La baffe dans la main.

Caro (sans se retourner et fort) : Hé!

Miho s'arrête et se retourne vers Caro.

Miho (très innocent) : Quoi ?

Caro se retourne lentement, il est rustre et joue au dur à cuire, il en fait des tonnes.

Caro : Quoi "quoi". Tu m'as pas salué.

Miho : Hein?

Caro : Quoi "hein". Tu me croises et tu me salues pas.

Miho : Bin…

Caro : Quoi "bin". Alors.

Miho : Bin alors quoi ?

Caro: Quoi "bin alors quoi". Tu m'as pas salué, j'te dis.

Miho : Bin non. On se connaît?

Caro : Moi je te connais pas, moustique. Mais toi tu dois me connaître, je suis Caro. Si tu vois ce
que je veux dire. Tu connais pas Caro ?

Miho : Bin non. Mais enchanté. Moi c'est Miho.

Il s'avance pour lui serrer la main.

Caro : Ah ah ! Caro-Miho. ("Caro mio".) Tu fais pas le poids. Tu fais pas le poids et tu m'énerves.

Miho : Bin ? Et

Caro : Tu m'énerves, tu m'énerves…

Caro s'avance vers Miho, le toise et lui tourne autour, en répétant "tu m'énerves". Miho, lui reste
planté face au public. Puis Miho se tourne vers lui, lui fait face et recule, apeuré. Ils marchent
assez lentement en faisant un large cercle, Miho reculant et Caro avançant sur lui, le pas de l'un
dans celui de l'autre (pour éviter de s'écraser les orteils).

Caro : Et tu m'énerves.

Miho : Bin…

Caro : Ah la la ! qu'est ce que tu m'énerves. Arrête, bouge plus, minus.

Miho : Non, moi c'est Miho.

Caro : Stop ! Tu la vois, la baffe que tu vas recevoir ?

Miho (cherchant autour de lui) : Faut regarder par où ?

Caro : Faut regarder dans ma main, minus, elle est dans ma main. Regarde, ah ah ah !

Miho : Montre !

Caro, menaçant, ouvre sa paluche et la montre à Miho.

Miho : Ouh ! C'est grand. Elle est grande ta main et je la vois la baffe en effet. Ah oui, je la vois, et
elle est forte...
Très forte... La baffe... Mais je vois aussi dans tes lignes, car tu sais on a des lignes dans la main,
des lignes qui disent l'avenir, eh bien j'y vois que tu vas te faire transformer en grosse courge par un
petit minus moustique qui a des pouvoirs de magicien, si tu continues à l'embêter, espèce de gros
bêta. Désolé, Caro, c'est écrit dans la main.
Et toc.

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