Circuits Alimentaires de Proximité :

vers une stratégie territoriale

CAP sur les projets

territoriaux !
3 situations de départ, 5 rôles, 5 étapes

En matière agricole et alimentaire, les Territoires se saisissent des termes "local" et

"proximité", mais en leur donnant rarement un contenu précis, qui aurait pour effet de figer
la vocation de leurs projets. La tendance est plutôt à retenir la définition qui permet le mieux
d’embrasser les initiatives existantes. Notre objectif dans ce document d’analyse, élaboré
suite à l’investigation des pratiques d’une quinzaine de territoires en Nord - Pas de Calais,
est de livrer des repères méthodologiques et des points de vigilance sur le rôle que peuvent
jouer les territoires dans l’accompagnement et le développement des projets de circuits
alimentaires de proximité (CAP).
2 Les situations
les plus fréquentes
 Au démarrage des projets...

5
8
5 rôles clés

L’analyse du contexte Les situations

les plus
et des caractéristiques
de son territoire

11 L’animation des

fréquentes
synergies locales

18 s’inscrire dans
un programme
territorial

21 Vers une véritable La thématique des circuits alimentaires de proximité a la particularité de s’être
stratégie foncière imposée à l’agenda des territoires de multiples façons. Dans le Nord-Pas de Calais,
et agricole 2 263 exploitations (soit 19% du total des exploitations) commercialisent en circuits
sur le territoire courts, en vente directe ou par un seul intermédiaire1. De tels chiffres génèrent
questionnements et réflexions auprès des territoires qui sont également confrontés
23 Se saisir au mieux aux évolutions législatives et à la demande sociale, et ce encore davantage lorsque
des différentes les producteurs sollicitent un appui. Mais quels sont les éléments déclencheurs, à
sources de l’origine des actions en faveur des CAP dans les territoires ?
financement
au profit des CAP
CAS 1 : Des territoires qui recensent les attentes
26 Premier panorama des des producteurs
projets privés
et territoriaux Les territoires ont généralement à cœur de fonder leurs actions sur les attentes précises des
des circuits producteurs. Dans leurs ambitions de développer ou de mieux communiquer sur leurs activités,
alimentaires de les producteurs peuvent avoir des attentes vis-à-vis des collectivités locales pour les aider dans
proximité leurs projets. Recenser ces attentes peut permettre au territoire de développer des actions pour
les circuits courts adaptés à ses spécificités.

28 l’enjeu d’une
gouvernance
alimentaire
en nord-PAS DE CALAIS Des enquêtes auprès des producteurs
en préalable
Pour mieux connaître l’offre existante de
produits alimentaires commercialisés en
circuits courts, la Communauté d’Agglomé-
ration du Douaisis a fait appel à un bureau
d’études pour réaliser une typologie des
intentions des producteurs. 120 entretiens
téléphoniques et 32 entretiens approfondis
avec des producteurs ont été réalisés (sur
les 170 exploitations du territoire commu-
nautaire). L’enquête a notamment permis de
démontrer que la vente en circuits courts était
Connaître les
intentions
économiquement rentable (sous certaines
conditions) avec un prix de vente pour le
producteur en circuits court 1,5 à 3 fois
supérieur à celui en circuits longs. Il s’agit d’un
moyen efficace mais qui n’est pas forcément
abordable financièrement pour tous les terri-
toires. Le Pays Pévèlois s’est ainsi organisé pour
réaliser lui-même ses enquêtes. Ces démarches
de concertation permettent de créer du lien
entre les producteurs. Le Pays a alors eu un rôle
essentiel d’animation.

1 source : Agreste, DRAAF Nord-Pas-de-Calais, Recensement Agricole 2010

2
CAS 2 : Des territoires disponibles
et soutenant les projets
Dans d’autres cas de figure, ce sont les producteurs eux-
mêmes qui vont solliciter le territoire directement pour les
aider dans le montage de leurs projets en circuits courts. En
effet, l’organisation collective est difficile et les producteurs
sont déjà très sollicités par leur exploitation. Cette situation
suppose toutefois un regroupement préalable des
producteurs qui bénéficie aux deux parties : aux producteurs,
qui peuvent alors mobiliser l’expertise et l’ingénierie des
collectivités locales, et à la collectivité, qui à la fois répond
aux besoins des producteurs et propose des produits locaux
aux habitants. Le territoire se doit donc de s’assurer que les
producteurs auront le réflexe de s’adresser à lui pour les
appuyer dans leur projet de CAP.

Les producteurs des 7 Vallées et du Montreuillois
deviennent SARL avec l’aide du Pays
Les producteurs, ainsi que d’autres corpo-
rations telles que des artisans bouchers,
traiteurs, boulangers, etc., présents sur les
7 Vallées et le Montreuillois, proposent une
large gamme de production de qualité, un
atout indéniable pour l’image de ce milieu
rural. En 1995, quinze d’entre eux ont solli-
cité le Pays des 7 Vallées afin de valoriser
davantage leurs produits en les commer-
cialisant de manière collective. Ensemble,
ils ont créé l’association "Les producteurs
des 7 Vallées et du Montreuillois".
En 2000, l’association a ouvert un bâtiment,
"le panier des 7 vallées", afin de commercia-
liser, présenter et valoriser davantage les
produits des 7 Vallées, du Montreuillois et
ses alentours. Ce point de vente collectif,
situé dans la zone commerciale d’Hesdin,
a démarré avec cinq producteurs associés
sous la forme d’une SARL, impulsée et
accompagnée par le Pays des 7 Vallées
(principalement). Sans le soutien du Pays,
Appui à la com-
mercialisation
ils n’auraient pu se lancer dans un tel
projet. Aujourd’hui d’autres producteurs
sont venus s’y greffer mais le noyau dur de
départ est toujours présent. Les produc-
teurs y vendent leurs propres productions
ainsi que des produits venant de toute la
région Nord-Pas-de-Calais, afin de mieux
satisfaire les besoins des consommateurs.
Cette action a été mise en place grâce à
l’appui des collectivités et l’accompagne-
ment de l’intercommunalité hesdinoise.

CAS 3 : Des territoires dans des Ce sont en effet en milieu périurbain que les pressions sont les
plus grandes sur les espaces agricoles. Mais ce sont aussi ceux
dynamiques de développement local qui abritent le plus d’exploitations en circuits courts. Il existe là
un besoin de médiation à satisfaire. Le renforcement du dialogue
La thématique des circuits courts apparaît parfois lorsque les
entre les agriculteurs et la société d’une part, et des relations villes /
territoires mettent en place des projets de développement
rural et réfléchissent aux actions à décliner sur leurs territoires campagnes sont, par exemple, un objectif à part entière du projet
selon une stratégie transversale. Pour ceux situés en zone de territoire adopté par la Communauté d’Agglomération du
périurbaine par exemple, la priorité est souvent donnée à la Douaisis (CAD) dont le territoire, rappelons-le, est en grande partie
recherche d’un meilleur lien social entre ville et campagne. touché par la périurbanisation.
Groupe d’Action
Local
LEADER et plans climat à l’origine des CAP
La mise en place du Plan Climat Territorial renforcement du tissu économique, et en le tourisme durable pour développer et
(PCT) et de la stratégie LEADER sont à particulier des commerces et des services diversifier le milieu agricole. Il a choisi de
l’origine des actions du Pays du Cambrésis de proximité. Pour concrétiser cette mettre en place une stratégie LEADER pour
en faveur des circuits alimentaires de proxi- stratégie, le GAL dispose d’une enveloppe aller en ce sens. Un de ses axes, intitulé "Terre
mité. Dans le cadre des groupes de travail de plus de 1 millions d’euros sur sept ans de production" concerne la valorisation
constitués pour rédiger la stratégie et le financée par le FEADER (Fonds Européen de la production locale. Ainsi, lorsque 13
programme d’action du PCT, la thématique Agricole pour le Développement Rural). Le agriculteurs situés sur le territoire de la Com-
des CAP a été abordée : certaines de ses PCT et la stratégie Leader ont ainsi apporté munauté de Communes de Desvres Samer
fiches leur sont dédiées. D’autre part, le un cadre d’intervention pour la mise en ont exprimé leur envie de faire un point de
territoire anime un Groupe d’Action Locale place des CAP. Les fonds européens ont vente collectif, ils ont été suivis par le GRDA
(GAL) qui met en œuvre une stratégie constitué une possibilité d’accéder à des et par le GAL du Pays Boulonnais, qui a
locale de développement visant à "Révéler moyens financiers . financé l’étude de faisabilité par le biais de la
la plus-value du monde rural et la qualité de démarche LEADER. Cette étude a débuté en
vie en Cambrésis". Un de ses axes porte sur le Le Pays du Boulonnais mise quant-à lui sur janvier 2011.

3
Les CAP ne sont donc pas systématiquement associés aux
problématiques agricoles. D’ailleurs l’ensemble des territoires
n’ont pas la compétence agricole, comme les Pays par
exemple. Ce domaine se retrouve souvent rattaché à d’autres
compétences. Dans la majeure partie des cas, les CAP sont
alors associés à d’autres enjeux comme le développement
économique ou le développement touristique - à l’exemple
des Pays de Flandre (Moulins et Cœur de Flandre) qui intègrent
clairement les CAP dans une stratégie touristique.
L’enjeu environnemental est la plupart du temps induit, mais
n’est presque jamais prioritaire, si ce n’est pour le PNR Avesnois
qui constitue une exception en la matière. Par sa volonté de
développer la filière vergers hautes tiges, le Parc cherche à
concilier développement économique local et préservation de
l’environnement.
Souvent les projets correspondent à des orientations politiques
générales voire nationales. Le Conseil général du Pas-de-Calais,
avec son projet Assiette Durable, appuie la structuration d’une
restauration collective bio corrélée au projet de CAP. Le Pays de
Saint-Omer a rejoint cette logique en faisant de la restauration
collective un enjeu d’alimentation et de santé pour le territoire, et
une priorité de son Plan Climat Territorial.
Ressource RRP
Guide Aprobio : L’Approvisionnement de la restauration
collective en circuits de proximité dans le Nord-Pas de
Calais
A télécharger sur le site :
www.reseaurural.fr/region/nord-pas-de-calais

Quelles compétences territoriales pour quels CAP ?

L’étude porte sur 30 territoires du
Nord-Pas-de-Calais (Parcs Naturels
Régionaux, Pays, Communautés
Urbaines, Communautés d’Agglomé-
rations). Une quinzaine d’entre-eux
sont engagés dans un projet de circuits
alimentaires de proximité (consultez
sur www.cerdd.org les fiches sur les
initiatives portées par les territoires).
Elle s’intéresse à différents types de
territoires qui n’ont pas les mêmes
compétences et notamment en
matière de CAP :
• Les CU (Communauté Urbaine)
n’ayant pas de compétence agri-
cole, elles peuvent s’approprier le
projet de CAP par la compétence
développement économique ou
environnement et cadre de vie.
• Les CA (Communauté d’Aggloméra-
tion) peuvent quant à elles prendre
certaines compétences si elles
estiment que cela relève d’un intérêt
communautaire comme la compé-
tence agricole ou ruralité. Ainsi, la
compétence obligatoire générale-
ment associée aux CAP est celle du
développement économique. Les
compétences facultatives sont envi-
ronnement & cadre de vie et action
sociale d’intérêt communautaire.
• P our les PNR (Parc Naturel Régio-
nal), la question des CAP s’intègre
automatiquement dans la mission
"expérimentation et recherche"
confiée par l’État. C’est donc une
compétence obligatoire de ce
territoire.
• L es Pays intègrent les CAP dans leur
stratégie agricole avec "l’agricul-
ture durable", le "développement
économique" ou "touristique
durable". Ce volet "Agriculture
durable" s’articule avec la politique
régionale décrite en page 24.

ZOOM

4
 L’influence des territoires sur le développement des CAP

5 rôles clés
Le rôle du territoire est multiple comme nous pourrons le lire ci-dessous. L’un de ses rôles ou objectifs incontournables
est de construire un terreau favorable pour que les initiatives locales émergent et se pérennisent. Un point de
vigilance est de favoriser les démarches ascendantes, c’est à dire provenant des initiatives locales et d’agriculteurs,
ne pas décréter les actions, leurs portées et contenus en lieu et place des acteurs locaux.

Animer les projets de CAP
Les territoires jouent assez souvent le rôle d’animateur,
qu’ils soient ou non à l’initiative du projet de CAP. Ce rôle
se traduit par la mise en place de réunions, de "focus
groupe", de colloques, … Il s’agit d’amener les participants à
partager des idées et de faire vivre le réseau créé au fil de ses
rencontres. La CAD, par exemple, a défini un mode opératoire
qui met en avant une démarche d’animation dont l’objectif est
de créer le dialogue pour élaborer un projet commun de CAP.
Elle a donc mis en réseau et mobilisé les acteurs autour d’une
programmation multipartenariale en créant un lieu d’échange
dédié à l’agriculture durable regroupant une quinzaine
d’acteurs (agricoles et associatifs). La CAD pilote également des
actions relevant des orientations communautaires prioritaires
(installation, CAP, Agriculture biologique). De plus, elle valorise
et soutient les actions des partenaires qui s’inscrivent dans la
stratégie territoriale partagée (soutien en ingénierie, financier,
communication). Les actions qui participent à la mise en œuvre
d’autres politiques communautaires comme la TVB, les déchets,
l’eau, etc,… y sont surtout mises en avant.
Dans une logique de subsidiarité, les territoires privilégient un
rôle de facilitateur pour la mise en œuvre des projets locaux,
plutôt que de les porter eux-mêmes.

LMCU soutient la création de points de vente collectif

Lille Metropole Communauté Urbaine
a définit un programme d’actions en
faveur des circuits alimentaires de
proximité Le choix a été fait de travailler
sur trois volets : la promotion via une
plaquette d’information et un portail
internet, l’accompagnement à la création
de points de vente collectifs, et l’approvi-
sionnement de la restauration collective
en produits biologiques et locaux.
Le second axe, le soutien à la création
de points de vente collectifs renvoie
à l’appui proposé par LMCU pour la
réalisation des projets des producteurs
en vue de :
• améliorer la commercialisation de leurs
produits,
• diversifier leur activité dans le cadre de
projets collectifs,
• les accompagner dans l’élaboration et
la concrétisation de leurs projets,
• participer à la préservation et au
développement du commerce local
de proximité dans les secteurs périur-
bains.
Deux points de vente collectifs sont
actuellement présents sur la métropole
lilloise : le Panier Vert à Frelinghien et
La Sablière à Ennetières en Weppes. Ces
deux points de vente avaient bénéficié
de l’aide de LMCU lors de leur création.
Aujourd’hui, deux nouveaux projets de
création de points de vente collectifs
sont portés par deux collectifs d’agricul-
teurs sur le territoire de la Métropole :
"l’Union fait la ferme" à Wambrechies
qui devrait normalement voir le jour en
2013 et "Côté Weppes" sur le territoire
des Weppes, moins engagé dans sa
préfiguration.
Au projet l’"Union fait la ferme" à
Wambrechies, LMCU a d’abord apporté
une aide juridique et technique, avant
d’entamer une démarche de révision
simplifiée de son Plan Local d’Urbanisme
pour que les zones dédiées à l’agri-
culture puissent également accueillir
une activité commerciale. Enfin, LMCU
fournit désormais un appui en terme
d’ingénierie aux projets collectifs, depuis
l’embauche d’un profil de chef de projet
circuits courts alimentaires.
Ingénierie

5
AccompagEr techniquement
et juridiquement
Le territoire a pour fonction principale de favoriser l’émergence
ou la pérennité des projets. Il peut le faire grâce à son ingénierie
en favorisant la mise en réseau et la recherche de financement.
Les territoires peuvent jouer un rôle de conseil, en orientant et
en faisant des recommandations notamment dans le cadre
des projets territoriaux (TVB, PCT, économie sociale et solidaire,
Agenda 21, stratégie LEADER, …). Ainsi, il intégre les activités
agricoles dans une réflexion globale. Dans le cadre de la mise en
œuvre de la stratégie LEADER, le Pays du Boulonnais se met à la
disposition des agriculteurs. Les CAP demeurant un projet porté par
ces derniers, ils doivent décider et y réfléchir ensemble afin de le faire
vivre. Le Pays leur apporte, grâce à LEADER, le financement nécessaire
au bon fonctionnement du projet, et peut les aider à monter leur
dossier de subvention. Afin de pérenniser le projet, il les oriente vers
les structures à même de les accompagner techniquement.
Le Pays du Boulonnais doit composer ces projets à l’échelle de
chacune des trois Communautés de Communes qui composent le
territoire, celles-ci n’ayant pas les mêmes compétences, ni les mêmes
approches du monde agricole. Cependant, même porté par une
seule communauté de communes, un projet de CAP a le potentiel
d’impacter l’ensemble du Pays et d’inspirer de nouveaux projets.

Pays du Cambrésis : accompagnateur, puis médiateur
Le pays du Cambrésis dispose d’une
ingénierie technique qui a pour vocation
d’accompagner des porteurs de projets
voulant réaliser des actions qui entrent en
résonance avec la stratégie du Pays. Par
l’intermédiaire du programme LEADER, il
peut également flécher des financements
pour la réalisation de projets agricoles.
Dans son rôle d’accompagnateur, le
territoire souhaite créer les conditions
d’une autonomisation progressive
des projets, sans pour autant s’en
dégager totalement. Ainsi, lors de
l’accompagnement de projet (type
marché communal ou point de vente
collectif), l’objectif du Pays est d’offrir
un appui pour initier les projets, et de
proposer des modalités d’organisation
Bouquet
de services
qui, par la suite, permettront à cette
initiative de se poursuivre de manière
autonome. Le rôle dévolu ensuite
au territoire sera plutôt un rôle de
médiateur : en particulier pour l’animation
des groupes de travail, comités de
pilotage ou de préparation des diverses
manifestations faisant la promotion des
circuits courts.

Informer et sensibiliser, • et sur l’aménagement du territoire (réalisation de ceintures ou

pour mobiliser les habitants
La mobilisation des habitants pour une consommation en circuits
courts est un rôle presque exclusivement dévolu au territoire. En
effet, l’ensemble des acteurs du monde agricole intervient sur
les aspects communication et promotion des produits locaux,
mais il n’est pas en mesure de mener des actions d’échange,
de mobilisation, voire d’implication des citoyens autour de
l’alimentation et des modes de consommation. De plus, le relais
apporté par le territoire est aussi le moyen d’accroître la visibilité
et d’apporter une forme de reconnaissance des productions
alimentaires et des métiers associés - ceux-ci participant à la
construction d’une identité pour le territoire.
Pour le PNR Scarpe-Escaut la sensibilisation des consommateurs est
une phase importante des projets de CAP. En effet, il s’agit d’un projet
économique qui implique l’adéquation de l’offre avec la demande
pour offrir des débouchés aux produits locaux.
De plus, la dimension sociale et l’implication citoyenne sont des
domaines d’action dévolus au territoire dans son rôle d’entremetteur,
de catalyseur et d’animateur de l’ensemble des acteurs locaux.
Enfin, la vocation sociale des CAP permet d’établir, par des actions à
l’attention des citoyens, une proximité relationnelle et d’améliorer la
cohésion sociale.
Préserver les espaces agricoles
Il est important de souligner que le territoire possède également
les compétences et la marge de manœuvre pour agir sur :
• le foncier (préemption, mise à disposition de parcelles, …),
de corridors verts, zonage dans le cadre des PLU, …)
La veille foncière, par exemple, permettra à l’avenir, lors d’une
future cession de terrain, de confier, des terres en friche ou louées
à des agriculteurs, à des paysans qui ont des projets d’installation
au moment ou le bail s’achève. Quant à la compétence sur
l’aménagement du territoire, elle peut déboucher sur la création
de ZAP (zones agricoles protégées) qui sont inscrites dans les
annexes du PLU. La ZAP définit un périmètre de protection plus
fort et durable que le zonage agricole défini dans le cadre du PLU.
Cette action permet de protéger sur le long terme la vocation
agricole des sols. La première ZAP en région Nord-Pas de Calais
s’est réalisée dans la commune de Condette en partenariat avec
le PNR Caps et Marais d’Opale, la Communauté d’Agglomération
du Boulonnais et la Chambre d’Agriculture. Une autre est en
cours à Rieulay.
Impulser l’amélioration continue
vers un développement durable
Lors des premiers travaux menés avec les acteurs régionaux par
le Cerdd sur la définition des circuits courts alimentaires et le rôle
des territoires dans ce type de projet, les débats se focalisaient
souvent sur la question de l’agriculture biologique. Réaliser un
projet de circuits courts alimentaire dans une démarche de
développement durable n’impose pas le passage au bio dans
l’immédiat, mais suppose de fixer des objectifs de durabilité dans
une démarche de progrès. Ainsi, le territoire n’est pas forcément
en mesure d’animer, dès le départ, des projets de circuits courts

6
valorisant des produits bio, mais il peut fixer des objectifs à moyen
ou long terme en matière de production bio ou d’approche
sociale ou collective. C’est en réalité, l’un des rôles essentiels du
territoire de pouvoir orienter le projet et de mobiliser l’ensemble
des acteurs pour une démarche d’amélioration continue vers un
développement durable. D’où la réalisation par le Cerdd en 2010
du premier guide pour une approche territoriale des projets de
circuits courts2, afin d’identifier les marges de manœuvre pour
plus de durabilité des projets territoriaux de CAP. La contribution
des projets de circuits courts à des dynamiques connexes
(touristiques, artisanales, de développement de filières, ou
encore sociales...) y est développé de manière à mieux identifier la
transversalité des projets. Beaucoup de chemin reste à parcourir
pour que se rencontrent davantage les enjeux d’amélioration des
pratiques agricoles, comme le développement de la bio avec une
consommation locale. À ce titre, nous ne pouvons que souligner
le poids grandissant des aspirations "bio, santé et local" des
consommateurs, notamment ceux se regroupant au sein d’une
AMAP, s’abonnant à des paniers, tels que des Biocabas, mais aussi
effectuant leurs achats dans la grande distribution : une tendance
révélée par les estimations annuelles de la part du bio dans la
consommation des ménages français (Agence bio).
En dépit des exemples restitués dans ces pages, les projets
territoriaux segmentent encore trop les politiques en faveur du
développement de l’agriculture biologique (objectif 20% de bio
dans les cantines scolaires, du Grenelle Environnement) de l’enjeu
d’une production locale. Cet objectif de 20% de bio dans les
cantines a su mobiliser les élus en faveur d’une production locale
bio. Cependant cette convergence ne pourra réellement aboutir
que dans le cadre d’une véritable stratégie agricole du territoire.

5 grandes étapes
Les expériences investiguées permettent de restituer les différentes phases et points de vigilance pour
la réalisation de projets de circuits alimentaires de proximité : 5 grandes étapes semblent caractériser le
déploiement progressif des circuits courts et l’intervention des territoires.

1. L’analyse du contexte et des carac- 2. L’animation des synergies locales 3. 

téristiques de son territoire pour
des projets adaptés aux besoins
du territoire, de ses producteurs et
consommateurs :
• A quels enjeux peuvent répondre
les circuits courts alimentaires ?
• Quelles sont les connaissances
déjà réunies, de quels éléments
de diagnostic des besoins et de la
dynamique locale disposons-nous
au départ ?
•Qui fait quoi, quelles sont les
premières réalisations ? Quels
projets de CAP existent sur le terri-
toire ? Quel est le comportement
alimentaire de la population ?
par le territoire, pour créer les
conditions de l’émergence de
nouvelles dynamiques
• mise en place de groupes de travail
et comité de pilotage
• Agencement des compétences du
territoire : Agriculture, tourisme,
associations...
L’enjeu sera notamment d’animer et
d’organiser la rencontre de l’offre et
de la demande. Pour cela, il s’agira de
favoriser l’ouverture de la démarche
vis-à-vis des territoires au sein du
territoire, comme les communautés
de communes, communes, et des
territoires voisins.
Cohérence et intégration des
projets de CAP avec les stratégies
de développement (dans les plans
et programmes).
4. Prospective et anticipation, par la
structuration et la mise en œuvre
d’une véritable stratégie agricole
sur le territoire ; intégration dans
les documents d’urbanisme et veille
foncière.
5. Recherche de financements : se
saisir au mieux des différentes
sources de financement au profit
des CAP

ZOOM
Ressource RRP
Le guide d’orientation "Mettre • Etape 1 : naissance • Etape 2 : faisabilité • Etape 3 : concrétisation
en place un circuit court en du projet du projet : du projet
Nord-Pas de Calais : du projet à la - Connaître la démarche - Connaître son territoire Quelques exemples
réalité" (Chambre d’Agriculture de projet et identifier et ses potentialités d’accompagnement
de Région Nord-Pas de Calais) les enjeux - Co-construire le projet
apporte pour chacune des étapes - Etudier le Circuit Court et et élaborer un plan • Etape 4 : Suivi du projet
suivantes des ressources en mûrir le projet d’actions
région et des éléments concrets - Faire connaître ses intentions
de méthode : un gage de réussite
A télécharger sur le site : www.reseaurural.fr/region/nord-pas-de-calais

2 "Explorez le développement territorial durable avec les circuits courts alimentaires" (Collection Gestion durable des ressources
naturelles, Cerdd, 2010)

7
Étape 1/5 : bien connaître son territoire
L’analyse du contexte
et des caractéristiques
de son territoire
Les projets de circuits alimentaires de proximité sont des projets de développement local construits pour répondre
à des enjeux locaux, et qui se doivent par conséquent d’être adaptés au contexte local pour être pérenne, ce qui
implique de bien connaître les enjeux et la spécificité de son territoire : contexte, caractéristiques... Quel est l’état
des lieux des circuits courts sur mon territoire ? Quelle diversité ? Quels sont les envies et besoins des agriculteurs
pour développer ce type de projet ? Ceci permettra par la suite de déterminer les fondements de la stratégie à
mettre en œuvre à l’échelle du territoire.

Valoriser les initiatives privées
existantes et les consolider :
une façon pragmatique
de réaliser un état des lieux
Il existe une tradition de vente à la ferme en région Nord-Pas
de Calais qui a tendance à disparaître à cause notamment
de l’exigence des normes (notamment dans les outils de
transformation) et des investissements supplémentaires
qu’elles impliquent.
Ainsi, avant de souhaiter impulser de nouvelles initiatives,
il est essentiel que le territoire débute ses actions par la
valorisation des initiative privées existantes, de façon à éviter
de les voir disparaître et de s’assurer de leur pérennité dans
le territoire.
Un préalable consiste à réaliser un recensement de l’offre
en circuits courts alimentaires afin de mieux connaître le
potentiel et la diversité des projets locaux.
Ce premier recensement est l’occasion d’une première mise
en valeur, auprès de la population par le biais de guides, de
cartographies des productions et lieux de vente... La majorité
des territoires du Nord-Pas de Calais inscrits dans une
démarche de circuits alimentaires de proximité ont mené ce
type de valorisation.
l’apprentissage progressif des méthodes de travail et enjeux
respectifs) ;
• soit, par l’action de valorisation et de diffusion de l’offre, à la
création d’un lien entre l’image du territoire et celle de ses
producteurs, pour induire progressivement une relation plus
construite entre le consommateur, le territoire, les potentiels
intermédiaires et les producteurs.
• Enfin, ces guides (et diagnostics) fournissent toujours
l’occasion d’une connaissance et d’une reconnaissance de
l’intervention du territoire en matière agricole.
Ce travail de valorisation est souvent la première étape pour
la réalisation d’autres actions. Ce recensement a permis
par exemple, de faire connaître les producteurs locaux aux
restaurateurs pour le projet des assiettes de Pays des Moulins de
Flandre, tandis que d’autres territoires profitent de cette action
de valorisation pour compléter leurs connaissances du potentiel
du territoire et des attentes des producteurs.

En fonction des enjeux agricoles et alimentaires du territoire,

l’élaboration du guide permet de répondre à d’autres besoins :
• soit, par l’action de collecte des données auprès des
producteurs, à l’établissement d’une relation de travail et
de confiance avec ces derniers (cette relation contribue à

8
Diversité des enjeux, diversité des réponses
Une stratégie de qualification des acteurs
sociaux pour favoriser la cohésion sociale
Les caractéristiques du Parc Naturel
Régional Scarpe-Escaut impliquent de
développer des projets agricoles qui
répondent aux enjeux du territoire :
maîtrise de l’urbanisation, pérennisation
de l’agriculture et développement du lien
social. Par l’intermédiaire des acteurs de la
santé et du social, le PNR SE a choisi de se
rapprocher avant tout des habitants, pour
inciter la demande. C’est une manière
d’intégrer la participation des citoyens
dans la dynamique et de favoriser la
cohésion sociale.
Renforcer et
Une stratégie de promotion
de l’artisanat local
Les Pays de Flandre sont situés entre les
agglomérations de Dunkerque et de Lille
et ainsi sujet aux migrations pendulaires.
Il a développé une stratégie de promo-
tion de l’artisanat local, dont les produits
du terroir, de manière à créer une
dynamique économique locale et favori-
ser l’attractivité rurale et touristique des
Flandres. L’une des actions phares de
cette stratégie sont les assiettes de Pays.
Une stratégie de développement
touristique
Au regard des enjeux touristiques, la
stratégie des Pays (Cœur et Moulins) de
Flandre repose essentiellement sur des
actions de valorisation et de promotion
du territoire, des initiatives existantes
et des produits locaux. Plusieurs réalisa-
tions ont été menées au fil des années :
• Guide des produits, recensant les fermes
en vente directe, les commerçants et
les artisans (une première pierre pour la
réalisation des actions suivantes) ;
• Brochure "Assiette des Pays", où sont
recensés les restaurateurs utilisant des
produits locaux ;
• Plaquette "Rendez-vous sur nos
marchés ", où les marchés du territoire
sont inventoriés ;
• Carte des produits du terroir, qui
pourrait être déclinée sous format
interactif sur le web.

valoriser

Ce travail présente l’intérêt de proposer des actions concrètes,

visibles à court terme, parallèlement à de plus gros projets et
d’études spécifiques.
Pour autant, les guides ne sont pas les seuls supports de
valorisation des initiatives agricoles présentes sur le territoire.
Sites internet, journaux, signalétique permettent de tisser le
fil entre les producteurs les potentiels intermédiaires et les
consommateurs d’un territoire...
La portée du diagnostic :
des contraintes aux intentions
des producteurs
La Communauté d’Agglomération du Douaisis a réalisé une
étude pour construire sa stratégie de développement des circuits
courts alimentaires. Une des approche de l’étude a été d’identifier
les envies et besoins des producteurs. Enquête, rencontres, et
entretiens téléphoniques ont permis :
• d’une part, de mieux comprendre quelles sont les difficultés
auxquelles font face les producteurs : main d’œuvre, contraintes
de la vente à la ferme, concurrence, besoins en outils de
transformation...
• et d’autre part de réaliser une typologie d’intention des
producteurs. Cette typologie a permis au territoire de proposer
des actions adaptées au contexte des activités agricoles,
de l’accompagnement à la sensibilisation, et aux envies
des producteurs qui constituent autant d’opportunités de
développement.
Des points d’appuis en amont
de la construction des projets
de CAP
Le Pays de la Lys Romane a choisi de réaliser son diagnostic en
partenariat avec le GRECAT (Groupe de Recherches et d’Etudes
Concertées sur l’Agriculture et les Territoires) et le GRDA (aujourd’hui
GEDA : Groupement d’Etude et de Développement Agricoles) qui lui
ont permis de mieux cibler les perspectives de développement de sa
stratégie de circuits courts alimentaires.
Réaliser un diagnostic associé à une étude plus large doit permettre
de croiser la stratégie agricole avec un projet d’aménagement
du territoire. Dans le cadre de la réalisation de son SCoT (Schéma
de Cohérence Territoriale), le Pays Sambre-Avesnois a réalisé
en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de Région, et en
complément de l’exploitation des résultats du Recensement
Agricole, une étude de terrain s’appuyant sur des enquêtes auprès
d’agriculteurs. Le Pays de Saint Omer a quant-à lui réalisé une
étude de prospective agricole en lien avec son Plan Climat, en y
intégrant un volet circuits courts.
Ressource RRP
Dans le cadre du Réseau rural et périurbain, la Chambre
d’Agriculture de Région Nord-Pas de Calais a réalisé un
annuaire : "Les Bonnes adresses pour monter un projet en
Nord-Pas de Calais".
A télécharger sur le site :
www.reseaurural.fr/region/nord-pas-de-calais

9
Connaître les envies,
postures des consommateurs,
et des intermédiaires
Le Pays de la Lys Romane a réalisé, par l’intermédiaire des EPCI
et des communes, une enquête auprès des consommateurs fin
2009 - début 2010. Cette enquête a démontré un intérêt des
personnels des collectivités pour la distribution de paniers,
qui a donné jour à un projet de paniers en partenariat avec
les agriculteurs locaux. Par ailleurs, l’enquête a révélé qu’une
partie de la population s’interrogeait sur la présence de produits
bio et locaux sur le territoire. Ce souhait a inspiré au Pays la
réalisation une action de sensibilisation des producteurs locaux
à l’agriculture biologique d’ici 2014.
Certaines initiatives intéressantes commencent à émerger
pour favoriser les rencontres entre société civile et monde
professionnel : la journée d’échange sur les circuits courts,
organisée par la Communauté d’Agglomération du Douaisis
à l’attention des producteurs et des consommateurs, les
journées organisées par les Pays de Saint Omer et Sambre
Avesnois à l’attention des élus du territoire...

"Comme nous l’avons retenu des premiers travaux du réseau, un projet de CAP ne se décrète
pas ! Une meilleure prise en compte du rôle primordial des producteurs et de leurs contraintes
dans les démarches apporterait plus de pragmatisme aux projets."
Source : Chambre d’Agriculture de Région Nord-Pas de Calais

Le diagnostic, en amont d’actions de promotion

ou de projets plus structurants
Comme nous allons le voir dans le
prochain chapitre, les projets de
circuits alimentaires de proximité
impliquent d’animer l’ensemble
des acteurs locaux autour d’une
dynamique collective. Cette
démarche s’inscrit systématique-
ment dans un temps long. C’est
pourquoi, il est essentiel d’enclen-
cher de premières réalisations pour
donner corps au projet du territoire.
Ces diagnostics fournissent à la fois
l’opportunité de réaliser des projets
de promotion des producteurs
locaux, ou de démarrer des projets
plus structurants. Il permettent
également d’amorcer des partena-
riats avec les chambres consulaires,
offices du tourisme, réseaux d’arti-
sanat local... qui favoriseront par la
suite la mise en relation du monde
agricole avec les métiers de bouche,
comme dans le projet des "Assiettes
de Pays" qui lie les agriculteurs
et les restaurateurs, ou comme le
projet "Savourez la Lys Romane" qui
établit un lien entre gîtes, bouchers,
traiteurs, agriculteurs.

EN BREF

10
Étape 2/5 : créer les conditions de l'émergence
de nouvelles dynamiques
L’animation des synergies
locales
La création de synergies locales constitue un point d’attention dès l’amont du diagnostic et se renforce au fur et
à mesure que les différents projets émergent. Le territoire, en tant qu’animateur, a la capacité et les compétences
pour créer des liens avec des acteurs d’horizons différents et les territoires voisins et ainsi impulser les synergies
locales nécessaires et pertinentes pour la réflexion, l’élaboration et la pérennisation des actions engagées.

Le Territoire doit veiller à exercer ce rôle d’animateur sans

développer pour autant un comportement "interventionniste".
Pour cela, il doit s’interroger sur la manière de donner cette
impulsion aux projets, de créer une dynamique locale et
multi-compétences, de favoriser la réalisation et le portage
des projets... et donc privilégier la méthode ascendante
provenant des initiatives privées. La situation idéale à
rechercher par le territoire est que le portage des projets soit
assuré par la diversité des acteurs directement intéressés.
Construire un
collectif
Des espaces d'échange
comme outils pour formaliser
les synergies
Il est important que des espaces de concertation et de prise de
décisions soient constitués, sans forcément être spécifiques
aux circuits courts, car ils facilitent l’émergence des projets et
la connaissance et reconnaissance des uns et des autres. Ils
ont pour objet de permettre aux différents acteurs concernés
de définir et proposer, en concertation, des projets, une
stratégie d’actions et un plan d’actions ainsi que de mettre en
place un suivi efficace... en identifiant et reconnaissant le(s)
rôle(s) des différents acteurs associés.

Des comités de pilotage comme ligne conductrice

de la stratégie agricole...
La Communauté d’Agglomération du
Douaisis a mobilisé et mis en réseau des
acteurs autour d’une programmation
multi-partenariale, à travers la création
d’un lieu d’échange dédié à l’agriculture
durable. Celui-ci regroupe une quinzaine
d’acteurs agricoles et associatifs chargés
d’élaborer et de mettre en œuvre le
projet territorial en matière d’agriculture
durable. Pour ce qui concerne plus spéci-
fiquement le développement des circuits
courts, le comité de pilotage mis en place
par la CAD a choisi de lancer une étude de
définition d’une stratégie territoriale de
développement de la commercialisation
de produits agricoles en circuits courts, qui
s’est déroulée sur près d’un an. La première
phase a consisté à établir un diagnostic
précis et de terrain, à la fois de l’offre et
de la demande, mais aussi du réseau des
structures d’appui aux projets agricoles.
A l’issue de cette phase de diagnostic,
des réunions de travail ont permis de
co-construire la stratégie territoriale de
développement de la commercialisation
de produits agricoles en circuits courts,
déclinée en 16 fiches-projets. Cette feuille
de route a vocation à être mise en œuvre
par l’ensemble des partenaires impliqués
dans la construction de cette stratégie
agricole.
… Et des groupes de travail pour porter
les actions
Le Pays de la Lys Romane a également vu
l’intérêt de mettre en place des groupes de
travail autour de ses deux projets : "Paniers
Paysans" et "Restauration Collective".
Le premier a donné lieu à la constitution
d’un collectif d’agriculteurs pour la
commercialisation de produits frais
(légumes, laitier…) auprès des habitants,
et la création du GIE (Groupement d’Inté-
rêt Economique) "Panier de la Lys romane".
Le second a pour objectif, depuis 2010, de
structurer des projets de circuits courts en
vue de l’approvisionnement des restau-
rants scolaires des cinq collèges et deux
lycées du Pays. Ces groupes de travail, qui
se réunissent sur des fréquences trimes-
trielle et semestrielle, sont constitués
d’élus, d’agriculteurs, de techniciens et de
partenaires associés en fonction de l’ordre
du jour.

11
La mobilisation et la valorisation
des compétences et des savoir-
faire du territoire
Les synergies locales doivent être créées avec et entre les
acteurs du territoire en fonction de leurs compétences et
des thématiques abordées, mais aussi des opportunités, du
contexte du territoire et des enjeux associés à la question des
CAP. Les acteurs concernés peuvent donc être très diversifiés :
représentants et associations agricoles, acteurs politiques,
acteurs de la santé, de l’alimentation, acteurs sociaux, …
Comme pour tout projet de territoire, la situation idéale est
la préexistence d’un relationnel déjà construit entre les futurs
partenaires du projet de CAP. Par la suite, la réussite et la
pérenité du partenariat dépendent en grande partie d’une
répartition cohérente et équilibrée des compétences et de la
clarification précise des rôles de chacun.
Ressource
Guide sur la gestion territoriale des emplois et des compé-
tences : une démarche d’anticipation territoriale des
activités et des compétences
A télécharger sur www.territoireetemplois.fr

Entrecroisement des plans et programmes et des instances
au Pays de St Omer
Au sein du Pays de Saint-Omer,
l’animation des actions relatives aux
circuits alimentaires de proximité est
organisée par un comité de pilotage
technique composé du Pays, du Parc
Naturel Régional des Caps et Marais
d’Opale, de la Chambre d’Agriculture, de
l’Agence d’Urbanisme et de l’Office du
Tourisme de la Région de Saint-Omer.
La relation entre ces différents acteurs
est historique : les associer en amont de
chaque action est devenu une évidence.
Grâce à cela, il s’opère un dialogue
technique et politique efficace, qui
facilite la conception et réalisation des
projets et favorise leur lisibilité pour les
producteurs ainsi que pour les structures
territoriales et d’accompagnement.
Le Pays de Saint-Omer anime et révèle
les potentiels du territoire, impulse et
accompagne les expérimentations. C’est
le Syndicat Mixte Lys-Audomarois qui
est la structure juridique et porteuse du
Pays, tandis que l’Agence d’urbanisme
en est l’outil technique et d’animation.
Elle joue le rôle d’interface entre les
collectivités locales et le Pays. La
personne en charge de la question des
Dialogue et
subsidiarité
circuits alimentaires de proximité est
celle missionnée pour le Plan Climat
Territorial du Pays, au sein de l’Agence
d’Urbanisme et de Développement.
Enfin, le Parc Naturel Régional des Caps
et Marais d’Opale et l’Office du Tourisme
fournissent une ingénierie d’appui
pour le développement du projet et la
promotion des circuits courts, tandis
que la Chambre d’Agriculture et le GEDA
assurent l’animation, la mise en réseau
avec les producteurs, et apportent
l’expertise agricole.

12
De la démarche pas à pas
aux effets rebonds
Le Pays des Moulins de Flandre avait démarré son projet
d’assiette de Pays dans le cadre d’une stratégie de développement
de l’artisanat local. Ce projet a ainsi interpellé une diversité de
partenaires : l’Office du tourisme, la Chambre des métiers, la
Chambre d’agriculture, le Comité de promotion… Suite à la
réalisation de son guide, la dynamique s’est poursuivie par la
valorisation de l’artisanat local avec la création d’un pain du pays
des Moulins de Flandre et le soutien à un réseau "Café Rando" qui
propose des produits locaux dans la petite restauration destinée
aux randonneurs.

Identifier les acteurs ressources et futures parties prenantes

des projets
Les Pays des 7 Vallées et du Montreuillois
ont mis en place un véritable réseau
d’acteurs autour de la question de
l’agriculture durable et des circuits
alimentaires de proximité. Ce réseau
a permis, en se partageant les tâches,
d’envisager l’émergence de nombreux
projets dans la période de 2012-2014,
proposée à la programmation financée
par le Conseil régional. Ainsi, le Pays et
ses partenaires sont chargés de porter • Filière blé/farine locale/pains (portée
quatre actions (au maximum) : par le Pays avec la participation d’un
• Animation territoriale sur la groupement d’agriculteurs et du
valorisation des produits locaux et les GEDA).
circuits courts (par le Pays) ;
• Marchés des producteurs de Pays
(porté par le Pays, accompagné
du GEDA et de l’Association des
producteurs) ; Partage
des tâches

De manière générale, solliciter une large gamme de parte-

naires permet de déterminer leurs attentes et leurs besoins
ainsi que de concilier les différents enjeux de chaque
structure, un facteur de réussite à ne pas négliger dans le
diagnostic. Dans cette logique, les circuits alimentaires de
proximité pourront répondre à l’ensemble des enjeux du
développement durable (économique, social et environne-
mental), les projets seront mieux acceptés et appropriés, et la
mobilisation des acteurs plus aisée.
Mobiliser et structurer
la demande
Généralement, les échanges sur ces projets de circuits
courts s’orientent sur la question agricole et l’organisation
des agriculteurs pour diversifier les formes d’écoulement
des produits. Cependant, les débouchés locaux dépendent
également de la demande locale. Au-delà des notions de
bassin de consommation, le citoyen est-il prêt à consommer
ces produits émanant de projets de circuits alimentaires
de proximité ? Comment appréhende-t-il ce type de
commercialisation ?
Il est difficile pour les intervenants du monde agricole de
sensibiliser en masse les citoyens à de nouveaux modes
de consommation. C’est pourquoi, la contribution la plus
complémentaire du territoire repose sur la mobilisation des
habitants. L’animation et l’organisation d’une réflexion sur
les modes de consommation et de manière plus globale
sur l’alimentation gagne, par ailleurs, à s’appuyer sur des
démarches et projets, de sorte que les consommateurs
puissent véritablement s’impliquer et passer à l’acte, au-delà
de la seule sensibilisation, et contribuer de cette manière au
développement des projets de circuits courts.

13
Des stratégies qui s’inspirent du bassin de consommation
Le PNR Scarpe Escaut accompagne les
changements de comportements en
adaptant ses méthodes selon le bassin
de consommation du territoire.
En effet, les difficultés liées aux faibles
revenus dans le Bassin Minier rendent
difficilement attractifs des projets
jugés comme étant réservés à une
catégorie sociale plus aisée. Plutôt que
d’intervenir directement auprès des
habitants, le PNR a décidé de s’appuyer
sur les intermédiaires de l’alimentation,
de la santé ou les acteurs relais des
dispositifs sociaux qui travaillent auprès
de familles modestes. Un programme
de formations a été créé en partenariat
avec l’association Les sens du goût3 à
destination des structures développant
des projets autour de l’alimentation :
chargés de mission EPODE (Ensemble
Prévenons l’Obésité des Enfants),
Conseillers en Économie Sociale et
Familiale, associations de proximités,
acteurs de l’alimentation et de la santé,
acteurs de l’éducation... et producteurs.
L’objectif est de renforcer la connaissance
des acteurs sur les problématiques de
saisonnalité ou de proximité de produits,
mais aussi plus largement sur les enjeux
de l’agriculture et des paysages. Environ
45 personnes ont ainsi été formées
avec l’appui d’intervenants spécialisés
(Association les Sens du Goût, la Ferme
du Major...). Il s’agissait de démontrer les
possibilités offertes par des outils comme
le jardinage, les ateliers cuisine, ou par
différentes techniques d’animation. De
ces formations, est né petit à petit un
réseau qui se matérialisera ensuite au
travers d’un carnet de recettes élaboré
en 2011. Outre une compilation de
recettes valorisant les produits locaux et
la saisonnalité, le carnet met en avant,
pour chacune, une initiative portée par
l’une des structures ayant été formées
et/ou ayant contribué au projet : une
manière de décloisonner les acteurs,
de mutualiser les expériences et d’en
faciliter le transfert d’une structure à une
autre...

3 L’association Les Sens du Goût tend à sensibiliser le public aux bonnes pratiques alimentaires
par une approche sensorielle, culturelle et sociale. Le but est de prévenir et de prendre en Nouveaux
charge les dérèglements alimentaires qui jouent entre autres sur la santé.
Source : http://www.santenpdc.org/wp-content/uploads/2010/08/les-sens-du-gout- partenariats
sept-2010.pdf

14
Vers un accompagnement
au changement des
comportements alimentaires
Au sein de la Communauté d’Agglomération du Douaisis,
un forum a été organisé en octobre 2010, avec l’ensemble
des partenaires. Ce forum avait pour objectif de sensibiliser,
d’informer et de donner les clés d’analyse et de réflexions aux
producteurs et aux consommateurs sur les circuits courts
au travers de critères relatifs à l’agriculture durable. Les
consommateurs ont ainsi eu l’occasion de rencontrer une
diversité de producteurs qui commercialisent en circuits courts
et de questionner directement les agriculteurs, afin de mieux
connaître leur métier, leurs difficultés et leurs perspectives.
Cette manière plus directe d’aborder les habitants a l’avantage,
en plus de rendre les citoyens plus responsables et avertis
face à leur alimentation, de créer du lien entre producteurs et
consommateurs. Ce genre d’initiatives commence à émerger
progressivement. Le Pays de St-Omer tente également d’inté-
grer la participation citoyenne à travers l’expérimentation
d’ateliers citoyens ("Que mettons-nous dans nos assiettes ?"). Ces
ateliers ont pour objectif de faire comprendre aux particuliers
le système agricole dans sa globalité (provenance, qualité
des produits consommés, étiquetages des produits, choix des
produits en fonction d’un budget défini, etc.).
Les résultats de ces démarches sont difficilement mesurables,
compte-tenu de la jeunesse des actions. Néanmoins, les retours
des participants témoignaient de la richesse des informations
partagées et d’une meilleure connaissance des démarches de
circuits alimentaires de proximité.
Coopérations et partenariats
inter et infra territoriaux
Chaque situation est particulière, chaque territoire agit dans
un contexte particulier. Pour autant, cela ne doit pas freiner
les collaborations externes, même si les activités en circuits
courts fonctionnent indépendamment des échanges avec les
autres territoires.
Il est important de connaître le territoire, ce qui se fait aux
différentes échelles mais aussi au niveau des territoires voisins.
Avec un point d’attention particulièrement important : les
projets ne peuvent être dupliqués tels quels, mais doivent
être adaptés au contexte du territoire. De plus, le dialogue
avec des territoires voisins peut nourrir la réflexion sur les
projets et offrir de nouvelles opportunités.
Les similitudes géographiques, économiques et en termes
d’enjeux et d’orientation des territoires sont des facteurs
influençant fortement la collaboration entre territoires voisins.

D’une identité territoriale commune à des projets communs

L’identité territoriale commune des
Pays des Moulins de Flandre et Cœur
de Flandre a fortement contribué à leur
partenariat. Dans les années 1990, l’idée
d’un Parc naturel régional sur le territoire
de l’actuel Pays Cœur de Flandre avait
été émise (PNR des Monts de Flandre-
Val de Lys). Ce projet a été abandonné, et
substitué par la proposition d’un projet
de pays (le Pays Cœur de Flandre a été le
premier Pays du Nord–Pas de Calais à être
officiellement reconnu). Le partenariat
avec le Pays des Moulins de Flandre s’est
concrétisé par la mise en place d’un volet
touristique commun aux deux territoires,
en 2006 et a donné naissance à la création
d’une identité touristique commune
"Pays de Flandre". Les circuits alimentaires
de proximité ont été intégrés dans
cette dynamique. D’ailleurs, c’est cette
collaboration et cohérence forte qui ont
influencé l’engagement du Pays Cœur de
Flandre dans la thématique, suivant en
cela certaines des orientations du Pays
Moulins de Flandre. Ceci montre que
les échanges d’expériences permettent
d’élargir le champ de vision vers de
nouvelles actions.
De même, le Pays des 7 Vallées et
du Montreuillois connaissent des
problématiques similaires, ils se
ressemblent aussi bien sur le plan
géographique qu’économique, en
tant que milieux ruraux et isolés. Leur
partenariat permet de mutualiser les
moyens et ainsi répondre à ces difficultés.
Voisins et
partenaires

15
Le risque d’une implication
inégale aux différentes échelles
territoriales
L’enchevêtrement des échelles institutionnelles, même si cela
est souvent perçu négativement en raison du manque de
lisibilité que cela implique, peut avoir ses avantages.
Le Pays Pévèlois a en effet bénéficié du fait d’avoir une partie de
son territoire dans le périmètre d’un PNR. Celui-ci a participé aux
réunions d’information organisées par le PNR Scarpe-Escaut à
l’intention des producteurs du territoire.
La superposition des échelons territoriaux a le plus souvent
pour effet de réduire l’implication de certains territoires. En
effet, à l’heure actuelle, si les échelons inférieurs délèguent
une compétence aux territoires supérieurs, cela se traduit par
une moindre implication dans le projet. Souvent le Pays est
ainsi presque seul aux commandes des projets de CAP. Pour
autant, chaque échelle pourrait trouver sa place et participer
à une dynamique globale. Certains exemples en Nord–Pas de
Calais vont dans ce sens, mais concernent essentiellement
les interactions avec les Communautés de Communes et
Communes, comme c’est le cas au sein des Pays du Calaisis et
du Boulonnais ainsi que du PNR Scarpe-Escaut.

Une dynamique DE circuits courts alimentaires
développée par une communauté de communes
La Communauté de Communes d’Au-
druicq, située dans le Pays du Calaisis, a
été l’instigatrice des premiers projets
de circuits alimentaires de proximité
sur ce territoire. Cette communauté de
communes a inscrit les circuits courts
alimentaires comme une dynamique
économique et a créé un "éco-pôle
alimentaire". La Communauté de Com-
munes a acheté une ferme de 15 hectares
dans la commune de Vieille Eglise. Des
personnes vont pouvoir s’y former et
tester des pratiques culturales respec-
tueuses de l’environnement, avec l’aide
de techniciens. L’écopôle alimentaire est
ainsi une sorte d’incubateur de projets
destiné aux projets de maraîchage.
L’association Terre d’Opale, qui regroupe
un réseau de producteurs bio de la Côte
d’Opale, commercialise des paniers de
légumes auprès d’abonnés, ainsi que
des produits alimentaires auprès de la
restauration collective. Elle propose un
débouché aux producteurs faisant leurs
Eco-pôle
alimentaire
premiers pas dans le cadre de cet espace
test. L’alimentation, la (re)découverte de
la cuisine familiale sont des thèmes chers
à la Communauté de Communes qui sou-
haite rendre accessibles les produits frais
et locaux à l’ensemble de ses habitants ;
la barrière étant le plus souvent culturelle,
et éducative, certaines familles devant
réapprendre à pratiquer une cuisine
à partir de produits frais. L’association
Anges Gardins tisse le lien du potager
à l’assiette : elle anime notamment des
jardins d’insertion avec huit contrats
aidés en maraîchage. De même, une
cuisine mobile est opérationnelle pour
réapprendre aux habitants à cuisiner.

Des lacunes identifiées d’Agglomérations ne sont généralement pas informées ou ne

auxquelles remédier
Si les Pays peuvent globalement témoigner de leurs bonnes
relations de travail avec les Communautés de Communes
et Communes, les rapports entre Pays et Communautés
d’agglomérations restent difficiles. Cette situation se
retrouve globalement pour chaque Pays. Les Communautés
se renseignent pas sur des projets en cours à l’échelle des Pays,
qui de leur côté ne les sollicitent pas. Cela pose problème, il
est nécessaire, pour permettre de créer du lien entre ces deux
niveaux, que les différents échelons s’engagent ensemble
dans une réflexion sur le rôle et la plus-value de chacun, afin
de pouvoir par la suite travailler en partenariat. Les circuits
alimentaires de proximité participent au développement
territorial, par conséquent chaque échelle est concernée.

16
Le critère de l’envergure
géographique des projets
Le type de projet mis en place incite les partenariats. Si
certaines actions sont plus spécifiques au territoire et ne
demandent pas forcément de faire appel à des partenariats
extérieurs, d’autres vont retentir sur un espace géographique
plus large et nécessitent, voire imposent, une concertation
dépassant les frontières du territoire. Le cas des outils de
transformation illustre le mieux ces propos. L’activité de
transformation constitue un enjeu fort pour l’ensemble de la
région. L’envergure de ces projets demande une ingénierie
et une réflexion importante. La collaboration est donc
indispensable.

Enjeux et difficultés des outils de transformation
Au sein du Pays des 7 Vallées, l’activité
de transformation persiste alors que
dans le Pas de Calais, le paysage des
abattoirs a littéralement changé sur
les dix dernières années. L’abattoir
de Fruges est le dernier outil public
présent sur le département qui permet
à des producteurs de venir faire abattre
leurs bêtes et de les vendre ensuite en
circuits courts. La présence d’un bassin
de production de viande de qualité est
un atout pour le territoire, permettant
d’approvisionner les filières régionales,
via les réseaux de boucherie notamment.
Toutefois, cette activité est soumise à des
difficultés fortes qu’un Pays comme celui
des 7 Vallées ne peut relever seul. Une
étude est menée aujourd’hui par les Pays
sur Fruges et Hazebrouck pour renforcer
les outils existants. Mais les difficultés
financières restent importantes car de
tels outils sont très coûteux à mettre en
Question
d’échelle...
place et à entretenir. De plus, l’abattoir
est difficilement rentable, car il ne
transforme qu’un petit tonnage, et est
concurrencé par les abattoirs industriels
qui interviennent à l’échelle de filière
inter-régionales.. Cependant, cette
spécificité qui interagit avec la capacité
des éleveurs à commercialiser leur
viande en circuits courts interpelle la
responsabilité de l’action publique.

8 bénéfices de la coopération territoriale

• La connaissance des initiatives
existantes sur d’autres territoires
permettant d’en tirer les
enseignements, pour les adapter
à son territoire et anticiper les
difficultés ;
• L’échange de connaissances
et de savoir-faire qui permet
la montée en compétence des
acteurs ;
• Le partage, l’enrichissement et la
validation collective des étapes
de mise en place des projets ;
• La coordination et la mise en
cohérence des différents projets
des territoires ;
• La mutualisation des moyens
et la duplication des possibilités
d’actions ainsi que des
opportunités ;
• Le partage des responsabilités,
en déterminant des porteurs
de projets différents selon les
actions ;
• L’articulation des différents
domaines sectoriels de travail ;
• La diffusion et la reconnaissance
plus rapides et efficaces des
projets.

EN BREF

17
Etape 3/5 : rechercher la cohérence au sein
des plans et programmes
s’inscrire dans un
programme territorial
Les circuits alimentaires de proximité sont des projets transversaux qui répondent à de multiples enjeux :
relocalisation de l’économie, lutte contre les changements climatiques, urbanisation, environnement, proximité,
cohésion sociale... Les intégrer dans l’ensemble des politiques ou programmes territoriaux4 doit permettre de
les consolider et les pérenniser. Cela offre la possibilité au territoire de légitimer une approche transversale, sans
nécessité de hiérarchiser entre eux les enjeux économiques, environnementaux et sociaux.

Dans les Agendas 21

Les territoires interrogés ont opté pour diverses politiques. Il se traduit par un programme d’actions visant à améliorer
Certains territoires intègrent leur projet de CAP dans un la qualité de vie des habitants, économiser les ressources
Agenda 21, comme le Pays du Calaisis ou LMCU. Cette action naturelles et renforcer l’attractivité du territoire.
leur permet de mettre en œuvre progressivement et de

Filières
manière pérenne le développement durable sur leur territoire.

Dans une Politique Agriculture Durable
Les Pays du Montreuillois et des
7 Vallées ont inscrit leur projet de CAP
dans leur PAD (Politique d’Agriculture
Durable). Leur but, commun, étant de
conforter les filières locales de produits
de qualité et de favoriser l’émergence
d’une agriculture valorisant le territoire.
Les deux Pays se sont associés pour
élaborer une stratégie d’aménagement
et de développement dont l’une des
priorités concerne l’agriculture durable
territoriale.
La politique Pays du Conseil régional en
matière d’agriculture durable comporte
trois orientations, pour la période 2012-
2014 :
1. L’évolution des pratiques, l’installation
et la transmission ;
2. La transformation, les circuits courts et
l’accueil à la ferme ;
3. La biodiversité, le paysage et l’énergie.
Des orientations ainsi traduites par les
deux Pays :
1. Sensibiliser aux atouts de l’agriculture
et soutenir la transmission des
entreprises agricoles ;
2. Conforter les filières locales de
produits de qualité et favoriser
l’émergence d’une agriculture
valorisant le territoire ;
3. Accentuer les bienfaits environne-
mentaux d’une agriculture maîtrisée.
C’est dans l’axe 2 que ces deux territoires
intègrent leur projet de CAP qui vise
à accentuer la fonction touristique
(et culturelle) de l’agriculture, tout en
contribuant à valoriser les produits de
qualité, à promouvoir l’approvisionne-
ment local et en soutenant des projets
de transformation. Aujourd’hui, les Pays
définissent le calendrier des actions
pour pouvoir établir une maquette
financière prévisionnelle. Pour y parvenir
locales
les moyens et objectifs mis en œuvre et
proposés par les deux Pays sont :
• une animation territoriale de coordina-
tion des acteurs locaux,
• favoriser les CAP et la consommation
de produits locaux,
• créer des dispositifs d’expérimentation
(atelier collectifs de transformation,
…),
• garantir les démarches de qualité des
produits locaux et soutenir les filières
existantes ou à venir,
• accroître la part de l’agriculture biolo-
gique,
• mettre en place des actions de
découverte des produits et savoir-faire
agricoles (circuits touristiques, anima-
tions, hébergement, …),
• et reconnaître le rôle de l’agriculture sur
la qualité des paysages et du tourisme.

4 Ces cadres d’action sont proposés aux territoires par l’Union Européenne, l’État, le Conseil Régional...

18
Dans les chartes de Pays Dans la Trame Verte et Bleue
ou de PNR La stratégie de la TVB6 (Trame Verte et Bleue) permet aussi
le maintien, voire le développement des CAP. Le PNR Scarpe
La plupart des Pays ou des Parcs Naturels Régionaux intègrent la
Escaut, avec l’évènement "Goûtons nos prairies", propose,
question des CAP dans leur charte de territoire. Ce programme
pendant deux semaines, des animations cuisine, la vente de
permet de fixer les objectifs et les orientations du territoire sur
caissette de viande, des moments festifs, des visites... qui font le
plusieurs années, ainsi que la gestion de l’espace et l’organisation
lien entre paysage et alimentation, prairie et biodiversité...
des services. Dans sa Charte de territoire, le PNR Scarpe-Escaut
à notamment retenu comme ambition la création d’activités
économiques et le développement d’activités valorisant l’identité
et les ressources locales du territoire. En résultent plusieurs Dans la stratégie touristique
mesures favorables à la création et à la pérennisation de CAP :
La stratégie touristique des territoires, en faisant la promotion
• mesure 30 "Initier et développer les activités contribuant au de la richesse du terroir, favorise également la création de CAP.
maintien des éléments spécifiques du territoire", La stratégie touristique commune aux Pays Cœur et Moulins de
• mesure 31 "Initier et développer les produits et activités issus Flandre se décline ainsi :
d’un savoir-faire ancien",
• m esure 32 "Développer et structurer une offre de tourisme et de • Développer l’attractivité du territoire en l’axant sur la
loisirs originale et durable pour tous", valorisation de "la fête et la convivialité" spécifique à la Flandre.
• m esure 33 "Développer des démarches collectives pour valoriser • Organiser et professionnaliser le territoire, en utilisant la
les activités liées aux spécificités du territoire". dynamique festive comme vecteur de développement, afin de
le faire exister en interne et sur les marchés.
• Sur la base de cette dynamique, valoriser et rendre lisible les
Dans les Plans Climats autres éléments identitaires du patrimoine, pour les habitants
et les visiteurs.
Territoriaux • Assurer un hébergement cohérent avec le positionnement de
l’offre et sa montée en puissance.
De nombreux territoires ont inscrit leur projet de CAP dans • Mettre en marché en passant d’une logique de clientèles reçues
leur PCT (Plan Climat Territorial)5. Dans le cadre de sa Politique à une logique de clientèles voulues.
Pays soutenue par le Conseil régional et de sa réflexion sur les • Pour les CAP, cette stratégie s’est traduite par une série d’actions
SCoT, le Pays de Saint-Omer a eu la volonté de se doter d’un volet de promotion du terroir : plaquettes des marchés, guide des
structurant sur le devenir de l’agriculture locale. Il a donc mené lieux de vente des produits de terroir, assiettes de pays, pain de
une étude sur l’avenir de l’agriculture, dirigée par le GRECAT sur terroir (le Pavé des Moulins de Flandre).
82 communes. Suite à cette étude, les CAP ont été perçus comme
une nouvelle perspective d’évolution du Pays.
En parallèle, le PCT a été élaboré autour de priorités telles que
l’habitat, la mobilité , et du développement économique, social
et territorial – en intégrant les CAP dans chacun de ces axes.
Les différents objectifs sont alors : concourir à la dynamique
locale, valoriser les produits du terroir, orienté vers des pratiques
agricoles environnementale, voire bio et participer à la lutte
contre le dérèglement climatique. Selon les acteurs territoriaux,
il s’agit de consommer les produits locaux, tout en permettant
de réduire les transports. Deux actions avaient abouti en 2011,
l’approvisionnement des restaurants collectifs en produits bio
et locaux et la promotion de la vente directe à la ferme et des
produits locaux.

5 Projet territorial de développement durable dont la doublefinalité est la lutte contre le changement climatique et l’adaptation aux évalutions
du climat. Il vise (1) à limiter l’impact du territoire sur le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre dans la perspective du Facteur 4
(diviser par 4 ces émissions d’ici 2050) et (2) à réduire la vulnérabilité du territoire.
6 La TVB a pour ambition d’enrayer le déclin de la biodiversité au travers de la préservation et de la restauration des continuités écologiques. Cet
outil d’aménagement du territoire vise à reconstituer ou à constituer un réseau écologique efficace pour permettre aux espèces animales et
végétales, d’assurer leur survie.

19
Dans le Plan Local de
Développement Economique
Le PLDE (Plan Local de Développement économique) favorise
aussi la création de CAP puisqu’il permet la mobilisation
des acteurs économiques d’un territoire autour d’enjeux,
d’actions et de moyens communs. De plus, il favorise la mise
en place d’une coopération territoriale dédiée à la veille
et la prospective. Le PLDE peut permettre au territoire de
développer une stratégie agricole économique qui assure le
maintien des CAP.
Artoiscomm (Communauté d’Agglomération de l’Artois) a
intégré sa démarche de circuits courts alimentaires dans son
PLDE dans l’objectif de faciliter l’émergence d’un programme
d’actions dédié à la valorisation économique et la promotion de
la production agricole locale.
20
Dans la stratégie globale
du territoire
Le Pays de la Lys Romane a souhaité faire le lien entre ses
ambitions en matière de CAP et ses différents programmes.
Ainsi, il inscrit son projet de CAP dans le PCT (diminution des
émissions de CO2), la TVB (protection des champs captant
en relation avec le GABNOR), PLDE (accompagner la diver-
sification de l’agriculture) et le Projet d’Aménagement et de
Développement Durable - PADD (lutter contre les inondations,
favoriser l’installation du bio). La collaboration entre chargés
de mission respectivement chargés de ces programmes, ou
encore la diversité des structures partenaires du projet, en
témoignent ; mais aussi la diversité des portes d’entrée menant
à un projet transversal de CAP.
Etape 4/5 : Construire une cohérence d’action
par l’utilisation d’outils stratégiques
Vers une véritable stratégie
foncière et agricole
sur le territoire
Pour développer et pérenniser des projets de circuits alimentaires de proximité, il est incontournable de maintenir
la vocation agricole des terres. Face à l’étalement urbain et la consommation des espaces à vocations agricoles
et naturelles, le territoire est responsable de l’aménagement et la planification territoriale. L’exercice de cette
responsabilité implique d’utiliser l’ensemble des ressources à sa disposition pour influencer son développement
vers une gestion économe de l’espace et ainsi éviter le mitage des espaces agricoles.

Le territoire oriente et donne le cap, en projetant son
développement sur plusieurs décennies et en anticipant sur les
espaces à préserver, les stratégies économiques à développer
dont fait partie l’activité agricole. Autant d’orientations qu’il
convient, pour le territoire, d’inscrire dans la planification, afin
de s’assurer de leur respect par les décisions d’aménagement
et par l’ensemble des acteurs du territoire. Une réelle stratégie
agricole sur le long terme suppose de déployer un certain
nombre d’outils, parmi lesquels bien évidemment le SCoT
(Schéma de Cohérence Territoriale), mais aussi des outils
plus spécifiques de développement agricole. Enfin, depuis
le diagnostic jusqu’au suivi de projet, les cartographies et
systèmes d’information (dont les SIG, systèmes d’information
géographiques) sont les supports tout indiqués d’une veille
foncière anticipatrice et qualitative. Combinés, et associés à
différentes échelles de coopération territoriale, l’intérêt de ces
différents outils est de porter le développement progressif
d’une stratégie agricole cohérente qui soit en mesure de
répondre aux besoins alimentaires du territoire. En matière
de stratégie agricole impliquant des CAP, le Nord-Pas de
Calais peut également tirer les bénéfices d’innovations extra-
régionales. Nous vous proposons donc quelques exemples
hors région qui viennent abonder la capacité d’innovation du
Nord-Pas de Calais.
Le SCoT : véritable outil de
prospective au potentiel agricole
sous-utilisé
Le SCoT de Montpellier, analysé par Terres en Ville, a mis en
lumière, en la cartographiant, l’armature verte de la ville, de ses
espaces agricoles et a ainsi permis d’édicter des limites aux projets
d’aménagement. Cette inversion du regard permet d’anticiper
l’érosion progressive des terres agricoles en se proposant de les
envisager comme une ressource épuisable, sans retour possible
à leur vocation originelle après un aménagement. D’après
Serge Bonnefoy, elle constitue "l’un des principes les plus
pertinents et efficients dans l’élaboration d’un SCoT fondé sur
le développement durable". Il s’agit en effet de porter l’attention
des élus d’abord et avant tout sur les espaces agricoles, forestiers
et naturels, "la matière verte" autour duquel le développement
urbain va s’organiser ensuite. Cette posture revalorise les espaces
agricoles qui ne sont plus considérés comme des vides, de simples
réserves foncières, mais comme des espaces pleins auxquels ont
reconnaît une valeur intrinsèque à la fois économique, sociale,
paysagère et récréative.
Cet exemple du Sud de la France est malheureusement très
peu répandu dans les autres territoires métropolitains, et par
conséquent en Nord-Pas de Calais. Cependant, la vocation
agricole du Nord-Pas de Calais, ainsi que l’importance de ses
phénomènes de périurbanisation et le poids de sa population,
rendent la diffusion de telles démarches d’élaboration
de SCoT particulièrement cruciale à l’avenir pour la notre
vocation agricole régionale.
RessourceS
• L’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU) d’Île
de France, a réalisé un guide méthodologique intitulé
"Réaliser une analyse fonctionnelle des espaces ouverts"
qui permet de mieux prendre en compte le fonctionne-
ment des espaces agricoles, forestiers et naturels dans
l’aménagement du territoire.
• Cette lecture gagne à être complétée par la publication
du réseau Terres en Villes "Prendre en compte l’agriculture
et ses espaces dans les ScoT."
Documents à télécharger dans la section "études" du site
de l’IAU : http://www.iau-idf.fr

21
Les ZAP : des zones agricoles
protégées durablement
Les ZAP (zones agricoles protégées) viennent s’inscrire à leur
création dans les annexes du PLU. Elles permettent de définir
un périmètre de protection plus important, plus fort, que le
zonage agricole défini dans le cadre du PLU : elles ont pour
effet de "geler" la vocation des terres placées en ZAP et de
les protéger durablement. À Condette, le PNR Caps et Marais
d’Opale, la Communauté d’Agglomération du Boulonnais
et la commune souhaitent préserver le foncier agricole qui est
soumis au risque de périurbanisation. Un diagnostic, préalable
à la délimitation du périmètre, a été réalisé par la Chambre
d’Agriculture auprès des agriculteurs pour évaluer les valeurs
écologiques, paysagères, … de la zone. La définition du périmètre
de la première ZAP du Nord-Pas de Calais s’est faite ensuite en
concertation avec les producteurs et les partenaires impliqués.
Un arrêté préfectoral a permis ensuite d’inscrire la ZAP en annexe
du PLU en tant que servitude d’utilité publique. Cette ZAP permet
alors de travailler sur la transmission, et de sécuriser les terres des
producteurs.
PAEN : des périmètre de
protection et de mise en valeur
mixtes, pour les espace agricoles
et naturels périurbains
En combinant protection et projet multifonctionnel en
faveur de l’agriculture, du milieu naturel, du paysage et de
la forêt, le PAEN offre des possibilités nouvelles pour mettre
en valeur durablement les espaces agricoles et naturels
périurbains. Cette compétence départementale, qui s’exerce
en accord avec les communes et leurs groupements ayant
vocation à bâtir un PLU, est un outil complémentaire de la
planification territoriale et des politiques agricoles locales.
Ce périmètre permet la délimitation de zones de protection
et de mise en valeur des espaces et d’y mettre en place un
programme d’actions correspondant. Les espaces agricoles et
naturels sont efficacement préservés malgré l’augmentation
constante de la pression de l’urbanisation. Les activités qui
s’exercent en zone de PAEN sont sécurisées, à la condition que
ce zonage soit compatible avec le SCoT.
Le Pays du Calaisis, labellisé PER, dans sa démarche de projet
Territoires et Dynamiques économiques, a la volonté de mettre en
place un observatoire du foncier pour être en mesure de proposer
des terres agricoles aux personnes qui souhaitent s’installer. C’est
pourquoi, le Pays propose d’instaurer des PAEN dans les PLU des
trois Communautés de Communes composant le Pays.
Du diagnostic au suivi, en passant
par le SIG (Système d’Information
Géographique)
Partant du constat d’une disparition des exploitations agricoles,
le Conseil général du Puy de Dôme a, dès les années 2000,
dressé un diagnostic territorial sur les six communautés de
communes du Parc Naturel Régional Livradois-Forez. L’objectif ?
Inventorier les exploitants agricoles de plus de 52 ans et identifier
les exploitations agricoles en phase de transmission.
Pour valoriser les données issues de ce diagnostic et agir sur la
problématique de gestion de l’espace, un réseau baptisé Réseau
Installation Foncier a été créé en 2005. "L’objectif assigné à ce
réseau est de renouveler les actifs agricoles sur le territoire"
a rappelé Nicolas Delorme, animateur du Réseau. "De ce
point de vue, les diagnostics ont fait apparaître deux enjeux :
la cessation d’activités sans repreneur et la problématique
foncière."
Ce Réseau, basé sur l’échange – "et c’est sans doute sa plus belle
qualité" - favorise la mise en relation d’exploitants, maires, élus
et techniciens pour qu’émerge d’un problème posé, une solution
collective.
Le Réseau s’est également doté aussi d’un outil de veille active
des terres agricoles ; un système d’information géographique
(SIG), donnant en temps réel une vision de l’état du territoire : qui
exploite quoi, où, sur quelle surface, pour combien de temps ?
Astucieux et pratique lorsqu’il s’agit de disposer de connaissances
des surfaces à enjeux pour anticiper l’installation de nouveaux
actifs agricoles et les souhaits du propriétaire cédant lors de la
transmission de ses terres.

22
Etape 5/5 : la recherche de financements
Se saisir au mieux des
différentes sources de
financement au profit des CAP
La problématique des financements est récurrente dans les difficultés évoquées par les territoires. Il existe des fonds
spécifiques aux thématiques agricoles et rurales tels que la diversification agricole. Toutefois, les rencontres avec
les territoires ont permis de constater que ces aides sont souvent limitées et contraintes ; seuls les financements les
plus souvent mobilisés en région sont présentés dans ces pages.
Le programme Leader :
stratégique mais conditionné
Le programme Leader (Liaison Entre Action de Développement
de l’Économie Rurale) est une démarche qui s’inscrit dans
le cadre du programme européen de développement rural
2007-2013. Il s’agit d’une méthode de mise en œuvre des
mesures de développement rural financées par le FEADER
(Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural),
visant à améliorer :
• la compétitivité de l’agriculture et de la sylviculture,
• l’environnement et l’espace rural,
• et la qualité de la vie en milieu rural ainsi que la promotion
de la diversification des activités économiques.
En région Nord-Pas de Calais, cinq territoires ont été
sélectionnés en 2008, suite à un unique appel à projets, et
bénéficient aujourd’hui de cette démarche (Les Pays du
Boulonnais,du Cambrésis, de la Lys Romane, des 7 Vallées -
Ternois, et le PNR Avesnois)7. Cet APP excluait les Communauté
d’Agglomération ainsi que les Communautés Urbaines.
Si ces aides sont parfois l’élément déclencheur des projets
de CAP, comme c’est le cas pour le Pays du Boulonnais, le
territoire doit :
• appartenir à une zone Leader,
• proposer un projet en adéquation avec la stratégie Leader.
Le programme Leader peut financer des projets locaux portés
par des maîtres d’ouvrages publics ou privés à hauteur de 55%
maximum du budget, les 45% restants devant faire l’objet
d’un cofinancement public. Or, il n’est pas systématique de
trouver un partenaire intéressé par de tels projets.
7 http://draf.nord-pas-de-calais.agriculture.gouv.fr/Les-cinq-Groupes-d-Action-Locale
L’alternative du FISAC,
pour une démarche qui associe
le commerce et l’artisanat
Le FISAC, (Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat
et le Commerce), est une aide de l’État, axée en priorité sur
les interventions en milieu rural et consistant à financer les
opérations de création, maintien, modernisation, adaptation
ou transmission des entreprises du commerce, de l’artisanat
et des services, pour préserver ou développer un tissu
d’entreprises de proximité. L’avantage de ce dispositif est
que "les bénéficiaires peuvent être des maîtres d’ouvrage publics
(communes, groupements de communes ou associations,
établissements publics) comme des maîtres d’ouvrage privés
(entreprises, groupements d’entreprises, coopératives)". Ces aides
prennent la forme de subventions prenant en charge 30%
maximum des investissements matériels et 50% maximum
des dépenses de fonctionnement. Elles ont permis par
exemple de financer une partie des outils de promotion et de
valorisation des circuits courts alimentaires mis en place par
les Pays de Flandre : guide des lieux de vente des produits de
terroir, dépliant de valorisation des marchés hebdomadaires
et de saison, brochure sur les Assiettes des Pays de Flandre.
Toutefois, on constate que ce dispositif concerne un domaine
d’activité plus restreint que le programme Leader.
Le commerce et l’artisanat sont une porte d’entrée possible,
mais la transversalité des projets de CAP doit permettre
d’élargir les possibilités de financement en même temps que
la portée du projet et la diversité des acteurs impliqués. Enfin,
inscrire les CAP dans les programmes et politiques publiques
peut légitimer les projets et ainsi faciliter l’obtention des aides.
RessourceS
Plus d’informations sur le programme Leader et le FISAC
• http://agriculture.gouv.fr/axe-4-leader-une-methode-de-
mise
• http://www.pme.gouv.fr/developpement-economique/
fisac/fisac.php
23
Un dispositif régional en faveur
des Pays pour 2007-2013
Face à une urbanisation croissante, une déperdition des
activités agricoles et la dégradation progressive du patrimoine
naturel, la Région a souhaité accompagner les Pays dans
l’élaboration de leur stratégie d’aménagement et de dévelop-
pement territorial par un dispositif spécifique. Croisant les
ambitions régionales exprimées au travers du SRADT (Schéma
Régional d‘Aménagement Durable du Territoire) et des autres
schémas sectoriels, avec les ambitions locales formulées dans
les Chartes de Pays, ce dispositif a pour vocation de mobiliser
autour de trois axes prioritaires que sont l’agriculture terri-
toriale durable, la trame verte et bleue et la maîtrise de la
péri-urbanisation. complément de ces trois thématiques, la
Région peut être amenée à soutenir également des projets
d’initiatives. Concernant l’agriculture durable, le principe
est de décliner la politique régionale agricole à l’échelle des
Pays, en fonction de leurs enjeux et potentialités spécifiques,
afin de maintenir et développer une agriculture territoriale
durable conforme aux enjeux du SRADT et de la trame verte
et bleue. Il s’agit pour chaque Pays d’établir un programme
pluriannuel d’actions concourant à la diversification des
activités agricoles et rurales, à une meilleure valorisation des
ressources locales, à une meilleure structuration des filières
courtes, tout en préservant l’activité agricole, son foncier et en
favorisant des modes de production respectueux des milieux
naturels. La Région mobilise ainsi pour la période 2011-2014
24
un montant de l’ordre d’1 million d’euros maximum par an
et par Pays, dont 750 000 euros en investissement par an et
par Pays, et 150 000 euros en fonctionnement par an et par
Pays, ainsi qu’une somme globale de 1,95 millions d’euros
réservée aux mesures agri-environnementales territorialisées
pour l’ensemble des 13 Pays. Au minimum 80% de ce budget
doivent être consacrés aux 3 axes prioritaires, le reste revenant
aux initiatives locales qui ne peuvent donc excéder 20% des
financements régionaux via le dispositif Pays. Le taux de finan-
cement des actions relevant des trois priorités régionales est
plafonné à 80 % maximum.
Vers des contrats d’agriculture
péri-urbaine et d’alimentation
durable
La Région décline une approche territorialisée de l’agriculture
sur les Pays, alors que la spécificité péri-urbaine de certaines
agglomérations hors périmètres de Pays et volontaristes
en la matière (s’étant dotées de stratégies en faveur de
l’agriculture) ne sont pas identifiées dans les politiques
régionales actuelles. Dans ce contexte de répondre au défi
de la gouvernance alimentaire, la région Nord-Pas de Calais
travaille à accompagner des Communautés Urbaines et
d’Agglomération en élaborant des contrats en faveur de
l’agriculture péri-urbaine et d’une alimentation durable.
L’enjeu de cet accompagnement est de créer à terme un lieu
de gouvernance et de proposer des actions expérimentales
et innovantes sur l’agriculture et l’alimentation dans les
territoires :

• Multifonctionnalité : Contribuer au maintien et à la valori-

sation de la multifonctionnalité de l’agriculture périurbaine.
• Territorialisation : Créer une dynamique territorialisée du
système alimentaire dans toutes ses dimensions.
• Gouvernance ouverte : Contribuer au décloisonnement
des acteurs pour une meilleure prise en compte de
l’élargissement des parties prenantes.

Les Fonds Locaux d’Initiatives Pays pour financer
les micro projets
Des initiatives intéressantes sont
présentes au sein des territoires-
mêmes comme le FLIP (Fond Local
d’Initiative Pays). Au sein du Pays
des Moulins de Flandre, ce dispositif
a été mis en place pour soutenir les
petits projets associatifs du territoire.
Il est abondé par les collectivités
locales du Pays, le Conseil régional
Nord-Pas de Calais et le Crédit
Agricole. L’une des orientations
est par exemple de "promouvoir
le territoire de la Flandre et/ou le
développement du tourisme vert
et/ou les projets d’agriculture
durable". L’avantage de ce dispositif
est que les conditions de dépense
du FLIP sont souples et rapides,
adaptées au fonctionnement des
micro projets associatifs.
Il en est de même pour la plateforme
d’initiative locale que le Pays des 7
Vallées à mis en place depuis 1987,
"7 Vallées Développement Initiative".
Il s’agit d’une association composée
d’acteurs issus des milieux
économique (chefs d’entreprise),
juridique (avocats, notaires),
financier (banques) et institutionnel
(Chambres consulaires). Elle accorde
des prêts donneurs aux créateurs et
aux repreneurs d’entreprise, accom-
pagne techniquement et conseille
les porteurs de projet.
Ces soutiens financiers n’empêche
nullement l’obtention d’autres aides
Du côté des
producteurs
par les porteurs (régionales, de l’État
ou de l’Europe).
D’autres Pays ont mis en place ce
type d’outil pour aider financiè-
rement la création ou la reprise
d’entreprise uniquement, tandis
que la plateforme des 7 Vallées a
également permis de financer des
projets de diversification et, à la
marge,d’autres projets agricoles.
Ceci peut s’expliquer en partie par
la part importante de l’économie
agricole sur le territoire.
Ces outils constituent de véritables
atouts car ils sont véritablement
adaptés à la réalité et aux besoins
du territoire.

Accompagner les porteurs de projet dans leur recherche

de financement
De manière générale, il est
indispensable de renseigner les
producteurs sur les fonds auxquels
ils peuvent avoir accès ainsi que
les limites associées. Pour les aider
davantage, des fonds spécifiques
peuvent être créés au sein même
des territoires. Ces derniers doivent
également avoir connaissance des
différents dispositifs auxquels ils
sont éligibles et doivent pouvoir
augmenter leurs possibilités de
financement en associant les
projets de circuits courts à d’autres
thématiques, en les inscrivant dans
les politiques publiques locales et
en multipliant les partenariats.

ZOOM

25
 Réseau Rural et Périurbain Nord-Pas de Calais (Action 2)

Premier panorama
des projets privés et
territoriaux des circuits
alimentaires de proximité
En Nord-Pas de Calais, le Réseau Rural et Périurbain (RRP), copiloté par la DRAAF et le Conseil Régional s’est donné
3 objectifs : connaître et faire connaître les acteurs et les territoires du RRP, dans un souci de capitaliser les bonnes
pratiques ; échanger, travailler ensemble en région Nord-Pas de Calais et coopérer avec les autres, dans un souci de
faciliter le dialogue entre les différents acteurs ; susciter l’émergence de démarches de projets collectifs et intégrés
sur l’ensemble de la région Nord - Pas-de-Calais, en améliorant l’ingénierie territoriale et l’accompagnement
technique des projets.

Le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural
(FEADER) finance un ensemble de projets participant au
développement des territoires ruraux. Cette programmation
européenne prévoit sur la période s’étalant de 2007 à 2013
la mise en place au niveau européen et dans chaque État
membre, d’un réseau qui regroupe les différents acteurs
impliqués dans le développement rural. Ce réseau vise
à rassembler les acteurs intervenant dans ces projets de
développement rural.
Le Réseau Rural Français (RFF) est structuré en un réseau
national et 26 réseaux régionaux, qui mettent en place des
stratégies adaptées à leurs spécificités territoriales.
En 2010, le RRP NPDC a choisi la thématique des circuits
alimentaires de proximité. Sur trois ans, neuf actions ont été
programmées dont l’action 2 intitulée : "Elaboration d’un
panorama régional des projets de circuits alimentaires de
proximité", pour le partage de laquelle le Cerdd a été retenu
par les copilotes.
Les objectifs de cette action sont de capitaliser et valoriser les
travaux régionaux existants sur les circuits alimentaires de proximité
et révéler la dynamique régionale dans ce domaine sur 2 axes :
• Axe 1 : Les politiques territoriales de développement de
circuits alimentaires de proximité (en partenariat avec
l’Université de Lille 1 et le laboratoire TVES)
• Axe 2 : Les projets émanant d’initiatives privées et
collectives (en partenariat avec la FRCUMA)
La méthode consiste à analyser les logiques de projets du
territoire ou d’initiatives privées collectives pour :
• Interroger les conditions de succès et les limites pour la
pérennité de ces projets locaux.
• Interroger ces projets par une approche des enjeux du
développement durable.
• Préfigurer l’interactivité existante et envisageable entre les
acteurs locaux (entre acteurs privés et collectivités locales).

RessourceS RRP
Découvrez l’ensemble des travaux
menés par le Cerdd et ses partenaires
dans le cadre du Réseau Rural et
Périurbain Nord-Pas de Calais :
• le panorama des circuits alimen-
taires de proximité et les fiches
initiatives des projets collectifs
privés et des territoires en Nord-Pas
de Calais
• l es cartographies des projets de
circuits alimentaires de proximité
en région Nord-Pas de Calais
•  les deux documents d’analyse sur
les initiatives privées collectives
et projets territoriaux de circuits
alimentaires de proximité
Rendez-vous sur www.cerdd.org,
rubrique bonnes pratiques dévelop-
pement durable
Pour en savoir plus sur le Réseau
Rural et Périurbain Nord-Pas de
Calais et découvrir les neuf actions,
ainsi que les documents mis à
votre disposition, connectez-vous
sur le site internet http://www.
reseaurural.fr/region/nord-pas-
de-calais

26
POUR ALLER PLUS LOIN
• APES, "circuits alimentaires coopératifs et
consommateurs", octobre 2010
• Réseau Rural Français, atelier de travail "Mettre en
perspective les circuits de proximité avec les enjeux
alimentaires pour mieux accompagner les territoires",
novembre 2009
• Terres en Villes, le Groupe Chambre d’Agriculture,
la Fédération des Parcs Naturels Régionaux
de France, Mettre en perspective les circuits de
proximité avec les enjeux alimentaires pour mieux
accompagner les territoires, Document thématique
du Réseau Rural Français, 2010
• Cerdd "Explorez le développement territorial durable
avec les circuirts courts alimentaires", un guide pour
une approche territoriale des projets de circuits
courts, 2010
• Réseau Rural Français, Terres en Villes (en
collaboration avec l’Assemblée Permanente
des Chambres d’Agriculture, la Fédération
Nationale des Coopératives d’Utilisation
du Machinisme Agricole, la Fédération Nationale
des Centres d’Initiative pour Valoriser l’Agriculture
et le Milieu rural, Trame (réseaux des groupes
d’études et de développement agricole) et l’Institut
National de la Recherche Agronomique),
La gouvernance alimentaire des agglomérations
françaises et la relocalisation des productions
agricoles, travaux réalisées en 2008 et 2009,
• Lelaure V. et Al., 2011, Diagnostic des circuits
alimentaires de proximité sur un territoire, les carnets
Pro de Liproco, n°7, 16p, http://liproco-circuits-
courts.com
• FNAB, Circuits de proximité à dimension sociale
en Agriculture Biologique - Recueil d’expériences
innovantes - Mai 2011
• Forum régional sur l’alimentation locale, Actes
de la journée organisée par la FRCIVAM LR et
son réseau régional - Circuits courts et politique
alimentaire de proximité - Décembre 2009
Remerciements
Au comité de pilotage de l’action 2 (Élaboration
d’un panorama régional des projets de circuits
alimentaires de proximité)
Ludivine ANSSEAU - PNR Avesnois ;
Emmanuel BERTIN - Cerdd ; Marie BOUCHEZ - Apro Bio ;
Emilie CAVAILLES - DRAAF Nord-Pas de Calais ;
Julie CHISTIAEN - GRECAT - ISA ; Patricia CLEMENT - PNR
Avesnois ; Matthieu DESCAMPS - GRECAT - ISA ;
Marie DECIMA - Cerdd ; Daniel DESRUELLES - FRCUMA ;
Lionel DROUVIN - Association l‘Union Fait la Ferme ;
Matthieu DUCHAUSSOY - Pays Cœur de Flandre
Nathalie DUMESNIL - Chambre d‘Agriculture de Région
du Nord-Pas de Calais ; Christophe DUFOSSE - DRAAF -
SRISE ; Juliette FAURE - Conseil Régional Nord-Pas de
Calais ; Vanessa FENEUIL - Chambre d‘Agriculture de
région du Nord-Pas de Calais ; Simon HALLEZ -
Parc Naturel Scarpe Escaut ; Vanessa JAGLALE -
Conseil Régional Nord-Pas de Calais ; Lucie
LALY - Chambre d‘Agriculture de Région du
Nord-Pas de Calais ; Marie LARDIER - FR CUMA ;
Frédéric LESCUREUX - Géographie - Université de
Lille 1 ; Philippe LESAGE - PNR Avesnois ; François
LETOUBLON - DRAAF/SRISE ; Félix MULLER - CIVAM ;
Pierre NAGLIK - ArtoisComm ; Alain ROYER - Chambre
d‘Agriculture de Région du Nord-Pas de Calais ; Anaïs
SABIN - FRCUMA ; Rémi TOP - Réseau AMAP 59-62 ;
Sophie WAUQUIER - CIVAM
Aux territoires rencontrés
Simon Hallez du PNR Scarpe-Escaut, Philippe Lesage
et Matthieu Franquin du PNR Avesnois, Philippe Pyliser
du Pays des Moulins de Flandre, Mathieu Duchaussoy
du Pays Cœur de Flandre, Franck Lainé du Pays de la
Lys Romane, Antoine Vercruysse et Marie-Julie Seyller
du Pays de Saint-Omer, Christophe Duhaut du Pays du
Calaisis, Sabine Courouble du Pays du Boulonais, Jean
Marie Fauvel et Isabelle Barrois du Pays des 7 Vallées,
Céline Delenclos et Lucie Ryckebusch du Pays du
Montreuillois, Delphine Capelle du Pays du Ternois,
Magdalena Vanrenterghem et Audrey Fournier du Pays
du Cambrésis, Frédéric Minier du Pays du Pévèle,
Fabien Mainemare de la LMCU, Pierre Naglik
d’ArtoisComm, Elsa Franchineau de la Communauté
d’Agglomération du Douaisis.
27
 ProgrammeS d’action
pluriannuel sur
les circuits alimentaires
L’enjeu d’une gouvernance de proximité

alimentaire en Nord-Pas de Calais Action 1

Mutualisation et diffusion
des guides et des outils
pour le porteur de projet
Les projets interrogent dans un premier temps le contexte et la faisabilité agricole,
puis l’appréhension du "consommer local" par les citoyens. Les projets de circuits
courts dans les territoires se focalisent aujourd’hui essentiellement sur une approche Action 2
agricole autour du triptyque territoire, monde agricole et consommateurs. Les autres Elaboration d’un panorama
acteurs économiques (intermédiaires, structures économique de transformation...) régional des projets de circuits
sont encore très insuffisamment abordés dans les projets et réflexions. La notion de de proximité
gouvernance alimentaire, qui germe dans les réflexions régionales, doit permettre
de répondre plus largement aux enjeux alimentaires d’un territoire.
Action 3
Il existe de nombreuses définitions de cette notion de gouvernance alimentaire, Animation d’un groupe de travail
ainsi pour "Terres en Ville" la gouvernance alimentaire territoriale désigne un nouvel multi-partenarial sur les enjeux
ensemble de coopérations entre les différents acteurs et les échelons d’intervention
géographiques, dont l’arène commune est l’enjeu alimentaire"8. Action 4
Cette nouvelle gouvernance consiste à : Animation d’un pôle d’experts spécifique
à l’organisation des circuits courts
• Institutionnaliser la concertation pour l’approvisionnement de la restauration
• Encourager une multiplication des politiques partenariales approchant sur le collective
terrain acteurs publics et privés
• Ménager des combinaisons entre activités économiques et règles d’intérêt général Action 5
• Fonder solennellement les coopérations territoriales sur des contrats d’action Sensibilisation des acteurs à la question
publique ". des circuits de proximité

La notion de gouvernance alimentaire se développe aujourd’hui afin de recentrer

Action 6
de manière plus évidente ces projets autour des enjeux et besoins alimentaires d’un
Développement de la formation
territoire. Elle doit également permettre de s’assurer d’y intégrer une gouvernance
associant l’ensemble des acteurs qui, de près ou de loin, peuvent infléchir sur la
qualité de notre alimentation, les modes de commercialisation. Il s’agira de travailler Action 7
aussi bien sur les circuits courts que sur les filières "longues", en sorte de mettre en Etude et recensement de l’offre
cohérence l’ensemble des filières sur un territoire. Enfin, elle doit être également
l’instrument de la mobilisation de l’ensemble de la société civile. Action 8
Recencement des besoins
Répondre aux défis de la gouvernance alimentaire implique donc aujourd’hui : pour adapter l’offre
• de proposer une réelle stratégie agricole dans les territoires en les intégrant des
les outils d’urbanisme
Action 9
• Une gestion concertée des espaces agricoles et naturels
Développement
• L’identification et la mise en synergie des acteurs concernés par l’alimentation
de la recherche-action
locale
• La mise en débat et la mobilisation des citoyens sur la question de l’alimentation Cerdd, Réseau Rural et Périurbain Nord-Pas de Calais,
de demain. juin 2012
• ... Directeur de la publication : Emmanuel Bertin Cerdd
Rédaction : Mélanie CORNET, Mathilde LEMILLE, Aurélien PARSY et
Anaïs SABIN - M2 AUDT Université de Lille 1 ; Fréderic Lescureux de
l’université de Lille 1 et du laboratoire TVES ; Marie Décima , Julie
Nicolas du Cerdd
8 Source : Terres en Villes, Groupe Chambre d’Agriculture, la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de Crédits photos : Marie Décima et Julie Nicolas (Cerdd), Stock
Exchange, ©Pascal Xicluna/Min.Agri.Fr, site internet DREAL Nord-Pas
France, Mettre en perspective les circuits de proximité avec les enjeux alimentaires pour mieux accompa- de Calais (publication "Atlas des Paysages"), Conseil régional Nord-Pas
gner les territoires, Document thématique du Réseau Rural Français, 2010 de Calais, Fotolia
Mise en page : Studio Poulain
Impression : Monsoise (sur papier issu de forêt gérée durablement)

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