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Cours Du Jour DT 2023-2024
Cours Du Jour DT 2023-2024
DE DROIT DU TRAVAIL
Le droit du travail peut se définir comme l’ensemble des règles juridiques qui régissent
les relations collectives et individuelles du travail subordonnée en droit privé. La relation de
travail subordonnée est un rapport de droit entre deux personnes dont, l’une met sa force de
travail à la disposition de l’autre, qui la dirige et la contrôle, en contrepartie d’une
rémunération. En effet, le droit du travail ne s’applique que dans une relation où il y a un
employeur qui donne les ordres et qui en contrôle l’exécution, un employé qui exécute de
façon subordonnée ces ordres et qui reçoit un salaire en contrepartie.
Le travail est fait par une personne physique, soit pour une autre personne physique,
soit pour une personne morale de droit privé ou de droit public. Le travail est physique et
intellectuel, de longue ou de courte durée, saisonnier ou régulier, à temps plein ou à temps
partiel.
Les sources sont les différents éléments et événements qui génèrent les règles du droit
du travail.
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Organisation Internationale du travail
Ensuite, il a un caractère protecteur. En effet, le droit du travail est un droit qui tend
plus vers la protection du salarié contre l’employeur. Cela se justifie par le fait que
l’employeur, détenteur de l’offre d’emploi et supérieur du salarié dans l’exécution du contrat
du travail, peut être amené à abuser de sa position. C’est pourquoi le législateur, par le
truchement de la loi, tente de rééquilibrer les rapports entre le salarié et l’employeur, en
accordant au premier des faveurs et en encadrant les pouvoirs du second. Ce caractère
protecteur fait en sorte qu’il existe un principe de faveur qui veut que l’on applique la règle
la plus favorable au salarié et que l’on fasse pour lui, l’interprétation la plus favorable, en cas
de doute sur le sens d’un texte.
Le droit du travail a, par ailleurs, un caractère d’ordre public. Autrement dit, les parties
ne peuvent déroger aux dispositions du code du travail par leur convention. Ce caractère est
le prolongement et la garantie du caractère protecteur du droit du travail. En effet, c’est pour
éviter que l’employeur n’oblige le salarié à contracter à des conditions défavorables que le
législateur rend les règles du code du travail impératives. Mais comme c’est la protection du
salarié qui est visée, le code admet lui-même, en son article 14, que l’on puisse déroger au
caractère d’ordre public lorsque c’est en faveur du salarié.
Enfin, le droit du travail a un caractère répressif. Cela veut dire qu’il a un pan pénal
dans le sens où il punit d’amende et de prison, les personnes qui violent la législation du
travail.
Au terme de notre introduction, il convient de dire que l’étude des règles encadrant
le travail subordonné que nous allons mener va se basée sur la dichotomie habituelle en la
matière : les relations individuelles (Titre 1) et les relations collectives de travail (Titre 2)
Les relations individuelles de travail sont les rapports de droits, en lien avec une
relation subordonnée de travail, que le salarié entretient personnellement avec son
employeur. L’étude de cette relation consiste donc à examiner la relation de travail entre une
seul salarié et un seul employeur. Pour ce faire, nous allons voir comment nait cette relation
(Chapitre 1), comment elle se déroule (Chapitre 2), quelles en sont les péripéties (Chapitre 3)
et comment elle prend fin (Chapitre 4).
Le contrat de travail est librement conclu par accord des volontés (§1), même si, dans
certains cas, il y a des limites à cette liberté (§2).
Le contrat de travail est librement conclu par accord des parties. La conclusion du
contrat de travail est soumise à des conditions de fond, à des conditions de forme et à des
formalités particulières pour sa validité.
Concernant d’abord les conditions de fond, les parties qui veulent conclure un contrat
de travail, doivent remplir les conditions de l’article 1108 du code civil ancien auxquelles il
faut ajouter les spécificités de code du travail :
• le contrat doit avoir un objet (relation de travail subordonnée) et des causes (travail et
salaire) possibles, réels, sérieuse et licites.
Pour ce qui est ensuite des conditions de forme, le principe est le consensualisme (art
20 code du travail). C'est-à-dire que le simple accord des volontés, même verbal, crée le
contrat travail : verbal, écrite, gestuelle et tacite. Mais, cela ne vaut que pour les contrats à
durée indéterminée classique car, une exception très forte et très marquée veut que tous les
contrats en droit du travail soient écrits, en dehors des contrats à durée indéterminée
classiques (art. 24 du code du travail). Ainsi, en interprétation des dispositions précitées, tous
les contrats à durée déterminée non écrits sont considérés comme étant des contrats à durée
indéterminée.
Les formalités de tous les contrats de travail : la production d’un certificat médical
avant la conclusion de tout contrat de travail, pour prouver que le postulant au travail n’a pas
de maladie contagieuse et est apte à faire le travail pour lequel on le recrute (art 20 CT). En
second lieu, il faut citer la formalité de l’immatriculation du travailleur à la CNSS et la
CNAMGS.
Si certaines conditions sus mentionnées ne sont pas remplies, le contrat de travail peut
être annulé ou requalifié. Le contrat "malformé" est le contrat qui viole ses conditions de
formation. Le contrat violant les conditions de fond est annulé. Le contrat qui viole les
conditions de forme, n’est pas annulé mais seulement requalifié (sauf pour les contrats avec
un étranger). Les contrats violant les autres conditions de forme peuvent donner lieu à : une
indemnisation (contrat avec un travailleur étranger), une régularisation ou à une amende
(art. 143 CT).
Le CDD se prouve par écrit et le CDI se prouve par tous moyens (art 20, Al. 3 CT).
Les limitations légales sont les empêchements à l’embauche qui viennent de la loi. Il y
a d’une part, le droit à l’embauche prioritaire d’anciens salariés licenciés pour motif
économique (art 75 CT). D’autre part, il y a la priorité de l’emploi pour les personnes
L’essai est un accord (contrat ou clause) de travail qui peut être rompu à tout moment
(sauf clause contraire), déterminant une période pendant laquelle le salarié et l’employeur vont
établir une relation de travail qui va leur permettre de s’observer. Cette période, préalable à
un contrat définitif, permet à l’employeur de jauger le travail du postulant, et à ce dernier,
d’apprécier les conditions de travail et de rémunération dans chez l’employeur. L’engagement
à l’essai doit impérativement être fait par écrit. Dans le cas contraire il est requalifié en CDI
(art 47, Al. 2 CT).
La durée de l’essai est limitée dans le temps. Ainsi, l’engagement à l’essai ne peut
dépasser six (6) mois pour les cadres, trois mois (3) pour les techniciens et agents de maitrise,
Pendant la durée de l’essai, le travailleur jouit de tous les droits d’un salarié normal et
est soumis aux mêmes obligations que lui. Ainsi, il a droit à un salaire, aux avantages dus au
poste qu’il occupe et à ses qualifications. Il dispose du droit de grève et de la liberté syndicale.
Mais, il doit obéir à l’employeur et exécuter ses missions conformément à ses ordres. Il est
aussi soumis au RI de l’entreprise. Son contrat peut être suspendu pour les cas prévus aux
article 51 et 53 du CT. Mais, cette assimilation au salarié est limitée au niveau de la rupture
de l’essai car, le principe est que chaque partie peut rompre l’essai à tout moment, sans
préavis ni indemnités, sauf convention contraire des parties (art. 58 CT).
S’agissant d’abord des CDD ayant pour terme une date (CDD a terme certain), il faut
dire qu’ils peuvent être de longue ou de courte durée. Les CDD de longue durée sont ceux
que l’ancien article 23 du code du travail, aujourd’hui article 24, qualifiait expressément de
CDD. Ils sont conclus pour une durée minimale d’un mois et pour une durée maximale de
deux ans. Ces CDD peuvent être renouvelés autant de fois que voulant, sans toutefois
dépasser la durée globale et maximale de 2 ans. Au-delà, ils sont requalifiés en CDI. Ils doivent
être faits et renouveler par écrit, sinon, ils pourront être requalifiés en CDI.
Les CDD ayants pour terme une date, mais de courte durée, étaient qualifiés comme
tels par la doctrine qui voyait en eux des CDD, même si le code du travail ne les nommait pas
comme ça. Mais aujourd’hui, ils sont classés expressément classés parmi les CDD. Il s’agit
concrètement des contrats de travail journaliers et hebdomadaires. Ces contrats de travail
Pour ce qui est ensuite des CDD ayant pour terme un fait autre que la survenance
d’une date (CDD a terme incertain), disons qu’ils sont qualifiés comme tels parce que leur
durée est limitée au temps nécessaire pour la réalisation de l’ouvrage ou de la tâche pour
lequel ou pour laquelle ils ont été faits. Ces contrats doivent être conclus et renouvelés par
écrits ; sinon, ils sont requalifiés en CDI. Contrairement au CDD précédents, les CDD à terme
incertain peuvent être renouvelés autant de fois que voulu. Il s’agit, concrètement des
contrats conclus pour l’exécution d’un ouvrage ou d’une tâche déterminée et des contrats
saisonniers.
Le CTDI est celui dont la durée d’exécution n’est pas déterminée dans le temps par les
parties. Il peut être initialement (volontaire) conclu comme tel par les parties ou être le fait
d’une requalification par le juge (involontaire), des CDD ou de l’engagement à l’essai ne
respectant pas leurs conditions de formation, de renouvèlement ou de durée maximale
légale.
Le CDI est généralement conclu entre les parties après une période d’observation plus
ou moins longue (stage, essai, CTDD). Il est le résultat d’une profonde confiance entre
l’employeur et le salarié qui sont sûrs de vouloir travailler ensemble pour une très longue
durée. Mais, il peut aussi être conclu très rapidement, entre un professionnel aguerri qui veut
avoir un emploi sûr et un employeur qui veut établir une relation de confiance avec ce dernier.
C’est un CDD qui, avant l’avènement du code du travail de 2021, n’était pas
réglementé par le code du travail mais par l’ordonnance du 21 aout 2007, ratifiée par la loi
du 15 janvier 2008. Son principe est qu’une entreprise fournisse à une autre, un travailleur. Il
y a donc un contrat d’entreprise entre les deux entreprises (contrat de mise à disposition ou
contrat d’intérim) et un contrat de travail entre l’entreprise de mise à disposition et le
travailleur (contrat de mission).
Le contrat de mission est un danger pour la législation sociale, c’est pourquoi son
usage est limité et encadré par le législateur. Ainsi, il ne peut être conclu pour remplacer un
salarié momentanément absent, sauf en cas de grève. Il est aussi autorisé en cas de surcroit
temporaire d’activité, d’activités urgentes. La durée maximale d’un contrat de mission est de
2 ans, non renouvelable. Ce contrat est exclu pour les travailleurs journaliers, hebdomadaires,
saisonnier ou pour la sous-traitance (art 30 CT). Les contrats d’intérim et de mission doivent
être obligatoirement écrits et doivent contenir des mentions obligatoires. Le dernier cité doit
même être visé par l’inspecteur du travail, sous peine d’être déclaré nul. Lorsque la relation
de travail se poursuit au-delà du terme initial sans la conclusion d’un nouveau contrat
d’intérim et/ou d’un nouveau contrat de mission, le contrat ainsi créé est qualifié de CDI avec
l’entreprise utilisatrice.
C’est une relation complexe qui remet en cause, le régime classique d’une relation de
travail. Ainsi, une relation de travail existe entre le travailleur et l’entreprise se mise à
Le contrat de travail à temps partiel est classiquement défini comme étant le contrat
qui crée une relation de travail qui n’a lieu qu’une partie du temps de travail normal (durée
légale ou durée conventionnelle). Mais, le code du travail gabonais (art 40) le définit
étrangement comme étant « le contrat conclu pour une durée n'excédant pas un cinquième
au plus de la durée légale ou conventionnelle de travail ». Ainsi, selon le législateur gabonais,
les contrats de travail d’une durée inférieure à la durée normale de travail, mais supérieure à
1/5 de cette durée ne sont pas des contrats à temps partiel. Or, puisqu’on ne peut pas, non
plus, les considérer comme des contrats à temps on en conclu qu’ils seront soit des contrat
saisonniers, soit des contrats intermittents.
Ce contrat de travail qui peut être un CDD ou un CDI est obligatoirement fait pas écrit
et contient des mentions obligatoires (art 40 CT). Le travail à temps partiel bénéficie des droit
d’un salarié normal à temps complet. Cependant, sa rémunération est proportionnelle à son
temps de travail.
Des négociations collectives doivent être menées pour déterminer les emplois pour
lesquels ce contrat pourra être utilisé. Il en sera de même pour les modalités de rémunération
des salariés intermittent (art 44 CT). Mais le législateur précise néanmoins que ce salaire sera
fonction du nombre d’heures réelles de travail effectué et qu’un lissage, sur l’année est
possible.
Une clause est une énonciation d’un contrat, c’est-à-dire un ensemble de termes ou
de phrases par lesquels les parties s’accordent sur un point précis dans le contrat. Le contrat
de travail peut avoir diverses stipulations, mais il y en a dont la particularité mérite qu’on les
examine. Il y en a une très importante, encadrée par la code du travail : la clause de non-
concurrence (§ 1). Les autres sont celles dont les parties ont le libre usage (§ 2).
C’est une stipulation contractuelle qui interdit au salarié de concurrencer son ancien
employeur ou d’offrir ses services à un concurrent de ce dernier, après la rupture de leur
contrat de travail (art 52 CT). Cette clause est encadrée par le législateur parce qu’elle limite
la liberté de travail et la liberté de concurrence. Ainsi, elle n’est valable que si le salarié
démissionne ou est licencié pour faute lourde car pendant l’emploi, le salarié doit toute son
activité à son employeur. L’interdiction est limitée à 12 mois et dans un rayon de 15 km autour
du lieu du travail. L’activité menée doit concurrencer de façon l’ancien employeur.
Il y a diverses autres clauses que peut contenir un contrat de travail. On peut d’abord
citer la clause de dédit-formation. C’est une stipulation par laquelle le salarié s’engage à
travailler pour l’employeur pendant une certaine période, en contrepartie du paiement d’une
formation par ce dernier. On peut ensuite parler de la clause de garantie qui permet de
garantir l’emploi d’un salarié. Elle est souvent utilisée pour protéger l’emploi de salaries
hautement qualifiés.
Il y a par ailleurs, la clause de quota ou clause de résultat. Elle oblige le ou les salarié
(s) à atteindre les objectifs fixés par l’employeur, dans le temps imparti par celui-ci ; dans le
cas contraire, il pourra licencier. Il y a aussi la clause d’essai qui permet la mise à l’essai du
salarié avant la prise d’effet du contrat. Il y a encore la clause de domiciliation. C’est la
stipulation par laquelle les parties conviennent que l’employé doit résider près du lieu de
travail ; en général, l’employeur fournit lui-même le domicile.
Une fois que le contrat de travail est conclu, il doit être mis en œuvre ; c'est-à-dire
qu’il doit être exécuté. L’exécution du contrat de travail est faite par le salarié (Section 1) et
par l’employeur (Section 2).
L’exécution de son obligation par le travailleur doit être faite sous la direction et le
controle de l’employeur. La direction : En effet, le salarié doit d’abord suivre les ordres de son
employeur ou du représentant de celui-ci. Ainsi, il doit faire ce qui lui prescrit, tout ce qu’il lui
prescrit et seulement ce qu’il lui prescrit. Il doit aussi bien faire ce qui lui est commandé. S’il
ne le fait pas ou s’il le fait mal, cela peut être une faute permettant de le sanctionner. Sa
responsabilité peut même être engagée.
Mais, la prestation de travail fournie par le salarié ne peut consister en une autre
activité que celle convenue avec l’employeur dans le contrat de travail. En effet, seul le travail
pour lequel il a été engagé peut être exigé de l’employé. L’employeur ne peut pas exiger de
Enfin, des règles spécifiques sont prévues pour le télétravail (art 53 CT), le travail des
femmes (art 207 et suivants CT), pour le travail des personnes handicapés (art 216 et suivants
CT), pour le travail des enfants (art 214 CT) et pour le travail de nuit (art 202 et suivants CT).
Le temps de travail est la période durant laquelle le salarié doit accomplir la prestation
de travail. L’analyse du temps de travail nécessite que l’on présente la durée du travail (I),
mais aussi, la période de repos (II).
La durée du travail
La durée légale du travail est la période que la loi réserve normalement à l’exécution
de la prestation de travail. Au Gabon, elle est organisée en trois régimes : général, spécial et
exceptionnel. S’agissant d’abord du régime général, il faut dire que la durée légale du travail
y est de 8 h par jour et de 40 h par semaine (art 195 CT). Les 8 h ou heures de travail sont
impérativement faites entre 7 h 30 et 15 h 30. Chaque salarié a droit à 1h de pause par jour.
Quant aux heures supplémentaires, ce sont les heures de travail faites en dehors de
la durée légale de travail et de certaines dérogations sus évoquées. Elles sont autorisées par
l’inspecteur du travail et peuvent intervenir dans tous les domaines. Mais elles ne sont
autorisées que pour des travaux urgents, exceptionnels ou saisonniers. La durée maximale
des HS est de 10 h par semaine et 2 h par jour. Ainsi, un salarié ne peut effectuer plus de 10
h par jour et plus de 50 h par semaine, durée légale et heures supplémentaires comprises. Les
heures supplémentaires sont payées sur la base du salaire horaire, majoré de 10 à 100% selon
les cas (arrêté n° 2621 du 8 février 1958). Mais, les conventions collectives de travail peuvent
prévoir mieux. De même, l’employeur peut prévoir des paiements forfaitaires pour le
personnel d’encadrement et de maîtrise.
Le temps de repos
Le temps de repos, est la période durant laquelle le salarié recouvre sa liberté ; c’est
le temps pendant lequel il n’est pas soumis à l’employeur et ne travaille pas pour lui. Le temps
Le temps de repos comprend aussi les jours fériés qui sont des jours définis par décret,
durant lesquels on ne travaille pas en principe : tabaski, indépendance, fête du travail, ….
Enfin, la plus importante période de repos est celle des congés payés (art 222 et
suivants CT). C’est le temps de repos, tournant autour d’un mois, que le salarié acquiert après
un an de travail, à raison de deux jours de congé par mois de travail. Le nombre de jours acquis
par mois est augmenté en raison de la minorité (2.5 jours pour les moins de 18 ans) ou de
l’ancienneté du salarié (2 jours à partir de la cinquième année et 1 par année
supplémentaire) ou pour la mère de famille, en fonction du nombre d’enfants à charge de
moins de 16 ans. Il en est de même pour le salarié recruté hors du lieu de travail.
Durant la période des congés, une allocation est versée au salarié par l’employeur. Elle
correspond à la moyenne des salaires, primes et autres indemnités touchées par le salarié les
12 derniers mois : formule : 1/12 pour l’adulte et 5/48 pour le mineur de moins de 18. Mais
pour l’ancienneté et la femme enceinte c’est compliqué de faire le calcul quand il y a des
congés supplémentaires en plus des congés principaux. Donc il vaut mieux faire : moyenne
mensuelle du salaire annuel /24 jours (= au salaire journalier moyen des 12 derniers mois)
× le nombre de jours de congés acquis. Mais pour le calcul du montant de l’allocation de
congés payés, on retire du salaire pris en compte, certaines primes et indemnités liées à la
présence du salarié au travail.
Le règlement intérieur est élaboré par l’employeur et ne peut être mis en vigueur
qu’après simple avis du comité permanent de concertation économique et sociale et des
délégués du personnel, et après le visa de l’inspection du travail, qui peut exiger le retrait ou
la modification des stipulations contraires aux lois et règlements en vigueur. Le règlement
intérieur prend effet trois jour après son affichage. Sa modification doit respecter les mêmes
formes.
Quant aux sanctions, notons que l’employeur ne peut punir le salarié que sur la base
des sanctions contenues dans le contrat de travail, le règlement intérieur (sauf dans les cas
où il n’est pas exigé) ou dans la loi (licenciement). Les sanctions doivent être échelonnées et
être proportionnelles à la faute commise. Ainsi, selon la gravité de la faute du salarié, il peut
être sanctionné par un avertissement, un blâme, une mise à pied ou un licenciement. Mais,
la sanction ne peut être pécuniaire : amende. De plus, l’employeur doit respecter une certaine
procédure pour sanctionner un salarié et ne peut sanctionner deux fois le salarié pour une
même faute. Le juge peut contrôler les motifs et la procédure de la sanction. Il peut donc
annuler les décisions de sanction de l’employeur, autres qu’un licenciement, puisque celui-ci
n’ouvre droit qu’au paiement d’indemnités et de dommages et intérêts quand il est abusif
et/ou irrégulier. Mais dans certains cas, il peut annuler le licenciement (art 11, Al.2 CT).
Le salaire, peut être défini comme étant la somme d’argent (art 169 CT) et la chose
(art 19, Al. 4 CT) que l’employeur verse à l’employé en rémunération de la prestation de
travail qu’il lui fournit dans le cadre du contrat de travail. Il se compose du salaire de base et
de ses accessoires.
Le salaire de base ou SMIG, est au minimum de 80.000 F CFA par mois et est fixé par
accord des parties. Il rémunère le travail effectivement fait par le salarié pendant les heures
de la durée légale de travail. A conditions égales, le salaire de base est le même pour tous les
travailleurs (art 170 CT). En principe, le salaire est calculé au temps, mais, il peut aussi être
calculé sur la base du rendement du salarié, si un accord entre l’employeur et le salarié le
prévoit et sous certaines conditions (art 173 CT). Cette situation ne peut excéder 6 mois et
n’est renouvelable qu’une fois. Elle doit permettre au salarié qui y est soumis d’être rémunéré
proportionnellement comme le salarié payé à l’heure.
Le salaire de base et les accessoires constituent le salaire brut classique. Il faut noter
en plus, que la loi impose que le revenu mensuel minimum soit de 150.000 F CFA. Ce revenu
est déterminé en additionnant le salaire de base et les accessoires, à l’exception des heures
supplémentaires et des primes exceptionnelles. Ainsi calculé, si ce salaire brut spécial
n’atteint pas 150.000 F CFA, l’employeur devra verser au salarié une prime de solidarité
équivalent au revenu mensuel légal moins le revenu mensuel réellement versé au salarié.
Dans cette situation, le salaire brut correspond alors au revenu mensuel minimum plus les
heures supplémentaires et les primes exceptionnelles non prises en compte dans le calcul du
revenu mensuel minimum. Après que les prélèvements obligatoires (impôts et cotisations
sociales) aient été effectués sur ce salaire brut, l’employé reçoit un salaire net.
Le salaire doit être stipulé et payé dans la monnaie ayant cours légale, le F CFA (art
181 CT). Il doit être payé au seul salarié, au lieu de travail ou au bureau de l’employeur, aux
heures et jours ouvrables. Le paiement doit être consigné dans un registre tenu par
l’employeur et attesté par la délivrance d’un bulletin de salaire à l’employé ou par sa signature
dans le registre. En l’absence de ce bulletin, le salaire est présumé non payé de façon
irréfragable. Le salaire doit être payé par jour, par semaine, par quinzaine ou par mois, selon
le type de contrat de travail. Le salaire bénéficie de privilèges et de garanties qui lui
permettent d’être payé en priorité en cas de procédure collective et ne peut être saisie (saisie-
arrêt) ou amputé qu’en partie, sur autorisation judiciaire ou du salarié.
Tout le monde y est soumis : pour les employeurs et travailleurs, stagiaires, apprentis
et membre de la famille (art 235 CT)
L’employeur doit ensuite informer l’inspecteur du travail s’il entend utiliser des
procédés de fabrication comportant des risques. Il doit aussi informer le salarié contre ces
risques dès son embauche ou en cours d’exécution du contrat de travail, si c’est à ce moment
qu’il initie l’usage desdits procédés. Dans cette optique, il doit former le salarié contre ces
risques et lui fournit un matériel de protection adéquat pour s’en protéger lors de l’exécution
de sa prestation de travail.
L’employeur est mis en demeure d’abord sauf urgence ou particulière gravité. Ensuite,
fermeture, saisie, amendes, prisons.
Une fois le contrat de travail établi et mis en exécution, il peut arriver que certains
événements tels que sa suspension (section 1), sa modification (section 2) ou son transfert
(section 3), perturbent cette exécution.
La suspension du contrat de travail peut être définie comme étant son interruption
momentanée pour des causes prévues par la loi, ayant pour conséquence l’arrêt du travail et
le versement d’une indemnité au salarié. Le contrat de travail n’est donc pas rompu mais ces
effets sont bloqués pour un moment. Pour bien comprendre ce mécanisme d’altération du
déroulement normal de la relation de travail, nous allons en examiner les causes (paragraphe
1) avant d’en analyser les effets (paragraphe 2).
Les causes de suspension du contrat de travail sont diverses et multiples. En effet, aux
termes de l’article 54 du code du travail, le contrat est suspendu pendant la période
d’indisponibilité du salarié causée par les événements suivants :
2A. Emane « La nécessité d’une meilleur prise en compte de la santé et de la sécurité au travail, inédit ; du même
auteur « La santé au travail sous l’angle de la protection et de la réparation des risques professionnels. Evolution et
perspectives », RFAS n° 2-3 2008, p. 279 et s.
• durée indéfinie pour l’appel de l’employeur ou du salarié sous les drapeaux, pour la
mise à pied conservatoire du salarié protégé (femme enceinte ; délégué du personnel
et délégué syndical), pour l’exercice d’une fonction syndicale permanente ou d’un
mandat électif ou politique, pour la maladie professionnelle, pour la maladie à
caractère professionnel, pour la maladie non professionnelle de longue durée, pour
l’accident de travail et l’accident de trajet ;
• 6 mois pour la garde à vue, la détention, la maladie non professionnelle ordinaire,
l’accident sans lien avec le travail et le chômage technique ;
• 15 jours ouvrables pour la maladie ou l’accident du conjoint ou d’un enfant ;
• 8 jours pour la mise à pied disciplinaire ;
• 14 semaines consécutives pour le congé de maternité. Il y a 6 semaines avant
l’accouchement et 8 après. Si l’accouchement a lieu après la date prévue, le congé
prénatal est élargi jusqu’à la date d’accouchement effectif, sans entamer les 8
semaines postnatales ; si l’accouchement lui cause une maladie, le congé est prolongé
de 3 semaines ; en cas d’accouchement multiple, il l’est encore de 3 semaines ; elle
bénéficie aussi d’heures d’allaitement qui sont de 2h/j pendant les 6 premiers mois et
1h/j pendant les 6 derniers ;
• Trois jours pour le congé de paternité ;
• 2 ans pour le congé sabbatique.
Le principe en droit des contrats est que le contrat ne peut être modifié de façon
unilatérale (art 1134 CCA). Autrement dit, une partie ne peut décider seule, de changer les
termes d’un contrat. Il faut donc un accord des parties pour modifier un contrat. Mais, ce
principe connait une application partielle en droit du travail. En effet, l’interdiction de
modification unilatérale du contrat de travail ne vaut qu’en cas de modification substantielle
de celui-ci. En cas de modification non substantielle, le principe est renié. Cette atténuation
de la vigueur du principe de droit commun se justifie par le fait que la spécificité du contrat
de travail nécessite que l’employeur puisse modifier de façon résiduelle, le contrat de travail
pour exercer son pouvoir de direction.
En somme, on retiendra que le principe est que l’employeur ne peut modifier seul le
contrat de travail, sauf en cas exceptionnel de modification non substantielle.
Le transfert du contrat de travail est la situation dans laquelle un contrat de travail est
maintenu alors que l’entreprise passe d’une main à une autre. En réalité, il n’y a pas de
transfert car l’employeur ne change pas. Mais, le législateur et la doctrine utilise cette
expression pour marquer le changement de la propriété ou de gérance de l’entreprise.
Il s’infère de ce qui précède que le transfert du contrat de travail ne peut se faire que
par le mécanisme du transfert d’entreprise prévu par l’article 95 du code du travail. Pour voir
comment un contrat de travail est transféré, il faut en analyser les conditions (paragraphe 1)
et ses effets (paragraphe 2).
Il y a deux séries de conditions à remplir pour qu’il y ait transfert du contrat de travail.
Les unes se rattachent à l’existence d’une entreprise transférée, les autres sont relatives à
l’existence de contrats en cours lors du transfert.
En ce qui concerne ensuite les conditions relatives aux contrats de travail, il faut qu’ils
soient en cours d’exécution au moment du transfert. Le contrat en cours est celui qui n’est
pas rompu. Cela implique qu’en dehors de ce cas, tous les contrats de travail en cours au
moment du changement d’employeur, doivent être repris et poursuivis par le nouvel
employeur.
La relation de travail prend fin par la rupture du contrat de travail. Cette rupture peut
se faire de façon normale (Section 1) ou de façon anormale (Section 2).
Le contrat de travail s’achève normalement lorsqu’il est exécuté jusqu’au bout et que
sa fin correspond à la survenance du terme prévu (Paragraphe 1) ou au départ en retraite
(Paragraphe 2).
La survenance du terme est le mode rupture normale des CDD (art 60 et suivants du
CT). En effet, qu’il s’agisse des CDD ayant un terme certain ou ceux ayant terme incertain, la
survenance de ce terme met normalement fin au contrat de travail.
Cette rupture de la relation de travail est automatique pour les CDD ayant pour terme
une date. Ainsi, ce type de CDD prend fin au jour exact prévu par les parties, sans qu’il soit
nécessaire d’accomplir une formalité particulière. Il n’en va cependant pas de même pour
l’autre catégorie. En effet, pour que les CDD ayant pour terme un fait prennent fin, à
l’achèvement des travaux pour lesquels ils ont été faits, il faut que l’employeur en informe le
salarié en respectant les délais de préavis de l’article 81 du CT (art 61 CT).
Le départ à la retraite est la rupture du contrat de travail lorsque l’âge le salarié atteint
de la retraite (art 78 CT). La retraite du salarié est soumise à certaines conditions et produit
certains effets.
S’agissant d’abord des conditions, le droit à la retraite est acquis au salarié ayant
atteint l’âge de 60 ans en cours d’exécution d’un contrat de travail à durée indéterminée.
Mais, cet âge peut être revu à la baisse (55 ans) ou à la hausse (65 ans), en considération du
secteur d’activité et de la catégorie professionnelle (décret N° 01498/PR/MTEPS, du
29/12/2011). Mais, les parties peuvent aussi convenir, en accord avec les organismes de
sécurité sociale, des modalités d’une retraite anticipée. L’initiative de la retraite appartient
au salarié et à l’employeur. L’initiateur est tenu de respecter le préavis de l’article 81 du code
du travail.
Pour ce qui est ensuite de ses effets, disons que le départ à la retraite fait cesser au
salarié ses activités. Il lui fait aussi perdre le bénéfice du salaire. Mais il acquiert les droits dus
au retraité et versés par la CNSS (pension ou allocation de vieillesse) et une indemnité pour
service rendu versée par l’employeur, s’il a une ancienneté d’au moins deux ans. Cette
indemnité correspond à 20% de la moyenne mensuelle du salaire des 12 derniers mois de
travail, fois le nombre d’années de présence continue pour l’emploi (art 88 CT). A cette
indemnité, il faut ajouter l’allocation de congé et les salaires non payés et le certificat de
travail.
C’est le licenciement qui est fait pour une cause inhérente à la personne du salarié.
Après avoir étudié les conditions du licenciement pour motif personnel (A), nous examinerons
ses effets (B).
Le licenciement pour motif personnel n’est valable que s’il a cause conforme à la loi et
que la procédure légale est suivie.
Cause : pour licencier pour motif personnel, l’employeur ne peut se fonder que sur
l’inaptitude physique (autres que les cas de suspension, pendant la durée de la suspension ; sauf le
cas d’absences répétées causée par une maladie non professionnelle ordinaire allant au-delà de 6
mois) ou professionnelle, ou sur le comportement fautif du salarié. Mais quel que soit le motif
choisi par l’employeur, encore faut-il qu’il soit réelle et sérieux pour permettre le licenciement
(art 63 CT). La cause réelle est celle qui existe et qui est vérifiable. Quant à la cause sérieuse,
elle implique que le salarié ne soit licencié que pour faute grave ou lourde (intention de nuire
à l’employeur), et non pour faute légère (disciplinaire ou professionnelle).
La rupture anormale d’un CDD par le salarié survient lorsque ce dernier met fin au CDD
avant son terme. La salarié qui met anormalement fin à un CDD rompt le contrat avant terme,
à tort (sans motif légitime) ou à raison (avec motif légitime : faute lourde, cause prévu par le
contrat, signature d’un CDI et à son gré s’il s’agit du contrat pour l’exécution d’une tâche ou
d’un ouvrage). Dans tous ces cas, en dehors de la rupture pour faute lourde, le préavis doit
être exécuté (art 60 et 61 CT).
La démission est l’acte par lequel le salarié met fin au contrat de travail avant son
terme normal. Elle ne se présume pas ; elle doit être notifiée par écrit à l’employeur. Elle doit
contenir la volonté ferme et réelle de démissionner du salarié. Si cette volonté est une
contrainte due au comportement fautif de l’employeur, le juge pourra requalifier la démission
en démission forcée qui correspond à un licenciement abusif (gardien dont le salaire était coupé
pour payer une dette à l’employeur, sans son autorisation).
La démission a pour effet de mettre fin à la relation de travail. Si les parties entendent
respecter le préavis, la relation ne prendra effectivement fin qu’après la période du préavis.
Dans le cas contraire, la partie qui n’entend pas respecter le préavis devra payer à l’autre une
indemnité à l’autre. Cette indemnité correspond au montant du salaire et des avantages de
Si la démission est forcée, l’employeur devra au salarié tout ce qu’un employeur ayant
fait un licenciement abusif doit au salarié.
Le contrat de travail peut aussi se rompre avant son échéance normale pour cause de
décès du salarié ou par l’accord de volontés des parties.
Quand le contrat de travail est rompu par accord des parties, il peut prendre la forme
d’un départ négocié ou d’une transaction. Les parties font une convention pour rompre la
relation de travail en douceur.
Dans le premier cas, les parties s’entendent pour que le salarié parte avant la fin du
contrat, sans litige, avec le versement d’une indemnité (art 77 CT). Cette rupture doit être
écrite et une copie doit être adressée à l’inspecteur. Si elle est faite conformément à la loi, la
rupture amiable met fin à la relation de travail selon les modalité qu’elle définit. Elle ouvre au
salarié l’accès aux droits consécutifs à lune rupture du contrat de travail : indemnités,
allocations, certificat de travail, etc. Si la rupture a eu lieu à l’initiative de l’employeur, il devra,
en plus de tout ce qui précède, verser au salarié des mesures d’accompagnement.