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Cours 1
Cours 1
FACULTE DE TECHNOLOGIE
DEPARTEMENT DE PETROCHIMIE
UEM3 MATIERE 1 :
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Cours MMM Master2: Génie pétrochimique
I. Matériaux mésoporeux
I. 1.Généralités
Un matériau poreux est un milieu biphasique composé d’une phase continue solide et
d’une phase dispersée gazeuse. Les cavités, contenant le gaz, sont le plus souvent nommées
pores et sont, par définition, plus profondes qu’elles ne sont larges. le volume occupé par
l’ensemble du milieu poreux, appelé volume apparent, est composé d’une partie solide de
volume Vset d’un réseau poreux contenant la phase gazeuse de volume total Vp. Ainsi, une des
caractéristiques essentielles concerne la fraction volumique en pores, ou porosité,
généralement notée ɸ, et définie telle que :
on distingue deux types de porosité : la porosité dite « ouverte »ou « connectée », accessible
par un fluide extérieur, et la porosité dite « fermée », qui ne participe pas au transfert de
matière. un matériau présentant une porosité majoritairement « ouverte » sera privilégié dans
des domaines intégrant une fonction d’échange de la matière, telles que les supports
catalytiques, les filtres, les électrodes ou les colonnes chromatographiques, En revanche, pour
des utilisations comme matériau de structure, présentant des propriétés d’isolation acoustique,
thermique ou d’absorption de l’énergie mécanique, une porosité « fermée » pourra être
favorisée.
les matériaux poreux peuvent aussi être décrits d’un point de vue morphologique, en
considérant la forme des pores et la rugosité de surface éventuelle. En effet, d’une part, la
forme des pores peut avoir une influence sur le caractère isotrope ou anisotrope des propriétés
du matériau alvéolaire. Néanmoins, en raison de la complexité des réseaux poreux, cet aspect
est souvent négligé, et les pores sont ainsi souvent assimilés à des capillaires cylindriques.
d’un point de vue dimensionnel, deux grandeurs caractéristiques principales doivent être
introduites. D’une part, la surface spécifique représente l’aire d’interface entre les domaines
solides et poreux par unité de volume ou de masse. Cette dimension présente l’avantage d’être
directement mesurable par des mesures de sorption de molécules en phase gazeuse, telles que
l’azote ou l’argon. D’autre part, la taille des pores est plus délicate à définir et à mesurer, en
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I.1.2. Le tensioactif
I.1.2.1.Définition
Le tensioactif, est une molécule amphiphile. Elle possède une tête hydrophile, qui a une
affinité avec l’eau, ainsi qu’une queue hydrophobe, qui n’a donc pas d’affinité avec l’eau. Les
deux parties sont reliées entre elles par une liaison covalente.
La partie hydrophobe est apolaire, c’est-à-dire qu’elle est lipophile(chaîne hydrocarbonée) :
elle retient les graisses. La partie hydrophile, est polaire(contient des
hétéroatomes (O, P, S ou N)), ce qui explique sa miscibilité dans l’eau. Un agent tensioactif se
présente de la manière suivante :
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pour traduire la solubilité du tensioactif dans l’eau ou dans l’huile, Griffin a introduit la
notion de balance hydrophile lipophile (HLB). Pour déterminer les valeurs de la HLB
d’un tensioactif, Griffin développe une équation empirique (4), basée sur les proportions
relatives des groupements hydrophobe et hydrophile dans la molécule :
où :
M phile représente la masse de la partie hydrophile du tensioactif
M tensioactif représente la masse totale du tensioactif.
D’autres méthodes ont été développées et sont décrites dans l’ouvrage de Puisieux et Seiller
[5b].
Selon la nature de leur tête polaire, il est possible de classer ces tensioactifs en quatre grandes
"familles" :
- Les tensioactifs cationiques qui sont généralement des sels d’ammonium quaternaire de type
RNR’3+X- [R = chaîne alkyle, R’ = CnH2n+1 (n compris entre 0 et 2), X- = contre ion].
- Les tensioactifs anioniques qui présentent des têtes polaires de type sulfate (ROSO 3-M+),
sulfonate (RSO3 -M+), carboxylate (RCOO-M+) ou phosphate (ROPO32-M2+), [R = chaîne
alkyle, M+ = contre ion].
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- Les tensioactifs non ioniques (ou neutres) comme les amines à longue chaîne (R-NH2) ou les
tensioactifs à base de chaînes de type polyoxyde d’éthylène [R(OCH2CH2)nOH],
[R = chaîne alkyle].
- Les amphotères (ou zwitterioniques) qui comportent à la fois un pôle anionique et un pôle
cationique, tel que le sulfonate de 3-diméthyldodecylamine
[C12H25N+(Me2)-CH2-CH2-CH2-SO3-].
I.1.2.3.Micelles
I.1.2.3.1. La concentration micellaire critique
En solution aqueuse, ces molécules ont tendance à s’organiser en agrégats afin de minimiser
les interactions répulsives existant entre leur partie hydrophobe et la phase aqueuse. Les zones
hydrophobes des tensioactifs ont tendance à s’assembler en solution aqueuse entraînant la
formation de micelles. Celles-ci se forment spontanément à partir d'une certaine concentration
appelée "concentration micellaire critique" (CMC).
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Remarque
Lorsqu’il y a une faible concentration de tensioactifs, ceux-ci se placent à la surface du
liquide, de sorte que leurs queues hydrophobes soient stabilisées. En dessous d’une certaine
concentration appelée CMC (Concentration Micellaire Critique), le tensioactif va former à la
surface du liquide une couche tandis que le reste sera dispersé dans la solution :
Figure I.2 : Représentation schématique d’une molécule de tensioactif sous forme d’un cône
[22]
- v : volume occupé par la chaîne hydrophobe du tensioactif
- lc : longueur maximale de la chaîne hydrophobe étirée
- a0 : surface occupée de la tête polaire
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g ce nombre sans dimension permet de prévoir la géométrie des micelles et donc la
symétrie de la mésophase résultante.
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Pour une température donnée, on observe sur ce diagramme quatre domaines. Aux
faibles concentrations en P123, la solution est isotrope (iso). Si la température est supérieure à
la température de micellisation, des micelles sont alors présentes en solution. Lorsque la
concentration en P123 augmente, le tensioactif s’arrange de façon à obtenir une mésophase
cubique. Aux plus fortes concentrations, le tensioactif donne une mésophase hexagonale. Pour
des températures supérieures ou égales à 60 °C plusieurs phases peuvent être obtenues.
Toutefois, la géométrie des micelles dépend aussi de la présence de sels dans le milieu, du
pH, de la présence de co-structurant, …
I.1.2.4. Types d’interactions mises en jeu
La mise en contact de précurseurs minéraux polycondensables avec ces micelles entraîne dans
certaines conditions de température et de pH la précipitation d’un solide constitué de parois
minérales amorphes et de mésopores au sein desquels se trouvent les micelles.
L’obtention de solides mésostructurés nécessite donc des interactions s’établissant entre la
tête polaire du tensioactif (S) se trouvant à la surface des micelles et la phase inorganique (I).
Cette dernière peut être chargée positivement ou négativement selon les conditions de
synthèse où peut se présenter sous la forme d’alcoxydes partiellement hydrolysés. Différents
types d’interactions mises en jeu entre ces deux phases ont été mis en évidence :
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- dispersants : ils évitent le regroupement des molécules et ainsi leur sédimentation dans une
solution liquide ;
- antiseptiques : ils agissent sur la membrane plasmique des germes. Il s’agit principalement
des sels d'ammonium quaternaire qui ont la capacité de se fixer sur les parois bactériennes,
perturbant les fonctions respiratoires et de reproduction des bactéries.
I.2.Zeolithes micro- mésoporeuses
Il existe différentes stratégies d’introduction de mésopores dans les zéolithes, soit directement
pendant la synthèse, soit par des traitements post-synthèse. Elles ont été classées par Chal et
al. [49] en deux grandes catégories : les méthodes dites destructives ou constructives (Figure
11). Les méthodes destructives consistent à détruire partiellement la structure microporeuse
d’une zéolithe par des traitements physico-chimiques pour introduire les mésopores. Tandis
que les voies constructives créent, de manière directe ou en plusieurs étapes, des matériaux
micro-mésoporeux à l’aide d’agents structurants.
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I.2.1.1. La désalumination
La désalumination est une des premières méthodes de création de mésoporosité dans les
zéolithes et c’est la technique de démétallation la plus utilisée dans l’industrie [50-52]. Elle
est réalisée soit par traitement à la vapeur d’eau (steaming), soit par traitement acide. Des
méthodes moins courantes par traitement thermique [53-55] ou traitement chimique [51, 56]
sont également décrites dans la littérature mais restent moins utilisées.
Le traitement par steaming est la méthode la plus employée pour la génération de mésopores
dans les zéolithes. Il est réalisé à haute température, généralement au dessus de 500°C, sous
flux de vapeur d’eau. Le traitement acide utilise quant à lui des solutions d’acides concentrées
afin d’hydrolyser les liaisons Si-O-Al. La nature de l’acide utilisé et la structure de la zéolithe
ont une grande influence sur l’efficacité de la méthode [57, 58].1
Cependant, en plus de la modification de la porosité des matériaux, cette méthode provoque
une diminution de la densité des sites acides. En effet, l’élimination de l’aluminium du réseau
est responsable entre autre de la perte des sites acides de Brønsted. De plus, la désalumination
a tendance à créer une accumulation des atomes d’aluminium à l’extérieur du réseau, ce qui
peut provoquer l’augmentation du nombre de sites acides de Lewis. Généralement, un
deuxième traitement de steaming ou lavage à l’acide dans des conditions plus douces est
appliqué au matériau pour éviter ce problème.
I.2.1.2. La dessilication
La dessilication est la deuxième méthode de démétallation utilisée pour la création de
mésopores dans les zéolithes. C’est une technique qui est maintenant assez bien décrite dans
la littérature [47, 59] et qui consiste cette fois à extraire sélectivement les atomes de silicium
du réseau de la zéolithe à l’aide d’une solution basique.
C’est généralement la soude (NaOH) qui est employée en tant que solution alcaline, mais on
trouve également des travaux rapportant l’utilisation de bases organiques comme l’hydroxyde
de tétrapropylammonium (TPAOH) par exemple [60].
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contrôle des interactions entre le tensio-actif et la silice pour la formation des mésopores et
entre l’agent structurant moléculaire et la silice pour la formation des micropores est très
délicat.
Afin d’éviter les compétitions entre les deux agents structurants, l’équipe de Holland et al.
[68] a remplacé l’agent structurant mou de formation des mésopores par un agent structurant
dur, dans ce cas des billes de polystyrène. C’est après calcination du polymère qu’on obtient
un matériau macroporeux aux parois microporeuses zéolithiques. Les conditions
d’imprégnation sont également essentielles pour l’obtention de matériaux homogènes. Il faut
en effet que la nucléation de la zéolithe ait lieu seulement dans les pores interstitiels du
substrat pour éviter la formation de zones purement microporeuses. Pour cela, il est préférable
de procéder par des imprégnations successives du substrat par le gel de synthèse de la
zéolithe. Cette méthode permet alors l’obtention de matériaux micro-mésoporeux dont il est
possible de contrôler la taille, la forme et la connectivité des mésopores en fonction du choix
de l’agent structurant. En effet, de nombreux autres agents structurants durs ont depuis été
étudiés et sont résumés dans les revues de Tao et al. [59] et Egeblad et al. [69].
Dans un premier temps, la zéolithe est partiellement dissoute dans une solution basique à
température ambiante. Un tensio-actif, agent structurant de mésopores, est ensuite ajouté au
milieu et le mélange subit un traitement hydrothermique sous pression autogène pendant une à
plusieurs heures. C’est au cours de cette étape que la zéolithe dissoute recristallise autour des
micelles de tensio-actif. Après refroidissement à température ambiante, le solide est récupéré
par filtration, lavé puis séché. L’élimination de l’agent structurant organique dans le matériau
se fait par calcination pour laisser place au matériau composite microporeux/mésoporeux.
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Finalement, de même que pour la dessilication, si la solution basique utilisée est la soude, un
échange ionique est nécessaire pour retrouver la forme acide de la zéolithe.
Parmi les applications possibles pour de tels matériaux, une récente étude montre des résultats
remarquables pour la réaction d’hydrocraquage des hydrocarbures. Le catalyseur utilisé dans
ce cas était une faujasite à porosité trimodale, obtenue par les traitement de désalumination et
dessilication successivement [90].
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