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École Nationale Supérieure d’Arts et

Métiers Université Hassan II de Casablanca

Classe API- 1ère Année

Circuits électriques
CH3 : Analyse transitoire des circuits électriques
Année universitaire : 2022-2023

Prof : BOUNOUAR Said

1
Introduction

✓ Nous nous proposons d’étudier les réponses à un échelon de tension de quelques


circuits simples comprenant des condensateurs, des bobines et des résistances (circuit
RC série, circuit RL série, circuit RLC série).

✓ Quand on connecte les différents éléments d'un circuit, les grandeurs électriques
telles que l'intensité et la tension évoluent au cours du temps. On dit que le régime est
transitoire. Il dépend des conditions initiales

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Introduction

✓ Après une durée suffisamment longue, théoriquement infinie, l'évolution est


indépendante des conditions initiales, le régime est permanent. Un régime permanent
continu est un régime indépendant du temps

✓ L’étude du régime libre des circuits RC ou RL conduit à une équation différentielle du


premier ordre où seulement des dérivées premières interviennent.

✓ Les grandeurs constantes seront notées en lettres majuscules; les grandeurs variables
seront notées en lettres minuscules
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Régime transitoire

➢ Importance du régime transitoire

✓ utilisation du régime transitoire: filtrage; lissage du courant et de la tension après


redressement; stockage momentané d’énergie; découplage; déphasage entre la tension
et le courant; temporisateurs, oscillateurs.

✓ effets indésirables (ex.):


▪ Le démarrage ou l’arrêt d’un moteur d’asservissement doit être le plus bref possible
pour une meilleur précision.
▪ Pour diverses raisons techniques et/ou économiques, il peut être nécessaire de
connaître ce temps ou du moins d’avoir un ordre de grandeur.

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Régime transitoire

➢ Régime forcé
En régime forcé, le circuit est considéré sans énergie initiale stockée : les Conditions
initiales (C.I.) sont toutes nulles. L'évolution des courants et des tensions dépend alors
essentiellement de l'excitation produite par les sources.

➢ Régime libre
L'étude d'un circuit électrique en régime libre, revient à résoudre les équations
homogènes du système car, par définition, dans ce régime toutes les sources du circuit
sont inactives.

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Dipôles électrocinétiques

➢ Définition d’un Dipôle électrocinétique

Un dipôle électrocinétique est un élément de circuit qui comporte deux bornes A et B par
lesquelles entre ou sort le courant.

On appelle la caractéristique du dipôle la courbe qui indique la variation de la tension


à ses bornes en fonction de l'intensité i qui le traverse, ou bien celui de i en fonction de u.

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Dipôles électrocinétiques

➢ Conventions de signe

On utilise, selon les cas, les deux conventions de la figure pour le sens positif du courant
et le sens de la tension :

Convention récepteur Convention générateur

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Dipôles électrocinétiques
➢ Caractéristiques d’un condensateur
✓ Un condensateur est un dipôle constitué de deux conducteurs (les armatures) séparés
par un matériau isolant.
✓ La capacité C d’un condensateur lie la tension aux bornes et la
charge des armatures.
q charge de l’armature A en coulomb ( C ) .
q = Cuc uc = VA – VB tension aux bornes en volt (V ) .
C capacité du condensateur en farad ( F ).

En convention récepteur :
q charge de l’armature A en coulomb ( C ) .
dq duc
i= =C i intensité du courant arrivant sur l’armature portant la charge q en ampère ( A ) .
dt dt C capacité du condensateur en farad ( F ).

Démontrez l’expression de l’énergie à partir de la puissance p reçue : ………………………………………..

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Dipôles électrocinétiques
➢ Caractéristiques d’un condensateur
✓ Alimentation d’une capacité par un générateur de courant:

A l’instant t=0 on ferme l’interrupteur K.


A l’instant t=0 la tension initiale de la capacité est U0.

la fermeture d’un interrupteur revient à imposer une variation en échelon du courant ou de la


tension
duc duc I 0
I0 = C soit =
dt dt C
I0
en intégrant: uc = t + U0
C
Remarque : la fermeture d’un interrupteur revient à imposer une variation en échelon du courant ou de la tension
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Dipôles électrocinétiques
➢ Caractéristiques d’une bobine
✓ Une bobine est un dipôle constitué d’un enroulement de fil conducteur autour d’un
matériau magnétique.
✓ Elle a toujours une résistance, celle du fil. Une bobine idéale est une bobine dont on
peut négliger la résistance ; elle est caractérisée par son inductance propre.
✓ Une bobine réelle d’inductance L et de résistance r peut être considérée comme
l’association en série d’une bobine idéale d’inductance L et d’un résistor de résistance r
En convention récepteur :
i intensité du courant traversant la bobine en ampère ( A ) .
di uL tension aux bornes en volt (V ) .
uL = ri + L L inductance propre de la bobine en henry ( H ) .
dt
r résistance de la bobine en ohm ( Ω ) .
En l’absence d’indication dans un exercice sur la valeur de sa résistance, une bobine est considérée comme idéale.
Démontrez l’expression de l’énergie à partir de la puissance p reçue :…………………………….
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Échelon de tension

On appelle échelon de tension une source de tension e(t) dont la valeur passe brutalement
de 0 à E à un instant t= t0.
E
t  t0 e(t ) = 0

t  t0 e(t ) = E t0
Echelon de tension E à t =t0

Si on considère que t0=0 :


E
t  0 e(t ) = 0

t  0 e(t ) = E
Echelon de tension E à t =0
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Circuit RC série soumis à un échelon de tension

➢ Montage d’étude
A l’instant t=0 on ferme l’interrupteur K.

➢ Équation différentielle de la tension aux bornes du condensateur. Constante de temps


Quand le circuit est fermé, la loi des mailles s’écrit :
u R + uc = E
Ri + uc = E
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Circuit RC série soumis à un échelon de tension

L’équation différentielle de la tension uc aux bornes du condensateur d’un circuit RC série


soumis à un échelon de tension E est :
duc
 + uc = E
dt
 = RC est la constante de temps du circuit RC.
La constante τ est aussi appelée temps de relaxation, ou durée (ou temps) caractéristique

➢ Résolution de l’équation différentielle. Évolution de la tension

L’équation différentielle de la tension est une équation différentielle linéaire du premier


ordre à coefficients constants et à second membre non nul.

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Circuit RC série soumis à un échelon de tension
L’équation différentielle est linéaire du 1er ordre à coefficients constants avec un second
membre non nul. La solution de cette équation est de la forme :
uc (t ) = u1 (t ) + u2 (t )
solution de l'équation solution particuliére
sans second membre
➢ Méthode de résolution
Résolution de l’équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficients constants et à
second membre non nul.
1. Résoudre l’équation différentielle sans second membre en introduisant une constante.
2. Rechercher la solution particulière de l’équation différentielle complète.
3. Écrire la solution générale de l’équation différentielle complète avec la constante.
4. Déterminer la constante en écrivant la condition initiale imposée au circuit, à savoir :
– continuité de la tension aux bornes d’un condensateur ;
– continuité de l’intensité du courant qui traverse une bobine.

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Circuit RC série soumis à un échelon de tension

➢ Application de la méthode
1. Résolution de l’équation différentielle sans second membre
duc
 + uc = 0
dt

Calcul mathématique
•Écrire l’équation caractéristique de l’équation différentielle : x + 1 = 0
1
•Exprimer la solution x de l’équation caractéristique : x = − .

•Exprimer la solution ussm en introduisant une constante :
t

ussm = Ae xt = Ae 
,avec A=constante

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Circuit RC série soumis à un échelon de tension

2. Solution particulière up de l'équation différentielle complète : u p = E.

3. Solution générale uc= ussm+up de l’équation différentielle complète:


t

uc = Ae 
+E
4. Détermination de la constante en écrivant la condition initiale imposée au circuit, à savoir
la continuité de la tension aux bornes du condensateur : ut = 0+ = ut = 0− = 0

Il vient : A + E = 0  A = − E.

 − 
t

La solution de l’équation différentielle complète s’écrit : uc = E  1 − e  


 
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Circuit RC série soumis à un échelon de tension

➢ Oscillogramme

✓ Le condensateur se charge jusqu’à ce que sa tension


atteigne la tension d’alimentation E;

✓ Alors que la tension d’alimentation du circuit passe


subitement (échelon) d’un état à l’autre (à la fermeture
de K), la tension uc ne subit pas de discontinuité;

✓ La forme de la courbe est du type exponentielle.

✓ Le temps de charge dépend de R et C mais pas de E;

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Circuit RC série soumis à un échelon de tension

➢ Durée du régime transitoire


Le régime transitoire est considéré comme fini lorsque le signal atteint 95% de sa valeur
maximale, ce qui revient à:
E

ttransitoire = 3

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Circuit RC série soumis à un échelon de tension
➢ Relevé de la constante de temps
❖méthode 1: on trace la tangente au début de la charge.

❖méthode 2: τ est le temps que met la tension


uc pour atteindre 63% de sa valeur maximum.

❖méthode 3: on déduit du temps


tm = t2-t1 que met uc pour passer de
10% à 90% de sa valeur maximum.
t2 − t1
=
2.2
Le temps de montée est le temps qui s'écoule entre 10% et 90% de la variation du signal. Soient t1 et t2 les instants où la
réponse vaut respectivement 10% et 90% de sa valeur finale. tm = t2 − t1

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Circuit RC série soumis à un échelon de tension
➢ Évolution de l’intensité i
L’expression de l’intensité du courant dans le circuit peut se déterminer à partir de :

dq (t ) du (t ) E −
t i (t = 0− ) = 0

𝐸
i (t ) = = C c  i (t ) = e RC Avec  E
dt dt R 
+
i (t = 0 ) =
R
𝑅

➢ Étude énergétique
Le condensateur emmagasine de l’énergie électrique au cours du temps. L’énergie
emmagasinée sous forme électrique, notée Eél en Joule (J), s’écrit :
1 2 
t t t t d  CuC 
Eél =  Pél dt =  uC idt =  uC C
duC
dt =   2  1 2
dt = CuC
0 0 0
dt 0
dt 2
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Régime libre du circuit RC

➢ Décharge du condensateur
✓ Pour étudier la décharge d’un condensateur de capacité C à travers
un conducteur ohmique de résistance R, on réalise le montage
schématisé ci-contre:
– le condensateur a été chargé sous la tension E constante ;
– pour t < 0, la tension aux bornes du condensateur chargé est
égale à E et l’interrupteur K est ouvert ;
– à l’instant t = 0, on ferme l’interrupteur K.
Montage expérimental
✓ Dans ce circuit, on note uC la tension aux bornes du condensateur, i l’intensité du courant
qu’il fournit et uR la tension aux bornes du conducteur ohmique.
duC
uR = Ri  u R = RC
dt
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Régime libre du circuit RC

➢ Évolution de la tension uC
✓ Équation différentielle vérifiée par la tension uC
duC
uR + uC = 0  RC + uC = 0
dt
La constante de temps du circuit RC est encore égale à τ = RC.

➢ Expression de la tension uC
✓ Le second membre étant nul, la solution générale de l’équation différentielle est la
solution uC de l’équation homogène précédente :
t

uC = Ae RC où A est une constante.
La tension uC aux bornes du condensateur est continue. À l’instant t = 0, la condition
initiale sur la tension s’écrit : uC(t = 0) = E, d’où : A = E.
t

uC = Ee RC

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Régime libre du circuit RC
➢ Évolution de l’intensité i
L’intensité i du courant dans le circuit a donc pour expression :
duC E − RCt
i=C i=− e
dt R
La loi de décroissance du courant est la même lors de la charge et lors de la décharge
du condensateur
➢ Représentation graphique
i(t) [A] t [s]
𝐸

𝐸
-
𝑅

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Régime libre du circuit RC

➢ Étude énergétique
✓ Lors de la décharge du condensateur, on a : −uC = u R = Ri
✓ Pour passer à une égalité en puissance, on multiplie par i :
1 2 
d  CuC 
−uC i = Ri 2 soit − CuC C = −   = Ri 2
du 2
dt dt
dE
Le premier terme est la puissance − él
positive fournie par le condensateur.
dt
✓ Le terme Ri2 est la puissance PJ positive reçue par le conducteur ohmique et dissipée
par effet Joule dans la résistance R.
✓ La puissance fournie par le condensateur correspond à une diminution de l’énergie
électrostatique emmagasinée. Elle est dissipée par effet Joule dans le conducteur
ohmique dE
− él
= PJ
dt
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Circuit RL série soumis à un échelon de tension

➢ Évolution de l’intensité i
✓ Équation différentielle vérifiée par l’intensité i

– Pour t < 0, l’interrupteur K est ouvert : l’intensité i est nulle,


ainsi que les tensions uR et uL. La tension E aux bornes du
générateur de tension se retrouve donc aux bornes de
𝐸
l’interrupteur ouvert K.

– Pour t > 0, la tension aux bornes de l’interrupteur K est nulle et la loi


loi d’addition des tensions s’écrit :
di
E = uR + u L , soit : E = Ri + L
dt

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Circuit RL série soumis à un échelon de tension

➢ Équation différentielle de l’intensité. Constante de temps


✓ Supposons qu’à une date t=0, la tension e passe de la valeur nulle à la
valeur E.
𝐸
✓ Le circuit RL est alors soumis à un échelon de tension.
✓ Quand le circuit est fermé, la loi des mailles s’écrit :
di
Ri + u L = E Ri + L =E Montage expérimental
dt
✓ L’équation différentielle de l’intensité du courant qui traverse la bobine d’un circuit RL
série soumis à un échelon de tension E est :
L di E
+i =
R dt R
L
= est la constante de temps du circuit RL.
R
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Circuit RL série soumis à un échelon de tension

L’intensité i du courant traversant un circuit RL série soumis à l’échelon de tension E vérifie


l’équation différentielle du premier ordre :

L di E
+i =
R dt R
➢ Constante de temps du circuit
On définit la constante de temps τ du circuit RL par le rapport :

 constante de temps en seconde (s)


L
= L inductance en henry (H)
R
R résistance en ohm ()

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Circuit RL série soumis à un échelon de tension

➢ Solution de l’équation différentielle


Pour t > 0, il faut résoudre l’équation différentielle avec second membre :
di E
 +i =
dt R
Par analogie avec l’équation différentielle vérifiée par la tension uc, la solution générale i
de cette équation s’écrit (Appliquons la méthode de résolution précédente)
1. Solution de l’équation différentielle sans second membre :
t

issm = Be = Be
xt 
avec B = cte
2. Solution particulière de l’équation différentielle complète :
E
ip =
R
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Circuit RL série soumis à un échelon de tension

3. Solution générale de l’équation différentielle complète :


t
− E
i = Be 
+
R
4. Détermination de la constante en écrivant la condition initiale imposée au circuit, à
savoir la continuité de l’intensité du courant qui traverse la bobine :
E E
it =0+ = it =0−  B+ =0 B =−
R R 𝐸
La solution de l’équation différentielle complète s’écrit : 𝑅

E − 
t
i = 1 − e  
R 
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Circuit RL série soumis à un échelon de tension

➢ Évolution de la tension aux bornes de la bobine idéale 𝐸


L’évolution de la tension aux bornes de la bobine est :
t
di −
uL = L = Ee 
dt

➢ Durée du régime transitoire ttransitoire = 3

➢ Relevé de la constante de temps (Voir le paragraphe de la charge du condensateur)

➢ Énergie accumulée dans l’inductance


L’énergie est stockée sous forme magnétique.
1 2 E
W= LI Avec I =
2 R

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Régime libre du circuit RL

Le régime permanent continu étant atteint, la tension e(t) passe instantanément de la valeur
E à la valeur nulle quand on éteint la source ; le circuit est en régime libre. Soit t=0 la date de
l’extinction.

D’après la loi des mailles, u L (t ) + u R (t ) = 0

D’après la loi d’ohm, uL + Ri = 0

Équation du 1er ordre à coefficients constants avec second


membre nul
di di
uL = L donc L + Ri = 0
dt dt
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Régime libre du circuit RL

La solution de l’équation différentielle complète s’écrit :

E − RL t
i= e
R

L’évolution de la tension aux bornes de la bobine est :

R
− t
uL = − RI 0 e L

−𝑅𝐼0
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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Montage expérimental
✓ Pour étudier la charge d’un condensateur de capacité C à travers une
bobine d’inductance L et un conducteur ohmique de résistance R, on
réalise le montage schématisé sur la figure ci-contre :
– un générateur idéal de tension continue de fém E est branché aux
𝐸
bornes du circuit RLC ;
– pour t < 0, le condensateur est déchargé et l’interrupteur K est ouvert ;
– à l’instant t = 0, on ferme l’interrupteur K : le générateur débite alors
un courant dans le circuit.
✓ D’après les orientations choisies, le conducteur ohmique, le condensateur et la bobine
sont étudiés en convention récepteur. On a donc :
di duC duC d 2uC
uR = Ri et u L = L avec i = C , d'où u R = RC et u L = LC 2
dt dt dt dt
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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Évolution de la tension uC
✓ Équation différentielle vérifiée par uC
Pour t >0 la tension aux bornes de l’interrupteur K est nulle et la loi d’addition des tensions
s’écrit:
E = u R + u L + uC

La tension uC aux bornes du condensateur d’un circuit RLC série soumis à l’échelon de tension
E vérifie l’équation différentielle du second ordre :

2 2
d uC duC d uC R duC uC E
LC 2 + RC + uC = E 2
+ + =
dt dt dt L dt LC LC
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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
L’équation différentielle de la tension uC aux bornes du condensateur d’un circuit RLC série
soumis à un échelon de tension E est :
2
d uc duc 2
d uc duc d 2
uc 0 duc
+ 20 + 0 u c =  0 E
2 2
+ 2 + 0 u c =  0 E
2 2
+ +  2
u
0 c =  2
0E
dt dt dt dt dt Q dt
Avec les variables réduites:
R R C : est le coefficient d'amortissement du circuit RLC. C'est un paramètre sans
= =
2 L0 2 L dimension (nombre).
1
0 = : est la pulsation propre du circuit RLC. Elle s'exprime en rad.s-¹.
LC
T0 = 2 LC : est la période propre du circuit RLC. Elle s'exprime en s.
R
= : est le facteur d'amortissement du circuit RLC. Elle s'exprime en rad.s-¹.
2L
L0 1 1 L 1 0
On définit aussi le facteur de qualité Q par : Q = = = = =
R RC0 R C 2 2
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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Résolution de l’équation différentielle
✓ Résolution de l’équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients constants et à
second membre non nul.

1. Résoudre l’équation différentielle sans second membre en introduisant deux constantes.


2. Rechercher la solution particulière de l’équation différentielle complète.
3. Écrire la solution générale de l’équation différentielle complète avec les constantes.
4. Déterminer les constantes en écrivant les conditions initiales imposées au circuit, à savoir :
– continuité de la tension aux bornes d’un condensateur;
– continuité de l’intensité du courant qui traverse une bobine.

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
Par la suite, on prend en
➢ Application de la méthode considération que l’équation avec λ
1. Résolution de l’équation différentielle sans second membre:
2 d 2uc 0 duc
d uc duc + + 02uc = 0
2
d uc du
+ 20 + 02uc = 0 ou + 2 c + 02uc = 0 ou
dt Q dt
dt dt dt dt

Calcul mathématique
• Écrire l’équation caractéristique de l’équation différentielle :
0
x + 20 x +  = 0
2 2
0
ou x + 2 x +  = 0
2 2
0 ou x2 + x + 02 = 0
Q
• Écrire le discriminant réduit de l’équation caractéristique :
02
 =   −
2 2
0
2
0
ou  =  −
2 2
0
ou = − 02
4Q 2

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
1
o Si λ > 𝜔0 𝜎 > 1 , 𝑄 < le discriminant est positif (Δ > 0) ; le régime est apériodique.
2
1
o Si λ < 𝜔0 (𝜎 < 1, 𝑄 > ) le discriminant est négatif (Δ < 0); le régime est pseudo-
2
périodique.
1
o Si λ = 𝜔0 (𝜎 = 1, 𝑄 = 2) le discriminant est nul (Δ = 0) ; le régime est critique.

• Exprimer la solution de l’équation caractéristique.

o Si λ > 𝜔0 les solutions sont réelles :𝑥1 = −λ + λ2 − 𝜔02 et 𝑥2 = −λ − λ2 − 𝜔02 .

o Si λ < 𝜔0 les solutions sont complexes. D’où 𝑥1 = −λ + 𝑗 −∆ et 𝑥2 = −λ − 𝑗 −∆: avec


𝑗 2 =-1
o Si λ = 𝜔0 la solution est double, 𝑥1 = 𝑥2 = −λ

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension

• Exprimer la solution de l’équation différentielle sans second membre.

✓ Si λ > 𝜔0, alors 𝑢𝑠𝑠𝑚 = 𝐴1 𝑒 𝑥1 𝑡 +𝐴2 𝑒 𝑥2 𝑡 avec 𝐴1 , et 𝐴2 , constantes réelles.

✓ Si λ < 𝜔0 , alors 𝑢𝑠𝑠𝑚 = 𝑒 −𝜆𝑡 𝐵1 𝐶𝑜𝑠 𝑡 −∆ + 𝐵2 𝑆𝑖𝑛 𝑡 −∆ avec 𝐵1 𝑒𝑡 𝐵2 constantes


réelles ou 𝑢𝑠𝑠𝑚 = 𝐵′𝑒 −𝜆𝑡 𝐶𝑜𝑠 𝑡 −∆ + 𝜑 avec 𝐵′ et φ constantes réelles .

✓ Si λ = 𝜔0 , alors 𝑢𝑠𝑠𝑚 = 𝑒 𝑥𝑡 𝐶1 𝑡 + 𝐶2 avec 𝐶1 𝑒𝑡 𝐶2 constantes réelles

2. Solution particulière de l’équation différentielle complète :


up = E
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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension

3. Solution générale de l’équation complète.


✓ Régime apériodique (λ > 𝜔0 ) :

uC = E + A1e x1t + A2e x2t

✓ Régime pseudo-périodique (λ < 𝜔0 ) :

uC = E + e − t  B1 cos( −t + B2 sin( −t  ou u = E + B ' e − t cos( −t +  )

✓ Régime critique (λ = 𝜔0 )

uC = E + e xt C1t + C2 

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension

4. Conditions initiales imposées au circuit

À la fermeture de l’interrupteur (date 𝑡 = 0+ ):


✓ la tension aux bornes du condensateur ne subit pas de discontinuité. S’il est
initialement déchargé, alors : D’où : 𝑢 0 = 0
✓ l’intensité du courant qui traverse la bobine ne subit pas de discontinuité donc :
 du 
i (0) = C  
 dt  (0)
On en déduit les valeurs des constantes dans chacun des cas.

Régime apériodique Régime pseudo-périodique Régime critique

A1 =
x2
E ; A2 = −
x1 
E B1 = − E ; B2 = − E C1 = xE ; C2 = − E
x1 -x2 x1 -x2  −2
0
2

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Évolution de la tension et de l’intensité
✓ Régime apériodique (𝝀 > 𝝎𝟎 ) :
  +  2 −  2 (− +  2 −02 t)  −  2 − 02 (e −  − )
 2 −02 t 
uC = E 1 − 0
e + 
 2  2
−  2
2  2 − 02 
 0 
✓ Régime pseudo-périodique (𝝀 < 𝝎𝟎 ) :
   
uC = E 1 − e  cos

− t
 ( )
02 −  2 t +

 −
2 2
sin ( 0 −  t 
2 2
 ) 

  0  
L’expression fait apparaître la pseudo-pulsation :  = 02 −  2
2 2
Pseudo-période : T = =
 02 −  2
✓ Régime critique (𝝀 = 𝝎𝟎 ): (
uC = E 1 − e −0t 0t + 1 )
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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Résistance critique

✓ La valeur limite 𝝀 = 𝝎𝟎 correspond à la valeur critique de 𝑅𝐶 de 𝑅:


L
RC = 2
C

✓ Le régime est apériodique si 𝑅 > 𝑅𝐶 (amortissement important).

✓ Le régime est pseudo-périodique si 𝑅 < 𝑅𝐶 (faible amortissement).

✓ Le régime est critique si 𝑅 = 𝑅𝐶 (amortissement critique, cas limite sans réalité


physique).

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Durée du régime transitoire

✓ En régime apériodique, le termee


( − + )
 2 −02 t
dont la décroissance est la plus lente donne
1
la durée caractéristique du régime apériodique :  =−
− +  2 − 02

✓ En régime pseudo-périodique et en régime critique, c’est l’enveloppe exponentielle


e − t qui donne la durée caractéristique du régime 1 1 2Q
= = =
 0 0
➢ Régime permanent continu ( t →  )

En régime permanent continu :


U Cp = E ; U Lp = 0 ; I p = 0.

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Courbes normalisées

régime pseudo-périodique ( ) ; régime apériodique ( ) ; régime critique ( …).

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Courbes

On constate que plus R augmente plus les oscillations sont atténuées.

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Courbes

On constate que la période des oscillations diminue avec la valeur de la capacité C.

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Circuit RLC série soumis à un échelon de tension
➢ Courbes

Remarque: si l’on pouvait


annuler R, on obtiendrait
un oscillateur sinusoïdal.

Une fois le régime transitoire passé, le courant est nul puisque en régime continu établi le
condensateur est équivalent à un circuit ouvert.
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Régime libre du circuit RLC
Régimes libres du deuxième ordre
Le régime libre du second ordre est illustré par la décharge d’un condensateur dans une
inductance L et une résistance R. La charge du condensateur vérifie une équation
différentielle linéaire du deuxième ordre.
Initialement, le condensateur est chargé (charge q0=CE).

Pour étudier la décharge du condensateur, utilisons la loi d’additivité


des tensions,
uC + uR + uL = 0
À partir de la loi d’Ohm et de la relation liant la tension aux bornes de
l’inductance et l’intensité du courant, cette relation devient :

di
uC + Ri + L = 0
dt
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Régime libre du circuit RLC
L’équation différentielle vérifiée par la tension du condensateur est du deuxième ordre
à coefficients constants avec un second membre nul.
 q0
uC (t = 0) = = E
avec les conditions initiales  C
i (t = 0) = 0
R
L’équation caractéristique est donnée par : r + 2 r + 0 = 0
2
avec  =
2L

R2 1  4L 
( C)
1 1 L
= 2 − = 2  R2 −  = R 2
− R 2
avec la résistance critique RC = 2
4 L LC 4 L  C  4L 2
C

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Régime libre du circuit RLC

Apériodique Critique Pseudo - périodique

Signe du discriminant 0 =0 0


Résistance R R  RC R = RC R  RC
 x1 = − −  Racine double  x1 = − − j −
Racines  
 x2 = − + 
x = −  x2 = − + j −

Solution uC (t ) = Ae r1t + Be r2t uC (t ) = ( At + B ) e − t Voir le diapo suivant

Fort Critique faible


Amortissement

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Régime libre du circuit RLC

➢ Régime pseudo-périodique
✓ La solution s’écrit
uC (t ) =  A cos(t ) + B sin(t )  e − t

✓ Les coefficients A et B sont déterminés à partir des conditions initiales.


2 2
✓ Cette solution est pseudo-périodique de pseudo-période : T = =
 02 −  2
✓ Quand l’amortissement est nul ou très faible, la pseudo-période T est égale à la
période propre
T0 = 2 LC

✓ Quand l’amortissement augmente, la pseudo période augmente.


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Régime libre du circuit RLC

Apériodique Critique Pseudo - périodique

uC (t ) = Ae r1t + Be r2t uC (t ) = ( At + B ) e − t uC (t ) =  A cos(t ) + B sin(t )  e − t

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Régime libre du circuit RLC

➢ bilan énergétique

En introduisant l’énergie magnétique Emag = 1 Li 2 stockée dans l’inductance et l’énergie


2
1 2
électrique Eél = Cuc stockée dans le condensateur, le bilan énergétique est
2

d
dt
( Eél + Emag ) + Ri 2 = 0

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Régime libre du circuit RLC
➢ bilan énergétique
Traçons l’énergie magnétique Emag, l’énergie électrique Eél et l’énergie totale Etot = Eél + Emag.

✓ L’énergie totale est échangée entre le condensateur et


l’inductance.

✓ La pseudo-période de ces échanges est la moitié de la


pseudo-période de la tension uC(t).

✓ Ri2 est la puissance dissipée par effet joule dans la


résistance.

✓ L’amortissement de l’énergie totale est dû à la


dissipation dans la résistance R.

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➢ Application 1
Un condensateur de capacité C = 10 µF est initialement chargé sous une tension E = 6 V. On le connecte à
l’instant t = 0 à une bobine de résistance négligeable et d’inductance L=25 mH.
1. Établir l’équation différentielle vérifiée par la tension uc aux bornes du condensateur.
2. Déterminer uc(t). Exprimer la fréquence des oscillations et l’amplitude de celles-ci.
3. Déterminer i(t). Quelle est alors l’amplitude de l’intensité ?
4. Exprimer l’énergie du condensateur et celle de la bobine au cours du temps. Vérifier que l’énergie totale reste
constante.

Régime critique
Le condensateur de capacité C = 10 µF, initialement chargé sous une tension E est connecté à l’instant t = 0 à une
bobine d’inductance L = 25 mH et de résistance R.
1. Établir l’équation différentielle vérifiée par la tension u aux bornes du condensateur.
2. Le régime étudié est le régime critique. Déterminer R. Exprimer alors uc(t). Tracer uc(t).
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3. En déduire l’intensité i(t). Tracer i(t).
4. Quelle est l’énergie dissipée par effet Joule dans la résistance R ?

Régime pseudo-périodique
On reprend l’étude du régime critique, mais la résistance de la bobine est maintenant r.
Le régime étudié est pseudo-périodique et la pseudo-période vaut T = 5 ms.
a) Déterminer la résistance r.
b) Déterminer numériquement uc(t).

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➢ Application 2

On considère le circuit suivant.


Données: C = 1,0 µF; L =0,10 H ; R = 1,0 kOhm.
L'armature supérieure porte la charge Q0= 20 μC.
À la date t = 0, on ouvre l'interrupteur K.

1. Quelle est la tension U aux bornes du conden- sateur avant la fermeture de l'interrupteur ?
2. Quelles sont les valeurs 𝑢0+, 𝑖0+ , 𝑖𝐿0+ et 𝑖𝑅0+ de la tension et des intensités après fermeture de
l'interrupteur ?
3. Établir l'équation différentielle de la tension aux bornes du condensateur.

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d 2u du
4. Mettre l'équation différentielle sous la forme : + 20 + 02u = 0
dt dt
Calculer la pulsation propre 𝜔0 , le coefficient d'amortissement 𝜎 et le facteur de qualité Q du circuit.
En déduire la nature du régime.
d2y dy
5. Mettre l'équation différentielle sous la forme canonique : + 2 +y=0
dt dt
𝑢
en posant 𝑥 = 𝜔0 𝑡 et 𝑦 = 𝑈0
résoudre l'équation différentielle. En déduire les expressions u(t) et i(t)
de la tension et de l'intensité.

6. Tracer les courbes correspondantes.

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