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PPO2 - Roosevelt Et Le New Deal
PPO2 - Roosevelt Et Le New Deal
Après la crise de 1929, le chômage de masse s’installe aux États-Unis et le président Roosevelt décide de
mettre en place une politique de relance [cf. biographie]. Dans les années 1930, les mesures préconisées
par Keynes pour relancer la demande font de plus en plus d’adeptes. Le Keynésianisme - qui ne se constitue
comme tel qu’à partir de 1936 - est une doctrine économique prônant l’intervention de l’État dans
l’économie pour soutenir l’emploi notamment.
Le New Deal est avant tout une vaste politique de relance de l’économie visant à réduire le chômage et à
stimuler l’économie par l’investissement et la dépense publique. On appelle ce type de politique une
politique de relance par la demande ou la consommation : il s’agit pour l’État de lancer une politique de
grands travaux, à l’image des barrages [doc. 4 p. 39], afin de faire baisser le chômage et de faire repartir la
croissance économique. Il s’agit aussi, par des programmes d’aide sociale, de contribuer à augmenter les
revenus individuels, et donc la dépense d’une partie de ceux-ci dans la consommation, permettant in fine
une augmentation des recettes de l’État (grâce aux revenus des taxes). Outre les grands projets impulsés
par l’État, le New Deal tâche de rehausser la valeur des produits agricoles et de mettre en place une vaste
planification comme instrument de régulation économique.
Le New Deal s’adresse principalement aux catégories les plus fragiles. Les femmes, durement
touchées par le chômage [dossier p. 34-35], sont particulièrement concernées par les mesures du New Deal
[3 p. 38]. L’emploi féminin est soutenu à des conditions salariales et matérielles avantageuses. Le New Deal
vise également les agriculteurs, même si les gros et les petits exploitants ne disposent pas des mêmes
intérêts. La fondation de l’Agricultural Adjustment Administration (AAA) répond à la nécessité
d’augmenter les prix agricoles (tabac, coton, etc.) et de verser des aides non seulement aux propriétaires
terriens, comme le suggère le Farm Bureau, mais également aux cultivateurs et aux fermiers travaillant
dans des conditions précaires. Enfin, le New Deal s’adresse aussi aux personnes en situation de handicap et
aux retraités.
Le New Deal a manifestement contribué à relancer la machine économique en faisant diminuer le taux
de chômage. La politique de grands travaux a non seulement permis d’employer de nombreuses personnes
sur les chantiers, mais aussi d’améliorer les infrastructures de communication et d’énergie des États-Unis [4
p. 35]. Le New Deal marque le début d’un État-providence avec la mise en place des premières formes de
protection sociale pour les retraités, les chômeurs et les handicapés. De nombreuses subventions sont
accordées aux agriculteurs. Cependant, si la liberté syndicale est garantie par Roosevelt, les fonctionnaires
voient leur salaire diminuer. Enfin, il ne faut pas omettre que le New Deal semble avoir généré des clivages
entre des coalitions aux intérêts divergents, par exemple entre les propriétaires et les cultivateurs.
Malgré les améliorations de la situation économique et sociale, le bilan du New Deal doit être nuancé.
En 1939, le pays a retrouvé son niveau de production de 1929 ! De plus, en 1937/1938, un rebond de la
dépression remet en cause les premiers résultats du New Deal : le chômage repart avec 9 millions de
chômeurs). Enfin, cette politique est confrontée à l'hostilité des milieux d'affaires libéraux.
C'est la Seconde Guerre mondiale qui permet vraiment aux États-Unis de sortir de la crise et de renouer
avec la prospérité... Cependant, cette politique soutenue par l'économiste anglais Keynes a servi de modèle
à d'autres pays, comme les pays scandinaves et la France du Front populaire.
Q4- Tableau de synthèse :