Professional Documents
Culture Documents
ADENOMES
HYPOPHYSAIRES
LES OBJECTIFS DU CNCI
Diagnostiquer un adénome hypophysaire
Les adénomes hypophysaires sont relativement rares. Cependant, ils doivent être suspectés
systématiquement devant des troubles endocriniens, en particulier lorsque des troubles imputables
aux dysfonctionnements de glandes différentes sont associés entre eux et à un ensemble de signes ���
témoignant de la présence d'une tumeur de la région sel/aire. Retenez, en particulier, qu'une suspicion �
d'adénome hypophysaire impose non seulement un bilan morphologique de la région sel/aire
mais également un bilan hormonal de l'ensemble des lignées sous contrôle du système hypothalamo
hypophysaire.
1 . GENERALITES
• Les adénomes hypophysaires se développent à partir des cellules de l'antéhypophyse. Il s'agit de
tumeurs bénignes dans la plupart des cas, sécrétant ou non des hormones.
• On distingue:
- Les micro-adénomes(< l O mm)
- Les macro-adénomes(> l O mm)
• Enfin, un petit rappel anatomique :
- L'hypophyse est située dans la cavité osseuse de la selle turcique.
- Elle est située en avant de la post-hypophyse et sous l'hypothalamus auquel elle est reliée par la
tige pituitaire par laquelle passent des signaux de nature humorale, nerveuse et hormonale.
- Ses rapports (vers lesquels peut se faire l'extension d'un adénome) sont:
Vers le haut, après le diaphragme sellaire: le chiasma optique.
Vers le bas, après le plancher sellaire: le sinus sphénoïdal.
Latéralement, se trouvent les sinus caverneux qui contiennent les nerfs crâniens 3, 4, 5 et 6 ainsi
que les artères carotides.
• L'hypophyse contient 5 lignées de cellules (lactotrope, somatotrope, corticotrope, gonadotrope et
thyréotrope). La présence d'un adénome développé aux dépens d'une de ces lignées peut avoir
3 conséquences:
- Un syndrome d'hypersécrétion de la lignée concernée (ou syndrome sécrétant) : les 5 principes
de diagnostic des hypersécrétions seront toujours utilisés (suspicion clinico-biologique, dosages
hormonaux, repérage de l'hypersécrétion, bilan des complications propres à l'hypersécrétion,
intégration dans une pathologie plus vaste).
- Un syndrome tumoral suite à la compression de l'hypophyse et des structures avoisinantes par la
tumeur.
- Un syndrome d'insuffisance anté-hypophysaire conséquence de l'atteinte des cellules saines par
la tumeur ou de l'interférence d'une hypersécrétion sur une autre lignée.
:) En pathologie hypophysaire, on raisonne toujours avec les 3 syndromes et les 5 lignées
291
iKB ENDOCRINOLOGIE
..
�
:,
E
X
Ï: "'
� .c
1-
• •
.
•
·=ë
(1/
"3
u
..
�:,
E
"' (1/
:,
cr (1/ � X
:,
..
� ..,�
C:
(1/
u
C:
(1/
..0
"3
CO
-�
.c ..0
·g_ :ë
C: (1/
ëa.
(1/ •(1/
>
ë
:,
a. C: .c
I"" >-
0
"' ·ë::2
0
a.
<ii
> �
:r: >- "' Cl.
�"' (1/
.c
�
u
en
:ë
u >" <C:
ro ro
QJ
E
eO
C
� -QJ
..c �
u u
p
� QJ -
� a.
cc �
u
? (1/
-0
"§"'
u
e
0
a.
E
�
(1/
_,0
0
(.'.)
w
0:
(.'.)
2. DIAGNOSTIC D'ADENOME HYPOPHYSAIRE
cil
0:
CO
0
2.1. GENERALITES
�
z • Il existe 3 circonstances de découverte auxquelles se rajoute la découverte fortuite d'une tumeur sur
0:
w
> une imagerie demandée pour d'autres raisons (incidentalome hypophysaire)
Cl)
z
0 1. SYNDROME TUMORAL
�
0
w
2. SYNDROME SECRETANT
@
3. SYNDROME D'INSUFFISANCE ANTEHYPOPHYSAIRE
292
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
• Il faudra effectuer un bilan spécifique qui, outre un examen clinique recherchant l'ensemble de ces
signes, comportera, selon la situation:
4. BILAN TUMORAL: IRM HYPOPHYSAIRE+ EX. OPHTALMOLOGIQUE+ PROLACTINE
5. BILAN SECRETOIRE HYPOTHALAMO-HYPOPHYSAIRE
6. BILAN DES COMPLICATIONS PROPRES A CHAQUE TABLEAU
Devront, en particulier, être recherchées des complications:
7. PROPRES AU SYNDROME TUMORAL
8. PROPRES AU SYNDROME SECRETANT
9. PROPRES AU SYNDROME D'INSUFFISANCE ANTEHYPOPHYSAIRE
293
iKB ENDOCRINOLOGIE
0
(.'.)
w
0:
(.'.)
cil
0:
CO
0
z
0:
w
>
Cl)
z
0
�
0
w
@
294
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
• Au niveau du chiasma optique, les fibres visuelles en provenance des 2 hémisphères cérébraux (du
lobe occipital plus précisément) et à destination de la rétine nasale (donc du champ visuel temporal)
vont décusser et gagner l'œil controlatéral.
• Les fibres destinées à la rétine temporale (champ visuel nasal) ne passent pas par le chiasma et ne
décussent pas.
• Si un processus expansif comprime ces fibres au niveau du chiasma, il y a altération des fibres à
destination nasale, donc des champs visuels temporaux droit et gauche.
:) Le bilan complet du syndrome tumoral repose sur la réalisation de l'IRM hypophysaire et du
bilan ophtalmologique complet, incluant un champ visuel et un examen de l'oculomotricité,
s'il existe un envahissement des structures concernées (donc pas en cas de microadénome).
:) Notez, par ailleurs, que la tumeur peut comprimer la tige pituitaire et entraîner, par un
mécanisme qui vous sera détaillé plus loin, une hyperprolactinémie dite « de deconnexion ».
• Hypogonadisme masculin :
- Organes génitaux: testicules atrophiés et mous, pénis atteint si cause congénitale.
- Caractères sexuels secondaires - signes de carence en testostérone:
Diminution de la musculature et de la force musculaire
Diminution de la pilosité (pubienne, axillaire, faciale, abdominale)
Peau fine ridée (perte d'élasticité) avec cheveux fins et soyeux
Seins: gynécomastie
- Impuissance: dysfonction érectile et baisse de la libido
- Stérilité, troubles de la fertilité
- Ostéoporose+/- fractures
295
iKB ENDOCRINOLOGIE
• Hypogonadisme féminin :
- Aménorrhée secondaire ou autres troubles des règles (spanioménorrhée, irrégularité)
- Organes génitaux: atrophie vulvaire, sécheresse vaginale
- Caractères sexuels secondaires - signes de carence en œstrogènes:
Diminution de la pilosité (pubienne, axillaire, faciale, abdominale)
· Peau fine ridée (perte d'élasticité) avec cheveux fins et soyeux
· Seins: involution et atrophie mammaire
- Perte de la libido, troubles sexuels
- Stérilité, troubles de la fertilité
- Ostéoporose+/- fractures
- Absence de bouffées de chaleur (différent de l'hypogonadisme périphérique).
• Dosages statiques:
- Homme: testostérone abaissée avec FSH-LH inadaptées (basses ou dans la normale)
- Femme: œstradiol abaissé avec FSH-LH inadaptées (basses ou dans la normale)
• Bilan des complications:
- Recherche d'une ostéoporose : ostéodensitométrie et autres FOR d'ostéoporose (tabac, alcool,
sédentarité, 1 MC faible, corticothérapie).
- Bilan d'infertilité ou d'impuissance : un train peut en cacher un autre...
• Test à la GnRH désormais abandonné+++
:) Toute situation d'hypogonadisme, aussi bien chez l'homme que chez la femme, doit faire
rechercher une ostéoporose et, donc, faire discuter la réalisation d'une ostéodensitométrie.
:) Chez une femme ménopausée, l'absence d'élévation de FSH-LH doit faire évoquer une
insuffisance gonadotrope. IBII
• Chez l'enfant:
- Syndrome micropénis - hypoglycémie néonataux (rare)
- Retard de croissance statural :
Harmonieux (pas de syndrome dysmorphique)
De survenue progressive
Avec retard d'âge osseux et statural par rapport à l'âge civil (AO =AS< AC)
En l'absence de RCIU et de cause nutritionnelle ou génétique.
- Hypoglycémies à jeun ou à l'effort (rares, surtout si insuffisance corticotrope associée)
- Fatigabilité musculaire à l'effort
- Déséquilibre masse grasse (augmentation, surtout abdominale) / masse maigre (diminution),
parfois surpoids voire obésité.
• Chez l'adulte: reconnu depuis peu:
- Déséquilibre masse grasse (augmentation, surtout abdominale)/ masse maigre (diminution).
- Hypoglycémies à jeun ou à l'effort (rares, surtout si insuffisance corticotrope associée)
Fatigabilité musculaire à l'effort
0
(.'.)
w
-
0:
(.'.) - Troubles de l'humeur
cil
0: - Diminution des seuils douloureux
CO
0
z
0:
w
> • Le diagnostic doit être certain car il débouche alors sur la prescription d'hormone de croissance,
Cl)
z
médicament d'exception.
�
0
0
w
@
296
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
• Pour votre culture, sachez que dans la mémoire de vos patients subsiste encore le spectre du
scandale de l'hormone de croissance qui, jusque dans le milieu des années 80, était prélevée sur des
hypophyses de cadavres... ce qui a provoqué des maladies de Creutzfeldt-Jacob. Donc, pour ceux qui
y seront confrontés, sachez expliquer que, depuis plus de 20 ans, l'hormone est produite par génie
génétique, et donc totalement dénuée de risques de transmettre le prion.
• Pour les ECN, vous n'avez pas à connaître ce traitement... mais vous devez savoir que, les dosages
statiques étant peu valides, le diagnostic repose sur les tests dynamiques (ou équivalents) :
- Chez l'adulte : l'hypoglycémie insulinique est le test de référence. En cas de contre-indications
(épilepsie), 2 tests dynamiques doivent être pratiqués.
- Chez l'enfant : 2 tests dynamiques obligatoires dont un test dit «couplé» mais une IGF-1 basse
équivaut à un test dynamique.
- Dans les 2 cas, ces tests doivent être réalisés après substitution des autres déficits qui diminuent
la réponse de la GH (risque de poser le diagnostic par excès)
• Tests de stimulation de la sécrétion de GH :
- IGF-1 chez l'enfant
- Hypoglycémie insulinique (la GH est une hormone de contre-régulation) : épreuve de référence.
- Bolus d'acides aminés: ornithine ou arginine (la GH étant une hormone anabolisante, elle interprète
la présence d'AA dans le sang comme un signe de catabolisme musculaire)
- Test à la GHRH
- Test couplé : glucagon + b-bloquant (propranolol ou bétaxolol)
• Pas de complication spécifique à rechercher
:) Ces signes surviennent progressivement et sont beaucoup moins marqués que dans la
forme basse. De plus, fait essentiel, il n'y a pas d'atteinte de la fonction minéralocorticoïde.
Ce déficit peut ne se démasquer qu'à l'occasion d'une décompensation, ce qui doit, ne
l'oublions pas, faire rechercher un facteur déclenchant.
:, Dia nostic biolo i ue et bilan des com lications
• Hypoglycémie à jeun et à l>effort (surtout si insuffisance somatotrope associée)
• Hyponatrémie à secteur extra-cellulaire normal (retard à l'élimination de l'eau libre)
• Dosages statiques - peuvent être normaux en cas de déficit partiel (inadaptation au stress) :
- Cortisol à 8 h abaissé ou normal (un cortisol au dessus de la norme haute élimine une insuffisance
en cortisol). IB!]
- ACTH inadapté (bas ou normal)
- Aldostéronémie et réninémie normales.
297
iKB ENDOCRINOLOGIE
:) L es complications sont les mêmes que dans l'hypothyroïdie périphérique. N'oubliez pas les
précautions concernant le risque cardiovasculaire lors de l'instauration du traitement!!
2.4.5. Etiologies
• Comme nous l'avons déjà dit, l'adénome hypophysaire n'est qu'une cause d'insuffisance
0
antéhypophysaire parmi d'autres. Il faut savoir les évoquer en cas de déficit isolé et/ou d'absence
(.'.)
w
0:
d'adénome hypophysaire.
(.'.)
• Déficits isolés : ne figurent ici que les causes à connaître pour les iECN :
cil
0:
CO - Pour chaque lignée : évoquer un déficit génétique (familial ou non) isolé.
- Gonadotrope : hémochromatose, anorexie mentale, hyperprolactinémie et hypercorticisme
0
�
z
0:
w
(inhibition de la pulsatilité de GnRH), syndrome de Kallman de Morsier (anomalie génétique
> associée à une anosmie).
Cl)
z
0 - Corticotrope : corticothérapie au long cours.
�
0
w
@
298
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
:, Compléter l'examen clinique à la recherche d'une atteinte de toutes les autres lignées.
:, Traiter les déficits retrouvés: seuls sont à connaÎtre ceux fi urant au ro ramme
(hypothyroïdie, insuffisance surrénale) :
• La priorité est au traitement de l'insuffisance corticotrope (risque de décompensation corticotrope)
traitement identique à l'ISC ou à l'ISA sans fludrocortisone, mesures d'éducation incluses (OS).
Surveillance clinique+++ [H!]
• Traitement de l'insuffisance thyréotrope : traitement identique à l'hypothyroïdie périphérique (OS).
Surveillance sur le taux de T4L (moitié supérieure de la norme).
• L'insuffisance somatotrope se traite par injections quotidiennes d'hormone de croissance.
• L'insuffisance gonadotrope se traite par hormonothérapie.
299
iKB ENDOCRINOLOGIE
CHIASMA
0
(.'.)
w
0:
(.'.)
0:
CO
0
z
0:
w
> IRM HYPOPHYSAIRE NORMALE
Cl)
z
0
0
w
@
300
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
• Micro-adénome hypophysaire :
- Signes indirects:
1. Bombement vers le haut du diaphragme sellaire
(homolatéral)
2. Incurvation vers le bas ou érosion du plancher
sellaire (homolatéral)
3. Déviation de la tige pituitaire (controlatérale
puisque « poussée»)
- Signes directs:
1. Image hypointense intra-sellaire
2. < 10 mm
3. Non réhaussée après injection de gadolinium.
- Pas d'envahissement des structures adjacentes
MICROADENOME HYPOPHYSAIRE (COUPE CORONALE)
301
iKB ENDOCRINOLOGIE
• Il contient des calcifications non visibles à l'IRM : intérêt du TOM de la région sellaire en fenêtre
osseuse.
• Cette hétérogénéité de composition explique les composantes hypointenses et hyperintenses en Tl
et T2.
:, Le ménin iome intrasel/aire
• L'aspect en IRM de la dure-mère voisine de la lésion est caractéristique :
- Epaissie
- Spiculée
- Prise de contraste intense
• Condensation anormale de l'os en regard de la lésion au TDM : intérêt du TOM de la région sellaire
en fenêtre osseuse.
0
(.'.)
w
0:
(.'.)
0:
CO
0
z
0:
w
>
Cl)
z
0
0
w
@
302
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
l •• conséquence : une élévation prolongée de la prolactine mène à une sécrétion inappropriée de lait et à
une insuffisance gonadotrope.
303
iKB ENDOCRINOLOGIE
0
(.'.)
2.4. REPERAGE DE L'HYPERSECRETION ET BILAN DES COMPLICATIONS
w
cil
0:
CO
0 :) L'hyperprolactinémie médicamenteuse est l'étiologie la plus fréquente : interrogatoire +++ IB!l
�
z
0:
w
• Comme nous l'avons déjà vu, il existe de multiples étiologies d'hyperprolactinémie et l'examen
> clinique n'est pas systématiquement caractéristique d'un adénome hypophysaire (le syndrome
Cl)
z
0 tumoral et le syndrome d'insuffisance antéhypophysaire peuvent manquer).
�
0
w
@
304
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
• Différentes situations peuvent être responsables d'une hyperprolactinémie (voir plus haut):
- Situations physiologiques: grossesse, allaitement
- Inhibition de la dopamine : médicaments antidopaminergiques, lésion de la tige pituitaire
(déconnexion par section traumatique, envahissement tumoral ou infiltration).
- Elévation de TRH: hypothyroïdie (par rétrocontrôle négatif)
- Défaut d'élimination: insuffisances rénale et hépatique.
- En cas d'autonomisation des cellules lactotropes: adénome à prolactine
• Pour les allergiques à la physiologie, un petit moyen mnémotechnique pour retenir les étiologies :
« GAD M MARC» (Gad aime Marc)
- Grossesse
- Allaitement
- Deconnexion (lésion de la tige pituitaire)
- Médicaments (voir tableau)
- Myxœdème (hypothyroïdie)
- Adénome à prolactine
- Rein (IRC)
- Cirrhose hépatique (IHC)
• Petite subtilité : il existe en fait 2 mécanismes à l'origine d'une hyperprolactinémie chez un patient
porteur d'un adénome hypophysaire: IB!l
- Production de prolactine : c'est l'adénome à prolactine - le taux de PRL est proportionnel à la
masse tumorale.
- Hyperprolactinémie de déconnexion : une lésion de la tige pituitaire peut interrompre le flux de
dopamine et lever l'inhibition qu'elle exerce sur la sécrétion de prolactine. La conséquence en est
une hyperprolactinémie modérée, non corrélée à la taille ou à la nature de la tumeur.
:) L'association d'un syndrome tumoral, d'un syndrome d'insuffisance antéhypophysaire
et d'une hyperprolactinémie modérée doit faire suspecter une hyperprolactinémie de
déconnexion par compression tumorale. Il s'agit alors d'un adénome ne sécrétant pas de
prolactine, voire une tumeur d'une autre nature.
2.4.2. La démarche
• En présence d'arguments évoquant un adénome hypophysaire (taux élevé, syndrome tumoral ou
d'insuffisance antéhypophysaire), le bilan adéquat doit être réalisé en l ère intention:
- Bilan du syndrome sécrétant: rechercher une acromégalie (adénome mixte) par dosages d'IGF-1
et GH plasmatique.
- Bilan du syndrome tumoral: IRM hypophysaire+/- bilan ophtalmologique
- Bilan d'insuffisance antéhypophysaire (OS).
• En l'absence d'arguments évoquant un adénome hypophysaire (taux faible, pas de syndrome tumoral
ou d'insuffisance antéhypophysaire autre que gonadotrope):
- Effectuer un nouveau prélèvement
- Interrogatoire à la recherche de médicaments hyperprolactinémiants (tableau)
- Examen clinique et examens complémentaires à la recherche d'une autre cause (test de grossesse,
TSH, bilan hépatique, bilan rénal).
- L'IRM hypophysaire ne sera réalisée qu'en cas de négativité du précédent bilan ou de suspicion
d'hyperprolactinémie de déconnexion dont l'origine peut être:
Tumorale: adénome hypophysaire, craniopharyngiome, gliome, méningiome
Traumatique: section après traumatisme crânien
Inflammatoire: sarcoïdose, tuberculose, histiocytose X
Iatrogène: chirurgie, radiothérapie
- En dernier recours, on peut proposer le test au TRH-Primpéran et, surtout, la recherche d'une
macroprolactinémie (artefact de dosage)
• Dans tous les cas, ne pas oublier le bilan des complications propres au syndrome sécrétant :
ostéoporose, infertilité, troubles sexuels.
305
iKB ENDOCRINOLOGIE
3.1. ETIOLOGIES
• On distingue 2 catégories d'étiologies selon le mécanisme d'hyperproduction du cortisol :
- Les syndromes de Cushing ACTH-dépendants
- Les syndromes de Cushing ACTH-indépendants.
• En pratique, on retrouve 4 étiologies:
1. ADENOME CORTICOTROPE ou MALADIE DE CUSHING (ACTH-dép. - 70 %)
2. SYNDROME PARANEOPLASIQUE (ACTH-dép - l O %)
3. ADENOME SURRENALIEN (ACTH-indép. - l O %)
4. CORTICOSURRENALOME MALIN (ACTH-indép. - l O %)
:) Attention à ne pas confondre syndrome et maladie de Cushing : le 1er correspond à l'ensemble
du tableau clinico-biologique provoqué par l'excès de glucocorticoïdes, le second désigne
l'adénome corticotrope.
306
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
Schématiquement, les cellules de l'adénome corticotrope sont des« rebelles» qui ont décidé de travailler
plus mais qui, si elles se moquent des signaux régulateurs habituels, restent sensibles à une autorité plus
« musclée ». Les cellules des autres tumeurs sont des « cinglées » qui échappent à tout contrôle.
308
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
• Dosages statiques:
- Cortisol libre urinaire des 24 heures sur 3 jours, rapporté à la créatininurie :
· Meilleur reflet de la production quotidienne de cortisol et réalisable en ambulatoire
· En cas de Cushing, ce dosage est élevé.
- Cortisol salivaire nocturne sur 3 jours : Valeur diagnostique équivalente au dosage plasmatique,
réalisable en ambulatoire mais non remboursé actuellement
- Cycle nycthéméral du cortisol plasmatique (toutes les 4 heures pendant 24 heures) :
· Normalement, il existe une baisse du cortisol avec un minimum vers 22 heures
· En cas de Cushing, il existe une abolition du cycle nycthéméral
• Tests dynamiques
- Principe : la DXM est un analogue du cortisol capable d'induire un rétrocontrôle négatif sur
l'hypophyse, donc de freiner la sécrétion d'ACTH et, donc, celle de cortisol.
- Test de freinage minute à la DXM: réalisable en ambulatoire:
· On donne l mg de DXM à minuit, puis on dose le cortisol plasmatique à 8 h.
· En cas de Cushing: absence de freinage
- Test de freinage faible à la DXM:
On donne 2 mg/j de DXM pendant 2 jours. On dose le cortisol plasmatique avant, pendant et
après le freinage.
En cas de Cushing: absence de freinage
:) En pratique, sont réalisés en ambulatoire cortisol libre urinaire des 24 heures, test de
freinage minute et, si possible, cortisol salivaire nocturne. Très sensibles mais moyennement
spécifiques, ils nécessitent une confirmation par le test de freinage faible, seul test réellement
capable de confirmer ou d'infirmer un syndrome de Cushing.
:) Le test de freinage fort n'est pas utile à ce stade car, comme il est dit plus haut, il peut se
positiver en cas de maladie de Cushing. Il ne sera donc utile que dans le cadre du diagnostic
étiologique !!
309
iKB ENDOCRINOLOGIE
:) Lorsque le taux d'ACTH est effondré, seule l'imagerie des surrénales doit être demandée et
confrontée au reste du tableau pour distinguer adénome et corticosurrénalome.
0
w
:,Adénome corticotro e maladie de Cushin
@
• Tableau clinico-biologique avec mélanodermie inconstante (absente, modérée ou franche) , sans
signes de malignité (tableau) IB!l
310
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
311
iKB ENDOCRINOLOGIE
:) Et pour finir en beauté, bien que le traitement ne soit pas au programme, sachez que le
traitement d'un syndrome de Cushing correspond à l'arrêt d'une corticothérapie au long
cours. La présence d'une insuffisance corticotrope en post-opératoire est classique et
constitue même un signe de guérison. œ:JJ
t
ACTH ABAISSEE ACTH NORMALE OU AUGMENTEE
= ACTH =
CAUSE SURRENALE SECRETION INAPPROPRIEE D'ACTH
t t
l .ECHOGRAPHIE ABDOMINALE 1. TEST DE FREINAGE FORT
2.SCANNER/IRM ABDOMINAL 2. TEST DE STIMULATION {CRH,
3.SCINTIGRAPHIE AU IODOCHOLESTEROL MINIRIN)
+ +
TESTS POSITIFS TESTS NEGATIFS
= =
MALADIE DE SYNDROME
CUSHING PARANEOPLASIQUE
t
HYPERPLASIE BILAN D'UN RECHERCHE DU
MACRO ADENOME CORTICO ADENOME PRIMITIF
NODULAIRE SURRENALIEN SURRENALOME HYPOPHYSAIRE (RADIO DE THORAX,
(RARE) (IRM +++) TOM THORACO
ABDOMINALE,
SCINTI. A
0
L'OCTREOTI DE)
(.'.)
w
0:
(.'.)
0:
CO
0
z
0:
w
>
Cl)
z
0
0
w
@
312
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
313
iKB ENDOCRINOLOGIE
• Devant un syndrome sécrétant associé (adénomes mixtes) : toute acromégalie doit faire rechercher
une hyperprolactinémie (et vice-versa). Il existe également d'exceptionnels adénomes mixtes GH
TSH.
• Devant un syndrome tumoral (témoignant en général de la présence d'un macro-adénome)
• Devant un syndrome d'insuffisance antéhypophysaire.
:) L'apparition des signes est lente, ce qui retarde le diagnostic. Les changements sont tellement
progressifs qu'ils échappent à ceux qui côtoient régulièrement le patient et il est courant que
le diagnostic soit porté par... le remplaçant du médecin traitant grâce à son« œil neuf».
cil
0:
4.1.3. Les troubles métaboliques
CO
0 • Action directe de la GH
z
0:
w
• Hypertension artérielle par action directe de la GH IBII
>
Cl)
z • Intolérance au glucose voire diabète : secondaire à une insulinorésistance, en maJorite par
0
� anomalie post-récepteurs. De plus, la GH étant une hormone hyperglycémiant�uisqu'elle stimule
0
w néoglucogenèse et glycogénolyse, celle-ci auto-entretient l'insulinorésistance. L!i!J
@
314
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
315
iKB ENDOCRINOLOGIE
5. ADENOME GONADOTROPE
• Plus fréquents chez l'homme, les adénomes gonadotropes sont développés aux dépens des cellules
gonadotropes, qui sécrètent les gonadotrophines (FSH et LH) ainsi que leur sous-unité alpha libre.
• Cependant, ils sont rarement à l'origine d'une hypersécrétion hormonale, ils sont donc révélés
tardivement par des signes davantage en rapport avec l'extension tumorale.
0
w
@
316
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
..................................................................................................................,
j
Goliath?
Richard Kiel (Moonraker) (ACROMEGALIE)
317
iKB ENDOCRINOLOGIE
ADENOME HYPOPHYSAIRE
SYNDROME TUMORAL: CLINIQUE
• CEPHALEES isolées ou associées à HTIC (TOM et FO en urgence dans ce cas)
• TROUBLES DU CHAMP VISUEL : QUADRANOPSIE TEMPORALE SUPERIEURE PUIS HEMI-
ANOPSIE BITEMPORALE (Campimétrie de Goldman ou automatisée + examen ophtalmo-
logique complet)
• ATTEINTE DU SINUS CAVERNEUX : TROUBLES OCULOMOTEURS (paralysie 3,4,6 - test de
Lancaster). Atteinte du 6 : sinus caverneux (localisatrice) ou HTIC (non localisatrice)
Réaliser une IRM hypophysaire+++
MACRO-ADENOME
MICRO-ADENOME
•INDIRECTS: idem
•INDIRECTS :
•DIRECTS:
- Bombement vers le haut du diap. sellaire
- Image hypointense intra-sellaire l O mm
- Incurvation/érosion du plancher sellaire
- Intensité variable et hétérogène
- Déviation de la tige pituitaire
- Réhaussée par le gadolinium
•DIRECTS:
•EXTENSION:
- Image intra-sellaire < l O mm
- Chiasma optique
- Hypointense et homogène
- Sinus sphénoïdal
- Non réhaussée par le gadolinium
- Sinus caverneux
318
ITEM 242 ADENOMES HYPOPHYSAIRES
1
ACROMEGALIE HYPERPROLACTINEMIE
319