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Assainissement 2016
Assainissement 2016
Som m aire
1 - Le cadre législatif
2 - Obligations des com m unes et des particuliers
3 - La pollution de l’eau et ses im pacts
4 - La collecte de la pollution
5 - Le principe de fonctionnem ent d’une station d’épuration
6 – Les boues et leur traitem ent
Le fascicule 70 du Cahier des clauses techniques générales (CCTG) est le document qui définit
les règles du dimensionnement mécanique des canalisations , des conditions de mise en oeuvre et de
réception.
Les lignes directrices de la politique d’assainissement française découlent de la Loi sur l’eau et les
milieux aquatiques du 30 décembre 2006, loi française ayant pour fonction de transposer en droit
français la directive cadre européenne sur l’eau d’octobre 2000.
Les eaux usées des agglomérations de plus de 2 000 équivalent-habitants (E.H.) doivent être
collectées et traitées.
Ils fixent les prescriptions techniques des réseaux de collecte et des usines de traitement des
eaux usées, ainsi que les modalités de surveillance et de contrôle.
Ils réglementent l’assainissement autonome, établissent les prescriptions techniques, ainsi que
les modalités de contrôle par les communes.
Il fixe les prescriptions techniques minimales pour les petites stations d’épuration.
Tout immeuble doit être raccordé à un système d’assainissement. Le but d’un tel système est de
regrouper les eaux usées, puis de les épurer par traitement, avant de les rejeter dans le milieu
naturel.
Les communes doivent délimiter, après enquête publique, les zones relevant de
l’assainissement collectif ou de l’assainissement non collectif.
L’assainissement collectif se décompose en système de collecte des eaux usées [EU] (réseau
d’égouts) et système de traitement (station d’épuration). Un programme d’auto-surveillance
du système d’assainissement doit être établi (rédaction d’un manuel). Les résultats sont
transmis au service en charge de la police de l’eau et à l’agence de l’eau.
Des services sont chargés de contrôler la réalisation et le bon entretien des systèmes individuels
dont les particuliers sont responsables. Elles peuvent proposer un service d’entretien.
Il existe aussi des modes mixtes de gestion. Près de 4 500 stations d’épuration sur 12 000 et près de
la moitié des réseaux d’assainissement sont en gestion déléguée.
Le Code de la santé publique précise que "le raccordement des immeubles aux égouts est obligatoire
dans un délai de deux ans après leur mise en service", et que "tous les ouvrages nécessaires pour
amener les eaux usées à la partie publique du branchement sont à la charge exclusive du propriétaire"
(art. L. 35-1). Si l'obligation de raccordement n'est pas respectée dans les délais fixés, l'usager court
le risque de se voir infliger une pénalité pécuniaire : sa redevance d'assainissement peut être majorée
sur décision du conseil municipal, dans la limite de 100 % de son montant initial. La commune, après
mise en demeure, peut procéder d'office aux travaux nécessaires, aux frais du propriétaire, même sur
le domaine privé. Si le bâtiment est desservi par un réseau unitaire, les eaux usées et les eaux de pluie
doivent être rassemblées pour rejoindre les collecteurs publics. En cas de réseau séparatif, il incombe
au propriétaire d'évacuer séparément eaux pluviales (en particulier venant des gouttières) et eaux
usées.
Les propriétaires ont l’obligation de se raccorder à leurs frais au réseau collectif s’il passe à
proximité de chez eux. Ils doivent payer la redevance qui permet de financer les coûts
d’investissement et d’exploitation du réseau et de la station d’épuration.
Il leur est interdit d’introduire des matières solides, liquides ou gazeuses susceptibles d’être la cause
d’un danger ou d’une dégradation des ouvrages de collecte ou de traitement des eaux usées. Plus
globalement, les particuliers doivent être invités à faire les “bons gestes” pour préserver
l’environnement. Toute substance contaminante rejetée dans les eaux usées peut se retrouver dans
les boues d’épuration et nuire finalement à la qualité environnementale des opérations de recyclage
agricole.
Les propriétaires sont tenus de réaliser et d’entretenir un système d’assainissement non collectif, de
payer la redevance qui permet d’en financer le contrôle et éventuellement l’entretien. Le rejet de
substances contaminantes peut également gêner le bon fonctionnement de la fosse septique et
contaminer les matières de vidange. Ces dernières ne peuvent plus alors être épandues en agriculture.
Les cours d'eau ont une capacité naturelle d'épuration. Mais cette capacité a pour effet de consommer
l'oxygène de la rivière et n'est pas sans conséquences sur la faune et la flore aquatiques. Lorsque
l'importance du rejet excède la capacité d'auto-épuration de la rivière, la détérioration de
l'environnement peut être durable. Les zones privées d'oxygène par la pollution entraînent la mort de
la faune et de la flore ou créent des barrières infranchissables empêchant notamment la migration des
poissons. La présence excessive de phosphates, en particulier, favorise le phénomène
d'eutrophisation, c'est-à-dire la prolifération d'algues qui nuisent à la faune aquatique, peuvent rendre
la baignade dangereuse et perturbent la production d'eau potable.
Trois principaux paramètres mesurent les matières polluantes des eaux usées domestiques :
- les Matières En Suspension (MES) exprimées en mg par litre. Ce sont les matières non
dissoutes contenues dans l'eau. Elles comportent à la fois des éléments minéraux et
organiques.
- la Demande Biochimique en Oxygène (DBO), exprimée en mg d'oxygène par litre. Elle
exprime la quantités de matières organiques biodégradables présentes dans l'eau. Plus
précisément, ce paramètre mesure la quantité d'oxygène nécessaire à la
destruction des matières organiques grâce aux phénomènes d'oxydation par voie
aérobie. Pour mesurer ce paramètre, on prend comme référence la quantité d'oxygène
consommé au bout de cinq jours. C'est la DBO5, demande biochimique en oxygène
sur cinq jours.
- la Demande Chimique en Oxygène (DCO), exprimée en mg d'oxygène par litre. Elle
représente la teneur totale en matières oxydables de l'eau. Ce paramètre correspond à
la quantité d'oxygène qu'il faut fournir pour oxyder par voie chimique ces matières.
Les teneurs en azote et en phosphore sont également des paramètres très importants. Les rejets
excessifs de phosphore et d'azote contribuent à l'eutrophisation des lacs et des cours d'eau. Ce
phénomène se caractérise par la prolifération d'algues et la diminution de l'oxygène dissous,
ce qui appauvrit la faune et la flore des eaux superficielles (cours d'eau, lacs, etc.). Cette
fragilité du milieu naturel a été prise en compte par la réglementation avec la notion de "zones
sensibles".
Les eaux usées contenant aussi des contaminants microbiologiques, bactéries, virus pathogènes et
parasites, le rejet des eaux usées à proximité de lieux de baignade ou de zone d'élevage de
coquillages fait courir un risque pour la santé. Il doit faire l'objet de précautions particulières.
Un habitant produit 150 à 200 litres d’Eaux Usées (EU) par jour contenant :
- 70 à 90 grammes de matières en suspension (ou M.E.S.),
- 60 à 70 grammes de matières organiques, exprimées en DBO5,
- 15 à 17 grammes de matières azotées, exprimés en N,
- 4 grammes de phosphore, exprimés en P.
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Ces eaux usées contiennent plusieurs milliards de micro-organismes par 100 ml. Cet ensemble constitue la
charge polluante journalière engendrée par un habitant. (source : C.I. Eau, août 1999)
La charge polluante journalière des eaux usées d’une commune comprend celle des habitants et celle des
autres activités polluantes (industrielles, artisanales, agricoles). Elle est véhiculée par le réseau
d’assainissement jusqu’à la station d’épuration. Cette charge polluante peut s’exprimer en "équivalent-
habitants" (EH). La notion d'équivalent-habitant est utilisée pour quantifier la pollution émise par une
agglomération à partir de la population qui y réside et des autres activités non domestiques. Selon la définition
de la directive européenne"relative au traitement des eaux urbaines résiduaires", un équivalent-habitant
représente une DBO5 de 60 g d'oxygène par jour. Par exemple, une commune qui compte 2 000 habitants peut
engendrer une charge polluante de 3 500 EH. Un EH "hydraulique" correspond à 150 l d’eaux usées ; un EH
"organique" à 60 g de DBO5. L’EH est couramment utilisé pour une première appréciation de la capacité
d’une station d’épuration.
A titre d'illustration, la quantité de matières polluantes produite par Paris représente 13,4 millions
d'équivalents-habitants par jour. Cette notion sert aussi à déterminer la capacité de traitement d'une station
d'épuration urbaine.
La connaissance du volume et de la charge polluante des eaux usées permet de prévoir la quantité de boues
d’épuration produites par une station d’épuration.
1 kg de DBO5 correspond à la production de 0,7 à 1 kg de matière sèche (MS) de boue, selon les systèmes
d’assainissement (collecte et traitement). En France, un habitant produit en moyenne environ 15 kg de MS de
boue annuellement. Selon la teneur en matière sèche des boues (ou siccité), la quantité correspondante de
boues brutes varie de 1000 l (boue à 2 % de siccité) à 100 l (boue à 20 % de siccité).
La qualité des boues d’épuration est directement dépendante des efforts qui sont faits en amont
pour empêcher les rejets contaminants dans le réseau d’égouts. Ensuite, il est trop tard : les
boues ne pourront que capter ces contaminants, sans véritablement les “traiter”.
Elles peuvent, elles aussi, constituer la cause de pollutions importantes des cours d'eau, notamment pendant
les périodes orageuses. L'eau de pluie se charge d'impuretés au contact de l'air (fumées industrielles), puis, en
ruisselant, des résidus déposés sur les toits et les chaussées des villes (huiles de vidange, carburants, résidus de
pneus et métaux lourds...). En outre, lorsque le système d'assainissement est dit "unitaire", les eaux pluviales
sont mêlées aux eaux usées domestiques. En cas de fortes précipitations, les contraintes de préservation des
installations d'épuration peuvent imposer un déversement ("délestage") de ce "mélange" très pollué dans le
milieu naturel. Enfin, dans les zones urbaines, les surfaces construites rendent les sols imperméables et
ajoutent le risque d'inondation à celui de la pollution.
Elles sont très différentes des eaux usées domestiques. Leurs caractéristiques varient d'une industrie à l'autre.
En plus de matières organiques, azotées ou phosphorées, elles peuvent également contenir des produits
toxiques, des solvants, des métaux lourds, des micropolluants organiques, des hydrocarbures. Certaines d'entre
elles doivent faire l'objet d'un prétraitement de la part des industriels avant d'être rejetées dans les réseaux de
collecte. Elles sont mêlées aux eaux domestiques que lorsqu'elles ne présentent plus de danger pour les
réseaux de collecte et ne perturbent pas le fonctionnement des usines de dépollution.
4 - LA COLLECTE DE LA POLLUTION
Moins coûteux que l’assainissement collectif dès que les habitations sont espacées, ce système
d’assainissement préserve efficacement le milieu aquatique au même titre que l’assainissement
collectif.
Chaque commune doit réaliser un zonage d’intention pour définir
les secteurs en assainissement collectif et non collectif, après
vérification de l’aptitude des sols à l’infiltration et à l’épuration
des eaux usées.
L’investissement et les frais d’entretien sont assumés par le propriétaire du dispositif autonome.
Cependant, la commune est tenue de vérifier la bonne réalisation de l’installation et son correct
entretien. Le cas échéant, la commune peut réaliser l’entretien de l’installation, mais contre le
paiement d’une redevance couvrant le service rendu.
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Lorsqu’elles sont rejetées par des habitations agglomérées, les eaux usées sont prises en charge par
un assainissement collectif, équipement indispensable à la salubrité publique en zone urbaine. Il
comprend un dispositif de collecte et d’évacuation des eaux résiduaires, le réseau d’égouts, qui
aboutit au dispositif de traitement, la station d’épuration. Aux eaux usées domestiques s’ajoutent les
eaux collectives rejetées par les hôpitaux, commerces, écoles... Des industries peuvent également
être raccordées au réseau d’égouts si la capacité d’épuration le permet et si la nature des eaux rejetées
est compatible avec le traitement.
Les réseaux de collecte ou “égouts” ont pour fonction de recueillir les eaux usées de toutes origines
et de les acheminer vers les stations d’épuration, via des collecteurs. Ce transport se fait le plus
souvent par gravité, mais il peut aussi se faire par refoulement, mise sous pression ou sous
dépression.
Le réseau unitaire (le plus ancien) reçoit, en Le réseau séparatif, plus récent, est composé de
mélange, les eaux usées et les eaux pluviales. C’est deux collecteurs séparés, un pour les eaux usées, un
celui qui équipe la plupart des centres villes : autre pour les eaux pluviales :
Dans les réseaux unitaires, eaux usées (EU) et eaux Les eaux usées sont captées dans un réseau et les eaux
pluviales (EP) sont regroupées. Ce système équipe la pluviales dans un réseau différent. En temps de pluie,
plupart des centres villes historiques. Il présente les eaux usées ne risquent plus d’être court-circuitées
l’inconvénient de court-circuiter une partie de la et vont toutes en station d’épuration. Surtout,
charge polluante de la station d’épuration par temps l’avantage est de ne pas introduire la charge
de pluie. Les à-coups hydrauliques liés aux flux contaminante minérale ou chimique du flux pluvial
d’eaux pluviales compliquent la bonne gestion de la dans la station d’épuration. Dans certaines situations
station d’épuration et minorent ses performances où les eaux pluviales sont très polluées, il faut prévoir
épuratoires. Enfin, les eaux pluviales introduisent en un traitement, au minimum une décantation avant
station d’épuration une charge contaminante qui peut rejet dans le milieu aquatique récepteur. Ce système,
affecter la qualité des boues d’épuration (zinc, potentiellement intéressant pour la qualité des boues
cadmium, plomb et HPA notamment, liés au lessivage d’épuration, est donc plus coûteux (pose de deux
des chaussées). collecteurs au lieu d’un).
L’eau s’écoule, dans les réseaux, selon la pente imposée au collecteur à la construction. Lorsqu’il devient trop
profond, un pompage remonte l’effluent qui reprend son écoulement gravitaire pour l’adapter à la topographie
locale. Pour franchir un obstacle important ou une grande distance sans collecte, le réseau est équipé de postes
de pompage refoulant dans une conduite dite “en charge”, c’est--dire pleine et sous pression.
Des “chambres de dessablage” sont installées sur les plus gros émissaires pour piéger le sable et la terre et
éviter le colmatage des conduites.
La France possède 180 000 kilomètres de canalisations, répartis en 6 000 réseaux de collecte. Ce dispositif
permet aujourd'hui de raccorder à l'égout 88 % de la population habitant dans des zones d'assainissement
collectif. Cependant, notre "taux de collecte" (proportion de la pollution brute effectivement amenée jusqu'à
une station d'épuration) ne s'élève qu'à 65 %. Ce constat s'explique par plusieurs facteurs :
- la vétusté de certains réseaux qui entraîne des fuites,
- - les erreurs de branchements, en zone de collecte séparative,
- - les efforts qui restent à faire en matière de collecte.
5.1 Principe
En 2007 la France comptait 13.300 stations d'épuration pour une capacité totale de 70 millions
d'équivalents-habitants. Les 1.000 plus grosses représentent à elles seules 50 millions d'équivalents
habitants. 146 stations n’étaient toujours pas conformes aux normes européennes, ce qui représente
36 millions d'équivalents-habitants : soit la moitié de la population française.
Les eaux sont collectées dans les égouts. Avant d'être rejetées dans la nature, ces eaux doivent être
traitées pour protéger la santé des individus et sauvegarder la qualité du milieu naturel. C'est
l'épuration avant rejet. L'assainissement peut être individuel ou collectif.
Les phases de nettoyage de l'eau usée dans une station d'épuration sont illustrées ci-après :
Pour les "zones normales", c'est-à-dire les zones ne posant pas de problème particulier sur le plan
écologique, 90 % des matières en suspension doivent notamment être éliminés. Les trois quarts des
matières organiques sont détruits. Pour les matières organiques biodégradables, le rendement de
l'épuration est de 70 % pour les stations d'une capacité comprise entre 2000 et 10000 équivalents-
habitants et de 80 % pour les installations pouvant traiter plus de 10000 équivalents-habitants.
. Dans les "zones sensibles", l'eau doit en plus être débarrassée de 70 % de l'azote et de 80 % du
phosphore
Dans le langage courant, l’appellation des stations d’épuration est basée sur la spécificité dominante
ou l’originalité des procédés épuratoires mis en œuvre : stations primaires, stations physico-
chimiques, stations boues activées, stations lits bactériens, lagunage naturel.
La dépollution des eaux usées nécessite une succession d'étapes faisant appel à des traitements
physiques, physico-chimiques et biologiques. En dehors des plus gros déchets présents dans les eaux
usées, l'épuration doit permettre, au minimum, d'éliminer la majeure partie de la pollution carbonée.
Selon le degré d'élimination de la pollution et les procédés mis en oeuvre, trois niveaux de
traitements sont définis.
Ils regroupent les procédés physiques ou physico-chimiques visant à éliminer par décantation
une forte proportion de matières minérales ou organiques en suspension . A l'issue du traitement
primaire, seul 50 à 60 % des matières en suspension sont éliminées. Ces traitements primaires ne
permettent d'obtenir qu'une épuration partielle des eaux usées. Ils ont d'ailleurs tendance à disparaître
en tant que seul traitement, notamment lorsque l'élimination de la pollution azotée est requise. Pour
répondre aux exigences réglementaires, une phase de traitement secondaire doit être conduite.
Ils consistent à débarrasser les eaux usées des polluants solides les plus grossiers. Ce sont de
simples étapes de séparation physique. Les dispositifs de prétraitement sont présents dans toutes
les stations d’épuration, quels que soient les procédés mis en œuvre à l’aval. Ils ont pour but
d’éliminer les éléments solides ou particulaires les plus grossiers, susceptibles de gêner les
traitements ultérieurs ou d’endommager les équipements :
- dégrillage pour les déchets volumineux,
- dessablage pour le sable,
- dégraissage – déshuilage pour les corps gras.
Le dessablage et le déshuilage- On enlève ainsi de l’eau les éléments grossiers et les sables de
dégraissage consistent ensuite à dimension supérieure à 200 microns ainsi que 80 à 90 % des
faire passer l’eau dans des bassins où graisses et matières flottantes (soit 30 à 40 % des graisses
la réduction de vitesse d’écoulement totales).
fait se déposer les sables et flotter les
graisses. L’injection des microbulles
d’air permet d’accélérer la flottation
des graisses. Les sables sont
récupérés par pompage alors que les
graisses sont raclées en surface.
Après les prétraitements qui portent sur les matières particulaires décantables, il reste dans l’eau une
charge polluante dissoute et des matières en suspension.
Les traitements secondaires recouvrent les techniques d'élimination des matières polluantes
solubles (carbone, azote, et phosphore).
- la décantation primaire,
- le traitement biologique,
- la clarification.
Ces traitements (qui ne s’imposent que dans certaines filières de traitement) permettent d’enlever
jusqu’à 90 % des matières en suspension. La pollution dissoute n’est que très partiellement traitée.
C'est la partie essentielle du traitement. Les eaux arrivent dans un second bassin où sont
développées des cultures de micro-organismes. Les impuretés sont alors digérées par ces êtres
vivants microscopiques et transformées en boues. Ce processus naturel est observable dans les
rivières. Par un brassage mécanique ou un apport d'air, les micro-organismes se reproduisent très
rapidement (leur nombre double toutes les 10 minutes). Ils se nourrissent de la pollution organique et
du dioxygène de l'air pour produire du gaz carbonique et de l'eau.
Ces traitements sont indispensables pour extraire des eaux usées les polluants dissous,
essentiellement les matières organiques. Ils utilisent l’action de micro-organismes capables
d’absorber ces matières. La sélection naturelle des espèces et leur concentration dans un bassin
permet d’accélérer et de contrôler un phénomène qui se produit communément en milieu naturel.
Dans le cas des eaux usées urbaines, on favorise le développement de bactéries aérobies, c’est-à-dire,
qui utilisent l’oxygène pour se développer.
Dans ces procédés, les bactéries se développent dans des bassins alimentés d’une part en eaux usées à traiter et
d’autre part en oxygène par des apports d’air. Les bactéries, en suspension dans l’eau des bassins, sont donc
en contact permanent avec les matières polluantes dont elles se nourrissent et avec l’oxygène nécessaire à leur
assimilation.
Les principes de fonctionnement diffèrent suivant que l’objectif est de traiter le carbone ou le carbone et
l’azote et/ou le phosphore : en pratique, il s’agit de permettre la sélection des espèces de bactéries capables
soit de transformer le carbone en CO2, soit de transformer l’azote en nitrates puis les nitrates en azote gaz
(N2), soit de stocker le phosphore. Dans tous les cas, la séparation de l’eau traitée et de la masse des bactéries
(que l’on appelle « boues ») se fait dans un ouvrage spécifique appelé "clarificateur".
Pour conserver un stock constant et suffisant de bactéries dans le bassin de boues activées, une grande partie
des boues extraites du clarificateur est renvoyée dans le bassin.
Une petite partie de ces boues, correspondant à l’augmentation du stock pendant une période donnée, est
évacuée du circuit des bassins d’aération et dirigée vers les unités de traitement des boues : cette fraction des
boues constitue les « boues en excès ». La plupart des stations d’épuration municipales françaises fonctionnent
selon ce principe.
L’avantage des biofiltres est de pouvoir traiter les matières polluantes carbonées et éventuellement azotées,
dans un volume beaucoup plus faible que dans le cas de procédés à cultures libres, avec des rendements
similaires. Mais les biofiltres sont plus coûteux en investissement et plus délicats en fonctionnement.
- Les procédés biologiques à cultures fixées : les biofiltres et les lits bactériens
Le principe de ces procédés consiste à faire percoler l’eau à traiter à travers un matériau sur lequel se
développent les bactéries qui constituent alors un biofilm sur ce support. Le type de matériau varie suivant les
procédés :
• les lits bactériens utilisent des galets ou des supports alvéolaires,
• les biofiltres utilisent des matériaux de plus petite taille : des argiles cuites, des schistes, du polystyrène, des
graviers ou des sables. Les biofiltres permettent généralement des traitements plus intensifs et plus poussés
que les lits bactériens classiques, plus rustiques dans leur conception et dans leur exploitation.
Les lagunes sont constituées de plans d’eau peu profonds, en général au nombre de trois. L’apport d’oxygène
naturel, par échange avec l’atmosphère ou par photosynthèse des algues de surface, peut être complété
exceptionnellement par des aérateurs pour stimuler l’activité biologique et diminuer les surfaces.
Les bassins de traitement des eaux brutes éliminent essentiellement les polluants carbonés. Les bassins
suivants, dits d’affinage (eau déjà traitée), peuvent en outre permettre l’élimination des contaminants
biologiques par l’action du rayonnement solaire.
Le lagunage est en fort développement en France dans les petites communes rurales, en raison de sa rusticité
et de performances d'épuration honorables.
Le procédé de lagunage convient moins bien aux communes plus grandes en raison de surfaces de bassin très
importantes dans ce cas (emprise au sol : 15 m2/habitant). Les lagunes présentent l’inconvénient d’occuper des
surfaces très importantes et d’avoir des performances très variables en fonction des conditions climatiques.
Elles ont l’avantage d’être rustiques et peu coûteuses en fonctionnement, et de s’intégrer assez
harmonieusement dans le paysage.
5.2.2.3 . La clarification
Dans un troisième bassin, on sépare l'eau des boues : une fois déposées au fond du bassin,
celles-ci sont raclées et évacuées. L'eau, ainsi débarrassée de 80 à 90% de ses impuretés, subit alors
des analyses et des contrôles avant d'être rejetée dans le milieu naturel.
Dans certains cas, des traitements tertiaires sont nécessaires, notamment lorsque l'eau épurée doit
être rejetée en milieu particulièrement sensible. A titre d'illustration, les rejets dans les eaux de
baignade, dans des lacs souffrant d'un phénomène d'eutrophisation ou dans des zones d'élevage de
coquillages sont concernés par ce troisième niveau de traitement. Les traitements tertiaires peuvent
également comprendre des traitements de désinfection. La réduction des odeurs peut encore être
l'objet d'attentions particulières.
Dans certains cas, des traitements tertiaires sont nécessaires, notamment lorsque l'eau épurée doit
être rejetée en milieu particulièrement sensible. Dans les "zones sensibles", l'eau doit s’être
débarrassée de 70 % de l'azote et de 80 % du phosphore. Les zones sensibles comprennent tous
les milieux aquatiques menacés par des phénomènes d'eutrophisation, mais aussi les eaux douces
superficielles qui doivent être spécialement protégées pour demeurer apte à la production d'eau
potable et les zones pour lesquelles un traitement est nécessaire pour des raisons sanitaires (élevage
de coquillage, lieux de baignade).. Les traitements tertiaires peuvent également comprendre des
traitements de désinfection. La réduction des odeurs peut encore être l'objet d'attentions
particulières.
Le traitement d'un mètre cube d'eau usée produit de 350 à 400 g de boues. Le traitement des
boues a pour objectif de les conditionner en fonction de ce qu'on a l'intention d'en faire. Ce
conditionnement a en général
pour effet :
Actuellement, 60 % des boues sont recyclées par le biais d'une utilisation en agriculture, 15 % sont
incinérées, 25 % envoyées en décharge. La production de boues en France s'élève à 1,8 million de
tonnes de matière sèche en 2009. Cette augmentation et la perspective de fermeture des décharges,
sous leur forme actuelle, imposent le développement des filières de valorisation et des processus qui
permettent l'incinération des boues.
Le traitement des eaux usées en station d'épuration produit une eau épurée, rejetée dans le milieu
naturel, et un concentrat désigné sous le terme de "boues" ou "boues résiduaires".
- Les boues physico-chimiques sont produites dans les stations physico-chimiques, où les floculants
minéraux ajoutés participent pour une part importante à la quantité de boues produites.
Les matières organiques particulaires ou colloïdales contenues dans les eaux usées sont agglomérées
par addition d’un réactif coagulant (sels de fer ou d’aluminium). 90 % des MES peuvent ainsi être
captées. Séparées par décantation, les boues obtenues renferment une partie importante de sels
minéraux issus des eaux brutes et de l’agent coagulant. Les boues physico-chimiques sont surtout
produites dans des stations balnéaires ou touristiques, aux variations de populations très grandes sur
une courte période
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- Les boues dites primaires résultent de la simple décantation des matières en suspension (MES)
contenues dans les eaux usées brutes. 70 % des MES peuvent ainsi être retenues. Elles ne sont pas
stabilisées. Les stations ne traitant que la pollution particulaire sont de plus en plus rares en France,
ou alors associées à des filières complémentaires de traitement.
- Les boues secondaires sont formées à partir de la charge polluante dissoute utilisée par les cultures
bactériennes libres ou fixées en présence d'oxygène (aération de surface ou insufflation d'air).
Ces boues de traitement biologique sont essentiellement formées par les résidus de bactéries
“cultivées” dans les ouvrages d’épuration. Ces bactéries se sont nourries des matières organiques
contenues dans les eaux usées et les ont digérées. Pour maintenir l’activité biologique de la station à
un bon niveau, une partie de la masse des bactéries ou “biomasse en excès” doit être prélevée
soutirée régulièrement, entretenant ainsi la dynamique de reproduction bactérienne.
Dans le cas où il existe des boues primaires et des boues secondaires, elles forment des boues
"mixtes" fraîches qui vont subir un traitement de stabilisation biologique. Dans le cas où il n'existe
pas de décantation primaire (boues activées en aération prolongée, cas fréquents en France), la
stabilisation aérobie se fait par séjour prolongé dans les ouvrages épuratoires.
Les lagunes produisent des "boues de lagunage". Les boues s'accumulant peu à peu au fond des
bassins sont curées annuellement, ou tous les deux ans, dans la première zone d'accumulation des
dépôts, et une fois tous les cinq ou dix ans pour les autres bassins.
Quel que soit le mode d'épuration des eaux usées, les boues sont initialement constituées d’eau (99
%), de matière organique fraîche, très fermentescible, et de matières minérales dissoutes ou
insolubles.
Selon l’utilisation qui doit en être faite, des traitements complémentaires leurs sont appliqués :
- pour réduire leur teneur en eau : du simple épaississement par gravité en passant par une
déshydratation partielle (moins de 80 % d’eau), jusqu’à un séchage presque total (5 à 10 % d’eau),
On produit ainsi toute une gamme de boues aux propriétés diverses : boues épaissies, déshydratées,
séchées, digérées, chaulées, compostées, etc. Ces traitements influencent directement les propriétés
fertilisantes des boues.
La majorité des stations d’épuration françaises pratique le traitement biologique des eaux usées.
En conséquence, il est de la plus haute importance de choisir le mode de traitement des boues
également en fonction des débouchés agronomiques identifiés dans le secteur géographique proche
de la station d’épuration.
Une logique assez similaire prévaut pour les autres voies d’élimination. Si la boue doit être incinérée,
mieux vaut qu’elle soit la plus déshydratée et la plus organique possible : la capacité à brûler (ou
PCI) est alors maximisée. Si la boue doit aller en décharge, sa fermentescibilité doit être réduite et se
présenter sous forme déshydratée (30 % de matière sèche au minimum) ; par exemple, les boues
pourront être fortement chaulées, ou même incinérées préalablement, pour ne plus avoir à enfouir
que des cendres, après conditionnement ultime si nécessaire. Les traitements biologiques : chaque
année, de nouvelles stations sont mises en service et d'autres bénéficient d'extensions. On évolue de
plus en plus vers des traitements biologiques. Le traitement par boues activées constitue la filière
prépondérante, tant par le nombre de stations que par la capacité.