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Cours de Micro I – La théorie du producteur préparé par M.

Madou CISSE sous la direction du Docteur


Issa SACKO Maître de Conférences à la FSEG de Bamako.

Chapitre 4 : la théorie du producteur


1. Objectifs :

A la fin de ce chapitre l’étudiant(e) doit être capable de :

✓ Distinguer le court et le long terme quand il s’agit d’une analyse microéconomique ;


✓ Analyser les comportements de production de la firme à court et à long terme ;
✓ Inférer la théorie des coûts de production à partir de la théorie de la production ;
✓ Déterminer les coûts moyens et marginaux de production à partir de la courbe de coût
total de court et long terme ;
✓ D’expliquer les rendements d’échelle dans le processus de production de la firme.

2. Introduction :

Ce chapitre se focalise sur la théorie du producteur. Il va nous permettre d’aborder cette


théorie sous deux angles. L’angle d’analyse s’inscrivant dans une perspective de court terme
et un second angle faisant place à l’analyse dans le long terme.

Nous allons aussi nous intéresser aussi aux liens qui existent entre la théorie de production et
la théorie des coûts suivant les deux angles d’approches déjà évoqués.

3. La production dans le court terme

Dans la théorie du producteur la notion de court terme fait référence à la période de temps au
cours de laquelle la firme (l’entreprise) est supposée incapable de faire varier toutes les
ressources (inputs ou intrants) qui interviennent dans le processus de production. En d’autres
termes dans le court terme il existe au moins un input ou intrant fixe utilisé dans le
processus de production de la firme. C’est l’existence d’au moins d’un input fixe qui devient
alors le principal indicateur d’un processus de production à court terme au sein d’une firme.

3.1.La fonction de production

La production de biens ou de services par une firme (entreprise) requiert de la part de la frime
la combinaison de ressources ou inputs ou intrants en concordance avec un niveau donné de
technologie.

▪ Un input ou intrant est par définition une ressource qu’une firme utilise dans son
processus de production en vue de produire (créer) des biens et ou des services.
▪ Le niveau de technologie fait référence à l’ensemble des connaissances disponibles
pour la production d’un bien ou d’un service. Et le terme technologie se réfère aux

1
idées et aux concepts et non à des outils de production tangibles 1. Dans l’analyse de la
théorie du producteur le niveau de technologie de la firme est toujours considéré
comme une donnée. Par conséquent il ne peut être pris comme une variable explicite
de la fonction de production de la firme.

La fonction de production décrit en réalité le processus de production d’une firme. La


fonction de production est définie comme une fonction qui exprime la quantité maximale
produite d’un bien ou d’un service (appelée aussi output) pouvant être obtenue suite à
diverses combinaisons des ressources (inputs) tout en maintenant à un niveau prédéterminé
l’état de la technologie.

La présentation mathématique de la fonction de production

Mathématiquement la fonction de production d’un bien ou d’un service devient :

𝑄 = 𝑓( 𝐿1 , 𝐿2 … , 𝐿𝑁 , 𝐾1 , 𝐾2 … , 𝐾𝑁 )

Où 𝑄 représente la quantité maximale du bien ou de service qui peut être produite. Les termes
𝐾1 , 𝐾2 … , 𝐾𝑁 représentent les différents montants de capitaux utilisés pour produire le bien ou
le service, qui sont mesurés en heures machines. En fin les termes 𝐿1 , 𝐿2 … , 𝐿𝑁 expriment les
différents types de travailleurs utilisés au sein de la firme ; qu’on peut diviser en travailleurs
« qualifiés », « non-qualifiés », « saisonniers », « permanents » ou « vacataire »… termes
mesurés en heures de travail.

Dans un but de simplification la fonction de production ne comprendra que deux variables


(inputs). Les deux ensembles 𝐾1 , 𝐾2 … , 𝐾𝑁 et 𝐿1 , 𝐿2 … , 𝐿𝑁 sont respectivement réduits en
𝐾et 𝐿.

Et la fonction de production devient : 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾). Où 𝐾et 𝐿 représentent respectivement tous


les capitaux et facteurs de travail utilisés pour produire 𝑄.

3.2.La courbe de production totale (PT)

La courbe de production totale est une courbe qui représente la quantité maximale produite
d’un bien ou d’un service (output), produite par une firme en fonction d’un input ou intrant
tout en considérant les autres inputs et le niveau de technologie comme constants.

NB : cette courbe de production totale est logiquement une courbe de production de court
terme car seul un facteur de production varie tandis que tous les autres sont constants.

1
Par exemple l’ordinateur qui intervient dans le processus de fabrication d’un bien ou d’un service est considéré
au sein de la firme en question comme un facteur de production ; tandis que l’ensemble des connaissances
nécessaires à la fabrication d’un ordinateur est appelé technologie.

2
Dans le présent exposé c’est le facteur travail (𝐿) qui varie tandis que le facteur capital (𝐾) et
le niveau de technologie sont supposés constants2.

Dans une telle éventualité la fonction de production totale de court terme de la firme devient :

̅)
𝑄 = 𝑃𝑇𝐿 = 𝑓(𝐿, 𝐾

Où 𝐾̅ représente un niveau de capitaux fixes et 𝐿 représente la quantité de travail (variable)


qui doit être combinée au niveau de capitaux fixes pour produire 𝑄.

Représentation de la courbe de production totale (PT)

𝑄 = 𝑃𝑇𝐿

𝑃𝑇𝐿4 ̅)
𝑃𝑇𝐿 = 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾
𝑷𝑻𝑳𝟑 = 𝑷𝑻𝑳𝟓

𝑃𝑇𝐿2

𝑃𝑇𝐿1
𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

Figure 1: Courbe de production totale pour K fixe et L variable.

De la figure 1 nous constatons qu’au-delà d’un volume horaire de travail supérieur à


(𝐿4 ) toute augmentation de volume horaire réduit la quantité de production totale (𝑃𝑇𝐿 ).
C’est ce qui fait que 𝐿3 et 𝐿5 conduisent au même niveau de production totale 𝑷𝑻𝑳𝟑 =
𝑷𝑻𝑳𝟓 .

NB : de la représentation de la production totale, il ressort qu’il existe pour chaque niveau de


capital fixe un niveau maximal de volume de travail pour lequel le niveau de production
totale est maximal.

2
De manière intuitive il est plus facile pour une firme sur une période de temps assez courte de licencier ou de
recruter que de remplacer une machine qui intervient dans le processus production (prenons l’exemple d’une
boulangerie).

3
3.3.La courbe de productivité marginale d’un facteur

La figure 1 permet de noter que de l’origine du repère (où 𝑳 = 𝟎) jusqu’à la valeur 𝐿2 la


variation de la production totale suite à la variation du volume horaire (qui n’est autre que la
pente point=𝝏𝑸⁄𝝏𝑳 𝒐𝒖 𝒅𝑸⁄𝒅𝒍) est non seulement croissante et enregistre des valeurs
positives supérieures à l’unité et au-delà de 𝐿2 jusqu’à au volume horaire 𝐿4 cette pente
demeure croissante et positive mais avec des valeurs inférieures à l’unité. Tandis que pour
tout volume horaire supérieur à 𝐿4 la variation de la production totale suite à la variation du
volume horaire de production est décroissante et enregistre des valeurs négatives.

Dans la mesure où les pentes peuvent être interprétées dans l’analyse économique comme
représentant les fonctions marginales. En appliquant cette interprétation courante de l’analyse
économique nous pouvons établir que la pente de la courbe de production totale pour un input
(dans le cas présent le travail) mesure la courbe de production marginale de cet input.

La productivité marginale d’un input est le changement de niveau de production (ou de


production totale) consécutif à un changement de la quantité d’un input dans le processus de
production pendant que tous les autres inputs (ou intrants) sont maintenus constants.

La productivité marginale du facteur (input) est notée 𝑃𝑚𝑖𝑛𝑝𝑢𝑡 .

Dans le présent exposé la productivité marginale du facteur travail devient :

𝜕𝑄 𝑑𝑄
𝑃𝑚𝐿 = =
𝜕𝐿 𝑑𝐿
Sur la figure 1 pour un volume horaire supérieur à 𝐿4 cela entraîne une réduction de la
quantité totale produite ; cette caractéristique, fréquente dans les processus de production est
connue sous le nom de la loi de productivité marginale décroissante (rendement décroissant).
Cette loi stipule qu’une augmentation d’un facteur de production (pendant que tous les autres
facteurs sont maintenus constants) induit à partir d’un seuil une décroissance de la quantité
totale produite.

4
𝑄 = 𝑃𝑇𝐿

𝑃𝑇𝐿4 ̅)
𝑃𝑇𝐿 = 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾
𝑷𝑻𝑳𝟑 = 𝑷𝑻𝑳𝟓

𝑃𝑇𝐿2

𝑃𝑇𝐿1
𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

𝑷𝒎𝑳𝟐

𝑷𝒎𝑳𝟏 𝑷 𝒎𝑳

𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

𝑷𝒎𝑳𝟓

Figure 2: détermination de la courbe de coût marginal à partir de la courbe de production totale.

3.4.La courbe de productivité moyenne

Un autre concept important dans la théorie du producteur qui peut aussi être inférée de la
courbe de production totale est la « productivité moyenne d’un facteur» ou la « production
moyenne d’un facteur ». Ce concept se définit comme la quantité produite par unité d’un
facteur utilisé dans le processus de production pendant que tous autres les facteurs de
production sont constants.

Ce concept est noté 𝑃𝑀.

𝑄 𝐿𝑎 𝑃𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
𝑃𝑀𝑖𝑛𝑝𝑢𝑡 = =
𝑖𝑛𝑝𝑢𝑡 𝐿𝑒 𝐹𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛

5
𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑛𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑐𝑎𝑠 𝑖𝑐𝑖 𝑠𝑒𝑢𝑙 𝑙𝑒 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙 𝑣𝑎𝑟𝑖𝑒 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑖𝑡 à 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒

𝑄
𝑃𝑀𝐿 = (𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑎𝑖𝑙)
𝐿
Si c’est le facteur capital qui varie la productivité moyenne du capital devient :

𝑄
𝑃𝑀𝐾 = ((𝑝𝑟𝑜𝑑𝑢𝑐𝑡𝑖𝑣𝑖𝑡é 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑢 𝑓𝑎𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙)
𝐾
Détermination graphique de la Courbe de production moyenne

6
𝑄 = 𝑃𝑇𝐿

D
𝑃𝑇𝐿4 ̅)
𝑃𝑇𝐿 = 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾
𝑷𝑻𝑳𝟑 = 𝑷𝑻𝑳𝟓 C
E

𝑃𝑇𝐿2 B

𝑃𝑇𝐿1 A
𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
O 𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

𝑷𝑴𝑳𝟑
𝑷𝑴𝑳𝟐
𝑷𝑴𝑳𝟓 𝑃𝑀𝐿
𝑷𝑴𝑳𝟏

𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
O 𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

Figure 3: Détermination de la courbe de production moyenne à partir de la courbe de production totale.

Pour déterminer les points constitutifs de la courbe de production moyenne à partir de la


courbe représentative de la production totale il faut tracer des droites joignant les différents
couples (𝑷𝑻𝑳𝒊 ; 𝑳𝒊 ) à partir de l’origine du repère. Les différentes pentes3 associées aux droites
ainsi tracées depuis l’origine du repère joignant les différents couples donneront l’allure de la
courbe de productivité moyenne du facteur variable comme cela est mis en évidence dans la
figure 3.

Il est aussi intéressant de noter que la droite (OC) pour le couple (𝑷𝑻𝑳𝟐 ; 𝑳𝟑) est tangente à la
courbe de production totale ; ce qui permet de conclure que la pente de la droite (OC) est
égale à cette de la courbe de production totale en ce point. Ce qui conduira à une égalité entre

3 (𝑷𝑻𝑳𝟏 −𝟎) 𝑷𝑻𝑳𝟏


Par exemple pour le couple (𝑷𝑻𝑳𝟏 , 𝐿1 ) la pente de la droite (OA) est égale à (𝑳𝟏 −𝟎)
= 𝑳𝟏
.

7
la courbe de productivité marginale et celle de productivité moyenne pour un niveau de travail
fixé à 𝑳𝟑 .

NB : sur la figure 3, nous constatons que la courbe de production moyenne atteint son
niveau maximal pour un niveau de facteur de travail fixé à 𝑳𝟑 .

3.5. Relations entre Production totale, productivité marginale et productivité


moyenne

Pour la détermination des relations entre les 3 courbes nous allons les représenter dans le plan
ci-dessous.

𝑄 = 𝑃𝑇𝐿

D
𝑃𝑇𝐿4 ̅)
𝑃𝑇𝐿 = 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾
𝑷𝑻𝑳𝟑 = 𝑷𝑻𝑳𝟓 C
E

𝑃𝑇𝐿2 B

𝑃𝑇𝐿1 A
𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
O 𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

𝑷𝒎𝑳𝟐
𝑷𝒎𝑳𝟑 = 𝑷𝑴𝑳𝟑 𝑃𝑚𝐿

𝑷𝑴𝑳𝟓 𝑃𝑀𝐿
𝑷𝑴𝑳𝟏

𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
O 𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

Figure 4: Relations entre Productivités moyenne & marginale.

De la figure 4 nous constatons que la courbe de production totale (qui est cubique) a la plus
grande pente pour un niveau de travail fixé à 𝐿2 ce qui justifie que la courbe de courbe de
productivité marginale atteint son maximum pour ce niveau de travail.

8
Au point C correspondant au niveau de travail 𝐿3 les deux productivités ont la même pente ;
ce qui justifie l’égalité entre les deux courbes en ce point. Et c’est en ce point que la courbe de
production moyenne atteint son maximum.

Pour des niveaux de travail inférieurs à ou égaux à 𝐿3 la production marginale est supérieure à
la productivité moyenne et au-delà de ce niveau de travail c’est la productivité moyenne qui
devient supérieure à la productivité marginale ; ce qui est justifié par le fait que la courbe
représentative de la productivité moyenne est au-dessus de celle de la productivité marginale à
partir de 𝐿3 .

3.6. Les phases de production

Les remarques que nous avions formulées sur les relations pouvant existées entre les courbes
de productivités moyennes et marginales ci-dessus peuvent permettre d’établir pour une firme
ou un producteur la phase au cours de laquelle il est « rationnellement » possible de produire.

Pour cela nous allons diviser le plan qui comporte la représentation graphique des deux
courbes de productivité en 3 parties chacune correspondant à une phase de production
pouvant être mise en œuvre par le producteur.

𝑃𝐻𝐴𝑆𝐸 𝐼 𝑃𝐻𝐴𝑆𝐸 𝐼𝐼 𝑃𝐻𝐴𝑆𝐸 𝐼𝐼𝐼

𝑃𝑚𝐿

𝑷𝒎𝑳𝟑 = 𝑷𝑴𝑳𝟑

𝑃𝑀𝐿

𝑳 (𝒆𝒏 𝒉𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔)
O 𝐿1 𝐿2 𝐿3 𝐿4 𝐿5

Figure 5: mise en évidence des phases de production.

9
▪ La phase I est comprise entre l’origine du plan et le niveau de travail 𝐿3 exclu. Sur
cette partie de la figure 5 nous constatons qu’un accroissement du facteur de travail
induit une augmentation de la productivité moyenne. Et dans cette zone la courbe de
productivité marginale est supérieure à la productivité moyenne.
▪ La phase II fait référence à la zone de la figure comprise entre 𝐿3 (𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑠)
et 𝐿4 (𝑖𝑛𝑐𝑙𝑢𝑠). Dans cette partie une augmentation du niveau de travail induit une
diminution de la production moyenne. La production marginale est aussi décroissante
mais demeure positive. En fin nous notons sur le graphique que la productivité
moyenne sur cette phase de production est supérieure à la productivité marginale.
▪ La phase III commence à partir du niveau de travail 𝐿4 (𝑒𝑥𝑐𝑙𝑢). Dans cette comme
dans la phase II une augmentation du niveau de travail (facteur variable)
s’accompagne par une décroissance du niveau de production moyenne tandis que la
productivité marginale commence à être négative.

La question qui se pose maintenant est celle de savoir : pour une firme rationnelle quelle sera
la phase de production choisie ?

Afin des éléments de réponse à cette interrogation examinons de manière approfondie les
différentes phases.

D’emblée nous pouvons éliminer la phase III pour la simple raison que sur cette phase une
augmentation du facteur de travail induit des productivités marginales négatives. Ce qui veut
dire qu’une augmentation du facteur travail diminuera la quantité produite du bien.
Intuitivement on peut conclure qu’une firme « rationnelle » ne va pas produire avec des
niveaux de travail qui font baisser la production totale du bien.

L’élimination d’une des 2 phases restantes n’est pas en réalité simple ! Parce que la figure 5
elle seule ne permet pas d’y arriver. Il y a des arguments en faveur et contre les deux phases.
Le raisonnement principal qui permet d’éliminer la phase I est celui de la négativité de la
production marginale du capital (capital qui est supposé fixe) pourquoi cela ? La croissance
des productivités moyenne et marginale sur la phase I est en réalité due au fait que le facteur
variable qui est le travail est en nombre suffisant pour une utilisation optimale du capital fixe.
Ce problème n’étant pas présent au niveau de la phase II permet de choisir au nom de la
production efficiente la phase II. Cette phase est donc la phase sur laquelle une firme
« rationnelle » décidera de produire.

4. La production dans le long terme

Le long terme suppose que tous les inputs utilisés pour la production d’un bien ou d’un
service sont variables.

Dans la mesure où tous les inputs sont variables dans le long terme ; cette situation donne plus
de latitude à la firme de pouvoir modifier les proportions des facteurs de production en
fonction de l’objectif de production à atteindre. Cet objectif est quand même encadré par deux
sortes de processus de production. A savoir : le processus de production basé sur les

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techniques de production à « proportions variables » et le processus de production basé sur les
techniques de production à « proportions fixes ».

4.1. Les isoquants

Pour la fonction de production 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾) il est possible de représenter dans le (𝐿, 𝐾)


chaque niveau de production donné (𝑄̅ ). C’est la courbe représentative associée à chaque
niveau de production ainsi fixé qui porte le nom de courbe d’isoquant.

4.1.1. Définition

Une courbe d’isoquant est un ensemble de combinaisons de facteurs (inputs) qui permet
d’atteindre le même niveau de production (𝑄̅ ).

4.1.2. Détermination de l’équation associée à l’isoquant

Pour un niveau de production donné 𝑄̅ nous nous pouvons établir l’ensemble de combinaison
de 𝐿 𝑒𝑡 𝐾qui peut donner le niveau ̅
𝑄 . Nous aurons :

𝑄̅ = 𝑓(𝐿, 𝐾) => 𝐾 = 𝐹(𝐿, 𝑄̅ ) (𝑙 ′ 𝑒𝑥𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑏𝑒 𝑑 ′ 𝑢𝑛𝑒 𝑖𝑠𝑜𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡)

4.1.3. Les différentes formes d’isoquants

Suivant que les inputs dans le processus production peuvent être combinés dans des
proportions variables ou fixes les isoquants prennent des formes spécifiques.

➢ Les inputs (𝑳, 𝑲) peuvent être combinés dans des proportions variables

Dans un tel processus les facteurs de productions sont considérés comme des facteurs
substituables.

K
𝐼1 𝐼0

O L

Figure 6: isoquants pour des facteurs substituables.

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➢ Les inputs (𝑳, 𝑲) ne peuvent être combinés que dans des proportions fixes
➢ Cas des inputs qui sont des substituts parfaits

𝐼0

𝐼1

𝐼2

L
O

Figure 7: isoquants pour des inputs parfaitement substituables.

➢ Cas des inputs qui sont des compléments parfaits

La fonction de production se présente sous la forme suivante :

𝐿 𝐾
𝑄 = minimum( ; )
𝑎 𝑏

K
𝑰𝟐 𝑰𝟏 𝑰𝟎

Ratio

O L

Figure 8: isoquants pour des inputs parfaitement complémentaires.

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4.1.4. Les caractéristiques des isoquants

Les caractéristiques des isoquants sont similaires à celles présentées sur les courbes
d’indifférences de la théorie du consommateur.

1ere caractéristique : la carte des isoquants est dense et se déplace dans le sens Nord-Est au
fur et à mesure que le niveau de production augmente.

2e caractéristique : les isoquants ne peuvent se couper.

3e caractéristique : les isoquants possèdent en général une pente négative ou sont convexes
par rapport à l’origine du repère.

4e caractéristique : les isoquants sont décroissantes.

4.2. Taux Marginal de Substitution Technique (TMST)

Le déplacement le long de la courbe d’indifférence donne des informations précises sur le


degré de substituabilité entre facteurs de production utilisés dans le processus de production.
Le taux de changement le long d’une courbe d’indifférence représente sa pente en ce point.

En supposant que la variable (facteur de production) qui diminue est le capital (K) et la
variable (facteur de production) qui augmente est le travail (L) la pente mesurée le long d’une
𝒅𝑲
courbe d’indifférence devient dans ce cas la dérivée 𝒅𝑳 . Cette relation peut être obtenue aussi
à partir de la fonction de production totale 𝑄̅ = 𝑓(𝐿, 𝐾) ; en calculant sa fonction
différentielle totale.

𝜕𝑓(𝐿, 𝐾) 𝜕𝑓(𝐿, 𝐾)
𝑑𝑄̅ = 𝑑𝐿 + 𝑑𝐾 (𝛼)
𝜕𝐿 𝜕𝐾
Dans la mesure où 𝑄̅ 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒, donc 𝑑𝑄̅ = 0 après rangement des membres de
l’expression ci-dessus nous aurons :

𝜕𝑓(𝐿, 𝐾)
𝑑𝐾 𝜕𝐿 𝑃𝑚𝐿
=− =− (𝛽)
𝑑𝐿 𝜕𝑓(𝐿, 𝐾) 𝑃𝑚𝐾
𝜕𝐾
L’interprétation économique de cette pente sur la courbe d’indifférence est connue sous le
nom de Taux Marginal de Substitution Technique (TMST).

Le TMST, est le taux auquel un facteur de production peut remplacer (être substitué à) un
autre facteur pour un niveau de production donné.

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En généralisant nous dirons que si le facteur capital (K) est sur l’axe des ordonnées et le
travail (L) sur celui des abscisses, c’est le facteur capital qui est supposé diminué et le facteur
travail supposé augmenté. Dans une telle éventualité le TMST devient4 :

𝑑𝐾 𝑃𝑚𝐿
− = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿,𝐾 = (𝛾)
𝑑𝐿 𝑃𝑚𝐾

𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿,𝐾 , mesure la quantité de facteur de travail (L) nécessaire pour remplacer une unité du
facteur capital (K) tout en ayant le même niveau de production.

Si 𝑻𝑴𝑺𝑻𝑳,𝑲 = 𝒂 𝒑𝒂𝒓 𝒆𝒙𝒆𝒎𝒑𝒍𝒆, cela implique qu’il faut remplacer une unité de K par 𝒂
unité(s) du facteur travail (L) tout en ayant le même niveau de production̅̅̅
𝑸.

4.3. Détermination de l’optimum à long terme

Jusqu’à présent nous avions ignoré les coûts auxquels une firme produit ses produits et ou ses
services. Dans le présent point nous allons prendre en compte les prix des facteurs de
production (K & L) dans la décision de maximisation du profit de la firme.

4.3.1. Equation de l’Isocoût

Comme signaler précédemment, à long terme la firme à la possibilité de choisir parmi une
infinité de combinaisons de facteurs de production pour atteindre le même niveau de
production.

Mais il est à signaler que la firme n’a aucune emprise sur les prix des facteurs de production
qui sont respectivement 𝑃𝐿 𝑒𝑡 𝑃𝐾 . Les prix des facteurs sont fixés sur le marché des capitaux
et celui du travail.

La firme dispose un niveau de ressource disponible pour l’acquisition des facteurs de


production (K & L) et ce montant est 𝐶 .

L’équation de l’isocoût est par définition l’ensemble de combinaisons de facteurs de


production accessible à la firme pour un niveau de ressources donné pour atteindre un
niveau de production précis étant donnés les prix des facteurs de production.

Si le niveau de ressources de la firme est 𝐶 et les prix unitaires des facteurs de production L &
K sont respectivement 𝑃𝐿 𝑒𝑡 𝑃𝐾 l’équation de l’isocoût devient :

𝑃𝐿 𝐿 + 𝑃𝐾 𝐾 = 𝐶 (𝜃)

En explicitant K en fonction de L nous aurons :

𝐶 𝑃𝐿
𝐾= − 𝐿
𝑃𝐾 𝑃𝐾

4
Si c’est le facteur travail (L) qui diminuait au profit du facteur capital nous mathématiquement que le
1
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐾,𝐿 =
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿,𝐾

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La pente associée à cette équation est :

𝑑𝐾 𝑃𝐿
=−
𝑑𝐿 𝑃𝐾

4.3.2. Représentation graphique de l’équation de l’isocoût

𝐶
𝑃𝐾

𝑃𝐿 ∆𝐾
𝑃𝑒𝑛𝑡𝑒 = − =
∆𝐾 𝑃𝐾 ∆𝐿

∆𝐿
𝑃𝐿 𝐿 + 𝑃𝐾 𝐾 = 𝐶

O L
𝐶
𝑃𝐿

Figure 9: représentation graphique de l'équation de l'isocoût.

4.3.3. Le programme objectif primal du Producteur

Le programme objectif de production « primal » de la firme est obtenu en considérant que le


producteur se fixe comme objectif d’avoir le maximum de quantités de biens ou de services
sous contrainte de l’isocoût.

Ledit programme devient :

Maximum de 𝑄 = 𝑓(𝐿, 𝐾)

Sous contrainte : 𝑃𝐿 𝐿 + 𝑃𝐾 𝐾 = 𝐶

Où 𝑄 représente la quantité maximale de biens ou de services produite ; 𝐿 𝑒𝑡 𝐾 représentent


les quantités de facteurs utilisées dans le processus de production acquises par la firme aux
prix unitaires successifs 𝑑𝑒 𝑃𝐿 𝑒𝑡 𝑃𝐾 .

Le programme objectif de production « dual » de la firme est :

Minimum de 𝑷𝑳 𝑳 + 𝑷𝑲 𝑲 = 𝑪

Sous contrainte : 𝑸 = 𝒇(𝑳, 𝑲)

15
Résolution du programme objectif « Primal » ou du programme objectif « dual »

La résolution du programme objectif peut être faite suivant au moins 3 méthodes de résolution
qui sont :

➢ La méthode mathématique ;
➢ La méthode économique ;
➢ La méthode graphique.

La méthode de résolution mathématique du programme objectif

Le programme objectif étant un problème de maximisation ou de minimisation sous


contrainte (selon que ça soit le programme objectif « Primal » ou « Dual ») ; il peut être résolu
par l’utilisation de la technique de résolution dite la méthode du multiplicateur de Lagrange
ou le lagrangien.

Pour un aperçu détaillé sur cette méthode se conférer aux cours sur « la théorie du
consommateur ». Ou se référer aux livres de mathématiques traitant le sujet.

La méthode de résolution économique du programme objectif

Au plan économique, le producteur maximise sa production sous contrainte de l’isocoût


quand son TMST égalise la pente associée à la courbe d’isocoût.

Pente de l’isoquant=pente de l’isocoût


𝑑𝐾 𝑃𝑚𝐿
La pente de l’isoquant = − = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿,𝐾 = ;
𝑑𝐿 𝑃𝑚𝐾

𝑃𝐿
𝐿𝑎 𝑝𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑑𝑒 𝑙′𝑖𝑠𝑜𝑐𝑜û𝑡 = −
𝑃𝐾

Nous aurons en égalisant les deux pentes :

𝑃𝑚𝐿 𝑃𝐿
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿,𝐾 = =
𝑃𝑚𝐾 𝑃𝐾

La méthode de résolution graphique du programme objectif de la firme

Graphiquement l’optimum du programme objectif de la firme est obtenu au point de tangence


entre les courbes d’isoquant et d’isocoût.

Pour un aperçu détaillé du processus de détermination de l’optimum du programme objectif


« primal » de la firme se référer aux cours basés sur « la théorie du consommateur ».

4.4. Degré d’homogénéité et les rendements d’échelle

Il existe des liens étroits entre le degré d’homogénéité d’une fonction de production (qui est
outil purement mathématique) et le les rendements d’échelle qui sont économiques.

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4.4.1. Degré d’homogénéité

Le degré d’homogénéité mesure l’impact d’une variation simultanée des facteurs de


production (K & L) dans les mêmes proportions sur la production totale 𝑄.

Supposons que pour une fonction de production 𝑄 = 𝑓(𝐿; 𝐾) et qu’il ait eu une augmentation
simultanée de 𝐿 & 𝐾 dans la proportion 𝜆 qui est une valeur positive.

L’économiste s’intéresse à l’impact d’une telle variation simultanée sur la production 𝑄.


C’est-à-dire dans quelle proportion la quantité totale va-t-elle augmenter ?

Si 𝑓(𝜆𝐿, 𝜆𝐾) = 𝜆𝑛 𝑄 nous dirons que la fonction de production de la firme est homogène de
degré 𝑛.

4.4.2. Les rendements d’échelle

Si 0 < 𝑛 < 1 la fonction de production de la firme est une fonction à rendement d’échelle
décroissant.

Si 𝑛 = 1 la fonction de production de la firme est une fonction à rendement d’échelle


constant.

Si 𝑛 > 1 la fonction de production de la firme est une fonction à rendement d’échelle


croissant.

Par exemple si la fonction de production est à rendement d’échelle croissant, cela veut dire
qu’en doublant les facteurs de production, la production totale va plus que doubler.

5. Détermination des coûts de production de la firme

Cette section donnera un aperçu spécifique sur les coûts de long et court termes.

5.1.Généralité sur les coûts

▪ Définition de la fonction de coût

La fonction de coût de la firme exprime le coût de la firme en termes de la quantité produite


ceteris paribus.

Cette fonction s’exprime comme suit : 𝐶 = 𝑓(𝑄).

▪ Coûts fixes

Les coûts fixes sont les coûts de production associés aux facteurs fixes utilisés dans le
processus de production. Ou encore, des coûts qui ne varient pas en fonction du niveau de la
quantité produite.

▪ Coûts variables

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Les coûts qui varient en fonction du niveau de production ou liés aux facteurs de production
variables.

▪ Coûts explicites

Les coûts explicites sont les coûts qui impliquent des sorties d’argent. Ou encore les coûts
enregistrés dans la comptabilité de l’entreprise. C’est-à-dire les coûts liés aux facteurs qui
sont acquis par la firme auprès d’autres partenaires.

▪ Coûts implicites5

Ce sont les coûts de production qui n’induisent pas de sortie réelle d’argent. C’est-à-dire ce
sont des coûts liés aux facteurs de production appartenant à la firme.

5.2. Le coût total de long terme (𝑪𝑻𝑳𝑻 )

Ce coût diffère du coût de court terme en ce sens qu’il (le coût de long terme) ne comporte
pas de coût fixe.

5.2.1. Définition du coût total de long terme

Le long terme rimant avec la variation de tous les facteurs intervenant dans le processus de
production ; dans un tel cas le producteur a la latitude de choisir la combinaison optimale des
facteurs (inputs) de production. Et cette combinaison de facteurs doit minimiser son coût total
de production.

En d’autres termes, la détermination du coût total de long terme s’obtient en résolvant le


programme objectif « dual » du producteur à savoir :

Minimum de 𝑷𝑳 𝑳 + 𝑷𝑲 𝑲 = 𝑪

Sous contrainte : 𝑸 = 𝒇(𝑳, 𝑲)

C’est de ce programme objectif « dual » que nous tirons la définition de notre fonction de coût
de long terme de production (notée 𝑪𝑻𝑳𝑻 ) de la firme comme : la fonction qui exprime le
minimum de coût de la firme en fonction du niveau de production (output) pendant que
les prix des facteurs de production (inputs) sont maintenus constants.

𝑪𝑻𝑳𝑻 = 𝐶(𝑄)

Où 𝑪𝑻𝑳𝑻 représente le coût de production de long terme en unité monétaire ; 𝑄 représente la


quantité produite en unités de biens ou de services.

5.2.2. Représentation graphique du coût total de long terme

La courbe de coût de long terme (𝑪𝑻𝑳𝑻 ) représentée ci-dessous est la courbe représentative
d’une fonction cubique de la quantité produite.
5
Ce coût est aussi appelé le coût d’opportunité.

18
𝑪𝑻𝑳𝑻

𝑪𝑻𝑳𝑻 = C(Q)

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟐

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏

𝟎 𝑸
𝑸𝟏 𝑸𝟐

Figure 10: représentation graphique du coût total de long terme (une fonction cubique)

La forme cubique de la courbe de long terme n’est pas choisie de manière fortuite ; car une
telle courbe permet de mettre en évidence les fréquentes notions relatives aux études de coûts
de production telles que le coût moyen et le coût marginal de production.

De la figure 10 nous pouvons noter que pour des quantités de production comprises entre 0 et
𝑸𝟏 l’augmentation de la quantité produite (output) fait augmenter le coût total de long terme
mais à un taux décroissant (en d’autres termes la pente de la courbe de coût total de long
terme est positive mais décroissante). Tandis qu’au-delà de 𝑸𝟏 une augmentation de la
quantité produite induit une plus grande augmentation du coût total de long terme (c’est dire
que sur cette portion de la courbe les pentes associées à la courbe de coût de production de
long terme est positive et croissante).

5.2.3. Coût marginal de production de long terme

De la fonction de coût total de long terme (𝑪𝑻𝑳𝑻 ) nous pouvons inférer la fonction de coût
marginal de long terme notée 𝑪𝒎𝑳𝑻 .

▪ Définition du coût marginal de long terme (𝑪𝒎𝑳𝑻 )

Il est défini comme le changement apporté au coût total de long terme dû à un changement du
niveau de production (output).

▪ Formule du coût marginal de long terme

19
𝜕𝐶𝑇𝐿𝑇 (𝑄) 𝑑𝐶𝑇𝐿𝑇 (𝑄)
𝑪𝒎𝑳𝑻 = =
𝜕𝑄 𝑑𝑄

▪ Détermination graphique du coût marginal de long terme (𝑪𝒎𝑳𝑻 )

Graphiquement la courbe de coût marginal de long terme s’obtient en calculant les pentes sur
la courbe de coût total de long terme. Et chaque ainsi calculée sur ladite courbe correspond
aux différentes valeurs pouvant constituer les valeurs en ordonnées et que la quantité produit
se situerai sur l’axe des abscisses.

𝑪𝑻𝑳𝑻

𝑪𝑻𝑳𝑻 = C(Q)
∆𝐶𝑇𝐿𝑇 (𝑄)
= 𝑪𝒎𝑳𝑻𝟒
∆𝑄

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟒
∆𝐶𝑇𝐿𝑇 (𝑄)
= 𝑪𝒎𝑳𝑻𝟑
∆𝑄

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟐
∆𝐶𝑇𝐿𝑇 (𝑄)
∆𝑄
= 𝑪𝒎𝑳𝑻𝟏

𝟎 𝑸
𝑪𝒎𝑳𝑻

𝑪𝒎𝑳𝑻

𝑪𝒎𝑳𝑻𝟒

𝑪𝒎𝑳𝑻𝟑

𝑪𝒎𝑳𝑻𝟐𝟏

𝑸
0
𝑸𝟏 𝑸𝟐 𝑸𝟑 𝑸𝟒

Figure 11: détermination graphique de la courbe de coût marginal de long terme.

20
5.2.4. Coût moyen de long terme

Dans le processus de production de la firme il est utile de savoir le coût par unité produite du
bien ou service offert. Le concept qui permet d’arriver à ce calcul porte le nom du coût moyen
de long terme.

▪ Définition du coût moyen de long terme

Il représente pour la firme le coût total de long terme divisé par la quantité totale d’output
produite. Il est noté 𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻 .

▪ Formule du coût total moyen de long terme

𝐶𝑇𝐿𝑇 (𝑄)
𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻 =
𝑄

Où 𝐶𝑀𝑇𝐿𝑇 représente le coût total moyen de long terme et 𝑄 représente la quantité produite
du bien ou du service (output) offert par la firme.

▪ Détermination graphique de la courbe de coût total moyen de long terme

A partir de la courbe de coût total de long terme nous pouvons inférer la courbe de coût total
moyen de long terme.

Pour y parvenir, nous traçons des segments partant de l’origine du repère sur lequel est
représentée la courbe de coût de long terme joignant n’importe quel point de la courbe
représentative du coût total de long terme ; puis après nous calculons les différentes pentes
associées aux différents segments tracés depuis l’origine du repère. Ce sont ces différentes
pentes qui représentent les valeurs prises par le coût total moyen de long terme.

Définition de la courbe de coût moyen total de long terme

➢ La courbe de coût moyen total de long terme indique la relation entre la production et
le coût total moyen quand le coût fixe a été choisi de manière à minimiser le coût total
moyen pour chaque niveau de production.

21
𝑪𝑻𝑳𝑻

𝑪𝑻𝑳𝑻 = C(Q)

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟑
∆𝑪𝑻𝑳𝑻 𝐶𝑇𝐿𝑇4 − 0 𝐶𝑇𝐿𝑇4
= =
∆𝑄 𝑄4 − 0 𝑄4

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏 ∆𝑪𝑻𝑳𝑻 𝐶𝑇𝐿𝑇3 − 0 𝐶𝑇𝐿𝑇3


= =
∆𝑄 𝑄3 − 0 𝑄3

∆𝑪𝑻𝑳𝑻 𝐶𝑇𝐿𝑇1 − 0 𝐶𝑇𝐿𝑇1


= =
∆𝑄 𝑄1 − 0 𝑄1

𝟎 𝑸

𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻

𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻

𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟏

𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟐

𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟑

𝑸
0 𝑸𝟏 𝑸𝟐 𝑸𝟑 𝑸𝟒

Figure 12: détermination graphique de la courbe de coût total moyen de long terme (CTM).

Comme nous pouvons noter sur la figure 12, les différentes pentes associées aux différents
segments tracés depuis l’origine du repère permettent de construire la courbe de coût total
moyen de long terme. Courbe de coût total moyen de long terme qui atteint son minimum
pour la quantité 𝑸𝟑 .

Cette courbe de coût total moyen de long terme a la forme en « U ». Une raison des
principales raisons de cette forme de la courbe de coût total moyen de long terme est liée au
degré d’homogénéité de la fonction de production de la firme.

22
En plus cette raison, la forme en « U » de la courbe de coût total moyen de long terme peut
être due aux effets de « répartition » et de « rendement décroissant ».

L’effet de répartition se traduisant par le fait que, plus le niveau de production est élevé,
plus le coût fixe peut être « partagé » entre unités produites, de sorte que le coût fixe moyen
est plus faible.

L’effet de rendements décroissants se réduit au fait que plus la production est élevée, plus la
production d’unités supplémentaires nécessite d’input variables, de sorte que le coût variable
moyen est plus élevé.

▪ Relations entre les rendements d’échelle et le Coût total moyen de long terme

En supposant dans un premier temps que la fonction de production de la firme est une
fonction de production à rendement croissant ; nous pouvons établir la relation pouvant
exister entre les rendements d’échelle croissants et le coût total moyen de long terme et
conclure.

✓ Rendements d’échelle croissant & les économies d’échelle

Si nous doublons les facteurs de production (𝐾 𝑒𝑡 𝐿) dans l’éventualité d’une fonction de


production à rendement croissant nous aurons par exemple :

4𝑄 = 𝑓(2𝐾; 2𝐿)

Ce niveau de production est associé au coût total de long terme 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟐 . Tandis que la quantité
produite avant le doublement des facteurs de production (𝐾 𝑒𝑡 𝐿) et son coût total de long
terme associé demeurent respectivement :

𝑄 = 𝑓(𝐾; 𝐿) et 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏 = 𝜔𝐿 + 𝑟𝐾

Sachant que les prix des facteurs 𝐾 𝑒𝑡 𝐿 sont fixé sur des marchés concurrentiels et que leurs
prix sont constants cela peut nous permettre d’écrire que :

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟐 = 2𝜔𝐿 + 2𝑟𝐾 = 2(𝜔𝐿 + 𝑟𝐾) = 𝟐 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏

De cette égalité nous déduisons le coût total moyen de long terme après doublement des
facteurs de production.

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟐 2 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏


𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟐 = = = = 0,5 𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟏
4𝑄 4𝑄 2𝑄

Nous remarquons en définitive qu’à long terme avec une fonction de production à rendement
d’échelle croissant une augmentation des facteurs de production dans les mêmes proportions
entraînera une décroissance du coût total moyen de long terme et cette décroissance de ce coût
est connue sous l’appellation d’économie d’échelle.

23
L’économie d’échelle se définit comme étant la décroissance du coût total moyen de long
terme suite à une augmentation des facteurs de production (pas forcement dans les mêmes
proportions).

NB : le cas de rendement d’échelle croissant est un cas particulier d’économie d’échelle.

✓ Rendements d’échelle décroissant & les économies d’échelle

Il y’a rendement d’échelle décroissant si en doublant les facteurs de production par exemple
la production (output) sera moindre ; c’est-à-dire qu’elle ne va pas va doubler. Dans la mesure
où le coût total de long terme de production sera doublé cela entraînera une augmentation du
coût total moyen de production du bien ou du service ; comme cela est mis en évidence ci-
dessous :

𝑄 = 𝑓(𝐾; 𝐿) et 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏

Quantité et coût total avant doublement des facteurs.

1,5𝑄 = 𝑓(2𝐾; 2𝐿)

Quantité produite après doublement des facteurs.

𝑪𝑻𝑳𝑻𝟐 2 𝑪𝑻𝑳𝑻𝟏
𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟐 = = = 1,33𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟏
1,5𝑄 1,5𝑄

Dans une telle situation qui se traduit par une augmentation du coût total moyen de long terme
nous parlerons de déséconomies d’échelle. Car un doublement des facteurs de production
(donc leurs coûts) induit une augmentation du coût total moyen de long terme.

NB : Nous parlerons de cas d’économie d’échelle constante si le rendement d’échelle est


constant.

A RETENIR : l’économie d’échelle est toujours associée à 3 notions essentielles à savoir :

1- Le processus de production dans le long terme ;


2- Les rendements d’échelle croissant ;
3- La décroissance du coût total moyen de long terme.

24
Coût total moyen de long terme et rendements d’échelle

𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇 𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇
𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇
𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻
𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇1
𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇1 = 𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇2

𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻𝟐
𝐶𝑇𝑀𝐿𝑇
0 𝑄
𝑄1 𝑄2 𝑸
Rendements d’échelle constant
Rendements d’échelle croissant
𝑪𝑻𝑴𝑳𝑻

𝑄
0 𝑄1 𝑄2

Rendements d’échelle décroissant

Figure 13: les rendements d'échelle.

5.3. Le coût total de court terme (𝑪𝑻𝑪𝑻 )

Comme signalé supra le court terme se caractérise par l’existence d’au moins d’un facteur de
production fixe.

▪ Définition de la fonction de coût total de court terme

Elle exprime le coût de la firme en fonction de la quantité produite tout en ayant au moins un
facteur de production constant ainsi que le prix des inputs de production.

▪ Formule du coût total de court terme

𝑪𝑻𝐶𝑻 = 𝐶𝑉(𝑄) + 𝐶𝐹

Où 𝐶𝑉(𝑄) représente le coût variable ; c’est-à-dire des coûts liés aux facteurs variables et 𝐶𝐹
est le coût fixe de production ; en d’autres termes des coûts qui ne varient pas en fonction du
niveau de production ou coûts liés aux facteurs fixes de production.

5.3.1 Représentation graphique du coût total de court terme

25
𝑪𝑻𝐶𝑻 𝐶𝑉(𝑄)

𝐶𝐹 𝐶𝐹

0 𝑄

Figure 14: représentation graphique de la courbe de coût total de court terme.

5.3.2. Détermination des coûts total moyen et marginal de court terme

▪ Coût total moyen de court terme (𝑪𝑻𝑴𝐶𝑻 )

Si le coût total de court terme est composé de coûts variables et coûts fixes ; le coût total
moyen de court terme sera composé de coûts variables moyens et coûts fixes moyens de court
terme.

𝐶𝑉(𝑄) 𝐶𝐹
𝑪𝑻𝐶𝑻 = 𝐶𝑉(𝑄) + 𝐶𝐹 => 𝑪𝑻𝑴𝐶𝑻 = +
𝑄 𝑄

▪ Détermination graphique des coûts fixes et variables moyens de court terme


✓ Coûts fixes moyens de court terme.

La détermination graphique de cette courbe obéit aux mêmes principes que ceux utilisés pour
son équivalent dans le long terme. C’est-à-dire qu’il faut déterminer les différentes pentes des
segments joignant l’origine du repère et n’importe quel point de la courbe de coût fixe total.
Et ces différentes pentes associées aux segments ainsi tracés correspondront aux valeurs
respectives de notre courbe de coût fixe moyen pour un niveau d’inputs fixes bien
évidemment.

26
𝐶𝐹

𝐶𝐹 A B C D

0 𝑄
𝐶𝐹𝑀 𝑄1 𝑄2 𝑄3 𝑄4

𝐶𝐹1

𝐶𝐹2

𝐶𝐹𝑀
𝐶𝐹4
𝑄
0 𝑄1 𝑄2 𝑄3 𝑄4

Figure 15: détermination graphique du coût fixe moyen.

De la figure 15, nous notons que chaque point de la courbe du coût fixe moyen s’obtient en
calculant la pente associée au segment correspondant de la courbe de coût fixe total (ci-
dessus).

∆𝐶𝐹 𝐶𝐹1 − 0 𝐶𝐹1


𝐶𝐹𝑀 = = = 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝐴(𝑄1 ; 𝐶𝐹1 ).
∆𝑄 𝑄1 − 0 𝑄1

C’est la même démarche pour les points B, C, D, et tout autre point de la courbe de coût fixe
de production de la firme.

✓ Coûts variables moyens de court terme (𝐶𝑉(𝑄)𝐶𝑇 )

27
𝑪𝑻𝑳𝑻

𝑪𝑽𝑪𝑻= C(Q)

𝑪𝑽𝟓
∆𝑪𝑽𝑪𝑻 𝐶𝑉𝐶𝑇4 − 0 𝐶𝑉𝐶𝑇4
= =
∆𝑄 𝑄4 − 0 𝑄4

𝑪𝑽𝟒 ∆𝑪𝑽𝑪𝑻 𝐶𝑉𝐶𝑇4 − 0 𝐶𝑉𝐶𝑇4


= =
∆𝑄 𝑄4 − 0 𝑄4

∆𝑪𝑽𝑪𝑻 𝐶𝑉𝐶𝑇1 − 0 𝐶𝑉𝐶𝑇1


= =
∆𝑄 𝑄1 − 0 𝑄1

𝟎 𝑸

𝑪𝑽𝑴𝑪𝑻

𝑪𝑽𝑴𝑪𝑻

𝑪𝑽𝑴𝑪𝑻𝟏

𝑪𝑽𝑴𝑪𝑻𝟐

𝑪𝑽𝑴𝑪𝑻𝟒

𝑸
0 𝑸𝟏 𝑸𝟐 𝑸𝟒 𝑸𝟓

Figure 16: représentation graphique de la courbe de coût variable moyen de court terme

Le coût variable moyen de court terme devient :

∆𝑪𝑽𝑪𝑻 𝑪𝑽𝑪𝑻
=
∆𝑸 𝑸

▪ Le coût marginal de court terme

Il se définit comme étant la variation du coût total de court terme de production de la firme
suite à une variation de la quantité produite.

28
Si nous notons par 𝑪𝒎 le coût marginal de court terme de la firme ; nous aurons :

𝝏𝑪𝑻𝑪𝑻 𝝏(𝐶𝑉(𝑄) + 𝐶𝐹)


𝑪𝒎 = =
𝝏𝑸 𝝏𝑸

5.3.3 Relations entre les coûts moyens et coût marginal de court terme

Ces relations sont présentées graphiquement comme suit :

𝑪𝒐û𝒕𝒔 𝑪𝒎

𝑪𝑻𝑴

𝒎𝒊𝒏𝑪𝑻𝑴 𝑪𝑽𝑴

𝒎𝒊𝒏𝑪𝑽𝑴

𝒎𝒊𝒏𝑪𝑭𝑴

𝑪𝑭𝑴
𝑶 𝑸
𝑸𝟏 𝑸𝟐 𝑸𝟑

Figure 17: représentation graphique des courbes de coûts moyens et coût marginal

NB : la courbe de coût marginal de production passe toujours par le minimum des courbes
de coûts moyens.

29

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