Professional Documents
Culture Documents
Mon Carnet de Med de Travail
Mon Carnet de Med de Travail
PROGRAMME :
INTRODUCTION
La médecine du travail en Algérie est une spécialité médicale légaliste : régie par des textes légaux.
C’est une discipline médicale chargée de la protection des travailleurs contre les risques professionnels
Double mission : préventive essentiellement et curative accessoirement
BUTS :
1. Promouvoir le bien être physique et mental des travailleurs
2. Prévenir et protéger les travailleurs des risques pouvant engendrer des accidents ou des maladies
3. Identifier et surveiller les risques professionnels, en vue de réduire ou d’éliminer tous les facteurs qui, sur
les lieux de travail, peuvent affecter la santé des travailleurs
4. Placer les travailleurs dans un emploi convenant à leurs aptitudes physiologiques et psychologiques
5. Réduire les cas d’invalidité et assurer une prolongation de la vie active des travailleurs
6. Evaluer le niveau de santé des travailleurs en milieu du travail
7. Organiser les soins d’urgence, la PEC, trt ambulatoires et le trt des MP et MCP
8. Sauvegarde de l’environnement
MISSIONS :
1. Prévention du risque professionnel
2. Visites médicales : d’embauche, visite périodique, V. de surprise, V. d’urgence, visite spontanée
3. Etude et analyse des conditions de travail
Définitions OMS :
C’est la gestion et la maitrise des risques.
Elle se situe au niveau de :
1. la source : substituer, supprimer, enfermer les facteurs de risque. C’est la prévention primaire.
- Moyens techniques à visée collective
- Moyens médicaux : détermination des profils d’aptitude, vaccination
2. L’interface : intercepter, neutraliser, diluer les facteurs de risque. C’est la prévention secondaire.
- Surveillance médicale des travailleurs : visite d’embauche, visite périodique
- Dépister les MP et soins précoces
3. La cible (la personne) : protéger, former, informer. C’est la prévention tertiaire.
Questions :
Définir la médecine du travail ? Citez les buts de celle-ci ?
Donner la différence entre la médecine du travail en Algérie et dans le monde ?
Citez les facteurs de risques rencontrés en milieu professionnel ?
La maitrise des risquese situe à 3 niveaux, citez les en donnant un exemple pour chaque niveau ?
Selon la loi 88-07 relative à l’hygiène et la sécurité du travail : Citez les raisons de cette discipline préventive
(Buts) ? Donnez 3 assignés à ces missions (missions) ? Objectifs de la visite périodique
2. ACCIDENTS DE TRAVAIL ET MALADIES PROFESSIONNELLES
I/ ACCIDENTS DE TRAVAIL
Définitions
Est considéré comme AT, tout accident ayant entrainé une lésion corporelle imputable à une cause soudaine,
extérieure et survenu dans le cadre de travail
Est considéré comme AT, l’accident survenu au cours de :
- mission accomplie hors de l’établissement conformément aux instructions de l’employeur
- exercice ou à l’occasion de l’exercice d’un mandat électoral
- études suivis régulièrement en dehors des heures de travail
- activités sportives organisées par l’organisme employeur
- accomplissement d’un acte de dévouement dans l’intérêt public, sauvetage d’une personne en danger
Est assimilé à un AT, l’accident survenu pendant le trajet effectué par l’assuré pour se rendre à son travail ou
en revenir, quel que soit le mode de transport, à condition que le parcours, sauf urgence ou nécessité, cas
fortuit ou force majeure, n’ait pas été interrompu ou détourné
La présomption d’imputabilité du décès au travail ou à l’accident tombe, si les ayants droit de la victime
s’opposent à ce qu’il soit procédé à l’autopsie demandée par l’organisme de sécurité sociale, à moins qu’ils
n’apportent la preuve du lien de causalité entre l’accident et le décès.
Toute affection préexistante dont la preuve est administrée qu’elle n’a été ni aggravée, ni provoquée ni
révélée par l’accident, ne peut être prise en charge comme AT
Procédure de déclaration
L’accident de travail doit être immédiatement déclaré :
- Par la victime ou ses représentants à l’employeur dans les 24 hr sauf force majeure. Les jours non
ouvrables ne sont pas comptés
- Par l’employeur à l’organisme de SS, dans les 48 hr. Les jours non ouvrables ne sont pas comptés
- Par l’organisme de sécurité sociale à l’inspecteur de travail
Important : en cas de carence de l’employeur, la déclaration à SS peut être faite par la victime, ses ayants droit,
l’organisation syndicale ou l’inspection du travail dans un délai de 04 ans à compter du jour de l’accident
Certificats médicaux :
Certificat médical initial: établi lors du 1er examen médical, en 2 exemplaires, précise s’il y’a arret de travail
Certificat médical de prolongation : en double exemplaire, précise le nbr de jours d’arrêt de travail
Certificat médical descriptif : de guérison ou de consolidation (AT04) : en double exemplaire, précise s’il ya guérison
(réparation complète de la lésion sans séquelles) ou de la consolidation (persistance de séquelles stabilisées)
Certificat initial de rechute : aggravation de la lésion, apparition d’une nouvelle lésion résultant de l’AT alors que la
victime avait été considérée guérie ou consolidée ou bien n’avait souffert, jusqu’alors, d’aucune lésion apparente
Modalités de réparation
1) Impossibilité de travailler pendant un certain temps : incapacité temporaire. La victime bénéficie de :
Prestations en nature : remboursement au taux de 100% des tarifs réglementaires,frais de soins,
médicaments, appareillages, rééducation fonctionnelle, par l’organisme de sécurité sociale
Prestations en espèces: attribution, au taux de 100% du salaire de référence, d’une indemnité journalière
pour compenser la perte de salaire à partir du jour qui suit l’accident par la SS
Intérêt de la déclaration
1) Le travailleur bénéficie de ses droits au titre de l’accident du travail plus avantageux qu’au titre de
maladie ordinaire. L’employeur évite les sanctions de l’inspection du travail.
2) Le médecin du travail recherche les causes de l’accident et établi des protocoles de prévention à fin
d’éviter la reproduction de l’accident.
Définition :
Maladie profesionnelle : intoxications, infections et affections présumées d’origine professionnelle
85 tableaux de maladies professionnelles, chaque tableau comprend :
- Un titre, un numéro, 3 colones :
- Gauche : Nature de la maladie : symptômes, liste limitative
- Milieu : Délai de prise en charge : durée minimale d’exposition pour pouvoir bénéficier de la réparation
- Droite : Liste (limitative ou indicative) des travaux exposant au risque
Procédure de déclaration
La maladie professionnelle doit être déclarée par la victime à l’organisme de sécurité sociale dans un délai de 15
jours au minimum et 3 mois au max à partir de la date de la 1ère constatation médicale
Dossier à fournir :
- Une déclaration de maladie professionnelle (AT16) remplie par le travailleur
- Un certificat médical initial (AT17) établi par le médecin
- Une attestation remplie par le ou les employeurs successifs concernant les postes occupés par la victime.
Maladie ayant à l’avis du médecin un caractère professionnel mais ne répond pas aux critères de reconnaissance
d’une MP par la caisse de sécurité sociale.
Sa déclaration est obligatoire mais n’ouvre droit à aucune réparation en tant que maladie pro. Elle est indemnisée
au compte de l’assurance maladie ordinaire. Elle sert à enrichir les tableaux des MP (LOL)
Questions
Définir les MP et les AT avec un exemple pour chaque définition ?
Donnez les modalités de déclarations ?
Les types de visites + définitions ?
Les certificats susceptibles d’être délivrés lors d’un AT + arguments ?
Définir les maladies à caractère professionnel ?
3. RISQUES BIOLOGIQUES EN MILIEU PROFESSIONNEL
Définition :
Exposition à des agents biologiques ou à leurs produits (endotoxines, mycotoxines…)
Les agents biologiques sont des micro-organismes (bactéries, virus, champignons, protozoaires, y compris
les micro-organismes génétiquement modifiés), des prions ou agents transmissibles non conventionnels,
des endoparasites humains et des cultures cellulaires, qui sont susceptibles d’entrainer des répercussions
sur la santé à type de : infection, allergie, intoxication ou cancer..
Classification des agents biologiques : Groupes de risques du plus faible (1) au plus important (4)
Groupe Pathogénicité pour l’Homme Danger pour Propagation dans Prophylaxie ou trt
travailleurs collectivité efficace
1 Non - - -
2 Oui Oui Peu probable Oui
3 Oui Oui Possible Oui
4 Oui Oui Risque élevé Non
Les prions sont inclus depuis peudans la liste des virus sous une rubrique « Agents non classiques » Ils font partie
du groupe de risque 3, sans transmission par voie aérienne.
Chaines de transmissions :
Reservoir : Lieu dans lequel s’accumule l’agent, peut etre vivant ou inanimé (sol, eau, objet)
Porte de sortie : Sortie de l’agent du reservoir
Transmission / Contamination :
- Voie aérienne (inhalation) : principale voie d’entrée, et la plus insidieuse, exp :
Aérosols produits par l’utilisation de jets d’eau sur des surfaces contaminées
Poussières contaminées par les fientes de oiseaux
- Voie digestive (Ingestion) : mains contaminées
- Voies cutanéomuqueuse :projection dans l’œil, port des mains contaminées au visage
- Inoculation : piqûre, coupure, morsure, griffure.
Hote récepteur : Travailleur
Secteurs exposés au risque biologique :
1) Utilisation délibérée : on connaît l’identité précise des agents biologiques mis en oeuvre, les quantités
utilisées, les étapes du procédé où leur présence est nécessaire. Exp :
- Recherche : biologie, biotechnologie
- Industrie pharmaceutique : production de vaccins et d’antibiotiques
- Industrie agroalimentaire : utilisation de ferments
2) Exposition potentielle : les agents biologiques ne sont pas introduits dans le procédé industriel, mais ils
l’accompagnent soit du fait de l’activité elle-même soit du fait des caractéristiques de l’activité. Exp :
- Travail au contact d’humains ou de produits d’origine humaine : Personnel de soins, labo, soins
funéraires (thanatopraxie)
- Travail au contact d’animaux ou de leurs produits : éleveurs, véto, inséminateurs, abattoirs
- Travail dans le milieu agricole : agriculteurs, forestiers, conducteurs d’engins agricoles
- Assainissement :ripeurs (éboueurs), personnel des centres de tri de déchets, égoutiers
- Entretien et maintenance : nettoyage et maintenance (électriciens, plombiers)
2. Allergies
- Alvéolite allergique extrinsèque ou pneumopathie d’hypersensibilité : Allergie type III, due à des
moisissures (aspergilus) exp : poumon du fermier
- Asthme, rhinite, sinusite : Allergie type I, à médiation IgE
- Bronchite chronique et BPCO : poussières de fourage et céréales, élevage..
- Autres : Eczéma
3. Pathologies Toxiniques :
- Mycotoxines : produites par des moisissures
- Endotoxines : composants de la paroi des bactéries Gram négatif
- Exp : Aflatoxine : hépatite aigue ; Ochratoxine : néphropathie
4. Cancers
Certaines mycotoxines (aflatoxines), bactéries et virus ont un pouvoir mutagène et cancérogène.
- HVB ET HVC : carcinome hépatocellulaire
- Papillomavirus : cancer bronchopulmonaire
- Aflatoxine B : cancer hépatique
- Virus oncogène d’origine animale : Hémopathies
Principes généraux de prévention
Analyse du risque :
- Caractéristiques de l’agent infectieux : Réservoir, modes de contamination, pouvoir infectant…
- Niveau de risque d’exposition des salariés aux agents biologiques,
Education du personnel :
- Risques et modes de contamination
- Comportements dangereux : manger, se maquiller avec des gants contaminés..
- Moyens et interets de la protection individuelle, CAT si piqure, morsure…
Mesures spécifiques :
- Vaccinations obligatoires : Tétanos, Tuberculose (BCG), Poliomyélite, Diphtérie, Hépatite B
- Vaccinations recommandées : Leptospirose, brucellose, grippe,
Surveillance médicale
- Obligatoire au minimum une fois/an.
- Ecarter les femmes enceintes des postes exposant à la rubéole, Toxo : sauf si femme immunisée
- Dépistage des maladies infectieuses
- Déclarations des maladies professionnelles
- Contrôle de la vaccination
Questions :
- Modes de transmissions des agents biologiques ? citez un exemple pour chaque agent
- 3 pathologies les plus redoutées après accident exposant au sang ?
- Décrire les manifestations cliniques observées lors de la brucellose focalisée et donnez les examens
paracliniques pour confirmer le dg ?
- Décrire la phase d’état de la brucellose professionnelle, et citez les examens complémentaires pour
établir les dg ?
- Citer 4 catégories de risques biologiques et donnez un exp pour chaque risque ?
- Enumerer les préventions d’hygiène universelle de prévention contre les AES ?
- Donner les différents risques rencontrés dans le milieu professionnel + exemple pour chaque risque ?
- Voies de contamination de la leptospirose professionnelle ?
- Critères de classification des agents infectieux ?
4. ASTHME PROFESIONNEL
Définition :
Inflammation des voies aériennes, obstruction bronchique variable et hyperréactivité bronchique
Dûes à des causes et des situations attribuables à un environnement professionnel particulier
Deux types d’asthme professionnel :
Asthme immunologique (avec période de latence) : haut poids moléculaire, bas poids moléculaire
Asthme non immunologique (sans période de latence) : induit par les irritants, après exposition aiguë,
après des expositions répétées
Physiopathologie:
1/Mécanisme allergique :
- Les composés de haut poids moléculaire (protéines) induisent la production d’IgE spécifiques
- Les agents de bas poids moléculaire se comportant comme des haptènes, induisent une sensibilisation
immuno en se combinant avec une protéine pour acquérir le caractère antigénique complet.
2/Mécanisme irritatif :
Contact avec l’irritant > vasoconstriction réflexe par stimulation des récep sensoriels des bronches
3/Mécanisme pharmacologique :
Intoxications par les insecticides organophosphorés > bronchospasme induit par une surcharge en acétylcholine
suite à l’inhibition de la cholinestérase.
Etiologies:
Asthme par sensibilisation à un allergène de haut poids moléculaire :
- Produits d’origine animale: phanères, secrétions, poils…
- Produits d’origine végétale: farines, pollens, poussières de bois…
- Autres protéines
Asthme par sensibilisation à un allergène de bas poids moléculaire :
- Composés chimiques synthétiques : isocyanates, anhydrides, amines, aldéhydes, persulfates …
- Composés chimiques naturels : bois, colophane
- Métaux : Pt, Co, Cr, Ni
Diagnostic:
1/Interrogatoire : Chronologie des crises +++
- Crises de dyspnée au travail ou juste après le travail : suspecter l’origine professionnelle
- Souvent, les crises sont retardées par rapport à l’exposition et surviennent le soir ou la nuit comme les
asthmes non professionnels (biphasiques).
- La sympto peut être réduite à une toux nocturne isolée. Équivalents d’asthme (CHARPIN)
- L’amélioration pendant le week-end, les vacances et sa réapparition lors de la reprise du travail.
2/Examen clinique :
Bradypnée expiratoire, sibilances à l’auscultation +++
L’examen peut être tout à fait normal s’il est fait à distance de l’exposition au risque.
3/Enquête professionnelle :
- Poste(s) occupé(s): faire une bonne étude de poste de travail
- Produits manipulés : nature du produit, ses conditions d’utilisation et sa présentation.
- Conditions de travail : aération, vase clos, système d’aspiration, hygiène, durée d’exposition
- Disponibilité ou pas de moyens de protection individuelle
- Cas similaires dans l’entourage professionnel
4/Examens para cliniques :
Spirométrie :avant et après le travail, recherche d’une diminution de : VEMS, Tiffeneau, DEM.
Test de provocation à l’acétylcholine ou à la métacoline : L’importance de l’HRBNS est mesurée par la
dose de métacholine qui provoque une chute de 20 % du VEMS. Elle peut être normale si elle est prise à
distance de l’exposition et elle élimine le diagnostic d’asthme si elle est normale lors de sa mesure au
décours de l’exposition.
Test de provocation spécifique : qui doit se faire en milieu spécialisé.
Tests immunologiques : tests cutanés et recherche d’une hyper éosinophilie.
5 /Test d’éviction :
Positif si on note l’amélioration ou la disparition de la symptomatologie lors du retrait du sujet de toute
exposition et la réapparition ou l’aggravation à la reprise du travail.
Cependant cette rythmicité disparait si l’asthme est ancien et en cas d’usage abusif de CTC
7/ Traitement :
Le meilleur traitement de l’asthme professionnel est l’éviction du risque : rémission totale
Crise : O2, anti- histaminiques, antibiotiques pour éviter les surinfections, corticoïdes.
8/ Prévention :
A/ Prévention technique :
collective :
- Remplacement du produit en cause par autre produit moins dangereux.
- Travail en vase clos ou en circuit fermé.
- Bonne ventilation des locaux de travail.
- Réduction du niveau d’empoussiérage par l’aspiration des poussières et fumées toxiques à la source
- Automatisation des procédés technologiques.
- Mesures de la concentration du toxique dans l’atmosphère de travail.
Individuelle : Protection respiratoires (masques filtrants ou isolants) en fonction du produit.
B/ Prévention médicale :
Visite médicale d’embauche :
- Ecarter les sujets présentant des affections cardiorespiratoires chroniques et ceux qui ont déjà développé
une sensibilisation au produit manipulé.
- Pratiquer un bilan (téléthorax, EFR) qui serviront de référence lors des examens ultérieurs.
Visite médicale périodique :
- Interro + examen clinique complet : recherche des symptômes cliniques débutants.
- EFR de contrôle : détecter des diminutions des débits ventilatoires : VEMS++
- Téléthorax à la recherche de signes de distension.
9/ Réparation : L’asthme professionnel est réparé dans 16 tableaux des maladies pro indemnisables.
Définition :
Asthme survenant après une exposition unique, à concentration élevée, à un agent irritant, chez un sujet
préalablement indemne d’antécédent asthmatique, et persistant au moins 3 mois (Brooks, 1985)
Possible en fait en cas d’antécédent d’asthme
LD-RADS : apparition après exposition répétée à une concentration modérée ou élevée d’irritants respiratoires
(Tarlo, 1989) : « not-so-sudden asthma » (Kipen, 1994)
Physiopathologie :
Exposition massive : altération et destruction massives de l’épithélium bronchique, puis activation des
voies de l’inflammation NANC (non adrenergic non cholinergic)
Activation macrophagique, dégranulation mastocytaire, libération de médiateurs chimiotactiques et tox
Recrutement secondaire de cellules inflammatoires
Anatomo-pathologie :
Désquamation de l’épithélium bronchique, métaplasie malpighienne
Hyperplasie des glandes à mucus
Inflammation cellulaire inflammatoire (lymphocytes, PNN, + inconstamment PNE)
Epaississement de la membrane basale
Réversibilité possible dans le temps dans certains cas (action des CSI ?)
Diagnostic :
- Positif : anamnèse, confirmation en milieu spécialisé
- Etiologique : dysfonctionnement de la ventilation, non respect des procédures, du port des EPRI …
- Différentiel : asthme par sensibilisation (LD-RADS)
Agents responsables :
Acides, ammoniac, chlore, dioxyde de soufre, agents nettoyants, vapeurs de nettoyage (perchloroéthylène),
isocyanates, anhydride phtalique, oxyde d’éthylène, diesel, fumée, peintures, gaz …
Evolution :
Pas de traitement de référence validé, mais tout praticien concerné prescrit des CSI
Persistance de la symptomatologie durant des mois ou des années
Absence de facteur prédictif initial de l’évolution en dehors probablement de la durée et de la concentration de
l’agent lors de l’exposition, et de facteurs individuels (tabagisme, HRBNS préexistante)
Réparation :
Accident de travail
LD-RADS : plus difficilement reconnue en MP même depuis les modifications du tableau n° 66 (2004)
Prévention :
- Information sur les risques
- Respect des procédures de sécurité
- Surveilllance BDV si exposition à des irritants
- Prévention technique : automatisation, contrôles d’astmosphère, EPRI …
- Inaptitude à certains postes des salariés prédisposés
Questions :
- Définition de l’asthme professionnel avec et sans période de latence ?
- 4 AGENTS incriminés dans l’apparition d’un AP ?
- Métiers exposants à l’asthme professionnel ?
- Place de l’interrogatoire dans le diag de l’Asthme prof ?
- Démarche diag de l’asthme professionnel ?
- Critéres diag ? Prévention ?
5. PNEUMOCONIOSES
DEFINITIONS
Pneumoconioses : maladies pulmonaires liées à l'inhalation de particules minérales ou métalliques.
Pneumoconioses de surcharge: inhalation de particules inertes : fer, charbon pur, talc pur...
Ces pneumoconioses sont caractérisées par des anomalies radiologiques (résultant de la densité des
particules), associées éventuellement à un trouble ventilatoire obstructif
Pneumoconioses fibrogènes : particules possédant une cytotoxicité propre. Deux particules minérales
sont connues pour entraîner des pneumoconioses fibrogènes : la silice et l'amiante, conduisant
respectivement à une fibrose de type nodulaire et à une fibrose de type interstitiel diffus.
Pneumoconioses mixtes : inhalation de mélange de particules. Il s'agit du cas le plus fréquemment
rencontré en milieu professionnel.
SILICOSE
Définition
Pneumoconiose sclérogène (fibrinogène) résultant de l’inhalation de particules de silice cristalline libre (Quartz,
cristobalite, tridymite). La silice ou bioxyde de silicium est très répandue dans la nature (1/3 de l’écorce terrestre).
Clinique
Signes cliniques tardifs : plusieurs années après les signes fonctionnels et radiologiques
Symptomatologie banale et non spécifiques:
- Toux, expectoration surtout matinale
- Dyspnée, broncho-pneumopathie chronique
- Auscultation normale en dehors des complications, qq râles bronchiques
Formes cliniques :
- Silicose précoce : apparaît dans un délai d’exposition inférieur à 05 ans
- Silicose aiguë : évoluant en 2 à 3 ans
- Silicose tardive : apparaît 20 ans après exposition
Complications
Evolution vers l’aggravation (se poursuit après l’arrêt de l’exposition) : IRC puis HTAP avec signes d’IVD
Complications thoraciques
- Insuffisance cardiaque droite
- Insuffisance respiratoire aigue : surinfection bronchique
- Pneumothorax, embolie pulmonaire, emphysème
- Surinfection par : tuberculose++, infection broncho-pulmonaire
- Nécrose cavitaire aseptique des masses pseudo tumorales, aspergillose intracavitaire
Complications tumorales
- Le CIRC a classé la silice libre dans le groupe I (cancérogène certain chez l’homme)
- Cancer bronchique primitif : de plus en plus fréquent
Traitement
Il n’existe aucun traitement spécifique de la silicose.
La thérapie s’adresse aux complications et à l’insuffisance respiratoire et cardiaque.
Prévention
1) Prevention technique
Collective
- Evaluation du risque : contrôle régulier de la concentration atmosphérique
- Eviction du risque : remplacement de la silice par d’autres produits moins toxiques
- Aspiration des poussières à la source et bonne ventilation locaux de travail
- Travail en vas clos, travail à l’humide dans les mines et les tunnels
Individuelle
- Utilisation d’équipement de protection respiratoire : masques, appareils de respiration autonome
- Hygiène : lavage des mains, douches en fin de journée, ne pas manger, fumer sur les lieux du travail,
tenues de travail et civiles séparées
2) Prevention médicale
Visite d’embauche : Ecarter les sujets présentant
Lésions pulmonaires chroniques : bronchite chronique, asthme, emphysème
Séquelles d’affection pulmonaire : tuberculose
Affection organique ou fonctionnelle susceptible d’augmenter la ventilation pulmonaire
Examen clinique complet + téléthorax de référence + EFR (éventuel)
Visite périodique : Au moins 2 fois/an : Examen clinique complet + téléthorax + EFR régulière
Visite spontanée : Plaintes des travailleurs : dyspnée, toux, asthénie, amaig, anorexie, infections récurrentes
Réparation
MP: Tableau n°25, liste des travaux exposant est indicative
Toutes les manifestations de la silicose et de ses complications sont réparées sauf les cancers.
Délai d’exposition de 5 ans exigé
Questions :
Clinique + radiologie de la silicose ? Sur quels éléments faites-vous le dg de la silicose professionnelles ?
Citez 4 postes de travail exposant à la silice ?
Citer les complications de la silicose ? Définir la silicose ? décrire les manifestations radiologiques ?
ASBESTOSE
Définition :
L’asbestose désigne uniquement la fibrose interstitielle pulmonaire provoquée par les fibres d’amiante qui
causent d’autres patho bénignes (fibrose pleurale) et maligne (mésothélium primitif de la plèvre)
L’amiante ou asbeste est une roche fibreuse naturelle composée de silicate de magnésium, 2 familles :
Les serpentines : dont le seul représentant est le chrysotile (95% de l’amiante utilisée)
Les amphiboles : surtout représentées par la crocidolite et l’amosite
Propriétés physico-chimiques :
- Résistance aux hautes températures, résistance électrique
- Résistance aux substances chimiques agressives et résistance aux micro-organismes
Clinique
- Les signes cliniques sont plus importants que les signes radiologiques
- Début lent, insidieux, progressif
- Signe majeur : la dyspnée, d’abord d’effort s’aggravant progressivement
- Toux d’irritation (sèche), parfois expectoration muqueuse, douleurs thoraciques diffuses
Examen physique :
- Longtemps normal ou simple diminution du murmure vésiculaire
- Diminution l’expansion thoracique
- Crépitants fins aux bases ou plus rarement frottement pleuraux
- Cyanose et hippocratisme digital à un stade avancé
- Evolution vers l’insuffisance cardiorespiratoire chronique
Téléthorax
- Fibrose interstitielle diffuse, bilatérale, +/- symétrique.
- Fibrose linière par opposition à la fibrose nodulaire de la silicose
- Opacités réticulaires prédominant aux bases
- Stade avancé : accentuation des images réticulaires qui joignent les régions médiastinales aux parois : la
silhouette cardiaque apparaît hérissée
Spiromètrie
- Sd restrictif dans l’asbestose pure avec diminution du CV, VEMS, CPT avec tiffeneau normal
- Parfois syndrome mixte
- Hypoxémie tardive avec parfois hypocapnie
- Diminution de transfert du CO
Cytologie des crachats : Corps asbestosiques : indicateur d’exposition
Biologie : Perturbations immunologiques
Evolution très lente
Radio : les images de fibroses envahissent les 2/3 inf des 2 champs pulmonaires
Troubles fonctionnelles : aggravation progressive en particulier la dyspnée avec souvent cyanose qui
aboutit au CPC, l’insuffisance respiratoire chronique.
Risque accru de cancer broncho-pulmonaire.
2) Plaques pleurales : asymptomatiques, de découverte radiologique
- Plaques : épaississement uni ou bilatéral au niveau de la plèvre diaphragmatique et pariétale
- Calcifications : fines, linéaires bilatérale de siège pariétal, diaphrag médiastinale et interlobaire
4) Pathologie maligne :
- Cancers primitifs des séreuses : plèvre, péricarde, péritoine …
- Cancer bronchique primitif
Prévention
1) Prevention technique
Collective :
1. Interdiction de fabrication et d’utilisation de l’amiante
2. Remplacement de l’amiante par d’autres matériaux moins dangereux.
3. Réglementation stricte de l’exposition des travailleurs
4. Limiter le nombre des travailleurs exposés
5. Surveillance des concentrations atmosphériques
6. Information de travailleurs des risques de l’amiante
Individuelle
1. Arrêt du tabagisme, bonne hygiène générale
2. Respect stricte des consignes de sécurité, port de masque à poussières
2) Prévention médicale :
Visite d’embauchage :
Examen clinique complet + téléthorax et EFR de référence
Exclure à l’embauche les sujets présentant :
- Des lésions pulmonaires chroniques, séquelles d’affections pulmonaires,
- Des lésions organiques ou fonctionnelles susceptibles d’altérer les VAS
- Jeunes moins de 18 ans
Visite périodique : périodicité de 06 mois: examens clinique et para clinique
Visite spontanée: rechercher les 1ers signes : douleurs thoraciques, amaigrissement, dyspnée d’effort
Dossier medical :
Un dossier médical complet sera conservé et régulièrement tenu à jour par le médecin du travail
Précise la nature du travail effectué, durée d’exposition, dates et les résultats de contrôle de l’empoussièrement ,
examens cliniques, radiologiques. Doit être conserver au moins 30 ans après l’arrêt de l’exposition.
Réparation :
Tableau n° 30, liste des travaux exposant est indicative. L’ensemble des maladies bénignes et malignes est réparé
La reconnaissance en MP exige l’avis d’un collège de 03 médecins
Questions :
Décrire la pathologie bénigne liée à l’inhalation de l’amiante ?
Citer les pathologies liées à l’inhalation de fibres d’amiante ?
Décrire la pathologie pleurale bénigne dûe à l’inhalation de poussière d’amiantes ?
6. DERMATOSES PROFESSIONNELLES
Introduction
Représentent entre 50% et 80% des maladies pro, et 10% des dermatoses en général
Concept de Sézary : 2 types de dermatoses : orthoergiques et allergiques, abdonnée.
Actuellement on classe les dermatoses selon leurs facteurs étiologiques
1) Brûlures chimiques : acides forts (HCL, Ac fluorhydrique), bases fortes (soude, chaux, ammoniac)
2) Pigeonneaux : ulcérations cutanées douloureuses des doigts et des mains avec bourrelets
hyperkératosiques entourant l’ulcération : chrome++, nickel, cobalt
3) Dermite d’irritaion :
- Destruction ou modification de la barrière naturelle (couche cornée)
- Toxicité directe surtout vis-à-vis des cell de la couche basale de l’épiderme
- Réaction inflammatoire du derme
- Siège : zones en contact avec le produit chimique : doigts, mains
- Guérison +/- rapide après arret d’exposition
- Caractère le plus souvent collectif
- Clinique : Rougeur, démangeaisons, brûlures, ensuite œdème, la peau s’épaissit et des fissures
douloureuses se créent.
- Agents chimiques irritants : Acides et bases peu concentrés, solvants organiques (hydrocarbures
aromatiques, alcool, acétone), détérgents (lauryl sulfate de Na), désinfectants (formol), corps gazeux
4) Dyschromies mélaniques :
- Hyperpigmentations mélaniques de contact : Arsenic
- Leucodermie mélanique (Vitiligo pro) : hydroquinone utilisé dans la photographie
5) Acné professionnelle :
- Boutons d’huile : huiles industrielles (mécaniciens, métallurgistes, pompistes)
- Acné de Brai, de goudron de houille : comédons au visage
- Acné chlorique : chloronaphtalène (conservateurs du bois), chlorobenzène (insecticides)
6) Cancers cutanés: épitheliomas spinocellulaires++ : goudron, arsenic, asphalte, ou compliquant une brûlure
7) Dermatoses allergiques
Critères diagnostiques:
- Interrogatoire+++ (notion d’exposition professionnelle aux allergènes) + clinique évocatrice
- Tests cutanés allergologiques (patch test, stratch test) : diag étiologique
- Epreuve d’éviction-réexpositon : parfois un arret de travail est nécessaire pour le diag
Principales dermatoses eczématiques :
Eczéma du ciment (gale du ciment) :
Représente le type le plus parfait de l’eczéma profesionnelle en raison de :
la plus fréquente, grave par ses complications infectieuses, et son évolution chronique
Chez les sujets qui mouillent le ciment avec 20 à 30 ans d’ancienneté
Favorisée par : macération, sécheresse de la peau, microtraumatismes répétés, dermatoses préexistantes
Clinique :
Débute aux doigts, face dorsale index et majeur, et autour des ongles + Prurit
Guérison possible à ce stade par le repos ou par accoutumance acquise
Les lésions peuvent progresser réalisant l’aspect de la main du cimentier:
- Face dorsale de la main œdématiée
- Paume hyperkératosique avec callosités, crevasses, érosions, croûtes
- Face ant du poignet : plaquard érythémato-croûteux
A ce stade la guérison est possible mais très difficile
Evolution vers l’extension : avant bras, cou, face,tronc, MI
L’eczéma se liquéfie et passe à la chronicité (infirmité)
Prévention :
- Travail en circuit fermé : éviter le contact avec les produits allergisants
- Retrait d’allergènes : exp retrait sels de chrome de l’eau de Javel
- Substitution des produits
- Ventilation et aspiration
Questions :
- Citez 4 nuisances professionnelles à l’ origine de dermatoses ?
- Citez Les caractéristiques d’une dermite d’irritation ?
- Citez les dermatoses non allergiques + agents responsables ?
- Citez les caractéristiques de la dermatose allergique professionnelle et 2 professions exposantes ?
- Donnez les conditions d’apparition et les facteurs favorisants de l’eczéma de contact chez les travailleurs
du bâtiment et travaux publics ?
- Décrire l’eczéma de la gale du ciment ?
- Citez 4 allergènes rencontrés dans le milieu professionnel + professions exposées ?
7. CANCERS PROFESSIONNELS
Introduction :
Première référence aux cancers professionnel : cancer du scrotum des ramoneurs 1775
La difficulté d’attribuer l’origine professionnelle à un cancer réside dans :
1. Le cancer pro ne présente pas des spécifités médicales par rapports aux autres Kc
2. Les sujets sont souvents exposés à plusieurs facteurs professionnels et extra-prof
3. Long délai entre le début de l’exposition et l’apparititon du cancer.
Le cancer professionnel semble représenter 4 à 8 % de l’ensemble des Kc (cancers non déclarés)
Définitions :
Cancérongène : substance pouvant provoquer l’apparition d’un cancer ou en augmenter la fréquence
Cancer professionnel : un kc est dit professionnel s’il est conséquence directe de l’exposition du
travailleur à un risque ou résulte des conditions dans lesquelles exerce sa profession.
Classification
1/ Selon la catégorie du risque :
- Cancérogènes chimiques :
- Inorganiques : Arsenic, Amiante, Bioxyde de silicium
- Organique : Benzène, Amines aromatiques
- Cancérogènes physiques : RI (RX) et Rayonnements non ionisants (UV, ondes magnétiques)
- Cancérogènes biologiques : Virus (HVB), Champignons (Aflatoxine B)
Principaux secteurs :
- Batiments et travaux publics, construction navale et ferrovière.
- Metallurgie, industrie du verre et des métaux
- Industrie chimique, pharmaceutique, labo de recherche
- Industrie du cuire, caoutchouc, pétrole, bois, Milieu agricole
Etiologies
1) Cancers broncho-pulmonaires : travaux ayant exposé aux :
Poussières d’amiante (Tableau 30)
Poussières radioactives (T 6)
Chromates, bichromates alcalins, chromage électrolytique ( T 10)
Goudron de houille, brais de houille, huile anthracénique ( T 16)
Arsenic, pesticide (T 20)
Grillage des mattes de Nickel (T 37)
Mines de fer (T 44)
Fabrication de Bis-chlorométhyle-éther ( T 81)
2) Cancers de la plèvre/péritoine/péricarde : Mésothélium malin primitif : Amiante (T30)
3) Cancers de la peau :
Epithelioma primitif :
- Goudron de houille, brais de houille, huile anthracénique ( T 16)
- Arsenic, pesticide (T 20)
Dyskératose lenticulaire en disque (Mdie de Bowen) : Arsenic, pesticide (T 20)
4) Cancers ORL :
Cancer primitif de l’ethmoide : Poussière de Bois (T47)
Cancer primitif des sinus de la face : Grillage des mattes de Nickel (T 37)
5) Cancers hépatiques : Angiosarcome : Arsenic, pesticide, Chlorure de Vinyle monomère (T 51)
6) Cancers hémato : Benzène (T 4) et Rayonnements ionisants (T 6)
7) Cancers de la vessie : Amines aromatiques (matières colorantes…) (T 15)
8) Cancers du cerveau : Glioblastome : Nitroso-guanidines et nitroso-urée (labo de biologie) : (T 17)
9) Cancers osseux : Ostéosarcome : RI (T6)
10) Cancers secondaires à l’évolution de lésions professionnelles :
Epithelioma spino ou basocellulaire : survenant sur des lésions de radiodermites
Hépatocarcinome : compliquant une cirrhose post hépatitque B ou c
11) Cancers d’org pro reconnue mais non réparés : (déclarée comme maladie à caractère profess)
Cancers des cavités nasale : Chrome
Cancer broncho-pulmonaire dû à la silice
Prévention :
Si possible : Supprimer/ substituer les produits cancérogènes
Si pas possible : réduire autant que possible les expositions à ces produits :
- Confinement ou travail en système clos
- Protection collective et individuelle
Formation et sensibilisation du personnel exposé
Surveillance post-exposition ( délai long entre expostion et apparition du cancer), exp : réglémentée pour
les expositions à l’amiante : examen clinique et radiologique chaque 2 ans.
Questions :
Critères + définition des kc prof ?
4 Cancers réparés, sites , professions et secteurs correspondants ?
2 cancérogènes chimiques, biologiques, physiques ?
Classification des cancers ? 4 kc professionnels avec l’agent causal ?
Principes généraux de prévention contre les KC en milieu prof ?
8. INTRODUCTION A LA TOXICOLOGIE INDUSTRIELLE
I. DEFINITIONS
Son but est de prévenir le développement de lésions toxiques grâce à une connaissance des relations
quantitatives entre l’intensité de l’exposition et le risque d’altération de la santé qui permettent de définir des
niveaux d’expositions tolérables, exprimés en termes de concentrations atmosphériques (TLV ou VME) ou en
termes de concentrations biologiques pour la substance elle-même ou ses produits de bio transformation.
A – Formes d’intoxications :
1. Intoxication aiguë : expositions de courte durée à une forte dose (unique ou multiple) avec absorption rapide
du toxique, sur une période ne dépassant pas 24h. Les manifestations sont rapides < 14 jrs entraînant la mort
ou la guérison.
2. Intoxication subaiguë : expositions fréquentes ou répétées, à des dose moins importantes, sur plusieurs jours
ou semaines avant que des symptômes n’apparaissent.
C- Types d’actions :
1- Locale : à l’endroit du contact avec l’organisme : peau, yeux, tractus digestif, voies respiratoires, ce sont des
phénomènes de distruction tissulaire ex : caustiques, acides, bases.
2- Générale ou systémique : l’effet se manifeste au niveau de sites éloignés de l’endroit de contact initial, ex :
saturnisme.
3- Mixte : à la fois locale et générale, ex : solvants.
D- Voies d’absorption
1- Voie respiratoire, c’est la plus importante.
2- Voie cutanée ou muqueuse.
3- Voie digestive, qui est souvent accidentelle.
3 Méthodes de surveillances
1) Première méthode : Monitoring de l’environnement analyse de l’air :
Détermine les concetrations du toxique dans l’air ambiant aux voisinages des sujets exposés
1) Deuxième méthode : Monitoring biologique : analyse des milieux biologiques (sang, urine…): valeurs
limites biologiques des expositions chez des sujets exposés
2) Troisième méthode : Surveillance de l’état de santé : recherche de lésions biochimiques ou
physiologiques précoces, à un stade réversible
IV . Types de toxiques :
1) Toxiques minéraux : métaux, exp : plomb
2) Toxiques organiques : exp : hydrocarbures
3) Toxiques organométalliques
QUESTIONS :
Citez 3 formes d’intoxication et la définition de chacune d’elles
Quels sont les facteurs qui influencent la toxico-cinétique ?
Quels sont les facteurs endogènes qui influencent la toxicité ? Définir l’intoxication chronique ?
Décrire la forme chronique de l’intoxication et préciser si l’exposition chronique peut donner lieu
a des effets aigus ? donnez un exemple
9. INTOXICATION AUX METAUX LOURDS
Généralités :
- Le plomb est un métal bleu-grisâtre, malléable et ductible, c’est un agent polluant de l’envir
- Le principal minerai est la galène (sulfure de plomb)
Professions exposées :
- Mines de plomb, zinc, étain (En Algérie mine de Plomb à El Abed)
- Métallurgie du plomb et de zinc
- Industrie de la construction (tuyaux), industrie chimique : peinture, mastic
- Fabrication de munitions (Pb de chasse), Artisanat : cristallerie, faïence, céramique, soudures
- Imprimerie, recyclage d’accumulateurs (batteries de voitures)
Métabolisme du plomb
1) Voies d’entrée
- Voie pulmonaire +++ 80% par les vapeurs, fumées et les fines poussières de plomb
- Voie orale par ingestion: mauvaise hygiène des mains, fumer des cigarettes
- Voie cutanée: faible pour le Pb inorganique,contrairement au Pb tetraethyl+++
2) Distribution : 3 compartiments
- Sang : > 90% du Pb est lié au GR
- Tissus mous (cerveau, rein, foie, muscles) : 5 – 10 %
- Squelette : contient la majorité du Pb stocké : reflète l’exposition cumulative (20 – 30 ans)
Mécanisme d’action :
Actions sur le tissu hématopoïétique (Hématotoxicité):
- Inhibition de la synthèse de l’hème par :
- Inhibition enzymatique (ALA déshydrase, hème-synthétase, chélatase…) => accumulation dans le
sang : ↗ALA (acide aminolévulanique) ↗ protoporphirines, coproporphirines, ↗ fer
- Altération morphologiques : apparition précoce des hématies à granulation basophile
- Anémie saturnine (A. hémolytique), durée de vie GR diminuée (destruction)
Toxicité cellulaire (nucléaire)
- Action compétitive avec les minéeaux : Ca2+, Zn, +/- MG 2+
- le Pb inhibe l’action ostéoclasique et ostéoblastique et inhibe la PTH
Néphrotoxicité : par liaison avec des protéines à haute affinité : lésions glomérulaires aspécifiques,
Sd Fanconi compliquée parfois de Goutte et d’ HTA
Neurotoxicité: centrale et périphérique, déminiralisation, dégénéréscence axonale,
encéphalopathie..
Génotoxicité et cancérogénicité : probables
Clinique :
I. Intoxication aigue :
Rarement d’origine pro, peut résulter de l’ingestion accidentelle/volontaire de sels de plomb (acétate de Pb)
Symptomatologie :
- Trbl digestifs : Dlr abdo, Vmsst
- Atteinte rénale : tubulopathies : albuminurie, cylindrurie, oligurie
- Atteinte hépatique ( cytolyse), Hémolyse
- Atteinte sévère : encéphalopathie convulsive, coma. En absence de traitement la mort
II. Intoxication chronique : SATURNISME PROFESSIONNEL++++ 3 phases
- Fixation osseuse, absence de signes spécifiques : fatigablité, trb digestifs, changement d’humeur
- Liseré de Burton : (mauvaise hygiène+++) : liseré gingival bleu ardoise, à 1mm du rebord gingival, visible
au niveau des incisives et canines, dû au précipité de sulfure de plomb
Autres manifestations
- HTA : paroxystique (spasme arétriel) ou permanente (forte exposition)
- Anémie saturnine: modérée, hémolytique,normocytaire normochrome ou hypochrome, regénérative et
hypersidérémique. Au Frottis : Hématies à granulation basophile (ponctuées)
- Thyroide : diminue la cc° des hormones Thyro et TSH
- Goutte saturnine, Rhumatisme saturnine, Pancréatite, Sterilité, ABRT
Diagnostic :
Phase d’imprégnation :
- Notion d’exposition professionnelle
- Clinique peu importante (Liseré de Burton)
- Le diagnostic est biologique :
Plombémie : Normes OMS : homme< 60µg/100 ml, femme < 70µg/100ml
Plomburie provoquée /EDTA calcique: diagnostic de certitude
Normes : 800µg/L dans les 5hr premières, 700ug/24hr
ALA urinaire : quasi spécifique du saturnisme
Son augmentation survient précocément : Pb >15 ug/100ml
ALA normale < 4.5 µg/g de créatinine
Protoporphirines libre des hématies : norme Protoporphyrine-zinc : PPZ < 2,5µg/g d’HB
FNS : Anémie Normocytaire Normochrome Regénérative
Frottis Sg : hématies ponctuées
CAT :
1/ Signes d’imprégnation : avec augmentation PB, AlaU, PPZ
Prévention :
A. PREVENTION TECHNIQUE
1. Prévention collective
Stockage et manipulations dans des locaux bien ventilés.
Le métal récupéré sera conservé en atmosphère close
Nettoyage quotidien.
Captation des vapeurs, poussières et aérosols.
Ventilation efficace et aspiration sous vide
Prélèvement d'ambiance régulière
2. Prévention individuelle
Porter des vêtements de protection ne comportant ni poches ni revers.
Port de gants imperméables non poreux à usage unique, lunettes de sécurité.
Lavage des mains, des dents, du visage avant les repas.
La possibilité de prendre une douche doit exister.
Ne pas fumer, boire, manger dans les ateliers.
Prévoir un masque à cartouche filtrante ou un appareil respiratoire
B.PREVENTION MEDICALE +++
1.à l’embauche : écarter
les femmes enceintes ou allaitante
les sujets présentant une affection neurologique,rénale, hémato, ou cutanéo muqueuse….
2.Visite périodique: tous les 6 mois
Examen clinique (neurologique cutanée état genéral,….)
Hg: Rechercher une protéinurie et bilan rénal une fois/ an
Pb: hémogramme, créatininémie, plombémie ,(ALA-U) ou de la protoporphyrine zinc (PPZ) dans le sang
Formation, information sur les risques existants, sur les précautions à prendre
Questions
Enumérez les manifestations cliniques de l’intoxication au plomb ?
Examen paraclinique pour confirmer le dg ?
Donnez le traitement de l’intoxication chronique au plomb ?
Décrire l’atteinte neurologique périphérique observée lors de l’intoxication chronique au Pb ?
INTOXICATION AU MERCURE : HYDRARGYRISME
Généralités :
Le mercure est le seul métal liquide à T° ambiante, émet des vapeurs toxiques à 20°c, son principal
minerai est le cinabre (Sulfure de mercure)
Professions exposées :
- Extraction et traitement de mercures (usine d’Azzaba, fermée en 2007)
- Extraction de l’or et de l’argent
- Industrie électrique : Piles, lampe à vapeur d’Hg, interrupteurs
- Industrie pharmaceutique : antiseptiques, antisyphilitiques
- Industrie chimique : peinture, teinture, colle
- Fabrication de thermomètres, baromètre, manomètre
- Dentisterie : amalgames dentaires
- Agriculture : fongicide, bactéricide, insecticide
Métabolisme :
1) Absorption :
- Voie respiratoire : principale voie d’absorption du mercure métallique
- Voie digestive : négligeable (ingestion accidentelle/suicidaire)
- Voie cutanée : Mercure métallique : accidentelle++ (blessure par débris de thermomètre),
Mercure inorganique (application de crèmes contenant du mercure) : absorption significative
2) Distribution :
- Après absorption le mercure est rapidement oxydé en ion mercurique divalent Hg 2+ dans les GR
et les tissus
- Le Hg 2+ se lie aux protéines (Albumine..), au groupement thiol (SH-) de l’Hb et Glutathion
- Le mercure est essentiellement stocké dans le cerveau et les reins
3) Elimination :
- Urines 60% , fécale
- Voies accessoires : sueurs, salive, air expiré
4) Mode d’action :
- L’ion mercurique se lie au grp SH- : interfère avec l’activité de nombreuses enzymes et coenzymes
Clinique :
I- Intoxication aigue :
Exceptionnelle, exposition accidentelle à de fortes cc° de Hg, ou ingestion de grande quantité
Sévérité du tableau clinique dépend de l’intensité de l’exposition
1) Signes respiratoires :
- Fièvre des fondeurs : Sd pseudogrippal, frissons, fièvre, céphalées, myalgie, toux, dyspnée
- Graves : Bronchite érosive, pneumonie aigue, OAP
2) Atteinte digestive : Diarrhée, vomissements, douleurs abdo, colite
3) Atteinte neuro : Confusion, perturbations cognitives, sensorielles et motrices, sclérose
latérale amyotrophique
4) Atteinte rénale : Protéinurie abondante, hématurie, oligurie, IRA, nécrose des TCP
II- Intoxication chronique
4) Autres :
- Atteinte visuelle : Mercurialentis = reflet brunâtre du cristallin, atteinte de la vision des couleurs
- Sensibilisation : lésions eczématiformes
Prévention :
Prévention médicale :
- Ecarter à l’emabauche toute personne présentant : atteinte rénale, neuro, cutanée
- Surveillance périodique : dépistage précoce du tremblement et des troubles du comportement : tests
psychomoteurs, dessins…
- Surveillance biologique : élément essentiel de la prévention médicale
1) Dosage du mercure urinaire :
< 5ug/L Valeur normale chez un sujet non exposé
> 50 ug/L Niveau d’alerte exigeant la révison des mesures de prévention
> 100 ug /L Niveau indiquant une excrétion excessive, requérant l’écratement du poste
> 300 ug/ L Symptômes d’intoxication
2) Dosage du mercure sanguin : chez les travailleurs exposés, ne devrait pas dépasser 2ug/100 ml
Prévention technique :
- Mise en place de systèmes aspirateurs d’air
- Travail en vase clos
- Installation de piège à mercure : caniveau rempli d’eau..
- Décontamination du mercure répandu
- Règles de propreté strictes au travail, Réduction du nombre de personnel exposé
- Equipements de protection individuelle, mesures d’hygiène personnelle, éducation du personnel
- TLV-TWA : de 25 ug/m3 pour les vapeurs de mercure et les dérivés inorganiques
Réparation : Tableau num 2
QUESTIONS :
Décrire l’atteinte neurologique caractéristique de l’hydrargenisme ? citez 2 signes associés
Citez les professions exposant aux mercure + pathologies indemnisables ?
Manifestation digestives lors de l’intoxication chronique au mercure ?
Prévention technique
10. INTOXICATION AUX PESTICIDES
Définition : Produits destinés à assurer la destruction des animaux, végétaux, microorganismes ou virus nuisibles
Intoxication:
- Ingestion accidentelle enfant, ou volontaire :tentative de suicide
- Exposition professionnelle
- Empoisonnement population : ingestion d‘aliments contaminés (organomercunels parathion )
- Guerre
Classification :
Sellon l’agent cible :
- Insecticides: protection des plantes contres les insectes.
- Herbicides : représentent les pesticides les plus utilisés
- Fongicides :combatre la prolifération des maladies des plantes provoquées par les champignons
- Rodenticides : contre les rongeurs
- Hélicides et mollucides : contre mollusques, limaces, escargot
- Acaricides contre les acariens
Toxicocinétique
Absorption : voie percutanée (+++ ) (main et avant bras ), voie respiratoire ( produits volatiles ) Voie
digestive: ingestion accidentelle
Distribution les EOP se distribuent dans tous les tissus , traversent facilement la barrière hémato- méningée, les
composés les plus liposolubles (Parathion) sont stockés dans les graisses : symptômes retatardés prolongées
Catabolisme : Hépatique
Elimination : 80% de la dose est éliminée dans 48h: Urines +++ p.nitrophénol (parathion), Selles
Mode de pénétration:
- Voie cutanée :plus importante en milieu professionnel, voie pulmonaire : exposition aérosol
- Voie orale : accidentelle, dans un but suicidaire
Mode d'action
Identique pour tout les organophosphorés: Inhibition de l'enzyme acétylcholinestérase
L’inhibition de l'acétylcholinestérase entraine une accumulation de l'acétylcholine
Hyperstimulation du système parasympathique : Sd muscarinique
Hyperstimulation des ganglions du SNV et des terminaisons des nerfs moteurs: Sd nicotinique suit une
paralysie des muscles volontaires
Effets accumulatifs dans le SNC
Gravité dépendra du degré et de la vitesse de l'inhibition
Clinique
Intoxication aigue:
Massive : début des symptômes instantané, mort en quelques minutes
Modérée : symptômes 30mn après expo pulmonaire, 1 hr après ingestion, 2 à 3 hr voie cutanée
Phase muscarinique :
- Crampes abdominales, nausées vomissements et diarrhées
- Constriction thoracique, bronchospasme, dyspnée, hypersécrétion bronchique, OAP, bradycardie
- Vision trouble, myosis, larmoiement, céphalées
- Salivation, sudation, incontinence vésicale et rectale
Phase nicotinique:
- Se voit quand les symptômes muscarinique ont atteint un degré modérée de sévérité : Fibrillation
musculaire, faiblesse musculaire, ataxie
- Intox sévère : paralysie des muscles respiratoires
Phase terminale : SNC :
- Anxiété, vertiges, céphalée, tremor, convulsions, coma
- Respiration cheynes-stocks, paralysie du centre respiratoire.
- Si trt rapide : sortie du coma en 4 à 5 hr
Analyse du sang :inhibition de l'activité cholinestérasique érythrocytaire (reflet de l'activité)
Intoxication chronique
- Exposition répétée entraine un effet cumulatif:
- Chaque exposition entraine une augmentation du degré d'inhibition cholinestérasique du SN
- Quand l’inhibition atteint un certain degré : symptômes similaires à l‘intoxication aigue
- Modification EMG, diminution de la vitesse de conduction motrice
- Anxiété, troubles comportementaux et anomalies EEG
Traitement
Mesure de réanimation : corriger l'anoxie (RA)
Atropine :
- Bloque l'action de l'acétylcholine, aucun effet sur la lésion biochimique fondamentale
- 2à 4 mg IV chaque 10 mn jusqu'à apparition des signes d‘atropinisation (flush, tachycardie, dilatation des
pupilles)
- Ce degré d'atropinisation doit être garder 24 à 48 hr
Antidote : CONTRATHION (P2S) :1g en IV perfusion lente (répéter après 12h si nécessaire )
Décontamination : enlever les vêtements souillés, laver la peau souillée, lavage d'estomac et émétique, irrigation
des yeux en cas de projection oculaire.
Réparation : Tableau n° 34
Diagnostic positif :
Exposition professionnel + Clinique ( S. Muscarinique, nicotinique, terminale )
Activité cholinestérasique des GR et sérum : ↓20 % de l'activité cholinestérasique de la valeur moyenne,
↓50 % de l'activité cholinestérasique/valeur de pré-exposition (selon l'OMS) : éviction immédiate
Questions :
Citez les manifestations cliniques observées lors de l’intoxication aigue aux pesticides ?
Sources d’exposition ?
CAT devant une intoxication aigu aux pesticides ?
11. LES SOLVANTS
Définition
Substance le plus souvent liquide, qui a le pouvoir de dissoudre, diluer ou d’extraire d’autres substances.
Les solvants utilisés dans l’industrie sont le plus souvent organiques, dérivés des hydrocarbures (HC)
Classification
Neuf familles principales de solvants organiques regroupées en 3 grands groupes
- Solvants oxygénés : alcools, esters, éthers de glycol, cétones et les éthers
- Solvants hydrocarbonés : les pétroliers non aromatiques et les HC aromatiques (Benzène)
- Solvants halogénés : chlore, fluor, iode et brome
Métabolisme
La plupart des solvants sont volatiles et liposolubles
- Pénétration : Voie respiratoire +++, en fonction de la volatilité du produit, voie cutanée
- Distribution : SNC en particulier, tissu adipeux
- Toxicité : Système nerveux, foie, rein, sang , traversent la barrière placentaire
- Elimination selon le produit : air expiré, urines
Pathologie
Pathologies communes
1) SNC
Intoxication aigue: inhalation de fortes concentrations de vapeurs de solvants
Manifestations ébrio-narcotiques : troubles de l’équilibre, vertiges, céphalées et nausées
Si exposition massive -> troubles de conscience : anesthésie, somnolence, coma
Intoxication chronique: exposition régulière, long terme (10 ans)
- Désordres neurologiques et psychiatriques « Psycho syndrome organique aux solvants »
- Fatigue, baisse de la libido, troubles du sommeil, cauchemars
- Troubles de la concentration et de la mémoire, irritabilité
- Altération des performances intellectuelles et diminution de la dextérité manuelle
- Evolue en plusieurs phases dont les premières sont réversibles (importance du dépistage).
- Peut aboutir à un syndrome démentiel.
2) Peau et muqueuses
- Accidents aigus : action caustique : Phlyctènes, dermites et conjonctivites
- Manipulation régulière : Peau des mains sèche, crevassé, eczéma
3) Voies resp : inhalation de vapeurs de solvants => irritation des voies aériennes supérieures
Autres solvants
- Neuropathies périphériques : N-hexane, cétones, sulfure de carbone
- Névrite optique : Trichloréthylène, sulfure de carbone
- Hépatotoxique : Tétrachlorure de carbone
- Toxique pour la reproduction : Ethers de glycol
Prévention
Technique
- Suppression du risque : remplacer le produit toxique et travailler en vase clos
- Réduction du risque :
- Moyens de protection collective : aspiration, évacuation des vapeurs, ventilation des locaux
- Moyens de protection individuelle : Masques, vêtement de protection
- Surveillance et contrôle des conditions de taravail
Médicale
Visites d’embauche et périodiques et surveillance médicale spéciale
Réparation
JO n°16 / 97 : 14 tableaux
Benzène : N° 4, dérivés halogénés des HC : N° 9, Hexane : N° 58, Solvants organiques liquides : N° 84
Questions :
- Décrire le psycho-syndrome organique observé lors de l’intoxication chronique aux solvants ?
- Donnez 8 risques liés à l’utilisation des solvants ?
- 5 atteintes hématologiques professionnelles + agents en cause ?
- Citez 2 Solvants organiques susceptibles de provoquer une atteinte neurologique périphérique et
préciser les types d’atteintes observés ?
- Décrire l’hémopathie benzénique ?
- Enumérez les principes généraux de prévention de l’atteinte dûe aux solvants ?
12. RAYONNEMENTS IONISANTS
Introduction :
L'utilisation des RI est courante : industrielle, agricole, recherche scientifique et médicale.
Nombreux types de rayonnement mais la plupart de notre quotidien : radio, téléphonie mobile, micro-ondes : ne
sont pas ionisants.
Définition des RI :
Dans notre univers, tout est composé d’atomes, certains atomes sont instables : ils émettent de l’énergie en
projetant des particules (α, ß et neutron) et/ou une onde gamma.
Le rayonnement : transfert d’énergie qui s’effectue sous la forme d’ondes ou de particules.
Ionisant : capable d’ioniser la matière qu'il traverse : en ajoutant ou en arrachant un électron à une molécule, ou
encore en coupant la molécule en deux.
Différents types de RI :
R chargés électriquement :
- R α : arrêté par une feuille de papier
- R β : arrêté par quelque mm de métal
R non chargés électriquement
- R corpusculaires : neutrons : arrêtés par des écrans en paraffine
- R électromagnétiques : X et ɣ : arrêtés par béton, plomb et acier.
Sources d’exposition :
- Extraction et traitement des minerais radioactifs
- Préparation des produits chimiques et pharmaceutiques radioactives
- Recherches ou mesures sur des substances radioactives dans les laboratoires
- Fabrication d’appareil pour radiothérapie et d’appareils à R X
- Travaux exposants aux RI dans les hôpitaux
Réparation :
Tableau N° 6 des MP.
Arrêté interministériel du 5/5/96 : liste des maladies présumées d’origine professionnelle
- Anémie, leucopénie, thrombopénie, sd hémorragique consécutifs à une irradiation aiguë ou chr
- Blépharite ou conjonctivite, kératite, cataracte.
- Radiodermites aiguës et chroniques.
- Radio-épithélite aiguë des muqueuses.
- Radiolésions chroniques des muqueuses.
- Radionécrose osseuse.
- Leucémies, cancer broncho-pulmonaire primitive par inhalation, sarcome osseux.
Questions :
- Citez 4 utilisations professionnelles des RI et donnez les moyens à mettre en œuvre pour protéger contre
les irradiations externes ?
- Radioprotection : principes et moyens ?
- Définir la contamination et l’irradiation induite par les RI ?
- Décrire le Sd aigu d’irradiation ionisante ?
- Définir un RI + 4 types de RI rencontrés dans le milieu prof ?
13. SURDITE PROFESSIONNELLE
I. Définitions :
Le son : sensation auditive engendrée par une vibration acoustique.
Son pur : Le son est pur quand la vibration acoustique correspondante est une fonction sinusoïdale du temps.
Il se caractérise par : sa fréquence et son niveau sonore.
Le bruit:
- Sur le plan psycho sensoriel: son dépourvu de caractère musical, comme un son gênant, indésirable.
- Sur le plan physique: ensemble de vibrations sonores, complexes, désordonnées, ayant un caractère
aléatoire et n'ayant pas de composantes bien définies.
La fréquence: s'exprime en Hertz (Hz), caractérise la hauteur du son.
- Fréquence basse = sons graves, fréquence élevée =aigus.
- Le champ auditif (fréquences audibles) s'étend de 20 Hz à 20 000 Hz.
- Les fréquences conversationnelles : 500 à 2000 Hz
- La sensibilité maximale de l'oreille: entre 1000 et 6000 Hz
Le niveau sonore: l'intensité d'un bruit correspond à l'amplitude de la vibration acoustique.
Le décibel (dB) : unité relative pour caractériser physiquement et physiologiquement les sons. Le décibel A
ou dB(A) permet de reproduire la sensibilité de l'oreille.
III. Etiologies :
Principaux secteurs concernés par le bruit :
- Métallurgie et transformation des métaux.
- Construction, B.T.P.
- Construction navale, aéronautique, industrie automobile, construction ferroviaire
- Industrie des produit minéraux, des équipements mécaniques.
- Industrie textile, éditions, imprimerie, production
- Industrie du bois et du papier, habillement, cuir ....
- Industries agricoles et alimentaires
Principaux travaux exposant aux bruits excessifs sont :
Travaux et activités professionnelles dB(A)
Moteur d'avion (sur banc d'essai) 125-130
Rivetage par outils pneumatiques (industrie mécanique) 115-120
Forgeage, Estampage
Marteaux pneumatiques (BTP) 110-115
Concassage (carrières), Chaudronnerie, Soudage 100-110
Scies circulaires (Menuiserie), machines de menuiserie 100-105
Rotatives (Imprimerie), Tréfilerie 95-100
3ème stade : La surdité manifeste : surdité profonde. Déficit auditif sur les fréq conversationnelles est
important, on note une perte sensible de l'audition de la voix.
4ème stade : surdité profonde. Perte auditive de 100 - 110 dB (A) à la fréq 4000 Hz. Fréq voisines largement
touchées. Déficit auditif sur les fréq conver important : 70 dB à 1000 Hz, 40 dB à 500 Hz, perte sensible de
l'audition de la voix. A ce stade le travailleur devient un handicapé sensoriel et professionnel.
V. Prévention :
1. Technique collective : Réduction des bruits à la source et la propagation du bruit, organisation du travail
2. Information, Formation, Signalisation : les travailleurs dont l'exposition quotidienne sonore dépasse 85 dB (A)
doivent avoir une formation relative aux risques de l'exposition au bruit.
3. Protection individuelle des salariés
4.Surveillance médicale :
- Examen médical préalable à l'affectation à un poste exposant au bruit : audiométrie liminaire tonale en CA
complétée en cas d'anomalie par un ex audiométrique complet tonal et vocal avec CA et CO.
- Examen médical annuel, contrôle audiométrique tonal dans l'année qui suit l'affectation
- Le dossier médical doit comprendre :
o Une fiche d'exposition (poste occupé, durée, mesures)
o Le modèle des protecteurs individuels avec leur valeur d'atténuation du bruit
o La date et les résultats des examens médicaux.
Il sera conservé pendant 10 ans après la fin de l'exposition.
VI. Réparation :
Tableau n°42, liste des travaux susceptibles de provoquer la surdité est limitative.
Durée minimale d'exposition :1 an, réduite à 30 jours si propulseurs, réacteurs et moteurs thermiques.
Délai de prise en charge : 1 an après la cessation de l'exposition au risque acoustique.
Le déficit audiométrique moyen de 35 dB est calculé en divisant par 10 la somme des déficits mesurés sur les
fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz, pondérés respectivement par les coefficients 2, 4, 3 et 1.
Le déficit moyen sur la meilleure oreille doit être supérieur ou égal à 35 dB.
Ce déficit doit être confirmé par une audiométrie tonale (CA, CO) et vocale réalisée trois semaines à un an
après la cessation de l'exposition aux bruits lésionnels.
Questions :
Donnez les caractères de la sp ?
Donnez les stades de la sp ?
14. TRAVAIL EN HORAIRES ATYPIQUES
Semaine standard:
- 5 jours de travail, 2 jours consécutifs de repos
- 7h00-20h00
- Régularité des jours et des heures de travail
- Absence de travail les jours féries
Horaires atypiques :
- Travail de nuit permanent
- Travail poste (semi continu (2X8); continu (3X8))
- Horaires irréguliers
- Cycliques/irréguliers
Rythme biologique
C’est la variation périodique ou cyclique d’une fonction particulière d’un être vivant.
La période (ou son inverse, la fréquence) permet de classer les rythmes en rythmes:
•Ultradiens (période de moins de 24 heures)
•Circadiens ou nycthéméraux (période d'environ 24 heures)
•Infradiens (période de plus de 24 heures)
Travail posté : Travail en équipe : des travailleurs sont occupés successivement sur les mêmes postes de travail,
selon un certain rythme
Continu :au minimum trois équipes en activité et une au repos (4X8, 5X8) sans interruption d’activité.
Semi-continu : trois équipes avec interruption le week-end et éventuellement pendant les congés (3X8)
Discontinu : comprenant une équipe du matin et une de l’après-midi sur une plage horaire plus ou moins étendue
(2X7, 2X8, 2X9, 2X10).
Questions :
Définir le THA ? CI Absolues à cette forme de travail?
Effets du travail posté sur le sommeil ?
Effets du travail posté sur la santé ?
Définition du travail posté ? + principes d’organisation du travail posté ?
15. TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES
Généralités :
TMS: diverses pathologies de l’appareil musculo-squelettique : s’exprimant par la douleur et s’associant à une
gêne fonctionnelle qui peut être invalidante.
Terminologie assez restrictive puisque les maladies désignées touchent également les tendons, les
articulations, le système vasculaire et nerveux.
TMS : pathologie d’hypersollicitation et pathologie de la gestuelle.
Maladies multifactorielles à composante professionnelles.
I. EPAULE :
a) Tendinite de la coiffe des rotateurs= épaule simple douloureuse :
Origine mécanique et ou dégénérative.
Surmenage fonctionnel de l’épaule : hypersollicitation.
Gestes : antépulsion et abduction faites en force.
Clinique : Douleur spontanée lors de :
Mouvements d’élévation ou d’abduction
Pression élective du point d’insertion
Mise sous tension contrariée des muscles de la coiffe
Examens complémentaires:
RX : élimine la tendinite calcifiante
Echographie : résultat radiologiste dépendant
IRM :seul examen fiable
II. COUDE :
a) Epicondylite : pathologie hypersollicitation
Clinique :
Douleur lors de la pronosuppination surtout contrariée.
Douleur au niveau du point d’insertion des muscles épicondyliens.
Examens complémentaires :
Rx : rien sauf cas extrême : densification épicondyle. Intérêt de l’échographie
b) Epitrochléite :
Clinique :
Douleur lors des mouvements contrariés des muscles épitrochléens
Douleur lors de la pression de l’épitrochlée.
Echographie++
c) Bursite : Hygromas aigus ou chroniques des bourses séreuses = irritation par des appuis répétés
d) Sd de la gouttière épitrochléo-olécranienne : Compréssion du nerf cubital.
Clinique :
Douleur au niveau du coude
Amyotrophie des interosseux
Atteinte des fléchisseurs des doigts : minime, souvent absente
Diagnostic : EMG
e) Arthrose du coude : Ostose hyperostosante du coude
Due à l’utilisation du marteau piqueur : vibrations de haute fréquence en combinaison avec posture.
Clinique : gène fonctionnelle par limitation de la flexion du coude
Rx : Ostéophytes, déformation des surfaces articulaires à contours irréguliers
Les lésions radiologiques apparaissent avant la gêne fonctionnelle
I. GENOU :
a) Syndrome compréssion du SPE : Syndrome canalaire
Due à : Appui fréquent prononcé
Atteinte plus ou moins discrète fréquemment observée en association avec d’autres intoxications.
Atteinte sensitivomotrice complète est rarement vue, s’exprime par un steppage.
b) Atteinte méniscale:
Due à : Position accroupie avec effort et changement fréquent avec contrainte.
Clinique :
Blocage du genou, parfois hydarthrose, kyste méniscale
Signe de judet, signe de Oudart (cri méniscal), Grinding test positif
Examens complémentaires : Arthrographie ou arthro -scanner ou IRM
c) Hygromas du genou : Bursite aigue ou chronique.
d) Tendinite sous quadricipital ou rotulienne:Tendinite de l’appareil extenseur du genou.
Intéresse :
L’insertion du quadriceps sur le bord sup de la rotule
L’insertion du tendon rotulien sur le bord inf de la rotule ou sur la tubérosité tibiale antérieure
Clinique :
Douleur partie antérieur au repos en position assise
Douleur lors de la montée d’escaliers, descente de plan incliné
Palpation douloureuse de la pointe de la rotule ou autre point d’insertion
Examens complémentaires :
Rx : RAS, parfois calcification.
Echo : Epaississement tendineux avec ou sans remaniement de sa structure, souvent bursite
associe.
e) Tendinite de la patte d’oie :
Sous la dépendance de flexion, +/- associe aune rotation interne.
Patte d’oie : 3 tendons se réunissent à la face inter du genou et se terminent à la partie supéro-inter du tibia
Clinique :
Douleur face interne du genou réveillé par la flexion contrariée (pédalage)
Douleur au début à l’effort puis en dehors de tout effort.
Douleur max à la pression de la face supero-interne du tibia à 3 travers de doigt du plateau
tibial interne majorée lors de la flexion contre résistance de la jambe.
Examens complémentaires :
Rx élimine arthrose fémoro- tibial.
Echo montre l’état des tendons retrouve bursite.
II. CHEVILLE :
Tendinite achilléenne :
Due à la Conjugaison d’efforts pratiqués en station debout prolongée sur la pointe des pieds.
Clinique : Dlr lors de la mobilisation de la cheville (flex-ext) sur le trajet du tendon d’Achille
Examens complémentaires :
Rx : élimine d’autres maladies.
Echo et ou IRM : confirme la tendinite et montre la structure inhomogène du tendon
III. RACHIS LOMBAIRE :
Facteurs de risque :
Vibrations de basse fréquence transmises au corps entier
Manutention manuelle de charge lourde
Absence d’activité physique
Posture de levage, absence de technique et de moyens de levage
Sciatalgie par hernie discale L4-L5 ou L5-S1
Radiculalgie crurale par hernie discale L2-L3 ou L3-L4
Clinique:
Signes radiculaires locaux, signes dures mériens, signes de la sonnette
Lasègue 25 à 30 degré
Examen complémentaires : Rx, scanner ou IRM, EMG
Prévention :
Approches combinés souhaitable.
Approche ergonomique par l’identification et maitrise des risques.
Diminution des contraintes par :
Conception des postes de travail, des outils et produits.
Action sur les postures par adaptation du poste a l’homme et non l’inverse.
Diminution des contraintes de port de charge lourde et des nuisances vibratoires.
Action sur les contraintes organisationnelles :
Améliorer le système de management
Polyvalence des postes
Diminution de la dépendance
Questions :
Citez les pathologies et les professions de l’atteinte de la gestuelle professionnelle ?
Citez les professions qui donnent des TMS ?
FDR des TMS ?
Décrire les conséquences liées à l’utilisation du marteau piquer ?
Mesure de préventions de TMS liés au travail ?