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Cours Sur La Politique Financière (Coll.)
Cours Sur La Politique Financière (Coll.)
•P37
REVOLUTION P
DEMOCRATIQUE D
AFRICAINE G
COURS SUR
LA POLITIQUE
FINANCIÈRE
N ° 31
Gift TEN
1
1
1
TABLE DES MATIERES
PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE
PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE
- Organisation du Contrôle 96
ECOLE DES CADRES DU P.D.G
LA REFORME FINANCIERE
6
ponsables de son élaboration ; ils ne doivent plus laisser peser
sur les seules épaules du Gouverneur, cette tâche don't
l'importarice ne doit échapper à personne ; les réalisations
spectaculaires de portée limitée dans le temps ne doivent
plus avoir la préférence dars l'établissement du pro
gramme de développement régional.
De même l'aliénation des biens publics ne doit plus
s'effectuer en dehors des conditions définies par la régle
mentation en vigueur, et les Gouverneurs ne doivent plue
disposer des biens meubles, immeubles, véhicules etc...
appartenant à la Région comme s'il s'agissait de propriétés
personnelles.
Dans le mên e esprit de probité exigé dans la gestion
du patrimoine régional, les Gouverneurs, les Directeurs
des entreprises et sociétés d'Etat doivent cesser de destiner
à des fins irrégulières la production desdites sociétés et
entreprises.
Au niveau de certaines régions, il a été constaté l'ab
sense de toute politique de construction. Lorsqu'il existe
un plan d'urbanisme, celui-ci n'est jamais respecté dans
son exécution . Hormis la résidence qui bénéficie d'un
effort d'entretien, les dispensaires, les écoles et les autres
bâtiments publics sont dans un état d'abandon total. Dans
d'autres Régions, tout simplement, l'on a interdit aux
populations de saisir par lettre ou par audience les res
ponsables natioraux de passage ; et cela dans le but de
camoufler la réalité politique, économique et sociale locale
aux responsables nationaux du Parti et de l'Etat. Enfin ,
à l'occasion de certaines mutations, des Gouverneurs se
sont permis de faire transporter leurs bagages par deur
ou trois camions de la Région, camions qui sont parfois
dirigés directement sur leur ville ou village natal .
Dans le doniaine des mau festations populaires, des
dépenses fantaisistes sont effectuées sous le couvert des
frais de réception
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boes tournées d'inspection effectuées récemment ont
montré que dans beaucoup de Régions, les Budgets d'a :
rondissement ont été vidés de leur sens progressiste et
populaire, pour devenir de simples appendices du Budget
Local, les autorités des arrondissements (Comités Direc
teurs et Commandants) étant tenues à l'écart dans l'exé
cution des dépenses. Ainsi, les bons de commande et les
factures établies pour le compte des arrondissements sont
signes seulement par le Chef du Service Financier et par
le Gouverneur. Par cette procédure, on est arrivé à faire
supporter par des Budgets d'arrondissement de nom
breuses dépenses relevant ordinairement du Budget local,
telles que : la contribution à la caisse de retraite des
artistes, l'achat de carburant et de lubrifiant pour les
véhicules de la Région, ou mêne des frais de réception.
Enfin l'inspection a fait apparaître, dans certains cas,
que les dépenses engagées étaient hors de proportion avec
les réalisations concrètes et que par ailleurs, certains
budgets d'arrondissement supportent des dépenses de
personnel, appartenant à des cadres réguliers de la Fon .
tion Publique, contrairement aux instructions formelles qui
ont été données à ce sujet.
Si le rôle du Gouverneur à nos yeux est extrêmement
important, c'est parce qu'un Gouverneur agit directement
sur le rythme du développement de sa Région, sur la men
talité des populations et peut, par sa bonne gestion et par
ses qualités créatrices, contribuer de façon dynamique à
l'accélération de l'évolution dans la zone de son ressort.
Après avoir rendu un hommage mérité à ceux de nos
camarades Gouverneurs dont le comportement habituel
dans les domaines politique, social et technique a été trouvé
satisfaisant, c'est - à -dire confornie à la morale révolution
naire , nous nous faisons le devoir d'inviter tous les col
lègues à suivre leur exemple afin que la Révolution cesse
de souffrir des actes répréhensibles que nous avons dénon
cés chez certains de ces responsables.
8
Le problème que nous allons traiter maintenant n'est
pas nouveau. Déjà, à notre Conférence de Juillet 1960, à
Conakry, réunissant l'ensemble de ceux qui étaient encore
des Commandants de Région, nous disions qu'il était « plus
que temps de comprendre la nécessité d'une organisation
pariaite de l'Administration du pays et d'apporter à cette
organisation adninistrative toute notre sollicitude, tous
nos efforts, sinon dans le domaine important qu'est celui
de l'Etat, nous risquerions de voir compromettre de plus
en plus la ligne politique définie par le Parti ».
Or, le premier souci d'une parfaite administration
régionale est bier, l'établissement du Budget.
Il est certain qu'un budget mal confectionné ne peut
qu'entraîner la faillite de l'administration régionale.
Nous avons répété, maintes et maintes fois, que l'éta
blissement d'un budget repose sur deux lois impératives :
Première loi : la sous -estimation fiscale ;
Deuxième loi : la sur-estimation des dépenses.
dinsi, si l'on vous dit que vous pouvez compter sur
40.000 contribuables au mininium fiscal, n'établissez vos
recettes que sur 30.000.
Si vos Services Techniques ont évalué à 4 millions le
coût d'un immeuble à construire, estimez - le à 6 millions
et vous serez en fait souvent plus près de la réalité.
Que se passe -t- il exactement, s'agissant de l'exécution
des recettes ?
A 3 mois de la clôture de l'exercice budgétaire, l'on
ne recueille que 50 % pour certaines régions, 85 % pour
les plus favorisées. N'en incriminez pas la masse des con
tribuables. La preuve est faite que depuis l'indépendance
nationale, le civisme de nos citoyens se traduit dans les
régions par le recouvrement quasi-total des impôts à leur
charge, dès le 191 jour d'émission.
Ce qui est faux dans l'établissement des postes de
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recettes, c'est bien leur estimation et notamment l'ensem .
ble des postes de recettes accidentelles : de patentes,
licences, etc... où volontairement on laisse inscrire des
montants que l'on sait parfaitement ne pas être recou
vrables.
10
nomme disponibilité la différence entre les crédits
approuvés et les dépenses engagées.
LIQUIDITES :
Il s'agit là, de différence entre les recettes effectuées
et l'es paiements réellernent effectués. C'est donc ce qui
est en caisse ; mais une deuxième notion doit s'imposer
impérativement au Gouverneur, c'est celle de liquidités
exigibles. Il s'agit cette fois de différence entre les recettes
effectuées et les paiements engagés, de manière qu'un
mandat visé p !visse toujours être honoré en paiement.
Le payeur d'une région peut donc exprimer sa
situation d'encaisse en liquidités simples – (recettes moins
paiements), mais l'ordonnateur des dépenses, lui, doit
l'exprimer en fonction de deux élérnents :
Disponibilités : (crédits autorisés moirs dépenses
engagées)
ct liquidités ecigihles : (recettes effectuées moins
dépenses engagées), sinon il émet des mandats qui ne sont
>
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en ce qui concerne la gestion des entreprises nationales et
régionales ; ils recevront, dans ce cas, tous les pouvoirs et
délégations nécessaires.
Malheureusenient, ce n'est pas seulement à cette
confusion de termes et de mécanisme d'engagement des
dépenses, ni même à cette volonté de sur - estimation des
recettes que se borne la mauvaise gestion régionale. Nous
connaissons des dizaines d'autres exemples.
10 – toute source possible de recettes devra être
surveillée étroitement par le Gouverneur. Nous pensons
d'abord aux timbres fiscaux, aux tickets d'impôts et de
marché. Considérons -les comme des billets de banque non
émis qui restent soigneusement à l'abri des convoitises
mais qui engagent les finances publiques dès qu'ils sont
livrés au public
Peut-on me citer une région administrative qui ait
tenu une comptabilité matière rigoureuse de cette catégorie
de valeur ?
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collectivités secondaires ne ressorte en comptabilité
administrative que sur une ligne de dépense absorbée par
le budget de l'année.
C'est pour pallier cet énorme inconvénient que des
principes rigoureux avaient été édictés depuis plusieurs
années et rappelés notainment à Mamou pour la tenue
obligatoire d'une comptabilité matière. Tout objet dont la
valeur dépasse 10.000 francs et dont la durée d'utilisation
doit excéder un an doit !igurer désormais obligatoirement
à cette comptabilité des ingrédients, carburants, lubrifiants,
combustibles etc..
Le recensement des biens actuels des régions ayant
obéi à ces prescriptions serait, nous en sommes sûrs, vite
fait. En dehors de ces conditions, qui ou qu'est -ce qui
empêcherait un Gouverneur, un Commandant d'Arrondis
sement , un Chef de Service Régional muté, de s'en aller
avec telle ou telle pièce de mobilier qui l'intéresse ?
Il doit donc être mis fin définitivement à de telles
pratiques, voire même à de te!es éventualités.
Désormais donc, ne pourra être considéré comme bon
administrateur que le Gouverneur qui obéira aux
prescriptions suivantes :
19 Etablissement du projet de budget :
Ce projet devra obéir aux deux prescriptions
impératives suivantes :
A) Etre mis sur pied à temps pour que l'Assemblée
régionale en délibère dans les délais légaux et que l'appro
bation des divers organismes de contrôle et de tutelle qui
doivent en connaître intervienne largement avant le début
de l'exercice.
20 Recoutrement :
les recouvrements devraient être assurés d'une
manière prompte, et la règle de la justification des restes
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à recouvrer devra être respectée. Tout Gouverneur qui
n'aura pas apporté la diligence nécessaire aux recouvre
ments des impôts nominatifs en sera rendu personnelle
ment responsable.
30 Arriérés :
L'opurement des arriérés devra être poursuivi sans
* camouflage » inuttle. Une liste complète doit régulière
ment être établie avec fixation d'un délai précis. Cette
liste sera émargée au fur et à mesure des paiements, et
servira ainsi de base aux diverses passations de ser
vice. Chaque gouverneur doit savoir que toute dette
qui ne figurera pas sur cette liste et qui serait réclamée
ultérieurement par un fournisseur quelconque sera mise
à sa charge, l'Etat n'en répondant plus.
40 Poursuites de certaines créances :
Nous voulons surtout insister sur le recouvrement des
créances de Guinexport sur ses acheteurs.
Un délai a été accordé et prorogé - Il ne sera pas
-
16
Une fois par mois, chaque Gouverneur est tenu
d'assister en personne à la vérification matérielle de
l'encaisse du payeur régional et contre -signera la situation
d'encaisse claire et conforme aux explications que nous
venons de donner :
.
b) - émission et recouvrements
c) - dépenses : crédits et engagements
a ) - factures arriérées
e) situation des tickets de marché et des tickets
d'impôts.
2. Comptabilité Matières et inventaires physiques
3. Situation Financière des diverses entreprises
Régionales
4. Services Economiques notamment :
a ) – Magasin général
b ) - 0.C.A.
c) - Guinexport
5. Services Administratifs de la Région
6. Services Sociaux
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« Un budget, c'est la traduction concrète d'une politique.
Le budget en cela reflète la nature du régime, les préoccupa
tions de ce régime et les lignes de développement qu'il a
choisies. C'est dire donc qu'un budget doit être conforme
aux options et aux décisions du peuple car s'il était en contra
diction avec cette option et ces décisions, il constituerait une
trahison à l'égard de la confiance placée en nous par les
populations et, il compromettrait ainsi dangereusement,
l'accomplissement des tâches dévolues ou Gouvernement
dans le cadre de la Révolution Guinéenne »,
Dans les instructions données pour la présentation des
divers budgets des collectivités, le Parti et le Gouvernement
tenant compte de cette définition se sont toujours efforcés de
faire en sorte que les objectifs, la préparation, le vote et l'exé
cution de ces budgets soient en tout moment et en tous points
conformes à l'intérêt général, car s'il en était autrement cela
constituerait une trahison à l'égard de la confiance placée
en nous par les populations.
On ne peut concevoir, en effet, une administration démo
cratique et révolutionnaire à la portée des administrés, et une
option pour un développement économique et social non ca
pitalistes avec l'existence d'une politique budgétaire impopu
laire, malsaine et déséquilibrée.
C'est dans cet esprit que le PDG et le gouvernement de
la République ont entrepris, dès le lendemain de l'Indépen
dance, de doter le pays de structures financières adéquates
répondant aux exigences de la pleine souveraineté et de la
révolution .
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que le budget général eut à assurer le paiement pour plus
de 2 milliards de francs non seulement pour débarrasser les
Régions de toutes factures et dépenses arriérées, mais aussi
pour les aider dans leur fonctionnement normal.
Le Parti et le Gouvernement étaient donc légitimement
en droit de penser que les responsables des Régions appré
cieraient ces efforts à leur juste valeur et fourniraient, de leur
côté, le maximum d'efforts pour redresser rapidement et
assainir définitivement les finances régionales.
Nous devons avouer aujourd'hui que, malgré tous les efforts,
les résultats obtenus sont encore loin d'être satisfaisants, et
que la majorité des responsables chargés de la préparation
et de l'exécution des budgets locaux ne se sont pas souciés
de l'application correcte des décisions du Parti et du Gouver
nement en matière de gestion financière et de comptabilité.
Il faut répéter d'ailleurs que depuis 1963, cette conférence
est la 4e qui a inscrit à son ordre du jour le problème de la
situation financière des budgets locaux, sans compter les réu
nions techniques, organisées au niveau du Ministère d'Etat
et des Services Centraux du Département sur instructions du
Gouvernement. Et chaque fois les mêmes problèmes sont à
l'ordre du jour : mauvaise préparation des budgets, mauvaise
gestion des finances, non application des textes dans la
comptabilité. C'est pourquoi nous nous abstiendrons de nous
répéter sur le même sujet. Nous nous contenterons seule
ment de citer quelques unes des graves anomalies qui contre
toute attente subsistent encore de nos jours dans la prépa
ration et l'exécution de la plupart des budgets régionaux.
Ces anomalies apparaissent à la lecture des procès verº
baux de passation de service établis à l'occasion des muta
tions de Gouverneurs et surtout à partir des vérifications
opérées après leur installation, dans leur nouveau poste.
Nous soulignons ici que certains Gouverneurs ont eu gran
dement tort en cherchant à dissimuler la réalité de la situa
tion souvent catastrophique qu'iis trouvent dans leur nouveau
poste, sous prétexte de ne pas nuire à un collègue. C'est là
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une position sentimentale des plus réactionnaires que tous
les responsables et tous les militants du Parti doivent bannir
dans leur comportement. Dénoncer un auteur d'irrégularité
ou de malversations qui qu'il soit est un devoir sacré
C C
30
ces besoins sont fonction du rôle que lui-même s'est attri
bué. Après avoir déterminé les besoins, il fixe souveraine
ment, les voies et moyens pour les satisfaire.
L'admission de l'existence de la charge financière,
entraîne un certain nombre de décisions, pour la prise des
quelles l'Etat lui-même s'oblige à agir dans un certain
cadre, à savoir :
1) Il fixe le montant des charges par une procédure
légale, la procédure budgétaire ;
2) il fixe le montant de l'impôt par la loi votée par la
représentation nationale ;
3) Il recourt à l'emprunt, en cas d'insuffisance de
l'impôt ;
4) Il peut recourir éventuellement aux avances de
l'Institut d'Emission .
La notion de « besoins publics est donc fondamentale.
C'est de celle - ci que découle toute l'activité de tous les ins
tants assurés par le Domaine Financier de l'Etat.
La notion de besoins publics est donc le résultat d'un
choix politique, et les services et entreprises sont organisés
et agencés, à unique fin, de mettre cette politique en appli
cation :
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n'existe qu'un seul pouvoir, celui du peuple, une seule
autorité, celle du peuple.
Le Gouvernement est en effet l'organisme qui connaît
le mieux ce dont l'Etat aura besoin pour son fonctionne
ment, et les ressources qu'il faudra dégager pour y faire
face.
Le Budget Général
Les Budgets Locaux
Les Budgets des Arrondissements
Le Budget du Plan
Les Budgets Annexes
Les budgets des Sociétés et Entreprises d'Etat que
nous étudierons dans le chapitre réservé au Contrôle Finan
cier.
Chacun de ces budgets dispose de ressources propres,
et a des charges propres également.
1Le Budget du Plan est chargé d'assurer le déve
loppement économique de la Nation. Ses ressources pro
viennent essentiellement de l'effort de l'accumulation
nationale – bénéfices des Sociétés et Entreprises d'Etat en
particulier.
Nous l'étudierons en détail plus loin dans un chapitre
spécial.
37
2 - Le Budget général, soumis aux délibérations de
l'Assemblée Nationale, est chargé d'assurer le fonctionne
ment régulier des services de l'Administration centrale .
L'ordonnateur de ce Budget est le Ministre du Secteur
Financier .
3 - Les 29 Régions Administratives sont dotées cha
-
38
Et c'est ainsi que c'est ce Département seul qui établit
l'équilibre, entre les propositions de dépenses émanant de
l'ensemble des autres départements, et les prévisions de
recettes.
Le Budget Général et le Budget du Plan sont préparés
initialement par le Ministre des Finances, avant d'être
soumis à l'approbation du Gouvernement et au vote du
parlement.
En ce qui concerne le Budget Général, qui s'exécute
annuellement, les Ministres sont invités, par une circulaire
présidentielle, à soumettre, à une époque déterminé, leurs
propositions de dépenses au Ministère des Finances. Les
diverses propositions sont centralisées à la Direction du
Budget qui les dépouille en vue d'en arrêter le montant
global.
Par ailleurs, les Services fiscaux du Département des
Finances, dressent les prévisions de recettes sur la base
des recouvrements effectués les années précédentes, et en
tenant compte aussi des nouvelles possibilités de ressources.
Lorsque tous ces documents ont été dépouillés par la
Direction du Budget, il est procédé à l'établissement du
projet de Budget, obligatoirement équilibré en recettes et
en dépenses.
C'est ce projet de Budget, ainsi arrêté, qui fera l'objet
d'un examen en Conseil de Cabinet, avant d'être transmis
à l'Assemblée Nationale pour approbation.
Comme on le voit, le rôle des services spécialisés du
Ministère des Finances est très important dans la prépara
tion du Budget Général. Cette lourde tâche est assurée par
la Direction du Budget, la Trésorerie Générale, le Service
des Douanes et le Service des Contributions Diverses qui
seront également chargés de son exécution .
Pour une bonne compréhension arrêtons-nous un peu
sur :
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La Direction du Service des Douanes et
La Direction des Contributions Diverses.
La Direction des Douanes, organisée dans sa structure
et dans ses attributions actuelles en Avril 1963, est chargée
de l'assiette, de la liquidation et du contrôle des impôts,
taxes et droits perçus sur les marchandises et produits à
l'entrée et à la sortie du Territoire National, ainsi que du
contrôle du commerce extérieur, des changes, des marques
de fabrique, et de la navigation maritime et aérienne.
Sa structure, fortement modifiée depuis l'accession
de notre pays àà sa pleine responsabilité, comprend des capi
taineries de douanes, divisées elles-mêmes en postes, bu
reaux, brigades et lieutenances, correspondant aux Délé
gations Ministérielles et au découpage administratif de la
République.
Le Service des Contributions Diverses réorganisé dès
le mois de Juin 1960, puis en Janvier 1962, comprend une
Direction Centrale et des services régionaux.
Il a pour attribution , l'étude, l'assiette, la liquidation
et le contrôle des impôts indirects, directs et taxes assimi
lées. Il traite également du contentieux de ces impôts et
taxes.
La politique de décentralisation préconisée par le
Parti Démocratique de Guinée depuis 1962, pour mettre
les agents des services fiscaux à la disposition du peuple,
et faciliter ainsi aux contribuables l'accomplissement de
leurs obligations fiscales, permit l'installation , en plus de
la Direction Centrale siègeant à Conakry, d'une Inspection
des Contributions Diverses au Chef-lieu de chaque Délé
gation Ministérielle, et d'un contrôle des Contributions
Diverses dans chacune de nos Fédérations et, dans un souci
d'efficacité, une Inspection Spéciale est installée dans la
Région Administrative de Fria, en raison des problèmes
fiscaux spéciaux que pose le fonctionnement de la Compa
gnie FRIA .
40
29 Budget du Plan : 1 convient de souligner tout
d'abord que la période de son exécution dépasse le cadre
annuel. Actuellement cette période s'étend sur sept ans
(1964-1971).
Sur le plan strictement financier et règlementaire, le
Budget du Plan est préparé suivant la même procédure que
le budget général. Le Service spécialisé du Département,
dans ce domaine, est la Direction du Plan .
Toutefois, il convient aussi de souligner que la politi
que de dévelopement économique étant une affaire natio
nale, les grandes lignes du Plan sont toujours débattues et
arrêtées au cours des assises populaires du Parti : Congrès,
CNR, Comité Central...
La Direction Générale du Plan n'a ainsi qu'un rôle
technique. Elle a pour mission de donner un contenu chiffré
aux diverses actions qui auront été arrêtées par les instan
ces politiques. C'est dans ce cadre que le Budget du Plan
Septennal a été arrêté en Conseil National de la Révolution
tenu à Gueckédou en 1964, et que le Plan Triennal a été
arrêté en Conférence Nationale tenue en 1960 à Kankan .
Le Budget étant approuvé pour une période supérieure
à 12 mois, il est exécuté par tranches annuelles. La procé
dure suivie, pour la préparation des tranches annuelles, est
identique à celle qui s'applique au Budget Général. Mais
les prévisions globales de recettes et de dépenses étant
approuvées pour la durée du plan, une nouvelle présenta
tion devant l'Assemblée Nationale n'est plus nécessaire.
L'exécution par tranches annuelles permet d'ajuster les
prévisions initiales, au fur et à mesure de l'avancement des
travaux des actions entreprises.
b ) Budgets préparés sur le plan local : il s'agit ici des
Budgets Locaux et des Budgets des Arrondissements.
Les Budgets Locaux sont préparés par les autorités
régionales. Le Gouverneur de Région, qui est l'ordonnateur
41
de ces budgets, les prépare en collaboration étroite avec ses
conseillers financiers locaux qui sont : le Chef du Service
Financier, le Payeur régional et le Contrôleur des Contri
butions Diverses, tous nommés par décret du Chef de l'Etat.
Les recettes et les dépenses des budgets locaux étant
généralement peu élevées, elles varient entre 500 millions
pour la Région de Conakry et 50 millions pour la région de
Kérouané par rapport à celles du budget du Gouvernement
Central et les Services régionaux peu nombreux ; leur pré
paration présente moins de difficultés. Cela explique que
trois services seulement interviennent dans le travail pré
liminaire.
1967-1968 22.200.000.000 -
1968-1969 23.476.223.000 C
45
le chef des comptables du Trésor. S'agissant des dépenses,
son intervention se produit avant décaissement, par le
contrôle de l'emploi des crédits. Il est chargé de toutes les
opérations de Trésorerie.
L'exécution des budgets fait apparaître ainsi, deux
fonctions incompatibles :
a) celle des agents de l'ordre administratif, appelés
ordonnateurs :
50
Avant d'aborder l'étude de cette planification , surtout
sous l'angle financier, il convient tout d'abord de rappeler
très sommairement la situation que nous avons vécue à
l'accession de notre pays à la pleine souveraineté.
Une économie désarticulée ;
Une agriculture arriérée ;
Une industrie et une infrastructure quasi inexis
tantes :
52
Conformément aux décisions du Ve Congrès du P.D.G. ,
tenu en septembre 1959 , notre Peuple tout entier fut mobi
lisé pour la préparation de notre premier plan de dévelop
pement économique et social, le Plan Triennal. Il fallait
établir un inventare quantitatif et qualitatif des ressources
matérielles et humaines disponibles, déterminer les actions
à adopter, leur coût, leur rendement et les combiner de
manière à obtenir le maximum dans le rendement de
l'ensemble .
1. PLAN TRIENNAL
56
Notre stratégie du Plan Septennal se résume ainsi :
concentration des moyens de l'Etat dans les sec
teurs clés de l'économie nationale. Il s'agit, en priorité, de
l'industrialisation liée étroitement au développement agri
cole, l'infrastructure et la production énergétique découlant
de la localisation des unités de production créées ou à
créer ;
accorder la priorité aux branches productives,
industrie et agriculture ;
impulsion de l'industrie nationale, permettant de
substituer les marchandises de production locale au mar
chandises importées notamment, tissus, tôles, ustensiles de
ménage, chaussures, confections, huile d'arachide, papier,
ciment etc ... ;
accorder la priorité aux importations de biens
d'équipement, carburant, matières premières et pièces
détachées nécessaires à l'agriculture et à l'industrie ;
valorisation intégrale des matières premières
locales, jusqu'aux produits finis.
En appliquant cette stratégie au développement non
capitaliste, et aux exigences de planification rationnelle,
le facteur dominant reste toujours l'Etat. Ainsi, c'est l'Etat
qui a, et qui aura à définir l'importance relative des trois
différents secteurs économiques qui sont : le secteur d'Etat,
le secteur d'économie mixte et le secteur privé.
Le secteur d'Etat couvre les activités économiques
de base : infrastructure routière, ferroviaire, portuaire,
fluviale et aérienne, énergie et unités de production .
Le secteur d'économie mixte associe les investisse
ments publics aux capitaux privés, étrangers et nationaux.
Le secteur privé englobe les coopératives et les
groupements régionaux. C'est notamment le cas dans le
domaine de l'agriculture et la commercialisation .
57
L'Etat veille à ce que les activités de ces différents
secteurs se développent harmonieusement, dans l'intérêt
général du peuple.
Sur le plan financier, l'intervention de l'Etat, en vue
de satisfaire les besoins populaires ne se limite pas au sec
teur d'Etat, mais elle influence directement, tous les
secteurs de l'économie. L'Etat guinéen , tout en tolérant
l'existence d'un secteur privé dans certaines branches éco
nomiques, fait recours à des mesures fiscales et financières
visant à créer des conditions telles, que les intérêts des
privés soient en harmonie avec les objectifs sociaux et éco
nomiques dans le Plan.
Le volume global des investissements de l'Etat, prévus
au cours du Plan Septennal, s'élève à 116 Milliards de FG
se répartissant comme suit :
Production 46 %
Infrastructure liée à la production 47 %
.
Secteur social . 7 %
Les objectifs principaux étaient répartis entre les dif
férentes grandes branches de l'économie nationale à savoir :
Les Mines
- L'industrie de transformation
-
L'industrie chimique
Les industries mécaniques et métallurgiques
C
Les industries de matériaux de construction
L'agriculture
L'élevage
La pêche maritime
Les eaux et forêts
L'énergie
- Les transports
- Les ponts et chaussées
Les télécommunications
58
L'artisanat
l'habitat
L'éducation nationale et le secteur social,
Dans la première tranche du Plan Septennal, allant du
1er mai 1964 au 30 avril 1965, les activités des départe
ments intéressés ont été orientées tantôt vers l'achèvement
des actions du Plan Triennal, tantôt vers la préparation
technique des nouvelles actions retenues dans le Plan
Septennal.
Au cours de la deuxième et de la troisième tranches
du Plan, les réalisations se sont intensifiées.
Les résultats à ce jour sont plus qu'encourageants et
je n'ai pas besoin de citer les actions achevées, étant donné
que chacun les connaît tous.
Ainsi, jusqu'au 31 décembre 1967, on a dépensé
46,1 Milliards de francs guinéens, La physionomie de ces
dépenses, par secteur, est la suivante :
59
Dans ces chiffres sont comprises les dépenses effectuées
pour l'achèvement des actions du Plan Triennal,, non
reprises dans le Plan Septennal, dépenses se montant à
6.574.007.911 FG.
Ainsi donc, le volume des investissements réalisés
depuis le lancement du Plan Triennal à nos jours, s'élève
à 86,4 Milliards de FG se répartissant comme suit :
Par période :
Plan Triennal (1960-1963) 38.485.351.750 FG
Période transitoire (7-1963
4-1964) 1.839.782.845
2° Critiques de l'Organe
Le Ministère du Plan a été mis en place par un texte
organique irréprochable, mais son fonctionnement s'est
heurté, il faut l'avouer, à de nombreuses difficultés.
63
30 Des moyens de conception
Pour pouvoir planifier un développement économique,
il faut connaître l'état de toutes les données qui sont en jeu
dans le mécanisme de l'économie nationale :
La production
La consommation
Le revenu national
L'accumulation nationale
Les données démographiques etc...
Un service de la statistique bien outillé peut seul four
nir toutes ces données.
Tout étant besoin , et besoin urgent dans un pays non déve
loppé, il faut toutefois admettre un ordre de priorité dans
ces urgences, et ceci ne peut être fait que d'un commun
accord entre tous les départements intéressés à la bonne
réalisation des actions du Plan .
Ce perfectionnement portera sur le contrôle et la coor
dination .
71
Pour un pays comme la République de Guinée qui,
pour le moment exporte peu, importe presque la totalité
de ce qu'il lui faut pour vivre, y compris certaines denrées
alimentaires de première nécessité, telles que le sucre,
l'huile, la farine etc. qui, d'autre part, emploie de nom
breux experts étrangers dans la Fonction Publique, dans
le Commerce et l'Industrie, qui de plus, est grand impor
tateur de capitaux pour les investissements, la convertibilité
extérieure constituerait un danger mortel pour son
indépendance nationale.
Sous un tel régime, tous les postes énumérés ci-dessus
et bien d'autres encore, ne seraient pas contrôlés. Ainsi le
pays serait vidé systématiquement de sa substance et
d'une façon qui échapperait totalement aux autorités. Il
n'y aurait aucune possibilité de contrôle de l'Economie
Nationale .
72
de la Monnaie Nationale, à savoir : la spéculation, les
transferts frauduleux , l'évasion des capitaux, la consom
mation abusive de biens importés, et à mettre le travail
à l'honneur, pour une production nationale toujours plus
accrue .
7.5
des plans d'Etat, et élabore les plans monétaires et finan
ciers, ainsi que les plans de crédit et de trésorerie.
Comme corollaire aussi de sa fonction principale, la
BCRG a le monopole des opérations sur l'or, sur les pierres
précieuses et sur les devises étrangères.
Pour la surveillance des mouvements de devises, la
BCRG comporte en son sein, la Direction de l'Office des
changes, chargée de superviser toutes les opérations exté
rieures de la République de Guinée.
La BCRG est chargée de veiller à l'application des
dispositions légales et réglementaires relatives à l'exercice
de la profession bancaire et à l'organisation du marché
financier et du marché monétaire. Elle est partie aux négo
ciations des accords de paiement et accords financiers à
l'étranger. Elle est chargée également de l'exécution de ces
accords, et de la tenue de la comptabilité y relative. Elle est
la Banque des Banques. A ce titre, elle ouvre aux Banques
spécialisées, des comptes de réescompte et c'est par ce
moyen qu'elle met à leur disposition les fonds nécessaires
à leurs opérations.
Bien que traditionnellement, une Banque Centrale ne
doit pas recevoir des dépôts, pour une meilleure réparti
tion des tâches, la BCRG reçoit les dépôts de certaines col
lectivités publiques.
Les règles qui président à l'émission de la Monnaie
découlent du principe suivant :
Le Crédit d'une Banque Centrale est, en principe ex
clusivement du crédit à court terme. Il faut donc poser
comme principe que la BCRG ne peut faire que du crédit
à court terme. Elle doit mettre à la disposition de l'écono
mie, des moyens de paiement, et non des moyens de crédit.
En réescomptant un effet commercial, ou en accor
dant une avance à court terme destinée à des fins commer
ciales, la Banque d'Emission met en circulation un pouvoir
76
d'achat, qui lui fera retour au moment où l'effet sera payé,
ou l'avance remboursée. La Banque d'Emission aura mis
ainsi en circulation, à titre temporaire, un pouvoir d'achat
qui a comme contrepartie, un marché ou une opération
commerciale. Elle aura permis, ou facilité cette opération
et une fois celle -ci dénouée, la Banque d'Emission rentre
en possession de la monnaie qu'elle avait émise.
Cependant, dans un pays jeune comme le nôtre, dont
l'économie est en plein développement, et qui n'a pas un
marché de capitaux , la Banque d'Emission doit aider l'Etat
et l'Economie, à disposer de fonds dans une certaine me
sure. C'est pourquoi la BCRG accepte au réescompte
certains effets, à moyen ou long terme, jusqu'à un certain
pourcentage de ses engagements à vue.
Cette tolérance sera suivie jusqu'au moment où le
marché des capitaux sera en mesure de prendre la relève.
D'ailleurs, nous nous attachons à ce que les crédits ainsi
ouverts soient couverts par nos réserves.
D'autre part, la BCRG peut faire, en début d'exercice,
des avances au budget général jusqu'à concurrence de
10% des recettes ordinaires de ce budget.
En dehors des règles ci-dessus rappelées, toute émis
sion de monnaie sera une émission inflationniste.
Tenant compte des directives du Gouvernement pour
l'octroi du crédit, la BCRG insiste sur la nécessité d'exa
miner les demandes de crédit, sous l'angle des critères de
l'utilité économique et de la rentabilité.
Dans une économie en plein développement, mais
manquant de capitaux, il faut que les banques réservent
leurs possibilités de crédit à des opérations productives. Le
crédit à la consommation doit être l'exception.
Financer la construction d'un atelier, l'achat de ma
chine, des travaux d'amélioration , c'est faire une politique
économique. Favoriser l'achat d'une voiture automobile
77
à une personne qui n'en a pas besoin pour son travail, pla
cer des fonds à la disposition d'une personne pour l'impor
tation des produits non indispensables et ne se justufiant
pas, constitue une erreur .
78
C'est pour remplir correctement la mission qui lui est
dévolue que le Crédit National fait tous les efforts pour
recueillir le maximum de dépôts et susciter l'épargne natio
nale . L'épargne non déposée à la Banque, l'épargne
thésauriée devient un bien stérilisé, improduetif,
volontairement retiré du circuit national.
Le Crédit National veille par conséquent, d'une ma
nière stricte, à ce que l'emploi de l'argent soit réduit au
minimum . C'est pourquoi il exige l'emploi du chèque ou
du virement, pour les Entreprises d'Etat, les Administra
tions, les Sociétés et les commerçants. Les règlement
s'exécutent ainsi par simple jeu d'écriture. Seules les dé
penses courantes devraient être payées en espèces.
Le Crédit National se ramifiera encore, si besoin est,
afin de mettre la banque à la portée de tous à l'effet de
recueillir le maximum de l'Epargne Nationale, de susciter
cette épargne, d'éviter la thésaurisation . A cet effet, je
rapellerai que le Secrétaire Général du PDG , se plaît à
dire, à juste raison , que les trois pôles sur lesquels repose
toute monnaie sont :
1° La confiance ;
20 La production ;
3º L'épargne.
Cette trilogie s'applique, on ne peut mieux, à la mon
naie guinéenne. En conséquence, on doit souligner d'une
façon particulière, la nécessité de susciter l'épargne
parmi les citoyens qui, de ce fait, doivent éviter les
dépenses superflues, les dépenses de luxe, pour mettre de
côté, temporairement, une certaine partie de leur pouvoir
d'achat. Ce pouvoir d'achat réservé, non seulement sera
mis à contribution pour l'équipement du pays par les voies
indiquées ci-dessus, mais encore il contribuera à l'assainis
sement financier mettant ainsi fin à toute inflation .
79
LA BANQUE GUINEENNE DU COMMERCE
EXTERIEUR
LA BOURSE DU DIAMANT
82
L'expédition du diamant, à l'adresse voulue par
l'acheteur se fait par l'entremise exclusive de la Banque
Centrale de la République de Guinée.
Voilà décrite, la structure bancaire de la République
de Guinée et de ses organismes affiliés.
J'ai dit, en commençant ce chapitre, que tous ces
établissements sont à capitaux d'Etat. Mais rien ne s'op
pose à ce que des Banques privées viennent s'installer en
République de Guinée, sous des conditions à débattre dans
le cadre de la législation guinéenne actuellement en
vigueur. Je décevrais certainement les lecteurs si je ter
minais ce chapitre relatif à la structure et aux opérations
bancaires, sans citer quelques chiffres de base de nos acti
vités dans ce domaine.
Les voici au 30 Septembre 1967
Les billets et monnaies en circulation en République
de Guinée s'élèvent à 16 Milliards de francs guinéens.
Les crédits et avances en cours sont de 50 Milliards
de FG dont :
Crédits à moyen et long termes ... 11 Milliards
Crédits à court terme 39 Milliards
La Société Nationale d'Assurances a enregistré les
chiffres suivants pendant l'année 1967.
Production 311 Millions
2 Auto 277 Millions
Incendie 12 Millions
- Maritime 15 Millions
Divers 7 Millions
Sinistres 78 Millions
Les organismes bancaires de la République de Gui
née, et assimilés, emploient à l'heure actuelle environ
1053 Agents.
83
L'organisation existante date du 1er Juillet 1961 ,
date de création des Banques spécialisées. Auparavant,
il y avait une seule Banque, la BRG , vraiment universelle,
puisqu'elle réalisait seule toutes les opérations de banques,
y compris l'émission des billets.
L'organisation actuelle donne satisfaction aux exi
gences de notre situation . Elle fonctionne bien , et fonction
nera encore mieux quand les agents et les cadres auront
acquis une meilleure formation et plus d'expérience. Mais,
le problème du personnel et des cadres n'est pas parti
culier au secteur bancaire, c'est pourquoi nous envoyons
des stagiaires un peu partout, suivre des cours de forma
tion accélérée, pour compléter la formation sur le tas,
assurée au niveau de la BCRG où fonctionne une école
technique spéciale.
Le problème monétaire proprement dit est, lui, un
problème beaucoup plus vaste . Toute amélioration moné
taire est conditionnée tout d'abord par la réforme de nos
structures commerciales et économiques. C'est en cela pré
cisément que la Loi Cadre du 8 Novembre 1964 a été un
élément décisif dans la protection de notre monnaie.
Sur le plan externe, nous sommes entrés dans la pha
se active de la coopération monétaire internationale .
LA COOPERATION MONETAIRE INTERNATIONALE
84
Après notre adhésion au Fonds Monétaire Interna
tional, la première formalité accomplie a été de faire re
connaître, par les autorités du Fonds, la parité de notre
monnaie . A cet effet, une mission a rendu visite à la Gui
née, pour juger de notre potentiel et de notre situation
économique. La parité de notre monnaie est égale à celle
du francs CFA, ayant cours dans les Etats voisins. Aucune
difficulté n'a pu surgir, pour la reconnaissance de cette
parité, soit 1 dollar égale 246,853 francs guinéens.
Une deuxième formalité a consisté à faire connaître
officiellement, les restrictions de change que nous enten
dons maintenir à partir de notre adhésion .
Ces deux formalités ayant été accomplies, nous som
mes autorisés à utiliser les ressources du Fonds Monétaire
International, conformément à ses statuts, pour équilibrer
notre balance des paiements, si nous en éprouvions le be
soin. Ces utilisations seront limitées évidemment par notre
quota. Nous n'avons pas encore usé de ce droit.
Parallèlement à son aide matérielle, le Fonds Moné
taire International intervient par les conseils et les ensei
gnements qu'il prodigue, ainsi que par l'assistance techni
que, pour aider, sur leur demande, les pays à redresser
leur situation monétaire et à stabiliser leur monnaie.
Le Fonds Monétaire vise à développer le commerce
international, pour une coopération douce, à l'échelon
international.
Adhérer au Fonds, c'est en soi, une déclaration de
principe, c'est l'adhésion à un code international dans le
domaine monétaire .
Cette adhésion comporte aussi une profonde réper
cussion morale ; elle est bénéfique aux affaires et aux in
vestissements, nos partenaires nous voyant engagés sur la
voie qu'ils connaissent et qu'ils suivent.
Quant à la BIRD, elle intervient directement, dans
l'économie de ses membres, par des prêts importants et à
85
long terme, destinés aux investissements les plus variés :
barrages, routes, ponts, chemins de fer, aménagements
agricoles, écoles, etc. Les dossiers de prêts, préparés sui
vant les règles de l'art, sont étudiés conformément aux
règles et usages bancaires. La BIRD peut participer, effec
tivement, aux grands projets d'industrialisation de la Ré
publique de Guinée.
86
Pour qu'elle soit forte, chacun, où qu'il se trouve, lui
doit ses soins particuliers et ses pensées les meilleures, en
restant fidèle militant de la Révolution Démocratique
Africaine.
CONTROLE FINANCIER
Le contrôle budgétaire
C
Les missions des Inspecteurs et
- L'organisation pratique du Contrôle et ses diffé
rents ordres.
SENS DU CONTROLE
Dans un état de démocratie nationale comme le nôtre,
engagé en conséquence dans la voie du développement non
capitaliste, la gestion économique consiste à créer et à
maintenir l'harmonie entre les forces productives et les
rapports de production, au cours du déroulement du pro
cessus de reproduction . Dans ce contexte, la gestion ren
ferme la planification , l'organisation et le contrôle. L'or
ganisation porte sur la disposition des forces productives;
la planification et le contrôle, quant à eux , s'intéressent
aux rapports de production.
Ainsi, comme on le voit, le contrôle est objectivement
nécessaire dans toute entreprise humaine.
87
L'expérience des 14 mois de contrôle de la gestion des
sociétés et entreprises d'Etat, et des sociétés d'économie
mixte, a révélé des irrégularités, des erreurs, des malver
sations et des détournements. Loin de moi l'idée d'excu
ser ces anomalies, mais on peut affirmer qu'elles étaient
inévitables, dès lors que les organismes de contrôle étaient
inexistants ou défaillants, quels que soient les efforts or
ganisationnels consentis par ailleurs.
C'est pourquoi on doit se féliciter de l'institution d'un
contrôle général et systématique dont il était grand temps.
Pour la consolidation des structures socialistes de
notre Economie, décidée par le 8e Congrès du PDG , l'ac
tion du Contrôle Financier doit être renforcée et soutenue,
en tant qu'instrument efficace de gestion de cette Econo
mie, et pour traduire toujours mieux dans les faits, les ré
solutions du Parti, et les instructions du Gouvernement.
Les malversations avaient suffisamment duré. Le
Gouvernement a tenu à y mettre fin définitivement, et le
redressement nécessaire a été entrepris le 1er Mars 1967,
par la création du Ministère du Contrôle Financier.
Avant d'aller plus loin, je voudrais insister sur ce qui
est d'ailleurs connu de tout le monde, que le contrôle est une
nécessité dans toute entreprise humaine, et il est un besoin
universel, que ce soit du point de vue politique, adminis
tratif, financier, public ou privé!
Dans toute organisation sociale, il y a en effet un
mandant et un mandataire. Le mandant doit obligatoire
ment contrôler le mandataire. Par là, il s'assure que ses
directives sont suivies, il vérifie le bien fondé de ses con
ceptions et peu aussi, si besoin est, les modifier et les
adapter aux exigences. En contre -partie, pour le
mandataire, c'est la seule façon de prouver d'une manière
irréfutable, qu'il est digne de la confiance placée en lui.
88
C'est seulement après un contrôle qu'il peut être, à juste
titre, fier de lui-même, ayant justifié la confiance qu'un
tiers, public ou privé, a placé en lui.
C'est de cette conception, simple et logique en soi,
que découle l'adage populaire qui dit que «la confiance
n’exclut pas le contrôle » . Le Secrétaire Général du PDG
est allé plus loin et a dit mieux encore : La confiance
appelle le contrôle » .
Dès lors, il est facile de concevoir que toute cellule
sociale, qu'elle soit politique, administrative ou financière,
doit comporter les dispositions adéquates pour qu'un con
trôle s'exerce sur elle. Le contrôle peut être intérieur à
l'organisation : c'est le contrôle interne. Il peut lui être
extérieur et décidé par le mandant : c'est le contrôle
externe. Ces deux formes de contrôle ne sont pas antago
nistes, car l'une n'exclut pas l'autre. Si tout allait bien
dans cette cellule, le contrôle externe n'aurait comme rôle
que de s'assurer de la bonne marche du contrôle interne.
Ils se complètent d'une manière indispensable .
Le contrôle ne saurait donc être longtemps méconnu,
par qui que ce soit, en Répblique de Guinée. Mais il est
aussi nécessaire que la conception que l'on se fait généra
lement des inspections et des inspecteurs soit révisée, pour
leur reconnaître leur caractère constructif.
L'inspection n'est pas une descente de Police dans
les affaires de l'entreprise. Elle est tout, sauf cela .
A la création du Contrôle Financier, le Secrétaire
Général du PDG , au cours de la Conférence tenue aux
cadres de ce nouveau Département, le 8 Avril 1967, a
défini très clairement l'esprit nouveau qui doit être celui
des inspections. Il disait :
« L'inspection a pour but, avant tout, de parfaire le
fonctionnement de nos entreprises publiques, de contri
buer au perfectionnement professionnel des agents, de
rechercher les tendances générales que seul le contrôle
89
global permet de discerner, et de tirer de ces tendances,
toute leçon pouvant servir le Gouvernement à promouvoir
des réformes de structures, de nouvelles méthodes de tra
vail, en vue d'un meilleur fonctionnement des rouages de
l'Etat.
91
La comptabilité est le soubassement sur lequel repo
se tout contrôle . Sans comptabilité, il n'y a pas de contrôle
possible , ni interne, ni externe. L'on comprend donc
toute l'utilité des actes officiels dans ce domaine, lesquels
ont créé des obligations assorties de sanctions extrême
ment sévères.
93
Si la balance n'est pas produite, c'est que, forcément
l'une de ces conditions n'est pas remplie. Alors on peut
déduire, sans risque de se tromper, que « quelque chose ne
tourne pas rond dans l'entreprise». Il importe alors d'y
aller voir.
Par la balance, on contrôle donc, de près comme de
loin, toute la marche de l'entreprise, et tout le monde est
informé en temps utile, des bons résultats acquis ou des
déviations. En même temps, sur le plan national, elle per
met de dresser des statistiques générales et de déduire les
tendances de l'Economie Nationale.
Le Bilan : La seconde pièce périodique de base est le
bilan de l'entreprise. Celui-ci présente une importance
particulière, en ce sens qu'il a en plus, une valeur juridique .
Le Bilan est un document qui établit , annuellement,
la situation exacte de l'entreprise en faisant le recense
ment :
-
ORGANISATION DU CONTROLE 1
98
Entreprises industrielles et minières 23
- Entreprises agricoles 8
- Entreprises commerciales 20
03
Entreprises financières 6
101
1
1
|
1
Imprimerie Nationale “ Patrice Lumumba»
1
1