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Manuel de Conception Des Structures Décembre 2021 Québec
Manuel de Conception Des Structures Décembre 2021 Québec
DE CONCEPTION
DES STRUCTURES
Décembre 2021
Cette publication a été réalisée par la Direction générale des structures et éditée par
la Direction des normes et des documents d’ingénierie du ministère des Transports du Québec.
Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction par quelque procédé que ce soit et
la traduction, même partielles, sont interdites sans l’autorisation des Publications du Québec.
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage a été, depuis sa première parution jusqu’à maintenant, une mise en
commun de connaissances et d’expériences de nombreuses personnes travaillant ou
ayant travaillé tant à la Direction générale des structures qu’à l’extérieur du Ministère.
Nous tenons à souligner leur contribution.
À moins d'une autorisation écrite par la Direction générale des structures du
ministère des Transports, l'utilisation de ce document à des fins d’enseignement est
interdite. Par ailleurs, il est possible qu'un Info-structures de la Direction générale des
structures soit diffusé pour apporter des modifications ou des précisions au contenu
avant une mise à jour ou une nouvelle édition.
MANUEL DE CONCEPTION DES STRUCTURES
Chapitre 1 Généralités
Chapitre 2 Durabilité
Chapitre 3 Charges
Chapitre 6 Fondations
Chapitre 14 Évaluation
Chapitre 15 Réfection
i
Chapitre 18 Ouvrages connexes
Chapitre 19 Documents
Bibliographie
ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
1 CHAPITRE 1
GÉNÉRALITÉS
1-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
FIGURES
Figure 1.3-1 Cheminement ministériel de réalisation de projets routiers 1-4
Figure 1.8-1 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 1A :
démolition partielle côté ouest 1-23
Figure 1.8-2 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 1B :
reconstruction côté ouest 1-24
Figure 1.8-3 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 2A :
démolition côté est 1-24
Figure 1.8-4 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 2B :
reconstruction côté est 1-25
Figure 1.8-5 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 2C :
construction de la bande de raccordement 1-25
PHOTOS
Photo 1.6-1 Exemple de pont à l’esthétique réussie 1-11
Photo 1.6-2 Exemple de piles à fût unique à section variable selon une courbe
verticale parabolique 1-15
Photo 1.6-3 Exemple de conduits de drainage affectant négativement l’esthétique
d’un pont 1-16
Photo 1.8-1 Déplacement d’un tablier préfabriqué à poutres de type NEBT à l’aide
d’une remorque modulaire autopropulsée 1-30
1-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Photo 1.8-2 Portique de levage sur barges utilisé pour l’installation des fondations
préfabriquées du nouveau pont Champlain 1-30
Photo 1.8-3 Lancement d'un tablier de pont à dalle sur poutres en acier continues sur
plusieurs travées 1-31
Photo 1.8-4 Glissement latéral d'un tablier à dalle sur poutres en acier 1-31
Photo 1.8-5 Dalles préfabriquées et joints de construction avant le bétonnage en
chantier 1-32
Photo 1.8-6 Tablier modulaire préfabriqué à deux poutres en acier 1-33
TABLEAUX
Tableau 1.9-1 Types d’ouvrages à privilégier selon les contraintes du site 1-37
Tableau 1.9-2 Domaine d’utilisation des ponts de grande envergure 1-39
Tableau 1.9-3 Durée de construction pour différents éléments de pont 1-40
1-iii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le présent manuel est complémentaire au Tome III – Ouvrages d’art de la collection Normes –
Ouvrages routiers du Ministère, qui établit les règles à suivre relativement à la conception d’ouvrages
d’art pour des projets d’infrastructures routières : ponts routiers, murs de soutènement, ponceaux,
ouvrages maritimes et autres structures des types énumérés au chapitre 1 « Classification des
ouvrages d’art » du Tome III. La conception de projets d’ouvrages d’art inclut les projets de
remplacement d’un tablier, ceux d’élargissement d’un pont ainsi que le renforcement de l’ouvrage
ou de l’un de ses composants.
Les indications contenues dans le présent manuel s’appliquent aux ouvrages d’art de toute
envergure, mais elles visent plus particulièrement les ponts de courte et moyenne portée, qui
constituent la très vaste majorité des ouvrages sur le réseau routier du Ministère. Pour les ouvrages
plus complexes ou ceux adaptés aux longues portées, comme les ponts haubanés ou les ponts
suspendus, des considérations additionnelles entrent dans la conception et celles-ci ne font pas
nécessairement l’objet du présent manuel.
Il est à noter que le présent manuel, tout comme le Tome III, ne s’applique pas aux structures des
services publics ni aux ponts utilisés à des fins de transport ferroviaire. Par ailleurs, la conception
des structures de signalisation, d’éclairage et de signaux lumineux fait l’objet d’un autre manuel du
Ministère, bien que ces structures soient également classées comme des ouvrages d’art.
Les outils d’aide à la conception fournis dans ce manuel, comme les tableaux d’armature pour les
dalles ou les diaphragmes (chapitre 8), ne doivent pas être perçus comme permettant au
concepteur de se décharger, en tout ou en partie, de sa responsabilité professionnelle relativement
à la conception de l’ouvrage pour lequel il a été mandaté. Toute la diligence et tous les efforts
possibles ont été fournis au cours du développement de ces outils afin de vérifier les calculs et de
valider les résultats présentés dans le présent manuel.
1-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Cela ne garantit toutefois pas l’absence d’erreurs ni que les résultats présentés sont applicables à
l’ensemble des cas pouvant être rencontrés dans la pratique. Le jugement du concepteur demeure
nécessaire pour décider si les outils d’aide à la conception de ce manuel peuvent être utilisés dans
le cas qui le concerne. Il en est de même pour les différents dessins et plans types élaborés par la
DGS et disponibles sur le site Web du Ministère 1.
1
www.transports.gouv.qc.ca
1-2
Manuel de conception des structures
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1-3
Manuel de conception des structures
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À titre d’information, il est à noter que le cheminement ministériel de réalisation de projets routiers
est jalonné de huit points de contrôle (PC 0 à PC 7 sur la figure 1.3-1). Chaque point de contrôle
correspond à la fermeture d’une étape ou d’une phase. Le passage des points de contrôle PC 1,
PC 3 et PC 5 est autorisé par plusieurs niveaux d’instances responsables de la gouvernance des
projets selon le niveau d’approbation requis, qui dépend de l’envergure budgétaire de chaque
projet. Les points de contrôle PC 2 et PC 4 ne sont pas effectués de façon systématique et sont
parfois fusionnés avec le PC 3 et le PC 5, respectivement.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Plusieurs normes spécifiques doivent également être considérées dans la conception des ouvrages
d’art, en particulier pour les propriétés des différents matériaux utilisés dans la construction d’un
ouvrage d’art ou pour la fabrication de ses éléments. Une liste détaillée de ce type de norme est
donnée à l’article 1.2 « Ouvrages de référence » de la norme CSA S6. Parmi les normes les plus
couramment utilisées, on peut noter les suivantes, à titre d’exemples :
La conception d’un ouvrage d’art doit également tenir compte des méthodes de construction en
chantier et des exigences du Ministère à cet égard. Le Cahier des charges et devis
généraux (CCDG) contient les principales exigences applicables aux travaux de construction
d’infrastructures routières exécutés pour le compte du Ministère, en particulier dans la partie 2
« Devis généraux ». Le Manuel de construction et de réparation des structures et le Manuel
d’entretien des structures constituent des compléments au CCDG qui peuvent aussi s’avérer très
utiles pour le concepteur.
Par ailleurs, comme la conception d’un ouvrage d’art ne se limite généralement pas à des travaux
de structure, le concepteur d’un ouvrage visé par le présent manuel doit aussi se familiariser avec
les autres normes du Ministère qui concernent les ouvrages routiers. Celles-ci sont regroupées dans
les sept autres tomes de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère :
De façon générale, le concepteur d’un ouvrage d’art devrait aussi être raisonnablement au fait des
différentes activités qui doivent être réalisées ou données à mandat par la DGT responsable du
projet, préalablement à la réalisation de celui-ci en chantier. Ces activités sont décrites dans le
volume 4 « Annexes techniques » du GPPR. Parmi celles-ci, on peut noter les activités
immobilières (par exemple, acquisition de servitude temporaire ou permanente, expropriation), le
déplacement des services publics, la réalisation des études hydrauliques et géotechniques ainsi
que l’obtention des autorisations environnementales. Pour certaines de ces activités, un délai par
rapport au moment idéal où l’activité devrait avoir été réalisée dans le cheminement du projet peut
influencer la conception et obliger le concepteur à faire certains choix qu’il n’aurait pas faits
autrement (par exemple, pour la conception d’un mur de soutènement, si les services publics ne
peuvent pas être déplacés avant le début des travaux en chantier).
1-5
Manuel de conception des structures
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1-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
des méthodes reconnues par le Ministère. L’utilisation de l’une ou l’autre de ces méthodes dépend
de critères qui sont présentés dans le GPPR, à l’annexe « AED – Analyses économiques et outils
d’aide à la décision ». De plus, le Ministère a publié un guide traitant spécifiquement de l’AAC, soit
le Guide de l’analyse avantages-coûts des projets publics en transport routier.
Le concepteur d’un ouvrage d’art doit tenir compte des contraintes environnementales liées à la
construction de l’ouvrage pour lequel il a reçu un mandat de conception. La présence de l’ouvrage
en lui-même entraîne généralement des impacts sur le milieu environnant qui doivent souvent faire
l’objet de mesures de mitigation ou d’atténuation. À l’inverse, les lois en vigueur concernant la
protection des différents composants de l’environnement 2 imposent souvent des contraintes qui
peuvent influencer la conception de l’ouvrage. À titre d’exemple, pour la construction d’un pont avec
une pile en rivière, la durée de la période où les travaux dans l'eau sont autorisés peut être restreinte,
parfois significativement, et ce, pour minimiser les répercussions de la construction sur les
conditions de reproduction de la faune aquatique. Dans le sens contraire, ces restrictions peuvent
obliger la réalisation de la construction en plus d’une phase, ce qui implique une conception
adaptée aux conditions particulières prévalant lors de chacune des phases.
Le chargé d’activités peut cependant impliquer le concepteur dans la préparation des demandes
d’autorisations environnementales, par exemple pour la préparation des plans préliminaires de
l’ouvrage projeté qui seront joints aux autres documents compris dans la demande.
De son côté, le concepteur doit s’assurer d’obtenir en temps opportun toute l’information pertinente
de la part du chargé d’activités responsable de l’environnement. L’aspect environnemental est
intégré au cheminement ministériel de réalisation des projets routiers dès l’étape initiale de l’étude
des besoins. Lorsqu’il se joint à un projet à une étape ultérieure, le concepteur devrait donc déjà
disposer d’un aperçu des contraintes environnementales susceptibles d’avoir une incidence sur la
conception de l’ouvrage concerné par son mandat.
2
L’annexe « ENV – Environnement » du GPPR donne un aperçu des principales lois provinciales et fédérales régissant
la protection de l’environnement.
1-7
Manuel de conception des structures
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Contexte général
Pour qu’un ouvrage soit considéré comme réussi par le public en général, il doit être sécuritaire,
fonctionnel et économique, mais il doit également être esthétique. L’aspect économique n’est pas
le seul critère pour juger de la réussite d’un projet.
La faisabilité d’un projet d’ouvrage d’art est déterminée par la comparaison entre son coût et sa
valeur pour une société. En principe, la valeur d’un ouvrage d’art est la somme de plusieurs
composantes, qui incluent traditionnellement sa valeur fonctionnelle et sa valeur sociale, mais
également sa valeur esthétique. En effet, bien que l’esthétique soit une notion très subjective et que
les opinions varient d’une personne à l’autre, elle n’en a pas moins une valeur indéniable que toutes
et tous reconnaissent d’emblée. Il y a donc lieu de considérer l’esthétique des ouvrages dans le
choix des solutions pour un projet donné, et la valeur globale d’un ouvrage devrait être évaluée en
tenant compte aussi de son apparence, et non seulement de son coût de construction.
Puisque les ponts jouent un rôle important dans notre environnement visuel, le concepteur d’un pont
doit être conscient que les choix qu’il fera dans la conception de cet ouvrage auront des
conséquences visuelles non négligeables et parfois majeures. Il est important de réaliser qu’un pont,
une fois terminé, sera exposé au regard du public durant plusieurs décennies. Selon la localisation
et le niveau d’exposition visuelle de ce pont, son apparence pourrait donc avoir un effet notable et
durable sur la communauté environnante, qui devra composer quotidiennement avec la présence
et l’apparence de ce pont.
Il est donc de la responsabilité du concepteur d’un ouvrage d’art de considérer ce que les usagers
de la route et le milieu environnant peuvent souhaiter en ce qui a trait à l’esthétique d’un projet
d’ouvrage d’art, s’il n’est pas prévu de procéder à une consultation populaire à ce sujet. Le
concepteur ne doit pas présumer que l’esthétique d’une structure n’a pas d’importance et que
seules les considérations économiques s’appliquent pour optimiser la conception d’un ouvrage
d’art. Par ailleurs, l’inclusion de l’esthétique dans les critères de conception n’implique pas toujours
une augmentation du coût : porter une attention particulière aux détails peut contribuer à améliorer
significativement l’apparence d’une structure sans pour autant accroître son coût de façon
substantielle.
Bien entendu, le degré d’attention à porter à l’esthétique d’un pont routier peut varier selon
l’importance de cette structure, mais tous les ponts méritent un minimum d’attention en ce qui
concerne l’esthétique. Dans la plupart des cas, le remplacement ou la réhabilitation d’un pont
signature ou d’un pont historique impliquera des considérations d’amélioration esthétique
significatives. Il en est de même pour un ouvrage majeur situé au-dessus d’un cours d’eau
d’importance et ayant une très grande visibilité. À l’opposé, un pont en milieu rural situé au-dessus
d’un cours d’eau mineur requerra beaucoup moins d’attention par rapport à l’esthétique, compte
tenu de sa visibilité très limitée.
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En premier lieu, les matériaux ductiles que sont l’acier et le béton armé ou précontraint permettent,
lorsqu’ils sont utilisés pour les poutres d’un pont à courte ou moyenne portée, d’obtenir des
éléments en flexion de profondeur constante ou variable qui demeurent minces et structuralement
efficaces tout en étant relativement faciles à fabriquer. Ces matériaux permettent également la
préfabrication en usine à grande échelle de façon économique, et il est facile d’ajuster la production
pour que les poutres soient adaptées aux dimensions requises pour un projet précis.
D’autre part, par leur nature autoportante, les poutres préfabriquées en acier ou en béton se prêtent
facilement à la construction de tablier par phases, ce qui rend les ponts à poutres multiples
particulièrement attrayants pour le remplacement de structures existantes dans les situations où la
circulation doit être maintenue avec un minimum d’interruptions. La préfabrication permet également
une construction rapide et sans étaiement.
Par ailleurs, les ponts à poutres multiples permettent d’obtenir facilement le dégagement vertical
requis sous un pont et s’adaptent plus facilement aux exigences de géométrie routière que certains
autres types de ponts, en particulier lorsque le pont doit être en courbe, en éventail ou en biais.
Aucun des autres types de ponts qui sont souvent jugés plus esthétiques par le public que les
tabliers à poutres multiples (pont en arche, à câbles, etc.) ne présente tous ces avantages à la fois.
Qui plus est, les avantages des ponts à poutres multiples font en sorte que ceux-ci sont, dans la
très grande majorité des cas, beaucoup moins coûteux à construire, pour les courtes et moyennes
portées, que les autres types de ponts jugés plus esthétiques. Il n’est donc pas surprenant que la
recherche de la meilleure solution pour un projet de pont de courte ou moyenne portée aboutisse
ainsi, la plupart du temps, au choix d’un pont à poutres multiples.
Or, il s’avère que les éléments linéaires comme les poutres de ce type de pont sont rarement
considérés comme très esthétiques par le public, même lorsqu’ils sont bien proportionnés. Malgré
cela, l’argument économique continue cependant d’avoir un poids prépondérant dans la balance
décisionnelle, comparativement à l’argument esthétique. Cela ne signifie toutefois pas que
l’esthétique devrait être considérée seulement pour certains projets d’envergure et négligée pour
les ponts les plus courants sur le réseau routier.
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Manuel de conception des structures
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celui-ci aura auprès du public. Bien entendu, la première obligation du concepteur est de concevoir
un ouvrage sécuritaire et fonctionnel répondant aux besoins spécifiques du projet. Il doit s’assurer
de répondre à cette obligation avec une conception structuralement efficace et économique, mais
aussi, autant que possible, esthétique.
Il n’existe pas de critères universellement reconnus pour définir ce qui constitue un pont « bien
proportionné » ou « bien dimensionné » sur le plan visuel. Ceci est dû au fait que la notion même
d’esthétique est subjective et influencée par les perceptions de chaque personne. Au mieux, un
certain consensus se dégage de la littérature portant sur l’esthétique des ponts à propos des
caractéristiques qui font généralement en sorte qu’un pont est jugé visuellement attrayant par une
majorité d’observateurs :
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Manuel de conception des structures
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- une apparence dynamique : les lignes droites et verticales, comme celles à l’intersection des faces
des piles ou des culées, donnent généralement une impression d’immobilité. Bien que cela ne
soit pas négatif en soi, le recours à des lignes et des surfaces inclinées peut donner une
apparence plus dynamique à un pont routier, ce qui amène habituellement le public à percevoir
cet ouvrage de façon positive. Selon l’orientation de ces surfaces, on peut aussi donner
l’impression qu’un pont est plus élancé qu’il ne l’est en réalité. L’angle doit cependant être
suffisant pour qu’un observateur soit convaincu que la pente qu’il observe est intentionnelle et
qu’elle ne résulte pas d’un défaut de construction ou de conception.
Pont Jacques-Prévost, situé au-dessus de la route 175 (P-11668), Stoneham-et-Tewkesbury, Québec, 2011
1-11
Manuel de conception des structures
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Le concepteur doit tenir compte du contexte de réalisation et des sources d’influence externes qui
peuvent avoir une incidence sur le concept et la configuration de l’ouvrage. Parmi les sources
potentielles d’influence, on trouve la communauté locale, les élus des différents paliers
gouvernementaux, les entreprises situées à proximité du site de l’ouvrage, les usagers qui
emprunteront le pont ainsi que les résidents qui auront à vivre en présence de l’ouvrage.
Pour les ouvrages de moindre envergure, l’étude de concept doit tout de même être réalisée avec
rigueur afin qu’il soit possible d’obtenir un ouvrage fonctionnel et visuellement adapté au contexte
du projet. Le concepteur doit se rappeler que chaque pont nécessite une conception qui lui est
propre, peu importe son envergure, et que les économies de coûts de conception peuvent parfois
se traduire par des coûts ultérieurs significatifs, qui peuvent être quantifiables, comme les coûts de
construction, ou difficilement quantifiables, comme l’effet, sur une communauté, d’un pont
visuellement déficient.
Ce processus étudie attentivement les besoins, les objectifs, le contexte et l’environnement dans
lequel un projet routier doit être réalisé, et incorpore dans la solution choisie les considérations
relatives à la sécurité, à la mobilité et à la préservation des aspects scéniques, esthétiques,
1-12
Manuel de conception des structures
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Ce processus ne s’applique pas nécessairement aux projets de moindre envergure comme les
ponts de courte ou moyenne portée, mais le concepteur peut s’inspirer de la philosophie de la CSD
pour mieux intégrer les considérations esthétiques dans un projet en particulier.
À titre d’exemple, l’utilisation d’acier AT pour les poutres du tablier peut, avec le temps, causer des
effets défavorables, d’un point de vue visuel, sur les unités de fondation. Le ruissellement de l’eau
de pluie sur les poutres de rive ou sur l’extrémité des poutres sous un joint de tablier défectueux
peut causer l’apparition de taches de rouille sur les assises et les surfaces adjacentes des unités
de fondation après un certain temps. Dans ce cas, le concepteur devrait prévoir des détails qui
feront en sorte que l’eau de ruissellement qui aurait circulé sur l’acier AT n’atteigne pas les surfaces
de béton des unités de fondation, tout en s’assurant que ces détails ne favorisent pas l’accumulation
de débris sur les surfaces d’acier. L'application de peinture sur l'acier AT peut aussi être envisagée
sous certaines conditions.
1.6.4 Incidence des divers composants d’un ouvrage sur son esthétique
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Manuel de conception des structures
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De manière générale, les structures plus minces avec des portées plus longues paraîtront plus
légères et transparentes, ce qui est souvent considéré comme plus attrayant sur le plan visuel que
les structures plus courtes, pour lesquelles il peut être difficile d’atteindre un élancement élevé. Par
ailleurs, si la profondeur apparente du tablier (influencée par la hauteur des poutres, l’épaisseur de
la dalle et la hauteur et la transparence des dispositifs de retenue) est trop importante, un pont
pourrait paraître massif et donner l’impression qu’il constitue davantage une barrière visuelle qu’un
moyen de franchir un obstacle. Le concepteur doit donc être très attentif à l’élancement qu’il choisit
pour la structure en cours de conception, au-delà des considérations structurales.
À cet égard, le recours à des poutres à géométrie variable, cette dernière étant obtenue en donnant
un profil parabolique à la semelle inférieure, ou l’utilisation d’une dalle pleine plus épaisse à proximité
des appuis peuvent être des moyens efficaces de réduire la profondeur à mi-portée et de donner à
l’ouvrage une apparence plus attrayante, à condition que la profondeur aux appuis ne soit pas
excessive par rapport à la profondeur à la mi-portée.
D’autre part, tout dépendant de la position d’un observateur, un pont peut être perçu comme ayant
une silhouette transparente si les unités de fondation sont bien espacées ou, à l’opposé, comme
un ensemble de formes massives si les unités de fondation sont trop rapprochées.
Bien qu’il soit généralement préférable de réduire le nombre d’éléments, il peut être envisagé de
remplacer une pile à fût unique qui paraîtrait trop massive par une pile à colonnes multiples, en
cherchant toutefois à diminuer le nombre de colonnes, dépendamment de la largeur du tablier du
pont. On peut également considérer de donner à une pile à fût unique une section variable en
fonction de la hauteur, par exemple en donnant une courbe parabolique à ses faces latérales,
comme l’illustre la photo 1.6-2.
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Manuel de conception des structures
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Pont de la route Transcanadienne, situé au-dessus de la rivière Kicking Horse, Golden, Colombie-Britannique, 2007
(Source : British Columbia Ministry of Transportation and Infrastructure)
Photo 1.6-2 Exemple de piles à fût unique à section variable selon une courbe verticale parabolique
Culées
La position et la hauteur des culées d’un pont peuvent influencer fortement l’expérience visuelle d’un
observateur circulant sous ce pont, particulièrement pour les ponts de courte portée à une travée.
En effet, dans ce cas, les culées encadrent l’espace libre sous le pont et définissent ainsi, avec le
tablier, ce qui est visible au-delà de l’ouvrage et la façon dont celui-ci s’intègre dans le milieu
environnant.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans certains cas, on peut accentuer l’impression d’élancement du tablier, améliorant ainsi l’aspect
visuel global du pont, par l’utilisation d’effets d’ombre sur les poutres de rive. Ces effets peuvent
être obtenus en choisissant judicieusement la largeur des porte-à-faux de la dalle. Évidemment, la
largeur des porte-à-faux ne doit pas excéder le maximum permissible sur le plan de l’efficacité
structurale du tablier dans son ensemble.
Drainage du tablier
Le drainage de la chaussée d’un tablier de pont est un élément essentiel à considérer dans la
conception, afin que la surface de roulement soit sécuritaire pour les usagers en temps de pluie.
Les conduits de drainage apparents fixés à la structure peuvent cependant avoir un impact visuel
majeur qui peut parfois annuler le résultat des efforts mis ailleurs dans la conception en vue d’obtenir
un ouvrage esthétique. La photo 1.6-3 montre une telle situation.
Photo 1.6-3 Exemple de conduits de drainage affectant négativement l’esthétique d’un pont
Le concepteur doit donc être attentif et chercher à minimiser autant que possible l’impact visuel de
ces éléments par rapport à l’ensemble de l’ouvrage. Par exemple, pour un pont d'étagement à
plusieurs travées, le concepteur peut choisir de placer les descentes de drainage du côté d'une pile
où elles seront moins visibles pour les usagers de la route, si cela est possible. L’utilisation de
matériaux ou de couleurs similaires à ceux des éléments structuraux du pont peut aussi être une
solution envisageable pour atténuer l’impact visuel des conduits de drainage suspendus à la
structure, le cas échéant.
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Manuel de conception des structures
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Le choix d’une couleur appropriée pour qu’un ouvrage s’intègre harmonieusement à son
environnement est cependant très subjectif, et c’est pourquoi le Ministère spécifie l’utilisation de
certaines nuances de couleur standardisées pour la peinture des poutres en acier, par souci
d’uniformité (les notes au concepteur incluses dans le devis spécial fournissent davantage
d’informations à ce sujet).
De plus, l’entretien des surfaces ayant des revêtements de couleur représente des coûts non
négligeables. Dans le cas des surfaces en béton, un entretien insuffisant du revêtement coloré rend
son utilisation non souhaitable, car l’esthétique du pont sera moins intéressante qu’avec la couleur
naturelle du béton. De manière générale, il est préférable que la couleur naturelle du béton soit
utilisée.
Cette information est primordiale pour toute conception d’ouvrage d’art. Pour un pont routier, le
nombre d’unités de fondation et la longueur des travées sont habituellement fortement influencés
par la topographie et la bathymétrie.
Généralement, les relevés bathymétriques et topographiques ainsi que les plans correspondants
sont fournis au concepteur par la DGT. En principe, selon le GPPR, les activités d’arpentage
associées à ces relevés devraient être prévues dès l’étape de l’étude des solutions.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
À cette fin, le concepteur doit prendre en considération les recommandations formulées dans l’étude
hydraulique. Celle-ci doit normalement avoir été prévue par la DGT à l’étape de l’avant-projet
préliminaire, selon le GPPR.
L’analyse hydrologique du cours d’eau effectuée dans le cadre de l’étude hydraulique permet
d’établir les débits et les niveaux d’eau anticipés au site du pont projeté pour différentes périodes
de récurrence. La période de récurrence à considérer pour un ouvrage donné dépend de la
classification fonctionnelle de la route sur laquelle cet ouvrage se trouve, tel que cela est indiqué au
tableau 2.1-2 du Tome III.
Le concepteur doit s’assurer que l’étude hydraulique lui fournit toutes les recommandations
nécessaires à la conception du pont, dont, entre autres :
Le concepteur doit également envisager la possibilité que des ouvrages temporaires (batardeaux)
puissent être nécessaires pour la construction des unités de fondation et en tenir compte dans
l’élaboration des plans et devis.
Pour les cours d’eau d’envergure, le critère de navigabilité peut entrer en ligne de compte dans la
détermination du dégagement vertical requis sous le tablier et de l’espacement minimal des unités
de fondation. Les exigences à ce sujet découlent de la Loi sur les eaux navigables canadiennes.
Il est à noter que, comme il est indiqué dans le GPPR, l’étude hydraulique est généralement un
intrant essentiel à l’étude géotechnique de fondation des ouvrages d’art.
1.7.3 Géotechnique
Le dimensionnement des éléments de fondation de tous les ouvrages doit tenir compte des
indications du chapitre 6 « Fondations » du présent manuel ainsi que des exigences mentionnées
à la section 2.6 « Fondations » du Tome III.
Tel que cela est mentionné au Tome III, une étude géotechnique doit être réalisée pour la
construction ou la reconstruction de tout ouvrage d’art 3 . En principe, une étude géotechnique
préliminaire doit d’abord être réalisée à l’étape de l’avant-projet préliminaire pour permettre
3
Une exception peut être faite dans certains cas précis pour les ponts acier-bois (voir le chapitre 9 du présent manuel).
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Manuel de conception des structures
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d’amorcer la conception du pont projeté. L’étude géotechnique doit ensuite être révisée et terminée
à l’étape de l’avant-projet définitif, lorsque la conception du pont est suffisamment avancée pour
que ses dimensions générales aient été établies et que la position définitive des unités de fondation
ait été déterminée avec un niveau de confiance élevé.
L’étude géotechnique doit contenir les informations pertinentes à la conception des fondations, et
ce, spécifiquement pour l’ouvrage projeté. En particulier, le concepteur devrait pouvoir y trouver les
informations suivantes, nécessaires à la conception de l’ouvrage :
- un résumé de la nature des sols et du roc, incluant leurs propriétés physiques et mécaniques;
- la description des conditions d’eau souterraine;
- pour les fondations superficielles :
• les paramètres géotechniques requis pour calculer la résistance géotechnique à l'état limite
ultime (ÉLUL) des fondations superficielles ainsi que le coefficient de tenue à appliquer sur
cette résistance. Puisque ces paramètres sont généralement variables sur la profondeur de
sol qui subira l'influence des charges qui seront transmises par les fondations, l'étude
géotechnique doit fournir des valeurs moyennes et pratiques pour les calculs;
• les paramètres nécessaires à la détermination de la résistance géotechnique horizontale
pondérée à l’ÉLUL des fondations superficielles (ou la résistance au glissement, pour les
murs);
• la réaction géotechnique des sols à l’état limite d’utilisation (ÉLUT) en fonction du tassement
admissible pour la structure à l’étude;
- pour les fondations sur pieux :
• les paramètres géotechniques pour déterminer la résistance géotechnique axiale à l’ÉLUL (en
pointe et par friction) pour les couches de sol potentiellement traversées et atteintes par les
pieux, et ce, pour la compression et en arrachement;
• les paramètres pour évaluer la charge de friction négative sur les pieux, le cas échéant;
• les paramètres géotechniques nécessaires pour calculer la résistance géotechnique latérale
à l’ÉLUL à l’aide de méthodes empiriques (comme la méthode de Broms) ou pour modéliser
les sols afin de simuler la flexion latérale des pieux sous les charges latérales (comme la
méthode p-y), et ce, pour chacune des couches de sol ou de roc rencontrées sur la longueur
potentielle des pieux;
• dans le cas où des pieux caissons sont prévus, les paramètres géotechniques pour établir
la capacité et la rigidité latérale du roc dans l’emboîture;
- si des tirants d’ancrage au roc sont prévus, les recommandations spécifiques pour les modes
de rupture qui dépendent de paramètres géotechniques (adhérence coulis-roc et stabilité
générale en veillant à ce que l’ancrage mobilise un volume de roc suffisant);
- les recommandations relatives à la stabilité des culées, des remblais d’approche et des talus
naturels, incluant des solutions possibles là où la stabilité est jugée précaire;
- pour les aspects sismiques :
• la classe du site selon le profil du sol, en conformité avec la norme CSA S6;
• l’évaluation du potentiel de liquéfaction en cas de séisme majeur et, si des sols liquéfiables
sont identifiés, l’incidence de la liquéfaction sur les fondations (ampleur des tassements,
stabilité postliquéfaction, friction négative sur les pieux, perte de résistance latérale autour des
pieux);
1-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
• le cas échéant, les mesures de mitigation appropriées (densification des sols, excavation et
remplacement, etc.) en fonction des conséquences anticipées de la liquéfaction des sols;
- les recommandations et mises en garde applicables pour la construction (difficultés potentielles
et précautions à prendre relativement à l’enfoncement des pieux et à la réalisation des
excavations dans les sols naturels et le roc).
De façon générale, tous les nouveaux ponts doivent satisfaire aux exigences des routes de la classe
A, qui est la classe la plus sévère. Des exceptions sont cependant possibles dans certaines
circonstances, par exemple pour les ponts acier-bois.
Toute la géométrie du pont projeté dépend du profil en long et du profil en travers de la route qu’il
supporte. Il est donc primordial que le concepteur du pont s’assure que la conception routière est
définitive avant de procéder à la conception finale de la structure du pont.
1-20
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
1.8 CONSTRUCTION
En plus des conditions de charges applicables au cours de la vie utile de l’ouvrage, la conception
d’un ouvrage d’art doit tenir compte des conditions particulières susceptibles de survenir en cours
de construction. À cet égard, le concepteur doit s’assurer de la résistance et de la stabilité de
l’ouvrage et de ses composants à toutes les étapes de la construction.
4
Il est à noter que la classe fonctionnelle d’une route établie par le Ministère est distincte de la classe de route établie
selon l’article 1.4.2.2 de la norme CSA S6. L’incidence de chaque classification sur la conception de l’ouvrage n’est pas
la même.
1-21
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Comme il est mentionné à l’article 1.4.4.1 de la norme CSA S6, les éléments suivants doivent être
pris en considération, sans nécessairement qu’on s’y limite :
Si des éléments temporaires (contreventements, systèmes de retenue latérale, etc.) sont essentiels
pour limiter les contraintes dans la structure et, plus particulièrement, lors du recours à de nouvelles
méthodes de construction ou à des méthodes inhabituelles, la nécessité d’ajouter de tels éléments
doit être indiquée aux plans ou au devis. Cette information doit être écrite de manière à ne pas
imposer à l’entrepreneur une façon de faire (exception faite de la méthode de construction
accélérée ABC), mais pour lui spécifier une performance à atteindre dans le but de ne pas le
dégager de sa responsabilité d’assurer la stabilité de la structure selon sa méthode de travail.
1-22
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans ses vérifications, le concepteur doit considérer autant la stabilité latérale d’ensemble que la
stabilité latérale locale d’un élément en cours de construction. À titre d’exemple, si, d’après ses
calculs de vérification, l’application des surcharges de construction pendant le bétonnage d’une
dalle de tablier est susceptible de causer une instabilité des poutres de rive qui la supportent, le
concepteur peut envisager d’inclure des éléments de retenue latérale supplémentaires entre deux
contreventements au niveau de la semelle supérieure des poutres. Le cas échéant, ces éléments
doivent être conçus de façon à être noyés dans la dalle et à ne pas introduire de points de faiblesse
dans la structure par rapport à la résistance en fatigue ou à la durabilité.
Ces considérations s’appliquent également dans le cas du remplacement de la dalle d’un pont
existant dont on conserve le reste de la structure. Les figures 1.8-1 à 1.8-5 donnent un exemple de
phasage possible des travaux dans cette situation pour le maintien en alternance de la circulation
sur une voie pendant la reconstruction d’une dalle de tablier.
CL Route existante
et projetée
100 6 260±
4 000 Démolition
Largeur carrossable temporaire
Plateforme
Glissière de béton de travail
pour chantier ancrée
dans la dalle existante Trait de scie
Côté Côté
extérieur extérieur
est ouest
P6 P5 P4 P3 P2 P1
Figure 1.8-1 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 1A : démolition partielle
côté ouest
1-23
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Route existante
et projetée
6 400
140 600 5 660
Reconstruction
Glissière de béton 450
pour chantier ancrée
dans la dalle existante
Côté Côté
extérieur extérieur
est ouest
P6 P5 P4 P3 P2 P1
Figure 1.8-2 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 1B : reconstruction
côté ouest
CL Route existante
6 540± et projetée
Démolition
Côté Côté
extérieur extérieur
est ouest
P6 P5 P4 P3 P2 P1
Figure 1.8-3 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 2A : démolition côté est
1-24
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Route existante
6 540 et projetée
Reconstruction
6 400
450 600 600 4 000
Glissière de béton pour chantier : * Largeur carrossable
aucun ancrage permis temporaire - Reconstruction
dans la nouvelle dalle
Côté Côté
extérieur extérieur
est ouest
P6 P5 P4 P3 P2 P1
Figure 1.8-4 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 2B : reconstruction
côté est
CL Route existante
et projetée
140 600 4 000
Largeur carrossable
Glissière de béton pour chantier : temporaire - Reconstruction
aucun ancrage permis
Côté dans la nouvelle dalle Côté
extérieur extérieur
est ouest
P6 P5 P4 P3 P2 P1
Figure 1.8-5 Exemple de reconstruction de dalle de tablier par phases – Étape 2C : construction de la
bande de raccordement
Comme on peut le remarquer sur les figures ci-dessus, lorsqu’un tablier est construit par phases,
une bande de raccordement de dalle de béton doit être prévue entre chaque phase afin de
désolidariser la phase en construction de la phase déjà construite. Les contreventements ou
diaphragmes construits vis-à-vis de cette bande doivent être installés après la réalisation de
chacune des phases adjacentes.
1-25
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Par exemple, on peut envisager le scénario d’un pont à travées multiples avec des piles en rivière
construites sur des pieux caissons élancés et pour lequel les travaux seraient réalisés durant deux
années successives, avec la construction des unités de fondation la première année et la
construction du tablier l’année suivante. Durant la saison hivernale entre les deux saisons de
construction, en l’absence de l’effet stabilisateur du poids du tablier, la poussée latérale des glaces
sur les piles pourrait s’avérer plus critique pour celles-ci que la poussée des glaces qui s’appliquera
une fois l’ouvrage terminé, même si la poussée des glaces en service est plus grande que celle
considérée pendant la construction (la période de récurrence considérée pour le calcul de la
poussée des glaces durant la construction étant plus courte que celle pour le calcul de la poussée
des glaces durant la vie utile de l’ouvrage).
À cet égard, le concepteur doit être conscient que la clarté de ses documents contractuels,
relativement aux différentes restrictions associées aux étapes de construction et applicables au
projet concerné, a une incidence majeure sur ce que l’entrepreneur peut raisonnablement envisager
comme étant inclus ou non dans l’envergure des travaux durant la préparation de sa soumission.
Si le concepteur juge qu’il est probable qu’une partie ou l’ensemble de l’ouvrage en construction
puisse être soumis à des charges non négligeables de vent, de glace ou de courant durant une
étape de construction, l’intensité des charges à appliquer doit être déterminée en considérant une
période de récurrence de 10 ans.
Dans le cas particulier des tabliers à dalle sur poutres, le concepteur doit tenir compte des
surcharges de construction qui sollicitent les poutres, les contreventements et les diaphragmes
pendant le bétonnage et la cure du béton de la dalle. Ces surcharges de construction spécifiques
sont décrites à la section 3.3 du présent manuel.
1-26
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Par exemple, si les conditions géotechniques dictent que la fondation d’une pile en rivière doit
reposer sur des pieux, il est probable que ces mêmes conditions géotechniques mèneront le
concepteur à la conclusion qu’un batardeau en caisson de palplanches sera nécessaire pour
permettre l’assèchement de l’excavation, le battage des pieux et la construction de la semelle. Selon
la profondeur qui pourrait être atteinte par les palplanches, déduite à partir des données de l’étude
géotechnique, mais aussi influencée par le niveau des eaux hautes de conception pour cet ouvrage
temporaire, le concepteur pourrait devoir réduire l’inclinaison des pieux, pour éviter qu’ils n’entrent
en conflit avec le pied des palplanches. Selon l’intensité des charges latérales à reprendre par les
pieux, le fait de devoir diminuer leur inclinaison pourrait mener à un plus grand nombre de pieux. À
l’opposé, si les conditions permettent la construction d’une digue en rivière jusqu’à l’emplacement
prévu de la pile, les pieux pourraient être battus selon l’inclinaison optimale déterminée par le
concepteur.
Par exemple, on peut considérer le scénario du remplacement d’un ponceau situé dans une localité
de laquelle l’usine de fabrication de béton la plus proche est suffisamment éloignée pour qu’il y ait
un risque significatif que le béton frais ne puisse pas être livré avant la fin du délai maximal prescrit
au CCDG entre le malaxage initial et la fin du déchargement complet, même avec l’ajout d’un
adjuvant retardateur de prise. Dans ce cas, le concepteur devrait envisager la possibilité que le
ponceau soit construit en sections préfabriquées, ou prescrire au devis le recours à une bétonnière
mobile. Il pourrait également laisser la possibilité à l’entrepreneur de choisir entre les deux options.
Il n’en reste pas moins que la difficulté d’approvisionnement en matériaux aura une influence sur la
conception.
La préfabrication des composants d’un ouvrage d’art peut également être une solution avantageuse
lorsque l’échéancier de construction est très serré ou lorsqu’il est primordial de minimiser la durée
des interruptions de circulation, comme dans le cas d’une route dont le DJMA est élevé et qui est
située en zone fortement urbanisée. Cet aspect est d’ailleurs un élément central du principe de
construction accélérée, abordé dans l’article qui suit.
1-27
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
conception et de construction habituelles. Dans certains cas, l’utilisation d’une technique ABC ne
vise pas nécessairement l’accélération des travaux, mais permet plutôt de les réaliser dans un
espace restreint qui se prête mal aux méthodes de construction et de gestion de chantier
habituelles, tout en minimisant les répercussions sur la circulation et en préservant certains éléments
qui doivent être conservés (structures existantes, services publics, etc.).
- la réduction des impacts socio-économiques pour les usagers de la route associés aux détours
et à la congestion routière engendrés par les travaux (pertes de temps, pertes de productivité,
consommation accrue de carburant, etc.);
- la diminution des coûts de maintien de la circulation, d’organisation de chantier, de surveillance
et des autres activités associées aux travaux réalisés au chantier;
- l’optimisation de l’utilisation du moment propice pour réaliser les travaux au chantier (par
exemple, lorsque les conditions climatiques sont optimales, en général lors de la saison
estivale, ou lorsque des interruptions de circulation sont autorisées sur des périodes
restreintes);
- le respect des périodes de restriction environnementale, notamment celles requises pour la
protection de certaines espèces (poissons, oiseaux, etc.) et la diminution des impacts sur le
milieu aquatique et les habitats fauniques présents à proximité du chantier;
- la facilitation de la construction en région éloignée, par la préfabrication d’éléments en usine;
- la diminution des nuisances pour les résidents et les commerçants à proximité du chantier
(poussière, bruit, vibrations, accès à la propriété, etc.);
- la minimalisation de la durée des perturbations sur les voies ferrées ou les voies navigables
situées sous la structure visée par les travaux;
- la réduction de la durée des distractions visuelles générées par les travaux et, ainsi,
l’augmentation de la sécurité des usagers circulant autour du chantier;
- l’amélioration de la sécurité des travailleurs, par la réduction du temps passé par ceux-ci dans
les zones de travaux routiers ou sur des structures élevées.
1-28
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les techniques de construction accélérée peuvent être classées dans quatre catégories distinctes :
Les stratégies de conception représentent des choix ou des orientations que le chargé d’activités
de la DGT et le concepteur sont appelés à considérer afin de favoriser l’accélération du projet. Parmi
ces stratégies de conception, on peut mentionner le recours à des pieux de faible longueur
(micropieux) au lieu de pieux battus, l’utilisation des ouvrages existants pour la mise en place des
éléments de la nouvelle structure, l’usage de culées intégrales au lieu de culées classiques, la
démolition accélérée et la construction des fondations en dehors de l’ouvrage existant (à l’aide, par
exemple, d’un soutènement temporaire pour l’excavation du remblai d’approche et par
l’augmentation de la portée du pont de remplacement par rapport à celle de l’ouvrage existant).
Les méthodes de construction innovantes les plus couramment employées dans les projets de type
ABC sont l’utilisation de grues à grande capacité ou d’un portique de levage pour l’installation de
systèmes de tabliers ou d’éléments de fondation préfabriqués, le glissement d’un tablier ou d’une
structure construite à côté de son emplacement définitif, le lancement de tablier, le déplacement à
l’aide de remorques modulaires autopropulsées (self-propelled modular transporters [SPMT]) ou
encore l’emploi de barges lorsque l’obstacle à franchir est un cours d’eau. Ces méthodes doivent
être connues et planifiées dès le début de la conception du projet. En effet, elles influencent la
conception même de la structure, car elles peuvent induire des charges de construction
significatives et différentes d’une méthode de construction à l’autre. Elles influencent aussi
directement l’estimation du coût et de la durée des travaux, de même que les emprises requises
pour leur réalisation. Les photos 1.8-1 à 1.8-4 donnent un aperçu des équipements qui peuvent
être utilisés lors du recours à ces méthodes de construction accélérée.
5
Les stratégies contractuelles ne seront pas présentées ici, car elles relèvent de la gestion de projet par le donneur
d’ouvrage.
1-29
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Rawson Avenue Bridge, Milwaukee, Wisconsin, 2014 (Source : Wisconsin Department of Transportation)
Photo 1.8-1 Déplacement d’un tablier préfabriqué à poutres de type NEBT à l’aide d’une remorque
modulaire autopropulsée
Photo 1.8-2 Portique de levage sur barges utilisé pour l’installation des fondations préfabriquées du
nouveau pont Champlain
1-30
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Photo 1.8-3 Lancement d'un tablier de pont à dalle sur poutres en acier continues sur plusieurs travées
Chaussée ouest de la route 4 au-dessus de Lafayette Road, North Kingstown, Rhode Island, 2019
(Source : CHA Consulting inc.)
Photo 1.8-4 Glissement latéral d'un tablier à dalle sur poutres en acier
1-31
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pont de la route 138, situé au-dessus de la rivière Godbout (P-06896), Godbout, Québec, 2017
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pont de la route 138, situé au-dessus de la rivière à La Chasse (P-06877), Baie-Comeau, Québec,
2021 (Source : CIMA+)
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
6
legisquebec.gouv.qc.ca
1-34
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La solution retenue découle de l’étude de ces deux ensembles. C’est une étape synthèse dans
laquelle interviennent de nombreux paramètres et qui fait appel au jugement et à l’expérience.
Le tableau 1.9-1 présente le domaine d’emploi des principaux types de ponts en fonction des
différentes contraintes qui y sont associées. Cette grille de décision permet de cerner avec plus de
précision le type de pont à choisir parmi les possibilités déjà connues. D’importantes restrictions
relatives à l’utilisation de certains types de tabliers sont données à l’article 1.9-2.
Le chapitre 4 « Ponceaux » du Tome III ainsi que le Manuel de conception des ponceaux publié
par la DGS permettent de préciser le type de ponceau satisfaisant à des contraintes particulières.
7
Longueurs indicatives établies en fonction d’une masse linéaire de 1 470 kg/m pour la poutre NEBT 1600 et de
1 560 kg/m pour la poutre NEBT 1800. Les longueurs maximales des poutres en béton préfabriquées peuvent aussi
être limitées par les capacités des installations du fournisseur.
1-35
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le tableau 1.9-1 ne couvre pas le choix d’ouvrages d’art non courants ou de ponts de grande
envergure; ces cas nécessitent une étude comparative approfondie. Le tableau 1.9-2 présente
cependant le domaine d’utilisation de certains types de ponts de grande envergure.
Les indications fournies dans ces tableaux constituent des plages d’utilisation habituelles pour des
ouvrages courants. Elles sont tirées de l’expérience et peuvent être modifiées dans certains cas.
Au-delà de ces considérations, le choix de certains types de ponts est sujet à la procédure
d’acceptation de concept par la DGS. Les structures visées par cette procédure sont énumérées à
l’article 20.1.2 du présent manuel.
Par ailleurs, le choix du type d’ouvrage a une incidence directe sur la durée des travaux au chantier.
Puisque la durée des travaux est un critère de plus en plus important pour les décideurs et le milieu,
le concepteur doit en tenir compte dans le choix du type d’ouvrage pour un projet donné.
Le concepteur peut se référer au tableau 1.9-1 pour ce faire. Le tableau 1.9-3 présente, quant à lui,
les durées de construction moyennes en chantier pour différents éléments de pont et pour des
méthodes de construction classiques, de même que les gains potentiels qui pourraient être obtenus
avec des techniques de construction accélérée. Dans ce dernier cas, les durées de construction
estimées sont basées sur l’expérience acquise au Ministère et sur les données tirées du manuel
Accelerated Bridge Construction – Experience in Design, Fabrication and Erection of Prefabricated
Bridge Elements and Systems de la Federal Highway Administration (FHWA). Il est à noter que les
durées indiquées aux tableaux 1.9-1 et 1.9-3 sont estimées pour la construction d’ouvrages neufs
à une seule travée, réalisée sans phasage de travaux, et qu’elles excluent les délais pour la
préfabrication des nouveaux éléments ainsi que les délais de démolition d’un ouvrage existant. De
plus, il faut noter que les délais réels diffèrent d’un chantier à l’autre : les durées de construction
indiquées aux tableaux 1.9-1 et 1.9-3 sont données à titre indicatif et elles doivent faire l’objet d’une
évaluation approfondie selon la nature du projet.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
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Manuel de conception des structures
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Manuel de conception des structures
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Pont en béton
précontraint construit par 100 à 180 L/17 à L/35 0,6 à 0,65
encorbellement
Pont à poutres
150 à 360 — —
triangulées ou en arc
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Durée de construction 8
Construction
Type de construction Construction accélérée
classique
Glissement : 1 à 5 jours
SPMT : 2 à 5 jours
Tablier (charpente et dalle) sans 8 à 10 Grues (système de tablier préfabriqué) :
phase (1 à 2 travées) semaines 2 à 5 jours
Grues (dalles préfabriquées) :
2 à 4 semaines
8
Durées de construction données à titre indicatif : le concepteur doit évaluer la durée de construction spécifique au
contexte pour chacun des éléments du projet concerné.
1-40
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- ceux qui nécessitent des appuis de type « chaise » en travée ou tout autre type de structure
avec joints de tablier en travée;
- ceux qui introduisent un chevêtre de type « en T inversé »;
- ceux composés d’un platelage supporté par deux poutres à âme pleine;
- ceux composés d’une seule poutre-caisson à deux âmes;
- ceux à dalle épaisse évidée;
- ceux à dalle épaisse sur colonnes sans chevêtre (apparent ou intégré à même la dalle);
- ceux à dalle épaisse sans armature de cisaillement minimale 9;
- ceux à dalle coulée en place sur des panneaux préfabriqués (« prédalles »).
Pour les ponts à dalle épaisse, il est également recommandé de limiter le biais du pont à 20°, pour
éviter des concentrations de contraintes en cisaillement excessives dans les coins obtus de la
dalle épaisse. De plus, il est nécessaire de respecter les critères d’armature minimale de
cisaillement, comme cela est prescrit à l’article 8.2.3 de ce manuel. Dans certaines circonstances,
un biais supérieur à 20° demeure cependant possible pour un pont à dalle épaisse si la DGS
l’autorise à la suite de la procédure d’acceptation de concept.
1.10.1 Nombre minimal de poutres pour les tabliers à dalle sur poutres
De façon générale, pour les tabliers à dalle sur poutres en acier ou en béton, la solution qui est
habituellement la plus économique, à tout le moins sur la base du coût initial, est de réduire le
nombre de poutres pour une portée donnée, lorsque la hauteur libre sous le pont le permet.
Sauf exception, la DGS préconise toutefois que les tabliers à dalle sur poutres comptent un
minimum de quatre poutres. Dans l’éventualité où une intervention sur la dalle de tablier s’avèrerait
nécessaire au cours de la vie utile de l’ouvrage, le fait d’avoir quatre poutres permettrait de réaliser
les travaux par phases, en maintenant la circulation en alternance sur une moitié du tablier durant
chaque phase. Un tablier comportant seulement trois poutres est généralement inadéquat pour
permettre la réalisation de travaux par phases, ce qui oblige la fermeture de la route, avec les
inconvénients que cela implique et qui peuvent être majeurs pour des routes achalandées.
9
Voir les exigences d'armature de cisaillement minimale à l'article 8.2.3 du présent manuel.
1-41
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Un tablier à dalle sur trois poutres peut cependant être acceptable dans certains cas, pour des
projets particuliers sur des routes à faible débit de circulation. Cette dérogation est toutefois sujette
à l’approbation préalable de la DGS et de la DGT responsable du projet.
Pour le dimensionnement des éléments qui seront sollicités lors du levage du tablier, on doit
considérer les chargements indiqués à l’article 1.8.3.3 de la norme CSA S6, qui varient selon que
le pont peut être fermé ou non à la circulation durant le levage.
La section 8.2.2 du présent manuel inclut un tableau présentant les caractéristiques (dimensions
et armature) des diaphragmes d’extrémité pour les tabliers avec poutres NEBT précontraintes
préfabriquées et précise la position des vérins de levage selon le type de poutre.
Pour les tabliers à dalle sur poutres en acier, les diaphragmes ou les contreventements en K aux
appuis doivent pouvoir servir de poutres de levage et être conçus en conséquence. Des
raidisseurs porteurs doivent être prévus aux endroits où les vérins seront placés.
La position prévue pour les vérins de levage du tablier doit être indiquée aux plans.
- prévoir des passerelles d’accès permanentes sous le tablier d’un pont de grande envergure;
- pour les tabliers à poutres-caissons, prévoir des ouvertures permettant d’accéder à l’intérieur
des caissons, idéalement à chacun de leurs appuis (aux culées et aux piles) et en travée, si la
longueur le justifie. Ces accès doivent être contrôlés par une porte, une trappe ou un grillage
fermé à clé, être à l’épreuve du vandalisme et empêcher l’intrusion d’oiseaux ou d’autres
animaux. Ces accès doivent être suffisamment grands pour permettre aux services d’urgence
d’intervenir rapidement si une évacuation du personnel à l’intérieur du caisson est nécessaire;
- à l’intérieur des poutres-caissons, d’autres ouvertures doivent permettre de traverser les
diaphragmes et de passer d’un caisson à l’autre. Les ouvertures doivent être assez grandes
pour permettre un accès facile aux personnes et à l’équipement nécessaire à l’entretien. Pour
les caissons de très grandes dimensions, l’accès aux ouvertures peut être facilité par la pose
de rampes ou d’échelles;
- prévoir un système d’éclairage dans les poutres-caissons;
- puisque les poutres-caissons répondent généralement aux critères de qualification d’un espace
clos, un système de ventilation peut aussi être souhaitable.
1-42
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le concepteur doit s’assurer qu’aucun aménagement visant à faciliter l’accès pour l’inspection ou
l’entretien ne crée une condition défavorable au comportement structural ou à la durabilité des
éléments structuraux touchés par cet aménagement. La durabilité à long terme des
aménagements doit aussi être étudiée, en particulier pour des éléments de faibles dimensions
exposés continuellement aux intempéries, comme les passerelles ou les mains courantes.
Dans ce manuel, en plus des précisions sur les règles de dessin, les normes de référence et les
exigences relatives au dessin assisté par ordinateur, on trouve des outils d’aide à la mise en plan,
comme des dessins et des plans types ainsi que des exemples de plans facilitant la préparation.
1-43
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2 CHAPITRE 2
DURABILITÉ
FIGURES
Figure 2.2-1 Paramètres du profil longitudinal convexe d’un pont 2-5
Figure 2.2-2 Drain 2-6
Figure 2.2-3 Tuyau de descente 2-9
Figure 2.2-4 Raccordement rectangulaire-circulaire à l’aide d’un réducteur 2-11
Figure 2.2-5 Conduite horizontale sous le tablier 2-13
Figure 2.2-6 Drain d’interface 2-16
TABLEAU
Tableau 2.2-1 Superficies de drainage 2-7
2-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2.1 GÉNÉRALITÉS
La durabilité est un aspect important qu’il faut considérer lors de la conception d’un ouvrage d’art.
Un milieu environnant salin ou polluant et l’utilisation de sels de déglaçage sont des facteurs qui
influencent la durabilité.
Voici quelques règles de bonnes pratiques concernant la durabilité. Ces règles doivent être
appliquées lors de la conception afin de prolonger le plus possible la vie utile de la structure et de
réduire les coûts d’entretien :
- spécifier le type de béton approprié et exiger de l’acier d’armature galvanisé, si cela est requis,
suivant les critères énoncés à la section 2.8 du Tome III – Ouvrages d’art de la
collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère. Le choix doit être fait pour chaque ouvrage
ou partie d’ouvrage en considérant le degré d’agressivité du milieu environnant;
- spécifier la pose de membranes d’étanchéité selon les critères énoncés à la section 2.2
du Tome III – Ouvrages d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère. Dans
le cas de tabliers orthotropes, une approbation de la Direction générale des structures (DGS)
est requise;
- si cela est possible, éliminer les joints de tablier ou en réduire le nombre au minimum;
- éviter de localiser un joint de tablier au-dessus des piles. Il faut plutôt prévoir son emplacement
aux culées, où l’inspection, l’entretien et le remplacement sont plus faciles à réaliser;
- lorsqu’un joint de tablier est requis à une culée, utiliser la culée-galerie;
- éviter de localiser un joint de tablier à l’entrée d’un pont où la circulation s’effectue dans une seule
direction, le tout pour restreindre les impacts sur la structure;
- localiser le joint de tablier au point haut du tablier, dans la mesure du possible;
- éloigner le plus possible les poutres de rive par rapport aux côtés extérieurs de la dalle, de façon
à limiter l’exposition aux éclaboussures de sels de déglaçage;
- dimensionner les éléments pour qu’ils soient le moins élancés possible, si cela n’a pas
d’incidence sur l’esthétique de la structure et n’entraîne pas de coûts de construction
supplémentaires, car les éléments plus massifs facilitent l’entretien;
- concevoir un drainage efficace de la structure;
- pour un pont construit par phases, privilégier le phasage des travaux des points bas vers les
points hauts, de manière à ce que l’orientation du chevauchement des joints de la membrane
d’étanchéité favorise l’évacuation des eaux.
2-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- prévoir de diriger les eaux de ruissellement sur le côté de la chaussée, vers le pied du
chasse-roue, de la glissière ou du trottoir et, ensuite, vers les extrémités du pont, en donnant une
pente transversale et une pente longitudinale à la chaussée;
- prévoir de capter les eaux de surface au moyen de drains, de puisards et de rigoles;
- prévoir d’évacuer les eaux vers le terrain naturel ou vers un système d’égout pluvial au moyen de
tuyaux de descente, de rigoles ou de tout autre système approprié;
- concevoir les détails de la charpente du pont de façon à empêcher la condensation et
l’accumulation d’eau. À cette fin, il faut égoutter et ventiler les parties exposées du pont, comme
le dessus des chevêtres, des piles et des culées, ainsi que les poutres-caissons, les remblais et
toutes les autres surfaces horizontales. Il faut éviter la formation de dépressions et de rainures
qui favorisent la rétention de l’eau;
- prévoir de disposer correctement les éléments d’un pont, surtout dans le cas d’un pont en acier
résistant à la corrosion atmosphérique, afin d’éviter la formation de taches causées par le
ruissellement de l’eau sur les surfaces adjacentes. On doit installer un système adéquat de
tuyaux de descente ou de déflecteurs, si cela est nécessaire;
- concevoir le dessus des assises des piles et des culées, sauf le dessus des blocs d’assise, avec
une pente minimale de 5 %;
- prévoir des larmiers au-dessous des dalles pour faciliter l’égouttement de l’eau;
- lors de la conception du pont, tenir compte des diverses exigences pour permettre un entretien
facile de son système de drainage.
2-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
L’aménagement d’un pont à très faible pente, ce qui signifie que la pente longitudinale du tablier est
moindre que 0,5 %, nécessite que les eaux de ruissellement soient acheminées transversalement,
suivant le dévers de la chaussée. La partie basse située du côté de la chaussée, au pied du chasse-
roue, de la glissière ou du trottoir, tient lieu de caniveau. Les eaux captées à cet endroit doivent être
évacuées par des drains installés en nombre suffisant sur le tablier ou par un système de drainage
approprié. Pour ce type de configuration, une approbation conjointe de la part de la DGS et de la
Direction de l’expertise en conception routière du Ministère est requise. Les ponts acier-bois sont
toutefois exemptés d’une telle démarche.
Dans le cas où le tracé de la route fait en sorte qu’une inversion du dévers est inévitable sur un pont,
la pente longitudinale de la chaussée doit minimalement être de 1 % sur toute la zone où la pente
transversale est inférieure à 2 %, et ce, pour faciliter le drainage. Advenant qu’une inversion du
dévers soit inévitable sur un pont, une approbation conjointe de la part de la DGS et de la Direction
de l’expertise en conception routière du Ministère est requise.
Il est recommandé que le pont soit situé en dehors du point bas de la route lorsqu’il est situé dans
une courbe verticale rentrante (concave) et que le drainage de la route soit effectué à l’aide de
puisards et de bordures. De plus, aucun point bas du profil longitudinal de la route ne doit être situé
sur le dessus d’un mur de soutènement possédant des ancrages ou des inclusions.
Lorsqu’un pont est situé dans une courbe verticale saillante (convexe), une attention particulière est
requise pour qu’un drainage adéquat du revêtement soit assuré près du sommet de cette courbe,
là où la pente longitudinale du pont est nulle. Lorsque le profil longitudinal de la route est en courbe
verticale convexe, rattaché ou non à des tangentes, la pente longitudinale du pont est variable. On
calcule alors le bombement du pont d’après les indications données aux paragraphes suivants.
2-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Définition
Lorsque les extrémités d’un pont sont sensiblement au même niveau, il est nécessaire de donner
un profil longitudinal convexe au tablier du pont. Ce profil convexe est une surélévation du profil de
la chaussée d’un pont par rapport à la droite qui en relie les extrémités. Ce profil convexe donne à
l’extrados une pente longitudinale qui favorise l’écoulement des eaux et qui permet, en plus, de
corriger une illusion d’optique, car un pont construit horizontalement paraît affaissé au centre.
Pour obtenir un profil longitudinal convexe, il faut donner au pont la forme d’une parabole inversée
avec son sommet au point haut du profil. Cette parabole peut être précédée et suivie, pour un pont
très long, d’une tangente à pente uniforme. D’un point de vue esthétique, il faut cependant éviter le
raccordement de deux segments dont les rayons de courbure sont très différents, comme une
courte parabole accentuée suivie de longues tangentes.
Étant donné que la pente longitudinale minimale pour que soit assurée l’évacuation des eaux est
de 0,5 % et que la pente recommandée pour que soit conservé le niveau optimal de service d’une
route est d’environ 2 %, il faut choisir une pente moyenne de l’ordre de 1 %, à moins que le
dégagement vertical sous le pont oblige à construire un profil plus accentué. Pour calculer le
paramètre de la parabole, il faut déterminer, au départ, un rapport de profil longitudinal, une flèche
ou une pente à l’extrémité.
Application
Le profil longitudinal convexe établi par le concepteur ne tient pas compte des flèches de
construction qui servent à compenser soit un affaissement de l’étaiement, soit la déformation propre
aux matériaux. Dans le cas d’un ouvrage construit sur étaiement (par exemple, un portique), une
attention particulière doit être portée tout au long du projet, afin de tenir compte notamment des
valeurs de l’affaissement de l’étaiement prévues pendant le bétonnage, ceci dans le but de veiller à
ce que l’ouvrage respecte le profil longitudinal convexe théorique du tablier retenu par le concepteur.
La construction d’un pont avec un profil concave est à proscrire. Une correction du profil routier
serait à privilégier, si cela est possible, afin d’obtenir un tablier de pont avec un profil longitudinal
convexe drainant qui est efficace, sécuritaire et confortable au roulement.
2-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Théorie
f
Profil longitudinal
Pente m
convexe
s
T L/2
Tangente Parabole Y
X2 L
Équation d'une parabole Y ; Y f à X
4P 2
dy X S L
Pente d'une parabole ; m à X
dx 2P T 2
2.2.4.1 Drain
Le drain comprend un tube carré en acier de 200 mm × 200 mm surmonté d’un grillage au niveau
de la chaussée (voir la figure 2.2-2). Le tube doit dépasser le dessous du tablier et les poutres
de 150 mm ou être raccordé à un tuyau de descente. Lorsque la hauteur apparente du tube carré
en acier excède 3 m, la mise en place d’un dispositif de retenue latérale près de son extrémité libre
doit être considérée.
2-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
B 6
6
HSS 203 x 203 x 6,4
6
PL 6 x 25 x 190 Type
6
A A
8 trous Ø25
2 PL 6 x 25 x 90
25
2 PL 6 x 75 x 200
25 Trou Ø16
B
Plan
8 trous Ø25
500, sans toutefois
2 PL 6 x 25 x 90
excéder l'accotement
PL 6 x 25 x 190 Dessus de la dalle
Enrobé bitumineux
25
Membrane
d'étanchéité
40
1 : 20
65
65
40 40
60
150
150
Note :
- Acier de construction : Norme CSA G40.21, nuance 300W galvanisé
Profilé HSS, nuance 350W galvanisé
Tiges filetées et écrous galvanisés
2-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- aux extrémités d’un pont en pente, c’est-à-dire hors du tablier aux approches du pont, du côté
de la provenance des eaux de drainage. Si des puisards sont utilisés, ces derniers doivent être
positionnés en dehors des dalles de transition;
- aux extrémités d’un pont dont le profil longitudinal épouse une courbe verticale concave, c’est-
à-dire avec le sommet de la parabole vers le bas. Si des puisards sont utilisés, ces derniers
doivent être positionnés en dehors des dalles de transition;
- avant le début du dévers d’un pont en courbe;
- sur le tablier du pont et tout juste à proximité d’un joint de tablier, du côté de la provenance
des eaux;
- immédiatement en avant de la zone où la pente de dévers est nulle, lorsqu’il y a inversion du
dévers de la route;
- au point bas de la route, lorsque celui-ci ne peut pas être situé aux approches en dehors du pont.
Le concepteur doit donc s’assurer qu’un système de drainage adéquat est prévu sur la route aux
extrémités d’un pont.
Pour certains cas typiques, la capacité hydraulique d’égouttement d’un drain peut être donnée en
fonction de la superficie dirigée vers un drain (y compris la surface de la route, des trottoirs, des
pistes cyclables, etc.). Le tableau suivant résume ces superficies :
- la pente longitudinale doit être constante sur toute la longueur du pont et ce dernier doit posséder
une longueur maximale de 120 m;
- lorsque la section transversale de la chaussée est en couronne (ou s’il s’agit d’un bombement
transversal), la pente transversale minimale est de 2 %;
- lorsque la section transversale de la chaussée est en dévers, la pente transversale minimale est
de 2,5 %;
2-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- la chaussée doit posséder une largeur d’accotement supérieure aux valeurs suivantes :
• autoroute, route nationale et route régionale : 1,3 m;
• route collectrice et route locale : 1 m;
- l’intensité des précipitations I25,60 1 de la région où est construit le pont doit être inférieure ou égale
à 42,7 mm/h 2;
- seules les eaux provenant du ruissellement de la surface du pont doivent pouvoir être captées
par les drains. Ainsi, à moins que le pont soit situé sur un point haut routier, l’espacement des
drains des ponts construits dans un environnement routier drainé par des puisards et des
bordures ne doit pas être déterminé à l’aide du tableau précédent.
Lorsque les ponts ne remplissent pas les exigences énoncées précédemment, ou lorsqu’il est requis
d’optimiser l’espacement des drains, celui-ci doit être calculé selon la méthode présentée à l’annexe
hydraulique du Guide de préparation de projets routiers. Les calculs d’espacement des drains
doivent tenir compte des apports d’eau non captée provenant de la chaussée située du côté amont
de la pente longitudinale de la route. Les calculs doivent aussi tenir compte d’un possible
élargissement de la route à la surface du tablier par la diminution de la largeur de l’accotement. La
récurrence de conception du drainage de surface de tablier doit suivre les exigences du
chapitre 3 « Drainage » du Tome II – Construction routière de la collection Normes – Ouvrages
routiers du Ministère. Compte tenu de ces facteurs, l’espacement des drains peut varier de 3 m à
des dizaines de mètres.
Lorsque le tablier d’un pont construit dans la partie basse d’un profil de route épousant une courbe
concave risque d’être inondé ou noyé, il faut prévoir une évacuation des eaux de crue en
aménageant une ouverture dans le chasse-roue, sur la glissière ou sur le trottoir.
- la distance égale à la mi-hauteur hors du sol de l’unité de fondation située le plus près du drain;
- la distance égale à la mi-hauteur hors du niveau d’étiage de l’unité de fondation située le plus
près du drain.
Les drains ne doivent pas traverser les poutres-caissons.
1
Intensité de la pluie de récurrence de 25 ans, pour une durée de 60 minutes.
2
Les données des courbes IDF peuvent être retrouvées sur le site d’Environnement Canada (climat.meteo.gc.ca).
Les données peuvent être calculées à l’aide de la méthode présentée à la section 3.5.1 « Intensité de précipitation »
du Manuel de conception des ponceaux du Ministère.
2-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tuyau de descente
Lorsque l’eau s’égouttant d’un dispositif de drainage ne peut pas s’écouler sans risque directement
dans la rivière ou sur le terrain, elle doit être dirigée dans un conduit fermé ou un tuyau de descente
(voir la figure 2.2-3), ou canalisée dans un dalot. Les tuyaux de descente doivent être aménagés
de manière rectiligne, avec un minimum de changements de direction. Les drains doivent alors être
disposés de manière à ce qu’ils soient parfaitement alignés et centrés avec l’axe vertical des tuyaux
de descente afin que l’entretien soit facilité. Au besoin, il peut être requis que l’espacement des
drains soit légèrement ajusté.
Le tuyau doit être facilement accessible de l’extérieur de la structure et être muni d’orifices pour que
le nettoyage soit facilité à chaque changement important de direction. Lorsque le tuyau de descente
est dirigé vers une conduite souterraine, un orifice de nettoyage doit être présent en bas de la
colonne avant l’entrée du tuyau dans le sol. Les orifices d’entretien doivent être recouverts d’un
bouchon étanche retenu en place. Le concepteur doit s’assurer que la position des orifices peut
permettre l’accès à une équipe d’entretien munie des équipements adéquats. Les changements de
direction doivent être effectués à l’aide de coudes de 22,5° minimalement et de 45° maximalement
(voir la figure 2.2-3).
Drain Drain
Réducteur
2-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le tuyau de descente ne doit pas passer à l’intérieur d’une poutre, d’un chevêtre ou d’une colonne
caisson ni être encastré dans le béton.
Le tuyau de descente peut être en acier galvanisé ou en polyéthylène à haute densité (PEHD) dont
le rapport du diamètre extérieur à l’épaisseur de la paroi (DR) est égal à 21 ou moins. Le tuyau en
polyéthylène doit être conforme aux exigences de la norme ASTM F714 « Standard Specification
for Polyethylene (PE) Plastic Pipe (SDR-PR) Based on Outside Diameter ». La conception des
types de raccords, du nombre et de la position des joints d’expansion, des orifices de nettoyage
ainsi que des éléments de soutien doit tenir compte des aspects particuliers suivants :
- la possibilité que les conduites puissent bouger, notamment en raison de la dilatation thermique;
- lorsque des tuyaux de descente doivent être ancrés aux éléments en béton armé d’une structure,
les ancrages à privilégier doivent être de type « garniture d’insertion ». Sinon, ils doivent être de
type chimique. Les tiges d’ancrage doivent être en acier galvanisé et avoir un diamètre minimal
de 10 mm. Si des ancrages chimiques sont utilisés, ils doivent être en mesure de résister, entre
autres, aux charges constantes (fluage) ainsi qu’aux cycles sismiques, et être adéquats pour un
substrat microfissuré. La localisation des barres d’armature existantes doit être effectuée avant
tout percement, le tout à l’aide d’une méthode non destructive afin de ne pas altérer ou sectionner
les barres ni percer indûment le béton.
Lorsqu’un tuyau de descente circulaire est utilisé, un réducteur doit être prévu pour faciliter le
raccordement entre le tuyau de descente et le drain carré en acier du tablier. Dans un tel cas, le
raccordement ne doit pas être situé au-dessus de toute voie de circulation (routière, ferroviaire,
cycliste, piétonne, etc.) et il doit être recouvert d’un couvercle (voir la figure 2.2-4).
2-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Drain
425
425
Drain
Var.
190
75 215 75
30 30 Réducteur
A A
5
Ouverture
30
100
215
425
Joint 215
d'assemblage
Boulon
Ø10 mm
Couvercle
Joint Boulon
d'assemblage
Tuyau
de descente
circulaire
en PEHD Ø216 Coupe A-A
Note :
- Acier de construction : Norme CSA G40.21, nuance 300W galvanisé
Profilé HSS, nuance 350W galvanisé
Boulons et écrous galvanisés
2-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
L’eau doit ensuite être évacuée dans un système de drainage approprié aménagé au niveau de la
route inférieure. Lorsque les tuyaux de descente sont raccordés vers des conduites souterraines,
les plans doivent indiquer les conduites souterraines vers lesquelles sont dirigées les eaux. Les
conduites souterraines doivent alors respecter les normes en vigueur au Ministère, de même que la
norme BNQ 1809-300. Lorsque les tuyaux de descente sont dirigés vers le terrain naturel ou un
fossé, une vérification doit être réalisée afin que l’érosion de la zone soit évitée au point de rejet
du drain.
2-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La figure 2.2-5 présente les détails d’une conduite horizontale sous le tablier.
Pente minimale 1 %
Support
Les joints au-dessus
de la circulation doivent
être retenus.
Pour les cas où l’utilisation de ce type de configuration est absolument requise, les conduites
horizontales sous le tablier doivent respecter les exigences de conception suivantes :
2-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Afin que leur entretien soit facilité et que leur bon comportement soit assuré, les conduites
horizontales situées sous le tablier doivent respecter les exigences suivantes :
Dans tous les cas, le concepteur doit considérer que les conduites horizontales sous le tablier sont
complètement inefficaces en période hivernale. En présence d’un réseau de conduites horizontales,
il est recommandé de concevoir un tablier de pont en pente, ce qui permet l’évacuation des eaux
de surface en cas de mauvais fonctionnement des conduites horizontales.
En dernier recours, l’utilisation de fils chauffants et d’isolant peut améliorer le rendement durant une
certaine partie de l’hiver. Leur utilisation doit être évaluée au cas par cas et requiert l’autorisation du
Ministère. La conduite horizontale située sous le tablier peut être en acier galvanisé ou en
polyéthylène à haute densité dont le rapport du diamètre extérieur à l’épaisseur de la paroi (DR) est
égal à 21 ou moins. Le tuyau en polyéthylène doit être conforme aux exigences de la norme
ASTM F714 « Standard Specification for Polyethylene (PE) Plastic Pipe (SDR-PR) Based on Outside
Diameter ». Les raccords entre chaque section de conduite doivent être de type retenu. La
conception des types de raccords, de la position des joints d’expansion et leur nombre, des orifices
de nettoyage ainsi que des éléments de soutien doit tenir compte des aspects particuliers suivants :
- du poids de la glace ou des sédiments dans les conduites, de même que du poids du verglas
pouvant s’accumuler autour de la conduite;
- de la possibilité de pression induite par l’expansion de l’eau lorsqu’elle se change en glace;
2-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- aux abords de l’épaulement d’un joint de tablier à simple ou à multiples garnitures lorsque ce
joint est localisé au point bas du tablier;
- au ou aux points bas de l’extrémité fixe d’un tablier de pont en transition avec une chaussée de
route rigide.
Le nombre de drains à prévoir est fonction de la section transversale du tablier, c’est-à-dire à chaque
point bas de ladite section, en bordure du chasse-roue, du trottoir ou de la glissière.
La figure 2.2-6 montre les détails de cet équipement ainsi que son emplacement. Il est
essentiellement composé d’un tube pyramidal fermé à sa petite extrémité par une plaque perforée.
Le drainage se fait librement à l’intérieur de la culée-galerie.
2-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Profilé d'enclen-
chement c Projetée
Profilé HSS
Pente
Dalle
Drain
25
Pente
A A
Chasse-roues, 50
trottoir ou
glissière
Vue en plan
5 mm
Dessus de
Profilé la dalle
d'enclenchement
Plaque
65
6 x 75 x 75
°
Plaque
Soudure d'ancrage
longitudinale
continue
Plaque pliée
450
1,5 mm
Poutre
Drain
Notes :
- Acier de construction : acier inoxydable AISI 316
- Soudure : électrode en alliage AISI 316
75 x 75
intérieur
Coupe A-A
2-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les évents sont placés aux extrémités du caisson, en haut ou en bas, et à des points intermédiaires,
si cela est nécessaire. Les drains, deux au minimum, sont placés aux points bas. Ces ouvertures
sont grillagées pour empêcher les oiseaux d’accéder au caisson. Les drains peuvent servir d’évents.
L’aire totale des évents et des drains mesure environ 1/1 000 de la surface horizontale close.
Exemple
Pour une structure neuve, les bases pour lampadaires doivent être faites en béton armé coulé en
place de façon monolithique avec la bordure (glissière, chasse-roues, etc.). Le dessus du béton de
la base pour lampadaire doit être au même niveau que le dessus de la bordure. Les bases en acier
pour lampadaires peuvent uniquement être mises en place sur des structures existantes qui sont
encore en excellent état.
2-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
3 CHAPITRE 3
CHARGES
FIGURES
Figure 3.2-1 Facteur de correction K1 pour les poutres à deux, trois et quatre portées 3-8
Figure 3.2-2 Facteur de correction K1 pour les poutres à cinq portées 3-8
Figure 3.3-1 Passerelle d’accès schématisée 3-11
Figure 3.3-2 Disposition de la finisseuse automotrice et des plates-formes de travail 3-12
Figure 3.3-3 Train de charges mobiles sur un rail de support des équipements de
finition, pour une finition de dalle avec la finisseuse automotrice 3-13
3-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
TABLEAUX
Tableau 3.2-1 Configuration du CL-625 et CMD correspondant 3-2
Tableau 3.2-2 Effort tranchant maximal 3-2
Tableau 3.2-3 Moment fléchissant maximal 3-3
Tableau 3.2-4 Efforts tranchants dus à la surcharge routière CL-625 3-4
Tableau 3.2-5 Moments fléchissants dus à la surcharge routière CL-625 3-5
3-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
3.1 GÉNÉRALITÉS
Le calcul des charges qui s’appliquent aux différents éléments d’un ouvrage d’art doit être conforme
aux spécifications de la norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers ».
La configuration du CL-625 (en charge et en dimension) englobe tous les types de véhicules
pouvant circuler sur le réseau routier québécois sans nécessiter de permis spéciaux de circulation
(charges légales).
3.2.1 Application
Pour calculer les efforts longitudinaux pour une voie d’un pont routier, il faut placer la surcharge
routière à l’intérieur d’une voie de calcul et dans la position produisant la sollicitation maximale.
La surcharge de voie CL-625 est toujours exempte d’une majoration du CMD (autant sur la fraction
de camion CL-625 que sur la charge uniforme).
En ce qui concerne les travées simples ayant des portées de 1 à 50 m, les tableaux 3.2-4 et 3.2-5
fournissent les différentes valeurs des efforts tranchants (V) et des moments fléchissants (M) liés à
la surcharge routière. Ces valeurs incluent la majoration dynamique en fonction du CMD indiqué
pour chaque cas. Les indices C et V font référence respectivement au camion et à la surcharge de
voie, et la zone ombragée signifie que la surcharge de voie produit l’effort maximal.
Considérant que le CMD est fonction du nombre d’essieux sollicitant l’effort maximal (V ou M), les
valeurs des tableaux 3.2-4 et 3.2-5 ont été déterminées à partir de la configuration du tableau 3.2-1.
Dans ce tableau, le retrait des essieux fait référence aux essieux du camion réduisant la sollicitation.
Ils ne doivent pas être pris en compte, comme la norme l’exige.
3-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En ce qui a trait aux travées continues, le tracé des lignes d’influence des efforts tranchants et des
moments fléchissants aide à localiser le camion CL-625 ou la surcharge de voie CL-625 pour
calculer l’effort maximal. Il est important de rappeler qu’il ne faut placer qu’un seul camion par voie,
quel que soit le nombre de travées continues que comprend le pont.
3.2.2 Efforts
Effort tranchant
Portée (T) Essieux déterminants
maximal (Vc) CMD applicable
(m) (kN)
(kN)
De 0 à 2,4375 175 175 0,4
De 2,4375 à 4,8 125, 125 250 – 150/T 0,3
De 4,8 à 9,8085 50, 125, 125 300 – 390/T 0,3
De 9,8085 à 14,4 125, 125, 175 425 – 1 515/T 0,25
De 14,4 à 36,6 125, 125, 175, 150 575 – 3 675/T 0,25
De 36,6 à 50 50, 125, 125, 175, 150 625 – 5 505/T 0,25
L’effort maximal dû à la surcharge de voie (Vv) est donné par l’équation suivante :
9T
Vv 0,8Vc
2
La surcharge à considérer pour le calcul des efforts tranchants est celle produisant l’effort maximal
entre Vc majoré du CMD ou Vv exempt de toute majoration.
3-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le moment fléchissant maximal dû au camion (Mc), localisé à une distance X de l’appui gauche,
est calculé à l’aide des formules énoncées au tableau 3.2-3. L’essieu souligné représente l’essieu
sous lequel le moment fléchissant est maximal. L’équation du moment fléchissant maximal indiquée
au tableau ne contient pas le CMD.
De 23,3035 à 27,3 150, 175, 125, 125, 50 T/2 + 2,196 (156,25 T2 – 1 762,5 T + 3 014)/T 0,25
De 27,3 à 49,0165 50, 125, 125, 175, 150 T/2 + 1,104 (156,25 T2 – 1 680 T + 761,76)/T 0,25
Les formules exactes pour calculer le moment maximal dû à la surcharge routière sont complexes.
Ce moment se situe tout près du centre de gravité de la travée. On commet une imprécision
négligeable en additionnant les moments maximaux dus à la portion du camion et à la charge
uniforme.
L’effort maximal dû à la surcharge de voie (Mv) est donné par l’équation suivante :
9T2
Mv 0,8Mc
8
Tout comme pour l’effort tranchant, la surcharge à considérer pour le calcul du moment fléchissant
est celle produisant l’effort maximal entre Mc majoré du CMD ou Mv exempt de toute majoration.
Les tableaux 3.2-4 et 3.2-5 présentent les valeurs des efforts pour des travées de 1 à 50 m.
Le CMD est inclus dans la valeur de l’effort de cisaillement et de flexion maximal.
3-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
3-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Note : La zone ombragée signifie que la surcharge de voie produit l’effort maximal.
3-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Cette limite ne doit cependant pas être inférieure à L/800 pour les ponts sans trottoir ou à L/1 000
pour les autres ponts, où L représente la longueur de la travée considérée.
π EI
F1S = �
2 m
2L
où L : portée, en m
17,753
F1S =
√∆
3-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
F1c = K1 F1s
Autres poutres
Pour les poutres simplement appuyées ou continues, d’inertie ou de masse variable, la méthode de
Rayleigh-Ritz peut être utilisée. Cette méthode consiste à charger la poutre avec la charge morte
totale s’y rapportant, dans le sens de la déformée du premier mode de vibration. On compte par la
suite les déplacements de la poutre en plusieurs points (normalement 10 par travée) et on détermine
la première fréquence de vibration (F1) à l’aide de l’équation suivante :
1 g∑ (mi l ∆i l)
F1 = �
2π ∑ �mi ∆i 2 �
∆i : déplacement du point i, en m
3-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
1,7
1,6
L2 L1 L1 L2
1,5 Poutres à
3 portées
1,4 L2 L1 L2
1,3
K1 L2 L1
1,2
Poutres à 2
1,1 ou 4 portées
1,0
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5
L2
L1
Figure 3.2-1 Facteur de correction K1 pour les poutres à deux, trois et quatre portées
1,7
L 3 / L1
0,4
1,6 0,6
0,8
0,9
1,5
1,0
1,4
1,3
K1
1,2
1,1
1,0
L3 L2 L1 L2 L3
0,0
0,0 0,5 1,0 1,5
L2
L1
3-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Cette section traite particulièrement des surcharges de construction applicables aux tabliers à dalle
sur poutres et relatives à la finisseuse à béton automotrice, aux plates-formes de travail requises
pour la finition et la cure initiale du béton ainsi qu’aux passerelles d’accès disposées le long des
poutres de rive. Toutes les charges indiquées sont en service et doivent être pondérées
conformément aux modalités détaillées au chapitre 3 « Charges » de la norme CSA S6.
Ces charges sont définies selon les caractéristiques mentionnées ci-après pour chacun
des équipements.
Dans le cas d’un projet comportant une dalle coulée sur des poutres préfabriquées ou sur des
poutres existantes, le concepteur doit s’assurer que la structure (poutres principales,
contreventements permanents, diaphragmes, fondations) est en mesure de résister aux efforts
présents lors de la coulée de la dalle. Les charges présentes lors de la coulée de la dalle et
proposées aux sections 3.3.1 et 3.3.2 doivent être validées par le concepteur en fonction des
spécificités de chaque projet.
Ces charges de construction doivent être considérées aux différentes étapes de construction de la
structure, comme présenté à la section 1.8.1 « Considérations liées aux étapes de construction »
du présent document.
3-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En l’absence de données plus précises, le poids propre du pontage s’appuyant sur la semelle
inférieure des poutres peut être estimé à 0,5 kPa pour la portion située entre les poutres de rive.
Le poids propre d’une passerelle est de 0,72 kPa (sur l’ensemble de la largeur de la passerelle).
La surcharge due aux travailleurs et aux équipements est de 0,72 kPa par passerelle (sur
l’ensemble de la largeur de la passerelle).
3-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Passerelle d'accès
800 min.
Poutre en acier
Poutre en béton précontraint
préfabriqué
Support
incliné pour coffrage
en porte-à-faux
La surcharge de 0,72 kPa doit être utilisée pour la vérification de la résistance des poutres. Cette
surcharge peut s’avérer insuffisante pour la vérification d’éléments locaux ou pour la conception
d’ouvrages temporaires.
En fonction des phases de bétonnage, ce train de charges mobiles doit être positionné sur chacun
des rails de support des équipements de finition à l’endroit qui produira la sollicitation maximale
pour la section à l’étude. Le concepteur doit considérer que le front d’avancement du bétonnage ne
doit pas se trouver à plus de 3 m de la finisseuse, comme il est indiqué à la figure 3.3-2. Aux fins
de calcul, on considère que cette distance est mesurée, par rapport au train de charges mobiles, à
partir de la première charge concentrée PFA, soit celle qui correspond à la patte de levage à l’avant
de la finisseuse.
Pour la conception des poutres, le concepteur doit tenir compte du fait que le train de charges
mobiles et les autres charges de construction appliquées sur les coffrages en porte-à-faux (béton
frais, poids propre des coffrages et charges sur les passerelles) induisent des effets de torsion dans
les poutres de rive, entre les points de retenue latérale des semelles inférieure et supérieure. Ces
effets de torsion doivent être combinés aux efforts de flexion verticale concomitants de la section
à l’étude.
3-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas des ponts à dalle sur poutres de plus faible envergure, où la finisseuse automotrice
n’est pas requise, le poids de l’équipement de finition usuel (règle vibrante) peut être négligé.
Cependant, le concepteur doit tout de même considérer les effets de torsion induits dans les poutres
de rive par les autres charges de construction appliquées sur les coffrages en porte-à-faux.
Il est à noter que le choix de l’équipement de finition à utiliser pour un projet donné n’appartient ni à
l’entrepreneur ni au surveillant, mais bien au concepteur, qui doit le spécifier au devis spécial.
6 000 max.
Plate-forme de travail (finition du béton)
Finisseuse automotrice
3 000 max.
Béton frais
Chasse-roues
ou glissière
Front d'avancement
du bétonnage
Un train de deux charges mobiles d’intensité PPT doit être appliqué sur chaque rail de support des
équipements de finition et positionné de façon à produire la sollicitation maximale de la section à
l’étude. L’espacement entre ces deux charges PPT doit être égal à l’espacement correspondant
présenté à la figure 3.3-3. Les efforts causés par ce train de deux charges mobiles ne doivent pas
3-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
être inférieurs à ceux que produirait une surcharge de construction de 0,5 kPa sur toute la surface
de la dalle à la fin du bétonnage. Les efforts découlant de l’un ou l’autre de ces deux cas de
chargement doivent être combinés à ceux causés par les charges associées aux passerelles
d’accès, de façon à obtenir la sollicitation maximale.
La surcharge de 0,5 kPa doit être utilisée pour la vérification de la résistance des poutres. Cette
surcharge peut s’avérer insuffisante pour la vérification d’éléments locaux ou pour la conception
d’ouvrages temporaires.
Finisseuse automotrice
Plate-forme n° 1
Plate-forme n° 2
PFA1 PFA2
2 050 mm 1 550 mm 1 650 mm
PPT1 PPT2
LTCM = 5 250 mm
Figure 3.3-3 Train de charges mobiles sur un rail de support des équipements de finition, pour une finition
de dalle avec la finisseuse automotrice
3-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Si un champ de glace est soumis à des contraintes et à des déformations thermiques non uniformes
attribuables à un gel non équilibré de chaque côté d’une pile, les forces résultantes exercées doivent
être calculées de la façon suivante :
kN
F = 245 K h0,5 � �
m
h
où K = �1 + � ≤ 2,57
3b
Lorsque des supports temporaires sont requis pour la réalisation de certains travaux et que la
conception de ces supports est laissée à l’entrepreneur, les plans de conception doivent indiquer
leur localisation, la charge à reprendre ainsi que le tassement ou la flèche admissible, de façon à
ce que l’élément supporté ne subisse pas de dommages en cours de réalisation des travaux.
Lorsque le support temporaire prend appui au sol, et selon l’envergure des supports, il peut être
requis de fournir à l’entrepreneur les informations géotechniques pertinentes à cet effet.
S’il y a lieu, il faut préciser si le support temporaire doit accommoder les mouvements thermiques
anticipés de la structure. La nécessité de concevoir le support à l’abri du gel doit être spécifiée.
3-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
4 CHAPITRE 4
CALCUL PARASISMIQUE
FIGURE
Figure 4.4-1 hc à utiliser selon l’axe principal 4-5
4-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
4-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
4.1 GÉNÉRALITÉS
Le calcul parasismique des différents éléments d’un ouvrage doit être conforme aux spécifications
de la norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers ».
Une analyse préliminaire relative aux incidences des exigences parasismiques est recommandée
afin que l’ampleur des impacts sur le projet soit évaluée dès le départ. Dans certains cas, cette
analyse pourrait amener le concepteur à privilégier un ouvrage avec un tablier plus léger (des
poutres en acier comparativement à des poutres en béton).
Cette analyse peut également orienter le concepteur quant à la localisation des unités de
fondation puisque, selon le cas, il pourrait être avantageux d’allonger le tablier (en particulier dans
les zones où l’intensité sismique est élevée) afin de réduire la hauteur des unités de fondation et,
par le fait même, les efforts sur celles-ci. Également, un choix judicieux de la position des appuis
fixes de l’ouvrage permet de profiter de la possibilité de créer une ou des rotules plastiques dans
les éléments de fondation. La ou les rotules plastiques doivent être placées à un endroit facile à
inspecter et à réparer.
La norme CSA S6 a introduit, en 2014, l’utilisation d’une nouvelle approche de calcul lorsqu’il
s’agit de procéder à la conception parasismique de certains ouvrages routiers. En plus de la
conception basée sur la force, qui est utilisée depuis plusieurs années, la conception basée sur la
performance peut également être utilisée depuis 2014. Cette approche présente l’avantage de
permettre un meilleur contrôle du comportement et de l’endommagement de l’ouvrage sous les
différentes intensités sismiques. Cependant, elle ne devrait pas mener à une conception qui
diverge grandement de ce qui serait obtenu par le recours à la conception basée sur la force. Pour
cette raison, lorsque la conception basée sur la performance est utilisée, il est recommandé de
faire une comparaison sommaire entre les résultats obtenus à l’aide de cette méthode et ceux
obtenus à l’aide de la méthode basée sur la force.
Il est recommandé, lorsque le tableau 4.11 « Exigences relatives à la conception basée sur la
performance (CBP) et à la conception basée sur la force (CBF) » de la norme CSA S6 le permet,
d’utiliser la conception basée sur la force.
Pour la conception des nouveaux ouvrages, à moins que ne soit faite la démonstration qu’une
économie substantielle découlerait de l’utilisation d’isolateurs ou d’amortisseurs sismiques, il est
recommandé de procéder à une conception sismique de façon traditionnelle à l’aide de
mécanismes plastiques pour les unités de fondation. L’utilisation d’équipements parasismiques
sur un ouvrage doit préalablement être approuvée par la Direction générale des structures (DGS).
La demande doit être effectuée le plus tôt possible dans le cheminement du projet.
La période de retour à utiliser pour l’ensemble des calculs parasismiques est maintenant
de 2 475 ans, sauf s’il s’agit d’une CBP ou pour l’analyse de la liquéfaction, lesquels doivent être
également vérifiés pour une seconde période de retour, soit de 475 ans ou de 975 ans, en
fonction de la catégorie d’importance de l’ouvrage.
4-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Si l’isolation parasismique est utilisée, l’ouvrage doit être conçu pour demeurer essentiellement
élastique sous un séisme ayant une période de retour de 2 475 ans. Ainsi, les dommages subis
doivent être mineurs et la réparation doit être envisageable sans poser d’entrave à la circulation, et
ce, pour toutes les catégories d’importance sismique. Toutefois, pour les joints et les appareils
d’appui, les critères de performance du tableau 4.16 de la norme CSA S6 s’appliquent.
L’analyse parasismique n’est pas requise pour la conception d’un pont temporaire.
Ponts essentiels
Les ponts essentiels sont de grands ouvrages indispensables à l’intégrité du réseau de transport
régional et à la continuité opérationnelle de l’économie (régionale ou nationale) ou encore
primordiaux pour la sécurité de la région. Les ponts essentiels représentent un investissement
majeur, et leur réparation ou leur remplacement à la suite d’un séisme exigerait beaucoup
de temps.
Un pont est classé comme essentiel s’il correspond à au moins une des conditions suivantes :
L’attribution de cette catégorie d’importance sismique doit être validée par la DGS.
Ponts principaux
Les ponts principaux sont des ouvrages qui sont construits sur une route, ou au-dessus de
celle-ci, qui est nécessaire pour faciliter les interventions en cas d’urgence après un séisme ou qui
répond à des besoins de sécurité, de défense ou de reprise économique subséquente. Ces
routes constituent des éléments importants du réseau de transport régional.
À moins d’indication contraire de la DGS, un pont qui n’est pas déjà classé comme pont essentiel
doit être classé comme pont principal s’il correspond à au moins une des conditions suivantes :
4-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- il s’agit d’un pont dont la longueur du détour est supérieure à 50 km et qui se situe sur le
réseau autoroutier, national, régional ou collecteur;
- il s’agit d’un pont dont la surface carrossable du tablier est supérieure à 1 500 m2;
- il s’agit d’un pont ayant été identifié dans un exercice de planification d’urgence comme étant
indispensable pour une communauté lors d’interventions d’urgence. Dans cette condition, la
catégorie d’importance sismique doit être validée par la DGS.
Ponts autres
À moins d’indication contraire de la DGS, les ponts autres sont tous les ponts qui ne sont pas
classés comme ponts essentiels ou ponts principaux.
4.3 ANALYSE
4.3.1 Déplacements
Dans le cas d’une CBF, les déplacements doivent être déterminés à l’aide d’un coefficient de
modification de réponse d’une valeur (R) de 1,0 et d’un facteur d’importance (Ie) de 1,0.
Dans le cas d’un dimensionnement élastique avec la méthode de CBF, une valeur de IE = 1,0
doit être utilisée pour les ponts de catégorie d’importance sismique « ponts principaux » et
« ponts autres ».
Dans le but d’éviter les ruptures fragiles (principalement des ruptures en cisaillement sur les
éléments de fondation ou des ruptures à la connexion des pieux et de la semelle), la portion
additionnelle de l’effort qui est produit par le tremblement de terre doit être majorée de 1,5 pour la
vérification des modes de rupture fragile. Par exemple, pour les ouvrages de soutènement, la
majoration ne s’applique pas à la portion de l’effort qui est produite par la poussée des terres qui
agit de façon permanente sur l’ouvrage, mais seulement à la portion excédentaire des efforts qui
est développée temporairement lors d’un tremblement de terre.
4-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Afin de ne pas surdimensionner l’ouvrage, il n’est pas recommandé de dimensionner les éléments
à capacité protégée pour des efforts largement supérieurs à ceux développant la rotule plastique
de l’élément de fondation, comme l’utilisation systématique des forces de calcul élastiques
spécifiées à l’article 4.4.1 « Dimensionnement élastique » du présent manuel.
4-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
X X
4-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Il faut s’assurer de ne pas affaiblir la structure du point de vue sismique par rapport aux conditions
qui prévalaient avant l’intervention, à moins d’avoir obtenu préalablement l’approbation de la DGS
ou d’être en mesure de démontrer que la capacité de la structure, à la suite des travaux, répond
toujours aux exigences de la norme.
Les travaux de remplacement des appareils d’appui peuvent souvent permettre d’améliorer le
comportement de l’ouvrage en cas de séisme. Ainsi, lors du choix du type d’appui et du
positionnement des éléments de retenue longitudinale et transversale, l’amélioration parasismique
doit être prise en compte.
4-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
5 CHAPITRE 5
MÉTHODES D’ANALYSE
FIGURES
Figure 5.2-1 Tablier à trois poutres maîtresses 5-2
Figure 5.2-2 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre extérieure – Cas A 5-3
Figure 5.2-3 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre intérieure – Cas A 5-4
Figure 5.2-4 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre extérieure – Cas B 5-5
Figure 5.2-5 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre intérieure – Cas B 5-6
Figure 5.2-6 Trois voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre extérieure 5-7
Figure 5.2-7 Trois voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre intérieure 5-8
Figure 5.2-8 Une seule voie chargée, ÉLF et ÉLUT no 2 – Poutre extérieure 5-9
Figure 5.2-9 Une seule voie chargée, ÉLF et ÉLUT no 2 – Poutre intérieure 5-10
Figure 5.3-1 Pont à dalle épaisse sur appuis simples 5-13
Figure 5.3-2 Pont à dalle sur poutres 5-16
5-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
TABLEAUX
Tableau 5.2-1 Tableau résumé des facteurs d’essieux d’un tablier à trois poutres
maîtresses 5-10
Tableau 5.3-1 Tableau résumé des facteurs d’essieux d’un pont à dalle épaisse sur
appuis simples 5-16
Tableau 5.3-2 Tableau résumé des facteurs d’essieux d’un pont à dalle sur poutres 5-21
5-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
5.1 GÉNÉRALITÉS
La surcharge routière décrite au chapitre 3 doit être répartie transversalement sur le tablier du
pont en respectant le gabarit d’encombrement montré à la figure 3.2 « Camion CL-W » de la
norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers ». La surcharge routière
correspond soit à la charge du camion CL-625, à laquelle est ajoutée une majoration due à
l’amplification dynamique (article 3.8.4.5 « Coefficient de majoration dynamique » de la
norme CSA S6), soit à la surcharge de voie sans amplification dynamique.
Aux fins de calcul aux états limites ultimes (ÉLUL) et à l’état limite d’utilisation (ÉLUT)
(combinaison no 1), la surcharge routière doit être positionnée à l’intérieur de chaque voie de
calcul, de façon à produire la sollicitation maximale. La surcharge routière à considérer est la
charge du camion CL-625 ou la surcharge de voie, selon celle qui produit la sollicitation
maximale. La largeur des voies de calcul dépend de la largeur de la voie carrossable du pont,
comme cela est défini à l’article 3.8.2 « Voies de calcul » de la norme CSA S6. La probabilité
que plus d’une voie de circulation puisse être chargée simultanément est prise en compte par
l’application d’un facteur de modification des charges RL, comme cela est présenté au
tableau 3.6 « Facteurs de modification des charges selon le nombre de voies chargées » de la
norme CSA S6. Afin de maximiser la sollicitation, il faut étudier le scénario de deux voies de
calcul adjacentes dont la largeur est de 3,7 m, lorsque cela est applicable, comme il est spécifié à
l’article 3.8.4.2.1-b) de la norme CSA S6.
Aux fins de calcul à l’état limite de fatigue (ÉLF) et à l’état limite d’utilisation (ÉLUT)
(combinaison no 2), la surcharge routière est fixée à un seul camion placé au centre de la voie de
circulation produisant l’effet le plus défavorable pour l’élément considéré. La surcharge de voie ne
doit pas être prise en compte. Les voies de circulation correspondent aux voies marquées sur la
surface de roulement du tablier et destinées à la circulation d’une seule file de véhicules. Pour
prévenir d’éventuels changements sur le plan de la fonctionnalité de l’ouvrage (configuration des
voies), il faut étudier les deux scénarios suivants et retenir le plus défavorable pour la vérification
de ces états limites au moment de la conception de l’ouvrage :
Trois méthodes d’analyse distinctes peuvent être utilisées dans les limites que chacune impose,
selon le niveau de complexité de la structure à analyser :
- la méthode statique;
- la méthode simplifiée;
- la méthode raffinée.
5-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La méthode statique considère le platelage comme des membrures formées d’éléments qui sont
simplement appuyés sur les poutres, en supposant qu’il n’y a pas de continuité dans la dalle au-
dessus des poutres intérieures. L’exemple ci-après présente l’application de la méthode statique.
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
4,5 m 4,5 m
A B C
5-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre extérieure
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
4,5 m 4,5 m
A B C
Figure 5.2-2 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre extérieure – Cas A
C 1,04
5-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre intérieure
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
4,5 m 4,5 m
A B C
Figure 5.2-3 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre intérieure – Cas A
où B1 0,4
où B2 0,622
B 0,92
5-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre extérieure
Membrure 1 Membrure 2
3,7 m 3,7 m
4,5 m 4,5 m
A B C
Figure 5.2-4 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre extérieure – Cas B
C 1,07
5-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre intérieure
Membrure 1 Membrure 2
3,7 m 3,7 m
4,5 m 4,5 m
A B C
Figure 5.2-5 Deux voies chargées, ÉLUL et ÉLUT no 1 – Poutre intérieure – Cas B
où B1 0,666
où B2 0,666
B 1,20
5-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre extérieure
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
4,5 m 4,5 m
A B C
C 0,92
5-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre intérieure
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
4,5 m 4,5 m
A B C
où B1 0,622
où B2 0,622
B 1,00
5-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre extérieure
Le camion est placé au centre de la voie d’extrémité et la position des roues est celle présentée à
la figure 5.2-8.
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
0,5 0,5
3,1 m
1,1 m 1,8 m 1,1 m
4,5 m 4,5 m
A B C
Figure 5.2-8 Une seule voie chargée, ÉLF et ÉLUT no 2 – Poutre extérieure
où C 0,89
5-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Poutre intérieure
Le camion est placé au centre de la voie centrale et la position des roues est celle présentée à
la figure 5.2-9.
Membrure 1 Membrure 2
4m 4m 4m
0,5 0,5
3,6 m 3,6 m
1,1 m 1,8 m 1,1 m
4,5 m 4,5 m
A B C
Figure 5.2-9 Une seule voie chargée, ÉLF et ÉLUT no 2 – Poutre intérieure
où B1 0,4
où B2 0,4
B B1 B2 ⋅ RL 0,4 0,4
B 0,80
Tableau 5.2-1 Tableau résumé des facteurs d’essieux d’un tablier à trois poutres maîtresses
5-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Comme il est précisé à l’article 5.6.4.7 « Flèche » de la norme CSA S6, la flèche maximale due
à la surcharge routière spécifiée à l’article 3.4.4 peut être déterminée au moyen de la Ft obtenue
pour un seul camion et calculée pour le moment à l’ÉLUT2 dans la poutre extérieure ou une partie
de la dalle.
La méthode simplifiée est basée sur des formules empiriques décrites aux
articles 5.6.4 « Exigences générales pour l’analyse des surcharges dues à la circulation
routière » à 5.6.9 « Analyse des surcharges dues à la circulation routière sur les ponts à poutres-
caissons jointes longitudinalement » de la norme CSA S6. La répartition transversale des
surcharges fait intervenir la notion de répartition dite moyenne sur les poutres (nRL/N) ou sur les
segments de dalle (nRL/Be), et elle est déterminée en fonction de la portée (L ou Le), de
l’espacement des poutres (S), du nombre de poutres (N), de la position des poutres (intérieure
ou extérieure), de la largeur totale du pont (B), du type de platelage et du nombre de voies (n)
pouvant être chargées.
Il est à noter que les équations pour le calcul du facteur d’essieu ne sont pas les mêmes pour les
moments fléchissants et les efforts tranchants. De plus, pour un même type d’effort (flexion ou
cisaillement), le facteur d’essieu applicable à l’ÉLUL/ÉLUT (combinaison no 1) est différent de
celui applicable à l’ÉLF/ÉLUT (combinaison no 2).
Pour les ponts à dalle sur poutres, l’ingénieur doit calculer le facteur d’essieu des poutres
intérieures et extérieures et appliquer, selon son jugement, le facteur d’essieu le plus
élevé (critique) à l’ensemble des poutres.
Dans le cas des ponts à travées continues, la méthode simplifiée peut être employée en attribuant
un facteur d’essieu différent pour les zones de moments positifs et les zones de moments négatifs
définies en fonction d’une longueur équivalente (Le). Aux fins du calcul de la Le, il est à noter que
les zones de moments négatifs et positifs sont illustrées sur la figure 5.1 « Valeurs de Le pour
diverses configurations de pont » de la norme CSA S6.
5-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour les ponts en biais, les efforts de cisaillement obtenus doivent être multipliés par un coefficient
de biais (Fs), comme il est décrit aux articles 5.6.5.2 et 5.6.6.2 « Effet du biais » de la
norme CSA S6.
Les expressions ci-après permettent de déterminer l’effort pondéré causé par la surcharge routière
dans une poutre ou un segment de dalle au moyen de la méthode simplifiée :
MfL MT F T 1 I αL
VfL VT FT FS 1 I αL
5-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Données
Portée : 12,0 m
Biais : 0°
Nombre de voies : n = 3
Selon l’article 5.6.4.1 « Effets longitudinaux » de la norme CSA S6, il faut retenir la valeur la plus
élevée pour les calculs :
n = 3 avec RL = 0,8
5-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
B nRL
FT = ≥ 1,05
(
Be DT 1 + μλ) Be
où
11,4� − 3,3
We − 3,3 3
μ = = = 0,833 ≤ 1,0
0,6 0,6
On peut déterminer les valeurs de DT et de λ à partir des tableaux 5.1 « DT et 𝜆𝜆 pour les moments
dans les ponts à dalle et les ponts à dalle évidée : parties intérieures et extérieures pour les
classes de route A et B » et 5.2 « DT et 𝜆𝜆 pour le cisaillement dans les ponts à dalle et les ponts à
dalle évidée : parties intérieures et parties extérieures pour les classes de route A et B » de la
norme CSA S6.
En flexion
4,5 4,5
DT = 4,5 − = 4,5 − = 4,125 ≥ 3,1
Le 12
0,3 0,3
λ = 0,15 − = 0,15 − = 0,125
Le 12
12,3 3 ∙ 0,8
FT = = 0,220 ≥ 1,05 ⋅ = 0,205
12,3 ⋅ 4,125 ⋅ (1 + 0,833 ⋅ 0,125) 12,3
FT = 0,220
En cisaillement
λ = 0
12,3 3 ⋅ 0,8
FT = = 0,281 ≥ 1,05 ⋅ = 0,205
(
12,3 ⋅ 3,562 ⋅ 1 + 0,833 ⋅ 0) 12,3
FT = 0,281
5-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
B 1,05
FT = ≥
(
Be DT 1 + μλ) Be
où
μ = 0,833
On peut déterminer les valeurs de DT et de λ à partir des tableaux 5.1 « DT et λ pour les moments
dans les ponts à dalle et les ponts à dalle évidée : parties intérieures et extérieures pour les
classes de route A et B » et 5.2 « DT et λ pour le cisaillement dans les ponts à dalle et les ponts à
dalle évidée : parties intérieures et parties extérieures pour les classes de route A et B » de la
norme CSA S6.
En flexion
14,5 14,5
DT = 11,0 − = 11,0 − = 6,814 ≥ 4,20
�Le √12
0,4 0,4
λ = 0,15 − = 0,15 − = 0,117
Le 12
12,3 1,05
FT = = 0,134 ≥ = 0,085
12,3 ⋅ 6,814 ⋅ (1 + 0,833 ⋅ 0,117) 12,3
FT = 0,134
En cisaillement
λ = 0
12,3 1,05
FT = = 0,227 ≥ = 0,085
(
12,3 ⋅ 4,4 ⋅ 1 + 0,833 ⋅ 0) 12,3
FT = 0,227
5-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 5.3-1 Tableau résumé des facteurs d’essieux d’un pont à dalle épaisse sur appuis simples
0,45 m 12 m 0,45 m
2,5 m 1,45 m
Données
Portée : 24 m
Largeur de voie carrossable : Wc = 12 m
Biais : 0°
Nombre de voies : n = 3
Selon l’article 5.6.4.1 « Effets longitudinaux » de la norme CSA S6, il faut retenir la valeur la plus
élevée pour les calculs :
n = 3 avec RL = 0,8
Espacement des poutres : S = 2,5 m
Longueur du porte-à-faux : SC= 1,45 m
Nombre de poutres : N = 5
Classe de la route : classe A (selon l’article 1.4.2.2 « Classe de route » de la norme CSA S6)
Le = 24,0 m longueur de travée équivalente selon l’article 5.6.4.6 « Portée Le » de la
norme CSA S6
5-16
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Décembre 2021
S nRL
FT = ≥ 1,05
DT Υc (1 + μλ) N
où
μ = 1,0
On peut déterminer les valeurs de DT et de λ à partir des tableaux 5.3 « Coefficients DT, λ, Υc
et Υe pour les ponts à dalle sur poutres dans le cas des classes de route A et B », 5.5
« Coefficients Υc pour les poutres extérieures des ponts à dalle sur poutres pour les moments » et
5.6 « Coefficients Υc pour les poutres intérieures et extérieures des ponts à dalle sur poutres pour
le cisaillement » de la norme CSA S6.
En flexion
Poutre intérieure
5,30 5,30
DT = 4,60 − = 4,60 − = 3,616 ≥ 2,80
�Le + 5 √24 + 5
0,25 0,25
λ = 0,10 − = 0,10 − = 0,0896
Le 24
Υc = 1,0
2,5 3 ⋅ 0,8
FT = = 0,635 ≥ 1,05 ⋅ = 0,504
(
3,616 ⋅ 1 ⋅ 1 + 1 ⋅ 0,0896 ) 5
FT = 0,635
5-17
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Décembre 2021
Poutre extérieure
Le 24
DT = 3,40 + = 3,40 + = 3,448
500 500
0,25 0,25
λ = 0,10 − = 0,10 − = 0,0896
Le 24
Sc 1,45
= = 0,58
S 2,5
Sc
Υc = 1,25 − 0,5 ⋅ = 1,25 − 0,5 ⋅ 0,58 = 0,96 ≤ 1,0
S
2,5 3 ⋅ 0,8
FT = = 0,693 ≥ 1,05 ⋅ = 0,504
3,448 ⋅ 0,96 ⋅ (1 + 1 ⋅ 0,0896) 5
FT = 0,693
En cisaillement
DT = 3,40
λ = 0
0,25
S 2,5 0,25
Υc = � � = � � = 1,057 ≤ 1,0
2,0 2,0
Υc = 1,0
2,5 3 ⋅ 0,8
FT = = 0,735 ≥ 1,05 ⋅ = 0,504
3,40 ⋅ 1 ⋅ (1 + 1 ⋅ 0) 5
FT = 0,735
5-18
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S 1,05
FT = ≥
DT Υc (1+ μλ + Υe ) N
où
μ = 1,0
En flexion
Poutre intérieure
3,50 3,50
DT = 4,95 − = 4,95 − = 4,236
�Le √24
λ = 0,05
Le − 10 24 − 10
Υc = 1,0 + (0,3S − 0,36) � � = 1,0 + (0,3 ⋅ 2,5 − 0,36) � � = 1,137
40 40
Υe = 0
2,5 1,05
FT = = 0,495 ≥ = 0,21
4,236 ⋅ 1,137 ⋅ (1 + 1,0 ⋅ 0,05 +0) 5
FT = 0,495
5-19
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Poutre extérieure
Le 24
DT = 3,65 + = 3,65 + = 3,81 ≤ 4,1
150 150
λ = 0
Sc 1,45
= = 0,58
S 2,5
Sc
Υc = 1,25 − 0,5 ⋅ = 1,25 − 0,5 ⋅ 0,58 = 0,96 ≤ 1,0
S
4 − 1,8
DVE = 0,45 + = 1,55
2
2,5 1,05
FT = = 0,586 ≥ = 0,21
3,81 ⋅ 0,96 ⋅ (1 + 1,0 ⋅ 0 + 0,167) 5
FT = 0,586
En cisaillement
DT = 3,60
λ = 0
0,25
S 2,5 0,25
Υc = � � = � � = 1,057 ≤ 1,0
2,0 2,0
Υc = 1,0
Υe = 0
2,5 1,05
FT = = 0,694 ≥ = 0,21
3,6 ⋅ 1 ⋅ (1 + 1,0 ⋅ 0 + 0) 5
FT = 0,694
5-20
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Tableau 5.3-2 Tableau résumé des facteurs d’essieux d’un pont à dalle sur poutres
5-21
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6 CHAPITRE 6
FONDATIONS
6-i
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FIGURES
Figure 6.3-1 Comparaison entre une vraie et une fausse culée 6-2
Figure 6.4-1 Dalle de transition 6-3
Figure 6.5-1 Pointe pour pieu en acier en H 6-7
Figure 6.5-2 Pointe conventionnelle pour pieu tubulaire en acier 6-8
Figure 6.5-3 Pointe Oslo pour pieu tubulaire en acier 6-9
Figure 6.5-4 Pointe Oslo pour pieu en H 6-10
TABLEAUX
Tableau 6.9-1 Descriptions des critères de performance pour les murs de
soutènement 6-18
Tableau 6.9-2 Niveaux de performance pour les murs de soutènement dans la zone
d’interface 6-18
Tableau 6.9-3 Niveaux de performance pour les murs de soutènement en dehors de
la zone d’interface 6-19
6-ii
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6.1 GÉNÉRALITÉS
La conception des fondations doit être conforme aux spécifications de la norme CSA S6 « Code
canadien sur le calcul des ponts routiers ».
Lors de la conception d’un ouvrage aux états limites d’utilisation (ÉLUT), on doit limiter la
contrainte dans le sol à la valeur correspondant au tassement maximum acceptable selon le type
de structure (généralement < 25 mm). En présence d’une charge excentrique, on doit
considérer une contrainte uniforme équivalente sur la surface effective (B’ et L’), conformément à
ce qui est fait pour évaluer les efforts aux états limites ultimes (ÉLUL).
L’influence d’un tassement relatif doit aussi être vérifiée aux ÉLUL afin d’assurer l’intégrité
structurale de l’ouvrage d’art.
Le degré minimal de compréhension du site doit être « typique » pour toute conception d’un
ouvrage neuf. Dans le cas de ponts essentiels (selon la catégorie d’importance sismique
de l’ouvrage), un degré de compréhension du site « élevé » doit être obtenu. Le degré de
compréhension « faible » doit être utilisé seulement dans le cas d’une réfection de pont, lorsque
l’ingénieur base son analyse sur les informations disponibles à partir des plans de construction
de l’ouvrage.
La profondeur de gel doit être déterminée par une analyse tenant compte de l’indice de gel normal
défini à la section 1.9 « Transitions » du Tome II – Construction routière de la collection Normes –
Ouvrages routiers du Ministère.
Il n’est pas requis d’appliquer les exigences précédentes aux ponceaux construits sur un cours
d’eau qui présente un écoulement en permanence. En ce qui concerne les murs en aile annexés à
ces ponceaux, il faudra privilégier des murs moyennement ou faiblement sensibles au tassement
afin de pouvoir réduire leur fiche au minimum et d’éviter ainsi toute excavation importante à
proximité du ponceau. Cependant, il pourrait être nécessaire d’abaisser l’élévation de la base du
ponceau et des murs en aile en fonction d’autres considérations géotechniques, comme la
résistance géotechnique ou la stabilité des sols.
6-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans certains cas, des mesures de protection permanentes peuvent être mises en place pour que
cette profondeur soit réduite. Ces mesures doivent être acceptées par l’ingénieur responsable de
l’étude hydraulique. Il faut s’assurer que ces travaux n’ont pas d’incidence sur la stabilité des
systèmes géotechniques.
La réalisation d’ouvrages dont les poutres s’appuient directement sur un remblai contenu par un
mur n’est pas autorisée pour la réalisation des projets du Ministère. Cependant, un ouvrage dont
les poutres sont appuyées sur une fondation profonde avec un remblai contenu par un
mur (fausse culée) est acceptable. Dans un tel cas, l’utilisation de murs homologués de type TSM
(terre stabilisée mécaniquement) sur plus d’un côté de la culée n’est pas permise (cas complexe).
Le mur doit alors être conçu pour résister aux charges de la masse de sols ainsi qu’aux charges
horizontales et à la déformation transmise dans le sol par les éléments de fondation profonde.
Remblai
Poutre
Assise
Mur
Remblai
Terrain
naturel
Sol en place
Mur
6-2
Manuel de conception des structures
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Lorsque la hauteur effective d’une culée dépasse 6 m, il faut la dimensionner conformément aux
modalités exprimées à l’article 6.12.5 « Surcharge » de la norme CSA S6, et ce, en prévoyant une
surcharge de remblai équivalente de 0,8 m. Lorsque l’application de cette surcharge devient trop
restrictive, il est possible de la négliger en prévoyant une dalle de transition dont la longueur est au
moins égale à la hauteur effective de la culée.
Pour le dimensionnement d’une dalle de transition, on considère que le remblai sous celle-ci est
sujet au tassement et à l’érosion. La longueur de la portée de calcul doit être égale à la longueur
totale de la dalle de transition à laquelle on soustrait 600 mm, soit 100 mm à l’extrémité appuyée
sur la culée et 500 mm à l’autre extrémité.
6 000*
750
835
15M @ 300
150
350
15M
25M @ 150
200 50 libre
Coussin de support
15M @ 300
200
Garde-grève
Note : Les dimensions horizontales sont perpendiculaires à l’axe de la culée sauf indiquée par un * qui est dans l’axe
longitudinal du pont.
6-3
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6.5 PIEUX
Au Ministère, les pieux sont regroupés en deux catégories principales. La première, les pieux
conventionnels, est présentée à la section 6.5.1, et la seconde, les pieux caissons (avec
emboîture au roc et cage d’armature), à la section 6.5.2.
Des mécanismes doivent être prévus afin d’assurer la stabilité de l’ouvrage lorsque la friction sur
les pieux ne peut, à elle seule, neutraliser les efforts qui engendrent le renversement de l’unité de
fondation. Dans ce cas, il faut vérifier la possibilité d’ancrer directement la semelle à l’aide de
tirants au roc, de préférence à des tirants passant à l’intérieur des pieux ou à la réalisation
d’emboîtures de pieux dans le roc.
On doit considérer la résistance géotechnique latérale des pieux dans le dimensionnement des
fondations profondes en tenant compte des spécifications de la norme CSA S6. Pour obtenir plus
de précisions, le concepteur devrait consulter le responsable de l’étude géotechnique du projet.
Si un potentiel de liquéfaction des sols en cas de séisme majeur est identifié, il y aura une perte de
résistance géotechnique latérale autour des pieux et la possibilité que de la friction négative soit
engendrée sur une partie du pieu. Le concepteur doit alors consulter l’étude géotechnique pour
obtenir la résistance résiduelle des sols liquéfiés.
Dans de nombreux cas de remplacement, la structure existante est fondée sur des pieux de bois.
Bien qu’il soit possible de retirer les pieux de bois à l’aide d’un équipement approprié et suivant
une méthode de travail adéquate, le niveau de difficulté (temps et équipement nécessaire) pour
retirer un pieu est très variable d’un site à l’autre et surtout difficile à prévoir. Dans cette optique, il
pourrait être judicieux de prévoir, pour la nouvelle structure, un patron de pieux qui s’intercale avec
le patron de pieux en place. Il faudrait dans ce cas relever les pieux en place une fois les semelles
démolies, puis adapter la position des nouveaux pieux, au besoin. Lorsque les pieux existants sont
retirés, les cavités laissées dans le sol doivent être comblées à l’aide d’un matériau granulaire.
Toutefois, la compaction du matériau de remplissage pourra difficilement être assurée à l’aide
d’un équipement de base.
Ces pieux sont généralement dimensionnés pour que les efforts axiaux soient repris. Les efforts
latéraux sont repris par la butée des pieux dans le sol ainsi que par la composante horizontale de
l’effort axial, en présence de pieux inclinés.
Lorsque l’étude géotechnique fait mention de la présence de blocs dans le sol, il peut alors être
recommandé d’utiliser des pieux forés pour traverser ces obstacles. La mise en place par forage
d’un pieu au roc consiste à forer dans le roc sur une profondeur suffisamment longue pour
permettre de mobiliser la résistance en pointe requise.
6-4
Manuel de conception des structures
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La mise en œuvre de pieux courts (soit de l’ordre de 5 m et moins) battus au roc peut être
hasardeuse, en particulier pour les pieux en H lorsque le roc est impénétrable et que la résistance
latérale le long du pieu est faible (dans le cas de pieux dans l’argile sensible, par exemple). Les
pieux forés sont probablement plus appropriés dans ce contexte.
Selon les conditions de terrain et les propriétés géotechniques des sols et du roc, la conception
des pieux peut être basée sur leur résistance géotechnique en friction ou en pointe ou sur
une combinaison des deux. Le concepteur doit consulter l’étude géotechnique et contacter,
au besoin, l’ingénieur en géotechnique responsable de cette étude pour la conception des
fondations profondes.
6.5.1.1 Essais
Dans la plupart des projets comprenant des pieux conventionnels, la résistance géotechnique des
pieux doit être vérifiée par des essais de chargement sur le site. Les charges à atteindre par les
essais sont fonction des charges pondérées et des coefficients de conséquence et de tenue
géotechnique de la norme CSA S6. Le concepteur doit indiquer sur le plan de conception les
charges à atteindre lors des essais.
Cependant, pour les fondations dont les pieux développent une résistance géotechnique
principalement en friction (pieux flottants) dans les sols argileux, le nombre d’essais dynamiques
prévus par unité de fondation est généralement de deux. Dans les cas où le dépôt d’argile est
homogène sous l’ensemble des unités de fondation, on peut limiter les essais à une seule unité de
fondation. L’étude géotechnique devrait faire mention de l’homogénéité ou de l’hétérogénéité des
sols présents sur le site.
Ces essais sont réalisés à l’aide de pieux témoins foncés à l’extérieur de l’emprise de l’unité de
fondation prévue. Un délai de l’ordre de trois ou quatre semaines suivant le fonçage des pieux est
généralement requis afin que les surpressions d’eau soient suffisamment dissipées et que les
résultats des essais de chargement soient représentatifs de la résistance géotechnique des sols.
Ce délai minimal est également requis dans le cas des méthodes d’installation ne générant
pas de surpressions afin de permettre au lien d’adhérence sol-pieu d’avoir le temps de se
développer suffisamment.
La mise en place de pieux témoins et la réalisation des essais de chargement sur ces derniers
sont effectuées avant la mise en place des pieux indiqués aux plans.
6-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les essais dynamiques sont généralement complétés par une analyse CAPWAP au taux d’une
analyse pour l’ensemble du projet lorsque le sol est uniforme ou d’une analyse par unité de
fondation lorsque les caractéristiques géotechniques des sols sont variables. L’analyse CAPWAP
n’est pas utile dans le cadre des projets de pieux forés avec des pointes encastrées dans le roc.
L’essai de chargement statique est un essai qui vise aussi à établir la résistance en compression
du pieu. Cet essai n’est plus utilisé, car il a été remplacé par l’essai chargement dynamique qui est
moins coûteux et plus rapide à réaliser.
L’essai de traction est un essai statique visant à déterminer la résistance d’un pieu fortement
sollicité en traction. Cet essai n’est plus utilisé non plus, car l’information peut être obtenue par un
essai dynamique combiné à une analyse CAPWAP, ce qui permet généralement de différencier la
résistance en friction de la résistance en pointe d’un pieu.
Dans la mesure où ces critères sont respectés, il n’est pas requis de remplir un pieu tubulaire en
acier de béton pour assurer sa durabilité. Un pieu tubulaire est rempli de béton lorsque des tirants
au roc à travers ce dernier sont requis, lorsque le pieu requiert une plus grande rigidité ou encore
lorsque la capacité de la paroi en acier n’est pas suffisante pour que les efforts de compression
soient repris.
L’épaisseur de la paroi d’un pieu en acier doit être d’au moins 10 mm.
Le diamètre intérieur d’un pieu tubulaire rempli de béton doit avoir un minimum de 300 mm.
Le pieu tubulaire ne doit pas être confondu avec le pieu caisson, qui comporte un ferraillage
important (cage d’armature) de même qu’une emboîture au roc. Les pieux caissons sont traités à
la section 6.5.3.
6-6
Manuel de conception des structures
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Les figures suivantes montrent différentes pointes acceptées par le Ministère. Toute pointe autre
que celles présentées dans les figures peut être acceptée à condition qu’elle soit jugée
équivalente.
Semelle Âme
2 plaques Type 2 plaques
Type 10 mm minimum 8 10 mm minimum
8
45 H = d - 115
20 2
25
75 20
6-7
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Décembre 2021
CL Pieu
Pieu
38
CJP
8
100
D/2 D/2
A A
Élévation
CL Pieu
PL38 8
(type)
8
CL Pieu
PL 32 x 100
(type)
Vue A-A
Dans certaines situations, par exemple en présence d’un roc très dur ou lorsque l’angle entre l’axe
du pieu et la surface du roc est important, une retenue latérale devrait être assurée par une pointe
de type Oslo placée à la base des pieux en acier afin de les empêcher de glisser. Toute pointe
autre que celles présentées dans les figures suivantes peut être acceptée à condition qu’elle soit
jugée équivalente.
6-8
Manuel de conception des structures
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CL Pieu
Ø+20 mm
Ø/2 - 40
10
135
75
PL 16 mm
300W (4 req.)
10
135
Voir note 1
10
250
Extrémité durcie
Rockwell C, 43 @ 48
100
(voir note 2)
R = 3 mm min.
sur le pourtour
Acier AISI 1045
R = 65 Limite élastique minimale de
Ø100 300 MPa avant la trempe
A A
Élévation
Coupe
Ø+20 mm
PL75
Pointe durcie
PL 16 (type)
Notes :
Vue A-A
1 - Soudage :
- Procédure de soudage approuvée par le Bureau canadien de soudage;
- Préchauffage au four, entre 250 °C et 300 °C, et maintien de cette température
pour les passes successives;
- Électrodes à utiliser : E4918-H4, E49XT-9X-H4 ou E49XC-6X-H4;
2 - Traitement thermique :
- Chauffage de l'extrémité de la pointe par bain de sel;
- Revenu pour obtenir la dureté désirée.
6-9
Manuel de conception des structures
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12
Type aux 4 coins
CL Pieu
Pieu Pieu
C180 x 18
200
C180 x 18
6
Type
6
500
10
Type
10
Pointe durcie
100
Pointe
durcie
R = 3 mm min.
sur le pourtour Coupe B-B
20
Ø100
Coupe
Élévation
Pointe durcie
Extrémité durcie
C180 x 18 Rockwell C, 43 @ 48
(voir note 2)
100
75
Coupe A-A
R = 65
Notes :
Pointe durcie
1 - Soudage :
- Procédure de soudage approuvée par le Bureau canadien de soudage;
- Préchauffage au four, entre 250 °C et 300 °C, et maintien de cette température
pour les passes successives;
- Électrodes à utiliser : E4918-H4, E49XT-9X-H4 ou E49XC-6X-H4;
- La dimension des soudures d'angle doit être vérifiée.
2 - Traitement thermique :
- Chauffage de l'extrémité de la pointe par bain de sel;
- Revenu pour obtenir la dureté désirée.
6-10
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Le tube est descendu jusqu’au roc. Une emboîture est amorcée dans celui-ci pour que le tube y
soit scellé. On considère que le scellement dans le roc est optimal lorsque le tube est encastré sur
tout son pourtour et sur la hauteur nécessaire afin d’éviter toute infiltration de sol ou de fragment
de roc dans l’emboîture. Le scellement du tube d’acier dans le roc constitue une étape critique
pour continuer dans de bonnes conditions les travaux de forage de l’emboîture. Dans quelques
rares cas, le tube d’acier peut être encastré dans un till très dense, puis l’emboîture se poursuit
dans le roc.
Étant donné leur grande capacité, le nombre de pieux caissons requis pour une unité de fondation
est nettement moindre que celui exigé par l’utilisation de pieux conventionnels.
Le concepteur d’un pieu caisson doit en déterminer les dimensions et les caractéristiques, ainsi
que celles de l’emboîture du roc. Généralement, le tube d’acier n’est pas considéré dans les
calculs. Dans le cas contraire, des soudures pleine pénétration doivent être spécifiées pour les
joints bout à bout. De plus, pour que la corrosion du tube d’acier soit prise en compte, on calcule
la section utilisée en réduisant l’épaisseur de la paroi de 1 mm sur le périmètre extérieur
seulement. L’épaisseur de la paroi d’acier indiquée dans le plan doit être clairement notée comme
étant une valeur minimale. C’est à l’entrepreneur de déterminer l’épaisseur de paroi requise pour
que le tube résiste aux efforts subis lors de la mise en place des pieux. Le choix d’ajouter ou non
des plaques de renforcement à la base des tubes, des dents de forage ou de tout autre élément
visant à faciliter l’enfoncement ou à préserver l’intégrité des tubes pendant leur mise en place
relève de la responsabilité de l’entrepreneur. Toutes les informations nécessaires à leur
construction doivent être données dans les plans et devis de soumission. La capacité des pieux
caissons (1 m) ne fait généralement pas l’objet de tests de vérification en chantier, car les
charges d’essais seraient trop élevées et risqueraient de les fragiliser. Par ailleurs, depuis
quelques années, de plus petits pieux caissons (400 mm à 800 mm) ont fait leur apparition. Ces
derniers, sous certaines conditions, peuvent être testés pour que leur capacité axiale soit vérifiée.
La conception des pieux caissons peut être basée sur la résistance en friction développée le long
de l’emboîture réalisée dans le roc, sur la résistance en pointe au fond de l’emboîture ou, plus
rarement, sur une combinaison des deux. Dans ce dernier cas, le concepteur devra s’assurer de la
bonne répartition des charges dans l’emboîture en fonction des conditions de terrain et des
données contenues dans l’étude géotechnique.
Des inspections par caméra des emboîtures sont exigées afin que soit assurée la qualité des
parois et du fond rocheux. De plus, des essais d’auscultation sonique (CSL) dans les pieux
caissons ciblés selon l’importance des fondations sont réalisés afin que l’intégrité du béton mis en
place dans ces pieux caissons soit vérifiée.
Les modalités d’application des essais CSL sont précisées dans le devis type « Construction et
réparation des structures » du Ministère.
6-11
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Décembre 2021
Pour les ouvrages courants, on utilisera des ancrages de type passif de préférence à des
ancrages actifs ou précontraints.
Dans le cas d’ancrages au roc, lorsque le rapport géotechnique indique la présence d’un roc
uniforme et de bonne qualité (récupération à ≈ 100 % et RQD > 75 %), la conception des
ancrages doit être réalisée par l’ingénieur qui produit les plans et devis pour les soumissions. Si le
roc ne satisfait pas à ces critères de qualité, il revient à l’ingénieur de l’entrepreneur de réaliser la
conception des ancrages. Il faut communiquer avec l’ingénieur qui a produit l’étude
géotechnique afin d’obtenir les critères de conception des ancrages (résistance du roc,
adhérence roc/coulis, etc.), si ces données n’y apparaissent pas.
La conception des ancrages doit tenir compte des quatre modes de rupture suivants :
Trois types d’essais de traction sont réalisés selon les procédures décrites au document
intitulé Recommendations for Prestressed Rock and Soil Anchors, publié par le Post-Tensioning
Institute. Parmi ces trois types d’essais, deux sont obligatoires et le troisième peut être requis si le
roc présente un réseau de fractures en profondeur, s’il est susceptible de subir un fluage ou s’il
est qualifié de mauvais roc. Si l’une de ces conditions est observée, un essai sur un ancrage
témoin de type Preproduction Test doit être réalisé pour chaque unité de fondation requérant des
ancrages au roc. Ces essais doivent être réalisés à l’extérieur des semelles.
- les essais de performance (Performance Tests), qui consistent à réaliser obligatoirement deux
essais de traction sur chaque semelle où des ancrages sont requis;
- les essais de validation sur les ancrages permanents, qui consistent en un essai de traction de
type Proof Test sur chaque ancrage au roc. Lorsque les ancrages sont du type précontraint, un
essai de décollement de la plaque d’ancrage doit être réalisé sur un minimum de deux
ancrages par unité de fondation où des ancrages sont requis.
6-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
De plus, les murs doivent respecter les exigences de la section 20.12. Dans le cas des murs
homologués, les exigences énoncées à la section 6.7.2 doivent également être respectées.
Les murs installés suivant une pente longitudinale doivent être construits en escalier afin d’assurer
leur stabilité et de faciliter leur mise en œuvre. Il en va de même pour le coussin de support du
mur, qui doit également être en escalier lorsque la pente du terrain est de 20 % ou plus afin
d’éviter des difficultés de mise en œuvre en chantier et de favoriser la stabilité du coussin durant
les travaux.
Certains types de murs sont plus adaptés que d’autres pour être construits sur un sol ayant une
faible résistance géotechnique. Le concepteur doit valider qu’aucun type de mur sur des
fondations superficielles ne convient au site à l’étude avant d’entreprendre la conception
particulière d’un mur reposant sur des pieux. Lorsque la longueur d’un mur en retour d’une culée
est inférieure à 10 m, mesurée par rapport à la face avant du mur de front, ce mur doit
préférablement être en béton coulé en place et intégré à la culée.
L’installation d’un mur de type TSM de façon contiguë à une culée présentant un biais important
doit autant que possible être évitée. La présence du biais rend impossible l’installation des
ancrages de façon adéquate à l’arrière des murs près de la face de la culée. Il est toutefois
possible de contourner cette difficulté en prévoyant une courte section de mur coulé en place
entre la culée et le mur de type TSM.
6-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas des murs en TSM, l’inclinaison de la charge n’est généralement pas prise en compte
dans le calcul de la résistance géotechnique à l’ÉLUL.
De plus, lorsque le mur comporte des inclusions ou des étriers métalliques dans le remblai, leur
surépaisseur, afin que soient compensées les diminutions anticipées des sections par la
corrosion, doit être déterminée conformément aux spécifications du chapitre 6 de la
norme CSA S6. Dans ce cas, pour une durée de vie nominale de 75 ans, la surépaisseur des
inclusions ou des étriers ainsi que les amorces métalliques peuvent être calculées selon la
corrélation simplifiée suivante :
6-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Ce calcul de surépaisseur est applicable lorsque les matériaux du remblai respectent les critères
électrochimiques décrits à l’article 15.12.3.1 « Matériaux granulaires du massif des murs remblais
renforcés ou à ancrages multiples » du CCDG. En plus des surépaisseurs calculées, une
surépaisseur de 1 mm doit être ajoutée aux éléments métalliques enfouis dans les 2 m
supérieurs du remblai d’un mur constituant l’infrastructure d’une route.
Les avis techniques sont disponibles dans la rubrique « Documents contractuels » sur le site
Web du Ministère1 dans la section « Entreprises et partenaires ».
Avant d’inclure un type de mur homologué dans les plans et devis d’un projet du Ministère, le
concepteur doit consulter la liste des murs homologués afin de s’assurer que ce type y est
toujours inscrit. La liste des murs homologués est disponible sur le site Web du Ministère.
Par définition, un système géotechnique est un groupe d’éléments interdépendants qui est conçu
pour transmettre des charges au sol ou pour contenir ce dernier, ce qui inclut les fondations
profondes et superficielles, les murs de soutènement, les tirants d’ancrage et les remblais
renforcés ou structuraux. Les systèmes géotechniques traités dans cette section se limitent aux
murs de soutènement et à leurs fondations, qu’on désignera comme des murs de soutènement.
Le terme zone d’interface correspond à la zone qui inclut le remblai d’approche mesuré à partir de
la face avant au bas du mur de front en considérant une pente 2H:1V. Cette zone doit avoir une
longueur minimale de 20 m.
1
www.transports.gouv.qc.ca
6-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En cas de doute sur la classification sismique d’un mur ou dans l’éventualité où la performance
sismique demandée semble insuffisante, veuillez contacter la DGS pour statuer sur la catégorie
d’importance à utiliser.
À moins d’indication contraire de la DGS, les murs essentiels situés en dehors de la zone doivent
satisfaire à au moins l’un des critères suivants :
- le mur soutient l’une des routes suivantes :
• une route qui se situe sur le réseau stratégique en soutien au commerce extérieur
(RSSCE);
• une route dont le DJMA est supérieur à 10 000;
• une route dont le détour situé sur le réseau autoroutier, national, régional ou collecteur est
supérieur à 50 km;
• une route qui a été identifiée dans un exercice de planification d’urgence comme
indispensable pour une communauté lors d’une intervention d’urgence;
- le mur fait plus de 10 m de haut;
- le mur est très complexe à réparer en raison de sa géométrie, tel les murs superposés et les
murs TSM dos à dos ou à double paroi, ou encore en raison de son emplacement;
- le mur participe à la stabilité d’un élément important pour la sécurité civile, tel qu’un bâtiment.
6-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En ce qui concerne les murs de soutènement, leur performance doit respecter les exigences
mentionnées ci-après, en remplacement des exigences des sections 6.14.2.1 et 6.14.2.3 de la
norme CSA S6. Comme le comportement attendu d’un mur de soutènement varie en fonction de
sa localisation par rapport au pont, différents tableaux sont présentés ci-après pour représenter
cette réalité.
Les services correspondant aux critères de performance pour les murs de soutènement sont
décrits dans le tableau 6.9-1, puis les niveaux de performance à utiliser pour leur conception sont
présentés aux tableaux 6.9-2 et 6.9-3 selon la localisation du mur.
6-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 6.9-1 Descriptions des critères de performance pour les murs de soutènement
Critère Service*
* Le service peut être limité par la conception structurale ou un désordre de nature géotechnique. Les désordres
géotechniques sont les conséquences qui résultent de la liquéfaction et de la mobilité cyclique des sols telles que les
tassements, l’étalement latéral, les ruptures frontales, etc.
Tableau 6.9-2 Niveaux de performance pour les murs de soutènement dans la zone d’interface
10 % en 50 ans Immédiat +
(475 ans) — —
majoration
5 % en 50 ans Immédiat + Immédiat +
(975 ans) —
majoration majoration
2 % en 50 ans Circulation Sécurité des Sécurité des
(2 475 ans) partielle personnes personnes
Majoration : Pour les modes de rupture fragile ou à éviter, la portion additionnelle de l’effort qui
est produit par le séisme doit être majorée de 1,5. Voici une liste non exhaustive des ruptures à
prendre en compte : en cisaillement (si l’aire minimale d’armature transversale n’est pas
respectée), à la fixation des dispositifs d’assemblage ou des pieux, en flexion (si l’armature
minimale en flexion n’est pas respectée) et en renversement (0.4B).
Il est bon de retenir que la conception est un processus itératif. Par conséquent, pour répondre
aux exigences de l’état de service, la conception initiale selon la probabilité prescrite peut devoir
être révisée.
6-18
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 6.9-3 Niveaux de performance pour les murs de soutènement en dehors de la zone d’interface
10 % en 50 ans
— Immédiat —
(475 ans)
5 % en 50 ans
Immédiat — —
(975 ans)
2 % en 50 ans
— — —
(2 475 ans)
Note : La conception d’un mur de soutènement de la catégorie « autres » se fait comme pour les
murs de soutènement de catégorie de performance sismique 1.
6.9.3 Coefficients
Les coefficients de conséquence et de tenue à utiliser sont tels qu’ils sont présentés à la
section 6.1 « Généralités » du présent document.
Pour la réalisation des calculs parasismiques, les coefficients de tenue sont modifiés comme
cela est spécifié à la section 6.14.4.1 « Coefficients de tenue géotechnique » de la norme
CSA S6.
Pour une conception basée sur la force où un ou des éléments à capacité protégée (rotule
plastique) ont été créés, le coefficient de tenue géotehnique à utiliser est celui des éléments à
capacité protégée.
La valeur de kh, illustrée à la figure C6.41 « The M-O solution », est prise égale à F*AHM pour
un élément de retenue. Toutefois, pour un élément de fondation qui peut se déplacer d’au
moins 25 à 50 mm, il est permis d’utiliser une valeur de kh = F*AHM/2. Cette valeur réduite peut
également être utilisée pour kh dans le calcul de la force d’inertie d’un élément de fondation
pouvant se déplacer.
6-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
où
Pae = poussée latérale dynamique du sol, y compris la poussée active pondérée avec un
coefficient de 1,0
Pir = kh × W
6-20
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
W = poids de l’unité de fondation (WF), y compris le poids du sol qui participe à la stabilité
de la fondation (WSol**)
* Les efforts produits par la charge 0,5Pae ne doivent pas être inférieurs à ceux produits par la
poussée active pondérée avec un coefficient de 1,25.
** Les efforts produits par la charge Wsol ne doivent pas être considérés pour la conception
structurale du mur de front et du garde-grève des culées ni celle de la portion verticale des
murs de soutènement en porte-à-faux en béton armé.
où
* Les efforts produits par la charge 0,5Pae ne doivent pas être inférieurs à ceux produits par la
poussée statique pondérée avec un coefficient de 1,25.
** Les efforts produits par la charge kh*Wsol ne doivent pas être considérés pour la conception
structurale d’un mur.
Pour l’analyse dans la direction longitudinale des ponts à travée simple, la force minimale de
liaison entre la superstructure et la sous-structure indiquée à l’article 4.4.10.1 « Généralités » de la
norme CSA S6 est applicable pour la conception de la connexion, y compris la rupture du béton
au pourtour des ancrages. Par contre, dans certains cas, cette force est excessive et jugée trop
contraignante pour la conception des culées. Il est alors permis d’utiliser, comme réaction
horizontale provenant du tablier (Tab), la charge permanente tributaire de la culée dans la
direction longitudinale, multipliée par F (AHM) × AHM, si cet effort est inférieur à celui spécifié à
l’article 4.4.10.1 de la norme CSA S6.
6-21
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
De plus, les détails spécifiques proposés à l’article C6.14.7.3 de la norme CSA S6 doivent être
respectés, sans s’y limiter :
- la longueur des inclusions doit être augmentée de 1,5 m pour les deux premiers rangs en haut
du mur;
- les joints doivent être assez flexibles pour permettre un certain mouvement et empêcher le
remblai de s’évacuer par ces derniers;
- les coussinets, lorsqu’ils sont requis, doivent permettre un certain mouvement et empêcher
l’augmentation de contraintes dans les façades rigides;
- les inclusions pour les coins ou les sections courbes doivent comprendre des détails
particuliers permettant une souplesse de l’ouvrage et une répartition uniforme des charges.
Dans le cas d’une CBF, les analyses structurales sont réalisées uniquement avec une récurrence
de 2 % en 50 ans. Cependant, concevoir la structure et ses approches pour qu’elle reste
pleinement fonctionnelle avec un séisme de 2 % en 50 ans paraît trop conservateur. C’est
pourquoi il est proposé que les fondations du pont et les ouvrages de soutènement respectent les
mêmes critères que ceux appliqués dans le cadre d’une CBP en ce qui a trait au comportement
dynamique des sols.
Une règle des bonnes pratiques pour l’évaluation du potentiel de liquéfaction consiste à réaliser
d’abord une analyse à partir de la méthode simplifiée en considérant, dans un premier temps,
l’intensité sismique associée à une récurrence de 2 % en 50 ans. Dans l’éventualité où un
potentiel de liquéfaction est décelé, il faut procéder à une analyse plus rigoureuse du potentiel de
liquéfaction en considérant la récurrence spécifique aux critères de performance. Dans tous les
cas, les conséquences de la liquéfaction (tassement, perte de résistance, friction négative, etc.)
doivent être déterminées par l’ingénieur géotechnicien.
Le potentiel de liquéfaction peut être précisé au moyen d’une analyse de la réponse dynamique
des sols lorsque les conséquences prévues, les besoins du projet et les coûts associés aux
mesures de mitigation le justifient. Comme la réalisation d’une telle analyse exige davantage
d’investissements (investigation géotechnique complémentaire, modélisations avancées, délai
supplémentaire, etc.), il est primordial que l’ingénieur concepteur et l’ingénieur géotechnicien
travaillent de concert afin de s’assurer, entre autres, que ce niveau d’analyse est réalisé seulement
lorsqu’il est nécessaire et qu’il se limite aux périodes de retour pertinentes.
6-22
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
7 CHAPITRE 7
7-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
7-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
7.1 GÉNÉRALITÉS
La conception des ouvrages sous remblais doit être conforme aux spécifications de la
norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers » et satisfaire aux exigences de
la section 20.13 « Ponceaux » du présent manuel.
L’appellation ouvrage sous remblais est utilisée ici à des fins d’uniformisation avec la terminologie
de la norme CSA S6. Dans les autres documents du Ministère, le terme ponceau est
généralement utilisé pour désigner ce type d’ouvrage.
7.2 CHARGES
Ainsi, à l’article 7.8.5.1 a) « Combinaisons de charges » de la norme CSA S6, le terme verticale
devrait être ajouté au texte d’origine, comme suit :
où D = le poids propre
Les ouvrages sous remblais doivent être conçus de manière à résister aux forces d’inertie liées à
un séisme ayant une probabilité de 2 % en 50 ans. La composante verticale du rapport
d’accélération sismique (Av) doit équivaloir aux deux tiers du rapport d’accélération horizontale
du sol (AH). La valeur de AH doit avoir une valeur égale à l’accélération horizontale maximale du
sol (AHM).
7-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
EQ = AV D + AV E
Note : La charge sismique étant fonction de la poussée des terres, les valeurs maximales de la
charge sismique ne doivent pas être combinées avec la valeur minimale de la poussée des terres,
et vice versa.
7-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
8 CHAPITRE 8
OUVRAGES EN BÉTON
FIGURES
Figure 8.2-1 Disposition de l’armature dans la portion intérieure des dalles sur poutres 8-2
Figure 8.2-2 Disposition de l’armature dans les dalles en porte-à-faux 8-8
Figure 8.2-3 Diaphragme d’extrémité d’un tablier non continu 8-12
Figure 8.2-4 Diaphragme intermédiaire 8-13
Figure 8.2-5 Diaphragme sur pile d’un tablier continu 8-14
Figure 8.2-6 Agencements de butoirs 8-15
Figure 8.2-7 Armature requise sur les rives longitudinales des dalles pleines 8-18
Figure 8.2-8 Exemple de disposition de l’armature dans une dalle de portique en
béton armé 8-18
8-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Figure 8.2-9 Détail type de butoir en béton armé à une culée 8-20
Figure 8.2-10 Armature de flexion principale d’un portique 8-22
Figure 8.2-11 Position des supports directs et indirects dans un portique 8-23
Figure 8.2-12 Position des supports direct et indirects dans un mur de soutènement et
une culée 8-23
Figure 8.3-1 Déviateur simple 8-32
Figure 8.3-2 Déviateur à double paroi 8-32
Figure 8.3-3 Protection de l’extrémité de la précontrainte transversale 8-34
Figure 8.3-4 Niche pour précontrainte transversale en angle avec le bord de la dalle 8-35
Figure 8.3-5 Structure semi-continue 8-36
Figure 8.3-6 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1000 8-38
Figure 8.3-7 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1200 8-38
Figure 8.3-8 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1400 8-39
Figure 8.3-9 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1600 8-39
Figure 8.3-10 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1800 8-40
Figure 8.3-11 Arrangement général des armatures 8-42
Figure 8.3-12 Correction aux extrémités des poutres 8-42
Figure 8.3-13 Disposition des armatures transversales aux extrémités des poutres avec
biais 8-43
Figure 8.3-14 Extrémités des tabliers de pont 8-44
Figure 8.3-15 Stabilité horizontale 8-45
Figure 8.3-16 Plaques d’acier goujonnées aux appuis des poutres NEBT 8-46
Figure 8.3-17 Cadre de renforcement pour drain 8-47
TABLEAUX
Tableau 8.1-1 Exemple de tableau « Caractéristiques du béton » 8-1
Tableau 8.2-1 Espacement maximal de l’armature transversale 15M dans la portion
intérieure des dalles 8-4
Tableau 8.2-2 Espacement maximal de l’armature transversale 20M dans la portion
intérieure des dalles 8-5
Tableau 8.2-3 Aire minimale requise pour le rang transversal supérieur dans les dalles en
porte-à-faux 8-8
Tableau 8.2-4 Nombre de diaphragmes intermédiaires 8-11
Tableau 8.2-5 Capacité en cisaillement d’interface des butoirs 8-19
Tableau 8.3-1 Diamètre extérieur et rayon minimal des gaines en PEHD pour des câbles
standards 8-31
Tableau 8.3-2 Espacement maximal des armatures de cisaillement des poutres NEBT 8-41
8-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
8-iii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
8.1 GÉNÉRALITÉS
Résistance à
Partie de l’ouvrage Type de béton
28 jours (MPa)
Semelle, dalle de transition, coussin de
35 V
support, base d’étanchement
[…] […] […]
Il faut s’assurer de la facilité d’approvisionnement des bétons avec ciment ternaire. À ce sujet, il est
recommandé de consulter le tableau 2.8-1 « Choix du type de béton » du Tome III –Ouvrages
d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère pour plus d’informations.
La spécification « Acier d’armature nuance 400W » doit apparaître dans tous les bordereaux
d’armature des plans. La protection primaire de l’acier d’armature contre la corrosion est procurée
par un enrobage adéquat. Pour des parties d’ouvrages plus vulnérables à la corrosion, l’emploi
d’acier d’armature galvanisé est recommandé. Les exigences du Ministère concernant l’usage des
aciers d’armature galvanisés et l’épaisseur minimale de l’enrobage de l’armature sont contenues
respectivement dans les tableaux 2.8-2 « Parties d’ouvrages avec barres d’armature
galvanisées » et 2.8-3 « Épaisseur minimale de l’enrobage de l’armature » du Tome III –
Ouvrages d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
L’utilisation de barres d’armature en acier inoxydable ou faites d’un type d’acier non mentionné dans
la norme 5101 « Armature pour les ouvrages en béton » du Ministère n’est pas autorisée, à moins
d’avoir l’approbation de la Direction générale des structures (DGS).
8-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Armature transversale
60 libre
(15M ou 20M)
bw 38 libre
Espacement Espacement
Figure 8.2-1 Disposition de l’armature dans la portion intérieure des dalles sur poutres
8-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
L’espacement effectif (Se) entre les poutres est défini à la figure 5.3 « Définitions de Sp et Se » de
la norme CSA S6.
Les espacements d’armatures donnés aux tableaux 8.2-1 et 8.2-2 sont valides si toutes les
conditions suivantes sont respectées :
Si l’une des conditions énumérées précédemment n’est pas respectée, l’espacement de l’armature
doit être déterminé selon les exigences de la norme CSA S6. Toutefois, l’espacement ne doit en
aucun cas être supérieur à celui requis selon les tableaux 8.2-1 et 8.2-2.
L’armature transversale doit être placée perpendiculairement aux poutres principales. L’armature
transversale peut toutefois être placée suivant le biais du tablier si celui-ci ne dépasse pas 30°. Si
l’armature transversale est placée suivant le biais du tablier, les espacements donnés aux
tableaux 8.2-1 et 8.2-2 doivent être multipliés par le cosinus de l’angle du biais. L’espacement
multiplié par le cosinus de l’angle du biais correspond à l’espacement des barres selon l’axe
longitudinal du pont (parallèle aux poutres principales).
Les hypothèses suivantes sont considérées pour établir l’espacement de l’armature donné aux
tableaux 8.2-1 et 8.2-2 :
- les efforts dus au camion sont calculés selon le paragraphe a) de l’article 5.7.1.2 « Moments
dans les parties intérieures des dalles de tablier » de la norme CSA S6 en utilisant un coefficient
de majoration dynamique de 0,4;
- le contrôle de la fissuration est effectué avec la version 2014 de la norme CSA S6 en limitant
l’ouverture des fissures à 0,25 mm;
- les barres d’armature sont de nuance 400W.
8-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
À moins de 1 m des rives transversales libres et des joints de tablier des dalles sur poutres, la
quantité d’armatures transversales requise selon les tableaux 8.2-1 et 8.2-2 doit être ajustée au
besoin afin de respecter les exigences de l’article 5.7.1.2 « Moments dans les parties intérieures
des dalles de tablier » de la norme CSA S6.
Tableau 8.2-1 Espacement maximal de l’armature transversale 15M dans la portion intérieure des dalles
8-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 8.2-2 Espacement maximal de l’armature transversale 20M dans la portion intérieure des dalles
8-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le tableau 8.2-3 donne l’aire d’armature transversale requise pour le rang supérieur en fonction de
la longueur du porte-à-faux (Sp) pour différentes épaisseurs de dalle (h). La longueur du porte-à-
faux (Sp) est définie à la figure 5.3 « Définitions de Sp et Se » de la norme CSA S6. Les données
du tableau 8.2-3 peuvent être utilisées seulement si toutes les conditions suivantes sont
respectées :
Si l’une des conditions énumérées précédemment n’est pas respectée, l’aire d’armature doit être
déterminée selon les exigences de la norme CSA S6. Toutefois, l’aire d’armature dans les dalles en
porte-à-faux ne doit en aucun cas être inférieure à celle requise selon le tableau 8.2-3.
Si l’armature transversale est placée suivant le biais du tablier (avec un angle inférieur à 30°), l’aire
d’armature obtenue à l’aide du tableau 8.2-2 doit être divisée par le cosinus au carré de l’angle
du biais.
Les hypothèses suivantes sont considérées pour établir l’aire d’armature donnée au tableau 8.2-3 :
- la glissière en acier est de type 210 (niveau d’essai TL-4) ou la glissière en béton est de
type 301 (niveau d’essai TL-5);
- les charges d’impact sont celles qui sont définies à l’article 3.8.8.1 « Dispositifs de retenue pour
les véhicules » de la norme CSA S6;
- le moment de flexion transversale dû aux charges des roues du camion est celui du tableau 5.15
de la norme CSA S6 en considérant une rive non raidie pour la glissière en acier et une rive raidie
pour la glissière en béton;
8-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- la traction et le moment de flexion transversale dus aux charges d’impact sur les dispositifs de
retenue obtenus avec les angles de dispersion sont ceux donnés à l’article C5.7.1.6.3
« Transverse moments in cantilever slabs due to railing loads » de l’édition 2006 du
commentaire de la norme CSA S6;
- le contrôle de la fissuration est effectué avec la version 2014 de la norme CSA S6 en limitant
l’ouverture des fissures à 0,25 mm;
- les caractéristiques des barres d’armature transversale sont les suivantes : 15M ou 20M de
nuance 400W;
- les caractéristiques des barres d’armature longitudinale sont les suivantes : 15M de
nuance 400W.
L’armature transversale dans les porte-à-faux est principalement obtenue en prolongeant les barres
d’armature transversale du lit supérieur de la portion intérieure de la dalle. Des barres
supplémentaires doivent habituellement être ajoutées pour respecter la quantité d’armatures
donnée au tableau 8.2-3. Ces barres supplémentaires sont alors juxtaposées aux barres
transversales du lit supérieur qui couvrent la pleine largeur de la dalle. Les barres supplémentaires
doivent couvrir toute la longueur du porte-à-faux et être prolongées dans la portion intérieure de la
dalle. La longueur de prolongement des barres supplémentaires doit être déterminée selon les
exigences de l’article 5.7.1.4 « Moments transversaux négatifs dans la partie intérieure adjacente
au porte-à-faux » de la norme CSA S6.
À condition que l’espacement des barres faisant la pleine largeur de la dalle corresponde à celui
donné au tableau 8.2-1 ou au tableau 8.2-2 et que la longueur du porte-à-faux soit limitée
à 1 800 mm et à 0,6 Se, les barres supplémentaires du porte-à-faux peuvent être prolongées dans
la portion intérieure de la dalle sur la moindre des longueurs suivantes : 1 700 mm ou 0,80 Se.
Pour les surfaces de dalle situées à moins de Sp et à moins de 1 m des rives transversales libres,
des joints de tablier ou des joints dalle sur culée, l’aire d’armature transversale présentée au
tableau 8.2-3 n’est pas valide. Dans ces portions des dalles, l’armature doit être déterminée selon
les exigences des articles 5.7.1.3 « Moments transversaux dans la partie en porte-à-faux
du platelage » et 5.7.1.5 « Moments transversaux et efforts de traction dans les dalles en porte-à-
faux dus aux charges qui s’exercent sur les dispositifs de retenue » de la norme CSA S6.
8-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Barres d'armature
ajoutées
Notes :
60 libre
2. h : épaisseur de la dalle
As
h
38 libre
Poutre de rive
Tableau 8.2-3 Aire minimale requise pour le rang transversal supérieur dans les dalles en porte-à-faux
8-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les diaphragmes d’extrémité ont pour fonction de stabiliser le tablier du pont par rapport aux
charges latérales, comme un séisme ou le vent, et ce, en transférant ces charges vers les fondations.
De plus, les diaphragmes d’extrémité procurent une rigidité de torsion aux poutres principales et
permettent le levage du tablier.
De leur côté, les diaphragmes intermédiaires stabilisent les poutres contre le déversement et
peuvent aussi contribuer à la répartition transversale des surcharges routières.
La largeur des diaphragmes intermédiaires doit être d’au moins 250 mm.
L’armature des diaphragmes intermédiaires doit être au moins équivalente à l’armature minimale
exigée dans la norme CSA S6 pour les poutres fléchies.
La largeur du diaphragme d’extrémité à une culée doit être d’au moins 1 000 mm dans le cas d’un
tablier précontraint par post-tension et d’au moins 500 mm dans les autres cas. Pour les poutres
préfabriquées de type NEBT, on doit se référer à la section 8.2.2.4.
En plus d’être conçu pour transférer les charges latérales entre le tablier et les fondations, le
diaphragme d’extrémité doit être conçu pour permettre le levage et le support du tablier lors de
l’éventuel remplacement des appareils d’appui. On doit considérer que les vérins sont placés sous
le diaphragme à 300 mm de la semelle inférieure des poutres principales. Dans le cas particulier
des tabliers à poutres préfabriquées de type NEBT, on doit considérer que les vérins sont placés
à 425 mm de la semelle inférieure lorsque les poutres ont 1 800 mm de hauteur. Les diaphragmes
doivent être conçus selon les exigences de l’article 1.8.3.3 de la norme CSA S6.
8-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tablier continu
La profondeur du diaphragme au-dessus d’une pile doit correspondre à la profondeur des
poutres principales.
La largeur du diaphragme au-dessus d’une pile doit être d’au moins 1 000 mm pour un tablier
précontraint par post-tension. Dans le cas d’un tablier à poutres préfabriquées de type NEBT, la
largeur du diaphragme doit être d’au moins 600 mm, incluant un espace libre de 300 mm entre
les extrémités des poutres préfabriquées.
Les exigences de la section 8.2.2.2 relatives au levage et au support du tablier s’appliquent
également au diaphragme au-dessus d’une pile.
Les figures 8.2-3, 8.2-4 et 8.2-5 donnent les caractéristiques minimales (dimensions et armature)
des diaphragmes pour les tabliers à poutres préfabriquées de type NEBT. Les caractéristiques des
diaphragmes données sur ces figures sont déterminées en considérant les critères mentionnés à la
section 8.2.2. Ces figures peuvent être utilisées seulement si toutes les conditions suivantes sont
respectées :
- la surcharge est limitée à une charge répartie de 5 kN/m par voie lors du levage et du support
du tablier;
- il n’y a aucune contribution des diaphragmes intermédiaires dans la répartition transversale des
charges permanentes et de la surcharge routière;
- l’espacement et la portée des poutres sont conformes aux figures 8.3-6 à 8.3-10;
- la résistance à la compression du béton des diaphragmes (f’c) à 28 jours est d’au
moins 35 MPa;
- la limite élastique de l’acier d’armature est d’au moins 400 MPa.
La surcharge de 5 kN/m par voie, considérée pour les détails d’armature illustrés aux
figures 8.2-3, 8.2-4 et 8.2-5, ne correspond pas à une circulation de véhicules. Si une telle
surcharge est jugée insuffisante pour un projet donné, car l’interruption de la circulation serait
problématique lors du levage et du support du tablier, les caractéristiques des diaphragmes
(dimensions, armature et garnitures d’insertion) doivent être déterminées selon les exigences de la
norme CSA S6.
8-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En plus de l’armature requise selon les figures 8.2-3 et 8.2-4, des armatures doivent être ajoutées
au travers des âmes des poutres intérieures afin de relier les diaphragmes aux poutres. Dans le cas
des poutres de rive, des armatures reliant les âmes des poutres et les diaphragmes doivent aussi
être ajoutées à l’aide de garnitures d’insertion insérées dans les poutres de rive. Les armatures et
les garnitures d’insertion requises pour relier les diaphragmes aux poutres sont illustrées aux plans
types des poutres de type NEBT et aux dessins types des diaphragmes présentés dans le Manuel
de dessins des structures du Ministère.
Diaphragme intermédiaire
Le nombre de diaphragmes intermédiaires est fonction de la longueur de la poutre, avec un
espacement maximal de 15 m entre les diaphragmes (voir le tableau 8.2-4).
L 15 m 0
15 m < L 30 m 1
30 m < L 45 m 2
Diaphragme d’extrémité
La stabilité transversale d’un tablier à poutres préfabriquées provient de la combinaison d’un
diaphragme d’extrémité et de butées transversales constituées de butoirs en béton armé ou
d’appareils d’appui fixe.
La résistance aux charges latérales des diaphragmes d’extrémité illustrés à la figure 8.2-3 est
fonction de la résistance à la compression du béton de ces derniers. En considérant que les
charges latérales provenant du tablier sont transmises par une bielle comprimée située dans
l’épaisseur du diaphragme, on peut estimer à 1 450 kN la résistance pondérée à l’effort horizontal
latéral (EQ) des diaphragmes d’extrémité. Cette capacité est estimée en considérant que la
résistance à la compression du béton des diaphragmes à 28 jours (f’c) est d’au moins 35 MPa et
que les détails d’armature de la figure 8.2-3 sont utilisés.
La figure 8.2-6 illustre trois agencements de butoirs en béton armé à une culée ou à une pile de
type mobile pour différentes intensités de charges latérales appliquées à l’appui. Les butoirs doivent
être en nombre suffisant pour que la charge appliquée sur le diaphragme n’excède pas leur
capacité.
8-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
4-25M
X-15M T1 @ 250 T1-15M @ 250 50 libre
6-T3
150
T3-15M @ 170
(6 de chaque côté)
X-15M
esp. @ 200
He
T2-15M @ 250
T4-15M (3 de
chaque côté)
T2 @ 250 50 libre
3-T4 4-25M
4-25M 450
A
Élévation Coupe
B
B(T2)
A
8-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
A 50 libre
2-15M
B
T1-15M @ 300
T1
T3-15M @ 300
(2 de chaque côté)
He
X-15M @ 200
T2-15M @ 300
B
A A 50 libre
2-25M
T2 T3 250
Étriers Coupe
X
Poutre 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800
Axe des piles He 530 730 930 1 130 1 330
ou culées X 2 4 6 8 10
B(T1) 555 655 655 655 655
Axe de B(T2) 545 745 945 1 145 1 345
la route B(T3) 285 485 685 885 1 085
Normale à
l'axe de la route
Longueur totale
X A Étriers
1 000 1 200 1 400 1 600 1 800
0 T1 1 260 1 460 1 460 1 460 1 460
Notes :
150 T2 1 240 1 640 2 040 2 440 2 840
17 T3 1 210 1 550 1 950 2 350 2 750
- X = biais du pont
18 T1 1 270 1 470 1 470 1 470 1 470
- T1, T2 et T3 sont placées 160 T2 1 250 1 650 2 050 2 450 2 850
parallèlement à 24 T3 1 170 1 570 1 970 2 370 2 770
l'axe des poutres.
25 T1 1 275 1 475 1 475 1 475 1 475
- La première T3 est placée à 165 T2 1 255 1 655 2 055 2 455 2 855
29 T3 1 180 1 580 1 980 2 380 2 780
125 mm de l'âme des poutres.
30 T1 1 285 1 485 1 485 1 485 1 485
- L'espacement des étriers est 175 T2 1 265 1 665 2 065 2 465 2 865
mesuré suivant l'axe du 33 T3 1 200 1 600 2 000 2 400 2 800
diaphragme.
34 T1 1 290 1 490 1 490 1 490 1 490
180
T2 1 270 1 670 2 070 2 470 2 870
36 T3 1 210 1 610 2 010 2 410 2 810
37 T1 1 300 1 500 1 500 1 500 1 500
190 T2 1 280 1 680 2 080 2 480 2 880
39 T3 1 230 1 630 2 030 2 430 2 830
Pour les dimensions des autres barres, voir les dessins types des diaphragmes pour les poutres de type NEBT.
8-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
T1 - 15M
50 libre
@ 250
T3 - 15M T5 - 15M @ 250 A
@ 250 (2 de chaque côté)
B
X - 15M @ 200
B
B
T4 - 15M X - 15M @ 200
@ 250
A A
T2 - 15M 2 - 20M
@ 250 Ancrages des poutres T1 - T3 T2 - T4 T5
Étriers
2 - 20M 2 - 20M*
Longueur totale
Axe des piles X A Étriers
1 000 1 200 1 400 1 600 1 800
ou culées
0 T1 1 810 1 810 1 810 1 810 1 810
500
T2 2 530 2 930 3 330 3 730 4 130
Axe de la route T3 1 510 1 510 1 510 1 510 1 510
200
Normale à T4 2 230 2 630 3 030 3 430 3 830
l'axe de la route 17 500 T5 2 280 2 680 3 080 3 480 3 880
Notes : 18 T1 1 835 1 835 1 835 1 835 1 835
525
T2 2 555 2 955 3 355 3 755 4 155
- X = biais du pont.
T3 1 520 1 520 1 520 1 520 1 520
210
- L'espacement des étriers est mesuré suivant l'axe du T4 2 240 2 640 3 040 3 440 3 840
diaphragme. 24 525 T5 2 330 2 730 3 130 3 530 3 930
25 T1 1 860 1 860 1 860 1 860 1 860
- T1, T2, T3,T4 et T5 sont placées parallèlement à l'axe des 550
T2 2 580 2 980 3 380 3 780 4 180
poutres.
T3 1 530 1 530 1 530 1 530 1 530
220
- La première T5 est placée à 125 mm de l'âme des poutres. T4 2 250 2 650 3 050 3 450 3 850
29 550 T5 2 380 2 780 3 180 3 580 3 980
- Sur appui fixe, l'ancrage ne devrait pas se trouver dans
30 T1 1 885 1 885 1 885 1 885 1 885
l'axe des poutres et à moins de 850 mm de part et d'autre 575
de l'axe de la poutre. T2 2 605 3 005 3 405 3 805 4 205
T3 1 540 1 540 1 540 1 540 1 540
- Sur appui fixe, l'ancrage est illustré de façon schématique 230
T4 2 260 2 660 3 060 3 460 3 860
seulement. La géométrie de cet ancrage de même que 33 575 T5 2 430 2 830 3 230 3 630 4 030
celle du diaphragme à l'endroit de l'ancrage doivent être
dimensionnées de façon à permettre le transfert des 34 T1 1 915 1 915 1 915 1 915 1 915
605
efforts et le levage du tablier. T2 2 635 3 035 3 435 3 835 4 235
T3 1 550 1 550 1 550 1 550 1 550
- Pour les dimensions des autres barres, voir les dessins 240
T4 2 270 2 670 3 070 3 470 3 870
types des diaphragmes pour les poutres de type NEBT. 36 605 T5 2 490 2 890 3 290 3 690 4 090
* Ces barres sont continues sur toute la longueur du 37 T1 1 935 1 935 1 935 1 935 1 935
625
diaphragme lorsque le dévers est unique, mais se T2 2 655 3 055 3 455 3 855 4 255
chevauchent vis-à-vis un changement de dévers. Pour que T3 1 560 1 560 1 560 1 560 1 560
la pose soit facilitée, la longueur maximale de ces barres 250
T4 2 280 2 680 3 080 3 480 3 880
est de 7 m et les joints par chevauchement sont alternés 39
et mis hors des crochets. 625 T5 2 530 2 930 3 330 3 730 4 130
8-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Pont
EQ
Butoir Butoir
CL Pont
2 EQ
CL Pont
3 EQ
8-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Contrairement aux modalités prévues à l’article 8.9.1.2 « Zones exigeant une armature
transversale » de la norme CSA S6, l’armature transversale de cisaillement dans les tabliers de pont
à dalle pleine est requise sur toute la superficie de la dalle.
L’épaisseur minimale requise pour une dalle pleine est de 300 mm.
Les symboles utilisés dans cette section sont définis à l’article 8.3 « Symboles » de la
norme CSA S6.
- si Vf est inférieur ou égal à (0,10 c f’c bvdv + Vp) et que Tf est inférieur ou égal à 0,25Tcr,
l’espacement transversal ne doit pas dépasser la plus petite des valeurs suivantes : 600 mm
ou 1,1dv;
- si Vf est supérieur à (0,10 c f’c bvdv + Vp) ou si Tf est supérieur à 0,25Tcr, l’espacement
transversal ne doit pas dépasser la plus petite des valeurs suivantes : 300 mm ou 0,55dv.
L’armature transversale de cisaillement minimale exigée dans la présente section ne doit pas être
prise en compte lors du calcul de la résistance pondérée au cisaillement, car certains critères de
l’article 8.9 « Cisaillement et torsion » de la norme CSA S6 ne sont pas respectés avec les
exigences de la présente section. La résistance doit donc être calculée à l’aide de la méthode
générale décrite à l’article 8.9 « Cisaillement et torsion » de la norme CSA S6, en omettant la
présence de l’armature transversale de cisaillement.
8-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les exigences suivantes doivent être respectées dans le cas des dalles pleines où l’armature
transversale de cisaillement n’est pas requise selon la norme CSA S6 :
- l’aire minimale de l’armature transversale de cisaillement ne doit pas être inférieure à la quantité
déterminée à l’aide de l’équation présentée à l’article 8.9.1.3 « Aire minimale d’armature
transversale » de la norme CSA S6;
- Vf doit être inférieur ou égal à (0,10 c f’c bv dv + Vp) et Tf doit être inférieur ou égal à 0,25Tcr;
- l’espacement longitudinal de l’armature transversale (selon un axe parallèle à l’armature
principale) ne doit pas dépasser la moindre des valeurs suivantes : 600 mm ou 1,10 dv. De
plus, le dernier paragraphe de l’article 8.14.6 « Espacement maximal de l’armature de
cisaillement et de torsion » de la norme CSA S6 doit être respecté;
- l’espacement transversal de l’armature transversale (selon un axe perpendiculaire à l’armature
principale) ne doit pas dépasser la moindre des valeurs suivantes : 600 mm ou 2,0 dv;
- la valeur de l’angle d’inclinaison ne doit pas dépasser 42° (dv cot = 1,1 dv) afin que
tout plan de fissuration en cisaillement soit intercepté par au moins une rangée
d’armatures transversales.
Dans l’éventualité où il ne serait pas possible de respecter toutes les exigences de la présente
section, la quantité de barres d’armature transversale devra être augmentée afin de respecter les
exigences de la section 8.2.3.1.
Le long des rives longitudinales des dalles pleines, on doit prévoir des cadres fermés et des barres
longitudinales supplémentaires sur les faces verticales de la dalle, comme cela est illustré à la
figure 8.2-7. En raison des efforts de torsion présents dans les rives longitudinales, l’utilisation
d’étriers non fermés ou de barres en U chevauchées en remplacement des cadres fermés n’est pas
permise pour les barres requises sur les rives longitudinales des dalles pleines.
8-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Armature de retrait et de
température
Chasse-roue
300 max.
h
20M minimum
2h
Minimum 1 800
Cadre fermé :
Armature principale de flexion
Notes :
- L’armature du chasse-roue, du trottoir et/ou de la glissière en béton armé n’est pas indiquée sur la figure pour
des raisons de clarté.
- L’armature courante prévue pour une dalle pleine peut tenir le rôle d’armature de rive.
Figure 8.2-7 Armature requise sur les rives longitudinales des dalles pleines
75
libre
50 libre
Armature principale
15M @ 300, barres avec crochets aux bouts
de flexion
Note :
Ce dessin est incomplet et n’est présenté qu’à titre d’exemple pour démontrer l’application à un cas particulier
des recommandations indiquées aux sections 8.2.3.1 à 8.2.3.3 de ce manuel en ce qui a trait à l’armature
transversale de cisaillement à prévoir dans la dalle d’un portique en béton armé.
Figure 8.2-8 Exemple de disposition de l’armature dans une dalle de portique en béton armé
8-18
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- si Vf est inférieur ou égal à (0,10 c f’c bvdv + Vp) et que Tf est inférieur ou égal à 0,25Tcr,
l’espacement transversal ne doit pas dépasser la plus petite des valeurs suivantes : 600 mm
ou 1,1dv;
- si Vf est supérieur à (0,10 c f’c bvdv + Vp) ou si Tf est supérieur à 0,25Tcr, l’espacement
transversal ne doit pas dépasser la plus petite des valeurs suivantes : 300 mm ou 0,55dv.
La figure 8.2-9 illustre les différents paramètres géométriques et la disposition typique des
armatures dans les butoirs. Les butoirs doivent être conformes aux exigences de
l’article 8.9.5 « Transmission du cisaillement d’interface » de la norme CSA S6. La capacité des
butoirs doit également respecter les exigences de l’article 8.10 « Modèle bielle-tirant » de la
norme CSA S6 étant donné l’excentricité entre le point d’application de la charge de cisaillement et
la base du butoir.
8-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- la capacité du butoir, calculée à l’aide d’un modèle de bielles et de tirants, est supérieure à celle
donnée au tableau 8.2-5. Le modèle de bielles et de tirants doit être conforme aux exigences
de la section 8.10 « Modèle bielle-tirant » de la norme CSA S6 et tenir compte de l’élévation du
point d’application de la force horizontale sur le butoir;
- les barres d’armature sont de nuance 400W;
- les barres d’armature sont pleinement développées de part et d’autre du dessus de l’assise;
- le béton du butoir forme un bloc monolithique avec le béton de l’assise, c’est-à-dire sans joint
de coulée au niveau du dessus de l’assise;
- la résistance en compression du béton à 28 jours (f’c) est d’au moins 35 MPa.
Direction Direction
transversale Dessus de l'assise longitudinale
de la culée
EQ
h h
B b
- la poussée active ou la poussée au repos des sols doit être considérée, dépendamment de la
flexibilité du mur;
- les murs en retour doivent résister aux poussées de sol générées par la surcharge routière des
camions CL-625 circulant à proximité du mur;
8-20
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- les murs en retour doivent résister aux charges d’impact définies à l’article 3.8.8.1 « Dispositifs
de retenue pour les véhicules » de la norme CSA S6;
- sauf pour les ponts de catégorie de performance sismique 1, les murs en retour en console
doivent résister aux poussées de sol supplémentaires causées par un séisme et aux forces
sismiques dues à l’inertie des murs;
- une surface de catégorie B, telle qu’elle est définie à l’article 8.12.3.2 « Catégorie des surfaces
de béton » de la norme CSA S6, doit être considérée pour le contrôle de la fissuration. Lorsque
le contrôle de la fissuration est effectué avec la version 2014 de la norme CSA S6, l’ouverture
des fissures doit être limitée à 0,35 mm;
- comme le support horizontal des murs en retour en console est de type indirect (l’élément de
support est en traction), l’équation donnée à l’article 8.9.3.12 « Armature longitudinale du côté
en traction sous flexion » doit être vérifiée en tout point du mur;
- le concepteur doit ajuster la quantité d’armatures à l’intérieur des éléments qui supportent les
murs en retour (garde-grève, mur de front, béquille, semelle, etc.) afin d’assurer la résistance
aux différents efforts provenant des murs en retour, notamment les efforts de flexion, de
cisaillement et de traction.
Lorsque les conditions le permettent, il ne devrait pas y avoir de joint de construction entre les
béquilles et la dalle d’un portique. Toutefois, en fonction de la proximité des fournisseurs de béton
et du volume de l’ouvrage, il peut s’avérer préférable de prévoir un joint de construction dans la
partie supérieure des béquilles, afin de limiter le risque de joint froid pendant le bétonnage.
Dans le cas où l’on trouve un joint de construction dans le haut des béquilles d’un portique, un joint
de construction horizontal doit aussi être prévu dans les murs en retour. Ce joint doit être réalisé à
la même élévation que le joint dans les béquilles et être parallèle au joint à la base des chasse-roues
ou des glissières. Le joint doit être réalisé selon les spécifications du Cahier des charges et des
devis généraux (CCDG). Sur la face remblayée des murs en retour, deux bandes de membrane
autocollante pour joints (d’une largeur de 300 mm et de 500 mm) doivent être installées au niveau
du joint de construction. Ces bandes de membrane doivent être détaillées aux plans.
8-21
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
(Placées dans la
même nappe)
1 2
P7 (court)
P22 P3 (court)
P10 P6 (long)
15M P2 (long)
P26
2t
P1 (court)
t
P11 P11
P0 (long)
VAR. 0,2 L
250
P5
P4 Armature Armature P8
(face extérieure) (sur toute la largeur)
La disposition de l’armature doit permettre le passage de la ligne de pompage jusqu’au fond des
éléments. Des réservations d’au moins 300 mm de diamètre doivent être prévues à cette fin. La
distance horizontale entre ces réservations doit respecter les exigences relatives à la mise en place
du béton données au CCDG. Ces réservations doivent être privilégiées, mais peuvent être omises
à condition que des ouvertures dans le coffrage puissent être pratiquées.
8-22
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour les sections situées au niveau des supports indirects et pour celles situées entre les supports,
les équations données aux articles 8.9.3.12 « Armature longitudinale du côté en traction sous
flexion » et 8.9.3.13 « Armature longitudinale du côté en compression sous flexion » de la
norme CSA S6 doivent être vérifiées.
Supports directs
Support indirect
Support indirect
Supports indirects
Support direct
Figure 8.2-12 Position des supports direct et indirects dans un mur de soutènement et une culée
8-23
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les éléments en béton précontraint doivent être dimensionnés de façon qu’aucune fissuration
causée par la flexion et le cisaillement ne soit permise en service. Les contraintes à l’ÉLUT doivent
se situer à l’intérieur des limites prescrites pour le béton précontraint en place et le béton précontraint
préfabriqué définies dans ce chapitre.
Le béton précontraint en place est réalisé par post-tension et le béton précontraint préfabriqué est
réalisé par prétension, par post-tension ou par une combinaison des deux.
8.3.1.1 Conception
Les notions qui suivent s’appliquent à la précontrainte par post-tension en général.
Sous la combinaison de charge à l’ÉLUT no 1 décrite dans la norme CSA S6, les contraintes dans
la fibre supérieure du tablier, après le calcul de toutes les pertes, ne doivent jamais être en traction
(fibre supérieure comprimée en tout temps en service). Pour la fibre inférieure, une contrainte de
traction d’au plus 0,4�f’c est permise sous la combinaison de charge à l’ÉLUT no 1.
8-24
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les plans de soumission doivent contenir les armatures requises pour reprendre les contraintes
provenant de la diffusion de la précontrainte au-delà de la zone d’ancrage. Cette région est
communément appelée zone de deuxième régularisation des contraintes.
L’espacement des armatures transversales de cisaillement doit être un quotient de 600 mm (100,
120, 150, 200, 300 ou 600 mm) de façon à servir de fixations aux supports des gaines dont
l’espacement est de 600 mm ou moins (selon l’axe longitudinal du pont).
Pour les ponts à poutres en béton précontraint coulées en place, la largeur de l’âme des poutres
peut être considérable. L’espacement maximal de l’armature transversale de cisaillement, selon
l’axe perpendiculaire à l’armature principale de flexion, doit être déterminé selon les
critères suivants :
- si Vf est inférieur ou égal à (0,10 φc f’c bvdv + Vp) et que Tf est inférieur ou égal à 0,25 Tcr,
l’espacement transversal maximal ne doit pas dépasser la moindre des valeurs
suivantes : 600 mm ou 1,1 dv;
- si Vf est supérieur à (0,10 φc f’c bvdv + Vp) ou si Tf est supérieur à 0,25 Tcr, l’espacement
transversal maximal ne doit pas dépasser la plus petite des valeurs suivantes : 300 mm
ou 0,55 dv.
Des câbles de capacité moyenne avec un espacement réduit, plutôt que des câbles plus forts avec
un plus grand espacement, sont préférables afin d’obtenir une distribution plus uniforme des forces
de précontrainte.
Les poutres doivent être espacées de façon que, sous la charge totale, chacun de ces éléments du
tablier subisse sensiblement les mêmes efforts.
En cas d’incertitude sur les valeurs des coefficients de frottement, un toron supplémentaire par câble
peut être prévu pour compenser, s’il y a lieu, un manque de précontrainte dû à une sous-estimation
des pertes par frottement.
Dans le cas particulier des torons gainés-protégés, les gammes à utiliser pour les valeurs des
coefficients de frottement sont :
Pour la précontrainte extérieure, les valeurs des coefficients de frottement sont données à la
section 8.3.1.4.
8-25
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La faisabilité de la disposition des ancrages aux extrémités des poutres doit être vérifiée.
Les déviations des gaines doivent être évitées dans la mesure du possible et elles doivent être
effectuées dans un seul plan.
Les rayons de courbure des gaines doivent être conformes aux valeurs minimales spécifiées par
le manufacturier.
Les gaines doivent comporter une partie rectiligne, au voisinage des ancrages ou des coupleurs,
d’une longueur égale ou supérieure à 0,5 m.
L’armature des divers éléments du pont (chevêtres, diaphragmes, etc.) doit être disposée de façon
à éviter d’entraver les câbles. Dans le cas d’un système de tablier à poutres et dalle, l’armature
transversale du lit inférieur de la dalle peut être coupée, et la continuité de l’armature de la dalle est
alors conservée au moyen de barres supplémentaires chevauchant les barres coupées.
Des drains doivent être disposés aux points bas du profil des gaines.
8.3.1.3 Plan
Les plans doivent contenir toutes les données nécessaires pour que puisse être effectué le calcul
de la précontrainte du pont, soit les données présentées ci-après :
- le schéma du pont montrant le système structural utilisé, les portées de calcul, le chargement,
le facteur d’essieu et le CMD utilisés pour les calculs de structure, etc.;
- les caractéristiques structurales des sections du pont, à chaque dixième de portée de tous les
éléments précontraints : aire, inertie, Yt, Yb;
- une coupe transversale type des éléments structuraux précontraints avec les dimensions
requises et la position de l’axe neutre;
- le recouvrement minimal permis entre le dessus de la gaine et le dessus de la dalle ainsi que la
distance minimale permise entre le dessous de la gaine et le dessous du tablier, en tenant
compte des normes déjà émises et des armatures choisies; et des renseignements identiques
pour les béquilles précontraintes d’un portique, etc.;
- la résistance en compression du béton à 28 jours des divers éléments composant la structure;
- un tableau détaillé montrant les valeurs des moments fléchissants, des efforts tranchants et des
efforts axiaux (s’il y a lieu) à chaque dixième de portée des éléments, indiquant si ces valeurs
sont pour le tablier entier ou non et donnant la convention des signes.
8-26
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le tableau doit aussi inclure les efforts correspondant aux cas de chargements suivants :
La suggestion d’un système par phases de construction doit être décrite aux plans, si cela est
nécessaire, avec les détails et les valeurs des moments de flexion, des efforts tranchants et des
efforts axiaux, s’il y a lieu. Les phases doivent être contiguës dans la mesure du possible et l’on doit
éviter l’utilisation de bancs de support.
Les valeurs de la déflexion à long terme due au poids propre et aux charges permanentes
surimposées à chaque dixième de travée ainsi que le coefficient utilisé pour le calcul de la déflexion
doivent être donnés aux plans.
Dans le cas de la précontrainte extérieure totale, tous les câbles sont situés à l’extérieur des sections
de béton. Dans le cas de la précontrainte extérieure partielle, une partie des câbles se situe à
l’intérieur des sections de béton (pour résister, par exemple, aux charges mortes et aux charges de
construction) et l’autre partie se situe à l’extérieur des sections de béton (pour résister, par exemple,
aux charges permanentes surimposées et aux surcharges routières).
8-27
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La précontrainte extérieure comporte toutefois deux aspects dont il faut tenir compte afin d’éviter
certains inconvénients. D’une part, les câbles étant accessibles, ils présentent une certaine
vulnérabilité à des attaques pouvant causer leur destruction. D’autre part, puisqu’ils sont apparents,
ils doivent faire l’objet de considérations esthétiques.
Les indications qui suivent s’appliquent à une précontrainte extérieure dont le tracé des câbles ne
peut être que légèrement en dehors de la hauteur des sections pour lesquelles ils assurent la
précontrainte. Par conséquent, les indications excluent les ouvrages haubanés.
Selon le type de toron utilisé, il est recommandé d’utiliser l’un des deux types de technologies
ci-après.
De plus, la démontabilité, en cas de remplacement éventuel du câble, est une opération destructive
(coupe de torons tendus) qui rend plus difficile le remplacement.
Cette technologie permet la remise en tension ultérieure des câbles et réduit en outre les pertes par
frottement du fait des faibles valeurs de coefficient de friction.
8-28
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
De plus, la démontabilité, en cas de remplacement éventuel du câble, est une opération non
destructive (coupe de torons détendus) qui simplifie le remplacement.
Dans le cas des monotorons gainés-protégés, l’espace nécessaire à l’encombrement des vérins
lors d’une éventuelle remise en tension des câbles au niveau des ancrages doit être prévu. De
même, une longueur de torons suffisante dépassant l’ancrage est conservée afin de rendre possible
cette remise en tension.
À cette fin, l’accès à tous les ancrages correspondants doit être prévu, ainsi que les dégagements
nécessaires à la mise en place des dispositifs de détensionnement, s’il y a lieu, et à la mise en place
des éventuels câbles de remplacement. L’encombrement des vérins nécessaires doit donc être
prévu.
De plus, pour que la démontabilité du câble soit facilitée, le tracé de celui-ci doit être rectiligne ou
circulaire dans chacune des zones où il traverse le béton. L’utilisation de déviateurs à double paroi
facilite l’opération.
Par ailleurs, tout processus de remplacement d’un câble de précontrainte doit être approuvé au
préalable par le concepteur.
Il importe donc que la conception du câblage tienne compte des conditions de remplacement d’un
câble, l’ouvrage devant respecter les conditions réglementaires par rapport aux limites d’utilisation
à vide (sans surcharge routière) lorsqu’un câble est remplacé.
À moins d’une analyse plus précise, la plus grande longueur libre d’un câble de précontrainte est
limitée à 10 m.
Si les déviateurs sont très espacés, il faut intercaler, entre les câbles, des dispositifs
légers (entretoises ou amortisseurs) ne reprenant en principe aucun effort, mais capables
d’empêcher les vibrations.
Câbles supplémentaires
Dans le cas de nouveaux ouvrages, toutes les dispositions nécessaires doivent être prises pour la
mise en place de câbles additionnels, ce qui suppose qu’il faut prévoir des ouvertures
supplémentaires dans les déviateurs et les zones d’ancrage. Cette précaution permet un éventuel
renforcement ultérieur de l’ouvrage et peut aussi être utile lorsqu’il faut remplacer un câble.
8-29
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tension initiale
La mise en tension initiale des câbles extérieurs est, en premier lieu, soumise aux mêmes limitations
que celles des câbles de précontrainte intérieurs au béton.
Elle est, en second lieu, limitée de telle façon qu’une opération de détensionnement n’entraîne pas
un dépassement supérieur à 5 % des valeurs maximales prévues par la norme CSA S6 pour la
mise en tension initiale.
Coefficient de frottement
Pour les câbles constitués de torons logés dans une gaine extérieure au béton, la valeur
du coefficient de frottement (k) tend vers une valeur nulle. La valeur minimale suivante est
cependant utilisée :
k ≥ 0,0006 (m-1)
Le coefficient de frottement (µ) est fonction de la nature du conduit dans les déviateurs, et dans ce
cas, la valeur à utiliser est comprise dans la gamme suivante :
Lorsque le câble est constitué de monotorons gainés-protégés et enfilés dans une gaine injectée
d’un coulis de ciment avant sa mise en tension, une valeur comprise dans les gammes suivantes
est alors utilisée pour les coefficients k et µ :
Prescriptions et spécifications
Gaines
Les caractéristiques des gaines doivent permettre de satisfaire aux exigences suivantes :
8-30
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le tableau 8.3-1 indique les diamètres extérieurs et les rayons minimaux utilisables des gaines pour
les câbles les plus couramment employés.
Tableau 8.3-1 Diamètre extérieur et rayon minimal des gaines en PEHD pour des câbles standards
7T15 75 2
12T15 90 2,5
19T15 110 3
31T15 140 4
Déviateurs
Le déviateur est constitué d’un élément structural capable de reprendre les efforts exercés par le
câble dans la zone de déviation et d’un organe assurant la géométrie de la déviation.
- résister aux forces tant longitudinales que transversales provenant des câbles et les transmettre
à la structure;
- réaliser, sans cassure angulaire inacceptable, le raccordement entre deux tronçons
droits coplanaires;
- à moins d’indication contraire, permettre la démontabilité du câble sans intervention
dommageable pour les éléments structuraux.
Selon l’organe de déviation utilisé, on distingue essentiellement deux types de déviateurs :
- le déviateur simple (voir la figure 8.3-1).
- le déviateur à double paroi (voir la figure 8.3-2).
Le déviateur simple est basé sur le principe de la déviation par le conduit, c’est-à-dire que l’organe
de déviation est un tronçon de conduit scellé dans le béton.
Le déviateur à double paroi est constitué d’un élément indépendant de la gaine en PEHD et est lié
à la structure du déviateur. À moins d’une impossibilité ou d’une indication contraire, on utilise le
déviateur à double paroi.
8-31
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le tracé théorique du câble doit respecter, dans sa zone de déviation, le rayon minimal défini au
tableau 8.3-1 pour les câbles les plus courants.
Le rayon de cintrage du ou des conduits dans le béton doit être plus grand que le rayon minimal
spécifié au tableau 8.3-1. Dans le cas d’un déviateur à double paroi, la paroi déviatrice en métal
doit avoir un diamètre intérieur au moins égal au diamètre extérieur de la gaine en PEHD
plus 10 mm.
R > R min.
Manchon étanche Gaine en PEHD
200 200
R > R min.
Manchon étanche Gaines en PEHD
souple 200 200
Zone d’ancrage
Les diaphragmes en béton, qui servent à ancrer les câbles, doivent satisfaire aux
exigences suivantes :
- résister aux forces longitudinales et transversales provenant des câbles et les transmettre à
l’ensemble de la structure;
8-32
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- réaliser, sans cassure angulaire inacceptable, le raccordement avec les tronçons rectilignes
constituant les tracés des câbles à leur sortie;
- à moins d’indication contraire, permettre la démontabilité du câble sans intervention
dommageable pour les éléments structuraux, et ce, dans les limites de la technologie en cause.
Plan
Comme dans le cas de la précontrainte par post-tension intérieure au béton, les plans doivent
contenir toutes les données nécessaires pour que soit effectué le calcul de la précontrainte.
De plus, il faut spécifier que la précontrainte est extérieure et indiquer les paramètres qui lui sont
spécifiques, notamment :
- la technologie utilisée;
- le type de gaine;
- les types de déviateurs et leur localisation;
- les dispositions à prendre pour une précontrainte additionnelle;
- les supports permanents et leur localisation;
- toutes indications supplémentaires nécessaires à la réalisation du projet.
Pour un tablier dont la largeur finale dépasse 15 m, mais pour lequel la dalle est coulée en phases,
si l’intervalle entre chacune des coulées successives est supérieur à huit semaines, la précontrainte
transversale n’est pas essentielle. À partir d’un délai de huit semaines entre deux coulées (phases)
distinctes, on peut considérer que le retrait du béton de la première coulée est suffisamment avancé
pour que la précontrainte transversale ne soit pas requise.
Dans l’éventualité où une précontrainte transversale devrait être appliquée à l’intérieur d’une dalle,
l’épaisseur de la dalle doit être au minimum de 225 mm.
- la précontrainte effective après le calcul des pertes de précontrainte doit procurer une contrainte
de compression de 0,7 MPa sur la surface brute de béton;
- l’espacement des câbles de précontrainte ne doit pas être supérieur à 1 400 mm.
8-33
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans les cas où l’aspect esthétique l’exige et qu’une précontrainte transversale est spécifiée, il faut
aménager les chasse-roues, les trottoirs et les glissières en béton de chaque côté du pont en
prolongeant leur face extérieure jusqu’au niveau du dessous de la dalle tel que le montre la
figure 8.3-3. Lorsque le phasage pendant la construction le permet, le détail de la figure 8.3-3 doit
être utilisé pour les ponts d’étagement. Ce détail doit être appliqué sur toute la longueur de la dalle,
mais pas sur les murs d’approche. Cette façon de faire permet de camoufler le cachetage des
niches et augmente la durabilité du côté extérieur du tablier.
Chasse-roue, trottoir
ou glissière
75 libre Dalle
Armature de la dalle
20
Coupe type
Dans le cas où les câbles de précontrainte transversale ne sont pas perpendiculaires au bord de la
dalle, le détail de la figure 8.3-3 doit être appliqué à l’extrémité où le câble de précontrainte sera
mis en tension. De plus, dans cette situation, une niche similaire à celle présentée dans la
figure 8.3-4 doit être prévue à l’extrémité où le câble de précontrainte sera mis en tension.
8-34
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
150
le
Câb
C
L
Niche pour
précontrainte
100
min.
Vue en plan
Figure 8.3-4 Niche pour précontrainte transversale en angle avec le bord de la dalle
Lors de la vérification de la résistance des poutres de type NEBT pendant le bétonnage de la dalle,
l’armature transversale de cisaillement ne doit pas être considérée comme pleinement efficace, car
le crochet supérieur de cette armature est situé dans le béton de la dalle qui n’est pas encore durci.
Dans le cas des travées continues, la continuité s’effectue au-dessus des piles par l’intermédiaire
du diaphragme et de la dalle. Le concept structural passe donc d’un système isostatique en phase
temporaire de construction à un système hyperstatique en service, d’où son appellation de structure
semi-continue. Dans tous les cas de pont à plus d’une travée, le système doit comporter deux
appareils d’appui par pile pour en faciliter le montage et permettre, si cela est possible, l’utilisation
d’appareils d’appui en élastomère fretté.
Dans le but de faciliter l’obtention du profil final de la route au droit du pont, le concepteur doit tenir
compte de la cambrure résiduelle des poutres pour établir les élévations du dessus des assises des
appareils d’appui en abaissant les assises d’une valeur équivalente à la cambrure résiduelle
estimée. Cette cambrure résiduelle correspond à la différence entre la cambrure des poutres
(incluant l’effet du chargement à l’usine) au moment de leur mise en place au chantier et la perte de
cambrure sous le poids du béton de la dalle et des chasse-roues, trottoirs ou glissières, ainsi que
du poids de l’enrobé à chaud.
8-35
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La cambrure résiduelle des poutres est fonction de l’âge du béton des poutres, lors de l’application
de la précontrainte ainsi que lors de la mise en place de la dalle et des charges permanentes
supplémentaires. Ces données ne sont pas précisément connues lors de la préparation des plans
et devis, mais doivent être estimées le plus précisément possible pour que soit évitée une trop
importante surestimation ou sous-estimation des cambrures résiduelles. La surestimation des
cambrures résiduelles entraîne des goussets très profonds, alors que la sous-estimation de celles-
ci nécessite un rehaussement de profil du pont et des approches. Un rehaussement de profil peut
s’avérer très complexe et coûteux en ce qui a trait aux approches lorsque le profil de la chaussée
est relativement plat (comme dans le cas des ponts sur autoroute). Dans ce genre de situation, il
est donc préférable de considérer la valeur maximale possible pour la cambrure résiduelle des
poutres, même si des goussets plus profonds peuvent finalement être requis.
Dans les structures à travées multiples, des armatures de continuité situées dans la dalle et le talon
des poutres sont requises pour supporter les charges externes et les charges internes comme le
retrait, le fluage, la précontrainte et la température (voir la figure 8.3-5).
AS-
Dalle
Ancrages
des poutres
Poutre
préfabriquée
Culée Culée
AS+
Pile
Les contraintes dues à la combinaison de charge à l’ÉLUT no 1, après le calcul de toutes les pertes
de précontrainte, doivent également respecter les valeurs limites données à l’article 8.8.4.6 « Limites
de contrainte du béton précontraint » de la norme CSA S6.
8-36
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Lors du dimensionnement de poutres de type NEBT, les contraintes liées au transport des poutres
mentionnées au chapitre 1 doivent aussi être considérées.
Les figures 8.3-6 à 8.3-10 permettent d’estimer la profondeur des poutres préfabriquées de
type NEBT. Ces figures donnent également la quantité approximative de précontrainte par
prétension en fonction de la portée pour différents espacements de poutres. La quantité de
précontrainte donnée dans ces figures est constituée de torons droits et de torons
défléchis (relevés), les torons défléchis représentant environ 20 à 25 % de la quantité totale
de torons.
Les figures 8.3-6 à 8.3-10 ne doivent être utilisées que pour la conception préliminaire. Lors de la
conception finale des poutres, une analyse structurale complète ainsi qu’une vérification de la
résistance des poutres à l’ÉLUT, à l’ÉLF et à l’ÉLUL doivent être effectuées.
Les hypothèses suivantes ont été considérées pour établir les courbes des figures 8.3-6 à 8.3-10 :
- le pont à une seule travée comporte des poutres simplement appuyées à chaque extrémité;
- la largeur de la chaussée peut contenir de deux à quatre voies de circulation (Wc < 17 m);
- la dalle est de 200 mm d’épaisseur;
- la longueur des porte-à-faux de la dalle est égale à la moitié de l’espacement des poutres;
- l’espacement et la géométrie des diaphragmes sont conformes aux exigences de la
section 8.2.2;
- un dispositif de retenue de type 301 est à l’extrémité de chaque porte-à-faux de la dalle;
- l’épaisseur de l’enrobé est d’au plus 65 mm;
- le pont ne comporte pas de trottoir;
- le pont est droit (l’effet centrifuge des ponts courbes n’est pas considéré);
- la surcharge routière correspond au camion CL-625 décrit dans la norme CSA S6;
- le facteur d’essieu est obtenu à partir de la méthode simplifiée décrite au chapitre 5 de la
norme CSA S6;
- les contraintes maximales sont celles données à l’article 8.8.4.6 « Limites de contrainte du
béton précontraint » de la norme CSA S6;
- la résistance à la compression du béton de la dalle à 28 jours (f’c) est d’au moins 50 MPa;
- la résistance à la compression du béton des poutres à 28 jours (f’c) est de 50 MPa;
- la résistance à la compression du béton des poutres lors de la coupe des torons (f’ci) est
de 40 MPa;
- l’acier de l’armature est de nuance 400W dans les poutres et la dalle;
- les torons de précontrainte à basse relaxation sont de 15,2 mm de diamètre (Aps = 140 mm2);
- la résistance ultime des torons (fpu) est de 1 860 MPa;
- la contrainte est de 1 395 MPa dans les torons avant leur coupe.
8-37
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
40
Espacement
des poutres (m)
NEBT 1000
30
2,00
Nombre de torons
2,75
15,2 mm
20 3,50
10
0
10 15 20 25 30
Portée (m)
Figure 8.3-6 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1000
50
Espacement
des poutres (m)
NEBT 1200 2,00
40
2,75
3,50
Nombre de torons
30
15,2 mm
20
10
0
15 20 25 30 35
Portée (m)
Figure 8.3-7 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1200
8-38
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
50
Espacement
des poutres (m)
NEBT 1400 3,50
40
2,75 2,00
Nombre de torons
30
15,2 mm
20
10
0
15 20 25 30 35
Portée (m)
Figure 8.3-8 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1400
60
Espacement
des poutres (m)
50 NEBT 1600 3,50
2,75 2,00
Nombre de torons
40
15,2 mm
30
20
10
20 25 30 35 40
Portée (m)
Figure 8.3-9 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1600
8-39
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
60
Espacement
des poutres (m)
NEBT 1800 2,75
50 2,00
3,50
Nombre de torons
40
15,2 mm
30
20
10
20 25 30 35 40 45
Portée (m)
Figure 8.3-10 Quantité de précontrainte pour une poutre de type NEBT 1800
8-40
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 8.3-2 Espacement maximal des armatures de cisaillement des poutres NEBT
Profondeur de la
Extrémité de la poutre (barres 15M) Reste de la poutre (barres 10M)
poutre NEBT (mm)
L’arrangement général des armatures est illustré à la figure 8.3-11. Le détail précis des armatures
est donné sur les plans types pour chaque type de poutre.
À l’extrémité d’une poutre en pente, la correction de la verticalité est négligée lorsque la correction
est inférieure à 25 mm et que le point de relève des torons est situé à une distance du centre de la
poutre égale à environ 1/10 de la longueur totale de la poutre (voir la figure 8.3-12).
8-41
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Post-tension
Ø65 mm (max.)
25 libre
Prétension
torons inclinés
Ø12,7 ou 15,2 mm (type)
Prétension
torons droits
Ø12,7 ou 15,2 mm (type)
70
type
50
80 50
type
X
Correction si la dimension X 25mm
70 mm
CL
Centre de gravité
des torons relevés
Centre du rang
intérieur des
torons relevés
yr
Torons droits
325 mm ~ 0,1 L
~
min. ar
CL Appui de la culée
L/2
8-42
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas des tabliers avec biais, il faut faire pivoter les barres d’armature transversale aux
extrémités des poutres. Afin d’assurer un espace libre suffisant entre les barres d’armature, on
utilisera, pour ces barres, une disposition conforme à la figure 8.3-13, dans le cas de biais d’au
plus 30°. Dans le cas d’unités de fondations comportant un biais supérieur à 30°, l’angle de
l’extrémité des poutres doit être limité à 30° afin de restreindre les risques d’éclatement lors de la
coupe des torons. Les caractéristiques (dimensions et armature) des assises et de la dalle près des
joints de tablier doivent alors être ajustées afin de conserver les diaphragmes d’extrémité dans l’axe
des appareils d’appui, tout en respectant les exigences de la figure 8.3-14 et des figures du
chapitre 11. Dans le cas où la limitation de l’angle de l’extrémité des poutres à 30° n’est pas
possible, une modification des extrémités de la poutre doit tout de même être effectuée afin d’éviter
un angle inférieur à 60° entre les bords des semelles et les extrémités de la poutre.
50 750
50 750
ax. ax.
30° m 30° m
1 200
810
Figure 8.3-13 Disposition des armatures transversales aux extrémités des poutres avec biais
La figure 8.3-14 illustre différents agencements possibles aux extrémités des tabliers à poutres
préfabriquées en béton précontraint. Aux culées, la distance minimale entre le centre de l’appui de
la poutre et son extrémité doit être de 325 mm. De plus, la distance libre entre l’extrémité de la
poutre et le garde-grève doit être d’au moins 200 mm sur toute la hauteur de la poutre.
8-43
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dalle mince
Poutre précontrainte
CL Appui fixe Appui mobile CL
Portée de calcul
Joint de tablier
Dalle mince
Poutre précontrainte
CL Appui fixe Appui mobile CL
Portée de calcul
Stabilité horizontale
Les tabliers de pont doivent être retenus horizontalement (longitudinalement et transversalement)
sous des charges telles qu’un séisme ou le freinage. Afin que le remplacement des appareils
d’appui soit facilité, le système de retenue recommandé à l’appui fixe est celui comportant une
plaque d’acier goujonnée à la poutre qui, une fois soudée à la plaque supérieure de l’appareil
d’appui, permet de transférer les efforts directement aux ancrages dans le cas d’élastomère fretté,
ou par l’entremise de l’appareil d’appui dans le cas d’élastomère confiné.
8-44
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Toutefois, lorsque la continuité d’une poutre de type NEBT est établie au niveau des diaphragmes
à une pile, l’usage de tiges d’ancrage reliant le diaphragme et la pile est une solution simple et
efficace pour assurer la fixité du tablier tout en permettant le remplacement des appareils
d’appui (voir la figure 8.2-5).
La capacité du système de retenue (épaisseur des plaques, nombre de goujons, ancrages) doit
être ajustée selon les besoins.
À l’appui mobile, un système similaire ou un butoir peut être utilisé pour reprendre les efforts
transversaux uniquement.
Butoirs
EQ
Poutre
préfabriquée
Plaques d’acier goujonnées aux appuis des poutres préfabriquées de type NEBT
Comme mentionné à la section précédente, certains systèmes de retenue comportent une plaque
d’acier goujonnée qui est encastrée dans la poutre. Pour des raisons de fabrication, cette plaque
est également requise pour tous les types d’appuis. La figure 8.3-16 montre la géométrie de la
plaque d’acier goujonnée qui est utilisée aux appuis des poutres NEBT.
Cette plaque doit être de nuance 350A ou 350AT et ne doit pas être galvanisée. Cette plaque doit
être métallisée sur toutes les surfaces qui ne sont pas en contact direct avec le béton. Les surfaces
venant en contact avec les soudures servant à fixer les appareils d’appui aux poutres ne doivent
pas être métallisées. L’épaisseur minimale du revêtement doit être de 130 μm.
8-45
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Chanfrein 20 x 20
CL PL 20 mm CL Appui
encastrée
Profil
Plaque supérieure à biseauter
selon la pente longitudinale du
tablier si celle-ci excède 0,5 %
Coupe
Figure 8.3-16 Plaques d’acier goujonnées aux appuis des poutres NEBT
Drainage du tablier
Lorsqu’une poutre de rive nuit au libre passage d’un drain de tablier et qu’elle ne peut pas être
déplacée pour permettre le passage du drain à proximité de sa semelle supérieure, il est possible
de pratiquer une ouverture dans le rebord de cette semelle.
Cette semelle doit alors être renforcée au moyen d’un cadre métallique similaire à celui montré à la
figure 8.3-17. Les caractéristiques du profilé HSS montré à la figure 8.3-17 doivent être modifiées
au besoin par le concepteur en fonction de l’emplacement transversal du drain et de sa section
transversale.
L’incidence du cadre de renforcement sur les contraintes en service dans la poutre et sur la
résistance pondérée de la poutre doit être validée par le concepteur. Le cadre de renforcement en
acier galvanisé doit être détaillé et localisé sur le plan des poutres.
8-46
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
A
Goujons Ø12 x 75 mm
13 228 13 galvanisés
127
254
Semelle supérieure
127
HSS 254 x 254 x 13
classe H, galvanisé
A
CL Poutre de rive
Plan
254
Goujons Ø12 x 75 mm
galvanisé
CL Poutre de rive
50
85
110
Coupe A-A
Notes :
- Acier : norme CSA-G40.21, nuance 350W.
- Goujons : norme ASTM A108.
8-47
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
9 CHAPITRE 9
OUVRAGES EN BOIS
FIGURES
Figure 9.2-1 Coupe schématique d’un pont acier-bois à deux voies 9-2
Figure 9.2-2 Forces agissant sur un caisson à claire-voie 9-5
Figure 9.4-1 Coupe schématique transversale d’un pont à poutres en bois lamellé-
collé avec platelage étanche 9-21
Figure 9.4-2 Coupe schématique transversale de la composition du platelage 9-24
9-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
TABLEAUX
Tableau 9.2-1 Caractéristiques des ponts acier-bois 9-1
Tableau 9.2-2 Propriétés géotechniques minimales pour l’utilisation des caissons
normalisés 9-7
Tableau 9.2-3 Dimensions de culée 9-8
Tableau 9.2-4 Capacité axiale et charge d’essai dynamique à inscrire aux plans types 9-12
Tableau 9.2-5 Choix du système structural en acier 9-15
Tableau 9.2-6 Profilé pour diaphragme 9-16
Tableau 9.4-1 Caractéristiques des ponts à poutres en bois lamellé-collé 9-20
9-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La construction est rapide, quelques semaines tout au plus, et ne requiert aucun délai important,
sauf pour l’approvisionnement en acier de charpente. Enfin, le pont acier-bois est considéré
comme une solution économiquement appropriée pour les ponts à courte portée. Les ponts acier-
bois ne doivent toutefois pas être installés dans les conditions suivantes :
- s’il s’agit d’un pont faisant partie du Réseau stratégique en soutien au commerce extérieur
(RSSCE) ou du Réseau stratégique de transport du Québec (RSTQ);
- au-dessus d’une route ou d’une voie ferrée;
- en présence de sols n’ayant pas les caractéristiques géotechniques minimales requises.
De plus, la préparation d’un projet de construction de pont est facilitée par l’existence de plans et
devis types.
Le pont acier-bois normalisé est un pont à une travée constitué de culées en bois, de type caisson
à claire-voie rempli de pierres, qui supportent un système structural en acier et un platelage
en bois. Les ponts normalisés ont des portées variant de 6 m à 23 m.
Deux largeurs carrossables de pont acier-bois ont été normalisées pour adaptation aux
caractéristiques géométriques des routes à faible débit de circulation. Ces caractéristiques sont
résumées au tableau 9.2-1.
9-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La largeur carrossable d’un pont acier-bois est égale à la largeur comprise entre les faces
intérieures des chasse-roues, comme il est illustré à la figure 9.2-1.
Largeur carrossable
CL Pont
9.2.1 Conception
Quelques éléments propres aux ponts acier-bois diffèrent des prescriptions de la norme CSA S6
et seront présentés dans le présent chapitre.
Pour de courtes portées, le concepteur peut envisager de remplacer un pont acier-bois par un
ponceau lorsque la configuration du site le permet.
Pour des portées intermédiaires pouvant aller jusqu’à 20 m, le concepteur peut envisager de
remplacer un pont acier-bois par un portique en béton armé. Une autre option est l’utilisation d’un
pont à poutres d’acier ou précontraintes préfabriquées avec une dalle en béton.
Une analyse économique comparative sur une période de 75 ans devrait être réalisée pour
prendre la décision. À titre informatif, on estime généralement que la durabilité des madriers du
plancher est de 15 ans, celle des traverses de bois, de 30 ans, et celle du pont dans son
ensemble, de 45 ans. Il est important de mentionner que ces durées sont approximatives et
qu’elles sont variables d’un pont à l’autre.
9-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le Ministère prescrit la norme CSA S6 pour la conception de la culée de type caisson à claire-voie,
du système structural et du platelage des ponts acier-bois. Cependant, les critères de flèche due
aux surcharges routières ne respectent pas cette norme en raison d’exigences de confort moins
sévères pour ce type de pont. De plus, les dispositifs de retenue sont conformes au niveau
d’essai TL-1 prévu dans la norme CSA S6.
Les exigences relatives aux états limites de fatigue (ÉLF) ne sont pas considérées pour la
conception du système structural des ponts acier-bois normalisés. Cependant, il est recommandé
de réaliser une étude de la résistance à la fatigue pour un pont acier-bois ayant une portée
supérieure à 23 m. Pour une étude de résistance à la fatigue, le concepteur peut considérer une
classe de route qui est plus représentative des conditions d’utilisation du pont (par exemple,
classe C) au lieu de celle prévue par défaut dans la norme CSA S6 (classe A).
Pour les ponts acier-bois normalisés, il n’est pas requis de spécifier une cambrure de fabrication.
Pour les ponts acier-bois de plus de 23 m de portée, les exigences du chapitre 10 de ce manuel
doivent être appliquées.
Charges
Toutes les charges sont établies conformément à la norme CSA S6.
Surcharges routières
Le calcul des efforts causés par les surcharges routières s’effectue à partir de la surcharge
normalisée CL-625. La surcharge de voie n’est pas considérée pour la conception des ponts
acier-bois puisque son influence n’est significative que pour des portées dépassant 50 m.
Pour tenir compte des effets dynamiques causés par les surcharges de camion, on doit appliquer
un coefficient de majoration dynamique (CMD) au camion CL-625 ou à toute partie du camion.
Le CMD à appliquer à la surcharge CL-625 est spécifique au nombre d’essieux sollicitant l’effort
maximal à une section donnée et varie entre 0,25 et 0,40.
Pour la conception des traverses du platelage, le CMD est réduit de 30 %, conformément à
l’article 3.8.4.5.4 « Réduction pour les éléments en bois » de la norme CSA S6. Pour les
vérifications géotechniques, le CMD n’a pas à être considéré (article 3.8.4.5.1 « Généralités » de
la norme CSA S6).
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Toutefois, puisque les essieux de 125 kN sont en tandem et distants de 1,2 m, il est acceptable
de considérer que les deux roues d’un seul essieu agissent simultanément sur une seule traverse
d’un pont avec biais.
L’analyse structurale des traverses considère que la roue de l’essieu (62,5 kN) sollicite trois
traverses consécutives en assumant une distribution d’efforts de 50 % pour la traverse centrale
et de 25 % pour chacune des deux traverses adjacentes. Ainsi, la « charge de roue » utilisée
pour le calcul d’une traverse est de 31,25 kN répartis uniformément sur une largeur d’empreinte
de roue de 600 mm, conformément à la norme CSA S6. Un coefficient de majoration dynamique
de 0,28, soit 0,4 réduit de 30 %, est applicable à la charge de roue. L’effort de cisaillement utilisé
pour la vérification des traverses est calculé à l’aide de l’équation intégrale de
l’article 9.7.3 « Force et effort de cisaillement » de la norme CSA S6, même si les traverses sont
en bois débité.
Autres charges
Les charges suivantes ne sont pas considérées pour la conception des ponts acier-bois
normalisés :
Pour les ponts acier-bois à travées multiples, l’ingénieur concepteur doit considérer les charges
précédentes, si elles sont applicables.
Pour la conception des caissons à claire-voie, les charges suivantes sont considérées :
9-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
D+L
W
PH'
H
Pa
H/2
R
H/3
Pp
Hp
Hp/3
Largeur de culée
Géotechnique
La réalisation d’une étude géotechnique est obligatoire lorsqu’un projet implique la construction
ou la reconstruction complète d’unités de fondation de type caisson à claire-voie en bois.
Par exemple :
- lorsqu’un projet implique la construction d’un nouveau pont avec unités de fondation de
type caisson à claire-voie en bois à un emplacement où il n’y avait précédemment pas de
pont (nouvelle route);
- si l’ancien pont devant être remplacé présentait des signes d’insuffisances
géotechniques (tassements excessifs, déformation importante d’une cage de bois non pourri,
glissement de la base du caisson vers le cours d’eau, etc.);
- si le projet implique un rehaussement de profil de chaussée ou la mise en place d’un remblai
derrière les unités de fondation pouvant provoquer des tassements différés dans le temps ou
une instabilité du remblai d’approche.
9-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- les caissons sont déposés sur du roc ayant une bonne capacité portante;
- les caissons existants sont remplacés et que ceux-ci n’ont jamais présenté de signe
d’insuffisance géotechnique. Dans ce cas, il est recommandé que l’emplacement et l’élévation
de la base des nouveaux caissons soient similaires à ceux des anciens. Le poids du nouveau
tablier doit également être similaire à celui de l’ancien.
La capacité portante à l’état limite ultime (ÉLUL) d’une fondation superficielle est fonction de
plusieurs paramètres. Elle dépend de la géométrie de la semelle, de l’amplitude des charges et de
quelques paramètres géotechniques. Pour éviter aux concepteurs de ponts acier-bois d’avoir à
recalculer la capacité portante à chaque projet, le tableau 9.2-2 fournit la valeur minimale des
propriétés géotechniques requises.
Un encastrement minimal de 1,5 m à l’avant des caissons est requis pour qu’une résistance
géotechnique horizontale adéquate leur soit conférée. Pour les caissons construits directement sur
le roc, en l’absence d’une protection de talus d’une hauteur suffisante, l’ingénieur concepteur doit
prévoir la construction, en avant du caisson, d’une butée de béton de capacité suffisante. Si cela
est requis, le béton peut être ancré au roc par l’utilisation d’armatures passives.
La mise en place d’un géotextile dans le fond de l’excavation est recommandée pour éviter entre
autres le poinçonnement du coussin de support dans un sol à faible capacité portante.
À l’étape de l’étude géotechnique, il n’est pas toujours possible de fixer la hauteur du caisson.
Celle-ci dépend du profil de la route, de l’encastrement requis pour prévenir l’affouillement et de
l’encastrement requis pour atteindre un horizon de sol compétent. Pour cette raison, l’étude des
sols doit fournir la capacité à l’ÉLUT du site pour toutes les dimensions normalisées de caissons.
Si l’information n’est pas fournie dans l’étude, le concepteur a la responsabilité de la demander à
l’ingénieur géotechnicien.
Le tassement admissible pour les ponts acier-bois normalisés à travée simple est de 50 mm.
Pour les ponts non normalisés ou à travée continue, le tassement admissible doit faire l’objet
d’une étude particulière réalisée par l’ingénieur concepteur et être réduit à 25 mm au besoin.
L’implantation d’un caisson à claire-voie sur un sol à très faible capacité portante, de type argile
molle ou à forte teneur en silt, nécessite certaines précautions pour la conception de la fondation.
Lorsque la capacité portante du sol de fondation est trop faible pour supporter le poids du remblai
d’approche, la structure peut, par exemple, être rallongée pour réduire le remblai à une hauteur
acceptable par rapport au sol environnant.
9-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 9.2-2 Propriétés géotechniques minimales pour l’utilisation des caissons normalisés
Note : Les réactions à l’ÉLUT fournies dans ce tableau sont les contraintes totales incluant le
poids propre du caisson. Les études géotechniques fournissent généralement la capacité à l’ÉLUT
d’un sol en matière de contraintes ajoutées aux contraintes existantes en place. Il faut tenir compte
de cette particularité.
Hydraulique
Une étude hydraulique est requise dans le cadre de la construction de culées ou de la
reconstruction d’un pont acier-bois, afin d’assurer que toutes les normes de conception
hydrauliques sont respectées.
Cependant, dans des cas évidents où aucun problème d’affouillement n’est suspecté, et lorsqu’il
n’y a pas de contraintes de gabarit (ouverture, hauteur libre), un avis hydraulique peut
être suffisant.
En général, le niveau des eaux de conception d’un pont acier-bois est le niveau des eaux hautes
correspondant à une crue ayant une période de retour de 50 ans. Il peut également correspondre
à un niveau d’eau maximal observé sur un cours d’eau, par exemple le niveau extrême atteint par
les glaces ou les débris.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le remblai d’approche et la protection de talus doivent être construits de façon à ne pas nuire à
l’écoulement de l’eau, car en période de crue, tout encombrement peut entraîner le débordement
du cours d’eau ou l’affouillement du remblai. La pente des talus doit être telle qu’elle assure la
stabilité du remblai.
Culée
Les dimensions des caissons sont élaborées de façon à ce que les critères prévus dans la
norme CSA S6 (position de la force résultante, pression agissant sur le sol, glissement à la base
du caisson) soient respectés. Les caissons sont également conçus en fonction des longueurs des
différentes pièces de bois disponibles sur le marché.
Les plans types donnent les dimensions générales des pièces de bois utilisées ainsi que les
détails d’attache. Le Cahier des charges et devis généraux (CCDG) et le devis spécial établissent
clairement les exigences relatives aux différents matériaux composant le caisson ainsi qu’à leur
mise en œuvre.
On donne au bois un traitement qui vise à imprégner les fibres de façon à les protéger
chimiquement. La norme CSA O80 « Préservation du bois » établit les procédés de traitement et
définit les exigences relatives aux produits utilisés.
Pour un caisson de hauteur supérieure à 6,78 m, l’ingénieur concepteur doit refaire tous les
calculs aux états limites : des modifications géométriques sur le caisson peuvent s’avérer
nécessaires. L’expérience démontre que des caissons dont la hauteur est supérieure à 6,78 m
peuvent subir des déformations. Il n’est donc pas recommandé de dépasser cette limite.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
L’utilisation de culées ayant un biais supérieur à 20° n’est pas recommandée. Si cela est
inévitable, il est possible que la longueur des pièces de bois des côtés extérieurs de
caissons (murs en retour) excède les longueurs d’approvisionnement maximales disponibles sur
le marché. Cela entraînerait une majoration significative des coûts.
Pour protéger la fondation contre l’affouillement, la base du caisson doit se situer à une certaine
profondeur en dessous du lit de la rivière ou du terrain naturel. Cette profondeur, déterminée à
partir d’une étude ou d’un avis hydraulique, doit respecter les exigences prévues à la norme CSA
S6 pour une fondation superficielle. Afin de limiter la profondeur d’excavation requise pour la
protection contre l’affouillement et d’éviter ainsi le contact de l’eau avec le bois traité dans un
milieu aquatique sensible, le concepteur peut éloigner les culées-caissons l’une de l’autre, ce qui
entraîne cependant une légère augmentation de la portée du pont.
Fondations normalisées de type semelle en béton sur pieux avec caisson de bois
Dans le cas des sites où les conditions géotechniques minimales décrites au tableau 9.2-2 ne
sont pas remplies, le concepteur peut envisager l’utilisation d’une fondation de type semelle en
béton sur pieux sur laquelle est déposé un caisson de bois standard. Une configuration a été
normalisée et des plans types sont disponibles. Cette fondation a été développée en considérant
l’ensemble des combinaisons géométriques possibles de ponts acier-bois normalisés. Elle n’est
donc pas optimisée pour toutes les situations. Le concepteur a l’obligation de modifier les plans
types si certains détails y apparaissant ne sont pas applicables à son projet.
Le Ministère pourrait demander l’utilisation d’une culée construite entièrement en béton. Pour ce
cas, il n’existe pas de configuration normalisée.
Critères d’applicabilité
La conception normalisée de la semelle sur pieux n’est pas applicable à toutes les situations
rencontrées dans la pratique. Les critères d’applicabilité sont présentés ci-après.
- La semelle peut être utilisée avec un caisson sans biais pour des ponts à une voie carrossable
ainsi qu’avec les caissons présentant un biais allant jusqu’à 20° pour des ponts à deux voies
carrossables.
- La réalisation d’une étude géotechnique est obligatoire.
- L’encastrement minimal entre le dessus du revêtement de protection devant le caisson de bois
et le dessous de la semelle est de 1,5 m afin qu’une résistance géotechnique horizontale
suffisante puisse se développer.
- La profondeur des semelles doit être supérieure ou égale à la profondeur de gel au site des
travaux.
- La portée des ponts pouvant être franchie sans conflit entre les pieux des deux culées
projetées est fonction de la profondeur du roc. Pour chaque projet, le concepteur doit vérifier
la possibilité de ce type de conflit. Il pourrait également y avoir conflit entre les pieux projetés
et ceux de ponts précédents. Il est possible, dans une certaine mesure, de modifier la position
normalisée des pieux afin d’éviter les conflits.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- Les pieux sont installés conformément aux méthodes admissibles mentionnées dans l’étude
géotechnique.
- La capacité structurale des profilés HP310x125 de nuance 350W est appropriée pour
l’ensemble des cas normalisés. Le concepteur doit toutefois s’assurer que ce type de pieu est
approprié d’un point de vue géotechnique en consultant l’étude géotechnique et son auteur.
Des pieux tubulaires pourraient aussi être appropriés. Lorsqu’ils sont munis de pointe, ces
pieux sont toutefois plus sujets au phénomène de remontée de pieux parfois observé lors de
l’enfoncement par battage dans les sols cohérents sensibles au remaniement.
Charges appliquées
Au bénéfice du concepteur, les hypothèses relatives aux charges appliquées aux semelles sur
pieux normalisées sont présentées ci-après.
- La nappe phréatique a été considérée sous la semelle de béton pour l’ensemble des
configurations possibles. Cette hypothèse provoque les plus grands efforts dans les pieux et la
semelle.
- Les coefficients de majoration dynamique n’ont pas été considérés pour la semelle et les
pieux, conformément à l’article 3.8.4.5 de la norme CSA S6:19.
- Les hypothèses de chargement décrites à la section 9.2.1.1 de ce manuel sont applicables.
- La distribution de pression linéaire est la seule qui a été considérée comme agissant sous les
caissons. Le caisson étant déposé sur du béton, cette répartition est plus représentative
qu’une distribution uniforme simulant un tassement du sol.
- Les pieux ne sont soumis à aucune charge de friction négative. Le potentiel de développement
de friction négative est très variable d’un site à l’autre. Il dépend de la nature des sols en
place, de l’épaisseur des différents horizons de sol et de la présence ou pas d’un
rehaussement de profil aux approches provoquant des tassements. Si un rehaussement de
profil est requis, il faut en tenir compte et vérifier si la configuration normalisée des pieux est
appropriée.
- L’encastrement maximal entre le dessus du revêtement de protection devant le caisson et la
base de la semelle considérée dans les calculs est de 3 m.
Calculs de résistance
Les hypothèses relatives aux calculs de résistance sont présentées ci-après.
- La configuration de pieux proposée fait en sorte qu’aucun pieu ne peut être en traction. C’est
la raison pour laquelle aucun crochet n’est spécifié aux plans types.
- Les pieux agissent en pointe au roc ou au refus dans une couche de sol ayant une capacité
suffisante. La capacité en friction d’un site à l’autre est très variable et difficilement prévisible
dans un contexte de conception normalisée. Aussi, il y a parfois de longs délais de dissipation
de surpression pour des pieux en friction qu’il est préférable, dans la mesure du possible,
d’éviter en spécifiant qu’il faut recourir à des pieux agissant en pointe. Si l’utilisation de pieux
en friction est essentielle, le concepteur a la responsabilité de faire les vérifications appropriées
et de modifier tous les documents en conséquence.
9-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- La capacité en pointe du roc ou du sol est supérieure à l’effort axial pondéré maximal. Cette
hypothèse est plausible pour la plupart des rocs, la capacité de la roche étant habituellement
supérieure à la capacité de l’acier d’un pieu. Le concepteur a la responsabilité de consulter le
géotechnicien pour vérifier si une telle hypothèse est valide au site des travaux et si la capacité
en pointe requise pourra être développée.
- Les coefficients de réduction de la capacité structurale d’un pieu battu en acier des
articles 6.11.4.4 et 10.22.2 de la norme CSA S6:19 sont considérés.
- Une perte de section par corrosion de 3 mm agissant sur le périmètre des pieux HP310x125
est considérée conformément à l’article 2.3.6.11 de la norme CSA S6:19.
- Une résistance de poussée passive de 1,5 m de hauteur a été considérée à l’avant des
caissons et des semelles. Advenant une réduction de cette hauteur, le sol pourrait devoir
reprendre une partie des charges horizontales. Le concepteur devrait alors faire les
vérifications requises.
- L’inclinaison des pieux doit obligatoirement être 1H:3V afin que le sol n’ait pas à reprendre une
partie des charges horizontales pondérées, et ce, pour l’ensemble des combinaisons
normalisées possibles. Ceci est requis pour éviter aux concepteurs de devoir calculer la
capacité géotechnique horizontale. Cette caractéristique a été prévue pour que les semelles
normalisées soient utilisables aux sites où la capacité latérale est très faible.
- L’espacement minimal de 2,5b entre les pieux (norme CSA S6:19, article 6.11.4.7) est
respecté.
9-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 9.2-4 Capacité axiale et charge d’essai dynamique à inscrire aux plans types
Nombre de
Largeur de Nombre de pieux Capacité axiale Charge d’essai
Type de tablier rangées de
caisson par rangée à l’ÉLUL (kN) dynamique (kN)
pieux
5,49 m 3 4 844 1 689
4,88 m 3 4 680 1 360
1 voie 4,27 m 2 4 721 1 441
3,66 m 2 4 568 1 135
3,05 m 2 4 450 899
5,49 m 3 6 826 1 653
4,88 m 3 6 671 1 342
2 voies sans biais 4,27 m 2 6 713 1 426
3,66 m 2 6 568 1 136
3,05 m 2 6 456 911
5,49 m 3 6 975 1 950
4,88 m 3 6 789 1 577
2 voies avec biais 4,27 m 2 6 840 1 681
3,66 m 2 6 666 1 332
3,05 m 2 6 531 1 061
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les aciers de nuance 350W, 350AT et 350WT peuvent être spécifiés pour les poutres. Le choix
de la nuance d’acier doit se faire conformément aux exigences contenues dans le chapitre 2
du Tome III – Ouvrages d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
Ainsi, pour une portée inférieure ou égale à 16 m, où des profilés laminés W sont généralement
utilisés, il est jugé acceptable de spécifier un acier de nuance 350W, qui se trouve facilement sur
le marché. Le Ministère considère ce choix comme étant acceptable en raison de la courte portée
de ces ponts et d’un débit de circulation généralement assez faible. Dans ce cas, aucune
exigence relative à l’essai de résilience Charpy n’est spécifiée en raison des caractéristiques de
fabrication des profilés laminés W.
Pour une portée supérieure à 16 m, où des profilés assemblés soudés WWF sont généralement
utilisés, il est recommandé de spécifier un acier de nuance 350AT. La nuance 350WT peut
également être utilisée en milieux marins et aux endroits où le milieu est constamment humide, par
exemple au-dessus d’une chute d’eau.
Pour les diaphragmes, les contreventements et les plaques d’appui, les aciers 300W et 350W
peuvent être utilisés.
Dans les cas non standards de ponts ayant une portée supérieure à 23 m, où les poutres
auraient un assemblage bout à bout, seuls des joints soudés à l’usine doivent être prévus. Dans
ces cas, le concepteur doit vérifier si l’emplacement des joints est adéquat (aucun joint ne doit
être situé aux endroits où les contraintes sont maximales, et aucun joint ne doit être accepté dans
le tiers central pour des portées simples). Il doit également s’assurer que les exigences et
procédures de soudage sont conformes aux critères du Ministère. Les poutres de pont acier-bois
doivent être réalisées sans joint de chantier, tant que le transport des poutres en un seul morceau
est réalisable. Conséquemment, leur longueur est limitée à 42 m en raison des contraintes liées à
leur transport.
Le Ministère permet que les joints soudés entre les sections des poutres de type profilé assemblé
soudé (WWF, WRF) fabriquées à l’aciérie, ou de type profilé laminé, soient réalisés dans la même
section pour les semelles et l’âme (pas de décalage entre soudure-semelle et soudure-âme). Le
concepteur doit se référer à l’article 5.3.8 « Dimensions des ouvertures d’accès aux soudures »
(figure 5.1) de la norme CSA W59 « Constructions soudées en acier » pour les détails de
9-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
soudage relatifs à ce type de joint. S’il y a lieu, le concepteur devra vérifier la résistance en
cisaillement de la section réduite de la poutre qui est nécessaire pour l’exécution de cette
procédure de soudage. Comme autre solution acceptable pour les poutres assemblées, le
concepteur peut prévoir un assemblage soudé bout à bout avec un décalage
d’au moins 300 mm entre l’âme et les semelles.
Pour que l’acier AT soit efficace contre la corrosion, il doit être exposé à des cycles intermittents
de mouillage et de séchage. Dans des conditions climatiques normales, l’acier AT développe en
surface une pellicule de rouille dense et adhérente, permettant de ralentir significativement
l’oxydation du métal sous-jacent et toute corrosion ultérieure. Ce type d’acier peut donc
normalement être utilisé sans revêtement protecteur supplémentaire. Cependant, lorsque des
surfaces d’acier peuvent demeurer humides pendant une longue période de temps, comme les
poutres sous le tablier non étanche des ponts acier-bois, le processus d’autoprotection ne peut
pas s’établir de façon efficace. C’est pour cette raison que l’acier AT, tout comme l’acier de
nuance W, doit être recouvert d’un revêtement anticorrosion.
Pour les ponts acier-bois dont la longueur totale des poutres est inférieure ou égale à 16,7 m, il
faut opter pour la galvanisation pour le revêtement de protection de l’acier. Pour les poutres faisant
plus de 16,7 m, l’utilisation de métallisation avec application d’un scellant ou l’application d’un
système de peintures homologué sont à préconiser. Le choix final entre les deux types de
revêtements revient au concepteur.
Il ne faut en aucun cas spécifier la galvanisation de profilés assemblés par soudure comme
les WWF. La haute température associée au procédé de galvanisation peut modifier les
contraintes résiduelles et occasionner une déformation des plaques d’acier.
Pour les contreventements, les diaphragmes et les autres éléments en acier, le procédé de
protection anticorrosion à spécifier est la galvanisation. Les boulons, les rondelles et les écrous
doivent également être galvanisés.
Dans le cas de l’acier 350AT ou 350WT, la température pour l’essai de résilience Charpy est
fixée à -20 °C. Cette température d’essai est sécuritaire pour l’ensemble du territoire québécois.
Cette température doit être indiquée par le concepteur sur le plan type de charpente d’acier. Cette
note doit être retirée des plans si des profilés W de nuance 350W sont spécifiés.
Des types de profilés ainsi que les espacements entre les contreventements pour différentes
portées sont suggérés au tableau 9.2-5.
Pour les ponts qui ne sont pas normalisés, le concepteur doit faire une vérification de la capacité
en écrasement des raidisseurs au niveau des appuis des poutres. Pour les ponts normalisés, un
raidisseur d’appui de capacité suffisante est prévu aux plans types.
9-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Comme critère de confort, la flèche des profilés sous l’action des surcharges de camion a été
vérifiée. La flèche maximale due aux surcharges a été limitée à L/275 (L = portée du pont) en
raison d’une utilisation marginale des ponts acier-bois par les piétons. Cette flèche maximale
moins contraignante, permettant d’optimiser la conception des poutres, est valable à la condition
d’utiliser les facteurs d’essieux proposés par la méthode d’analyse simplifiée de la norme CSA S6.
Pour un pont acier-bois de longue portée, la flèche maximale due aux surcharges de L/275 devrait
être révisée de façon plus restrictive par le concepteur, particulièrement si les conditions
d’utilisation du pont incluent la présence de piétons.
9-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les valeurs apparaissant au tableau 9.2-5 ont été optimisées pour les portées indiquées. Dans les
cas de portées intermédiaires (par exemple, 8,35 m ou 22,8 m), le concepteur doit toujours
utiliser le profilé correspondant à la portée supérieure (9 m ou 23 m).
Il est toujours possible de concevoir un pont avec l’aide d’un logiciel en utilisant des poutres
existantes ou des profilés non mentionnés au tableau 9.2-5. Toutefois, à l’intérieur d’un même
tablier, il est recommandé de mettre en place des poutres dont la section et la nuance d’acier sont
identiques. La méthode d’analyse simplifiée proposée par la norme CSA S6 permet cependant de
déroger à cette bonne pratique à la condition que l’écart de rigidité entre les poutres soit inférieur
à 10 %.
Si des travaux impliquent une modification significative du système structural, comme un ajout de
poutres ou un changement de géométrie, il est recommandé d’utiliser un logiciel d’analyse
structurale pour effectuer les analyses nécessaires au dimensionnement des éléments.
Diaphragmes et contreventements
Le type de profilé recommandé pour les diaphragmes entre les poutres ayant une hauteur
inférieure à 650 mm est fourni au tableau ci-après.
610 W460 X 60
460 W310 X 39
À la place des profilés W ou pour une hauteur de poutre inférieure à celle spécifiée au
tableau 9.2-6, le concepteur peut choisir un type de profilé en C. Les caractéristiques de ce
profilé doivent être telles qu’il puisse procurer une rigidité suffisante au système structural.
Les contreventements et diaphragmes intermédiaires sont les mêmes que ceux aux appuis. Les
contreventements et diaphragmes aux appuis ne sont pas conçus pour permettre le levage
du tablier.
Platelage
On donne au bois un traitement qui vise à imprégner les fibres de façon à les protéger
chimiquement. La norme CSA O80 « Préservation du bois » établit les procédés de traitement et
définit les exigences relatives aux produits utilisés.
Les plans types fournissent deux arrangements correspondant aux deux largeurs carrossables
des ponts acier-bois normalisés.
9-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les plans types montrant une disposition des madriers de plancher à 45° devraient être privilégiés
aux sites où la présence de cyclistes est fréquente. Dans le cas d’un pont à deux voies
carrossables avec biais, il est possible de modifier l’angle des madriers de plancher pour qu’il soit
compatible avec celui du biais.
La combinaison d’essences « épinette – pin – sapin » (S-P-F) numéro 1 a été utilisée pour la
conception des traverses de bois.
Autres éléments
Protection de talus
La protection de talus d’un remblai d’approche ou des berges d’un cours d’eau est normalement
un revêtement en pierres.
Pour protéger un talus de pente prononcée ou pour réparer un revêtement déjà cimenté, il peut
être judicieux de prévoir un revêtement en pierres cimentées.
Dans le cas d’une exposition rigoureuse à l’affouillement, une protection supplémentaire avec des
sacs de sable-ciment ou un perré déversé peut s’avérer nécessaire.
Surface de roulement
Une surface de roulement en enrobé est recommandée sur une longueur minimale de 15 m à
l’approche d’un pont acier-bois qui est construit sur une route non pavée. Cette mesure permet de
limiter la présence de gravier sur le tablier, ce qui provoquerait son usure prématurée.
Il est à noter qu’une transition de rigidité n’est pas obligatoire entre la glissière à l’approche et celle
du pont, en raison surtout de la déformation dynamique de la glissière sur le pont acier-bois.
9-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas d’un pont acier-bois avec un biais supérieur à 20°, une analyse plus approfondie doit
être réalisée pour vérifier, entre autres, la résistance des traverses ainsi que le transfert des efforts
dans les poutres par l’entremise des contreventements. Une attention particulière doit aussi être
portée à la longueur des murs en retour, qui peuvent devenir plus longs que les pièces de bois
disponibles sur le marché.
Pour un pont supportant seulement une piste cyclable, le dispositif de retenue devrait être
rehaussé de façon à respecter la hauteur minimale prescrite à l’article 12.4.5 « Dispositifs de
retenue pour cyclistes » de la norme CSA S6.
Les plans types élaborés par le Ministère pour la construction des ponts acier-bois ont été
préparés pour des feuilles de format ISO A1 (594 × 841 mm).
Les plans types, en version AutoCAD, peuvent être obtenus auprès de la Direction générale des
structures (DGS).
9-18
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La construction est rapide, quelques semaines tout au plus, et ne requiert aucun délai important,
sauf pour l’approvisionnement en poutres et en platelage. Enfin, pour des raisons de capacité de
fabrication et de coût, le pont à poutres en bois lamellé-collé est considéré comme une solution
appropriée pour les ponts à courte portée, c’est-à-dire pour des longueurs de poutre de 24,4 m
et moins. Ce type de pont constitue une solution alternative au pont acier-bois.
9-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Comme dans le cas de ponts acier-bois, les ponts à poutres en bois lamellé-collé ne doivent pas
être installés dans les conditions suivantes :
Puisqu’un pont à poutres en bois lamellé-collé avec tablier étanche est généralement utilisé à un
endroit où un pont acier-bois aurait pu être utilisé, plusieurs éléments de cet ouvrage sont
identiques à ceux d’un pont acier-bois (voir la section 9.2). Seuls les éléments qui diffèrent de
ceux d’un pont acier-bois seront présentés dans cette section.
L’utilisation de bons détails de construction est l’un des facteurs ayant le plus d’incidence sur la
durabilité d’un ouvrage en bois. La durabilité des ponts à poutres en bois lamellé-collé est
également tributaire de leur entretien. L’expérience démontre que les revêtements de protection du
bois lamellé-collé actuellement disponibles sur le marché nécessitent d’être entretenus tous les 3
à 5 ans lorsqu’ils sont exposés à la lumière et à l’eau. L’entretien implique le décapage de
l’ancien produit, le sablage des surfaces et une nouvelle application du revêtement. Tout projet de
pont à poutres en bois lamellé-collé avec platelage étanche doit être approuvé par la DGS.
9.4.1 Géométrie
1 voie 4 076 mm
2 voies 6 706 mm
9-20
Manuel de conception des structures
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La largeur carrossable d’un pont à poutres en bois lamellé-collé correspond à la largeur comprise
entre les faces intérieures des chasse-roues, comme cela est illustré sur la figure 9.4-1.
7 774 (2 voies)
5 140 (1 voie)
229 229
40
75
Poteaux de glissière en d'étanchéité autocollante
bois
Platelage en bois
175
lamellé-collé
Poutres en bois
lamellé-collé
Coupe transversale
Figure 9.4-1 Coupe schématique transversale d’un pont à poutres en bois lamellé-collé avec
platelage étanche
9.4.1.2 Biais
Aucun biais n’est permis pour les ponts à poutres en bois lamellé-collé avec platelage étanche.
9-21
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Il n’est pas recommandé de mettre en place un lien mécanique dans les joints transversaux entre
les panneaux de platelage.
9.4.2 Matériaux
La norme CSA S6 s’applique. Nonobstant l’article 9.12.1 « Matériaux » de la norme CSA S6, les
éléments de structure en bois lamellé-collé doivent être fabriqués conformément à la
norme CSA O122 « Bois de charpente lamellé-collé » ou aux exigences stipulées dans la
dernière révision du rapport CCMC 13216-R, et ce, par un fabricant certifié en vertu de la
norme CSA O177 « Règles de qualification des fabricants de bois de charpente lamellé-collé ».
9-22
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
9-23
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Voie carrossable
Membrane d'étanchéité
75
Lisse d'arrêt
Contreplaqué 19 mm Larmier
Platelage en bois
lamellé-collé
Coupe transversale
9-24
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Afin de respecter les contraintes de fabrication des fournisseurs de poutres en bois lamellé-collé,
la longueur maximale des poutres droites en bois lamellé-collé est fixée à 24,4 m. Aucune
épissure n’est permise dans les poutres.
Surcharge
Pour la surcharge CL-625, les coefficients de majoration dynamique spécifiés à
l’article 3.8.4.5.3 « Éléments autres que les ouvrages sous remblai » de la norme CSA S6
s’appliquent, mais ils doivent être multipliés par 0,70, comme cela est spécifié à
l’article 3.8.4.5.4 « Réduction pour les éléments en bois » de la norme.
Flèche admissible
La flèche est calculée conformément à l’article 9.4.2 « États limites d’utilisation » de la
norme CSA S6. Le coefficient de majoration dynamique ne doit pas être considéré. La flèche des
poutres droites en bois lamellé-collé ne doit pas être supérieure à 1/400 de la portée et doit être
calculée à l’aide de la valeur de E50 (milieu semi-humide).
Cambrure
Nonobstant l’article 9.12.4 « Cambrure » de la norme CSA S6, la cambrure des poutres droites
en bois lamellé-collé doit être égale à trois fois la flèche attribuable aux charges permanentes
non pondérées.
9-25
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Flèche admissible
Il faut réduire les risques de fissuration transversale qui pourrait se produire dans l’enrobé à chaud
entre deux panneaux de platelage adjacents. Pour ce faire, le concepteur doit calculer la
déformation différentielle verticale maximale entre deux panneaux adjacents en considérant
l’empreinte de roue de l’essieu le plus chargé du CL-625, incluant le coefficient de majoration
dynamique correspondant et la pondération de la surcharge routière à l’ÉLUT1. La déformation
différentielle verticale maximale permise est de 2,5 mm. Si la déformation calculée
excède 2,5 mm, le concepteur peut augmenter l’épaisseur du platelage ou diminuer
l’espacement des poutres. La solution la plus économique doit être retenue.
- vis à bois autoperceuse VG CSK 8 mm × 300 mm à tête fraisée plaquée au zinc de ASSY;
- vis à bois autoperceuse WR-T 9 mm × 350 mm avec revêtement de protection contre la
corrosion de SFS intec.
L’espacement entre les éléments de fixation des diaphragmes doit respecter les articles 12.4.3.4
et 12.6.2.4 de la norme CSA O86-19 « Règles de calcul des charpentes en bois », afin d’éviter
les efforts de traction perpendiculaire au fil et la fissuration du bois en présence de plaques
couvre-joints en acier.
Diaphragmes intermédiaires
On doit prévoir des diaphragmes intermédiaires. L’espacement maximal des diaphragmes
intermédiaire est de 8 m. Au moins un diaphragme intermédiaire est requis.
Diaphragmes d’extrémité
Les diaphragmes d’extrémité doivent être conçus de manière à transmettre les efforts transversaux
provenant du tablier jusqu’aux appareils d’appui. Les diaphragmes d’extrémité doivent également
être conçus de manière à permettre le levage du tablier. Le chargement de conception des
diaphragmes au levage doit inclure une fois les charges permanentes pondérées à l’ultime et
exclure les charges routières. Les plans doivent comporter une mention indiquant que les
diaphragmes ne sont pas conçus pour reprendre les charges routières pendant le levage.
9-26
Manuel de conception des structures
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9-27
Manuel de conception des structures
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10 CHAPITRE 10
OUVRAGES EN ACIER
10-i
Manuel de conception des structures
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FIGURES
Figure 10.3-1 Zones de moments positif et négatif pour l’analyse des efforts 10-5
Figure 10.3-2 Choix des sections dans les zones de moment positif 10-5
Figure 10.3-3 Choix des sections dans les zones de moment négatif 10-6
Figure 10.5-1 Diaphragme aux appuis 10-10
Figure 10.5-2 Contreventement en K aux appuis 10-10
Figure 10.7-1 Exigences minimales pour les joints de chantier 10-16
Figure 10.7-2 Géométrie du joint de chantier de l’exemple de calcul 10-19
Figure 10.8-1 Système de retenue à quatre ancrages (appui fixe) avec appareil
d’appui en élastomère fretté 10-44
Figure 10.8-2 Système de retenue à deux ancrages (appui mobile ou fixe) avec
appareil d’appui en élastomère fretté 10-45
Figure 10.8-3 Système de retenue à deux ancrages (appui mobile) avec appareil
d’appui en élastomère fretté avec éléments glissants remplaçables 10-46
TABLEAUX
Tableau 10.1-1 Sélection des nuances d'acier des éléments principaux et secondaires 10-1
Tableau 10.5-1 Diaphragme ou contreventement en K aux appuis 10-9
Tableau 10.7-1 Efforts dans les joints de chantier 10-17
Tableau 10.7-2 Propriétés des poutres de part et d’autre des joints de chantier 10-18
10-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La nuance de l’acier des éléments d’un ouvrage d’art doit être conforme au
tableau 2.10-1 « Nuance de l’acier de construction » du Tome III – Ouvrages d’art de la
collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère. De façon générale, en ce qui concerne les
pièces structurales principales, les diaphragmes, les contreventements et les poutres de levage, la
nuance de l’acier à spécifier doit être conforme à celle indiquée au tableau 10.1-1 du présent
manuel.
Tableau 10.1-1 Sélection des nuances d'acier des éléments principaux et secondaires
1. Les exigences thermiques et énergétiques pour l’essai de résilience Charpy doivent être conformes aux
tableaux 10.12 « Exigences thermiques et énergétiques pour l’essai de résilience Charpy du métal de base et du
métal d’apport des membrures principales tendues » et 10.13 « Exigences thermiques et énergétiques pour l’essai
de résilience Charpy du métal de base et du métal d’apport des membrures à résistance critique à la rupture » de la
norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers ».
Pour la fabrication des poutres assemblées et des éléments structuraux principaux, l’acier
conforme à la norme ASTM A588 peut être accepté comme étant équivalent à
l’acier CSA G40.21 de nuance 350AT, si l’attestation de conformité de l’aciérie spécifie les
exigences thermiques et énergétiques pour l’essai de résilience Charpy et inclut les résultats
relatifs à ces essais.
Les profilés laminés en acier de types WT et AT ne sont pas fabriqués au Canada. Avant
d’envisager l’utilisation de ce type de profilé, le concepteur devrait valider auprès des fabricants et
distributeurs si le tonnage d’acier du projet est suffisant pour justifier l’importation de ces profilés.
Autrement, le concepteur doit privilégier d’autres solutions.
À partir de la température minimale de service Ts, le concepteur doit préciser les températures
d’essai Tt de résilience Charpy requises pour l’acier des membrures et le métal d’apport ainsi que
le type de membrure à considérer :
10-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les températures d’essai Tt à considérer doivent être inférieures ou égales à -20 °C pour l’acier
de nuance 300WT, 350WT et 350AT. La température d’essai Tt pour l’acier des membrures ainsi
que l’identification des membrures (MRCR ou MPT) doivent être spécifiées clairement aux notes
générales du feuillet « Charpente métallique » des plans.
Les membrures des contreventements et des diaphragmes d’un pont courbe dans le plan doivent
être calculées comme des éléments structuraux principaux (article 10.13.5 « Diaphragmes,
traverses et contreventements latéraux » de la norme CSA S6). Par conséquent, la nuance de
l’acier de ces éléments structuraux doit répondre, selon le cas, aux mêmes exigences de
résilience que pour les MRCR et les MPT.
10.3 CONCEPTION
Cette section fournit des informations complémentaires au chapitre 10 « Ouvrages en acier » de
la norme CSA S6. Les symboles sont définis dans celui-ci, à l’exception de ceux identifiés dans
le texte.
L’épaisseur des âmes des poutres en I ou des poutres-caissons doit être d’au moins h/150, où h
est la hauteur de l’âme de la poutre sans égard à la hauteur comprimée de cette dernière.
10-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
L’épaisseur de l’âme d’une section de poutre assemblée doit être constante sur toute la longueur
de la section. Le changement de l’épaisseur de l’âme doit se faire aux joints de chantier.
Cependant, la différence d’épaisseur de la plaque d’âme doit être d’au moins 6 mm, de manière
à avoir des fourrures d’au moins 3 mm d’épaisseur.
La détermination de la classe de l’âme d’une poutre à symétrie simple doit se faire en tenant
compte de la hauteur comprimée de l’âme selon une distribution élastique et plastique des
contraintes. Lorsque la classe de l’âme selon une distribution élastique des contraintes est
inférieure ou égale à la classe 2, la classe retenue pour l’âme est celle obtenue selon une
distribution plastique des contraintes. Lorsque la classe de l’âme déterminée selon une
distribution élastique des contraintes excède la classe 2, la classe retenue est celle déterminée
selon la distribution élastique.
10-3
Manuel de conception des structures
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10-4
Manuel de conception des structures
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Les contraintes dues au gradient thermique et au retrait doivent également être ajoutées aux
équations des articles 10.11.4 « Limitation des flèches permanentes » et 10.11.6.3.1.2
« Sections mixtes » de la norme CSA S6.
Md + Msd
Figure 10.3-1 Zones de moments positif et négatif pour l’analyse des efforts
Figure 10.3-2 Choix des sections dans les zones de moment positif
10-5
Manuel de conception des structures
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Figure 10.3-3 Choix des sections dans les zones de moment négatif
10.3.4 Dispositions particulières pour les ponts courbes et les ponts en biais
La géométrie de la charpente métallique évolue au fur et à mesure que les charges sont
appliquées sur celle-ci. Pour les ponts droits, la condition selon laquelle les assemblages des
contreventements (ou diaphragmes) sont fabriqués n’a pas d’incidence sur la constructibilité de
l’ouvrage. Cela peut toutefois représenter un enjeu pour les ponts courbes et les ponts en biais. Il
existe trois conditions de la charpente métallique selon lesquelles les assemblages peuvent être
dessinés lors de la production des dessins d’atelier servant à la fabrication :
- pleinement cambrée (condition sans charge [no-load fit]) : les contreventements sont dessinés
pour être assemblés aux poutres telles qu’elles sont fabriquées, pleinement cambrées, sans
aucune déflexion liée aux charges;
- semi-cambrée (condition sous charge d’acier seule [steel-load fit]) : les contreventements sont
dessinés pour être assemblés aux poutres positionnées d’aplomb après la déflexion verticale
associée au poids propre de la charpente métallique;
- non cambrée (condition sous charges permanentes totales [total load fit]) : les
contreventements sont dessinés pour être assemblés aux poutres positionnées d’aplomb
après la déflexion verticale associée à toutes les charges permanentes.
10-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour certains types d’ouvrages, la déflexion et la rotation des poutres sont différentes de chaque
côté d’un contreventement. Ce phénomène peut engendrer des difficultés au moment de
l’érection au chantier ou conduire à des distorsions permanentes de la charpente métallique une
fois l’ouvrage final construit, notamment une inclinaison hors plan des poutres. Pour ces raisons,
le concepteur doit vérifier les effets du biais pour toutes les étapes de construction et en tenir
compte dans la conception. Les recommandations suivantes peuvent servir de guide lors de la
conception :
- les ponts à poutres en I avec biais < 20° ne sont généralement pas problématiques et peuvent
être détaillés de façon standard, soit selon une condition pleinement cambrée sans charge;
- les ponts à poutres en I avec biais > 20° sont préférablement conçus et fabriqués selon une
condition semi-cambrée sous charge d’acier seule;
- pour les ponts en biais, la distance entre le premier contreventement intermédiaire et le
diaphragme d’extrémité doit respecter les critères suivants :
• ≥ 1,5 h, où h est la hauteur de l’âme de la poutre;
• ≥ 4 bf, où bf est la largeur de la semelle inférieure de la poutre;
- les ponts courbes et les ponts à poutres-caissons doivent faire l’objet d’une analyse particulière
pour le choix de la condition retenue pour la production des dessins d’atelier;
- pour les ponts à poutre en I en biais ou courbes, l’inclinaison théorique hors plan de l’âme des
poutres ne doit pas excéder 1/100 à la suite du montage complet de la charpente;
- les appareils d’appui doivent être conçus pour reprendre les efforts et les rotations calculés lors
du montage et au moment de la mise en service de l’ouvrage, selon la condition retenue pour
la production des dessins d’atelier de la charpente métallique;
- les efforts obtenus à partir des modèles numériques doivent être représentatifs de la condition
retenue pour la production des dessins d’atelier de la charpente métallique;
- pour les ponts à fort biais, une disposition des contreventements intermédiaires en « escalier »
doit être privilégiée. Cette configuration permet de réduire les efforts dans les contreventements
en plus d’atténuer la torsion des poutres.
La cambrure doit compenser le fléchissement causé par l’ensemble des charges permanentes.
Cette cambrure ainsi que la perte de cambrure relative au poids propre de la charpente métallique
seule doivent être indiquées aux plans à intervalles réguliers correspondant à chaque dixième de
portée, sans toutefois excéder 5 m.
Dans le cas des poutres mixtes, il faut tenir compte des effets du fluage et du retrait du béton
ainsi que du fléchissement résiduel lié à l’enlèvement du poids des coffrages et du pontage de la
dalle à la suite du développement de l’action mixte.
10-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le concepteur doit prévoir un gousset (surépaisseur de béton vis-à-vis des poutres) dont
l’épaisseur indiquée aux plans est fonction de la précision des calculs de la cambrure. Le but de
prévoir une épaisseur de gousset aux plans est d’éviter le rehaussement du profil final du tablier
dans le cas d’une cambrure résiduelle à la suite de l’application des charges permanentes totales.
L’épaisseur du gousset est ajustée lors de l’installation des coffrages de la dalle de façon à obtenir
le profil requis. Le gousset minimal à prévoir devrait être de 10 mm pour les poutres ne
comportant pas de joint de chantier et de 25 mm dans les autres cas.
La flèche totale due à la surcharge routière est la somme des valeurs absolues des flèches
positives et négatives.
10.5.1 En travée
Les raidisseurs transversaux sur lesquels sont attachés des diaphragmes, des contreventements
ou des entretoises doivent être perpendiculaires à la semelle supérieure et être fixés par soudure
aux deux semelles des poutres. Tous les autres raidisseurs transversaux doivent être soudés
uniquement à la semelle en compression. Dans les zones de renversement d’effort, les raidisseurs
transversaux doivent être soudés aux deux semelles des poutres.
Dans le cas des ponts en biais et des ponts courbes, la rotation des poutres sous leur poids
propre et sous l’ajout des charges permanentes doit être considérée dans la conception des
contreventements, des diaphragmes et des raidisseurs.
Lorsque des contreventements horizontaux sont requis, il est recommandé de les positionner près
de la semelle inférieure des poutres. Cette position devrait être privilégiée pour des raisons
structurales. Toutefois, cette position n’est pas nécessairement pratique dans le cas des ponts à
inertie variable en raison de la complexification des détails des assemblages aux poutres. Dans
ces situations, il est recommandé d’évaluer la possibilité de positionner les contreventements
horizontaux près de la semelle supérieure des poutres. Par contre, ceci peut engendrer un
accroissement important des écarts de contraintes de fatigue dans les contreventements
transversaux, pouvant conduire à un surdimensionnement de ces derniers ou au recours à des
fixations boulonnées. Il s’agit alors de privilégier la position la plus optimale en tenant compte des
enjeux liés au comportement structural et à la complexification des détails d’assemblage des
contreventements horizontaux et transversaux.
10-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas où les contreventements horizontaux sont fixés à l’âme d’une poutre par boulonnage,
la distance verticale entre la fixation et la semelle peut être inférieure à bf/2, pourvu que la fixation
soit située à une distance libre d’au moins 150 mm de la semelle s’il n’y a pas de raidisseur ou
qu’elle soit fixée par boulonnage à un raidisseur situé du même côté, ce dernier étant continu
entre les deux semelles et fixé à celles-ci.
Les charges latérales provenant du tablier doivent être transférées aux unités de fondation par un
contreventement en K ou par un diaphragme pleine hauteur, dépendamment de la profondeur et
de l’espacement des poutres, comme il est indiqué aux figures 10.5-1 et 10.5-2. Comme
plusieurs paramètres peuvent influencer la géométrie de ces systèmes structuraux ainsi que les
efforts impliqués, ces figures doivent être considérées comme des concepts à utiliser pour la
préparation des plans.
Pour des ponts courants à travée simple, le choix du concept structural se fait à l’aide du
tableau 10.5-1, en fonction de la hauteur de la poutre (h) et de ses espacements (S).
10-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Ajuster la disposition
des goujons en fonction
des phases de construction
100
Raidisseur
porteur
h
min.
150
Poutre assemblée
Ajuster la disposition
des goujons en fonction
des phases de construction
100
1 ou 2
cornières
30° min.
h
45° max.
Raidisseur
porteur
min.
150
10-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
10-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tous les assemblages boulonnés des membrures principales doivent être conçus comme des
assemblages antiglissements, conformément à l’article 10.18.2.3.2 « Résistance au glissement
aux états limites d’utilisation » de la norme CSA S6, en considérant que les boulons sont serrés
par la méthode de rotation de l’écrou.
Toutefois, contrairement à ce qui est spécifié à l’article 10.18.2.3.1 « Généralités » de cette même
norme, la charge de conception à considérer doit être égale à l’effort total (charge morte et charge
vive) à l’ÉLUT ou à l’ÉLF, selon la combinaison qui gouverne. La vérification de la résistance au
glissement n’est pas requise lorsque la pièce n’est pas soumise à des inversions d’efforts, sous
réserve des prescriptions indiquées à la section 10.7 de ce manuel. Le calcul des assemblages
antiglissements doit se faire en considérant que les surfaces de contact des pièces boulonnées
sont de catégorie A, incluant les pièces métallisées d’une épaisseur de 130 µm, puisque le choix
de masquer ou non les surfaces de contact de ces pièces est laissé à la discrétion du fabricant.
Dans le cas des surfaces d’acier métallisées ou peinturées, la distance minimale entre le centre
d’un trou de boulon et toute rive d’une pièce devant être assemblée par boulonnage doit être d’au
moins 45 mm pour les boulons dont le diamètre est inférieur ou égal à 1 po. Ces
valeurs minimales sont requises puisqu’on doit considérer que les surfaces de contact des pièces
ne sont pas peinturées ni métallisées, sauf sur une distance de 5 mm sur le pourtour d’une des
pièces à assembler. Dans ces cas, il est nécessaire d’avoir une surface d’acier minimale
sans revêtement auprès du boulon afin de développer la friction qui est requise dans un
assemblage antiglissement.
Les trous des plaques goussets des contreventements transversaux intermédiaires ainsi que les
trous dans les diaphragmes intermédiaires doivent être surdimensionnés selon les exigences de
l’article 10.18.4.2 « Dimensions des trous » de la norme CSA S6.
10.6.2 Soudures
Les assemblages soudés doivent être détaillés sur les plans au moyen des symboles de
soudage appropriés.
Les soudures d’angle servant à assembler des éléments transversaux doivent être interrompues
à une distance minimale de l’extrémité libre d’une pièce correspondant à la dimension de la
soudure D.
Le calcul des soudures âme-semelle doit se faire en effectuant la sommation des flux
de cisaillement obtenus à chaque étape selon les propriétés de la section d’acier seule ou mixte
correspondantes.
Dans les zones de moment négatif, l’armature longitudinale de la dalle doit être considérée dans
le calcul des soudures âme-semelle de la poutre, que cette armature soit prise en compte ou non
dans le calcul de la résistance de la poutre.
10-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas de travées continues, les goujons doivent être prévus dans les zones de moment
négatif et leur espacement ne doit pas être supérieur à 600 mm, même si l’action mixte n’est pas
considérée dans ces zones. Si l’analyse considère que la section d’acier n’est pas mixte dans les
zones de moment négatif, il faut prévoir l’ajout de goujons additionnels dans les zones de point
d’inflexion, selon l’article 10.17.2.7 « Résistance à la fatigue des goujons » de la norme CSA S6.
Si l’analyse considère que la section d’acier est mixte (poutre et armature de la dalle) dans les
zones de moment négatif, l’espacement des goujons doit être réduit au besoin afin de se
conformer aux exigences de la même norme.
Lorsque la distance nette entre le dessous de la tête des goujons et la partie supérieure de
l’armature transversale inférieure ne respecte pas les critères de l’article 10.11.8.2 « Distances
prescrites pour l’enrobage et les rives » de la norme CSA S6, des armatures de cisaillement
supplémentaires doivent être ajoutées. L’aire de ces armatures supplémentaires doit correspondre
à l’aire des goujons requise pour résister aux efforts aux ÉLUL seulement.
Des goujons reliant la dalle du tablier aux diaphragmes (figure 10.5-1) ou aux contreventements
en K (figure 10.5-2) sont requis aux unités de fondation qui doivent assurer un support latéral au
tablier. La disposition des goujons doit tenir compte des phases de construction du tablier.
10.7.1.1 Généralités
Le concepteur du joint de chantier doit déterminer les efforts qui sollicitent le joint et faire les
vérifications nécessaires, sans se limiter aux calculs présentés dans cet exemple, afin d’adapter la
démarche aux particularités du projet.
La conception des joints de chantier doit respecter les exigences générales suivantes :
10-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- aux ÉLUT et à l’ÉLF, le joint de chantier doit être conçu comme un assemblage antiglissement
conformément aux prescriptions de l’article 10.6.1 « Assemblages boulonnés » de ce manuel;
- en construction, l’assemblage du joint de chantier ne doit pas glisser sous la combinaison
ÉLUT no 1 ni entrer dans le domaine plastique aux ÉLUL applicables;
- les trous des boulons ne doivent pas être surdimensionnés ni oblongs;
- les filets des boulons doivent être exclus des plans de cisaillement;
- les semelles et l’âme doivent posséder des plaques couvre-joints à chacun de leurs côtés;
- les critères d’étanchéité de l’article 10.18.4.5 « Boulons d’étanchéité » de la norme CSA S6
doivent être respectés, incluant l’espacement transversal des boulons des semelles qui sont
situés de part et d’autre de l’âme;
- le voilement des plaques couvre-joints en compression n’est généralement pas un mode de
rupture qui contrôle puisque la longueur non supportée des plaques est limitée par les
exigences concernant l’espacement des boulons et les longueurs des pinces;
- la contribution du béton de la dalle en traction est négligée;
- aux ÉLUL, la contrainte de traction dans la poutre au droit du joint de chantier (calculée selon
une distribution élastique des contraintes cumulées aux étapes de construction S, Sn et S3n) ne
doit pas excéder Fy;
- conformément à l’article 10.18.4.12 de la norme CSA S6, la présence d’une fourrure dont
l’épaisseur (t) excède 6 mm doit être prise en compte lors du calcul des boulons. À cette fin, le
facteur de réduction suivant doit être appliqué à la résistance des boulons situés à l’interface
où se trouve une fourrure dont l’épaisseur est entre 6 et 19 mm :
10-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
10-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
type
Plaque couvre-joint
50
intérieure
50
Espacement minimum
type
Plaque
type
couvre-joint
50
intérieure
10*
Plaque couvre-joint
libre
extérieure
* utiliser 15 mm pour la conception
indiquer 10 mm sur les plans
Notes :
10-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
10-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tableau 10.7-2 Propriétés des poutres de part et d’autre des joints de chantier
Section A Section B
Semelle supérieure
40 mm × 600 mm 40 mm × 600 mm
(sem1)
Dimensions des
Âme 22 mm × 1 800 mm 16 mm × 1800 mm
plaques
Semelle inférieure
50 mm × 650 mm 60 mm × 700 mm
(sem2)
Position de l’axe neutre
depuis le haut de la 1 023 mm 1 119 mm
section
Ix 58,2 × 109 mm4 61,4 × 109 mm4
Poutre d’acier seule
S sem1 56,8 × 106 mm3 54,9 × 106 mm3
10-18
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
type
50
10
libre
PL 40 PL 25 x 600 x 750 PL 40
type
2 @ 85
= 170
50
80
80
600
2 @ 85 160
2 - PL 30 x 270 x 750
= 170
50 3 @ 90 110 3 @ 90 48 - Boulons Ø 78"
type = 270 = 270
90 - Boulons Ø 78"
Vue du dessus Section A Section B
14 @ 110 = 1 540
2 - Fourrures
PL 3 x 280 x 1 640
50 6 @ 90 = 540 110 6 @ 90 = 540
type
type
50
2 - PL 20 x 1 640 x 570
2 @ 95
= 190
85
650
700
170
2 - PL 40 x 290 x 1 290
2 @ 95
= 190
84 - Boulons Ø 78" PL 50
50 2 @ 90 110 2 @ 90 PL 60
Vue du dessous type = 180 = 180
Fourrures PL 35 x 650 x 1 290
PL 10 x 650 x 640
Vue en élévation
be dalle = 3 470 mm
Épaisseur de la dalle = 225 mm
Espacement des contreventements transversaux : 7 324 mm
Armature longitudinale : 15M@150 haut et bas
Diamètre des trous de boulons : 24 mm
10-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En construction
Aucune tension.
En exploitation à l’ÉLUT
La dalle étant comprimée par les charges mortes surimposées, une portion du moment négatif lié
aux charges vives s’applique au module de section mixte Sn jusqu’à l’atteinte d’une contrainte de
traction dans la dalle. Puis, le moment négatif résiduel s’applique sur le module de section d’acier
seul avec armature S’. L’équation suivante exprime ce cas particulier.
Sn Sn
Msd Msd MfL
Md Msd S3n dalle
S3n dalle
Ssem1 S3n sem1 Sn sem1 S'sem1
207,9 207,9
2 431 706 706 706 2 572
112,5 112,5
26,5 MPa en compression (aucune tension)
56,8 151,2 327,9 74,5
En exploitation à l’ÉLUL
La même équation est utilisée à l’ÉLUL en prenant les efforts pondérés avec coefficients de
pondération minimums pour les charges générant de la compression.
207,9 207,9
2 223 508 508 508 4 859
112,5 112,5
13,0 MPa en tension
56,8 151,2 327,9 74,5
La contrainte de tension n’excède pas 0,9 Fy, donc les exigences relatives à ce cas ne
s’appliquent pas à la semelle supérieure.
10-20
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En construction
Mf 4 012
70,6 MPa
Ssem1 56,8
En exploitation à l’ÉLUT
En exploitation à l’ÉLUL
En construction
4 012
73,1 MPa
54,9
En exploitation à l’ÉLUT
10-21
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En exploitation à l’ÉLUL
Sn Sn
-Msd Msd ML min
ML max S3n S3n
⎛ dalle dalle ⎞
Sn sem1 Sn sem1 S'sem1
⎝ ⎠
207,9 207,9
3 559 -706 706 1 620
112,5 112,5
19,1 MPa
327,9 327,9 74,5
Semelle supérieure B
Les calculs de la section B ne gouvernent pas et ne sont pas présentés ici.
Les semelles supérieures A et B étant identiques, les calculs de résistance qui suivent sont valides
pour les deux cas.
10-22
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Puisque
1
1
γ 3 3 930 109 3
= 34,8 Fsrt 110
Nc 93 075 103
alors
1/5
γ' Fsrt
Fsr
Nc 2
1/5
47,6 1015
Fsr 55,2 55
93 075 103
On prend
Fsr 55,2
10-23
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Aire des couvre-joints = 31 200 mm2 > aire semelle = 24 000 mm2
Vérification des aires relatives (le ratio devrait se situer entre 0,9 et 1,1)
600 × 25
2 × 270 × 30
= 0,926
600 × 25
Couvre-joint extérieur : = 48 %
600 × 25 + 2 × 270 × 30
35
Couvre-joint extérieur : = 52 %
32,5 + 35
Couvre-joint intérieur : 52 %
10-24
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
458
Couvre-joint extérieur : 52 % 0,52
600 25
8,3 MPa 55,2 Mpa
458
Couvre-joint intérieur : 52 % 0,52
2 270 30
7,6 MPa 55,2 MPa
À l’ÉLUL
Selon l’article 10.18.2.3.3 de la norme CSA S6, la résistance d’un boulon est déterminée en
prenant la valeur minimale entre les deux suivantes :
10-25
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour un plan de cisaillement (m = 1), la valeur Vr d’un boulon de ⅞ po = 307/2 = 153,5 kN.
52 % 5 985 kN
Nombre de boulons requis : 20,3 boulons
153,5 kN
À l’ÉLUT
Pour la résistance au glissement des boulons, les efforts obtenus en exploitation à l’ÉLUT
excèdent ceux obtenus à l’ÉLF. Donc, les calculs de résistance au glissement se font à l’ÉLUT. La
combinaison à l’ÉLUT en construction ne gouverne pas et n’est pas présentée dans cet exemple.
52 % 1 510 kN
Nombre de boulons requis : 15,4 boulons
51 kN
Choix : 24 boulons
La longueur de l’assemblage est de 3 × 90 = 270 mm < 760 mm, donc les calculs précédents
sont valides.
320
Tr ∅u U t A n Fu 0,6Agv Fm
350 480
Tr 0,8 1,0 2 220 2,5 24 40 480 0,6 2 320 40
2
10 015 kN 5 985 kN
10-26
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En construction
4 012
59,8 MPa en tension
67,1
En exploitation à l’ÉLUT
En exploitation à l’ÉLUL
En construction
4 012
51,0 MPa en tension
78,6
En exploitation à l’ÉLUT
En exploitation à l’ÉLUL
10-27
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les contraintes de tension n’excèdent pas 0,9 Fy, donc les exigences relatives à ce cas ne
s’appliquent pas aux semelles inférieures.
En exploitation à l’ÉLUL
Les pondérations minimales sont retenues pour les charges générant de la tension.
207,9 207,9
2 223 508 508 508 4 859
112,5 112,5
26,5 MPa en compression
67,1 79,8 85,1 71,3
Semelle inférieure A
Comme cela a été présenté précédemment, l’état de la dalle (comprimée ou tendue) est pris en
compte pour déterminer l’écart de contrainte dans la semelle inférieure. L’équation suivante décrit
le cas particulier applicable à cet exemple :
Sn Sn
-Msd Msd ML min
ML max S3n S3n
⎛ dalle dalle ⎞
Sn sem2 Sn sem2 S'sem2
⎝ ⎠
207,9 207,9
3 559 -706 706 1 620
112,5 112,5
61,6 MPa
85,1 85,1 71,3
10-28
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Semelle inférieure B
Les calculs de la section B ne gouvernent pas et ne sont pas présentés.
Les résistances en traction à l’aire brute (Trg semelle) et à l’aire nette (Trn semelle) de la semelle la plus
petite (semelle A) selon l’article 10.8.2 de la norme CSA S6 sont les suivantes :
Aire des couvre-joints = 45 950 mm2 > aire de la semelle la plus petite = 32 500 mm2
Vérification des aires relatives (le ratio devrait se situer entre 0,9 et 1,1)
2 290 40
650 35
1,02
10-29
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Couvre-joint extérieur : 50 %
Calcul du facteur de répartition selon la méthode des bras de levier internes pour le joint côté A
52,5
Couvre-joints intérieurs : 54 %
45 52,5
Couvre-joint extérieur : 46 %
Calcul du facteur de répartition selon la méthode des bras de levier internes pour le joint côté B
47,5
Couvre-joints intérieurs : 49 %
50 47,5
Couvre-joint extérieur : 51 %
Couvre-joints intérieurs : 54 %
Couvre-joint extérieur : 51 %
10-30
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2 002
Couvre-joints intérieurs : 0,52 54 %
2 290 40
24,2 MPa 55,2 MPa
2 002
Couvre-joints extérieurs : 0,52 51 %
650 35
23,3 MPa 55,2 MPa
À l’ÉLUL
La valeur Vr d’un boulon de ⅞ po est de 153,5 kN pour un plan de cisaillement (m = 1).
0,54 8 105
Nombre de boulons requis : 28,5 boulons
153,5
Puisque la fourrure a une épaisseur supérieure à 6 mm, il faut réduire la résistance des boulons
du côté de l’assemblage avec fourrure au moyen du facteur suivant :
28,5
30,3 boulons
0,942
10-31
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
À l’ÉLUT
La valeur Vs d’un boulon de ⅞ po est de 51 kN pour un plan de cisaillement (m = 1) et la surface
est de classe A. En fait, la valeur de 51 kN est valable en considérant un plan de glissement et une
surface de classe A.
0,54 3 637
Nombre de boulons requis : 38,5 boulons
51
La longueur de l’assemblage est de 6 × 90 = 540 mm < 760 mm, donc les calculs précédents
sont valides.
350 480
Tr 2 0,8 1,0 240 2,5 24 50 480 0,6 590 50
2
18 665 kN 8 105 kN
Aux fins des calculs du moment d’excentricité, l’excentricité horizontale entre le centroïde des
boulons dans l’âme d’une section de poutre et le centre du joint de chantier est de 147,5 mm
(15 mm/2 + 50 mm + 90 mm).
L’inertie des plaques couvre-joints (14 703 × 106 mm4) est plus grande que l’inertie de
l’âme (7 776 × 106 mm4). Par conséquent, aucune vérification en fatigue n’est requise pour les
plaques couvre-joints.
Les contraintes dans l’âme des poutres et dans les plaques couvre-joints doivent être calculées
pour les différents états limites. À moins d’indications contraires, seuls les calculs de la section A
sont présentés dans cet exemple puisqu’il s’agit de la section qui gouverne.
10-32
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
a
a1 a2 a3
b1 b2 b3
b
Les contraintes obtenues permettent de déduire le moment effectif dans l’âme à partir de la
relation d’équilibre suivante :
2
w a3 yh 2 b3 h yh
Moment effectif
3
c max yh e ; hs e yh
10-33
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
hs
ys = c −
2
I = Iplaques + Aplaques × ys 2
Meff × c
σ=
I
Contraintes sous 75 % Vr et 75 % Mr
À l’ÉLUL, on doit prendre l’effort pondéré sans qu’il soit inférieur à 75 % de la résistance de la
section la plus petite, et ce, autant pour la flexion que pour le cisaillement.
Pour le présent exemple, la section la moins résistante est la section B. Les efforts correspondant
à 75 % de la résistance en cisaillement (Vr) et à 75 % de la résistance en flexion (Mr) de la
section B sont obtenus à partir des équations de l’article 10.10 de la norme CSA S6 :
1 800 mm
1 023 mm − 40 mm − = 83 mm
2
En résumé, les contraintes aux fibres extrêmes de la poutre d’acier (section A) sont :
a = 240,8 MPa
b = 203,9 MPa
10-34
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les contraintes dans l’âme sont obtenues à l’aide du théorème des triangles semblables :
a1 = 231,4 MPa
b1 = 192,1 MPa
1 559 147,5
a2 b2 19,4 MPa
1 8002
22
6
a3 = 250,8 MPa
b3 = 211,5 MPa
yh = 977 mm
c = 897 mm
ys = 77 mm
10-35
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Contraintes en construction
Les contraintes aux fibres extrêmes de la poutre en construction ont été calculées lors de la
vérification de la résistance des semelles :
Les contraintes dans l’âme qui suivent sont obtenues à l’aide du théorème des triangles
semblables :
a2 b2 19,4 MPa
a3 = 87,2 MPa
b3 = 75,8 MPa
Les contraintes dans les plaques couvre-joints sont calculées de la manière suivante :
yh = 963 mm
c = 883 mm
ys = 63 mm
10-36
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Contraintes à l’ÉLUT
À l’ÉLUT, l’état de contrainte suivant est présent dans l’âme :
832 147,5
a2 b2 10,3 MPa
1 8002
22
6
a3 = 68,5 MPa
b3 = 105,6 MPa
Le moment de flexion effectif dans les plaques couvre-joints est calculé de la manière suivante :
yh = 708 mm
a2 = b2 = 19,4 MPa
a3 = 97,8 MPa
b3 = 171,0 MPa
10-37
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les contraintes dans les plaques couvre-joints sont calculées de la manière suivante :
yh = 655 mm
c = 1 065 mm
ys = 245 mm
Effort Tf associé à cette contrainte jusqu’à mi-chemin entre les deux premiers boulons :
Tf 231,4 80 50 55 22 942 kN
10-38
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Vérification en cisaillement
La résistance en cisaillement des plaques couvre-joints doit être vérifiée selon les exigences de
l’article 10.18.5.2 de la norme CSA S6.
Vérification en traction
Les contraintes horizontales dues à la flexion sont calculées en considérant 75 % de la résistance
de la section, car il s’agit du cas qui gouverne :
Trg sur la largeur tributaire du premier boulon : 2 × 0,95 × 105 × 20 × 350 = 1 397 kN
Trn sur la largeur tributaire du premier boulon : 2 × 0,8 × 20 × (105 − 24) × 480 = 1 244 kN
10-39
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Vérification en traction-cisaillement
La contrainte maximale dans les plaques couvre-joints doit aussi être vérifiée en tenant compte de
l’interaction traction-cisaillement. L’interaction des contraintes de traction et de cisaillement peut
être vérifiée de la manière prudente suivante :
701 1 559
+
1 244 10 906
= 71 %
Ix = 3 × 2 × �1102 + 2202 + 3302 + 4402 + 5502 + 6602 + 7702 � = 10 164 × 103 mm2
Inertie du groupe de boulon autour d’un axe vertical passant à son centroïde :
Le moment d’inertie polaire du groupe de boulons autour de l’axe neutre de la poutre d’acier doit
être calculé pour les cas qui gouvernent. À moins d’indications contraires, seuls les calculs de la
section A sont présentés puisqu’il s’agit de la section qui gouverne.
Avec 75 % de la résistance
Paramètres :
n = 45
ys = 77 mm
1 540 2
r = ��77 + � + 902 = 852 mm
2
Vf 1 559 kN
Vfb = = = 34,6 kN
n 45
10-40
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Effort vectoriel sur le boulon le plus éloigné dû à l’effort de flexion et au cisaillement excentré :
224,0 90
PV 23,7 kN
852
1 540
224,0 (77 )
PH 2 222,7 kN
852
La résistance d’un boulon est déterminée selon l’article 10.18.2.3.3 de la norme CSA S6, en
prenant la valeur minimale entre les valeurs suivantes :
- la résistance d’appui de la plaque d’âme pour un boulon de ⅞ po, selon l’article 10.18.2.3.3 de
la norme CSA S6 :
ys = 245 mm
10-41
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
1 540
r 245 + + 902 1 019 mm
2
Vf 1 559 kN
Vfb 34,6 kN
n 45
Effort vectoriel sur le boulon le plus éloigné dû à l’effort de flexion et au cisaillement excentré :
151,7 90
PV 13,4 kN
1 019
1 540
151,7 245
PH 2 151,1 kN
1 019
1 800
ys 708 192 mm
2
2
1 540
r 192 + + 902 966 mm
2
10-42
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Vf 832
Vfb 18,5 kN
n 45
Effort vectoriel sur le boulon le plus éloigné dû à l’effort de flexion et au cisaillement excentré :
94,2 90
PV 8,8 kN
966
1 540
94,2 (192 )
PH 2 93,8 kN
966
La valeur VS d’un boulon de ⅞ po est de 102 kN pour deux plans de cisaillement (m = 2).
La figure 10.8-3 montre le concept recommandé des ancrages d’une poutre principale à un
appareil d’appui mobile en élastomère fretté avec éléments glissants remplaçables.
10-43
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Poutre
300
R = 25 CL Appareil
aux 4 coins d'appui
PL de butée
si requis À biseauter selon
Poutre
la pente longitudinale
Vue en plan si celle-ci excède 0,5 %
Coupe
Poutre Plaque supérieure
5 mm libre pour
permettre la rotation
PL de butée
à l'appui
si requis
Vue en élévation
Figure 10.8-1 Système de retenue à quatre ancrages (appui fixe) avec appareil d’appui en élastomère fretté
10-44
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Poutre
200 (sans joint
Face du garde-grève de tablier)
Appareil
d'appui 800 (avec joint
de tablier)
4 libre
300
Trou (Øancrage + 4 mm)
(appui fixe)
PL de butée CL Appareil
si requis d'appui
R = 25
aux 4 coins
Coupe
Poutre
Plaque supérieure
5 libre
PL de butée
si requis
Barres 10
(appui mobile) Appareil d'appui
Ancrage avec écrou,
contre-écrou et type élastomère fretté
rondelle galvanisés
Vue en élévation
Figure 10.8-2 Système de retenue à deux ancrages (appui mobile ou fixe) avec appareil d’appui en
élastomère fretté
10-45
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
CL Poutre
Face du garde-grève
Appareil 800 (avec joint
d'appui de tablier)
Plaque de glissement
Plaque supérieure
300
Trou allongé (appui mobile)
PL de butée CL Appareil
si requis d'appui
R = 25
aux 4 coins
À biseauter selon
la pente longitudinale
Poutre
Vue en plan si celle-ci excède 0,5 %
Coupe
Poutre Plaque supérieure
Plaque de glissement
5 libre
PL de butée
si requis Cadre en acier
Appareil d'appui
Ancrage avec écrou,
contre-écrou et type élastomère fretté
rondelle galvanisés avec éléments glissants
remplaçables
Vue en élévation
Figure 10.8-3 Système de retenue à deux ancrages (appui mobile) avec appareil d’appui en élastomère
fretté avec éléments glissants remplaçables
10-46
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
11 CHAPITRE 11
11-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
FIGURES
Figure 11.1-1 Déplacement du point d’appui fixe 11-3
Figure 11.1-2 Vue en élévation de l’exemple 1 11-5
Figure 11.1-3 Vue en élévation de l’exemple 2 11-8
Figure 11.1-4 Coupe transversale du tablier de l’exemple 2 11-8
Figure 11.2-1 Appareil d’appui en élastomère fretté 11-19
Figure 11.2-2 Appareil d’appui en élastomère fretté avec éléments glissants
remplaçables 11-20
Figure 11.2-3 Appareil d’appui à élastomère confiné remplaçable 11-21
Figure 11.2-4 Appareil d’appui avec articulation sphérique remplaçable 11-22
Figure 11.2-5 Extrémité de la dalle sans joint de tablier d’un bloc d’assise d’un
appareil d’appui 11-23
Figure 11.2-6 Extrémité de la dalle avec joint de tablier d’un bloc d’assise d’un
appareil d’appui 11-24
Figure 11.2-7 Bloc d’assise d’un appareil d’appui à une pile 11-25
Figure 11.3-1 Composantes de la déformation d’un joint 11-27
Figure 11.3-2 Détails intérieurs d’un joint dalle sur culée (détail A) 11-28
Figure 11.3-3 Détails intérieurs d’un joint dalle sur culée (détail B) 11-29
Figure 11.3-4 Détails extérieurs d’un joint dalle sur culée 11-30
Figure 11.3-5 Détails de l’extrémité de la dalle sans joint de tablier 11-31
Figure 11.3-6 Dimensions d’une culée-galerie avec joint de tablier 11-32
Figure 11.3-7 Armature d’une culée-galerie avec joint de tablier 11-33
Figure 11.3-8 Armature d’une culée-galerie (suite 1) 11-34
Figure 11.3-9 Armature d’une culée-galerie (suite 2) 11-35
Figure 11.3-10 Détails de l’extrémité de la dalle avec joint de tablier 11-36
Figure 11.3-11 Joint de tablier à une garniture à une culée 11-37
Figure 11.3-12 Joint de tablier à deux garnitures en élastomère à une culée 11-38
Figure 11.3-13 Joint de tablier à une garniture et dalot à une pile 11-39
Figure 11.3-14 Profil de la garniture en élastomère 11-40
Figure 11.3-15 Joint longitudinal 11-41
TABLEAUX
Tableau 11.2-1 Choix des appareils d’appui 11-12
Tableau 11.3-1 Ouverture et mouvement perpendiculaire 11-41
Tableau 11.3-2 Ouverture du joint 11-43
Tableau 11.3-3 Ouverture du joint 11-44
11-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
11.1.1 Symboles
Les symboles suivants s’appliquent à ce chapitre.
A Allongement, en mm
R Raccourcissement, en mm
11-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
δ=A+R
A = Ate + Df + Dr
R = Rte + Df + Dr + Ds + Dp + Dc
11.1.3 Température
L’allongement et le raccourcissement dus aux écarts de température, en supposant une
température de 15 °C lors de la construction, doivent être calculés à partir des valeurs
suivantes :
Ate = αL Vte +
Rte = αL Vte -
Cependant, pour les ouvrages situés au nord du 50e parallèle, l’écart de température à
considérer doit être déterminé conformément à l’article 3.9.4 de la norme CSA S6 « Code
canadien sur le calcul des ponts routiers ».
11-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
G𝛼𝛼L h3
Df =
3Ec I
Df
G
h
Semelle
11.1.5 Rotation
La rotation du tablier aux points d’appui sous les charges routières à l’ÉLUT no 1, exprimée en
radians, doit être considérée dans le calcul du déplacement des extrémités du tablier.
Dans le cas d’une rotation importante d’une poutre profonde sous les charges permanentes,
l’appareil d’appui subit une déformation longitudinale considérable qui doit être prise en compte
dans le calcul de Dr.
11-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas d’un pont à travée simple comportant un appui fixe et un appui mobile, le
déplacement longitudinal attribuable à la rotation doit être multiplié par 2 pour le calcul de
l’appareil d’appui mobile. Cela est requis, car ce déplacement est empêché à l’appareil d’appui
fixe et il est alors reporté à l’appareil d’appui mobile. Pour le joint du côté de l’appui mobile, la
rotation de l’appui fixe doit être considérée selon la position de l’axe neutre. Les déplacements
causés par la rotation des poutres, à partir de l’axe neutre, sont calculés comme suit :
11.1.6 Retrait
Pour les ponts à poutres et dalle en béton, les effets du retrait sont calculés comme suit :
Ds = ∈L
où ∈ = 0,002
Dans le cas des ponts à dalle de béton sur poutres préfabriquées en acier, ce calcul est négligé.
Cependant, en ce qui concerne les poutres préfabriquées en acier ou en béton, les mouvements
de rotation dus au retrait, obtenus par une méthode d’analyse raffinée, doivent être considérés
dans le calcul de Ds, si le concepteur juge que ces mouvements sont importants.
11.1.7 Précontrainte
La déformation engendrée par l’application d’une précontrainte par post-tension s’applique aux
appareils d’appui uniquement, car les joints sont normalement construits après l’application de la
précontrainte. Cependant, ce déplacement doit tout de même être calculé pour le joint, puisqu’il
est requis dans le calcul de l’ouverture du joint causée par le fluage du béton. Cette déformation
est obtenue par l’équation suivante :
PL
Dp =
AEc
11.1.8 Fluage
La formule suivante est expliquée dans la brochure Design of Continuous Highway Bridges with
Precast, Prestressed Concrete Girders publiée par la Portland Cement Association. Elle s’applique
à une poutre mise en place 28 jours après l’application de la précontrainte. On utilise aussi cette
formule pour les ponts en béton précontraint coulés en place.
Dc = 1,6DP
11-4
Manuel de conception des structures
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11.1.9 Exemples
Les deux exemples de calcul de mouvements du tablier suivants appliquent ces formules :
l’exemple 1, pour un pont à poutres précontraintes préfabriquées et l’exemple 2, pour un pont en
béton précontraint coulé en place. Les deux ponts sont situés au sud du 50e parallèle et la
conception est réalisée selon une température d’installation de 15 °C pour les joints et les
appareils d’appui.
11.1.9.1 Exemple 1
Le pont est constitué de poutres précontraintes préfabriquées NEBT 1600 (voir la figure 11.1-2). Il
est continu sur trois travées, reposant sur deux piles dont l’inertie est de 528 000 x 106 mm4, de
même hauteur et de même rigidité. On considère, aux fins du calcul, que le centre du pont est un
point où le déplacement est nul et que la rotation du tablier sur les appareils d’appui aux culées
due à la surcharge routière à l’ÉLUT no 1 est de 1 mm/200 mm (0,005 radian). Le module
d’élasticité du béton Ec est de 32 000 MPa.
102 m
34 m 34 m 34 m
Points d'appui
fixe (rotules) 10 m
Encastrements
Température
Ate = αL Vte +
= 10 × 10-6 × (34 + 17) × 1 000 × 15
Ate = 7,65 mm aux culées
Ate = 2,55 mm aux piles
Rte = αL Vte -
= 10 × 10-6 × (34 + 17) × 1 000 × 40
Rte = 20,4 mm aux culées
Rte = 6,8 mm aux piles
11-5
Manuel de conception des structures
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GαL h3
Df =
3Ec I
Rotation
1
θ=
200
Yi = 1 150 mm
Dr = θ Ys
650 mm
Dr = = 3 mm (pour le joint)
200
Dr = θ Yi
1 150 mm
Dr = = 6 mm (pour l’appareil d’appui)
200
Retrait
Ds = ∈ L
= 0,0002 × (34 + 17) × 1 000
11-6
Manuel de conception des structures
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Précontrainte
PL
Dp =
AEc
où
P = 7 322 448 N
Dans le cas d’une poutre préfabriquée, cette déformation sert à calculer le fluage.
Fluage
Dc = 1,6 Dp
= 1,6 × 11,6
Variations de longueur du tablier aux joints et aux appareils d’appui des culées
A = Ate + Df
= 7,65 + 2,41 = 10,06 mm (joint)
A = Ate + Df + Dr
= 7,65 + 2,41 + 6 = 16,06 mm (appareil d’appui)
R = Rte + Df + Dr + Ds + Dc
= 20,4 + 2,41 + 3,0 + 10,2 + 18,6 = 54,61 mm (joint)
= 20,4 + 2,41 + 0,0 + 10,2 + 18,6 = 51,61 mm (appareil d’appui)
11-7
Manuel de conception des structures
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δ=A+R
= 10,06 + 54,61 = 64,67 mm (joint)
= 16,06 + 51,61 = 67,67 mm (appareil d’appui)
11.1.9.2 Exemple 2
Le pont est en béton précontraint coulé en place (voir les figures 11.1-3 et 11.1-4). Il est continu
sur deux travées et repose sur une pile centrale en béton de 5 000 mm de largeur et
de 700 mm d’épaisseur et dont l’inertie est de 143 000 × 106 mm4. On considére, à des fins
de calcul, que la rotation du tablier sur les appareils d’appui aux culées due à la surcharge routière
à l’ÉLUT no 1 est de 1 mm/200 mm (0,005 radian). Le module d’élasticité du béton Ec est
de 32 000 MPa.
40 m 40 m
Point d'appui
fixe (rotule)
6m
Encastrement
5 000
200
1 300
2 000
11-8
Manuel de conception des structures
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Température
Ate = αL Vte +
= 10 × 10-6 × 40 000 × 15
= 6 mm
Rte = αL Vte -
= 10 × 10-6 × 40 000 × 40
= 16 mm
GαL h3
Df =
3Ec I
Rotation
1
θ=
200
Yi = 860 mm
Dr = θ Ys
640 mm
Dr = = 3,2 mm (pour le joint)
200
Dr = θ Yi
860 mm
Dr = = 4,3 mm (pour l’appareil d’appui)
200
11-9
Manuel de conception des structures
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Retrait
Ds = ∈ L
= 0,0002 × 40 000 = 8,0 mm
Précontrainte
A = aire du tablier (voir la figure 11.1-4)
Fluage
Dc = 1,6 Dp
= 1,6 × 7,2 = 11,5 mm
R = Rte + Df + Ds + Dp + Dc
= 16,0 + 3,56 + 8,0 + 7,2 + 11,5 = 46,26 mm
δ=A+R
= 13,86 + 46,26 = 60,12 mm
R = Rte + Df + Dr + Ds + Dc
= 16,0 + 3,56 + 3,2 + 8,0 + 11,5 = 42,26 mm
δ=A+R
= 9,56 + 42,26 = 51,82 mm
11-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas de ponts en biais, la rotation transversale des poutres sous les charges permanentes
à l’ÉLUT doit être évaluée et indiquée aux plans. La capacité en rotation des appareils d’appui
devra être vérifiée pour toutes les étapes de construction, notamment dans le cas d’une
fabrication en mode « condition sous charges permanentes totales » (total load fit). Les appareils
d’appui devront être dimensionnés afin d’accommoder les rotations transversale et longitudinale
combinées, ou des plaques biseautées devront être ajoutées pour compenser les rotations sous
les charges permanentes. Les mêmes tolérances de fabrication et d’installation, prévues pour les
capacités de rotation longitudinales, devront être ajoutées aux rotations anticipées. Dans le cas
des rotations transversales, aucun minimum n’est prévu. Le concepteur pourra envisager la
possibilité d’opter pour des appareils d’appui (en élastomère fretté ou confiné) circulaires afin
d’offrir une capacité de rotation adéquate dans toutes les directions.
Le concepteur doit tenir compte de la rigidité des appareils d’appui dans les directions entravées
lors de ses analyses, particulièrement pour les ponts avec biais ou les ponts courbes, puisque des
efforts très importants peuvent se développer sous les charges gravitaires. Une analyse raffinée
peut être requise pour la conception des appareils d’appui, même si la norme permet l’utilisation
de la méthode simplifiée pour la conception des poutres.
Pour des appareils en élastomère fretté avec ou sans éléments glissants, il faut déterminer les
dimensions en plan et la hauteur maximale des appareils. En ce qui concerne ceux à élastomère
confiné, il faut déterminer leur hauteur maximale. Ces dimensions doivent être indiquées aux
plans.
Les mouvements de translation dus à la température sont calculés pour une température de pose
de 15 °C.
Le déplacement transversal du tablier sous l’effet de forces extérieures doit être empêché par un
système de butées fixées à l’appui (culée ou pile) ou par un système de restriction de
mouvements incorporé à l’appareil d’appui. Le système de butées ou de restriction de
mouvements doit être indiqué aux plans.
11-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Cependant, si les charges horizontales sont très élevées, il peut être nécessaire de prévoir un
système de butées plutôt que de prévoir un système de restriction de mouvements incorporé à
l’appareil d’appui. Dans le cas des appareils d’appui à élastomère confiné et à articulation
sphérique, une vérification auprès d’un fabricant s’impose.
Si l’appareil d’appui doit transmettre une poussée transversale, cette dernière doit être reprise par
la partie inférieure de l’appareil d’appui qui est soudée à la plaque d’assise.
Pour les ponts nécessitant une conception basée sur la performance (CBP), les appareils d’appui
doivent répondre aux exigences de la norme CSA S6.
Pour les ponts classés comme étant principaux et dont la conception est basée sur la
force (CBF), les appareils d’appui doivent accommoder les mouvements de l’analyse
parasismique pour une probabilité de dépassement de 10 % en 50 ans.
À l’exception des appareils d’appui en élastomère fretté sans éléments glissants, les poutres
d’acier doivent posséder trois raidisseurs d’appui de chaque côté de l’âme, aux appuis fixes et
mobiles. Les raidisseurs doivent être ajustés de façon telle qu’ils portent sur la semelle inférieure et
qu’ils soient soudés aux deux semelles de la poutre. Cette exigence permet de tolérer une
excentricité entre les raidisseurs centraux de la poutre et le centre de l’appareil d’appui au moment
de l’installation de la poutre ou lorsque l’appareil d’appui doit s’ajuster à un déplacement
longitudinal important, par exemple celui causé par un séisme.
La conception des tiges d’ancrages en acier des appareils d’appui est normalement réalisée par
le concepteur et non par le fabricant de l’appareil d’appui. L’acier des ancrages doit être de
nuance 350 W.
Ppermanente <1 600 et Ptotale < 2 500 < 45 θ ≥ 0,015 Élastomère fretté
Élastomère fretté
Ppermanente <1 600 et Ptotale < 2 500 > 45 θ ≥ 0,015
avec éléments glissants
2 500 < Ptotale < 20 000 --- 0,02 ≤ θ ≤ 0,025 Élastomère confiné
2 500 < Ptotale < 20 000 --- θ ≥ 0,025 Articulation sphérique
11-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le calcul des mouvements de rotation doit prendre en compte les exigences suivantes :
- les rotations sous les charges permanentes ne doivent pas être considérées lorsque les
poutres sont fabriquées avec une cambrure;
- en plus des rotations dues aux charges, il faut prévoir les tolérances de rotation
supplémentaires de l’article 11.6.6.3 de la norme CSA S6 ainsi que celles dues aux pentes
longitudinales et transversales, si des plaques biseautées ne sont pas prévues;
- la rotation totale minimale (sous les charges permanentes, si cela est requis, la surcharge
routière, les tolérances de fabrication et d’installation ainsi que la pente longitudinale du tablier,
si cela est requis) à considérer à l’ÉLUT pour les appareils en élastomère fretté est
de 0,015 radian.
Lorsque la translation à l’appareil d’appui générée par la rotation de la poutre sous les charges
permanentes est considérable et se traduit par une épaisseur d’élastomère très importante, le
concepteur peut envisager un levage du tablier à la suite de la coulée de la dalle pour permettre
de réduire ce déplacement. Cette option doit toutefois être envisagée en tenant compte des
contraintes du projet (travaux en phases, maintien de la circulation, présence d’un joint dalle sur
culée, etc.).
Les poutres principales en acier sont généralement fixées par soudure au chantier, à la plaque
supérieure des appareils d’appui, comme cela est montré aux figures 10.8-1 et 10.8-2 du
chapitre 10 du présent manuel.
Les soudures doivent être en position horizontale et celles-ci sont longitudinales à l’axe de la
poutre. Le joint transversal entre la poutre et la plaque supérieure doit être scellé par un mastic
d’étanchéité. Cependant, dans le cas des poutres d’acier galvanisées ou métallisées, les surfaces
de la semelle inférieure des poutres en contact avec les soudures réalisées au chantier doivent
être meulées ou masquées.
Une fois les soudures en chantier réalisées aux appareils d’appui, les surfaces non métallisées ou
non galvanisées des semelles doivent être protégées par deux couches de peinture riche en zinc,
conformément au Cahier des charges et devis généraux (CCDG).
11-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Lorsque les boulons d’ancrage sont utilisés comme système de butées empêchant le mouvement
transversal, les exigences ci-après doivent être respectées :
- à l’appui mobile, les trous ovalisés de la plaque supérieure de l’appareil d’appui doivent
permettre le mouvement de translation longitudinale occasionné par les charges, les variations
de température, les gradients thermiques, le retrait, le fluage, etc., et celui dû à la charge
sismique. Afin de permettre un ajustement substantiel de l’appareil au chantier, la longueur
des trous ovalisés doit également tenir compte du diamètre de l’ancrage et être d’au
moins 150 mm;
- au moment de l’installation de l’appareil d’appui, les boulons d’ancrage doivent être centrés
dans les trous ovalisés à une température ambiante comprise entre -10 °C et 20 °C;
- des plaques de butée doivent être ajoutées à la plaque supérieure, afin de limiter la flexion
dans les boulons d’ancrage, si la distance libre entre le dessus du bloc d’assise et le dessous
de la plaque supérieure est plus grande que le diamètre des boulons.
Les dimensions en plan (largeur et profondeur) des appareils d’appui devraient être validées par
un fabricant au moment de la conception afin d’éviter les modifications de la plaque supérieure
des appareils d’appui et de l’espacement des ancrages en cours de contrat.
Ce type d’appareil est requis lorsqu’un appareil en élastomère fretté est utilisé en présence d’un
mouvement de translation longitudinale supérieur à 45 mm.
Ces appareils d’appui sont fabriqués en respectant les exigences suivantes ainsi que celles
indiquées à la figure 11.2-2 :
En général, lorsqu’un appareil d’appui avec éléments glissants est spécifié, l’emploi d’une plaque
en acier inoxydable d’une longueur suffisante pour éliminer le besoin d’ajustement sur le chantier
doit être mentionné. L’appareil d’appui doit être posé sans excentricité. Cette exigence vise à
assurer que l’appareil d’appui ne sera pas posé avec une excentricité située du mauvais côté.
Cependant, pour des cas particuliers où le mouvement est très important, l’élément glissant peut
être excentré afin de limiter les dimensions et les plans doivent inclure une table des réglages qui
tient compte de la plage de températures probables au moment de la pose. L’excédent total de la
plaque à partir de la feuille de PTFE, dans le sens du mouvement, doit également comprendre un
excédent additionnel au mouvement calculé de 25 mm.
11-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le calcul des mouvements de rotation doit prendre en compte les exigences suivantes :
- les rotations sous les charges permanentes ne doivent pas être considérées lorsque les
poutres sont fabriquées avec une cambrure;
- en plus des rotations dues aux charges, prévoir les tolérances de rotation supplémentaires de
l’article 11.6.6.3 de la norme CSA S6 ainsi que celles dues aux pentes longitudinales et
transversales, si des plaques biseautées ne sont pas prévues;
- la rotation totale minimale (sous les charges permanentes, si cela est requis, la surcharge
routière, les tolérances de fabrication et d’installation ainsi que la pente longitudinale du tablier,
si cela est requis) à considérer à l’ÉLUT pour les appareils en élastomère fretté avec éléments
glissants est de 0,015 radian.
Le mode de fixation des poutres sur les appareils d’appui doit être indiqué aux plans.
Les poutres principales préfabriquées en acier ou en béton sont généralement fixées à la plaque
supérieure des appareils d’appui par soudure au chantier. Les soudures doivent être en position
horizontale et sont longitudinales à l’axe de la poutre. Le joint transversal entre la poutre et la
plaque supérieure doit être scellé par un mastic d’étanchéité. Cependant, dans le cas des poutres
d’acier galvanisées ou métallisées, les surfaces de la semelle inférieure des poutres en contact
avec les soudures réalisées en chantier doivent être meulées ou masquées. Une fois les soudures
en chantier réalisées aux appareils d’appui, les surfaces non métallisées ou non galvanisées des
semelles doivent être protégées par deux couches de peinture riche en zinc, conformément
au CCDG.
Lorsque les boulons d’ancrage sont utilisés comme système de butées empêchant le mouvement
transversal dans le cas des poutres préfabriquées en acier, les exigences suivantes doivent
être respectées :
Les dimensions en plan (largeur et profondeur) des appareils d’appui devraient être validées par
un fabricant au moment de la conception afin d’éviter les modifications de la plaque supérieure
des appareils d’appui et de l’espacement des ancrages en cours de contrat.
11-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En général, lorsqu’un appareil d’appui avec éléments glissants est spécifié, il faut mentionner
l’emploi d’une plaque en acier inoxydable d’une longueur suffisante pour éliminer le besoin
d’ajustement sur le chantier. L’appareil d’appui doit être posé sans excentricité. Cette exigence
assure que l’appareil d’appui ne sera pas posé avec une excentricité située du mauvais côté.
Cependant, pour des cas particuliers où le mouvement est très important, l’élément glissant peut
être excentré afin de limiter les dimensions et les plans doivent inclure une table des réglages qui
tient compte de la plage de températures probables au moment de la pose. L’excédent total de la
plaque à partir de la feuille de PTFE, dans le sens du mouvement, doit également comprendre un
excédent additionnel au mouvement calculé de 25 mm.
Le calcul des mouvements de rotation doit prendre en compte les exigences suivantes :
- les rotations sous les charges permanentes ne doivent pas être considérées lorsque les
poutres sont fabriquées avec une cambrure;
- en plus des rotations dues aux charges, il faut prévoir :
• une rotation supplémentaire de 0,0065 radian pour tenir compte de la tolérance de
fabrication;
• une rotation supplémentaire de 0,0035 radian pour tenir compte de la tolérance
d’installation;
• la rotation due à la pente longitudinale du tablier, si aucune plaque d’acier biseautée selon
la pente n’est prévue à l’appareil d’appui;
• une rotation supplémentaire à l’ÉLUL de 0,02 radian comme facteur de sécurité;
- la rotation totale minimale (sous les charges permanentes, si cela est requis, la surcharge
routière, les tolérances de fabrication et d’installation ainsi que la pente longitudinale du tablier,
si cela est requis) à considérer à l’ÉLUT pour les appareils à élastomère confiné est
de 0,02 radian.
La plaque supérieure de l’appareil d’appui doit être fixée en dessous de la poutre préfabriquée en
acier ou en béton au moyen de soudures. La plaque inférieure de l’appareil d’appui doit être
soudée à la plaque d’assise ancrée à l’unité de fondation. Dans tous les cas, le mode de fixation
doit être indiqué aux plans.
Les plaques d’assise sous les appareils d’appui à élastomère confiné doivent être mises en place
de façon définitive avant l’installation des poutres principales préfabriquées en acier ou en béton,
qui sont généralement soudées au chantier sur les appareils. Les soudures doivent être en
position horizontale et elles sont longitudinales par rapport à l’axe de la poutre. Le joint transversal
entre la poutre et la plaque supérieure doit être scellé par un mastic d’étanchéité. Cependant,
dans le cas des poutres d’acier galvanisées ou métallisées, les surfaces de la semelle inférieure
des poutres en contact avec les soudures réalisées au chantier doivent être meulées ou
masquées. Une fois les soudures en chantier réalisées aux appareils d’appui, les surfaces non
métallisées ou non galvanisées des semelles doivent être protégées par deux couches de peinture
riche en zinc, conformément au CCDG.
11-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le devis spécial mentionne que l’appareil d’appui doit être soudé au chantier sur la plaque
d’assise ancrée à l’unité de fondation. La plaque d’assise doit être installée au niveau, de manière
à permettre l’obtention d’une distance minimale de 10 mm sans excéder 15 mm entre le
dessous de la plaque et le dessus du béton du bloc d’assise, et l’entrepreneur doit injecter un
coulis cimentaire sous la plaque d’assise. La hauteur du bloc d’assise doit inclure l’épaisseur du
coulis cimentaire. La localisation des ancrages de la plaque d’assise doit permettre un
déplacement horizontal de l’appareil d’appui d’au moins 35 mm dans toutes les directions par
rapport au centre de l’appui indiqué aux plans, afin qu’il soit possible d’ajuster correctement
l’appareil d’appui au chantier. Pour la mise en place des tiges d’ancrage de la plaque d’assise,
l’entrepreneur doit utiliser un gabarit temporaire en acier qui doit demeurer en place durant les
travaux de bétonnage des unités de fondation.
(Df n’est pas ajouté puisque la valeur de l’excédent total E est multipliée par 2 et que Df est déjà
inclus dans R)
Excédent total
E = R + A + 25
= 51,61 + 13,65 + 25
= 90,26 mm
La dimension requise dans le sens du mouvement pour la plaque en acier inoxydable doit être
égale à la dimension prévue pour le PTFE + 2E.
Le PTFE employé dans la partie concave de l’appareil est soumis aux mêmes exigences que le
PTFE de l’élément principal glissant.
Un scellant empêche toute pénétration d’eau ou de poussière dans la partie concave de l’appareil
servant à la rotation.
L’appareil d’appui avec articulation sphérique n’est pas décrit au devis spécial type. Si le
concepteur désire utiliser ce type d’appareil d’appui, il doit décrire les exigences au devis spécial
du projet. Il doit tenir compte du fait que la capacité de charge horizontale calculée par le fabricant
d’appareils d’appui est en fonction de la charge constante qui le sollicite et qu’elle doit, par
conséquent, être indiquée sur le plan.
11-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les dimensions des blocs d’assise doivent être telles que les distances minimales entre le bord
des appareils d’appui et celui des blocs d’assise indiquées aux figures 11.2-5 à 11.2-7 soient
respectées.
11-18
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
T
Cadre en acier
voir vue en plan
Coupé au centre
Trou Ø12 mm pour ancrage
a
Plaque supérieure mécanique de Ø3/8" en acier
Acier CSA G40.21, nuance galvanisé ou inoxydable.
350W galvanisé Profondeur d'ancrage dans
le béton de l'assise : 65 mm
Appareil d'appui en
élastomère fretté
90°
Sens de la
b
circulation
Cadre en acier
4-PLs 8 x 50 mm
Acier CSA G40.21,
nuance 300W ou 350W
4 libre galvanisé
4 libre
25
CJP
Plan 25
Notes :
- Le cadre en acier est requis pour les appareils d'appui mobiles situés sous les poutres en béton.
- La plaque supérieure en acier est requise pour les appareils d'appui situés sous les poutres en acier.
11-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Plaque de glissement
4 libre a
Élastomère fretté
Type
Coupe A-A
L
25 min.
L/3 min.
25 min. 6
Type Type
Te = a/16 (recommandé) T
Coupe B-B
Cadre en acier
4-PLs 8 x 50 mm
galvanisé
Plaque de glissement
galvanisée ou métallisée
PTFE
90°
A A
Sens de la
circulation
b
Plan
25
Note :
CJP
25 - Acier galvanisé ou métallisé, sauf pour les frettes, sauf indication contraire.
Figure 11.2-2 Appareil d’appui en élastomère fretté avec éléments glissants remplaçables
11-20
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Plaque de glissement
À biseauter selon la pente longitudinale
du tablier si celle-ci excède 0,5 %
L1
Plaque supérieure
25 min. PTFE
enchâssé Plaque en acier inoxydable
(ASTM A240) soudée sur son
L1 /3 min. pourtour pour étanchéité
Piston
20 min. Scellant
Plaque du pot
20 min. Anneaux de laiton
20 min. Ancrage avec
L2 /5 min. écrou et rondelle
et 25 min. galvanisés
20 min. Élastomère
confiné Plaque inférieure
Plaque L2
d'assise A
Plaque de glissement
À biseauter selon la pente longitudinale
L1 du tablier si celle-ci excède 0,5 %
25 min. PTFE Plaque supérieure
enchâssé Plaque en acier inoxydable
(ASTM A240) soudée sur son
L1 /3 min. pourtour pour étanchéité
Guide pour poussées
20 min. transversales soudé à
Plaque du pot la plaque de glissement
20 min. Lisière de PTFE
20 min.
L2 /5 min.
et 25 min.
Scellant
20 min. Anneaux de laiton
L2 Piston
Plaque A Élastomère confiné
d'assise Plaque inférieure
A B Guide
Plaque supérieure
PTFE
90°
Notes : Sens de la
11-21
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Plaque de glissement
À biseauter selon la pente longitudinale du tablier si
L1 celle-ci excède 0,5 %
PTFE Plaque supérieure
25 min.
enchâssé Plaque en acier inoxydable
(ASTM A240) soudée sur son
pourtour pour étanchéité
L1 /3 min.
Support convexe moulé
ou usiné en acier inoxydable
20 min.
ou en aluminium anodisé
20 min. PTFE collé
20 min. Ancrage avec écrou
et rondelle galvanisés
L2 /5 min.
Support concave
et 25 min.
Scellant moulé ou usiné
Plaque d'assise L2 A Plaque inférieure
A B Guide
90°
Sens de la
Notes : circulation
11-22
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Face du garde-grève
150 min.
100 min.
Pente 5 %
50 min.
min.
150
min.
100
Poutre
Plan
Surface rugueuse
(SSPC CP - 3 à 5)
pour appareil en
élastomère fretté
Chanfrein
40 x 40
200
15M @ 100
Élévation
Appareil d'appui
Poutre
80 min.
Face du
garde-grève
5%
700
40 libre
50
s
15M @ 100
Appui (culée)
Profil
Notes :
- Les armatures du bloc d’assise doivent être adaptées aux efforts à transmettre aux fondations.
- Les ancrages (non montrés) doivent être à l’intérieur des armatures du bloc d’assise.
Figure 11.2-5 Extrémité de la dalle sans joint de tablier d’un bloc d’assise d’un appareil d’appui
11-23
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Face du garde-grève
150 min.
100 min.
Pente 5 %
50 min.
min.
150
min.
100
Poutre
Plan
Surface rugueuse
(SSPC CP - 3 à 5)
pour appareil en
élastomère fretté
Chanfrein
40 x 40
200
15M @ 100
Élévation
Appareil d'appui
Poutre
Face du
garde-grève
50
5%
700
min.
80
40 libre
15M @ 100
Appui (culée-galerie)
Profil
Notes :
- Les armatures du bloc d’assise doivent être adaptées aux efforts à transmettre aux fondations.
- Les ancrages (non montrés) doivent être à l’intérieur des armatures du bloc d’assise.
Figure 11.2-6 Extrémité de la dalle avec joint de tablier d’un bloc d’assise d’un appareil d’appui
11-24
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
min.
Poutre
100
min.
150
50 min.
Pente 5 %
c Pile
150
Pente 5 %
150
50 min.
min.
150
min.
100
Poutre
Plan
Surface rugueuse
(SSPC CP - 3 à 5)
pour appareil en
élastomère fretté
Chanfrein
40 x 40
200
15M @ 100
Élévation
Diaphragme
Poutre Poutre
5% 5%
700
40 libre
min.
50
80
c Pile
15M @ 100
Profil
Notes :
- Les armatures du bloc d’assise doivent être adaptées aux efforts à transmettre aux fondations.
- Les ancrages (non montrés) doivent être à l’intérieur des armatures du bloc d’assise.
11-25
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le choix d’un joint de tablier doit tenir compte des mouvements du tablier perpendiculaires
au joint.
La variation de longueur d’un tablier est le déplacement maximal à prévoir entre les deux positions
extrêmes des travées. Le jeu d’un joint dépend de la déformation du tablier δ = A + R,
expliquée à la section 11.1. Cette déformation se décompose en mouvements perpendiculaires et
parallèles au joint (voir la figure 11.3-1).
Un joint n’est généralement pas nécessaire à une culée lorsque le mouvement δ du tablier calculé
est inférieur à 20 mm et que la travée est inférieure à 40 m. Dans ce cas, la dalle est prolongée
au-dessus du garde-grève d’une culée conventionnelle (voir les figures 11.3-2, 11.3-3 et 11.3-4).
Un système de deux couches de membranes est soudé sur une planche rigide de fibre de verre
enrobée de bitume. Ces membranes sont aussi soudées à la dalle du tablier et au pavage de
l’approche. Cet ensemble permet le mouvement maximal de 20 mm, tout en étanchant l’extrémité
de la dalle. Une âme drainante permet aux infiltrations d’eau d’être dirigées jusqu’à un drain en
acier déposé sur la dalle de transition. Ce drain est raccordé au drain de fondation à l’aide de
drains flexibles verticaux. Afin d’empêcher les infiltrations entre le dessus du garde-grève et le
dessous de la dalle, une membrane de caoutchouc, fixée au bout de la dalle du tablier, est
ajoutée. Cette membrane de caoutchouc a également pour objectif d’empêcher le gravier de s’y
glisser lors du soulèvement du tablier. Aucun trait de scie n’est prévu sur le pavage, car
l’expérience a démontré que la fissuration du pavage se fait aléatoirement sur la largeur de la
planche rigide, malgré qu’un trait de scie ait été effectué ou non.
Lorsqu’un joint de tablier est requis, une culée de type galerie doit être prévue, conformément aux
figures 11.3-5 à 11.3-9. Le détail de l’extrémité de la dalle avec un joint de tablier doit être
conforme à la figure 11.3-10.
La culée-galerie permet d’éloigner le joint de l’extrémité des poutres afin de prévenir les
dommages occasionnés par un joint défectueux et permet d’accéder aux composants du joint
pour l’inspection.
Lorsque le mouvement δ est inférieur à 100 mm, un seul joint à une garniture est prévu à l’une
des culées. Lorsque le mouvement δ est supérieur à 100 mm, mais inférieur à 200 mm, il est
préférable de prévoir deux joints de tablier à une garniture à chacune des culées, au lieu d’un seul
joint à garnitures multiples à l’une des culées.
Lorsque la chaussée comporte une piste cyclable, le joint doit être fermé par des plaques
couvre-joints, de façon à ce que l’ouverture ne soit jamais supérieure à 25 mm. Le terme piste
cyclable est défini au chapitre 15 « Voies cyclables » du Tome I – Conception routière de la
collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
11-26
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Lorsqu’un joint de tablier à plusieurs garnitures est utilisé, il faut prévoir des couvre-joints pour
fermer l’ouverture aux chasse-roues, trottoirs et glissières en béton. De plus, il faut ajouter une
note sur le plan de l’armature de la dalle, mentionnant que cette armature doit être mise en place
de façon à éviter l’interférence avec les boîtes de support montrées aux plans d’atelier du joint.
Exceptionnellement, lorsqu’un joint de tablier est situé à une pile, il faut prévoir la pose d’un joint
de tablier avec garniture en élastomère et dalot.
Aux pages suivantes se trouvent quelques modèles de joints utilisés (voir les
figures 11.3-11, 11.3-12 et 11.3-13), les caractéristiques générales des joints ainsi que des
exemples de calculs avec et sans biais.
Pour les joints composés de plus d’une garniture ou les joints avec dalot, la géométrie et les
détails d’armature de la culée-galerie et de l’extrémité de la dalle du tablier doivent être modifiés
en conséquence. Les figures 11.3-6 à 11.3-10 sont valides seulement pour les joints composés
d’une garniture sans dalot.
La figure 11.3-14 montre le profil que la garniture en élastomère doit avoir sur le côté extérieur du
pont et à la glissière médiane.
Pour les ponts nécessitant une conception basée sur la performance (CBP), les joints doivent
répondre aux exigences de la norme CSA S6.
Pour les ponts classés comme étant principaux et dont la conception est basée sur la
force (CBF), les dommages aux joints attribuables à un séisme d’une probabilité de dépassement
de 10 % en 50 ans doivent se limiter à la garniture d’enclenchement.
Axe longitudinal
11-27
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
125
débute à cette extrémité,
90
cette partie du joint doit être
bétonnée dans une 2e phase. Coin chanfreiné 20 x 20
300
recouvert d'un géotextile
de 600 mm, continu
20
Poutre
450
Dalle de 40
transition Membrane autocollante
sans gravillon pour joint
sur le dessus du garde-grève
(le dessus du garde-grève
Corbeau 450 doit être horizontal
dans la direction longitudinale)
Système de drainage
préfabriqué
Coupe type
Notes :
- Cet arrangement est utilisé à l’extrémité d’un pont lorsque le mouvement total est inférieur à 20 mm et limité à une
longueur maximale de 40 mètres.
- Le système de drainage préfabriqué de type « âme drainante flexible » doit être fixé mécaniquement pour avoir un
contact avec le béton en tout point.
- Acier : Cornières et plaques : norme CSA G30.21 nuance 300W galvanisé.
HSS : norme ASTM A500 gr. C galvanisé.
Boulons : ASTM F3125, grade A325 galvanisé.
Figure 11.3-2 Détails intérieurs d’un joint dalle sur culée (détail A)
11-28
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Percer la face
supérieure des extrémités
8 trous 20ø
200± 200±
Pente Pente
75
Dalle de transition
Chasse-roues,
trottoir ou Détail B HSS 76 x 51 x 4,78 continu
glissière placé au dessus de la bande
15 libre
de caoutchouc
type 400 2 épaisseurs de Trous ø25 mm à 300 c/c en alternance
géotextile Dalle
75 recouvert d'un géotextile de 600 mm
1 000 x 420
320
Descente 75 mm
450
350
Voir détail B
Dalle de
Corbeau
transition
Mur en retour
en console
Raccorder
au drain perforé
ø200
Drain perforé ø200
et géotextile
Coupe type
Figure 11.3-3 Détails intérieurs d’un joint dalle sur culée (détail B)
11-29
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
B Système
Chasse-roues,
Garniture de drainage
trottoir ou Face du garde-grève
compressible préfabriqué
glissière
25 (à l'intérieur) Garniture 2 épaisseurs
compressible de géotextile
125
1 000 x 420
A A
Dalle de
Dalle 80 libre transition
Poutre Dalle
Muret
Membrane
d'étanchétité B
Chasse-roues Système
autocollante sans 40 25
500 trottoir ou de drainage
gravillon pour joint
glissière préfabriqué
Chasse-roues
ou trottoir
15 libre Chasse-roues,
type trottoir ou
Garniture glissière
compressible 400 2 épaisseurs
de géotextile
Membrane d'étanchéité 1 000 x 420
autocollante sans
25
préfabriqué
Pente de 50 mm
sur 25 mm de largeur Dalle de
300
Notes :
- Géotextile : type V.
- Pour les détails du joint dalle sur culée, voir les figures 11.3-2 et 11.3-3.
- Le système de drainage préfabriqué de type « âme drainante flexible » doit être fixé mécaniquement pour avoir un
contact avec le béton en tout point.
- Garniture compressible « Delastic série K-2000 » (avec lubrifiant « Delastiseal DSB part No 1516 » ) ou équivalent.
11-30
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
1 450 / cos
160
barre A
20M @ 75
porte-à-faux Barre B, 20M @ 150, long.=925 / cos
350 / cos jusqu'à la première (voir coupe A-A pour emplacement)
poutre intérieure
Armature trans.
Barre A A
20M @ 150 50 libre
*250
Armature trans.
60 libre Coin chanfreiné 20 x 20
320
35 libre var.
Armature long. 60 libre
Armature, voir
20
diaphragme aux culées
poutre NEBT A Voir joint
20M @ 75 entre les poutres dalle sur culée
en acier (en absence de (figures 11.3-2 et 11.3-3)
diaphragme)
Diaphragme 100 Garde-grève
en acier
Poutre NEBT
ou en acier
Diaphragme en béton
Coupe A-A
11-31
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Face du garde-grève
À bétonner après
la mise en place 700
du joint
450 250
65
Dalle
Enrobé
10
320
310
835
200
gousset
150
200
Var.
200 200
Diaphragme d'extrémité
(acier)
Diaphragme d'extrémité
Larmier 20 (béton)
Garde-grève
* 800
Caniveau, profondeur de
20 mm min. avec une pente
de 0,5 % min. vers les drains
Poutre
5% 80
450
850 min.
700 1 200
Notes :
- Les dimensions horizontales sont perpendiculaires à l’axe de la culée, sauf celle indiquée par un *, qui est dans l’axe
longitudinal du pont.
- Pour les tabliers en post-tension, l’épaisseur du mur de front « 1 200 » doit être augmentée de façon à ce l’appareil
d’appui soit centré sur le diaphragme d’extrémité.
- Ce détail de culée-galerie n’est valable que pour un joint de tablier à deux garnitures maximum.
- Le système de drainage préfabriqué de type « âme drainante flexible » doit être fixé mécaniquement pour avoir un
contact avec le béton en tout point.
11-32
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Face du garde-grève
500 / cos α
170
820
75 libre
* 20M @ 300
barre de la face arrière du garde-grève,
15M
15M @ 300
200 / cos α
à chaque extrémité de la culée
* 20M @ 300
3 000 * 15M@ 300
*** VAR.
300
* 20M @ 300
* 20M @ 300
* 20M @ 300
Armature de la face
arrière de la culée
Coupe type
Notes :
- α = angle du biais pour pont avec biais.
- Les barres d’armature qui sont précédées de *, correspondent à l’armature minimale qui doit être mise en place. Ces
barres doivent être ajustées par le concepteur, au besoin.
- Les barres d’armature qui sont précédées de **, doivent avoir le même système de protection que les barres
d’armature de la dalle de transition.
- Les barres d’armature qui sont précédées par un ***, sont à coordonner avec la position des boîtes pour barres de
support des joints d’expansion multigarnitures.
11-33
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Face du garde-grève
700
** 20M @ 300
100
5-15M
(2 faces)
600 min.
15M @ 300
(2 faces)
* 450
Armature du
mur de front
Profil
Notes :
- Les dimensions horizontales sont perpendiculaires à l’axe de la culée, sauf celle indiquée par un *, qui est dans l’axe
longitudinal du pont.
- Les barres d’armature qui sont précédées de **, correspondent à l’armature minimale qui doit être mise en place.
Ces barres doivent être mises en place par le concepteur, au besoin.
11-34
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Face du garde-grève
c Poutre
Drain
200 / cos
*15M @ 300
Var.
200 / cos
*13-15M @ 150
Var.
c Poutre
450
15M @ 300
* 20M @ 300
300
10-15M
3 000
d'extrémité
* 20M @ 300
Muret
Notes :
- α = angle du biais pour pont avec biais.
- Les barres d’armature qui sont indiquées par un *, correspondent à l’armature minimale qui doit être mise en place.
Ces barres doivent être ajustées par le concepteur, au besoin.
11-35
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20M @ 75
1 450 / cos
PAF jusqu'à
160
la première poutre Barre A
A
intérieure
* 550
350 / cos
Joint de tablier * 500 Barre A
À bétonner après 20M @ 150 Armature trans.
la mise en place
du joint 60 libre
10 50 libre
320
35 libre
(3) Arm. Armature long.
Var.
trans.
Larmier 20 150 Barre B, 20M @ 150, long. = 800 / cos
(voir coupe A-A pour emplacement)
A 20M @ 75
entre les poutres (requises en l'absence de diaphragme d'extrémité)
Garde-grève
Poutre d'acier
Profil - poutre en acier
1 450 / cos
Barre A
160
Barre A
20M @ 150
A 20M @ 75
350 / cos
Joint de tablier * 500 continues
À bétonner après Armature trans.
la mise en place
du joint 60 libre
320
50 libre
10
35 libre
(2) Arm. Armature long.
60
trans.
Larmier 20 150 Barre B, 20M @ 150, long. = 925 / cos
(voir coupe A-A pour emplacement)
A
Armature, voir diaphragme
aux culées
Garde-grève
100
11-36
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Enrobé à chaud
Membrane d'étanchéité
J * 500
Garniture
5 min. -
Profilé 10 max.
10
Dalle
320
Poutre
Garde-grève
(culée-galerie) * 800
Notes :
- Ce joint permet un mouvement perpendiculaire variant de 1 à 10 mm.
- Voir le plan type « Joint de tablier à une garniture en élastomère ».
- Les dimensions horizontales sont perpendiculaires à l’axe de la culée, sauf celles indiquées par un *, qui sont dans
l’axe longitudinal du pont.
11-37
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Enrobé à chaud
Membrane d'étanchéité
* 500
J J * 400
20
5
450 min.
Dalle
Poutre
= =
Notes :
- Ce joint permet un mouvement perpendiculaire (2 X J), J variant de 0 à 80 mm.
- Voir le plan type « Joint de tablier à deux garnitures en élastomère ».
- Les dimensions horizontales sont perpendiculaires à l’axe de la culée, sauf celles indiquées par un *, qui sont dans
l’axe longitudinal du pont.
- Le côté fixe du joint est situé du côté de la dalle.
- L’armature de la dalle doit être mise en place de façon à éviter d’interférer avec les boîtes des barres de support
montrées aux plans d’atelier du joint.
11-38
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Enrobé à chaud
Membrane d'étanchéité
* 500 J * 500
Garniture 5 min. -
Profilé 10 max.
C Pile
Poutre Poutre
300 libre
Notes :
- Ce joint permet un mouvement perpendiculaire variant de 0 à 100 mm.
- Voir le plan type « Joint de tablier à une garniture en élastomère et dalot ».
- Les dimensions horizontales sont perpendiculaires à l’axe de la pile, sauf celles indiquées par un *, qui sont dans
l’axe longitudinal du pont.
11-39
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Plaque de recouvrement
- Pente +
- Pente +
Garniture
Chasse-roues
Garniture
À plus d'une garniture
- Pente +
- Pente +
Garniture
Une garniture
Trottoir
Garniture
Glissière
J
J
Glissière
+ Pente -
Chasse-roues
ou
- Pente + - Pente +
Dalle
Garniture Pour joint à garnitures
Garniture multiples
Garniture Garniture
- Pente + - Pente +
Dalle
Garniture Garniture
Dévers
Ouverture
Glissière médiane
11-40
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Mouvement
Ouverture J*
perpendiculaire Figure
Modèle min. max.
par garniture
(mm)
(mm)
Deux garnitures en
élastomère et plus 0 80 0 à 80 11.3-11
* Les ouvertures minimale et maximale empêchent la détérioration de la garniture qui pourrait être causée par une
compression ou une tension excessive.
11-41
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les garnitures sont posées au chantier et les outils nécessaires à leur pose sont fournis à
l’entrepreneur par le fabricant du joint. Pour un pont avec un trottoir ou pour tout joint modulaire
(deux ou trois garnitures), la pose de la garniture est faite par le fabricant.
L’ouverture minimale requise pour la pose de la ou des garnitures sur le chantier est de 40 mm
ou de 50 mm, selon les différents modèles et fournisseurs de joints de tablier. Dans le tableau
montré dans les dessins types des joints de tablier, il faut prévoir cette ouverture (J) minimale
à 15 °C pour une valeur de 40 mm. Si le fournisseur du joint qui a été retenu par l’entrepreneur
exige une ouverture minimale d’installation différente de celle prévue aux plans de conception, les
nouvelles ouvertures devront alors figurer sur le plan d’atelier du joint.
Cependant, si le concepteur prévoit la pose de la ou des garnitures par temps chaud, l’ouverture
minimale doit être inscrite à 25 °C et le calcul du mouvement (δ) doit se faire à partir de 25 °C
plutôt que 15 °C, comme il est décrit à la section 11.1.
A = 9,56 mm
R = 42,26 mm
δ = 51,82 mm
En fonction du tableau 11.3-1, un joint à une garniture en élastomère convient puisqu’il permet un
mouvement perpendiculaire à la garniture de 100 mm. Dans cet exemple, la variation de
longueur du tablier est égale au mouvement perpendiculaire du joint parce qu’il n’y a pas de
biais δ = 51,82 mm.
Il faut vérifier les ouvertures minimale et maximale permises par la garniture. Le calcul sera fait en
considérant une ouverture de 40 mm à 15 °C et en supposant que l’installation est faite à une
température s’approchant de 15 °C.
Si l’ouverture minimale ne satisfait pas à l’exigence d’ouverture permise pour le type de joint
sélectionné, il faut d’abord augmenter au besoin l’ouverture à 15 °C afin d’atteindre l’ouverture
permise et vérifier à nouveau les limites. Si l’ouverture maximale n’est toujours pas conforme à
l’ouverture permise, il faut choisir un joint permettant un mouvement perpendiculaire plus grand et
refaire le calcul.
L’ouverture (J) du joint en fonction des différentes températures de pose doit être indiquée sur le
plan du joint avec les ouvertures minimale et maximale calculées pour les températures extrêmes.
11-42
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour chaque variation (T) de 10 °C, la valeur suivante doit être ajoutée à la valeur de 40 mm
à 15 °C ou soustraite de celle-ci.
∆10 = α T L
= 10 × 10-6 × 10 × 40 000 (voir note 1)
= 40 mm⁄10 °C
Note : Dans le cas d’un pont avec tablier à poutres d’acier, la valeur
de α deviendrait = 11 x 10-6/°C
Le tableau 11.3-2 donne l’ouverture perpendiculaire (J) du joint en fonction des températures
de pose.
Max. 30,44
25 36
15 40
5 44
Min. 82,26
Le biais d’un joint de tablier est l’angle (β) que fait la perpendiculaire à l’axe longitudinal du pont
avec l’axe du joint.
En supposant que β = 30°, il faut multiplier A, R et δ par le cosinus β pour déterminer les
mouvements perpendiculaires au joint.
11-43
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En fonction du tableau 11.3-1, un joint à une garniture en élastomère convient puisqu’il permet un
mouvement perpendiculaire à la garniture de 100 mm.
Il faut vérifier les ouvertures minimale et maximale permises par la garniture considérée
de 40 mm à 15 °C en supposant que l’installation est faite à une température s’approchant
de 15 °C.
Si l’ouverture minimale ne satisfait pas à l’exigence d’ouverture permise pour le type de joint
sélectionné, il faut d’abord augmenter au besoin l’ouverture à 15 °C afin d’atteindre l’ouverture
permise et vérifier à nouveau les limites. Si l’ouverture maximale n’est toujours pas conforme à
l’ouverture permise, il faut choisir un joint permettant un mouvement perpendiculaire plus grand et
refaire le calcul.
L’ouverture (J) du joint en fonction des différentes températures de pose doit être indiquée sur
le plan du joint, avec les ouvertures minimale et maximale calculées pour les
températures extrêmes.
Pour chaque variation (T) de 10 °C, la valeur suivante doit être ajoutée à la valeur de 40 mm
à 15 °C ou soustraite de celle-ci.
∆10 = α T L cos 30
= 10 × 10-6 × 10 × 51 000 × cos 30 (voir note 1)
= 4,41 mm⁄10 °C
Note : Dans le cas d’un pont avec tablier à poutres d’acier, la valeur de α deviendrait
11 x 10-6/°C
Le tableau 11.3-3 donne l’ouverture perpendiculaire (J) du joint (sans garniture) en fonction des
températures de pose.
Max. 31,29
25 36
15 40
5 44
Min. 87,29
11-44
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
12 CHAPITRE 12
DISPOSITIFS DE RETENUE ET
SUPPORTS D’ÉQUIPEMENTS ROUTIERS
FIGURES
Figure 12.2-1 Chasse-roue 12-2
Figure 12.2-2 Bordure 12-3
Figure 12.2-3 Trottoir non séparé de la chaussée 12-4
Figure 12.2-4 Trottoir séparé de la chaussée avec glissière en acier 12-5
Figure 12.2-5 Trottoir séparé de la chaussée avec glissière en béton 12-6
Figure 12.2-6 Glissière en béton de type 201 12-7
Figure 12.2-7 Glissière en béton de type 201M 12-8
Figure 12.2-8 Glissière en béton de type 201ME 12-9
Figure 12.2-9 Glissière de béton de type 211B (sur un trottoir non séparé de la
chaussée) 12-10
Figure 12.2-10 Glissière en béton de type 301 12-11
Figure 12.2-11 Glissière en béton de type 301M 12-12
Figure 12.2-12 Glissière en béton de type 301ME 12-13
Figure 12.2-13 Glissière en béton de type 311B 12-14
12-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
12-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
12.1 GÉNÉRALITÉS
La conception des dispositifs de retenue et des supports d’équipements routiers doit être
conforme aux spécifications de la norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts
routiers ».
L’espacement des poteaux doit, de manière générale, être conforme à celui qui est indiqué sur les
plans types des glissières ou des garde-fous. En aucun cas cette valeur ne doit être dépassée.
Aux extrémités d’un pont, on peut rapprocher un ou deux poteaux en conservant un espacement
au dixième de mètre près afin d’ajuster la longueur totale. Cependant, l’espacement entre deux
poteaux ne doit pas être inférieur à la moitié de l'espacement normal des poteaux.
La distance entre les poteaux d’extrémité et le bout des murs en retour peut varier
entre 250 et 800 mm, dans le cas d’une transition à l’approche de type TL-2, et
entre 250 et 320 mm, dans le cas d’une transition à l’approche de type TL-3. Dans le cas de la
glissière 311A, cette distance doit être de 800 à 1 200 mm. Sur un mur en retour, il faut prévoir
un minimum de deux poteaux.
Pour un biais maximal de 30°, la distance entre un poteau et un joint de tablier ne doit pas être
inférieure à 700 mm, et la distance entre un poteau et une discontinuité culée-tablier (joint dalle
sur culée) ou un joint de contrôle dans une glissière 211B ou 311B ne doit pas être inférieure
à 450 mm. Pour un biais excédant 30°, il faut s’assurer que la plaque à la base des poteaux est à
l’extérieur de ces joints.
Le joint de tablier est situé à 250 mm/cos de la face du garde-grève, tandis que la discontinuité
culée-tablier est située à une distance de 490 mm/cos de la face du garde-grève, 490 mm
étant l’épaisseur du garde-grève à laquelle il faut ajouter 40 mm pour l’excédent de la dalle
et , l’angle du biais.
Les dispositifs de retenue sont installés sur les chasse-roues, les bordures, les trottoirs ou
directement sur la dalle de tablier. Les figures 12.2-1 à 12.2-13 présentent les dimensions et les
détails des armatures des chasse-roues, des bordures, des trottoirs et des glissières en béton.
12-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,123 m
450
***15M (5) 35
Type GR1
Long.= 6 000 max. Chanfrein
15 x 15 (type)
75 libre
(type)
Membrane
d'étanchéité
280
Enrobé
15
15
600
8 8
90
° 90
600
1 1 °
250 250
250 250
12-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,043 m
300 Chanfrein
10M (2)
Type B1 15 x 15 (type)
Membrane
75 libre (type) d'étanchéité
Enrobé
140
15
15
Épaisseur
dalle
500
12-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,547 m
400 horiz. sur 400 de long.
aux poteaux de glissière
1 800
***15M (5) Membrane
Type T1 15M (4) d'étanchéité
Long. = 6 000 max. Type T1 Enrobé
35
Long. = 6 000 max. *1 625 (T2) Var.
Chanfrein *275 (T3)
Pente 1 %
175 + dalle
15 X 15 (type)
90
8 °
280
250
15
75 libre (type) R = 10 1
250
15
*275 (T3)
150 + dalle
Coupe type (dalle sur poutres) 8 90
°
1 250
*** Ces barres doivent être posées après la mise en 250
place des ancrages des poteaux de glissière.
Armature type T2 & T3
* Si le pont est en biais, ces dimensions deviennent Sur dalle épaisse
275/cos (biais du pont) et 1 625/cos (biais du pont).
1 800
220
600
***15M (5) 15M (10) 600
Type T1 Type T1
Long. = 6 000 max. Long. = 6 000 max. 35
Chanfrein Armature type T3
15 X 15 (type) Pente 1 %
Sur mur
1 625 25
280
75 libre (type)
15
R = 10
205
15
300
600
15M @ 220
Sur mur
Type T4
1 650
200
Support continu
450
1 200
450
Coupe type (sur mur)
1 350
*** Ces barres doivent être posées après la mise en Armature type T4
place des ancrages des poteaux de glissière. Sur mur
12-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,700 m
280
75 libre (type)
15
15
150 + dalle
90
8 ° 90
8 °
250 1 250
250
1 250
12-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,931 m trottoir et glissière 301
2
0,883 m trottoir et glissière 311B
280
15
75 libre (type)
15
*1 990 *1 990
180
180
175 + dalle
150 + dalle
250
250
12-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,265 m
410
Chanfrein
15 x 15 (type) 225 125
60 *15M @ 200
75 libre Type GL2
(type)
R = 255
15M @ 200
555
R = 25
Type GL4
Membrane
880
d'étanchéité
15M (8)
Type GL1 Enrobé
180
15
145
15
35 libre
*15M @ 200
20
150
Type GL3
245
355
245
770 + dalle
355
800
1 170
140
720
85 +
dalle
Type GL4 Type GL3 Type GL2 Type GL4 Type GL3
Sur dalle Armature Sur mur de 450 mm
12-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,334 m
600
230 125
Chanfrein 15 x 15 (type)
60
*15M @ 300
75 libre Type GL2
(type)
555
15M (10) R = 255
880
Type GL1
Enrobé
R = 25 Membrane d'étanchéité
* L'espacement est réduit à 150 mm sur 1 m de part et d'autre d'un joint dans la
glissière, et également sur 1 m aux extrémités.
295
425
800
85 +
dalle
145
300
160
12-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,466 m
750
380 125
Chanfrein 15 x 15 (Type)
60
*15M @ 300
75 libre Type GL2
(Type)
555
15M (12) R = 255
880
Type GL1
Enrobé
R = 25 Membrane d'étanchéité
180
145
35 libre *15M @ 300
Type GL3
* L'espacement est réduit à 150 mm sur 1 m de part et d'autre d'un joint dans la glissière ou d'un lampadaire
encastré dans celle-ci, et également sur 1 m aux extrémités.
295
425
800
85 +
dalle
145
300
160
12-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Chanfrein
15 x 15 (type)
2
1 800 Surface = 0,730 m
300
**15M @ 220 Type P3
*** 75 libre (type) 175 + dalle (sur dalle sur poutres)
Membrane 150 + dalle (sur dalle épaisse)
**15M @ 220 d'étanchéité
Type P2 *1 625 Var.
Enrobé
610
35
15M (6) 15M (6)
Type T1 Pente 1 % 90
Type P1 °
8
250 1 250
280
15
R = 10
Armature type T2
15
250
* Si le pont est en biais, ces dimensions deviennent
150/cos (biais du pont) et 1 625/cos (biais du pont).
Armature type P2
** L'espacement est réduit à 110 mm sur 1 m
de part et d'autre d'un joint dans la glissière ou
d'un lampadaire encastré dans celle-ci et *150 (sur dalle)
également sur 1 m aux extrémités. (sur mur)
150
*** Ces barres doivent être posées après la mise en
300
place des ancrages des poteaux de glissière.
1 135
**15M @ 220 Type P3
*** 75 libre (type)
ext. int.
**15M @ 220 Type P2 Armature type P2
610
R = 10 205
600
245
250
15
300
Armature type T2
15M @ 220
Sur mur
Type T2
450
15M @ 220
1 650
Type T4
200
Support continu
450
1 200
450
Coupe type (sur mur) 1 350
Armature type T4
Sur mur
Figure 12.2-9 Glissière de béton de type 211B (sur un trottoir non séparé de la chaussée)
12-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,350 m
435
Chanfrein
15 x 15 (type) 225 125
*20M @ 200
85 Type GL2
75 libre
(type)
15M @ 200
R = 255
Type GL4
815
R = 25
1 140
Membrane
15M (14) d'étanchéité
Type GL1
Enrobé
180
15
145
15
35 libre
*20M @ 200
20
150
Type GL3
270
385
270
1 030 + dalle
385
1 060
1 430
150
920
85 +
dalle
Type GL4 Type GL3 Type GL2 Type GL4 Type GL3
Sur dalle Armature Sur mur de 450 mm
12-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,531 m
725
85
75 libre
(type)
*15M @ 300
Type GL2
815
1 140
15M (16)
Type GL1 R = 255
Enrobé
R = 25 Membrane d'étanchéité
180
145
35 libre *15M @ 300
Type GL3
* L'espacement est réduit à 150 mm sur 1 m de part et d'autre d'un joint dans la glissière, et également
sur 1 m aux extrémités.
295
1 060
425
DALLE
85 +
145
300
160
12-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Surface = 0,617 m2
800
85
75 libre
(type)
*15M @ 300
Type GL2
815
15M (18)
1 140
Type GL1
R = 255
Enrobé
R = 25 Membrane d'étanchéité
180
145
35 libre *15M @ 300
Type GL3
295
1 060
425
85 +
dalle
145
300
160
12-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,310 m
460
Chanfrein
15 x 15 (type) 275 125
*20M @ 200
60
Type GL2
75 libre
(type)
R = 255
340
***
555
R = 25
15M @ 200 Membrane
880
Type GL4 d'étanchéité
15M (10)
180
Enrobé
Type GL1
15
145
15
35 libre
*20M @ 200
20
***, Ces barres doivent être posées après la mise en place des ancrages
des poteaux de glissière.
295
425
295
770 + dalle
425
800
1 170
165
720
dalle
85+
Type GL4 Type GL3 Type GL2 Type GL4 Type GL3
Sur dalle Armature Sur mur de 450 mm
12-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Mur en retour
Le dispositif de retenue sur un mur en retour doit être du même type que celui prévu sur le côté
attenant au tablier du pont.
Mur en aile
Lorsque l’axe d’un mur à l’approche d’un pont n’est pas parallèle à l’axe de la chaussée, on doit
prolonger la glissière semi-rigide de la route jusqu’au dispositif de retenue prévu sur le tablier du
pont. Dans ce cas, il n’est généralement pas requis de prévoir un dispositif de retenue sur le mur.
La portion en béton du dispositif de retenue installé en tête de mur doit être coulée en place de
manière continue pour respecter les exigences de conception de la norme CSA S6.
12-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
13 CHAPITRE 13
13-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
13-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
13-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
14 CHAPITRE 14
ÉVALUATION
14-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
14-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
14.1 ÉVALUATION
L’évaluation d’un pont doit être effectuée en suivant, par ordre de priorité, les prescriptions du
Manuel d’évaluation de la capacité portante des ponts et de la norme CSA S6 « Code canadien
sur le calcul des ponts routiers ».
14-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
15 CHAPITRE 15
RÉFECTION
FIGURE
Figure 15.4-1 Logigramme décisionnel pour une réfection majeure sur un ouvrage en
acier 15-2
15-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
15-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
15.1 GÉNÉRALITÉS
La réfection des ouvrages doit être conforme aux spécifications de la norme CSA S6 « Code
canadien sur le calcul des ponts routiers ».
Dans le cas d’un pont situé au-dessus d’un cours d’eau, un avis hydraulique doit être demandé
afin de valider l’ouverture et le soffite du nouveau tablier.
15.3 RENFORCEMENT
Lors du renforcement d’un pont, lorsqu’il n’est pas possible d’atteindre la capacité correspondant
à une circulation normale non restreinte après les travaux sur celui-ci, la fraction de camion utilisée
pour la surcharge (affichage) est déterminée par le Ministère.
l’évaluation parasismique.
15-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Figure 15.4-1 Logigramme décisionnel pour une réfection majeure sur un ouvrage en acier
15-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
16 CHAPITRE 16
FIGURES
Figure 16.3-1 Disposition de l’armature 16-3
Figure 16.3-2 Détails de l’extrémité de la dalle avec joint de tablier 16-4
Figure 16.3-3 Détails de l’extrémité de la dalle sans joint de tablier 16-5
Figure 16.3-4 Bordereau d’armature en matériaux composites 16-6
Figure 16.4-1 Glissière 201 en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux
composites 16-8
Figure 16.4-2 Glissière 201M en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux
composites 16-9
Figure 16.4-3 Glissière 301 en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux
composites 16-10
Figure 16.4-4 Glissière 301M en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux
composites 16-11
Figure 16.4-5 Glissière 311B en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux
composites 16-12
16-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
16-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
16.1 GÉNÉRALITÉS
Tout projet faisant usage de polymères renforcés de fibres (PRF) ou d’armature en PRF (armature
en matériaux composites) exige l’approbation préalable de la Direction générale des structures
(DGS).
16.2 RENFORCEMENT INTERNE D’UNE DALLE DE TABLIER AVEC ARMATURE (DALLE SUR
POUTRES)
Pour certains projets où de l’armature en acier galvanisé est requise à l’intérieur d’une dalle de tablier
(voir le tableau 2.8-2 « Parties d’ouvrages avec barres d’armature galvanisées » du
Tome III – Ouvrages d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère), cette armature
peut être remplacée par une armature en PRF pour les nappes d’armatures supérieures
transversales et longitudinales seulement (voir la figure 16.3-1). La détermination du patron
d’armature en PRF pour les nappes d’armatures supérieures doit être effectuée par la DGS, au cas
par cas, selon les caractéristiques particulières du projet étudié.
Le remplacement de l’armature en acier galvanisé par de l’armature en PRF doit être strictement
réservé aux ponts à une seule travée qui ne sont pas situés sur le Réseau stratégique en soutien au
commerce extérieur (RSSCE).
En complément à la norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers », des
manuels de conception ont été élaborés pour l'application de barres d’armature en PRF dans les
ponts neufs et les ponts existants. Ces manuels présentent les équations fondamentales, les
méthodologies et des études de cas pour illustrer l'application des procédés :
- Renforcement des structures en béton à l’aide de polymères renforcés de fibres (PRF) par ISIS
Canada (Innovations en structures avec systèmes de détection intégrés);
- FRP Reinforcement in RC Structures – Bulletin 40, par la Fédération internationale du béton (FIB).
Les nappes d’armatures inférieures transversales et longitudinales doivent être en acier galvanisé
et leur patron d’armature doit être déterminé selon les modalités prévues à l’article 8.2 du présent
manuel, à l’aide de la méthode élastique de calcul. De même, l’armature principale requise au détail
de l’extrémité de dalle avec joint de tablier (voir la figure 16.3-2) doit être en acier galvanisé, et ce,
pour permettre le remplacement plus aisé du joint de tablier, sans endommager l’armature.
Lorsqu’un joint n’est pas nécessaire à une culée (voir la section 11.3 du chapitre 11), la dalle est
prolongée au-dessus du garde-grève (voir la figure 16.3-3 ainsi que les figures 11.3-2, 11.3-3
et 11.3-4 du chapitre 11).
Les armatures en PRF doivent être en polymères renforcés de fibres de verre et être conformes aux
exigences de la norme 15101 du Tome VII – Matériaux de la collection Normes – Ouvrages routiers
du Ministère. Étant donné qu’elles sont payées à la quantité de mètres linéaires indiquée aux plans,
il est plus approprié de préparer un bordereau d’armature indépendant de celui requis pour les
armatures en acier. Un exemple de ce bordereau est présenté à la figure 16.3-4.
Avant de préparer un projet faisant appel à l’utilisation d’armatures en PRF, il faut consulter la DGS
pour obtenir de plus amples informations concernant les exigences techniques et de contrôle de la
qualité et pour obtenir les informations à inclure aux plans et devis.
16-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
En complément de la norme CSA « Code canadien sur le calcul des ponts routiers », des manuels
de conception ont été élaborés pour l’application de systèmes en PRF de renfort externe pour les
ponts existants. Ces manuels présentent les équations fondamentales, les méthodologies et des
études de cas pour illustrer l’application des procédés :
- Matériaux composites en PRF – Renforcement des structures existantes en béton armé, par Omar
Chaallal;
- Retrofitting of concrete structures by externally bonded FRP’s – Bulletin 35, par la Fédération
internationale du béton (FIB).
La rupture du renfort ne peut pas être gouvernée par la rupture par pelade ou la rupture des
ancrages du système en PRF.
Le système en PRF de renfort externe doit être un tissu uni ou bidirectionnel fait de fibres de carbone.
Si des bandes d’ancrage sont utilisées, elles peuvent être en fibres de verre, selon la capacité
d’ancrage nécessaire. Tous les matériaux du système (tissu et résines) doivent provenir du même
fabricant et être conformes aux exigences de la norme CSA S808.
Avant de préparer un projet faisant appel à l’utilisation d’un système en PRF de renfort externe, il
faut consulter la DGS pour obtenir de plus amples informations concernant les exigences
techniques et celles de contrôle de la qualité, ainsi que les informations à inclure dans les plans et
devis.
Une méthode de conception et d’exécution ainsi qu’un devis type ont été élaborés par la DGS.
16-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
50 libre
35 libre
40 libre
Armature en acier Armature en acier
galvanisé galvanisé
16-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
160
Armature en matériaux 1 450 / cos composites, Barre A
composites, (6) no6 @ 75 continues
160
A (5) no6 @ 75 continues
Barre A A 350 / cos
*550 Joint de tablier *500 Barre A, 20M @ 150
350 / cos
À bétonner après Armature en acier Armature en matériaux
Joint de tablier *500 Barre A, 20M @ 150
la mise en place galvanisé composites
Armature en acier Armature en 50 libre
À bétonner après galvanisé matériaux composites du joint
la mise en place
50 libre
320
du joint 50 libre
10
35 libre
320
50 libre
10
70
35 libre
Armature en acier Larmier 20 Barre B, 20M @ 150, long. = 925
150
Var.
galvanisé Armature en acier galvanisé
Larmier 20 A (voir coupe A-A pour emplacement)
150 Barre B, 20M @ 150, long. = 800
Armature en acier galvanisé Armature (voir diaphragme aux culées)
A (voir coupe A-A pour emplacement) Garde-grève
100
Garde-grève 20M @ 75 entre les poutres (2) Armature trans.
Armature en acier galvanisé en acier galvanisé
(3) Armature trans. Poutre NEBT
en acier galvanisé Poutre d'acier
Coupe A-A
16-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Barre A
R int. = 76 Armature en matériaux
350 / cos composites, (5) no6 @ 75 continues 1 800 / cos
Armature en matériaux
Barre A, armature (4) Armature en Barre A composites,
Barre A, armature
en matériaux composites, A matériaux composites R int. = 76
en matériaux composites
(6) no6 @ 75 Barre B, 20M @ 150, en acier
(2) no6 juxtaposées @ 150 350 / cos continues galvanisé, long. = 925 (voir coupe A-A
(2) no6 juxtaposées @ 150
*250 Voir joint pour emplacement)
Armature en dalle sur culée Armature en
matériaux composites 50 libre matériaux composites
A
50 libre
50 libre Coin chanfreiné 20 x 20 50 libre Coin chanfreiné 20 x 20
320
320
35 libre 35 libre
Armature en acier 60 libre
Armature en 60 libre
Var.
galvanisé
20
20
acier galvanisé (2) Armature en
Barre B, armature en acier galvanisé, 20M @ 150, acier galvanisé
Voir joint
long. = 990 (voir coupe A-A pour emplacement) A
A Armature (voir diaphragme aux culées)
dalle sur culée
100 Garde-grève
Armature en acier galvanisé,
(5) 20M @ 75, entre les poutres (2) Armature trans. en acier galvanisé
Garde-grève Poutre NEBT
Poutre en acier
Profil – Poutre en acier Profil – Poutre préfabriquée en béton précontraint
Coupe A-A
16-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
60 4
60 5
61 5
Note :
- La numérotation (no) des barres d'armature en matériaux composites correspond au système
impérial (no6 = Ø68")
Types
60 61
Longueur Longueur
16-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les armatures droites et courbées prévues à l’intérieur de ces figures doivent être en polymères
renforcés de fibres de verre et être conformes aux exigences de la norme 15101 du Tome VII –
Matériaux de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
Les glissières avec armatures en PRF ne peuvent pas inclure de lampadaires ou de massifs
d’ancrage pour lampadaire.
Avant de préparer un projet faisant appel à l’utilisation d’armature en PRF, il faut consulter la DGS
pour obtenir de plus amples informations concernant les exigences techniques et de contrôle de la
qualité et pour obtenir les informations à inclure aux plans et devis.
16-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,265 m
410
Chanfrein
15 x 15 (type) 225 125
60 no 5 @ 200*
75 libre Type GL2
(type)
R = 255
R = 25
no 5 @ 200
555
Type GL4
Membrane
880
o d'étanchéité
n 5 (12)
Type GL1
180
Enrobé
15
145
15
35 libre
150 no 5 @ 200*
20
Type GL3
Coupe type
* L’espacement est réduit à 100 mm sur un mètre de part et d’autre d’un joint dans la glissière et également sur
un mètre aux extrémités.
La numérotation (no) des barres d’armature correspond au système impérial.
Voir l’article du devis type « Armatures en matériaux composites pour dalles et dispositifs de retenue de type
201 et 201M » pour les propriétés des armatures en matériaux composites
245
355
245
770 + dalle
R(Int.) = 63,5
R(Int.) = 63,5
355
800
1 370
150
920
dalle
85+
R(Int.) = 63,5
260 260
Type GL4 Type GL3 Type GL2 Type GL4 Type GL3
Sur dalle Armature Sur mur de 450 mm
Figure 16.4-1 Glissière 201 en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux composites
16-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
2
Surface = 0,334 m
600
230 125
Chanfrein 15 x 15 (type)
60
no 5 @ 300*
Type GL2
75 libre
(type)
555
no 5 (12) R = 255
880
Type GL1
Membrane
Enrobé
d'étanchéité
R = 25
180
145
no 5 @ 300*
Type GL3
35 libre
Coupe type (dalle sur poutres)
* L’espacement est réduit à 150 mm sur un mètre de part et d’autre d’un joint dans la glissière et également sur
un mètre aux extrémités.
La numérotation (no) des barres d’armature correspond au système impérial.
Voir l’article du devis type « Armatures en matériaux composites pour dalles et dispositifs de retenue de type
201 et 201M » pour les propriétés des armatures en matériaux composites
295
425
800
155
dalle
85+
R(Int.) = 63,5 mm
300
Figure 16.4-2 Glissière 201M en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux composites
16-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Chanfrein
15 x 15 (type) 435
125
60 libre (type) *no 5 @ 300
A
815
no 5 (12)
150
4 esp.@ 200
1 140
**
R = 255
no 4 @ 300
180
R = 25
Él. donnée
110
300
35 *no 5 x 1 050 de long @ 300
avec tête d'ancrage
60 min./75 max.
Pente 75°
A no 4 libre seulement
2
Chanfrein
Surface = 0,350 m
435
15 x 15 (type)
225 125
125
85 *no 5 @ 300
60 libre
no 5 (12)
815
4 Esp.@ 200 = 800
no 4 @ 300
150
1 140
**
o
*n 5 x 990 de long @ 300
R = 255
Avec tête d'ancrage
Pente 68° Membrane
180
R = 25 d'étanchéité
Él. donnée
15
15
145
(type)
50
35
libre
20
150
Chanfrein
15 x 15 (type)
Coupe type
* L’espacement des no 5 est réduit à 150 mm sur un mètre de part et d’autre d’un joint dans la glissière et
également sur un mètre aux extrémités.
** Cette dimension doit être ajustée selon la pente transversale du pont.
La numérotation (no) des barres d’armature correspond au système impérial.
Voir l’article du devis type « Armatures en matériaux composites pour les dispositifs de retenue de type 301,
301M et 311B » pour les propriétés des armatures en matériaux composites.
Figure 16.4-3 Glissière 301 en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux composites
16-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Glissière en béton
(dalle sur poutres)
Él. donnée
Surface = 0,531 m2
2
Surface = 0,531 m
725
no 5 (18)
815
1 140
R = 255
*no 5 x 990 de long @ 300
Avec tête d'ancrage
Pente 68° R = 25 Membrane
180
d'étanchéité
145
50
libre
Coupe type
* L’espacement des no 5 est réduit à 150 mm sur un mètre de part et d’autre d’un joint dans la glissière et
également sur un mètre aux extrémités.
La numérotation (no) des barres d’armature correspond au système impérial.
Voir l’article du devis type « Armatures en matériaux composites pour les dispositifs de retenue de type 301,
301M et 311B » pour les propriétés des armatures en matériaux composites.
Figure 16.4-4 Glissière 301M en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux composites
16-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
555
(dalle sur poutres) (approches) ***
R = 255
880
no 5 (12)
**
o
n 4 @ 300
180
Él. donnée R = 25
15
125
300
15
35 *no 5 x 1 050 de long @ 300
60 min./75 max.
avec tête d'ancrage
A no 4 libre seulement Pente 75°
Surface = 0,310 m2
460
Chanfrein
15 x 15 (type) 275 125
60
60 libre (type) *no 5 @ 300
340
*** 555
R = 255
880
**
no 5 (12)
Membrane
180
R = 25
no 4 @ 300 d'étanchéité
Él. donnée
15
15
145
Pente 68°
20
150
50
libre
Coupe type
* L’espacement des no 5 est réduit à 150 mm sur un mètre de part et d’autre d’un joint dans la glissière et
également sur un mètre aux extrémités.
** Cette dimension doit être ajustée selon la pente transversale du pont.
*** Ces barres doivent être posées après la mise en place des ancrages des poteaux de glissière.
La numérotation (no) des barres d’armature correspond au système impérial.
Voir l’article du devis type « Armatures en matériaux composites pour les dispositifs de retenue de type 301,
301M et 311B » pour les propriétés des armatures en matériaux composites.
Figure 16.4-5 Glissière 311B en béton renforcée à l’aide d’armatures en matériaux composites
16-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
17 CHAPITRE 17
OUVRAGES EN ALUMINIUM
17-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
17.1 GÉNÉRALITÉS
La conception des ouvrages d’art en aluminium doit être conforme aux spécifications de la
norme CSA S6 « Code canadien sur le calcul des ponts routiers », sous réserve des précisions
qui suivent.
Tout projet touchant la réalisation d’un ouvrage d’art composé en tout ou en partie d’éléments
structuraux en aluminium doit faire l’objet, au préalable, de l’approbation de la Direction générale
des structures (DGS).
À titre indicatif, le manuel Calcul des charpentes d’aluminium de Denis Beaulieu ainsi que
le Manuel de conception des structures de signalisation, d’éclairage et de signaux lumineux
du Ministère peuvent être consultés.
17.2 MATÉRIAUX
Les exigences relatives aux divers alliages d’aluminium corroyés qui peuvent être utilisés pour la
fabrication des éléments porteurs d’un ouvrage d’art en aluminium sont décrites dans les
différentes normes ASTM mentionnées à l’article 17.4.1 « Généralités » de la norme CSA S6.
Pour le moment, les exigences formulées dans la norme 6401 « Aluminium » du Tome VII –
Matériaux de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère s’appliquent à l’aluminium
servant à la fabrication des structures de signalisation et d’éclairage, des feux de circulation et des
panneaux de signalisation et de supersignalisation. Il est à noter que les alliages d’aluminium de
fonderie sont interdits dans les ouvrages d’art en aluminium.
Les exigences formulées dans la norme 6201 « Boulons, tiges d’ancrage, écrous et rondelles en
acier » du Tome VII – Matériaux de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère sont
applicables lorsque ces éléments d’assemblage mécanique sont utilisés dans un ouvrage d’art
en aluminium.
Les boulons doivent être en acier galvanisé et être conformes à la norme ASTM A325/A325M, et
les rondelles doivent être en acier galvanisé et être conformes à la norme ASTM F436. Les
boulons ASTM A490/A490M galvanisés sont interdits à cause de la susceptibilité à la fragilisation
par l’hydrogène de l’acier constituant ce type de boulon.
17-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
17.3 DURABILITÉ
Les propriétés physiques de l’aluminium en font un matériau qui résiste bien par lui-même à la
corrosion atmosphérique, mais qui est naturellement plus susceptible à la corrosion galvanique
que l’acier lorsqu’il se retrouve en contact avec des matériaux dissemblables, surtout en présence
d’un électrolyte (p. ex. : eau de mer). Une attention particulière doit être portée à la conception
des détails où l’aluminium se retrouve en contact avec un autre matériau, afin de minimiser les
risques de corrosion galvanique.
L’aluminium doit être isolé par un séparateur inerte lorsqu’il est en contact avec le béton, la
maçonnerie ou le bois. L’acier structural (plaques, profilés, etc.) en contact avec l’aluminium doit
nécessairement être galvanisé.
Même si leur utilisation dans les ouvrages d’art en aluminium est autorisée par la norme CSA S6,
les boulons en acier inoxydable sont à éviter. Bien que faible, la différence de potentiel entre l’acier
inoxydable et l’aluminium est suffisante pour amorcer une réaction de corrosion galvanique dans
laquelle l’aluminium est l’anode. Cette réaction n’est évidemment pas souhaitable et peut devenir
problématique, surtout en présence d’un électrolyte à teneur élevée en ions chlorures, comme
l’eau de ruissellement contenant des agents de déglaçage dissous, qui concourt à accélérer la
corrosion de l’aluminium.
Tout contact direct entre l’aluminium et le sol doit être évité. De même, l’acier noir ne doit pas être
utilisé dans un ouvrage en aluminium, car l’acier non protégé et l’aluminium ont une différence de
potentiel trop élevée, ce qui entraîne une corrosion rapide de l’aluminium.
Un drainage efficace des surfaces d’aluminium doit être prévu afin que soit évitée toute
accumulation d’eau. Une attention particulière doit être portée dans le cas d’une pièce
d’aluminium à section fermée, car d’importantes pressions dues à la formation de glace pourraient
se développer si de l’eau s’accumulait à l’intérieur de cette section fermée. Le concepteur doit
également s’assurer qu’aucune accumulation d’eau n’est susceptible de se former sur les
surfaces où l’aluminium est en contact avec l’acier galvanisé.
Vs = 0,525 ks m n Ab Fu
17-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tout assemblage antiglissement en aluminium doit être réalisé avec des boulons ASTM A325
galvanisés, serrés de façon contrôlée selon la méthode du tour d’écrou. Pour des assemblages
comprenant des boulons de 5/8 po, de 3/4 po ou de 7/8 po de diamètre, et dont les surfaces
de contact ont été traitées par jet d’abrasif selon la procédure SSPC-SP6 « Commercial
Blast Cleaning », le coefficient de frottement moyen ks peut prendre les valeurs suivantes :
- 0,50 : si le profil moyen des aspérités ainsi obtenu est égal à 2,0 mils (rugosité moyenne
de 0,051 mm);
- 0,35 : si le profil moyen des aspérités ainsi obtenu est égal à 1,5 mil (0,038 mm).
Le profil moyen des aspérités doit être mesuré à l’aide d’une méthode conforme à la
norme ASTM D4417 « Standard Test Methods for Field Measurement of Surface Profile of Blast
Cleaned Steel ».
Pour tout autre traitement de surface ou pour tout autre profil moyen des aspérités, le
coefficient ks doit être déterminé expérimentalement et approuvé au préalable.
17-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
18 CHAPITRE 18
OUVRAGES CONNEXES
FIGURES
Figure 18.2-1 Surface de glissement sous une pile 18-9
Figure 18.2-2 Surface de glissement sous une culée 18-9
Figure 18.2-3 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits près d’une
pile 18-10
Figure 18.2-4 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits à l’arrière
d’une culée 18-10
Figure 18.2-5 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits au bout
d’un mur 18-11
Figure 18.2-6 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits à l’avant
d’une culée 18-11
18-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le texte des normes suivantes contient des exigences particulières ou des renseignements
supplémentaires relatifs aux sujets traités dans le présent chapitre.
18-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Si l’ouvrage existant est situé dans l’axe de celui projeté, sa description doit être plus détaillée
et inclure :
- les dimensions;
- les matériaux;
- le mode structural ou la méthode de construction;
- les pieux (matériaux, capacité, longueur);
- les batardeaux et les autres parties sous terre ou sous l'eau;
- les services publics sur l’ouvrage ou à proximité de celui-ci;
- les parties à conserver et à démolir;
- l’agencement de la nouvelle construction par rapport à l’ouvrage existant, s’il y a lieu.
Les dimensions et la composition de l’ouvrage existant peuvent être obtenues à partir des plans,
du devis spécial, du bordereau, du journal de chantier, du dossier de l’entretien, des relevés
d’arpentage, des plans de sondages, des rapports de plongée sous-marine, etc. Si cela est
nécessaire, il faut inclure un plan de l’ouvrage existant et fournir tout autre
renseignement disponible.
La démolition est prévue à un prix global au Cahier des charges et devis généraux (CCDG), sauf
s’il est difficile d’évaluer précisément les dimensions de l’ouvrage à démolir. Dans ce cas, il faut
estimer les quantités et prévoir le paiement à un prix unitaire.
18-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- L’ouvrage est situé dans l’axe du pont projeté et doit être démoli avant la construction du pont.
• Le devis spécial mentionne la construction d’un pont temporaire et la démolition de
l’ouvrage existant.
• Le bordereau spécifie les travaux suivants :
o le pont temporaire;
o la démolition des ouvrages existants.
- L’ouvrage est situé hors de l’axe du pont projeté et doit être démoli après la construction du
pont.
• Le devis spécial mentionne la capacité du pont existant et les restrictions quant à son
utilisation. Il spécifie aussi la démolition de l’ouvrage existant.
• Le bordereau spécifie les travaux suivants :
o la démolition des ouvrages existants.
Lorsque l’ouvrage existant doit demeurer en service après la construction du nouveau pont,
comme le cas se présente lorsque la construction de la route d’approche du nouveau pont n’est
pas terminée, les documents ne doivent pas mentionner la démolition de l’ouvrage existant.
Les lignes directrices contenues dans le présent chapitre ne doivent être considérées que dans le
cas où le Ministère a autorisé l’installation de nouveaux conduits après avoir analysé des tracés
alternatifs et avoir évalué l’impact de la présence de ces conduits sur les activités d’inspection,
d’entretien et de remplacement d’une partie ou de l’ensemble d’un ouvrage d’art.
Ces prescriptions servent surtout de guide pour des travaux de relocalisation de conduits existants
ou d’installation de nouveaux conduits lorsque cela est requis pour des projets de réparation, de
réhabilitation ou de remplacement d’un ouvrage d’art.
18-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tout comme les responsables des conduits, le concepteur de l’ouvrage d’art devrait prendre
connaissance du rapport technique relatif à l’installation de conduits et de canalisations de
services publics sur les ponts produit par le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures
urbaines (CERIU) intitulé Conception de systèmes d’ancrages et de supports de conduits de
services publics attachés aux ponts.
Pour alléger le texte, les mots conduit et entreprise sont utilisés dans un sens large et sont définis
comme suit :
La présente section définit les paramètres et les spécifications qui doivent être pris en compte
dans la préparation des documents d’une demande d’installation de conduits sur un pont ou
d’enfouissement à proximité de ses unités de fondation (culées, piles) ou de murs de
soutènement. Y sont aussi précisées les exigences pour les calculs et la préparation des plans et
devis que toute entreprise doit fournir pour obtenir l’autorisation du Ministère en vue d’installer des
conduits sur un ouvrage d’art. Les ponts et les murs de soutènement sont soit des ouvrages
existants, soit de nouvelles constructions.
Ces paramètres et ces spécifications visent à assurer une certaine uniformité dans le processus
d’analyse des documents (plans et devis) soumis par l’entreprise. L’interlocuteur officiel du
Ministère est la direction générale territoriale (DGT) concernée. Les plans doivent lui être transmis
pour vérification avec, au besoin, une copie des documents pertinents (p. ex. : correspondance).
La conformité des documents techniques avec les paramètres et les spécifications énumérés ci-
après ne constitue pas une autorisation de procéder aux travaux d’installation des conduits. Dans
tous les cas, avant le début des travaux, le Ministère doit fournir à l’entreprise une permission de
voirie en guise d’autorisation de la présence de conduits sur un ouvrage d’art.
Les plans doivent être de format ISO A1 (594 × 841 mm) et être conformes aux spécifications
du Manuel de dessins des structures.
Afin de respecter l'article 6.6 « Plans fournis par l’entrepreneur » du CCDG, les plans doivent
montrer l’emplacement exact des conduits par rapport au pont ou au mur de soutènement, ainsi
que tous les détails concernant l’installation (ancrages, supports, attaches, matériaux, travaux à
effectuer, normes, etc.).
18-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- mentionner les contraintes relatives aux excavations à réaliser aux abords de l’ouvrage;
- indiquer les supports qu’il est permis d’enlever lors d’une éventuelle intervention sur les
conduits ou l’ouvrage;
- spécifier la remise en état des lieux et des ouvrages ou des parties des ouvrages concernés
par l’installation, selon les exigences du CCDG : remblai, chaussée, barres d’armature,
revêtement de protection des remblais, dalle de transition, drains, etc.;
- indiquer les réactions maximales aux points d’ancrage et de support selon les groupes de
charges étudiés;
- contenir les notes relatives aux caractéristiques et au poids des matériaux utilisés ainsi que la
conformité de tous les travaux avec les articles pertinents du CCDG;
- préciser la pression maximale en service dans le cas d’un conduit de gaz naturel;
- mentionner l’obligation d'aviser le Ministère avant le début des travaux d’installation de
nouveaux conduits, ou de toute autre intervention visant l’entretien, la modification ou la
réparation de conduits existants, ainsi que de leurs contenus en câbles et
équipements connexes.
Une note de calcul doit être présentée pour préciser les contraintes additionnelles et globales de
flexion, de cisaillement, de torsion et d’écrasement, etc., ainsi que les déflexions, et ce, pour
chaque partie ou élément de l’ouvrage concerné, selon les états de charges pertinents.
Le devis doit indiquer les mesures à prendre pour la signalisation et le maintien de la circulation
durant les travaux, en fonction de l’article 10.3 « Maintien de la circulation et signalisation »
du CCDG. De plus, le document doit mentionner le poids et les dimensions du matériel prévu sur
le chantier.
Les dispositions qui suivent doivent être intégrées comme clauses administratives et techniques
dans la permission de voirie émise par le Ministère.
18-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Si les conduits doivent être déplacés temporairement ou en permanence à des fins d’entretien, de
réparation ou de reconstruction d’un pont, les travaux de déplacement des conduits sont aux frais
de l’entreprise ou bien sont à frais partagés selon les dispositions de la permission de voirie émise
pour leur installation ou selon l’entente-cadre spécifique en vigueur.
Si, lors de travaux d’entretien, de réparation ou de reconstruction d’un pont ou d’une partie de
pont, le Ministère engage des frais supplémentaires du fait de la présence de conduits installés
par l’entreprise, celle-ci doit rembourser ces frais au Ministère, après entente entre les deux parties
conformément à la permission de voirie émise pour l’installation des conduits.
S’il juge que les conduits existants compromettent la sécurité des usagers de la route, le Ministère
se réserve le droit d’en exiger la modification, la relocalisation ou le remplacement par l’entreprise
qui les utilise.
L’entreprise requérante doit fournir au Ministère, au moins cinq semaines avant la date prévue
pour le début des travaux, trois copies des plans et devis relatifs à l’installation ou à la
relocalisation des conduits et, au besoin, un plan de gestion de la circulation, le tout signé et
scellé par un ingénieur.
Après avoir obtenu la permission de voirie, l’entreprise requérante doit aviser le Ministère au
moins une semaine avant le début des travaux d’installation ou de relocalisation de conduits.
Les conduits ne doivent pas réduire le dégagement vertical prévu sous le pont pour le passage
des véhicules, pour l’écoulement des eaux et de la glace ainsi que pour le passage de navires et
d’autres embarcations nautiques sur les cours d’eau navigables.
Aucun conduit d’aqueduc, d’égout ou de gaz ne doit être placé à l’intérieur d’une poutre-caisson.
Un conduit d’eau doit, si possible, être placé entre deux poutres, pour des raisons esthétiques.
Dans le cas d’un pont sur rivière, un conduit doit être placé du côté aval plutôt que du côté amont,
afin de minimiser son exposition aux crues. L’emplacement du conduit doit aussi tenir compte des
refoulements possibles du cours d’eau. Un conduit de gaz ne doit pas être placé à proximité d’un
autre service public, comme un conduit d’électricité, et doit respecter les normes de dégagement
prévues.
Les distances de dégagement entre les différents conduits de services publics doivent être
spécifiées lors de la demande d’autorisation d’installation de conduits.
Aucun support de conduit ne doit être placé à moins d’un mètre d’un drain ou d’un joint de tablier.
18-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
L’entreprise doit installer des poteaux indicateurs de câbles souterrains aux endroits où les
conduits changent de direction ainsi qu’aux autres endroits indiqués par le représentant
du Ministère.
L’entreprise doit remettre au Ministère, une fois les travaux terminés, un plan « tel que construit »
montrant l’emplacement précis des conduits, de leurs ancrages, de leurs supports et des autres
accessoires installés.
Cas nº 2 Lors de l’enlèvement d’un seul support (p. ex. : en cas de remplacement), les
autres supports étant en place et le conduit, en service.
Cas nº 3 Lors de l’enlèvement de la moitié des supports d’un conduit ou d’un groupe
de conduits (un support sur deux) pour l'entretien du pont, lorsque le conduit est en
service.
Les conduits en service doivent pouvoir résister aux efforts et aux déflexions causés par
l’enlèvement de la moitié des supports (un sur deux consécutifs).
En toute circonstance, les supports des conduits doivent être soumis à des efforts de traction. Les
conduits et le système de supports doivent être en mesure d’absorber les mouvements dus aux
variations de température ainsi que les déflexions et les vibrations du tablier du pont. Un dispositif
d’amortissement efficace doit être prévu au besoin. L’effet de ces déplacements doit être vérifié et
corrigé lors de la pose des conduits. Le calcul des divers éléments structuraux doit inclure un
coefficient de majoration dynamique d’au moins 0,3.
L’acier des supports doit être galvanisé selon les exigences du CCDG.
18-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
18.2.2.4 Sécurité
Les conduits et leur pose ne doivent pas avoir de conséquence sur l’utilisation sécuritaire du pont.
La sécurité des usagers pendant les travaux d’installation engage la responsabilité de
l’entrepreneur mandaté par l’entreprise qui doit faire approuver sa méthode d’installation par
le Ministère, le tout devant être inscrit spécifiquement ou annexé dans la permission de voirie.
Sur le pont, les conduits (gaz naturel, aqueduc, etc.) doivent pouvoir être vidés de leur contenu
par un système de vannes et de vidange situé à chaque extrémité du pont.
L’entreprise ne doit laisser en place aucune passerelle ayant servi à l’installation des conduits. La
pose d’une passerelle d’inspection permanente doit faire l’objet d’une demande particulière.
Un conduit de gaz ne doit jamais être installé sur un pont suspendu. Les oscillations, les
mouvements ainsi que les longues et fréquentes activités d’entretien propres à ce type de pont
sont susceptibles de compromettre l’utilisation sécuritaire de ce type de conduit et de l’ouvrage.
Généralement, un conduit de gaz naturel suspendu à un tablier de pont ne doit pas supporter une
pression en service supérieure à 4 000 kPa.
La couleur du conduit ou du groupe de conduits doit s’harmoniser avec celle du tablier du pont.
18-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Dans le cas d’exception où des conduits existants sont attachés à une dalle, l’entreprise doit
prévoir des conditions particulières de support lors du remplacement complet de cette dalle. Les
supports temporaires peuvent consister en un étaiement des conduits ou en une réduction de la
moitié des supports, comme il est prévu au cas de charge nº 3 (voir l’article 18.2.3.3). Dans le
cas d’un conduit de gaz naturel ou d’aqueduc, on doit prévoir l’arrêt de l’alimentation, la vidange
dudit conduit et la pose éventuelle d’un conduit temporaire.
Pour supporter les conduits à un élément de pont en acier, on doit utiliser des collets ou des
supports métalliques. On doit nettoyer préalablement l’élément en acier aux points de contact des
supports et appliquer un système de peinture homologué par le Ministère dont la couleur
s’apparente à celle existante. Les assemblages doivent être étanches, afin de prévenir l’infiltration
d’humidité et la formation de rouille.
Les supports des conduits doivent être en nombre suffisant pour éviter toute déflexion apparente
des conduits. Ils doivent être conçus pour permettre les ajustements nécessaires afin de répartir
également le poids des conduits.
La localisation des conduits par rapport aux unités de fondation d’un pont doit être faite en
fonction des caractéristiques du sol et en respectant les exigences montrées aux figure 18.2-3
à 18.2-6. La zone hachurée montre l’endroit où les conduits peuvent être situés. Ces exigences
s'appliquent également pour l’installation de conduits parallèles à l’axe longitudinal d’un pont.
Dans tous les cas, la dimension B représente la largeur de la semelle de l’unité de fondation.
L’entreprise qui dispose d’une autorisation d’installation de conduits sur un pont doit vérifier la
présence d’ouvrages ou de composants structuraux d’ouvrages souterrains et les faire localiser
précisément (p. ex. : radiers, des traverses ou des tirants dans le sol entre les unités de fondation
d’un pont).
Il est interdit d’installer des conduits à l’arrière d’un mur de soutènement avec ancrages, tirants,
renforcements de remblai ou autres dispositifs dans le sol dont la présence contribue à la stabilité
du mur.
Toute demande relative à des travaux d’excavation doit être accompagnée d’un rapport d’étude
réalisée par un ingénieur en géotechnique.
18-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
18-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Zone de passage
B 2B
1
1,5
Figure 18.2-3 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits près d’une pile
Zone de passage
1m
min.
1
1,5
B >2B
Figure 18.2-4 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits à l’arrière d’une culée
18-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
1m Zone de passage
1
1,5
Figure 18.2-5 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits au bout d’un mur
1m
Zone de passage min.
1
1,5
>2B B
Figure 18.2-6 Zone de passage d’un conduit ou d’un groupe de conduits à l’avant d’une culée
18-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
19 CHAPITRE 19
DOCUMENTS
FIGURE
Figure 19.3-1 Exemple d’identification d’une annexe 19-7
19-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour un projet d’ouvrage d’art intégré dans le processus de réalisation d’un projet routier
du Ministère, cette étape correspond à celle désignée sous le libellé « Étape 3 – Avant-projet
définitif », pour laquelle un point de contrôle PC 3 est prévu.
- le plan d’arpentage;
- l’étude géotechnique préliminaire;
- l’étude hydraulique préliminaire;
- le modèle numérique terrain (3D);
- le rapport d’inspection sous-marine;
- l’expertise de dalle;
- l’expertise de fondations.
19.1.1.2 Plan
Le plan de l’avant-projet définitif comprend une page frontispice portant la mention « Avant-projet
définitif », sur laquelle apparaissent le plan de localisation, la liste des feuillets, la description
générale et les agréments techniques et administratifs, un plan d'ensemble comme il est décrit
ci-après, et, si cela est nécessaire, un plan de topographie.
Le plan d’ensemble est préparé suivant le format et avec le cartouche du modèle exigé par
le Ministère.
19-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- une vue en plan, de profil et en élévation, une coupe ou une section du tablier et toute figure
aidant à la compréhension géométrique et structurale de l’ouvrage;
- la largeur et la longueur du pont;
- les dégagements latéraux et verticaux, supérieurs et inférieurs;
- les élévations du pont telles que le soffite et le dessous des fondations ou du radier, le cas
échéant, des voies inférieures ou du fond du cours d’eau et des eaux basses, normales et
extrêmes, avec la fréquence statistique de chaque niveau, dont celle retenue pour la
conception;
- les chaînages, angles et points de référence de l’ouvrage par rapport à la topographie existante
ou à la chaussée prévue.
19.1.1.3 Estimation
À l’avant-projet définitif, l’estimation du coût de l’ouvrage est la liste détaillée de chaque partie de
ce dernier, mais avec des quantités approximatives.
19-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Pour un projet d’ouvrage d’art intégré dans le processus de réalisation d’un projet routier du
Ministère, cette étape correspond à celle désignée sous le libellé « Étape 5 – Plans et devis
définitifs », pour laquelle un point de contrôle PC 5 est prévu.
19.3.1 Plans
Les plans relatifs aux ouvrages d’art doivent être réalisés conformément aux spécifications
du Manuel de dessins des structures.
19-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les autres feuillets comprennent le plan d'ensemble, la géométrie de l’ouvrage, les plans de
détails des éléments du projet, le plan d'étude des sols, la topographie, etc.
Le plan topographique comporte un espace pour la mise en plan et un quadrillage pour tracer le
profil en long de la route. Ce plan est nécessaire lorsque le pont enjambe un cours d'eau ou
lorsque le pont d'étagement est situé sur un terrain au profil accidenté ou occupé par des services
publics (aqueduc, égout, lignes de transport d'énergie ou de communication, etc.).
Dans le cas d’une démolition complète, les feuillets du pont existant ne doivent pas être ajoutés
aux feuillets de la nouvelle structure.
Si le concepteur désire rendre les feuillets du pont existant à démolir disponibles pour information
aux entrepreneurs lors d’une soumission, il peut procéder de l’une des deux façons suivantes :
- demander à la DGT de rendre le plan du pont existant disponible pour consultation par les
entrepreneurs;
- inclure les feuillets du pont existant dans un cahier séparé faisant partie des documents de
soumission.
Dans ce dernier cas, le plan du pont existant doit respecter les conditions suivantes :
- être créé avec le numéro d’ouvrage d’art de la structure existante et non avec le numéro de la
structure de remplacement;
- être émis sous le statut « Soumission » et ensuite sous le statut « Construction » aux fins de
l’adjudication du contrat. Aucun plan de statut « Final de conception » ne sera créé pour le
pont existant.
Les plans doivent contenir tous les renseignements pertinents dont l’entrepreneur a besoin pour
préparer sa soumission et construire l’ouvrage. Ainsi, en consultant uniquement les plans, on doit
pouvoir connaître la nature et la disposition des matériaux d’un ouvrage. Les détails suivants
doivent figurer sur les plans :
19-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le devis spécial ne doit pas reprendre les articles du CCDG ni décrire les matériaux et les modes
de construction ou d’autres détails qui doivent être indiqués sur les plans.
Les qualités essentielles du devis spécial sont la précision de son contenu et la clarté de sa
présentation. Le devis spécial ainsi rédigé permet d'éviter tout malentendu entre le donneur
d'ouvrage et l’entrepreneur chargé de réaliser les travaux.
Des textes spécialisés, rédigés sous forme d’annexes types, viennent préciser certains articles du
devis spécial type. Les références directes aux annexes types pertinentes sont prévues à l’intérieur
de ces articles.
19.3.2.2 Numérotation
Chaque document de soumission reçoit un numéro donné par l'unité administrative responsable
des structures pour chaque ouvrage, selon la codification suivante :
Si l’ouvrage est isolé et n'est pas construit en même temps qu'un autre ouvrage, les
documents portent les numéros 130 et 230. Sinon, les documents de deux ou plusieurs
ouvrages qui peuvent faire partie d'un même contrat portent des numéros consécutifs
comme 130, 131, 132, etc.
Le numéro de projet à neuf chiffres doit être inscrit sur la page titre du devis, sur toutes les pages
de bordereau, sur la feuille frontispice des plans et dans toute correspondance. Le numéro de
dossier à 10 chiffres, lorsqu’il est disponible, est inscrit sous la forme XXXX-XX-XXXX. Ces
numéros sont attribués par la DGT concernée.
Chaque page du devis spécial doit être identifiée, au haut, par le numéro de dossier et, en bas de
page, par le numéro du document et le numéro de page, sauf sur la page frontispice.
19-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Tout article ou paragraphe doit être lu avec attention pour vérifier son application à un projet
particulier et doit être modifié ou omis, au besoin.
Les textes « Commentaires » figurant au début de chaque article du devis spécial type sont des
instructions au rédacteur pour l’aider à choisir et à finaliser les articles standards devant être inclus
au devis spécial.
Les instructions comportent donc toujours une partie conçue pour aider le rédacteur à choisir les
articles qu’il doit inclure pour un projet donné. De plus, lorsque des articles doivent être finalisés,
les instructions fournissent généralement au rédacteur les informations nécessaires pour remplir
les espaces laissés en blanc en fonction des exigences particulières de chaque projet.
Des lignes verticales en marge d’un paragraphe indiquent que le texte est optionnel et qu’il peut
être modifié au besoin ou être simplement omis, selon le type de projet.
La rédaction et la mise en page des différents articles composant le devis spécial se font d’une
manière intégrée à l’aide du logiciel Word.
Les fichiers électroniques des devis types ainsi que la liste des articles sont disponibles sur le site
Web du Ministère 1.
Des annexes types pour le devis spécial ont été élaborées par la DGS. Le texte d’une annexe type
ne peut en aucun cas être modifié.
Au besoin, des annexes jugées pertinentes par l’ingénieur concepteur (rapport, dessins,
procédures, etc.) pour les besoins d’un projet peuvent également être intégrées au devis spécial.
Les annexes doivent être numérotées suivant l’ordre de leur mention au devis spécial. Lors de la
vérification du devis spécial, il faut s’assurer que les annexes nécessaires sont incluses avec leur
numéro, le numéro de dossier ainsi que la pagination séquentielle du document (voir la
figure 19.3-1).
Les fichiers électroniques des annexes types sont disponibles sur le site Web du Ministère.
1
www.transports.gouv.qc.ca
19-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le fichier électronique de cette liste des prix est disponible sur le site Web du Ministère. Ces prix
peuvent être appliqués tels quels ou être modifiés au besoin pour tenir compte notamment des
contraintes de circulation et des délais d’exécution des travaux. Une note explicative doit alors être
fournie avec l’estimation.
L’estimation préliminaire peut être préparée dans le système BDP, qui permet de générer le
bordereau intégré au formulaire V-0423B ou V-0424B, Bordereau des quantités et des prix –
Estimation, en format PDF. Le bordereau peut également être fait dans Word ou Excel. Il n’est pas
obligatoire d’utiliser les formulaires pour l’estimation préliminaire. Les ouvrages doivent être
détaillés et regroupés comme dans l’estimation définitive.
Lors de la présentation des plans et devis définitifs, le bordereau d’estimation doit être préparé
dans le système BDP, qui permet de générer le bordereau intégré au formulaire V-0423B
ou V-0424B, en format PDF.
19-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- sans décimale, lorsque le prix unitaire d'un ouvrage est évalué à moins de 100 $/unité;
- à une décimale près, lorsque le prix d'un ouvrage est évalué à plus de 100 $/unité.
Le code de l’ouvrage, l’unité de mesure et son code ainsi que la désignation de l’ouvrage doivent
correspondre à ceux qui se trouvent dans le système BDP. La désignation des ouvrages et l'unité
de mesure pour leur paiement renvoient au CCDG.
Lorsqu’un ouvrage ne figure pas dans cette liste, une demande doit être adressée à la Direction
de la conception des structures de la DGS, afin de vérifier la pertinence de créer un code à cet
effet.
Sous le titre « art. bord. », la numérotation est établie selon un ordre croissant pour chaque partie
d'ouvrage, au moyen d’une numérotation à trois chiffres à partir de 001.
Les parties d'ouvrage possédant des caractéristiques différentes, comme les pieux, le béton et les
joints, doivent être séparées selon leurs caractéristiques ou selon la partie de l'ouvrage à laquelle
elles appartiennent. Des variables doivent être sélectionnées afin que soient précisées certaines
caractéristiques de l’ouvrage.
Les coûts des parties d’ouvrage de faible valeur (moins de 500 $), comme les joints dans le
béton, peuvent être inclus dans ceux d’autres ouvrages plus importants, avec une mention
correspondante dans le devis spécial.
Ce bordereau est préparé dans le système BDP, qui permet de générer le bordereau intégré au
formulaire V-0423A ou V-0424A, Bordereau des quantités et des prix – Soumission, en
format PDF.
Le Bordereau des quantités et des prix – Soumission est identique au Bordereau des quantités et
des prix – Estimation, excepté que les mentions qui se trouvent dans la partie « Note » d’un
article ne seront pas visibles dans le bordereau de soumission.
Lors du traitement informatique, les champs nécessitant l’inscription du prix unitaire et du coût
total restent libres au Bordereau des quantités et des prix – Soumission. Une ligne pointillée
s’inscrit dans les autres champs libres.
Les prix unitaires de certains ouvrages sont fixés par le Ministère, dont les suivants :
19-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20 CHAPITRE 20
PROCÉDURES ADMINISTRATIVES
20-i
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
FIGURE
Figure 20.6-1 Exemple de document à l'intention du surveillant 20-12
20-ii
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les types d’ouvrages pour lesquels cette acceptation est requise sont énumérés à l’article 20.1.2
du présent manuel. L’acceptation de concept doit être faite une fois que le concepteur a établi le
concept recommandé, mais avant l’émission officielle de l’avant-projet définitif (PC-3).
- un plan d’ensemble de l’ouvrage projeté montrant une vue en élévation, une section
transversale et une vue en plan, le tout conforme aux plans de géométrie et de topographie du
site;
- un plan de phasage lorsqu’applicable montrant l’arrangement géométrique en plan ainsi
qu’une section transversale de chaque phase;
- les données relatives au projet, soit :
le rapport de l’étude géotechnique;
le rapport de l’étude hydraulique, s’il y a lieu;
le rapport de l’étude d’impact, s’il y a lieu;
tout autre rapport jugé pertinent et ayant une incidence sur le choix du concept;
- un rapport justificatif, préparé par le concepteur, qui inclut notamment :
les motifs ayant servi à déterminer la géométrie de l’ouvrage : ouverture, largeur carrossable
et hors-tout, biais, dégagement, nombre de poutres, etc.;
une description des options étudiées et les raisons expliquant le rejet préliminaire des autres
options répondant aux critères du tableau 1.9-1 du présent manuel;
les raisons ayant mené au choix de la solution recommandée;
une estimation à jour des coûts et des délais de construction de la solution recommandée et
d’au moins une des solutions les plus pertinentes parmi celles étudiées;
dans le cas où la solution recommandée fait appel à des techniques de construction
accélérée ou à la préfabrication d’éléments non courants, le rapport justificatif doit inclure
les éléments particuliers suivants :
o une comparaison des coûts et des délais de construction estimés pour une solution
faisant appel à des méthodes de construction classiques, sans recours à la
préfabrication;
o une description de la méthode d’installation avec le positionnement des divers
équipements de mise en place (p. ex. : banc temporaire, grue, aire de lancement ou de
glissement, etc.);
20-1
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20-2
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- les ponts comportant des éléments qui ne sont pas couramment préfabriqués, notamment :
• des dalles préfabriquées sur poutres;
• des dalles pleines préfabriquées;
• un tablier orthotrope en acier;
• des poutres en acier avec dalle en béton coulée avant l’installation des poutres;
• des poutres préfabriquées en béton (autres que les poutres NEBT);
• des unités de fondation préfabriquées en totalité ou en partie;
• des murs de soutènement préfabriqués non homologués.
Certains projets de réparation ou de remise en état d’une structure nécessitent également une
acceptation de concept, dont la procédure est décrite au chapitre « Documents » du Manuel
d’entretien des structures.
- les calculs de conception justifiant les dispositions qui figurent sur les dessins, incluant le calcul
des assemblages, mais excluant les calculs préliminaires qui ont servi au choix de l'ouvrage;
- les calculs du vérificateur;
- les données de saisie et les résultats de sortie des programmes de calculs utilisés pour la
conception et la vérification;
- le calcul des quantités des ouvrages du bordereau de soumission;
- les calculs soumis par l'entrepreneur.
20.2.1 Présentation
Les calculs doivent être effectués sur des feuilles prévues à cette fin. Le texte et les nombres
doivent être écrits lisiblement.
La note de calcul doit être précédée d’une page titre et d'une table des matières et le cartouche de
chaque feuille doit être rempli.
- le numéro de dossier;
- le numéro de la page;
- les initiales du concepteur et, le cas échéant, celles du vérificateur;
- les dates de leur intervention;
- la description abrégée de l'ouvrage;
- l’objet du calcul.
20-3
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
La description abrégée de l’ouvrage et l'objet du calcul peuvent être omis s’ils ne sont pas
nécessaires à l’identification de la note de calcul.
20.2.2 Conservation
La note de calcul doit être versée au dossier de la structure.
20.4 VÉRIFICATIONS
Les plans et devis d'un projet de construction d’un ouvrage d’art et d’un projet comportant des
modifications touchant la capacité d’un ouvrage d’art doivent être vérifiés par un ingénieur autre
que le concepteur. La vérification porte sur :
20-4
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Élément courant
Un élément est considéré comme étant courant lorsque la conception et le calcul font appel à des
méthodes d’analyse couramment utilisées et lorsque les calculs et le dimensionnement sont
facilement vérifiables au moyen d’abaques, de plans types, de tableaux et de calculs abrégés
ainsi qu’à la lumière de projets semblables déjà vérifiés.
20-5
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les calculs de conception des éléments non courants doivent cependant être vérifiés par un
ingénieur qui n’a pas participé à leur élaboration. De plus, la vérification doit être faite à partir des
plans, en évitant les méthodes abrégées et les références à la note de calcul du concepteur. Il
appartient au vérificateur de décider, avec l’approbation de son supérieur immédiat, si un élément
doit être considéré comme étant courant ou non courant.
Dans le cas des plans types, la vérification porte sur le choix du plan et sur les valeurs et
informations choisies pour le compléter.
L’ingénieur qui a vérifié la note de calcul pour s’assurer que les dessins concordent avec les
calculs, les normes, les règles et les directives ou les autres documents du Ministère doit vérifier
chaque feuillet du plan.
Le vérificateur doit aussi s’assurer que les exigences de construction pour toutes les parties de
l’ouvrage sont couvertes par le devis spécial ou le Cahier des charges et devis généraux (CCDG).
Les plans d’atelier de la charpente métallique, de la précontrainte, des appareils d’appui autres
que ceux en élastomère fretté, des éléments de murs de soutènement homologués, des ponceaux
préfabriqués ainsi que les documents concernant les pieux doivent être visés par le concepteur,
qui s’assure de leur conformité aux plans et devis.
Les plans d’atelier des autres éléments, comme le précise le Manuel de construction et de
réparation des structures, doivent être vérifiés et visés par le surveillant lorsque ceux-ci sont en
tous points conformes aux plans et devis. Par contre, si l’entrepreneur propose des changements,
les plans d’atelier doivent être vérifiés et visés par le concepteur.
20-6
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le vérificateur appose ses initiales sur chaque page de sa propre note de calcul et sur chaque
page de la note de calcul du concepteur qu’il a vérifiée. Il signe et date chaque feuillet du plan et
la dernière page du devis spécial.
20.5.1 Plans
La page frontispice du plan doit mentionner les noms des ingénieurs et des techniciens qui ont
participé au projet, ainsi que la date d'émission du plan. Le feuillet doit être signé et scellé par un
ingénieur, de préférence le concepteur principal du projet.
Les autres feuillets du plan doivent mentionner les noms des techniciens, la date d’émission du
plan et la date de la vérification, et porter le sceau et la signature de l’ingénieur concepteur ainsi
que la signature du vérificateur.
Les feuillets de reconnaissance de sol, de topographie et de bathymétrie n’ont pas à être signés et
scellés par le concepteur ni par le vérificateur. Seule une signature administrative du registraire est
requise. Pour plus de détails, il est possible de consulter le Guide de réalisation de plans
d’infrastructures de transport.
La liste qui suit indique les principaux éléments qui doivent être pris en compte par le concepteur
lors de l’élaboration du document à l'intention du surveillant. Un exemple de la présentation du
document est également donné ci-après.
20-7
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Étude hydraulique
- Hydrologie :
• bassin versant
• débits
• régime d’écoulement
- Niveaux d’eau
- Ouverture libre
- Dégagement vertical
- Protection :
• affouillement
• érosion
• revêtement en pierres
• perré déversé
Recommandations environnementales
- Période des travaux
- Contexte écologique :
• contraintes fauniques
• aspect lié à habitat faunique
20-8
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Travaux connexes
- Maintien de la circulation
- Pont temporaire
- Chemin de déviation
- Services publics :
• localisation
• précautions
• déplacement
- Fondations;
- Excavations de 1re classe :
• relations avec le plan de sondages
• confinement au roc
- Excavations de 2e classe
- Coussins :
• de support
• de propreté
- Remplissage des excavations :
• matériaux
• mise en œuvre
- Pieux :
• enfoncement
• type et longueur
• pointes
• joints
• vérification de la capacité portante
• pieux caissons :
o matériaux
o mise en œuvre
o emboîture
20-9
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- Batardeau :
• matériaux
• dimensions
• exigences environnementales
- Soutènement temporaire :
• localisation
• description
- Bétonnage sous l'eau :
• matériel et matériaux
• mise en œuvre
Béton
- Matériaux
- Joints de construction
- Procédé de démolition
- Réparation des surfaces
Armature
- Galvanisée
- Soudable
- Jonctions mécaniques
Précontrainte
- Post-tension :
• plans d'atelier
• matériaux
• plans et notes de calcul approuvés
• mise en tension
• coulis d’injection
- Prétension :
• plans d’atelier
• surveillance en usine
• plans et notes de calcul approuvés
• mise en place en chantier :
o emplacement des grues
o restrictions
20-10
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Charpente métallique
- Plans d’atelier
- Surveillance en usine
- Érection :
• plans de montage
• bancs de support
• emplacement des grues
• restrictions
Travaux de peinture
- Nettoyage des surfaces
- Matériaux
- Application
Appareils d’appui
- Plans d'atelier
- Localisation :
• précision
• ancrages
Techniques particulières
- Mur homologué
- Instrumentation, mise en place d’appareils ou équipement pour le suivi du comportement de
l’ouvrage
- Autres
20-11
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20-12
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20-13
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20-14
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20-15
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20-16
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le cas échéant, le concepteur transmet par écrit ses instructions au surveillant ainsi que les
modifications aux plans et devis. Il lui fournit des explications relatives à l’interprétation des plans
et devis et le conseille lorsque des problèmes techniques surviennent. Toute modification au projet
qui a une incidence sur la capacité, la durabilité et les coûts de l’ouvrage doit être versée au
dossier de surveillance par le concepteur.
Le concepteur vérifie les modifications aux plans et devis proposées par l'entrepreneur et, le cas
échéant, en recommande l'acceptation au surveillant. Il vise également les plans d’atelier et les
notes de calcul conformément aux spécifications de la section 20.4.5 avant de les retourner au
surveillant. Ces documents doivent être produits par l’entrepreneur selon les exigences de la
section 6.6 « Plans fournis par l’entrepreneur » du CCDG.
Le concepteur prend connaissance des comptes rendus de réunions de chantier, des avis à
l'entrepreneur et des rapports techniques relatifs au contrôle qualitatif des travaux transmis par le
surveillant. Le cas échéant, il les commente, y appose ses initiales et les achemine au dossier de
surveillance.
Toute correspondance entre le concepteur et le surveillant entraînant une modification aux plans et
devis doit transiter par une demande de modification technique (DMT).
20-17
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20.8.2.1 Fondations
Si la nature du sol de fondation rencontrée ne correspond pas à celle prévue aux plans, le
concepteur doit en être avisé. Le surveillant peut transmettre au concepteur à titre informatif, les
plans d’ouvrages provisoires, les batardeaux, le soutènement temporaire, etc.
Le concepteur vise les plans d’atelier des pieux. Il peut également aider le surveillant pendant le
fonçage, notamment dans les cas suivants :
20.8.2.2 Béton
Le concepteur est informé par le surveillant de la séquence de mise en place du béton.
Le concepteur reçoit du surveillant le plan d'étaiement à titre informatif. S’il entrevoit des difficultés
à ce sujet, il doit immédiatement en aviser le surveillant.
Le concepteur doit approuver, s’il y a lieu, tout joint de construction non prévu aux plans et devis.
Cette approbation peut être assortie de certaines instructions particulières.
20.8.2.3 Précontrainte
Le concepteur vise les plans d'atelier et les calculs détaillés de la précontrainte. Avant la mise en
tension des câbles, il doit obtenir, pour vérification la description des accessoires et des
matériaux, les certificats de la capacité des câbles, la procédure de précontrainte, etc.
20-18
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le concepteur doit assister à la réunion préalable à la fabrication des poutres et être prévenu de
toute difficulté survenant lors de leur fabrication. Il reçoit les rapports qualitatifs des matériaux et de
l’assemblage.
Les plans d’atelier nécessaires à la fabrication des appareils d’appui en élastomère fretté, des
joints de tablier, des dispositifs de retenue et des drains sont généralement visés par le surveillant.
Ce dernier peut cependant demander au concepteur de faire cette opération s’il ne se sent pas en
mesure de valider le contenu de l’un ou l’autre de ces documents.
Le concepteur doit assister à la réunion préalable à la fabrication des éléments préfabriqués et est
prévenu de toute difficulté survenant lors de leur fabrication.
20-19
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Les plans d’atelier visés ou visés et commentés par le concepteur sont intégrés dans les plans
finaux de conception. Les plans ou dessins d’atelier sont ajoutés à la suite des plans de statut
« Final de conception », sans toutefois être encapsulés dans le cartouche du Ministère et sans
que le concepteur signe ou scelle ces plans. Il est possible de regrouper les plans et dessins
d’atelier par domaine. Pour obtenir plus de détails, il est possible de consulter le Guide de
réalisation de plans d’infrastructures de transport.
Les plans de statut « Final de conception » sont signés et scellés seulement par le concepteur.
Aucune signature du vérificateur n’est requise.
Les feuillets de reconnaissance de sol, de topographie et de bathymétrie n’ont pas à être signés et
scellés par le concepteur ni par le vérificateur. Seule une signature administrative du registraire est
requise. Pour obtenir plus de détails, on peut consulter le Guide de réalisation de plans
d’infrastructures de transport.
Les fichiers électroniques des plans finaux de conception en format PDF/A et DWG doivent être
transmis par la DGT à la DGS.
Il est nécessaire de recueillir certaines données pour déterminer la variation du profil longitudinal
d’un pont. On trouvera ci-après quelques remarques à ce sujet concernant le choix des ponts à
observer, la fréquence des relevés, les repères de nivellement, la précision des élévations, la
localisation des points, les notes connexes et la mise en plan du relevé.
Une copie de chaque relevé mentionné au présent article doit être transmise à la DGS pour être
consignée au dossier de structure du pont concerné.
20-20
Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Ce relevé consiste à établir le profil du tablier sur le dessus des côtés extérieurs du chasse-roue,
du trottoir ou de la glissière en béton de chaque côté du pont, au quart des travées et au-dessus
des unités de fondation. Ce relevé est réalisé sous la responsabilité du surveillant des travaux de
construction et doit être rempli en fonction des indications prévues au Manuel de construction et
de réparation des structures.
Les ponts ayant une travée de plus de 50 m doivent faire l’objet, un an après leur construction,
d’un deuxième relevé de profil réalisé par l’unité administrative responsable de l’ouvrage, aux
mêmes endroits que le relevé de fin de construction.
Par contre, un relevé annuel, effectué au printemps, est requis pour les ponts ayant l’une des
caractéristiques suivantes :
Finalement, certains ponts peuvent nécessiter des relevés semestriels effectués aux températures
moyennes (habituellement en avril et en octobre). La DGS détermine les ponts devant faire l’objet
de ce type de relevé de profil ainsi que la fréquence et l’arrêt des relevés. Généralement, le relevé
devrait être semestriel au cours des cinq premières années et annuel au cours des cinq années
suivantes. Un relevé sera effectué à la quinzième année pour un pont en béton ayant une travée
supérieure à 100 m ou construit par encorbellement. Pour un pont en acier ayant une travée
supérieure à 100 m, un relevé à la première année est généralement suffisant. La fréquence et
l’arrêt des relevés des ponts construits sur un sol instable ou dont le tablier montre des signes de
fléchissement anormal sont fonction de chaque structure, car ces problèmes ne peuvent pas être
prévus lors de la conception et se manifestent généralement après la construction.
Repères et précision
Comme il importe que les élévations relevées soient fiables, il faut s’assurer de la précision de
l’instrument et de la stabilité de deux repères de nivellement permanents. L’instrument doit être
placé de façon à ne pas être touché par le passage des véhicules sur le pont et les lectures
doivent être prises lorsque le pont est libre de circulation lourde. En été, le relevé doit être effectué
par temps couvert ou tôt le matin. La lecture des élévations doit être précise à 2 mm près.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Notes
Les notes du relevé comprennent un croquis du pont, l’emplacement, la description et l’élévation
des repères de nivellement et des points, la date, la température, le degré d’ensoleillement et le
nom du chef d'équipe.
Plan
Le plan sur lequel sont transcrits les relevés comprend d'abord une vue du pont localisé par
rapport aux points cardinaux et montrant le sens du courant ou la direction de la voie inférieure
selon le cas, ainsi que la direction de la voie supérieure et l’emplacement des points relevés. Il
comprend aussi un tableau où sont inscrites les élévations théoriques du dessus du chasse-roue
ou de la glissière en béton et les élévations notées lors de chaque relevé. Les notes pertinentes à
un relevé sont inscrites vis-à-vis de chaque ligne du tableau, et la description des repères de
nivellement vis-à-vis du plan du pont.
Après chaque relevé, le plan est mis à jour et est classé au dossier du pont.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Le fournisseur qui souhaite présenter un nouveau produit ou une nouvelle technologie doit en faire
la demande par écrit et soumettre un dossier relatif à ce produit ou à cette technologie.
À la suite de l’évaluation technique et de la délivrance d’un avis technique favorable, le produit est
désigné comme étant un « produit éprouvé ». Cet avis technique ne constitue pas un
engagement du Ministère à acquérir ce produit ou cette technologie. Cette décision revient plutôt
à chaque unité administrative du Ministère, selon les besoins éprouvés.
Une liste des produits évalués est uniquement mise à la disposition des directions générales et
des directions du Ministère.
L’inscription d’un produit dans la liste signifie que le produit est recommandé par le Guichet
unique de qualification des produits, mais elle ne garantit pas que le fournisseur de ce produit se
voie accorder un contrat.
Par l’entremise du Guichet unique de qualification des produits, le Ministère établit des
programmes d’homologation et en fait connaître l’existence au moyen d’un avis public diffusé par
l’intermédiaire du Système électronique d’appels d’offres (SEAO).
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Manuel de conception des structures
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Le fournisseur désirant faire homologuer ses produits doit constituer un dossier de demande
conforme aux exigences du programme concerné en remplissant le ou les formulaires prévus à
cette fin. Les produits faisant l’objet d’une demande d’homologation sont soumis à une étude
réalisée par un comité ministériel, qui recommande au comité directeur de les homologuer s’ils
sont jugés conformes. Cette étude peut nécessiter des expérimentations ou des essais sur route.
Seuls les produits homologués sont pris en considération à l’occasion d’un appel d’offres publié
sur le SEAO et visant à acquérir ces types de produits.
Une liste des produits homologués est diffusée sur le site Web du Ministère 1. Elle est révisée
annuellement ou selon les besoins. L’inscription d’un produit dans la liste d’homologation signifie
que le produit a répondu aux exigences du programme. Elle ne garantit pas que le fournisseur de
ce produit se voie accorder un contrat et ne le libère pas de l’obligation de respecter toutes les
exigences contractuelles.
20.12 MURS
Seuls les murs reconnus par le Ministère doivent être considérés dans le cadre d’un projet.
La liste des murs reconnus par le Ministère et les critères de sélection des murs se trouvent au
tableau 5.3-2 « Sélection des murs de soutènement » du Tome III – Ouvrages d’art de la
collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
20.12.1 Définitions
Mur de soutènement
Ouvrage destiné à soutenir les terres.
Mur prédimensionné
Mur dont les dimensions sont préétablies par la DGS et qui peut être utilisé directement en
respectant les exigences du chapitre 5 « Murs » du Tome III – Ouvrages d’art de la collection
Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
1
www.transports.gouv.qc.ca
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Mur homologué
Mur ayant obtenu le statut de produit homologué dans le cadre du programme d’homologation
« Mur de soutènement HOM 5625-100 » du Ministère, géré par la Direction générale des
contrats par le biais du Guichet unique de qualification des produits. Ce mur peut faire l’objet
d’une protection légale. La conception, la fourniture des matériaux et le soutien technique,
notamment lors de la réalisation, sont assumés par le fournisseur.
La DGT peut préparer les plans et devis de tout mur de soutènement prédimensionné
ou homologué.
Un mur inscrit avec la mention « temporaire » dans la liste des produits homologués peut être
considéré parmi les options des murs homologués qui s’appliquent à un projet. Dans le cas où ce
type de mur est choisi par l’entrepreneur, le fournisseur doit informer le Guichet unique de
qualification des produits dès la signature du contrat du projet avec l’entrepreneur. Le projet
pourra être considéré comme un projet pilote seulement si le Ministère peut faire le suivi depuis la
préfabrication jusqu’à la fin du projet pilote.
Pour un projet où la surface apparente de l’ensemble des murs est inférieure à 150 m2, il faut
préparer les plans et devis pour le mur reconnu par le Ministère qui convient le mieux au projet.
Dans le cas d’une culée, la mise en place d’un mur en béton coulé en place intégré à la structure
(mur en retour en console) est à privilégier.
Pour les autres projets, il faut préparer les plans et devis pour tous les murs qui conviennent au
projet. Lorsqu’un mur qui n’est pas homologué ni prédimensionné semble être une solution
acceptable et économique, les plans et devis pour ce mur doivent être préparés par la DGS ou par
une firme de consultants compétente dans ce domaine. Si un seul mur homologué convient au
projet, il faut préparer les plans et devis pour un autre type de mur reconnu par le Ministère et les
ajouter au projet à titre d’autre proposition.
20.12.2.1 Conception
Mur homologué
Les plans et devis d’un mur homologué doivent contenir toutes les données de conception
permettant à l’entrepreneur de produire la note de calcul et les plans d’atelier de l’ouvrage
à réaliser.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
Conformément aux exigences du CCDG, l’entrepreneur doit soumettre les plans d’atelier, la fiche
de conception de l’ouvrage et le devis de construction.
Les plans d'atelier et le devis de construction doivent contenir toutes les données nécessaires à la
réalisation à l'usine et au chantier.
Mur prédimensionné
Les plans d’un mur prédimensionné sont élaborés à partir des indications contenues au
chapitre 5 « Murs », du Tome III – Ouvrages d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers
du Ministère.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
- Option 1 « Mur______ »
- Option 2 « Mur _____ »
- Option x « Etc. »
- si toutes les options de murs sélectionnées sont des murs homologués, prévoir un seul article
au bordereau pour le paiement au mètre du mur de soutènement;
- si toutes les options de murs sélectionnées sont des murs non homologués, inclure
au bordereau les articles couvrant les matériaux : béton, armature, bois traité, ouvrage en
acier, etc.;
- si les options de murs sélectionnées sont des deux catégories (homologués et non
homologués), toutes les options de murs (homologués ou non) doivent être payées au mètre
afin de pouvoir comparer les prix.
Ce relevé consiste à établir le profil de la façade apparente sur toute la longueur du mur à partir
d’un quadrillage de 1,5 m sur 1,5 m d’espacement maximal. Selon l’axe vertical, le relevé doit
comprendre minimalement un point de mesure sur le dessus du mur, un point de mesure sur sa
base (après remblayage) ainsi qu’un point de mesure à la mi-hauteur de la partie visible.
20.13 PONCEAUX
Seuls les ponceaux reconnus par le Ministère doivent être envisagés dans le cadre d’un projet.
La liste des ponceaux reconnus par le Ministère et les critères de sélection des ponceaux se
trouvent au tableau 4.5-1 « Sélection des ponceaux » du chapitre 4 « Ponceaux » du Tome III –
Ouvrages d’art de la collection Normes – Ouvrages routiers du Ministère.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
20.13.1 Définitions
Ponceau
Ouvrage d’art, généralement placé sous un remblai, dont la fonction principale est de permettre le
passage de l’eau.
Ponceau prédimensionné
Ponceau dont les dimensions sont préétablies par la DGS et qui peut être utilisé en remplissant les
plans types disponibles au chapitre 7 du Manuel de conception des ponceaux. Il peut être
préfabriqué ou coulé en place.
Ponceau homologué
Ponceau ayant obtenu le statut de produit homologué dans le cadre du programme
d’homologation « Ponceau HOM 5620-100 » du Ministère géré par la Direction générale des
contrats par le biais du Guichet unique de qualification des produits. Ce ponceau peut faire l’objet
d’une protection légale. La conception, la fourniture des matériaux et le soutien technique,
notamment lors la réalisation sont assumés par le fournisseur. Les ponceaux homologués doivent
reposer sur des fondations superficielles. Ils sont constitués d’éléments préfabriqués.
La DGT peut préparer les plans et devis de tout ponceau prédimensionné ou homologué.
Un ponceau inscrit avec la mention « temporaire » dans la liste des produits homologués peut
être considéré parmi les options des ponceaux homologués qui s’appliquent à un projet.
Dans le cas où ce type de ponceau est choisi par l’entrepreneur, le fournisseur doit informer le
Guichet unique de qualification des produits dès la signature du contrat du projet avec
l’entrepreneur. Le projet pourra être considéré comme un projet pilote seulement si le Ministère
peut faire le suivi depuis la préfabrication jusqu’à la fin du projet pilote.
Pour un projet dont l’ouverture du ponceau est inférieure à 4,5 m, il faut préparer les plans et
devis pour le ponceau reconnu par le Ministère qui convient le mieux au projet.
Pour tous les autres projets, il faut préparer les plans et devis pour tous les ponceaux qui
conviennent au projet. Lorsqu’un ponceau qui n’est pas homologué ni prédimensionné semble
être une solution acceptable et économique, les plans et devis pour ce ponceau doivent être
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
préparés par la DGS ou une firme de consultants compétente dans ce domaine. Si un seul
ponceau homologué convient au projet, il faut préparer les plans et devis pour un autre type de
ponceau reconnu par le Ministère et les ajouter au projet à titre d’autre proposition.
Pour les ponceaux homologués, il faut indiquer, sur la ou les sections transversales illustrées aux
plans, les dimensions minimales et maximales d’ouverture et de flèche afin de permettre au
fournisseur de choisir le type de section transversale le plus approprié au projet. Pour les
ponceaux autres qu’homologués, si plus d’une section transversale est possible parmi les options
de ponceaux qui conviennent au projet, il faut indiquer l’ouverture minimale pour chaque section
transversale sur les plans.
20.13.2.1 Conception
Ponceau homologué
Les plans et devis d’un ponceau homologué doivent contenir toutes les données de conception
permettant à l’entrepreneur d’élaborer la note de calcul et les plans d'atelier de l’ouvrage à réaliser.
- un relevé topographique;
- la géométrie du ponceau :
• l’axe du ponceau;
• la longueur du ponceau;
• la largeur disponible pour la construction;
• une vue en élévation;
• une vue en profil;
• le mur de tête;
• le mur parafouille;
- les ouvrages connexes :
• le dispositif de retenue;
• les services publics;
- les étapes de construction;
- les critères de conception :
• la hauteur de remblai au-dessus du ponceau;
• les charges routières (CL-625);
• les données de l’étude géotechnique nécessaires à la conception de la fondation;
• le niveau de la nappe phréatique ou des eaux hautes;
• les tassements prévus aux ÉLUT;
• la durée de vie;
- les caractéristiques des matériaux de remblai;
- le devis spécial spécifique au projet.
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Manuel de conception des structures
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Conformément aux exigences du CCDG, l’entrepreneur doit soumettre les plans d’atelier, la fiche
de conception de l’ouvrage et le devis de construction.
Les plans d’atelier doivent contenir toutes les données nécessaires à la réalisation à l’usine et
au chantier.
Ponceau prédimensionné
Les plans d’un ponceau prédimensionné sont élaborés à partir des indications contenues
au Manuel de conception des ponceaux.
- si toutes les options de ponceaux sélectionnées sont des ponceaux préfabriqués, prévoir un
seul article au bordereau pour le paiement au mètre du ponceau;
- si toutes les options de ponceaux sélectionnées sont des ponceaux coulés en place, inclure au
bordereau les articles couvrant les matériaux : béton, armature, etc.;
- si les options de ponceaux sélectionnées sont des deux catégories (préfabriqués et coulés en
place), toutes les options de ponceaux préfabriqués ou coulés en place doivent être payées au
mètre afin de pouvoir comparer les prix.
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Manuel de conception des structures
Décembre 2021
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