You are on page 1of 115

Psychopathologie

Objectifs du cours :
Cette AA vise à familiariser l'étudiant avec la terminologie
psychopathologique afin de favoriser
l'échange et le travail en concertation avec d'autres
professionnels.
Elle sensibilise l'étudiant aux signes cliniques des différentes
pathologies mentales, à y être attentif dans la relation
aux patients et à favoriser l'orientation de patient présentant
des comportements particuliers de façon récurrente vers un
professionnel compétent.
Questions-types à l’examen
- Distinguer une situation inquiétante d’une situation peu inquiétante sur le
plan de la santé mentale
- Expliquer en termes adaptés une pathologie ou un trouble
- Dans une étude de cas,
°pointer les comportements singuliers,
° les nommer (terminologie psychopathologie)
° définir le signe clinique,
° poser une hypothèse diagnostique
- Répondre à des questions de Vrai ou faux à justifier
Définitions.

La psychopathologie comporte deux versants :

• La description de troubles psychiques pathologiques


• La mise en évidence des origines supposées de ces
troubles.
Outils de référence

DSM V (Manuel diagnostique et statistique des troubles


mentaux
(en anglais Diagnostic and Statistical Manual of Mental
Disorders)
de l'Association Américaine de Psychiatrie
• CIM 11 : Classification Internationale des maladies

CIM-11 pour les statistiques de mortalité et de


morbidité (who.int)
Pour chaque situation proposée ci-dessous, mentionnez
si la situation vous semble pathologique ou normale.

Mettez ensuite en évidence les critères sur lesquels vous


vous basez.
1. Alphonse, jeune homme âgé de 25 ans, venant de terminer ses études et
à la recherche d’un emploi dans le domaine économique adopte depuis
quelques jours un comportement particulier. Il s’assied, prend un air
inspiré, demande qu’on ne le dérange pas et se met à écrire. La lettre qu’il
écrit est peu compréhensible, les phrases sont complexes, les propos peu
cohérents. Il explique qu’il faut l’engager car mentionne-t-il “c’est pour le
bien de l’humanité, il est quelqu’un d’exceptionnel ayant des dons et la
société qui l’engagera sera récompensée par les astres sacrés”. Il parle à
voix haute, comme s’il s’adressait à quelqu’un alors qu’il est seul dans la
pièce, se lève, serre des mains imaginaires. Il rit sans que l’on sache
pourquoi, affiche ensuite un visage crispé sans raison apparente.
Il reste de longues heures seul dans son bureau, répond peu aux questions
qu’on lui pose, reproduit fréquemment les gestes que la personne en face
de lui fait.
Ses parents lui suggèrent de venir avec eux chez un médecin car son
comportement les interpelle. Il ne comprend pas pourquoi et leur
explique qu’ils doivent dépasser la lecture première de la vie et faire
confiance aux astres sacrés.
2. Antoine, 15 ans, voit la vie en vert. Depuis quelques semaines,
il ne veut porter que des vêtements verts et demande à ses
parents la permission d’acheter des pastilles de couleur afin de
teindre ses vêtements. Antoine est beaucoup plus positif qu’il y a
quelques mois. Il passe plus de temps dans le salon avec ses
frères et ses parents, participe plus aux activités. Ses résultats
scolaires sont eux aussi en amélioration.
3. Marguerite, 14 ans, est souvent victime de crises particulières depuis
trois mois. Elle se sent bizarre, a des difficultés pour respirer, des
vertiges, le cœur qui bat la chamade. Cela dure un petit quart d’heure
et ensuite tout rentre dans l’ordre. Les examens médicaux sont
rassurants, il n’y a rien d’anormal ni au niveau cardiaque ni au niveau
respiratoire. Marguerite dit ne pas se sentir rassurée. Elle craint de
faire une nouvelle crise et évite les lieux où les crises ont déjà eu lieu.
Elle voudrait que vous preniez rendez-vous pour elle chez le médecin.
4. Anaïs a mis au monde un petit garçon il y a une semaine.
Il va tout à fait bien, boit bien, dort déjà de longues
périodes. Anaïs s’en occupe beaucoup. Elle vous déclare se
sentir un peu inquiète. Elle se demande si elle s’occupe bien
de son bébé, si elle doit l’allaiter plus souvent, le réveiller
quand il dort plus de quatre heures pour le nourrir, si elle le
stimule assez, si elle le porte correctement… Elle mentionne
aussi qu’elle se sent parfois un peu perdue avec toutes ces
questions.
5. Amandine, 16 ans assiste à tous les cours et prend des notes
soignées et bien complètes. Elle étudie régulièrement pour ne pas
être dépassée par la matière. Elle a de nombreux amis, pratique la
danse, se rend aux scouts tous les weekends. Elle dort
habituellement bien sauf en période d’examens ou elle vous dit se
sentir un peu « stressée ».
6. Vous recevez un courrier de votre voisin qui vous demande
d’arrêter votre cinéma. Il le sait, on lui dit fréquemment, vous
voulez l’empoisonner. D’ailleurs, votre regard parle pour vous quand
vous lui dites bonjour, il sent cette envie de l’empoisonner. Si vous
croyez qu’il n’a pas vu votre manège : mine de rien vous avez planté
un arbre dans votre jardin, si cela ce n’est pas une preuve !
Vous vous rendez compte qu’il ne va plus travailler et qu’il passe un
temps énorme à vous observer derrière ses fenêtres.
Distinction du normal et du
pathologique

Norme statistique

Adaptation sociale,
familiale, Malaise subjectif
professionnelle/scolaire
Distinction du normal et du
pathologique

A. La norme statistique
• La plupart des comportements
humains peuvent se représenter
sous forme de la courbe normale.
• Il existe un comportement
central, présenté par la majorité
des sujets d’une culture.
• Plus on s’éloigne de ce
comportement central, moins on
est « dans la norme »
On peut s’éloigner de la norme de
deux façons différentes
• Le comportement tout en étant habituel est soit beaucoup plus
fréquent soit beaucoup moins fréquent que chez les autres
personnes de la population.

• Le comportement est singulier, particulier. Peu de personnes


dans la culture du sujet ont-elles ce comportement ?

Il est à noter que les normes varient d’une culture à l’autre.


B. Adaptation sociale, professionnelle et /ou scolaire

Les comportements de la personne altèrent-ils son vécu


social, professionnel ou scolaire habituel?

Observe-t-on des modifications importantes au niveau


social, professionnel/scolaire, familial ?
C. Le malaise subjectif

La personne éprouve-t-elle un malaise relatif aux


comportements qui sont les siens ? Mentionne-t-elle
qu’elle se sent mal ? Demande-t-elle de l’aide ?
1. Spectre de la
schizophrénie
et autres
troubles
psychotiques
une altération profonde de
la conscience du sujet
(trouble grave de l’identité)
Le
terme psychose désigne une altération profonde de
des états
psychiques caractérisés son rapport à la réalité.
par

la présence de délire et
d’hallucinations est aussi
courante.
Il s'agit d'une
perception sans
objet. L’individu
Hallucination
donne du sens à
un stimulus qui
n’existe pas.
Visuelle

Psychique Auditive

Hallucination

Kinesthésique Olfactive

Gustative
Les hallucinations peuvent être sensorielles :
• visuelles : visions, apparition de lueur, de taches
colorées, de personnes et de scènes animées.
• auditives : perceptions de bruits, de bourdonnements,
de voix (qui commentent ses actes, qui commandent
ses actions….)
• kinesthésiques ou tactiles : sensations localisées de
courant électrique, de douleur éclair, d’agissements
sur le corps…
• olfactives : à tonalité désagréable, nauséabonde,
odeur de gaz, de feu….
• gustatives : aliments empoisonnés….
• Elles peuvent être psychiques : le sujet à l’impression
que sa pensée est entravée, bloquée. Il y a quelqu’un
qui l’empêche de penser, qui lit dans ses pensées, qui
joue sur sa pensée et l’oriente….
est une production pathologique de la
vie mentale qui substitue ou juxtapose
une réalité subjective à la réalité
commune.

Le délire est une perturbation du sens


Délire des réalités.

Le sujet a perdu la capacité à


différencier ce qui relève de la
réalité extérieure et ce qui relève de la
production de son esprit (rêve,
fantasme, hallucination…).
Il s’agit d’une croyance erronée fondée sur une
déduction incorrecte concernant la réalité
extérieure, fermement soutenue en dépit de
l'opinion très généralement partagée et de tout ce
qui constitue une preuve incontestable et
évidente du contraire.

Il ne s'agit pas d'une croyance habituellement


Délire acceptée par les autres membres du groupe ou du
sous-groupe culturel du sujet.

Le sujet croit à son idée qu’il ne peut remettre en


question.
Le délire peut être centré sur un même
thème ou présenter des thèmes
multiples (délire polymorphe)
Les thèmes délirants sont variés :
- délire de persécution le sujet croit qu’on veut lui nuire
: il se croit poursuivi, harcelé, espionné ….. Le
persécuteur peut être une sensation floue ou un
persécuteur clairement identifié.
- délire de référence : la personne croit alors que
certains gestes, commentaires, chants… s’adressent à
elle de façon spécifique.
- délires mystiques consistent à se sentir investi d’une
mission divine, se prendre
pour le sauveur du monde…
- sentiments de déréalisation, dévitalisation, de
transformation du corps, de dépossession de soi. La
dépersonnalisation, l’existence d’un vécu corporel épars,
l’impression d’un changement de forme, de volume des
segments du corps expliquent des vérifications par la vue,
le toucher, la demande de réassurance à un tiers.
- délire mégalomaniaque : tendance à la
surévaluation de soi : idées de richesse, de
puissance, de notoriété.
Ces idées délirantes se répercutent sur
- les comportements du sujet qui sont alors bizarres,
incompréhensibles puisqu’ils ne sont plus en lien avec la
réalité extérieure.
- le discours de la personne : convictions ou jugements
dogmatiques, formulations idéo-verbales, propos
délirants
1.1 Troubles
psychotiques
brefs
- Apparition brutale de symptômes
- Résolution plus ou moins rapide avec retour à
l’organisation psychique antérieure présumée non
psychotique (minimum un jour, maximum un mois)
- Provoque un bouleversement profond mais transitoire du
fonctionnement psychique et des relations du sujet avec le
monde extérieur ainsi qu’une angoisse considérable.
- Des comportements insolites, des perturbations du
sommeil, une inquiétude diffuse possibles dans les
jours qui précèdent ont pu apparaître (= prodromes).
Ces changements de comportements subtils ne
prendront leur signification que par la suite.
Selon le DSM 5
Selon la CIM 11
Signes cliniques

- une dépersonnalisation : la personne vit dans une


atmosphère d’étrangeté ; la dépersonnalisation affecte
autant le corps que l’esprit.
L’enveloppe corporelle n’est plus bien contenante,
l’individu peut présenter une angoisse de
morcellement, avoir des doutes sur ses propres
limites corporelles….
- une altération de la réalité : la vision du monde du
sujet est bouleversée bien que le réel ne cesse pas
totalement d’exister, les règles qui gouvernent les
événements ne sont plus permanentes, la perception
de l’espace et du temps est modifiée.
- les hallucinations. Elles peuvent être psychiques (les
idées, les actes, les intentions sont devancés, imposés,
commentés), psychosensorielles (visuelles, verbales,
tactiles ou parfois olfactives).

- les idées délirantes sont de grande intensité.


Thèmes variables : persécution, exaltation
notamment.
- comportement désorganisé : agitation désorganisée,
difficulté d’avoir un comportement dirigé vers un
but, difficulté pour réaliser des activités
quotidiennes.
- comportement anormal ou catatonique. Un
comportement catatonique est un comportement qui
inclut une réactivité moindre à l’environnement. Il
peut aussi inclure une activité motrice sans but et
excessive sans cause évidente
- discours désorganisé, passant du coq à l’âne.
- sur le plan de l’humeur, l’exaltation affective est
fréquente et le passage d’un état affectif
à un autre est souvent très rapide.
- la conscience vigile n’est pas réellement altérée,
tout au plus observe-t-on une certaine obnubilation
associée à une distractibilité extrême, une dispersion
de l’attention sans cesse sollicitée par les troubles de
la lecture du monde extérieur
Causalité multifactorielle.

Facteurs génétiques

Facteurs affectifs
Causes
Facteurs de vie

Facteurs environnementaux

Facteurs biologiques
Catégories du troubles psychotiques bref

• avec facteur(s) de stress marqué(s) , on parle alors de


psychose réactionnelle brève :si les symptômes
surviennent peu de temps après — et apparemment
en réaction à —des événements qui, isolément ou
réunis, produiraient un stress marqué chez la plupart
des sujets dans des circonstances similaires et dans la
même culture
• sans facteurs(s) de stress marqué(s) : si les
symptômes psychotiques ne surviennent pas peu de
temps après — ou ne sont pas apparemment
réactionnels à —des événements qui, isolément ou
réunis, produiraient un stress marqué chez la plupart
des sujets dans des circonstances similaires et dans la
même culture
Après accouchement

• avec début lors du post-partum : si les symptômes surviennent


dans les 4 semaines du post-partum. On parle alors de psychose
puerpérale ou trouble psychotique bref du post- partum.
Les signes cliniques et idées délirantes sont teintés du contexte
d’éclosion : les thèmes délirants et les hallucinations tournent
autour de la grossesse, de l’accouchement, de l’enfant.
- Etat de confusion mentale d’intensité variable.
- Idées délirantes concernant l’accouchement ou l’enfant.
- Humeur est gravement perturbée, souvent dans le sens de
la mélancolie avec de possibles passages à l’acte.
- Attitude concernant l’enfant est particulière :
indifférence, rejet, contact mécanique…

Evolution

• Le trouble psychotique bref évolue vers une


résolution complète généralement dans les quelques
jours, voire quelques semaines, et dure toujours
moins d’un mois.
• Dans de nombreux cas, elle reste un épisode unique
de la vie du sujet. Le risque de passage à une
pathologie psychotique chronique n’est cependant
pas à exclure.
1.2 Troubles
psychotiques induits
par une affection
médicale générale
Les signes essentiels :
hallucinations ou idées délirantes prononcées qui sont
considérées comme dues aux effets physiologiques
directs d'une affection médicale générale
On ne considère pas qu’il s’agit de trouble
psychotique dû à une affection médicale générale si le
sujet garde une bonne appréhension de la réalité, en
dépit des hallucinations et reconnaît que ses
expériences perceptives résultent de l'affection
médicale générale.
Etiologie

Diverses affections médicales générales peuvent causer


des symptômes psychotiques :
• des affections neurologiques (sclérose en plaques,
épilepsie, lésion ou altération du nerf optique ou du
nerf auditif, surdité, infections du système nerveux
central…),
• des affections endocriniennes (hyper et
hypothyroïdie…),
• des affections métaboliques (hypoglycémie…),
déséquilibres hydriques ou électrolytiques, maladies
hépatiques ou rénales,
• affections auto- immunes avec atteinte du système
nerveux central (p. ex., lupus érythémateux
disséminé).
Evolution

Les symptômes disparaissent souvent suite au


traitement de l'affection médicale générale sous-
jacente, mais cela n'est pas toujours le cas, et des
symptômes psychotiques peuvent persister pendant
longtemps après l'événement médical qui les a causés
Ex: trouble psychotique secondaire à une lésion
cérébrale localisée..
1.3 Troubles
psychotiques induits
par une substance
Signes essentiels : hallucinations ou idées délirantes
prononcées qui sont jugées être dues aux effets
physiologiques directs d'une substance
- lors de l’intoxication (alcool, amphétamines,
cannabis, cocaïne, hallucinogène, solvants volatils,
opiacés, sédatifs, hypnotiques ou anxiolytiques,
certains médicaments…)
- lors du sevrage (alcool, sédatifs, hypnotiques et
anxiolytiques…).
• Pas de diagnostic si la personne a conscience que ses
troubles sont générés par la substance.
• Ces troubles surviennent exclusivement en
association à des états d'intoxication ou de sevrage,
mais ils peuvent persister pendant des semaines, aussi
longtemps que la substance continue à être utilisée.
Ils peuvent, dans certains cas, mettre du temps à
disparaître après le retrait de la substance
responsable.
• Par ailleurs, comme le syndrome de sevrage à
certaines substances peut être relativement différé,
l'installation des symptômes psychotiques peut
survenir jusqu'à 4 semaines après l'interruption de
l'utilisation de la substance.
1.4
Schizophrénie
Pathologie marquée par la dissociation « schizo »
signifie « couper »,
« phren » la pensée, l’esprit).
• La schizophrénie touche entre 0.2 et 1 % de la
population selon les pays. Elle touche à parts égales
les hommes et les femmes. Il s’agit d’une pathologie
touchant prioritairement les jeunes adultes puisque
50 à 75 % des cas surviennent entre 15 et 35 ans.
• Le risque de développer cette pathologie est plus
élevé pour des personnes apparentées à une personne
schizophrène
Modes d’entrée

L’entrée en schizophrénie peut prendre différentes


formes :
• le début peut être brutal, aigu, la personne entre
rapidement dans un fonctionnement psychotique. Ce
début brutal peut survenir sans trouble préalable. Il
se peut également que la personne ait présenté par le
passé un ou plusieurs épisodes de troubles
psychotiques brefs.
• le début progressif se marque se manifestant par le
développement lent et graduel de signes et de
symptômes variés (ex : retrait social, perte de l'intérêt
pour l'école ou le travail, détérioration de l'hygiène et
de la présentation, comportements inhabituels, accès
de colère), avec une tendance générale à la
persistance et à l’aggravation.
• le début peut prendre la forme d’une autre maladie
Selon le DSM 5
• Des signes permanents de la perturbation persistent pendant
au moins 6 mois. Cette période de 6 mois doit comprendre au
moins 1 mois de symptômes (ou moins quand ils répondent
favorablement au traitement) qui répondent au critère A (c.-à-
d. symptômes de la phase active),
Selon la CIM 11
De façon détaillée

• Caractérisée par la présence d'un ensemble de signes


et de symptômes positifs et négatifs
pendant une partie significative du temps pendant
une période minimum d’un mois (ou pendant une
période plus courte en cas de réponse favorable au
traitement), certains signes persistant pendant au
moins 6 mois
Signes cliniques

Cette constellation de symptômes est présente sur la


durée (au minimum un mois) et associée à une
altération significative du fonctionnement social et
des activités.
Symptômes positifs

Excès ou distorsions des fonctions normales, ajoutent


des cpts ou attitudes au fcnmt habituel du sujet
• Les idées délirantes : croyances erronées qui
impliquent généralement une interprétation des
perceptions et des expériences.
• Difficultés à distinguer ce qui relève de la réalité
extérieure et ce qui relève de la production de son
esprit.
Les thèmes délirants sont variés :
- Persécution (le sujet se croit poursuivi, harcelé,
espionné ….).
- de référence : a personne croit alors que
certains gestes, commentaires, chants… s’adressent à
elle de façon spécifique.
- délires mystiques consistent à se sentir investi d’une
mission divine, se prendre
pour le sauveur du monde…
- sentiments de déréalisation, dévitalisation, de
transformation du corps, de dépossession de soi. La
dépersonnalisation, l’existence d’un vécu corporel épars,
l’impression d’un changement de forme, de volume des
segments du corps expliquent des vérifications par la vue,
le toucher, la demande de réassurance à un tiers.
Ces idées délirantes se répercutent sur les
comportements du sujet qui sont alors bizarres,
incompréhensibles puisqu’ils ne sont plus en lien
avec la réalité extérieure. Cette même bizarrerie
apparaît également dans le discours de la personne.
• Les hallucinations : la personne perçoit des
stimulations sans objet extérieur pendant la phase de
conscience vigile (pas à l’endormissement ou au
réveil).
• Les hallucinations auditives sont les plus
courantes : voix à tonalité péjorative ou menaçante,
malveillante, énonçant des remarques, donnant des
ordres….
• Les hallucinations tactiles sont aussi fréquentes :
sensations de décharges électriques, de mouvements
imposés
La personne répond à ces hallucinations et réagir de
façon incompréhensible pour son entourage.
• La désorganisation du discours : discours bizarre,
peu compréhensible.
Il peut être désorganisé de diverses manières :
-la personne peut présenter un relâchement des
associations : elle passe rapidement d’un thème à
l'autre , du « coq-à-l'âne»
- les réponses peuvent être reliées de manière indirecte
aux questions ou ne pas y être reliées du tout
- le discours peut être si sévèrement désorganisé qu'il
est pratiquement incompréhensible et ressemble à
une aphasie
-la construction du discours est particulière : inventer
ses propres mots, ses propres structures de
phrases…..
L’altération du comportement : le comportement du
sujet à tendance à se désorganiser et à contraster de
façon marquée avec le comportement préexistant. Ce
changement comportemental donne aux proches
l’impression de ne plus reconnaître le sujet qui agit de
façon très différente de ses habitudes.
Cette altération peut se manifester de diverses
manières :
- niaiserie puérile
- agitation imprévisible et sans raison apparente
- difficulté à mettre en place un comportement dirigé
vers un but conduisant à des difficultés à réaliser les
activités de la vie quotidienne (préparation du repas,
…)
- comportement vestimentaire particulier : apparaître
nettement débraillée, s'habiller de façon spéciale (p.
ex., porter plusieurs manteaux, une écharpe et des
gants par une journée chaude)
- comportement sexuel nettement inapproprié (p. ex.,
masturbation en public)
- échomimie
- échopraxie
- maniérisme d’expression
- adoption de postures inappropriées, bizarres
- agressivité envers soi ou les autres
• L’altération de l’expression émotionnelle : affects
inadaptés, réactions affectives imprévisibles,
paradoxales, inadéquates.
Symptômes négatifs

• Perte ou diminution des capacités habituelles


dela personne
• La réduction de l’expression émotionnelle
(émoussement affectif) : diminution ou une perte
de la capacité à ressentir ou exprimer des émotions.
Marqué par le visage du sujet apparaissant immobile et
impassible, avec peu de contacts oculaires et une
réduction du langage corporel. La personne semble
détachée, en retrait affectif pouvant conférer à une
indifférence affective.
• La personne peut sourire et être chaleureuse
occasionnellement, cependant, sa gamme d'expressions
émotionnelles est nettement diminuée la plupart du
temps.
- l’avolition ou aboulie : incapacité à initier et persister
dans des activités dirigées vers
un but.
Lorsqu’elle est suffisamment grave pour être
considérée comme pathologique, l'avolition est
omniprésente et empêche la personne de remplir
plusieurs différents types d'activités (par exemple, le
travail, les activités intellectuelles, les soins
personnels).
A ces signes cliniques, il est courant d’ajouter :

• L’alogie ou pauvreté du discours : la diminution des


pensées se reflète dans une diminution de la fluence
et de la productivité du discours.
Les réponses sont brèves, laconiques, vides.
• Les troubles de l’attention et de la concentration
• Les troubles de l’abstraction, du jugement : le
sujet éprouve des difficultés pour manier
efficacement les données abstraites, pour raisonner
efficacement. Son efficience intellectuelle habituelle
est entravée, il éprouve des difficultés ou est
incapable d’utiliser adéquatement les connaissances
acquises.
• L’anhédonie : il s’agit de la perte ou de la difficulté à
éprouver du plaisir. La personne est indifférente par
rapport à des activités normalement considérées
comme procurant du plaisir.
• L’asociabilité : la personne présente un manque
d’intérêt pour les interactions sociales.
Dissociation

• Esprit disloqué
• Vie psychique semblant fonctionner sur des registres
contradictoires
• Absence d’harmonie
La dissociation est constituée de quatre caractéristiques :
- Ambivalence : la contradiction infiltre tous les sentiments et
actes du sujet.
- La bizarrerie : elle résulte des conduites, des expressions
fantasmatiques.
-L’impénétrabilité : l’incohérence des propos et des
conduites les rend incompréhensibles.
- Le détachement : lié au repli sur soi et à l’indifférence
apparente
Evoution
Evolution

• Episode unique
Dans environ 20 % des cas, UNE SEULE
décompensation au cours de sa vie, récupère
complètement après l’épisode pathologique et ne
rechute jamais.
• Il se peut que l’épisode unique soit suivi par une
récupération partielle : la personne n’est plus en
pathologie mais il subsiste un ou plusieurs
symptôme(s) résiduel(s).
- Pathologie épisodique.
L’évolution se caractérise par une alternance entre
épisodes pathologiques et périodes de rémission.
Au cours des périodes de rémission, le sujet peut ne
présenter aucun symptôme résiduel significatif, il se
peut cependant qu’il présente des symptômes
résiduels.
- Pathologie continue.

Entrer en phase de décompensation et y rester au long


cours.
Les symptômes peuvent fluctuer au cours du temps.
Risques de passage à l’actes suicidaires.
Dans environ 50 % des cas
Les passages à l’acte peuvent avoir lieu
- lorsque la personne prend conscience de son
fonctionnement (lorsqu’elle va mieux ou au cours de la
pathologie lors de « flash » de lucidité).
- au cours de l’épisode pathologique, notamment sous
l’impulsion des idées délirantes et/ou des hallucinations.
1.5 Les troubles
délirants
Les troubles délirants sont
marqués par la présence
d'une ou de plusieurs idées
délirantes qui persistent
pendant au moins 1 mois.
Troubles
délirants. Le sujet pourrait présenter
des hallucinations mais elles
ne sont pas au premier plan
et sont reliées au thème
délirant.
Les idées délirantes non bizarres
Les idées délirantes sont considérées
impliquent les situations
comme bizarres si elles sont susceptibles de survenir dans la
nettement invraisemblables et vie réelle (p. ex., être suivi,
incompréhensibles et ne empoisonné, contaminé, aimé à
proviennent pas d'expériences
distance, ou trompé par son
ordinaires de la vie conjoint ou partenaire).
• Le délire chronique apparaît souvent brutalement
bien que précédé d'une période d'angoisse, de
perplexité. L'éclosion peut être consécutive à des
événements déclencheurs traumatiques (accidentels,
chirurgicaux...) émotionnels (deuil, rupture) ou
heureux (mariage, naissance d'un enfant). Dans
certains cas le début est beaucoup plus insidieux.
• Au point de départ, la personne a une intuition
délirante qui sera renforcée par des interprétations.
Le mécanisme interprétatif est fort présent : toute la
réalité est interprétée, tout a un sens, rien n'est le fruit
du hasard. En fait tous les gestes, faits, propos de
l'entourage ont une signification particulière.
le délire érotomaniaque.
L'idée délirante de départ est la conviction d'être aimé
par une tierce personne.
Dans l'esprit de l'érotomane, c'est l'autre qui a choisi de
l’aimer.
L'imagination extrêmement fertile du patient lui permet
d'interpréter le moindre signe (intonation de voix,
regard...) qui confirme cette attirance.
Ce délire va prendre une place importante et évoluer selon
plusieurs phases :
- phase d'espoir et d'attente durant laquelle les interventions
et poursuites auprès de l'être aimé se multiplient (coups
de téléphone, visites, cadeaux...)
- phase de découragement et de dépit, l'espoir n'étant
cependant pas exclu.
- phase de rancune, de haine, durant laquelle les chantages et
menaces sont monnaie courante avec un risque certain de
mise à exécution.
le délire de jalousie.
Suspicion de l'infidélité du conjoint à partir d'un geste, d'un
regard, insignifiant mais jugé insolite par la personne.
Recherche de preuves, d'indices. Les coïncidences deviennent
des preuves irréfutables de l'infidélité, les impossibilités
matérielles sont niées, l'infidèle est soumis à de fréquents
interrogatoires, de tierces personnes sont soupçonnées
d'être les complices de la tromperie.
le délire mégalomaniaque : le thème délirant central est
la conviction de posséder (de façon méconnue), soit
un don supérieur, soit une grande capacité de
clairvoyance ou d'avoir fait une importante
découverte.
le délire de persécution : la personne a la conviction
qu'on complote contre elle, qu'elle est trompée,
espionnée, poursuivie, empoisonnée ou droguée,
diffamée avec méchanceté, harcelée ou entravé dans
la poursuite de ses buts à long terme.

Elle éprouve souvent du ressentiment et de la colère et


peut recourir à la violence contre ceux qu'elle croit
coupables de malfaisance à leur égard.
le délire somatique : le thème délirant central implique
des fonctions ou des sensations corporelles : une
partie du corps est laide ou difforme, dégage une
odeur nauséabonde, est infestée par un parasite, ne
fonctionne pas.
Evolution.
L'âge de début du trouble délirant est variable, depuis
l'adolescence jusqu'à un âge tardif de la vie.
L'évolution est très variable,
- chronique,
- fluctuations importantes
- rémission complète.

You might also like