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OUVRAGE DESTINE AUX MAISON: DART DE PARLER ET DE URE CORRECTEMENT SCUEIL DES PRINCIPALES REGLES DE PRONONCIATION ET DE DICTION ACCOMPAGNEES D'EXERCICES M™* M.-A. PERIOLE pROPESSROR DR DICTION mimLOnEE Prix du Ministre de l'lnstruction publique et des Beaux-Arts Prix : 2 fr. 50 EN VENTE DANS LES PRINCIPALES LIBRAIRIES 49014 La langue frangaise si riche en quantité de mots, (elle en compte a I’heure actuelle prés de cent mille) si claire en détails étymologi- ques, éblouit les yeux et esprit quand elle s’adresse au regard, mais de cette méme abon- dance nait souvent la confusion lorsqu’elle parle a loreille. Gombien de synonymes et de mots aux racines diverses sont prononcés dune maniére identique et, il faut lavouer aussi, combien peu l’on s’attache a en faire sentir toute la différence par une bonne pro- nonciation ! Que de mots ont vu méme changer leur véritable signification par mode, caprice ou négligence ! et cela sans égard aux détails logi- ques conservés par la langue écrite ! D’une part notre mobilité d’impression con- tribue a la variabilité de la langue parlée, d’un autre cOlé on préte peu d’attention aux régles du langage : de ce désordre il résulte que on écrit encore ce que l’on ne prononce plus. Si Yon n’y résiste, il est 4 craindre que ce courant ne nous entraine a la sire dégradation du pur frangais, « cet idiome si doux, qu’a le parler, a dit poétiquement Alfred de Musset, les femmes sur les lévres en gardent un sourire. » YI Dans une nation ott tous les hommes peu- vent arriver aux premiers rangs par leur mé- rite ou leur talent, il est regrettable que l’étude du francais parlé soit, de nos jours, si négligée; on ne nous démentira pas quand nous dirons quwune articulation distincte, une prononcia~ tion correcte, un débit harmonieux, sont pour plus de moitié dans le suecés de nos grands orateurs ; c'est donc la parole, véritable instru- ment intellectuel, qui nous aide a développer toutes les ressources de V intelligence. Cest dés Venfance qu’il faudrait commen- cer celle étude : on devrait d’abord familiari- ser les éléves a la formation des sons et passer ensuite a l’articulation des consonnes qui diversifient et divisent les sons; on devrait. habituer leur oreille a distinguer les syllabes longues et les syllabes bréves, car c’est l’oreille qui empéche de dénaturer ct de détruire ainsi Vharmonie de notre Jangue; on devrait leur apprendre a phraser avec gout, réciter avec intelligence. Us seraicnt ainsi amenés graduel- lement 4 pratiquer l'art de bien dire. L’étude de Ja diction est trés attachante. Elle nous initie 4 cette variété de nuances, de sons, @inflexions, yui font de la langue francaise, une des plus harmonicuses langues modernes ; par Ja juste observation de ses régles, on découvre la vérilable pensée de lécrivain, on partage le sentiment qui a inspiré le poéte ; en analysant, par la lecture raisonnée, les ceuvres de nos grands auteurs, on sait got- VIL ter le beau, discerner le vrai. En un mot, cette étude cultive l’esprit, exerce le jugement, éléve le coeur et fortifie ’ame. Elargir horizon des connaissances néces- saires 4 toute bonne éducation; faire connaitre, apprécier et aimer la langue de notre patrie, tel est le but que nous nous sommes proposé, heureux si un modeste résultat vient couron- ner cette haute ambition. © 7. . 7 . LVART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT PREMIERE PARTIE PRONONCIATION DES MOTS SON ET ARTICULATION Sans avoir la prétention de faire une étude anato- mique & propos de l’enseignement de Ja prononciation, il est nécessaire de dire un mot sur les fonctions que remplissent les organes dans le travail de la parole. Le son ct l’articulation sont les éléments des mots parlés. Le son et la voix sont choses identiques. L’organe qui les produit, ’organe vocal, est un véritable instru- ment & vent formé de trois parties : les poumons et la trachée-artére, qui font office de soufflet; le larynx, sorte de réfracteur qui imprime au son un caractére spécial ; le pharynx et les cavités buccale et nasale, qui servent & le modifier er lenflant ou en le dimi- nuant. Les autres organes ne font que transmettre et modi- fier le son. La voix peut se présenter sous trois états: la voir brute oucri ; la voix articulée, parole ou langage; la voix modulée ou chant. Relativement au registre, la voix se divise en voix de poitrine, voix de téte ou fausset, voix de mé- dium; relativement & son acuité ou & sa pureté, en voix grave, moyenne, aigué; relativement 2 la qua- 10 lité, en bonne, telle que claire, sonore, pleine, douce, étendue, ou mauvaise, telle que faible, voilée, criarde, gullurale, nasillarde. La voix de médium étant la voix ordinaire de la conversation, c’est elle que l’on doit employer pour exprimer tous les sentiments naturels. C’est la plus solide et la plus souple, toulefois, on doit s’étudier pour éyiter la monotonie, & méler habilement les regis- tres de poitrine et de téle. Si le son ou voix est le produit d’un instrument formé par la nature, on a dt chercher et apprendre a s’en servir et c’est au moyen de l’ardicudation que l’on est arrivé & ce résultat. PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT L’articulation est l’4me méme des sons; c’est elle qui les modifie par Ja combinaison des consonnes et des yoyelles, qui détermine et varie le jeu des parties mobiles de l'appareil vocal. Les organes qui servent & articuler sont : la langue, les lévres, les machoires et les dents. De la bonne position de ces organes dépend en partie la_sonorité de la voix et surtout Ja bonne prononciation des mols, la moindre déviation les dénature. Une condition essentielle & remplir pour obtenir la bonne qualité du son, c’est d’ouvrir suffisamment la bouche et la poitrine afin que le larynx trop resserré ne produise pas des sons de gorge, ou que le son arrélé ne remonte pas dans le nez ow il devient criard et désagréable & entendre. : Pour rendre les sors et les articulations l’appa- reil phonélique ou appareil vocal duit faire un double mouvement : l'aspiration et Vexpiration. Pour aspirer il faut prendre et retenir Pair et len: fermer dans les poumons d’odi il s’*échappe par Pexpi- ration. Pour expirer on presse Yair que renferment les poumons, on le pousse sur Je gosier et c’est par Vaction de ce contact que se produit la parole et que la voix devient vibrante. Le son expiré est plus fort que le son aspiré. — Le son est expiré : : 4° Lorsque le mot commence par une voyelle formant LETTRES ET SYLLABES 4 a elle seule une syllabe enti¢re comme o-dieux, u-tile, é-trange, etc. 2° Ilen est de méme quand la premiére syllabe est formée par une consonne suivie d’une voyelle. Exem- pte: bu-reau, eo-rai/, ea-deau, etc. — Le son est aspiré lorsque le mot commence par une voyelle suivie d’une consonne articulée et formant ensemble une syllabe, comme ab-sent, im-mense, ae-cident, etc. Cependant lorsque la voyelle est suivie d’une con- sonne ne servant que comme signe orthographique le gon n’est pas aspiré. Exempin : occuper que Yon pro- nonce o-cuper, année que l’on prononce a-née, etc. Les mots formés par le son et par Varticulation sont composés de lettres qui se groupent en syllabes. LETTRES ET SYLLABES Vingt-cing lettres forment Je mécanisme de la langue frangaise. Elles se divisent en voyelles qui forment les sons principaux, les sons primilifs, sans lesquels on ne peut rien proférer el en consonnes qui modi- fient ou varient ces mémes sons. Les voyelles expriment les voix el les conson- nes ne font que marquer les diverses articulations des voix. La sylabe est une voyelle seule ou jointe & d’autres lettres, qui se prononce par une seule émission de voix. Pour bien prononcer un mot, il faut le diviser en ses diverses syllabes ou articulations. jl y a deux sortes de syllabes : les longues et les bréves, selon que les voyelles dont clles sont formées sont elles-mémes longues au bréves. Les mots d’une seule syllabe sont appelés mono- syllabes, comme cher, vent, loi, ele. On appelle dissyllabes les mots composés de deux syllabes : d-me, bon-té, etc. Les trissyllabes, sont les mots formés de trois syllabes, comme a-mi-lié, pein-tu-re, etc. 42 WART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT Enfin on nomme polysyllabes tous les mots com- posés de plusicurs syllabes : phi-/o-so-phe, etc. - _ Une syllabe terminée par un e muet se nomme syl- labe féminine ou muette. La dipktongue (1) est unc syllabe qu’on prononce en faisant entendre d’une seule émission de voix le son de deux voyelles, comme ien dans bien, oi dans bois, ui dans dui, ia dans diable, io dans fiole, ieu dans mieux. Remangur. — Il n’y a plus diphtongue lorsque les voyelles se divisent en syllabes comme daus les mots : Diamant, di-amant; Louis, Lou-is ; lien, li-ein, ete. Cest Poreille seule qui doit reconnaitre l’existence des diphtongues. Exercices Te. — L’éléve indiquera en regard si le mot est monosyllabe, dissyllabe, etc. Curé. Famille. Témoin. Foi. Malheur. Voix. Pourpre. Persévérance. Classique. Cependant. Imprécation. Cruel. Récit. Mer. Peuple. Vent. Objet. Délaissement. Dieu. Triste. MODELE DU DEVOIR : Curé : dissyllabe. — Famille : ... 2me, — L’éléve soulignera les sylabes féminines et les diphtongues. Journée. Roi. Soin. Ruine. Féte. Vaine. Nuit. Boire. Besoin. Ame. Athée. Devoir. Poids. Oui. Liard. Cuir. Pidler. Aieux. Amie. Juillet. A quia. Pieu. Fuile. Croire. Lui. Produit. Fruit. Fierté. . DES VOYELLES La voyelle est une lettre qui a un son par elle- méme, et qui se forme par la seule émission de l’air sonore. {) Mot formé de deux mots grecs signifiant : deuz fois, son. DES VOYELLES 43, La voyelle posséde Ja propriété d’exprimer.un son qui peut se prolonger aussi longtemps que le souffle qui en est le principe. Elle est susceptible de longueur et de briéveté, d’ac- cent aigu ou grave, d’inflexion ou de cadence, pro- priétés que ne partage pas la consonne. —_Les voyelles se divisent en simples, en com- Pposées, en nasales, en longues ct en bréves. On appelle voyelles simples celles qui ne sont représentées dans |’écriture que par une seule lettre. Quoique représenté par deux lettres, le son ou est une voyelle simple distincte des autres par un son plus prolongé, ainsi que les sons e, a, ei, ey, au, eau, ai, représentés abusivement par plusieurs lettres et qui ne sont que l’équivalent de l’e et de ’o avec prolonge- ment du son. Les voyelles composées sont celles qui sont repré- sentées par plusieurs lettres, mais qui ne rendent cependant qu’un son unique proféré par une seule émission de voix, telles : eu, ceu, ed, ceil, euil, eil, ail, ouil. On appelle voyelles nasales, celles qui, jointes aux lettres m et n, produisent un son qui pari un peu du nez, comme ar, ir, on, ur, d’oi dérivent am, im, om, um. Les voyelles longues sont celles que l’on prononce avec un certain prolongement de son. L’accent circon- flexe est le signe habituel de ce prolongement. A l’ex- plication de chacune des voyelles, il sera donné les régles nécessaires pour reconnaitre leur longueur ou leur briéveté. Les voyelles bréves sont celles sur lesquelles on passe rapidement en les pronongant. Nous comptons en frangais cing voyelles simples, six méme avec l’y; certains grammairiens ne veulent donner a cette lettre d’autre valeur que celle de li simple. 14 WART DE PARLER BT DE LIRE CORRECTEMENT Les voyelles sont: a, e, i, 0, ue Ce n’est point le hasard qui les a classées dans cet ordre, car si la voyelle a est placée la premiére cest qu’elle se forme prés des organes chargés de produire Jes sons ; Ve se faisant entendre dans le gosier est nommée la seconde ; li prenant le son dans le fond du palais est nommée Ja troisiéme ; Po se formant prés des dents est la quatriéme voyelle ; Pu dont le son vient expirer sur les lévres est nommée la cinquiéme. Exercice 3e, — L’éléve disposera en une colonne les mots suivants, il soulignera Jes voyelles et mettra en regard si elles sont simples, composées, nasales ou longues. Aide. Treuil. Fenouil. Chambre. Patre. OEil. Sombre. Plafond. Abreuve. OEuvre. Eider. Honte. Plitre. Hetre. Apolre. Haute. Ceindre. Parfum. Loutre. Gite. Eau. Soleil. Cceur. Filleul. Cote. Flite. Dame. Sot. MODELE DU DEVOIR. Aide : voyelle simple. Treuil : voyelle composée. 1.— VOYELLES SIMPLES A. L’a est la plus grave, la plus sonore ct la plus facile & prononcer de toutes les voyelles. C’est, dit-on, le premier son qui sort de la bouche des enfants, et celui qui échappe & ’homme dans les mouvements soudains de la douleur, de la joie, de la surprise et de !’admiration. L’a est la voyelle mélodieuse du gosier. Elle a deux intonations ou valeurs : 4° Un son bref, aigu ou faible, prononcé avec la DES VOYELLES 45 bouche peu ouverte, comme dans aspect, ami, dame, falbala; 29 Un son long, fort ou grave, prononcé avec la bouche bien ouverte, comme dans Ame, patre, mat, diable, théatre. LA surmonté de Vaccent circonflexe a toujours le son grave, Excerré dans quelques formes verbales, telles que : qgwél parlét, nous dansdmes, etc. Du reste le plus souvent aucun signe ne distingue les deux valeurs de I’a; il n’y a que usage et la con- naissance étymologique du mot qui puisse le faire reconnaitre. Cependant Va est généralement grave lorsqu’il est placé devant un s comme vase, case que l’on prononce vase, cdse, etc. Devant un s final muet, comme Jas, fracas, etc. Devant un t et que celui-ci est mouillé, c’est-d-dire Jorsqwil prend Varticulation due, Exempie: récifacion, intonacion, elc., pour récitation, intonation. Il est encore grave devant certaines consonnes re- doublées. Exemere : flamme, parrain, etc., qui se disent : fldmme, pdrrain. AA. — Les deux a sont toujours doux et forment chacun une syllabe entire, comme dans Ba-al, Baal. Dans /saac et Aaron, ils prennent chacun une into- nation moyenne. FE. — Ce caracttre, dont on faisait autrefois un fré- quent usage, se prononee comme é fermé. Exempie : FEgine, Fega, et Nous l’avons conservé seulement dans quelques mots, se rapportant presque tous 4 l’anatomie, la pa- thologie, la botanique, l’ornithologie, l’entomolo- gie, etc. AE. — L’a immédiatement suivi de l’e conserve toujours son intonation douce, et forme & lui seul une syllabe entiére, comme dans a-érien, aérien; a-éro- lithe, aérolithe, etc. Il n’y a d’exceeré que Je mot Caen (ville), qui se prononce Kan. 16 LVART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT Dans Jean et Jeanne, l’e qui précéde l’a est superfiu, on prononce Jan et Jane. Al, AY. —L’a suivi de li ou de l’y forme un son dérivé tout & fait semblable & celui de 1’é ouvert comme dans lait, trait, maison, mais le son en est plus prolongé. - AI représente I’é fermé dans trois cas : 4°A la premiére personne du singulier de tous les futurs : je chanterai, je finirai, je recevrai, je ren- drai ete. ; 20 A Ja premiére personne du prélérit des verbes de la 4" conjugaison : je dansai, /aimai, etc.; 8° Aux trois personnes du singulier de Vindicatif présent du verbe savoir : je sais, (je sé) tw sais, (tu sé) i sait (il sé). — Dans tous les autres temps des verbes i] conserve Je son de l’é ouvert. AYE. — Ce son est toujours trés ouvert, il fait entendre & sa suile le son mouillé de li, ce qui forme une espice de diphtongue sourde sur laquelle ai s’ap- ie, comme dans balayeur, layedte, que l’on prononce alai-ieur lai-iette. Drailleurs on donne toujours a l’y Ja valeur de deux i lorsqu’il se trouve placé entre deux voyelles. AO. — L’a suivi de ’o conserve ordinairement son intonation douce et forme & Jui seu! une syllabe entiére : cacao, chaos, Pharaon, etc. Mais l’o est nul dans faon, paon, Laon, Craon, Dans Saini-Laon, (ville) aout, Sadne, aoiteron, taon, cestl’a qu’on élide. Néanmoins |’ ase fait sentir dans outer et son participe aovde; quant au mot qoriste, (sorte de prétérit) Pusage est partagé. AU. — L'a suivi de !’u forme un son dérivé tout & .fait semblable a celui de!’o, et prend deux inflexions : Lune forte, comme, dans peau, pause, sceau, saule, que l’on prononce avec un son prolongé comme marqué DES VOYELLES 17 de l'accent circonflexe, surtout devant tr et vr comme dans au/re, pauvre: Laulre douc2, comme dans aurore, /aurier, au= tomne, ete. On peut se conformer, pour la prononciation bréve ou longue de l’au, & peu prés aux mémes régles de l’o simple que l’on verra plus loin. AU, — Le tréma placé sur l’u détache cette lettre de l'a et chaque voyelle reprend alors son intonation particuliére : Lsa-u, Sa-l, Dana-iis, etc. Exercices 4°, — L’éléve disposera chacun des mots suivants en unecolonne et écrira en regard si I’a qui se trouve dans chaque motest long ou bref. Patre. Prononciation. Bras. Table. Flamme. Passion. Calolte. Apporter. Damier. Pas. Lasse. Trépas. Mar- raine. Tate. Facile. Formation. Fldner. Favorite. Courbalure. Embrasé. Placer. Réclamer. Majesté. Rage. Passant. MODELE DU DEVOIR : Pédtre : Long. Prononciation : ..... 5me, — Aprés avoir mis tous les mots suivants en une colonne, Péléve indiquera en regard si ad a la prononciation de l’é fermé ou de l’é ouvert. Je finirai. Nattre. Intermédiaire. Eclairer. Je sais. Raison. Sanctuai Je parlai. Taire. Paitre. I sait. Je serai. Reconnaitre, Qu’il ait. Contraire. Capitaine. Laisser, Mais. Parfait. Je peindrai. Bienfaisance. Paix. flaine. Sais-tu. Maison, Quai. E Le posstde un avantage qui doit non seulement le distinguer mais nous le rendre cher et précieux. Le son quil indique est le signe de l’existence ; c’est le souffle de la vie, c'est le son méme de la respiration. Nos e muets qui nous ont été reprochés, forment pré- cisément la plus délicieuse harmonie de notre langue. LART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT. 2 carpe a 48 ART DE PARLER ET DE LINE CORRECTEMENT ) n’y a aucune nation en Europe, a dit Voltaire, qui fasse sentir les e muets, excepté la notre. Placé aprés un é fermé, l’'e muet compose une syllabe longue, tres douce & loreille. Il contribue beaucoup & cette grande variété de sons et de terminaisons qui est une des beautés de la langue francaise. La plupart des grammairiens prétendent que l’e se compose de cing nuances qui le font passer du grave au doux, jusqu’a ce qu'il se dégrade et ne se fasse plus entendre. Certains mame élévent ce nombre jusqwa onze L’Académie ne reconnaissant que trois sortes Ve, nous ne parlerons que de !’é fermé, de l'@ ouvert et del’e muet. E fermé. — L’é fermé joue un grand role dans la langue francaise ; il est souvent répété trois fois dans le méme mot. Il est A remarquer que l’e simple prend parfois le son de |’é fermé, méme sans étre surmonté de l’accent aigu. Voici dans quels cas il prend cette intonation. Lea le son fermé : do Lorsqu’il est suivi de l'un des sons e,i, 0, u, comme /€/er, injecter, b&lise, télu, cresson, ele. 2¢ L’esuivi d’une consonne finale non articulée autre que les et let est toujours fermé: verger clef, fami- lier, nes, ete. 3° Il est fermé lorquil est suivi des terminaisons sion, tion, seur, comme digestion, agression, suc- cesseur, etc. E ouvert. — Le son de cette lettre est aprés celui de Va, le son le plus clair de nos yoyelles. I! est facheu que l’accent grave ne marque pas toujours sa sonorité Ve qu’il soit ou non marqué d’un accent est Loujours. ouvert : 4° Lorsqwil est suivi d’une syllabe sourde finaic. Exempt : fidéle, prétre, belle, modesie, permet- ire, etc. 20 Tl en est de méme lorsque I’e est suivi de conson- nes articulées également finales : chef, éernel, bec, enfer. DES VOYELLES 19 3° Lorsque deux consonnes semblables se font enten- dre chacune séparément, l’e est ouvert : incerpella- tion, libeller, belligérant, qu’on prononce interpel- lation, libéller, bélligérant. 4° Dans la terminaison és, l’e est toujours ouvert.: progrés, succes, proces, ete. Tl faut y ajouter /u es, et les monosyllabes ces, des, les, mes, tes, ses, encore ne prennent-ils le son bien ouvert que dans le langage soulenu. 5° Le t final rend ouvert I’e qui le précéde : archet, ballet, discret, je mets. prét, elc. Excretion : La conjonction et se prononce toujours avec ’é fermé, E muet. L’e sans acvent ou sans articulations redoublées & sa suite ne se fait jamais sentir. Brasse- rie, agacerie, petit, fureter, se prononceront bras- srie, ptil, agac’rie, fur ter. La terminaison ent des verbes de la 8me personne du pluriel ne change riea & la prononeiation de I’e, qui est laméme dans ils chantent que dans je chante. L’e est muet dans tous les mots en eau, L’e féminin est également muel, mais il rend ja syl- labe longue, vraie, fée, jolie, etc. Le final surmonté du tréma est toujours muet : aigué, cigué, contigue, etc. fl ne se fait pas entendre dans Staél. Ruisdaél, Maéstricht, ele. E euphonique. — Cette sorte d’e muet sert seule- ment a adoucir le g et A lui conserver Je son du j, comme dans geai, pigeon. E neutre. — Nous avons aussi un e sans accent que Yon peut appeler nevras ct qui prend le méme son que la voyelle composée eu. Exemrie : bretelles, dpreté, Grenoble, grelotter, que l'on prononce en réalité breutelles, dpreuté, Greunoble, greulotter. Exercice 6™e,— L’éléve formera une colonne de tous les mots suivants et désignera si |’e qui se trouve dans, chacun deux est ouvert, fermé, muet, euphonique au neutre. 20 WART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT Contrée. Forét. Téte. Richesse. Divinité. Zébre. Im- ie. Des geais. Les étres et les choses. Ces eaux et ces ‘oréts. Belle. Concret. Sauver. Professeur. met. Cession. Expression. Religion. Constellation. Repos. Selon. Exigué. Georges. Dessin. Concert. Profés. Entre- tien. Breloque. Chez-moi.Gedlier. Nous mangeons. Stai I Leson de li est le plus aigu et le plus pergant de tous les sons produits par les voyelles. La ligne droite qui le montre sous la forme d’une fléche ou d’un trait, éiait done la figure Ia plus convenable pour le représenter. Un de nos grammairiens rapporle que Platon avait observé que le son de li exprimait 4 merveille les choses subtiles ct pénétrantes, aussi trouve-t-on cette voyelle dans aigueser, inciser, s*immiscer, insi- nuer, filtrer, scier, etc. "Le son de cette yoyelle est agréable et harmonieux, si l'on en juge par le nombre infini de syllahes ou elle se rencontre ; elle est méme souvent reproduile trois, quatre et cing fois dans lc méme mot sans que cette répétition blesse en rien l'oreille. Seul parmi les voyelles, Pi possdde la propriété de se prononcer comme s’il était double, la lettre qui le “ précéde n’en absorbe qu'une partie, il s’en répand en- core assez sur celle qui suit pour former avec elle une véritable diphtongue. Exearre : erie, Diew, que Von prononee eri-ier, Di-ieu, etc. Les deux i que l’on rencontre i la suite l’un de autre dans quelques imparfails el subjonctifs exigent que Pon prolonge un peu le premier de maniére & faire sentir un espéce de mouillé, pour distinguer ces deux temps du présent de Vindicatif. Exempie : que :nous eriions, que nous sacrifiions, se prononeeront “que nous cri-yons, que nous sacrifi-yons. Lit placé & la suite de l’une des voyelles a, e, Oy , concourt & 1a formation des sons dérivés ai, ei, oi. OI. — Il exprime le son a dans tous les mots en of “comme moi, roi, croire, besoin, etc. DES VOYELLES 24 Al.— Li placé aprés |’a perd son intonation et celle de l’a, poyr faire entendre, selon les mots et sans aucune indication pour les yeux, les sons de toutes sortes d’e. (Voir plus haut a la voyelle A, AI, AY, l'explication détaillée.) I tréma. — Le tréma placé sur li indique qu’il ne forme point diphtongue avec la voyelle qui le précéde, et doit étre prononcé séparément, comme dans Lais, Moise, qui se prononcent différemment que fait et ‘mois, malgré la similitude apparente du role qu’y rem- ssent les voyelles ai et oi. — On devrait étendre le tréma jusqu’’ li des mots comme diamant, pour en dislinguer les deux premiéres syllabes, di-a, de la syllabe diphthongue dia du mot diable. Le mot fier adjectif est monosyllabe ; se fier, verbe, est dissyllabe : se fi-er. Le tréma seul pourrait en don- ner la distinction aux yeux. Si ce signe orthographique était plus souvent imposé, il donnerait plus de facilité aux élrangers pour connaitre la mesure et la prosodie des mots. I, —~ L’accent circonflexe n’influe en rien sur l’into- nation ni sur la durée de l’i; comme dans la plupart des cas, il indique le retranchement de la lettre s,, autrefois on écrivait isle, abisme, que Pon écrit et que Von prononce a présent ve, abéme. Oo Le son de I’o est le plus plein de tous les sons que l'homme puisse proférer ; il donne de la majesté & tous les mots en les rendant plus sonores. On le trouve plusieurs fois répété dans le méme mot sans que l’oreille en soit choquée. L’o est muet dans différents mols, dans Laon, faon, pon, etc., on ne le fait pas entendre. Dans Saint-Laon (nom de ville) c’est ’'a qu’on élide, on dit Saint-Lon. Pour le mot taon (insecle), on prononce ton. 22 LART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT L’o dans ses variations, offre beaucoup d’analogie avec l’'a; de méme que celle voyelle il prend deux inflexions : ’'une longue ou grave, autre douce ou bréve. L’o est long dans cd/e et bref dans coéte, long dans héte et bref dans hotre. Ilest regrettable que dans le langage ordinaire on altére chaque jour quelques-unes de nos voyelles graves; les oreilles sensibles i la musique réclameront toujours contre ces alteintes portées a la variété de nos sons. O long. — L’o est long ou grave. 4° Ala fin des mots si aucune consonne ne se fait entendre ila suite, c’est-i-dire ne s’articule pas; tels sont écho, duo, Jéricho, sirop, gatop, que l’on pronon- cera éch6, dud, Jérichd, etc. Excevtioy ; Le mot fp (adverbe) bien que Je p final ne svarticule qu’a la liaison, se prononce avec !’o bref. 2° Lo est également grave dans tous les noms en os, que le § final se fasse ou non senlir, dos, gros, repos, pathos, Albinos, etc. Les dérivés suivent la méme prononciation, rxcners: ossifier, ossification, osseux, osselet, ossement, assuaire. 3° L’o est Jong dans Jes mots terminés en ose, oser, osier, osion,otion,osité, teis que: rose, prose, glose, dévotion, rosier, curiosilé, animosilé, interposer, etc. La prononciation est la méme dans les dérivés des terminaisons oser, ose, osier, pourvu que le s doux s’y retrouve. Excevtion : On exceple de celte régle le mot prosaique. a 0. — L’o marqué de l’accent circonflexe est toujours grave, excerté dans les mols suivants : auméne, hétel, hélellerie, réti, prévotal, hépital, Pentecdle, et leurs dérivés. C’est par négligence que l’on a laissé le signe de gravité sur lo de ces mots. O bref. — L’o prend lintonation bréve ou ordinaire. 4° Lorsqu’il est placé devant la lettre r, comme dans or, hormis, mort, dorer, horloger, etc. DES VOYELLES 23 2° Ll est également bref lorsqu’il est suivi d’une cousonne articulée soit médiale. soit finale, autre que Je s non redoublé, comme /o/, roc, coction, dol, etc., et les dérivés de ces mots. 3° Vo qui est grave dans numéro, croc, escroc, sirop, galop, sot, pot, elc., devient doux dans les dérivés : numéroler, escroquer, siropeux, galoper, sotle, polerie, etc. 4 Lo suivi de Ya oud’un e sonore est toujours bref. Boa, coaliser, coercible, etc. CE. — Dans cette double lettre, l'o perd enti¢rement son intonation, ]’e seul se fait entendre ou se lie avec la voyelle suivante pour former un son dérivé, comme dans Bdipe, cheur, nwud, qui se prononcent Ldipe, keur, neud. OI. — Les voyelles oi et oin font entendre oaetoan dans les mots comme /oé, croix, foin, coin, etc. OU. — Le tréma pldcé sur l’'u dans ou, le détache de ’odans Acinotis, Antiniotis, Pirithous, etc. Exercice au Aprés avoir formé une colonne avec les mots suivants, I’éléve indiquera en regard si l’o qui se trouve dans chaque mot est /ong ou bref. Joli. Encore. Ossement. Chose. Adorer. Impossible. Lotion. Fagot. Trop. Eclos. Sot. Solte. Hopital. Os. eux. Pentecdte. Bolle. Escroc. roquer. Aumone. Hotel. Poterie. Nervosité. Eclosion. Repos. Osier. Roti. Numéro. Numéroter. Apdtre. Vos. Tréne. Carrosse. Quenotte. Grandiose. U Le son qu’a le plus communément cette lettre dans la langue frangaise, est celui qu'elle a dans les mots bu, perdu, lune, elc. Cette prononciation nous vient, dit-on, de ancien Gaulois. Les Latins la pronongaient ou et nous-mémes avons conservé ce son dans les mots aguatique, équateur, elc., eten général dans tous les mots qui nous viennent du latin. | 24 WART DE PARLER ET DE LIRE CORRECTEMENT L’u a beaucoup de rapport avec Vi soit pour la briéveté, soit pour la finesse de son intonation ; aussi forme-t-i! souvent diphtongue avec la voyelle qui suit, ainsi que cela a lieu dans les mots: juin, juildet, statuer, attribuer, etc. Mais aprés deux consonnes articulées, ’u forme avec elles, une syllabe entiére comme dans blu-ette, cru-el, glu-au, afflu-er. Il faut exceprer, la voyelle i quis’unit presque toujours avec ’u pour former une syllabe. Exempiz : fructier, bruit, etc. On met un tréma sur !’u lorsque l’on veut indiquer qu’il ne se lie point avec la voyelle précédente : Exem- pie: Emma-us, Emmaiis, Sa-al, Saiil; ete. Piri- tho-is. L’u est presque toujours muet aprés les consonnes g etq. Aprés le g il sert seulement & empécher que cette lettre ne se prononce comme un j. Dans quelques mots cependant il a le son qui lui est naturel, notamment quand il est suivi d’un i, comme dans aiguille, aigui- ser, etc. D’ailleurs l’u suivide li forme toujours diphtongue, cest-i-dire que lon prononce ces deux voyelles d’une seule émission de voix. Exempce : dui, fruit, etc. Aprés le q, ’u ne se prononce que dans les mots qui nous viennent du latin, nons donnerons les régles aja consonne q. EU. — Joint 41’e, il forme une voyelle soit simple, soit composée qu’on écrit avec deux caractéres faute davoir un signe unique pour la représenter. Dans les deux cas ce son est toujours prolongé, son explication en sera donnée aux voyelles composées. OU.— Avec Vo, il forme également une voyelle longue, jouer. velours, séjour, etc. Exercice Sme, — L’éléve séparera par un trait vertical, les wv qui ne formeront pas diphtongue avec la voyelle suivante : DES VOYRLLES 23, Cruor. Obstruer. Fluette. Bruit. Fluant. Bruire. Fluide. Gluant. Distribuer. Fruitidre. Fluorine. Appui. Cruauté. Cuic. Gruau. Affluant. Suer. Concluant. Remuer. Ruer. S’enfuir. Huer. Bruyant. Commuer. Truelle, Bluet. Bruine. MODELE DU DEVOIR : crulor. Obstrujer..... Y. — Ordinairement on appelle cette lettre i grec ; mais, selon la méthode moderne on dit simplement i. La plupart des grammairiens ne regardent l’y que comme semi-voyelle. Selon eux, c’est tantdt un caractére simple et tantot un caractére double. Caracténe stwPrx, il n’a pas d’autre valeur que celle de l'i et il n’est admis dans notre orthographe que dans un trés petit nombre de mots purement frangais ; mais on continue 2 l’employer pour marquer lorigine des mots dérivés du grec comme hymen, étymologie, hymne, physique, etc. On le conserve aussi dans les noms propres et dans quelques mots empruntés des langues étrangéres : york, yacht, etc. A la fin des mots il a simplement la valeur de li: bey, Ney, Volney, Hervey, etc. Caracréne pouste, il vault deux iaccouplés, dont le premier fait partie d’une syllabe, et le second en com- mence uncautre, comme dans citoyen, employé, royal, qui se prononcent comme s'il y avait : cétoi-ien em- ploi-id, roi-ial. Presque toujours on donne a !’y Ja valeur de deux i, lorsqu’il se trouve placé entre dewx voyelles. Des écrivains distingués ont tenté de bannir cette lettre de notre langue, lorsqu’elle est finale ou placée entre deux voyelles, et ils sont parvenus a la remplacer par un i dans un grand nombre de mots. Autrefois on écrivait gue je voye, que jennuye, etc., parce que l’on y faisait entendre le son de I’y, mais la prononciation SS Sa peer pny nas enor the et 26 UART DE PAW RET DE LIRE CORRECTEMENT ayant changé, on écrit aujourd’hui que je voie, que Jennuie, etc. Dans les mots terminés en aye, l’usage tend & intro- duire la méme orthographe, cependant l’Académie laisse encore le choix entre l’i et l’y dans ce dernier cas. Exercice 9c, — L’éléve soulignera l’y qui aura dans les mots suivants la valeur de deux é. Stanley. Croyant. Iydre. Polythéisme. Tyr. Soyons amis. Dey. Royaume. Hippolyte. Pitoyable. Loyauté. Amphytrion. Essayer. Babylone. Ennuyer. Foyer. Hymen. Pyrrhus. Qu’il s’asseye. Seignelay. Ayons foi. Talleyrand. Il. — VOYELLES COMPOSEES La dénomination de voyelles composées n’ayant pas paru exacte, quelques grammairiens ont remplacée par celle des voyelles polygrammes (4). Voici les principales voyelles composées : EU.— La voyelle dérivée eu prend deux inflexions. Elle est forte ou douce. Elle est forte : 4e Au commencement des mots, comme eucharistic, eucologe ; 2° Dans les monosyllabes ou 2 la fin des mots, comme Je veux, creux, bleu; 3° Devant les consonnes autres que r pourvu qu’elles ne.soient pas finales, comme feulre, beugler, bleuir ; 4° Devant s ou x ayant le son de z, comme gra- cieuse, deuxiéme ; Tous ces exemples se prononccront : Edcharistie, edcologe, je vetx, creaz, blet, fetire, betigler, gracietse, etc. L’eu a une intonation douce : te Lorsqu’elle est placée devant r, comme heure, pleurer; (1) Mot formé des deux‘ mots grees : beaucoup et ligne, qui se traduit par margué de plusieurs lignes. DES VOYELLES Q7 2° Devant toute consonne finale articulée, comme tilleul, filleul, malheur ; 3° Devant toute syllabe finale sourde, comme fleuve, Jeune, etc. Sont excerrés quelques mots, tels que : meule, veule, etc. L’eu a le son de I’u ordinaire dans jews, fu eus, il ewt, etc., et dans les mols gayeure, chargeure, et quelques autres peu nombreux et peu employés. On prononce : jus, gajure, etc. EU. — Le marqué de l’accent circonflexe est toujours grave : Jeine, jeiner, ele. CEU, — La voyelle composée ceu a aussi deux valeurs, l'une équivalente & eu simple comme dans boeuf, euf, et Vautre plus prolongée comme pour indiquer le triple mouvement des organes chargés dexhaler ces trois voyelles. EXEMPLE : cceur, @uvre, ele. Dailleurs les mots beuf’, wu’, perdent au_pluriel Yarticulation finale du.f et se prononcent bou, ou, ~ a tout comme coeur, ceuvre, etc. GIL, EUIL, EIL, AIL, OUIL.— Quand I'l précéde 1 ow Nl, i} perd souvent son earaclére de voyelle et n’a dautre objet que de concourir & la composition de la consonne mouillée. ll n’en est pas de méme lorsqu’il est lui-méme précédé d’une autre voyelle, if forme alors un son composé finissant en une sifflante liguide du palais. Exemprn : oil, (reui/. soleil, ail, fenouil, etc., que lon prononce eu-y, (reu-y. solei-y, ai-y, Tenoui-y, ele. — N’étaient les codes regus, il serait préférable de placer ces voyelles parmi les consonnes mouillées. Exereice 10, — L’éléve indiquera en regard de chaque mot si les voyelles composées eu et ceu, sont longues ou 6réves. On soulignera les voyelles composées. Eucalyplus. Affreux. Jeune. Généreuse. Euphonie. OEuf. Okufs. Fieller Tleureuse. Feutrage. Pleurs. Chef-d’ceuvre. Creux. Heure. Veux-tu. Couleuvre. 28 L’ART DE PARLER ET DEB LIRE CORRECTE Douleur. Euphorbe. Feu. Vieux. Pleurésie. Légumi- neuse. Cultivateur. Jeudi. Teuton. Fleuron. Yeuse. Lieutenant. Ill. — VOYELLES NASALES Les voyelles nasales sont au nombre de cing an, en, in, on, un. Elles sont difficiles & exécuter; pour y réussir il faut d’abord former le son voyelle, ensuite chasser l’air de la bouche enarticulant le n. Il fautobserver de nefermer la bouche que lorsque le son est bien terminé, sans cela aprés l’avoir rejeté d’abord vers le palais, le son sortirait par Je nez au lieu de s’échapper par la bouche sa route naturelle. Voici la maniére de procéder : Pour former le son an on ouvre Ia bouche comme pour la lettre a, ensuite on la retire un peu en arriére; pour in, les lévres se retireront davantage; pour on, elles s’arrondiront, et pour un elles s’avanceront. Am, em, im, om, um, sont aussi des voyelles nasales dérivées des premiéres. UM. — Dans quelques motsdérivés du latin, um, se prononce comme om. Minimum factum, se disent : minimome, factome. Ain et aim forment souvent aussi un son nasal identique de in, tels que : essaim, pain, ainsi, etc. EN.— Ce son prend deux nasalités ; la plus ordinaire est celle de an, l’autre est celle de in ou de ein. il prend le son de an: 4° lorsqu’il est suivi d’une consonne, comme enfin, enterrement, différent. Exception ; Sont exceptés les mots : agenda, appen- dice, spencer, Amiens, pensum, ingrédient, qui se prononcent ageinda, appeindice, speincer, etc. 2° Il prend la nasalité de l’a dans les mots suivants : Pen veux, enhardir, hennir, enharmonique, ennoblir,

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