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1 - Activités Physiques Depuis L'antiquité
1 - Activités Physiques Depuis L'antiquité
Au-delà des seuls souverains, des bas reliefs datés d’environ 1200 av
JC montrent qu’il existe alors une catégorie d’hommes qui se préparent
spécialement pour des épreuves de force. Des scènes de lutte sont
représentées sur des stèles liturgiques trouvées à l’est de Bagdad.
La boxe est aussi représentée, peu après l’an 2000 avant notre ère,
sur des plaquettes de terre cuite : des boxeurs dépourvus de gants, semblent
être parfois accompagnés par un petit orchestre.
Non loin de la Mésopotamie les Hittites, peuple indo-européen
possèdent, entre 1900 et 1200 av JC des jeux funéraires impliquant
notamment des courses, des concours de tir à l’arc, de la boxe et de la lutte.
De même des concours de combats sont organisés en Crète et à
Santorin de 2700 à 1200 av JC.
Thierry ARNAL
Les activités physiques pratiquées par les athéniens ont 3 fonctions principales :
1. Une fonction guerrière : certains exercices pré ou post militaires servent de préparation à la
guerre. Leur but est également de refléter la valeur militaire de celui qui y triomphe.
2. Une fonction hygiénique et médicale à la quelle sont attachés deux grands noms de
l’Antiquité: Hippocrate (env 460 à 370 av JC) et Galien (env 129 à 216). Le premier œuvre pendant la
période classique et le second sous l’Empire Romain. Hippocrate considère que la nature guérit tout
et que la gymnastique permet de tisser des liens avec la nature. Les exercices sont classés selon
leurs effets : marcher et sauter agissent sur les pieds, soulever des charges sur les hanches. Respirer,
chanter ont des conséquences sur les poumons. Galien poursuit l’œuvre d’Hippocrate et consacre
un traité au jeu de la petite balle qu’il considère comme le meilleur exercice : « On trace à la craie
entre les deux camps une ligne, la scyre ; c’est là que la balle est posée. On trace ensuite deux autre
lignes derrière chaque camp. Les uns lancent la balle au-dessus des autres qui doivent essayer de
l’arrêter et de la relancer le jeu se termine lorsqu’un camp est bouté hors de sa ligne de fond »
3. Une fonction religieuse: certains jeux physiques accompagnent les cérémonies funéraires.
Thierry ARNAL
Peu à peu apparaissent des entraineurs. Ce sont d’anciens champions qui se reconvertissent. Ils
enseignent les bons mouvements mais aussi fixent des régimes : certains à base de figue, ou de fromage
ou encore de viandes. Cette pratique est violemment critiquée par les médecins. Hippocrate n’hésita pas à
dire que les fautes commises en matière de diététique engendrent des êtres stupides, horribles et
difformes. Galien reprendra ces critiques pour comparer les athlètes à des bêtes notamment à des porcs
ou à des lions.
Milon de Crotone est le plus célèbre des athlètes de l’Antiquité. Il ne remporte pas moins de 32
victoires entre 532 et 516 av JC (6 à Olympie, 7 à Delphes, 10 à l’Isthme, 9 à Némée).
Leonidas de Rhodes est pour sa part le plus grand des coureurs de l’Antiquité. Il remporte 12
victoires d’affilée lors de 4 olympiades successives.
Mais, d’autres athlètes sont connus pour des faits moins glorieux. Lors de la 98e Olympiade, en 388
av JC, Eupolos de Thessalie paye tous ses adversaires afin qu’ils s’inclinent devant lui. Démasqué, il devra
payer une forte amende.
Thierry ARNAL
Rome
Avant cela, les exercices physiques ne sont cependant pas totalement absents de la vie
des Romains. Lors des jours fériés, les jeux du cirque sont très prisés. Ils ont une fonction
religieuse : la course de chevaux autour de l’arène symbolise ainsi la course du soleil autour
de la terre. Le stade le plus célèbre reste le Circus Maximus dont on pense qu’il pouvait
accueillir 150 000 spectateurs. Il est long de 620 mètres et large de 180. Sur sa piste de
sable, qui était arrosée régulièrement pour éviter les nuages de fumée, se déroulent
notamment des courses de chars.
Rome est également connue pour ses combats de gladiateurs. Les plus renommés
d’entre eux sont adulés par la foule et peuvent gagner des sommes considérables. Certains
de ces esclaves utilisent les sommes gagnées pour racheter leur liberté.
Thierry ARNAL
Le Moyen-âge
Les tournois
« Selon les chroniqueurs, l’invention des tournois serait due à un gentillomme angevin
Geoffroy de Preuilly, mort en 1066, mais c’est sans doute là une approximation. En fait, les combats
simulés remontent bien avant cette date et l’inventeur angevin n’est probablement que le premier
de ceux qui ont cherché à codifier et à règlementer des pratiques beaucoup plus anciennes et
probablement anarchiques. En effet les caractéristiques des tournois vont évoluer avec la
civilisation, les goûts, les mentalités et l’image que l’on se fait du chevalier combattant .
dans une période primitive qui va jusqu’au XIe siècle, ils sont pratiquement informels. C’est
vraiment l’époque où l’affrontement atteint presque l’intensité du combat réel, où tous les coups
sont permis, où on ne se gène pas pour frapper un cavalier « déhaumé » ou « désarmé». Peu ou
pas de barrières pour délimiter le champ d’exercice constitué par une plaine ou un vallon. Peu ou
point de règles pour déterminer le déroulement de l’épreuve et pour interdire certaines armes. La
force règne en maîtresse dans la mêlée générale qui rassemble les combattants, dans la « presse »
comme on dit alors, où, après avoir usé de la lance, on emploie l’épée. Epée droite, longue, large et
lourde qui sert beaucoup plus à assomer et à meurtrir qu’à estoquer. Il existe même des poursuites
en dehors du champ primitif et le tournoi n’a que peu ou pas de spectateurs; c’est la lutte à l’état
pur, une sorte de guerre dont seule la durée paraît avoir été décidée à l’avance ».
Thibault J., Les aventures du corps dans la pédagogie française, Paris, Vrin, 1977.
Thierry ARNAL
« le mot tournoi dérivé du verbe français tornare (tourner), est créé pour désigner une
nouvelle manière de combattre et inonde bientôt , entre le XIIe et le XIIIe siècles, les romans
courtois, les romans arthuriens, les actes de justice ou encore les bulles papales. Preuve que la
référence romaine n’est pas complètement morte, le chroniqueur Lambert d’Ardres (v. 1160-1227)
évoque le mot gladiatura quand il parle du tournoi. Le tournoi prend peu à peu sa place dans le
calendrier, notamment lors des grandes fêtes de Noël ou de Pâques, et c’est bientôt toute l’Europe,
de l’Angleterre à l’Espagne, en passant par l’Allemagne et la France, qui est touchée, mobilisant un
nombre de plus en plus important de groupes d’individus qui prennent les chemins pour aller
combattre. Le jeune comte Baudouin V, qui part après Noël en 1772, est accompagné de quatre-
vingt chevaliers et revient quelques mois plus tard avec cent. Le tournoi de Lagny en 1183 attire
3000 chevaliers. Sont aussi présents des combattants de basse naissance aptes à manier les armes
vilaines, telles que les pics ou les crocs. Au total, à Lagny, on dénombre plus de dix mille hommes
avec autant de chevaux, auxquels il faut ajouter tout un caravansérail de chanteurs et de filles de
joie. Le tournoi devient bientôt le plus couru des pèlerinages »
Turcot L., Sports et Loisirs. Une histoire des origines à nos jours, Paris, Folio Gallimard, 2016.
Thierry ARNAL
XVe siècle
Thierry ARNAL
« les jeux, à la cour, ont, au tout début du XVIe siècle, une violence qui étonne le
lecteur d’aujourd’hui. Le défi lancé par François 1er à Saint-Pol, un de ses lieutenants,
est de ceux-là. Saint-Pol vien fêter les Rois et a obtenu la fève. François propose une
attaque contre ce roi de dérision : assaillir son hôtel avec œufs, pommes et boules de
neige …. Les assiégés acceptent le défi; l’action s’engage mais, très vite, tourne au
désordre : les heurts s’intensifient, les objets lancés deviennent hétéroclites, un tison
enflammé atteint le « vrai » roi à la tête. Le combat s’arrête dans la confusion et le
malaise. Aventure quasi-identique en 1546, mais plus tragique : c’est un coffre, cette
fois, basculé d’une fenêtre qui, atteignant le duc d’Enghien le blesse si gravement
que, peu de jour après il mourut, au grand regret de roi et de toute la cour »
- Devant cette violence, le jeu fut plusieurs fois interdit par le Roi, mais
sans succès.
La soule
Thierry ARNAL
Le jeu de Paume
- Ce jeu, qui remonte au XIIe siècle, fut celui qui eut au Moyen Age la
règlementation la plus poussée.
- Au départ, le terrain est mal délimité, puis progressivement divisé en
deux camps, d’abord par un trait tracé au sol puis par une corde en guise
de filet. On joue fréquemment à 5 contre 5 ou 6 contre 6.
- Au début du XIVe siècle on commence à jouer dans des salles attenant
aux cathédrales. Puis arrive l’utilisation d’un gant et d’une raquette.
- A la fin du XVIe siècle, la Paume devient un spectacle. L’entrée dans les
salles est payante.
- Le jeu est dangereux: on signale de nombreuses blessures: fractures,
cranes fêlés, yeux crevés.
Thierry ARNAL
La Paume à la Renaissance
- François 1er fait construire un jeu de paume dans la poupe du bateau qu’il utilise
sur la Loire en 1539.
- Au début de chaque partie les joueurs déposent une somme d’argent, au pied
du filet, que les vainqueurs empochent. Les spectateurs font des paris sur le résultat des
rencontres
Thierry ARNAL
Jeu de Paume
Thierry ARNAL
Traité d’escrime
1705
Académie de l'Espée de Girard Thibault d'Anvers
1628
Thierry ARNAL
L’équitation
XVIIIe siècle
XVIIIe siècle
Le peuple a également ses activités physique, différentes de celles des nobles
et le plus souvent associées aux fêtes. La lutte, par exemple, était appréciée des
nobles au XVe siècle. En Bourgogne, des lutteurs professionnels s’affrontaient lors
de fêtes données par la noblesse. Cette activité présentait l’avantage de pouvoir
être organisée sans grande préparation, contrairement aux joutes. Les lutteurs
étaient habillés ce qui permettait aux dames d’assister aux combats.
XVIIIe siècle
Apparition du concept d’éducation physique
L’école de Joinville
Histoire des activités physiques de l’Antiquité au début du XXe siècle
Sandow
Thierry ARNAL
En 1901, Desbonnet écrit L’art de créer le pur sang humain avec le docteur
Georges Rouhet.
La gymnastique à l’école
En 1854, la gymnastique intègre de manière facultative les enseignements dispensés
dans les lycées et collèges impériaux. Elle y devient obligatoire en 1869.
Puis elle devient obligatoire dans les écoles primaires de garçons en 1880 (loi George)
et dans celles de filles en 1882. L’école primaire est alors l’école du peuple (elle devient
obligatoire, laïque et gratuite par les lois de 1881-82) tandis que les collèges et lycées
sont fréquentés par les enfants issus des classes privilégiées.
Au début des années 1880, la gymnastique scolaire à des accents militaires. Elle est
souvent associée à des exercices de tir. Cette préparation para-militaire trouvera son
point d’orgue entre 1882 et 1890 avec le mise en place des bataillons scolaires.
Après 1890, la gymnastique militaire et la gymnastique aux agrès seront
progressivement abandonnées et remplacées par la gymnastique suédoise
Thierry ARNAL
Quant au badminton, il est ramené des indes par des officiers anglais
en 1873. Ils prennent pour modèle un jeu traditionnel indien appelé
« poona ». Le nom « badminton » est en fait le nom du château qui
accueille ces officiers à leur retour en Angleterre. Le jeu n’a donc pas
de lien direct avec le volant pratiqué en France.
Thierry ARNAL
Le sport reste pendant la plus grande partie du XIXe siècle, la propriété des
classes privilégiées. L’état physique du prolétariat ne leur permet pas de le
pratiquer : journées de travail de 10h, insalubrité, maladie, alcoolisme . Toutefois,
ce niveau de déchéance est tel qu’il devient contraire à la productivité des
travailleurs. Une certaine culture corporelle s’étend alors au monde ouvrier entre
1870 et 1890 lorsque est réduite la journée de travail et accordé le demi congé du
samedi.
La religion n’est pas étrangère à cette évolution. Le mouvement des
« Muscular Christians » du révèrent Ch. Kingsley (1819-1875) s’insurgea
notamment contre l’exploitation ouvrière en même temps que contre leur
déchéance physique et morale.
Thierry ARNAL
Thomas Arnold, recteur du collège de Rugby autorise et règlemente les parties spontanées de football pour
donner naissance au sport que l’on connait. D’autres collèges qui pratiquent la balle au pied, créent les
premières formes de ce qui deviendra le football actuel même si au départ les règles sont imprécises et si l’on
de distingue pas encore ce qui deviendra le football de ce qui deviendra le rugby
Thierry ARNAL
• Sécularisme
• Egalité des opportunités et des conditions de l’affrontement
• Spécialisation des rôles
• Rationalisation
• Bureaucratisation de l’organisation
• Quantification
• Quête de records
Thierry ARNAL
Sécularisme
Ce principe d’égalité est essentiel dans le sport moderne. Certes, les premières
courses de chevaux, en Angleterre ou en France étaient des courses à handicap dans
lesquelles, pour rendre possible les paris, il importait d’équilibrer les chances des
montures afin de créer une incertitude du résultat et donc une artificielle égalité à
l’arrivée. Il en était de même pour les premières courses pédestres qui étaient
l’occasion d’organiser des paris.
Très rapidement toutefois, ce principe d’égalité à l’arrivée est remplacé par le
principe d’égalité au départ . Cette question de l’égalité des participants était inconnu
des sociétés anciennes dans lesquelles c’est l’appartenance à une caste ou à un
groupe prédéterminé qui justifie les positions de chacun. Par exemple, lors de
rencontres de soules sous l’Ancien régime on pouvait voir s’affronter les célibataires
et les hommes mariés.
Thierry ARNAL
Spécialisation
Rationalisation et standardisation
Cette rationalisation des sports moderne passe par la définition de règles qui
sont universelles. Les règles des sports modernes sont édictées en fonction de la
finalité à atteindre et sont soumises aux représentations culturelles d’une société
donnée. Elles évoluent donc dans le temps. Elles ne sont pas immuables comme les
règles des activités traditionnelles qui sont d’essence divine.
Ce processus de rationalisation touche également les conditions matérielles
dans lesquelles se déroulent les compétitions. Dans le sport moderne, les
compétitions se déroulent dans un environnement qui est identique quel que soit le
lieu des épreuves. La piste est la même à Sydney ou à Pékin. Les disques ou les
javelots sont strictement identiques. Leur poids et leur taille réglementés. Au
contraire, si les athlètes grecs qui participent à une compétition lancent
probablement le même engin, sa taille et son poids varient selon les villes ou ils
s’affrontent. Ainsi les disques pouvaient aller de 13,97 à 34,29 cm de diamètre. Les
poids peuvent peser de 1,3 à 6,8 Kg. De même, si la course dite du stade est un
classique, tous les stades n’ont pas les mêmes dimensions (192,27 m à Olympie,
177,5 à Delphes).
Thierry ARNAL
Bureaucratisation
Quantification
Record
Jeux primitifs Jeux Grecs Jeux romains Jeux médiévaux Sports modernes
Initialement cantonné aux iles britanniques, le sport se diffuse au cours du XIXe siècle
d’abord au sein de l’Empire britannique puis dans les pays les plus industrialisés (Europe et
Amérique du Nord principalement). Enfin au XXe siècle il s’étend à l’ensemble de la planète.
A partir de ces premiers essais, le sport va lentement se diffuser à travers le monde et
notamment, dans un premier temps au sein de l’Empire britannique. Et, ce sont les colons
eux-mêmes qui vont être à l’origine de cette diffusion du sport. Successivement les militaires,
les enseignants, les missionnaires, les employés administratifs qui pour un certain nombre
avaient fréquenté les publics schools vont exporter les pratiques sportives vers les colonies.
Les militaires notamment, pour tromper l’ennui en temps de paix organisent des
compétitions entre bataillons ou entre régiments. Ainsi les troupes chargées de faire régner
l’ordre et de protéger les grands planteurs aux Antilles britanniques aménagent des terrains
de cricket. Même chose pour les soldats stationnés en Australie qui sont à l’origine des
premières associations sportives avec la création en 1826 du Military Cricket Club et de
l’Australian Cricket Club. Ce sont toujours les militaires qui implantent le cricket en Inde où il
devient sport national.
Quant au Golf, codifié à St Andrew dès 1754, il est introduit aux Etats Unis dès 1779.
Des terrains sont construits dès 1829 à Calcutta et en 1842 à Bombay.
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Toutefois, plus qu’au niveau des classes pauvres, la diffusion des sports dans la
plupart des pays colonisés se concrétise au travers du mode de vie des élites autochtones qui
très souvent adoptent le modèle anglais d’éducation. Pour les élites locales, l’adoption du
système d’éducation britannique faisant une large place à la pratique sportive est un moyen
de démontrer leur allégeance aux valeurs victoriennes. Leurs enfants fréquentent les
publics schools locales et parfois sont envoyés en Grande Bretagne d’où ils reviennent
imprégnés de la culture britannique. Comme ce sera le cas en Europe à la fin du XIXe siècle,
dans les colonies britanniques la pratique sportive s’impose assez vite comme un moyen de
distinction sociale réservé aux élites. Cela est notamment le cas pour des activités comme le
cricket, le golf, le polo, le tennis. Ainsi, la pratique par les princes indiens du polo ou du
Cricket a largement contribué à l’enracinement de ces sports dans la culture indienne. Cette
diffusion des sports est toutefois parfois contrariée, en Asie, par la culture locale. Au
cachemire, les enfants de princes répugnent à pratiquer les jeux de balle. Dans la culture
brahmane, le contact physique est considéré comme répugnant et le développement
musculaire est vu comme un attribut des classes populaires. En outre, chez les indous, il est
dégradant de toucher le cuir. Dans l’Indochine française, c’est l’attitude de l’Empereur Bao-
Daï, jouant au tennis en tenue blanche, couleur de deuil, qui va heurter l’étiquette de la cour.
Thierry ARNAL
Ailleurs dans le monde, le processus de diffusion repose aussi sur la présence des
britanniques. En Amérique latine, ce sont les ingénieurs et techniciens des compagnies
britanniques qui introduisent le football. Au Mexique, par exemple, ce sont les Anglais qui
travaillent sur les voies ferrées et dans les mines qui diffusent cette pratique au début du XXe
siècle.
En Europe, la diffusion des sports s’amorce d’abord timidement dans la seconde
moitié du XIXe siècle, puis s’accélère à partir des années 1880.
La diffusion des sports en France entre dans ce schéma puisque le premier club est
créé dans l’hexagone en 1856. Il s’agit du club de Golf de Pau dont les premiers membres
sont tous britanniques car la ville était appréciée comme lieu de villégiature ou de résidence
par de nombreux anglais fortunés.
Quant au football, il apparait pour la première fois en 1872 avec la création du HAC
par des employés d’une compagnie maritime de navigation. Ils pratiquent les deux types de
football, et choisissent un maillot aux couleurs bleu pale et bleu foncé qui sont pour l’une la
couleur de Cambridge, pour l’autre celle d’Oxford. Ce sont encore les britanniques qui
fondent quelques clubs de football à Paris : Les English Taylors en 1877, le Paris FC en 1879,
puis Les Whites rovers (1891) et le Standard Athlétic Club en 1892.
Thierry ARNAL
Le sport en France
En réalité, c’est seulement dans les années 1880 que les sports
anglais feront leur apparition en France à l’initiative de quelques
lycéens issus de la haute bourgeoisie parisienne.
Toutefois, hors de la sphères des sport britanniques, le cyclisme
s’implante en France dès la fin du Second Empire .
Depuis 1790 avec l’invention du célérifère de Sivrac, les
aménagements techniques se succèdent sur les machines. Et, c’est sur
des Draisiennes qu’en 1818, au jardin du Luxembourg, à lieu la
première « course vélocipédique » de l’époque.
C’est l’invention de la pédale par les frères Michaux (1861) qui va donner à
ce sport la forme que nous lui connaissons.
En 1881, l’Union vélocipédique de France est créée et regroupe les multiples véloce-
Clubs qui se sont constitués dans la plupart des villes. Les véloces-clubs passent ainsi de prés
de 100 en 1887, à 300 en 1891 puis 1700 en 1899.
En 1891 (après que les pneumatiques aient été inventés par Dunlop en
1888), c’est la création de deux importantes courses sur route : Bordeaux –Paris, 580 km),
organisée par le journal bordelais Véloce-sport et Paris-Brest-Paris (1200 km) organisée par
Le petit journal. 28 coureurs se présentent au départ du 1er Bordeaux-Paris. Parmi eux 5
anglais. Les longues courses étant fréquentes outre-manche, ils sont favoris. Les coureurs
sont précédés par leurs entraineurs (eux aussi à bicyclette) qui se relaient pour couper le vent
et alimenter le coureur. Les meilleurs coureurs ont à leur service un service d’entraineurs
répartis sur tout le parcours. Cette organisation très couteuse et prise en charge par les
constructeurs qui équipent le coureur. C’est un anglais de 23 ans, Mills qui remporte la 1ère
édition devant 3 de ses compatriotes. Sa moyenne est de 21,816 km/h.
Toutefois, ce sont surtout les courses de vitesse qui ont les faveurs du public.
Elles sont d’abord organisées sur des pistes improvisées, puis sur des vélodromes.
La presse sportive s’alimente alors à ce phénomène. Le vélocipède illustré, le
véloce-sport, le vélo, le cycle, le journal de vélocipédistes, le petit journal et l’auto-
vélo constituent les principaux journaux de l’époque.
Au-delà de ces premières compétitions, les années 1890 constituent la Belle
Epoque de la Vélocipédie. Le bourgeois devient alors cycliste et touriste. En 1890
est créé le Touring-Club de France qui a pour but de développer le tourisme sous
toutes ses formes et particulièrement le tourisme vélocipédique. Le vélo se situe
alors, dans les mentalités de l’époque, entre les pratiques équestres et les loisirs
mécaniques qui apparaissent.
Peu à peu, au cours du XXe siècle, les classes supérieures vont abandonner
le vélo pour se tourner vers l’automobile et l’avion. Le prix de revient d’une
bicyclette baissant alors fortement par rapport au salaire moyen, elle devient un
instrument primordial pour la conquête des loisirs populaires, mais aussi un objet
utilitaire.
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Chaque dimanche, ils endossent un costume composé d’une casaque en satin ou en soie,
d’une toque et d’une culotte courte avec bas noirs. Ils se disputent des récompenses. Certains
deviennent même si rapides qu’on est obligé de la handicaper comme les chevaux de race. En
fait, les lycéens parisiens s'inspirent, pour les reproduire, des courses organisées quelques
années plus tôt par le membres d'un éphémère Club des coureurs. Dès 1875, ces « jeunes gens
de bonne famille » avaient investi l'esplanade des Invalides pour y organiser leur exercice sur le
modèle des courses hippiques et sans autre souci que celui de se divertir. Un public, déjà
nombreux, pouvait alors voir courir, sous des noms de chevaux connus, les négociants,
commerçants ou autres officiers de l'armée que comptait le club. Toutefois, assez rapidement,
sous l’impulsion de Georges de Saint-Clair, qui devient secrétaire général du Racing à partir de
1884, ces pratiques inspirées du turf disparaissent (Le Racing–Club qui deviendra Racing-club
de France en 1885).
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Création de l’U.S.F.S.A
Premières compétitions
Le comité organise le 4 juillet le premier jeu athlétique anglais, un « rallie papiers »
qui regroupe un quarantaine d’élèves de trois écoles privées parisiennes. Aussitôt,
l’évènement est relaté par 71 articles de journaux.
Sur ces bases, le Racing et le Stade organisent en décembre 1888, des manifestations
sportives dans les établissements parisiens.
Toujours en 1888, les élèves du lycée de Janson-de-Sailly jouent à la barette contre
des élèves anglais et américains de l’école Cotta, dans ce qu’ils nomment des rencontres
internationales.
La même année (1888), le docteur Tissié crée la Ligue girondine d’EP. Son but est de
« Développer la force et l’adresse des enfants et adolescents par tous les exercices du corps et
en particulier par la récréation active et les jeux de plein air ». Il organise des lendits réservés
à la région du Sud-Ouest. Le premier se déroule en 1889 dans la cour du lycée de Bordeaux,
puis au vélodrome. Deux cents élèves vêtus de maillots de corps striés de jeune et de noir ou
de noir et de rouge jouent à différents jeux (quilles, croquet,… ) et pratiquent la course, la
boxe française. Ce sera le premier des 14 lendits qui vont se succéder dans l’académie de
Bordeaux. L’année suivante, le 2ème lendit regroupe des élèves des lycées de plusieurs villes
du Sud-Ouest. Les activités proposées sont variées : Equitation en manège, boxe française,
canne, escrime, rallie papier à pied ou à vélo, course à pied, barette, tir à la corde, canotage.
Chaque équipe est revêtue d’une tenue aux couleurs vives. Bandes Jaune et noires pour
Mont de Marsan, d’où le surnom de boutons d’or. Chaque équipe se voit ainsi attribuer un
nom de fleur : Les muguets, les lilas, les bleuets, les coquelicots……
Tissié voit dans ces jeux de plein air, non seulement un exercice physique hygiénique,
mais également un moyen de développement moral. C’est pourquoi, des notes de bonne
tenue générale sont données à chaque équipe.
Thierry ARNAL
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