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ECONOMIE MONETAIRE

ET FINANCIERE I
FILIERE SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
SEMESTRE 3

PROFESSEUR: M. N. EL KASMI

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET


SOCIALES
SALE
ANNEE UNIVERSITAIRE 2023 – 2024
CHAPITRE I

FONCTIONS, FORMES ET INSTRUMENTS


DE MESURE DE LA MONNAIE
INTRODUCTION
La monnaie « recouvre une notion
extrêmement complexe, à la fois difficile à
définir et à quantifier », Michel Ruimy.
Cette affirmation ne vous semble-t-elle pas
paradoxale ?
Notre vie quotidienne est tellement imprégnée
de la monnaie qu’une personne naïve peut être
tentée de dire « point besoin de définir la
monnaie, lorsque je la vois je la reconnais »,
Christian Ottavj.
INTRODUCTION
D’où provient alors cet embarras (cette
difficulté) dès qu’il est question de définir la
monnaie ?
Absence de définition directe de la monnaie
qui soit considérée comme complète et
parfaite.
Il n’y a pas une seule mais plusieurs
définitions (indirectes) de la monnaie (…).
L’étymologie du mot « monnaie » est-elle d’un
grand secours ?
INTRODUCTION

Origine (ou étymologie) du mot monnaie :


Le mot français « monnaie » ou anglais « money » ou
italien « moneta » a pour origine le mot latin
« monere », qu’il est possible de traduire par
« avertir », « alerter », « donner son avis »,
« conseiller » ou « prédire ».
Moneta était le surnom donné à la déesse Junon à
qui on attribuait le pouvoir d’annoncer les évènements
à venir. Sur le capitole de Rome, un temple était
dédié à cette déesse et on y frappait (fabriquait) des
pièces de monnaie métalliques (milieu du 3e siècle
avant Jésus-Christ) dont certaines à l’effigie de la
déesse. On finit par leur donner le nom de moneta.
INTRODUCTION
Origine (ou étymologie) du mot monnaie : (suite)
Bien que l’apparition des premières formes métalliques
de la monnaie ne soit pas connue avec exactitude
(3000/2000/1000/700 ans avant J.C), tous les écrits
semblent être unanimes sur le fait que celle-ci est
antérieure à cette époque qui correspond au milieu du
3e siècle avant J.C.
À part le fait d’avoir su l’origine du mot monnaie
et que des pièces de monnaie métalliques ont
pris le nom de moneta, l’étymologie du mot
« monnaie » n’est pas d’une très grande utilité à la
problématique posée (dans le sens où elle
n’apporte pas d’éléments de réponse
satisfaisants à la grande question de départ).
INTRODUCTION
D’où tout l’intérêt de répondre à l’interrogation,
qu’est-ce que la monnaie?
Derrière cette grande question se cachent trois
sous questions :
Quelles sont les fonctions de la monnaie ? A
quoi sert la monnaie ? Pourquoi la monnaie existe-
t-elle ?
Quelles sont les formes de la monnaie ? En
quoi la monnaie consiste-t-elle ?
Quels sont les instruments de mesure de la
monnaie ?
INTRODUCTION

Fonctions de la monnaie

Formes de la monnaie

Instruments de mesure de la
monnaie
Section 1
Fonctions de la monnaie
APPROCHE FONCTIONNELLE
L’approche fonctionnelle de la monnaie est
en réalité très ancienne, elle est attribuée à
Aristote (384-322 avant JC). En effet, il
semble qu’il soit le premier à avoir reconnu
à la monnaie trois fonctions :
- unité de compte (étalon de valeur,
numéraire),
- intermédiaire des échanges (instrument de
paiement, instrument de règlement),
- réserve de valeur.
Section 1
Fonctions de la monnaie
La définition de la monnaie à travers ses
fonctions semble être la méthode la plus
couramment développée en économie
politique, comme le fait si bien ressortir la
phrase de R.G. Hawtrey (1879 – 1975)
figure éminente de la trésorerie britannique,
grand spécialiste des questions monétaires
et financières : « Certains objets trouvent
dans l’usage que l’on en fait leur
meilleure définition. C’est le cas de la
monnaie ».
Section 1
Fonctions de la monnaie

Unité de compte (étalon de valeur)

Intermédiaire des échanges (instrument


de paiement, instrument de règlement)

Réserve de valeur
1.1 Unité de compte

La monnaie est l’étalon des valeurs, c’est-à-dire


« une unité de mesure commune grâce à
laquelle les prix individuels des différents
biens et les transactions sont évalués dans
un langage chiffré commun à tous les
membres de la communauté de paiements
considérée », Sylvie Diatkine.
En des termes plus simples, la monnaie, à
travers sa fonction d’unité de compte,
permet de mesurer la valeur des biens et
services dans une unité commune.
1.1 Unité de compte

Économie de troc (// économie monétaire)


Une économie est dite monétaire lorsque
l’usage d’un moyen de paiement est devenu
la norme. L’emploi de la monnaie dans les
transactions est alors systématique et
comme l’écrit R. Clower « la monnaie achète
les biens, les biens achètent la monnaie,
mais les biens n’achètent les biens sur
aucun marché »
1.1 Unité de compte

Société de troc avec deux biens (A et B)


x unités de A = y unités de B
Exemple: 1 A = 2 B
Société de troc avec trois biens (A, B et C):
Il s’agit de déterminer 3 rapports de prix ou prix
relatifs: (A, B); (A, C); (B, C)
Société de troc avec 4 biens (A, B, C et D):
Il s’agit de déterminer 6 prix relatifs: (A, B); (A, C);
(A, D); (B, C); (B, D); (C, D)
1.1 Unité de compte

Société de troc avec n biens:


Il s’agit de déterminer:
Cn2 = n! / 2! (n – 2)! = n(n – 1) / 2 prix relatifs
Dans une économie où il y a 50 biens à
échanger, il faut déterminer (connaître) 1225
prix relatifs. Dans une économie où il y a 400
biens à échanger il faut déterminer et connaître
79800 prix relatifs.
1.1 Unité de compte

Il est aisé d’en déduire que dans une société


de troc, au fur et à mesure que le nombre de
biens (et services) destinés à l’échange
augmente, l’échange devient de plus en plus
difficile voir impossible du fait du nombre
extrêmement élevé de prix relatifs à
déterminer et à connaître.
D’où l’idée d’introduire un bien (objet) comme
unité de compte de manière à réduire le
nombre de rapports de prix à calculer (et
donc à connaître).
1.1 Unité de compte

En effet, en choisissant dans une première étape,


comme unité de compte un bien (le choix de
ce bien n’est pas effectué de manière
totalement arbitraire; voir les formes de la
monnaie) parmi les biens éligibles à l’échange,
il est possible de diminuer de manière très
substantielle le nombre de prix relatifs à
déterminer.
1.1 Unité de compte

Exemple d’une société de troc avec quatre biens


(A, B, C et D) et où D est choisi comme unité
de compte.
Il s’agit de déterminer uniquement 3 prix relatifs:
(A, D); (B, D); (C, D)
Dans le cas d’une société de troc avec n biens
et lorsque, un de ces biens est pris comme
unité de compte, il s’agit de déterminer
seulement (n – 1) prix relatifs.
1.1 Unité de compte

Ainsi, pour 30 produits éligibles à l’échange,


il faut 435 rapports d’échange dans une
économie dépourvue de toute unité de
compte (donc de monnaie), contre 29 prix
relatifs seulement lorsqu’un bien parmi
ceux échangés est adopté comme unité de
compte.
(La dernière et ultime étape est celle de l’unité de compte
abstraite : le dirham au Maroc (…). Par convention, le prix
de cette unité de compte est égal à 1).
1.1 Unité de compte

En somme, la monnaie à travers sa


fonction d’unité de compte permet à la
fois d’harmoniser les multiples
évaluations et de réduire d’une manière
très significative le nombre de prix
relatifs à déterminer et à connaître, ce
qui est de nature à favoriser les
échanges, ainsi que d’engendrer une
allocation optimale des ressources.
1.2 Intermédiaire des échanges

« Il ne s’agit plus d’évaluer, mais d’échanger »,


Jean Pierre Faugère.
Comme intermédiaire des échanges ou
comme instrument de paiement la
monnaie a pour rôle de fournir une
contrepartie aux flux de biens et services.
La monnaie est un instrument de
règlement d’une transaction ou
d’extinction d’une dette.
1.2 Intermédiaire des échanges

Plus précisément, à travers cette fonction


d’intermédiaire des échanges, la monnaie
peut être définie comme un instrument de
paiement indéterminé, général (universel)
et immédiat (François Perroux).
1.2 Intermédiaire des échanges
Instrument de paiement indéterminé, qui permet
d’acquérir n’importe quel bien ou service et de
régler n’importe quelle dette (l’affectation
n’est pas définie ou fixée au préalable).

Instrument de paiement général, qui est admis


(il ne peut pas être refusé : dirham au Maroc,
dollar aux Etats-Unis,…) par tout le monde et
en toutes circonstances dans un espace
géographique donné, généralement national
(ou supranational, exemple de l’euro au sein
de la zone euro).
1.2 Intermédiaire des échanges
Instrument de paiement immédiat, signifie que
le simple transfert de ce moyen de paiement
permet d’une manière définitive d’éteindre
(d’annuler) la dette.
On dit également que la monnaie a un pouvoir
libératoire illimité.
Parfois la monnaie est qualifiée par
l’expression « équivalent général », car
seule la monnaie peut-être échangée contre
tous les biens et services.
1.2 Intermédiaire des échanges

Afin de mettre en évidence l’importance de


cette fonction d’intermédiaire des
échanges, il est intéressant (utile) de
raisonner à nouveau à partir d’un système
de troc (ou économie de troc).
Quelles sont alors les conditions nécessaires
pour qu’il y ait échange dans une économie
de troc ?
1.2 Intermédiaire des échanges

Il faut que deux agents (A et B) expriment


dans un même lieu, au même moment
des besoins parfaitement
complémentaires (on parle également de
double coïncidence des désirs).
1.2 Intermédiaire des échanges
Ce qui suppose :
Que les deux agents soient dans un même
endroit (ou lieu).
Au même moment, où A souhaite acheter un
bien x et vendre un bien y (pour les mêmes
quantités), B désire acheter y et vendre x
(pour les mêmes quantités).
De se mettre d’accord sur un rapport
d’échange (rapport de prix).
Une divisibilité des biens (…).
1.2 Intermédiaire des échanges
Le troc requiert des conditions extrêmement
restrictives (dans le sens de difficiles à
réunir) ce qui génère (ou occasionne)
plusieurs coûts de transaction (coûts
d’attente, coûts d’information ou coûts de
recherche, coûts de négociation, coûts de
transport, …)
D’où l’idée d’introduire la monnaie (d’abord
monnaie marchandise, puis monnaies
métalliques, …) comme intermédiaire des
échanges afin de remédier aux
inconvénients du troc.
Comment ?
1.2 Intermédiaire des échanges

L’introduction de la monnaie permet de


séparer l’opération d’achat de celle de
vente (un agent n’est plus obligé d’être à
la fois acheteur et vendeur, c'est-à-dire
qu’il peut être soit acheteur, soit
vendeur).
1.3 Réserve de valeur

Définition et interprétation traditionnelle

Nouvelle interprétation

Remarque
1.3 Réserve de valeur
La monnaie, en séparant (dissociant)
l’opération de vente d’un bien de l’achat
d’un autre bien, constitue de ce fait une
réserve de valeur.
La fonction de réserve de valeur fait référence
(dans le sens premier, originel; approche
traditionnelle) à la capacité que doit avoir la
monnaie à préserver sa valeur dans le
temps (c’est-à-dire à maintenir son pouvoir
d’achat dans le temps). Celle-ci (valeur de la
monnaie) évolue en fonction de l’érosion
monétaire (inflation).
1.3 Réserve de valeur

En période de hausse des prix, le pouvoir


d’achat de la monnaie (V = 1 / P) diminue
ce qui altère son rôle de réserve de
valeur (// valeur nominale de la monnaie
et valeur réelle).
1.3 Réserve de valeur
En effet, dans un contexte inflationniste, la
monnaie (au sens strict du terme //
thésaurisation) est une piètre (mauvaise)
réserve de valeur contrairement aux
autres actifs réels (terrains, bâtiments,…)
ou financiers (actions et obligations à
taux variable), pour la simple raison que
la détention (possession) oisive de la
monnaie ne rapporte rien. Dans une telle
situation, néanmoins la monnaie ne
rapporte rien mais en plus elle perd de sa
valeur.
1.3 Réserve de valeur
D’ailleurs, même dans une situation
d’inflation maîtrisée et lorsque l’on
s’inscrit dans le moyen et le long terme
(par opposition au cours terme) la
monnaie ne remplit pas convenablement,
comparativement à d’autres actifs, la
fonction de réserve de valeur (exemple
d’une inflation annuelle maîtrisée au taux
de 1,9 % l’an; ce qui correspond en 10
ans à une baisse du pouvoir d’achat de
l’ordre de 19 % plus précisément
légèrement supérieure à 19%).
1.3 Réserve de valeur

Il est possible de qualifier cette


interprétation de la fonction de
réserve de valeur de la monnaie de
traditionnelle (moyen de conserver la
richesse ou la valeur).
1.3 Réserve de valeur

Une nouvelle approche consiste à


considérer la monnaie comme une
réserve de valeur liquide commode
pour les transactions courantes
(absence de synchronisation des
recettes et des dépenses) et une
réserve de précaution contre l’imprévu
car la monnaie est l’actif le plus liquide.
1.3 Réserve de valeur

Un actif est considéré comme liquide, s’il


est possible de le transformer
rapidement (voire immédiatement) en
moyen de paiement (en monnaie) sans
coût (ou au moindre coût) et sans risque
de perte en capital (ou de valeur).
Vu sous cet angle, seule la monnaie est à
même de remplir au mieux cette
fonction de réserve de valeur liquide.
1.3 Réserve de valeur

Est « monnaie l’objet économique qui


remplira simultanément ces trois
fonctions d’unité de compte, moyen de
paiement et réserve de valeur », Sophie
Brana et Michel Cazals.
1.3 Réserve de valeur
Il s’agit de remarquer qu’aujourd’hui certains
auteurs, en s’appuyant sur des travaux
relativement récents, ne reconnaissent plus à
la monnaie que deux fonctions (rôles,
usages) au lieu de trois, à savoir celle d’unité
de compte et celle d’instrument de paiement.
Par conséquent, « réserve de valeur liquide »
est une qualité (ou propriété) indispensable
qu’une monnaie doit posséder pour pouvoir
remplir convenablement ses deux fonctions.
1.3 Réserve de valeur

Ces fonctions de la monnaie ont-elles


toujours été remplies par une seule et
même forme de monnaie ou par
plusieurs formes ?

Ces formes ont-elles connu une


évolution dans le temps ?
Section 2
Formes de la monnaie
APPROCHE HISTORIQUE
Aujourd’hui, dès qu’il est question des
formes de la monnaie, les premiers
éléments qui vous viennent à l’esprit ou
les premières choses auxquelles vous
pensez ce sont les pièces de monnaie,
les billets et les dépôts bancaires (…), …
Section 2
Formes de la monnaie
Ces trois formes mentionnées ont-elles
toujours été celles de la monnaie ?
Quelle est la forme originelle (première) de la
monnaie ? Quelles sont les formes
premières de la monnaie ?
Les formes de la monnaie ont-elles, au cours
du temps, connu une évolution ? Quels sont
alors les facteurs responsables de ce
processus ou de cette évolution ?
Quelles sont donc les formes actuelles
de la monnaie ?
Section 2
Formes de la monnaie

Du troc aux formes actuelles de la


monnaie

Formes actuelles de la monnaie


2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie

Pour déterminer la forme ou les formes


premières de la monnaie, il est
nécessaire d’effectuer un grand détour
historique. Il s’agit de remonter le
temps et de prendre comme point de
départ l’apparition de l’Homme sur
terre.
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie
« À l’origine des temps, l’homme se procure
directement ce dont il a besoin par la chasse, la
pêche et la cueillette. En se spécialisant,
chaque individu qui se consacre à une seule
activité (élevage, culture, objets artisanaux, …)
ne peut plus satisfaire la totalité de ses besoins,
qui deviennent d’ailleurs de plus en plus variés
au fur et à mesure que la civilisation progresse.
Il doit donc échanger les biens qu’il produit
contre d’autres biens fabriqués par ces
semblables », Didier Bruneel.
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie

Dans une économie de troc, il n’y a pas


de monnaie, les marchandises
s’échangent directement les unes
contre les autres.

M M
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie

« Compatible avec des échanges


élémentaires et un faible niveau de
spécialisation des tâches, ce système
serait devenu, au fil du temps, un obstacle
majeur à la division du travail; et donc, un
frein puissant bloquant les progrès de la
productivité et le développement corrélatif
des transactions », Marc Bassoni et
Alain Beitone.
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie
Les inconvénients du troc découlent du
fait qu’il nécessite la réunion de
conditions hautement restrictives telles
que :
- La détermination et la connaissance
d’un grand nombre de rapports de prix
(problème résolu, dans un premier temps,
par l’adoption d’un bien comme unité de
compte).
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie

- La double coïncidence des désirs


(organisation régulière de foires, souks,
… ; problème résolu, dans un premier
temps, par l’adoption d’un bien pour jouer
le rôle d’intermédiaire des échanges).
- Divisibilité et inaltérabilité des biens.
- (…)
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie

Ainsi, au fur et à mesure que les


civilisations évoluent, que les besoins
et les biens éligibles à l’échange
augmentent, le troc devient de plus en
plus difficile voir impossible (pour
toutes les raisons déjà mentionnées).
2.1 Du troc aux formes actuelles
de la monnaie
La solution la plus évidente, dans le sens de
la plus proche de l’imagination humaine,
fut celle de choisir une marchandise parmi
celles échangées pour jouer le rôle de
monnaie (unité de compte, instrument de
paiement et réserve de valeur) et donc de
dépasser les problèmes (nombre élevé de
prix relatifs à calculer, double coïncidence des
désirs, …) inhérents (liés au troc) au troc.
Débute alors l’ère de la monnaie-
marchandise ou des paléo monnaies
(paléo veut dire ancien).
2.1 Du troc aux formes actuelles de
la monnaie
2.1.1 Monnaies marchandises ou paléo
monnaies :
Le choix d’une marchandise dans le but de
jouer le rôle de monnaie n’est pas le fait du
hasard, c’est-à-dire qu’il n’est pas effectué
de manière arbitraire.
En effet, pour qu’un bien soit accepté comme
monnaie par tous les individus d’une communauté,
il faut qu’il soit très utilisé dans la vie courante
et/ou très symbolique (emblématique).
// Nature des sociétés…
2.1 Du troc aux formes actuelles de
la monnaie
2.1.1 Monnaies marchandises ou paléo
monnaies :
Monnaies marchandises consommables (sucre,
sel, têtes de bétail, blé, épis de maïs, café, feuille
de thé, tabac, laine, tissu, peaux d’animaux, …):
elles possèdent une double nature résultant à la
fois d’un usage non monétaire et d’un usage
monétaire.
Monnaies marchandises non consommables
(cauri, pièces de terre cuite, …): elles n’ont
qu’une fonction monétaire.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.1 Monnaies marchandise ou paléo


monnaies :
D’une manière générale, les monnaies
marchandises ne pouvaient remplir
convenablement et durablement leurs rôles
de monnaie (unité de compte, intermédiaire
des échanges et réserve de valeur) en
raison principalement de leur caractère
hétérogène, indivisible et périssable.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.1 Monnaies marchandise ou paléo
monnaies :
Hétérogène (unité de compte et intermédiaire
des échanges) : qui est composé d’éléments
de taille et de nature différente (sucre, sel,
têtes de bétail, épis de maïs).
Indivisible (intermédiaire des échanges et
réserve de valeur) : // têtes de bétail, …
Comment régler des transactions de faibles
valeurs ? Comment régler des transactions qui
ne portent pas sur des multiples de l’unité ?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.1 Monnaies marchandise ou paléo


monnaies :
Périssable (surtout fonction de réserve de
valeur) : qui a une durée de vie finie ou limitée
(exemple des têtes de bétail); conditions
climatiques (blé, maïs); …
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.1 Monnaies marchandise ou paléo


monnaies :
L’expérience aidant, comme par une sorte
de sélection naturelle, les sociétés ont
orienté progressivement leurs choix vers
les métaux tels que : plomb, cuivre, bronze,
fer, électrum (alliage naturel d’or et
d’argent), argent et or.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.1 Monnaies marchandise ou paléo


monnaies :
Les métaux présentent des propriétés
propres indéniables : (plus grande)
homogénéité, divisibilité, inaltérabilité
(une durée de vie infinie) et grande valeur
dans un petit volume (ce qui est de
nature à en faciliter le transport et à
diminuer les risques de vol).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques :
Qu’est-ce qu’une monnaie métallique?
Une monnaie métallique est une pièce de
monnaie en métal dont la valeur nominale
correspond à la valeur du métal contenu
dans la pièce. La valeur de la monnaie est
définie par un poids en métal, sa valeur
intrinsèque correspond à sa valeur
nominale ou faciale.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques :
La monnaie métallique est passée par trois
grandes étapes :
=>La monnaie pesée (environ 3000 ans
avant notre ère: Babylone et Egypte)
=>La monnaie comptée (environ 2000
ans avant notre ère: Chine, Mésopotamie)
=>La monnaie frappée (environ 650 ans
avant notre ère: mer d’Egée, Lydie = Turquie)
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques :
=>La monnaie pesée (lors de cette première
période les métaux circulaient à l’état brut, naturel ou
presque … // présence d’un peseur expert)
=>La monnaie comptée (les métaux sont
transformés de manière extrêmement sommaire en
pièces de petites tailles sous forme de boules, disques,
rondelles,…).
Cependant, la monnaie comptée n’excluait pas les
possibilités de falsification quant au poids et au
contenu du métal, ce qui surtout pour les paiements
importants nécessitait la présence du peseur expert.
D’où le passage à la monnaie frappée.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques :


=>La monnaie frappée
Qu’est-ce que la monnaie frappée? Qu’est-ce
que la frappe de la monnaie ?
Où la frappe de la monnaie s’opérait-elle ?
Quel est l’intérêt de la frappe de la monnaie ?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques :


=>La monnaie frappée
La frappe de la monnaie est l’opération qui
consiste à fabriquer des pièces de
monnaie et pendant la phase de
fabrication à produire des empreintes sur
les deux faces (cotés) de la pièce.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques :
=>La monnaie frappée
D’un coté (face) figurait en relief un symbole
(à l’origine tête d’animal, tête d’un dieu ou d’une
déesse, ensuite tête du prince ou du souverain
ou tout simplement un objet emblématique)
gravé, de l’autre (pile) une marque (poinçon,
empreinte, signature) indiquant la valeur de la
pièce et le poids de la pièce.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques : monnaie


frappée (suite)
Pile, face, battre ou frapper monnaie sont
des expressions nées de ce procédé de
fabrication des pièces de monnaies.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques : monnaie frappée


(suite)
L’atelier ou le lieu dans lequel la monnaie
métallique était frappée, c’est-à-dire l’endroit où
les barres, lingots, pépites, poudre d’or,
d’argent et d’autres métaux étaient transformés
en pièces de monnaie, portait le nom « d’Hôtel
des Monnaies » (ou Hôtel de la monnaie //
Dar As-sikkah a vu le jour en mars 1987).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie


frappée (suite)
Quel est l’intérêt de la frappe de monnaie ?
=>Le contenu en métal des pièces de monnaie
(sur un coté de la pièce figurait sa valeur et son
poids en métal précieux) était garanti, ce qui
rendait caduque (inutile) la présence du
peseur expert et les transactions s’en
trouvaient d’autant plus facilitées.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie


frappée (suite)
La frappe de monnaie est passée par deux
phases :
=> La frappe libre
=> La frappe légale
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Au départ la frappe de monnaie était libre
dans le sens où elle n’était soumise à aucun
contrôle (ou aucune autorité), d’où
l’appellation de frappe libre.
Les détenteurs de métaux précieux,
essentiellement les commerçants (marchands),
portaient à « l’Hôtel des Monnaies » les barres
ou les lingots des métaux précieux dans le but
d’être transformés en pièces de monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie


frappée (suite)
Durant cette première phase la frappe de
monnaie était laissée à l’initiative (au bon
vouloir) des possesseurs (détenteurs) de
métaux précieux (principalement l’or et
l’argent).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Le poids du métal apporté à « l’Hôtel de la
monnaie » était légèrement supérieur à celui
contenu dans les pièces, la différence
correspond au prix de la transformation du
métal en pièces de monnaie, prix du
« monnayage » (fabrication de la monnaie à
partir de métal) ou coût de fabrication
(frappe libre).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Par la suite, devant le pouvoir (la puissance) qui
s’attache à la possession et donc à la fabrication de
la monnaie, le Prince (Roi, Souverain, Seigneur,
…) puis après les pouvoirs publics (l’État) ou
d’une manière plus générale le pouvoir politique
va s’octroyer le privilège (le monopole) de frapper
la monnaie. On parle également de pouvoir ou
de droit régalien (droit considéré comme inhérent
à la monarchie) de battre monnaie. La frappe
légale a remplacé la frappe libre.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Lors de la frappe légale, la différence de poids
entre le métal brut et les pièces de monnaie
correspond au coût de fabrication (prix du
monnayage) et au seigneuriage
(seigneuriage : droit de battre monnaie pour
certains seigneurs ou souverains). Le
seigneuriage correspond à une taxe
prélevée par le pouvoir politique pour le
droit de battre monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Les besoins croissants du souverain
(d’une manière générale le pouvoir
politique) et le développement du
commerce nécessitaient la fabrication
d’un nombre de pièces en constante
progression.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Ces besoins croissants en monnaie conjugués
à la rareté structurelle des métaux précieux
(gisements limités) poussaient à la frappe de
pièces de monnaie dont la valeur nominale
ou faciale est de plus en plus supérieure à la
valeur intrinsèque (valeur du poids en métal). Il
était désormais possible de fabriquer avec
une même quantité de métal plus de pièces
de monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Ce phénomène – moins de métal pour une même
valeur nominale – s’est amplifié de plus en plus.
Afin de faire accepter par les gens ces nouvelles
pièces de monnaie de mauvaise qualité (ou de
mauvais aloi), le pouvoir politique imposa
leur pouvoir libératoire et leur donna cours
légal, c’est-à-dire que tout un chacun se devait
de les accepter en règlement d’une transaction.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Les anciennes pièces qui sont de bon aloi (bonne
qualité) disparaissent de la circulation, elles
sont thésaurisées (thésauriser : conserver des
valeurs – des billets de banque, lingots d’or, … – de
façon inactive ou oisive), seules les nouvelles
pièces de monnaie qui sont de mauvais aloi
circulent puisqu’il est rationnel (valeur nominale
supérieure à la valeur intrinsèque) de chercher à
s’en débarrasser en les utilisant pour régler ses
achats et acquitter ses dettes.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie


frappée (suite)
On parle également de démonétisation des
anciennes pièces (qui sont de bonne
qualité) et de monétisation (dans le sens
d’instrument de paiement) des nouvelles
(qui sont de mauvaise qualité).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Ce phénomène est connu sous le nom de loi de
Gresham (Thomas Gresham, financier
anglais : 1519-1579 // 16e siècle), du nom
de la personne qui a énoncé cette loi:
« la mauvaise monnaie chasse la bonne ».
Certains auteurs attribuent cette loi à Al
Makrizi (14e – 15e : 1364-1442) qui est
antérieur à T. Gresham // N. Oresme
philosophe français du début du 14e siècle.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
En effet, lorsque des pièces de monnaie
métallique de qualité différente circulent
en même temps, celles dont la valeur
nominale est égale à la valeur intrinsèque
deviennent ainsi la « bonne monnaie »,
les individus sont conduits à les
thésauriser.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Dès lors, celles-ci finissent par disparaître
de la circulation où reste seulement la
« mauvaise monnaie » (les pièces de
monnaie métallique de mauvaise qualité,
c’est-à-dire celles dont la valeur
nominale est supérieure à la valeur
intrinsèque).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
À travers cette séparation entre valeur
intrinsèque et valeur nominale des pièces
de monnaie, nous trouvons la logique qui
prévaut aujourd’hui au niveau de l’émission
des pièces métalliques de monnaie.
À ce titre, il n’est plus possible, ou plutôt il
n’est plus approprié, de nos jours de parler
de monnaie métallique (…).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques : La monnaie
frappée (suite)
Très rapidement, les préférences des
agents ont porté sur les métaux
précieux l’argent et l’or (l’or depuis
toujours exerce une certaine
fascination) car en plus des qualités
susmentionnées, ces deux métaux sont
plus beaux, plus rares et plus précieux
donc plus recherchés.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
La monnaie métallique s’est principalement
caractérisée par deux grands systèmes
(monétaires):
(// Système des étalons parallèles 5e/13e siècle)
Le bimétallisme (18e / début 19e siècle)
Le monométallisme (début 19e – début
20e siècle)
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques

Le bimétallisme est un système où seuls


l’or et l’argent circulent en tant que
monnaie et ils ont un rapport légal
entre eux (l’or et l’argent se partagent
les fonctions monétaires).
Exemple: 1franc = 1 gramme d’or = 15,5
gramme d’argent
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
Il ressort du système du bimétallisme une
difficulté de fonctionnement.
En effet, la valeur commerciale de l’or et
de l’argent évolue au fil des découvertes
des gisements de ces deux métaux.
La valeur commerciale ou encore cours
(prix) du marché est fonction de l’offre et
de la demande de ces deux métaux.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
Il s’agit de bien faire la distinction entre
le rapport commercial qui par définition
dépend de l’offre et de la demande et le
rapport légal qui lui est fixe. Il est
évident que lors de l’établissement du
rapport légal celui-ci correspondait
probablement (ou sûrement) au rapport
commercial.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques


Plus il y a de découvertes de gisements d’argent,
plus les individus anticipent une baisse de la
valeur marchande (une dépréciation) de
l’argent par rapport à celle de l’or. Dans une
telle situation, il devient avantageux de garder
ou d’acheter de l’or dans le but de le revendre
plus tard lorsque sa valeur s’appréciera et de
réaliser ainsi des bénéfices (plus-values).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
Les pièces de monnaie en or (monnaie de bon
aloi) disparaissent de la circulation, elles sont
thésaurisées, seules les pièces de monnaie en
argent (monnaie de mauvais aloi) circulent
puisqu’il est rationnel (valeur nominale
supérieure à la valeur intrinsèque) de chercher
à s’en débarrasser en les utilisant pour régler
ses achats et acquitter ses dettes.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
On parle également de démonétisation des
pièces de monnaie en or et de monétisation
(dans le sens d’instrument de paiement) des
pièces de monnaie en argent.
Raisonnement inverse dans le cas des
découvertes de gisement d’or; les individus
anticipent une baisse de la valeur marchande
(une dépréciation) de l’or par rapport à celle de
l’argent.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
Dans une telle situation, il devient avantageux de
garder ou d’acheter de l’argent dans le but de le
revendre plus tard lorsque sa valeur s’appréciera
et de réaliser ainsi des bénéfices (plus-values).
L’argent disparaît de la circulation, il est
thésaurisé, seul l’or circule puisqu’il est rationnel
de chercher à s’en débarrasser en l’utilisant pour
régler ses achats et acquitter ses dettes. On parle
également de démonétisation des pièces en
argent et de monétisation des pièces en or.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques

Nous retrouvons également à ce


niveau, l’application de la loi:
« la mauvaise monnaie chasse la
bonne ».
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques

Durant toute la période du bimétallisme,


et au gré des découvertes des
gisements, l’or et l’argent se
transformaient à tour de rôle en bonne
ou en mauvaise monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
Le système du bimétallisme se trouvait
de fait (dans la pratique), pendant
certaines périodes, dans un régime de
« monométallisme or » ou de
« monométallisme argent ».
Ce système était qualifié de bimétallisme
boiteux.
Pourquoi?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques

La coexistence de ces deux métaux


n’était pas très commode du fait que la
monnaie devait être exprimée par
rapport à un poids d’or et un poids
d’argent.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
Ainsi, dans le but d’éviter toute complication
inutile et donc dans un souci de
simplification des transactions, il était
beaucoup plus pratique que la monnaie soit
exprimée en un seul métal soit l’or, soit
l’argent et que celui-ci remplisse toutes les
fonctions monétaires (unité de compte,
intermédiaire des échanges et …).
// utilisation du papier dans un rôle monétaire…
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques


Dès le début du 19e siècle, le système
bascule du bimétallisme au
monométallisme.

Le monométallisme est un système dans


lequel la valeur de la monnaie est
définie par rapport à un seul métal l’or
ou l’argent.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
« L’or, ayant plus d’utilité et existant d’ailleurs en
quantité beaucoup moindre que l’argent, a une
valeur bien supérieure. Si donc on prenait l’argent
pour numéraire et monnaie, il ne resterait aux
usages industriels qu’une partie seulement de
l’argent, et la quantité totale de l’or qui est minime.
Si, au contraire, on prend de l’or pour numéraire et
monnaie, il restera aux usages industriels une
partie de l’or, plus la quantité totale de l’argent qui
est considérable », Léon Walras.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
L’or – de par ses qualités physiques –
finit par triompher car il est plus
beau, plus précieux, plus rare que
l’argent dans le sens de disponible
en quantité plus limitée.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.2 Monnaies métalliques
De plus le système du « monométallisme
or » ou « système de l’étalon or » fut
adopté par la première puissance
économique (et militaire) de l’époque,
l’Angleterre au début du 19e siècle
(plus précisément en 1816; Etats-Unis
en 1853; Allemagne en 1873; France en
1876).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques


Que ce soit sous le régime du bimétallisme
ou du monométallisme, les petites
transactions (c’est-à-dire les transactions
de faible valeur) ne pouvaient guère être
réglées avec des pièces d’or ou d’argent
(…).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.2 Monnaies métalliques


Constituée au départ de pièces composées
de métal commun (cuivre, fer, plomb), la
monnaie d’appoint (monnaie
divisionnaire) prend la forme aujourd’hui
de pièces en alliages d’aluminium, de
cuivre, de zinc, de nickel, ou autres
métaux dont la valeur faciale (nominale)
est supérieure à la valeur intrinsèque.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Quand, où et pourquoi est apparu le billet de
banque ?
Existe-t-il une chronologie entre la monnaie
métallique et le billet de banque ?
Quelles sont les différentes phases par
lesquelles est passé le billet de banque ?
À partir de quel moment est-il possible de
parler de monnaie fiduciaire ?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Le billet de banque est à distinguer du
papier-monnaie ou du billet d’État. Le
papier-monnaie ou billet d’État était émis
par l’État (ou la puissance publique) ou
en son nom, avec comme contrepartie
des créances sur l’État. Le papier-
monnaie avait cours légal et cours forcé
// assignats 1789, continental 1775, …).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Il y a une chronologie (apparition de la
monnaie métallique environ 3000 ans
avant J.C) entre l’apparition du billet de
banque et celle de la monnaie métallique.
En effet, le billet de banque est né après
la naissance des formes métalliques de
la monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Il est admis que le billet de banque ou du
moins l’ancêtre du billet de banque
(papier-monnaie ou billet d’État) ait vu le
jour d’abord en Chine vers les 5e/7e et
10e/11e/12e siècles puis ensuite en
Europe quasi simultanément à Venise,
à Amsterdam, à Stockholm et à
Londres vers le milieu du 17e siècle.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
À l’origine, et à l’exception de l’expérience
suédoise, le billet de banque n’est rien
d’autre qu’un certificat de dépôt (ou
certificat d’or) ou un reçu attestant le dépôt
d’une quantité de métaux précieux chez des
orfèvres ou dans des banques (ou des
maisons spécialisées).
Afin d’illustrer le cas de ces certificats, l’exemple
des orfèvres (Goldsmiths) londoniens est
présenté car il est possible de le considérer
comme étant très représentatif.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:
(// 1640 le roi Charles I)
Pour se prémunir contre les risques de vol,
les marchands de Londres commençaient à
déposer leurs métaux précieux (sous forme
de lingots, de pièces ou autres) dans les
coffres forts des orfèvres. En contrepartie
de leurs dépôts ils recevaient un certificat
de dépôt (ou certificat d’or) ou reçu qui au
départ était nominatif et détaillé (…).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:
Ce certificat permettait aux marchands de
récupérer à tout moment, après avoir payé
un droit de garde très faible, les mêmes
objets qu’ils avaient déposés.
Progressivement, les orfèvres londoniens se
sont transformés en banques de dépôts, dès
lors que sur les reçus (certificats de dépôt),
ne figurait plus que la valeur en livres
sterling des objets mis en dépôt (…)
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=> Expérience des orfèvres londoniens:
À partir de 1655, les reçus de dépôt sont
devenus au porteur et portaient sur des
sommes rondes.
Dès que les certificats de dépôt sont
délivrés au porteur, il est possible pour
les déposants de les remettre
directement en guise de paiement.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:
Les commerçants qui reçoivent ces reçus en
règlement font de même, car ces certificats
de dépôt sont plus faciles à dissimuler
(dans le sens où ils ne se prêtent pas
facilement au vol), à transporter et à manier
(manipuler). La valeur des certificats en
circulation correspond exactement à la
valeur des métaux précieux déposés dans
les coffres-forts des orfèvres.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:
Il y avait une couverture totale (à 100%) des
certificats de dépôt en circulation par le
stock de métaux précieux :
Bilan de l’orfèvre
Actif Passif

Encaisse métallique +3000 Certificats émis +3000


2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:
Les orfèvres se rendent très rapidement
compte que la part des certificats qui était
réellement convertie en métaux précieux est
faible et qu’il était possible d’émettre de
nouveaux reçus (certificats) parfaitement
identiques aux précédents en contrepartie
de reconnaissances de dettes (escompte
d’effets de commerce moyennant
rémunération : agios).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:

Nouveau bilan de l’orfèvre


Actif Passif
Encaisse métallique +3000 Certificats émis +6000
Effets escomptés +3000
(Absence d’agios)
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=> Expérience des orfèvres londoniens:
La valeur des certificats émis est devenue
supérieure à celle du stock de métaux
précieux, c’est-à-dire que la couverture
des certificats en circulation par
l’encaisse métallique n’est plus que
partielle (dans l’exemple présenté plus
haut, elle n’est plus de 100% mais de
seulement de 50%).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=> Expérience des orfèvres londoniens:
À partir de ce moment, il est possible de
parler de billets de banque (juste pour
l’appellation…) et non plus de certificats de
dépôt car leur émission peut se faire en
contrepartie d’opérations de crédit (origine
de la logique de la création monétaire).
Le fondement de la monnaie n’est plus
de manière exclusive un métal
précieux mais également le crédit.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=> Expérience des orfèvres londoniens:
Remarquons par la même occasion que
l’émission de billets ne dépend plus
uniquement de facteurs purement aléatoires
les découvertes de gisements de métaux
précieux (// Offre de monnaie exogène), mais
elle est de plus en plus liée aux besoins de
l’économie (// Offre de monnaie endogène).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=> Expérience des orfèvres londoniens:
Quelle est la singularité ou la
particularité de l’expérience suédoise ?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=>Expérience de la Banque de Stockholm:
La singularité (ou la particularité) de
l’expérience suédoise, en matière
d’émission, réside dans le fait qu’elle
corresponde à l’étape finale du
processus décrit au niveau de
l’expérience des orfèvres londoniens.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=>Expérience de la Banque de Stockholm:
En effet, Johan Palmstruch commerçant
et banquier suédois (hollandais
d’origine), fondateur de la Banque de
Stockholm en 1656, a proposé en 1661
l’émission de billets.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
=>Expérience de la Banque de Stockholm:
Mais, dès le départ ces billets sont en
tous points identiques (au porteur,
portant sur des sommes rondes,
convertibles à tout moment en métaux
précieux/cuivre, émis en contrepartie
d’un dépôt en métaux précieux ou
d’une reconnaissance de dette) à ceux
émis en fin de processus par les
orfèvres londoniens.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=> Expérience de la Banque de Stockholm:
Aussi bien les billets émis par les orfèvres
londoniens que ceux émis par la Banque
de Stockholm étaient, convertibles à tout
moment en métaux précieux d’une part
et d’autre part à cours libre, dans le sens
ou toute personne était libre de les
refuser ou de les accepter.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


=> Expérience de la Banque de Stockholm:

Est-il possible de qualifier ces billets de


monnaie (…) ?
De quoi dépend la viabilité de ce système
d’émission de billets ?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Il est aisé de déduire de ce qui précède,
que la viabilité de ce système
d’émission était tributaire
essentiellement de l’absence de
demande de conversion généralisée
des billets en métaux précieux (et de la
solvabilité future des débiteurs).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
En d’autres termes, ce système était
viable tant que les porteurs (les
détenteurs) de billets ne demandaient
pas tous en même temps à être
remboursés en métaux précieux, c’est-
à-dire tant que leur confiance, en la
capacité des émetteurs à assurer la
conversion des billets, n’est pas remise
en doute (ou en cause).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


L’apparition de crises graves pendant les
17e et 18e siècles (guerres, révolutions) et
surtout le climat d’incertitude qui
accompagne celles-ci ne pouvaient
qu’ébranler la confiance des détenteurs
de billets qui se sont rués vers les
émetteurs afin de convertir leurs billets en
métaux précieux car seuls l’or et l’argent
(cuivre en Suède) ont une valeur
intrinsèque (ou une valeur en soi).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Face à cette demande massive de
conversion et vu les abus (excès) en
matière d’émission, les émetteurs se
sont trouvés dans l’incapacité de
rembourser les détenteurs de billets
en métaux précieux.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
La rupture grandissante entre le stock des
billets en circulation et le stock
d’encaisses métalliques a été à l’origine,
un peu partout en Europe, soit de
faillites retentissantes telles que celle
de la Banque de Stockholm en 1666,
soit de l’imposition du cours forcé de
la part de l’État (…).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
C’est dans ce contexte qu’est né en
Grande-Bretagne, au début du 19e siècle,
un débat concernant la réglementation de
l’émission des billets entre deux écoles :
=> La « Currency School » ou « école de
la circulation ».
=> La « Banking School » ou « école de
la banque ».
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque

En quoi ces deux écoles consistent-


elles?
Sur quoi le débat porte-t-il?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
- « Currency School », « école de la
circulation » ou encore « Currency
Principle »: // Offre de monnaie exogène
Pour les partisans de l’école de la circulation,
(bullionistes ou métallistes) avec David
Ricardo en tête, la monnaie est encore
très largement et fortement associée aux
métaux précieux, un morceau de papier
ne peut être considéré comme monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Le billet n’est qu’un substitut commode
à l’or et à l’argent et facilite la
circulation de la monnaie et par la
même occasion les transactions. D’où
le nom attribuait à cette école, celle de
la circulation.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Par conséquent, le montant des billets
émis par une banque ne doit pas
dépasser la valeur de son encaisse
métallique car la base (c’est-à-dire le
fondement, l’essence) de la monnaie
reste le métal précieux. Les tenants du
principe de la circulation, voient dans
l’intervention de l’État un moyen de limiter
l’émission de billets et d’assurer la
stabilité de la monnaie (…).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
- « Banking School », « école de la
banque » ou encore « Banking
Principle » : // Offre de monnaie endogène
Les partisans de l’école de la banque
(nominalistes, anti-bullionistes ou anti-
métallistes), avec Thomas Tooke en tête,
sont pour la liberté d’émission des billets
de banque.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
L’idée est que la banque peut émettre
des billets pour une valeur supérieure à
ses réserves en or et en argent puisque
ce sont les besoins de l’économie qui
appellent à la création de billets et non
plus uniquement les découvertes d’or
et d’argent (ou les métaux précieux
dans les coffres-forts).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque

Lorsque l’activité économique se


développe, le montant des crédits
commerciaux tend à s’accroître. Il
apparaît nécessaire d’augmenter le
nombre de billets en contrepartie des
crédits distribués par les banques.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque

Aussi, pour les tenants du principe de la


banque, la liberté d’émission est-elle
parfaitement compatible avec la
stabilité monétaire.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


En effet, ce n’est pas à la banque que
revient l’initiative de l’émission de
billets, mais à la demande de crédit
émanant des marchands (des
commerçants). En d’autres termes,
l’émission de billets dépend du niveau
des affaires (du niveau de l’activité
économique).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Par conséquent, il ne peut y avoir un
excès des billets en circulation (par
rapport au niveau de l’activité
économique) et même dans le cas où il
y en aurait un, il ne peut être durable
car il y a un reflux de billets vers la
banque lors des remboursements des
crédits.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Bien que les positions de ces deux écoles
concernant le principe d’émission soient
diamétralement opposées, elles sont
toutes les deux d’accord sur la nécessité
de limiter le droit d’émission des banques
privées (pour éviter tout abus) et de
préparer le monopole de la Banque
d’Angleterre en matière d’émission des
billets.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Finalement, en Angleterre se sont les
défenseurs du principe de la circulation qui
l’emportent.
Dès 1844, la Banque d’Angleterre obtient le
monopole d’émission des billets et adopte
une règle stricte de couverture des billets par
l’encaisse métallique à hauteur de 100 %
(Banking Act ou Peel’s Act du nom du Premier
Ministre de l’époque Sir Robert Peel).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Contrairement à la Grande-Bretagne, la
France adopte le principe de la banque
à savoir la liberté d’émission des billets
(mais avec la fixation d’un certain
plafond) sous condition de pouvoir
assurer, à tout moment la convertibilité
des billets en métaux précieux.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


La Banque de France obtient le
monopole d’émission des billets en
1848 (et ce concernant l’ensemble du
territoire français, car pour la région de
Paris elle en avait déjà le monopole
depuis 1803).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Soulignons à ce niveau que dès que les
banques centrales s’accaparent le
monopole d’émission des billets, elles
les dotent du cours légal, c’est-à-dire
que tout agent économique ne peut les
refuser en guise de paiement, ils ont de ce
fait un pouvoir libératoire illimité et donc
acquièrent la qualité de monnaie.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Force est de constater, que ce soit le
principe de la circulation ou que ce
soit celui de la banque aucun n’a
donné pleinement satisfaction dans le
sens où il ne pouvait fonctionner
durablement.
Pourquoi ?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


En effet, le développement très
important du commerce (c’est-à-dire
de l’activité économique), les guerres,
…, qui ont caractérisé la deuxième
moitié du 19e siècle et le début du 20e
siècle ont montré les limites des
recommandations, en matière
d’émission, des deux écoles (de la
circulation et de la banque).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Le principe de l’école de la circulation
supposait une couverture totale des billets
en circulation par les réserves en or,
condition très difficile pour ne pas dire
impossible à réaliser dans un contexte qui
se distinguait par une demande de
monnaie (pour répondre aux besoins tant
du commerce que des guerres) sans
cesse croissante d’une part et d’autre part
par des gisements en or très limités.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Quant au principe de l’école de la banque dont
la logique de fonctionnement supposait une
couverture partielle des billets en circulation
par le stock d’or, il reposait essentiellement sur
la confiance des détenteurs de billets dans la
capacité de la banque émettrice à convertir les
billets en or. Il est possible d’avancer sans
grands risques de se tromper que le climat
qui caractérisait cette période est beaucoup
plus un climat de méfiance et d’incertitude
que de confiance.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


D’une manière générale, les deux
principes ne pouvaient guère
fonctionner de manière normale (et
optimale), ce qui poussait les pouvoirs
publics durant certaines périodes à
suspendre la convertibilité des billets
en or (fixation du cours forcé).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Mais dès l’entre deux guerres les États
ont mis fin de manière définitive à la
convertibilité interne (faire la distinction
entre la convertibilité interne et la
convertibilité externe qui elle a continué
à fonctionner jusqu’en 1971) des billets
en or (précisément en 1931 en
Angleterre, 1934 aux Etats-Unis, 1936
en France, …).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.3 Le billet de banque


Aussi, les billets de banque ne sont-ils plus
émis en contrepartie d’un stock d’or et ont-ils
à la fois cours légal (l’État rend obligatoire
l’acceptation des billets par l’ensemble des
agents économiques, depuis qu’il s’est
accaparé le monopole d’émission à travers la
banque centrale) et cours forcé (l’État
interdit de manière définitive la conversion
des billets en or // convertibilité interne).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.3 Le billet de banque
Finalement, avec l’inconvertibilité
définitive des billets en or est née la
monnaie fiduciaire.
Fiduciaire provient du mot latin fiducia qui
veut dire confiance.
La valeur des billets de banques ne repose
plus sur une quelconque équivalence
avec l’or mais sur la confiance que lui
accordent les utilisateurs.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale


Quand est apparue la monnaie
scripturale ?
Quelle est son origine ?
Quelles sont les causes de son
apparition ?
Qu’est-ce que la monnaie scripturale?
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale


(// Ancêtre de la monnaie scripturale…)

Il est possible de retenir comme


première expérience d’utilisation de la
monnaie scripturale celle qui eût lieu
en Grèce vers le 4e siècle avant JC.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale


À cette époque, en Grèce, circulait une
très grande diversité de monnaies
métalliques ce qui nécessitait lors du
règlement des transactions entre
commerçants la présence de
changeurs essayeurs de monnaie ou
« trapézistes ».
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale


« Trapéziste » provient du mot grec
trapeza, nom donné à la table mobile
sur laquelle les changeurs essayeurs
de monnaie exerçaient leur métier
(// peseur-expert lors de la phase de la
monnaie pesée).
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale


« Puis, grâce à la confiance qu’inspire leur
métier, ces trapézistes vont se fixer et
ouvrir des boutiques dans lesquelles les
clients vont prendre l’habitude de
déposer des sommes en espèces (c'est-
à-dire sous forme de monnaies
métalliques) en vue de plusieurs
paiements indéterminés ou de retraits
successifs.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.4 Origine de la monnaie scripturale
C’est l’apparition du compte courant de
dépôt et la possibilité d’effectuer des
paiements par un simple jeu d’écriture
lorsque le créancier (vendeur, prêteur) et
le débiteur (acheteur, emprunteur) ont
chacun un compte ouvert chez le même
trapéziste », Jean Luc Bailly et consorts.
Les paiements s’opéraient par débit et
crédit de comptes courants.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.4 Origine de la monnaie scripturale
Il semble, du moins au départ, que ce
soient les mêmes raisons qui ont été à
l’origine de l’utilisation (création) des
billets qui soient à l’origine de
l’utilisation (création) de la monnaie
scripturale (…) à savoir la commodité,
la maniabilité et surtout l’absence de
risque de vol.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale

La technique de paiement par simple jeu


d’écriture est reprise vers le 12e siècle
par les changeurs banquiers (…)
Génois (en Italie) et s’est diffusée par la
suite, tout en se perfectionnant, à toute
l’Europe marchande des grandes
foires.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie

2.1.4 Origine de la monnaie scripturale


Dès le 16e siècle, l’insécurité des routes
et l’ouverture par les changeurs
banquiers de succursale dans les
principales villes européennes
permettent aux paiements par écriture
de supplanter ceux effectués en
monnaies métalliques dans les
transactions entre grands marchands.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.4 Origine de la monnaie scripturale
Cependant, il faut attendre le 19e siècle
quand les banques centrales ôtent aux
banques la possibilité d’émettre des billets
et surtout la deuxième moitié du 20e
siècle pour assister au niveau des
pays développés à une généralisation
des paiements scripturaux à
l’ensemble des catégories de la
population.
2.1 Du troc aux formes actuelles de la
monnaie
2.1.4 Origine de la monnaie scripturale
Très vite, au niveau de ces pays développés,
les différents agents économiques
comprennent (et constatent) les avantages de
l’utilisation de la monnaie scripturale et la
substituent de plus en plus entre eux à la
manipulation de la monnaie fiduciaire dans le
règlement des transactions.
Quelles sont alors les formes actuelles de la
monnaie ?
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Qu’est-ce que la monnaie fiduciaire ?

Qu’est-ce que la monnaie scripturale ?

Qu’est-ce que la monnaie électronique ?


2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.1 Monnaie fiduciaire :

Qu’est-ce que la monnaie fiduciaire ? De


quoi est-elle composée ?

Par qui est-elle émise ?


2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.1 Monnaie fiduciaire :

La monnaie fiduciaire ou monnaie


manuelle correspond à la monnaie
divisionnaire et aux billets.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.1 Monnaie fiduciaire :


La monnaie fiduciaire (articles 5 et 54 du
nouveau statut de Bank Al-Maghrib),
est émise par Bank Al-Maghrib et a
seule cours légal et pouvoir libératoire
sur l’ensemble du territoire du
Royaume du Maroc (elle a également cours
forcé depuis 1936).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.1 Monnaie fiduciaire :


Article 5: « La Banque exerce le privilège
d’émission des billets de banque et des
pièces de monnaie ayant cours légal sur
le territoire du Royaume ».
Article 54: « Les billets et monnaies
métalliques émis par la Banque ont seuls
cours légal et pouvoir libératoire sur
l’ensemble du territoire du Royaume ».
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Monnaie divisionnaire :
Qu’est-ce que la monnaie divisionnaire ?
De quoi se compose-t-elle ?
À quoi sert-elle ?
Par qui est-elle émise ?
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Monnaie divisionnaire:
« Monnaie divisionnaire » (?), « pièces
métalliques », « pièces de monnaie »,
« menue monnaie » (petite monnaie) ou
encore « monnaie d’appoint » sont autant
de termes ou d’expressions qui renvoient
à une seule et même chose.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Monnaie divisionnaire:
Au Maroc, la monnaie divisionnaire
correspond à des pièces métalliques de
faible montant : 1 centime, 5 centimes, 10
centimes, 20 centimes, 50 centimes (ou ½
dirhams), 1 dirham, 2 dirhams, 5 dirhams et
10 dirhams.
Ces pièces de monnaie sont utilisées
dans le règlement de transactions de
faible valeur, voire de très faible valeur.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Monnaie divisionnaire:
De par l’article 55 – 2e alinéa – du
nouveau statut de Bank Al-Maghrib, la
monnaie divisionnaire a cours légal et
un pouvoir libératoire limité (« Le
pouvoir libératoire des monnaies
métalliques émises par la Banque est
limité… »).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Monnaie divisionnaire:
Au Maroc, un particulier (// Bank Al-Maghrib,
banques, …) n’est tenu d’accepter un
paiement en pièces de monnaies que
jusqu’à 50 fois la valeur faciale de celles-ci
(exemple: le pouvoir libératoire est limité pour
les pièces de 10 dirhams à 500 dirhams et pour
les pièces de 1 dirham à 50 dirhams)
Au Maroc, les pièces de monnaie sont
frappées par la Banque centrale (Bank Al-
Maghrib), plus précisément par DAR AS-
SIKKAH (//« Hôtel de la Monnaie »).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Billets :
De quoi se composent-ils ?
À quoi servent-ils ?
Par qui sont-ils émis ?
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Billets :
Au Maroc, il s’agit de billets de 10
dirhams, 25 dirhams, 20 dirhams, 50
dirhams, 100 dirhams et 200 dirhams.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Billets :
Bank Al-Maghrib (à travers DAR AS-
SIKKAH), selon l’article 55 – 1e alinéa –
du nouveau statut de Bank Al-Maghrib, a
le monopole d’émission des billets,
lesquels ont un pouvoir libératoire
illimité.
« Le pouvoir libératoire des billets émis
par la Banque est illimité ».
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Billets :
Au Maroc, et contrairement à ce qui se
passe en France (// Pays de la Zone Euro
ou pays développés de manière plus
générale), les billets sont utilisés pour
régler des transactions d’un montant
moyen, élevé voir très élevé.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


Qu’est-ce que la monnaie scripturale ?
De quoi se compose-t-elle ?
Par qui est-elle émise ?
Quels sont les principaux instruments qui
lui permettent de circuler ?
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


Le terme « scripturale » provient du mot
latin « scriptum » qui signifie écriture.
Donc la monnaie scripturale est une
monnaie d’écriture, elle s’exprime par un
simple jeu d’écriture. Il s’agit, par un
simple jeu d’écriture, de débiter ou de
créditer des comptes principalement au
niveau des banques (du Trésor et de
Bank Al-Maghrib).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


Il semble que l’expression ou le vocable
« monnaie scripturale » ait été crées en
1912 par M. Ansiaux, économiste belge.
D’ailleurs, cet économiste a défini la
monnaie scripturale comme une monnaie
« qui passe de compte à compte au lieu
de circuler de la main à la main ».
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


La monnaie scripturale est constituée par
les sommes inscrites au niveau des
dépôts à vue (créditeurs: lorsque la
différence entre le crédit et le débit est
positive), détenus auprès de certains
intermédiaires financiers (banques,
Trésor et Bank Al-Maghrib).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


Qu’est-ce qu’un dépôt à vue ?
Il s’agit, au Maroc, d’un dépôt non rémunéré
(auprès des intermédiaires financiers
susmentionnés, exception faite du Trésor)
que le détenteur, peut à tout moment, soit
retirer sous forme de monnaie fiduciaire
soit utiliser par un des moyens de
circulation (ou un des moyens de paiements
scripturaux) ou de mobilisation de la
monnaie scripturale (confère instruments de
circulation de la monnaie scripturale).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


Il est possible de distinguer sur le plan
terminologique, parmi les dépôts à vue,
les comptes courants des comptes de
chèques (ou comptes de dépôts).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


Comment expliquer le développement de la
monnaie scripturale ?
Le développement de la monnaie scripturale
s’explique, par les progrès en matières
d’informatique, d’électronique, de
télécommunication, de télécompensation
et aussi par le fait qu’elle présente
principalement trois avantages par rapport
à la monnaie fiduciaire :
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


- La monnaie scripturale permet le
règlement de transactions (d’échanges)
sans déplacement physique des
personnes grâce par exemple au
virement bancaire ou à la carte bancaire
(// télépaiement via internet).
- Elle offre des garanties plus grandes
contre la perte ou le vol (absence de
manipulation de la monnaie fiduciaire).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.2 Monnaie scripturale :


- Elle entraîne des écritures dans la
comptabilité bancaire qui sont sources
de preuves en cas de contestation.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Il est important de ne pas confondre la


monnaie scripturale avec les instruments
de papier ou dématérialisés/électroniques
(ou moyens de paiements scripturaux)
qui permettent la circulation de celle-ci.
En effet, « ces instruments ont pour unique
objet de matérialiser l’ordre donné par le
débiteur au gestionnaire de son compte,
de verser un montant déterminé à lui-
même ou à un tiers ».
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Les principaux moyens de paiements


scripturaux :
Le chèque
Le virement
L’avis de prélèvement ou prélèvement
La carte bancaire
M-Wallet (ou paiement mobile)
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Le chèque:
Le chèque est un ordre de paiement écrit
adressé à sa banque (le tiré) – banque,
Trésor, Bank Al-Maghrib – que le payeur (le
tireur) remet à un tiers (le bénéficiaire).
Celui-ci peut se faire payer directement auprès
de la banque du tireur (en monnaie fiduciaire)
ou le remettre à sa propre banque pour créditer
son compte (il est possible également de le
barrer ou de l’endosser…).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Le chèque:

De ce fait, un dépôt bancaire sera


transféré du compte du payeur vers
celui du bénéficiaire.
Le chèque n’est pas la monnaie mais
bien l’instrument de mobilisation (de
circulation) de la monnaie scripturale.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :
Le virement:
À l’origine, le virement est un ordre écrit
(aujourd’hui il peut être électronique ou
dématérialisé …) donné à sa banque (ou aux
autres intermédiaires financiers) par un client de
débiter son compte et de créditer le compte
du bénéficiaire dans ses livres ou de faire
créditer ce compte s’il est tenu par une autre
banque. À la différence du chèque, le
virement nécessite de connaître les
coordonnées bancaires du bénéficiaire.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Le virement:
Le virement peut être un ordre ponctuel ou
permanent lorsqu’il est répété à date fixe
pour un montant déterminé.

// 2023, virement instantané.


2.2 Formes actuelles de la monnaie :

L’avis de prélèvement ou prélèvement :


L’avis de prélèvement (ou prélèvement)
permet à un débiteur qui a donné à sa
banque une autorisation permanente de
prélèvement, de régler son créancier
émetteur de l’avis automatique, sans
avoir à renouveler l’ordre pour chaque
opération.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

L’avis de prélèvement ou prélèvement :


L’avis de prélèvement automatique est sur
l’initiative du créancier qui opère un
prélèvement dans le cadre d’une
autorisation donné par le titulaire du
compte. À titre d’exemple, cet instrument
est souvent utilisé pour le paiement des
factures de téléphone, d’eau et
d’électricité…
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

La carte bancaire:
« La carte bancaire est un moyen de paiement
sous forme de carte plastique, équipée d’une
(bande magnétique et/ou) puce électronique ».
La carte bancaire (carte de retrait, carte de paiement
et carte de crédit) permet à son détenteur d’effectuer
des retraits auprès des guichets automatiques de
banques (GAB) et d’enclencher un processus de
paiement de proximité ou à distance (//
télépaiement via Internet ou autres).
// Plafonds quotidiens (…)
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

La carte bancaire: (suite)


Le microprocesseur incorporé dans la carte
permet au terminal de paiement du
commerçant à la fois d’identifier le porteur
par son code secret et de transférer
électroniquement à sa banque son ordre de
paiement au profit du compte du
commerçant.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

La carte bancaire: (suite)


Si le processus du paiement est totalement
électronique (dématérialisé), à la différence
du chèque où la formule est écrite, la
monnaie reste bien scripturale; c’est
toujours l’avoir inscrit au compte bancaire
qui, dans le paiement, passera du compte du
client au compte du commerçant.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

La carte bancaire: (suite)


Quand à la carte de crédit comme son nom
l’indique permet d’obtenir des avances de
fonds (lorsque le compte devient débiteur).
Dit autrement, « la carte de crédit permet au
porteur bénéficiant d’une ligne de crédit
auprès de l’établissement émetteur
d’effectuer des achats auprès des magasins
affiliés »
Une carte bancaire peut remplir une ou
plusieurs des fonctions suscitées.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

La carte bancaire: (suite)


Il s’agit de noter que très récemment
(depuis 2019) certaines cartes
bancaires offrent la possibilité
d’effectuer des paiements sans contact
(existence de plafonds par
opération…).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Carte bancaire: (suite)


Au Maroc, l’inconvénient majeur de la carte bancaire demeure, en l’absence (à nuancer) d’un
code secret lors des paiements, le risque de vol ou de perte de la carte (bien
qu’obligatoire, la vérification de l’identité de la personne qui présente la carte bancaire n’est
pas toujours systématique – à nuancer)

Il est possible de citer 3 principaux inconvénients


de la carte bancaire au Maroc :
- Les pannes des GAB (hors service, blocage de la
carte,…).
- GAB vident de billets (surtout pendant les
weekends prolongés et périodes de fêtes).
- Lenteur d’exécution des opérations au niveau
des terminaux de paiement électroniques (TPE).
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

M-Wallet (ou paiement mobile):


2020 est l’année de démarrage effectif du
M-Wallet ou du paiement mobile (à ne
pas confondre avec le mobile banking
qui lui existait déjà) au Maroc.
Un « m-wallet » est un moyen de paiement
émis, soit sur un compte de paiement
tenu par un établissement de paiement,
soit sur un compte bancaire tenu par une
banque.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

M-Wallet (ou paiement mobile):


Exemple d’opérations possibles:
transfert d’argent de particulier à
particulier, paiement auprès des
commerçants (// label MAROC PAY),
paiement de factures, paiement
internet, recharge téléphonique, retrait
et dépôt d’espèces, …
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

M-Wallet (ou paiement mobile):


Exemples de M-WALLET: INWI MONEY,
DABAPAY (BOA), We Pay (CIH),
Beztam-E (crédit agricole du Maroc),
CHAABI PAY (banque populaire), …
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Principaux avantages du M-Wallet:


- Rapidité d’exécution (instantanéité des
transferts)
- Absence de risque d’impayés (//
chèque)
- Faible coût
- Réduction des dangers de fraude
- Inclusion financière
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.3. Monnaie électronique :

Qu’est-ce que la monnaie électronique?


2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.3. Monnaie électronique :


D’après l’article 6 de la loi bancaire
marocaine de décembre 2014, il est
possible de définir la monnaie
électronique « comme étant toute
valeur monétaire représentant une
créance sur l’émetteur, qui est:
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

2.2.3. Monnaie électronique :


- stockée sur un support électronique;
- émise en contre partie de la remise de
fonds d’un montant dont la valeur n’est
pas inférieure à la valeur monétaire
émise et;
- acceptée comme moyen de paiement
par des tiers autres que l’émetteur de la
monnaie électronique ».
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

D’une manière générale, la monnaie


électronique est véhiculée à travers
deux nouveaux instruments (ou
moyens) de paiement : le porte
monnaie électronique ou le
portefeuille électronique et le porte
monnaie virtuel.
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Exemple de porte monnaie électronique:


Cartes bancaires prépayées (rechargeables):
Il s’agit de cartes de retrait et de paiement qui
peuvent être sans contact.
Binatna (CIH), Bali Hani (Poste Maroc // Al
Barid Bank), Daba Daba (CDM), Wajda
(Attijariwafa Bank), Minhaty (Al Barid Bank),

2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Quels sont les facteurs à l’origine de


l’évolution intra annuelle de la monnaie
fiduciaire ? Quels sont les facteurs à
l’origine de l’évolution intra mensuelle
de la monnaie fiduciaire ? Quels sont
les facteurs à l’origine de l’évolution
intra hebdomadaire de la monnaie
fiduciaire?
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Au cours des 50-60 dernières années


(des dernières décennies) n’avons-
nous pas assisté à une substitution
progressive d’une forme de monnaie à
une autre ?
Les moyens de paiements scripturaux
n’ont-ils pas eux aussi connu une
évolution ?
2.2 Formes actuelles de la monnaie :

Fiduciaire, scripturale et électronique,


telles sont les formes actuelles de la
monnaie (au sens strict ou au sens
étroit du terme).
Quelles seront les formes de la monnaie
dans les années voire les décennies à
venir ?
Section 3
Les instruments de mesure
de la monnaie
Après avoir défini la monnaie à travers ses
fonctions (approche fonctionnelle de la
monnaie) et ses formes (approche historico
institutionnelle et essentielle – essence,
fondement – de la monnaie : évolution
historique ou évolution dans le temps des formes
de la monnaie, évolution des institutions à
l’origine de l’émission de la monnaie et évolution
des fondements de la monnaie), il s’agit de le
faire maintenant à travers ses instruments
de mesure (approche statistique de la
monnaie).
Section 3
Les instruments de mesure
de la monnaie
Quel est l’intérêt de mesurer la quantité
de monnaie ?
Quelle est la méthodologie de
construction des agrégats de monnaie ?
Quels sont les instruments de mesure de
la monnaie au Maroc ? Ces instruments
ont-ils connu une évolution ?
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Pourquoi tous les gouvernements de


tous les pays, à travers leurs autorités
monétaires (// banques centrales),
cherchent-ils à mesurer la quantité de
monnaie en circulation ?
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Quels sont les objectifs assignés à


toute politique économique ?

Toute politique économique vise à


réaliser le fameux carré magique (…)
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

La stabilité des prix (// stabilité interne


de la monnaie) constitue donc un des
objectifs de la politique
économique, mais l’objectif
prioritaire de la politique monétaire
(confère chapitres concernant le système bancaire
marocain et la politique monétaire au niveau du
semestre 4).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
Pourquoi la stabilité des prix est-elle, un
objectif de toute politique économique
(et l’objectif prioritaire de la politique
monétaire) ?
Dit autrement, pourquoi la stabilité des
prix est-elle souhaitable ? Ou encore,
pourquoi l’instabilité des prix est-elle
indésirable ? À ce titre, quelle(s)
différence(s) faites-vous entre inflation,
stagflation, désinflation et déflation?
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Les inconvénients et les coûts


liés à l’inflation et à la déflation
sont effectivement très
importants.
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Sur le plan économique :


La stabilité des prix permet aux agents
économiques de repérer plus facilement
les variations de prix des biens exprimés
en d’autres biens (variations des prix
relatifs), étant donné qu’elles ne sont pas
masquées par les fluctuations du niveau
général des prix (il n’y a pas de brouillage
de l’information véhiculée par les prix).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Supposons, à titre d’exemple, que le


prix d’un bien augmente de 12 %.
Lorsque les prix sont stables, les
consommateurs savent que le prix
relatif de ce produit a augmenté et
peuvent décider d’en acheter moins
(ou d’en consommer moins).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
En revanche, en cas d’inflation forte et
instable, il est plus difficile de repérer
le prix relatif, qui peut même avoir
baissé. Dans une telle situation, il est
peut-être préférable que le
consommateur achète relativement
plus du produit dont le prix s’est
apprécié de seulement 12 % (// bonne
ou mauvaise allocation des
ressources).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
Toute baisse des prix, anticipée sur la base
d’un rythme stable de déflation, conduit les
ménages à différer leur consommation
présente et à la reporter dans le futur où les
prix seront moins élevés, car ils
dépenseront moins pour une même quantité
consommée. En conséquence de quoi, ils
épargnent plus. Cet effet est renforcé par la
hausse des taux d’intérêt réels qui stimule
l’épargne dont le rendement se trouve ainsi
augmenté.
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Lors de périodes de déflation, les taux


d’intérêt réels tendent à s’accroître
rendant ainsi l’investissement de plus
en plus coûteux et de moins en moins
de projets sont rentables (baisse de
l’investissement, de l’emploi, de la
production et de la croissance).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
La hausse des prix intérieurs rend les
produits nationaux moins compétitifs
(…).
Sur le plan social : l’inflation
correspond à une baisse du pouvoir
d’achat des citoyens ce qui est
susceptible de se traduire par des
revendications salariales et des troubles
sociaux synonymes de grèves, de
licenciements et de chômage (…).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

En somme, la stabilité des prix


contribue de manière
significative au bien être
général, à un niveau élevé
d’activité économique et
d’emploi.
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
Quelles sont les causes de l’inflation
(ou de la déflation)?
Inflation par la monnaie (et par la
demande) : la croissance de la masse
monétaire est supérieure à la
croissance du PIB (…).
Inflation par les coûts : la hausse des prix est causée non
pas par un excès de création monétaire mais par la
hausse des prix des inputs (salaires, matières premières,
// inflation importée…).
Inflation par les facteurs structurels (…).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
La combinaison de l’ensemble des ces
facteurs (stabilité des prix : objectif de
toute politique économique, mais objectif
prioritaire de la politique monétaire +
relation qui existe entre inflation/déflation
– ou de manière plus générale stabilité
des prix – et masse monétaire) permet de
bien saisir le grand intérêt que portent les
autorités monétaires à la connaissance –
à la mesure – et à la maîtrise de la
quantité de monnaie en circulation.
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Toute la problématique, pour les


autorités monétaires, réside
dans le fait de mettre en
circulation juste la quantité de
monnaie adéquate ou
nécessaire aux besoins (de
l’économie).
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :
En effet, « la quantité de monnaie en
circulation dans une économie ne doit
être ni trop faible car les agents
économiques seront obligés de limiter
leurs activités économiques
(consommation, production,
investissement,…), ni trop abondante car
elle mettrait à la disposition de ces
mêmes agents un pouvoir d’achat
supérieur à la quantité de biens
disponibles, ce qui pourrait provoquer
une hausse des prix (inflation) ».
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

À ce titre, les autorités monétaires


doivent élaborer des instruments de
mesure de la monnaie ou des agrégats
de monnaie (indicateurs de la masse
monétaire) pour être à même de
quantifier avec précision la quantité de
monnaie en circulation.
3.1 Intérêt de mesurer la quantité de
monnaie :

Dès lors se pose le problème de


la méthodologie à adopter pour
construire ces agrégats de
monnaie (ou instruments de
mesure de la monnaie).
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Quels sont, alors, les différents critères


utilisés lors de la construction des
instruments de mesure de la monnaie ?
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Faut-il mesurer la quantité de


monnaie détenue par l’ensemble des
agents économiques (// secteurs) ?
Ou bien, faut-il mesurer la quantité
de monnaie détenue uniquement par
des catégories bien précises
d’agents économiques (// secteurs) ?
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
De quoi dépend l’inflation ? Comment
l’inflation s’exprime- t-elle? Et quel est
son lieu d’expression ?
L’inflation dépend de la demande (…),
plus précisément de celle des biens et
services. En effet, l’inflation se
manifeste par une hausse générale et
durable des prix au niveau du marché
des biens et services.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Aussi, la catégorie d’agents


économiques ayant pour
vocation principale d’intervenir
au niveau du marché des biens et
services est-elle celle des agents
non financiers (// secteur
détenteur de la monnaie).
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Par conséquent, il s’agit de


mesurer uniquement la quantité de
monnaie détenue par les agents
non financiers (ménages,
entreprises, …, // secteur détenteur
de la monnaie).
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

La quantité de monnaie détenue par


les agents financiers (banques, banque
centrale, …, // secteur émetteur de la
monnaie) ne sert pas généralement à
l’achat de biens et services, elle est
plutôt utilisée dans les relations entre
eux et entre eux et la banque centrale.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Les agrégats de monnaie doivent


tenir compte, exclusivement
(uniquement), que de la quantité
de monnaie détenue par les
agents non financiers résidents
et les MRE.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Quel est, alors, le contenu à donner au


terme « monnaie »? Où commence et
où se termine la monnaie? Où se situe
la frontière entre ce qui est monnaie et
ce qui ne l’est pas? Faut-il considérer
comme monnaie tous les avoirs ou
tous les actifs détenus par les agents
non financiers (résidents et les MRE) ?
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Dit autrement que faut-il intégrer


dans les actifs monétaires ? Le
contenu des actifs monétaires, n’a-
t-il pas évolué par le passé d’une
part et d’autre part n’est-il pas
appelé à évoluer dans le futur ?
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

S’il était question de s’intéresser


uniquement à la capacité de dépense
immédiate (directe, instantanée) des
ANF, et non pas à la capacité de
dépense globale ou potentielle, il n’y
aurait eu aucune difficulté à tracer
une frontière (ou limite) entre actifs
monétaires et actifs non monétaires.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
En effet, dans ce cas précis, il aurait
suffit de mesurer (recenser) la quantité
des actifs en circulation (ou actifs
détenus par les ANF) pouvant remplir la
seule fonction d’instrument de paiement
immédiat, la monnaie au sens strict du
terme, la masse monétaire au sens étroit
du terme ou moyens de paiements
immédiats, c’est-à-dire la monnaie
fiduciaire et la monnaie scripturale.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
Le premier (ou un des premiers) critère
utilisé, dans la construction des
instruments de mesure de la monnaie (au
sens étroit du terme), est le critère
fonctionnel permettant de distinguer entre
ce qui est moyen de paiement immédiat (//
fonction d’intermédiaire des échanges de
la monnaie) et ce qui ne l’est pas (donc
entre ce qui est monnaie au sens strict du
terme et ce qui ne l’est pas).
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
Mais dès qu’il s’agit de déterminer la
capacité de dépense globale ou
potentielle (// fonctions
d’intermédiaire des échanges et de
réserve de valeur) les choses
commencent à se compliquer car il
faut considérer la monnaie ou la
masse monétaire au sens large du
terme.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
En plus des moyens de paiements
immédiats, il faut intégrer tous les actifs
liquides (détenus par les ANF résidents et
les MRE) susceptibles d’être transformés
en moyens de paiements immédiats
(monnaie fiduciaire et monnaie
scripturale), rapidement (c’est-à-dire sans
délai important pour ne pas dire
immédiatement), et sans risque de perte
en capital (ou sans grand risque de perte
en capital …).
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
Il faut donc intégrer dans la monnaie au
sens large du terme, les actifs liquides
c’est-à-dire tous ceux qui peuvent être
utilisés en règlement des transactions
après conversion rapide et facile en
instruments de paiements immédiats,
sans risque ou sans grand risque de
perte en capital.
De ce fait, plus un actif (financier) est
liquide plus il est possible de le
considérer comme monétaire et donc
l’assimiler à de la monnaie.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Aussi, le deuxième critère utilisé


est-il celui de liquidité (critère
essentiel et principal). D’ailleurs il
est tout à fait possible de
commencer par ce critère, c’est-
à-dire commencer par classer
tous les actifs par ordre
décroissant de liquidité.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
Toutefois, il est nécessaire de recourir à
un troisième critère de nature
institutionnel qui va permettre de
retenir parmi les actifs liquides, que
ceux qui sont émis par une institution
financière monétaire et plus
particulièrement par un établissement
bancaire (cas marocain et ce avant le
30 juin 2010).
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :

Il faut entendre par institutions


financières monétaires, les
institutions qui créent de la
monnaie et/ou qui gèrent des actifs
considérés comme monétaires.
3.2 Méthodologie de construction des
agrégats de monnaie :
En somme, les agrégats de monnaie
regroupent les moyens de paiement
immédiats détenus par les agents non
financiers résidents et les MRE (//secteur
détenteur de la monnaie), et parmi leurs actifs
liquides, ceux qui sont émis par des
institutions financières monétaires (// secteur
émetteur de la monnaie) et qui peuvent être
utilisés en règlement des transactions après
conversion rapide et facile en moyens de
paiement, sans risque de perte en capital (ou
sans grand risque de perte en capital).
3.3 Les instruments de mesure de la
monnaie au Maroc :

Aussi, est-il essentiel de distinguer


trois périodes :
Avant 1997
De 1997 au 30 juin 2010
À partir du 30 juin 2010
3.3.1 Instrument de mesure de la monnaie
avant 1997 :
Avant 1997, la masse monétaire au sens
large du terme était composée des
disponibilités monétaires (masse
monétaire au sens étroit ou au sens strict
du terme) et de la quasi- monnaie.
Les disponibilités monétaires englobaient
outre les moyens de paiements
immédiats (monnaie fiduciaire + monnaie
scripturale), les dépôts à vue sous forme
de comptes sur carnet auprès des
banques.
3.3.1 Instrument de mesure de la monnaie
avant 1997 :

La quasi-monnaie était constituée


des avoirs sous forme de dépôts à
terme (les comptes à terme et les
bons à échéance fixe) auprès des
banques.
3.3.1 Instrument de mesure de la
monnaie avant 1997 :

Au vu de ce classement, il est
possible de déduire les critères
utilisés par les autorités monétaires
(avant 1997) lors de l’élaboration
des instruments de mesure de la
monnaie.
3.3.1 Instrument de mesure de la
monnaie avant 1997 :

En effet, l’utilisation tout d’abord des


critères fonctionnel et liquidité permet
d’identifier les avoirs monétaires
(monnaie fiduciaire et monnaie
scripturale) présentant l’ensemble des
caractéristiques de la monnaie et ce
quel que soit leur émetteur et/ou leur
gestionnaire (banques, banque
centrale, Trésor et Centre des Chèques
Postaux).
3.3.1 Instrument de mesure de la
monnaie avant 1997 :
Puis ensuite, l’utilisation combinée des
critères liquidité et institutionnel permet
d’identifier et de classer par degré
décroissant de liquidité les instruments
de paiement différés émis uniquement par
une banque et susceptibles d’être
transformés en moyens de paiements
immédiats, sans délai important, ni risque
de perte en capital (avoirs sous forme de
comptes sur carnet, de comptes à terme
et de bons à échéance fixe).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

- Pourquoi, en 1997, les autorités


monétaires marocaines ont-elles
réformé les instruments de mesure
de la monnaie?
- Quelles sont les principales
qualités attendues d’un bon
agrégat monétaire ?
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Principales qualités d’un bon


agrégat de monnaie :
La représentativité, la disponibilité,
la fiabilité et la cohérence.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

La représentativité: les agrégats


de monnaie doivent refléter de la
manière la plus fidèle et la plus
précise possible la capacité de
dépense globale ou potentielle
des agents non financiers.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
En effet, « la principale qualité
attendue d’un bon agrégat monétaire
est son aptitude à refléter la capacité
de dépense des agents non financiers
(…). L’idée sous-jacente est que c’est
la capacité de dépense des agents non
financiers qui, compte tenu de
l’évolution prévue de l’activité,
détermine les éventuelles pressions
inflationnistes dans l’économie ».
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010:
La disponibilité et la fiabilité : « les agrégats
sont avant tout construits en vue d’éclairer
la banque centrale dans la conduite de la
politique monétaire. Il convient qu’ils soient
disponibles rapidement et à une fréquence
relativement élevée. En pratique, les
autorités monétaires établissent les agrégats
tous les mois. En outre, les données ainsi
collectées doivent être aussi précises que
possible afin d’en assurer la fiabilité ».
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010:

La cohérence : il s’agit de regrouper


en sous-ensembles des actifs
monétaires présentant une certaine
homogénéité. Exemple, avant 1997, les
disponibilités monétaires regroupaient
les instruments de paiements
immédiats et les comptes sur carnets,
d’où un problème de cohérence.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Les instruments de mesure de la


monnaie, tels qu’ils étaient
confectionnés par les autorités
monétaires marocaines, à la veille
de 1997, n’étaient plus
représentatifs de la capacité de
dépense globale ou potentielle
des agents non financiers.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
En effet, les dépôts à vue (mobilisables par
chèque) auprès de la Banque Nationale pour le
Développement Économique (BNDE), du
Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH), de la
Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA)
d’une part et d’autre part les placements à vue
(non mobilisables par chèque) sous forme de
comptes sur livrets auprès de la Caisse
d’Épargne Nationale (CEN) et les certificats de
dépôt (titres de créances négociables) émis
par les banques ne faisaient pas partie de la
masse monétaire (agrégats de monnaie).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Les agrégats de monnaie présentaient


également un faible degré de cohérence
(concernant les disponibilités
monétaires).
En plus de ces limites, les instruments
de mesure de la monnaie se trouvaient
en déphasage total par rapport aux
pratiques internationales en matière de
construction des agrégats de monnaie.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

La refonte des indicateurs


statistiques de la monnaie a concerné
aussi bien la forme que le fond :
La forme: les nouveaux agrégats de
monnaie, à l’inverse des anciens,
s’emboîtent les uns dans les autres.
Il y a, désormais, trois agrégats de
monnaie notés M1, M2 et M3.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
L’agrégat M1 correspond à la définition la
plus étroite de la masse monétaire
(= moyens de paiements immédiats).
En ajoutant successivement des actifs
supplémentaires, on élargit la définition
statistique afin d’aboutir à M2 qui
constitue un agrégat intermédiaire.
Enfin, M3 correspond à la masse
monétaire au sens large du terme.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

M1

M2

M3
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
Le fond : l’agrégat M1, à l’inverse des
disponibilités monétaires, ne regroupe plus
que les moyens de paiements immédiats (y
compris bien sûr les dépôts à vue
mobilisables par chèque auprès de la
BNDE, du CIH et de la CNCA) et ce quel que
soit leur émetteur et/ou leur gestionnaire
(critères fonctionnel et liquidité, donc une
plus grande homogénéité et cohérence par
rapport aux disponibilités monétaires).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
Le fond (suite) :
M1 = monnaie fiduciaire + monnaie
scripturale
Monnaie fiduciaire = monnaie
divisionnaire + billets
Monnaie scripturale = dépôts à vue
auprès des banques, du Trésor, du
Centre des Chèques Postaux (// Al
Barid Bank) et de Bank Al-Maghrib.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
Le fond (suite) :
L’agrégat M2 comprend, en plus de M1,
des actifs liquides (le critère liquidité est
seul privilégié) mais présentant un degré
moindre de liquidité par rapport à ceux
de M1, à savoir les placements à vue
(non mobilisables par chèque) sous
forme de comptes sur carnets (ou
comptes d’épargne) auprès des banques
et de comptes sur livrets auprès de la
caisse d’épargne nationale (CEN).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Le fond (suite) :
M2 – M1 = placements à vue (non
mobilisables par chèque) sous forme
de comptes sur carnets (ou comptes
d’épargne) auprès des banques +
placements à vue (non mobilisables
par chèque) sous forme de comptes
sur livrets auprès de la CEN.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
Le fond (suite) :
M3 intègre, en plus de M2, les placements à
terme sous forme de comptes à terme et
de bons à échéance fixe (ou de bons de
caisse) auprès des banques et les
certificats de dépôt.
M3 – M2 = placements à terme = comptes à
terme auprès des banques + bons à
échéance fixe auprès des banques +
certificats de dépôt (émis par les
banques).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
Le fond (suite) :
La définition de M3 nécessite tout de même
une précision du fait qu’elle s’appuie, en
plus de l’utilisation combinée du critère
institutionnel et de celui de liquidité, sur un
nouveau contenu du critère de liquidité. En
effet, M3 comprend M2 et les actifs liquides
émis et gérés seulement par des banques et
pouvant être utilisés en règlement des
transactions après conversion rapide et
facile en moyens de paiements immédiats,
sans grand risque de perte en capital.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Le fond (suite) :
L’agrégat M3 correspond donc à la
définition de la masse monétaire au
sens large du terme.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Il s’agit de noter qu’au Maroc (et à


l’image de nombreux pays développés),
les statistiques monétaires intègrent,
en plus des agrégats de monnaie, les
agrégats de placement liquides détenus
par les agents non financiers résidents
et les MRE (// secteur détenteur de la
monnaie).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Ce sont en fait les actifs non monétaires


(qui sont classés aujourd’hui – avant le
30 juin 2010 – en tant que tels) qui au
vu des critères retenus n’ont pas pu
être intégrés dans les agrégats de
monnaie, bien que de par leurs
caractéristiques ils leurs soient
pourtant très proches.
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
À l’inverse des agrégats de monnaie, les
agrégats de placement liquides ne
s’emboîtent pas les uns dans les autres,
ils sont regroupés en ensembles
distincts aussi homogènes que
possible, en fonction de leurs
caractéristiques propres et par ordre de
proximité (par degré décroissant de
liquidité) décroissante avec les actifs
monétaires (ou agrégats de monnaie).
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :
Agrégats de placement liquides :
PL1 : bons du Trésor à 6 mois émis dans le public, bons
du Trésor négociables (bons du trésor
émis par adjudication ou par appel
d’offres), emprunts nationaux, bons de privatisation
(Trésor), billets de trésorerie (entreprises),
bons des sociétés de financement
(société de financement) et titres émis
par les OPCVM « contractuels ».
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Agrégats de placement liquides :


En d’autres termes, il s’agit des bons du
trésor négociables, des autres titres de
créances négociables (exception faite
des certificats de dépôt) et des titres
émis par les OPCVM « contractuels ».
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

Agrégats de placement liquides :


PL2 : Titres émis par les OPCVM
« monétaires »
PL3 : Titres émis par les OPCVM
obligations (« court », « moyen » et
« long terme »)
PL4: Titres émis par les OPCVM
« actions » et « diversifiés ».
3.3.2 Les agrégats monétaires avant
juin 2010 :

La liquidité de l’économie est


composée de la masse monétaire
au sens large du terme (M3) et
des agrégats de placement
liquides (PL1, PL2, PL3 et PL4).
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Pourquoi, le 30 juin 2010, les autorités
monétaires (marocaines) ont-elles à
nouveau réformé les instruments de
mesure de la monnaie (ou les agrégats
monétaires) ?
Quels sont les nouveaux concepts et
les nouvelles définitions qui ont
accompagné cette réforme?
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Bank Al-Maghrib a réformé les


agrégats de monnaie
principalement pour deux
raisons:
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
- Pour qu’ils soient conformes aux
prescriptions du Manuel des
statistiques monétaires et financières
du FMI de 2000. « L’objectif étant
d’harmoniser les méthodes de calcul,
d’évaluation et de comptabilisation des
opérations financières, ainsi que la
classification des instruments
financiers avec les pratiques
internationales ».
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

- Pour qu’ils reflètent au mieux la


capacité de dépense globale
ou potentielle
(// représentativité) du secteur
détenteur de la monnaie.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Qu’est-ce que le secteur détenteur


de la monnaie?
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur détenteur de la monnaie :
- « Il inclut tous les secteurs résidents,
à l’exception des Institutions de
Dépôts et de l’Administration
Centrale. Il comprend:
- les sociétés non financières
publiques et privées (…);
- les collectivités locales;
- les administrations de sécurité
sociale;
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Secteur détenteur de la monnaie :


(suite)
- les ménages composés des
particuliers, des entrepreneurs
individuelles et des MRE,
- les institutions sans but lucratif au
service des ménages (ISBLSM) et;
- les autres sociétés financières
(ASF)». (// Mai 2020)
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Qu’est-ce que le secteur émetteur


de la monnaie?
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur émetteur de la monnaie :
« Il comprend l’ensemble des
sociétés financières résidentes qui
ont pour principale fonction
d’assurer l’intermédiation
financière et qui comptent dans
leur passif des éléments entrant
dans la définition nationale de la
monnaie au sens large.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur émetteur de la monnaie :
(suite)
Au Maroc, ce secteur est composé
de:
- Bank Al-Maghrib;
- Banques conventionnelles;
- Banques et fenêtres participatives;
et
- OPCVM monétaires.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur émetteur de la monnaie : (suite)
Les sociétés financières émettrices de la
monnaie sont dites Institutions de
Dépôts (ID). On distingue entre la
banque centrale d’un coté et les Autres
Institutions de Dépôts (AID) d’un autre.
Ces dernières comprennent les
banques conventionnelles, les
banques et fenêtres participatives,
ainsi que les OPCVM monétaires.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur émetteur de la monnaie :
(suite)
Les OPCVM monétaires créent de la
monnaie d’une manière différente
des établissements de crédit, en
émettant des titres convertibles en
moyens de paiement à tout moment
et sans risque important de perte en
capital.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur émetteur de la monnaie :
(suite)
En plus des actifs monétaires auprès
des Institutions de Dépôts, la masse
monétaire recouvre également les
dépôts ouverts auprès du Trésor,
dans la mesure où ils répondent aux
critères d’inclusion dans les
agrégats de monnaie (…).
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur émetteur de la monnaie : (suite)
De même, les dépôts ouverts auprès de
la Caisse d’Epargne Nationale (CEN) et
du Centre des chèques postaux (CCP)
étaient, avant juin 2010 inclus dans la
masse monétaire. À partir de juin 2010,
les services financiers de la Poste se
sont transformés en banque postale (Al
Barid-Bank) qui fait partie désormais
des autres institutions de dépôts ».
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Qu’est-ce que le secteur neutre?


3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Secteur neutre :
« L’Administration Centrale est
considérée comme un secteur
neutre dans la mesure où l’évolution
de ses actifs financiers n’est pas
déterminée par l’activité
économique.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Secteur neutre : (Suite)
En effet, les dépôts de l’AC ne
réagissent pas aux phénomènes
macroéconomiques de la même
manière que les dépôts des secteurs
détenteurs de la monnaie, compte tenu
de ses spécificités, de ses contraintes
de financement et de la nature de ses
dépenses ainsi que des techniques de
gestion de sa trésorerie ». (// Mai 2020)
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Qu’est-ce que le critère de résidence?


3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Critère de résidence : (Suite)


«(…) le concept de résidence n’est pas
lié à la nationalité ou à des critères
juridiques, il se base sur la notion du
centre d’intérêt économique.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Critère de résidence : (Suite)
Ainsi, sont considérés comme des
résidents, les personnes physiques
marocaines ou étrangères ayant leur
principal centre d’intérêt au Maroc, les
fonctionnaires et autres agents publics
marocains en poste à l’étranger et les
personnes morales marocaines ou
étrangères pour leurs établissements
situés au Maroc ».
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Critère de résidence : (suite)


« Le centre d’intérêt est considéré au
Maroc lorsque le domicile principal,
c’est-à-dire le lieu d’habitation
occupé le plus fréquemment, se
trouve au Maroc. Le critère de
domicile principal prévaut toujours
sur celui du lieu d’activité
professionnelle ».
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Critère de résidence : (suite)
« Une unité institutionnelle a un centre
d’intérêt économique dans un pays
lorsqu’il existe sur le territoire
économique de ce pays, un endroit –
domicile, lieu de production ou locaux à
autre usage – dans lequel ou à partir
duquel elle exerce, et a l’intention de
continuer à exercer, des activités
économiques d’une ampleur
significative ».
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Critère de résidence : (suite)
« (…). Il convient de signaler que les
opérations des Marocains résidant à
l’étranger (MRE) auprès des banques
résidentes sont traitées comme étant avec
des résidents. En effet, bien que les MRE
soient considérés comme des non-
résidents, leurs avoirs sont en général
destinés à financer des dépenses
courantes et/ou d’investissement au
Maroc ».
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Les agrégats de monnaie:


« Les agrégats de monnaie recensent
les moyens de paiement et les actifs
financiers qui peuvent être
rapidement et facilement transformés
en moyens de paiement sans risque
important de perte en capital.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Les agrégats de monnaie:


Ils sont présentés sous forme
d’agrégats désignés par le caractère M
et assortis de chiffres allant de 1 à 3.
Ils sont classés par ordre décroissant
du degré de liquidité des actifs
financiers les constituant.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

L’agrégat M1 qui représente la


masse monétaire au sens étroit
recense les actifs liquides,
divisibles, transférables et avec un
coût de transaction nul.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
L’agrégat M1 comprend les billets et
monnaies mis en circulation nets des
encaisses des Institutions de Dépôts,
ainsi que les dépôts à vue
transférables, en monnaie nationale,
constitués auprès de la Banque Centrale,
des banques conventionnelles, des
banques et fenêtres participatives et
du Trésor ». (// Mai 2020)
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
M1 = circulation fiduciaire (billets et
monnaies mis en circulation nets des encaisses
des banques // ID) + monnaie scripturale.
Circulation fiduciaire = monnaie
divisionnaire + billets (nets des
encaisses des banques // ID)
À fin septembre 2023, la part de la
circulation fiduciaire au sein de M1
correspond à environ 31 %.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Monnaie scripturale = dépôts à vue
auprès des banques (environ 90,6 %
de la monnaie scripturale à fin
septembre 2023), du Trésor (environ 9 %
de la monnaie scripturale à fin septembre
2023) et de Bank Al-Maghrib (environ
0,4 % de la monnaie scripturale à fin
septembre 2023).
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

À fin septembre 2023, la part


de M1 au sein de M3
correspond à environ 72 %.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

« L’agrégat M2 est composé de


l’agrégat M1 auquel s’ajoute
l’ensemble des actifs liquides, non
transférables et rapportant un
rendement.
Il s’agit des comptes d’épargne
ouverts auprès des banques ».
(// Mai 2020)
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

M2 – M1 (pas de changement) =
placements à vue (non transférables)
sous forme de comptes d’épargne
auprès des banques conventionnelles.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

« L’agrégat M3 qui correspond à la


masse monétaire au sens large,
regroupe, en plus de M2, les actifs
monétaires moins liquides, avec des
coûts de transaction significatifs, non
transférables et/ou non divisibles et
rapportant un rendement.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Ces derniers sont regroupés au niveau


d’un agrégat dénommé « autres actifs
monétaires » qui se compose »
principalement des:
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
- « comptes à terme et bons à échéance
fixe,
- dépôts en devises;
- valeurs données en pension;
- certificats de dépôts d’une durée
résiduelle inférieure ou égale à deux
ans;
- Titres d’OPCVM monétaires; et
- Dépôts à terme ouverts auprès de la TGR »
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
M3 – M2 = autres actifs monétaires = comptes
à terme et bons de caisse auprès des
banques conventionnelles + titres émis par
les OPCVM monétaires + dépôts en devises
(à vue et à terme auprès des banques
conventionnelles) + certificats de dépôt à
durée résiduelle inférieure ou égale à 2 ans +
dépôts à terme auprès du Trésor + valeurs
données en pension + autres dépôts (emprunts
contractés par les banques conventionnelles auprès des
sociétés financières autres que les institutions de dépôts).
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Agrégats de placement liquides :
« Les agrégats de placements liquides
recensent les actifs financiers des
détenteurs de la monnaie qui sont jugés
quelque peu liquides mais pas
suffisamment pour être inclus dans la
définition nationale de la monnaie au sens
large et présentent également un risque de
perte en capital. Ils sont présentés sous
forme d’agrégats désignés par le caractère
PL assortis de chiffres allant de 1 à 3, ainsi:
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

l’agrégat PL1 comprend les titres


d’OPCVM contractuels, ainsi que les
titres de créances négociables (pour
toutes les maturités) autres que les
certificats de dépôts, à savoir les Bons
du Trésor émis par adjudication, les
bons de sociétés de financement et les
billets de trésorerie;
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

l’agrégat PL2 est composé des titres


émis par les OPCVM obligations
(court, moyen et long terme); et
l’agrégat PL3 inclut les titres émis par
les OPCVM actions et diversifiés ».
(// Mai 2020)
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
PL1 = titres émis par les OPCVM
contractuels + bons du Trésor
négociables (émis par adjudication) +
bons de sociétés de financement + billets
de trésorerie;
PL2 = titres émis par les OPCVM
obligations (court, moyen et long terme);
PL3 = titres émis par les OPCVM actions
et les OPCVM diversifiés.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

La liquidité de l’économie est


composée de la masse monétaire au
sens large du terme (M3) et des
agrégats de placement liquides (PL1,
PL2 et PL3).
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
Il est très important de noter que la
frontière tracée, aujourd’hui, entre
actifs monétaires (agrégats de
monnaie) et actifs non monétaires
(agrégats de placements liquides /
actifs financiers) n’est pas
définitive, figée (dans le sens
d’immuable).
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Agrégats de monnaie Agrégats de placements


liquides

Actifs monétaires Actifs financiers Actifs financiers Actifs


réels
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :
En effet, au fur et à mesure du
développement des innovations
financières (et de l’amélioration de la
liquidité de certains actifs) d’une part
et d’autre part des mutations de
comportement des agents
économiques (appartenant au secteur
détenteur de la monnaie) en matière de
placements, cette limite est appelée à
être déplacée.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Le but (l’objectif) recherché


étant, toujours, de saisir au
mieux la capacité de
dépense globale ou
potentielle du secteur
détenteur de la monnaie.
3.3.2 Les agrégats monétaires
après juin 2010 :

Finalement, après avoir défini la


monnaie à travers ses fonctions,
ses formes et ses instruments
de mesure, il est possible
maintenant de s’intéresser aux
mécanismes ou aux processus
de sa création.

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