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Cours Magistral DID 233
Cours Magistral DID 233
Introduction
Les étudiants de la Faculté des Sciences de l’Éducation en générale et ceux
du Département de Didactique des Disciplines en particulier sont appelés à rédiger
un rapport de recherche appelé qui sanctionne la fin de leur formation au second
(Mémoire) ou au troisième cycle (Thèse). Ce document présenté lors d’une
soutenance publique constitue le premier pas de l’étudiant dans le monde de la
recherche. Cependant, rédiger et soutenir un travail de recherche ne sont pas des
épreuves faciles. En effet, cette activité demande non seulement un bon
encadrement directorial, mais aussi une démarche méthodologique adaptée à la
thématique développée et au champ disciplinaire choisi. D’où l’objectif de ce cours
qui est de permettre à l’étudiant de se constituer une idée aussi claire et aussi
concrète que possible sur les méthodes et techniques mises en œuvre dans les
domaines des sciences de l’éducation.
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2.2-Exigences d’une recherche scientifique
Une recherche scientifique exige plusieurs logiques à savoir :
-une unité de clarté. Cela suppose que ce qui est soumis à l’étude (problème)
doit être bien identifié et ciblé ;
-la rigueur de la démarche : la méthodologie utilisée doit être conforme aux
normes scientifiques existantes dans le champ de recherche ;
-la logique de la démarche : la rigueur n’étant pas suffisante, il faudrait que
les différentes partie et étapes de la recherche s’articulent les unes aux autres selon
une logique explicite et évidente ;
-la justification de la pertinence des outils techniques, des instruments de
collecte des données recueillies ;
-la justification des analyses et interprétations des résultats issus de l’étude.
3-Niveaux et types d’études scientifiques
3.1-Niveaux de recherche
Il y a trois niveaux essentiels dans la recherche :
3.1.1-Description
La description consiste à déterminer la nature et les caractéristiques des
phénomènes et parfois à établir les associations entre eux. La description peut
constituer l’objectif d’une recherche : par exemple faire ressortir tous les aspects
d’un service, d’un département, d’une agence ou d’une entreprise. La description
peut aussi constituer le premier stade d’une recherche ; dans ce cas elle peut
exposer les résultats d’une observation ou d’une enquête exploratoire.
3.1.2-Classification
La classification consiste à catégoriser, regrouper, mettre en ordre pour
permettre des comparaisons ou des rapprochements. Les faits observés, étudiés,
sont ainsi organisés, structurés, regroupés sous des rubriques, sous des catégories
pour être mieux compris.
3.1.3-Explication / compréhension
Expliquer, c’est répondre à la question « Pourquoi ? ». C’est faire voir comment
un phénomène est né et comment est-ce qu’il est. L’explication consiste à clarifier
les relations entre des phénomènes et à déterminer pourquoi ou dans quelles
conditions telles phénomènes ou tels événements se produisent.
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3.2-Différents types d’études
3.2.1-Etudes exploratoires et explicatives
La recherche exploratoire-explicative consiste à décrire, nommer ou
caractériser un phénomène, une situation ou un événement de sorte qu’il
apparaisse familier. Le chercheur collecte les données en s’appuyant sur des
observations, sur des entretiens ou des questionnaires. Les informations collectées
sur les caractéristiques d’une population particulière, sur l’expérience d’une
personne, sur un groupe ou toute autre entité sociale sont présentées sous forme
de mots, de nombres, de graphiques, d’énoncés descriptifs de relations entre les
variables.
Le chercheur peut utiliser :
a- La recherche documentaire qui valorise les écrits et les compte rendus
conservés qui rendent compte de la vie de la structure. La démarche historique est
basée sur la recherche documentaire.
b- L’entrevue de groupe qui permet d’éveiller des réactions internes à un
groupe et de favoriser le brainstorming. C’est parfaitement adapté lorsque le
thème de recherche n’est pas intime.
c- L’analyse de cas, repose sur des principes développés ailleurs.
Exemple 1: analyse de la pratique de l’EPS par la jeune fille musulmane :
étude menée au lycée de Garoua Djamboutou.
Exemple 2: les déterminants psychologiques de la pratique du football
féminin dans la région du Nord Cameroun : cas de la ville de Maroua.
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3.2.3-Etudes corrélationnelles-explicatives
Le chercheur veut savoir s’il y a une association entre les facteurs et vérifier
si les facteurs agissent ou varient ensemble. La question fondamentale est
d’identifier ce qui se produit lorsqu’une relation particulière existe. Le chercheur
vérifie donc la nature de la relation, les facteurs en relation, la direction de la
relation et les conséquences de la relation. Au cas où les facteurs varient dans la
même direction, on parle d’associations positives. Si les facteurs varient dans des
directions opposées, on parlera d’associations négatives.
Exemple : Effectifs pléthoriques et enseignement selon l’approche par les
compétences dans la ville de Bertoua.
3.2.4-Etudes expérimentales, explicatives et prédictives
Il s’agit ici de vérification d’hypothèses causales. L’étude veut prédire une
relation causale, expliquer et contrôler. Le chercheur agit sur l’une des variables
pour étudier son effet sur l’autre. L’expression de ces relations se fait
traditionnellement sous la forme y=f(x). Les chercheurs sont à la découverte de
phénomènes comportant de la variance. Existe-t-il une différence entre l’état A et
l’état B ? Si oui, c’est qu’il y a de la variance et donc l’existence d’un phénomène.
S’il n’y a pas de variance, il n’y a pas de recherche : il est impossible d’expliquer Y
qui varie si X ne varie pas. La variance est FONDAMENTALE. Les
expérimentations formelles comme informelles sont conçues pour générer la
variance et observer la réaction sur la variable dépendante.
Exemple : effets d’un programme d’activités physiques sur les paramètres
hémodynamiques des personnes hypertendues.
4-Définition et étapes d’une enquête
4.1-Définition
Une enquête est une méthode de collecte de données qui vise à recueillir des
informations spécifiques auprès d’un échantillon de personnes représentatives
d’une population donnée. Les enquêtes sont utilisées pour comprendre les
attitudes, les opinions, les comportements ou les caractéristiques des individus ou
des groupes.
4.2-Étapes d’une enquête
Plusieurs éléments composent une enquête scientifique. Il s’agit :
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Des objectifs de l'enquête : Avant de commencer à concevoir l'enquête, il est
essentiel de définir clairement les objectifs de la recherche. Quelles sont les
questions de recherche que vous souhaitez répondre à l'aide de l'enquête ? Quelles
sont les informations spécifiques que vous souhaitez collecter ? Cette étape
donnera une direction à l'ensemble du processus de conception de l'enquête ;
Du choix de la méthodologie : Il existe différentes approches
méthodologiques pour mener une enquête en sciences sociales. Il peut s'agir d'une
enquête par questionnaire, d'entretiens en face-à-face ou par téléphone,
d'observations directes, de méthodes expérimentales, etc. Le choix dépendra des
objectifs de la recherche, des ressources disponibles, de la population étudiée et des
contraintes logistiques ;
De la population et de l’échantillonnage : Avant de recueillir des données,
il est nécessaire de déterminer quelle population cible doit être étudiée. Si la
population est trop grande, il est souvent plus pratique et économique de
sélectionner un échantillon représentatif de cette population. Différentes
techniques d'échantillonnage peuvent être utilisées, telles que l'échantillonnage
aléatoire simple, l'échantillonnage stratifié, l'échantillonnage en grappes, etc ;
De la création des questions : Les questions du questionnaire doivent être
claires, précises, non ambiguës et compréhensibles pour les répondants. Il existe
différentes types de questions telles que les questions fermées (à choix unique ou
multiple), les questions ouvertes, les questions d'évaluation avec une échelle, etc.
Les questions doivent être adaptées aux objectifs de recherche et aux données
recherchées ;
Du pré-test du questionnaire : Avant de lancer l'enquête sur le terrain, il
est important de tester le questionnaire pour s'assurer de la validité et de la
fiabilité des questions. Cela permet également d'identifier et de résoudre les
problèmes potentiels tels que les questions mal formulées, les problèmes de
compréhension, les questions provoquant des biais, etc. ;
De la collecte des données : La collecte des données peut être réalisée par
différents moyens : en personne, par téléphone, par courrier ou en ligne. Il est
important de prendre en compte les contraintes logistiques, le budget disponible et
les préférences des répondants lors du choix de la méthode de collecte de données ;
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De l’analyse des données : Une fois les données collectées, elles doivent être
analysées de manière rigoureuse pour répondre aux questions de recherche. Des
techniques statistiques appropriées peuvent être utilisées pour les données
quantitatives, tandis que des méthodes d'analyse de contenu peuvent être utilisées
pour les données qualitatives ;
De l’éthique : Lors de la conception de l'enquête, il est essentiel de respecter
les principes éthiques en matière de recherche en sciences sociales. Cela peut
inclure l'obtention du consentement éclairé des participants, la confidentialité des
données et la garantie de la protection de la vie privée.
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CHAPITRE 2 : METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE EN
SCIENCES DE L’EDUCATION
Introduction
Faire de la recherche, c’est produire des connaissances « scientifiques », ce
qui implique de déployer un effort analytique, rigoureux, et systématique ayant
pour fonction d’étudier et tester la validité d’une idée, d’un fait ou d’un ensemble
de faits à l’aide d’outils et de techniques spécifiques.
Dire cela, suppose une vraie maîtrise :
D’activités méthodiques, rigoureuses et vérifiables, et soumises à la
légitimation de la communauté scientifique ;
Des plus importantes théories explicatives propres au champ en question ;
D’un certain nombre d'outils propres à recueillir de façon rigoureuse les
données à étudier ;
D’instruments de vérification et de collecte de données non directement
observables ;
De certains outils de traitement et d’analyses de données aussi bien
qualitatives que quantitatives...
De ce fait, le chercheur est appelé à établir un travail dont l’aboutissement
doit être marquant non seulement par sa rigueur mais aussi par son originalité
afin qu’il soit admis par la communauté scientifique. L’outil dont le chercheur se
sert pour remplir cette condition fondamentale est précisément la méthode comme
le souligne O. Aktouf : « Toute discipline qui se veut autonome doit obligatoirement
se définir un objet (quel est l'objet spécifique qu'elle étudie et dont elle rend compte)
et une méthode (comment elle procède pour étudier cet objet) » (1987 :26).
1-Méthodes de recherche
1.1-Définition
Étymologiquement, elle signifie un chemin, une voie, un cheminement à
suivre pour parvenir à un but, un objectif, une destination. Dans une perspective
didactique, c’est l’ensemble de règles et de pratiques mises en œuvre pour atteindre
des objectifs et pour réaliser une recherche scientifique irréfutable. Selon Maurice
Angers, la méthode est définie comme « l'ensemble des procédures, des démarches
précises adoptées pour en arriver à un résultat » (1996 :21). De même, pour Paul
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Rousselot elle est « le chemin le plus droit et le plus sûr pour arriver à découvrir la
vérité ou à la communiquer lorsqu’elle est découverte ».
Dans un sens plus large, la méthode consiste à « confronter des idées, issues
à la fois de l'expérience et de l'imagination, aux données concrètes, dérivées de
l'observation, en vue de confirmer, de nuancer ou de rejeter ces idées de départ »
(Benoit Gauthier, 2009 :21). Cela veut dire qu’il s’agit d’un ensemble de procédures
adoptées par le chercheur en préparant, structurant et réalisant sa recherche. Il
existe plusieurs types de méthodes qui servent à résoudre un problème déterminé,
nous citons : les méthodes déductive, inductive, analytique, expérimentale,
statistique, …
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cas, observation, entretiens semi-structurés ou non-structurés, etc.). Le mode
qualitatif fournit des données de contenu, et non des données chiffrées.
2.1.3-L’approche mixte
L’approche quantitative et l’approche qualitative ne s’opposent pas mais se
complètent. L’approche mixte est une combinaison des deux précédentes
approches. Elle permet au chercheur de mobiliser aussi bien les avantages du mode
quantitatif que ceux du mode qualitatif. Cette conduite aide à maitriser le
phénomène dans toutes ses dimensions.
2.2-Techniques d’échantillonnage
2.2.1-Techniques non probabilistes ou non aléatoires
Cette méthode d’échantillonnage repose sur un choix délibéré des personnes
ou les éléments pour leur représentativité par rapport à l’objet de recherche. Les
méthodes non aléatoires sont des méthodes où le concept de « chance égale » est
absent. Elles sont souvent utilisées pour des études exploratoires ; pour réduire les
coûts ; quand il est impossible ou non envisageable d’utiliser la méthode aléatoire.
Les différentes techniques d’échantillonnage non probabiliste sont :
L’échantillonnage commodité ;
L’échantillonnage volontaire ;
L’échantillonnage par quotas ;
L’échantillonnage par choix raisonné ;
L’échantillonnage par boule de neige.
2.2.1.1-Échantillonnage accidentel ou de commodité
On l’appelle parfois échantillonnage de commodité, échantillonnage à
l’aveuglette ou accidentel. Dans ce type d’échantillonnage, les enquêtés sont choisis
au fur et à mesure qu'ils se présentent, sans tri. Il a l’avantage d’être simple,
rapide, peu coûteux. Toutefois, il offre moins de garantie en ce sens qu’il n’est pas
représentatif de la population cible.
Exemple : Retenir les 50 premiers élèves que nous rencontrons dans une
structure.
2.2.1.2-Échantillonnage par choix raisonné ou subjectif
Dans ce type d’échantillonnage, on sélectionne les personnes les mieux
documentés sur le sujet de l’étude. Il permet l’étude des phénomènes rares et est
peu représentatif de l’ensemble de la population.
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Exemple : sélectionner le responsable d’une structure pour mettre en exergue
les problèmes rencontrés dans cette structure.
2.2.1.3-Échantillonnage volontaire
Pour cette méthode d’échantillonnage, les enquêtés sont choisis sur une base
volontaire. Elle offre une meilleure représentativité de la population puisque
l’enquêteur a la possibilité de sélectionner parmi les volontaires certains traits de
caractère particuliers qui l’intéressent.
Exemple : mettre des affiches ou même passer un communiqué pour recruter
les enquêtés.
2.2.1.4-Échantillonnage par réseau (boule de neige)
Dans ce type d’échantillonnage, les individus sont choisis à travers des réseaux
sociaux et d’amitiés. Exemple : si nous travaillons sur les enfants de la rue, après
avoir interrogé un enfant, vous pouvez lui demander de vous présenter ses copains
et ainsi de suite.
2.2.1.5-Échantillonnage par quotas
C’est l’une des formes les plus courantes d’échantillonnage non probabiliste. Il
s’effectue jusqu’à ce qu’un nombre précis d’unités (de quotas) pour diverses sous-
populations ait été sélectionné. Puisqu’il n’existe aucune règle qui régirait la façon
dont il faudrait s’y prendre pour remplir ces quotas, l’échantillonnage par quotas
est réellement un moyen de satisfaire aux objectifs en matière de taille
d’échantillon pour certaines sous-populations.
Exemple : pour notre étude la proportion de la population cibles en fonction du
statut matrimoniale est de 60 % des mariés et 40 % des célibataires. Nous allons
prélever un échantillon au fur et à mesure jusqu’à obtenir cette proportion dans
notre échantillon.
2.2.2-Échantillonnages probabilistes
Dans le cas d’un échantillonnage probabiliste, les enquêtés doivent être
sélectionnés au hasard à partir d’une population où chacun des membres a autant
de chances d’être choisi. La procédure de sélection doit être un véritable hasard.
Les principales techniques d’échantillonnages probabilistes sont :
Échantillonnage aléatoire simple ;
Échantillonnage aléatoire stratifié ;
Échantillonnage par grappes ;
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Échantillonnage systématique.
Échantillonnage à plusieurs degrés
2.2.2.1-Echantillonnage aléatoire simple
Il consiste à choisir des individus de telle sorte que chaque membre de la
population a une chance égale de figurer dans l’échantillon. Le tirage se fait de
façon successive et sans remise, un individu déjà choisi ne peut l’être de nouveau.
La méthode n’est applicable que lorsqu’il existe une liste exhaustive de toute la
population.
2.2.2.2-Echantillonnage aléatoire stratifié
La population est divisée en groupe d’éléments appelé Strate de façon à ce que
chaque élément de la population appartienne à une et une seule Strate.
Proportionnellement à son importance dans la population, on calcule combien il
faut d’individus au sein de l’échantillon pour représenter chaque Strate. Par la
suite, on choisit au hasard le nombre nécessaire d’individus dans chacune des
strates (un échantillon aléatoire simple).
Exemple : choisir par échantillonnage stratifié 100 étudiants dans un groupe
de 600, en tenant compte du fait que 50% d’entre eux sont en DID I, 30% en DID
II et 20% en DID III.
2.2.2.3-Echantillonnage par grappes
La population est divisée en groupe d’éléments séparés appelés grappes.
Chaque élément de la population appartient à une et une seule grappe.
L’échantillonnage par grappe fonctionne mieux lorsque chaque grappe fournit une
représentation à plus petite échelle de la population. (Les éléments dans une
grappe sont hétérogènes). L’échantillonnage par grappes nécessite un échantillon
total de taille plus importante que l’échantillon aléatoire simple ou stratifié.
Exemple : dans l’arrondissement de Ngaoundéré 3 nous voulons sélectionner
les établissements scolaires sur lesquels nous voulons travailler. Chaque
établissement représente une grappe à, l’intérieure de laquelle nous aurons : un
staff administratif, les enseignants, les élèves, les parents d’élèves et les cadres
d’appui.
2.2.2.4-Echantillonnage systématique
L’échantillonnage systématique est une méthode qui exige aussi l’existence
d’une liste de la population où chaque individu est numéroté de 1 jusqu’à N. Notons
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n, le nombre d’individus que doit comporter l’échantillon (la taille de l’échantillon).
L’entier voisin de N/n sera noté r et appelé raison de sondage ou pas de sondage.
Le numéro du premier enquêté est obtenu par un tirage aléatoire sans remise. Le
numéro du deuxième enquêté est obtenu en additionnant celui du premier à la
raison. Le numéro du troisième est obtenu en additionnant celui du deuxième à la
raison. Cette procédure se poursuit jusqu’à l’obtention du nombre n d’enquêtés
souhaité.
Exemple : sélectionner un échantillon de taille 357 parmi une population de 5
000 éléments.
2.2.2.5-L’échantillonnage à plusieurs degrés
L’échantillonnage à plusieurs degrés est une combinaison des méthodes
d’échantillonnage aléatoire précédentes, et la méthode choisie peut varier d’un
degré à l’autre. Ce type de sélection est celui qui garantit le plus la représentativité
de l’enquête par rapport au groupe cible et la validité des résultats, c’est également
une des méthodes les plus complexes. Par exemple, on procède d’abord à un
échantillonnage en grappes pour sélectionner de façon aléatoire les villages qui
seront retenus dans l’enquête (1er degré). Puis, parmi les villages retenus, on
sélectionne les ménages qui seront retenus dans l’enquête (2e degré). On peut pour
cela utiliser par exemple un échantillonnage systématique, au cours duquel les
ménages sont choisis à intervalles réguliers et calculés.
2.3-La taille de l’échantillon
Avant de commencer l’enquête, il faut également définir la « taille souhaitée
de l’échantillon », c’est-à-dire le nombre de répondants minimum à interroger afin
de pouvoir généraliser les résultats obtenus. Il existe différentes façons de calculer
ce nombre, en suivant les manuels de calculs statistiques, les protocoles
d’échantillonnage ou en ayant recours à un logiciel d’échantillonnage. Quel que soit
le processus choisi, la taille de l’échantillon dépend toujours des objectifs de
l’enquête et du degré de précision et de représentativité recherché. Elle dépend
également des contraintes budgétaires et logistiques de l’enquête. C’est parfois le
groupe cible choisi et/ou le contexte très particulier qui vont déterminer à la fois la
taille de l’échantillon et la méthode d’échantillonnage.
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TABLE DE KREJCIE ET MORGAN POUR DETERMINER L’ECHANTILLON
N S N S N S
10 10 220 140 1,200 291
15 14 230 144 1,300 297
20 19 240 148 1,400 302
25 24 250 152 1,500 306
30 28 260 155 1,600 310
35 32 270 159 1,700 313
40 36 280 162 1,800 317
45 40 290 165 1,900 320
50 44 300 169 2,000 322
55 48 320 175 2,200 327
60 52 340 181 2,400 331
65 56 360 186 2,600 335
70 59 380 191 2,800 338
75 63 400 196 3,000 341
80 66 420 201 3,500 346
85 70 440 205 4,000 351
90 73 460 210 4,500 354
95 76 480 214 5,000 357
100 80 500 217 6,000 361
110 86 550 226 7,000 364
120 92 600 234 8,000 367
130 97 650 242 9,000 368
140 103 700 248 10,000 370
150 108 750 254 15,000 375
160 113 800 260 20,000 377
170 118 850 265 30,000 379
180 123 900 269 40,000 380
190 127 950 274 50,000 381
200 132 1,000 278 75,000 382
210 136 1,100 285 100,0000 384
Determining the size of a random sample (s) for a given population size (N)
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3-Techniques de collecte des données
Elle désigne un outil, un moyen, un instrument utilisé pour atteindre un
résultat partiel, à un stade précis de la recherche. Le chercheur recourt à ce moyen
pour couvrir des étapes d’opérations limitées, pour déployer une méthode de façon
à la rendre plus efficace dans sa recherche. Les techniques sont donc des outils
momentanés, coordonnés au moyen desquels on met en œuvre une méthode :
sondage, interview, questionnaire, observation,
Une fois qu’on a déterminé ce que l’on veut recueillir comme informations, il
est nécessaire d’élaborer une stratégie de recueil d’informations, stratégie qui elle-
même va faire appel à des méthodes de recueil d’informations. Les méthodes
principales sont au nombre de 4 :
La pratique d’interviews ;
L’observation ;
Le recours à des questionnaires ;
L’étude de documents.
3.1-La pratique de l’interview
L’entretien est une « méthode de recueil d’informations qui consiste en des
entretiens oraux, individuels ou de groupes, avec plusieurs personnes
sélectionnées soigneusement, afin d’obtenir des informations sur des faits ou des
représentations, dont on analyse le degré de pertinence, de validité et de fiabilité
déterminé en regard des objectifs du recueil d’informations. ». Les questions
peuvent être ouvertes, semi-ouvertes ou fermées.
Selon les cas, une interview peut être libre, semi-dirigée ou dirigée :
Elle sera dite libre lorsque l’interviewer s’abstient de poser des questions
visant à réorienter l’entretien ;
Elle sera dite dirigée lorsque le discours de la personne interviewée constitue
exclusivement la réponse à des questions préparées à l’avance et planifiées dans un
ordre précis ;
Elle sera dite semi-dirigée lorsque l’interviewer prévoit quelques questions
à poser en guise de point de repère.
3.2-L’observation
Pour De Ketele (1980, p.27), « observer est un processus incluant l’attention
volontaire et l’intelligence, orienté par un objectif terminal ou organisateur et
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dirigé sur un objet pour en recueillir des informations ». Elle permet de recueillir
des informations sur les comportements non-verbaux des sujets.
Il existe différentes procédures d’observation :
L’observation systématique à travers une grille d’observation standardisée
utilisée de manière systématique. Le degré de réactivité des participants est
important et il n’y a pas d’implication personnelle de l’observateur ;
L’observation participante matérialisée par une implication active de
l’observateur, un degré de participation variable des participants et la présence
d’une grille d’observation ;
L’observation livre caractérisée par une absence de grille d’observation.
3.3-Le questionnaire
C’est un instrument de collecte d’information qui permet de recueillir des
informations utiles au chercheur et qui ne sont connues que des seuls participants
ou enquêtés. Le bon usage d’un questionnaire dépend de la :
Pertinence des objectifs de la recherche ;
Qualité des hypothèses préalables ;
Validité des questions posées ;
Fidélité du codage et du recueil des réponses des sujets.
Dans l’élaboration d’un questionnaire, il faudra être attentif :
Au format des questions (questions ouvertes, questions semi-ouvertes,
questions fermées, question à choix multiples ou uniques, items à ranger, échelles
d’attitudes) ;
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À la formulation des items (éviter le vocabulaire complexe, questions
ambiguës, questions tendancieuses, questions trop longues, questions sans lien
avec les objectifs) ;
À l’organisation générale du questionnaire (insister sur l’ordre des questions
(général vers particulier, regrouper selon le thème, même format, influence des
questions les unes sur les autres), son aspect, le prétest, la lettre
d’accompagnement (présenter, remercier, confidentialité, modalités).
3.4-L’étude de documents
Le document représente toutes traces, déjà existante, de l’activité humaine,
qu’elle soit sonore, visuelle ou informatique. L’étude de documents peut recouvrir
diverses formes qui dépendront de plusieurs éléments. Il s’agit de :
La nature des documents à analyser ;
La quantité des documents à analyser ;
Du but et de l’objet de l’investigation.
Chaque document est ensuite exploité par l’analyse de contenu, utilisée pour
discerner de façon logique les caractéristiques répondant à l’étude.
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CHAPITRE 3 : ETAPES D’UNE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Introduction
La recherche scientifique ne se réalise qu’en respectant trois étapes ou
phases successives essentielles. La méthode de recherche emprunte généralement
un cheminement ordonné qui part de l’observation à la discussion des conclusions
scientifiques en passant respectivement par un problème de recherche, une
question de recherche, une hypothèse, un objectif de recherche, une méthodologie,
des résultats et une discussion. Ce processus peut être regroupé en trois grandes
phases à savoir la phase de conception, la phase méthodologique et la phase de
traitement des données. Ces phases sont précédées d’un certain nombre d’activités
qui sont tout aussi importantes. Il s’agit des activités liées aux choix d’un sujet et
d’un directeur de recherche.
-des lectures antérieures : il peut s’agir des sujets trouvés dans des
documents, des journaux, des monographies, des mémoires ou des thèses. Ce sont
des sujets déjà traités mais dont certains aspects n’ont pas fait l’objet d’une étude ;
18
-des faits et phénomènes que le chercheur observe autour de lui et qui
peuvent faire l’objet d’une recherche.
19
2.1-Formulation d’un problème de recherche
Question de recherche
Objectifs de la recherche
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Ils sont composés de l’objectif général et des objectifs spécifiques ou
opérationnels, ici l’étudiant se demande ce qu’il doit faire ? Comment est-ce qu’il
doit le faire ? Est-ce une analyse ? Est-ce une étude comparative ?
Sujet 3 : Pratique des sports de combat (VI) et survenue des blessures (VD)
lors des Jeux Universitaires.
Faire la recension des écrits, c’est faire le bilan critique de ce qui a été
produit dans le domaine de recherche concerné. Sa bonne organisation est basée
22
sur les mots clés de la thématique de recherche, ce qui évite d’avoir des parties
hors sujet. Faire un rappel bien illustré (figures, photos, tableaux) sur les résultats,
les discussions et les conclusions contradictoires des travaux antérieurs sur chaque
mot clé en relation avec la thématique de recherche A la fin, on relève les limites
ou les aspects non traités des études antérieures pour justifier la raison d’être,
l’objet de l’étude ou de l’investigation qu’on a menée et énoncer l’hypothèse de
travail.
-recueillir des textes qui donnent des approches diversifiées du problème que
l’on veut étudier ;
La grille de lecture est une construction qui permet de dégager d’une part
les thèmes majeurs identifiés chez les auteurs et d’autres parts elle permet de
23
relier ces thèmes aux différentes dimensions de la question de recherche et à son
contenu global.
Il faut faire aussi à la fin une grande conclusion sur la valeur des auteurs
qui ont servi à faire notre revue de littérature. On fait une conclusion partielle de
chaque auteur (sur a valeur scientifique et notre point de vue). Autour de chaque
thème, on fait graviter les auteurs dont les ouvrages se rapprochent peu ou prou
du contenu du thème considéré. L’exposé d’un auteur doit être synthétique et se
terminer par une brève évaluation de l’apport scientifique de son travail par
rapport à la question de recherche qu’on s’est donné au départ. Une fois épuisé,
l’exposé scientifique doit faire place à une deuxième démarche :
Selon Mayer et Ouellet (1991) cité par Nkoum (2005), la population est
l’ensemble de tous les individus possédant des caractéristiques précises ayant une
relation avec les objectifs de l’enquête. Pour Rongere (1979), elle revoie à
l’ensemble des individus qui peuvent entrer dans le champ de l’enquête et parmi
lesquels sera choisi l’échantillon. Le chercheur caractérise la population en
établissant les critères de sélection pour l’étude, en précisant l’échantillon et en en
déterminant la taille. La population cible réfère à la population que le chercheur
désire étudier et à partir de laquelle il voudra faire des généralisations. La
population accessible est la portion de la population cible qui est à la portée du
chercheur. Elle peut être limitée à une région, une ville, une entreprise, une
agence, un département, etc.
Pour BAYA (2009) cité par Motho (2011) un échantillon est un nombre
restreint d’élément que l’on relève d’une population et dont l’observation permet
de tirer des conclusions applicables à toutes la population. C’est donc un ensemble
représentatif d’individus, prélevé dans une population d’étude et dont les données
peuvent être généralisées sur toute la population en question.
25
3.2-Choisir et décrire les méthodes et les instruments de collecte des
données
L’analyse des données est fonction du type d’étude et de son but, selon qu’il
s’agit d’explorer ou de décrire des phénomènes et de comprendre ou de vérifier des
relations entre des variables. Les statistiques permettent de faire des analyses
quantitatives. L’analyse qualitative réunit et résume, sous forme narrative, les
données non numériques. Elle peut par exemple faire des catégorisations.
L’analyse des données permet de produire des résultats qui sont interprétés et
discutés par le chercheur.
4.2-Interpréter/ discuter les résultats
Les données étant analysées et présentées à l’aide de textes narratifs, de
tableaux, de graphiques, de figures et autres, le chercheur les explique dans le
contexte de l’étude et à la lumière des travaux antérieurs. En partant des résultats
qu’il discute en vérifiant leur authenticité, en revenant sur les hypothèses, en
convoquant justement les théories et les auteurs qui ont abordé la question étudiée,
il pourra faire des inférences, tirer des conclusions ou élaborer une théorie et faires
des recommandations.
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