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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES

DE DAKAR
rrurr ET DE GESTION (FASEG)

L1/ Économie d’entreprise /SEMESTRE 2


2022/2023
Prof. Dankoco

TD N° 2 : CAS Union des jeunes agriculteurs du KOYLI WIRNDE (UJAK)


L’UJAK a son siège social à Podor, dans la Vallée du fleuve Sénégal. L’union a été fondée le 27
novembre 1987 à l’initiative des jeunes de Diatar, et elle a adhéré à la FONGS en 1988.
Membres et territoire couvert
L’UJAK représente 4800 membres dont 52 % sont des femmes. Elle œuvre dans la Communauté
rurale de Guede, Département de Podor, Région de Saint-Louis.
Réalisations
L’UJAK multiplie les appuis à l’amélioration des services économiques et sociaux bénéficiant à ses
membres. Elle se mobilise pour la défense des intérêts de ses membres.
Toujours encline à̀ soutenir ses membres pour relever les défis auxquels ils font face, l’UJAK a
développé une expérience originale de transformation et de commercialisation du riz de la vallée. Et
c’est fort de cette expérience que la commission féminine de l’union a entrepris un processus visant
à mobiliser ses membres pour la mise en marché continue de riz de qualité, pour les Sénégalais
désireux de consommer du riz local de qualité́ .
Objectifs
Son objectif central vise l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses membres. Pour ce
faire, l’UJAK favorise l’échange d’expériences au niveau des différentes associations et une
participation active à l’éducation et à la formation des différentes populations, en insistant sur
l’alphabétisation en langue nationale. L’Union contribue également à la réalisation des projets
économiques, culturels et sociaux entrant dans l’intérêt des villages et de leurs habitants, et prête un
concours aux autorités compétentes et aux partenaires dans l’étude et la réalisation de programmes
de développement.
Vision
Pour revaloriser l’élevage, l’Union des Jeunes agriculteurs de Koyli Wirnde (UJAK), qui regroupe
toutes les associations de développement des villages de la région, a décidé de mettre en place une
stratégie visant à l’amélioration des performances des exploitations familiales et du secteur
primaire.
Partenaires
Les partenaires techniques de l’union sont la SAED, ANCAR, DRAR, la Communauté rurale de
Guede et la FONGS, tandis que ses partenaires financiers et stratégiques sont principalement SOS
Faim et ADC.
Travail à faire :

1. Que pouvez-vous dire des niveaux de la stratégie ? Tous ces niveaux sont-ils applicables à
l’UJAK?
2. Quelles sont les modalités de la stratégie d’internationalisation ? Qu’en est-il pour l’UJAK ?
3. Comment les trois variables de la stratégie (couple produit/marché, Innovation et
investissement) peuvent-elles aider à résoudre les problèmes soulevés par l’UJAK ?
4. Comment appréciez-vous les facteurs clés de succès présentés par Banel LY ?
5. Selon vous, y a-t-il un lien entre la stratégie et l’organisation d’une entreprise ? Qu’en est-il
pour l’UJAK ? justifiez votre réponse.
6. Quelle est la stratégie adoptée par l’UJAK ? comment peut-on la justifier ?
7. Quelle sont, selon vous les solutions organisationnelles, les plus adaptées à l’UJAK? Quelles
sont les configurations de Mintzberg les plus pertinentes dans le cas de cette Union?

Annexe 1 : L’UJAK prône l’autosuffisance en riz en 2017


Lundi 5 janvier 2015
par Aminata Diène

Le riz est une denrée stratégique au Sénégal, autant pour les populations dont il constitue l’aliment
de base que pour l’État dont les besoins internes de consommation en riz dépendent des
importations à près de 70%.
Depuis la crise de 2008, l’État du Sénégal a initié plusieurs projets et programmes pour développer
la filière riz. C’est dans ce sillage que le PSE offre les opportunités nécessaires et le PRACAS
s’engage à créer les conditions favorables de valorisation de ces opportunités pour les différents
acteurs.
Pour cela, il s’appuie sur une stratégie basée sur quatre grands axes parmi lesquels l’autosuffisance
en riz qui représente 73% du coût total du PRACAS.
L’objectif de production attendue du Programme National d’Autosuffisance en Riz (PNAR) est de 1
080 000 tonnes de riz blanc (équivalent à 1 600 000 tonnes de paddy), il doit être supporté à 60%
par les zones irriguées (dont la grande partie par la Vallée du Fleuve Sénégal) et à 40% par la
riziculture pluviale.
La moyenne Vallée jusque-là déficitaire en termes d’aménagements hydro agricoles et
d’équipements veut des actions de rattrapage afin de mieux contribuer à l’atteinte de l’objectif
d’autosuffisance en riz.

Annexe 2 : Un processus de construction d’un dynamique de 89 à 2010 une expérience réussie


dans le domaine de la transformation et commercialisation du riz de la vallée du fleuve
Sénégal
Banel Ly – UJAK - OUAGADOUGOU – 23-25 novembre 2010

Expérience de l’UJAK dans la transformation des produits agricoles


1. La transformation des produits agricoles est une activité centrale de la commission
féminine
Cette expérience est étroitement liée à celle de la commission féminine créée en 1989. L’UJAK a
appuyé tout groupe de femmes qui est parvenu dans un village donné, à collecter des cotisations à
hauteur de 20 000 francs CFA. Elle faisait alors un apport supplémentaire de 30 000 francs CFA, et
le montant total de 50 000 francs CFA devaient permettre aux femmes de mener leurs propres
activités de transformation de produits divers et de petit commerce.
Toujours en 1989, l’UJAK a tenu un atelier de réflexion et d’échanges sur l’importance de la
création de la valeur ajoutée par la transformation des produits agricoles. En ce temps, il s’agissait
de la tomate, la patate, le neem. A la suite de l’atelier, des femmes ont bénéficié de formation.
Malgré́ tout, l’activité n’a pas en ce temps connu l’envol.
2. La naissance de l’Unité centrale de Transformation des Produits Agricoles (UTPA)
En 2000, trois femmes membres de la commission féminine bénéficient d’une autre formation avec
l’appui de WINROCK International. Cette formation a été restituée au conseil d’administration de
l’union qui a par la suite recommandé la conduite d’une expérience pour mettre en application la
formation, avec un appui de 25 000 francs CFA pour chacune des trois femmes nouvellement
formées. De même, l’UJAK met à̀ disposition un équipement que les trois bénéficiaires doivent
utiliser à tour de rôle.
Pour renforcer leurs capacités de production, les trois femmes ont décidé de travailler ensemble et
de constituer une seule unité de transformation. C’est ainsi qu’est née l’Unité́ de Transformation des
Produits Agricoles qui sera par la suite élargie à deux autres femmes, et logée au siège de l’UJAK.
L’UTPA a commencé par la transformation des fruits et légumes.
3. Le recentrage sur la transformation et la commercialisation du riz local
La participation de l’UJAK à la FIARA (Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources
Animales) de 2003 fut le grand déclic. A côté des jus de fruits présentés, le riz fit une énorme
percée : les faibles stocks présentés sont très demandés, et les visiteurs marquent un intérêt très
particulier vis-à̀ -vis du riz de qualité présenté, allant jusqu’à̀ demander « où le produit pourrait être
trouvé après la foire ? ».
En 2004, la FIARA est particulièrement bien préparée par l’UTPA, qui amène des stocks très
importants (30 tonnes) de riz de qualité, avec divers sous-produits (riz entier, riz brisé, riz
intermédiaire, thiacry, Araw, couscous), et des efforts importants sur l’emballage. Le stock est
entièrement écoulé bien avant la fin de la foire, et l’UTPA dut faire acheminer les réserves alors
constituées à Thiès, pour faire face à la demande.

4. Une expérience réussie de transformation et de commercialisation du riz de la vallée


L’UTPA a pu par la suite fidéliser une certaine clientèle, prête à̀ acheter le riz local à des prix
supérieurs pourvu qu’il soit de bonne qualité́ .

4.1 Une politique de diversification et des produits de qualité pour des prix plus
rémunérateurs
L’UTPA a transformé et misé sur la diversification des diverses brisures : riz entier, riz brisé, riz
intermédiaire et elle a aussi initié des transformations secondaires, donnant des sous-produits
comme le couscous, le thiacry ou l’arraw.
La qualité des produits relevait du fait des efforts fait dans le calibrage des produits, mais surtout du
traitement manuel qui comme un contrôle de qualité, veillait sur les écarts et les impuretés.
L’UTPA a adopté un modèle misant beaucoup plus sur le facteur « travail », avec un groupe de cinq
femmes maniant un équipement assez simple.
La qualité de la production obtenue permet maintenant d’être régulièrement écoulée à Louga, à
Thiès et à Dakar, parfois à des prix supérieurs à ceux des produits importés : la part de marché de la
production locale est en forte augmentation.
4.2 La participation aux foires a permis une bonne connaissance des préférences des
ménagères
Depuis sa création, l’UTPA a participé à̀ toutes les éditions de la FIARA de Dakar. Elle a également
participé à des foires régionales (Mboro, Guédiawaye) coorganisées avec d’autres membres du
réseau de la fédération des ONG du Sénégal.
Dans le cadre de ces foires, l’UTPA a contribué à améliorer l’image du riz de la vallée du fleuve
Sénégal qui, il faut le dire, a souffert de l’image d’un riz de mauvaise qualité jusqu’en 2004/2005.
De même l’UTPA a toujours profité de ces moments de contact direct avec les consommateurs pour
mieux cerner leurs besoins et exigences. C’est ainsi par exemple qu’elle a eu à innover sur des sacs
de 5 Kg et même de 1 kg, en plus des 50 et 25 kg commercialisés depuis le début
4.3 Les autres clés du succès de l’UTPA
Comme le disent les transformatrices de l’UTPA elles-mêmes : « notre premier avantage, c’est
notre force de travail – le riz traité à la main est de qualité supérieure ». Mais d’autres atouts ont
permis ce succès. Il s’agit de :
- l’engagement des cinq femmes qui ont toujours développé leurs propres stratégies de
financement des fonds de roulement, la fierté des femmes pour cette activité menée dans le
cadre d’une association de développement permettant du coup de revendiquer une certaine
identité́ à travers le produit,
- la bonne organisation avec des fonctions de présidente, de trésorière, de responsable des
ventes, réparties entre les femmes malgré́ leur mobilisation à toutes les cinq pour la
transformation,
- l’appui technique et financier de la commission économique de l’UJAK, de la FONGS, de
Contrepart, du PINORD, etc.

4.4 Les limites de l’expérience


1. la faible capacité de financement qui limite la capacité à faire face aux commandes
2. la faible connexion avec les Associations Villageoises de Développement membres de
l’UJAK qui limite à la fois la démultiplication de l’expérience et la capacité de production
3. Nécessité d’un programme d’échanges, de formations et d’appuis (PEFA de proximité) pour
démultiplier l’expérience et promouvoir les initiatives privées féminines
4. Nécessité d’une meilleure appropriation par les Associations Villageoises de
Développement
5. Mise en place d’une cellule d’appuis de la commission féminine valorisant les compétences
de l’UTPA
6. Repérer les porteuses d’initiatives existantes qui acceptent de s’organiser et d’être renforcées
pour la transformation et la commercialisation de riz de qualité
7. Contrôle de qualité, formations, conseil, et animation des échanges de la cellule d’appui

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