficient partiel relatif à l’acier

k1 = 5
k2 = 9

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ARMATURES (EC4)

Étendue de contrainte équivalente :

∆σS,equ(N*) = λs (σs,max,f – σs,min,f)
λs = φfat (Π λi) : coefficient d’endommagement équivalent :
Longuer de la ligne d’influence
Volume de trafic
Durée de vie retenue
Nombre de voies lentes.
φfat : coefficient de majoration dynamique de fatigue (1,2
ou 1,4, en fonction de la rugosité du revêtement)
Cumul flexion générale – flexion locale :
∆σE = λglob φglob ∆σE,glob + λloc φloc ∆σE,loc
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RESPIRATION DE L’ÂME (EC3)

Limitation de l’élancement de l’âme réduction des

déformations dues au voilement
Peut être négligée lorsque (EN 1993-2 §7.4) :
b / t ≤ 30 + 4 L et b / t ≤ 300
b – hauteur de l’âme
t – épaisseur de l’âme
L – portée.

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RESPIRATION DE L’ÂME (EC3)

Sinon :
2 2
 σ x ,Ed,ser   1,1τEd,ser 
  +   < 1,1
 k σσE   k τσE 
σx,Ed,ser et τx,Ed,ser – contraintes sous combinaison fréquente
kσ et kτ – coefficients de voilement
σE = [π2E / 12(1–ν)2] (t/b)2 – contrainte de référence d’Euler

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CONCLUSIONS
CONSÉQUENCES

La fatigue peut devenir dimensionnante pour les poutres principales

des ouvrages de faible et moyenne portée.
Révision de la conception des assemblages (par ex.) :
Liaison entretoise-poutre (goussets circulaires) ;
Joints de chantier (suppression des trous de souris) ;
Soudures à pleine pénétration pour assemblages sensibles.
Exécution des travaux (dénivellations d’appui).
Parachèvement (pas encore normalisé).
Concepts de sécurité :
En France : durée de vie sûre ;
Dans certains pays : tolérance de l’endommagement.

Enfin, tout demeure une question de coût.

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POUR CONCLURE

Optimisation de la conception vis-à-vis de la fatigue ?

Actions ? Non. Elles sont normalisées.
Coefficients partiels ? Non. Idem.
Résistances ? Oui.
Utiliser / concevoir les détails moins susceptibles à la fatigue.
Vérifications ? Oui.
Éviter les détails susceptibles à la fatigue (éviter certaines
vérifications).

« La tâche de l’ingénieur n’est pas de résoudre les problèmes ;

La tâche de l’ingénieur est de les éviter. »
(Krunoslav Tonković, 1911-1989)