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Ecouter Dieu

La série L’Epée de l’Esprit:


1 La prière efficace
2 Connaître l'Esprit
3 Le règne de Dieu
4 Une foi vivante
5 La gloire dans l'église
6 Le ministère de l'Esprit
7 Connaître le Père
8 Atteindre les perdus
9 Ecouter Dieu
10 Connaître le Fils
11 Le salut par la grâce
12 Adorer en Esprit et en vérité
www.swordofthespirit.co.uk

Copyright 2007, 1997, auteur Colin Dye.


Deuxième édition en anglais
Copyright 2012, 1997, auteur Colin Dye
Première édition en français
Kensington Temple
KT Summit House
100 Hanger Lane
London, W5 1EZ
Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être
reproduite, enregistrée ni transmise sous quelque forme que ce soit,
par un moyen électronique, mécanique, photocopie, ou autre, sans la
permission écrite de l'auteur.
Les citations bibliques, sauf mention spéciale sont tirées de la version
Segond Révisée 1975.
L’Epée de l ’Esprit

Ecouter Dieu

Colin Dye
Sommaire
Introduction 7
1 L’écoute prophétique 11
2 Le Dieu qui communique 21
3 La Parole de Dieu 43
4 La volonté de Dieu 59
5 L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament 75
6 L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament 91
7 L’écoute prophétique aujourd’hui 113
8 Juger la révélation 137
9 Développer l’écoute prophétique 155

5
Introduction
La plupart des réunions d’église semblent remplies de
discours et de chants humains. Les gens semblent se
rassembler pour parler à Dieu dans la prière et la
reconnaissance, pour l’adorer avec des cantiques et des
chants spirituels, pour parler de lui dans la louange, et
écouter des prédicateurs humains. Et l’importance attachée
à écouter Dieu est souvent bien moindre que celle qui est
attachée au fait de parler et chanter à Dieu.
Il y a certaines explications évidentes à cette situation:
par exemple, la plupart des croyants aiment vraiment
chanter et ils trouvent que c’est relativement facile de prier.
Depuis leur enfance ils ont été habitués à écouter
quelqu’un les enseigner. En revanche, les hommes et les
femmes d’aujourd’hui sont toujours plus allergiques au
silence sous toutes ses formes et ils trouvent l’idée
d’écouter Dieu plutôt étrange.
Beaucoup de congrégations seraient déroutées si leurs
leaders leur annonçaient qu’ils allaient passer les vingt
prochaines minutes à écouter Dieu. Les gens ne sauraient
tout simplement pas quoi faire.
D’un autre côté, ces dix dernières années le nombre de
chrétiens proclamant que Dieu leur parle personnellement a
considérablement augmenté. La phrase «Dieu m’a dit» doit
sûrement être l’une des expressions les plus communément
entendue dans beaucoup d’églises contemporaines.
Pourtant certains des croyants qui ont cette prétention
trouvent difficile d’expliquer comment ils ont entendu Dieu
leur parler. De plus, ils n’ont pas été enseignés à gérer les
paroles qu’ils ont reçues.

7
Ecouter Dieu

Ecouter le Dieu Tout-Puissant doit être le fondement de la


vie de foi et de toute forme de service spirituel. Si nous ne
recevons pas la direction de Dieu, nous ne pouvons pas lui
obéir. Si nous ne savons pas comment reconnaître sa voix,
nous pouvons facilement être détournés du bon chemin. Si
nous ne savons pas comment éprouver une révélation nous
pouvons faire des choses stupides. Et s’il nous arrive rarement
d’entendre consciemment Dieu nous parler, notre relation
avec lui est condamnée à être distante et superficielle.
Ce livre est essentiellement destiné aux croyants qui sont
prêts à mettre de côté leurs propres idées préconçues sur
l’écoute de Dieu et qui ont un profond désir d’étudier la
Parole de Dieu pour découvrir sa révélation à ce sujet. Nous
avons besoin de trouver ce que l’Ecriture dit sur la manière
dont Dieu communique avec son peuple et spécialement ce
que la Bible révèle sur la manière dont nous devrions
reconnaître les paroles que Dieu nous adresse et ce que
nous devrions faire avec ces paroles.
Il y a un matériel supplémentaire qui est mis à votre
disposition pour faciliter votre apprentissage. Le fascicule
«Révision des Connaissances», ainsi que des séries de
questions sous forme de quiz ou d’examen vous permettront
de tester, mémoriser et d’appliquer vos connaissances.
Vous pourrez aussi utiliser la brochure «Révision des
Connaissances» avec un petit groupe. Libre à vous de
sélectionner dans la prière le contenu des suppléments du
cours qui vous paraît le plus adapté à votre groupe. Cela
signifie que selon les réunions vous pourrez utiliser tout ou
une partie du matériel disponible. Vous êtes encouragés à
utiliser votre bon sens et votre discernement spirituel.
Sentez-vous libres de photocopier ces pages et de les
distribuer aux groupes que vous pourriez diriger.
Quand vous arriverez à la fin de ce livre, ma prière est que
vous ayez une meilleure compréhension du but que Dieu
poursuit en nous parlant, du processus qu’il utilise pour parler

8
Introduction

et des principes scripturaires impliqués dans la révélation. Je


prie en particulier pour que vous connaissiez sa sainte voix,
que vous développiez un cœur qui écoute et soyez prêts à
agir sur la base des paroles que vous aurez reçues.
Colin Dye

9
Ecouter Dieu

10
Chapitre Un
L’écoute prophétique
Chaque livre dans cette série de l’Epée de l’Esprit (une école
du ministère dans l’Esprit) souligne l’importance d’écouter
le Dieu vivant.
Par exemple, dans Connaître le Père, Connaître le Fils et
Connaître l’Esprit, nous avons noté que Dieu nous appelle
continuellement dans une relation plus profonde, plus
intime et personnelle avec lui. Il nous appelle à un
partenariat, un face-à-face caractérisé par une foi, un amour,
un engagement et une communication qui sont mutuels.
Il nous écoute et nous l’écoutons, il nous parle et nous lui
parlons, il se donne à nous et nous nous donnons à lui. Si
nous ne continuons pas à écouter Dieu, nous serons peut-
être capables de connaître le Dieu trinitaire d’une manière
propositionnelle, mais nous ne connaîtrons jamais le Père, le
Fils et l’Esprit personnellement et de manière relationnelle.
Dans Une foi vivante, nous examinons le lien vital entre notre
écoute de la Parole de Dieu et la manière dont la foi de Dieu
est suscitée. Sa foi vivante est plantée en nous lorsque nous
écoutons sa Parole et la recevons profondément dans notre
esprit. En continuant à écouter la Parole de Dieu et en
continuant à la croire, à la confesser et à agir sur la base de
ce qu’elle nous dit, la foi vivante de Dieu devient notre
propre foi et se développe pour devenir mature.
Si nous ne maintenons pas notre habitude d’écouter
Dieu, si nous ne sommes pas continuellement prêts à agir en
réponse à sa volonté et à sa Parole, si nous ne sommes pas
toujours en harmonie avec son Esprit, nous ne pourrons pas
vivre la vie de foi à laquelle nous avons été appelés.

11
Ecouter Dieu

Dans La prière efficace, nous voyons que la prière efficace


est un processus à double sens qui implique d’écouter Dieu
pour découvrir sa volonté d’une manière générale et de
prier cette volonté révélée afin de voir ses plans s’accomplir.
La prière consiste surtout à nous conformer à la volonté de
Dieu, à ses plans, plus qu’à lui présenter nos propres
pensées. Nous devons donc chercher à recevoir la révélation
de Dieu avant de prier.
Dans Le ministère dans l’Esprit, nous avons reconnu que le
service chrétien efficace dépend de croyants qui écoutent
Dieu pour recevoir personnellement ses instructions et sa
direction. Chaque fois que nous parlons ou agissons sans
avoir auparavant écouté sa Parole, nous exerçons le
ministère avec présomption: nous développons notre
ministère plutôt que son ministère; nous exerçons le
ministère dans la chair plutôt que dans l’Esprit.
Dans Le règne de Dieu, nous avons vu que la venue du
Royaume de Dieu dans et avec Christ signifie que l’ère de
l’obéissance légaliste aux règles et aux régulations de
l’Ancien Testament, y compris les dix commandements, a
pris fin. L’arrivée soudaine du Royaume de Dieu est la venue,
par Christ, du règne personnel du Père: ses enfants rachetés
sont appelés à une vie d’obéissance à l’évangile. Il s’agit
d’une obéissance à la volonté particulière de Dieu dans
chaque circonstance et situation. Cette obéissance est
personnelle et c’est Dieu qui nous rend capables de la vivre.
Avant la venue de Christ, il était possible de connaître les
exigences légales de Dieu sur la base de la loi de Moïse. A
partir de Christ, il n’a été possible de connaître le règne
personnel de Dieu qu’en écoutant Dieu attentivement, dans
l’Esprit pour pouvoir entendre sa volonté et sa Parole.
Lorsqu’aujourd’hui, l’église ou un croyant individuel néglige
d’écouter Dieu, il est presque inévitable qu’ils dériveront soit
dans la licence soit dans le légalisme.

12
L’écoute prophétique

Le processus de l’écoute
L’un des stratagèmes de base de l’ennemi consiste à
tromper les croyants en les faisant penser que plusieurs des
aspects les plus importants de la vie chrétienne sont des
événements définis plutôt que des processus.
La grande vérité selon laquelle la mort expiatrice de Christ
est arrivée une fois pour toutes ne signifie pas que tous les
aspects de notre foi sont des événements ponctuels et
uniques de la même nature. Par exemple, nous
remarquerons dans Le salut par la grâce que la conversion est
un processus; nous nous concentrons dans Une foi vivante
sur le processus de la foi, et nous établissons dans Connaître
l’Esprit et Le ministère dans l’Esprit que la communication des
dons de grâce est un équipement donné en continu.
Il en est de même avec l’écoute de Dieu. Le diable essaye
de tromper les croyants en leur suggérant toute une variété
de mensonges, dont beaucoup sont basés sur l’idée que
l’écoute de Dieu est une activité occasionnelle plutôt qu’un
processus qui dure toute une vie.
Le diable suggère, par exemple, que si Dieu a un
message, il est tout à fait capable de l’annoncer de manière
si forte et claire qu’il pénétrera notre conscience quoique ce
soit que nous fassions. L’implication démoniaque est que
nous n’avons pas besoin d’écouter Dieu parce qu’il
s’arrangera toujours pour se faire entendre s’il a quelque
chose à nous dire.
Et le diable nous pousse à penser que Dieu est trop affairé
ou qu’il est réticent ou trop saint pour nous parler et que
nous avons par conséquent besoin de mendier une réponse
de sa part. L’ennemi nous fait croire que si nous supplions
Dieu suffisamment longtemps, peut être qu’il daignera nous
parler, juste une fois de temps en temps. Il laisse entendre
que Dieu nous parle seulement qu’à de rares occasions et
que pour cette raison écouter Dieu est un événement

13
Ecouter Dieu

exceptionnel plutôt qu’une activité incessante. Son but


diabolique est de nous empêcher d’écouter en nous
persuadant de supplier Dieu de nous parler, alors que c’est
tout à fait inutile.
Ce livre se réfère souvent à l’écoute prophétique. Cela ne
signifie pas qu’il y a plusieurs formes d’écoutes auxquelles
appartiendrait entre autres l’écoute «prophétique».
L’expression «écoute prophétique» est simplement une
manière de mettre l’accent sur le fait que l’écoute de Dieu est
un processus qui s’inscrit aussi dans le processus prophétique
plus général.
Par exemple l’écoute de Dieu est:
Active et non passive – nous n’écoutons pas Dieu
comme nous écouterions un morceau de
musique – pour nous distraire. Au lieu de cela
nous l’écoutons comme un pilote en formation
écouterait son instructeur – afin de recevoir des
directives.
Relationnelle et non fonctionnelle – nous
n’écoutons pas Dieu comme nous écouterions un
opérateur sur une ligne téléphonique de service
après-vente, utile mais anonyme; nous écoutons
plutôt Dieu comme un enfant écoute ses parents.
Continuelle et non occasionnelle – nous
n’écoutons pas Dieu comme nous écouterions la
radio, quand nous le voulons et comme nous le
voulons; au lieu de cela nous l’écoutons
continuellement, nous écoutons Dieu, nous ne
cherchons pas à entendre Dieu.
Enracinée dans le prophétique – nous écoutons
Dieu comme les prophètes d’autrefois, dans une
relation de serviteur, ointe et intime, prêts à agir
sur les paroles de Dieu.

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L’écoute prophétique

L’écoute prophétique
Les termes français «prophète», «prophétie», «prophétiser»
et «prophétique» viennent des deux mots grecs pro, «en
avant» et phemi «parler». Ils signifient «proclamer» la pensée
et le conseil de Dieu.
L’expression «écoute prophétique» ne fait pas seulement
allusion à la phase d’écoute dans le processus prophétique
mais elle fait aussi ressortir que nous écoutons la
proclamation de la pensée et du conseil de Dieu.
L’écoute prophétique ne correspond pas à l’écoute au
sens général et physique des sons que nous pouvons
entendre. Il s’agit d’une concentration spirituelle, par la foi,
sur la pensée et le conseil personnels de Dieu, sur sa Parole
et sa volonté révélées. Bien que ce livre cherche à offrir
certains des conseils pratiques et des principes bibliques sur
la manière dont nous écoutons Dieu, il met l’accent d’un
bout à l’autre sur le fait que Dieu parle, c’est-à-dire sur la
manière dont il communique sa sainte Parole et sa volonté.
Cela signifie que l’écoute prophétique n’est pas une
écoute du silence, ni même une attente silencieuse que
Dieu nous parle. Il s’agit plutôt d’une écoute spirituelle
active du Dieu qui est toujours en train de communiquer.
Cette série Epée de l’Esprit met constamment l’accent sur
l’appel prophétique du peuple de Dieu et souligne
l’importance de construire notre foi et notre doctrine sur
une compréhension exacte de l’Ancien Testament.
Dans cette série, nous avons appris que nous devions
dépendre entièrement de l’onction de l’Esprit et que nous
devions vivre un partenariat authentique avec le Saint-
Esprit. Nous avons aussi souvent noté que les prophètes de
l’Ancien Testament sont fondamentaux pour notre
compréhension de la foi et du ministère.
Dans ce livre, nous étudierons avec encore plus
d’attention l’Ancien Testament et les prophètes de la
première église, pour apprendre d’eux ce qui concerne

15
Ecouter Dieu

l’écoute de Dieu. Cela nous aidera à voir comment notre


écoute «prophétique» devrait être appliquée dans l’église
aujourd’hui. Nous considérerons les prophètes aux
chapitres cinq et six et l’application prophétique de notre
écoute dans les chapitres sept à neuf.

Apprécier le processus d’écoute


Dans les chapitres deux à neuf, nous étudierons divers
aspects du processus d’écoute prophétique. Nous
considérerons le Dieu qui parle, les manières dont il parle, et
le but qu’il poursuit en parlant. Nous observerons comment
les prophètes de l’Ancien Testament écoutaient Dieu et
nous verrons ce qu’ils ont fait avec la révélation qu’ils ont
reçue. Nous étudierons le ministère prophétique de Jésus et
son exemple d’écoute. Nous examinerons l’enseignement
biblique sur les manières dont nous devrions écouter
prophétiquement aujourd’hui et dont nous devrions gérer
la révélation que nous recevons dans l’Eglise.
Bien que chaque chapitre se concentre sur un aspect
différent du processus de «Dieu qui parle – les croyants qui
écoutent», il y a certains principes généraux dont nous
devrions nous rappeler à chaque étape de ce processus.
1. Reconnaître que le Dieu vivant nous parle
Lorsque nous commencerons à comprendre que nous avons
le privilège d’écouter personnellement le Dieu Tout-Puissant,
le Créateur du ciel et de la terre, le grand rédempteur plein
de grâce de l’humanité, notre conception de l’écoute
prophétique se remplira d’émerveillement, comme une toile
de peintre reçoit des couleurs et des formes.
Le Dieu vivant qui nous exprime sa pensée et son conseil
est le même Dieu puissant qui a fait l’humanité à son image
et est entré dans une relation de grâce avec les Patriarches.
Il est le Dieu qui a partagé la mer Rouge, a pourvu à la Loi et
a protégé son peuple dans le désert. Il est le Dieu qui a
frappé Jéricho, Goliath et Sanchérib, qui a envoyé du feu sur

16
L’écoute prophétique

le mont Carmel et fermé la gueule des lions. Il est le Dieu qui


est venu en chair, a sacrifié son Fils, l’a ressuscité des morts
et a répandu son Esprit sur l’Eglise.
C’est ce grand Dieu qui parle aujourd’hui,
personnellement, en privé, spécifiquement, avec amour,
grâce, et continuellement. Toutefois nous devons prendre
garde que notre confiance dans sa bonne volonté de nous
parler de se transforme pas en présomption, en familiarité
exagérée et en complaisance.
L’un des fondements essentiels de toute écoute
prophétique est un sens profond de sincère et immense
respect à la pensée que le Dieu vivant et d’amour
communique vraiment avec nous. Nous devons simplement
nous souvenir et prendre conscience de qui est celui que
nous écoutons et le reconnaître comme tel.
2. Réaliser qu’en écoutant Dieu nous le servons
Parce que c’est Dieu qui nous appelle à l’écouter, non
seulement notre écoute contribue à nous édifier, nous
réconforter, nous équiper et nous guider, mais encore elle
exerce un ministère auprès de Dieu lui-même. Actes 13:2
rapporte par exemple que les prophètes et les enseignants
qui se trouvaient à Antioche «servaient le Seigneur dans leur
ministère» en écoutant le Saint-Esprit leur parler.
Beaucoup de croyants ne réalisent pas que leur écoute
est un ministère qu’ils exercent auprès de Dieu. Cela vient
peut être de ce qu’ils se concentrent trop sur ce qu’ils
recevront dans le processus d’écoute. Nous devons faire
attention de ne pas écouter dans des buts égocentriques.
L’écoute prophétique est relationnelle plutôt que
fonctionnelle, et Dieu nous appelle à l’écouter pour
approfondir notre relation avec lui. Cela signifie que notre
écoute prophétique bénit Dieu autant qu’elle nous bénit.
Saisir cette vérité agira sur nous comme un stimulant
extraordinaire pour écouter Dieu.

17
Ecouter Dieu

3. Se rappeler quel est le but premier de la révélation


Dans le chapitre trois, nous apprenons que Dieu parle
essentiellement pour se révéler à nous. Sa révélation est
toujours une révélation de lui-même. Il nous parle
premièrement afin que nous puissions le connaître mieux et
deuxièmement afin que nous puissions savoir que dire ou
que faire dans une situation particulière.
Lorsque nous commençons à considérer les principes
bibliques qui nous aident à gérer la révélation prophétique
et lorsque nous nous concentrons sur les détails de ce que
Dieu dit, nous ne devons pas oublier le contexte plus
général de la révélation.
Chaque fois que nous considérons un aspect quelconque
de la proclamation de Dieu et de notre écoute prophétique,
nous devons nous rappeler que la caractéristique principale
du processus parler/écouter est toujours que nous puissions
le connaître plus intimement et exactement.
4. Répondre dans l’obéissance
Il ne sert à rien d’écouter Dieu sans être d’accord de lui obéir
et sans être prêts à agir sur sa Parole.
Dans Une foi vivante, nous avons vu que le processus de
la foi implique l’écoute, la foi, la confession et le fait d’agir
sur la Parole de Dieu. La foi n’est pas biblique tant que
chaque étape de ce processus de foi n’est pas en place. La
semence de la foi vivante de Dieu ne parviendra pas à la
maturité en nous si nous ne la nourrissons pas en obéissant,
en confessant sa Parole et en agissant par rapport à ce
qu’elle nous demande de faire.
Il en est de même dans le processus d’écoute. Il ne nous
sert strictement à rien d’écouter Dieu si nous ne démontrons
pas notre foi en obéissant à sa Parole. Dans ce livre, en
considérant «l’écoute de Dieu» à l’intérieur du processus
prophétique, nous mettons l’accent sur la vérité selon
laquelle toutes les révélations que nous recevons doivent se
traduire dans des actes. Nous examinons cet aspect dans les
chapitres sept à neuf.

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L’écoute prophétique

5. Comprendre le processus que Dieu utilise pour parler


La phrase «écouter Dieu» présuppose que Dieu parle. Mais
comme Dieu est un être spirituel, il ne parle pas normalement
de manière audible avec une voix physique que nous
entendons avec nos propres oreilles. Au lieu de cela il parle
habituellement d’une manière qui n’est pas physique mais
que nous entendons dans notre esprit par la foi.
Ce livre se concentre sur la manière dont Dieu
communique, parce qu’une compréhension biblique du
processus de la révélation divine est essentielle pour
pouvoir éviter l’erreur, la tromperie et la manipulation.
Nous ne pouvons commencer à reconnaître la voix de
Dieu que lorsque nous savons comment il parle. Mais
lorsque nous ignorons le processus de la révélation
prophétique cela nous rend vulnérables à toutes sortes de
fausses proclamations et à l’influence de voix impies.
6. Développer un cœur qui écoute
Nous avons insisté sur le fait qu’écouter Dieu est un
processus continu. Cela revient à dire que nous devrions
développer un «style de vie d’écoute» ou un «cœur qui sait
entendre». L’écoute de Dieu est en effet un fondement de
la vie ou de la foi des croyants.
1 Rois 3:4–14 décrit comment Dieu a parlé à Salomon
dans un rêve et lui a accordé tout ce qu’il lui avait
demandé. 1 Rois 3:9 rapporte que le nouveau roi avait
demandé «un cœur qui comprend» afin qu’il puisse
«discerner le bien du mal».
Bien que le mot hébreu bin puisse être traduit par
«compréhension» ou «discernement», il fait allusion à une
réception ou une écoute continuelle de la compréhension
divine plutôt qu’un don de sagesse reçu une fois pour toutes.
Cela signifie que Salomon demandait un cœur qui sache
entendre plutôt qu’une connaissance encyclopédique ou
une réserve miraculeuse de sagesse. C’est pourquoi Dieu
s’était tant réjoui de la requête de Salomon.

19
Ecouter Dieu

Dans Jean 14:13, Jésus nous parle d’une manière assez


semblable à celle dont Dieu a parlé à Salomon, en nous
promettant de nous donner tout ce que nous demanderons
en son nom. Il n’y a sûrement pas de requête plus adaptée
aux paroles de Jésus rapportées dans Jean 14 à 16 que ce
«cœur qui sait entendre».
A ce point de notre étude des divers aspects de
l’enseignement biblique sur ce que Dieu proclame et notre
écoute prophétique, nous ferions bien de demander à Dieu
de nous donner un cœur qui entend. De notre côté, nous
devrions faire, suite à cette prière, tout ce que nous pouvons
pour développer cette sainte attitude dans nos vies.

20
Chapitre Deux
Le Dieu qui communique
Il devrait être évident que celui qui veut écouter Dieu a
besoin de savoir qui Dieu est, à quoi il ressemble, et
comment il communique à notre époque. Si nous ne le
connaissons pas, nous ne saurons pas comment l’écouter.
Par exemple, certaines personnes pensent que Dieu est un
objet matériel, par exemple une idole: ils vont donc
s’approcher de cet objet pour essayer de l’écouter.
D’autres pensent que Dieu est associé à des entités
naturelles comme le soleil, la lune, les arbres, les pierres, les
rivières et les fleuves, si bien qu’ils s’approchent de ces
objets pour tenter d’écouter sa voix. Et beaucoup de gens
pensent que Dieu n’est qu’une force impersonnelle et
invisible qui ne fait que maintenir l’univers en mouvement.
De ce fait ils ne chercheront même pas à l’écouter.
Bien sûr, comme le Psaume 115:2–7 le montre avec
beaucoup de mépris, ces dieux païens ne peuvent même
pas «marmonner à travers leur gorge». Quel contraste avec
le Dieu vivant de la Bible qui communique clairement par
«révélation» divine, avec le monde qu’il a créé. De Genèse
3:1 à Apocalypse 22:17, à presque chacune de ses pages, la
Bible montre Dieu en train de parler. En fait, l’expression «dit
le Seigneur» est la phrase la plus courante de la Bible.
Dans Connaître le Père, nous avons vu que la Bible
n’essaye jamais de prouver l’existence de Dieu. Elle ne fait
qu’affirmer le fait de son existence comme étant une réalité
évidente. Même un livre de l’Ancien Testament comme celui
d’Esther, qui ne mentionne pas Dieu directement, sous-
entend clairement qu’il existe.

21
Ecouter Dieu

Plutôt que définir Dieu, la Bible nous le présente. Sa


révélation est personnelle plutôt que propositionnelle et le
révèle dans le contexte de sa relation avec des gens
ordinaires. La Bible met en scène des situations nouvelles et
des événements qui nous posent des questions sur le
caractère de Dieu et nous révèlent les diverses manières
dont il communique.
Par exemple, le cantique de Moïse a été composé
immédiatement après la fuite miraculeuse d’Israël hors
d’Egypte. La question rhétorique posée dans Exode 15:11
montre que le peuple de Dieu venait d’être convaincu que
Dieu était tout puissant et qu’il méritait leur entière
allégeance. Ils ne se sont pas arrêtés pour se demander si les
autres «dieux» existaient réellement. Il leur suffisait de savoir
que Yahvé avait révélé qu’il était réel et puissant par la
délivrance qu’ils avaient vécue.
A partir de la puissante traversée de la Mer Rouge,
l’Ancien Testament continue par faire le survol d’environ
800 ans d’histoire entre Dieu et son peuple. Finalement, les
défaites d’Israël et son déclin ne l’ont pas conduit à la
conclusion que Yahvé était faible ou ne se souciait pas d’eux,
ni même à penser qu’il n’était qu’un dieu parmi les
nombreux dieux nationaux des peuples qui les entouraient.
Au lieu de cela, la manière dont Dieu s’est occupé de son
peuple culmine dans la révélation majestueuse d’Esaïe 44:6.
En particulier, l’Ancien Testament contient trois
approches de la réalité divine qui distinguent Israël des
autres nations de l’époque dans leur compréhension de
Dieu. Ces trois pensées sont fondamentales par rapport à la
révélation biblique et ont encore leur importance
aujourd’hui.
Dieu n’est pas visible
Toutes les nations qui entouraient Israël donnaient à leurs
dieux une forme d’idole, habituellement celle d’un animal.
Le dieu cananéen Baal, par exemple, était généralement

22
Le Dieu qui communique

représenté par un jeune taureau. Dans l’ensemble de


l’Ancien Testament, nous voyons qu’Israël a toujours été
soumis à une pression considérable, celle de transformer
Yahvé en une idole visible.
Exode 32:1–35 et Deutéronome 9:7–21 rapportent
qu’alors que Moïse était sur le Mont Sinaï en train d’écouter
Dieu et de recevoir la Loi, le peuple était occupé à fondre
leurs bijoux pour leur donner la forme d’un veau qu’ils
prévoyaient d’adorer. Ils pensaient qu’il serait plus facile de
parler à un dieu qu’ils pourraient voir.
La question des dieux visibles devint un problème plus
important suite à la division d’Israël en tant que nation
unique en deux parties, Israël et Juda. 1 Rois 12:28–33 décrit
comment le roi d’Israël, Jéroboam, construisit des taureaux
en or à Béthel et à Dan pour gagner le soutien de ses sujets
cananéens. Jéroboam justifia cela en suggérant que les
idoles étaient le pendant de l’arche de l’alliance à Jérusalem,
qui donnait une forme visible au Dieu invisible. Nous
trouvons dans 1 Rois 14:7–16 la sentence sévère que Dieu
prononce finalement sur le roi Jéroboam.
La vérité du Dieu invisible traverse tout l’Ancien
Testament. Exode 20:4–5, Deutéronome 5:8–9 et Esaïe 44:9–
20 démontrent à quel point il était erroné de créer la
moindre statue ou idole pour l’adorer.
Les implications sont claires pour notre «écoute»
aujourd’hui. Yahvé ne communique tout simplement pas
avec nous à travers un quelconque objet inanimé ou
fabriqué par l’homme. Nous ne devons pas penser qu’un
objet de dévotion quelconque, médaille, crucifix, statue ou
autre ne pourra jamais nous servir à mieux entendre Dieu ou
à nous amener plus près de lui. Dieu s’oppose toujours
fermement à toute forme d’idole.
Dieu n’est pas une force de la nature
Beaucoup de nations autour d’Israël utilisaient les dieux
pour expliquer les saisons et les caractéristiques du temps.
Ils pensaient par exemple que le tonnerre et les éclairs

23
Ecouter Dieu

pouvaient correspondre à un dieu et que les crues annuelles


du Nil pouvaient être le fait d’un autre dieu. Beaucoup de
nations associaient leurs dieux au cycle des pluies qui
arrosaient leurs cultures.
Mais Yahvé, le Dieu vivant d’Israël, est au-delà de la
nature et ne fait pas partie de la nature. Il est le Créateur de
toutes choses et celui qui soutient toutes choses. Il ne doit
être identifié à aucune partie de sa création.
Bien que l’Ancien Testament utilise parfois des images
poétiques pour décrire Dieu sous la forme de diverses forces
de la nature, comme l’éclair et le feu, Dieu lui-même ne peut
être identifié à aucun aspect du monde naturel. Nous le
voyons par exemple dans Exode 19:18, Deutéronome 4:32–
36, 1 Rois 19:11–13, Psaume 104:1–7 et Ezéchiel 1:24–28.
Encore une fois, ce que nous observons trouve de
manière évidente une application lorsqu’il s’agit de recevoir
une révélation de la part de Dieu. Certaines personnes
supposent qu’elles sont plus proches de Dieu dans une
église, dans un bâtiment fait par la main des hommes.
D’autres pensent qu’elles sont plus proches de Dieu dans un
bois ou un champ. Rien de tout cela n’est vrai. Ces deux
conceptions tirent leur origine d’idées païennes sur les
dieux auxquels Israël devait résister et que l’Eglise doit
encore remettre en question aujourd’hui.
Ceci dit, il est évident que nous pouvons très bien
entendre Dieu nous parler lorsque nous sommes dans des
bâtiments faits de main d’homme ou lorsque nous sommes
en plein-air. Mais ce n’est pas parce que nous sommes dans
de tels endroits que nous l’entendons parler.
Dieu n’est pas abstrait
Comme Yahvé est au-delà de toute description humaine et
qu’il est bien plus grand que la somme de toute
l’intelligence humaine, la Bible n’essaye jamais de définir
Dieu en termes humains. Aucune formule de physique ou

24
Le Dieu qui communique

philosophique ne pourra jamais donner la clef qui permet


de comprendre Dieu, ou d’avoir accès aux profondeurs de
son être, ou d’écouter sa pensée ou son conseil.
L’Ancien Testament n’essaye pas d’analyser Dieu ni
même de se demander de quoi Dieu pourrait bien être
composé. Cette sorte d’approche abstraite était
complètement étrangère au concept qu’Israël avait de
Dieu. Contrairement aux autres nations qui l’entouraient, le
peuple d’Israël ne pensait pas à Dieu en termes
métaphysiques mais explorait plutôt en quoi il répondait à
leur vie et leur expérience humaine.
Nous pouvons définir quelqu’un en décrivant son
apparence, son âge, sa couleur, sa taille, son poids etc. Ces
informations pourront servir à former une image mentale
exacte de la personne mais ne révéleront rien de bien
remarquable à son sujet. Il est beaucoup plus utile de décrire
quelqu’un en expliquant comment cette personne réagit
dans des circonstances particulières, en faisant ressortir ses
capacités et sa personnalité, en racontant un incident qui
illustre son caractère, et en relevant quelques phrases
typiques de son langage. Et c’est ainsi qu’Israël décrit Dieu
dans l’Ancien Testament.
A quoi ressemble Dieu?
Toute la Bible est une tentative de Dieu de se présenter à
nous. Chacun des 39 livres de l’Ancien Testament et des 27
livres du Nouveau Testament décrit les différentes manières
dont Dieu se révèle à son peuple.
Les premiers chapitres de la Genèse décrivent la
révélation de Dieu par la création. Puis jusqu’au livre de
Néhémie la Bible contient une série de longs récits
historiques compliqués qui couvrent près de 2000 ans
d’histoire entre Dieu et la nation d’Israël, du temps
d’Abraham au milieu de l’Age de Bronze jusqu’à l’Empire de
Perse et environ deux siècles avant Jésus-Christ.

25
Ecouter Dieu

En plus de ces révélations par la création et l’histoire,


l’Ancien Testament contient aussi beaucoup de livres qui
montrent comment Dieu se préoccupe de circonstances
plus ordinaires de la vie quotidienne, à la fois en ce qui
concerne la société en général et la vie personnelle des
individus. Nous retrouvons ces éléments dans des livres tels
que Ruth, Esther, Job, Jonas, les Proverbes et les Psaumes, et
dans tous les livres prophétiques d’Esaïe à Malachie.
En utilisant une grande variété de styles littéraires, l’Ancien
Testament offre des perspectives nombreuses et diverses sur
la manière dont Dieu communique avec son peuple. Il y a
toutefois trois thèmes divins majeurs qui dominent l’Ancien
Testament. Ce sont des sujets fondamentaux en ce qui
concerne la relation d’Israël avec Yahvé.
Si nous voulons écouter Dieu, nous devons apprécier le
contenu de ces thèmes bibliques. Car nous avons besoin de
savoir à quoi Yahvé ressemble pour comprendre comment il
nous parle.

Dieu est actif


L’Ancien Testament déclare que Dieu se rencontre au sein
même de la vie d’Israël en tant que nation. En fait la seule
signification possible de l’histoire, c’est que Dieu est actif. La
vie n’est pas un cycle sans signification d’événements
aléatoires. La vie s’inscrit dans un dessein, un but qui se
fonde dans le caractère de Dieu. Dieu communique par les
événements de l’histoire.
Des jours de Noé à ceux de Néhémie, l’Ancien Testament
révèle que Yahvé contrôle l’histoire et qu’il communique sa
volonté par l’histoire.
Tout ce qui arrive, bien ou mal, fait partie du but de Dieu
pour son peuple. C’est cette conviction qui est sous-jacente
et donne une forme à la façon dont l’Ancien Testament
comprend et interprète les événements.

26
Le Dieu qui communique

Nous pouvons dire que l’activité de Dieu ressort de


quatre croyances fondamentales qui s’expriment dans
l’Ancien Testament:
Dieu choisit activement son peuple
On peut considérer la migration d’Abraham depuis la
Mésopotamie comme un des nombreux cas de migrations
du même type à cette époque. Toutefois, du point de vue
biblique, le déplacement d’Abraham faisait partie du plan
de Dieu.
La promesse de Dieu dans Genèse 12:3 était la force
motrice de la vie d’Abraham. Cela montre que Yahvé
voulait utiliser Abraham pour partager son amour avec le
monde entier. Cette conviction domine et explique le
déroulement de l’histoire d’Israël et se trouve au coeur de
la foi biblique.
Certaines personnes essayent d’expliquer la sortie
d’Egypte en se référant à la géographie et la démographie
de cette région. Mais pour la Bible, l’Exode est simplement
une révélation de Dieu lui-même. Sans son intervention
active, cet événement n’aurait pas pu prendre place.
Dans toute la Bible, nous pouvons observer que le peuple
d’Israël s’est constamment référé à l’histoire de l’Exode pour
se souvenir du caractère de Dieu. Cet événement leur
rappelait que Yahvé était actif dans l’histoire et leur
apportait un aperçu d’une valeur inestimable sur la nature
de son activité.
Dieu aime activement son peuple
Les récits du livre de l’Exode soulignent non seulement
comment Dieu a activement choisi son peuple, mais
mettent aussi l’accent sur son amour actif envers lui. Les
esclaves étaient affaiblis, leurs leaders étaient sans
expérience et les Egyptiens étaient puissants: si Israël
s’était appuyé sur des capacités humaines, l’Exode aurait
été un échec.

27
Ecouter Dieu

Des passages tels que Deutéronome 26:7–8 montrent


que les générations successives de Juifs ont considéré un
Dieu à l’écoute et plein d’amour comme la seule explication
possible de la sortie d’Egypte. Pour eux, l’Exode n’était pas
seulement une claire démonstration de la puissance de
Dieu, mais aussi une expérience communicatrice –
révélatrice – de son amour.
L’Exode concernait des gens qui ne pouvaient plus se
sauver eux-mêmes. La Bible utilise ce fait pour nous faire
garder en mémoire que Dieu désire particulièrement
prendre soin des victimes d’une injuste oppression. Dieu
nous donne son amour afin que nous puissions le partager
avec ceux qui sont dans le besoin et qui souffrent: il ne nous
le donne pas seulement pour notre propre bénédiction
personnelle.
Lorsque nous savons vraiment à quoi Dieu ressemble en
réalité, nous commençons à apprécier les principes divins
éternels qui se trouvent derrière ses paroles. Par exemple,
nous n’avons pas besoin d’entendre une voix audible nous
diriger pour prendre soin des oppressés parce que les
Ecritures révèlent qu’il s’agit là du cœur de Dieu pour toutes
les époques. Nous pouvons dire que ce principe fait partie
de la volonté générale de Dieu. Toutefois nous avons besoin
d’écouter ses instructions pour savoir comment nous
devons exprimer sa préoccupation dans chaque situation,
c’est à dire pour connaître sa volonté particulière.
Comme nous le verrons dans les chapitres trois et quatre,
les principes divins sont fermement établis dans les Ecritures
mais Dieu les applique, par l’Esprit, de diverses manières
aimantes qui peuvent varier selon les situations données.
L’activité de Dieu est infiniment puissante
La puissance divine domine toutes les actions de Dieu et sa
manière de communiquer dans les Ecritures. Yahvé n’agit
pas puissamment seulement pour sauver son peuple de
l’esclavage mais il contrôle aussi toutes les puissances des
nations et de la nature.

28
Le Dieu qui communique

Dieu a parlé à Moïse par le buisson ardent. Il a maudit


l’Egypte par des plaies. Il a partagé les eaux des rivières et
des mers. Il a pourvu à la nourriture et à l’eau dans le désert.
Et il a utilisé les nations païennes environnantes pour
accomplir ses plans, parfois de jugement, parfois de
bénédiction, mais toujours pour révéler son dessein
d’amour pour son peuple choisi.
Lorsque nous écoutons Dieu, nous devons toujours nous
rappeler que celui qui est en train de nous parler est le Dieu
Tout-Aimant et Tout-Puissant. Cette prise de conscience
devrait transformer notre désir d’écouter Dieu, notre
persistance et notre patience dans notre écoute de sa voix
et notre confiance dans l’efficacité de ses paroles.
L’activité de Dieu est toujours parfaitement juste
La Loi est un autre signe de l’activité de Dieu. Cela nous
montre que la manière dont Dieu communique est toujours
en accord avec son propre standard de justice et n’est
jamais arbitraire ni imprévisible. La moralité et la justice
sont toujours au centre de la manière dont Dieu s’occupe
de son peuple.
Exode 3:2–22 et Esaïe 6:1–5 décrivent les visions divines
que Moïse et Esaïe ont reçues dans le désert et dans le
temple. Ces passages rapportent qu’ils n’ont pas été
impressionnés par les aspects surnaturels de cette
expérience. Ils ont au contraire répondu à la révélation de
Dieu en confessant leur insuffisance personnelle face à sa
perfection morale.
Cela nous montre que nous devons accepter de faire face
aux exigences de la justice de Dieu lorsqu’il nous parle, que
ce soit dans le temple, l’histoire, la nature ou notre
expérience quotidienne. Lorsque nous écoutons Dieu, nous
devons nous attendre à ce qu’il s’occupe de nos péchés et
de nos manquements, et ceci chaque fois qu’il nous donne
ses instructions.

29
Ecouter Dieu

L’activité de Dieu
La manière active dont Dieu choisit, aime et dont il est
puissant et juste domine tout l’Ancien Testament. Toutefois,
au cours des générations, Israël et Juda semblent être
devenus des nations toujours plus insignifiantes au point
d’être écrasées par les grands empires qui les entouraient.
Pour la plupart des Juifs ordinaires, cette situation devait
leur laisser l’impression que c’était les grandes puissances
étrangères qui contrôlaient la situation et non pas Dieu.
Beaucoup de croyants modernes ont de la peine avec les
promesses de Dieu parce qu’ils sont confrontés par des
pressions sociales considérables et des problèmes
personnels importants. Mais cette situation n’est pas
nouvelle car le peuple d’Israël luttait avec les mêmes
questions.
A quel point les paroles que Dieu avait adressées à
Abraham s’appliquaient-elles à la situation présente d’un
peuple qui vivait à l’ombre de grands empires? En quoi les
œuvres de Dieu relatives à l’Exode correspondaient au vécu
des Juifs esclaves à Babylone? Si le peuple d’Israël avait été
choisi par Dieu, pourquoi ne triomphait-il pas dans toutes
ses batailles? Si Dieu contrôlait toutes choses, pourquoi des
nations étrangères avaient la main haute sur Israël?
Les prophètes de l’Ancien Testament donnèrent une
réponse claire à toutes ces questions, une réponse qui est
terriblement pertinente pour nous qui luttons dans notre
écoute de Dieu et notre compréhension de sa volonté. Les
prophètes enseignèrent que la révélation que Dieu donne
de lui-même et son amour impliquaient de lourdes
responsabilités. Le peuple d’Israël prospérerait tant qu’ils
seraient fidèles. Mais ils devaient retourner à Dieu pour
obtenir son pardon chaque fois qu’ils devenaient infidèles.
Le peuple d’Israël imaginait que les révélations que Dieu
leur donnait étaient la démonstration qu’ils étaient les
favoris de Dieu. Mais les prophètes savaient que l’intention

30
Le Dieu qui communique

de Yahvé était le salut et la bénédiction de tous les peuples,


comme Dieu l’avait promis à Abraham dans Genèse 12:3. S’il
était vrai qu’Israël avait reçu une faveur particulière et avait
expérimenté de grandes oeuvres de puissance, l’amour et la
puissance de Dieu ne pouvaient opérer que dans le contexte
de la justice de Dieu.
Nous ne faisons pas exception à la règle. Nos privilèges
en tant que fils et filles de Dieu augmentent la responsabilité
que nous avons de démontrer la justice de Dieu. Notre
expérience du salut fait grandir notre devoir de témoin
envers toutes les familles de la terre au sujet de l’amour et
de la puissance de Dieu en tant que Sauveur.
La connaissance que les prophètes avaient de la volonté
de Dieu par leur écoute prophétique les plaçait souvent en
conflit avec les dirigeants d’Israël. Les conseils qu’ils
donnaient pouvaient paraître, parfois, contradictoires. Dans
Esaïe 31:4–5, par exemple, le prophète conseille le roi en lui
disant que Dieu protégera la nation d’Israël d’une invasion
assyrienne. Alors que quelques générations plus tard,
Jérémie annoncera le contraire, dans Jérémie 7:1–15.
Mais bien que ces annonces prophétiques fussent
différentes, le principe prophétique sous-jacent était le
même. Ces gens qui s’opposaient à Dieu, que ce soit
l’Assyrie ou Juda, allaient être jugés. Cela signifie que l’exil à
Babylone et la destruction de Jérusalem étaient autant des
communications de Dieu que l’était la sortie d’Egypte. Nous
le voyons clairement dans Jérémie 24:1–10.
Cela était difficile à comprendre pour les Juifs. Ils
pensaient que Dieu était de leur côté. Mais toute la Bible
explique pourquoi Dieu, parfois, donne l’impression
d’abandonner son peuple. De la Genèse jusqu’à Malachie,
de Matthieu à l’Apocalypse, le principe éternel divin est le
même: la désobéissance mène au jugement, mais ce
jugement est toujours enveloppé dans la grâce et le pardon.
Il en est de même aujourd’hui.

31
Ecouter Dieu

Des passages prophétiques tels que le Psaume 47 et


Amos 1:3 à 2:5 rappelaient aux Juifs qu’en dépit des
apparences, Dieu contrôlait toutes les nations et non pas
seulement Israël. Esaïe 44:1–20; 45:1–4; 47:1–15 et 49:6
déclarent que Yahvé est le Dieu du monde entier.
C’est la raison pour laquelle l’exil pour les Juifs n’était pas
un signe de la défaite de Dieu mais révélait sa justice. La
puissance de Dieu n’était pas amoindrie ni son amour
épuisé. Car il avait promis de susciter un libérateur perse
pour son peuple et d’accomplir sa promesse envers
Abraham par son Serviteur, qui devait être une lumière pour
les nations.
Cette brève description de l’activité de Dieu montre
qu’écouter Dieu n’est pas un exercice spirituel comme isolé
par rapport à notre vie de tous les jours. A travers l’histoire,
le peuple de Dieu a rencontré le Dieu actif, qui parle et se
révèle lui-même dans des situations pratiques. Il est glorieux
lors de l’Exode et terrible au moment de l’exil.
Qu’importe si nos circonstances personnelles sont
heureuses, terribles ou simplement quelconques, Dieu est
toujours avec nous. Il nous parle. Il souffle sur nous des
paroles qui donnent la vie et l’espérance.

Dieu est personnel


L’Ancien Testament ne met pas seulement l’accent sur le fait
que Dieu est actif mais il souligne aussi qu’il est pleinement
personnel. Nous considérons la nature plus personnelle de
Dieu dans Connaître le Père. Bien que Yahvé communique
effectivement par le grand souffle de l’histoire, il ne se met
pas pour autant en relation avec les gens de manière
impersonnelle et mécanique. Il s’intéresse profondément au
monde et aux êtres humains et il n’est jamais loin des gens
et de leurs besoins.
Tous les grands événements de l’Ancien Testament
montrent avec force que Dieu n’est ni capricieux ni
imprévisible. Il agit en accord avec sa propre nature. Il ne

32
Le Dieu qui communique

manipule pas les événements pour les faire tourner à son


propre avantage. Au lieu de cela il agit avec grâce pour
démontrer son grand amour. Il n’impose pas sa volonté pour
arriver à ses propres fins. Au lieu de cela il agit parce qu’il est
concerné par les gens et se soucie de leur bien.
Bien que l’Ancien Testament se concentre sur la manière
dont Dieu communique personnellement avec son peuple
d’Israël, et montre comment il leur parle en tant que nation
ou groupe de gens, il serait erroné de penser que Dieu ne
s’occupe des hommes que lorsqu’ils sont en grand nombre.
La révélation scripturaire de Dieu est fondée sur la
préoccupation personnelle de Dieu pour Abraham et Sara
alors qu’ils vivaient dans un pays hostile. La Bible montre
ensuite que Dieu se soucie aussi profondément d’Agar et
d’Ismaël, d’une esclave égyptienne et de son enfant, au
moment où ils sont chassés de la maisonnée d’Abraham.
Ensuite, Dieu protège Joseph en le sauvant de sa famille et
des Egyptiens. Plus tard, nous voyons la grande
préoccupation personnelle de Dieu pour des individus païens
tels que Rahab, Ruth, Naomi et les habitants de Ninive.
Parmi les prières et les hymnes contenus dans les Psaumes,
nombreux sont ceux qui révèlent comment les adorateurs en
Israël savaient que Dieu s’intéressait personnellement aux
détails de leur vie ordinaire. Nous le voyons par exemple dans
les Psaumes 13, 17, 23, 35, 51, 69, 86 et 139. Et la plupart des
prophètes accentuent l’importance d’un engagement
personnel envers le Dieu personnel.
Des images personnelles
La manière dont l’Ancien Testament fait ressortir la nature
personnelle de Dieu se voit particulièrement bien dans les
noms, les titres et les images utilisées pour décrire et
identifier Dieu. Nous les considérons en détail dans
Connaître le Père.
Le livre d’Osée illustre les relations personnelles de Dieu
en utilisant l’image de relations personnelles brisées pour
montrer la douleur qu’il ressent lorsqu’il communique de

33
Ecouter Dieu

cette manière. Des passages tels que Exode 4:22; Esaïe 1:2;
49:15; 66:13; Jérémie 31:2; Ezéchiel 16:3–8; Osée 2:14–23 et
11:4 illustrent les rapports personnels de Dieu avec son
peuple.
L’Ancien Testament décrit bien les relations personnelles
de Dieu en utilisant l’image des relations familiales. Mais il
montre plus souvent Dieu sous les traits d’un chef pour son
peuple. Il est le roi, le Seigneur, le berger, le maître, le leader
dans la bataille. Bien sûr, chaque image de Dieu est une
tentative de décrire une personne divine qui dépasse toute
description humaine. Chaque nom de Dieu ou image de
Dieu suggère un aspect particulier de son caractère mais
chacun de ses noms doit être compris dans le contexte de la
totalité de tous ses noms.
Si nous nous concentrons sur les passages de l’Ancien
Testament qui se réfèrent à Dieu comme à un mari ou à un
Père, nous passons à côté du sens de grand respect et
d’émerveillement qui remplit l’Ancien Testament. Mais si
nous nous concentrons seulement sur Dieu en tant que
maître ou monarque, nous courons le risque de donner de
lui l’image d’un dictateur intransigeant.
Dieu est très différent des hommes et des femmes.
L’Ancien Testament déclare que le pont jeté entre la
perfection de Dieu et l’imperfection de l’humanité est
construit par ses actes d’amour, de salut et de bénédiction.
Et ces actes prennent tout leur sens lorsque l’on sait que
Dieu n’est pas une force ou une volonté abstraite. Il est une
personne avec tout ce que cela implique dans sa manière de
parler et notre manière d’écouter.

Dieu est caché


L’Ancien Testament est dominé par la conviction que la
nature de Dieu est communiquée par la manière dont il
s’occupe de son peuple. A travers les Ecritures, les hommes
et les femmes rencontrent Dieu dans les événements

34
Le Dieu qui communique

ordinaires de la vie de tous les jours. Il est clair que Dieu a un


contact personnel avec les habitants de la terre plutôt qu’il
n’est une divinité éloignée dans les cieux.
Beaucoup de gens luttent avec ces conceptions à notre
époque. Ils ne voient pas d’événements qui ressemblent à
l’Exode. Ils n’ont pas d’expériences comme celle de Moïse
dans le désert et d’Esaïe dans le temple. Ils se demandent
donc si l’enseignement de l’Ancien Testament sur Dieu a un
quelconque rapport avec leur vie moderne.
L’Ancien Testament se préoccupe de ces doutes en
ajoutant un troisième élément à sa manière de dépeindre
Dieu. Il le présente non seulement comme étant actif dans
l’histoire et dans l’expérience personnelle mais aussi comme
caché pour certains dans l’Ancien Testament. Et il semble
bien qu’aujourd’hui aussi il soit caché pour beaucoup.
Les gens en Israël trouvaient souvent difficile de trouver
la moindre trace de Dieu lorsqu’ils avaient besoin de son
aide pour trouver un sens à leur vie. Les faits visibles de
l’histoire ne leur donnaient pas toujours l’impression que
Dieu fut Tout-Puissant et Tout-Aimant. Les détails de leur vie
personnelle n’indiquaient pas toujours qu’un Dieu vivant et
personnel communiquait avec eux avec amour.
En fait c’était souvent plutôt l’opposé qui arrivait. Les
maux et les souffrances semblaient dominer leur vie autant
qu’ils semblent avoir une influence sur la nôtre aujourd’hui.
Il y a peu de croyants qui trouvent difficile d’entendre
Dieu et de comprendre sa volonté lorsqu’ils font
l’expérience de miracles et de bénédictions flagrantes et
lorsqu’il est évident que Dieu est plus proche que n’importe
quel ami humain.
Mais notre parcours spirituel n’est pas toujours semé de
miracles surprenants et d’expériences surnaturelles. Il y a
des moments où Dieu semble caché et où il est difficile
d’entendre sa voix. Comme nous l’avons vu dans Une foi
vivante, ces temps dans notre vie sont un élément essentiel
du développement d’une foi mature.

35
Ecouter Dieu

L’Ancien Testament montre clairement qu’il y a des


moments où Dieu semble tout sauf puissant et actif et perdu
dans les profondeurs du désespoir humain. Cela apparaît
particulièrement bien dans le livre des Psaumes.
Certains Psaumes célèbrent les œuvres puissantes de
Dieu mais plusieurs expriment la douleur, la perplexité et
la consternation. D’autres se plaignent de ce que les
réalités de la vie ne semblent pas correspondre à ce que
les récits du passé rapportent des œuvres de Dieu. Même
les Psaumes qui expriment la confiance en Dieu
reconnaissent aussi qu’il faut le rechercher dans les temps
les plus sombres.
Une aliénation personnelle
Lorsque nous lisons la Bible, il est tentant de se concentrer
sur des récits qui parlent de l’amour et de la puissance de
Dieu. Toutefois la Bible rapporte aussi comment certaines
personnes luttaient avec le fait que Dieu se cache. Par
exemple:
Abraham était un homme qui avait une grande
foi mais qui trouvait souvent les intentions de
Dieu étonnantes. Parfois Abraham pensait qu’il
était si difficile de réconcilier les plans de Dieu
avec sa nature divine qu’il argumentait avec Dieu.
Moïse a fait l’expérience de Dieu d’une manière
exceptionnellement intime mais sa vie fut
remplie de questions et de plaintes alors qu’il
luttait pour réconcilier les promesses de Dieu
avec les circonstances qu’il observait.
Elie avait remporté une victoire célèbre au nom de
Dieu au Carmel et avait expérimenté la puissance
de Dieu de manière assez extraordinaire. Pourtant
il lui sembla immédiatement après que Dieu
l’avait laissé tombé. Il douta de l’amour et la
puissance de Dieu et voulut mourir.

36
Le Dieu qui communique

Jérémie savait qu’il avait été choisi en tant que


prophète et qu’il était aimé et protégé. Pourtant
Dieu ne donnait pas l’impression de vouloir
donner son soutien aux proclamations
prophétiques de Jérémie. Pendant 25 ans, rien ne
se passa après qu’il eut fidèlement annoncé la
destruction de Jérusalem et Jérémie se
demandait pourquoi il était né.
Le Dieu qui se cache est un thème majeur dans les livres
de Job et de l’Ecclésiaste. Ils montrent que Dieu ne peut être
connu par le secours de notre imagination mais dans la
réalité d’une rencontre personnelle. Job plaida pour que
Dieu lui parle, et Dieu finalement lui parla, mais pas de la
manière à laquelle Job s’attendait.
En écoutant Dieu, Job comprit: qu’importe la difficulté
que nous avons à comprendre les expériences les plus
amères de la vie ou à percevoir quand Dieu est à l’œuvre,
Dieu est quand-même là.
Les croyants qui n’acceptent pas les réponses toutes
faites et qui persévèrent dans leur recherche et leur écoute
de Dieu le rencontreront et entendront ses paroles.
Des catastrophes nationales
Lorsque Jérusalem tomba entre les mains de Nebucanetzar,
les attentes et l’espérance qu’Israël plaçait en Dieu furent
détruites. Il semblait que les promesses de Dieu étaient
tombées dans l’oubli, que Dieu était silencieux, que Yahvé
n’était plus avec eux.
Une grande partie de l’Ancien Testament reflète
l’étonnement des gens qui se demandaient comment un tel
désastre pouvait être arrivé au peuple de Dieu dans un
monde pourtant contrôlé par Dieu. D’après les prophètes,
nous voyons que le peuple fut appelé à comprendre l’exil
des Juifs à Babylone acceptant simultanément deux idées
différentes sans qu’elles s’annulent mutuellement:

37
Ecouter Dieu

1. Il y avait eu de grandes crises dans le passé et la forte


puissance de Dieu avait souvent éclaté pour transformer
la vie de ceux qui s’y attendaient le moins. L’Exode n’avait
pas été une bénédiction inutile, il avait été la réponse de
Dieu à l’esclavage et à une menace d’extinction de la
population.
2. Les Juifs souffraient à cause de la désobéissance de
leur nation. Un Dieu juste ne pouvait pas ignorer les
fautes morales et l’injustice sociale de son peuple. Mais
même si la justice de Dieu semblait pour le coup
surpasser son amour, les prophètes annonçaient que
Dieu serait fidèle à ses promesses et qu’il bénirait
finalement Israël.
Toutefois il arrive assez souvent que l’Ancien Testament
n’essaye pas d’expliquer pourquoi Dieu semble garder le
silence et se cacher loin de son peuple. Il donne plutôt un
message clair et pratique à des individus qui trouvent
difficile d’écouter Dieu dans leur propre situation.
Quand les hommes et les femmes de la Bible
contemplaient leur souffrance, ils étaient forcés de
confesser que les voies de Dieu étaient étonnantes et
difficiles à comprendre. Comme nous, ils durent apprendre
que le modèle parfait de Yahvé correspond rarement à nos
attentes imparfaites.
En plus de cela, toutefois, le peuple de l’Ancien
Testament a aussi affirmé que Dieu avait communiqué
puissamment dans leur histoire et leur expérience
personnelle. Cela leur donnait l’assurance que Dieu était
actif, même s’il était momentanément caché par l’obscurité
de leur situation humaine.

Les principes de la révélation


Nous avons vu que la révélation de Dieu s’inscrit dans le
contexte de sa relation personnelle avec son peuple. Cela
signifie que c’est en étudiant les rapports de Dieu avec les

38
Le Dieu qui communique

hommes que nous apprendrons comment nous recevons la


révélation et comment nous écoutons Dieu.
Nous découvrons les profondeurs de son caractère en
regardant comment il communique avec son peuple dans
diverses situations pleines de défis. Par la foi, nous
appliquons ensuite ces vérités à notre propre vie.
L’Ancien Testament part de deux hypothèses au sujet de
Dieu qui déterminent la manière dont il communique avec
son peuple. Ces deux hypothèses sont fondamentales pour
notre compréhension de la révélation et de la manière
pratique dont nous pouvons l’écouter.
Dieu agit par grâce
L’Ancien Testament utilise souvent des images humaines
pour décrire Dieu. Il présente Dieu comme ayant des mains et
des yeux, comme quelqu’un qui pleure et qui rit, etc. Mais
même ainsi, il est clair que Dieu est différent des êtres
humains.
Ses actions ne sont pas une rationalisation des
comportements humains et il ne peut pas être bousculé,
cajolé ni manipulé. Chaque fois que Dieu communique avec
son peuple, c’est parce que c’est lui qui en a pris l’initiative.
L’initiative divine de la grâce est au centre de la
compréhension biblique de la révélation. Chaque relation
avec Dieu, chaque communication de Dieu se base
entièrement sur son action personnelle prenant source dans
sa grâce.
Dieu a choisi de s’engager envers toute l’humanité et
nous avons vu qu’il a appelé Abraham pour lui permettre
d’atteindre ce but. Dieu agissait entièrement librement dans
cette entreprise, avec pour seule motivation celle de
partager son amour plein de grâce avec tous les êtres
humains qui vivent dans ce monde.
A chaque moment clef de l’histoire du salut, l’Ancien
Testament met l’accent sur le fait que la grâce de Dieu est le

39
Ecouter Dieu

point de départ de tout contact avec Dieu ou de toute


révélation venant de Dieu.
Par exemple, l’Exode a lieu parce que Dieu voit l’affliction
de son peuple et prend pitié d’eux et non parce que les
esclaves le lui ont demandé. Des hommes et des femmes
jouissent d’une communion avec Dieu à titre individuel à
cause de l’initiative pleine de grâce de son amour et non
parce qu’ils auraient un droit à cette communion ou une
sorte de droit sur Dieu. Personne ne peut créer le sentiment
de la présence de Dieu ou l’impression d’entendre sa voix. Il
faut toujours que ce soit Dieu qui intervienne de l’extérieur.
Nous considérerons cette relation importante entre
l’initiative gracieuse de Dieu et notre réponse dans l’écoute
au chapitre quatre.
Dieu parle
Il est impossible de lire l’Ancien Testament sans s’apercevoir
qu’il met constamment l’accent sur le fait que Dieu parle. Les
deux premières choses que nous apprenons sur Dieu dans
Genèse, chapitre 1 sont les suivantes: il est créateur et
orateur, et le fil de son discours s’entrelace avec celui de son
action créatrice.
Cela laissera peut être certains penser que Dieu parle et
communique essentiellement par ses actes puissants. Et
l’Ancien Testament montre effectivement souvent que Dieu
communique par ses actions dans l’histoire et l’expérience
des hommes. Toutefois nous devons reconnaître que le
discours de Dieu n’est pas à confondre avec son action.
Pour Israël, les événements de l’Exode correspondaient à
une puissante révélation de sa nature et de sa volonté. Mais
ils communiquèrent très peu de choses au sujet de Yahvé
aux Egyptiens. Il faut quelque chose «en plus» pour
transformer une action divine générale en une révélation
divine personnelle.
L’un des faits le plus remarquable au sujet de l’Ancien
Testament est que les prophètes d’Israël n’ont pas interprété

40
Le Dieu qui communique

les actions de Dieu pour le peuple rétrospectivement, ils les


ont aussi annoncées à l’avance. Par exemple:
Amos a dénoncé l’état de la société de Samarie et
déclaré qu’elle prendrait bientôt fin alors qu’il n’y
avait aucun signe qui pouvait le présager. En
réalité à cette époque-là, la nation n’avait jamais
été si prospère.
Jérémie a annoncé la destruction de Jérusalem et
le peuple a pensé qu’il était bien fou de suggérer
une tournure des événements aussi peu plausible
que celle-là. Rien ne semblait moins probable
pour les observateurs contemporains de Jérémie.
Moïse a annoncé l’Exode alors que les hébreux
étaient encore esclaves de la nation la plus
puissante de la terre.
Les prophètes ont persisté avec leur message, en devant
souvent faire face au ridicule et à la persécution, parce qu’ils
étaient convaincus que ce qu’ils disaient correspondait au
message de Dieu pour son peuple, et parce qu’ils croyaient
que Dieu agissait essentiellement par sa parole prononcée.
Ils savaient que leur proclamation obéissante et active
des paroles qu’ils avaient entendues était une part vitale du
processus créateur de Dieu.
L’écoute du «Dieu qui parle pour créer» était au cœur du
ministère prophétique de l’Ancien Testament. Et la
proclamation fidèle de la Parole de Dieu, habituellement par
ses serviteurs, les prophètes oints de l’Esprit, était
l’événement précurseur normal de l’activité créatrice de Dieu.
Comme nous le voyons dans Une foi vivante et Le
ministère dans l’Esprit, ce modèle n’a pas changé. La seule
différence se trouve dans le fait que depuis la Pentecôte, le
ministère prophétique a été ouvert à tout le peuple de Dieu.
Et c’est la raison pour laquelle l’écoute du Dieu qui
communique devrait être une part fondamentale de la vie
de tout croyant prophétique et oint de l’Esprit aujourd’hui.

41
Ecouter Dieu

Ce partenariat entre «les croyants qui prononcent la


Parole de Dieu» et «les actions créatrices de Dieu» est la
raison pour laquelle nous nous concentrons sur l’écoute
prophétique. C’est aussi la raison pour laquelle nous
examinons ce thème «d’écouter Dieu» dans le contexte plus
large du ministère prophétique. Cela souligne le fait que
notre écoute n’est pas une activité passive mais plutôt une
partie vitale du ministère de Dieu que l’on pourrait définir en
termes de «parler pour agir».
Yahvé, le Dieu vivant d’Israël, n’est pas un être statique et
isolé du monde qui dépareille avec le style de vie des gens
ordinaires. Il est le Dieu Tout-Aimant, Tout-Puissant, tout
miséricordieux qui parle et agit. Ainsi toutes les familles de
la terre peuvent avoir une relation riche et significative avec
lui et les unes avec les autres. Et lorsque nous l’écoutons,
nous devenons participants de son activité dynamique de
révélation.
Notre appel à écouter Dieu est à la fois un privilège
extraordinaire et une responsabilité immense. Comme les
prophètes d’autrefois, nous sommes appelés dans la sainte
présence de Yahvé pour entendre ses pensées. Puis nous
sommes envoyés dans le monde pour prononcer ses
paroles, afin que sa puissance créatrice puisse transformer
les vies brisées et souffrantes qui nous entourent.

42
Chapitre Trois
La Parole de Dieu
Le Dieu de la Bible est le Dieu qui parle. Il n’est pas une idole
muette incapable de communiquer avec son peuple, ni un
automate qui se limiterait à répondre à des requêtes. Au lieu
de cela, Yahvé est le Dieu plein de grâce qui prend toujours
l’initiative: il parle, nous écoutons. Il se révèlera lui-même à
tous ceux qui apprendront à l’écouter attentivement. Nous
le voyons par exemple dans Psaumes 115:2–7, Esaïe 46:5–
10, Habacuc 2:18–20 et 1 Corinthiens 12:2.
La Bible enseigne que Dieu communique avec nous par:
La création – Psaumes 19:2–7; Romains 1:18–21
Les événements historiques – 2 Chroniques
36:22–23; Psaumes 103:7; Esaïe 46:9–10 et Amos
2:9–10
Les signes et les miracles – Deutéronome 6:22;
Néhémie 9:10 et Actes 2:22
Des événements naturels – 2 Samuel 21:1; Esaïe
29:6; Ezéchiel 38:19–20 et Matthieu 27:54
La conscience humaine – Romains 2:14–15 et 9:1
La raison et la logique – Esaïe 1:18; Matthieu
22:37 et Romains 12:2
Les rêves et les visions – Genèse 28:12–15;
Ezéchiel 37:1–13 et Actes 2:17
Les serviteurs prophétiques – 1 Corinthiens 12:3
et 10; et 1 Thessaloniciens 5:20
Les êtres angéliques – Zacharie 3; Luc 1:12–20 et
26–28

43
Ecouter Dieu

Les Saintes Ecritures – Psaumes 19:8–12;


2 Timothée 3:16–17; 2 Pierre 1:19–21
Jésus-Christ – Jean 1:18; Hébreux 1:1–3.
Dieu prend l’initiative de communiquer et parle par ces
différents moyens surtout pour se révéler lui-même à nous.
Il le fait afin que nous puissions le connaître et atteindre nos
buts en tant qu’hommes et femmes dans ce monde.
Le mot scripturaire utilisé généralement dans la Bible
pour désigner la communication de Dieu est le mot «Parole»
et nous considérons ce terme de manière assez détaillée
dans Une foi vivante. Si nous voulons écouter Dieu, si nous
voulons entendre sa «voix» et savoir ce qu’il «dit», nous
devons chercher à entendre sa «Parole».
L’Ancien et le Nouveau Testament se réfèrent souvent à
«la Parole de Dieu» ou «la Parole du Seigneur» ou «la Parole»
etc. C’est pourquoi il est important que nous comprenions
exactement ce que la Bible entend par ce mot «Parole».

Dabar
Dans l’Ancien Testament, le mot hébreu dabar est utilisé
pour se référer à «la Parole» de Dieu. Dabar signifie
habituellement une communication orale de Dieu. Il se
réfère à une communication écrite de sa part seulement
dans le Psaume 119 où il est utilisé pour désigner les cinq
premiers livres de l’Ancien Testament.
Lorsque nous disons que Dieu «parle», nous utilisons une
métaphore. Dieu est un être spirituel qui ne possède pas
littéralement une gorge, une langue, une bouche et des
cordes vocales. Normalement, il ne communique pas avec
une voix audible que nous pouvons entendre avec nos
oreilles physiques et des événements semblables à celui
rapporté dans Matthieu 3:17 sont rares. Au lieu de cela, Dieu
«prononce» généralement sa Parole dans nos esprits afin
que nous l’entendions spirituellement.

44
La Parole de Dieu

Dabar se rencontre souvent dans l’expression de l’Ancien


Testament «la Parole du Seigneur fut adressée à» qui
souligne l’initiative de grâce de Dieu. Sa Parole vient d’abord
à nous. Nous répondons ensuite avec reconnaissance en
nous tournant vers sa Parole avec amour et dans
l’obéissance à l’évangile.
Dabar signifie littéralement «ce qui se trouve derrière» et
pointe sur la réalité divine qui se trouve derrière les paroles
que nous «entendons» dans notre esprit. Cette «révélation
de soi» est l’essence de ce qu’enseigne la Bible sur la
«Parole» de Dieu et il est d’importance vitale que nous le
saisissions. L’utilisation du mot dabar prouve que Dieu nous
«parle» essentiellement pour se révéler lui-même à nous.
Cela signifie que nous devrions écouter Dieu premièrement
pour le connaître mieux lui-même et seulement en second
lieu pour recevoir une direction pour nous-mêmes.
A l’époque de l’Ancien Testament, le dabar de quelqu’un,
sa parole, était considéré à la fois comme une extension de
sa personnalité et comme quelque chose qui avait une
existence propre, une substance. Cela signifie que la Parole
de Dieu est une révélation que Dieu donne de lui-même, de
sa sainte personnalité. Et lorsque cette révélation est «dite»,
elle continue à exister de plein droit pour l’éternité.
La révélation de soi
Beaucoup de croyants modernes disent que «La Parole c’est
la Bible». Malheureusement, cela peut laisser entendre que
la Parole est limitée à la Bible. Il est donc plus exact de dire
que «la Parole écrite est la Bible».
Comme la fonction principale de la Parole est la
révélation de la nature éternelle de Dieu, elle doit s’exprimer
sous plusieurs formes complémentaires pour pouvoir
communiquer sa nature en toute exactitude. La plénitude
éternelle de la Parole est beaucoup plus grande que
quelque chose qui pourrait être exprimé sous une forme
finie. Ainsi les Ecritures sont la forme écrite essentielle de la
Parole de Dieu, et non la totalité de la Parole.

45
Ecouter Dieu

Certains leaders soulignent que la Bible est un «manuel


de vie» et un «règlement pour l’humanité». Ils promettent le
succès à ceux qui vivent selon les exigences bibliques. Mais
en mettant trop l’accent sur cette vérité nous pouvons
passer à côté du but premier de la Bible, qui est de nous
révéler Dieu.
Nous interprétons mal les buts de Dieu lorsque nous
lisons la Bible simplement pour recevoir des instructions.
Dieu nous a donné sa Parole écrite afin que nous puissions
le connaître mieux et que nous puissions être attirés plus
profondément dans sa vie.
Le juste accent mis sur l’importance centrale des Ecritures
a malheureusement conduit certains croyants dans une
relation légaliste avec la Bible plutôt que dans une relation
vivante avec Dieu.
Une juste conception de la Parole entière, qui est fondée
sur la révélation essentielle de Dieu lui-même, conduit à de
nombreuses convictions utiles. Par exemple:
Nous commençons à apprécier pourquoi Jésus et
l’Ecriture sont chacun appelé «la Parole».
Nous réalisons pourquoi la Bible remplit la Parole
de l’autorité divine de Dieu et de ses
caractéristiques, comme dans Deutéronome
12:32; Psaumes 103:20; Esaïe 40:8; 55:11 et
1 Pierre 1:23–25.
Notre approche de l’écoute de Dieu et notre
proclamation de sa Parole se font d’une manière
beaucoup plus «centrée sur Dieu», ce qui est plus
biblique.

Logos et rhema
Dabar est utilisé à la fois pour décrire des communications
spécifiques de Dieu et sa totale révélation de lui-même.
Toutefois dans le Nouveau Testament, deux mots grecs
différents sont utilisés. Rhema se réfère à des

46
La Parole de Dieu

communications particulières de Dieu et logos pointe sur sa


révélation totale de lui-même. Nous considérons ces
nuances plus en détail dans Une foi vivante.
Jésus
Une fois que nous réalisons que Jésus est «la Parole de Dieu»
– la révélation distincte et totale que Dieu donne de lui-
même – nous pouvons commencer à penser à la relation qui
existe entre «écouter Dieu» et «la Parole de Dieu» d’une
manière plus biblique.
Ecouter Dieu n’est pas réservé seulement aux gens
instruits qui ont une compréhension intellectuelle de la
Bible. Mais cela fait partie d’une relation vivante avec Jésus,
à la portée de tous, quelle que soit leur capacité
intellectuelle.
Cela ne signifie pas que les Ecritures n’ont pas
d’importance, loin de là. Mais il est possible de lire la Bible en
nous servant seulement de notre pensée humaine et de
l’étudier uniquement à partir de notre potentiel intellectuel
personnel. Beaucoup de gens font cela et déclarent que de
cette manière ils connaissent la Parole de Dieu. Mais nous ne
pouvons vraiment entendre Dieu dans notre esprit qu’avec
l’aide du Saint-Esprit.
Bien sûr, le mot logos ne décrit pas seulement Jésus, il est
aussi utilisé pour décrire la volonté révélée de Dieu d’une
manière assez similaire à l’expression «la Parole de Dieu»
utilisée dans l’Ancien Testament. Il est utilisé par exemple
pour décrire:
Une révélation directe de la part de Jésus –
1 Thessaloniciens 4:15
La somme de toutes les paroles prononcées par
Dieu – Marc 7:13; Jean 10:35
La bonne nouvelle ou «l’évangile» qui concerne
Jésus, communiqué avec son autorité et rendu
efficace par sa puissance – Actes 8:25; 13:26 et 49;

47
Ecouter Dieu

14:3; 15:7 et 35–36; 16:32; 19:10; 1 Corinthiens


1:18; 2 Corinthiens 2:17; 4:2; 5:19; 6:7; Galates 6:6;
Ephésiens 1:13; Philippiens 2:16; Colossiens 1:5;
Hébreux 5:13.
Le mot logos est souvent utilisé pour désigner la «bonne
nouvelle», «l’évangile». Dans le Nouveau Testament,
l’évangile est essentiellement une présentation de Jésus lui-
même. Il est la Parole qui est prêchée dans une dépendance
totale du Saint-Esprit.
Nous pouvons dire que dans la première église, «la
Parole» signifiait toujours un message de Dieu où il se
révélait, en Christ, par l’Esprit. Ce message devrait être
prêché et communiqué dans le ministère avec l’aide de
l’Esprit. Il devait être obéi par ceux qui l’écoutaient comme
s’il s’agissait d’une parole audible venant de Christ lui-même
et parlant de lui.

Rhema
Dans Une foi vivante, nous avons démontré que le mot
rhema désigne des paroles spécifiques de Dieu, en
opposition avec la totalité de la Parole de Dieu représentée
par le logos. Toutefois le rhema de Dieu n’est pas quelque
chose de différent du logos de Dieu mais un aspect du logos.
Par une parole rhema, Dieu met en lumière un élément à
l’intérieur de son logos. C’est «une parole dans la Parole» et
il s’agit d’une parole directe pour une situation particulière à
un moment particulier.
Toute parole de Dieu est en accord avec le logos de Dieu
qui se révèle lui-même d’une part, et d’autre part, avec
chaque rhema individuel de Dieu. Cela signifie que toute
communication divine, chaque prophétie, promesse,
impulsion etc est toujours pleinement cohérente avec tout
le logos de Dieu. Il se conforme à tout ce que nous savons au
sujet de Dieu par Christ et par les Ecritures et il se conforme
aussi à toutes les paroles rhema de Dieu qui n’ont jamais été

48
La Parole de Dieu

prononcées. Les Ecritures des chrétiens, la Bible, n’ont pas la


moindre idée d’un Dieu qui contredirait sa parole ou
l’abrogerait.
Cela nous montre l’importance de tester tout ce que les
gens proclament comme une parole ou un message de
Dieu. Si chaque parole rhema est une révélation que Dieu
donne de lui-même, cela signifie que chaque mot doit être
pleinement cohérent avec tout ce que nous connaissons sur
Dieu, tout ce que nous connaissons sur Jésus et avec la
pleine révélation des Saintes Ecritures.
Lorsque Dieu, par l’Esprit, «prononce» sa parole rhema
dans notre esprit, c’est comme s’il utilisait une lampe de
poche divine. Par une parole rhema, Dieu fait ressortir un
aspect de sa parole logos et révèle sa parole «du moment»,
cet aspect de son caractère qui est suprêmement important
dans notre situation et parfaitement adapté.
Nous avons des exemples d’une parole rhema dans:
Matthieu 4:4; 26:75; Marc 14:72; Luc 1:38; 2:29; 3:2; 5:5; 24:8;
Jean 5:47; 6:63; 8:20; 8:47; 12:47–48; 14:10; 15:7; 17:8; Actes
2:14; 10:37; 11:16; Romains 10:8 et 17–18; Ephésiens 6:17;
1 Pierre 1:25; Jude 1:17 et Apocalypse 17:17.

La parole de Dieu
Parce que Dieu communique avec nous par sa Parole, il est
important pour nous d’essayer de comprendre comment
fonctionne cette Parole.
2 Timothée 3:16–17 révèle que toute Ecriture vient à
nous sur le souffle de Dieu. La plupart des traductions
françaises suggèrent que l’Ecriture est «inspirée» mais le
mot grec theopneustos signifie «soufflée de Dieu». Nous
voyons ainsi que l’inspiration biblique n’est pas limitée au
type d’inspiration de l’auteur lyrique qui écrit un chant ou
de l’inventeur qui est saisi par une idée nouvelle. Au
contraire, les Ecritures sont, d’une manière toute spéciale
et unique, «expirées» par le souffle de Dieu, par le Saint-
Esprit lui-même.

49
Ecouter Dieu

Des passages tels que le Psaume 33:6 et 2 Pierre 1:19–21


soulignent aussi que la Parole de Dieu vient par l’Esprit, par
le souffle de Dieu. Ils montrent que du fait que la Parole est
soufflée par Dieu, c’est la Parole même de Dieu, c’est le
«souffle de ses lèvres».
Plus important encore, en utilisant le temps présent
«soufflées de Dieu» plutôt que «ont été soufflées de Dieu»,
2 Timothée 3:16 montre aussi que les Ecritures n’ont pas été
simplement soufflées une fois pour toutes quand elles
furent mises par écrit ou lorsqu’elles furent rassemblées. Au
lieu de cela, elles nous sont encore soufflées par Dieu, par
l’Esprit. Cela nous montre de nouveau l’importance vitale de
ne pas pousser la Parole et l’Esprit à un divorce. Nous
devrions chercher à la fois à être des gens de la «Parole» et
de «l’Esprit», enracinés à la fois dans les Ecritures et dans
l’Esprit, pas l’un ou l’autre.
La puissance de la Parole
Chaque fois que Dieu «souffle» sa Parole par l’Esprit, elle
exprime toujours sa nature sainte et elle est toujours
revêtue de sa puissance et de son autorité divines. C’est
pourquoi la Parole doit simplement toujours atteindre son
but: ce que Dieu dit doit s’accomplir. Nous le voyons par
exemple dans Genèse 1:3, 6–7, 11, 14–15, 20–22, 24, 26–27;
2 Chroniques 6:14–15; Esaïe 55:10–11 et Romains 4:18–21.
Hébreux 4:12 décrit la Parole comme vivante, active et
tranchante. Ce verset enseigne que le logos de Dieu opère
un travail spirituel à l’intérieur de nos vies. Il met en lumière
nos pensées et nos attitudes et démasque la réalité de nos
«cœurs», derrière les apparences de notre conduite
extérieure. Il pénètre profondément dans nos esprits.
La puissance divine inhérente de la Parole est accentuée
à travers toute la Bible. Les deux Testaments révèlent la
grande variété de manières dont toute la Parole de Dieu
exerce un ministère auprès des hommes et des femmes.
Nous voyons par exemple que le Dieu qui «parle et agit»
apporte par la Parole ce qui suit:

50
La Parole de Dieu

La foi – Romains 10:17


La nouvelle naissance et la vie nouvelle – Jacques
1:18; 1 Pierre 1:23
De la nourriture spirituelle – 1 Pierre 2:1–2;
Matthieu 4:4
De la révélation et une direction – Psaumes
119:105, 130
La purification et la sainteté – Psaumes 119:9;
Ephésiens 5:25–27; 2 Pierre 1:1–4; Jean 15:3
Une récompense et une bénédiction – Psaumes
1:1–3; 19:11
La guérison – Psaume 107:20
La victoire sur le péché – Psaume 17:4; 119:11
La victoire sur Satan – Luc 4:4, 8, 12; Ephésiens
6:17; 1 Jean 2:14; Apocalypse 12:11
La liberté et le jugement – Jean 5:24; 12:47
Dieu peut utiliser n’importe quel élément de sa Parole,
Jésus, personnellement dans l’Esprit, les Ecritures ou la
prophétie pour nous apporter ces divers dons
susmentionnés. Toutefois, il devrait être clair que la Parole
opère avec une efficacité aussi extraordinaire seulement
parce qu’elle est une expression de la nature personnelle
de Dieu et qu’elle est remplie de sa puissance personnelle
et divine.

La Parole écrite
Lorsque nous nous approchons de la «Parole écrite» pour
écouter Dieu, nous devons nous rappeler que son but est
personnel et relationnel. Dieu souffle sa Parole afin que
nous le connaissions. Bien que la révélation scripturaire
de Dieu soit limitée par sa nature finie, la Bible est un
recueil infaillible et aussi complet que possible de la
Parole que Dieu adresse à l’humanité. Elle possède deux

51
Ecouter Dieu

caractéristiques importantes: de même que la «Parole


Personnelle» est à la fois pleinement Dieu et pleinement
homme, de même la «Parole écrite» est, elle aussi, la Parole
de Dieu et la Parole qui passe par des êtres humains.
Nous devons nous souvenir de cela lorsque nous lisons
la Bible. 2 Pierre 1:20–21 montre que les écrivains
humains des Ecritures n’ont pas imaginé leurs paroles. Au
lieu de cela, ils ont été inspirés par l’Esprit. Ils ont écrit ce
que Dieu voulait voir écrit. C’est la raison pour laquelle la
Bible est vraiment la Parole de Dieu à propos de lui-même
et non pas des paroles d’hommes au sujet de Dieu. Elle
contient 66 livres qui ont été écrits par au moins 40
différents auteurs sur une période d’environ 1600 ans.
Pourtant le même son résonne dans chacun de ces livres,
la «voix» de l’Esprit.
2 Pierre 1:20–21 suggère que la Bible – d’une manière
différente de tout autre livre du patrimoine de l’humanité
– a trouvé son origine dans la pensée de Dieu. Les auteurs
humains de l’Ecriture ont été littéralement «mus» ou
«poussés» par le Saint-Esprit, de telle manière que
l’écriture des Ecritures fut contrôlée par Dieu. Le mot grec
pour «poussés» dans 2 Pierre 1:21 est identique à celui que
l’on trouve dans Actes 27:15–17 qui explique comment
des marins expérimentés ne purent pas piloter le bateau à
cause du vent qui était trop puissant. Le navire était
poussé, dirigé et porté dans une direction ou l’autre par le
vent. Cette description est similaire à celle de l’action de
l’Esprit poussant, dirigeant et portant les auteurs humains.
Ce passage illustre la surveillance totale du Saint-Esprit
sur les auteurs humains. Les marins étaient actifs sur le
bateau, même si c’était le vent qui contrôlait les
mouvements du bateau et sa destination finale. De
manière similaire, les auteurs humains étaient actifs en
écrivant comme l’Esprit les dirigeait, mais cela n’avait rien
à voir avec leur propre invention ou leur propre

52
La Parole de Dieu

interprétation. Ils étaient poussés par le Saint-Esprit – qui,


comme nous le décrivons dans Connaître l’Esprit, était le
vent ou le ruach de Dieu – poussés à ne rapporter que ce
que Dieu voulait qu’ils rapportent.
Cela signifie que les auteurs bibliques étaient
divinement empêchés d’inclure la moindre erreur dans ce
qu’ils écrivaient. C’est la raison pour laquelle nous disons
que la Bible est à la fois «inerrante» – sans erreur – et
«infaillible» – incapable d’erreur. De manière surnaturelle, le
Saint-Esprit a rendu Moïse, Esaïe, Jean, Paul et les autres
auteurs bibliques capables d’écrire le message exact de
Dieu à l’homme.
Mais si l’Ecriture a trouvé son origine dans la pensée de
Dieu, le processus de l’inspiration n’était sûrement pas
mécanique. Les auteurs humains de l’Ecriture n’étaient pas
des robots sans intelligence ni de vulgaires processeurs de
mots. Ils écrivaient à partir de leur propre contexte
personnel, historique et culturel. Ils utilisaient leurs propres
pensées, talents, langage et style. C’est pourquoi nous
trouvons différents styles littéraires dans les livres de la
Bible. Dieu a œuvré en passant pas des instruments
humains et leur personnalité, tout en dirigeant divinement
et en contrôlant ces auteurs de manière qu’ils écrivirent ce
que Dieu avait l’intention qu’ils écrivent.
Il est donc exact de dire que les Ecritures sont le résultat
d’une coopération divine et humaine. La Bible est par
conséquent pleinement divine et pleinement humaine.
D’un côté, Dieu a parlé, révélant la vérité et préservant les
auteurs humains de l’erreur, pourtant sans violer leur
personnalité. D’un autre côté, les hommes ont écrit en
utilisant leurs propres facultés librement, sans pour autant
altérer le message divin. Leurs mots étaient vraiment leurs
mots. Mais ils étaient aussi vraiment les mots de Dieu, de
telle manière que ce que la Bible dit, Dieu le dit.

53
Ecouter Dieu

La suffisance de l’Ecriture
2 Timothée 3:15–17 révèle que la Parole écrite est «utile».
Toutefois il serait plus exact de traduire le mot grec ophelimos
par «profitable» ou «avantageuse», ou encore mieux par
«bénéfique». L’utilisation de ophelimos dans 1 Timothée 4:8
montre que ce mot se réfère à quelque chose qui est
«bénéfique» en apportant une amélioration concrète plutôt
qu’à quelque chose qui serait couramment «utile».
2 Timothée 3:17 établit le fait que toutes les parties de
toute la Bible sont profondément bénéfiques. Cela signifie
que nous ne devrions pas accepter certaines parties et en
rejeter d’autres. Nous ne devrions pas écarter un passage
comme hors de propos ou en sous-estimer un autre parce
que nous le trouvons ennuyeux. Nous ne sommes pas en
position de juger un quelconque passage de la Parole de
Dieu, en fait c’est la Parole qui nous juge.
Cela signifie que l’Ecriture est suffisante pour tous les
domaines de la foi et de la pratique, et qu’elle est l’autorité
finale, la vérité finale. L’idée de la suffisance de l’Ecriture a
été traditionnellement une source de conflit entre
protestants et catholiques. Les protestants adhèrent à la
notion de «Sola Scriptura» – croyance selon laquelle la Bible
seule fait autorité et est suffisante en matière de foi et de
pratique. Les catholiques, de leur côté, croient que la
tradition de l’église a tout autant de poids que la Bible pour
les chrétiens. C’est la raison pour laquelle nous avons des
doctrines catholiques telles que celle du purgatoire, de la
prière adressée aux saints et de la vénération à Marie, qui
n’ont pas de fondement réel dans l’Ecriture mais sont
toujours estimées à cause des traditions catholiques.
Mais l’Ecriture se proclame elle-même suffisante et comme
ayant autorité au-dessus de toute tradition, idéologie ou
personne. Il se peut que l’expression la plus succincte de cette
affirmation se trouve dans 2 Timothée 3:15–17. Cela ne veut
pas dire que l’Ecriture est exhaustive dans toutes les matières

54
La Parole de Dieu

ou couvre tous les sujets dont on peut parler. Mais cela


signifie néanmoins que là où les Ecritures ne donnent pas
d’enseignement direct, même en matière de connaissance
scientifique, par exemple, il existe des principes bibliques qui
nous permettront d’examiner et d’évaluer tout ce qui
«contribue à la vie et à la piété» – 2 Pierre 1:3.
2 Timothée 3:17 montre que toute l’Ecriture, la Bible
entière, est bénéfique pour:
Enseigner – Dieu nous donne la norme par
laquelle tout doit être mesuré.
Reprendre – Dieu nous montre où nous avons fait
erreur.
Corriger – Dieu nous ramène dans le droit
chemin.
Former dans la justice – Dieu nous enseigne
comment rester dans son droit chemin.
Cela nous montre que la Parole écrite équipe le croyant
de manière exhaustive pour tous les aspects du ministère et
de la vie. Elle nous guide avec précision et nous pouvons lui
faire confiance en tant qu’autorité finale et suprême pour
notre manière de vivre. Si nous voulons sérieusement
écouter Dieu, nous ne nous éloignerons jamais du «toutes
les Ecritures», nous lirons, étudierons, méditerons, croirons
chaque partie de la Bible et nous y obéirons.
La Parole vivante
Toutefois, nous avons noté que la Bible n’est pas un livre de
règlements. Hébreux 4:12 montre clairement que la Parole est
vivante et active. Plus important encore, cela nous montre que
la Parole de Dieu opère profondément en nous, dans nos
«cœurs», dans notre esprit.
Nous avons aussi remarqué que la Parole continue à venir
vers nous sur le souffle de Dieu et par l’Esprit. Cela signifie
que Dieu nous parle dans notre esprit par les Ecritures. Il se
révèle lui-même et nous guide, par la Parole écrite.

55
Ecouter Dieu

Cela ne signifie pas pour autant que Dieu ne communique


rien de plus que ce qu’il a déjà dit dans les Ecritures. Tous, nous
faisons face à des situations où la Bible ne fait pas de
distinction entre toutes nos diverses options et où nous avons
besoin que l’Esprit nous parle profondément dans plus de
détails que la Bible ne peut le faire. Nous avons besoin que
l’Esprit souligne les principes bibliques qui sont appropriés à la
situation précise à laquelle nous faisons face. Nous avons aussi
besoin qu’il nous montre comment appliquer ces principes de
manière spécifique et de la manière dont Dieu le désire.
Par exemple, Dieu peut nous appeler par les Ecritures,
peut-être par des passages tels que Genèse 12:1, Jonas 1:2
ou Actes 16:9, à partir apporter l’évangile dans une nation
lointaine, mais il est évident qu’il ne peut pas nous conduire
par les Ecritures dans une nation spécifique de l’Afrique, de
l’Amérique du Sud ou de l’Asie.
Sa parole doit venir à nous par l’Esprit par un autre
moyen que les Ecritures pour nous guider spécifiquement et
personnellement. Mais cette direction particulière
confirmera et soulignera toujours ce que Dieu nous a déjà
communiqué par la Parole écrite.
Esaïe 58:11 est une promesse importante qui a été
donnée au peuple de Dieu bien des siècles avant que Jésus
vienne dans la chair et bien avant que le Nouveau
Testament soit écrit. Cette parole démontre que la direction
de Dieu n’est pas limitée à la Bible.
Bien sûr, Dieu nous dirige d’une manière générale et du
point de vue doctrinal par sa Parole écrite mais il nous guide
aussi personnellement de manière particulière par sa Parole
Personnelle. Et celle-ci vient aussi à nous par son souffle, par
son Esprit.
Comme nous le voyons dans Connaître l’Esprit, juste
avant que Jésus quitte la terre, il nous promit d’envoyer un
allos parakletos, un autre Conseiller qui serait exactement
pareil à lui. Et Jésus a garanti que ce Conseiller serait avec
nous pour toujours.

56
La Parole de Dieu

L’Esprit est exactement comme Jésus et il vient à nos


côtés pour attirer notre attention. Il vient nous guider
personnellement et spécifiquement, aussi bien que
généralement et du point de vue doctrinal. Nous le voyons
dans la référence à «toute» la vérité dans Jean 16:13.
Cela nous montre qu’écouter l’Esprit c’est écouter Jésus,
apprendre de l’Esprit c’est apprendre de Jésus, être conduit
par l’Esprit c’est être conduit par Jésus etc.
Beaucoup de chrétiens ont une saine doctrine et ne sont
pourtant pas capables de vivre pour Dieu parce qu’ils n’ont
pas compris que la doctrine n’est pas seulement une
question intellectuelle. Nous avons certainement besoin
d’écouter la Parole écrite et le Saint-Esprit ne contredira
jamais la Parole écrite. Mais nous avons aussi besoin
d’écouter le Saint-Esprit, directement et personnellement.
Nous considérons ces aspects de l’écoute dans les chapitres
sept à neuf.
Les superstitions
Ecouter Dieu par la Parole et l’Esprit est quelque chose d’aussi
éloigné que possible d’une direction par les superstitions. Un
nombre toujours plus grand de personnes se tournent vers
diverses formes d’astrologie pour être guidées, mais ces
pratiques sont superstitieuses et mauvaises. Elles peuvent
parfois même être des manifestations du diable.
Cela ne signifie pas que tous ceux qui ont une fois jeté un
coup d’œil à l’horoscope dans le journal ont besoin qu’on
leur chasse un démon! Ces choses sont des superstitions,
elles sont opposées à la manière dont Dieu se révèle et, en
tant que telles, elles sont utilisées par l’ennemi pour nous
éloigner de la discipline de l’écoute de Dieu et nous attirer
dans ses mauvais desseins.
Toutefois, lorsque les gens persistent dans l’utilisation
d’une forme quelconque d’astrologie et commencent à en
dépendre, ils s’ouvrent tout grand à des influences
démoniaques. Même ainsi, comme nous l’avons vu dans

57
Ecouter Dieu

Le ministère dans l’Esprit, nous avons besoin du don


spirituel du discernement des esprits pour savoir que faire
dans toute situation où nous exerçons le ministère.
Nous devons toujours prendre soin de distinguer entre
l’écoute de Dieu et le fait d’être trompé en écoutant le malin.
L’ennemi est un trompeur et un menteur. Il est opposé à
Dieu et au peuple de Dieu et Dieu est opposé à lui et à ses
méthodes de communication. Nous voyons cela dans Esaïe
47:13–14, 1 Corinthiens 12:3 et 1 Jean 4:1–6.
Toute forme de divination et toute conduite venant de
l’occultisme ou du spiritisme sont des abominations aux
yeux de Dieu. Elles ne servent à rien en elles-mêmes et ne
sont qu’un écran de fumée derrière lequel se cachent des
puissances démoniaques.
En tant que croyants nous ne devons pas chercher de
direction par ces moyens. Au lieu de cela, nous devons nous
approcher de Dieu pour l’écouter, par sa Parole Personnelle
et par sa Parole écrite – afin que nous le connaissions
beaucoup mieux et que nous puissions participer à ses
saintes activités.

58
Chapitre Quatre
La volonté de Dieu
Dans Connaître le Père, nous avons considéré la volonté du
Père de manière assez détaillée. Nous avons noté que:
La relation de Jésus avec son Père est caractérisée
par une confiance complète et une obéissance
radicale.
La «foi» correspond à un concept biblique
presque identique à celui «d’obéissance», c’est-à-
dire que croire en Dieu c’est lui obéir et lui obéir
c’est le croire.
L’obéissance biblique ou «l’obéissance de
l’évangile» est toujours une réponse à la grâce de
Dieu et jamais une condition de sa grâce.
L’évangile proclame que le Père nous accueille tels que
nous sommes, comme des enfants qui reviennent, avec
toute notre indignité. Il affirme que notre réponse à la grâce
du Père devrait consister en une obéissance reconnaissante.
Nous ne lui obéissons pas pour gagner son pardon gracieux.
La bonne nouvelle c’est que nous sommes accueillis par
Dieu de manière inconditionnelle. Mais nous ne devrions
jamais oublier que nous retournons vers la maison du Père
et la famille où le Père est Seigneur et s’attend à notre
obéissance.
L’obéissance de l’évangile
Dans Connaître le Père, nous avons établi que l’obéissance de
l’évangile est plus une obéissance en tant que capacité reçue
d’obéir qu’une obéissance requise. Le Père ne donne pas des
ordres impossibles à effectuer pour ensuite nous regarder
tomber. Au lieu de cela, il nous donne le Fils et l’Esprit par
lesquels il nous rend capables de lui obéir.

59
Ecouter Dieu

De plus, nous avons vu que l’obéissance de l’évangile est


une obéissance personnelle à «Abba» et non une obéissance
à une liste de principes généraux et un code de régulations
détaillées. Romains 12:1–2 nous montre que l’obéissance de
l’évangile est assez différente d’une tentative de vivre à
partir de principes chrétiens ou de se conformer aux dix
commandements ou de mettre en pratique le Sermon sur la
Montagne.
Il est évident que Jésus ne vivait pas en suivant un
programme ou des principes. Il vivait en discernant minute
par minute quelle forme particulière prenait la volonté de
Dieu dans chacune des situations auxquelles il faisait face.
Il savait par exemple, que la guérison était la volonté
générale et ultime de Dieu pour tous. Mais il avait besoin de
comprendre la volonté particulière de Dieu pour savoir que
dire à chacun des malades qu’il rencontrait. Jean 5:1–15
montre qu’il discernait que c’était la volonté particulière de
Dieu de guérir, par son intermédiaire, seulement un malade
parmi la multitude de ceux qui se trouvaient à cet endroit
ce jour-là.
Et Actes 16:6–10 rapporte comment Paul fut contraint
par l’Esprit à suivre une direction pour aller prêcher, puis une
autre pour être enfin dirigé de la manière particulière de
Dieu. Paul savait que c’était la volonté générale de Dieu
pour lui de prêcher l’évangile aux Gentils, mais il avait
besoin de comprendre la volonté particulière de Dieu pour
son ministère en tout temps.
C’est justement cette «obéissance particulière et guidée
de manière personnelle» à la volonté de Dieu dont nous
avons besoin dans notre vie. D’où l’importance d’écouter
Dieu pour entendre et comprendre sa volonté particulière,
instant après instant, pour notre vie. De même que c’est
l’œuvre du Saint-Esprit de nous révéler la Parole Personnelle
de Dieu et sa Parole écrite, de même c’est son œuvre de
nous révéler la volonté particulière de Dieu.

60
La volonté de Dieu

La priorité de la volonté de Dieu


Dans Connaître le Père, nous avons établi que la volonté du
Père est toujours prioritaire sur notre volonté humaine. Il nous
a en effet appelés à l’obéissance. La grâce infinie est l’initiative
de Dieu et l’obéissance de l’évangile est notre réponse.
L’ordre divin est clair: Le Père prend l’initiative, nous
répondons. Avant que nous ayons fait le moindre
mouvement en direction de Dieu, même lorsque nous
sommes encore en train de lui dire non, le Père vient à nous
en son Fils dans sa grâce généreuse et pure. Et cela est vrai
dans tous les domaines de notre vie spirituelle.
Dans cette série Epée de l’Esprit, nous cherchons
constamment à faire ressortir ce principe important. Par
exemple nous avons montré à maintes reprises que:
La volonté de Dieu a toujours la priorité.
Soit la grâce est là avant toutes choses soit elle
cesse d’être grâce.
La foi de Dieu, l’onction de l’Esprit, les dons et les
ministères de l’Esprit, tous sont donnés dans le
contexte de la grâce généreuse de Dieu.
Toutes les conditions divines que nous
remplissons, comme l’obéissance à l’évangile, sont
une réponse humaine pleine de reconnaissance à
la grâce et non pas une exigence pour obtenir la
grâce.
Il devrait être évident que ce principe a des implications
considérables dans la manière dont nous devrions écouter
Dieu. Si l’ordre de Dieu était «l’obéissance puis la grâce»,
nous serions obligés d’avoir recours à des techniques, des
systèmes et des méthodes dans ces moments où nous
avons faim de sa volonté. Il ne nous resterait plus qu’à
espérer que notre «obéissance basée sur nos propres
efforts» soit suffisante pour attirer l’attention de Dieu et sa
bénédiction.

61
Ecouter Dieu

Mais puisque la volonté de Dieu a la priorité en toutes


choses, et puisque sa grâce est infinie et absolue, nous
pouvons nous tourner vers lui lorsque nous avons faim de sa
volonté. Et nous pouvons alors être certains qu’il est déjà en
train de nous appeler vers lui et à entrer dans ses promesses.
Certains croyants laissent entendre que le Père n’est prêt
à nous parler que si nous lui demandons de le faire. Ils disent
que Dieu veut bien parler, donner, agir etc lorsque nous lui
demandons. Ils sous-entendent que généralement, Dieu ne
nous parle pas tant que nous ne l’avons pas cherché.
Mais l’accent mis par la Bible sur la grâce signifie que
notre demande elle-même est conditionnée par la volonté
du Père. Ce n’est que parce que nous savons que c’est la
volonté de Dieu de nous parler que nous osons lui
demander de nous parler.
Nous voyons cela dans Luc 11:13. Ce verset mentionne
les deux éléments importants: la disposition favorable du
Père et notre attente. Il révèle la manière dont Dieu agit,
donne parle etc.
Certaines personnes pensent que la demande humaine
dans ce verset vient avant la volonté de Dieu et qu’elle est une
condition préalable à son accord. Mais l’accent biblique
général mis sur «la grâce en premier» signifie plutôt que notre
demande est le résultat produit par la volonté de Dieu de nous
donner son Esprit.
Les croyants qui insistent sur «l’obéissance en premier»
se concentrent sur le fait de demander à Dieu sa volonté au
moment de faire leur choix, quand c’est eux qui veulent
connaître sa volonté. Alors que ceux qui mettent l’accent sur
«la grâce en premier» se concentrerons pour écouter Dieu
en tout temps, afin qu’ils ne manquent pas ces moments où
lui leur révèle sa volonté.
Nous devons constamment nous souvenir de ce principe
de base dans l’écoute de Dieu. Il ne nous parle pas juste
parce que nous lui demandons de nous parler. Plutôt que

62
La volonté de Dieu

cela, nous l’écoutons parce que c’est lui qui continuellement


nous appelle à sans cesse l’écouter. Dieu a toujours la
priorité et l’initiative.

Comprendre la volonté de Dieu


Nous avons noté que le but premier de l’écoute de Dieu est de
mieux le connaître. Dieu nous révèle sa Parole surtout pour se
révéler à nous. Il nous parle pour nous attirer plus près de lui et
plus profondément en lui. La vraie écoute biblique poursuit
toujours un but relationnel et se fonde dans la relation. La
conduite et la doctrine sont des sujets secondaires.
En fait, nous pouvons dire que la meilleure manière de
comprendre la volonté de Dieu consiste à connaître Dieu
plus intimement, d’où l’accent que nous avons mis dans
cette série Epée de l’Esprit sur Connaître le Père, Connaître le
Fils et Connaître l’Esprit.
Ceci dit, Dieu nous révèle sa volonté lorsqu’il nous parle,
même si nous devons toujours prendre cette révélation
dans son contexte relationnel et nous souvenir qu’elle
poursuit ce but de connaître Dieu.
Nous avons aussi vu que, parce que Dieu est spirituel, il
révèle rarement sa Parole avec une voix audible que nous
pouvons entendre avec nos oreilles physiques. Il «parle»
plutôt par l’Esprit de différentes manières que nous sommes
sensés «entendre» ou «discerner» par la foi dans notre esprit.
De même qu’il nous souffle sa Parole par la Bible, Dieu
communique aussi sa volonté dans notre esprit d’une
dizaine d’autres manières.
Les circonstances
Nous avons vu comment dans Actes 16:6–10 Paul a été guidé
par l’Esprit dans la volonté particulière de Dieu pour son
ministère auprès des Gentils à ce moment là. Le passage en
question ne nous montre pas clairement comment l’Esprit a
empêché Paul de prêcher en Asie ou en Bithynie. Il a pu s’agir

63
Ecouter Dieu

d’un avertissement surnaturel dans son esprit ou d’une


difficulté dans ses circonstances. Dieu utilise les deux moyens
et l’un n’est pas «supérieur» à l’autre.
Le Nouveau Testament montre que Dieu a guidé Paul par
divers moyens au cours de sa vie. A partir des événements
de Actes 21 toutefois, les circonstances de Paul semblent
jouer un rôle toujours plus significatif pour aider Paul à
discerner la volonté particulière de Dieu pour sa vie et son
ministère.
Les circonstances jouent un rôle réel pour nous aider à
comprendre la volonté de Dieu mais nous devons toujours
les considérer de manière réaliste puis appliquer la sagesse
de Dieu. Nous considérons toute la question de «juger» ou
«tester» la révélation dans le chapitre huit.
Les circonstances peuvent être interprétées de
différentes manières. Par exemple:
Dieu les utilisera pour tester notre foi et notre
persévérance.
Le diable pourra peut-être les utiliser pour
s’opposer à nous et nous devrons peut-être leur
ordonner de s’enlever de notre chemin.
Certaines «portes ouvertes» peuvent conduire à des
pièges, alors que certaines «portes fermées» ont peut-être
besoin d’être forcées. Cela signifie que nous ne devrions pas
nous laisser seulement guider par nos circonstances ce qui
reviendrait à les accepter comme une fatalité à la manière
des païens. Nous devrions plutôt demander à Dieu de nous
donner le don spirituel de sa propre sagesse ou de son
propre discernement afin que nous puissions interpréter
nos circonstances correctement.
Penser comme Dieu
Romains 12:10 met en lumière l’importance d’avoir des
pensées spirituellement renouvelées et montre comment cela
nous aide à comprendre la volonté de Dieu.

64
La volonté de Dieu

Lorsque Dieu a créé l’humanité à son image, il nous a


donné une pensée rationnelle qu’il voulait que nous utilisions.
Or dans Matthieu 22:37, Jésus montre que nous devrions
utiliser toute notre pensée pour aimer Dieu aussi intensément
que possible. De plus, Philippiens 2:5 enseigne que les
croyants peuvent aussi avoir en eux les pensées de Jésus.
Ces trois versets illustrent l’importance du monde de nos
pensées. Mais en dépit de ce qu’affirment ces textes, au
cours de l’histoire, certaines parties de l’Eglise ont parfois
déprécié la pensée et méprisé la formation intellectuelle et
l’importance d’une bonne éducation. Pourtant une manière
de penser disciplinée et développée est au cœur de la
formation du disciple car nous ne pouvons comprendre les
paraboles de Jésus et son enseignement si nous n’utilisons
pas notre intellect.
Si le Saint-Esprit communique le ministère à notre esprit,
il vient aussi pour nous enseigner et nous conduire dans
toute la vérité. Cela signifie que nous devons répondre à son
œuvre par le concours d’un effort mental et d’une ouverture
spirituelle.
Dieu nous révèle sa Parole, sa volonté et sa propre nature
lorsque nous utilisons toutes les facultés qu’il nous a
données et lorsque nous considérons avec attention notre
situation. Comme nous le verrons dans le chapitre huit, nous
avons besoin d’utiliser nos pensées renouvelées pour
repenser aux choses, pour évaluer les différents facteurs et
pour agir sagement sur les conclusions spirituelles
auxquelles nous sommes arrivés.
La plupart du temps, nous n’avons pas besoin d’une
conduite spéciale «surnaturelle» ou «circonstancielle» pour
comprendre la volonté de Dieu. Dans beaucoup de
situations, tout ce dont nous avons besoin c’est d’une
pensée renouvelée et d’un bon sens sanctifié. Bien sûr, nous
faisons tout cela à la lumière de la Parole écrite de Dieu et

65
Ecouter Dieu

pendant ce temps le Saint-Esprit nous revêt de sa puissance


et renouvelle nos pensées pour les aligner plus exactement
avec la manière de penser de Dieu.
Le témoignage de l’Esprit
Nous savons que Dieu est un être personnel et spirituel qui
communique avec nous par notre esprit. Il est rare qu’il nous
«parle» avec une voix audible que nous entendons avec nos
oreilles physiques. Sa Parole et sa volonté nous parviennent
plutôt par son souffle, avec son Esprit et nous «entendons» ou
«discernons» la volonté de Dieu par la foi dans notre esprit.
Lorsqu’un homme ou une femme est «né de nouveau», il
ou elle commence une nouvelle relation avec Dieu de type
Père/Enfant. La troisième personne de Dieu, le Saint-Esprit,
commence à «témoigner» ou «communiquer» avec l’esprit
de cette personne d’une manière qui dépasse de loin une
appréciation rationnelle ou intellectuelle des faits, une
stimulation physique ou une doctrine biblique.
Comme nous le voyons dans Connaître l’Esprit et Le
ministère dans l’Esprit, le Saint-Esprit nous parle directement.
Il nous donne un témoignage intérieur qui s’aligne toujours
pleinement avec toute la vérité de la Parole éternelle de Dieu.
Il est difficile de décrire les différentes façons dont l’Esprit
donne ce témoignage caché, car il s’occupe de chaque
croyant individuellement et d’une manière distincte.
Toutefois nous pouvons dire qu’il donne souvent ce
témoignage de trois façons générales. Par exemple, il
communique:
Grâce à une impression mentale ou visuelle
Nous pouvons «voir» ou «ressentir» ou «entendre»
ou «sentir» une pensée de l’Esprit. Ensuite nous
devons juger si notre impression intérieure est
due à notre imagination humaine, une suggestion
démoniaque ou une révélation divine. Nous
considérons ces choses au chapitre huit. Nous

66
La volonté de Dieu

pouvons apprendre à reconnaître la «voix» de


l’Esprit d’une manière assez semblable à celle
dont nous apprenons à reconnaître la voix d’une
personne que nous ne voyons pas.
Grâce à un avertissement intérieur
Nous «sentons» un avertissement intérieur de
l’Esprit comme quoi quelque chose n’est pas très
juste. Bien sûr, un sentiment désagréable peut
venir d’un préjugé inconscient ou avoir une cause
physique toute simple. Mais il se peut que ce soit
la manière dont l’Esprit avertit notre esprit et
nous «dit» de nous arrêter.
Ici encore, nous devons «tester» ou «juger» ce
sentiment avant d’agir en conséquence.
Grâce à un soulagement intérieur
Nous avons un sentiment intérieur de paix ou
d’encouragement lorsque nous sommes devant
un choix ou une décision. Nous ne pouvons pas
expliquer ce «sentiment» avec notre pensée mais
nous sentons dans notre esprit que Dieu est à
l’œuvre et que cette situation vient de lui d’une
manière ou d’une autre.
Un tel sentiment peut être le fait de prendre ses
désirs pour la réalité, un enthousiasme purement
humain, un optimisme naturel ou un
encouragement pieux. Cela signifie que nous
devons apprendre à reconnaître la manière dont
l’Esprit communique avec nous afin que nous
puissions distinguer les pensées de Dieu de nos
pensées ou des pensées démoniaques.
Une parole rhema
Nous avons vu qu’il y a deux mots grecs pour «parole». Logos
désigne la parole générale de Dieu adressée à tous les
hommes et rhema décrit sa parole spécifique à un groupe
particulier de gens ou un individu.

67
Ecouter Dieu

Lorsque l’Esprit «parle» une parole rhema dans notre


esprit, c’est comme s’il utilisait une lampe de poche divine.
Par une parole rhema, Dieu fait ressortir un aspect de sa
Parole générale dans les Ecritures et révèle la parole pour
«maintenant» qui est suprêmement importante dans notre
situation et parfaitement adaptée. L’Esprit prend cette
Parole rhema, et c’est à nous qu’il la communique
personnellement et de manière distinctive.
La parole rhema de Dieu vient à nous sur le souffle de
Dieu. Que nous écoutions un sermon, que nous lisions la
Bible ou que nous soyons au milieu de nos activités
quotidiennes, il n’y aura pas de différence dans la manière
dont cette parole nous parviendra.
Quelles que soient les circonstances, l’Esprit nous rend
soudainement conscients d’une parole, d’une phrase, d’un
verset de la Bible, d’une phrase dans un chant spirituel,
d’une pensée, d’un «message» etc.
Chaque parole rhema s’alignera toujours entièrement
avec la Parole Personnelle de Dieu, sa Parole écrite et avec
toutes les autres vraies paroles rhema. Et elle mettra en
lumière un aspect particulier de la Parole générale de Dieu.
Il s’agit de sa parole «maintenant» pour nous, dans cette
situation particulière et dans ce temps particulier.
Des désirs pieux
Le Psaume 37:4 enseigne un principe spirituel profond et
libérateur qui suggère que Dieu révèle souvent sa volonté
pour nous par nos désirs. Si notre plus profond désir est pieux,
il pourrait en fait s’agir de la volonté de Dieu.
Nous devons reconnaître que la volonté de Dieu n’est pas
toujours l’opposé de ce que nous voulons. Car, en vivant
dans la présence de Dieu, en étant toujours plus contrôlé et
dirigé par lui, en étant renouvelé par lui dans notre pensée,
ses désirs deviennent «naturellement» nos désirs. Nous nous
surprenons à peu à peu vouloir ce qu’il veut.

68
La volonté de Dieu

Le Psaume 37:4 pose toutefois une condition sévère. Il nous


demande de faire du Seigneur nos délices. Ce verset ne signifie
pas que nous pouvons persister dans le péché tant que nous
aimons Dieu. Car lorsque nous aimons Dieu en vérité, nous
aimons ce qu’il aime et nous désirons ce qu’il désire.
Une conduite spéciale
Dans Actes 16:6–10, il y a peut-être une distinction entre le
témoignage général de l’Esprit donné à Paul au verset 7, et une
conduite surnaturelle et spéciale de l’Esprit aux versets 6 et 9.
La Bible rapporte plusieurs occasions où Dieu a guidé ses
serviteurs par des moyens extraordinaires et inhabituels
comme des visions et des visitations d’anges. Nous le
voyons par exemple dans Nombres 12:6; 2 Rois 1:3–15;
1 Chroniques 21:18; Esaïe 6; Ezéchiel 12:8; Daniel 7:1; 9:21 et
Zacharie 1:8–9.
Toutefois, nous devons reconnaître que ce ne sont pas là
les manières habituelles que Dieu utilise pour communiquer
avec nous et nous ne devrions pas poursuivre le désir de
telles expériences.
Dans sa créativité variée, Dieu «parle» parfois par des
rencontres surnaturelles comme dans Actes 9:4–6 et 10:9–
16 donc nous ne devrions pas rejeter la possibilité de telles
visitations aujourd’hui. Mais elles ne sont pas communes si
bien que nous devrions nous poser des questions sur les
croyants qui laissent entendre que Dieu leur parle toujours
d’une manière aussi frappante.
Les dons du Saint-Esprit
Dans Connaître l’Esprit et Le ministère dans l’Esprit, nous avons
noté que Dieu a donné des dons particuliers de révélation à
l’Eglise afin que nous puissions connaître sa volonté, et nous
avons analysé ces dons avec une certaine précision.
Le don de prophétie est particulièrement adapté à
«l’écoute de Dieu» et nous le considérons sous ce jour dans
les chapitres six et sept.

69
Ecouter Dieu

Toute prophétie, qu’elle soit personnelle ou collective,


doit être «pesée», «jugée», «passée au crible» et «testée». Et
nous examinons cela dans le chapitre huit. La prophétie ne
devrait ni remplacer ni même contredire la Parole écrite.
Lorsqu’il y a un désaccord entre une prétendue prophétie et
les Ecritures, la prophétie devrait être rejetée.
A divers moments au cours de l’histoire de l’Eglise,
certains groupes chrétiens se sont laissés polariser par la
prophétie personnelle comme s’il s’agissait de la manière
absolue dont Dieu communiquait avec son peuple. Mais la
prophétie personnelle n’est qu’une des manières dont Dieu
«parle» et elle doit être rangée dans la liste de toutes les
autres manières dont Dieu choisit de révéler sa volonté.
1 Thessaloniciens 5:19–21 établit l’équilibre biblique:
nous ne devons jamais traiter une prophétie avec mépris;
mais nous ne devons pas non plus l’accepter sans réserve.
Nous devons éprouver toutes choses et retenir seulement
les parties de la prophétie qui sont bonnes.
Comme nous le verrons dans le chapitre huit, nous ne
sommes dans aucune obligation spirituelle de suivre une
prophétie qui n’apporte pas un «témoignage» dans notre
esprit. En général, la prophétie personnelle ou adressée à
une congrégation:
Devrait confirmer ce que nous ressentons que
Dieu est déjà en train de «dire».
Ne devrait pas être une tentative de
manipulation ou de contrôle d’un croyant.
Devrait se conformer à la fois à l’Ecriture et à un
bon sens renouvelé par l’Esprit.
Nous considérerons la prophétie personnelle et
collective au chapitre sept.
Le fruit de l’Esprit
Quand nous répondons à un quelconque aspect du
ministère du Saint-Esprit par “l’obéissance à l’évangile”,
l’Esprit produit le «fruit» distinctif dans nos vies qui est décrit

70
La volonté de Dieu

dans Galates 5:22. En d’autres termes, quand nous sommes


à l’écoute de l’Esprit, la manière dont il nous guide aura pour
effet de développer ces traits de caractère qui indiquent
qu’il est à l’œuvre dans nos vies.
Le corollaire de ce qui précède est que nous pouvons nous
poser la question personnelle suivante: lorsque nous croyons
avoir reçu une direction, est-elle en train de produire le fruit de
l’Esprit dans notre vie ou a-t-elle ce potentiel? Même lorsque
Dieu démolit nos conceptions humaines et nos anciennes
lignes de conduites, cela devrait nous laisser un sens profond
de joie, de paix, de patience etc.
Mais le fruit de l’Esprit n’est pas seulement le résultat de
la Parole de Dieu oeuvrant dans nos vies, c’est aussi l’une des
manières dont Dieu teste la communication.
Nous avons vu qu’une impression de «paix intérieure»
fait partie du témoignage de l’Esprit pour nous aider à
identifier la volonté de Dieu. En fait, tous les aspects du fruit
de l’Esprit font partie de ce témoignage intérieur. Cela
signifie que plus le fruit se développe en nous, plus nous
sommes équipés pour reconnaître la voix de Dieu et
comprendre sa volonté.
Un bon conseil
Nous considérons l’importance du ministère de conseil dans
Le ministère dans l’Esprit. La réalité de ce ministère et
l’attention que lui consacre la Bible devraient être
suffisantes pour nous convaincre que Dieu révèle souvent sa
volonté et ses buts en utilisant des croyants oints de l’Esprit.
Les passages tels que Proverbes 12:15 et 15:22 montrent
que nous devrions rechercher des chrétiens matures et qui
craignent Dieu pour écouter leur avis. De même que pour
tous les autres moyens de recevoir une direction, nous
devrions écouter leur conseil mais ne pas l’accepter
aveuglément. Et, comme pour la prophétie, nous devons
éprouver les conseils, retenir ce qui est bon puis agir sur ce
que nous avons retenu de bon et juste de ces conseils.

71
Ecouter Dieu

En tant que disciples, nous devrions être prêts à


soumettre notre volonté à quoi que ce soit que Dieu
pourrait nous dire par un conseiller. Mais nous devons nous
rappeler du Psaume 1:1–2 et prendre bien soin que l’avis
que nous recevons soit biblique et pleinement d’accord
avec la Parole de Dieu.
Le principe de l’accord
Dieu ne nous «parle» pas que d’une seule manière. Il nous
confirme toujours sa Parole en nous la révélant de différentes
manières. Des passages tels que Deutéronome 19:15 et
2 Corinthiens 13:1 révèlent le principe éternel de l’accord qui
se trouve dans la nature du Dieu trinitaire lui-même.
Toute révélation est voulue par le Père, prononcée par la
Parole et mise en œuvre par l’Esprit mais il y a toujours un
accord parfait entre eux. Ceci parce que de manière ultime,
il n’y a qu’une seule révélation, et il s’agit de la révélation de
Dieu donnée par Dieu lui-même.
Selon les moments nous nous concentrerons plus sur la
volonté du Père ou sur les paroles du Fils ou sur les actions
de l’Esprit. Mais nous devons reconnaître qu’ils sont
toujours d’accord entre eux, ils se complémentent
parfaitement l’un l’autre.
Cela signifie que nous ne devrions pas nous attendre à ce
que Dieu nous envoie deux ou trois paroles prophétiques
similaires pour nous guider et nous diriger. Nous devrions
plutôt nous attendre à ce que Dieu nous révèle sa Parole de
deux ou trois manières différentes.
Nous ne devrions jamais nous attendre à ce que Dieu se
révèle à nous sous une forme plus qu’une autre. Il choisit
comment il nous parle et nous l’écoutons selon ses principes.
Dans chaque situation, il choisit s’il doit nous parler par nos
circonstances ou par un rêve ou par un sermon ou par une
parole prophétique ou par un verset. Et ensuite, il confirme
sa révélation en nous révélant la même parole en utilisant
d’autres moyens complémentaires.

72
La volonté de Dieu

Dieu ne parle pas seulement par des paroles


prophétiques ou seulement par des visions ou seulement
par des circonstances ou par un ministère particulier etc.
Nous ne pouvons pas savoir à l’avance comment Dieu va
nous parler, nous pouvons seulement être sûrs qu’il est en
train de nous parler.
Cela signifie que nous devrions toujours être à l’écoute de
Dieu, être toujours entièrement prêts à recevoir sa Parole et
à discerner sa volonté. Chaque fois que nous sentons qu’il est
en train de nous conduire, nous devrions prier et attendre
qu’il confirme sa Parole sous d’autres formes, sans chercher à
fabriquer quelque chose qui satisfasse notre volonté.
La volonté de Dieu doit être faite à la manière de Dieu,
en son temps et selon ses méthodes. Car si nous pouvons
êtres sûrs de sa volonté pour nous, il se peut que nous
ayons une incertitude sur le quand et le comment de
l’accomplissement. Chaque étape de la volonté de Dieu
doit donc être franchie de la manière qu’il a choisie pour
nous. Dieu révèle sa volonté progressivement et cela
signifie que chaque étape doit aussi être suivie
progressivement. Nous pouvons donc parler du processus
de conduite consistant à écouter la parole de Dieu,
comprendre sa volonté et discerner ses voies.
Toutefois nous ne devons pas nous attendre à ce que
Dieu confirme quelque chose qui nous est déjà révélé dans
sa Parole écrite. Il est également faux de scanner les
Ecritures pour y trouver un verset obscur en vue de l’utiliser
pour confirmer ce que nous ressentons.
Toute direction est soumise à l’Ecriture et non l’inverse.
Mais nous devons chercher à écouter la voix de Dieu et non
pas essayer de manipuler sa Parole.

73
Ecouter Dieu

74
Chapitre Cinq
L’écoute prophétique dans
l’Ancien Testament
L’un des fils conducteur de cette série de l’Epée de l’Esprit,
c’est que tous les croyants ont un appel essentiellement
«prophétique». Comme nous le voyons dans Connaître
l’Esprit et Le ministère dans l’Esprit, nous sommes sensés être
des partenaires actifs de Dieu plutôt que des spectateurs
passifs de Dieu: nous sommes appelés à marcher pas à pas
avec Dieu, à prononcer ses paroles et à faire ses œuvres. Il
devrait être clair que cette sorte de partenariat doit être
basée sur une écoute attentive de Dieu et une
compréhension précise de sa Parole et de sa volonté.
Une bonne définition de la prophétie chrétienne
générale est la suivante: «entendre ou voir ce que Dieu est
en train de dire et le transmettre». C’est cette
compréhension générale qui révèle l’appel prophétique
général de tous les croyants. Elle établit aussi une
association cruciale entre «l’écoute de Dieu» et toute forme
de service ou de ministère chrétien.
Beaucoup de croyants modernes se concentrent sur
l’élément «parler» lorsqu’ils pensent à la prophétie. Mais il ne
peut y avoir de vraie communication prophétique orale tant
qu’il n’y a pas eu une véritable écoute prophétique. Et il ne
peut y avoir d’écoute prophétique sans une relation
prophétique personnelle avec Dieu.

L’appel prophétique
Dans l’Ancien Testament, la plupart des prophètes étaient
désignés par le titre «d’homme de Dieu». Cette description
fait ressortir une relation intime qui est au cœur de l’appel
prophétique.

75
Ecouter Dieu

Moïse fut le premier prophète à être identifié de cette


manière mais il fut suivi par beaucoup d’autres, par
exemple dans Deutéronome 33:1; 1 Samuel 2:27; 9:6; 1 Rois
13; 20:28; 25:7–9; 2 Rois 4:7; 2 Chroniques 25:7–9 et
Néhémie 12:24.
Les prophètes de l’Ancien Testament étaient aussi
souvent appelés «serviteurs». Bien que le titre «le serviteur
de Dieu» ne soit donné qu’à Moïse, «son», «ton» ou «mon»
serviteur sont des expressions utilisées pour la plupart des
autres prophètes. 2 Rois 17:13 et Esdras 9:11 illustrent la
relation étroite de serviteur à Maître dont les prophètes de
l’Ancien Testament jouissaient avec Dieu.
Certains ont suggéré que de manière générale le titre
«homme de Dieu» fait référence à la manière dont les
prophètes étaient perçus par leurs semblables. Ensuite
l’expression «mon serviteur» fait référence à la manière dont
ils sont vus par Dieu. Quelque soit le mérite de cette
distinction, elle souligne au moins les deux relations clés du
prophète avec Dieu et avec l’homme.
Il y a trois mots hébreux dans l’Ancien Testament qui sont
traduit en français par «prophète». Il semble qu’ils soient
tous utilisés de manière synonyme.
Nabi suggère l’idée «d’appel». Ce mot montre
que les prophètes sont «appelés par Dieu» et sont
«appelés vers Dieu» afin qu’ils puissent faire
«appel à Dieu» et «appeler de la part de Dieu».
Roeh et hozeh sont deux mots qui suggèrent
l’idée de «voir». Ils montrent que les prophètes
«voient Dieu», «voient ce que Dieu est en train de
faire», «voient les événements humains avec une
perspective divine» et «sont vus par les hommes».
Ces mots hébreux communiquent l’essence de l’appel
prophétique. Cet appel consiste à être appelé par Dieu, à
voir et entendre ce que d’autres ne peuvent ni voir ni
entendre, et à appeler le peuple de la part de Dieu.

76
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

Le but de l’appel prophétique


Nous avons vu que Dieu «prononce» sa Parole
essentiellement pour se révéler lui-même. Par conséquent,
nous devrions nous attendre à ce qu’il y ait au cœur de
l’appel prophétique une connaissance personnelle et intime
de Dieu. Dieu se révèle toujours lui-même. Il nous «parle»,
afin que nous puissions le connaître lui et afin que nous
puissions atteindre le but ultime de notre vie sur cette terre
en tant qu’homme ou en tant que femme.
Abraham est la première personne qui est mentionnée
comme prophète dans la Bible et nous pouvons retracer le
développement de la relation de «connaissance» intime et
personnelle qui l’a conduit dans son ministère prophétique.
Actes 7:1–2 raconte comment Dieu est d’abord
apparu à Abraham et lui a parlé.
Esaïe 41:8 montre qu’Abraham est ensuite
devenu l’ami de Dieu.
Genèse 18:17–21 décrit comment Dieu a continué
à révéler ses intentions à son ami.
Il y a deux principes qui vont de pair, selon lesquels la
révélation poursuit essentiellement le but de la
connaissance de Dieu d’une part et qu’elle est donnée
surtout dans le contexte d’une relation d’intimité d’autre
part. Nous retrouvons ces deux vérités notamment dans
1 Samuel 3:7, Esaïe 50:4–5, Amos 3:7, Daniel 9:23; 10:11 et
Jean 13:21–26.
Il semble donc que notre appel prophétique soit
premièrement une convocation à une relation intime avec
Dieu. Dieu révèle ensuite les secrets de son cœur, ses
fardeaux, ses joies, ses désirs, ses intentions et ses
instructions. Il les révèle à ceux qui ont obéi à sa convocation
et qui l’écoutent de manière particulièrement attentive.
L’appel
Les prophètes de l’Ancien Testament ne pouvaient pas
s’appeler eux-mêmes dans la présence de Dieu. Il fallait

77
Ecouter Dieu

qu’ils soient appelés ou sommés de venir, par Dieu.


Comme toujours, l’initiative est clairement du côté de
Dieu et de lui seul.
Tous les différents récits bibliques des appels
prophétiques révèlent la puissance inhérente de l’appel de
Dieu. Ceux qui étaient convoqués par Dieu n’avaient que
deux possibilités: soit laisser de côté ce qu’ils étaient en train
de faire et commencer à écouter Dieu, soit désobéir à la
Parole et à la volonté de Dieu. Nous voyons cela par exemple
dans Exode 3:1–10; 1 Samuel 3:1–21; 1 Rois 19:16, 19–21;
2 Rois 2:9–15; Esaïe 6:1–9; Jérémie 1:4–10; Ezéchiel 1; 2:3,
Osée 1:2; Amos 7:14–15 et Jonas 1:1.
Les érudits soulignent souvent les modèles qui ressortent
le plus dans les appels prophétiques de l’Ancien Testament.
Il y a d’habitude une situation de détresse ou de crise dans
laquelle Dieu confronte la personne qui deviendra
prophète. Ensuite Dieu envoie cette personne en vue d’une
action ou d’un message prophétique. A ce moment là le
prophète peut soulever des objections au sujet du devoir à
accomplir, en général en relation avec sa propre incapacité.
Mais Dieu donne l’assurance de son aide et sa conduite. Un
signe est ensuite donné pour confirmer l’envoi, souvent
accompagné par une déclaration claire et explicite du
contenu de la mission. Nous en voyons l’exemple dans
Jérémie 1:3–19.
Toutefois, le premier objectif de l’appel prophétique
dans l’Ancien Testament était de convoquer l’homme ou la
femme en question dans la présence du Dieu saint, et
seulement dans un second temps de l’envoyer pour une
mission divine. Ce n’était que lorsque la personne s’était
tenue devant Dieu et avait écouté sa Parole qu’elle pouvait
se tenir devant les hommes et les femmes du monde. Ce fait
ressort particulièrement dans la vie de Moïse, par exemple
dans Exode 3:4–10; 33:11; 34:34–35, Nombres 12:1–8;
Deutéronome 5:4 et 34:10.

78
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

Lorsque les prophètes avaient obéi à l’appel et étaient


entrés dans la présence de Dieu, leur fonction était
simplement d’écouter Dieu leur souffler ses secrets. Comme
nous l’avons noté, Dieu ne fait jamais rien sans avoir d’abord
révélé son intention à ses serviteurs les prophètes. Cela
devrait nous aider à apprécier la grande importance de
l’écoute dans notre partenariat avec Dieu.
Une fois qu’ils avaient eu ce face à face avec Dieu, qu’ils
avaient entendu sa Parole et sa volonté particulière, les
prophètes étaient envoyés dans des situations précises avec
un message spécifique. Nous le voyons dans 1 Rois 22,
Jérémie 23:22 et Amos 3:7.

La fonction prophétique
Après l’écoute, la fonction principale des prophètes de
l’Ancien Testament était de dire les paroles de Dieu. Ils
devaient agir sur ce qu’ils avaient entendu. Nous le voyons
dans Exode 3:14; 4:13–17; 6:28 à 7:2, Jérémie 1:9 et Esaïe 6:6–7.
1. Dire les paroles de Dieu
Le sujet principal du message prophétique était toujours
«mettez-vous en ordre avec Dieu». Les prophètes donnaient
des avertissements par rapport à l’avenir qu’ils validaient en
citant des exemples de la manière dont Dieu avait agi dans le
passé. Ils appelaient les impies à la repentance en leur
dépeignant la colère à venir. Ils proclamaient la colère de Dieu
contre des individus ou des nations, et cherchaient à inspirer
une saine crainte de Dieu dans chaque situation.
Pour autant que les prophètes de l’Ancien Testament
fussent concernés, la réconciliation avec Dieu n’était
possible que lorsque les gens étaient conscients de la sainte
colère de Dieu et avaient une attitude juste face à Dieu. Ces
prophéties de «réconciliation» dominent le contenu de la
prophétie de l’Ancien Testament. Amos 5, Sophonie 1:14 à
2:3 et Osée 5 sont des passages typiques de cette sorte de
prophétie.

79
Ecouter Dieu

Parfois, les prophètes parlaient en termes de bénédiction


future et appelaient les fidèles à une plus grande sainteté,
comme dans Esaïe 2:2–5. Ils sommaient le peuple de Dieu de
vivre d’une manière digne de son appel. Il s’agit seulement
d’une manière différente d’exprimer le même message
appelant à mettre sa vie en ordre avec Dieu.
2. Révéler la compassion de Dieu
Moïse était le prophète suprême de l’Ancien Testament et
l’accent divinement inspiré qu’il mit sur la justice morale et
sociale traverse toute la Loi juive. Nous en avons l’exemple
dans Lévitique 19:9–18 et Deutéronome 23:15–25.
La compassion de Dieu fut soulignée par les prophètes
plus tardifs. Nous le voyons par exemple dans 2 Chroniques
28:9–15 et Amos 2:6–7; 4:1–3; 8:4–8.
3. Donner un aperçu divin
En Israël, les prophètes étaient souvent appelés «voyants» au
sens de «ceux qui voient» parce qu’ils donnaient au peuple à la
fois un aperçu divin de l’avenir et un éclairage divin sur des
événements contemporains. Nous le voyons notamment dans
Deutéronome 18:22 et Esaïe 1:7–9.
Ils rappelaient constamment au peuple ce que Dieu avait
fait. Ils utilisaient cette compréhension du passé pour révéler
la nature de Dieu. Sur cette base, ils révélaient ensuite ce que
Dieu était sur le point de faire. Il ne s’agissait pas d’un jeu de
devinettes inspiré mais d’une révélation divine. Ils ne
faisaient pas d’extrapolations, ils prophétisaient. Cela veut
dire qu’ils disaient ce qu’ils avaient entendu Dieu leur dire au
moment où ils l’écoutaient et ce qu’ils savaient de
l’immutabilité de son caractère grâce à leur relation avec lui.
Les prophètes appelaient notamment les gens à
s’éloigner des faux dieux pour s’approcher du seul vrai Dieu.
Ils leur rappelaient comment Dieu avait agi dans le passé
avec ceux qui s’étaient éloignés de l’adoration unique de
Yahvé. Nous pouvons le voir dans Esaïe 41:21–23 et 45:20–22.

80
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

Parfois, les prophètes annonçaient des événements qui


étaient sur le point d’arriver dans un futur proche et dans un
même souffle, avec les mêmes paroles, ils prédisaient un
autre événement qui ne devait peut-être avoir lieu que mille
ans plus tard.
Dans Deutéronome 18:15, Moïse rassure le peuple sur ce
qui allait se passer au moment de sa mort. Il pensait à Josué,
Yoshua, lorsqu’il parlait d’un «prophète du milieu de vous».
Mais il s’agissait aussi d’une prédiction à propos d’un autre
«Yeshua» de Nazareth qui allait s’accomplir quelque 1500
ans plus tard. Esaïe 7:14 est un autre exemple de cette sorte
d’aperçu prophétique ou de prophétie pour «maintenant et
plus tard».
Certains prophètes ont joué un rôle clef dans des
événements nationaux et les deux premiers rois d’Israël,
Saül et David, étaient aussi prophètes. Depuis leur époque,
il y eut un lien étroit entre le roi oint et le prophète oint.
Parfois, le roi pouvait consulter un prophète pour connaître
la pensée de Dieu ou recevoir un conseil divin, comme dans
1 Rois 14:1–18; 2 Rois 6:21–23; 8:7–8; 2 Chroniques 34:22–28. A
d’autres occasions, un prophète était envoyé pour confronter
un gouvernant avec un message de la part de Dieu, par
exemple dans 1 Rois 11:29–39; 13:1–10; 18:1–2. Cela nous
rappelle que Dieu «parle» sur tous les sujets de la vie et non pas
seulement sur des sujets «spirituels».
4. Annoncer les œuvres de Dieu
Les serviteurs de Dieu, les prophètes, sont les seules
personnes que l’Ancien Testament mentionne comme
impliqués dans l’opération des miracles. Les signes, les
prodiges et les miracles accompagnaient en effet souvent le
ministère prophétique.
Seuls ces hommes et ces femmes qui avaient été oints
par l’Esprit, étaient capables d’être des «faiseurs» des
œuvres divines. Nous le voyons par exemple dans Genèse
20; Nombres 12; 1 Rois 13; 17:7–24; 2 Rois 4:8–37; 20:1–11;
2 Chroniques 25:5–16 et Jérémie 38:14–28.

81
Ecouter Dieu

Comme nous l’avons remarqué dans Le ministère dans


l’Esprit, il s’agit d’un partenariat avec Dieu et non d’une
capacité personnelle de faire des miracles. Notre
responsabilité personnelle est d’écouter Dieu, puis de dire
ses paroles et de suivre ses instructions. C’est Dieu qui opère
le miracle. Les prophètes ne font qu’annoncer ce qu’ils ont
entendu Dieu leur «dire» dans la sphère privée de leur
relation intime avec lui.
5. Intercéder auprès de Dieu
Genèse 20:7 décrit Abraham, le premier prophète comme
étant capable de plaider avec succès devant Dieu et ainsi
d’amener la situation à changer. L’intercession est au centre
de l’appel prophétique car les prophètes sont ceux qui font
appel à Dieu et sont appelés dans la présence de Dieu pour
être consultés par Dieu.
Exode 18:19 rapporte la suggestion que Jéthro fait à
Moïse de faire de l’intercession sa priorité. Nombres 27:5
montre que Moïse a mis ce conseil en pratique.
A plusieurs reprises, les prophètes de l’Ancien Testament
furent repérés comme des intercesseurs tellement efficaces
que des rois les suppliaient de plaider devant Dieu en leur
faveur. Nous le voyons par exemple dans 1 Rois 13:6, 2 Rois
19:4 et Zacharie 7:1–3.

L’inspiration prophétique
Il devrait être évident à ce point de notre étude que les
prophètes devaient être inspirés par Dieu pour fonctionner
prophétiquement. Ils devaient écouter avec attention les
aperçus et les instructions que Dieu leur donnait. En d’autres
termes, l’écoute prophétique précède toujours l’expression
orale prophétique et les actions prophétiques.
L’Ancien Testament rapporte que les prophètes étaient
guidés ou inspirés principalement soit par la «Parole de
Dieu» ou par «l’Esprit de Dieu».

82
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

Nous pouvons dire que certains prophètes comme


Moïse, par exemple, étaient des prophètes principalement
«inspirés par la Parole» et que d’autres, comme Elie, étaient
des prophètes principalement «inspirés par l’Esprit». Mais
cette distinction ne doit pas être trop appuyée.
La Parole du Seigneur
L’Ancien Testament suggère que la Parole du Seigneur avait
un impact dynamique sur les prophètes, ce qui apparaît très
clairement dans Amos 3:8. Les Ecritures utilisent souvent
l’expression «la Parole du Seigneur fut adressée à …». Elle
souligne à la fois que cette parole est vivante dans sa nature
et initiée par Dieu.
Les mots «fut adressée à» ou «vint à» traduisent une
expression qui serait mieux rendue par «devint
activement présente pour», ou, plus simplement par «fut
à». Dans Zacharie 1:1, la «venue» de la Parole de Dieu
semble prendre la plus grande partie du huitième mois
alors que dans Zacharie 1:7, la Parole vient le vingt-
quatrième jour du onzième mois. Il semble donc que la
venue de la Parole de Dieu peut se référer à une
sensibilisation intérieure au message particulier de Dieu
qui se développe au cours du temps, aussi bien qu’à un
sens plus immédiat de la voix de Dieu.
Parce que la Parole de Dieu, comme Dieu, est infinie,
éternelle et toujours avec nous, la venue de sa Parole peut
mettre en lumière une vérité qui est déjà connue ou peut
révéler quelque chose qui n’était pas connu jusqu’alors.
Parfois, la Parole de Dieu venait vers les prophètes grâce
à une expérience surnaturelle frappante, comme dans Esaïe
6:1–10 et Ezéchiel 1:1–3. Mais à d’autres occasions, elle
venait dans le contexte de situations ordinaires comme la
vue d’un amandier, de deux paniers de figues ou la visite
d’un atelier ou d’un chantier de construction, comme nous
le voyons dans Jérémie 1:11; 18:1–4, 24 et Amos 7:7.

83
Ecouter Dieu

Ces incidents montrent que Dieu «disait» sa Parole à ses


serviteurs qui l’écoutaient dans l’intimité de leur
communion privée avec lui et dans leur vie quotidienne.
D’autre part, il leur communiquait dans un registre ordinaire
qu’ils pouvaient comprendre et grâce auquel ils pouvaient
facilement retransmettre le message.
Le fardeau du Seigneur
Habacuc 1:1 se réfère au massa de Dieu. Certaines
traductions utilisent l’expression «message» ou «oracle»
mais ce mot signifie littéralement une lourde charge ou un
lourd fardeau. Ce terme fait allusion au fait que Dieu permet
au prophète de sentir le poids ou l’intensité de ses
sentiments concernant un sujet particulier.
Esaïe ressentit souvent le fardeau du Seigneur au sujet
d’autres nations, comme dans Esaïe 13–23. Quant à Jérémie
23:33–40, ce texte montre que les faux prophètes sont un
fardeau particulier pour le Seigneur. Ici encore, cette notion
de fardeau apparaît comme une sensibilisation au message
de Dieu dans l’esprit du prophète qui se développe dans
une communion intime et par une écoute attentive.
L’Esprit du Seigneur
L’Ancien Testament fait apparaître un lien très étroit entre
l’Esprit et la prophétie. Nous le voyons par exemple dans
Nombres 11:29; 1 Samuel 10, 19:18–24; Michée 3:8 et Joël 2:28.
Il est clair que dans l’Ancien Testament, l’onction de l’Esprit
conduit généralement à une activité prophétique. Cette
dernière semble plutôt correspondre à un type d’inspiration
plus immédiat destiné à une proclamation directe.
Les songes, les visions et les anges
Les prophètes de l’Ancien Testament étaient souvent
inspirés par des visions de jour et des songes pendant la nuit.
Nous le voyons par exemple dans Nombres 12:6; Esaïe 6;
Ezéchiel 12:8; Daniel 7:1 et Zacharie 1:8. Jérémie 23:28 a
parfois été utilisé pour dire que les rêves ne sont pas valables

84
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

en tant que méthode pour certifier une parole du Seigneur.


Or, il s’agit d’un passage concernant la fausse prophétie et à
d’autres endroits Jérémie semble avoir justement découvert
la parole de Dieu par un rêve: Jérémie 31:26.
En comparaison aux rêves et aux visions, la Bible ne
mentionne que peu d’exemples où des anges sont envoyés
vers les prophètes: 2 Rois 1:3–15; 1 Chroniques 21:18; Daniel
9:21 et Zacharie 1:9 sont les seuls cas mentionnés.
Cela peut être dû au fait que l’appel prophétique est basé
sur une relation intime, vécue face à face avec Dieu lui-
même; cela peut aussi être dû au fait que les messagers de
Dieu, anges et prophètes, ont une fonction très similaire.

Le ministère prophétique
Bien que les prophètes de l’Ancien Testament fussent inspirés
par le même Dieu, Yahvé, ils avaient chacun un style différent
dans leur ministère, ce qui les distinguait. Esaïe par exemple,
est aussi différent d’Ezéchiel que Rembrandt peut l’être de
Picasso. Leurs paroles étaient de Dieu, mais ils étaient aussi
humains: le ministère prophétique est un authentique
partenariat entre un maître et un serviteur, qui se trouvent être
de très proches amis.
Les paroles prophétiques
Les prophètes de l’Ancien Testament savaient qu’ils n’étaient
que les porte-parole de Dieu. Ils ne faisaient que transmettre la
révélation qu’ils avaient reçue par leur écoute prophétique.
Mais l’inspiration divine n’est pas synonyme de dictée
divine. Les prophètes recevaient toujours l’essence du
rhema directement de Dieu, mais ils coloraient et
parfumaient cette «essence» avec leur propre personnalité,
arrière-plan et culture.
Ils prononçaient ensuite la «Parole colorée et parfumée»
en utilisant toute une gamme de styles humains. Parmi ces
divers moyens de communiquer la Parole, aucun n’était

85
Ecouter Dieu

toujours juste. Ils utilisaient le style qui était le plus


approprié pour les personnes particulières auxquelles ils
devaient s’adresser.
Dans l’Ancien Testament, nous voyons que les prophètes
utilisaient, par exemple, le genre narratif, la prose, des
paraboles, le style direct, le ton satirique, les psaumes, les
lamentations, la prédication etc.
Quelque fût le style de leur discours, les prophètes
n’exprimaient jamais des opinions humaines lorsqu’ils
parlaient. Au contraire, la parole qu’ils apportaient
provoquait un changement dans la situation visée. Et ce
qu’ils annonçaient s’accomplissait toujours.
Esaïe 40:6–8 et Esaïe 55:11 révèlent la terrible et
grandiose puissance de la parole prophétique prononcée et
nous considérons cet aspect dans Le ministère dans l’Esprit.
Les vies prophétiques
Comme nous l’avons annoncé, l’appel prophétique ne
consiste pas principalement à fonctionner comme un porte-
parole mais à vivre dans une relation intime de type
«connaître et être connu» avec le Dieu saint. Cela signifie
que la vie des prophètes était aussi importante que leurs
paroles dans la révélation qu’ils donnaient de Dieu.
Les Ecritures montrent clairement que le mariage
malheureux d’Osée était un puissant symbole, que la vie
sans compromis de Jérémie était une leçon, qu’Ezéchiel
était un signe pour la maison d’Israël et qu’Esaïe et ses
enfants étaient des signes et des présages.
La manière dont vivaient les prophètes proclamait le
message de la justice et de la réconciliation de Dieu de
manière tout aussi puissante que leurs paroles: ce n’était pas
pour rien qu’ils étaient des «hommes de Dieu». Nous le
voyons par exemple dans Esaïe 8:18; Jérémie 16; Ezéchiel
4:3; 12:6; 24:24 et Osée 1:3.

86
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

Les actions prophétiques


Certains prophètes de l’Ancien Testament avaient parfois
recours à des actions symboliques qui frappaient les regards
pour communiquer la Parole de Dieu aux gens autour d’eux,
par exemple dans Exode 17:9, Jérémie 19:1, 10, 11, et
Ezéchiel 4:1–3.
Il ne s’agissait pas «d’aides visuelles» mais d’actes
prophétiques qui proclamaient d’eux-mêmes ce que les
prophètes avaient entendu Dieu leur dire.
Comme nous l’avons noté, beaucoup d’actes
prophétiques étaient des signes surnaturels et des miracles.
En fait, dans l’Ancien Testament seuls les prophètes sont
décrits comme agissant en partenariat avec Dieu pour faire
des miracles et opérer des guérisons. Les vies de Moïse, Elie
et Elisée contiennent beaucoup de fameux exemples de
cette sorte, mais 1 Rois 13:1–10 montre que Dieu a aussi
utilisé d’autres prophètes dans ce domaine.

Les fausses prophéties


Il est important de comprendre que la Bible n’établit pas de
test pour détecter les fausses prophéties. Elle donne plutôt
une série de principes grâce auxquels nous pouvons
distinguer les faux prophètes des vrais prophètes.
Cela nous montre que nous devrions nous concentrer
plus sur le fondement de la prophétie, c’est-à-dire une
relation d’écoute intime avec Dieu, que sur les paroles ou les
actions prophétiques.
Nous considérons ce sujet des faux prophètes et de
l’évaluation des révélations dans le chapitre huit. Pour
l’instant nous pouvons noter que Moïse propose deux tests
dans Deutéronome 13:1–5 et Deutéronome 18:21–22.
Moïse enseigne que les faux prophètes peuvent être
reconnus par:

87
Ecouter Dieu

L’échec de leurs prophéties prédictives (mais le


corollaire n’est pas nécessairement vrai:
l’accomplissement n’est pas une preuve
d’authenticité).
La manière dont ils appellent les gens à suivre
d’autres dieux que le vrai Dieu.
Jérémie 23:9–40 et Ezéchiel 12:21 à 14:11 offrent trois
tests supplémentaires:
Leur style de vie est immoral.
Ils ne mettent pas l’immoralité en lumière chez
les autres.
Ils invoquent la paix sans s’inquiéter des
conditions morales et spirituelles dans lesquelles
la paix peut s’établir.
Nous avons établi dans Le ministère dans l’Esprit que la
prophétie authentique de l’Ancien Testament est le fondement
essentiel sur lequel doit s’appuyer toute la compréhension du
ministère de notre époque. Nous pouvons maintenant voir à
quel point l’écoute prophétique est fondamentale chaque fois
qu’une prophétie est donnée dans le contexte biblique. Nous
pouvons aussi reconnaître que cette écoute est à la base de
tous les aspects de la vie chrétienne.
Or dans ce livre, nous développons notre compréhension
du processus selon lequel Dieu parle et les croyants
écoutent. Nous reviendrons donc souvent à cette fondation
prophétique de l’Ancien Testament.
Nous n’écoutons pas Dieu pour nous réjouir d’un son
agréable; nous l’écoutons plutôt afin de pouvoir nous
plonger plus profondément dans sa vie et de pouvoir être
ensuite envoyés avec sa Parole vers l’Eglise et vers le monde.

L’opposition au prophétique
L’Ancien Testament fait aussi mention d’opposition au
ministère prophétique. Elie, par exemple, l’un des prophètes
les plus connus de l’Ancien Testament, était appelé et oint

88
L’écoute prophétique dans l’Ancien Testament

par Dieu. Mais il a fait face à une opposition spirituelle


colossale contre son ministère prophétique. Cette
opposition vint notamment de la reine Jézabel, l’épouse du
roi Achab qui tua tant de prophètes de Dieu.
Les paroles et les actes prophétiques oints sont de
sérieuses menaces pour les forces de l’ennemi qui
répondent toujours avec furie. L’activité prophétique d’Elie
provoqua la colère de l’esprit de Jézabel. Le prophète dut
faire face à toute la force de sa rage. Le diable hait le peuple
prophétique de Dieu et c’est pourquoi il a confié à l’une de
ses plus terribles principautés la charge d’orchestrer les
forces de ténèbres contre les prophètes.
L’esprit de Jézabel est le même esprit méchant qui tente
aujourd’hui d’empêcher le peuple de Dieu d’être efficace
dans son rôle prophétique dans l’Eglise et dans le monde.
L’Eglise aujourd’hui a besoin d’être tout à fait consciente de
cette opposition spirituelle. Elle doit se lever dans la
puissance du Saint-Esprit, tout comme Elie. Elie a confronté
les faux dieux et les faux prophètes de son temps. Il a appelé
le peuple à retourner à Dieu et a finalement brisé l’emprise
de Jézabel sur la nation.

89
Ecouter Dieu

90
Chapitre Six
L’écoute prophétique dans
le Nouveau Testament
Dans Deutéronome 18:14–20, nous avons vu que Moïse a
prophétiquement préparé le peuple d’Israël au leadership
de Josué et, en utilisant les mêmes mots, a aussi annoncé
prophétiquement que Dieu leur enverrait, un jour, un
prophète qui serait comme lui.
Plus tard, à l’époque de Jésus, les Juifs s’attendaient donc
à ce que leur Messie promis soit un second Moïse. Il devait
être un autre prophète auquel Dieu se révélerait lui-même
avec autant d’intimité que dans Nombres 12:6–8. Ils
s’attendaient à ce qu’il soit un autre serviteur qui répéterait,
à grande échelle, les oeuvres miraculeuses de l’Exode.
Lorsque les prêtres et les Lévites interrogèrent Jean-
Baptiste, dans Jean 1:19–25, ils voulaient vraiment savoir si
Jean était «le Prophète», celui qui avait été prophétisé par
Moïse dans Deutéronome 18:15–20. Actes 3:22–24 montre
que Pierre croyait que le prophète suprême et tant attendu
était bien Jésus.
Même si à cette époque, la plupart des gens ne croyaient
pas que Jésus fut divin, et que seulement peu de gens
avaient réalisé qu’il était le Messie, beaucoup de Juifs
reconnaissaient que Jésus était «un» prophète, sinon «le»
prophète. Par exemple, nous voyons que:
Cléopas réalisa que Jésus était un prophète à
cause des choses qu’il avait faites et dites – Luc
24:19.
La femme samaritaine au puits de Jacob comprit
que Jésus était un prophète lorsque l’Esprit lui parla
de ses maris – Jean 4:18.
Les foules reçurent Jésus comme un prophète
lorsqu’il nourrit les cinq mille hommes – Jean 6:14.

91
Ecouter Dieu

Ils l’ont aussi reçu comme un prophète lorsqu’il


arriva à Jérusalem sur l’ânon – Matthieu 21:11.
Les ennemis de Christ se sont référés à lui comme
étant un prophète lors de la dispute avec
Nicodème – Jean 7:52.
Jésus semblait se considérer lui-même comme un
prophète – Matthieu 13:57.

Jésus «le» prophète


Jésus était à la fois «le» grand prophète de Nombres 12:6–8
et Deutéronome 18:14–17 et «le» prophète Serviteur
Souffrant de Dieu qui accomplit parfaitement les quatre
cantiques prophétiques d’Esaïe 42:1–9; 49:1–7; 50:4–11 et
52:13 à 53:12.
Nous pouvons dire qu’au cours de sa vie et son ministère
terrestre, Jésus a manifesté tous les signes d’un prophète
extraordinaire. Par exemple:
Il connaissait Dieu
Les prophètes de l’Ancien Testament étaient proches du
cœur de Dieu mais Jean 1:18 montre que Jésus est celui qui
a été le plus proche du cœur du Père.
Les prophètes partageaient les secrets de Dieu. Toutefois,
Matthieu 11:27 suggère que Jésus avait un degré d’intimité
avec Dieu même plus grand que celui dont Moïse jouissait.
Les prophètes connaissaient Dieu et le révélaient par leur
vie, leurs paroles et leurs actes; mais seul Jésus a connu et
révélé le Père parfaitement.
Nous savons que Jésus est le Fils de Dieu, l’Agneau de
Dieu, la Parole Personnelle de Dieu, la Lumière du Monde
etc et en tant que tel, il est le plus grand et le plus parfait
révélateur de Dieu le Père. Nous considérons cet aspect des
choses plus à fond dans Connaître le Père et Connaître le Fils.
Il écoutait et obéissait
Si l’Evangile de Jean met un accent beaucoup plus grand sur
la divinité de Jésus que le font les autres Evangiles, c’est

92
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

aussi l’Evangile qui insiste le plus pour dire que Jésus était
totalement soumis à l’autorité du Père. Il montre clairement
que Jésus n’allait nulle part et ne faisait rien sans l’initiative
du Père. Il ne parlait et n’agissait que sur l’ordre de son Père.
Le Père avait l’initiative et le Fils marchait dans l’obéissance.
Nous le voyons par exemple dans Jean 4:34; 5:19, 30; 6:38;
7:28–29; 8:28–29; 10:18 et 12:49–50.
Cela signifie que l’écoute prophétique et l’obéissance à
l’évangile sont les fondements de la vie et du ministère de
Jésus. Il est «l’envoyé» qui, comme les prophètes de l’Ancien
Testament, répond dans l’obéissance à la fois aux
convocations divines, à Dieu et à la mission prophétique
qu’il entend dans son esprit alors qu’il est à l’écoute. Il
écoute, obéit et agit sur ce qu’il entend.
Matthieu 15:24 montre que Jésus a été envoyé dans un
domaine clairement défini avec un appel prophétique
unique. Il devait prophétiser à certaines personnes, à un
endroit particulier et pour une période de temps limitée.
La manière soudaine dont l’activité prophétique fait son
entrée, comme nous le voyons par exemple dans le cas
d’Elie et d’Amos, se retrouve dans la vie de Jésus. Un jour il
est le charpentier que personne n’a remarqué, le jour
suivant, il est appelé, oint publiquement et envoyé.
Six semaines plus tard, seulement, Jésus guérissait les
malades, chassait les démons, et prononçait les puissantes
paroles de Dieu, avec une autorité qui étonnait ceux qui le
rencontraient.
Il disait les paroles de Dieu
Nous avons remarqué que les prophètes sont les porte-
parole de Dieu. Ils annoncent ses pensées et ses explications,
pas les leur. Jean 12:49–50 et 14:10 sont des passages qui
montrent que Jésus ne prétendait pas être l’auteur de ce
qu’il disait: toutes les paroles qu’il prononçait, c’était le Père
qui les lui avait dites. Ses paroles prophétiques étaient
basées entièrement sur son écoute prophétique.

93
Ecouter Dieu

Il opérait les œuvres de Dieu


Mais Jésus ne résumait pas tout son ministère à des paroles,
sans actions. Il était le Prophète puissant en paroles et en
œuvres. Comme tant des prophètes qui l’avaient précédé,
les paroles de Jésus étaient confirmées par ses œuvres.
A différents moments de l’histoire de l’Eglise, certains
croyants ont tellement mis l’accent sur la divinité de Jésus et
ont tellement défendu ce point qu’ils ont presque
déshumanisé Jésus. Pourtant nous savons qu’il était à la fois
pleinement Dieu et pleinement homme.
D’autre part, une trop grande insistance sur la divinité de
Jésus peut donner l’impression que Jésus guérissait les
malades et opérait des miracles parce qu’il était Dieu.
Toutefois si cette interprétation était juste, elle sèmerait le
doute sur les promesses faites par Jésus à ses disciples selon
lesquelles ils feraient des «oeuvres plus grandes» et suivant
lesquelles les «signes» les «accompagneraient».
Les serviteurs prophètes de l’Ancien Testament étaient
partenaires avec Dieu dans la guérison des malades, la
résurrection des morts et l’opération des prodiges parce
qu’ils avaient été oints de l’Esprit de Dieu et parce qu’ils
écoutaient Dieu attentivement et suivaient ses instructions
avec un grand soin.
De même, Jésus faisait les œuvres de Dieu parce qu’il
était un homme humble, serviteur, qui était plein de l’Esprit
de Dieu, qui écoutait son Père et qui limitait ses paroles et
ses actions aux instructions divines reçues. Dans Jean 9:17
un aveugle a reconnu Jésus comme un prophète parce qu’il
avait ouvert ses yeux: pour lui, le miracle était une évidence
de l’appel prophétique de Jésus, il n’était pas synonyme de
divinité.
Comme nous l’avons noté dans Le Ministère de l’Esprit,
cette vérité importante signifie que les miracles sont
accessibles à tous les croyants qui ont été oints de l’Esprit,
qui continuent à écouter Dieu avec attention et à lui
répondre avec l’obéissance de l’Evangile.

94
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

Le lien vétéro-testamentaire entre la prophétie et l’Esprit


atteint son point culminant dans la vie de Jésus. Actes
10:34–48 apporte le discours de Pierre adressé à la maison
de Corneille. En citant Esaïe 61:1 et en appliquant ce texte à
Jésus, Pierre montre clairement que c’est l’onction publique
de l’Esprit qui fait la différence dans la vie de Jésus.
Le baptême de Jésus fut un point tournant de sa vie. Au
moment où il remonte des eaux du Jourdain dans Matthieu
3:16–17, l’Esprit vient sur lui. Bien sûr, Jésus avait été le
Christ, le Messie, le «oint» de toute éternité; mais à ce
moment précis de son onction publique, le Fils de Dieu était
mis à part en tant que prophète bien-aimé oint de l’Esprit. Il
recevait une convocation spéciale dans l’intimité du Père en
vue de la mission unique de parler en serviteur et de servir
comme sacrifice.
Il a oint les autres
L’Ancien Testament rapporte que certains prophètes ont
dévoilé ceux que Dieu avait choisis afin qu’ils servent en tant
que rois et prophètes. Il montre qu’ils les ont ensuite oints
pour le service. Nous le voyons par exemple dans 1 Rois
19:15–16.
Ce modèle se retrouve dans le Nouveau Testament et
Jean-Baptiste présente prophétiquement Jésus comme
celui qui baptiserait ou oindrait les gens dans l’Esprit. Cette
vérité est tellement vitale que c’est le seul incident qui est
décrit dans les quatre Evangiles et dans les Actes: Matthieu
3:1–12; Marc 1:1–8; Luc 3:1–18; Jean 1:19–34 et Actes 1:1–5.
Lorsque Jésus est remonté au ciel, son activité
prophétique consistait à oindre son épouse du Saint-Esprit,
à envoyer et équiper l’église en tant que race de prophètes,
à convoquer son peuple dans une écoute faite d’intimité et
à nous envoyer dans le monde comme ses partenaires et
serviteurs prophétiques. Nous considérons cet aspect dans
Connaître l’Esprit et Le ministère dans l’Esprit.

95
Ecouter Dieu

Il intercédait auprès de Dieu


Après son ascension, la seconde action prophétique de
Jésus fut d’intercéder à la droite du Père. Nous le voyons
dans Romains 8:34 et Hébreux 7:25.
Nous avons noté que les prophètes étaient les
intercesseurs de l’Ancien Testament et que la vie de Jésus
était, elle aussi, remplie de prière d’écoute et d’intercession.
Les Evangiles rapportent par exemple que Jésus priait:
Tôt le matin – Marc 1:35
Tard le soir – Luc 6:12
A son baptême – Luc 3:21
Après un long temps de ministère – Marc 1:35;
6:46, Luc 5:16
Pendant toute une nuit avant de choisir les douze
disciples – Luc 6:12
Seul dans la présence de ses disciples – Luc 9:18
Lors de sa transfiguration – Luc 9:28–29
Après le dernier repas – Jean 17
A Gethsémané – Marc 14:32, Luc 22:41
Pour Pierre – Luc 22:32
Pour des petits enfants – Matthieu 19:13–15
Lors de sa crucifixion – Luc 23:34
Après sa résurrection – Luc 24:30
Après son ascension – Jean 14:16.
L’intercession prophétique de Jésus est particulièrement
visible dans Jean 17. Il prie pour lui-même, pour les onze
disciples et pour nous. Nous considérons ces choses plus à
fond dans La prière efficace.
Il était fidèle à la vérité, la justice et la compassion de Dieu
Jésus était totalement engagé par rapport à la vérité de Dieu
et Jean 14:6 montre qu’il était l’incarnation vivante de cette
vérité. Au cours de toute sa vie, Jésus a été caractérisé et

96
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

motivé par la compassion de Dieu – nous le voyons par


exemple, dans Matthieu 15:32; 20:34, Luc 7:13 et 10:33.
Des passages tels que Jean 8:1–12 et Matthieu 23:23
laissent entendre que la vérité sans la compassion n’est pas
la vérité de Dieu. L’ensemble du Sermon sur la Montagne,
Matthieu 5–7, correspond à une exposition faite par Jésus
sur la manière dont nous devons vivre selon Dieu, pleine de
vérité et de compassion. Nous considérons ces choses dans
Le règne de Dieu. Nous y voyons comment la domination
personnelle de Jésus accomplit et surpasse même les
instructions inspirées des prophètes de l’Ancien Testament.
Il a apporté des révélations divines
Jésus a suivi les traces des prophètes qui l’ont précédé de
toutes les manières possibles. Il a même été crucifié en tant
que faux prophète. Dans Matthieu 26:64–68, Jésus reconnaît
en effet qu’il est le Messie puis se révèle comme le Seigneur
du Psaume 110 et le mystérieux personnage de Daniel 7:13.
La réponse du Sanhédrin à ces audacieuses proclamations
fut de considérer Jésus comme un faux prophète et de
réclamer sa mort.
Jésus a même été un vrai prophète dans la manière dont
il a donné des révélations divines dans des situations locales
et des vies individuelles. Nous le voyons par exemple dans
Matthieu 11:20–24 et Jean 21:15–19.
Il a aussi parlé de manière prédictive, exactement comme
l’avaient fait les prophètes de l’Ancien Testament. Les paroles
de Jésus dans Luc 21:20–24 ont été prononcées en l’an 33
environ. En l’an 70, soit trente-sept ans plus tard, l’armée
romaine conduite par Titus encercla Jérusalem et la
communauté chrétienne se souvint de cette prophétie de
Jésus. Ils évacuèrent la ville et furent guidés vers Pella: les
récits de l’époque rapportent qu’aucun croyant ne fut capturé
ou tué dans le massacre qui s’ensuivit. La précision de cette
prophétie devrait nous assurer que les autres prophéties de
Jésus écrites dans Luc 21:25–28 s’accompliront également.

97
Ecouter Dieu

Plus qu’un prophète


La plupart des fausses religions reconnaissent que Jésus est
un prophète. Il est du reste possible que le fait même
qu’elles admettent cette vérité soit une raison pour laquelle
certaines parties de l’Eglise apportent si peu d’attention à
l’appel et l’activité prophétiques de Jésus.
Pourtant Jésus était bien plus que «juste un nouveau
prophète». Sa naissance, sa vie, son ministère, sa mort, sa
résurrection, son ascension et son activité ointe à la
Pentecôte confirment tout ce que les prophètes de l’Ancien
Testament avaient annoncé. Et Actes 10:43 identifie Jésus
comme celui auquel tous les autres prophètes rendent
témoignage. En fait plus de trois cent prophéties détaillées
de l’Ancien Testament se sont réalisées durant sa vie.
Un prophète ne peut rien faire de plus que de dire ou
démontrer la Parole de Dieu, mais Jésus était la Parole
incarnée. Et Apocalypse 19:10 nous enseigne que toute
prophétie devrait être le fait de l’Esprit de Jésus et lui rendre
témoignage. Cela montre à la fois que Jésus est le prophète
suprême et que tous les autres prophètes devraient pointer
sur lui.
Nous pouvons dire que Jésus est:
Notre exemple dans la prophétie.
La source de notre prophétie.
L’objet de notre prophétie.

La prophétie dans la première église


A la Pentecôte, l’onction de Jésus ou son activité de
baptiseur ont inauguré une nouvelle ère prophétique. La
compréhension de base de l’Ancien Testament de la
prophétie était conservée mais l’église, plutôt que des
individus isolés, devint le centre de l’activité prophétique.
Ainsi l’écoute prophétique et la vie prophétique devinrent
des éléments clefs dans l’église.

98
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

Le livre des Actes rapporte comment le Christ ressuscité a


dirigé la première église par des révélations prophétiques.
Nous voyons par exemple:
Actes 5:1–11 – Pierre dévoile Ananias et Saphira
prophétiquement et annonce le jugement de Dieu.
Actes 8:20–24 – Pierre révèle prophétiquement
les pensées et la motivation cachées de Simon.
Actes 9:10–19 – Ananias reçoit une révélation
prophétique sur la conversion de Paul et son
futur ministère.
Actes 10:1–19 – Corneille et Pierre reçoivent des
visions prophétiques qui les guident et
provoquent la conversion de la maison de
Corneille.
Actes 11:27–30 – Agabus prédit prophétiquement
une famine en Judée.
Actes 13:1–4 – Paul et Barnabas furent envoyés en
voyage missionnaire par une confirmation
prophétique et une révélation de la volonté de
Dieu.
Actes 13:9–12 – Paul annonce prophétiquement
le jugement de Dieu sur Elymas lorsque celui-ci
empêche le Proconsul de venir à la foi en Christ.
Actes 14:9 – Paul reçoit la révélation prophétique
selon laquelle l’infirme avait la foi pour être guéri.
Actes 15:13–19 – Jacques prononce une parole
prophétique de sagesse lors de la réunion de
Jérusalem à propos de la question des Gentils qui
sont venus à la foi.
Actes 15:32 – A Antioche, Jude et Silas exercent le
ministère prophétique consistant à fortifier et
encourager.
Actes 16:6–7 – Le second voyage missionnaire de
Paul a été dirigé prophétiquement par l’Esprit.

99
Ecouter Dieu

Actes 21:9 – Philippe avait quatre filles qui


prophétisaient.
Actes 21:10–11 – Agabus prédit prophétiquement
ce qui devait arriver à Paul.
Actes 27:23–26 – Paul reçoit une révélation
prophétique sur le naufrage à venir.
Apocalypse 11:3–13 montre que la prophétie et le
témoignage prophétique font partie des priorités de Dieu
dans les derniers jours – ils n’ont pas cessé avec la première
église et le dernier chapitre des Actes.
Les deux lampes semblent se référer à Moïse et Elie, les
témoins de la transfiguration de Jésus. Comme nous l’avons
vu, ils sont les exemples suprêmes, dans l’Ancien Testament,
de la prophétie inspirée sur le mode de la «Parole» et
«l’Esprit» et ce passage nous montre que ces deux aspects
de la prophétie perdurent après la Pentecôte et jusqu’à la fin
des temps.
Les deux oliviers semblent symboliser Josué et Zorobabel
dans Zacharie 3–4. Ils étaient les leaders spirituels et civils de
la communauté rapatriée qui restauraient Jérusalem et le
Temple après l’exil. Cela porte à penser que la prophétie
devrait être dirigée à la fois vers les domaines spirituels et
séculiers et non pas seulement adressée à l’Eglise.
Josué et Zorobabel étaient les deux leaders qui ont
construit le nouveau Temple. Or rien ne construit l’Eglise si
bien que l’écoute prophétique et la vie prophétique. En
enseignant que les prophètes font partie de la fondation de
l’Eglise, Ephésiens 2:20 préfigure Apocalypse 11.
Un peuple prophétique
Nombres 11:16–30 rapporte comment le fardeau
prophétique de Moïse ne pouvait être partagé qu’avec ceux
qui avaient reçu l’Esprit. Lorsque Josué s’enquit de savoir
pourquoi Eldad et Medad prophétisaient, Moïse lui répondit
par une prière prophétique importante.

100
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

Dieu entendit cette prière et Joël 2:28–29 annonça à


l’avance la réponse de Dieu. Dieu a tenu promesse à la
Pentecôte lorsque Jésus a déversé son Esprit sans restriction
sur l’Eglise.
Lorsque Pierre cita la prophétie de Joël, dans Actes 2:18,
il fut inspiré d’ajouter la phrase importante «et ils
prophétiseront». Cela montre que depuis la Pentecôte, la
possibilité de l’écoute prophétique, de la proclamation
prophétique et des actions prophétiques est ouverte à tous
les croyants qui ont été oints du Saint-Esprit.
Comme nous l’avons vu dans Connaître l’Esprit, il n’y avait
pas de limites au don de l’Esprit le jour de la Pentecôte, et
aucune restriction sur sa réception. Potentiellement, tous les
croyants, hommes ou femmes, jeunes et vieux, éduqués ou
illettrés, peuvent prophétiser.
Lorsque Pierre a mentionné la prophétie dans Actes 2:18,
il entendait sûrement que toute l’église exercerait le
ministère comme les prophètes de l’Ancien Testament.
Cela signifie qu’à cause de l’effusion de l’Esprit à la
Pentecôte, tout le peuple de Dieu peut être composé
«d’hommes de Dieu», de «serviteurs de Dieu», «d’appelés
qui appellent», de «vus et voyants».
Tous les croyants rachetés et oints peuvent par exemple
maintenant:
Entrer dans la présence de Dieu
Ecouter les secrets de Dieu
Transmettre les pensées de Dieu à propos de la
réconciliation, la justice et des événements
Prédire et proclamer
Intercéder
Etre inspirés par la «Parole» et «l’Esprit»
Recevoir des rêves et des visions
Ecouter, parler, vivre et participer au miraculeux.

101
Ecouter Dieu

Il est toutefois important de reconnaître que la promesse


de Pierre n’était pas que tous les croyants seraient
prophètes, mais que tous pourraient prophétiser. La
différence est de poids.
La prophétie exercée dans la première église
apparaissait dans la conduite quotidienne des croyants
ordinaires du livre des Actes; mais il y avait néanmoins
quelques rares individus qui étaient appelés prophètes.
Comme nous le voyons dans Le Ministère de l’Esprit, il en
est de même dans d’autres domaines du ministère. Tous
sont chargés d’évangéliser, mais tous ne sont pas
évangélistes. Tous reçoivent le commandement de guérir,
mais tous ne sont pas dans le ministère de guérison. Tous
sont appelés à enseigner, mais tous ne sont pas
enseignants etc.
Le témoignage prophétique
Le Nouveau Testament souligne que la prophétie fait partie
de l’ensemble du témoignage de l’Eglise. Marturia,
«témoin», est le terme général qui désigne l’activité de
l’Eglise tournée sur l’extérieur pour atteindre les perdus.
Kerugma, la «prédication» et propheteia, la prophétie sont
divers aspects de ce témoignage.
Ce thème est développé dans Apocalypse 19:10. Ce texte
ne dit pas que toute prophétie devrait être un témoignage
mais plutôt que toute prophétie devrait être le même
témoignage que celui de Jésus.
Cela signifie que dans notre écoute prophétique nous
devrions écouter Dieu comme Jésus l’a écouté, et que nos
paroles et nos actions prophétiques devraient attirer les
gens vers Dieu comme Jésus a attiré leur attention sur Dieu.
La prophétie du Nouveau Testament se concentre
toujours sur ce que Dieu est en train de faire, de penser et de
dire. Elle ne s’arrête pas à la réponse humaine. Dit plus
simplement, le message prophétique essentiel de la
première église adressé aux Juifs était le suivant: «Dieu est

102
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

en colère contre vous, parce que vous avez rejeté et crucifié


le Messie.» Les paroles prophétiques ainsi données
pointaient sur Dieu et sa colère, et non sur les Juifs.
Comme dans l’Ancien Testament, l’exercice de la
prophétie dans la première église encourageait souvent à
une saine crainte de Dieu. Parfois en effet, les croyants
annonçaient de «mauvaises» nouvelles.
Lorsque la réponse humaine à leur prophétie était: «que
devons-nous faire pour être sauvés…», à ce moment là
l’évangélisation pouvait vraiment prendre place. C’est
l’évangélisation, et non la prophétie, qui se concentre sur la
réponse humaine à l’appel de Dieu.
La prophétie et l’Ecriture
Certains responsables d’église s’opposent à la prophétie
personnelle et à celle qui s’adresse à une congrégation. Ils
basent leur argumentation sur la suprématie de la Bible. Ils
considèrent par conséquent que la prophétie ne peut être
qu’une répétition de la Bible ou une fausse prophétie.
Pourtant le livre qu’ils essayent de défendre contient
beaucoup d’encouragements à prophétiser et beaucoup de
recommandations sur la prophétie.
Comme nous l’avons vu, la Parole écrite de Dieu possède
une autorité unique qui ne pourra jamais être égalée. Elle
s’adresse à tout le monde, en tout temps, en tout lieu, alors
que la prophétie est destinée à un individu ou un groupe
particulier de gens, à un endroit précis et à un moment
spécifique.
Le principe biblique est clair: aucune prophétie ne doit
ajouter quelque chose à l’Ecriture ou différer de l’Ecriture: au
lieu de cela toute vraie prophétie est un élément essentiel et
une application directe de l’Ecriture.
2 Pierre 1:19 est sans équivoques. Toutefois, le terme fixé
dans ce verset: «jusqu’à», ainsi que la référence de
1 Corinthiens 13:8–9 à une fin de l’imperfection ont conduit
certains à une conclusion particulière. Selon eux, la
prophétie a cessé au moment où la Bible a été complète.

103
Ecouter Dieu

Mais si cette hypothèse était vraie, nous devrions aussi en


conclure que nous vivons à une époque où toute
connaissance a cessé, le Jour du Seigneur a paru, l’étoile du
matin s’est levée et nous pouvons voir Christ face à face!
La prophétie et l’opposition
Le Nouveau Testament nous rappelle que les prophètes de
l’Ancien Testament étaient rejetés et persécutés et nous
promet que le même sort attend tous ceux qui prophétisent.
Matthieu 5:11–12 et Luc 11:49 montrent cela en partie, mais
ce thème est plus développé dans le livre de l’Apocalypse.
Apocalypse 6:9 déclare qu’un certain nombre de saints
seront tués à cause de la Parole et de leur témoignage
prophétique rendu à cette parole. Et Apocalypse 12:17
révèle l’opposition extrême du «dragon» à ceux qui
obéissent à Dieu et rendent témoignage de Jésus, ce qui
inclut l’écoute et la vie prophétique.

Les prophètes dans la première église


Ephésiens 4:7–16 montre que les prophètes étaient l’un des
dons particuliers de Christ à son Eglise après son ascension.
Il les a donnés pour aider à construire son Eglise et nous
considérons leur rôle dans La gloire dans l’église.
Les prophètes n’étaient pas choisis par la première église
ni choisis par les anciens. Les responsables de la première
église reconnaissaient que certains hommes ou certaines
femmes délivraient régulièrement des prophéties de la part
de Dieu. Ils étaient simplement ceux qui prophétisaient plus
fréquemment que les autres.
Les prophètes sont habituellement associés au ministère
des apôtres. Ephésiens 2:20 nous enseigne que c’est leur
rôle dans la fondation de l’église qui leur donne cette place
à côté des apôtres. Ephésiens 3:5 révèle qu’avec les apôtres,
les prophètes révèlent le mystère, inconnu des générations
précédentes, que les païens sont participants à l’héritage

104
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

d’Israël. Ces précisions laissent à penser que les prophètes


ont un rôle important à jouer dans l’établissement de
nouvelles églises.
Dans Actes 13:1–3, les prophètes d’Antioche étaient
occupés à adorer Dieu lorsqu’ils furent chargés par le Saint-
Esprit de consacrer Barnabas et Saul à l’œuvre qui leur avait
déjà été révélée. Leur appel intérieur était maintenant
confirmé par l’appel extérieur des prophètes.
De même que les prophètes de l’Ancien Testament
oignaient les rois et les mettaient à part pour régner, de
même les prophètes de la première église imposaient les
mains sur les ministres et les consacraient pour le service.
1 Timothée 1:18; 4:14 et 2 Timothée 1:6 illustrent cela.
Cet aspect du ministère prophétique n’indique pas que
les prophètes avaient un rôle gouvernemental dans l’église.
Ils transmettaient simplement la Parole de Dieu et les
anciens dirigeants ou anciens de l’église prenaient les
décisions nécessaires à la lumière de la révélation
prophétique particulière. Certains avanceront qu’un
prophète, comme tout autre ministère d’Ephésiens 4:11
pouvait être ancien et dans ce sens exercer une autorité.
C’est vrai. Toutefois dans cet exemple, le prophète
gouvernait l’église en tant qu’ancien et non en tant que
prophète. En d’autres termes, le prophète ne gouvernait pas
par sa prophétie.
Dans Actes 21:10–14 le prophète Agabus rendit visite à
Paul. Il l’avertit par une action prophétique et une parole
prophétique de ce qui allait avoir lieu. Cette prophétie n’avait
pas été donnée pour empêcher Paul d’aller à Jérusalem mais
pour l’avertir de ce qui arriverait s’il y allait. Cette révélation
divine signifiait que Paul était préparé spirituellement et
mentalement lorsque l’émeute éclata et qu’il reconnaissait la
volonté de Dieu dans ses propres circonstances.
Dans Actes 11:27–30, Agabus se fit aussi l’écho des
prophètes qui l’avaient précédé et de leur cri pour la justice
sociale. Il révèlait ainsi le grand intérêt de l’Esprit pour

105
Ecouter Dieu

l’assistance à apporter lors de la famine. Animé par l’Esprit,


Agabus prédit la grande famine des années 49–50 A.D. qui
balaya l’Empire romain d’Est en Ouest. Cette révélation
permit à l’église de se préparer de manière adéquate.
Ici encore, nous devons noter qu’Agabus s’est concentré
essentiellement sur ce que Dieu était en train de faire. Il n’a
pas exigé une réponse humaine à sa prophétie. Il n’a pas
donné aux gens l’instruction de faire une collecte. Il les a
simplement avertis de se préparer à une famine imminente.
Cet incident, faisant écho à Genèse 41, est un vrai plan de
secours pour la famine dans la mesure où les provisions sont
faites avant que la pénurie se fasse sentir.
Ces versets démontrent que dans la première église, les
prophètes étaient:
Officiels – leur office était reconnu par les
responsables de l’église.
Supra locaux – ils voyageaient d’église en églises
Inspirés – ils étaient oints et inspirés par le Saint-
Esprit.
Prédictifs – ils annonçaient ce que Dieu était sur
le point de faire.
Directifs – ils conduisaient les croyants à agir de
manière spécifique
Pratiques – ils étaient concernés par des
situations tout à fait pratiques.
Révélateurs – ils enseignaient la Parole de Dieu.

Le don de prophétie
Le Nouveau Testament présente le don de prophétie à
l’Eglise. Il s’agit d’un don particulier du Saint-Esprit et ne
représente qu’un aspect de la prophétie. Ce don n’est pas la
somme de tout ce qui est prophétie, mais il en est un
élément important.
Comme nous le verrons, il est juste d’insister sur ce don,
mais non au détriment des autres aspects de la prophétie.

106
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

Nous apprenons ce qui concerne ce don dans


1 Corinthiens 12 et 14. Ces chapitres sont écrits dans le
contexte d’un enseignement sur l’adoration publique,
notamment au moment du repas du Seigneur. Cet arrière
plan montre que le don de prophétie est probablement un
aspect de la prophétie qui est particulièrement adapté aux
réunions publiques de l’église.
Le verbe grec clef de 1 Corinthiens 14 est oikodomeo. Ce
terme est habituellement traduit par «édifier» mais il signifie
en réalité «construire ensemble afin d’encourager». Si notre
plus profond désir est de voir l’Eglise construite dans l’unité
et encouragée, nous devrions porter une attention spéciale
à ce chapitre.
Etre zélé pour la prophétie
1 Corinthiens 14:1, 12 et 39 sont des passages qui instruisent
les croyants chrétiens à zeloo activement à la prophétie. Il
s’agit ici d’un verbe grec très fort qui signifie: «avoir un
grand zèle» ou «soupirer après quelque chose».
Si nous désirons profondément que Dieu nous parle,
nous ferons de l’écoute de Dieu une priorité dans notre vie.
Nous ne démontrons pas notre «soupir» après la prophétie
en demandant à Dieu de parler. Notre fort désir se
manifeste lorsque nous l’écoutons avec plus de zèle – parce
que nous savons que c’est sa volonté et sa nature de nous
révéler sa Parole.
La prophétie s’adresse à des personnes
1 Corinthiens 14:3 montre que le don de prophétie est
essentiellement dirigé de Dieu vers les hommes.
Lorsque les paroles de nos prières sont dirigées vers Dieu
et que notre adoration est vraiment inspirée par l’Esprit, il
n’est pas faux de les décrire comme étant «prophétiques».
Toutefois ce passage se préoccupe de l’aspect particulier de
la prophétie qui est le don spirituel. Or ce dernier est
entièrement dirigé sur l’homme.

107
Ecouter Dieu

Dans le passé, certaines églises n’ont pas fait la


distinction entre diermeneuo «interpréter» et propheteuo
«prophétiser». 1 Corinthiens 14:5 montre que les langues et
l’interprétation ont une valeur identique pour la prophétie
mais qu’elles ne sont pas équivalentes à la prophétie. Ces
deux dons édifient l’Eglise mais les versets 2 et 3 montrent
qu’ils le font en partant de directions opposées.
Chaque fois que nous prions en langues ou interprétons
une langue ou manifestons un «don» spirituel quelconque, il
y a un certain élément d’expression prophétique qui y est
attaché, car nous avons entendu Dieu et nous prononçons ses
paroles dans l’obéissance de l’Evangile. Mais nous n’exerçons
pas le don précis de prophétie pour autant. En effet, dans la
gamme étendue de la prophétie, le don de prophétie est
l’élément qui s’adresse exclusivement à l’homme.
La prophétie construit, exhorte et console:
1 Corinthiens 14:3 montre que le don de prophétie apporte:
Oikodome – l’édification: le don est positif, pas
négatif, il nous construit ensemble pour nous
encourager de manière constructive dans l’église.
Paraklesis – l’exhortation: il révèle ce que Dieu est
en train de faire et nous appelle à nous aligner
avec ce que Dieu fait, à nous placer aux côtés de
Dieu dans ce qu’il est en train de faire.
Paramuthia – la consolation: c’est un «langage
proche». C’est Dieu qui souffle un tendre
message de consolation à l’oreille de ses amis et
de ses serviteurs.
La prophétie construit les autres
La prophétie est un don consistant à se donner soi-même et
se vider soi-même. 1 Corinthiens 14:4 déclare que ceux qui
prophétisent ne cherchent pas à s’édifier eux-mêmes. Plutôt
que cela, ils construisent les membres de l’Eglise dans l’unité
et les encouragent. (Bien sûr, faisant eux-mêmes partie de

108
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

l’Eglise, ils sont eux aussi construits par leur prophétie, mais
ce n’est pas leur intention première.)
La prophétie est un don constructif et positif. Il ne détruit
pas et ne démolit pas. Cet aspect de la prophétie apparaît au
verset 26.
La prophétie est importante
1 Corinthiens 14:5 montre que la prophétie est importante,
et que nous ne devons pas la traiter à la légère. Nous
sommes appelés à respecter ces hommes et ces femmes
auxquels Dieu a confié un message particulier dans une
occasion donnée.
La prophétie n’est pas nécessairement spontanée
1 Corinthiens 14:26 laisse entendre que les membres de
l’église devraient passer du temps à se préparer avec
attention pour les réunions d’église, se mettant à l’écoute de
Dieu concernant toute contribution que Dieu voudrait qu’ils
puissent apporter dans l’adoration.
Cela signifie que toute contribution spirituelle, un chant,
une parole, une langue, une interprétation, une prophétie
etc peut être donnée par l’Esprit à l’avance. 1 Corinthiens
14:30 montre toutefois qu’il y a vraiment une place pour la
prophétie spontanée dans l’adoration publique.
La prophétie révèle
1 Corinthiens 14:26 place l’apokalupsis dans la liste des
contributions que les croyants peuvent faire dans une
réunion d’église. Ce terme est habituellement traduit par
«révélation» et signifie le dévoilement, la révélation de
quelque chose qui n’était pas encore connu. Il se réfère
clairement aux prophéties.
Jusque-là, nous nous sommes référés à la prophétie
comme à la parole «maintenant» de Dieu. Apokalupsis
signifie que nous pouvons peut-être aussi décrire la
prophétie comme la Parole «nouvelle» de Dieu.
Bien sûr, aucune prophétie n’est jamais nouvelle pour
Dieu et elle est toujours complètement cohérente par

109
Ecouter Dieu

rapport à la nature de Dieu et sa Parole telle qu’elle s’exprime


dans l’Ecriture. Elle s’aligne avec le témoignage de Jésus.
Parfois, toutefois, une révélation prophétique sera nouvelle
pour nous, dans le sens que c’est un dévoilement neuf d’un
aspect particulier de la Parole éternelle et immuable de Dieu.
La prophétie doit être jugée
1 Corinthiens 14:29–32 montre clairement que la prophétie
doit être jugée ou testée. Nous considérons cet aspect dans
le chapitre huit.
La prophétie est pour tous les croyants
1 Corinthiens 14:31 souligne que ce don est pour tous les
croyants. Depuis la Pentecôte, tous ceux qui ont été oints de
l’Esprit, qui continuent à écouter Dieu et à répondre à sa
Parole par une obéissance à l’Evangile peuvent prophétiser.
Cela arrivera lorsque les églises commenceront à être zélées
pour la prophétie et lorsqu’elles manifesteront ce zèle en
faisant de l’écoute prophétique une plus grande priorité.
Dans l’ordre et la bienséance
1 Corinthiens 14:40 enseigne que «toutes choses», donc
également le don de prophétie, doivent être faites avec:
Euschemonos – cela signifie que nous devrions
prophétiser avec beauté ou avec grâce et non
d’une manière incontrôlée ou déplacée.
Taxis – cela signifie que nos réunions d’église
devraient avoir un ordre, suivre un programme de
manière délibérée, avec une place juste, appropriée
et reconnue pour «toutes choses», y compris la
prophétie. Cette taxis peut être organisée par le
responsable avec l’aide du don de sagesse.

Les autres dons de révélation


1 Corinthiens 12 à 14 se réfère à trois autres dons que Dieu
donne pour nous équiper de révélation prophétique ou de
«vue spirituelle».

110
L’écoute prophétique dans le Nouveau Testament

La parole de connaissance
Par ce don, l’Esprit nous révèle des faits sur une personne ou
une situation. Il ne s’agit pas d’une révélation qui vient par la
pensée naturelle, la raison, l’expérience ou l’instinct. Il s’agit
plutôt d’un fragment de la propre connaissance de Dieu qui
nous est accordé gratuitement.
Par ce don, Dieu met en lumière une vérité que l’Esprit
désire faire connaître. Nous en avons l’exemple dans 2 Rois
5:20–27; 6:9–12; 2 Samuel 12:1–7; Matthieu 9:1–7; 17:27;
Jean 4:7–25; 4:45–54; Actes 5:1–6 et 9:11.
La parole de sagesse
Ce don est l’éclairage donné par l’Esprit sur la manière
dont une révélation peut être la mieux appliquée dans
une situation donnée ou dont une personne précise peut
être aidée ou une situation particulière peut être changée
en bien.
Nous pouvons dire que la parole de sagesse est le
«comment» de l’Esprit et que la parole de connaissance est
le «quoi».
Nous avons des exemples de ce don dans: Genèse 41:14–
45; 1 Rois 3:16–28; 2 Rois 5:8–14; Matthieu 21:23–27; 22:15–
22; Luc 21:15; Jean 8:7.
Le discernement des esprits
C’est la perception donnée de Dieu, qui rend un croyant
capable d’identifier l’esprit qui motive des paroles ou des
actions particulières. Ce don nous aide à saisir l’implication
de l’esprit humain, d’un esprit démoniaque et du Saint-
Esprit dans une situation.
Nous le voyons par exemple dans 1 Samuel 3:1–9; 16:6–
13, Matthieu 16:21–23, Luc 13:10–17, Actes 5:1–11; 8:14–24;
13:4–12; 16:16–18.
Nous considérons le rôle particulier joué par ce don dans
le jugement de la prophétie au chapitre huit de ce livre.

111
Ecouter Dieu

Que les dons prophétiques paraissent!


Les révélations et les éclairages prophétiques, y compris le
don de prophétie, construisaient la première église et
construisent encore l’église aujourd’hui.
Si le désir de notre cœur est de voir l’Eglise se construire,
nous suivrons les instructions de 1 Corinthiens 14:40 et
permettrons aux dons de révélation de ginomai. Ce mot est
habituellement traduit par «se fasse» mais «deviennent» ou
«viennent à l’existence» ou «aient lieu» est une traduction
plus exacte.
Nous n’adorons pas un Dieu muet. Il n’est pas bâillonné.
Nous n’avons pas besoin de l’implorer pour qu’il nous parle.
Au lieu de cela, nous devons ôter le coton spirituel de nos
oreilles qui fait obstacle au passage de sa voix et
commencer à l’écouter avec un soin plus attentif et une
intensité plus grande.

112
Chapitre Sept
L’écoute prophétique aujourd’hui
Nous avons vu que l’écoute prophétique implique tout un
processus. Elle commence par l’initiative gracieuse de Dieu
qui nous donne sa parole et finit par notre application
obéissante de cette parole. Comme la conversion, la foi et
l’écoute, la prophétie comprend plusieurs étapes. Il ne s’agit
pas d’un événement rapide. Par exemple, la prophétie
implique:
L’écoute – nous devons écouter Dieu attentivement
pour entendre ce qu’il est en train de dire.
La révélation – Dieu révèle son message
particulier de l’une des nombreuses manières qu’il
utilise pour communiquer sa parole et sa volonté.
L’interprétation – la révélation peut venir sous
différentes formes, si bien que nous devons
attacher beaucoup de soin à l’interpréter pour nous
assurer que la parole est comprise correctement.
L’application – nous devons écouter Dieu
activement pour apprendre de lui comment nous
y prendre avec sa Parole rhema, à qui la donner,
quand la transmettre etc.
La motivation – nous devons nous rappeler que
le but principal de toute révélation est de mieux
connaître Dieu et de s’assurer que nous n’avons
pas de raisons de prophétiser qui soient impies,
critiques ou égocentriques.
La soumission au test – chaque Parole doit être
proposée au test, au jugement, doit être pesée et
passée au crible. Personne ne devrait jamais

113
Ecouter Dieu

insister pour dire qu’une parole doit être reçue et


appliquée dans l’obéissance sans qu’elle ait été
auparavant mise à l’épreuve d’une manière ou
d’une autre.
La communication – la Parole doit être délivrée à
la manière de Dieu et avec sa grâce, dans l’ordre
et avec une douce autorité.
L’action – la Parole doit être suivie d’obéissance
et appliquée afin qu’elle puisse accomplir le but
créatif de Dieu et produire le fruit attendu.
Des passages tels que 1 Corinthiens 2:9–16 et Esaïe 55:6–
11 illustrent la puissance divine inhérente au processus
complet de la prophétie: nous avons certainement besoin
de rechercher Dieu pour qu’il restaure ce ministère
prophétique authentique dans l’Eglise aujourd’hui.
Une base trinitaire
Lorsque nous considérons l’écoute prophétique, nous avons
besoin de nous souvenir qu’elle possède une fondation
entièrement trinitaire.
Le Père a l’initiative de chaque parole. Il est le Dieu
communicateur qui parle pour se faire connaître
et pour apporter la vie au monde entier.
Le Fils est lui-même la Parole personnelle: il est la
révélation entière et éternelle du saint nom de
Dieu et de sa nature.
Le Saint-Esprit est l’Esprit de révélation. Il a inspiré
la Parole Ecrite de telle manière qu’elle est le
rapport entier, complet, suffisant et infaillible de
ce que Dieu a communiqué. Il témoigne
directement à notre esprit, rend témoignage à
Jésus et il nous parle par la parole prophétique.
Nous voyons cette activité trinitaire dans les passages
suivants: Psaumes 115:2–7; Jean 1:1–3; 14:10; 15:26; 16:13–15;

114
L’écoute prophétique aujourd’hui

17:1–3, Romains 5:5; 8:9, 15–16, 1 Corinthiens 12:7; 10; 14:3–4,


Galates 4:6, 2 Timothée 3:16–17 et Apocalypse 19:10.
Une fondation scripturaire
Nous devons aussi nous souvenir que l’Esprit communique
par la Parole Ecrite de Dieu, par la Bible. 2 Timothée 3:17
montre clairement que Dieu continue encore aujourd’hui à
nous souffler les Ecritures, à les prononcer dans nos vies sur
le plan individuel et dans nos congrégations sur le plan
collectif.
Nous pouvons dire que l’Esprit:
Illumine – il apporte la compréhension des
Ecritures.
Confirme – il rend témoignage aux Ecritures par
le témoignage intérieur, l’assurance personnelle
et les signes et les miracles.
Illustre – il attire notre attention sur des principes
bibliques, et montre quels sont les passages de
l’Ecriture qui s’appliquent à des situations
particulières.
Applique – il applique les Ecritures dans la vie des
croyants en faisant ressortir la pertinence
prophétique particulière d’un verset ou d’un
passage à ceux qui veulent bien l’entendre et
l’accepter.
La prophétie est l’une des manières dont l’Esprit illumine,
confirme, illustre et applique les Ecritures. Nous pouvons
dire qu’il utilise la prophétie au niveau de la congrégation
pour parler à une église ou un groupe particulier, et la
prophétie personnelle pour parler à un individu.
Un point de vue équilibré
Certaines personnes semblent penser que la prophétie
personnelle ou collective est tout, chaque mot est reçu
directement comme infaillible de la part de Dieu et devrait
être accepté sans poser de questions. Alors que d’autres

115
Ecouter Dieu

insistent pour dire que la prophétie, et spécialement la


prophétie personnelle n’est rien, chaque mot ne reflète que
l’opinion humaine et devrait être évalué à cette lumière.
La position biblique semble toutefois indiquer que la
prophétie personnelle et celle qui s’adresse à une
congrégation sont quelque chose: lorsqu’elles sont pesées et
testées de manière appropriée, elles font partie de la Parole
de Dieu qui nous est adressée et par conséquent nous
devrions leur obéir et agir sur ces paroles en tant que telles.
Aucune prophétie ne devrait être acceptée à la hâte ni
sans exercer le moindre esprit critique. Aucune prophétie ne
devrait non plus être suivie d’action dépourvue de sagesse.
La prophétie devrait plutôt être régulée, testée et provoquer
une action guidée par un bon sens sanctifié et de la sagesse.
Elle ne représente en effet que l’une des manières dont Dieu
parle aujourd’hui, toutefois c’est une manière qu’il utilise
vraiment pour parler.
1 Thessaloniciens 5:19–21 résume à merveille l’attitude
biblique que nous devrions avoir face à la prophétie:
N’éteignez pas l’Esprit.
Ne méprisez pas les prophéties.
Eprouvez toutes choses.
Retenez ce qui est bon.
Lorsque nous rassemblons les principes bibliques que
nous avons considérés jusqu’à maintenant, nous pouvons
voir qu’il y a trois aspects majeurs de la prophétie qui
devraient se retrouver dans l’Eglise aujourd’hui:
Le rôle prophétique – chaque croyant est appelé
à écouter et vivre prophétiquement, à la fois
individuellement et ensemble dans l’église. Il
s’agit du «prophétisme universel des croyants»
qui, depuis la Pentecôte appartient à tous ceux
qui ont été oints de l’Esprit.
Nous le voyons dans Actes 2:17–18, Hébreux
8:10–11 et 1 Jean 2:27.

116
L’écoute prophétique aujourd’hui

Le don prophétique – chaque croyant peut, de


temps en temps, être inspiré par l’Esprit pour
donner un message prophétique. Cette
manifestation du don de prophétie prend la
forme d’une parole spécifique d’édification,
d’exhortation ou de consolation. Elle survient soit
au niveau de la congrégation, dans le cadre de
l’adoration publique – ou au niveau personnel –
dans un ministère exercé de manière privée, une
conversation personnelle ou l’adoration publique.
Nous voyons ces deux aspects du don dans
1 Jean 4:16–19, 29, 1 Corinthiens 12:10; 14:1–5;
24–25, 29–32; Actes 13:2 et 9–10.
Le ministère prophétique – il s’agit d’hommes et
de femmes particuliers qui sont reconnus comme
prophètes ou prophétesses. Chez eux, le don de
prophétie est particulièrement développé. Et il se
manifeste fréquemment par leur intermédiaire.
Nous le voyons dans Ephésiens 4:11, Actes 11:27–
28; 13:1 et 15:32

Le rôle prophétique
Nous avons vu que chaque croyant doit remplir une
fonction prophétique, et cela affecte tous les domaines de
leur vie. La seule fondation solide de tout ce que nous
faisons ou disons dans le service est une relation
prophétique intime avec Dieu, qui implique l’écoute
prophétique.
Chaque livre de cette série Epée de l’Esprit est
implicitement fondé sur le principe de l’écoute prophétique
de Dieu. Par exemple:
Dans Adorer en Esprit en Vérité, nous établissons que toute
notre prière, notre louange, notre adoration et notre service
ont une dimension prophétique, même s’ils s’adressent à

117
Ecouter Dieu

Dieu. Nous voyons cela dans Romains 8:26–27; 1 Corinthiens


14:24–25; Ephésiens 5:17–20 et 1 Pierre 2:9.
Dans le livre Atteindre les Perdus, nous avons noté que
l’évangile doit être déclaré dans la puissance prophétique,
l’inspiration et la confirmation miraculeuse. Nous le voyons
par exemple dans Jean 1:47–50; 4:5–26; Romains 15:17–21;
1 Corinthiens 2:1–5; Ephésiens 6:19–20; 1 Thessaloniciens
1:4–10 et Hébreux 2:1–4.
Et dans Une foi vivante et Le ministère dans l’Esprit, nous
avons noté comment des paroles de foi prophétiques sont
dites à des gens ou des situations qui doivent être changés
de telle manière que les buts du Royaume soient atteints.
Nous en avons l’exemple dans Matthieu 17:14–20; Marc 9:23
et 11:22–25.
Dans un sens, l’existence même de la communauté
chrétienne est un signe prophétique du Royaume de Dieu.
De même que la vie des prophètes de l’Ancien Testament
communiquait quelque chose de Dieu aux gens qui les
entouraient, de même la vie collective de l’Eglise aujourd’hui
est une révélation du caractère et des buts de Dieu.
Nous avons noté dans Le règne de Dieu que le Sermon sur
La Montagne est le manifeste du Royaume de Jésus. Dans son
sermon, dans Matthieu 5:13–16, il utilise le «sel» et la
«lumière» comme des images prophétiques pour révéler les
caractéristiques de l’église, le peuple de son royaume. Et, dans
Luc 10:3, il ordonne à ses disciples de servir comme des
«agneaux au milieu des loups». Ces trois illustrations
montrent quel rôle prophétique vital joue l’église aujourd’hui.
Le sel
L’expression «sel de la terre» suggère que l’église entière a
une fonction prophétique dans la purification de la société.
Aujourd’hui, nous utilisons le sel surtout pour donner du
goût mais à l’époque de Jésus, il était utilisé à la fois pour
préserver de la corruption et pour purifier ce qui avait déjà
subi la corruption. Nous le voyons par exemple dans
Lévitique 2:13, 2 Rois 2:20 et Ezéchiel 16:4.

118
L’écoute prophétique aujourd’hui

L’Eglise joue ces deux rôles prophétiques parallèles de


préserver notre société de la corruption et de purifier ce qui
est déjà décadent. Cela nous montre que nous devons être
profondément impliqués dans la société et que notre écoute
ne doit pas se concentrer seulement sur les affaires de l’Eglise.
La lumière
Les mots «la lumière du monde» laissent entendre que
l’Eglise devrait être un vecteur d’illumination et de révélation
prophétique pour le monde. Ensemble, nous devrions vivre
en obéissance à la Parole de Dieu et apporter la lumière du
Monde pour qu’elle brille sur la société qui nous entoure,
révélant ainsi la vraie nature de ses problèmes.
Nous savons que les prophètes de l’Ancien Testament
parlaient lorsque la Parole de Dieu leur était adressée. Notre
écoute collective de la Parole, et notre acceptation et
obéissance évangéliques à la Parole devraient conduire à
une révélation prophétique de la Parole au monde.
Agneaux
L’image des «agneaux au milieu des loups» donnée par
Jésus montre le besoin du peuple prophétique de Dieu de
montrer par leur vie leur nature de serviteurs. Nous savons
que «le» prophète puissant en paroles et en œuvres était lui-
même l’Agneau de Dieu, et que son troupeau entre et vit
dans son Royaume en suivant le même principe de
«l’agneau». Il s’agit de sacrifice de soi et de service.
La plupart des gens dans le monde veulent être des
«loups». Rares sont ceux qui acceptent de s’abaisser jusqu’à
terre pour être des «agneaux». Or il est essentiel que ceux qui
suivent Christ fassent attention à ne pas dominer les autres.
C’est nous qui sommes appelés à accepter la domination des
autres et à offrir quotidiennement nos vies comme un
sacrifice qui plaît à Dieu, unis dans le sacrifice de Jésus.
Dans la ligne des principes bibliques de la prophétie,
nous pouvons dire que toute l’Eglise doit jouer un rôle
prophétique dans ces domaines.

119
Ecouter Dieu

La réconciliation
L’Eglise ne sera prophétique que lorsque la réconciliation
fera visiblement partie de sa vie et de son message. Notre
réconciliation avec Dieu doit se démontrer par une
réconciliation authentique au sein de l’Eglise, à l’intérieur
des congrégations locales et entre elles, et par la
proclamation continuelle d’un message de réconciliation au
monde et dans le monde.
Cette réconciliation est importante dans la famille, entre
mari et femme, parents et enfants, au travail, entre
employeur et employés, dans la société, entre noirs et
blancs, riches et pauvres, le nord et le sud, employés et
employeurs, propriétaires et locataires etc.
Les divisions impies dans le Corps de Christ apportent un
contre témoignage au message de la réconciliation et
doivent être dénoncées comme un péché. L’aliénation et la
discorde entre églises doivent être identifiées et guéries afin
que toute l’Eglise puisse être une communauté réconciliée
et prophétique.
Alors que Dieu déverse son jugement sur la société,
l’Eglise prophétique doit proclamer ce message éternel:
«Mettez-vous en ordre avec Dieu et les uns avec les autres.»
Nous devons nous considérer nous-mêmes comme une
«contre-culture» prophétique qui se met à l’écoute de ce
que Dieu dit par sa Parole sur ces sujets importants.
La justice et la compassion
Nous avons vu que les prophètes de l’Ancien Testament
démontraient la justice et la compassion de Dieu dans leur
société et prophétisaient en vue de leur établissement. Ils
disaient aux gens que Dieu voulait qu’on prenne soin des
pauvres. Et ils annonçaient la malédiction de Dieu sur ceux
qui étaient indifférents aux pauvres et sa bénédiction sur
ceux qui leur donnaient généreusement.
Cette préoccupation des prophètes de l’Ancien
Testament se retrouve dans la première église et elle devrait

120
L’écoute prophétique aujourd’hui

être retransmise et visible dans l’église d’aujourd’hui. En tant


que communauté chrétienne, nous avons une responsabilité
particulière vis à vis des pauvres et des opprimés, et nous
sommes appelés à nous identifier à ceux qui sont dans le
besoin dans notre nation et dans notre monde.
Une église prophétique devrait exprimer la pensée de Dieu
et non ses propres idées sur les problèmes de justice et de
société. Cela signifie que nous avons besoin de prendre grand
soin d’écouter sa Parole plutôt que notre propre culture.
Les événements nationaux
Nous avons vu que les prophètes d’autrefois étaient souvent
convoqués par leurs gouvernants pour leur révéler la
pensée de Dieu sur les événements et les problèmes du
moment. De même, le peuple prophétique de Dieu
aujourd’hui a besoin de transmettre les pensées de Dieu sur
les problèmes d’actualité.
Ensemble, nous devrions nous attacher à écouter dans la
prière ce que Dieu pense des problèmes sociaux, locaux,
nationaux et internationaux. En tant qu’églises, nous
devrions saisir prophétiquement et dire prophétiquement
quels sont les fardeaux de Dieu actuellement pour nos
localités. Lorsque les églises ont fait cela dans le passé, le
réveil a souvent suivi. Selon le principe du Nouveau
Testament, la prophétie ouvre le chemin à une proclamation
efficace de l’évangile.
Le véritable ennemi
Le monothéisme représentait le cri incessant des prophètes.
Aujourd’hui, cette proclamation signifie désigner le
véritable ennemi, afin que l’Eglise et la nation ne soient pas
distraites par des faux problèmes d’ordre religieux,
économiques ou sociologiques.
La Bible révèle que nous avons deux vrais ennemis: Satan
et la mort. En tant que peuple prophétique de Dieu, notre
rôle est de montrer le chemin aux gens pour qu’ils échappent

121
Ecouter Dieu

à ces ennemis. Le diable cherche toutefois à nous écarter de


ce devoir en nous suggérant continuellement de faux
ennemis.
A diverses époques, certaines sections de l’église se sont
laissées entraîner dans l’erreur et se sont attaquées aux
Turcs, aux Juifs, aux Anabaptistes, aux Lollards, aux
Catholiques, aux Protestants, aux Méthodistes, aux Noirs,
aux Américains, aux communistes etc
Toutefois une église prophétique doit écouter Dieu avec
attention. Elle pourra ainsi apprendre comment Satan
travaille aujourd’hui et discernera ses intrigues de manière à
les exposer et à s’y opposer efficacement. Le véritable
ennemi qui se trouve derrière l’ennemi supposé doit être
dévoilé, afin d’éviter les faux remèdes humains qui sont
toujours contre-productifs sur le plan spirituel. Mais cette
distinction ne peut se faire que par l’écoute prophétique.
Des serviteurs
L’église ne remplira son rôle prophétique que lorsque
l’attitude du serviteur caractérisera pleinement sa manière
de vivre. Nous savons que tous les prophètes bibliques
étaient serviteurs. Même Jésus est venu pour servir et l’a
démontré en lavant les pieds de ses disciples.
Pour que l’Eglise soit prophétique, les paroles de
Matthieu 20:20–28 et 23:2–23 doivent être appliquées et la
soif du pouvoir, l’amour de la position et du statut doivent
être chassés du milieu de nous.
Les paroles de Jésus dans Matthieu 23:8–12 se dressent
contre les usages de notre époque. Le monde peut être
changé par la politique et les armes de la politique, mais ces
dernières ne correspondent pas à la méthode préconisée
par Dieu pour une église servante.
Nos armes prophétiques sont la vérité et non la publicité,
la justice et non la violence, une soumission paisible et non
des luttes de pouvoir, la foi et non l’idéologie, Adorer en

122
L’écoute prophétique aujourd’hui

Esprit et en vérité et non l’idéalisme, la Parole de Dieu et non


de bonnes relations publiques, l’intercession et non des
actions basées sur de bonnes intentions.
L’intercession
Les prophètes de l’Ancien Testament étaient les
intercesseurs de leur époque. Pour que l’Eglise soit
prophétique, l’intercession efficace et persévérante doit être
remise au premier plan. Si nous nous sentons suffisamment
concernés pour prophétiser, nous devrions nous sentir
suffisamment concernés pour prier. Nous considérons ce
sujet de l’intercession dans La prière efficace.

Le don de prophétie
Nous avons noté que le rôle prophétique est dévolu à tous
les croyants, tout le temps, alors que le don de prophétie est
une manifestation particulière de l’Esprit qui est donnée à
une personne précise pour un but particulier. Nous pouvons
dire que le rôle prophétique est la vie chrétienne normale
mais que le don de prophétie fait partie de la vie chrétienne.
Le don de prophétie est l’un des «dons de grâce» de
l’Esprit. Comme nous l’avons établi dans l’ensemble de cette
série d’enseignements, tous ces différents dons sont des dons
authentiques, donnés gratuitement. Ce ne sont pas des
récompenses ni des trophées. Ce sont des instruments
destinés à être utilisés et non des jouets faits pour nous
distraire. C’est l’Esprit qui a l’initiative de leur opération et il ne
s’agit pas de capacités que nous pouvons utiliser à volonté.
1 Corinthiens 14:3 établit que le don de prophétie est
donné par l’Esprit afin que Dieu puisse construire, exhorter
et consoler les gens. Comme pour tous les autres dons, ces
caractéristiques du don de prophétie montrent qu’il existe
un véritable partenariat entre Dieu et les croyants oints.
La manifestation du don
Chaque manifestation du don est initiée par le Saint-Esprit
mais elle est aussi sujette à la volonté de la personne. Nous

123
Ecouter Dieu

ne pouvons pas prophétiser simplement quand nous le


voulons. D’un autre côté, Dieu ne passe pas outre notre
volonté en nous «faisant» prophétiser.
Nous avons vu que le Nouveau Testament nous enseigne
qu’il s’agit d’un don que Dieu donne aux croyants oints. Cela
signifie que nous pouvons nous attendre à ce qu’il nous
donne ce don chaque fois que nous sommes rassemblés en
tant que congrégation pour nous construire, nous exhorter
et nous consoler les uns les autres. Nous pouvons aussi nous
attendre à ce que ce don nous soit accordé chaque fois que
nous en avons besoin personnellement dans l’exercice d’un
ministère dirigé par l’Esprit.
La prophétie au niveau de la congrégation
1 Corinthiens 14 montre que nous devrions nous rassembler
avec une confiance paisible, avec l’assurance que Dieu
manifestera le don de prophétie au milieu de nous. Ce
chapitre nous montre aussi que nous pouvons tous nous
attendre à ce que Dieu manifeste parfois ce don en nous
utilisant personnellement. Le désir de Dieu est de construire
et bénir les autres en passant par nous. Ainsi nous devrions
toujours écouter l’Esprit au cas où il voudrait nous utiliser
aujourd’hui.
Bien sûr, notre écoute prophétique ne devrait pas
commencer au moment du premier cantique lors d’un culte.
Nous devons écouter Dieu durant la semaine, à la maison et
au travail, pendant nos temps de repos et de détentes, parce
Dieu parle lorsqu’il choisit de nous parler, et non pas
seulement lorsque nous lui demandons de nous parler.
1 Corinthiens 14:26 suggère que nous venions en étant
préparés au culte public. Cette préparation implique d’une
part que nous soyons préparés à contribuer et d’autre part
que nous venions avec une contribution préparée. L’Esprit
peut nous parler pendant une réunion et nous pousser à
prophétiser. Il peut même nous donner les mots que nous

124
L’écoute prophétique aujourd’hui

devons prophétiser. Toutefois à d’autres occasions, il nous


donne la substance du message prophétique plusieurs jours
à l’avance, et nous devons alors le prononcer au moment
prévu à cet effet lors de la réunion.
Lorsque deux ou trois croyants prophétisent
spontanément et que leurs messages sont similaires, il est
inévitable que certaines personnes se demandent à quel
point la seconde et la troisième prophétie ont été
influencées par le contenu de la première.
Dieu peut effectivement parler de cette manière, mais il
sait que parfois, si plusieurs personnes apportent des
messages prophétiques similaires qu’ils ont reçu
indépendamment durant la semaine précédente, le résultat
sera plus convaincant, notamment pour des non-croyants.
La prophétie personnelle
Nous avons vu que dans le Nouveau Testament, certaines
manifestations du don de prophétie sont personnelles plutôt
que collectives, comme dans Actes 21:11. Nous avons
remarqué que d’autres sont privées plutôt que publiques,
comme dans Jean 4:16–19 et que quelques unes, moins
fréquentes peuvent être adressées personnellement à un
individu mais données en public, comme dans 1 Corinthiens
14:24–25.
Dieu parle de cette manière directe et personnelle pour
montrer à une personne que Jésus la connaît
individuellement et prend soin d’elle personnellement.
Nous pouvons dire que dans toute prophétie personnelle
authentique, il y a un appel à embrasser Christ et à le suivre.
Des passages tels que Romains 1:11–12, 1 Timothée 1:18;
4:13–14, 1 Timothée 1:6–7 montrent clairement que la
prophétie personnelle peut activer les dons et les ministères
du Saint-Esprit dans la vie d’un croyant particulier.
Cela implique la révélation, c’est à dire la connaissance
surnaturelle de ce qui concerne la situation ou un besoin de

125
Ecouter Dieu

la personne en question ou du ministère ou du don que


l’Esprit communique. Mais cette prophétie personnelle libère
aussi la capacité surnaturelle et l’équipement de la foi, du
courage, de la puissance, de l’audace et de la détermination
nécessaires à l’accomplissement de cette parole.
La prophétie personnelle, comme toutes les
manifestations du don de prophétie, est donnée
expressément pour construire et encourager le Corps de
Christ. Au lieu de démolir et de condamner les gens, elle les
construit et les encourage. Nous le voyons dans
1 Corinthiens 14:3.
Nous avons vu que la prophétie personnelle apporte une
direction spécifique et des informations utiles aux gens pour
leur vie et leur ministère, comme le montre Actes 11:27–30;
21:4, 10–14.
Bien sûr, nous devons faire très attention à la prophétie
personnelle, spécialement si elle concerne l’avenir. Parfois
notre propre soif de recevoir une parole prophétique peut
nous rendre plus vulnérables à des paroles de fausses
prophéties. Et parfois aussi, nous pouvons accepter des
paroles de fausse prophétie parce qu’elles répondent aux
idoles de notre cœur – Ezéchiel 13:2–4. Il se peut qu’une
fausse prophétie puisse parfois, au moins au départ, résister
aux tests habituels de la prophétie, mais finisse toutefois par
révéler des contrefaçons.
Jésus nous a dit «gardez-vous des faux prophètes qui
viennent à vous en vêtements de brebis» – Matthieu 7:15. Il
y aura toujours certaines personnes qui abuseront du don
de prophétie dans le but de contrôler ou manipuler les
autres. Mais ces mauvais usages de la prophétie ne
devraient pas nous arrêter dans notre recherche d’une
utilisation correcte du don. Le diable s’oppose fermement à
la prophétie, et il se félicite autant des croyants qui rejettent
la prophétie que de ceux qui l’utilisent à mauvais escient.
Nous devons être de ceux qui sont ouverts à la prophétie
personnelle et à la prophétie donnée à la congrégation,

126
L’écoute prophétique aujourd’hui

mais qui la gèrent de manière profondément biblique. Nous


devons faire preuve d’un vrai discernement pour pouvoir
clairement reconnaître la voix de Dieu.
L’ordre dans l’exercice du don
Toute la Bible encourage à la prophétie. 1 Corinthiens 14
revient à dire que nous devrions aspirer de tout notre cœur
aux dons spirituels en général et à la prophétie en
particulier. Nous devrions les rechercher avec zèle, pourvu
que ce soit de la bonne manière et pour les bonnes raisons.
Pour dire les choses simplement, chaque croyant
individuellement devrait vivement désirer prophétiser,
parce que ce don encourage, instruit, défie, console et
construit le Corps de Christ.
1 Corinthiens 14:26 montre qu’un désir profond et inspiré
par l’amour pour la bénédiction, le bénéfice et l’édification
des autres est la seule motivation acceptable pour l’exercice
d’un quelconque don spirituel. Toute forme d’ostentation
spirituelle, d’orgueil, d’ambition, de recherche de l’attention
des autres et de glorification de soi est totalement
insupportable pour l’humble Saint-Esprit, lui qui s’efface
volontairement.
Nous pouvons écouter Dieu avec attention, l’entendre
clairement et même prononcer ses paroles avec exactitude,
mais la prophétie n’honorera pas Dieu si elle est délivrée
avec orgueil, dans l’espoir d’attirer l’attention sur nous et de
nous donner une réputation de personne spirituelle.
Il est d’importance vitale que nous comprenions que le
principe du partenariat de l’homme avec Dieu signifie
qu’aucune manifestation d’un don n’est infaillible. Le
Nouveau Testament est clair: toute manifestation
prophétique doit être jugée. Il est évident que cela ne serait
pas nécessaire si les manifestations étaient infaillibles. Nous
considérons cet aspect des choses au chapitre huit. Cela
signifie que l’une des caractéristiques de l’authenticité
prophétique est la volonté manifeste de la part du croyant

127
Ecouter Dieu

exerçant le don de soumettre ses paroles à un examen


minutieux. Les prophéties ne devraient pas être exprimées
avec des paroles ou un style qui suggèrent l’infaillibilité.
Elles ne devraient pas donner l’impression qu’elles n’ont pas
à être remises en question.
Certains leaders ont laissé entendre qu’aujourd’hui,
aucune prophétie ne devrait jamais être apportée à la
première personne, mais ce n’est pas là le vrai problème. Le
fait que quelqu’un s’exprime prophétiquement en utilisant
l’expression «ainsi dit le Seigneur» ou «je pense que Dieu
est peut être en train de dire quelque chose dans le sens
de…» est plus une affaire de culture ou d’arrière plan
personnel. Nous devons nous rappeler que les prophéties
d’Ezéchiel étaient beaucoup plus directes que celles de
Nathan, et nous devons accepter qu’un style de prophétie
peut être adapté à une culture et vraiment inapproprié
dans d’autres.
La question principale est de savoir si une personne
proclame que ses paroles sont infaillibles et rejette l’idée
qu’elles puissent être éprouvées. Cette prétention peut être
suggérée de manière très subtile et certaines prophéties «il
me semble que le Seigneur dit» cherchent parfois
beaucoup plus à contrôler que la plupart des prophéties
«ainsi dit le Seigneur».
1 Corinthiens 14:32–33 montre que le don de prophétie ne
devrait pas être exercé de manière incontrôlée, extatique ou
frénétique. La maîtrise de soi est une preuve tout aussi tangible
de la présence de l’Esprit que n’importe quel don spirituel.
Dans certaines traditions d’église, les gens semblent un
peu extrêmes dans leur poursuite de ce don et le
manifestent en laissant l’impression qu’ils ne contrôlent pas
la manière dont ils prophétisent. Ce n’est pas la manière de
Dieu de faire les choses. Ces exagérations conduisent à des
contrefaçons de manifestations et à attitudes forcées qui
contredisent la nature essentielle de la prophétie en tant
que «don de grâce».

128
L’écoute prophétique aujourd’hui

Nous ne pouvons pas «fabriquer» un don quelque qu’il


soit. Ils jaillissent au contraire à partir de l’opération du Saint-
Esprit en nous. Nous devons simplement apprendre à être
attentifs à l’Esprit et prêts à être utilisés par lui, comme et
quand il veut. Toute autre manière d’exercer les dons est
fabriquée et artificielle.
L’esprit prophétique est notre nouveau droit d’aînesse et
nous exerçons le don de prophétie lorsque:
Nous attendons le Seigneur.
Nous regardons à lui dans une attente tranquille
Nous l’écoutons attentivement.
Nous disons à voix haute ce que nous avons
entendu, avec humilité.
Nous soumettons nos paroles pour qu’elles
puissent être jugées.

Le ministère prophétique
Dans le livre La gloire dans l’église, nous considérons les dons
d’Ephésiens 4:11–13 que le Christ nous a donnés dans son
ascension pour la construction de son Eglise. Nous avons
noté que ce passage montre que ces ministères sont
nécessaires jusqu’à que cette œuvre de construction de
l’Eglise soit achevée. Cela signifie que tous ces ministères, y
compris celui de prophète devraient être reconnus et
acceptés aujourd’hui.
Tous les ministères d’Ephésiens 4:11 sont basés sur
l’écoute de Dieu pour recevoir sa volonté et sa Parole. Ces
disciplines sont en effet fondamentales pour tout service
chrétien. Mais, s’il est possible, le ministère prophétique est
d’une certaine manière encore plus dépendant d’une
écoute attentive que ne le sont les autres ministères.
Ephésiens 2:20 montre qu’en tant que «fondement», les
apôtres et les prophètes avaient un appel unique de révéler
l’évangile et d’établir la première église. L’église a été établie

129
Ecouter Dieu

et leur révélation est maintenant rapportée dans le Nouveau


Testament. Leur acte fondateur initial est complet et final.
Leur révélation et ce qu’ils ont établi sont ultimes et il n’y a
pas besoin qu’un ministère prophétique contemporain y
contribue.
Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a plus de
place pour le ministère prophétique aujourd’hui. Comme
nous l’avons noté dans La gloire dans l’église, les prophètes
apportent une contribution spéciale et unique au processus
de construction de l’Eglise, à l’établissement de nouvelles
congrégations et à la révélation de la Parole de Dieu.
Dieu utilise les prophètes aujourd’hui pour nous
confronter avec la réalité de sa volonté particulière et pour
nous donner sa direction, sa sagesse, ses instructions, ses
avertissements, ses indications et sa révélation.
En fait, nous pouvons dire que c’est par ses serviteurs les
prophètes que Dieu pousse l’église à l’action. Alors que les
pasteurs et les enseignants cherchent à stabiliser le
ministère, les prophètes nous excitent et nous exhortent à
entrer dans le service.
La révélation est l’élément clef de tout ministère
prophétique biblique, une révélation qui amplifie le
message que le prophète a entendu directement du
Seigneur dans sa relation personnelle et intime avec Dieu.
Cette révélation semble posséder cinq caractéristiques.
Les prophètes apportent la révélation des Ecritures
Les ministères d’Ephésiens 4:11 poursuivent des buts
distincts mais complémentaires en communiquant la Parole
de Dieu à partir de la Bible.
Les apôtres – avec le ministère de la Parole qui
apporte une structure de base dans les églises
nouvellement implantées ainsi qu’une direction
dans la suite.
Les évangélistes – prononcent la Parole qui
amène les gens à la foi en Christ.

130
L’écoute prophétique aujourd’hui

Les pasteurs – encouragent, consolent et


nourrissent les croyants avec la Parole.
Les enseignants – apportent la Parole qui instruit
et informe les croyants et font d’eux des disciples.
Les prophètes – délivrent la Parole qui défie,
exhorte, construit et console – avec une note
distinctive de révélation.
Les prophètes ne font pas qu’apporter une Parole
générale de la part de Dieu, ils délivrent aussi la Parole
particulière de l’Ecriture qui s’applique à un groupe unique
de gens à un moment spécifique. Nous pouvons dire que les
enseignants s’occupent de l’enseignement systématique
alors que les prophètes se concentrent sur des aspects
spécifiques de l’enseignement. Nous pouvons aussi dire que
les enseignants apportent un «régime» équilibré alors que
les prophètes apportent un «régime» particulier qui vient
remédier à une déficience «alimentaire» particulière.
Tous les croyants ont besoin de l’enseignement régulier
de la Bible et de l’exposition systématique des Ecritures par
les enseignants. Mais ils ont aussi besoin en même temps de
la révélation spécifique des prophètes. Tous les ministères
d’Ephésiens 4:11 se complémentent et il arrive que plusieurs
d’entre eux se retrouvent dans la même personne.
Les prophètes apportent la révélation pour des individus
Nous avons vu que la révélation personnelle est un aspect
indubitable du ministère prophétique. Ce sujet a soulevé
certaines controverses ces dernières années mais les pièges
potentiels peuvent être évités lorsque les prophètes
exercent le ministère dans l’humilité et dans une vraie
relation avec les autres ministères d’Ephésiens 4:11. Il faut
aussi qu’ils soient soumis aux Anciens de l’endroit où ils
exercent le ministère.
Cette révélation de type personnel peut prendre
beaucoup de formes particulières. Par exemple:

131
Ecouter Dieu

2 Samuel 12:1–10 – la confrontation du péché


d’un croyant: cela ne doit pas être de la
«diffamation spirituelle». Cette confrontation
poursuit le but de construire et non de démolir.
Jean 4:16–19, 1 Corinthiens 14:24–25 – une
révélation donnée à un incroyant: celle-ci doit
être positive et porteuse de l’évangile et non pas
négative et pleine de jugement.
Actes 21:4, 10–15 – une prédiction faite à un
croyant: nous devons distinguer entre des
avertissements vraiment inspirés qui sont
destinés à nous préparer et des conseils tout sauf
inspirés qui ne sont qu’un semblant de prophétie.
1 Timothée 1:18–19; 4:14, 2 Timothée 1:6 – un
don spirituel peut être communiqué par
l’imposition des mains et la direction
prophétique: nous considérons cet aspect dans
Le ministère dans l’Esprit.
Les prophètes apportent la révélation à l’Eglise
Nous avons vu que les prophètes ont la charge particulière
de construire l’Eglise. Ils le font en apportant une révélation
spécifique sur la direction que Dieu indique, par exemple
l’évangélisation, le ministère, l’intercession et les autres
aspects de la vie de l’Eglise.
Jésus est la tête de l’Eglise et il fait encore aujourd’hui
connaître sa volonté à son Corps par la révélation et la
direction prophétique. Nous le voyons dans Actes 13:1–3. Le
message prophétique donné ici concernant Paul et
Barnabas a eu des implications considérables pour l’église
d’Antioche. Il est important que nous relevions ici que la
révélation personnelle a été donnée dans le contexte
collectif de l’église et ses leaders.
La révélation prophétique contenue dans Apocalypse 1–
3 est caractérisée par la phrase: «Que celui qui a des oreilles
entende ce que l’Esprit dit aux églises.» Cette expression

132
L’écoute prophétique aujourd’hui

montre que Dieu parle directement à des églises


particulières, par des prophètes oints.
La voix de l’Esprit dans ces trois chapitres de l’Apocalypse
apporte un diagnostic et une guérison, un encouragement
et une direction, un reproche et une consolation. Nous
avons de même besoin d’entendre sa voix aujourd’hui
lorsqu’il parle par les prophètes, en recevant la parole avec
sensibilité, et en la mettant en œuvre fidèlement.
Les prophètes apportent la révélation sur l’avenir
Nous avons vu que les prophètes dans l’Ancien Testament
et la première église apportaient parfois une révélation de
Dieu par rapport à l’avenir, comme par exemple dans Esaïe
41:22–23; 48:5–7; Actes 11:27–30; 20:22–24. La révélation
en ce qui concerne l’avenir fait toujours partie du ministère
prophétique mais nous devrions éviter toute curiosité
vaine ou sentimentalisme.
Deutéronome 18:21–22 montre que le test infaillible
d’une prophétie prédictive est de voir si elle s’accomplit ou
non. Certaines personnes font des prédictions d’ordre
tellement général qu’elles ne peuvent pas se vérifier de
cette manière, spécialement lorsqu’il s’agit de grande
bénédiction ou d’événements situés à la fin des temps. Si
leur «conjecture» ne s’est pas encore accomplie, ils insistent
pour dire qu’elle ne saurait tarder.
Mais à strictement parler, la prophétie biblique prédictive
est toujours spécifique et n’est jamais vague. Elle ne peut
que s’accomplir de manière évidente ou être clairement
fausse. Nous devons reconnaître qu’aujourd’hui, beaucoup
de manifestations prophétiques sont «immatures» ou
«incomplètes» plutôt que «fausses».
Ceux qui apportent ces prophéties ont bien entendu
quelque chose venant authentiquement de Dieu. Mais ils
n’ont pas persévéré dans leur écoute prophétique afin
d’entendre Dieu leur donner le message sous une forme
plus complète.

133
Ecouter Dieu

Beaucoup d’entre nous semblent se satisfaire facilement


de prophéties superficielles apportées de manière
incomplète, alors que Dieu veut que nous persistions dans
notre écoute de lui. Car il veut nous attirer plus
profondément en lui. Ce n’est qu’alors que nous pourrons
entendre son murmure doux et tranquille.
Les prophètes apportent la révélation à la nation
Bien qu’il soit clair que dans l’Ancien Testament, les
prophètes proclamaient la Parole de Dieu aux nations, les
prophètes de la première église ne semblent pas avoir
exercé le ministère de la même manière. Cette question a
conduit certains leaders à dire que cet aspect du ministère
prophétique aurait cessé avec la venue de Christ.
Tous les responsables d’église s’accordent pour dire que
l’église devrait s’adresser prophétiquement à la société qui
l’entoure par l’évangélisation, le témoignage, le service et la
protestation. Mais beaucoup de leaders ne sont pas sûrs de
la nature précise du ministère prophétique pour les nations.
La Bible ne nous donne pas de direction claire à ce sujet.
Lorsque nous considérons ce problème, nous devons
nous rappeler des points suivants:
Les prophètes de l’Ancien Testament
proclamaient la Parole de Dieu essentiellement à
un état théocratique – c’est à dire au peuple de
l’alliance de Dieu, en tant que nation. C’est la
raison pour laquelle nous ne sommes peut être
pas en position de suivre leur modèle dans cet
aspect de la prophétie.
Toutefois il est arrivé que des prophètes parlent à
d’autres nations et révèlent ce que Dieu pensait
des sociétés impies, y compris des états sans Dieu
ou ceux qui étaient sous le contrôle de fausses
religions. Nous le voyons dans Esaïe, chapitres 13
à 23, Jérémie 1:5 et chapitres 46 à 51, Amos 1:3 à
2:3, Jonas chapitres 1 à 4.

134
L’écoute prophétique aujourd’hui

Dieu s’occupe néanmoins des nations, nous le


voyons dans Connaître le Père, et il n’y a rien qui
indique que cela n’est plus vrai aujourd’hui. Par
exemple, Romain 11 montre clairement que Dieu
a encore des buts importants pour Israël.
Il ne semble pas qu’il soit juste de nier l’élément
surnaturel dans la parole prophétique adressée à nos
nations. Elles sont en effet désespérément dans le besoin.
Dieu peut donner et donne encore des révélations
prophétiques qui ont une portée nationale ou
internationale. Alors que l’Eglise grandit dans la maturité, ce
type de révélation pourrait devenir une part toujours plus
grande de son ministère prophétique.
Nous avons certainement besoin de ministères
prophétiques qui déclareront la Parole générale de Dieu aux
nations sur des sujets de société, des questions politiques et
spirituelles et apporteront sa Parole particulière concernant
des événements spécifiques au niveau national ou
international.

135
Ecouter Dieu

136
Chapitre Huit
Juger la révélation
Durant la période de l’Ancien Testament, Dieu parlait aux
gens par ses serviteurs qui l’écoutaient, les prophètes oints.
Ils apportèrent progressivement au peuple d’Israël la
révélation personnelle de Dieu. Leurs paroles, étant la Parole
même de Dieu, étaient infaillibles.
Toutefois la révélation des prophètes de Dieu était
toujours limitée et incomplète. La révélation complète et
finale de Dieu à l’humanité ne pouvait être apportée que par
la Parole Personnelle de Dieu, le prophète suprême, le bien-
aimé Fils de Dieu, le serviteur souffrant de Dieu.
Arrivé à la fin de la période du Nouveau Testament, Dieu
avait communiqué sa Parole pleinement et complètement à
l’humanité. Cette révélation a été consignée dans la Parole
écrite de Dieu. Cette Parole écrite est le rapport de Dieu,
infaillible, soufflé par lui, faisant autorité et suffisant, que
Dieu adresse à tous les peuples à toutes les époques.
De ce fait, nous ne jugeons pas la Parole écrite de Dieu, et
en vérité nous n’oserions pas la juger. Au contraire nous
l’acceptons, nous nous soumettons à elle, nous lui obéissons
et c’est nous qui sommes jugés par elle. Nous voyons cela
dans Hébreux 1:1–2, 2 Timothée 3:15–17, 2 Pierre 1:3–4; 19–
21 et nous considérons cet aspect de la Parole plus à fond
dans Une foi vivante.
Cela signifie que depuis l’époque de la première église
dans le livre des Actes, aucune révélation prophétique n’a
pu ou ne peut prétendre au même niveau d’inspiration et
d’infaillibilité que celui de l’Ecriture.

137
Ecouter Dieu

Les niveaux d’inspiration


Nous pouvons être convaincus que nous avons entendu
Dieu nous parler personnellement, clairement et d’une
manière tout à fait merveilleuse. Nous pouvons être sûrs de
connaître la volonté de Dieu et sa parole rhema particulière
pour notre situation. Mais nous devons être absolument
certains que la révélation que nous avons entendue ou reçue
ne peut être inspirée ou infaillible au même titre que la Bible.
En d’autres termes, notre prophétie sera jugée d’une
manière qu’on ne pourra jamais utiliser pour la Parole écrite.
A l’époque de la première église, la prophétie apostolique
était donnée dans le but de poser les fondations de la
doctrine et ses lignes directrices pour toute l’église de tous les
temps. Il s’agissait d’une révélation faisant autorité qui faisait
partie de la Parole complète et finale de Dieu pour l’humanité.
Il devrait être clair qu’aucune révélation de ce type n’est
donnée aujourd’hui: nous devons rejeter toute révélation qui
prétend être pleinement inspirée et infaillible. Nous ne devons
pas recevoir une parole si celui qui l’apporte laisse entendre
qu’elle doit être acceptée sans être jugée d’aucune manière.
Depuis l’époque apostolique, Dieu a continué de donner
des révélations prophétiques pour construire l’église et
perpétuer son œuvre sur la terre. Le niveau d’inspiration est
toutefois bien moindre et les paroles qui sont données ne le
sont que pour des situations spécifiques. Elles n’ont pas de
caractère contraignant pour toute l’église et ne sont pas
nécessairement adaptées à toute l’église dans son ensemble.
Nous pouvons trouver ce degré d’inspiration inférieur
dans le Nouveau Testament.
Dans 1 Corinthiens 14, par exemple, l’inspiration
apportée par le don de prophétie ne ressortait pas
dans la formulation exacte du message prononcé
par la personne qui prophétisait. Au lieu de cela, il
semble que le Saint-Esprit donnait l’essence de la
révélation qui était ensuite exprimée de manière

138
Juger la révélation

faillible et communiquée avec la personnalité de


ceux qui prophétisaient. (La prophétie d’Agabus
dans Actes 21:10–11 est aussi un cas d’espèce. La
prophétie s’est bien accomplie, même si tous les
détails ne se sont pas réalisés. Agabus avait de
toute évidence reçu le noyau de la révélation, à
savoir que Paul serait emprisonné à Jérusalem,
mais les détails spécifiques n’étaient pas
importants dans cette prophétie.)
Les prophéties décrites dans 1 Corinthiens 14
pouvaient contenir certaines erreurs et devaient
être soumises à un examen et un jugement.
Comme l’épître aux Corinthiens n’indique pas
que les prophéties dont il est question devaient
être consignées pour la postérité ou transmises à
d’autres congrégations, il est clair qu’elles
n’avaient pas de portée universelle. Il s’agissait
simplement de messages pour les gens de cette
époque, contrairement à l’Ecriture ou aux
prophéties à caractère fondateur. Toutefois, nous
devons noter qu’il peut y avoir certaines
prophéties qui devraient être partagées plus
largement et dont la portée est plus universelle.
1 Corinthiens 14:30 implique que certaines
prophéties ne devraient pas être données et que
d’autres ne devraient être données qu’en partie.
Cela prouve que ces «dons» de prophétie sont
moins importants que les Ecritures et que les
paroles prophétiques à caractère «fondateur».
Les paroles de Paul dans 1 Corinthiens 14:37–38
impliquent que Paul en tant qu’apôtre personnel
de Jésus, avait une autorité qui était plus grande
que celle des croyants qui prophétisaient à
Corinthe, et même plus grande que ceux qui
étaient reconnus à Corinthe en tant que prophètes.

139
Ecouter Dieu

Aujourd’hui, nous opérons à ces niveaux inférieurs


d’inspiration. C’est la raison même pour laquelle nous
devons nous assurer que tout le fruit de l’écoute prophétique
soit jugé selon les principes bibliques.

Le but de la révélation
Chaque fois que nous considérons une révélation
prophétique, nous devons nous souvenir des trois buts
principaux de la Parole de Dieu. Si une révélation ne semble
pas poursuivre ces buts, nous devons la faire passer par un
test particulièrement approfondi.
1. Connaître Dieu
Nous ne devons jamais oublier que le but premier de toute
révélation consiste à connaître Dieu. Tout autre aspect de la
révélation: direction, éclairage particulier, prédiction,
revêtement de puissance, consolation, édification etc est
secondaire.
La révélation de Dieu est toujours basée sur une
révélation que Dieu donne de lui-même, ce qui est la raison
pour laquelle la Parole personnelle incarnée est
fondamentale. Dieu est le Dieu vivant qui «parle» et
«communique» et se révèle lui-même. Son grand et profond
désir est que tout le monde et chaque personne en
particulier le connaisse et soit saisie par ses buts divins. Nous
le voyons par exemple dans 1 Samuel 3:7; Ephésiens 1:17–
18; Colossiens 1:9–10 et 2:2–3.
2. Construire l’Eglise
Nous devons toujours nous souvenir que l’Eglise est
construite ou édifiée par la révélation prophétique et que la
révélation prophétique est donnée pour construire l’Eglise
ensemble afin qu’elle puisse s’élever dans l’encouragement.
Dans Ephésiens 2:20, nous avons vu que l’Eglise a été
construite sur la fondation des apôtres et des prophètes. Il
s’agit ici de la révélation donnée une fois pour toutes par Dieu.

140
Juger la révélation

La construction de l’Eglise reste toutefois en cours. Elle


doit être construite vers le haut, jusqu’à ce qu’elle parvienne
à la maturité et vers l’extérieur, par l’évangélisation. Et Dieu
continue à apporter sa révélation pour ce grand projet de
construction.
Comme nous l’avons noté dans 1 Corinthiens 14:3, cette
révélation sur «l’église à bâtir»:
Montre comme Dieu veut que nous bâtissions
ensemble et dans l’encouragement qui élève.
Révèle ce que Dieu est en train de faire et nous
appelle à suivre ses traces, à nous conformer à
Dieu dans ce qu’il fait.
Nous rappelle l’amour et la consolation de Dieu.
3. Communiquer la puissance
Nous avons vu que Jésus s’est limité à ne dire et à ne faire
que ce qu’il discernait par son écoute prophétique en ce qui
concerne ce que le Père disait et faisait. Cela signifie qu’il y a
un lien direct entre la révélation et la manière dont la
puissance de Dieu est libérée, entre l’écoute et la libération
de la puissance de Dieu dans des vies humaines.
Comme nous l’avons vu dans Une foi vivante et Le
ministère dans l’Esprit, les œuvres du Royaume,
l’évangélisation, la guérison, la délivrance, les miracles etc
sont tous opérés dans le contexte de la révélation de la
Parole particulière de Dieu concernant ce que le Père est en
train de faire, à un moment et un endroit précis.
Nous savons que nous sommes appelés à partager le
ministère de Jésus. Nous savons qu’il est le modèle de tout
ministère chrétien: cela signifie que nous devons apprendre
à parler et agir seulement après avoir reçu une révélation
divine des paroles du Père et de ses actes au cours de notre
écoute prophétique.
Nous le voyons par exemple dans Matthieu 13:53–58; Luc
4:23–30; 5:17, Jean 5:1–18; 14:10; Actes 14:9–10.

141
Ecouter Dieu

Juger la révélation
Nous avons constamment relevé le fait que nous devions
tester toutes les révélations que nous entendons, soit à titre
personnel dans notre propre écoute de Dieu ou en prenant
compte des paroles d’autres personnes qui ont écouté Dieu.
L’importance de soumettre la révélation à un test est
soulignée dans 1 Thessaloniciens 5:19–22. Ici Paul nous
commande de ne pas traiter les prophéties avec mépris mais
d’éprouver toutes choses et de retenir ce qui est bon.
Il est pratiquement impossible d’exagérer l’importance
qu’il y a à juger le fruit de l’écoute prophétique. C’est un
moyen vital d’éviter l’erreur et de recevoir ce que Dieu est
réellement en train de «dire». Ce jugement implique que
nous prenions en compte et fassions l’évaluation du
contenu des paroles, leur motif et leur but ainsi que la vie de
celui qui les a apportées.
Dans l’Eglise aujourd’hui il y a une réelle peur des faux
prophètes et de la fausse prophétie. La prophétie
superficielle attire moins l’attention mais elle est également
dangereuse et encore plus répandue que la fausse
prophétie. Nous devons faire la distinction entre:
La prophétie infaillible – il s’agit de la prophétie
de l’Ecriture et des prophètes de fondation, et elle
ne devrait pas être jugée.
La fausse prophétie – Il s’agit de «prophétie» dont
les motifs, l’origine et le contenu sont
complètement étrangers à l’esprit de Jésus. Une
fois reconnue, une telle prophétie doit être
complètement rejetée.
La prophétie impure – Il s’agit d’une prophétie
dont une partie de la motivation, de l’origine et
du contenu sont le produits du serviteur humain.
Dieu a authentiquement parlé. Mais quelque
chose a été ajouté à l’essentiel du saint message
ou une motivation impie a influencé la manière

142
Juger la révélation

dont il a été communiqué ou il a été donné à un


mauvais moment ou d’une manière incontrôlée.
Dans ce cas, le jugement consiste à séparer les
scories humaines de l’or divin et de ne retenir que
la partie qui est bonne.
La prophétie pure – dans les limites de la
faillibilité humaine, il s’agit d’une prophétie dont
les motifs, l’origine et le contenu sont seulement
le produit du Saint-Esprit. Une fois testée et
reconnue, une telle prophétie doit être
entièrement acceptée.
Lorsque nous jugeons la révélation, il y a trois séries de
tests qui nous aident à établir si une prophétie est fausse ou
si elle est pure. Il y a aussi quelques lignes directrices
spirituelles de base et un don de l’Esprit important qui nous
aideront à «filtrer» la prophétie impure afin d’en reconnaître
ses différents éléments.
Les tests fonctionnels
En partant d’Ephésiens 1 et 17, 1 Corinthiens 14:5, 6, 12 et
Deutéronome 18:21–22, nous pouvons dire qu’il y a trois
questions simples que nous devons nous poser au sujet de
toute révélation:
Est-ce qu’elle révèle la nature de Dieu?
Est-ce qu’elle construit ceux qui l’écoutent?
Est-ce qu’elle se vérifie?
Nous savons que toute révélation de Dieu est une
révélation que Dieu donne de lui-même dont le but est de
nous attirer dans une relation plus profonde avec lui. Cela
signifie que toute Parole véritable est donnée dans le but
explicite de nous mettre en contact avec Dieu de manière
plus proche, en nous attirant plus près de sa pensée, de sa
grâce, de sa puissance et de son appel.
Après avoir écouté attentivement la révélation, nous
n’avons pas besoin de recevoir une révélation
supplémentaire si l’une des conditions suivantes n’est pas

143
Ecouter Dieu

remplie. La révélation ne construit pas le peuple de Dieu dans


l’unité et l’encouragement. Elle n’est pas conforme à la nature
de Dieu ou n’attire pas les gens vers lui. Elle est soit trop vague
pour être prouvée ou la preuve de son inexactitude est faite.
Les tests théologiques
Nous avons vu à plusieurs reprises que toute prophétie doit
être conforme à la Parole de Dieu, à la fois la Parole écrite et
la Parole personnelle de Dieu. Et nous avons aussi noté le
principe biblique selon lequel toute prophétie doit rendre
témoignage à Jésus.
Des passages tels que Deutéronome 13:1–5, Jean 16:14,
Actes 10 ; 43, Romains 10:9–10, 1 Corinthiens 12:3, 1 Jean
2:20–27; 4:1–6, 2 Jean 1:10 et Apocalypse 19:10 signifient
que nous devrions aussi poser les trois questions suivantes
au sujet de toute révélation:
S’accorde-t-elle avec l’Ecriture?
S’accorde-t-elle avec le caractère de Jésus?
Rend-elle témoignage à Jésus – sa seigneurie, sa
divinité, son humanité, sa mort expiatoire, sa
résurrection etc?
Cela ne signifie pas que toute révélation doit contenir un
verset qui lui serve de «preuve» et une brillante référence à
Jésus avant de pouvoir être acceptée. Mais ces questions se
rapportent plutôt au fait qu’une révélation devrait être
rejetée si elle ne s’aligne pas avec les principes bibliques et
la nature révélée de Jésus, si elle est contraire à un ordre
spécifique donné par la Bible et si, d’une manière ou d’une
autre, elle n’attire pas l’attention sur Jésus.
Les tests moraux
Nous avons vu que l’Ancien Testament détecte la fausse
prophétie en identifiant les faux prophètes. Si un prophète est
faux, il en sera de même de ses prophéties, aussi exactes ou
scripturaires puissent-elles être. Deutéronome 13:1–5;18:21–22,
Jérémie 23:9–40 et Ezéchiel 12:21 à 14:11 sont des passages qui

144
Juger la révélation

montrent que les faux prophètes se reconnaissent par l’une ou


l’autre des caractéristiques suivantes:
Leurs prophéties prédictives sont inexactes.
Ils appellent les gens à suivre d’autres dieux.
Leur style de vie est immoral.
Ils ne détectent pas l’immoralité chez les autres.
Ils décrètent la paix sans tenir compte de l’état
moral ou spirituel que requiert la paix.
Par définition, un faux prophète apporte de fausses
prophéties et, dans Matthieu 7:15–20, Jésus nous encourage
à nous «garder» des faux prophètes. Dans ce passage, Jésus
montre que nous ne devons pas juger quelqu’un sur ses
apparences mais sur ses effets, à savoir le fruit de son
ministère et de sa vie. Cela signifie que nous éprouvons la
vie des prophètes autant que leurs paroles.
Nous pouvons dire que le Nouveau Testament, et
particulièrement les passages de Matthieu 7:15–20 et 1 Jean
1:6–7 suggèrent trois tests moraux qui nous aident à
identifier les faux prophètes:
Produisent-ils ce que Jésus considère comme du
bon fruit?
Marchent-ils avec le Seigneur?
Ont-ils une bonne communion avec les autres
croyants?
Il importe peu qu’une révélation ait un caractère
extraordinaire, qu’elle affirme haut et fort la Seigneurie de
Christ et qu’elle cite la Bible avec éloquence. Si le messager
ne marche pas avec le Seigneur et avec les autres croyants,
s’il produit du mauvais fruit, nous ferons mieux d’ignorer
cette révélation.
Les tests spirituels
Nous avons noté que la vérité n’est pas la vérité de Dieu
lorsqu’elle est délivrée avec orgueil ou dans la recherche

145
Ecouter Dieu

d’une ambition personnelle. Cela signifie que nous ne


jugeons pas seulement le contenu d’une révélation, mais
aussi la vie du messager et le «ton» de son message.
Comme la Parole de Dieu nous parvient toujours dans le
souffle de Dieu – avec l’Esprit – nous devons nous demander
si le ton général d’une révélation est cohérent avec la nature
du Saint-Esprit. Il est humble et s’efface lui-même.
Il devrait être évident que les prophètes qui sont proches
du cœur de Dieu et qui ont la plus grande expérience dans
l’écoute de Dieu sont dans une position particulièrement
bonne pour tester la révélation. Ainsi «l’accord prophétique»
est le test clef de la révélation.
1 Corinthiens 14:29 est un verset important qui laisse
entendre qu’une révélation authentique est généralement
appuyée par une autre révélation et que d’autres hommes
ou femmes prophétiques lui rendent témoignage. Dans ce
verset, le mot «autres» en grec, est allos et non pas heteros.
Ce mot montre que dans la première église, habituellement,
ceux qui prophétisaient, hommes ou femmes, étaient ceux
qui jugeaient les révélations.
En d’autres termes le test des prophéties données en
public est entre de meilleures mains s’il est confié aux
hommes et aux femmes qui prophétisent régulièrement.
Bien sûr, dans la plupart des églises, l’expression «les autres»
inclura les leaders. Toutefois ces derniers «testeront la
révélation» parce qu’ils prophétisent eux-mêmes et non
uniquement en vertu de leur fonction de leader. En dernière
analyse, c’est le leadership formel de l’église qui est
responsable d’accepter ou de rejeter une prophétie quelle
qu’elle soit. Ce sont les leaders, dans leur rôle de dirigeants
spirituels de l’église, qui décident comment la prophétie
devrait être reçue et quels actes devraient la suivre.
Juger la prophétie ne se résume pas à lever ou baisser
son pouce chaque fois qu’il y a un message prophétique. La
prophétie est tellement importante que Dieu veut que nous
la traitions beaucoup plus sérieusement que cela.

146
Juger la révélation

En fait le jugement, comme la prophétie, est un


processus qui devrait comprendre:
Le témoignage de l’assemblée – l’Esprit est dans
et avec les personnes présentes et il
communique une impression générale positive
entre eux à propos d’une parole particulière de
Dieu.
L’appel prophétique – ceux qui exercent le plus
régulièrement le ministère dans le don de
prophétie devraient diriger l’église vers la parole
particulière de Dieu par le don du discernement
des esprits.
La direction des leaders – les leaders ont une
autorité gouvernementale et la responsabilité de
s’assurer que la Parole de Dieu est reconnue et
appliquée.
Le don de juger
Les «autres» peuvent aussi exercer le don spirituel du
discernement des esprits, le don de diakrisis, autant qu’ils
peuvent utiliser les tests que nous avons considérés utiles
pour le jugement de la révélation.
Ce mot grec signifie «un jugement complet», «un
discernement complet», ou mieux encore, «une séparation
complète». Il est utilisé dans:
Matthieu 16:13 – pour montrer comment une
signification peut être tirée d’une image.
1 Corinthiens 6:5 – pour établir la vérité dans une
dispute.
1 Corinthiens 11:31 – pour souligner l’importance
de juger.
1 Corinthiens 12:10 – en tant que don spirituel.
1 Corinthiens 14:29 – pour démontrer son utilité
pour la prophétie.

147
Ecouter Dieu

Nous pouvons dire que diakrisis est le don spirituel donné


de Dieu qui nous rend capables d’identifier une prophétie
qui est «pure», nous permettant ainsi de «retenir ce qui est
bon» et de nous «abstenir de toute espèce de mal».
Les «juges» ou «séparateurs» prophétiques sont à
l’écoute de toutes les révélations et de l’Esprit. Ils gardent à
la pensée les tests que nous avons considérés. Ils se
souviennent que toute activité de l’Esprit pointe sur Jésus.
Ils comprennent qu’une prophétie authentiquement
biblique se concentre sur ce que Dieu est en train de faire,
de penser et de dire plutôt que de s’attacher à prescrire
qu’elle devrait être la réponse des hommes.
Les «autres» ne donnent pas un «oui» ou un «non» à
chaque révélation individuelle. Au lieu de cela, ils séparent
entre l’enthousiasme humain, les influences culturelles et
les accents de la tradition. Ils transmettent l’essentiel du
courant de la révélation. Il ne s’agit pas d’une analyse de
texte ou d’un exercice de résumé, c’est un don spirituel qui
opère de la même manière que tous les dons spirituels.
Et, comme pour tous les aspects de la vie dans l’Esprit,
l’exercice de ce don est extrêmement libérateur. Cette sorte
de jugement approfondi ou de passage au crible élimine les
problèmes pastoraux causés par le rejet ou la crainte d’être
réprimandé. C’est une brillante démonstration de l’église
qui fonctionne en tant que corps dont les membres sont
interdépendants.

Eprouver la prophétie personnelle


Si nous jugeons la révélation qui est reçue publiquement,
nous devons aussi tester celle que nous entendons dans
notre propre écoute en privé. Nous devons également
éprouver toute «parole» qui nous est donnée
personnellement par un autre croyant. Nous devons savoir si
nous avons vraiment entendu Dieu nous parler ou si nous

148
Juger la révélation

avons seulement été entraînés par nos propres sentiments


naturels. Nous devons discerner si nous avons été
simplement influencés sur le plan émotionnel ou spirituel par
quelqu’un d’autre.
En plus des tests que nous avons déjà considérés dans ce
chapitre, il y a plusieurs questions que nous pouvons nous
poser. Elles nous aideront à juger de ces révélations
personnelles.

Eprouver le messager
Nous devons nous assurer de deux choses concernant
l’homme ou la femme qui nous adresse une prophétie
personnelle:
A qui cette personne rend-elle compte de ses
activités? Nous devrions chercher à savoir si cet
individu fonctionne normalement dans le cadre
d’une église locale, étant sous sa protection et
soumis à sa discipline ou s’il s’agit d’un «cavalier
seul» ou d’un «franc-tireur». Nous devrions
découvrir qui le corrige et s’il se soumet aux
corrections reçues ou s’il ne rend tout
simplement de compte à personne.
Son style de vie. Nous devrions aussi vérifier son
«fruit». Cela inclut son caractère, sa doctrine et
les résultats de son ministère. Nous devrions
découvrir si cette personne est semblable à
Christ dans sa vie ou son ministère, si ce qu’elle
croit est biblique et si sa vie contribue à
construire le Royaume de Dieu. Mais ici nous
devons faire attention de ne pas faire de la
perfection absolue ou de la pleine maturité le
test incontournable d’un messager. En effet,
Dieu pourrait parler par le plus petit enfant de
l’école du dimanche, s’il le veut.

149
Ecouter Dieu

Même si une prophétie peut être exacte, nous devrions la


rejeter si le messager qui l’apporte ne passe pas les tests de
l’Ecriture. Nous devrions nous rappeler que:
Les faux prophètes étaient rejetés par Jésus,
même s’ils prophétisaient apparemment avec
autant d’efficacité qu’ils chassaient les démons –
Matthieu 7:15–23.
Caïphe a prophétisé avec exactitude même s’il
n’était pas un disciple de Christ – Jean 11:45
Balaam a utilisé des moyens de divination païens
aussi bien qu’il a prophétisé au nom du Seigneur
si bien que Dieu a renversé ses prédictions et
transformé ses malédictions en bénédictions
pour Israël – Nombres 22–24.
Eprouver le message
Pour chaque prophétie personnelle nous pouvons nous
poser toute une série de questions pratiques. Elles seront
parfois plus adaptées à l’évaluation des révélations que
nous recevons dans l’écoute que nous pratiquons en privé,
et parfois plus pertinentes pour tester les révélations qui
nous sont transmises par d’autres personnes.
Ce dont nous devons nous souvenir et qui est le plus
important, c’est que nous devrions toujours tester chaque
message de manière approfondie.
La révélation est-elle soutenue par des faits?
Si quelqu’un parle par l’Esprit, ses paroles seront vérifiées.
Les signes qu’il annonce et les prédictions qu’il fait se
réaliseront.
Nous devrions toutefois comprendre que la prophétie
n’est pas inspirée verbalement de la même manière que
l’Ecriture. L’Esprit donnera peut être une révélation «en
substance», son élément central, mais certains éléments
humains pourront apporter une certaine distorsion à
l’image finale.

150
Juger la révélation

Nous devons nous rappeler que l’exactitude n’est pas


une preuve d’authenticité. Des faits surnaturels ne font
pas en soi de la «révélation» une prophétie car ils peuvent
très bien provenir d’une source démoniaque.
La révélation est-elle biblique?
Si le message contient une fausse doctrine, c’est un signal
qui nous avertit que le message peut ne pas provenir du
Saint-Esprit. Toutefois il arrive qu’une prophétie
authentique puisse contenir une erreur doctrinale due à
l’immaturité du prophète dans sa manière de gérer la
révélation prophétique. C’est pour cela que nous devons
opérer dans le discernement. Parfois il peut nous être
demandé de séparer le noyau divin du déchet humain.
Mais chaque prophétie doit finalement se soumettre
entièrement à l’Ecriture. C’est peut être la raison pour
laquelle les enseignants et les prophètes devraient
chercher à travailler plus ensemble. Du reste tous les
ministères d’Ephésiens 4:11 devraient chercher à
travailler plus ensemble. Chacun en effet peut bénéficier
des autres.
La révélation est-elle confirmée et confirme-t-elle
quelque chose?
Si Dieu est vraiment en train de parler, nous pouvons
nous attendre à ce qu’il confirme sa Parole par divers
moyens et diverses sources. Nous voyons ce principe
dans Matthieu 18;19–20, Actes 13:2 et 1 Corinthiens 13:1.
La révélation est-elle accompagnée du témoignage
intérieur du Saint-Esprit?
Le Saint-Esprit rend témoignage aux vraies paroles de
prophétie et parce qu’il est en nous et avec nous, nous
pouvons nous attendre à ce qu’il appose dans notre cœur sa
marque d’authenticité pour confirmer la révélation reçue.
Bien sûr nous devons nous assurer que nous ne
confondons pas le témoignage de l’Esprit avec une
réaction humaine, spécialement lorsqu’une prophétie

151
Ecouter Dieu

lance un défi à nos idées préconçues, une tradition


religieuse ou une barrière culturelle.
Nous avons vu que l’une des manières dont l’Esprit nous
donne ce témoignage est son «fruit». Nous pouvons nous
demander si le message reçu est en harmonie avec son
amour, sa joie, sa paix, sa patience, sa douceur etc. La
prophétie dans le Nouveau Testament vient de l’Esprit de
Christ et devrait généralement être donnée comme une
édification, une exhortation et un encouragement.
Sommes-nous sûrs que ce message ne cherche pas à
court-circuiter notre responsabilité personnelle de
prendre les bonnes décisions?
La prophétie authentique pointe sur ce que Dieu est en
train de faire et nous appelle à mettre nos pas dans ses
empreintes. Elle peut nous montrer la volonté
particulière de Dieu, elle peut même nous lancer le défi
d’obéir à sa volonté, mais elle n’insistera pas pour que
nous obéissions sans réfléchir, sans vérifier la révélation.
Chaque révélation devrait être éprouvée avec l’aide de
sages conseillers et de leaders purs et matures.
Le message évite-t-il de toucher à des domaines
excessivement personnels?
Nous devrions être très circonspects avec les messages
provenant de personnes qui insistent pour nous dire que
Dieu leur a dit avec qui nous devrions nous marier ou ne pas
nous marier, de quelle couleur nous devrions peindre notre
maison, quel type de voiture nous devrions acheter etc.
La révélation s’harmonise-t-elle avec le conseil de
Dieu pour notre vie?
Pour la plus grande partie d’entre elles, les prophéties
personnelles devraient confirmer des choses que Dieu a
déjà dites. Il peut éventuellement nous donner de
nouvelles informations par la prophétie personnelle,
mais ce qu’il nous a dit devra se conformer à ce que nous
connaissons déjà du plan général de Dieu pour notre vie.

152
Juger la révélation

Nous devrions être prudents si nous recevons quelque


chose qui ne s’adapte pas au cadre de ce que nous
savons. Nous ne devrions pas rejeter la révélation
catégoriquement. Il se pourrait en effet qu’il s’agisse
d’une directive qui souligne la prochaine étape dans le
déroulement des plans de Dieu pour notre vie. Mais nous
devrions la mettre de côté et demander au Seigneur de
clarifier la situation.
Le message prétend-il revêtir une autorité ou un
niveau d’inspiration trop élevés?
Nous avons vu que toutes les prophéties ne
correspondent pas au même niveau d’inspiration. Un
message personnel ne sera souvent rien de plus qu’une
consolation ou un encouragement inspirés mais il peut,
parfois, contenir une parole importante de direction, de
correction ou de prédiction.
Dieu confie presque toujours de telles paroles
d’importance «majeure» à des personnes prophétiques
expérimentées et matures. La plupart des erreurs ont
lieu lorsque les gens commencent à prophétiser en
dehors de «l’analogie de leur foi» ou du don que Dieu
leur a donné. Nous devons faire particulièrement
attention à toute parole qui semble déterminer certains
aspects de notre avenir.
Eprouver toutes choses
Il est difficile d’exagérer l’importance de ce chapitre qui
concerne le jugement de la révélation. Tout accent placé sur
l’écoute de Dieu et la communication prophétique doit
inclure une compréhension biblique de ce en quoi consiste
le fait d’éprouver la révélation.
Il ne s’agit jamais d’un domaine facile, et nous devons
l’aborder avec une grande humilité. Mais lorsque nous
écoutons sans éprouver ou prophétisons sans être jugés,
nous ouvrons la porte à l’erreur, aux émotions
perturbatrices, à l’influence des hommes et aux égarements
démoniaques.

153
Ecouter Dieu

154
Chapitre Neuf
Développer l’écoute prophétique
Il est tragique de constater qu’en dépit des conférences,
des livres et des sermons de ces dernières années, il semble
que la prophétie n’ait toujours pas trouvé de place de
manière régulière dans la plupart des familles d’église.
Rares sont les congrégations qui donnent de la place à la
prophétie et la traitent avec un saint respect.
Beaucoup de leaders ne croient pas que l’écoute
prophétique et la révélation soient la manière dont Dieu se
sert pour communiquer aujourd’hui. Certaines églises
pentecôtistes et charismatiques sont même paralysées par
la peur des faux prophètes et elles cèdent à la prophétie
superficielle. Quant au jugement de la prophétie dans ces
milieux, c’est la confusion qui règne.
Nous devrions réaliser que Satan s’oppose fermement à
la prophétie et qu’il est déterminé à faire de son mieux pour
la diffamer et pousser les croyants à l’ignorer. Il a de bonnes
raisons de s’y opposer. En effet, la prophétie est tellement
importante pour l’Eglise.
Comme nous l’avons vu, Dieu parle par la prophétie. Il
l’utilise pour manifester sa présence, édifier, encourager et
consoler les croyants et pour convaincre ceux qui ne sont
pas encore sauvés.
Par la prophétie, Dieu révèle son caractère, dirige le
travail de son peuple, les avertit pour qu’ils échappent à des
problèmes, les prépare à faire face aux difficultés et désigne
ceux qu’il veut à son service, soit sur place soit outre-mer.
Par la prophétie nous pouvons connaître la Parole
particulière de Dieu et sa volonté immédiate. Nous pouvons
aussi imiter la résolution de Jésus de ne faire que ce qu’il voyait
faire au Père et ne dire que ce qu’il avait entendu du Père.

155
Ecouter Dieu

Il est donc d’importance vitale que nous établissions


clairement et reconnaissions quelle est la fonction de la
prophétie et le rôle des prophètes dans l’Eglise aujourd’hui.
Il est également très important que nous sachions comment
développer l’écoute prophétique et la vie prophétique dans
toutes les congrégations.
Il y a différentes choses que les leaders autant que les
simples croyants peuvent faire pour développer l’écoute
prophétique de Dieu.

Les leaders
Les chrétiens doivent avoir confiance dans le fait que leurs
leaders les prendront au sérieux quand ils prophétiseront et
qu’ils ne considéreront pas cette activité de leur part comme
une excentricité inoffensive. Le ministère prophétique se
développe rarement dans les églises dont les leaders
pensent qu’ils peuvent permettre à quelqu’un de «faire son
petit numéro» tout en ne faisant pas cas de ce qui est
communiqué.
Une réaction publique
Les leaders devraient réagir publiquement à la prophétie. En
fait, ils ne devraient pas admettre la prophétie dans leur
congrégation sans avoir auparavant mis en place un moyen
de la gérer.
Actuellement, certains leaders ne laissent pas de place à
la prophétie parce qu’ils craignent l’éventualité d’une forte
tête qui ferait pression sur l’assemblée en utilisant ce
moyen. Si quelqu’un apporte une révélation, celle-ci sera
reçue dans un silence embarrassé, puis rapidement oubliée.
Mais le principe biblique du «jugement» du flot
prophétique afin de révéler l’essence de la Parole de Dieu
qui y est contenue, élimine le problème pastoral de la
pression exercée par les hommes ou du rejet personnel
subit par d’autres.
Pour dire les choses simplement, 1 Thessaloniciens 5:20
établit clairement qu’un leader ne devrait jamais ignorer la

156
Développer l’écoute prophétique

prophétie. Dans chaque tradition d’église il est possible


d’établir un modèle approprié qui permet aux dons
spirituels de s’exprimer dans «l’ordre et la bienséance». Les
leaders devraient s’assurer que ce modèle soit connu et
respecté. Ils devraient créer un climat où les maladresses et
les échecs ont leur place et les accepter avec le sourire,
sachant qu’il s’agit de dérapages inévitables.
Nous savons que nous apprenons plus de choses en
faisant des erreurs qu’en ne faisant rien et que nous ne
pouvons pas atteindre la maturité sans passer par une phase
d’immaturité. Ces vérités s’appliquent à la prophétie autant
qu’à tous les autres aspects de notre vie physique et
spirituelle.

La direction donnée en public


La plupart des gens et plus particulièrement les visiteurs
apprécieront qu’un serviteur fasse quelques commentaires
pour présenter et expliquer l’usage des dons spirituels et
donne des lignes directrices au sujet de la procédure
respectée à ce sujet dans cette assemblée.
Les leaders devraient essayer de s’assurer qu’il y ait un
taxis biblique dans leur culte, c’est à dire un ordre et une
manière ordonnée de faire les choses. Ils devraient laisser la
place pour «toutes choses» sans laisser tout le monde faire
n’importe quoi en provoquant l’anarchie et le chaos.
Comme toute révélation est soumise à la Parole écrite de
Dieu, les leaders doivent connaître les Ecritures et être
capables à la fois de défendre la saine doctrine et d’exposer
les fausses doctrines en pleine lumière.
Ils devraient aussi avoir des références sur les gens qui
prophétisent, afin d’éviter l’infiltration de faux prophètes,
sans oublier le principe de Nombres 22:28–30. Si Dieu peut
parler de cette manière, il peut sûrement parler par le
croyant le plus ancien ou le plus jeune, le plus immature ou
le moins éduqué, celui qui ne paye pas de mine…

157
Ecouter Dieu

L’encouragement donné en public


Ephésiens 4:11–12 enseigne que les pasteurs ont la
responsabilité principale d’équiper les croyants pour qu’ils
accomplissent l’œuvre du ministère et la construction de
l’église. Comme la prophétie est un élément fondamental
pour l’édification de l’église, les pasteurs et les enseignants
devraient activement aider les «saints» à prophétiser.
Beaucoup de croyants ont besoin d’encouragements
constants pour faire confiance aux pensées que Dieu leur a
données. D’autres ont besoin de directives pour les aider à
passer des platitudes superficielles à la prophétie spécifique.
Et certains ont besoin d’être guidés pour savoir comment et
quand s’arrêter de parler.
Finalement, pour que l’écoute et la vie prophétiques se
développent dans une église, les leaders doivent donner
l’exemple public de leur zelotes pour la prophétie. S’ils ont
un désir profond pour la prophétie et s’ils font de l’écoute
leur priorité personnelle, alors les gens eux-mêmes dans
l’église commenceront à «entendre» Dieu leur «parler» plus
clairement.
Mais si les leaders ont la réputation d’être contre la
prophétie ou du moins assez méfiants il n’y a pas beaucoup
de chances pour que le peuple se soucie d’écouter Dieu et
prennent sa parole prophétique au sérieux.

Le peuple
Ecouter Dieu, c’est écouter sa Parole. Si nous avons le
profond désir d’entendre Dieu «parler», nous devons nous
saturer de sa Parole écrite et vivre à proximité de sa Parole
personnelle, il n’existe pas de raccourcis ou de solutions
instantanées qui puissent nous dispenser d’un style de vie
discipliné.
Dévorer la Bible
L’inspiration prophétique vient par le fait que nous nous
exposons à la Parole et que nous nous ouvrons à l’Esprit.

158
Développer l’écoute prophétique

Nous avons besoin d’être continuellement en


train de dévorer la Bible pour pouvoir entendre la
plupart des pensées de Dieu.
Nous avons besoin de la lire régulièrement, à
fond, avec attention, avec des oreilles spirituelles
alertes pour discerner la manière dont Dieu
souligne la Parole rhema qu’il nous adresse.
Nous avons besoin de lire toutes les parties de
l’Ecriture, l’Ancien et le Nouveau Testament,
Lévitique et Luc, Amos et Actes, Habacuc et
Hébreux etc.
Et nous avons besoin de nous souvenir des vérités
de 1 Thessaloniciens 2:13 et de 1 Corinthiens 2:14.
L’Esprit qui est à l’origine des Ecritures doit aussi
nous les expliquer car les vérités qu’elles
contiennent se discernent spirituellement et non
intellectuellement.
Lorsque nous faisons cela, nous devons
consciencieusement nous aligner avec l’enseignement de la
Bible, car une compréhension dépourvue de l’obéissance à
l’évangile est toujours un péché. Dieu ne communique pas
sa Parole seulement pour nous enseigner des faits à son
sujet. Il nous donne sa Parole essentiellement pour que nous
puissions le connaître, lui, personnellement, intimement,
directement et joyeusement.
Comme nous l’avons vu dans Connaître le Père, l’obéissance
à l’évangile est un équipement d’obéissance plus qu’un effort
personnel charnel: ce n’est que par l’œuvre de l’Esprit que la
Parole accomplit ses buts dans les vies humaines.
Cela illustre l’importance d’avoir une ouverture intime au
Saint-Esprit tout en ayant une relation proche avec la Parole
écrite.
Zélés pour la prophétie
Comme les leaders, chaque croyant devrait suivre la triple
injonction de 1 Corinthiens 14. Nous devons désirer

159
Ecouter Dieu

ardemment voir le don de prophétie s’établir dans notre


église, dans toutes les églises.
Sans la moindre ambition spirituelle, nous devrions nous
offrir nous-mêmes à Dieu comme d’humbles serviteurs et
servantes prêts à agir dans l’obéissance aux incitations de
l’Esprit. Tout ce que Dieu a besoin c’est d’une oreille et d’une
bouche. Nous devrions nous porter volontaires pour être
l’un de ses messagers servant, qui ne proclame que ce qu’il
dit, au monde et à l’Eglise.
S’attendre à ce que Dieu parle
Lorsque nous devenons sérieux par rapport à l’écoute et la
vie prophétique, nous devons nous attendre à ce que Dieu
nous «parle», qu’il nous somme d’entrer dans sa présence,
pour souffler ses pensées à nos «oreilles», pour placer son
«fardeau» sur nos «épaules», etc.
Beaucoup de gens trouvent pratique d’utiliser un cahier
de notes pour consigner par écrit les rêves, les pensées et les
paroles qu’ils pensent être éventuellement la parole que
Dieu leur a adressée. Après un certain temps, cette habitude
peut nous aider à identifier plus clairement le murmure
doux et léger que nous avons tendance à sous-estimer.
Si Dieu semble nous suggérer quelque chose qui n’est
pas personnel, nous devrions lui demander si cette pensée
est une parole qui devrait être transmise à une autre
personne ou à un groupe de gens. Nous devons nous
rappeler que toutes les révélations prophétiques ne sont
pas réservées à être communiquées en public, mais que
toutes les révélations prophétiques sont destinées à la
prière personnelle et à l’intercession.
Lorsque nous décelons que Dieu nous a donné une
parole que nous devrions transmettre, nous devons nous
laisser diriger par lui quant au lieu, au temps et à la
personne. Nous devons nous confier entièrement à l’Esprit,
qui nous poussera de telle manière que nous saurons quelle
parole donner, à qui la donner, où et quand la donner.

160
Développer l’écoute prophétique

Identifier les peurs


La plupart des croyants ont avec raison certaines
appréhensions quand il s’agit de transmettre la Parole de
Dieu à une autre personne. Lorsque c’est le cas, il est bon
d’identifier la cause de notre crainte afin que nous puissions
demander à Dieu de régler ce problème.
Nous devrions nous demander si, par exemple, nous
avons peur de:
Ce que les autres pensent?
Ne pas être capable de finir notre prophétie?
Dire quelque chose de ridicule?
Etre ridicule?
Etre persécuté, rejeté ou incompris?
En fait, nous devrions toujours avoir plus peur de ce que
Dieu penserait si nous lui désobéissions en n’apportant pas
cette parole que de ce que les autres diraient si nous lui
obéissions en parlant de sa part.
Nous devons comprendre que nous pouvons progresser
en tirant leçon de nos erreurs et de nos échecs mais que
nous n’apprendrons rien en restant silencieux lorsque Dieu
nous a poussés à parler.
Nous devons avoir de l’empathie pour les autres chrétiens
qui apprennent à écouter Dieu et à parler prophétiquement,
et supporter leurs faux pas et leurs tentatives. Et nous devons
persévérer dans notre écoute et notre vie prophétique afin
que la «voix» de Dieu puisse-t être entendue avec toujours
plus de clarté, d’autorité et de puissance dans la partie du
monde où nous avons été placés.

L’intercession prophétique
De même que les leaders et les simples croyants peuvent
développer cette écoute prophétique de ces manières bien
précises, ils devraient aussi la développer par leur intercession

161
Ecouter Dieu

prophétique. S’il est vrai que nous devrions chercher à


progresser dans une vie d’écoute qui soit constamment en
alerte pour entendre la voix de Dieu, nous ne pouvons réussir
à construire une vie aussi attentive que sur le fondement de la
prière d’écoute.
Nous savons que Dieu veut nous attirer plus près de lui
afin de pouvoir nous révéler ses pensées les plus profondes.
Et il le fait par la prière. Nous devrions donc prier pour
recevoir la révélation puis ensuite prier selon la révélation
que nous avons reçue.
La prière concerne tout ce que nous ne sommes pas et
tout ce que nous ne pouvons pas par nous-mêmes. Plusieurs
d’entre nous sommes absorbés par nos propres soucis et
idées si bien que lorsque nous prions nos problèmes
personnels assombrissent nos pensées en nous empêchant
de discerner la volonté de Dieu ainsi que ses préoccupations
et ses fardeaux.
Lorsque nous nous approchons de Dieu dans la prière,
nous devrions plus chercher à recevoir sa Parole qu’à
l’informer de ce qui nous inquiète. Nous devrions nous
approcher de lui avec des mains vides et un esprit ouvert.
Nous avons considéré l’intercession plus en détails dans
La prière efficace et avons noté que nous avons besoin de
recevoir la direction de Dieu pour notre intercession. Tous
les grands intercesseurs de la Bible étaient des prophètes
oints de l’Esprit et tous suivaient un ordre très strict dans
leur intercession:
En prière, ils entraient dans la présence de Dieu.
Ils écoutaient tranquillement et patiemment
pour recevoir la révélation de Dieu.
Ils prononçaient cette révélation à Dieu dans une
prière d’intercession.
Ils annonçaient la révélation aux personnes
concernées.

162
Développer l’écoute prophétique

Nous pouvons dire que l’intercession prophétique est


une prière dans la révélation et que pour la plupart des gens,
elle ouvre le chemin à une vie d’écoute prophétique de
Dieu.
La vraie intercession biblique n’est pas une récitation des
besoins des gens que nous connaissons. Elle ne consiste pas
non plus à suivre une liste de requêtes. Au lieu de cela,
l’intercession prophétique authentique et biblique
commence toujours par une attente tranquille et
persévérante de la révélation du cœur de Dieu.
Comme nous l’avons vu, les prophètes de l’Ancien
Testament recevaient:
Une vision de la part de Dieu – ils voyaient ce que
Dieu voyait.
Un fardeau de la part de Dieu – ils ressentaient ce
que Dieu ressentait.
Une Parole de Dieu – ils entendaient ce que Dieu
disait.
Il en est de même aujourd’hui: notre intercession
biblique commence lorsque nous recevons une révélation
de Dieu. Mais en général, cette dernière ne fait pas exploser
nos sens au point d’envahir nos pensées et d’attirer notre
attention immédiate.
Comme Elie dans 1 Rois 19:9–18, nous avons besoin
d’apprendre que la voix de Dieu est rarement comme un
ouragan, un tremblement de terre ou un feu dévorant. Elle
ressemble plus souvent au son d’un murmure qui ne peut
être entendu que par ceux qui écoutent attentivement.
La révélation prophétique conduit naturellement à
l’intercession prophétique et beaucoup de révélations sont
données dans le but de diriger et d’encourager
l’intercession. Bien que nous soyons les messagers servants
de Dieu, nous ne devrions pas être déconnectés de notre

163
Ecouter Dieu

message sur le plan émotionnel. Nous sommes au contraire


d’authentiques partenaires dans le message prophétique,
intercédant auprès de Dieu au sujet de notre message,
priant que ses buts s’accomplissent.
Nous voyons un exemple particulièrement clair de cette
progression de l’écoute à la révélation et de la révélation à
l’intercession dans Nombres 14:13–19. Ici Moïse intercède
en réponse à la révélation selon laquelle Dieu est sur le point
de détruire son peuple.
Dans ce passage, il y a trois éléments qui influencent
l’intercession prophétique de Moïse:
La réputation de Dieu
Moïse savait que la réputation de Dieu était en jeu. Si le peuple
était détruit, les nations païennes environnantes auraient
pensé que Yahvé n’était pas capable de garder sa promesse.
Moïse n’essayait pas de négocier avec Dieu. Il avait une
réelle préoccupation pour le nom et la réputation de Dieu. Il
avait vu la gloire de Dieu et maintenant il en était devenu
jaloux. La révélation des intentions de Dieu le poussait à
intercéder devant lui pour préserver la réputation de Dieu.
Le caractère de Dieu
A cause de sa relation intime avec Dieu, dont nous avons la
description dans Exode 33:12 à 34:8, Moïse savait que Dieu
était caractérisé par la miséricorde et le pardon. Son
intercession revenait en fait à dire: «Dieu, souviens-toi de la
révélation que tu as donnée de toi-même au Sinaï et
pardonne ton peuple!»
Moïse n’essayait pas de manipuler Dieu, il intercédait selon
la Parole qu’il avait déjà reçue au sujet du caractère de Dieu.
Le peuple de Dieu
Moïse avait une profonde préoccupation pour le peuple de
Dieu et il s’identifiait totalement à eux. Il les aimait et ne
voulait pas qu’ils soient détruits. Il intercéda pour eux, parce
qu’il se souciait d’eux.

164
Développer l’écoute prophétique

Comme Moïse, nos intercessions sont souvent


influencées et motivées par notre compassion et notre
préoccupation pour les gens, mais cela ne suffit pas. La
révélation, fruit de notre écoute, devrait aussi déterminer
notre manière de prier, comme devraient le faire notre
connaissance et notre amour de Dieu.

La vie d’écoute
Une fois que nous avons appris à écouter Dieu dans la prière,
nous avons besoin d’aller plus loin en reconnaissant sa
«voix» de toutes sortes d’autres manières, aussi bien que de
continuer à l’écouter dans la prière.
Dieu est le Grand Communicateur qui nous parle
aujourd’hui à la fois personnellement et directement.
Lorsque nous aurons développé une «vie de prière» qui se
construit plutôt autour de notre écoute que de nos
requêtes, nous pourrons continuer par écouter la voix de
Dieu de toutes les manières dont nous l’avons vu «parler» à
son peuple dans les Ecritures.
La Bible
Des passages tels que 1 Corinthiens 10:11, 2 Timothée 3:16–
7 et Hébreux 4:12–13 nous rappellent la divine puissance et
la valeur de la Parole écrite.
Dieu nous parle dans notre esprit par la Bible en attirant
notre attention sur un verset particulier, un personnage ou
un événement spécifiques. Parfois, il le fait alors que nous
lisons les Ecritures pour nous-mêmes. Parfois il le fait lorsque
nous écoutons la lecture de la Bible faite publiquement ou
lorsque nous entendons un enseignant nous l’exposer.
Parfois aussi il nous pousse à nous souvenir d’une phrase ou
d’un passage que nous avons lu ou entendu dans le passé.
Il est impératif que nous nous imbibions de la Parole, par
la lecture personnelle, l’étude, la méditation et la
mémorisation, en écoutant la prédication et l’enseignement
bibliques publics et en utilisant des livres d’enseignement et
d’autres aides.

165
Ecouter Dieu

Le monde naturel
Genèse 9:12–17, Psaumes 19:1–6, Proverbes 6:6–8, Matthieu
6:25–30 et Romains 1:18–20 sont des passages qui illustrent
la vérité selon laquelle Dieu communique avec nous par sa
création et le monde naturel.
Parfois, Dieu nous «parle» dans notre esprit lorsque nous
remarquons un détail dans un tout petit coin de la création
ou lorsque nous sommes saisis par la grandeur et la
complexité magnifique d’un grand panorama ou
simplement lorsque nous passons du temps en sa
compagnie, jouissant de l’œuvre de ses mains.
Beaucoup d’entre nous menons une vie si trépidante que
nous passons très peu de temps à «marcher avec Dieu dans
le jardin». Si notre but sincère est de développer une vie
d’écoute, nous aurons besoin de créer des espaces dans nos
vies lorsque nous sommes seuls avec Dieu, pas seulement
pour prier mais aussi pour jouir de lui et de sa création.
Dieu veut s’impliquer dans tous les aspects de notre vie,
mais il veut aussi que nous partagions avec lui sa vie et que
nous attachions de la valeur à ses activités.
Les événements et les circonstances
Nous avons vu que Dieu communique par des événements
nationaux et des circonstances personnelles. Ce n’est pas la
seule manière dont il «parle» et nous devons recevoir l’Esprit
de sagesse pour interpréter l’actualité de manière précise.
Mais Dieu parle aussi à notre esprit par les détails de nos
vies, même par la maladie, comme le montre l’épître de
Jacques dans Jacques 5:14–15.
Ce qui ne veut pas dire que Dieu cause la maladie dans
notre vie ni que, par exemple, tous les désastres naturels
sont un jugement de Dieu sur une nation particulière.
L’histoire de Job nous donne ici un éclairage. Job a
beaucoup souffert. Les Sabéens l’attaquèrent, tuèrent ses
serviteurs et emportèrent ses troupeaux. Ensuite un feu
détruisit son troupeau et ses bergers. Pendant ce temps les

166
Développer l’écoute prophétique

chaldéens volaient ses chameaux et tuaient ses gardiens.


Puis une tempête frappa sa maison, tuant tous ses enfants.
Finalement Satan attaqua Job personnellement en lui
envoyant des ulcères douloureux.
Qui est à blâmer dans tous ces événements? Satan était
certes l’instigateur de toutes ces attaques, mais les Sabéens
et les Chaldéens agirent aussi sur la base de leur libre arbitre.
La nature a été impliquée. Et Job 1:12 et 2:6 montre que Dieu
avait clairement permis que ces événements arrivent. Le
livre de Job maintient simplement ces éléments ensemble
dans une tension théologique. Cela montre que Dieu peut
même utiliser les actions négatives des autres, plus les
circonstances malheureuses de la nature, pour nous
communiquer des vérités profondes.
La Bible montre que Dieu utilise et permet nos
circonstances. Par exemple:
Pour nous discipliner – Hébreux 12:3–11.
Pour nous humilier et nous éprouver –
Deutéronome 8:2–5.
Pour nous montrer sa puissance et son amour –
Exode 14:30–31.
Tout ce qui nous arrive, et tout ce qui arrive à notre
nation fait partie de la volonté «permissive» de Dieu. Ces
choses sont «permises» par Dieu même s’il ne s’agit pas
nécessairement de sa volonté «parfaite». Cela signifie,
comme dans Jérémie 9:12–16 que nous avons souvent
besoin d’une interprétation prophétique des événements
pour comprendre ce que Dieu est en train de dire par nos
circonstances.
Des impressions
Nous savons que le Saint-Esprit possède un accès dans les
replis les plus secrets de notre cœur et de nos pensées. De ce
fait, il peut communiquer directement à notre esprit humain
de manière «trans-rationnelle» par de saintes «impressions».

167
Ecouter Dieu

Ces impressions viendront par exemple souvent par:


Des pensées.
Des mots.
Des idées.
Des images.
Des sensations physiques.
Une voix intérieure.
Un discours prophétique.
Des langues.
Une interprétation.
Le don de prophétie.
Il semble que certains croyants pensent que ces
impressions trans-rationnelles sont la manière «normale»
utilisée par Dieu aujourd’hui pour communiquer avec nous.
Toutefois, comprenons-le bien, il ne s’agit simplement que
de l’une des nombreuses manières dont il peut nous parler
et ces impressions ne sont ni «supérieures» ni «plus
spirituelles» que les autres moyens qu’il utilise pour
communiquer avec nous.
Lorsque Dieu nous parle effectivement de cette manière,
nous devons bien nous assurer que sa parole soit testée et
ne soit pas mal interprétée.
Les songes et les visions
Les Ecritures montrent clairement que Dieu communique
parfois avec son peuple par des songes pendant la nuit et
des visions pendant la journée.
Nous voyons cela dans l’Ancien Testament, au moment
de la naissance de Jésus, à sa mort et à des stades
importants du développement de la première église. Par
exemple: Genèse 15:1; 20:3–7; 28:12–15; 37:5–11; 40:8–19;
41:1–36; Nombres 12:6–8; Deutéronome 13:1–5; 1 Samuel
3:9–15; Ezéchiel 1:1 à 3:15; Daniel 1:17; 2:1–45; 5:11–12; Joël
2:28; Matthieu 1:20–21; 2:12–13, 19–23; 27:19, Actes 9:10–

168
Développer l’écoute prophétique

16; 10:3–6; 11:5–10; 16:9–10; 18:9–10; 2 Corinthiens 12:1–4


et Apocalypse 1:10.
Cela ne signifie pas que tous nos rêves contiennent
toujours des messages venant de Dieu mais plutôt qu’à
certains moments il attire notre attention sur sa Parole par
un rêve ou une vision. Nous ne devrions pas sous-estimer
nos rêves, mais nous n’avons pas besoin d’essayer de nous
souvenir de tous nos rêves ni de chercher à tous les
comprendre.
En construisant une vie d’écoute sur la prière d’écoute,
nous apprendrons à reconnaître la manière dont Dieu
souligne certaines choses dans nos vies pour nous révéler sa
Parole rhema. Et parfois ce mode de communication peut
inclure notre subconscient.
Une voix audible
Nous avons souvent noté que Dieu nous parle rarement avec
une voix audible que nous entendons avec nos oreilles
physiques. Nous devons toutefois reconnaître qu’il y a
quelques rares occasions, comme dans Exode 3:4 à 4:17 et
1 Samuel 3:4–14, où Dieu parle vraiment de manière audible.

Le processus de l’écoute
Dans Une foi vivante, nous avons vu qu’il est plus facile de se
concentrer sur une partie du processus que de le saisir dans
son ensemble. Cette erreur d’appréciation commune se
retrouve aussi au sujet de la prophétie. Par exemple,
plusieurs secteurs de l’Eglise pensent à la prophétie
essentiellement en termes de parole, alors que dans ce livre,
nous nous sommes plus concentrés sur la fondation de
l’écoute.
Nous devons toutefois nous rappeler que la prophétie est
un processus complet qui implique:
Une convocation dans la présence de Dieu
Une relation intime avec lui
Une écoute persistante et attentive

169
Ecouter Dieu

Le fait de recevoir sa Parole par l’Esprit


Juger ou séparer la Parole
Transmettre la Parole de Dieu à la personne ou au
groupe appropriés.
La prophétie inclut toutes ces étapes, et l’ensemble du
processus peut prendre un temps considérable. Il s’agit
rarement d’un événement ponctuel et court!
Nous avons aussi vu que toute l’Eglise est appelée à être
zélée pour la prophétie et que certaines personnes sont
impliquées dans le jugement de la prophétie. Le processus
prophétique est rarement une activité individuelle et
implique normalement l’Eglise. Nous avons besoin
d’apprendre à écouter ensemble ainsi qu’individuellement.
Nous devons apprendre à juger les révélations les uns des
autres en soumettant nos révélations au jugement des
autres. Plus important encore, nous devons apprendre à
faire confiance aux révélations reçues par d’autres
personnes que nous, lorsqu’elles ont été éprouvées.
En persévérant dans notre vie d’écoute, nous aurons
souvent besoin de nous souvenir de l’ensemble de ce
processus et de vérifier que nous prêtons attention à toutes
ses étapes. En bref, nous avons besoin de:
Ecouter Dieu dans le contexte d’une relation
personnelle intime, d’un partenariat de service et
d’une adoration dirigée par l’Esprit.
Comprendre qu’il nous parle essentiellement
pour se révéler à nous et que sa révélation met
toujours sa relation avec nous en valeur.
Noter ce que Dieu nous montre quelque soit la
manière qu’il choisit d’utiliser pour nous
communiquer.
Interpréter la révélation avec soin, avec l’aide de
la sagesse et de l’illumination de l’Esprit afin que
nous ne comprenions pas mal la signification et le
but du message reçu.

170
Développer l’écoute prophétique

Juger, tester, soupeser, discerner, séparer et


éprouver la révélation bibliquement, en nous
assurant qu’elle reste en harmonie avec les
Ecritures, avec notre bon sens sanctifié, avec
d’autres révélations, etc.
L’appliquer avec sagesse et de l’utiliser avec
douceur, en nous assurant que nous avons reçu
de Dieu ses instructions sur la manière dont nous
devrions l’appliquer: à qui il veut que nous la
transmettions, quand elle devrait être donnée,
qui devrait la communiquer etc.
Sonder notre motivation dans l’exercice de la
prophétie, en nous assurant que nous ne cherchons
pas à attirer l’attention sur nous, que nous voulons
construire l’Eglise et que notre intention n’est pas
de condamner ceux qui nous irritent.
Donner la Parole avec grâce et douceur.
Recevoir avec une grande attente toute révélation
éprouvée qui nous est adressée et lui obéir.

Premières étapes dans la vie et l’écoute prophétique


Nous avons appris que, depuis la Pentecôte, tous les
chrétiens remplis de l’Esprit peuvent prophétiser et que
l’homme ou la femme qui ont un ministère prophétique
sont simplement ceux qui prophétisent le plus souvent.
Nous avons un urgent besoin d’une église prophétique
et nous avons besoin d’hommes et de femmes avec un
ministère prophétique dans chaque église locale. Dieu
utilise toute personne qui est d’accord de chercher sa face,
de chercher ses dons et d’avoir suffisamment de courage
pour essayer.
Certains croyants ne savent pas vraiment quoi faire
lorsqu’ils commencent vraiment à écouter Dieu
sérieusement: les suggestions pratiques suivantes peuvent

171
Ecouter Dieu

aider les croyants à faire leurs premiers pas sur le chemin


d’une vie d’écoute prophétique.
Préparer votre cœur à écouter Dieu.
Se souvenir que le grand désir de Dieu est de se
révéler lui-même, de révéler sa volonté et sa
Parole à tous ses enfants – il parle et il veut que
vous connaissiez sa voix.
Lier l’ennemi pour l’empêcher de mettre dans
nos pensées des suggestions et des voix qui nous
égarent. Nous considérons cette étape dans Le
ministère dans l’Esprit.
Se débarrasser de toutes les autres pensées.
Lire un passage de l’Ecriture qui nous aide à nous
concentrer sur Dieu.
Prier brièvement en langues – ceci fortifie notre
esprit et le prépare à recevoir la révélation.
Etre ouvert et prêt à recevoir quelque chose de la
part de Dieu, se mettre à l’écoute de ses pensées,
ses incitations et ses suggestions.
Noter tout ce qui nous vient à l’esprit.
Vérifier et tester ces pensées.
Demander à Dieu plus de clarté et de confirmer
ce qu’il nous dit.
Etre patient, prendre le temps.
Etre sûr de l’interprétation correcte de la
révélation prophétique.
Partager la révélation avec des disciples plus
expérimentés et leur demander de l’éprouver
pour vous.
Etre prêt à recevoir des corrections et des
confirmations.
Agir sur la base de la révélation reçue, sous une
claire direction de l’Esprit.

172
Développer l’écoute prophétique

Me voici, envoie-moi.
Marc 4:14–20, Hébreux 4:2 et Jacques 1:22 sont des
passages qui soulignent la vérité selon laquelle il ne suffit
pas d’écouter Dieu: nous devons aussi agir sur les paroles
que nous avons entendues. En fait nous nous trompons tout
simplement nous-mêmes lorsque nous écoutons sans agir.
L’apôtre Paul a donné à Timothée un conseil important
sur ce sujet et il s’applique à nous aujourd’hui:
Utilise la Parole que Dieu t’a donnée et combat
avec cette parole – 1 Timothée 1:18.
Ne néglige pas le don que Dieu t’a communiqué
– 1 Timothée 4:14.
Ranime le message prophétique qui est en toi:
veille à ce qu’il reste vivant – 2 Timothée 1:1–7.
Comme Timothée, nous devons retenir les paroles que
nous entendons, comprendre le sens de ce que Dieu est en
train de nous dire et ensuite agir sur ces paroles avec
sagesse. Nous devons faire cela en étant pleinement
dépendants du Saint-Esprit et en continuant à nous
soumettre à toutes les autres disciplines de la vie chrétienne,
telles que la prière, les Ecritures et la communion fraternelle.
Esaïe 6:5 rapporte l’humble réponse d’Esaïe au message
prophétique de Dieu. Comme pour lui, ce ne sont ni l’orgueil
ni l’ambition qui nous incitent à nous porter volontaires
pour être l’un des serviteurs prophétiques de Dieu. Nous
venons au contraire à Dieu en connaissant la réalité de nos
vies imparfaites. Mais nous savons que nos fautes et nos
insuffisances ne nous disqualifient pas. En fait, tant que nos
faiblesses nous forceront à dépendre du Saint-Esprit, elles
seront un élément positif.
Le passage d’Esaïe 6:6–8 nous indique ensuite comment
Dieu a purifié Esaïe et lui a posé la question qu’il nous pose
à nous aussi, encore aujourd’hui: «Qui enverrai-je, et qui
marchera pour nous?» Que nous puissions répondre comme
Esaïe!

173
Ecouter Dieu

Alors que nous nous approchons de Dieu en étant


conscients de nos péchés et de nos manquements, nous
pouvons être assurés qu’il désire nous purifier et nous
équiper. Nous pouvons être certains qu’il nous réserve une
mission unique que nous seuls pouvons remplir. Lorsque
nous apprendrons à l’écouter personnellement et à
répondre à sa Parole avec l’obéissance à l’évangile, nous
serons attirés plus profondément dans sa vie. Nous le
verrons travailler de manière plus créative et puissante dans
la vie des gens qui souffrent autour de nous.

174

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