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DO SS IER DE P RES ENT AT IO N

Du 15 septembre au 15 décembre 2016, tous les jours de 10h à 18h,


STREET ART VERS UN MONDE PLUS JUSTE
Exposition temporaire au Centre abbé Pierre – Emmaüs
76690 ESTEVILLE (30 km au nord de Rouen)

Exposition temporaire « Street art vers un monde plus juste » au Centre abbé Pierre – Emmaüs du 15 septembre au 15 décembre 2016 1
Sommaire

1. Présentation de l’exposition « Street art vers un monde plus juste » p. 3


2. La rue : un espace d’expression p. 4
3. L’explosion du graffiti p. 12
4. Envolée et paradoxes du street art p. 17
5. Le street art engagé dans le monde p. 30
6. Le street art, l’abbé Pierre et Emmaüs p. 54
7. Renseignements pratiques p. 67

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Présentation de l’exposition :
« Street art vers un monde plus juste »

Le Centre abbé Pierre – Emmaüs présente une exposition temporaire sur le Street art engagé, du 15
septembre au 15 décembre 2016.

« Street art vers un monde plus juste » est l’occasion de découvrir un art populaire et énergique que
l’on appelle communément Street art ou Art urbain, bien qu’il recoupe des intentions et des formes
d’expression très variées.

L’exposition se déroule dans les mêmes espaces que le Lieu de mémoire de l’abbé Pierre. Elle vient
enrichir l’exposition permanente, accessible toute l’année, qui présente la vie et le message de l’abbé
Pierre avec une scénographie simple et moderne.

D’abord, « Street art vers un monde plus juste » propose au public de découvrir l’essentiel du street
art, en apportant une réponse aux questions suivantes : D’où vient le street art ? A-t-il des ancêtres ?
Qu’est-ce que le graffiti ? Quelles sont les différentes techniques, outre la peinture à l’aérosol ?
Pourquoi les gens écrivent-ils sur les murs ? L’exposition permet de découvrir ce grand mouvement
créatif mondial et s’adresse aux non-initiés, tout en permettant aux experts de revoir les traits saillants
de leur sujet de prédilection.

Ensuite, « Street art vers un monde plus juste » offre l’occasion de découvrir l’engagement des street
artistes pour de nombreuses causes humanistes. Beaucoup d’artistes utilisent la rue pour faire
passer un message démocratique, social ou écologique... Ils utilisent les espaces publics pour alerter,
suggérer, dénoncer ou protester. Les street artistes sont nombreux à s’engager, souvent avec humour,
pour apporter leur contribution à une société plus humaine, plus vivable et plus heureuse. L’exposition
présente des artistes de renommée : tels que Banksy, JR, Thom-Thom, Zoo project, ou bien des
anonymes qui ont su créer des œuvres percutantes sur tous les continents. Le street art se fait l’écho
des bouleversements du monde actuel : que se soit l’urgence environnementale, les inégalités entre les
riches et les pauvres, la cause des minorités opprimées, les droits des peuples, la lutte contre les
dictatures… Il exprime les forces qui sont à l’œuvre dans les sociétés, les douleurs muettes, comme les
rêves d’un monde meilleur.

Enfin, depuis de nombreuses années, on observe que des artistes s’approprient l’image et le
message de l’abbé Pierre. Des oeuvres murales voient le jour, comme celle de JonOne au Square des
Deux-Nèthes à Paris qui s’appuie sur les mots de l’appel de l’Hiver 1954, pour figurer l’abbé Pierre. Les
murs des Groupes Emmaüs du monde s’ornent de grandes fresques (comme celle d’Emaus Igualdade
au Brésil, par exemple) qui signalent l’existence d’une communauté ou d’un magasin de vente. Les
véhicules qui servent au ramassage des dons sont le support d’œuvres colorées et permettent à des
messages fraternels de circuler dans les villes. Des artistes s’engagent, aux côtés des personnes
défavorisées avec Emmaüs.

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La rue : un espace d’expression

L’art urbain a en définitive un seul point commun qui est la rue, tant la diversité des techniques, celle
des intentions et celle des cultures propres aux différentes générations sont importantes.

Avec le développement de la publicité, la rue devient, à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, un
lieu où les inscriptions commencent à proliférer. Les artistes vont peu à peu y trouver une place
importante.

Enseignes de boutiques, rue Maître Albert à Paris en 1850.

Affiches publicitaires, rue de Réaumur à Paris au début du XXème siècle.

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« Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut

Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux »

Guillaume Apollinaire

Affiche d’Alexandre Rodtchenko pour les Editions d’Etat de Leningrad (1924). Cet artiste constructiviste
russe tente d’échapper au tableau, jugé « bourgeois » et investit la rue avec la création d’affiches aux
motifs avant-gardistes.

« Les rues sont pinceaux, les places, nos palettes

Dans les rues, futuristes

Dans les rues tambours et poètes »

Vladimir Maïakovsky

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Le muralisme éclot au Mexique dans les années 1920. Il vise à créer un art populaire au service de la
révolution mexicaine. Les peintures sont réalisées avec des couleurs vives, en grand format, sur des
murs, d’édifices publics notamment. On retrouve certaines de ces caractéristiques bien plus tard dans
le Street art.

Fresque de David Alfaro Siqueiros intitulée « Du porfirisme à la Révolution » (1957), Mexico. Siqueiros
est avec Diego Rivera, entre autres, un des peintres engagés dans ce courant artistique.

Fresque de Diego Rivera intitulée « Le soulèvement », 1931.

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Le graffiti trouve un regain d’intérêt chez de nombreux artistes du XXème siècle qui y voient un art
modeste et éphémère, plein de sincérité, un art du peuple qui s’oppose à l’art bourgeois, jugé sclérosé.
Les surréalistes, les photographes Brassaï et Walker Evans ou encore Jean Dubuffet s’y intéressent et
tendent à le considérer comme une expression spontanée qui permet de décloisonner l’art et la vie.

En 1956, le photographe Brassaï expose 112 photographies de graffitis prises dans les rues de Paris, au
Museum of Modern Art de New York.

Graffitis parisiens, photographie de Brassaï, années 1930.

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Graffitis New-Yorkais, photographie de Walker Evans, sd.

Dans les années 60, des artistes remettent en cause le tableau, la galerie et l’institution muséale. On
observe l’essor d’une nouvelle génération qui se tourne vers la rue pour sortir l’œuvre d’art de son
contexte.

C’est le cas de Daniel Buren qui cherche « le degré zéro de la peinture » dans la répétition d’un même
motif (des bandes verticales colorées) et travaille sur le rapport entre l’œuvre et son contexte (In situ)
en investissant les rues des villes. A cette époque, Buren colle des affiches de façon sauvage dans les
rues, sur les palissades ou les panneaux publicitaires.

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Rayures de Daniel Buren, affichage sauvage, en 1968 à Paris.

En 1962, Christo et Jeanne-Claude barrent la rue Visconti à Paris avec une installation de 89 barils.
Cette œuvre dans la rue, éphémère, constitue un rideau de fer qui évoque celui qui coupait l’Europe en
deux blocs à cette époque.

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En 1963, Gérard Zlotykamien choisit d’utiliser la bombe aérosol dans la rue. Il y dessine des
« éphémères », personnages en suspension dans l’espace urbain, qui symbolisent l’homme perdu dans
son environnement.

En 1971, pour le centenaire de la Commune de Paris, Ernest Pignon-Ernest déploie ses sérigraphies
grand format sur les marches du Sacré-Coeur de Montmartre en hommage aux morts de cet
évènement.

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La fin des années 60 est propice aux actions artistico-politiques de toutes sortes qui sont produites
dans la rue, dans de nombreuses régions du monde. En France, le meilleur exemple est l’affichage
militant durant les Evènements de mai 68 où l’atelier des Beaux-Arts de Paris, notamment, produit un
nombre important de visuels qui sont passés à la postérité.

Affiche de l’Atelier des Beaux-Arts, en 1968 à Paris.

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L’explosion du graffiti
On notera que les graffitis sont vieux comme le monde. On en trouve des traces dans toutes les
civilisations.

On peut considérer, non sans humour, que les street artistes d’aujourd’hui peuvent se prévaloir d’une
auguste généalogie qui comprend, en autres, l’art pariétal des grottes de Chauvet (-35 000 ans) et de
Lascaux (-17 000 ans)…

Le graffiti moderne est né dans les années 70 à Philadelphie et à New-York, avant de se répandre dans
le monde. Cette pratique, revendiquée comme artistique, s’inscrit dans le contexte de la subculture
populaire des grandes métropoles, comme la break-dance ou le hip-hop.

Il s’agit de dessiner un pseudonyme, appelé tag, qui sera ensuite vu de tous. Le nom est écrit en toute
lettre. A New-York, il peut être accompagné d’un numéro, souvent celui de la rue où habite le taggeur.
ème
Comme ci-dessus « Taki 183 » qui est l’inventeur du tag, selon légende, et résidait dans la 183 rue
de New-York.

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Le tag est aussi un acte de vandalisme. Il s’agit de laisser une trace (son nom) mais aussi de braver les
autorités et de laisser un message provocateur à l’ensemble de la communauté.

Cette démarche a passionné des milliers d’adolescents et de jeunes, plutôt des hommes. Les
métropoles ont été envahies par ces signes qui ont donné beaucoup de travail aux autorités obligées
de mobiliser du personnel de nettoyage et un arsenal répressif important.

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Pour les plus passionnés et les plus assidus, un soin tout particulier est accordé à la calligraphie
(lettrage ou writting). Il y a plusieurs styles de lettrage qui parfois sont illisibles aux non-initiés. Un tag
peut combiner plusieurs styles.

Graffiti « 3D », dans les années 70 à New-York (artiste : Blade).

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Graffiti « Block letters »

Graffiti « Bubble letters »

Graffiti « Throw up »

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Graffiti « Wild style » à Melbourne.

Le graffiti n’est pas seulement réalisé à la bombe aérosol. Il peut être dessiné au marqueur, au cirage,
au diamant…

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Envolée et paradoxes du Street art

Dès le début des années 1970, le graffiti peint sur toile ou sur des panneaux est exposé et vendu dans
des galeries d’art. Dans un premier temps, le marché est plutôt marginal mais il se développe ensuite
pour atteindre des records de popularité et de ventes, comme c’est le cas aujourd’hui.

Pour certains street artistes, les autorités municipales ne sont plus la seule menace qui pèse sur
l’intégrité des œuvres. Des passants, au courant de leur valeur marchande, n’hésitent pas à dérober les
œuvres pour les collectionner ou les revendre.

Le street art n’est pas à un paradoxe près : né dans un contexte de vandalisme, il fut pourchassé,
détruit et punit avant d’être aujourd’hui l’objet d’un commerce très lucratif ou encore de commandes
publiques de la part des mairies.

Dans les années 1990 des artistes souhaitent dépasser l’obsession pour le nom (le tag) et diversifier les
formes et les moyens d’expression pour se tourner vers d’autres motifs et d’autres techniques.

Sur les murs, la signature s’enrichit ou est remplacée par l’apparition de dessins plus complexes. On
voit aussi proliférer les affiches, peintes ou sur lesquelles sont imprimées des photos. Le pochoir prend
son essor mais aussi les autocollants, les mosaïques, les sculptures et autres objets disposés pour jouer
astucieusement avec le mobilier, la signalétique et l’espace urbain.

Mosaïque de Space Invaders, Paris, 2000.

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Fresque de Logick à Lille en 2005

Fresque murale de Tats Cru, un groupe d’artistes, que l’on appelle « crew » (ou « cru ») ou encore
« squad », dans le quartier du Bronx à New York en 2007.

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Pochoir de Miss. Tic, dans les rues de Paris, sd.

Pochoir anonyme, sd.

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Shepard Fairey crée le personnage d’Andre the Giant avec « Obey » (« Obéis ») en sous-titre. Il décline
de façon massive cette image, à Los Angeles puis ailleurs, sous la forme de pochoirs, d’affiches et
d’autocollants. L’artiste américain, dont l’œuvre est prolifique, estimée et populaire, obtint une
notoriété plus grande encore suite à la conception de cette affiche de Barak Obama.

Œuvre détournant la signalétique urbaine de l’artiste suédois Etisk Vandalism en 2015.

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Le détournement culturel vise principalement la publicité. Lacération ou détournement d’affiches ou
transformation des logos des marques sont des pratiques importantes qui prennent leur essor à la
suite des maîtres de l’avant-garde des années 70.

Affiche de Jacques Villeglé dans les années 50. Sa démarche se situe entre le Nouveau Réalisme et
l’Arte Povera. Il inspirera le détournement d’affiches de la génération suivante qui s’inscrit dans la
mouvance du street art, comme Thom-Thom, ci-dessous, qui interroge le regard sur la forêt de signes
que constitue l’omniprésence de la publicité dans l’espace public.

Affiche de Thom-Thom, sd.

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Affiche représentant la journaliste Florence Aubenas, de Blek le rat, Paris, sd.

Œuvre de l’artiste américain Mark Jenkins à Washington DC (à gauche) et à Séoul (à droite). Mark
Jenkins interpelle les passants en disposant des objets ou des mannequins qui semblent réclamer
l’attention. Jenkins fait référence aux besoins et à la fragilité des individus.

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Personnages miniatures, en béton peint, d’Isaac Cordal (Espagne) disposés dans la rue, sd.

Installation (flot de livres sortant d’un immeuble) d’Alicia Martin à Madrid en 2012.

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Gravure sur mur d’Alexandre Farto, aka VHILS, (Portugal), sd.

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Le street art est un mouvement mondial qui touche les pays du nord comme ceux du sud.

Fresque de Deyaa Rambo, Arabie Saoudite, 2012.

Fresque d’Ever, Buenos Aires (Argentine) en 2010.

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Fresque de Dilom au Chili en 2011.

Fresque de Deadline à Katmandou (Népal) en 2014.

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Fresque de Binho au Ghana en 2012.

Fresque de Deus, Askew et Berst à Auckland (Nouvelle-Zélande) en 2010.

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Fresque de Vinie Graffiti en France en 2016.

Fresque sur le toit d’un immeuble à Hong-Kong par FIN DAC, sd.

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L’ère des nouvelles technologies entraînent la naissance de graffitis lasers réalisés avec des projecteurs
qui n’endommagent pas les murs. Internet permet aux artistes de diffuser leurs œuvres
photographiées de façon plus large, augmentant ainsi la dimension « communauté globale.

L.A.S.E.R. Tag du Graffiti Research Lab

Graffiti 2.0 de Philippe Echaroux à Cannes.

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Le street art engagé dans le monde
La majorité des œuvres des street artistes ne revendiquent rien de particulier à part le droit d’exister
artistiquement. Ces créateurs adoptent un langage qui leur est propre, en termes de contenus et de
formes, et réalisent des œuvres d’une grande variété qui laissent une place importante à la pop
culture. Les références sont des icônes médiatiques, des sportifs, des chanteurs, des personnages de
bandes-dessinées ou issus de l’univers de la science-fiction. On notera également l’importance des
visuels publicitaires, du hip-hop, du skate board ou encore du tatouage,

Cependant, certains street artistes portent un engagement politique et contribuent à exprimer les
souhaits des peuples : voir l’avènement d’une société plus équitable, d’un environnement vivable, et
du respect des droits humains.

SAUVONS LA PLANETE !

Pejac, Santander, Espagne.

Zevs, France en 2015.

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Nemos, Grande-Bretagne.

Natalie Rak, Pologne.

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POUR UNE VIE PLUS HEUREUSE !

Fresque « Arte para la vida » à Bogota, Colombie.

De nombreux quartiers retrouvent un aspect plus souriant avec des créations in situ qui embellissent la
vie quotidienne des habitants. L’art, des messages positifs et des couleurs joyeuses permettent aux
personnes qui vivent dans des quartiers difficiles de voir leur environnement autrement.

« We are not hippies, we are happies” à Valparaiso au Chili.

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Fresques du San Germen Crew, sur les murs des maisons du quartier de Las Palmitas au Mexique.

« Un jour, je serai un architecte et je construirai un monde à nous. » de Morley (Etats-Unis).

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« Keep your coins, I want change » (Gardez votre argent, je veux le changement) de Banksy, Angleterre.

“Street art make better world” de Ppangse Kwak, Hong-Kong.

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Fresque et poème (en Amazigh, la langue berbère) de Mohamed Ouagrar, Maroc.

« Je suis une parcelle de terre salée


A celui qui est fade j’offre du sel
Mon cœur est issu de la parcelle
Qui ne donne hélas pas à n’importe quelle eau le passage. »

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FRATERNITE !

“Liberté, égalité, fraternité” de Shepard Fairey.

« Aucun acte de gentillesse, aussi petit soit-il, n’est jamais perdu » de Karma, Irlande.

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“Solidarité avec le Nicaragua et le Salvador », à Hambourg (Allemagne).

Solidarité avec Hong-Kong à Boston (Etats-Unis).

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ALERTE CONTRE LA PAUVRETE !

« Pas de Cartier » d’EZK Art against poverty, Paris.

Personnage miniature en béton peint d’Isaac Cordal dans les rues de New-York.

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Fresque qui représente le décor d’une chambre, peinte dans la rue, sur un mur près duquel vit une
personne sans domicile, de Skid Robot à Los Angeles.

Pochoir de Blek le rat dans une rue de Paris.

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Foot ou développement ? Fresque de Paulo Ito au Brésil.

« Cinq désillusions de grandeur » de Mear 5, Etats-Unis.

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LIBERTES !

Marianne et la police, de RNST, France.

Street art d’hier et d’aujourd’hui, Banksy, Angleterre.

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Charlie par Philippe Herard, Paris.

« Je suis Charlie » par Graffiti Life, Londres.

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On nous surveille, par Dran, France

Poème et street art sur les murs de la plus grande prison d’Asie, Tihar Jail, Inde.

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DEMOCRATIE

« Les mains du pouvoir » par le Collectif 665, Ukraine.

« Gouvernement du changement », Nigéria.

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« Dessine-moi une démocratie » de Jérôme Mesnager, Paris.

« Victoire populaire » à Caracas, Venezuela.

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Les martyrs de la Révolution, Zoo Project, Tunisie.

Fresque féministe et révolutionnaire pendant le Printemps arabe, Egypte.

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DROITS HUMAINS

« Mon corps, mes droits » de Kashink avec Amnesty International, Paris.

Le féminisme dans la rue, anonyme, Paris.

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Droits des minorités et pacifisme, vus par Banksy, Angleterre.

Affiche, pochoir et graff de Combo, Paris.

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Paella, Paris, 2003.

Fresque antinazi à Athènes.

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« Intervention militaire, jamais plus ! », fresque contre les exactions de l’armée dans un quartier
populaire, Colombie.

A.Signl avec Amnesty International, Cologne, Allemagne.

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PAIX ET JUSTICE

Mur de la paix à Belfast (Irlande du Nord) représentant différents militants de la paix et de la justice.

« One cause and effect » de Mear.

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Affiche représentant un chrétien, un musulman et un juif sur le mur de séparation en Israël, de JR.

« La Paix », Colombie.

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« A toujours été et sera toujours : la terre des Aborigènes ! », Australie.

« Faites l’art, pas la guerre » de C215, France.

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Le Street art, l’abbé Pierre et Emmaüs

Dix ans après sa disparition, l’abbé Pierre, qui fut une icône médiatique dans son genre, n’est pas sorti
de la mémoire des artistes urbains. Il est représenté spontanément à maints endroits, à l’instar d’autres
personnages qui ont porté une parole de fraternité et de courage.

Fresque de la Communauté Emmaüs de Saint-Quentin. L’abbé Pierre aux côtés de Coluche et de Mère
Teresa.

Les street artistes, qui n’hésitent pas à mettre leurs talents au service des engagements des
associations, se sont rapprochés des groupes Emmaüs du monde. Le street art se prête bien aux lieux
où vivent les compagnons d’Emmaüs et toutes les personnes malmenées par la vie. Ses formes
d’expression sont directement accessibles, pleines d’émotion et parlent aux personnes qui se sentent
en marge de la société.

Mur de la salle de vente de la Communauté Emmaüs de Nancy.

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Ainsi, on ne compte quasiment plus une seule communauté Emmaüs qui n’ait sa fresque de street art,
dans les lieux d’habitation des compagnons ou sur les murs des salles de vente. Nombreux sont les
véhicules qui effectuent le ramassage des marchandises, couverts de graffitis représentant l’abbé
Pierre ou portant les mentions « Emmaüs »…

Véhicule d’Emmaüs Longjumeau (Région parisienne) par Pierre Gregori, 2014.

On notera aussi que des projets plus substantiels voient le jour comme celui de réaliser une fresque de
la paix à Potocari, 20 ans après la Guerre de Bosnie. En juillet 2015, l’artiste français Crey 132 répond
présent à l’appel d’Emmaüs en Bosnie pour peindre un mur immense avec des volontaires français,
italiens, serbes, croates et bosniaques.

Un compagnon d’Emmaüs devant le mur d’Emmaüs en Bosnie.

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Fresque de JonOne au Square des deux Nèthes à Paris. Le lettrage utilisé par JonOne reprend les mots
de l’Appel radiophonique lancé par l’Abbé Pierre en Hiver 1954.

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L’abbé Pierre vu par Jo di Bona.

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Fresque de la Communauté Emmaüs de Neuilly-sur-Marne en Région parisienne, Jo di Bona.

Véhicule personnalisé par Jo di Bona au Salon Emmaüs de Paris, 2015.

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Véhicule d’Emmaüs Catalogne personnalisé par Bebarbarie, Meushay et Pierre Gregori, 2014.

Véhicule d’Emmaüs Angoulême par Cannibal Letters, GrafRige et Dante.

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Véhicule personnalisé par Skripte au Salon Emmaüs de Paris 2014.

Communauté Emmaüs de Pau par Way of Spray en 2008.

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L’abbé Pierre sur le port de Brest.

Manifestations street artistiques organisées en 2013 par Neuilly Emmaüs Avenir (Région parisienne)
qui a rassemblé une douzaine de créateurs qui ont eu carte blanche pour faire vivre les murs des deux
communautés de Neuilly-sur-Marne et Neuilly-Plaisance (93).

Exposition temporaire « Street art vers un monde plus juste » au Centre abbé Pierre – Emmaüs du 15 septembre au 15 décembre 2016 61
L’abbé Pierre, façon South Park, vu par Avataar.

L’abbé Pierre à Emmaüs Bristol, Angleterre.

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L’abbé Pierre vu par FKDL, à la Communauté Emmaüs de Neuilly-sur-Marne.

A gauche, œuvre multicolore de Gregos (et ci-dessous). On reconnaît également M. Chat de Thomas
Vuille. Et tout à droite, un nid peint par Michael Beerens.

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Fresque d’Evazésir à la Communauté Emmaüs de Caneças au Portugal.

Fresque des expulsés, à la Communauté Emmaüs de Pau, par Studio Color, 2011.

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Fresque de NoRulesCorp à Emmaüs en Indonésie.

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Pochoir d’Ariane Pasco du Collectif Nice Art.

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REMERCIEMENTS :

Emmanuelle Larcher d’Emmaüs International

CONTACT :

Philippe Dupont
Directeur du Centre abbé Pierre – Emmaüs
76690 Esteville
02 35 23 87 76 / 06 28 27 65 04
philippe@centre-abbe-pierre-emmaus.org
www.centre-abbe-pierre-emmaus.org

Informations pratiques :

Exposition du 15 septembre au 15 décembre 2016 au Centre abbé Pierre – Emmaüs, 76690 Esteville
(30 km au nord de Rouen). Le billet d’entrée de l’exposition permanente permet de visiter l’exposition
temporaire, située au même endroit. Plein tarif : 6€, tarif réduit : 4€, tarif enfant : 2€. Visite guidée et
visite pédagogique sur réservation (forfait : 90€ par groupe).

Vernissage et point presse : vendredi 16 septembre 2016 à 18h sur invitation (par mail :
contact@centre-abbe-pierre-emmaus.org).

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