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Litterature Francaise Syntheses Recapitulatives L48xmemr
Litterature Francaise Syntheses Recapitulatives L48xmemr
SYNTHÈSES
RÉCAPITULATIVES
Littérature Française
Synthèses récapitulatives
Le classicisme…………………………………………………………..
Classification des genres théâtraux à l'époque classique……………….
Les Lumières……………………………………………………………
Le romantisme………………………………………………………….
Le héros romantique……………………………………………………
Le thème de la Nature au XIXe siècle…………………………………..
Le réalisme et le naturalisme…………………………………………...
Le symbolisme………………………………………………………….
La Belle Epoque………………………………………………………...
Le surréalisme…………………………………………………………..
Les mouvements littéraires après 1945…………………………………
Tableau comparatif du roman traditionnel balzacien et du Nouveau
Roman…………………………………………………………………..
Histoire du genre poétique……………………………………………...
Evolution du genre théâtral……………………………………………..
Histoire du genre romanesque………………………………………….
Evolution du personnage de roman…………………………………….
Synthèses récapitulatives
Le classicisme
Mouvement littéraire, culturel et artistique français qui coïncide avec le règne de Louis XIV.
1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) "Le Roi, c'est moi"
Louis XIV entend mettre fin aux ambitions des nobles qui réclament plus de pouvoir et d'influence. Le 10
mars 1661, il annonce qu'il gouvernera seul.
Le classicisme va de pair avec cette affirmation de l'absolutisme royal : il faut encadrer les arts pour qu'ils
contribuent à la puissance royale.
b) Encadrer les arts et les lettres
C'est Richelieu qui envisage le premier de mettre les arts au service du pouvoir.
Il met ainsi en place un mécénat d'Etat (les artistes peuvent toucher une pension de l'Etat à condition qu'ils
respectent un certain nombre de règles et qu'ils célèbrent la puissance du roi) ;
Il crée également des académies (l'Académie française, 1635) dans lesquelles les artistes établissent une
sorte de code de bonne conduite artistique.
Louis XIV poursuit la politique entreprise et trouve un lieu pour l'épanouissement artistique de la puissance
royale : Versailles.
c) Toutes sortes d'artistes
On considère comme classique non seulement des écrivains, mais aussi des architectes comme Mansart, des
peintres comme Le Brun (tous deux ont travaillé à Versailles)…
2. LES PRINCIPES
Le Beau et le Bien. Les artistes classiques assimilent la beauté esthétique à la beauté morale, le Beau au
Bien.
Retour à l'Antiquité. Les artistes classiques prônent un retour à l'Antiquité, qui leur paraît un modèle
indépassable. Toutefois, s'ils imitent les auteurs antiques, ils savent les adapter au goût du jour.
Convenances. Les œuvres classiques doivent respecter :
- la vraisemblance, exigence intellectuelle : si l'historien se doit de dire le vrai, l'artiste, au contraire, se doit
de mettre en scène une intrigue conforme à l'idée que le public se fait de la réalité.
- les bienséances : l'œuvre d'art ne doit pas représenter la violence ou la vie dans ce qu'elle a de trivial. Ainsi,
tout ce qui a trait au corps est à proscrire. De même, il apparaît malséant qu'un roi s'occupe des réalités
matérielles comme l'argent.
La langue classique. Elle cherche le naturel, la simplicité, le mot juste.
Règles propres au théâtre. En plus de ces principes, les pièces de théâtre doivent obéir à un certain nombre de
règles :
- stricte séparation des genres.
- règle des trois unités : unité de temps (l'intrigue doit durer moins de 24 heures), unité de lieu (tout se passe
au même endroit), unité d'action (il y a un seul problème à régler)
Finalité de l'œuvre classique : deux objectifs, plaire et instruire (placere et docere). Par exemple, dans les
Fables de La Fontaine, le récit dynamique plaît et la moralité instruit.
La poésie +
Le théâtre
Le roman -
Cette classification aristotélicienne des genres littéraires a été reprise par les auteurs
du classicisme car on remarque à cette époque une nette influence de l'Antiquité en
littérature. Le genre théâtral connaissant un immense succès au XVIIe siècle, ces auteurs ont
dès lors voulu classer – en s'inspirant des sources antiques – les sous-genres théâtraux.
1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) L'Ancien Régime
La France est divisée en trois ordres : noblesse1 et clergé privilégiés face au Tiers-Etat taxé.
La croissance économique est due à l'activité de la bourgeoisie2 qui ne supporte plus d'être défavorisée face
à des nobles dont les mérites ne justifient pas les privilèges.
b) Progrès scientifiques
Remise en cause des attitudes fanatiques. Raison et progrès deviennent les maître-mots des intellectuels.
L'expérience (empirisme) et les sens (sensualisme) sont les sources du savoir, et non plus la croyance.
c) Censure
Les écrits doivent obtenir une autorisation d'impression (privilège) et peuvent être censurés (coupes ou refus
de publication). Tous les philosophes des Lumières ont été censurés, voire exilés ou emprisonnés.
Pour éviter la censure, ils publient sous des pseudonymes, ou à l'étranger, diffusent clandestinement leurs
textes, utilisent des procédés stylistiques masquant leurs attaques.
2. LES PRINCIPES
a) Thèmes majeurs
Religion : les écrivains des Lumières attaquent le fanatisme et l'intolérance. Certains sont déistes3 (Voltaire),
d'autres matérialistes4 (Diderot).
Politique : voyageurs, ils comparent les divers systèmes politiques. Ils s'opposent à l'absolutisme et à
l'arbitraire, prônent la séparation des pouvoirs et la liberté. Ils échouent dans leurs tentatives de despotisme
éclairé5 (Voltaire et Diderot). Ils luttent contre l'esclavage et les guerres.
b) Moyens
Genres : ils utilisent des genres détournés pour diffuser leurs idées : conte philosophique (Voltaire),
article-essai de dictionnaire (Encyclopédie et Dictionnaire philosophique portatif).
Les dialogues permettent de distribuer à un ou plusieurs personnages les idées de l'auteur, ce qui les rend
plus difficiles à cerner (Diderot).
Procédés :
- L'ironie est très employée car elle permet d'éviter la censure, mais elle pose le problème de la
compréhension : Montesquieu a été pris par certains de ses contemporains pour un esclavagiste car ils
n'avaient pas compris que son attaque de l'esclavage reposait sur ce procédé…
- Les Lumières critiquent la société grâce à un personnage qui lui est étranger et dont le regard sur celle-
ci est perspicace et plein de bon sens. Il est oriental (Persans de Montesquieu dans les Lettres persanes)
ou correspond au type du bon sauvage6 . Ce procédé permet de faire la satire des mœurs et des
institutions.
1
La noblesse : ordre fondé sur la naissance (on naît noble) et non sur les qualités ou la richesse.
2
La bourgeoisie : classe la plus aisée du Tiers-Etat, définie par sa richesse et l'éducation soignée de ses enfants.
3
Le déisme : foi en une divinité mais refus des religions.
4
Le matérialisme : athéisme.
5
Le despotisme éclairé : monarque conseillé par un philosophe.
6
Le mythe du bon sauvage : proche de la nature, il mène une vie pure. L'éloge du bon sauvage et l'utopie qu'il véhicule
permettent de blâmer la société européenne et plus particulièrement française par comparaison entre elles ou par la satire
permise par un regard étranger.
Le romantisme
Mouvement littéraire et culturel touchant [essentiellement] la poésie et le théâtre dans la première
moitié du XIXe siècle. Le romantisme donne la priorité à l'émotion, au lyrisme de la passion, à travers des
textes à la première personne.
1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Une période mouvementée
Après la Révolution française se succèdent plusieurs régimes politiques. Le retour de la monarchie en 1815
fige les espoirs des jeunes gens ambitieux, qui ne trouvent plus leur place.
C'est la question fondamentale du romantisme : quelle place trouver dans le monde ? Ce sentiment de
malaise, le "Mal du siècle", conduit à exprimer sa sensibilité et son imagination.
b) Un mouvement européen
Le mouvement romantique naît à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne et en Angleterre. L'adjectif romantic
désigne un paysage en accord avec un état d'âme.
Ce mouvement célèbre une osmose entre l'homme et la nature et s'inspire des vieilles légendes
nationales.
c) Le mouvement romantique en France
La première génération romantique est constituée d'artistes exilés par la Révolution française (Mme de
Staël, Benjamin Constant, Chateaubriand).
Dès 1820, avec le succès des Méditations poétiques de Lamartine, le mouvement se développe. Les auteurs
les plus célèbres sont Lamartine, Musset, Vigny et Hugo.
Il touche également la peinture (Delacroix, Géricault) et la musique (Berlioz).
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
31-32.
1
Le lyrisme vient du mot lyre, un instrument de musique. Il faut donc être attentif dans un texte lyrique aux effets de rythmes
et de sonorités, tout autant qu'à l'expression des sentiments personnels.
Caractéristiques du héros romantique
Le héros romantique est un personnage particulièrement complexe. Il présente
plusieurs caractéristiques qui le distinguent de tout autre héros littéraire.
Le héros romantique… :
La nature, miroir de la sensibilité. Selon la formule du Suisse Amiel, « un paysage quelconque est un
état de l'âme ». Tantôt, personnifiant la nature, les Romantiques lui prêtent des sentiments, le plus
souvent en harmonie avec leur humeur. Tantôt les saisons influent sur leur sensibilité : le renouveau
printanier les incite à aimer ; le déclin automnal engendre la mélancolie. Décrire la nature revient
toujours pour eux à écouter battre leur cœur.
La nature, refuge contre les duretés de l'existence. Les unes sont inhérentes à la condition humaine, les
autres à la civilisation. Considérant la nature comme une amie ou une mère, les Romantiques en
attendent une consolation à leurs souffrances. Face à la montée de la première révolution industrielle
qui pollue les villes et rive l'homme à la machine, elle symbolise par ailleurs à leurs yeux, la liberté, la
pureté et la paix […].
La nature, une invitation à méditer. Le rythme des saisons invite à méditer sur la fuite du temps ;
l'éternité de la Terre pousse à s'interroger sur la brièveté de l'existence humaine ; le spectacle des
ruines, sur la mort et la vanité de la gloire. La nature se révèle ainsi riche d'enseignements. Elle donne
des leçons d'infini chez Chateaubriand […], de courage chez Musset […], de stoïcisme chez Vigny […],
de philosophie chez Hugo […].
La nature, manifestation de la grandeur divine. A l'exception de Vigny, pour qui Dieu a abandonné les
hommes à leur sort […], tous les Romantiques interprètent la complexité et la splendeur de la nature
comme preuve de l'existence de Dieu. En la tenant non plus comme une création divine, mais comme
la divinité elle-même, Hugo en propose même une interprétation panthéiste.
La nature « réaliste ». En réaction contre les excès du Romantisme et sous l'influence du développement
de l'esprit scientifique, la nature cesse d'être un « état de l'âme » pour devenir l'objet d'une description
objective et exacte. Conformément à la théorie des milieux alors en vigueur, paysages et régions
déterminent la psychologie de leurs habitants. La peinture précise d'un lieu aide à la connaissance des
hommes. De cette conviction naissent les descriptions, parfois très longues, que Flaubert et Zola
insèrent dans leurs romans.
La nature « symboliste ». Le symbolisme, qui fut un idéal avant d'être une école […], se propose de
découvrir les « correspondances » qui existent le « monde sensible », perceptible avec nos cinq sens, et
l'univers spirituel, suprasensible. La nature n'est plus dès lors décrite pour elle-même. Elle s'apparente,
selon la formule de Baudelaire, à un « dictionnaire plein de hiéroglyphes » qu'il convient de déchiffrer.
Une mystérieuse unité la régissant, tout en elle devient symbole, signe de l'au-delà.
La nature « impressionniste ». A l'exemple des peintres impressionnistes qui veulent moins reproduire le
réel qu'en retenir et transposer les « impressions » de lumière, des écrivains et des poètes comme
Maupassant, Verlaine ou Rimbaud, s'efforcent de décrire la nature dans ses apparences fugitives (un
brouillard, une avancée de nuages, un reflet de soleil). Ils fixent ce que le regard enregistre sous les
illusions de l'optique et les jeux de lumière.
Source : HORVILLE (Robert), dir., Histoire de la littérature française. XIXe siècle. Paris, Hatier, coll. "Itinéraires
littéraires", 1991.
Réalisme et naturalisme
Réalisme : mouvement littéraire qui naît en France dans les années 1830.
Naturalisme : mouvement littéraire, issu du réalisme, qui s'affirme en France dans les années 1870.
Ces deux courants ont en commun de vouloir rendre compte de la réalité.
1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Mutations politiques
Les régimes se succèdent dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Le Second Empire (1852-1870) instaure la
toute puissance des notables et met fin aux aspirations des poètes romantiques, dont certains avaient participé
avec enthousiasme à la révolution de février 1848.
Désormais les écrivains ne veulent plus bercer le peuple du "rêve cher aux malheureux du bonheur universel"
(Zola), mais observer le réel.
b) Progrès scientifique
Positivisme : Auguste Comte, Cours de philosophie positive, souligne le rôle du progrès de la raison dans
l'histoire de l'humanité et propose d'appliquer les méthodes des sciences expérimentales à la société
humaine.
Physiologie : le docteur Lucas, Traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle, démontre
l'influence du milieu et de l'hérédité sur les êtres vivants.
Diffusion du savoir : presse à grand tirage, livre bon marché, succès des expositions universelles.
2. LES PRINCIPES
a) Du réalisme au naturalisme
Le réalisme. On qualifie de réalistes des œuvres qui représentent la vie quotidienne, la réalité banale, sans
chercher à leur donner un sens symbolique.
Le réalisme est alors critiqué et l'on assimile souvent "réaliste" à grossier ou vulgaire. Ainsi, le roman de
Flaubert, Madame Bovary (1857) fait scandale.
Le naturalisme. C'est à cause de cette mauvaise réputation que le critique Castagnery crée en 1863 le terme
de naturalisme : "son but unique est de reproduire la nature en l'amenant à son maximum de puissance
et d'intensité".
Ce mouvement connaît son apogée dans les années 1870 et son chef de file est Zola.
b) Représenter le réel ?
Le romancier naturaliste "prétend nous donner une image exacte de la vie" (Maupassant, préface de Pierre
et Jean)
Il effectue donc un véritable travail d'enquête et il n'a aucun tabou : il ose représenter la misère sociale
(ex. : le personnage principal de Germinie Lacerteux – 1865 -, roman des frères Goncourt, est une
domestique), le corps (ex. : la dernière page de Nana – 1880 -, de Zola décrit le corps en putréfaction d'une
prostituée).
c) Ou donner l'illusion de la réalité ?
La littérature ne peut pas rendre compte exactement de la réalité, les romanciers ne sont pas des
photographes. Le romancier voit "à travers un tempérament" (Zola) : il analyse le réel qui l'entoure en
fonction de son origine sociale, sa culture, ses goûts, ses passions. Les choix narratifs qu'il opère sont une
forme de jugement.
Le romancier n'est pas seulement un "observateur", il est aussi un "expérimentateur" (Zola) : il invente des
histoires de manière à placer ses personnages dans des situations intéressantes.
1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Des influences diverses
La littérature symboliste naît :
du rejet des romans naturalistes qui tentent de tout expliquer rationnellement ;
d'un dialogue fécond avec d'autres arts (peinture impressionniste, musique wagnérienne) ;
de la découverte du rôle de l'inconscient, qi révèle un monde secret échappant aux réalités concrètes.
b) Sa définition
En 1886, le poète Jean Moréas écrit ce qui deviendra le manifeste1 du mouvement dans un article du Figaro, que
l'on peut résumer ainsi : le monde ne peut se réduire à une réalité matérielle et concrète. Il existe un monde
d'idées plus profondes et plus mystérieuses auxquelles la poésie doit essayer d'accéder.
c) Le groupe symboliste
Les artistes symbolistes les plus importants sont Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et
Jules Laforgue en littérature, Gustave Moreau en peinture.
Le groupe connaît une certaine unité grâce à la publication de revues ("Le Symboliste" de Gustave Kahn) et
aux rencontres des "mardis" chez Mallarmé, dont les symbolistes font leur chef de file.
Mais tous les artistes n'acceptent pas forcément d'être regroupés sous ce titre, à l'image de Verlaine.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
45-46.
1
Un manifeste : déclaration écrite dans laquelle un groupe expose son programme, ses valeurs.
2
Une allégorie : représentation concrète d'une idée abstraite.
La Belle Epoque
Les dernières années du XIXe s. et les années qui précèdent la Grande guerre sont des années
d'une grande vitalité scientifique, technologique, artistique, c'est l'époque d'une vie agréable.
La France possède un grand nombre de brillants chercheurs dont par exemple Louis
Pasteur, Pierre et Marie Curie. Pierre et Marie Curie annoncent en 1898 la découverte du
polonium et du radium et reçoivent en 1903 le prix Nobel de physique. En 1910, après la mort de
Pierre, Marie réussit à isoler le radium pur. Elle devient pour cela la première femme à enseigner
à la Sorbonne et reçoit le prix Nobel. Louis Pasteur, professeur de chimie à la Sorbonne, se
spécialise dans l'étude des maladies infectieuses. En 1885, il a découvert le vaccin contre la rage.
En 1888, est fondé le célèbre Institut Pasteur dont le rôle dans la recherche médicale est
aujourd'hui encore très important.
Vers 1880 la bicyclette moderne fait son apparition. Les frères Michelin mettent
définitivement au point le pneumatique et des temps nouveaux s'ouvrent pour la bicyclette. En
1902, il existe plus de 5 millions de bicyclettes en France. En 1891, René Panhard construit la
première voiture automobile à essence. Cette même année, Armand Peugeot construit une autre
voiture. Les passagers sont à l'intérieur et le conducteur à l'extérieur. La production en série de
voitures Panhard et Peugeot commence en 1898. Dans le même temps, Louis Renault, jeune
homme de 21 ans à peine, construit de ses propres mains, dans le jardin de la propriété de ses
parents, la première voiture à carrosserie toute fermée. Il s'associe avec ses frères Marcel et
Fernand et tous les trois deviennent constructeurs automobiles Toujours cette année-là, le
premier Salon de l'automobile a lieu à Paris.
Grâce aux progrès techniques, la fin du XIXe siècle voit apparaître un art nouveau : le
cinéma. En 1895, les frères Lumière inventent un appareil capable de filmer puis de projeter les
images sur un écran.
La BE a été une période de grand changements et d'innovations. Le monde des arts à la BE,
c'est la France et surtout Paris.
La peinture
Le monde de la peinture vit une véritable révolution et nous assistons à un foisonnement
(abondance) de mouvements. L'art de la peinture bouge : l'impressionnisme (1860 -1880),
l'expressionisme (1885 - 1933), le néo-impressionnisme (1888 - 1899), le pointillisme (1899 -
1904), le symbolisme (1889 - 1897), le nabisme (1889 - 1899), le fauvisme (1905 - 1907), le
cubisme (1907 - 1914), le futurisme (1910 - 1918), l'art abstrait (à partir de 1910).
La sculpture
Auguste Rodin est le plus représentatif. Son œuvre a une force vivante, naturelle et
expressive ("Victor Hugo", "Le Baiser", "Honoré de Balzac").
La musique
La musique exprime les mêmes idées que la peinture et la littérature. Elle est audacieuse,
pleine de passion et de lumière. Les compositeurs étaient amis avec des peintres et des poètes.
Tous se rencontraient dans les cafés et les cabarets. Les plus connus sont Claude Debussy,
Maurice Ravel et Gabriel Fauré. Erik Satie est le compositeur le plus caractéristique de la Belle
Époque. Il est connu pour son humour, son sens de l'absurde et son non-conformisme (il se
montre original, il n'obéit pas aux usages établis). Sa musique est simple, mais originale et
pleine de sensibilité.
La littérature
Dans les dernières années du XIXe siècle, 2 grands mouvements littéraires se forment – le
naturalisme et le symbolisme. Le naturalisme s'inspire des méthodes des sciences naturelles
(Emile Zola, Alphonse Daudet). Ils écrivent des romans réalistes et les documentent. Dans leurs
œuvres, l'homme est influencé par son milieu. Le symbolisme apparaît 10 ans plus tard. Il est
contre le naturalisme et il est essentiellement poétique. Verlaine, Rimbaud, Mallarmé (et
Apollinaire) donnent l'importance au rythme, à la sensibilité et à l'émotion. Ils se réunissent dans
des cabarets comme Le Chat Noir, le Procope.
Au début du XXe siècle, apparaissent des écrivains qui n'appartiennent à aucune école,
p.ex. Paul Claudel, André Gide, Romain Rolland et Marcel Proust.
L'architecture
La gare d'Orsay, la gare de Lyon, le pont Alexandre-III ont une structure de verre et de
métal. On utilise aussi le béton armé (pour le Grand-Palais et le Sacré-Cœur de Montmartre).
La tour Eiffel est construite en fer (1887 - 1898).
L'Art Nouveau
Il cessera d'exister au début de la Première Guerre mondiale. Il s'intéresse aux disciplines
suivantes : l'architecture, le mobilier, la verrerie, la mode… L'architecte devient un décorateur
qui s'intéresse à l'esthétique. Le fer, le béton armé, le verre et la pierre sont les plus utilisés.
L'Art Nouveau est caractérisé par une grande abondance de fleurs, d'algues, d'oiseaux…
Les bals
Les Français ont beaucoup dansé. Les cabarets les plus célèbres sont le Moulin de la Galette et le
Casino de Paris. Le Moulin Rouge est fondé en 1889. Son numéro principal sont les danseuses
qui levaient leurs jambes et montraient ainsi leurs dessous (le célèbre french cancan).
Le cinéma
À partir de 1895, les foules sont étonnées par un nouveau spectacle : le cinématographe. Le
cinéma change de forme et en 1902, Pathé réalise la première adaptation de QUO VADIS, d'une
durée de vingt minutes. Il ne manque au cinéma que la parole.
Pour les classes sociales moins favorisées, il existe certains plaisirs nouveaux qui ne
coûtent rien. Grâce à l'éclairage, tout le monde peut se promener le soir sur les Grands
Boulevards ou sur les quais de la Seine En 1906, une loi importante est votée: la loi sur le repos
hebdomadaire obligatoire pour les ouvriers et les employés et on en profite pour se rendre dans
les parcs, au bord de la Seine ou à la campagne.
Pour les jeunes, on organise toute une série de concours et de compétitions. Pour les plus
grands, il y a des fêtes de nuit, avec des bals, des concerts et une abondance de feux d'artifice.
Le surréalisme
Mouvement littéraire et culturel d'essence poétique qui connaît son apogée dans les années 1920 en France.
Le surréalisme donne la primauté à l'imagination et libère l'inconscient, notamment par l'écriture
automatique et l'exploration systématique des rêves.
1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Un moment particulier : l'entre-deux-guerres
Le Surréalisme naît dans les années 20, également appelées "les années folles". Après le traumatisme de la
Première Guerre mondiale, la France se reconstruit et a soif de divertissement. La capitale ouvre ses bras
aux artistes d'avant-garde.
b) De nombreuses influences
Le surréalisme est un mouvement hérité :
- des théories psychanalytiques de Freud, qui révèlent les richesses de l'inconscient ;
- des travaux de l'économiste Karl Marx, qui prône la révolution contre la bourgeoisie capitaliste ;
- du mouvement artistique Dada1 de Tristan Tzara, né pendant la guerre, qui veut détruire toute forme
d'ordre.
c) Le groupe surréaliste
Membres du mouvement Dada, Aragon, Breton (et plus tard, Eluard) créent le Surréalisme, d'après un
terme forgé par Apollinaire. Ils sont à la recherche d'une "sur-réalité" merveilleuse, qu'il faut découvrir par
l'art.
En 1924, paraît le Premier Manifeste Surréaliste, rédigé par André Breton, qui prend aussi la tête de la
"Revue Surréaliste". Le Surréalisme est alors défini de la manière suivante : "Automatisme psychique pur
par lequel on se propose d'exprimer soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le
fonctionnement réel de la pensée".
Les membres n'hésitent pas à recourir aux provocations, mais aussi aux séances de création collective, aux
organisations d'expositions. La vie du groupe est mouvementée, car ponctuée de brouilles et d'exclusions
(Desnos en 1929, Aragon en 1932).
1 Dada : mouvement littéraire et artistique international né pendant la Première Guerre mondiale en réaction à l'absurdité de celle-ci. Le
terme volontairement dérisoire renvoie à l'univers de l'enfance et à une créativité débridée, débarrassée du carcan de la logique et des
conventions.
2 L'écriture automatique : pratique qui consiste à écrire plusieurs pages sans rature ni relecture et sans tenter de donner un sens rationnel au
contenu.
3 Le cadavre exquis : jeu dans lequel les participants composent à plusieurs une phrase ou un dessin sans savoir ce que les autres ont écrit.
Les mouvements littéraires après 1945
Les conflits meurtriers du XXe siècle conduisent les artistes à une remise en question profonde du sens
de la vie eu rôle de l'Homme. La deuxième moitié du XXe siècle voit éclore différents questionnements
face à la littérature, qui fondent autant de petits groupes littéraires.
1. L'ENGAGEMENT LITTÉRAIRE
a) La Seconde Guerre mondiale comme point de rupture
Certains artistes ont choisi de se battre physiquement et artistiquement contre l'Occupation allemande en
entrant dans la Résistance, comme les poètes Aragon, Eluard, René Char, qui publient dans la clandestinité.
La littérature devient une arme de combat.
b) Les théoriciens de la révolte
Le philosophe et écrivain Jean-Paul Sartre théorise cette attitude dans sa revue Les Temps Modernes :
l'écrivain est un homme en situation dans une époque, et sa parole peut avoir de grandes conséquences. Il
est de sa responsabilité d'agir, ce que fera l'écrivain en luttant notamment contre la guerre d'Algérie et pour
la décolonisation.
L'écrivain Albert Camus fonde quant à lui, la revue Combat, pour prolonger les valeurs de la Résistance. La
révolte est la vraie réponse aux injustices commises par les régimes autoritaires et à l'absurdité du monde.
Son œuvre est couronnée du Prix Nobel en 1957.
b) Le Nouveau Roman
A la même époque, certains romanciers s'interrogent sur les conventions du genre romanesque et se placent
en opposition en refusant le réalisme, la psychologie des personnages, le déroulement chronologique de
l'action.
On assigne un nouveau rôle au lecteur, qui doit reconstruire ce que l'auteur a cherché à déconstruire.
Les grands auteurs sont Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Nathalie Sarraute.
c) L'Oulipo
Plutôt que de rejeter les règles, les membres de l'«Ouvroir de littérature potentielle » (Raymond Queneau,
Georges Pérec) préfèrent s'en amuser.
Ils se fixent donc des contraintes formelles importantes comme enlever une voyelle (La Disparition,
Georges Pérec) ou réécrire la même histoire de cent façons différentes (Exercices de style, Raymond
Queneau).
Ils s'intéressent à tous les champs du savoir, de la psychiatrie aux mathématiques.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
53-54.
Tableau comparatif entre le roman traditionnel de type balzacien
et le Nouveau Roman
- L'auteur est maître à penser : il véhicule - L'auteur n'a aucune idée préconçue ou du
une idéologie, une morale ou une moins ne cherche-t-il pas à s'imposer au
philosophie. lecteur : au contraire, il éduque le lecteur
pour en faire un critique littéraire.
- Le roman est théorie : il cherche à défendre - Le roman est recherche : ce n'est plus un
une thèse naturaliste, symboliste, genre nettement délimité, il ne renvoie à
religieuse… rien d'autre qu'à lui-même.
- Le temps est chronologique et linéaire. - Le temps n'est pas cohérent, sans failles :
L'écrivain a pour tâche de l'organiser, de le nouveau romancier ne triche pas, il
l'ordonner, de combler la sensation de juxtapose les instants de rêve et de réalité,
"creux" dans le temps que donne le rêve à la tels qu'ils se présentent à l'état brut.
conscience humaine.
Histoire du genre poétique
La poésie est avant tout une invention verbale, l'œuvre d'un poète-artisan inspiré. Le mot poésie vient
d'ailleurs du grec poiein qui signifie "créer, inventer".
1
Les troubadours (dans le Sud de la France) ou les trouvères (dans le Nord) sont des compositeurs, poètes et musiciens du
Moyen Age, qui, vont dans les châteaux pour chanter leurs compositions.
2
Vers qui n'obéit à aucune contrainte de rime ou de rythme.
3
Texte en prose qui recherche les effets sonores et rythmiques propres à la poésie versifiée.
Histoire du genre théâtral
1. DE L'ANTIQUITÉ À LA RENAISSANCE
Le théâtre naît dans l'Antiquité grecque, lors des fêtes en l'honneur de Dionysos. Les acteurs portent des
masques, les représentations ont lieu en plein air, et alternent répliques prononcées par les personnages,
chants et dans assurés par un chœur.
On distingue les comédies et les tragédies. Les grands auteurs ont Eschyle, Sophocle, Euripide pour les
tragédies, Aristophane pour le comédies.
2. LE XVIIE SIÈCLE
a) Première moitié : le romanesque baroque
Deux types de romans : "héroïques" inspirés des romans de chevalerie ; "comiques" qui peignent la vie
quotidienne.
Intrigues foisonnantes, héros protéiformes.
Les fonctions : faire rêver, faire rire.
Ex. : L'Astrée d'Honoré d'Urfé (1607-1627) : roman héroïque ; L'Histoire comique de Francion de Charles Sorel (1623).
b) Seconde moitié : le moralisme classique
Grande importance du roman historique.
Début du roman d'analyse centré sur le caractère des personnages.
Les fonctions : peindre l'Histoire, éduquer (fonction morale).
Ex. : La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (1678).
4. LE XIXE SIÈCLE
a) Première moitié : les romans du moi
Romans à dimension autobiographique dans lesquels les auteurs confient leur mal du siècle.
Les fonctions : faire son introspection, soulager ses peines.
Ex. : René de Chateaubriand (1802).
b) Seconde moitié : le roman et le réel
Les romans cherchent à appréhender le réel sous toutes ses formes : toutes les catégories sociales ont
désormais leur place en littérature, le corps n'est plus ignoré.
Les fonctions : mieux comprendre le réel (dimension scientifique), critiquer les injustices sociales.
Ex. : les romans d'Honoré de Balzac (Le Père Goriot), de Gustave Flaubert (Madame Bovary) ou d'Emile Zola (L'Assommoir).
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
59-60.
1
Le mot "roman" vient du latin lingua romana, langue romane, qui désigne la langue vulgaire parlée par les soldats et les
commerçants. Un roman est donc d'abord une œuvre écrite en langue vulgaire [par opposition au latin classique écrit].
Evolution du personnage de roman
Le personnage de roman prend corps grâce :
- aux indications directement fournies par le narrateur (identité, portrait physique ou moral)
- au récit qui le met en scène et permet au lecteur de se familiariser avec lui au travers de ses
actions.