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Littérature Française

SYNTHÈSES
RÉCAPITULATIVES
Littérature Française
Synthèses récapitulatives

Le classicisme…………………………………………………………..
Classification des genres théâtraux à l'époque classique……………….
Les Lumières……………………………………………………………
Le romantisme………………………………………………………….
Le héros romantique……………………………………………………
Le thème de la Nature au XIXe siècle…………………………………..
Le réalisme et le naturalisme…………………………………………...
Le symbolisme………………………………………………………….
La Belle Epoque………………………………………………………...
Le surréalisme…………………………………………………………..
Les mouvements littéraires après 1945…………………………………
Tableau comparatif du roman traditionnel balzacien et du Nouveau
Roman…………………………………………………………………..
Histoire du genre poétique……………………………………………...
Evolution du genre théâtral……………………………………………..
Histoire du genre romanesque………………………………………….
Evolution du personnage de roman…………………………………….
Synthèses récapitulatives
Le classicisme
Mouvement littéraire, culturel et artistique français qui coïncide avec le règne de Louis XIV.

1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) "Le Roi, c'est moi"
 Louis XIV entend mettre fin aux ambitions des nobles qui réclament plus de pouvoir et d'influence. Le 10
mars 1661, il annonce qu'il gouvernera seul.
 Le classicisme va de pair avec cette affirmation de l'absolutisme royal : il faut encadrer les arts pour qu'ils
contribuent à la puissance royale.
b) Encadrer les arts et les lettres
 C'est Richelieu qui envisage le premier de mettre les arts au service du pouvoir.
 Il met ainsi en place un mécénat d'Etat (les artistes peuvent toucher une pension de l'Etat à condition qu'ils
respectent un certain nombre de règles et qu'ils célèbrent la puissance du roi) ;
 Il crée également des académies (l'Académie française, 1635) dans lesquelles les artistes établissent une
sorte de code de bonne conduite artistique.
 Louis XIV poursuit la politique entreprise et trouve un lieu pour l'épanouissement artistique de la puissance
royale : Versailles.
c) Toutes sortes d'artistes
 On considère comme classique non seulement des écrivains, mais aussi des architectes comme Mansart, des
peintres comme Le Brun (tous deux ont travaillé à Versailles)…

2. LES PRINCIPES
 Le Beau et le Bien. Les artistes classiques assimilent la beauté esthétique à la beauté morale, le Beau au
Bien.
 Retour à l'Antiquité. Les artistes classiques prônent un retour à l'Antiquité, qui leur paraît un modèle
indépassable. Toutefois, s'ils imitent les auteurs antiques, ils savent les adapter au goût du jour.
 Convenances. Les œuvres classiques doivent respecter :
- la vraisemblance, exigence intellectuelle : si l'historien se doit de dire le vrai, l'artiste, au contraire, se doit
de mettre en scène une intrigue conforme à l'idée que le public se fait de la réalité.
- les bienséances : l'œuvre d'art ne doit pas représenter la violence ou la vie dans ce qu'elle a de trivial. Ainsi,
tout ce qui a trait au corps est à proscrire. De même, il apparaît malséant qu'un roi s'occupe des réalités
matérielles comme l'argent.
 La langue classique. Elle cherche le naturel, la simplicité, le mot juste.
 Règles propres au théâtre. En plus de ces principes, les pièces de théâtre doivent obéir à un certain nombre de
règles :
- stricte séparation des genres.
- règle des trois unités : unité de temps (l'intrigue doit durer moins de 24 heures), unité de lieu (tout se passe
au même endroit), unité d'action (il y a un seul problème à régler)
 Finalité de l'œuvre classique : deux objectifs, plaire et instruire (placere et docere). Par exemple, dans les
Fables de La Fontaine, le récit dynamique plaît et la moralité instruit.

3. LES GRANDES ŒUVRES CLASSIQUES


 Il ne faut pas croire que le théâtre [Corneille, Racine, Molière] soit le seul genre à s'être épanoui à l'époque
classique. Voici quelques œuvres importantes appartenant à d'autre genre:
- La Princesse de Clèves (Madame de La Fayette – 1678) : roman qui analyse la passion amoureuse et
célèbre le triomphe de la vertu.
- Les Caractères (La Bruyère – 1688) : La Bruyère est un moraliste, comme La Rochefoucauld et Pascal, qui
se moque des vices de la société à travers une série de portraits.
- Les Contes (Perrault – 1697) : les contes comme "La Belle au bois dormant" ou "Barbe bleue" sont de petits
récits accompagnés de moralités. Ils ne sont pas inspirés de l'Antiquité : Perrault est un moderne1
Infos-clés
 Le classicisme recherche la perfection.
 L'idéal classique s'incarne dans "l'honnête homme", humble, courtois et cultivé, qui représente un modèle
d'humanité pour les écrivains de l'époque.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
15-16.
1 La Querelle des Anciens et des Modernes : deux camps s'opposent à l'Académie : d'un côté les Anciens (Racine) imitent respectueusement
les auteurs antiques, ils vivent à Versailles et critiquent souvent les mœurs contemporaines ; de l'autre les Modernes (Perrault) qui nuancent
leur dévouement à l'art antique, cherchent d'autres inspiration et fréquentent les salons parisiens.
1. Classification antique des genres littéraires (Aristote)

La poésie +

Le théâtre

Le roman -

Cette classification aristotélicienne des genres littéraires a été reprise par les auteurs
du classicisme car on remarque à cette époque une nette influence de l'Antiquité en
littérature. Le genre théâtral connaissant un immense succès au XVIIe siècle, ces auteurs ont
dès lors voulu classer – en s'inspirant des sources antiques – les sous-genres théâtraux.

2. Classification du théâtre à l'époque classique


Genres Origines des Exercice de Ton de la Ton du Réaction
personnages la liberté pièce dénouement des
spectateurs +
Tragédie Haute Force de la Tendu Malheureux Pitié
noblesse de fatalité et
gouvernement admiration
Tragi- Noblesse Liberté et Tendu Heureux Sympathie
comédie ou haute hasard
bourgeoisie
Comédie Noblesse Obstacles Enlevé, Heureux Curiosité,
d'intrigue ou individuels parfois sympathie
bourgeoisie facilement tendu
surmontables
Comédie de Bourgeoisie Emprise de Gai, Heureux Intérêt,
mœurs la société parfois moquerie
tendu envers les
ridicules
Comédie de Bourgeoisie Emprise du Gai, Heureux Intérêt,
caractère caractère parfois moquerie
tendu envers les
ridicules
Farce Peuple Obstacles Gros Heureux Gros rire
insignifiants comique
(de gestes) -
Source (du 2e tableau) : HORVILLE (Robert), Histoire de la littérature française. XVIIe siècle. Paris, Hatier, coll.
"Itinéraires littéraires", 1991, p. 133.
Les Lumières
Mouvement littéraire et culturel européen qui prône des changements sociétaux et a nourri la
Révolution française.

1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) L'Ancien Régime
 La France est divisée en trois ordres : noblesse1 et clergé privilégiés face au Tiers-Etat taxé.
 La croissance économique est due à l'activité de la bourgeoisie2 qui ne supporte plus d'être défavorisée face
à des nobles dont les mérites ne justifient pas les privilèges.
b) Progrès scientifiques
 Remise en cause des attitudes fanatiques. Raison et progrès deviennent les maître-mots des intellectuels.
 L'expérience (empirisme) et les sens (sensualisme) sont les sources du savoir, et non plus la croyance.
c) Censure
 Les écrits doivent obtenir une autorisation d'impression (privilège) et peuvent être censurés (coupes ou refus
de publication). Tous les philosophes des Lumières ont été censurés, voire exilés ou emprisonnés.
 Pour éviter la censure, ils publient sous des pseudonymes, ou à l'étranger, diffusent clandestinement leurs
textes, utilisent des procédés stylistiques masquant leurs attaques.

2. LES PRINCIPES
a) Thèmes majeurs
 Religion : les écrivains des Lumières attaquent le fanatisme et l'intolérance. Certains sont déistes3 (Voltaire),
d'autres matérialistes4 (Diderot).
 Politique : voyageurs, ils comparent les divers systèmes politiques. Ils s'opposent à l'absolutisme et à
l'arbitraire, prônent la séparation des pouvoirs et la liberté. Ils échouent dans leurs tentatives de despotisme
éclairé5 (Voltaire et Diderot). Ils luttent contre l'esclavage et les guerres.
b) Moyens
 Genres : ils utilisent des genres détournés pour diffuser leurs idées : conte philosophique (Voltaire),
article-essai de dictionnaire (Encyclopédie et Dictionnaire philosophique portatif).
 Les dialogues permettent de distribuer à un ou plusieurs personnages les idées de l'auteur, ce qui les rend
plus difficiles à cerner (Diderot).
 Procédés :
- L'ironie est très employée car elle permet d'éviter la censure, mais elle pose le problème de la
compréhension : Montesquieu a été pris par certains de ses contemporains pour un esclavagiste car ils
n'avaient pas compris que son attaque de l'esclavage reposait sur ce procédé…
- Les Lumières critiquent la société grâce à un personnage qui lui est étranger et dont le regard sur celle-
ci est perspicace et plein de bon sens. Il est oriental (Persans de Montesquieu dans les Lettres persanes)
ou correspond au type du bon sauvage6 . Ce procédé permet de faire la satire des mœurs et des
institutions.

3. UNE GRANDE ŒUVRE : L'ENCYCLOPÉDIE (1748-1772)


 Encyclopédie et Dictionnaire des sciences, des arts et métiers traduit […] avec des augmentations (1748-
1772) : cet ouvrage est le manifeste des Lumières.
 Diderot et D'Alembert furent à sa direction, mais tous les philosophes et savants des Lumières [Voltaire,
Rousseau…] y participèrent en fonction de leurs compétences. Le but est double :
- Informer : faire un bilan des connaissances du temps dans tous les domaines et notamment techniques.
Ils sont expliqués grâce à des illustrations appelées Planches.
- Former l'esprit à la critique philosophique grâce à des articles qui ne sont pas objectifs et neutres,
mais sont en fait des essais déguisés et très contestataires. Il s'ensuivit de nombreuses censures de
l'ouvrage dont la rédaction prit près de vingt ans.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
25-26.

1
La noblesse : ordre fondé sur la naissance (on naît noble) et non sur les qualités ou la richesse.
2
La bourgeoisie : classe la plus aisée du Tiers-Etat, définie par sa richesse et l'éducation soignée de ses enfants.
3
Le déisme : foi en une divinité mais refus des religions.
4
Le matérialisme : athéisme.
5
Le despotisme éclairé : monarque conseillé par un philosophe.
6
Le mythe du bon sauvage : proche de la nature, il mène une vie pure. L'éloge du bon sauvage et l'utopie qu'il véhicule
permettent de blâmer la société européenne et plus particulièrement française par comparaison entre elles ou par la satire
permise par un regard étranger.
Le romantisme
Mouvement littéraire et culturel touchant [essentiellement] la poésie et le théâtre dans la première
moitié du XIXe siècle. Le romantisme donne la priorité à l'émotion, au lyrisme de la passion, à travers des
textes à la première personne.

1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Une période mouvementée
 Après la Révolution française se succèdent plusieurs régimes politiques. Le retour de la monarchie en 1815
fige les espoirs des jeunes gens ambitieux, qui ne trouvent plus leur place.
 C'est la question fondamentale du romantisme : quelle place trouver dans le monde ? Ce sentiment de
malaise, le "Mal du siècle", conduit à exprimer sa sensibilité et son imagination.
b) Un mouvement européen
 Le mouvement romantique naît à la fin du XVIIIe siècle en Allemagne et en Angleterre. L'adjectif romantic
désigne un paysage en accord avec un état d'âme.
 Ce mouvement célèbre une osmose entre l'homme et la nature et s'inspire des vieilles légendes
nationales.
c) Le mouvement romantique en France
 La première génération romantique est constituée d'artistes exilés par la Révolution française (Mme de
Staël, Benjamin Constant, Chateaubriand).
 Dès 1820, avec le succès des Méditations poétiques de Lamartine, le mouvement se développe. Les auteurs
les plus célèbres sont Lamartine, Musset, Vigny et Hugo.
 Il touche également la peinture (Delacroix, Géricault) et la musique (Berlioz).

2. LES THÈMES MAJEURS


a) Un registre et des thèmes privilégiés
 Le mouvement se caractérise en poésie par l'utilisation du registre lyrique1, dans lequel l'écrivain exprime
ses sentiments personnels.
 Les thèmes les plus fréquents sont : l'amour, la fuite du temps, le rapport de l'homme à la nature, le
dépaysement par le voyage dans le temps et l'espace.
b) L'individu et la collectivité
 Le romantisme n'est pas toujours un repli sur soi.
 Le poète se veut aussi le porte-parole de Dieu, dont il se considère comme le prophète inspiré.
 Il peut s'engager pour des causes importantes, en se faisant le porte-parole du peuple. La poésie devient
alors une arme contre les injustices.
c) Le refus des règles
 Le romantisme se définit souvent par opposition au classicisme, en privilégiant le sentiment par rapport à
la raison, mais aussi en rejetant les contraintes formelles.
 Le drame romantique se libère de la règle des trois unités et propose un ton nouveau, entre sublime et
grotesque.
 En poésie, l'alexandrin se disloque par des coupes qui ne sont plus fixes, des rejets et contre-rejets.
 Certaines formes poétiques telles que l'ode, la ballade, la chanson sont remise à l'honneur.

3. LES GRANDES ŒUVRES ROMANTIQUES


 Les Méditations (Lamartine, 1820) : recueil de vingt-quatre poèmes. Le poète exprime ses souffrances, ses
interrogations en prenant la nature pour confidente.
 Hernani (Hugo, 1830) : pièce de théâtre. Au XVIe siècle, deux amants et aristocrates espagnols sont
poursuivis par la jalousie d'un troisième personnage. Sa première représentation fut à la fois un triomphe et
un scandale (affrontements entre jeunes romantiques et tenants des règles classiques).
 Les Contemplations (Hugo, 1856) : volumineux recueil de poèmes autobiographiques. Le poète y évoque
ses souvenirs, ses joies et ses peines. Cette œuvre est aussi un hommage d'Hugo à sa fille Léopoldine, morte
accidentellement noyée.

Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
31-32.

1
Le lyrisme vient du mot lyre, un instrument de musique. Il faut donc être attentif dans un texte lyrique aux effets de rythmes
et de sonorités, tout autant qu'à l'expression des sentiments personnels.
Caractéristiques du héros romantique
Le héros romantique est un personnage particulièrement complexe. Il présente
plusieurs caractéristiques qui le distinguent de tout autre héros littéraire.

Le héros romantique… :

 est un individu à part ;


 présente une forme d'hypersensibilité (éprouve, ressent tout avec beaucoup plus de
force, de sensations, de sentiments que les personnes normales) ;
 met en avant son intériorité, ce qu'il ressent à l'intérieur de lui-même ;
 exprime ses sensations et ses sentiments, fait preuve de lyrisme ;
 est sujet à de nombreuses rêveries ;
 présente des sentiments en adéquation avec la nature qui l'entoure, qu'il observe ;
 victime d'un mal-être ("Mal du Siècle", passions inassouvies ou malheureuses), est
tourmenté, victime d'un profond malaise ;
 suite à ce mal-être, présente une forme de tristesse, de mélancolie ou de
désenchantement ;
 à cause de sa sensibilité, devient rapidement très inquiet en cas de problème, ce qui
peut très vite l'amener à tomber dans le désespoir ;
 est un être solitaire, isolé : est à la fois marginal et incompris ;
 est égoïste, égocentrique ;
 est double, dans la dualité (a deux "visages") ;
 est un personnage en fuite (par rapport à la réalité) : soit mentalement (par
l'intermédiaire de ses pensées ou de son imagination), soit géographiquement
(voyages rêvés ou réellement effectués), soit métaphoriquement (suicide) ;
 est condamné à l'échec : le bonheur et l'amour lui sont refusés ; il ne connaîtra pas
l'amour heureux ;
 est un être profondément et éternellement insatisfait : sans cesse à la recherche d'un
bonheur impossible à trouver, est obligé de se tourner vers lui-même ;
 est voué à un destin tragique, à un destin fatal ;
 peut – dans certains cas – faire preuve d'ambition ;
 est en révolte contre les normes bourgeoises ;
 peut être – dans certains cas – animé par un sentiment
d'injustice sociale qu'il cherche à réparer (romantisme social) ;
 est marqué par un désir d'exemplarité (désir d'être exemplaire),
mais dans le même temps est profondément humain.
 …
Le thème de la Nature au XIXe siècle
Dès le XVIIIe siècle, Rousseau et Bernardin de Saint-Pierre ont accordé une large place à la nature dans
leurs œuvres. A leur suite, les écrivains du XIXe siècle la découvrent. Ils en présentent une vision
complexe et variée, selon l'idéal ou l'école dont ils se réclament : romantique, réaliste, symboliste,
impressionniste.

Le sentiment de la nature dans le Romantisme


Thème privilégié du Romantisme, la nature revêt quatre aspects essentiels : elle est un miroir de la
sensibilité, un refuge contre les duretés de l'existence, une invitation à méditer et une manifestation de la
grandeur divine.

La nature, miroir de la sensibilité. Selon la formule du Suisse Amiel, « un paysage quelconque est un
état de l'âme ». Tantôt, personnifiant la nature, les Romantiques lui prêtent des sentiments, le plus
souvent en harmonie avec leur humeur. Tantôt les saisons influent sur leur sensibilité : le renouveau
printanier les incite à aimer ; le déclin automnal engendre la mélancolie. Décrire la nature revient
toujours pour eux à écouter battre leur cœur.

La nature, refuge contre les duretés de l'existence. Les unes sont inhérentes à la condition humaine, les
autres à la civilisation. Considérant la nature comme une amie ou une mère, les Romantiques en
attendent une consolation à leurs souffrances. Face à la montée de la première révolution industrielle
qui pollue les villes et rive l'homme à la machine, elle symbolise par ailleurs à leurs yeux, la liberté, la
pureté et la paix […].

La nature, une invitation à méditer. Le rythme des saisons invite à méditer sur la fuite du temps ;
l'éternité de la Terre pousse à s'interroger sur la brièveté de l'existence humaine ; le spectacle des
ruines, sur la mort et la vanité de la gloire. La nature se révèle ainsi riche d'enseignements. Elle donne
des leçons d'infini chez Chateaubriand […], de courage chez Musset […], de stoïcisme chez Vigny […],
de philosophie chez Hugo […].

La nature, manifestation de la grandeur divine. A l'exception de Vigny, pour qui Dieu a abandonné les
hommes à leur sort […], tous les Romantiques interprètent la complexité et la splendeur de la nature
comme preuve de l'existence de Dieu. En la tenant non plus comme une création divine, mais comme
la divinité elle-même, Hugo en propose même une interprétation panthéiste.

La nature dans la seconde moitié du siècle


Dominant la première moitié du siècle, le Romantisme décline rapidement dans la seconde moitié, que
se partagent plusieurs écoles et tendances littéraires. La nature présente alors trois visages importants.

La nature « réaliste ». En réaction contre les excès du Romantisme et sous l'influence du développement
de l'esprit scientifique, la nature cesse d'être un « état de l'âme » pour devenir l'objet d'une description
objective et exacte. Conformément à la théorie des milieux alors en vigueur, paysages et régions
déterminent la psychologie de leurs habitants. La peinture précise d'un lieu aide à la connaissance des
hommes. De cette conviction naissent les descriptions, parfois très longues, que Flaubert et Zola
insèrent dans leurs romans.

La nature « symboliste ». Le symbolisme, qui fut un idéal avant d'être une école […], se propose de
découvrir les « correspondances » qui existent le « monde sensible », perceptible avec nos cinq sens, et
l'univers spirituel, suprasensible. La nature n'est plus dès lors décrite pour elle-même. Elle s'apparente,
selon la formule de Baudelaire, à un « dictionnaire plein de hiéroglyphes » qu'il convient de déchiffrer.
Une mystérieuse unité la régissant, tout en elle devient symbole, signe de l'au-delà.

La nature « impressionniste ». A l'exemple des peintres impressionnistes qui veulent moins reproduire le
réel qu'en retenir et transposer les « impressions » de lumière, des écrivains et des poètes comme
Maupassant, Verlaine ou Rimbaud, s'efforcent de décrire la nature dans ses apparences fugitives (un
brouillard, une avancée de nuages, un reflet de soleil). Ils fixent ce que le regard enregistre sous les
illusions de l'optique et les jeux de lumière.
Source : HORVILLE (Robert), dir., Histoire de la littérature française. XIXe siècle. Paris, Hatier, coll. "Itinéraires
littéraires", 1991.
Réalisme et naturalisme
Réalisme : mouvement littéraire qui naît en France dans les années 1830.
Naturalisme : mouvement littéraire, issu du réalisme, qui s'affirme en France dans les années 1870.
Ces deux courants ont en commun de vouloir rendre compte de la réalité.

1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Mutations politiques
 Les régimes se succèdent dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Le Second Empire (1852-1870) instaure la
toute puissance des notables et met fin aux aspirations des poètes romantiques, dont certains avaient participé
avec enthousiasme à la révolution de février 1848.
 Désormais les écrivains ne veulent plus bercer le peuple du "rêve cher aux malheureux du bonheur universel"
(Zola), mais observer le réel.
b) Progrès scientifique
 Positivisme : Auguste Comte, Cours de philosophie positive, souligne le rôle du progrès de la raison dans
l'histoire de l'humanité et propose d'appliquer les méthodes des sciences expérimentales à la société
humaine.
 Physiologie : le docteur Lucas, Traité philosophique et physiologique de l'hérédité naturelle, démontre
l'influence du milieu et de l'hérédité sur les êtres vivants.
 Diffusion du savoir : presse à grand tirage, livre bon marché, succès des expositions universelles.

2. LES PRINCIPES
a) Du réalisme au naturalisme
 Le réalisme. On qualifie de réalistes des œuvres qui représentent la vie quotidienne, la réalité banale, sans
chercher à leur donner un sens symbolique.
 Le réalisme est alors critiqué et l'on assimile souvent "réaliste" à grossier ou vulgaire. Ainsi, le roman de
Flaubert, Madame Bovary (1857) fait scandale.
 Le naturalisme. C'est à cause de cette mauvaise réputation que le critique Castagnery crée en 1863 le terme
de naturalisme : "son but unique est de reproduire la nature en l'amenant à son maximum de puissance
et d'intensité".
 Ce mouvement connaît son apogée dans les années 1870 et son chef de file est Zola.
b) Représenter le réel ?
 Le romancier naturaliste "prétend nous donner une image exacte de la vie" (Maupassant, préface de Pierre
et Jean)
 Il effectue donc un véritable travail d'enquête et il n'a aucun tabou : il ose représenter la misère sociale
(ex. : le personnage principal de Germinie Lacerteux – 1865 -, roman des frères Goncourt, est une
domestique), le corps (ex. : la dernière page de Nana – 1880 -, de Zola décrit le corps en putréfaction d'une
prostituée).
c) Ou donner l'illusion de la réalité ?
 La littérature ne peut pas rendre compte exactement de la réalité, les romanciers ne sont pas des
photographes. Le romancier voit "à travers un tempérament" (Zola) : il analyse le réel qui l'entoure en
fonction de son origine sociale, sa culture, ses goûts, ses passions. Les choix narratifs qu'il opère sont une
forme de jugement.
 Le romancier n'est pas seulement un "observateur", il est aussi un "expérimentateur" (Zola) : il invente des
histoires de manière à placer ses personnages dans des situations intéressantes.

3. LES GRANDES ŒUVRES RÉALISTES ET NATURALISTES


 La Comédie humaine (Balzac, 1836-1850) : ensemble de 65 romans qui entend "faire concurrence à l'état
civil" ! Il veut en effet peindre toutes les couches de la société. Il innove avec le principe du personnage
récurrent que l'on retrouve d'un roman à l'autre, comme Vautrin.
 Les Rougon-Macquart (Zola, 1871-1893) : Zola s'inspire du modèle de la Comédie humaine. Il établit
l'arbre généalogique d'une famille du Second Empire, dont l'ancêtre, Tante Dide, était mariée à un bourgeois,
Rougon, et a eu pour amant un homme du peuple, Macquart. Les deux branches de la famille investissent
ainsi toutes les classes sociales.
 L'Education sentimentale (Flaubert, 1869) : roman qui met en scène Frédéric Moreau, personnage
désenchanté et passif, qui assiste sans réellement y prendre part aux bouleversements politiques de la
deuxième moitié du XIXe siècle.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
39-40.
Le symbolisme
Mouvement littéraire et culturel français et belge, de la seconde moitié du XIXe siècle.

1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Des influences diverses
La littérature symboliste naît :
 du rejet des romans naturalistes qui tentent de tout expliquer rationnellement ;
 d'un dialogue fécond avec d'autres arts (peinture impressionniste, musique wagnérienne) ;
 de la découverte du rôle de l'inconscient, qi révèle un monde secret échappant aux réalités concrètes.
b) Sa définition
En 1886, le poète Jean Moréas écrit ce qui deviendra le manifeste1 du mouvement dans un article du Figaro, que
l'on peut résumer ainsi : le monde ne peut se réduire à une réalité matérielle et concrète. Il existe un monde
d'idées plus profondes et plus mystérieuses auxquelles la poésie doit essayer d'accéder.
c) Le groupe symboliste
 Les artistes symbolistes les plus importants sont Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud et
Jules Laforgue en littérature, Gustave Moreau en peinture.
 Le groupe connaît une certaine unité grâce à la publication de revues ("Le Symboliste" de Gustave Kahn) et
aux rencontres des "mardis" chez Mallarmé, dont les symbolistes font leur chef de file.
 Mais tous les artistes n'acceptent pas forcément d'être regroupés sous ce titre, à l'image de Verlaine.

2. LES THÈMES MAJEURS


a) Le symbole
 Pour révéler cette idée du monde plus profonde et mystérieuse, l'artiste dispose du symbole, un être ou un
objet représentant une idée ou une notion à laquelle il est lié par un rapport d'analogie.
 L'allégorie2, la métaphore et la métonymie sont donc des figures privilégiées du symbolisme.
 Les thèmes symbolistes sont variés et s'étendent à l'univers entier : il s'agit d'exprimer une représentation
intérieure.
b) Musicalité et harmonie
 La sonorité d'un mot, la musique qu'il fait naître est l'objet d'une véritable recherche. Seule compte
l'harmonie créée par sa place dans le vers ou son rapprochement avec d'autres mots.
 Les symbolistes accordent donc une importance particulière aux assonances, allitérations et rimes, mais
aussi aux rythmes par le choix des coupes et des enjambements, ou au vers impair, jugé plus musical.
c) Les innovations formelles
 La recherche de musicalité ouvre la voie aux audaces formelles. C'est ainsi que naît le vers libre, qui n'obéit
à aucune régularité de longueur ou de rime, et qui possède sa propre musique.
 Les poètes ont aussi de plus en plus fréquemment recours au poème en prose.

3. LES GRANDES ŒUVRES SYMBOLISTES


 Romances sans paroles (Verlaine, 1874) : recueil symboliste majeur pour la recherche de la musicalité. Les
sonorités priment sur les mots et Verlaine généralise l'emploi du vers impair. Les paysages dépeints par
petites touches rappellent l'impressionnisme.
 Les Complaintes (Laforgue, 1885) : les complaintes sont à l'origine des chansons de rue. Outre la grande
diversité des vers et des rythmes utilisés, le poète fait entendre une petite voix grinçante et attendrissante
pour évoquer ses malheurs de jeune homme.
 Poésies (Mallarmé, 1887) : recueil de quarante-neuf pièces rassemblées sur le tard. Le poète y manie
différentes formes versifiées, dont le sonnet, objet de véritables trouvailles sonores. La poésie, renonçant aux
mots de tous les jours et à la réalité, devient une quête d'absolu pour accéder au monde des idées.

Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
45-46.

1
Un manifeste : déclaration écrite dans laquelle un groupe expose son programme, ses valeurs.
2
Une allégorie : représentation concrète d'une idée abstraite.
La Belle Epoque
Les dernières années du XIXe s. et les années qui précèdent la Grande guerre sont des années
d'une grande vitalité scientifique, technologique, artistique, c'est l'époque d'une vie agréable.

Les découvertes scientifiques

La France possède un grand nombre de brillants chercheurs dont par exemple Louis
Pasteur, Pierre et Marie Curie. Pierre et Marie Curie annoncent en 1898 la découverte du
polonium et du radium et reçoivent en 1903 le prix Nobel de physique. En 1910, après la mort de
Pierre, Marie réussit à isoler le radium pur. Elle devient pour cela la première femme à enseigner
à la Sorbonne et reçoit le prix Nobel. Louis Pasteur, professeur de chimie à la Sorbonne, se
spécialise dans l'étude des maladies infectieuses. En 1885, il a découvert le vaccin contre la rage.
En 1888, est fondé le célèbre Institut Pasteur dont le rôle dans la recherche médicale est
aujourd'hui encore très important.

Entre 1901 et 1914, la France reçoit onze prix Nobel scientifiques.

Les progrès dans la technologie


- Michelin, Peugeot, Renault

Vers 1880 la bicyclette moderne fait son apparition. Les frères Michelin mettent
définitivement au point le pneumatique et des temps nouveaux s'ouvrent pour la bicyclette. En
1902, il existe plus de 5 millions de bicyclettes en France. En 1891, René Panhard construit la
première voiture automobile à essence. Cette même année, Armand Peugeot construit une autre
voiture. Les passagers sont à l'intérieur et le conducteur à l'extérieur. La production en série de
voitures Panhard et Peugeot commence en 1898. Dans le même temps, Louis Renault, jeune
homme de 21 ans à peine, construit de ses propres mains, dans le jardin de la propriété de ses
parents, la première voiture à carrosserie toute fermée. Il s'associe avec ses frères Marcel et
Fernand et tous les trois deviennent constructeurs automobiles Toujours cette année-là, le
premier Salon de l'automobile a lieu à Paris.

Grâce aux progrès techniques, la fin du XIXe siècle voit apparaître un art nouveau : le
cinéma. En 1895, les frères Lumière inventent un appareil capable de filmer puis de projeter les
images sur un écran.

Les arts pendant la Belle Epoque

La BE a été une période de grand changements et d'innovations. Le monde des arts à la BE,
c'est la France et surtout Paris.

La peinture
Le monde de la peinture vit une véritable révolution et nous assistons à un foisonnement
(abondance) de mouvements. L'art de la peinture bouge : l'impressionnisme (1860 -1880),
l'expressionisme (1885 - 1933), le néo-impressionnisme (1888 - 1899), le pointillisme (1899 -
1904), le symbolisme (1889 - 1897), le nabisme (1889 - 1899), le fauvisme (1905 - 1907), le
cubisme (1907 - 1914), le futurisme (1910 - 1918), l'art abstrait (à partir de 1910).

L'impressionnisme est le premier mouvement qui réellement révolutionne la peinture. Les


impressionnistes représentent tous les petits détails de la vie. Ce sont Renoir, Monet, Cézanne,
Pissarro, Manet, etc.
Les peintres impressionnistes montrent merveilleusement bien l'esprit des débuts de la Belle
Époque : les salons, les bars, les théâtres, les rues…

L'influence de l'impressionnisme se fait sentir dans la musique et la littérature. Le peintre le plus


important, c'est Henri de Toulouse-Lautrec. Il peint l'ambiance parisienne de l'époque, des
tableaux sur le Moulin de la Galette, sur le Moulin Rouge. Il a fait aussi de nombreuses affiches
pour les cabarets, les théâtres et le cirque.

La sculpture
Auguste Rodin est le plus représentatif. Son œuvre a une force vivante, naturelle et
expressive ("Victor Hugo", "Le Baiser", "Honoré de Balzac").

La musique
La musique exprime les mêmes idées que la peinture et la littérature. Elle est audacieuse,
pleine de passion et de lumière. Les compositeurs étaient amis avec des peintres et des poètes.
Tous se rencontraient dans les cafés et les cabarets. Les plus connus sont Claude Debussy,
Maurice Ravel et Gabriel Fauré. Erik Satie est le compositeur le plus caractéristique de la Belle
Époque. Il est connu pour son humour, son sens de l'absurde et son non-conformisme (il se
montre original, il n'obéit pas aux usages établis). Sa musique est simple, mais originale et
pleine de sensibilité.

La littérature
Dans les dernières années du XIXe siècle, 2 grands mouvements littéraires se forment – le
naturalisme et le symbolisme. Le naturalisme s'inspire des méthodes des sciences naturelles
(Emile Zola, Alphonse Daudet). Ils écrivent des romans réalistes et les documentent. Dans leurs
œuvres, l'homme est influencé par son milieu. Le symbolisme apparaît 10 ans plus tard. Il est
contre le naturalisme et il est essentiellement poétique. Verlaine, Rimbaud, Mallarmé (et
Apollinaire) donnent l'importance au rythme, à la sensibilité et à l'émotion. Ils se réunissent dans
des cabarets comme Le Chat Noir, le Procope.

Au début du XXe siècle, apparaissent des écrivains qui n'appartiennent à aucune école,
p.ex. Paul Claudel, André Gide, Romain Rolland et Marcel Proust.

L'architecture
La gare d'Orsay, la gare de Lyon, le pont Alexandre-III ont une structure de verre et de
métal. On utilise aussi le béton armé (pour le Grand-Palais et le Sacré-Cœur de Montmartre).
La tour Eiffel est construite en fer (1887 - 1898).

L'Art Nouveau
Il cessera d'exister au début de la Première Guerre mondiale. Il s'intéresse aux disciplines
suivantes : l'architecture, le mobilier, la verrerie, la mode… L'architecte devient un décorateur
qui s'intéresse à l'esthétique. Le fer, le béton armé, le verre et la pierre sont les plus utilisés.
L'Art Nouveau est caractérisé par une grande abondance de fleurs, d'algues, d'oiseaux…

Les plaisirs de la Belle Epoque


- La naissance d'une nouvelle industrie : l'industrie du divertissement.

Les cafés et les cabarets


En 1900, il y avait 27 000 cafés à Paris. Le café de Flore et le Café de la Paix sont très connus
Ce sont les intellectuels qui se réunissent dans des cafés et des cabarets. Le Chat Noir est
vraiment célèbre.
Le théâtre
Les Français se passionnent pour les comédiens. Le monde connaît Victorien Sardou.

Les bals
Les Français ont beaucoup dansé. Les cabarets les plus célèbres sont le Moulin de la Galette et le
Casino de Paris. Le Moulin Rouge est fondé en 1889. Son numéro principal sont les danseuses
qui levaient leurs jambes et montraient ainsi leurs dessous (le célèbre french cancan).

Le cinéma
À partir de 1895, les foules sont étonnées par un nouveau spectacle : le cinématographe. Le
cinéma change de forme et en 1902, Pathé réalise la première adaptation de QUO VADIS, d'une
durée de vingt minutes. Il ne manque au cinéma que la parole.

Pour les classes sociales moins favorisées, il existe certains plaisirs nouveaux qui ne
coûtent rien. Grâce à l'éclairage, tout le monde peut se promener le soir sur les Grands
Boulevards ou sur les quais de la Seine En 1906, une loi importante est votée: la loi sur le repos
hebdomadaire obligatoire pour les ouvriers et les employés et on en profite pour se rendre dans
les parcs, au bord de la Seine ou à la campagne.

Les grandes manifestations de la Belle Epoque

Les Expositions universelles


Plusieurs Expositions universelles ont lieu à Paris pendant la Belle Époque. Deux d'entre
elles surtout sont importantes (celle de 1889 et celle de 1900) et contribuent à donner à Paris une
réputation de ville gaie et bruyante. En 1889, pour le centenaire de la Révolution française, a lieu
une grande Exposition universelle qui est restée dans les mémoires, c'est un effet pour cette
exposition qu'a été construite la célèbre tour métallique la tour Eiffel. La tour Eiffel devient vite
le centre d'intérêt de tous et elle apparaît même dans les tableaux des peintres de cette époque.
L'Exposition universelle du 14 avril 1900 reçoit près de 51 millions de visiteurs.

Les courses automobiles et cyclistes


Après l'invention de l'automobile, les années 1900 voient la naissance d'un nouveau genre
de divertissement : les longues courses automobiles à travers la France et l'Europe. Les courses
cyclistes attirent également beaucoup de monde et les premières compétitions contribuent à
rendre populaire la bicyclette. En 1903 a lieu le premier Tour de France.

Les fêtes à caractère national


En 1878, à l'occasion de l'exposition, les hommes politiques du gouvernement décident
d'organiser une grande célébration le 30 juin. Pendant cette fête, les drapeaux tricolores
envahissent les rues de Paris. Cette fête est abandonnée les années suivantes. Les hommes
politiques discutent à nouveau avec passion de la nécessité d'une fête nationale et le choix d'une
date provoque de nombreux débats. Enfin, le 14 juillet qui est la date d'anniversaire de la prise
de la Bastille est choisi.

Pour les jeunes, on organise toute une série de concours et de compétitions. Pour les plus
grands, il y a des fêtes de nuit, avec des bals, des concerts et une abondance de feux d'artifice.
Le surréalisme
Mouvement littéraire et culturel d'essence poétique qui connaît son apogée dans les années 1920 en France.
Le surréalisme donne la primauté à l'imagination et libère l'inconscient, notamment par l'écriture
automatique et l'exploration systématique des rêves.

1. CONTEXTE HISTORIQUE
a) Un moment particulier : l'entre-deux-guerres
 Le Surréalisme naît dans les années 20, également appelées "les années folles". Après le traumatisme de la
Première Guerre mondiale, la France se reconstruit et a soif de divertissement. La capitale ouvre ses bras
aux artistes d'avant-garde.
b) De nombreuses influences
Le surréalisme est un mouvement hérité :
- des théories psychanalytiques de Freud, qui révèlent les richesses de l'inconscient ;
- des travaux de l'économiste Karl Marx, qui prône la révolution contre la bourgeoisie capitaliste ;
- du mouvement artistique Dada1 de Tristan Tzara, né pendant la guerre, qui veut détruire toute forme
d'ordre.
c) Le groupe surréaliste
 Membres du mouvement Dada, Aragon, Breton (et plus tard, Eluard) créent le Surréalisme, d'après un
terme forgé par Apollinaire. Ils sont à la recherche d'une "sur-réalité" merveilleuse, qu'il faut découvrir par
l'art.
 En 1924, paraît le Premier Manifeste Surréaliste, rédigé par André Breton, qui prend aussi la tête de la
"Revue Surréaliste". Le Surréalisme est alors défini de la manière suivante : "Automatisme psychique pur
par lequel on se propose d'exprimer soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le
fonctionnement réel de la pensée".
 Les membres n'hésitent pas à recourir aux provocations, mais aussi aux séances de création collective, aux
organisations d'expositions. La vie du groupe est mouvementée, car ponctuée de brouilles et d'exclusions
(Desnos en 1929, Aragon en 1932).

2. LES THÈMES MAJEURS


a) Le rôle de l'inconscient et du hasard
La surréalité naît en l'absence de tout contrôle de la raison. C'est pourquoi les Surréalistes privilégient le
surgissement de l'inconscient et du hasard par le biais des récits de rêves, de l'écriture automatique2 ou de
l'hypnose.
b) L'amour fou
La femme occupe une place privilégiée dans l'univers surréaliste, qui lui attribue bien plus qu'un rôle de muse. Elle
est considérée comme une sorte de médium, bien plus apte que l'homme à accéder à la surréalité. Tour à tour
mystérieuse, maternelle et séductrice, elle transcende le quotidien des écrivains.
c) Un autre langage
 Le mouvement s'oppose à la tradition poétique en s'affranchissant des règles formelles de versification et
privilégie le vers libre.
 Le procédé d'écriture majeur est l'image (comparaison ou métaphore), qui se veut la plus surprenante
possible : elle naît du rapprochement insolite de deux réalités qui semblent n'avoir aucun rapport entre
elles.
 Le poète laisse donc les mots jouer entre eux, ce qui explique le recours au jeu et à l'humour (calembours,
humour noir, jeu du cadavre exquis3…).
3. LES GRANDES ŒUVRES SYMBOLISTES
 Le paysan de Paris (Aragon, 1926) : sous la figure du narrateur, Aragon déambule dans Paris et en livre une
description détaillée et hallucinée.
 Capitale de la douleur (Eluard, 1926) : recueil de poèmes dédiés à Gala, la femme d'Eluard. Les thèmes
essentiels en sont l'amour, le rêve, mais aussi la peinture.
 Nadja (Breton, 1928) : récit autobiographique dans lequel Breton relate sa rencontre avec une mystérieuse
jeune femme, Nadja. L'auteur y développe les thèmes de l'inconscient et de la folie.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
50-51.

1 Dada : mouvement littéraire et artistique international né pendant la Première Guerre mondiale en réaction à l'absurdité de celle-ci. Le
terme volontairement dérisoire renvoie à l'univers de l'enfance et à une créativité débridée, débarrassée du carcan de la logique et des
conventions.
2 L'écriture automatique : pratique qui consiste à écrire plusieurs pages sans rature ni relecture et sans tenter de donner un sens rationnel au

contenu.
3 Le cadavre exquis : jeu dans lequel les participants composent à plusieurs une phrase ou un dessin sans savoir ce que les autres ont écrit.
Les mouvements littéraires après 1945
Les conflits meurtriers du XXe siècle conduisent les artistes à une remise en question profonde du sens
de la vie eu rôle de l'Homme. La deuxième moitié du XXe siècle voit éclore différents questionnements
face à la littérature, qui fondent autant de petits groupes littéraires.

1. L'ENGAGEMENT LITTÉRAIRE
a) La Seconde Guerre mondiale comme point de rupture
 Certains artistes ont choisi de se battre physiquement et artistiquement contre l'Occupation allemande en
entrant dans la Résistance, comme les poètes Aragon, Eluard, René Char, qui publient dans la clandestinité.
 La littérature devient une arme de combat.
b) Les théoriciens de la révolte
 Le philosophe et écrivain Jean-Paul Sartre théorise cette attitude dans sa revue Les Temps Modernes :
l'écrivain est un homme en situation dans une époque, et sa parole peut avoir de grandes conséquences. Il
est de sa responsabilité d'agir, ce que fera l'écrivain en luttant notamment contre la guerre d'Algérie et pour
la décolonisation.
 L'écrivain Albert Camus fonde quant à lui, la revue Combat, pour prolonger les valeurs de la Résistance. La
révolte est la vraie réponse aux injustices commises par les régimes autoritaires et à l'absurdité du monde.
Son œuvre est couronnée du Prix Nobel en 1957.

2. ECRIRE AVEC OU SANS RÈGLES


a) Le théâtre de l'absurde
 Dans les années 50 naît un nouveau théâtre, porté par Jean Genet, Eugène Ionesco, Samuel Beckett. Il s'en
prend aux codes réalistes jusque-là appliqués aux personnages ou aux situations.
 Les interrogations sont métaphysiques : y a-t-il un sens à l'existence, souvent absurde ?
 Ce théâtre met en scène le vide, l'absence d'action, dans un mélange de tragique et de comique. Le
langage de tous les jours est également démonté et remis en question.

b) Le Nouveau Roman
 A la même époque, certains romanciers s'interrogent sur les conventions du genre romanesque et se placent
en opposition en refusant le réalisme, la psychologie des personnages, le déroulement chronologique de
l'action.
 On assigne un nouveau rôle au lecteur, qui doit reconstruire ce que l'auteur a cherché à déconstruire.
 Les grands auteurs sont Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Nathalie Sarraute.

c) L'Oulipo
 Plutôt que de rejeter les règles, les membres de l'«Ouvroir de littérature potentielle » (Raymond Queneau,
Georges Pérec) préfèrent s'en amuser.
 Ils se fixent donc des contraintes formelles importantes comme enlever une voyelle (La Disparition,
Georges Pérec) ou réécrire la même histoire de cent façons différentes (Exercices de style, Raymond
Queneau).
 Ils s'intéressent à tous les champs du savoir, de la psychiatrie aux mathématiques.

Mouvements Grandes œuvres Auteurs


La littérature
La Peste Albert Camus (1947)
engagée Les Mains sales Jean-Paul Sartre (1948)
Le théâtre de La cantatrice chauve Eugène Ionesco (1950)
l'absurde En attendant Godot Samuel Beckett (1952)
Les Bonnes Jean Genet (1947)
Le Nouveau La Jalousie Alain Robbe-Grillet (1957)
Roman La Modification Michel Butor (1957)
Le Planétarium Nathalie Sarraute (1963)
L'Oulipo La Vie mode d'emploi George Pérec (1978)
Cent mille milliards de poèmes Raymond Queneau (1961)

Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
53-54.
Tableau comparatif entre le roman traditionnel de type balzacien
et le Nouveau Roman

DANS LE ROMAN TRADITIONNEL DANS LE NOUVEAU ROMAN


- La vie d'un ou de plusieurs personnages - Il n'y a plus de personnage ou, du moins,
est au centre de toute l'intrigue ; le lecteur n'est-il plus central. Il n'y a pas
est invité à s'identifier avec lui ou à s'en d'identification possible : le lecteur est
démarquer. confronté à un malaise, à un vide. En
revanche, est affirmé le primat de l'objet.
La seule existence objective est celle des
objets.

- La notion même d'histoire est - Le Nouveau Roman refuse la notion


fondamentale : l'écrivain raconte quelque d'intrigue : l'action est nulle ou à peu près
chose à son lecteur. insignifiante. Elle risque au contraire de
distraire le lecteur, de dissiper son attention.

- L'auteur est souverain : il sait au départ ce - L'auteur est un collaborateur du lecteur, il


qui arrivera, il connaît la psychologie des lui propose une situation écrite et exige du
héros et nous la dévoile progressivement. lecteur un effort de participation. La
plupart du temps, il autorise plusieurs types
de comportements possibles chez ses héros,
présentés successivement (d'où le procédé de
la répétition des scènes, fréquentes chez
Robbe-Grillet par exemple).

- L'auteur est maître à penser : il véhicule - L'auteur n'a aucune idée préconçue ou du
une idéologie, une morale ou une moins ne cherche-t-il pas à s'imposer au
philosophie. lecteur : au contraire, il éduque le lecteur
pour en faire un critique littéraire.

- Le roman est théorie : il cherche à défendre - Le roman est recherche : ce n'est plus un
une thèse naturaliste, symboliste, genre nettement délimité, il ne renvoie à
religieuse… rien d'autre qu'à lui-même.

- Le temps est chronologique et linéaire. - Le temps n'est pas cohérent, sans failles :
L'écrivain a pour tâche de l'organiser, de le nouveau romancier ne triche pas, il
l'ordonner, de combler la sensation de juxtapose les instants de rêve et de réalité,
"creux" dans le temps que donne le rêve à la tels qu'ils se présentent à l'état brut.
conscience humaine.
Histoire du genre poétique
La poésie est avant tout une invention verbale, l'œuvre d'un poète-artisan inspiré. Le mot poésie vient
d'ailleurs du grec poiein qui signifie "créer, inventer".

1. LA NAISSANCE D'UN GENRE


a) La poésie dans l'Antiquité
 La poésie est le genre littéraire le plus ancien, elle remonte aux poèmes consacrés à la guerre de Troie et à
ses suites, L'Iliade et L'Odyssée d'Homère (VIIe siècle avant J-C).
 Cette poésie avant tout orale célèbre les exploits des héros. Mais une poésie plus lyrique apparaît ensuite
avec Sapho chez les Grecs (VIe siècle avant J-C) ou Ovide chez les Romains (Ier siècle avant J-C).
b) La poésie médiévale
 Au Moyen Age, la tradition orale se perpétue avec les troubadours1, qui font l'éloge de la femme aimée
(poésie courtoise) ou narrent les exploits de preux chevaliers. La Chanson de Roland (XIIe siècle) est le
plus ancien poème français écrit.
 La poésie emprunte des formes fixes : ballade, chanson, rondeau. L'un des poètes les plus originaux et les
plus connus est François Villon au XVe siècle (La Ballade des pendus).

2. LE RENOUVELLEMENT DE L'ÉCRITURE POÉTIQUE (XVIE – XVIIE SIÈCLES)


a) Un nouvel essor à la Renaissance
 Les poètes de la Pléiade décident de donner ses lettres de noblesse à la poésie française et enrichissent la
langue tout en s'inspirant des modèles antiques.
 Ronsard de du Bellay utilisent le sonnet, forme héritée de la poésie italienne. Leur poésie aborde des thèmes
variés : l'amour, la fuite du temps, la grandeur de la France. Mais elle est aussi témoin des guerres de
religions qui déchirent le pays.
b) Une poésie duale
 Au XVIIe siècle, le mouvement baroque propose une poésie marquée par l'inconstance et l'instabilité du
monde, à travers les thèmes de l'illusion ou de la mort. Les images utilisées sont frappantes et renvoient à un
univers contrasté.
 A l'inverse, les poètes classiques à l'instar de Boileau ou La Fontaine vont prôner la mesure et la raison. La
poésie doit bannir les extravagances et les irrégularités. Cette poésie est également présente dans le genre
théâtral : les tragédies de Corneille ou Racine sont versifiées. On parle de "poèmes dramatiques".

3. LE RENOUVELLEMENT DU GENRE (XIXE - XXE SIÈCLES)


a) La révolution romantique
 Au début du XIXe siècle, les poètes romantiques tels Hugo ou Lamartine trouvent dans le genre poétique le
moyen privilégié d'exprimer leurs sentiments personnels.
 Ils s'affranchissent des règles classiques : Hugo disloque volontiers l'alexandrin.
b) La quête de modernité poétique
 Par la suite, plusieurs mouvements proposent différentes esthétiques.
 Les poètes du Parnasse se veulent "orfèvres des mots". Détachée des réalités matérielles, la poésie doit
traduire le Beau.
 Les symbolistes tels Verlaine s'intéressent à la musicalité du poème. Deux innovations formelles
apparaissent : le vers libre2 et le poème en prose3, auquel s'attache Baudelaire.
c) L'explosion des formes et des thèmes
 Au XXe siècle, les poètes sont de plus en plus libres. Apollinaire joue avec la dimension visuelle des mots
dans ses Calligrammes. Les poètes surréalistes cherchent une nouvelle réalité en mobilisant l'inconscient et
les rêves.
 Avec la Seconde Guerre mondiale, la poésie engagée prend son essor. Mais elle peut aussi s'interroger sur le
rôle du langage ou la vie la plus quotidienne.
 Aujourd'hui, elle emprunte des formes et des tonalités extrêmement diverses selon les poètes.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
63-64.

1
Les troubadours (dans le Sud de la France) ou les trouvères (dans le Nord) sont des compositeurs, poètes et musiciens du
Moyen Age, qui, vont dans les châteaux pour chanter leurs compositions.
2
Vers qui n'obéit à aucune contrainte de rime ou de rythme.
3
Texte en prose qui recherche les effets sonores et rythmiques propres à la poésie versifiée.
Histoire du genre théâtral
1. DE L'ANTIQUITÉ À LA RENAISSANCE
 Le théâtre naît dans l'Antiquité grecque, lors des fêtes en l'honneur de Dionysos. Les acteurs portent des
masques, les représentations ont lieu en plein air, et alternent répliques prononcées par les personnages,
chants et dans assurés par un chœur.
 On distingue les comédies et les tragédies. Les grands auteurs ont Eschyle, Sophocle, Euripide pour les
tragédies, Aristophane pour le comédies.

Définitions d'Aristote, philosophe de la Grèce antique


Théâtre Tragédie Comédie
Représentation de l'imitation Représentation de personnages Représentation de personnages
d'une action faite par des de rang élevé, ayant de nobles de rang moyen, ayant des
personnages en action et non par préoccupations et s'exprimant préoccupations triviales et
le moyen de la narration. dans un langage soutenu. Le s'exprimant dans un langage
spectacle des catastrophes doit courant et familier.
provoquer terreur et pitié.

 Au Moyen Age, il y a deux genres dominants :


- la farce (langage familier, comique gestuel, improvisation) ;
- le mystère (sujet religieux).
 A la Renaissance, la comédie reste le genre dominant, mais l'on voit également apparaître des tragédies qui
s'inspirent d'histoires bibliques ou mythologiques.

2. LE TRIOMPHE DU THÉÂTRE (XVIIE ET XVIIIE SIÈCLES)


a) Au XVIIe siècle
 L'avènement du classicisme consacre le genre théâtral et le codifie. Comédies et tragédies doivent respecter
la règle des trois unités, mais également les vraisemblances et les bienséances : l'action doit paraître vraie
et ne pas choquer (on ne représente pas les meurtres sur scène).
 Molière, le grand auteur de comédie, s'inspire de la commedia dell'arte italienne, mais crée également la
comédie-ballet. Son but n'est plus simplement de faire rire, mais aussi de dénoncer les vices des hommes
et les travers de la société.
 Corneille et Racine sont les plus illustres auteurs de tragédies : leurs héros sont confrontés à un dilemme
entre la passion et la raison, et soumis à la fatalité.
- Corneille propose un héros idéal, soumis à un choix impossible entre son devoir et son amour, que l'on
nomme "dilemme".
- Chez Racine, le personnage est victime de sa passion, inspirée par la fatalité, laquelle entraîne sa chute.
b) Au XVIIIe siècle
 Les règles régissant le théâtre restent les mêmes. Deux auteurs s'illustrent :
- Marivaux, qui met à l'épreuve les sentiments par le langage.
- Beaumarchais, qui renouvelle à travers son personnage de Figaro la figure du valet. A la veille de la
Révolution, ce dernier est le porte-parole d'une bourgeoisie qui gronde contre les privilèges des nobles.

3. LE RENOUVELLEMENT DU GENRE (XIXE ET XXE SIÈCLES)


a) Au XIXe siècle
 Création du drame romantique : mélange de comique et de tragique, époques et lieux pittoresques, refus de la
règle des trois unités, importance du pathétique. Exemples de drames célèbres : Ruy Blas (Hugo),
Lorenzaccio (Musset).
b) Au XXe siècle
 Avec la montée des totalitarismes et la Seconde Guerre Mondiale, les auteurs proposent une relectures des
grands mythes tragiques à la lumière de l'histoire du XXe siècle. Ex. : Anouilh (Antigone), Cocteau (La
Machine infernale).
 Mais d'autres auteurs préfèrent souligner l'absurdité de la vie et l'angoisse du vide en mélangeant tragique et
comique et en effaçant les repères spatio-temporels. Ex. : Ionesco (La cantatrice chauve), Beckett (En
attendant Godot).

Remarque concernant l'étude d'une œuvre théâtrale :


 Pour définir le genre d'une pièce, il faut examiner son dénouement, le registre utilisé, mais aussi les thèmes
évoqués, le langage des personnages…
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
67-68.
Histoire du genre romanesque
Roman : œuvre de fiction en prose qui raconte les aventures d'un ou de plusieurs personnages.

1. LA NAISSANCE D'UN GENRE (DU MOYEN AGE À LA RENAISSANCE)


 XIe siècle. Le roman est une fiction, écrite en vers et en langue romane1. Deux sources d'inspiration :
l'Antiquité et les légendes celtiques qui mettent en scène le roi Arthur et les chevaliers de la Table ronde.
 XIIe siècle. Chrétien de Troyes écrit cinq romans en octosyllabes. Les aventures de Lancelot constituent à
la fois un roman d'initiation, un roman d'aventure et un roman d'amour.
 XIIIe siècle. L'œuvre de Chrétien de Troyes est poursuivie par des auteurs anonymes, qui écrivent en prose.
Le roman moderne est né. C'est le triomphe du roman de chevalerie qui mêle amour et aventures.
 XVe siècle. Rabelais propose une conception différente du roman, qui mêle réalisme et merveilleux et invite
le lecteur, au-delà de l'aspect comique, à réfléchir sur la société et sur l'homme.

2. LE XVIIE SIÈCLE
a) Première moitié : le romanesque baroque
 Deux types de romans : "héroïques" inspirés des romans de chevalerie ; "comiques" qui peignent la vie
quotidienne.
 Intrigues foisonnantes, héros protéiformes.
 Les fonctions : faire rêver, faire rire.
Ex. : L'Astrée d'Honoré d'Urfé (1607-1627) : roman héroïque ; L'Histoire comique de Francion de Charles Sorel (1623).
b) Seconde moitié : le moralisme classique
 Grande importance du roman historique.
 Début du roman d'analyse centré sur le caractère des personnages.
 Les fonctions : peindre l'Histoire, éduquer (fonction morale).
Ex. : La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette (1678).

3. LE XVIIIE SIÈCLE : LE TEMPS DES AUDACES


 Deux formes dominent : le roman par lettres [roman épistolaire] et les pseudo-mémoires (œuvres de
fiction qui se présentent comme les mémoires d'une personne réelle).
 Originalité thématique (peinture des mœurs de l'aristocratie décadente) et formelle (expérience de Diderot,
par exemple).
 Les fonctions : critiquer, analyser les mœurs.
Ex. : Jacques le Fataliste de Denis Diderot (1773) ; Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos (1782).

4. LE XIXE SIÈCLE
a) Première moitié : les romans du moi
 Romans à dimension autobiographique dans lesquels les auteurs confient leur mal du siècle.
 Les fonctions : faire son introspection, soulager ses peines.
Ex. : René de Chateaubriand (1802).
b) Seconde moitié : le roman et le réel
 Les romans cherchent à appréhender le réel sous toutes ses formes : toutes les catégories sociales ont
désormais leur place en littérature, le corps n'est plus ignoré.
 Les fonctions : mieux comprendre le réel (dimension scientifique), critiquer les injustices sociales.
Ex. : les romans d'Honoré de Balzac (Le Père Goriot), de Gustave Flaubert (Madame Bovary) ou d'Emile Zola (L'Assommoir).

5. LE XXE SIÈCLE : LE TEMPS DES INCERTITUDES


 Dans l'après-guerre, les formes romanesques se multiplient. [On remarque une certaine tendance
philosophique à cette époque].
 Le Nouveau Roman inaugure le refus du personnage, de l'intrigue.
 Les fonctions : exprimer des doutes sur l'humain et sur son langage.
Ex. : A la Recherche du Temps perdu de Marcel Proust (1913-1927) : roman moderne ; L'Etranger d'Albert Camus (1942) :
roman existentialiste ; La Modification de Michel Butor (1957) : Nouveau Roman.

Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
59-60.

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Le mot "roman" vient du latin lingua romana, langue romane, qui désigne la langue vulgaire parlée par les soldats et les
commerçants. Un roman est donc d'abord une œuvre écrite en langue vulgaire [par opposition au latin classique écrit].
Evolution du personnage de roman
Le personnage de roman prend corps grâce :
- aux indications directement fournies par le narrateur (identité, portrait physique ou moral)
- au récit qui le met en scène et permet au lecteur de se familiariser avec lui au travers de ses
actions.

1. LE PERSONNAGE DANS LES ROMAN DU XVIIE ET DU XVIIIE SIÈCLES


a) Le roman précieux
 Dans le roman précieux (ex. : L'Astrée, 1607-1627) ou le roman d'analyse (ex. : La Princesse de Clèves,
1678), le personnage est essentiellement défini par ses sentiments et non par ses actions, qui passent au
second plan.
 Ce sont soit des personnages idéalisés, soit des aristocrates n'ayant aucune contrainte matérielle.
 Au XVIIe siècle, les personnages peuvent être porteurs d'un message moral (à travers eux, le lecteur
découvre par exemple le danger des passions)
 Au XVIIIe siècle, ils reflètent le libertinage des mœurs (ex. : Les Liaisons dangereuses, 1782).

b) Le roman comique ou picaresque


 Dans le roman comique (ex. : L'Histoire comique de Francion, 1623) ou le roman picaresque (ex. : Gil Blas
de Santillane, 1715), le protagoniste est au contraire un personnage actif.
 Il appartient aux couches les plus basses de la société et cherche à s'élever en luttant contre de nombreux
obstacles.
 Le personnage permet à l'auteur de critiquer la société (le héros croise des personnages ridicules, se heurte à
des préjugés).

2. LE PERSONNAGE DANS LE ROMAN DU XIXE SIÈCLE


a) Le héros romantique
 Le personnage romantique est mélancolique : victime du "mal du siècle", il se réfugie dans la nature, loin
d'une société qui ne le comprend pas.
 Le héros romantique s'exprime à la première personne, pour mieux faire comprendre au lecteur les secrets
de son cœur. Le roman est parfois très proche de l'autobiographie (ex. : René, 1802).
b) Le personnage réaliste
 Il s'insère dans la société contemporaine. Souvent, il incarne une classe sociale (ex. : le monde ouvrier avec
Gervaise dans L'Assommoir).
 Il permet à l'auteur d'exprimer un point de vue souvent critique sur le monde qui l'entoure (ex. : Gervaise
permet à Zola de dénoncer les injustices sociales).
 Un personnage-type : le jeune ambitieux à la conquête du monde. Naïf au départ, il se trouve confronté à
de nombreuses épreuves et finit par faire preuve de lucidité voire de cynisme (ex. : Eugène de Rastignac dans
Le Père Goriot, 1835).

3. LE PERSONNAGE DANS LE ROMAN DU XXE SIÈCLE


a) Des personnages plongés dans l'histoire
 Les personnages sont confrontés aux grandes crises du XXe siècle : Première Guerre mondiale (ex. : Voyage
au bout de la nuit, 1932), guerre civile espagnole (ex. : L'Espoir, 1937)…
 Ils sont amenés à réfléchir à leur humanité, dans un monde qui semble déshumanisé. Deux postures sont
alors possibles : ils incarnent la solidarité, la fraternité, ou au contraire perdent confiance en l'Homme
(anti-héros).
b) L'anti-héros
 Emergence d'un personnage qui n'a plus les qualités du héros d'antan : absence de qualité morale, refus de
l'action (ex. : Roquentin dans La Nausée, 1938)
c) La mort du personnage ?
Dans les années 1950, le roman entre dans l'Ere du soupçon (Nathalie Sarraute) :
 Après la Seconde Guerre mondiale et la découverte des camps, interrogations sur ce qui fonde l'humanité.
 Interrogations sur ce qu'est un personnage de roman : suppression de l'identité, du caractère, parfois des
actions. La remise en cause du personnage entraîne une remise en cause de l'intrigue (ex. : La Jalousie,
1957).
Remarque : Cette évolution générale du roman après-guerre ne signifie pas qu'il n'y a plus depuis 1950 de romans
avec des personnages traditionnels ! A partir de 1980, le personnage tend d'ailleurs à renaître.
Source : d'après CASSOU-NOGUÈS (A.), HÉBERT (S.) & JOLLÈS (E.), Mes fiches ABC du BAC. Français. 1re L.ES.S. Paris, Nathan, 2013, pp.
61-62.
Glossaire
Liste des abréviations
Abrév. Correspondances Abrév. Correspondances
Apo. Apollinaire (Guillaume) – XXe s. LaF. La Fontaine (Jean de) – XVIIe s.
Bal. Balzac (Honoré de) – XIXe s. Lem. Lemonnier (Camille) – XIXe s.
Bau. Baudelaire (Charles) – XIXe s. Mal. Malraux (André) – XXe s.
Bou. Bourdouxhe (Madeleine) – XXe s. Mau. Maupassant (Guy de) – XIXe s.
Bret. Breton (André) – XXe s. Mol. Molière – XVIIe s.
Cam. Camus (Albert) – XXe s. Mon. Montesquieu – XVIIIe s.
Cha. Chateaubriand (F.–R. de) – XIXe s. Pro. Proust (Marcel) – XXe s.
Cop. Coppée (Benoît) – XXe s. Rac. Racine (Jean) – XVIIe s.
Cor. Corneille (Pierre) – XVIIe s. Sarr. Sarraute (Nathalie) – XXe s.
Dan. Dannemark (Francis) – XXe s. Sart. Sartre (Jean-Paul) – XXe s.
Did. Diderot (Denis) – XVIIIe s. Ste. Stendhal – XIXe s.
Elu. Eluard (Paul) – XXe s. Vol. Voltaire – XVIIIe s.
Hug. Hugo (Victor) – XIXe s. Zol. Zola (Emile) – XIXe s.
Ion. Ionesco (Eugène) – XXe s.

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