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Autrefois, et pendant très longtemps, dans les représentations collectives, le risque professionnel a

été plus ou moins associé à l'idée du travail lui-même. La notion de risque du métier prévalait alors.
Ainsi, par exemple, on continuait à descendre de père en fils à la mine tout en connaissant
les possibilités de survenue d'un accident par le grisou ou encore les effets, à terme, des poussières
de silice sur la santé, L'accident était souvent assimilé à une négligence, à une imprudence ou
considéré comme une fatalité. La réparation était inexistante.

En France avec le développement industriel, par la suite a conduit le législateur à intervenir pour
édicter les premières mesures de protection au bénéfice des travailleurs les plus vulnérables : les
femmes et les enfants. La loi du 12 janvier 1892 est la première loi française sur l'hygiène et la
sécurité dans le travail. L'inspection du travail est créée, ainsi que La loi du 9 avril 1898, qui constitue
encore le fondement de la législation du travail, a permis de remplacer la notion de faute par la
notion de risque professionnel et de poser le principe de la responsabilité présumée de l'employeur.
La réparation des accidents est forfaitaire, et couverte par des assurances et sans oublier la loi de
25 octobre 1919 relative à la réparation des maladies professionnelles, selon un mode identique à
celui des accidents.

Au Maroc le nombre de travailleurs décédant en raison d’un accident du travail est estimé à 3 000
par an et la moyenne annuelle des accidents du travail déclarés est de 41 304 cas en 2016 et de 42
416 en 2017. Ces chiffres issus d’estimations du ministère de l’Emploi et de l’Autorité de contrôle des
assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) sont vraisemblablement inférieurs à la sinistralité
réelle du travail. Les accidents survenus dans le secteur informel ne sont souvent pas recensés en
tant que tels ni couverts par une assurance, et même ceux qui se produisent dans les entreprises qui
opèrent dans le secteur formel ne sont souvent pas déclarés ni couverts. Le risque d’accidents de
travail au Maroc reste selon le Bureau international du Travail le plus élevé de la région du Maghreb
et du Moyen Orient. Le secteur du BTP concentrerait 10% des sinistres, suivi de l’agriculture, de
l’industrie, des énergies et des mines sont les plus exposés. En ce qui concerne les secteurs, le BTP
arrive en tête, enregistrant 10% des sinistres. Ce secteur nécessite, ainsi, une attention particulière.
Comme nous avons tous que le Maroc est marqué par son héritage de la législation française en
matière de santé et de sécurité au travail. Depuis son indépendance en 1956, les risques
professionnels ont émergé comme une préoccupation pour les pouvoirs publics, les employeurs et
les syndicats. Ceci a donné lieu au développement de l’inspection du travail pour le contrôle, d’un
système assurantiel contre les risques professionnels et d’un dispositif d’une médecine du travail qui
doit assurer la prévention médicale (visites d’aptitude, suivi médical des salariés) et participer à
l’amélioration des conditions de travail et sur le plan juridique, les risques professionnelles (AT+MP)
ont connu une évolution ces dernières années, notamment, avec l’entrée en vigueur en janvier 2015
de la loi 18-12 relative à la réparation des accidents de travail et le dahir de 31 mai 1943 qui régit les
maladies professionnelles ,ces derniers ont permis , entre autres, d’améliorer l’indemnisation des
ayants droit en cas de décès, de renforcer le contrôle médical et de mettre en place un dispositif
obligatoire de conciliation préalable à toute action judiciaire.

Ainsi l’assurance contre les conséquences des accidents de travail et des maladies professionnelles,
reste confiée, depuis 1927, aux compagnies d’assurance sur la base d’un dahir reprenant les
dispositions d’une loi française de 1898. A l’époque, l’assurance de l’accident du travail et de la
maladie professionnelle reposait sur les notions de présomption absolue de responsabilité et
d’obligation de réparation à la charge de l’employeur. Ce concept a été abandonné dans la plupart
des pays du monde mais il persiste au Maroc. Le Royaume reste un des rares pays où les accidents du
travail et les maladies professionnelles ne sont pas considérés comme des risques de sécurité sociale
ouvrant un droit universel à des prestations en nature et en espèces mais comme une responsabilité
civile de l’employeur assurable auprès de tiers. La première réforme de la législation de 1927 sur les
accidents de travail et des maladies professionnelles est intervenue en 2002. Sans faire évoluer le
principe de la responsabilité civile de l’employeur, cette réforme s’est limitée à instituer l’obligation
pour les entreprises de souscrire à une police d’assurance des risques liés aux accidents de travail,
mais sans aller jusqu’à reconnaître les risques en question comme relevant du droit universel des
personnes qui travaillent à une protection sociale. En 2003, l’obligation de couverture des maladies
professionnelles a été supprimée, et en 2014 une nouvelle réforme a institué une procédure
obligatoire de conciliation entre l’entreprise d’assurance et la victime, assortie de la révision de
certaines indemnités et d’adaptation de la procédure judiciaire civile.

L’évolution législative n’a pas donné lieu à la généralisation de dispositifs de prévention des accidents
du travail et a fragilisé les mécanismes de prévention des risques de maladies professionnelles. Dans
de nombreux cas, les entreprises préfèrent occulter les cas d’accidents du travail pour contenir le
niveau de leur prime d’assurance. Les victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles
sont exposées, quasi systématiquement et, alors même qu’elles sont en situation de vulnérabilité et
que beaucoup sont démunies, à des procédures administratives et contentieuses longues, coûteuses
et complexes qui les contraignent à accepter des indemnités peu proportionnées aux dommages
qu’elles ont subis. L’économie générale des textes est paralysée par un conflit de logiques entre la
reconnaissance des droits des victimes et la prévention des pratiques frauduleuses. Alors que
l’obligation de faire acheminer au tribunal les dossiers d’accidents par les autorités locales a été
supprimée, il n’existe toujours pas de règles claires en matière de contenu du certificat médical et de
différenciation des rôles dans la détermination des taux d’IPP (Indice d’incapacité permanente) entre
le médecin traitant et le médecin conseil de la compagnie d’assurances. Les victimes d’accidents du
travail et leurs ayants droits sont contraints à une « procédure de conciliation » avec la compagnie
d’assurance de leur employeur lorsqu’il est assuré et parvenir avec elle à un accord sur des
indemnités que l’assureur est supposé leur communiquer dans un délai de 60 jours après la guérison
ou le décès.
La victime ou ses ayants droit sont supposés à leur tour communiquer leur décision à l’assureur dans
un délai de 30 jours.
Ces modalités mettent la preuve de l’accident du travail et de ses conséquences à la charge des
victimes et de leurs ayants droit et leur imposent des exigences procédurales contraires aux principes
d’accessibilité, d’assistance, de solidarité et de remédiation au fondement de la sécurité sociale.

Première partie : la responsabilité et la mise en œuvre de la prévention


A : L’employeur en tant que garant de la sécurité de salarié victime

L’employeur est celui qui met en œuvre la démarche de prévention dans son entreprise. Il est en
effet responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés. Il coordonne ses différentes équipes et
attribue les moyens nécessaires à la préservation de la santé physique et mentale de tous ses
salariés.

Ainsi Les mécanismes juridiques de prévention des risques professionnels ont mis en première ligne
la responsabilité de l’employeur, il est juridiquement responsable de la santé et de la sécurité des
travailleurs, et il a une obligation de résultat en la matière.

Depuis novembre 2002, l'assurance accident du travail-maladies professionnelles est obligatoire pour
tous. Les entreprises doivent souscrire une police d'assurances pour le compte de leurs employés
auprès d'une Société d'Assurance et de Réassurances.

Les salariés du régime public sont gérés par la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale
(CNOPS) et ceux du régime privé par la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

En premier lieu tous les employeurs soumis aux dispositions du Dahir du 27 Juillet 1972 relatif au
régime de sécurité sociale sont tenus souscrire à une assurance « accidents du travail ». Il en est de
même des collectivités locales et des établissements publics ne relevant pas de la fonction publique
ou du régime de sécurité sociale.

L’assurance accident du travail est une assurance de responsabilité souscrite par l’employeur au
profit de ses employés pour les couvrir contre les risques qu’ils encourent dans l’exercice de leur
activité professionnelle. C’est une assurance à vocation sociale. Son objectif est d’assurer à la victime
un complément de revenu pour compenser la perte de salaire consécutive à l’incapacité physique au
travail. Elle garantit aux ayants droit une source de revenu en cas de décès de l’employé.

Cette assurance couvre aussi les accidents de trajet auxquels est exposé l’employé pendant le trajet
d’aller ou de retour entre :

 Le lieu du travail et sa résidence ;


 Le lieu de travail et le lieu où il prend habituellement ses repas ;
 Le lieu où l’employé prend habituellement ses repas et sa résidence.

Ce contrat couvre les conséquences de pertes pécuniaires de la responsabilité légale de l’employeur


en cas d’accidents du travail pouvant atteindre ses préposés au cours de leur activité professionnelle
y compris les risques du trajet. Pour cela, il existe deux types de contrats :

 Le contrat à prime forfaitaire pour toute entreprise employant moins de 5 personnes : la liste
nominative des travailleurs doit être obligatoirement fournie à la souscription du contrat et
mise à jour régulièrement.

Le contrat à prime révisable (sur la base du secteur d’activité, masse salariale, bordereaux de la CNSS)
pour toute entreprise employant plus de 5 personnes. Dans ce cas, le souscripteur s’engage à fournir
à la compagnie d’assurances une copie certifiée conforme de l’envoi relatif à la déclaration du
personnel et des salaires, conformément à la législation relative au régime de sécurité sociale.

En effet, il faut savoir que la souscription à une assurance contre les maladies professionnelles n’est
que facultative au Maroc. La législation de novembre 2002 modifiant le dahir de 1953 relatif à
l’accident du travail avait certes institué l’obligation de la couverture de l’accident de travail et a
étendu l’obligation aux maladies professionnelles. Mais celle-ci n’est pas entrée en vigueur en raison
de la difficulté d’évaluation du risque. Du coup, l’obligation a été différée dans le but de fixer une
tarification spécifique.

L’autre écueil consiste en l’absence de statistiques permettant une évaluation du risque. La direction
des assurances avait lancé en 2010 une étude afin d’apprécier le risque, d’établir un état des lieux de
la couverture des maladies professionnelles et de collecter les statistiques auprès des entreprises afin
de déterminer un tarif et un cadre réglementaire propre aux maladies professionnelles.

Ainsi en vertu de l’article 29, L’employeur est tenu de :

 Communiquer à l’assureur les copies conformes des déclarations de vos salariés auprès de la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
 Informer l’assureur des salariés entrants et/ou sortants dans un délai de 20 jours de la date
de leur déclaration auprès de la CNSS. Aussi, il est précisé que seul le personnel affilié à la
CNSS ou à un organisme similaire est couvert en cas d’accident du travail. Pour le personnel
non affilié à la CNSS, à savoir stagiaires et salariés sous contrat ANAPEC, l’employeur est tenu
de produire une liste nominative qui servira aussi de base pour le calcul de la prime. Toute
personne percevant un salaire et victime d’un accident du travail est indemnisée,
conformément aux dispositions du Dahir en vigueur.
 Pour les stagiaires qui ne sont pas rémunérés, en cas d’accident du travail, l’assureur prend à
sa charge les frais liés au rétablissement de la personne (frais médicaux et pharmaceutiques,
soins). Toutefois, en cas d’Incapacité Physique Permanente (IPP), le stagiaire sera indemnisé
sur la base du SMIG .

La conclusion de cette étude devant aussi servir de base aux compagnies d’assurance pour la
détermination de leur offre. Aujourd’hui, il n’existe toujours pas de tarification spécifique. Les
procédures d’indemnisation sont donc identiques à celles de l’accident du travail et sont régies par le
dahir du 31 mai 1943. A l’exception du fait que la déclaration de la MP est faite par la victime et non,
comme c’est le cas pour l’accident du travail, par l’employeur.

B : L’incapacité et l’invalidité dans le cadre professionnel


1 : l’incapacité :
Alors en traitant en premier lieu l’incapacité de travail qui désigne l’état d’une personne qui
se trouve dans l’impossibilité provisoire ou permanente de travailler ou d’effectuer certaine
tache liée à son travail.
Ainsi l’incapacité de travail est définie par le médecin traitant qui délivre à son patient un
arrêt de travail.
On distingue plusieurs sortes d’incapacités :

L'incapacité temporaire de travail, aussi appelée « interruption temporaire de travail », signifie


que l’assuré ne peut plus travailler pendant un certain temps. Cette incapacité peut être :
 Une incapacité temporaire partielle (ITP)
 Une incapacité temporaire totale (ITT)

Alors la date de départ de l'incapacité temporaire de travail est le jour suivant l'accident du travail (le
jour de l'accident étant à la charge de l'employeur) ou le jour de la consultation médicale jusqu'à la
veille de la date de reprise du travail, le décès de la victime ou la date de constatation de l'incapacité
permanente.
Les indemnités journalières sont calculées comme suit : [nombre de jours (ouvrables et non
ouvrables) x salaire journalier] x 2/3. L'indemnité temporaire de travail est calculée sur un revenu
minimal annuel de 16.474 DH et 65.507 DH au maximum.

L'incapacité permanente de travail signifie que l’assuré ne peut plus travailler définitivement
ou ne peut plus exercer certaines fonctions. Cette incapacité peut être
 Une incapacité permanente partielle (IPP)
 Une incapacité permanente totale (IPT)
Le taux d'incapacité physique permanente (IPP) est déterminé lors d'une expertise médicale amiable
ou judiciaire, en fonction du taux de réduction de la capacité de travail selon un barème officiel avec
un maximum de 100 %. Le montant de la rente d'IPP est fonction du taux d'incapacité de travail, soit :

 Pour une IPP > à 50 %, l'indemnité est de 45 % + la partie qui excède 50 % ;


 Pour une IPP se situant entre 30 et 50 %, l'indemnité est de 15 % + la partie qui excède 30 %
augmentée de moitié ;
 Pour une IPP < à 30 %, l'indemnité est de la moitié du taux d'IPP ;
 Pour une IPP < à 10 %, l'indemnité donne lieu au paiement d'un capital de rachat.
L'indemnité permanente est calculée sur un revenu minimal annuel de 16.474 DH et 65.507
DH au maximum. Si l'état de l'assuré requiert l'assistance d'une tierce personne, l'indemnité
est majorée d'une somme égale à 10 % de la rente.

Et selon la nature de l’incapacité de travail, temporaire ou permanente, elle peut faire l’objet
d’une indemnisation. Lorsque l’incapacité de travail résulte d’une maladie ou d’un accident
de la vie courante, l’assuré est rémunéré de la manière suivante :
 Incapacité temporaire : l’assuré perçoit des indemnités journalières (IJ)
 Incapacité permanente : l’assuré perçoit une pension d’invalidité

2-Invalidité :

En deuxième lieu on peut définir l’invalidité comme : Un état d'une personne rendue invalide de
façon plus ou moins durable, inapte à mener une vie active, en particulier une vie professionnelle
normale, du fait d'une blessure, d'un accident, d'une maladie ou de l’âge.

Et pour L’assurance invalidité a pour objet de garantir aux assurés une pension destinée à compenser la
perte de salaire résultant de la réduction de la capacité de travail.

Alors Le but premier de cette assurance invalidité : indemniser la perte que subit une personne
exerçant une activité lucrative du fait de l’interruption (ou de la réduction) de sa capacité de gain par
suite d’une maladie ou d’une lésion corporelle.

Une invalidité prolongée implique non seulement le tarissement du revenu du chef de famille, mais
encore le maintien, voire l’augmentation des frais à un entretien personnel.

La couverture des besoins propres de l’invalide et de ceux de sa famille passe donc généralement
pour être le but premier de l’assurance invalidité.
Notant que L’invalidité comporte trois éléments constitutifs :

 Une atteinte à la santé ;


 Une incapacité de gain ;
 Un rapport de causalité entre l’atteinte à la santé et l’incapacité de gain.

Donc il y’a l’invalidité totale est un état d'incapacité résultant d'une maladie, d'un accident, empêche
l’adhérent d'exercer toute activité à but lucratif en rapport avec aptitudes, son éducation, sa
formation, et son expérience. Et l’assuré reconnu inapte par l’assureur à tout travail à la suite d’une
maladie ou d’un accident et définitivement incapable de se livrer à une activité, susceptible de lui
procurer salaire, gain ou profit, et devant avoir recours à l’assistance d’une tierce personne pour
effectuer au moins trois des quatre des actes ordinaires de la vie courante (se vêtir, se laver, se
nourrir, et se déplacer).

Et aussi il y’a Invalidité partielle qui est une lésion corporelle consécutive à un accident ou
maladie qui diminue partiellement et de manière permanente les facultés de l'assuré à
exercer une activité professionnelle.
Alors la pension d’invalidité est toujours attribuée à titre temporaire. Elle peut être réduite
en cas de changement de classement voire supprimée lorsque l’assuré retrouve une capacité
de travail.
La pension d'invalidité a pour objectif de compenser une perte de salaire suite à une
maladie.
Ainsi cette pension d'invalidité est accordée à l'assuré âgé de moins de 60 ans (ou 55 ans
pour les mineurs justifiant de 5 années de fond) qui présente une invalidité présumée
permanente non couverte par la législation sur les accidents du travail et les maladies
professionnelles et qui justifie d'au moins 1.080 jours d'assurance dont 108 pendant les 12
mois civils qui précèdent le début de l'incapacité de travail suivie d'invalidité.
L'invalidité doit être dûment constatée par le médecin désigné ou agréé par la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale.

Et pour bénéficier de la pension d'invalidité, l'assuré doit être totalement incapable


d'exercer une activité lucrative quelconque.

Si l'invalidité est due à un accident, autre qu'un accident du travail, le droit à pension est
reconnu à la victime sans condition de stage pourvu que celle-ci ait été assujettie à
l'assurance à la date de l'accident.

Le montant de la pension d'invalidité est fonction du nombre de jours d'assurance accomplis


par le travailleur et de son salaire mensuel moyen de référence (dans le cas de l'invalidité, il
est défini comme étant la 12ème ou la 60ème partie du total des salaires soumis à cotisation
et perçus pendant les 12 ou les 60 mois déclarés qui précèdent le dernier mois civil
d'assurance avant le début de l'incapacité de travail suivie d'invalidité) :

 Entre 1.080 et 3.240 jours d'assurance, il est égal à 50 % du salaire mensuel moyen
soumis à cotisation de l'assuré plafonné à 6.000 DH ;
 Au-delà de 3.240 jours d'assurance, le taux de la pension est majoré de 1 % pour
chaque période d'assurance de 216 jours d'assurance en sus de 3.240 jours, sans
toutefois dépasser 70 % du salaire mensuel moyen de
référence plafonné à 6.000 DH.

Par le jeu de cette augmentation, le travailleur qui justifie de 7.560 jours d'assurance (soit 35
ans pour un salarié qui travaille 18 jours en moyenne par mois) aura droit à une pension
égale à 70 % du salaire de référence plafonné, soit 4.200 DH.
Si l'état de l'assuré requiert l'assistance d'une tierce personne, la pension est majorée d'une
somme égale à 10 % du salaire de référence.

La pension d'invalidité ne peut dépasser 70 % du salaire de référence plafonné, soit 4.200


DH et ne peut être inférieure à 1.000 DH par mois.
La pension d'invalidité est remplacée par une pension de vieillesse de même montant
lorsque le bénéficiaire atteint l'âge ouvrant droit à ladite pension.
Deuxième partie : L’incapacité et l’invalidité dans le cadre d’une assurance de groupe
A : le contrat d’assurance groupe :
Selon l’article 103 le un contrat d’assurance de groupe souscrit par une personne morale ou un chef
d’entreprise dit souscripteur en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes dites adhérentes
répondant à des conditions définies audit contrat , pour la couverture des risques dépendants de la
durée de la vie humaine, des risques portant atteintes à l’intégrité physique de la personne ou liés à
la maladie ou la maternité et les risques d’incapacité ou d’invalidité ,ainsi que pour la capitalisation.
Alors para port a cette définition l’assurance groupe comprend trois garanties de base :

* Décès : La garantie décès permet à l’adhérent de prémunir ses proches (en général son
conjoint et ses enfants) contre les conséquences pécuniaires de sa disparition en effectuant
le versement d’un capital au(x) bénéficiaire(s) désigné(s).

Ce capital est calculé en fonction du revenu annuel de l’adhérent et de la situation familiale


du défunt.

* Incapacité – Invalidité : Cette garantie prévoit le versement d’une indemnité journalière


en cas d’incapacité de travail (par suite d’un accident ou maladie) ou d’une rente en cas
d’invalidité permanente pouvant être également versé sous forme d’un capital.

Il s’agit d’une compensation des conséquences financières de la maladie ou de l’accident qui


contraignent l’assuré, de manière temporaire ou permanente, à interrompre ses activités
professionnelles.
Cette garantie ne couvre pas, cela dit, les conséquences des maladies professionnelles ainsi que des
accidents de travail, qui font l’objet d’une couverture spécifique par ailleurs.
Invalidité temporaire de travail : Versement d’une indemnité journalière en cas d’arrêt de travail
constaté médicalement. Invalidité permanente : Qui peut être partielle (IPP) ou totale (IPT),
consécutive à une période d’incapacité ou non, elle donne lieu au service d’une indemnisation
appelée « rente d’invalidité ».
Alors pour que le victime « invalide ou incapable » bénéficiera de pensions il doit être adhéré à une
assurance de groupe par la signature d’un bulletin d’adhésion, est assurée par celle-ci et bénéficie des
prestations prévues en cas de réalisation des risques couverts par l’assureur. Notant que Le bulletin
d’adhésion est un document établi par l’assureur que doit remplir l’assuré à la souscription. Il
consigne les réponses de l’adhérent aux questions posées, en vue de bénéficier des prestations
garanties.

Il doit comporter une information sur la désignation du bénéficiaire en cas d’incapacité ou


d’invalidité de l’assuré (nominativement ou suffisamment identifié), et sur les modalités de cette
désignation.

L’engagement réciproque de l’adhérent et de l’assureur résulte de la signature du bulletin d’adhésion


et de son acceptation par l’assureur.
Alors l'assurance d'un employé ayant rempli les conditions d'admission prend effet dans le cas :

 D'un employé assuré en vertu d’un contrat antérieur,

- A la date d'entrée en vigueur d’un nouveau contrat ;

 D'un nouvel employé après la date d’effet du nouveau contrat,

-A la date à compter de laquelle il est effectivement au travail


Ainsi Le capital garanti est exprimé : - en pourcentage du salaire annuel de l’assuré et en fonction de
sa situation familiale.

B : Les pensions d’incapacité et d’invalidité :

A-1 : les pensions d’incapacité


les pensions d’invalidité :L'assuré qui se trouve dans l'incapacité physique dûment constatée
par un médecin désigné ou agréé par la Caisse nationale de sécurité sociale, de reprendre le
travail, bénéficie d'indemnités journalières.et pour avoir droit à la première indemnité,
l'assuré doit justifier de cinquante-quatre jours, continus ou discontinus, de cotisation
pendant les six mois civils précédant l'incapacité , au cas où l'incapacité est due à un
accident, le droit aux indemnités journalières est reconnu à la victime sans condition de
stage, pourvu que celle-ci ait été assujettie à l'assurance à la date de l'accident.
Ainsi dans les quinze jours suivant l'interruption du travail et sous peine des sanctions
prévues par le règlement intérieur de la Caisse nationale de sécurité sociale, notamment la
suspension des prestations, l'assuré doit adresser à celle-ci, sauf cas de force majeure, un
avis d'interruption de travail signé par un médecin désigné ou agréé par la caisse, au moyen
d'un formulaire dont le modèle est fixé par le règlement intérieur de la caisse.
Alors les indemnités journalières sont accordées pendant cinquante-deux semaines au plus
au cours des vingt-quatre mois consécutifs qui suivent le début de l'incapacité. Elles sont
dues pour chaque jour ouvrable ou non.

Notant que le point de départ du début de la période ouvrant droit à l'indemnité est
déterminé par décret.
L'indemnité journalière est égale à la, moitié du salaire journalier moyen défini ci-après pour
les vingt-six premières semaines et aux deux tiers à partir de la vingt-septième. Elle ne peut
en aucun cas, être inférieure à la moitié ou aux deux tiers du salaire minimum légal.
Le salaire journalier moyen sur la base duquel est déterminée l'indemnité journalière due à
l'occasion de l'incapacité initiale est défini comme la quatre-vingt-dixième partie du total des
salaires soumis à cotisation et perçus par l'assuré pendant les trois mois civils qui précèdent
le début de l'incapacité initiale de travail

Au cas où l'incapacité est due à un accident dont la victime bénéficie de la dispense des
conditions de stage prévue par le quatrième alinéa de l'article 32 dahir portant loi n° 1-72-
184 du 15 Joumada II 1392 relatif au régime de sécurité sociale. Le salaire journalier moyen,
servant de base au calcul de l'indemnité journalière est obtenu en divisant le montant des
salaires soumis à cotisation et perçus pendant la période écoulée du début de l'assurance au
début de l'incapacité par le nombre de jours compris dans ladite période, si toutefois celle-ci
n'excède pas un mois.
Si le bénéficiaire d'indemnités journalières continue à percevoir un salaire pendant la
période d'incapacité de travail, l'indemnité journalière n'est due que dans la mesure où la
somme de la fraction du salaire journalier maintenu et de l'indemnité journalière n'excède
pas le montant du salaire journalier.
B-2 : les pensions d’invalidité :

L'assuré ne remplissant pas les conditions d'âge prévues à l'article 54 et qui présente une
invalidité présumée permanente non couverte par la législation sur les accidents du travail et
les maladies professionnelles, dûment constatée par le médecin désigné ou agréé par la
Caisse nationale de sécurité sociale, le rendant totalement incapable d'exercer une activité
lucrative quelconque, a droit à une pension, s'il justifie d'au moins mille quatre-vingt jours
d'assurance dont cent huit pendant les douze mois civils qui précèdent le début de
l'incapacité de travail suivie d'invalidité. Et au cas où l'invalidité est due à un accident le droit
à pension est reconnu à la victime sans condition de stage pourvu que celle-ci ait été
assujettie à l'assurance à la date de l'accident.
Noyant que la pension d'invalidité prend effet, soit de la date de l'expiration de la période
pendant laquelle l'assuré a bénéficié des indemnités journalières prévues à l'article 32, soit
de la date de consolidation de la blessure ou de stabilisation de l'état de l'assuré lorsque
cette date est antérieure à l'expiration de ladite période, à condition que la demande de
pension soit adressée à la Caisse nationale de sécurité sociale dans le délai de six mois qui
suit, selon le cas, l'arrêt du service des indemnités journalières, la consolidation de la
blessure ou la stabilisation de l'état de l'assuré. Ainsi si la demande est introduite après
l'expiration de ce délai la pension prend effet du premier jour du mois civil suivant la
réception de la demande.
Concernant les assurés atteints de maladie de longue durée, notamment tuberculose,
cancer, polymégapole, maladie mentale, non arrivée à consolidation ou à la guérison à
l'expiration du délai de cinquante-deux semaines prévues à l'article 34 du dite dahir,la
pension d'invalidité est toujours concédée à titre temporaire. Elle peut être supprimée ou
suspendue dans les cas et conditions prévus par décret.
Elle est remplacée par une pension de vieillesse de même montant lorsque le bénéficiaire
atteint l'âge ouvrant droit à ladite pension.
Pour l'assuré qui compte de mille quatre-vingt à trois mille deux cent quarante jours
d'assurance, le montant mensuel de la pension d'invalidité est égal à 50% du salaire mensuel
moyen défini comme la douzième ou la soixantième partie du total des salaires soumis à
cotisation et perçus pendant la première année ou les cinq années qui précèdent le dernier
mois civil d'assurance avant le début de l'incapacité de travail suivie d'invalidité, le choix de
la période de référence étant dicté par l'intérêt de l'assuré.
Si en cas d'invalidité due à un accident, tel qu'il est prévu au deuxième alinéa de l'article 47,
l'immatriculation est postérieure au point de départ de la plus courte période de référence
visée à l'alinéa précédent, le salaire mensuel moyen est obtenu en divisant le montant des
salaires soumis à cotisation et perçus par l'intéressé pendant la période écoulée de la date
d'immatriculation au début de l'incapacité de travail suivie d'invalidité par le nombre de mois
compris dans ladite période, toute fraction de trente jours restante étant comptée pour un
mois.
Le taux de la pension d'invalidité fixé à l'article précédent est majoré de 1 % pour chaque
période d'assurance de deux cent seize jours accomplis en sus de trois mille deux cent
quarante jours, sans, toutefois, pourvoir dépasser 70%.

Le montant mensuel de la pension d'invalidité est majoré de 10 % du salaire mensuel moyen


défini à l'article 51 lorsque l'invalide est dans l'obligation d'avoir recours à l'assistance
permanente d'une tierce personne
Pour demander la pension d’invalidité il :

Si vous répondez aux conditions requises de la pension d’invalidité, vous devez vous rendre
à l’agence CNSS la plus proche de vous, en étant muni(e) de l’ensemble des documents
suivants :

 Une copie de la carte CNSS et une copie de la CNI, (les étrangers doivent fournir
le titre de séjour) ;
 Demande de pension d’invalidité (imprimée et renseignée) ;
 Imprimé de la Subrogation de droit en matière d’invalidité cachetée et signée par
l’employeur (en cas d’accident de voie publique, il faut fournir une copie du procès-
verbal de la police ou de la gendarmerie royales) ;
 Une attestation bancaire de compte (RIB) ou un spécimen de chèque.

Les non-résidents au Maroc doivent ajouter à leur demande et aux documents précédents,
les pièces suivantes :

 Certificat de résidence si le paiement doit s’effectuer hors du Maroc.


 Relevé d’identité bancaire reprenant l’IBAN et le code BIC du bénéficiaire.

Conclusion : La santé et la sécurité au travail (SST) est un facteur clé de la protection du salarié dans
son milieu de travail. Le contexte législatif national relatif à la (SST) avait marqué une avancée au
niveau de ce domaine, notamment à travers l’entrée en vigueur de la loi 18-12 sur la réparation des
accidents de travail, cependant il est pertinent de se poser la question sur l’efficacité du régime
juridique et du système d’indemnisation des risques professionnels (RPS), et son aboutissement à
préserver la santé des travailleurs ? Ainsi La généralisation de l’assurance obligatoire pour l’ensemble
des RPS y compris les maladies professionnelles, et le besoin de réglementer la SST dans sa
dimension, à la fois physique et mentale constituent des problèmes imminents, qui nécessitent des
mesures adéquates, afin de relever les défis posés par les risques au travail, qui ne cessent de
s’accentuer à cause des mutations profondes que connait le monde du travail au XXIe siècle.

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