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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITÉ DE GAFSA
INSTITUT SUPERIEUR D’ADMINISTRATION DES ENTREPRISES DE GAFSA

Support de cours

Audit et Conseil dans les


PMEs

Mme Imen MHAMID


ème
Auditoire : 1 année Master Professionnel CMPME

Année Universitaire 2023-2024


ISAEG 2023-2024

Plan du cours

Introduction générale
PARTIE 1 : Cadre général de l’audit
CHAPITRE 1 : Historique et Définition de l’audit
Section 1 : Historique de l’audit
Section 2 : Définition de l’audit
CHAPITRE 2 : Les différents domaines de l’audit
Section 1 : Les types d’audit
1.1. L’audit financier
1.2. L'audit interne
1.3. L’audit opérationnel
1.4. L’audit marketing
1.5. L’audit social
1.6. L’audit environnemental
Section 2 : Différences entre l’audit financier et les autres types d’audit

CHAPITRE 3 : Pratique de l’audit en Tunisie


1. Sociétés tenues de désigner un auditeur
2. Choix de l’auditeur
3. Durée de mandat de l’auditeur
4. Nombre d’auditeurs
5. Organes et procédures de nomination de l’auditeur
6. Acceptation des fonctions par l’auditeur
7. Publicité de la nomination de l’auditeur
8. Sanctions et responsabilités relatives à la nomination de l’auditeur

PARTIE 2 : Le contrôle interne


CHAPITRE 1. Définition, objectifs et importance du contrôle interne
CHAPITRE 2. Champs d’application du contrôle interne
2.1. Le contrôle interne s’applique à tous les biens de l’entreprise
2.2. Le contrôle interne s’applique à tout le personnel de l’entreprise
2.3. Le contrôle interne s’applique à toutes les informations de l’entreprise
CHAPITRE 3. Moyens du contrôle interne
3.1 Une organisation adaptée
3.2. Des méthodes et procédures appropriées
4.3. Un personnel de qualité
3.4. Des protections matérielles et sûres.
CHAPITRE 4. Les obstacles et les limites du contrôle interne
4.1. Les obstacles du contrôle interne
1.1. Le comportement des dirigeants
1.2. Les problèmes humains
1.3. La taille de l’entreprise
4.2. Les limites du contrôle interne
4.3. Le coût du contrôle interne
4.4. La collusion et les malversations.

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Partie 3 : Audit des procédures de contrôle interne par cycle


CHAPITRE 1 : Audit du cycle achats fournisseurs

1. Expression des besoins d’achat et lancement de la commande aux fournisseurs


1.1. Détermination des besoins d’achat et demande d’achat
1.2. Consultation des fournisseurs
1.3. Etablissement du bon de commande
2. Réception des commandes
2.1. Contrôle des réceptions
2.2. Etablissement du bon de réception
3. Réception et enregistrement des factures
3.1. Compostage des factures
3.2. Vérification et rapprochement des factures
3.3. Enregistrement comptable des factures
4. Règlement des factures
4.1. Le bon à payer
4.2. Les titres de paiement
4.3. Annulation des factures
5. Les procédures d’avoir
6. Application
CHAPITRE 2 : Audit du cycle ventes clients

1. Traitement des commandes reçues des clients


1.1. Réception et enregistrement des commandes
1.2. Acceptation des commandes et confirmation aux clients
1.3. Autorisation des ventes à crédit
2. Livraison des commandes aux clients
2.1. Etablissement du bon de livraison
2.2. Rapprochement entre les expéditions et les commandes reçues
2.3. Contrôle de l’exécution de la commande
3. Facturation des livraisons
3.1. Base de la facturation
3.2. Pré numérotation des factures et distinction de l’originale des copies
3.3. Contrôle des factures
4. Enregistrement des factures
4.1. Contrôle des factures et vérification de la suite numérique
4.2. Annulation des factures
5. Encaissement des factures
5.1. Les relances et les relevés aux clients
5.2. Suivi des encaissements
6. Les procédures d’avoir
7. Application

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INTRODUCTION GENERALE

L’audit est un métier exercé par des auditeurs qui ont pour rôle de contrôler et faire
état soit du fonctionnement d’une composante de l’organisation soit des comptes de
l’entreprise.

Selon le type d’audit, l’auditeur se posera les questions suivantes :

 Audit organisationnel : les processus organisationnels sont-ils respectés ? Les contrôles


établis au niveau des procédures de l’entreprise sont-ils respectés ? Défaillants ?

 Audit financier : les comptes de l’entreprise reflètent-ils la réalité ? Les procédures de


contrôle interne sont-elles sures ?

-> L’auditeur dans une entreprise a pour rôle d’apporter un regard externe quant à la fiabilité du
fonctionnement des organes de l’entreprise.

-> Il veille aussi à la véracité des flux d’informations, ces derniers sont extrêmement importants car
c’est sur la base des informations des différents départements que les directions de l’entreprise
prennent leur décision.

Un auditeur peut exercer de façon interne, en intégrant l’effectif de la structure, ou de façon externe,
en faisant appel à une prestation d’un auditeur externe. L’auditeur peut aussi être spécialisé dans un
domaine, ou apporter son savoir général sur le fonctionnement de l’entreprise.

La procédure d'audit repose sur différentes techniques, elle doit être suivie de manière rigoureuse
pour garantir la qualité du rapport de l'auditeur.

Le type d’audit externe le plus répandu est l’audit des états financiers. Un auditeur externe vérifie la
bonne tenue des comptes par le service comptable et assure ainsi l’exactitude des chiffres sur lesquels
la direction peut se reposer.

« Comptabilité et audit sont intimement liés. La comptabilité est la technique qui permet d’exprimer
une image fidèle de la situation financière d’une entité ou d’un groupe d’entités. L’audit est la
technique qui assure la crédibilité de cette image ».Obert et Mairesse (2007).

La comptabilité est un outil qui fournit, après traitement approprié, un ensemble d’informations qui
intéressent de nombreux utilisateurs. Il s'agit notamment :
 des dirigeants de l'entreprise qui ont besoin d'informations pour prendre des décisions et gérer au
mieux son activité ;
 de ses propriétaires (actionnaires, associés, etc.), qui souvent éloignés de la gestion des affaires,
sont désireux d'obtenir des informations sur les résultats et sur l'évolution de la situation financière de
l’entreprise afin de juger le bien fondé de leur investissement ;
 des salariés qui se préoccupent des problèmes relatifs à la gestion pour se rassurer de leur avenir ;
 des banques qui, faisant crédit à l’entreprise, courent un risque qu’ils veulent évaluer ;

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 des pouvoirs publics, en particulier l’administration fiscale et les organismes d’analyse économique et
statistique ;
 en fin des tiers qui, en tant que clients, fournisseurs, etc., traitent avec l'entreprise et s'y intéressent.

Ainsi, l'entreprise est amenée à produire un certain nombre d'informations (bilan, état de
résultat, état des flux de trésorerie, annexes), répondant aux besoins de ces différents utilisateurs.
Il importe donc que l’image que la comptabilité donne de la situation de l’entreprise soit la plus fidèle afin
d’aider les utilisateurs de l’information comptable à analyser correctement la situation financière de
l’entreprise et prendre des décisions adéquates.
Une vérification générale de la régularité et la sincérité des informations produites par la
comptabilité est alors indispensable : telle est la mission de l’audit des comptes.

D’où l’importance de l’audit qui a pour rôle de


sécuriser les actionnaires quant à la fiabilité des informations
qui leur sont communiquées par les dirigeants.

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Partie 1
Cadre général de l’audit

Chapitre 1
Historique et définition l’audit

Section 1 : Approche historique de l’audit


 L’audit financier ou comptable est sans conteste, l’aspect de l’audit le plus connu et le plus ancien.
 Historiquement, ce sont les informations comptables et financières qui revêtirent une importance
capitale. Ainsi, le premier type d'audit qui s'est développé est l'audit financier externe.

Auditer signifiait autrefois vérifier les comptes d'une entreprise

 Dès le IIIe siècle avant J.C., les gouverneurs romains ont nommé des intendants chargés de
contrôler les comptabilités de toutes les provinces.
 Ce n'est cependant qu'à partir du 19e siècle que les pratiques d’audit des comptes se sont
développées de manière systématique - tant dans leur ampleur que dans leurs méthodes - en
parallèle avec l'émergence de l'entreprise moderne et la distinction entre les détenteurs des capitaux
et les gestionnaires de ces capitaux. L'auditeur était alors le garant des détenteurs de capitaux contre
les éventuels abus des gestionnaires.
 C'est à cette époque que remonte l'apparition progressive de l'audit sous la forme qu'il connaît
actuellement.
 Progressivement il est apparu que l'audit, portant essentiellement sur l'information financière,
pouvait être effectivement appliqué à d'autres types d'informations, voire à toute information.

 Ce n'est qu'à partir des années 1960-1970 que le mot « audit » a été employé pour désigner des
missions très différentes les unes des autres.

 Aujourd'hui auditer signifie étudier une entreprise pour en apprécier les processus ou les comptes
pour améliorer les performances ou pour porter un jugement sur la gestion des dirigeants.

 Dans le cadre de ce cours, nous allons nous concentrer sur l’audit (interne ou externe) réalisé par
un auditeur interne ou externe afin d’évaluer l’organisation générale et les procédures de contrôle
interne des entreprises afin de dégager les faiblesses et de lui apporter ses conseils pour les
améliorer, et d’améliorer l’efficacité des activités de l’entreprise.

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Section 2 : Définition de l’audit


Qu’est-ce que l’audit ?

Un audit est un examen minutieux du mode de fonctionnement et d'organisation d'une société ou


d'un service (ou éventuellement une administration) par un professionnel indépendant et impartial
dont la mission principale consiste à déceler puis localiser les éventuelles défaillances qu'il serait
possible de rectifier afin de rendre l'entité auditée plus compétitive.

Dans ce contexte, l'audit est un moyen d'apporter une amélioration continue au sein des entreprises ou
services audités.

L'audit peut intervenir dans plusieurs branches comme en matière comptable ou financière, mais aussi
dans des domaines plus inattendus comme en matière environnementale.

Par ailleurs, la citation célèbre stipule que : « l’audit est comme l’odeur du gaz…..c’est rarement
agréable………mais ça permet d’éviter l’explosion !!!! ».

L’audit est un examen, mené par un professionnel indépendant, en vue de donner, sur l’objet
examiné, une opinion sur la concordance de cet objet avec le référentiel applicable:

 Examen professionnel : basé sur des méthodes, techniques et outils reconnus,


 Indépendant : tant des émetteurs de l’information que de ses récepteurs,
 Objet examiné : l’objet examiné peut être :
- Les comptes annuels, semestriels, intermédiaires,
- Une activité, une unité de production, une grande fonction de l’entreprise,
- Un processus (ensemble d’activités), une procédure (ensemble de règles de
fonctionnement)
 L’opinion du professionnel indépendant: l’opinion du professionnel indépendant
est formulée dans un rapport écrit.
 Référentiel applicable : l’opinion du professionnel indépendant porte sur la conformité de
l’entreprise auditée par rapport à un référentiel (réglementaire, normatif, interne, etc).

 L’auditeur étudie le fonctionnement d’un service ou d’une entreprise, en portant un jugement


critique sur les procédures, les méthodes d’organisation, les moyens d’information, les structures.
L’auditeur peut être un salarié d’une grande entreprise (audit interne) ou faire partie d’un cabinet
(audit externe).
 L’audit analyse les différentes fonctions ou opérations à travers de multiples entretiens individuels et
collectifs, l’étude de documents pour en détecter les faiblesses. Après une analyse plus ou moins
longue, l’auditeur établit un diagnostic et propose des recommandations à la direction générale.
 Le principal apport de l’audit réside dans la crédibilité et la sécurité que l’on peut attacher à
l’information fournie par l’entreprise.

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 L'audit est une procédure de vérification dans un domaine comptable, fiscal, juridique, ou social
confiée à un professionnel dénommé quelquefois "auditeur", dont la mission est de contrôler
l'opportunité d'un projet ou la conformité à la loi, d'un acte ou d'une série d'actes juridiques et d'en
faire rapport1.
 L'audit est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le
degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer
de la valeur ajoutée.
 L'audit aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et
méthodique, ses processus de management de risques, de contrôle, et de gouvernement d'entreprise
en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité2

1 MERLE Ph., MERCIER A. et FLAHAUT-JASSON Cl. (2003).


2 http://www.jobintree.com/dictionnaire/index.html

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Chapitre 2
Domaines de l’audit

Section 1 : Les différents types d’audit


Le terme audit n’est pas réservé à l’examen des états financiers. Il peut porter sur d’autres sujets tels que
la fiscalité (audit fiscal), le droit (audit juridique), l’informatique (audit informatique), la fonction
personnel (audit social), les procédure de contrôle interne (audit interne), les pratiques marketing
(audit marketing), etc. Les principaux domaines d’audit sont, cependant, l’audit financier, l’audit
interne et l’audit opérationnel.

1- L’audit financier
1-1- Définition de l’audit financier
L'audit est un ensemble de travaux conduits par un professionnel compétent et indépendant
conformément à une démarche et des normes professionnelles ayant pour objectif de
permettre à l'auditeur d'exprimer une opinion motivée à l’adresse des utilisateurs, selon laquelle
des états financiers sont sincères et réguliers, dans tous leurs aspects significatifs,
conformément à un référentiel comptable déterminé.

 Ensemble de travaux : suppose qu'une liberté est laissée à l'auditeur dans le choix de la nature
et de l'étendue de ses travaux et il ne doit subir à cet effet aucune limitation.

 Professionnel compétent : l'audit est réservé à un personnel compétent pour garantir la


crédibilité de l'opinion exprimée. La compétence doit être attestée par des diplômes (diplôme
national d’expert-comptable) et des stages pratiques (trois années de stage)

 Professionnel indépendant : l’auditeur doit être indépendant de l’entreprise contrôlée pour


garantir son impartialité et intégrité et en vue d'assurer une certaine objectivité de l’opinion exprimée.
La compétence est insuffisante si l’auditeur se laisse guider par un parti pris lors de l’exécution de
l’audit. L’indépendance est le principe même sur lequel repose la profession, si l’auditeur n’est pas
indépendant, son opinion n’aura pas ou peu de valeur.
 Démarche : l’audit est un processus d’examen critique réalisé selon une démarche précise
(utilisation d’une méthodologie, des techniques et d’outils pour conduire l’examen) conformément à des
normes professionnelles.

 Normes professionnelles : c'est le référentiel par rapport auquel les travaux d'audit sont
exécutés ce qui assure à la fois la compétence et l'objectivité de l'opinion exprimée. Cette opinion doit
être clairement motivée et sans ambiguïté.

 Opinion motivée : le processus d’audit s’achève par la rédaction d’un rapport dans lequel
l’auditeur exprime une opinion sur le degré de concordance de l’information financière présentée avec le
référentiel (normes) comptable. Cette opinion doit être motivée (expliquée et justifiée). L’auditeur

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peut donner trois opinions possibles : 1-certification pure et simple ; 2- certification avec réserves ; et
3- impossibilité d’exprimer une opinion.

 Aspects significatifs : l'auditeur ne donne pas une opinion absolue mais met en œuvre des
diligences (obligation de moyens) pour détecter les anomalies significatives. Il planifie sa mission en
conséquence.

 Référentiel comptable : C'est le référentiel par rapport auquel les états financiers ont été établis.
Par conséquent l'opinion de l'auditeur doit toujours se référer à ce référentiel.

 Etats financiers : comprennent le bilan, l’état de résultat, l’état des flux de trésorerie et les
annexes.
 La régularité, qui est la conformité à des règles, procédures et principes qui peuvent être internes
ou externes à l’entité émettrice de l’information. Ex règles comptables, droit fiscal, droit social, etc.
 La sincérité (ou fidélité), qui est l’objectivité et la bonne foi dans l’application des règles et
procédures. Elle résulte de l'évaluation correcte des valeurs comptables, ainsi que d'une appréciation
raisonnable des risques et des dépréciations de la part des dirigeants.
 L’image fidèle (true and fair view) : le respect de l'image fidèle consiste à choisir, parmi les
méthodes de présentation ou de calcul envisageables, les mieux adaptées à la réalité de l'entreprise et à
fournir les informations nécessaires à leur compréhension, en particulier dans le cadre de l'annexe.

1-2-Objectifs de l’audit financier

Selon le cadre conceptuel des missions d’audit de l’’IAASB (repris par la norme ISA 200) : « une
mission d’audit des états financiers a pour objectif de permettre à l’auditeur d’exprimer une opinion
selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à
un référentiel comptable identifié ».
1-3- Les types de l’audit financier
1-3-1-L’audit légal
Lorsqu’il s’agit d’une obligation légale mettant à la charge de certaines entreprises la nécessité de se
soumettre à un audit, on parle dans ce cas d’audit légal. C’est le cas de commissariat aux comptes
prescrit par le code des sociétés commerciales (L’article 13 du CSC). C’est aussi le cas de révision légale
réalisée dans le cadre du décret n° 87 - 529 du 01/04/1987 fixant les conditions et les modalités de la
révision des comptes des E. P. I. C. et des sociétés dont le capital est totalement détenu par l’État.

1-3-2- L’audit contractuel


En dehors du cadre légal, l’entreprise peut désigner un professionnel afin de réaliser un audit
contractuel. Dans ce cas, les termes de la mission d’audit contractuel sont librement définis entre le
professionnel et l’entreprise dans un contrat. La demande d’un audit contractuel peut être faite par
l’entreprise ou par des tiers :

a) Demande faite par l’entreprise


L’entreprise peut demander un audit dans le but :

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- de s’assurer de la fiabilité d’une information financière avant de l’utiliser ou de la présenter aux


tiers ;
- d’évaluer son organisation actuelle en vue d’en découvrir les insuffisances et de l’améliorer ;
- d’éviter la survenance de fraudes ou de détournements éventuels.

b) Demande faite par des tiers


Plusieurs tiers en relation avec l’entreprise ont souvent intérêt à ce que les comptes qui leur sont
soumis soient préalablement audités avant de prendre des décisions susceptibles d‟ avoir des
incidences sur leur avenir et celui de l’entreprise. Exemple :
- les banquiers avant d’octroyer des emprunts ;
- les salariés pour s’assurer de leurs emplois ;
- les entreprises désireuses de prendre une participation dans l’entreprise ou de la racheter;
- un groupe d’actionnaires minoritaires voulant être informés ;
- l’autorité de marché financier, avant de permettre l’introduction de l’entreprise en bourse.

Schématisation de l’utilité de l’audit financier

1-4- Les avantages économiques de l’audit financier

L'audit financier ou comptable permet aux entreprises auditées:


 d’améliorer la crédibilité de l’entreprise vis à vis des tiers :
- les banquiers demanderaient moins de garanties et accepteraient des taux d’intérêt plus bas aux
entreprises qui présentent et publient des états financiers audités.
- les fournisseurs accepteraient plus facilement de vendre â crédit â une entreprise qui présente et
publie des étais financiers audités.
- l’entreprise auditée devrait faire l’objet de moins en moins de contrôle et de redressement fiscal.
 d'accéder au marché financier à des conditions favorables.
 d'améliorer la gestion au sein de l'entreprise en maintenant la pression indispensable sur la
direction et le personnel pour gagner en efficacité et efficience.

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2- L'audit interne

Selon l'Institut Français des Auditeurs et des Contrôleurs Internes (IFACI): « L'Audit Interne est
une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré
de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et contribue à créer de la
valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche
systématique et méthodique, ses processus de management des risques, de contrôle, et de
gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur efficacité. »

Cette activité est exercée par un service dépendant de la direction générale et indépendant des
autres services. Les objectifs principaux des auditeurs internes sont donc de vérifier si les procédures
en place comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères, les opérations
régulières, les organisations efficaces, les structures claires et actuelles."
L'audit interne est ainsi un service autonome de l'entreprise rattaché directement à la
direction générale pour garder son objectivité. Ce service est chargé d'évaluer les performances de
toutes les fonctions de l'entreprise.

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3- L’audit fiscal
L’audit fiscal a pour objectif l’examen de la situation fiscale de l’entreprise. Il s’agit en fait, en ayant
recours à des spécialistes en la matière de voir de quelle façon l’entreprise appréhende la fiscalité et
comment elle intègre le paramètre fiscal.
L’audit fiscal a deux objectifs :
 D’une part, celui-ci va s’assurer que l’entreprise respecte effectivement les obligations légales
auxquelles elle est soumise et qu’elle se conforme à la règle fiscale. L’audit fiscal vise alors à vérifier que
l’entreprise ne s’expose pas à des risques fiscaux imputables au non-respect de la loi fiscale.
 D’autre part, l’audit fiscal va évaluer l’aptitude de l’entreprise à utiliser, au mieux de ses intérêts, les
possibilités que lui offre la législation fiscale, son aptitude à faire preuve d’efficacité dans le cadre de sa
gestion fiscale. L’audit fiscal vise alors à vérifier que l’entreprise ne s’expose pas à un risque perte
d’opportunité dû à une méconnaissance d’une disposition favorable qui peut générer un manque à
gagner important.

4- L’audit opérationnel
L'audit opérationnel est une évaluation périodique, continue et indépendante de toutes les opérations
de l’entreprise en vue d'aider les gestionnaires à améliorer le rendement de leurs unités
administratives; et ce par l'appréciation objective des opérations et la formulation des
recommandations appropriées.
L'audit opérationnel comprend l'analyse et l'évaluation des éléments de la gestion (planification,
organisation, direction et contrôle), c'est à dire, les objectifs et les plans, les responsabilités, les
structures organisationnelles, les politiques et procédures, les systèmes et méthodes, les contrôles, et
les ressources humaines et physiques en vue d’évaluer leurs performances, d’identifier les pratiques non
économiques, improductives et inefficaces et d’en tirer des recommandations d’amélioration.

C’est la recherche de l’efficacité, de l’efficience et de l’amélioration des performances de l’entreprise qui


anime l’auditeur opérationnel.

1- L’audit Marketing
L’audit marketing est un « examen critique en profondeur, systématique et périodique des grandes
orientations marketing d'une entreprise dans son environnement et des moyens qu'elle met en œuvre
pour les réaliser. Cette vérification permet à l'entreprise de résoudre les problèmes courants, de
renforcer ses compétences par rapport aux concurrents et d'améliorer l'efficacité et la rentabilité de ses
activités marketing »3.

 Le recours à un audit marketing permet de mobiliser une expertise extérieure, mais également
d’apporter un « regard neuf » et théoriquement neutre sur la problématique marketing étudiée et les
pratiques en cours dans l’entreprise.

3COLBERT, F. et ses collaborateurs, Le marketing des arts et de la culture, 3è édition.

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5- L’audit social
 L'audit social est avant tout l'audit de ressources humaines à la disposition d'une entité ou
entreprise.
 Selon l’institut International de l’audit Social (IAS), l'Audit Social est un domaine particulier
d'application des méthodes d'audit, qui sont largement utilisées dans le domaine financier,
organisationnel, qualité, etc. Il est pratiqué par des auditeurs externes spécialisés ou par des
auditeurs internes, parfois en coopération entre les deux.
 Sur le plan pratique, l’audit social se divise en quatre champs d’application principaux :
 L’audit du social se référant à des normes (nationales) existantes, telles que le droit du
Travail, les Conventions Collectives ou les Accords d’entreprises, etc. pour évaluer la
conformité des pratiques internes d’une entreprise.
 L’audit de conformité et de pertinence d’une situation est basé sur des règles et des
procédures internes à l’entreprise, afin de comparer réalité des pratiques et données
prévisionnelles. Sur le long terme, ce type de bilan doit permettre à la société auditée d’obtenir
un plan d’action quant à l’évolution de ses pratiques sociales.
 L’audit préalable à une situation de changement (fusion-acquisition, réorganisation,
faisabilité sociale d'un investissement, etc).
 L’audit permettant la compréhension d’une situation sociale particulière (conflit social, climat
social dégradé, démissions, tensions liés à des risques psycho-sociaux...), dans le but d'en tirer
des enseignements correctifs pour l'avenir et/ou de prévenir la répétition de situations
conflictuelles.

Lors de l'audit social, un cabinet extérieur analyse la politique de ressources humaines de


l'entreprise, en croisant les éléments d'information à sa disposition et en les comparants aux normes et
standards en vigueur. Un tel audit permet d'évaluer les risques juridiques pour non-respect du droit
du travail, de prévenir les conflits sociaux et d'anticiper des risques stratégiques, par exemple en
matière de départs à la retraite. L'audit social peut aussi être conduit dans le cadre de la valorisation
d'une entreprise, afin de mesurer l'impact de sa politique de ressources humaines sur sa valeur
financière.

6- Audit environnemental

L'audit environnemental est défini comme « une évaluation périodique et systématique,


documentée et objective de l'organisation, des systèmes de gestion et de la performance des
équipements mis en place pour assurer la protection de l'environnement ». De ce fait, ce type
d’analyse s’inscrit dans la politique de développement durable à laquelle sont soumises les entreprises
industrielles depuis quelques années4.

L’audit environnemental étant en charge d’améliorer les performances d’une organisation par la
maîtrise de ses impacts environnementaux, il doit être impérativement conduit en référence aux
règlements (EMAS), normes (ISO) et/ou bonnes pratiques professionnelles du secteur.

4 Règlement CEE n°1836/93, établi par le Conseil de 1993.

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En pratique, l’audit peut être réalisé par des membres internes à l’entreprise ou alors, une entité
externe peut être désignée pour s’occuper de cette évaluation.

En général, l'audit environnemental est entrepris afin de faciliter le contrôle, par la direction de
l'entreprise, de ses pratiques environnementales, de veiller à leur conformité à la réglementation et de
se doter d'un argument commercial supplémentaire par rapport à la concurrence.
Exemples d’aspects environnementaux à auditer :

- Les émissions dans l’atmosphère ;


- Les rejets dans les milieux aquatiques ;
- Le fait d’éviter de produire des déchets solides, notamment des déchets dangereux, de les
recycler, de les réutiliser, de les éliminer ;
- La surconsommation des ressources naturelles et des matières premières (y compris
l’énergie) ;
- Etc.
Section 2- Différences entre l’audit financier et les autres types d’audit
Il convient de distinguer l’audit financier des deux autres formes d’audit (interne et opérationnel) dont
les objectifs sont susceptibles de recouper ceux de l’audit financier :

1- Audit financier (externe) et audit interne


Ils diffèrent au niveau des objectifs, du statut de l’auditeur et des utilisateurs des travaux mis en
œuvre. Ces différences peuvent être récapitulées dans le tableau suivant :
Audit externe Audit interne
Statut de l’auditeur  Un cabinet ou un auditeur  L’auditeur interne appartient au
externe juridiquement personnel de l’entreprise.
indépendant
Dépendance/Indépendance  Totalement indépendant de  Dépendant de la direction générale
la direction générale

Finalité  Sécurité des actionnaires  Sécurité de la direction générale

 Certifier la régularité, la  Apprécier la maitrise du processus


Objectifs sincérité et l’image fidèle des comptable et financier (régularité et
états financiers d’une rigueur de l’information interne,
entreprise. sécurité des personnes et des biens,
efficacité de la gestion, qualité du
système de contrôle interne).
 Formuler des recommandations
nécessaires en vue de son amélioration
Utilisateurs des travaux  Rapport d’audit externe Rapports d’audit interne destinés :
mis en œuvre (financier) est utilisé par des  à la direction générale,
tiers : Actionnaires,  aux responsables des services sur les
dirigeants, banques, quels l’audit interne a porté ;
administration fiscale,  au comité d’audit ;
fournisseurs, clients, etc.).  aux commissaires aux comptes.

Domaines d’intervention  Comptes  Comptes ;


 Etats financiers  Opérations ; éléments du patrimoine ;
 Structures et fonctions ;
 Budgets ;
 Politiques et objectifs ;
 Gestion en général.

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Périodicité  Fin d’année  Permanente à travers des missions


planifiées en fonction du risque perçu
Incompatibilités  Immixtion dans la gestion  Audit de la direction générale

Résultat  Certification sans ou avec  Recommandations et suivi


réserves ou refus de  Outil de direction et de gestion
certification ou révélation de
faits délictueux ;
 Outil d’information
Conclusion  Audit de régularité  Audit de régularité
seulement  Audit d’efficacité

2- Audit financier et audit opérationnel


Dans l'audit opérationnel il s'agit d'auditer "la réalité (les opérations)" au lieu de "l'image" que la
comptabilité en donne. L'idée est donc d'auditer la réalité plutôt que sa description comptable, afin de
permettre à l'entreprise de pouvoir affronter la compétition avec les meilleurs atouts. L'auditeur
opérationnel pourra examiner les états financiers et vérifier leur qualité tout comme l'auditeur
financier, mais il agira dans la perspective de l'utilisation de cette information en tant qu'outil de
gestion, et non dans l'intention unique de se porter garant de sa sincérité et régularité. La
certification des comptes à des tiers ne peut être faite que par un auditeur financier externe.

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CHAPITRE 3
Pratique de l’audit financier en Tunisie

La profession comptable en Tunisie est organisée dans le cadre de deux organismes professionnels qui
sont :
 L’Ordre des experts comptables de Tunisie (OECT): régie par la loi n°88-108 du 18
août 1988 qui a abrogé la loi 82-62, portant refonte de la législation relative à la profession
d’expert-comptable ;
 La compagnie des comptables de Tunisie (CCT) : régie et organisée par la loi n°2002-
16 du 4 février 2002 telle que modifiée par la loi n° 2004-0088 du 31 décembre 2004).

- Sont inscrits à l’OECT les titulaires du diplôme d’expert-comptable.


- Les experts inscrits à l’O ECT sont habilités à exercer la profession d’expert-comptable et de
commissaire aux comptes.
- La profession offre une multitude de services pour l’entreprise : l’audit, l’assistance et le conseil
comptable, fiscal, en organisation et en gestion.
-L’audit légal (commissariat aux comptes) est régi aujourd'hui par tout un chapitre « du commissariat
aux comptes » dans les dispositions des art. 258 à 273 du C.S.C, en plus d'autres dispositions
éparpillées dans le code traitant des différentes missions du commissaire aux comptes (CAC).

1- Les sociétés qui sont tenues de désigner un auditeur (CAC)

Article 13 (nouveau) du CSC :


Les sociétés commerciales sont tenues de designer un CAC.
Exception :
Toutefois, les sociétés commerciales, autres que les sociétés par actions, sont dispensées de
la désignation d’un CAC :
 au titre du premier exercice comptable de leur activité,
 si elles ne remplissent pas deux des limites chiffrées relatives au :
 total bilan : supérieur à 100 000 dinars
 au total des produits hors taxes : supérieur à 300 000 dinars
 et au nombre moyen des employés : 10 salariés
 ou si elles ne remplissent plus durant les deux derniers exercices comptables du
mandat du commissaire aux comptes deux des limites chiffrées visées au deuxième
tiret.

En Tunisie5, sont considérées comme petites et moyennes entreprises PME, les entreprises dont les
critères d'actifs immobilisés nets et d'effectif n'atteignent pas les seuils suivants :

5 Selon la définition avancée dans un communiqué du CMF relatif à la définition de la notion des PME opérant dans les secteurs
libres à la constitution au sens de l'article 21 bis du décret n°77-608 du 27 juillet 1977, tel que modifié et complété par les textes
subséquents et notamment par le décret n°2005-2397 du 31 Août 2005.

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-Quatre millions de dinars en ce qui concerne le montant d'actifs immobilisés nets.


-Et 300 personnes en ce qui concerne l'effectif total.
Afin de mieux cerner la définition et la notion des PME, nous allons nous baser sur deux importants
critères d'identification à savoir des critères qualitatifs et des critères quantitatifs.

Par conséquent, un grand nombre de PME remplissent les critères ci-haut cités et se trouvent donc
dans l’obligation de désigner un auditeur externe (commissaire aux comptes).

2- Choix du commissaire aux comptes


Article 13 (nouveau) du CSC :
Le CAC doit être désigné parmi les experts comptables inscrits au tableau de l’ordre des experts
comptables de Tunisie si deux des limites chiffrées suivantes sont remplies :
 au total bilan : supérieur à 1500 000 dinars
 au total des produits hors taxes : supérieur à 2000 000 dinars
 et au nombre des employés: 30 salariés.
Au cas où ces limites chiffrées ne sont pas remplies, le CAC est désigné soit parmi les experts
comptables inscrits au tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie soit parmi les spécialistes
en comptabilité inscrits au tableau de la compagnie des comptables de Tunisie.

3- Durée de mandat du commissaire aux comptes

Art. 13 bis du CSC : Le CAC est désigné pour une période de 3 années renouvelable.
Toutefois, le nombre de mandats successifs, compte tenu de renouvellement, ne peut excéder pour
les sociétés commerciales soumises à l’obligation de désigner un CAC inscrit au tableau de l’ordre des
experts comptables de Tunisie :

 3 mandats (3 x 3 = 9 exercices) lorsque le CAC est une personne physique


 et 5 mandats (5 x 3 = 15 exercices) si le CAC revêt la forme d’une société d’expertise
comptable comportant au moins 3 experts comptables inscrits au tableau de l’ordre des
experts comptables de Tunisie, et ce, à condition de changer une fois, au moins après trois
mandats :
 le professionnel qui engage sa responsabilité personnelle sur le contenu du rapport de
contrôle des comptes ;
 et l’équipe intervenant dans l’opération du contrôle.

4- Nombre des CAC dans une société

Art. 13 ter : Sont soumis à la désignation de deux ou de plusieurs CAC inscrits au tableau de l’ordre
des experts comptables de Tunisie :
- les établissements de crédit faisant appel public à l’épargne et les sociétés d’assurances multi-
branches,
- les sociétés tenues d’établir des états financiers consolidés conformément à la législation en vigueur si
le total de leur bilan au titre des comptes consolidés dépasse 100 millions de dinars,

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- les sociétés dont le total de leurs engagements auprès des établissements de crédit et l‟ encours de
leurs émissions obligataires dépasse 25 millions de dinars.

5- Modalités de nomination du commissaire aux comptes


On distingue plusieurs modalités de désignation du commissaire aux comptes :

5-1-Désignation par l’assemblée générale

Cas des sociétés anonymes


 lors de la constitution : désignation du 1er commissaire aux comptes par l’assemblée générale
constitutive AGC ;
 au cours de la vie sociale par l’AGO.

Cas des SARL


 lors de la constitution : pas de désignation.
 au cours de la vie sociale par l’AGO si :
 les critères de l’article 13 nouveau du CSC sont remplies ;
 un ou plusieurs associés représentant au moins le 1/10 de capital social demandent la
désignation d’un commissaire aux comptes.
5-2- Désignation par les statuts
Cette modalité n’est pas prévue par le CSC mais reste possible pour la désignation du 1 er commissaire
aux comptes.

5-3 Désignation par voie de justice

Il s’agit d’une procédure exceptionnelle de désignation qui se fait dans les situations suivantes :

 Défaut de nomination des commissaires par l’assemblée générale :

-Le CA n’arrive pas à se réunir ce qui va empêcher la réunion d’un AGO


-Présence de deux groupes d’actionnaires dont chacun veut nommer un CAC
-L’AGO a oublié la désignation d’un CAC et le CA n’a pas convoqué l’AGO pour se réunir
extraordinairement AGE pour nommer ou renouveler le mandat d’un CAC.

 Empêchement ou refus d’un ou de plusieurs CAC désignés.

En cas où la société n’arrive pas à nommer un CAC, tout intéressé peut saisir la justice pour nommer le
CAC après avoir demandé la désignation tout d’abord à la société. Le juge appel les administrateurs
pour voir les causes de l’empêchement. En cas de sérieux empêchements, il procède à la nomination
d’un CAC pour cette société. Le commissaire aux comptes désigné par voie de justice est investi d’un
mandat d’1 an jusqu’à la réunion d’une nouvelle AGO.

6- Publicité de la désignation
Une fois désigné, la société doit publier cette désignation :
 par Lettre recommandée avec accusé de réception LRAR, auprès de ‘‟ OECT ou la Compagnie
des Comptables Agrées dans les 10 jours suivants la désignation.
 au JORT et au 2 quotidiens dont l’un en arabe et ce dans 1 mois suivant la nomination.

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Une fois nommé, le CAC doit informer l’OECT ou la Compagnie des Comptables Agrées dans les 10jours
suivant l’acceptation du mandat.
Ces mêmes dispositions s’appliquent en cas de :
- renouvellement de mandat ;
- désignation par le juge.

7- Sanctions et responsabilités relatives à la désignation du commissaire aux comptes


 Toute désignation de commissaire aux comptes faite en infraction aux dispositions légales :
- est considérée comme nulle ;
- et entraîne à l’encontre de la société contrevenante le paiement d’une amende égale à 2.000
dinars au moins et à 20.000 dinars au plus.
 La société encourt la même peine en cas de défaut de désignation de commissaire aux comptes par
son assemblée générale.

Application
« S3I » est une PME qui a été créée en Mars 2013 par 3 associés sous forme d’une SARL. La société est
spécialisée dans la production de produits cosmétiques pour le marché Tunisien et à l’exportation. Au
31/12/2015, la situation de la société « S3I » est comme suit :
 Total bilan: un million de dinars (1.000.000 D) ;
 Total des produits hors taxes : Trois millions de dinars (3.000.000 D) ;
 Nombre des employés: 43.

Du fait que les 3 associés sont des amis d’enfance, ils ont décidé à l’unanimité de ne pas recourir aux
services d’un commissaire aux comptes. Cependant, un des associés ayant une connaissance en
comptabilité s’est porté volontaire de vérifier les comptes annuellement et de dresser un rapport aux
reste des associés.

Travail à faire
Il vous est demandé de commenter la décision des trois associés en se basant sur les textes de lois
relatives au commissariat aux comptes.
Correction :
La décision des trois associés n’est pas conforme à la loi. En effet, selon l’article 13 nouveau du CSC, la
société « S3I » est tenue de désigner un commissaire aux comptes pour les années 2008-2009 et 2010
car elle :
 N’est plus au titre du premier exercice comptable de son activité,
 Elle remplit deux des limites chiffrées fixées par le décret n°2006-1546 :
 total bilan : 1.000.000 D > à 100 000 dinars
 au total des produits hors taxes : 3.000.000 > à 300 000 dinars
 et au nombre moyen des employés : 43 > 10 salariés.

En plus, le commissaire aux comptes nommé doit être obligatoirement un expert-comptable membre
de l’OECT puisque la SARL « S3I » rempli deux des trois limites chiffrées fixées par le décret n°2006-
1546:
 total des produits hors taxes : 3.000.000 > à 2000 000 dinars
 au nombre des employés: 43 >30 salariés.

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