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Ds 2 Proposition
Ds 2 Proposition
Soit U+ l’ensemble des nombres complexes de module 1 dont les arguments sont compris entre 0 et π,
c’est-à-dire :
U+ = eiθ , θ ∈ [0, π] .
Le but de ce problème est d’étudier le module maximum et minimum des sommes d’éléments de U+ .
1. Déterminer le module d’un élément de U+ .
2. Dans cette question, on s’intéresse au module maximum des sommes d’éléments de U+ .
(a) Démontrer pour tout entier n > 1 que ∀(z1 , z2 , . . . , zn ) ∈ (U+ )n , |z1 + z2 + · · · + zn | 6 n.
(b) En déduire le module maximum des sommes de n éléments de U+ pour tout entier n > 1.
(c) Que peut-on dire du module maximum des sommes d’éléments de U+ ?
3. Dans cette question, on s’intéresse désormais au module minimum des sommes d’éléments U+ .
(a) Pour tout (α, β) ∈ R2 , factoriser l’expression eiα + eiβ .
(b) En déduire le module minimum des sommes de deux éléments de U+ . On donnera explicitement
deux éléments de U+ qui réalisent ce minimum.
(c) Conjecturer la valeur du module minimum des sommes d’un nombre pair d’éléments de U+ .
Rédiger la démonstration de cette conjecture à l’aide d’un raisonnement par récurrence.
(d) On considère (α, β, γ) ∈ R3 tel que 0 6 α 6 β 6 γ 6 π et on pose a = α − β et b = γ − β.
i. Démontrer que
ia ib 2 a−b a+b 2 a−b
1+e +e = 1 + 4 cos cos + 4 cos .
2 2 2
Le but de ce problème est d’étudier le module maximum et minimum des sommes d’éléments de U+ .
1. Déterminer le module d’un élément de U+ .
I Soit z un élément de U+ . Donc z = eiθ où θ ∈ [0, π] et son module vaut |z| = eiθ = 1 .
2. Dans cette question, on s’intéresse au module maximum des sommes d’éléments de U+ .
(a) Démontrer pour tout entier n > 1 que ∀(z1 , z2 , . . . , zn ) ∈ (U+ )n , |z1 + z2 + · · · + zn | 6 n.
I Pour tout n ∈ N? , on note Pn l’assertion «∀(z1 , z2 , . . . , zn ) ∈ (U+ )n , |z1 + z2 + · · · + zn | 6 n».
Nous allons démontrer que cette assertion est vraie pour tout entier n > 1 par récurrence.
Initialisation : on a démontré à la question précédente que «∀z ∈ U+ , |z | = 1», on en déduit
donc en particulier que «∀z1 ∈ U+ , |z1 | 6 1», c’est-à-dire que P1 est vraie.
Hérédité : on suppose que Pn est vraie pour un entier n > 1 fixé. Soit (z1 , z2 , . . . , zn+1 ) ∈ (U+ )n+1 .
On a d’après l’inégalité triangulaire pour les nombres complexes :
|z1 + z2 + · · · + zn+1 | = |(z1 + z2 + · · · + zn ) + zn+1 | 6 |z1 + z2 + · · · + zn | + |zn+1 |.
|z1 + z2 + · · · + zn | = | 1| + 1 +{z· · · + 1} | = n.
n fois
M < n = | 1| + 1 +{z· · · + 1} | 6 M
n fois
ce qui est absurde ! Puisque le module des sommes d’éléments de U+ n’est pas majoré, on en
déduit que le module maximum des sommes d’éléments de U+ n’existe pas .
La difficulté ici est de bien comprendre que le nombre d’éléments de U+ dans
les sommes n’est plus fixé. Pour rédiger une réponse claire à ce type de ques-
tion, un raisonnement par l’absurde est souvent la bonne solution.
3. Dans cette question, on s’intéresse désormais au module minimum des sommes d’éléments U+ .
(a) Pour tout (α, β) ∈ R2 , factoriser l’expression eiα + eiβ .
I Soit (α, β) ∈ R2 . On a :
(c) Conjecturer la valeur du module minimum des sommes d’un nombre pair d’éléments de U+ .
Rédiger la démonstration de cette conjecture à l’aide d’un raisonnement par récurrence.
I Si 2k est un entier naturel pair, alors on a :
On peut donc conjecturer que le module minimum des sommes d’un nombre pair d’éléments
de U+ vaut 0 . Nous allons démontrer cette conjecture par récurrence en notant 2k le nombre
pair d’éléments de U+ dans les sommes, où k > 1 est un entier.
Initialisation : pour k = 1, on a déjà démontré à la question précédente que le module minimum
des sommes de 2 × 1 = 2 éléments de U+ vaut 0.
Hérédité : on suppose que le module minimum des sommes de 2k éléments de U+ vaut 0 pour
un entier k > 1 fixé. En particulier, il existe 2k éléments de U+ , notons les z1 , z2 , . . . , z2k , qui
réalisent ce minimum, c’est-à-dire tels que |z1 + z2 + · · · + z2k | = 0. Donc z1 + z2 + · · · + z2k = 0
et on en déduit que
Or ei(a+b)/2 + e−i(a+b)/2 = 2 cos a+b (d’après les formules d’Euler) et ei(a+b)/2 e−i(a+b)/2 = 1.
2
On en déduit donc que
ia ib 2 a−b a+b 2 a−b
1+e +e = 1 + 4 cos cos + 4 cos .
2 2 2
√
Par conséquent, 1 + eia + eib > 1 en utilisant que t 7→ t est croissante sur R+ .
iii. Conclure que eiα + eiβ + eiγ > 1.
I On a :
eiα + eiβ + eiγ = eiβ ei(α−β) + 1 + ei(γ−β) = eiβ eia + 1 + eib = 1 + eia + eib .
On en déduit que eiα + eiβ + eiγ > 1 d’après le résultat de la question précédente.
(e) Déduire de la question précédente le module minimum des sommes de trois éléments de U+ .
I D’après le résultat de la question précédente, le module d’une somme de trois éléments de U+
est minorée par 1. De plus, on a |1 + (−1) + 1| = 1 avec 1 = ei0 ∈ U+ et −1 = eiπ ∈ U+ . Par
conséquent, le module minimum des sommes de trois éléments de U+ vaut 1 .
(f ) Conjecturer la valeur du module minimum des sommes d’un nombre impair d’éléments de U+ .
I Le module d’une somme de un élément de U+ correspond au module d’un élément de U+ donc
à 1 d’après le résultat de la question 1. Ainsi, on remarque que le module minimum des sommes de
un ou trois éléments vaut 1 (d’après le résultat de la question précédente). On peut donc conjec-
turer que le module minimum des sommes d’un nombre impair d’éléments de U+ vaut 1 .
Exercice 1
Résoudre le système suivant d’inconnues (x, y, z) ∈ R3 en fonction des valeurs du paramètre m ∈ R :
(3 − m)x − 2y − 6z = 2
3x − (2 + m)y − 9z = 3 . (Sm )
−x + y + (4 − m)z = −1
Exercice 1
Résoudre le système suivant d’inconnues (x, y, z ) ∈ R3 en fonction des valeurs du paramètre m ∈ R :
(3 − m)x − 2y − 6z = 2
3x − (2 + m)y − 9z = 3 . (Sm )
−x + y + (4 − m)z = −1
1 − m = 0 ⇐⇒ m = 1 et m2 − 4m + 3 = 0 ⇐⇒ (m = 1 ou m = 3)
car on reconnait une équation de degré 2 avec :
( √
−(−4)+ ∆
=3
∆ = (−4)2 − 4 × 1 × 3 = 4 > 0 et 2×1 √
−(−4)− ∆
.
2×1
= 1
Le système linéaire (Sm ) est alors équivalent à un système échelonné à deux équations auxiliaires compa-
tibles et deux inconnues auxiliaires. Il admet donc une infinité de solutions. De plus :
(Sm ) ⇐⇒ x = 1 + y + 3z où (y, z) ∈ R2 .
3e cas : m = 3.
En injectant cette valeur de m dans le système échelonné obtenu, on obtient :
x −y −z = 1
(Sm ) ⇐⇒ −2y −6z = 0 .
0 = −2
Le système linéaire (Sm ) est alors équivalent à un système échelonné à une équation auxiliaire non com-
patible. Il n’admet donc pas de solutions.
Conclusion : l’ensemble des solutions du système linéaire (Sm ) est donc :
−2 −3 1
, , si m ∈ R \ {1, 3}
m−3 m−3 m−3
.
n o
(1 + y + 3z, y, z) | (y, z) ∈ R2 si m = 1
∅ si m = 3
Exercice 1
Soit un n ∈ N? fixé pour tout l’exercice. On rappelle que les racines n-ièmes de l’unité sont les solutions
de l’équation z n = 1 d’inconnue z ∈ C. On propose de calculer la somme et le produit des racines n-ièmes
de l’unité.
1. (a) Résoudre l’équation z n = 1 en exprimant les solutions sous forme exponentielle.
(b) En déduire la liste des racines n-ièmes de l’unité sous forme algébrique pour n = 1, n = 2, n = 3
et n = 4.
2. On pose wn = e2iπ/n .
(a) Montrer que wn = 1 ⇐⇒ n = 1.
(b) Montrer que wn est une racine n-ième de l’unité.
(c) Donner la liste des racines n-ièmes de l’unité en fonction de wn .
3. (a) Calculer n−1 k
P
k=0 (wn ) .
(b) En déduire la somme des racines n-ièmes de l’unité.
(c) Vérifier le résultat précédent pour n = 1, n = 2, n = 3 et n = 4 (sous forme algébrique).
4. Calculer n−1 1
P
k=0 (wn )k .
θ ≡ 0 2π si et seulement si θ = 2kπ
n
oùnk ∈ Z. Mais puisqu’on o a choisi l’argument θ dans [0, 2π[,
2π n 2(n−1)π
l’ensemble des θ tel que θ ≡ 0 n est 0, 2π , 4π , . . . , n = 2kπ
n n n
| k ∈ {0, 1, 2, . . . , n − 1} .
n
On en déduit l’ensemble des solutions de z = 1 :
n o
e2ikπ/n k ∈ {0, 1, 2, . . . , n − 1} .
pour n=2 : n o
e2ikπ/2 k ∈ {0, 1} = ei0 , eiπ = {1, −1} ;
pour n=3 :
( √ √ )
n o 1 3 1 3
e2ikπ/3 k ∈ {0, 1, 2} = ei0 , e2iπ/3 , e4iπ/3 = 1, − + i ,− − i ;
2 2 2 2
et pour n=4 :
n o
2ikπ/4
e k ∈ {0, 1, 2, 3} = ei0 , eiπ/2 , eiπ , e3iπ/2 = {1, i, −1, −i} .
2. On pose wn = e2iπ/n .
(a) Montrer que wn = 1 ⇐⇒ n = 1.
I Si wn = 1 alors 2π n
≡ 0 [2π] en identifiant les arguments. Or 2π
n
∈]0, 2π] car n ∈ N? .
Donc 2πn
= 2π et n = 1. Réciproquement, si n = 1 alors wn = e2iπ/1 = e2iπ = 1. D’où
l’équivalence par double implication .
N’oubliez pas de justifier les deux sens de l’équivalence.
(b) Montrer que wn est une racine n-ième de l’unité.
n
I On a : (wn )n = e2iπ/n = e2inπ/n = e2iπ = 1. Donc wn est solution de l’équation z n = 1, par
conséquent wn est bien une racine n-ième de l’unité .
(c) Donner la liste des racines n-ièmes de l’unité en fonction de wn .
I D’après le résultat de la question 1.(a), les racines n-ièmes de l’unité sont de la forme e2ikπ/n =
k
e2iπ/n = (wn )k où k ∈ {0, 1, 2, . . . , n−1}. Donc la liste des racines n-ièmes de l’unité est donnée
par :
(wn )0 = 1, (wn )1 , (wn )2 , . . . , (wn )n−1 .
et pour n=4 :
1 + i + (−1) + (−i) = 1 − 1 + i(1 − 1) = 0 .
Pn−1 1
4. Calculer k=0 (wn )k .
1 wn
I Puisque |wn | = |e2iπ/n | = 1, on a wn
= |wn |2
= wn . On en déduit que
car la somme de conjugués de nombres complexesP est égale au conjugué de la somme de nombres
complexes. D’après le résultat de la question 3.(b), n−1 1
k=0 (wn )k est donc égale à 1 pour n = 1 et à 0
pour n > 2 .
Un exemple type de question astucieuse où on peut perdre énormément de temps si on n’a
pas la bonne idée. Il ne faut surtout pas hésiter à laisser des questions de côté pour aller
chercher des points ailleurs au lieu de perdre son temps à s’obstiner. Parfois, l’astuce peut
même surgir à notre esprit pendant qu’on est en train de faire quelque chose de complètement
différent.
5. (a) Montrer que n−1 k
Q
k=0 (wn ) est une racine 2-ième de l’unité.
I On a :
n−1
!2
Y 2
(wn )k = (wn )0 × (wn )1 × (wn )2 × · · · × (wn )n−1
k=0
2
= (wn )0+1+2+···+(n−1)
Pn−1 2
= (wn ) k=0 k
(n−1)n 2
(car nk=0 = n(n+1)
P
= (wn ) 2 2
)
(n−1)n
= (wn ) 2 2
= (wn )n(n−1)
= ((wn )n )n−1
= (1)n−1 (d’après la question 2.(b))
= 1.
Les détails de la transformation du produit en somme n’ont pas besoin d’être indiqués.
On peut directement écrire l’égalité de la troisième ligne.
Par conséquent n−1 k 2
Q
k=0 (wn ) est une solution de l’équation z = 1, c’est donc une racine 2-ième de
l’unité .
(b) Que peut-on en déduire pour le produit des racines n-ièmes de l’unité ?
I D’après le résultat de la question 1.(b), les racines 2-ièmes de l’unité sont 1 et −1. Et
d’après
Qn−1le résultat de la question 2.(c), le produit des racines n-ièmes de l’unité est donné
par k=0 (wn )k . En utilisant le résultat précédent, le produit des racines n-ièmes de l’unité est
donc égal à 1 ou à −1 .
(c) Calculer n−1 k ?
Q
k=0 (wn ) dans le cas où n est impair, c’est-à-dire si n = 2` − 1 avec ` ∈ N .
I On suppose que n est impair, donc que n = 2` − 1 avec ` ∈ N? . En procédant comme pour la
question 5.(a), on obtient :
n−1 2`−2
Y Y P2`−2 (2`−2)(2`−1)
k
(wn ) = (wn )k = (wn ) k=0 k
= (wn ) 2 = ((wn )n )`−1 = 1 .
k=0 k=0
Qn−1 k
6. Calculer k=0 (−wn ) .
I On a :
n−1 n−1 n−1 n−1 n−1
Y Y Y Pn−1 Y (n−1)n Y
k k k k k
(−wn ) = (−1) × (wn ) = (−1) k=0 × (wn ) = (−1) 2 × (wn )k .
k=0 k=0 k=0 k=0 k=0
Qn−1 k
D’après le résultat de la question 5.(e), k=0 (−wn ) est donc égal à (−1)n(n−1)/2 si n est impair et à
−(−1)n(n−1)/2 si n est pair .
On peut encore simplifier ce résultat en fonction des congruences modulo 4 de n mais ce n’est
pas au programme de BCP ST .