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C O N T R IB U T IO N Á L'ETUDE DES
M ICRO O RG A NISM ES DE LA LYS ET DE
L'ESCAUT A G A N D
PA R

A. GILLAHD, I n c . A c r . (Gaud)

E n h om m age au P r o fe sse u r v a n Oye à q u i je


d o is tant dans le d om ain e de l’h y d ro b io lo g ie

TABLE DES MATIERES

I. Introduction.
II. Méthode et Matériel.
III. Données physiographiques.
Morphologie de la Lys et de l’Escaut.
La m anutention des eaux à Hand — Le rouissage du lin.
Facteurs écologiques — Influence de la ville de Gand.
IV. Les Microorganisnies de la Lys et de l’Escaut — Influence
de la ville de Gand sur leur comportement.
Y. Résumé.
VI. Ouvrages consultés.

I. - IN T R O D U C T IO N

La plupart des fleuves de l’Europe et plusieurs de l’Afrique,


de l’Asie et de l’Amérique ont déjà été examinés quant à leur
composition microbiologique. Jam ais une étude proprement
dite ne fut entreprise sur les microorganismes d’un fleuve
belge. G’est pourquoi nous nous sommes proposés d’entam er
l'étude du potamoplancton de la Lys et de l’Escaut.
Le but ile ces recherches fut d’apporter une contribution
à l’étude microbiologique et chimique de nos fleuves.
Le problème de la pollution des eaux à Gand revêtant à
l’heure actuelle un caractère d’actualité aiguë, il nous a
semblé intéressant d’exam iner de plus près l’influence de la
ville de Gand sur la composition biologique et certains fac­
teurs chimiques des eaux de la Lys et de l’Escaut. Nous
t

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voulons spécialement attirer l’attention du lecteur sur le fait


que l’étude des problèmes biologiques et chimiques de la
pollution de la Lvs et de l’Escaut à (tand est rendue très
complexe et difficile à cause de la grande variabilité de la
m anutention des eaux à Gand.
La présente étude est loin d’être complète et ne peut être
considérée que comme une contribution aux différents pro­
blèmes qui se posent. Plusieurs de ceux-ci n ’ont été q u ’effleu-
rés et devront être développés par des recherches ultérieures
bien plus approfondies. L^ne collaboration étroite entre
l’hydrobiologue, le bactériologue, le chimiste et l’hydrographe
est indispensable à la solution de tels problèmes.
Pour représenter les microorganismes quantitativem ent
nous avons souvent employé dans ce travail les graphiques
d’après Carlin (1943, p. 12). Ceux-ci constituent un système
de coordonnées à trois dimensions : un axe de coordonnées
exprime le temps, l’autre les stations de récoltes ( ou la pro­
fondeur). Les cercles dont la superficie est proportionnelle
au nombre de spécimens, peuvent être considérés comme une
« projection » du troisième axe de coordonnées perpendicu­
lairement sur celui-ci. S’il s'agit de représenter visuellement
l’ensemble des chiffres obtenus, nous préférons les graphiques
de Carlin aux courbes sphériques de Lohmanii (1908) qui,
par leur aspect plus régulier, donnent l’impression d’une
précision plus haute que la réelle.
Il m ’est un grand plaisir de pouvoir remercier ici Monsieur
le Professeur P. van Oye qui n ’a jam ais hésité à payer de sa
propre personne pour effectuer les excursions nécessaires à
la récolte du matériel ; sa sympathie et ses nom breux conseils
m ’ont été d’une aide inappréciable.
Ces recherches ont été grandem ent facilitées grâce à
l’aimable intervention de Monsieur l’Ingénieur-Directeur des
Ponts et Chaussées à Gand J. Dooms, qui a mis un canot à
moteur et une auto à notre disposition en vue des prélève­
ments des échantillons. Je l’en remercie sincèrement.
Il m ’est un devoir très agréable de rendre également hom ­
mage à la bienveillance de Monsieur M. van Cauwenberge,
Ingénieur Principal des Ponts et Chaussées à Gand, qui a
bien voulu nous fournir des données hydrographiques indis­
pensables à l’interprétation de nos résultats.
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II. - M ETH O D E ET M ATERIEL

Puisque nous avons suivi dans ce travail la méthode en


usage au laboratoire de l’Institut de Biogéographie de l’Uni­
versité à Gand sous la direction du Professeur P. van Oye
et que cette méthode a été publiée à plusieurs reprises frag-
m entairem ent par van Oye et ses élèves et intégralement par
Evens (sous presse), il m ’a semblé inutile d ’entrer ici dans
les détails.

1. Endroits de prélèvements des échantillons (fig. 1)

Afin de pouvoir se form er une idée de l’influence de la


ville de Gand sur la composition microbiologique de la Lys
et de l’Escaut, il fallait prendre des échantillons d’eau de ces
deux fleuves avant leur entrée à Gand et après la traversée
de la ville. Pour la Lys les endroits de prélèvements d’échan­
tillons furent le pont du Snep et le poni du Pré d’Auiour,
situé à environ 100 m. en amont de l’endroit où elle se jette
dans l’Escaut. Pour ce dernier nous avons choisi le pont du
Strop et le barrage de Gentbrugge (1).

2. Dates de prélèvements des échantillons :

La récolte du matériel se fit aux dates suivantes :


0 /8 /4 6 9 /4 /4 7 10/9/47 10/3/48
2 3 /8 /4 6 7 /5 /4 7 24/9/47 2 4/3 /4 8
2 /9 /4 6 19/5/47 8 /10/47 14/4/48
12/9 /4 6 6 /6 /4 7 22/10/47 2 7/4/48
19/9 /4 6 18/6/47 5 /11/47 14/5/48
8 /1 0 /4 6 4 /7 /4 7 19/11/47 2 6/5/48
30 /10 /4 6 16/7/47 3/12/47 9 /6 /4 8
20/11/46 31 /7 /4 7 17/12/47 30/6 /4 8
5 /2 /4 7 14/8/47 14/1/48 2 8/7/48
12/3/47 27 /8 /4 7 11/2/48 13/8/48

Remarquons que la récolte du matériel se fit toujours vers


les mêmes heures : notamment de 14 h. 15 à 16 h., l’été en
canot à moteur, l’hiver en auto.
(1) n o ta m m en t à e n v iro n 30 m. en am on i du b arrage ; e n aval de
e e lu i-e i com m en ce l’E sca u t m a r itim e dont la co m p o sitio n b io lo g iq u e
et ch im iq u e est q u elq u e peu d iffé r e n te e t ceci d ’au ta n t p lu s q u ’op
s ’ap p roch e d’A nvers.
— 115 -

CANAI G A N D -TED N EU ZEN

BASSIN OU
COtlM EftCE

ECLUSi
OUCHATEAU

BARRA6 EDE
QATE

ESCA UT
CANAL
CHAUDRONNIER*

X
E C LU SE DE

J
<3 E N T d R U 0 6 e

- - LYS
BARRAGE
SENTUM
E C L U S E PORTE
PONT DU SNEP DE BRUXELLES

LEGENDE : -
» D iR E C T ÍO N DU COURANT, P E N D AN T LA PE RÍO*
DE CE NON-ROUiS5AGE
. - ^ î l'R E C T i O N DU COURANT .PEN D A N T LA PÉRIO­
DE DE ROUISSAGE
O ENDROÍTS DES PRÉLÈVEMENTS DES I c h a NTU lONS PONT DU STROP

Fig. 1
— 116 —

3. Récolle du matériel :

a) qualitatif :
Pour la récolte du matériel nous nous sommes servis des
filets à plancton (à fines [77 fils/cm ] et à grosses [29 fils/cm ]
mailles) de la maison Friedinger de Lucerne, longs de 40 cm.,
possédant une ouverture d’un diamètre de 16 cm. et pourvu
d ’un petit seau conique d ’après van Ove (1937, p. 331, fig. 5).
b) quantitatif :
A cette fin nous nous sommes servis du seau spécial élaboré
par van Oye (1937, p. 329) et pouvant contenir 10 litres d’eau.
Le contenu de celui-ci est ensuite filtré par un filet à plancton
à fines mailles. Du 9/8/46 ju sq u ’au 7/5/47 nous avons filtré
chaque fois 1001. d ’eau, du 19/5/47 ju sq u ’au 13/8/48 10 litres.

4. Fixation du matériel :

Celle-ci se fit au moyen de formol à 40 % de façon à obtenir


une solution de 3-4 % .

5. Température :

La tem pérature fut prise au moyen d’un thermomètre a


réservoir d’eau gradué de —10° C. à +30° C., divisé en cin­
quième de degré.

6. Transparence :

Celle-ci fut déterminée au moyen du tube de Weigelt. Le


résultat constituait la moyenne de trois mesures faites le dos
tourné au soleil.

7. pH :

Le pH, mesuré sur place, fut pris au moyen d ’un com para­
teur Heilige avec lequel on peut lire les écarts de 0,2 d’une
unité et, avec quelque habitude, même de 0,1.

8. Analyse chimique :

A cette fin nous remplissions des flacons de 250 ce. d’eau


de la surface. Par manque de temps nous n ’avons pu faire
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des recherches sur l’oxygène dissous, le B.O.D., l’oxyde de


carbone, ni sur les matières organiques, analyses qui sont
cependant indispensables et qui auraient pu compléter large­
ment notre étude. Nous étions obligés de limiter la partie
chimique de notre travail à l’analyse de la teneur en Cl —
(solution d’AgNOs dont 1 ce. correspondait à I mg. de Cl ;
indicateur : K2 Cr2 0 4), de la dureté de l’eau (méthode hydro-
timétrique) et des réserves alcalines (nombre de ce. d’HCl
N/10 nécessaire pour neutraliser 100 ce. d’eau ; indicateur :
méthylorange).
Ces analyses ont été effectuées en grande partie par Mon­
sieur G. Prils, Pharm acien, et puis par Mademoiselle M. de
Ridder, lie. sc. chim. Je les remercie vivement de leur colla­
boration.

9. Analyse quantitative du plancton :

Pour l’analyse quantitative du plancton nous avons suivi


la méthode de van Ove (1937) légèrement modifiée dans la
mesure indiquée ci-dessous :
Le matériel quantitatif, conservé dans des tubes, est réduit
à un volume de 20 ce. au moyen d’un filet-filtre de la maison
Friedinger (Lucerne). On laisse écouler le contenu de celui-ci
dans uii tube de la centrifuge de sorte que le plancton de 10
litres (ou de 100 1.) se trouve concentré dans 20 cc. de liquide.
Après centrifugation de 5 min. (centrifuge électrique, 1000
tours par minute) on enlève les tubes de la centrifuge. Par
décantation prudente dans un verre gradué, on enlève 15 cc.
du liquide superficiel : le tube de la centrifuge contient donc
dans 5 cc. le plancton de 10 (ou 100) litres. Après avoir
secoué ces 5 cc., on met au moyen d’une pipette dont 19 gout­
tes ont un volume de 1 cc., 3 gouttes de ce liquide sur un
porte-objet spécial portant un carré de 4 cm2 de surface divisé
en 400 petits carrés de 1 mm. de côté. La préparation, pourvue
d’un couvre-objet de 32 mm. x 24 mm., est ensuite examinée
sous le microscope : on compte chaque fois 25 carrés et on
annote le nombre des différentes espèces de m icroorganismes
trouvées.
La méthode de van Oye nous donne des chiffres relatifs.
Modifiée d’après nos données ci-dessus, elle peut donner des
chiffres « absolus » en les m ultipliant tout simplement par
1000 (10 1.) ou par 100 (1 1.) ou par 0,1 (1 cc.). Un simple
calcul nous montre que pour obtenir le nombre de plancton
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contenu dans 10 1. d’eau il faut m ultiplier le chiffre « relatif *


par 982,4, soit par 1000 à 1,76 % près. En effet : nous avons
3 1
pris 3 gouttes sur les 5 cc. concentrés, d o n c ------------= -------
19 X 5 32
du plancton de 10 1. se trouve sur le porte-objet. Puisque nous
avons compté 25 petits carrés (superficie = 25 m m 2) et que
le couvre-objet a une superficie de 32 mm. x 24 mm. =
25 1
678 m m 2, nous avons e x a m in é = du couvre-objet
768 30,7
1 1 1
ou x ■= du plancton de 10 1.
30,7 32 982,4
Notre chiffre relatif indique donc à 1,76 % près le nombre
d’espèces contenu dans 10 cc. d’eau.
Il est vrai que les chiffres obtenus par m ultiplication par
1000 (ou par 100 ou par 0,1) sont des chiffres déduits de
chiffres relatifs et que les fautes sont également multipliées
par 1000 (ou p ar 100). Cette modification de la méthode a
cependant le grand avantage que les chiffres deviennent
immédiatement comparables à ceux des autres auteurs en
les m ultipliant soit par 1000 (10 1.), par 100 (1 1.) ou par
0,1 (1 cc).
Là ou nous avons filtré 100 1. d’eau pour l’examen quanti­
tatif, nous avons divisé le nombre d’espèces obtenu par
10 afin de pouvoir com parer tous nos chiffres directement
en tr’eux ; de là donc e.a. nos chiffres à décimaux dans nos
tableaux.

III. - DO N N EES PH Y SIO G RA PH IQ U ES

MORPHOLOGIE DE LA LYS ET DE L’ESCAUT

L ’Escaut donl le bassin hydrographique occupe en Belgique


une superficie égale à la moitié de celle du pays, prend sa
source sur le haut-plateau de Saint-Quentin en France. C’est
un fleuve des plaines avec une faible pente, caractérisé par
un cours très lent, de nom breux méandres, une assez grande
profondeur et un débit régulier.
Le cours du H aut-Escaut est de 65 km. en France et de
92 km. en Belgique. Son bassin hydrographique a une super­
ficie de 4850 kín2 en France et de 1980 km2 en Belgique. Ses
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principaux affluents sont : le Jard, la Scarpe et la Haine en


France ; l’Espierres, le Molenbeek, la Rosne, la Marcke, le
Zwahn et la Lys en Belgique. En aval du bassin calcaire de
Tournai qui s’étend d’Antoing à Tournai, la vallée de l’Escaut
devient large et est couverte de riches prairies. La fertilité de
celles-ci fut entretenue par les nombreuses inondations qui
déposèrent le limon provenant de l’érosion du fond limoneux
de l’Escaut. Le Haut-Escaut fut canalisé et divisé en 7 biefs
en Belgique. Sa pente moyenne est de 13,5 cm par km. Son
plus grand débit observé ju sq u ’à présent est de 141 m3 / sec. ;
pendant certains étés son débit tombe à 5 m3 / sec.
En aval du barrage de Gentbrugge, l’Escaut est en libre
com m unication avec la m er : c’est l’Escaut maritime, ayant
une longueur de 158 km. ; il est sujet au flux et reflux. La
marée est perceptible ju sq u ’à Gand ou elle est recueillie par
des écluses. Eu cas de grandes crues, quand tous les barrages
sont ouverts à Gand, on aperçoit une fluctuation de marée
de 29 cm. à peine (ou moins) à Gentbrugge et la marée se
fait sentir en am ont de Gand. Ses principaux affluents sont :
la Rendre, la Durme, le Rupel, la Senne, la Dyle, le Demer et
la Nèthe. A Anvers le fleuve* a une largeur de 500 m. à la
marée basse. En Hollande l’estuaire de l’Escaut reçoit le nom
de « Hont ».
La Lys prend sa source- à Lishourg (Pas-de-Calais). Elle
devient naviguable à Aire ; la partie non-naviguable a une
longueur de 55 km. Entre Arinentières — Ploegsteert et Menin,
elle forme la frontière entre la France et la Belgique. Sa
longueur d’Aire à Arinentières est de 47 km. Sa longueur en
Belgique comporte 108 km. Le bassin hydrographique en
France a une superficie.de 2.593 km 2 et de 3.675 km2 en
Belgique. Ses affluents en France sont : la Lawe et la Deule ;
en Belgique : le Heulebeek, le Gaverbeek et le Mandel. Depuis
plus d’un siècle la partie française fut canalisée. En Belgique
de tels travaux ne furent entrepris qu’après les inondations
désastreuses de 1894. A plusieurs endroits des méandres furent
coupés. La dernière rectification im portante fut celle entre
Maebelen et Vive-St. Eloi. Entre Deinze et Gand la Lys n ’a
pas encore été canalisée. Un très grand méandre cependant,
nommé actuellement « Oude-Leie » fut coupé. Entre la fron­
tière française et Deinze (Noorderwal) la Lys a une pente de
11 cm. / km. Entre Deinze et Gand la pente est pratiquement
nulle. Le débit de la Lys est très variable. En été il peut
tomber à 1 m3 / sec. En cas de grandes crues il peut atteindre
— 120 - -

200 m3 / sec. Une partie des eaux de la Lys est évacuée à


Deinze (Noorderwal) directement vers la mer (Heyst) par le
canal de dérivation (Schipdonek) (1).
Depuis des siècles la vallée de la Lys est la contrée élue du
rouissage du lin, ce qui a favorisé la localisation de l'industrie
du lin dans cette vallée.
Gand, située sur la conjonction de la Lys et l’Escaut, compte
220.000 habitants (les agglomérations y comprises). Les eaux
résiduaires industrielles (21 et ménagères ainsi que les eaux
d’égout sont évacuées dans les rivières de la ville.

LA MANUTENTION DES EAUX A GAND


LE ROUISSAGE DU LIN

Afin de pouvoir interpréter les résultats de l’exam en biolo­


gique et chimique et de pouvoir se rendre compte du rôle
joué par la ville de Gand dans la pollution de nos cours d’eau,
il est indispensable d’être au courant de la m anutention des
eaux à Gand car c’est d’elle que dépend la direction et la
vitesse du courant. Cette m anutention est en relation étroite
avec le rouissage du lin dans la Lys. Depuis 1943 le rouis­
sage du lin dans les eaux de la Lys est défendu ; actuelle­
m ent il se fait dans de grandes cuves, mais les eaux usées
sont toujours évacuées dans la Lys. Ces eaux de rouissage
peuvent polluer notre « Golden River » à tel point que la vie
devient impossible pour nos poissons : il n ’est pas rare de
pouvoir contempler alors des milliers de poissons morts à la
dérive sur la Lys.
Pendant la période de rouissage la Lys paraît être très riche
en bactéries de cellulose anaerobes, comme les espèces d'Uro-
cephalum qui produisent du méthane, de l’oxyde de carbone,
de l’acide acétique et butyrique et peuvent réduire le gypse
en hvdrogène sulfuré (van de Velde, 1943) :
CaS04 + CH4 = H2S 4 - CaC03 + H20
Des milliers et des milliers de mètres cubes de ces gaz
nauséabonds (CH4, H2S) sont envoyés dans l’air et peuvent
intoxiquer les environs de la Lys et des villes q u ’elle arrose.
Ces espèces d'Urocephalum vivent de préférence dans un
milieu alcalin. D’après nos recherches le pH de la Lys à Gand
(1) d ’ap rès R. de N a ey er et M. v an C au w en b erge, 1945.
(2) d es b r a sse r ie s, d is tille r ie s , fila tu r e s , tissa g e s, te in tu r e r ie s,
b la n ch erie s, c o to n n iè re s, a b a tto irs, etc.
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varie de 6,9 à 8,2 avec une moyenne de 7,37 pendant la période


de rouissage. Des pH pris a W arneton, Menin, Courtrai,
Oygem et Deinze pendant celte période de rouissage (à six
dates différentes) nous ont donné des valeurs comprises entre
7,3 et 8,4 ; c’est dire que le milieu de la Lys esl favorable au
développement des espèces d’f rocephalum.
A côté de ceux-ci nous avons encore Clostridium bulyricum ,
Bacillus m elka n im s et surtout Granulobacter pectinivorum
qui, en dissolvant la pectine qui relie les cellules des tissus
des plantes, joue un rôle très im portant dans le rouissage
du lin. Le rouissage est donc en fait un procès biochimique.
Pour préserver la ville de Gand de ces eaux pestilentielles,
on les évacue pendant la période de rouissage (15 avril - 15
octobre) directement vers la mer par le canal de dérivation
( = canal de Schipdonck) (Fig. 2). On ouvre alors le barrage
XÍ 6 ENDC :
— e u COURANT MNI
LA P iftlO M OK NON-ROUfftSj
»»B lO f ÇTION M COUSANT P B
LA PERIODE OC MMHSSA6C
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F ig . 2
de Deinze et on ferme celui d’Astene. On est cependant obligé
à ouvrir ce dernier lors de crues d’été de quelque im portance :
les eaux de crues qui, étant diluées, sont alors moins polluées,
sont évacuées vers Gand. Les eaux du H aut-Escaut servent
alors à alim enter le bassin de Gand, lo Basse-Lys (théorique­
ment ju sq u ’à Asteno), le canal Gnnd-Terneuzen, le canal
Gand-Bruges, ainsi que les canaux de Bruges à Oslende et
de Pasehendale à Nieuport. Les eaux du Haut-Eseaut sont
donc détournées en été de leur destination naturelle qui est
l’Escaut m aritim e ; le barrage de Gentbrugge reste fermé sauf
en cas de crue.
Pendant la période de non-rouissage (15 octobre - 15 avril),
les eaux de la Lys sont normalement évacuées vers Gand par
la Basse-Lvs. Le barrage de Deinze est donc fermé, celui
d’Astene ouvert. En cas de crue, on ouvre progressivement
le barrage de Deinze, de sorte que le canal de dérivation
participe à l’évacuation des eaux (1).
D’après les données de M. l’ingénieur de Baenst, inspecteur
principal du Service d’Hvgiène du Ministère de la Santé
publique, « les 410 rouissages traiteraient environ 300.000
tonnes de lin par saison, soit 1500 tonnes pour les 200 jours
de la cam pagne. Tenant compte du pouvoir récupérateur, le
rouissage d’une tonne de lin équivaudrait à la pollution nor­
male de 1200 riverains. Le rouissage de 1500 tonnes équivau­
drait ainsi à la pollution normale de 1.800.1X10 habitants. Le
débit ne permettant à peine qu’un pouvoir récupérateur pour
250.000 habitants, il faudrait épurer à 85 % . »
Cette description sommaire de la m anutention des eaux à
Gand, peut nous expliquer les différences que nous avons
observées entre les résultats de la composition biologique des
différents endroits de prélèvements d’échantillons pendant la
période de rouissage et celle de non-rouissage. Les figures
1 et 2 nous donnent un aperçu de la direction des courants
d’eau pendant ces deux périodes différentes.

FACTEURS ECOLOGIQUES
INFLUENCE DE LA VILLE DE GAND

1. Température de l'eau :

La température de l’eau a une grande influence sur la


composition chimique et biologique d’une eau. Leclere (1945,
p. 190) s’exprime comme suit en termes concis : « Selon la
température, une même eau subit des variations de composi­
tion appréciables. La température règle, en effet, la solubilité
des gaz dissous et des autres substances solubles ; elle régit

i'« de N aver et v an G auw enberge 1945.


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ensuite les équilibres de dissociation. Enfin elle commande


l’activité des phénomènes biologiques et des échanges qui
en résultent, (l’est ainsi que les phénomènes d’auto-épura-
tion en sont particulièrem ent affectés. »
En hiver l'aulo-épuralion est ralentie.
Si nous consultons les graphiques de la tem pérature de
l’eau (fig. 3). nous voyons immédiatement que les m axim a

30’
T e m p e r a t u r e de l' eau

5
0
30 19+7
25
20
15
10
5
0
19+Ô

„■

H G .4
1 1

sont situés vers la fin juillet — début août et que l’été de


1947 a été exceptionellement chaud ; l’hiver 1946-47 a été
rude, celui de 1947-48 bien plus doux.
Rem arquons que la courbe de 1947 monte bien plus abrup-
tement que celle de 1948 : les températures de 1947 ont été
plus extrêmes ( = plus écartées de la moyenne), tant pendant
l’hiver que pendant l’été, que celles de 1948.

2. Transparence de W eigelt :

En regardant les graphiques de la transparence Weigelt


(Fig. 4), on constate immédiatement que les courbes de la
— 124 —

LYS
PONT DU SNEP
PONTíu PRÉ»'AMOUR
T r a n s p a r e n c e d e l' e a u

ESCAUT 1946
PONT DU STROP
BARRAGE m
___________ GENTBRUGGE
T r a m s m r e n c e p c l' e a u

1 2 3 4 5 6 7 ö 9 10 11 12
— 125 —

Lys et celles de l'Escaut se suivent généralement très bien et


que celles de 1947 m archent dans un sens inverse à celles de
1948. Ces dernières sont situées près de la moyenne, celles de
1947 par contre m ontrent de grands écarts. Nous avons pu
constater le même fait en ce qui concerne la tem pérature
de l’eau.
Il est impossible de voir un rapport net entre la transpa­
rence d’après Weigelt et la pollution. Il est très admissible
qu’une pollution par des eaux riches en détritus organique
dim inue la transparence de l’eau, mais il n ’est pas possible
de conclure d ’une dim inution de la transparence à une
pollution de l’eau, la transparence dépendant de plusieurs
autres facteurs. Une eau oligosaprobe très riche en micro-
organism es peut tout aussi bien qu’une eau polysaprobe riche
en détritus organiques et inorganiques ou une eau mésosa-
probe charriant beaucoup de particules limoneuses (après
une forte pluie ou par augm entation de la vitesse du courant)
avoir une transparence minime.
Le tableau suivant nous donne les moyennes, les m inim a
et les m axim a pour les quatre endroits de prélèvement
d’échantillons :

E n d ro its de p r é lè v e m e n t M oyenne Min. Max.

P o n t du Snep (L ys) 16,7 cm. 6,5 25


P ont du P ré d ’A m ou r (Lys 16,3 cm . 6,0 28
P ont du Strop (E scau t) 14,0 cm. 3,5 29
B a rra g e de G en tb ru gge (E scau t) 14,6 cm. 4,0 23

3. pH :

Si nous consultons les graphiques du pH (fig. 5), nous


constatons que :

a) Le pH de la Lys au poni du Snep est plus élevé ou égal


à celui de la Lys au pont du Pré d’Ainour.
b) Le pH de l’Escaut au pont du Strop suit généralement
bien celui du barrage de Gentbrugge. Rem arquons que l’eau
de l’Escaut au barrage de Gentbrugge est déjà mélangée avec
l’eau de la Lys et que le pH de cette eau est donc la résultante
de celui de ces deux eaux.
— 120 —

LYS 1946
_PO N TD U SN EP
PONT »uPRÈ t'AMOVJR

OE L'EAU

as
ESCAUT
PONT DU STROP
BARRAGE «
GENTBRUGGE
pH DE L'EAU

F íg.5
- 127 —

e) Le pii de la Lys oseille enlre 0,9 et 8,2, celui de l’Escaut


entre 6,9 et 7,5. Le tableau suivant nous donne les moyennes,
les m inim a et les m axim a de p li des quatre endroits de prélè­
vement des échantillons :

E u d ro its ile p ré lè v e m e n t M oyenne Min. Max.

Punt du ¡Snep (L ys) 7,33 7


P ont du Pré d’A m our (L ys: 7,15 6,9 7,8
P ont du ¡Sirop (E scau t) 7,14 6,9 7.5
B arrage de G en tb ru gge (E scau t) 7,13 6,9 7,5
En moyenne le pH au poid du Snep est de 0,18 plus élevé
qu’au pont du Pré d’Amour ; pendant la période à tem péra­
ture > 17° G. cette différence moyenne est de 0,24, pendant
la période à tem pérature < 17° G. seulement de 0,06.
4. Chlore :
Voir fig. 6. Les eaux de la Lys et ile l’Escaut à Gand sont
des eaux douces et exceptionnellement oligohalines. En géné­
ral les eaux de la Lys au poni du Pré d’Amour et celles de
l'Escaut au barrage de Gentbrugge ont nue teneur en chlore
plus élevée qu’avant leur entrée à Gand. Geei s’explique par
le fait que la ville de Gaini décharge une grande quantité
d’eaux ménagères, riches en NaCl, dans la Lys et l’Escaut.
La haute teneur en chlore de l’Escaut au barrage de Gent­
brugge le 22-10-47 (188 m gr/l.) est probablement causée par
l’ouverture du barrage am enant l’eau de l’Escaut maritime
qui est en libre com m unication avec la mer. Il est probable
qu’il existe une « langue saline » dans l’Escaut maritime
ainsi ijue Madame W ibaut-Isebree Moens a constatée dans
les eaux du « Noordzeekanaal » en Hollunde. Une langue
saline pareille existe dans le canal de Terneuzen : la teneur
en chlore augm ente suivant la profondeur et au fu r et à
mesure qu’on s’approche de Terneuzen.
L’existence de cette langue saline a une grande importance
pour la vie des microorganismes. Bon nombre de m icroorga­
nismes d'eau douce m eurent quand ils entrent dans la zone
saline ; beaucoup de microorganismes des eaux saum âtres
par contre m eurent lorsqu’ils entrent dans la zone d ’eau douce.
La mort de tant d’organismes a pour effet qu’une couche de
boue se forme, riche en matières organiques. Il faudra tenir
compte de ces faits lors du nouveau régime qu’on imposera
— 128 —
tfpaa*- ___________
IY5
130 PONT DU 5NEP
PONT«uPRt «'AMOUR
110

150

130

130

150
ESCAUT
130 _ P O N T DU STROP
. . . . BARRAGE «e
GENTBRUGGE

1947
130

1946
130

-Xa—
— 129 —

¡lux eaux du bassin dt* Gand une lois que le « Ringvaart »


sera construit. En effet : suivant les indications de de Naeyer
& van Cauwenberge (1945, p. 54) « les barrages du Tolhuis,
de Saint-Georges, des Braemgaten, de la porte de Bruxelles
et de Ledeberg resteront constam m ent fermés. Ils ne seront
ouverts que très partiellement pour le renouvellement des
eaux dans la traverse de Gand et l’alim entation du canal de
Terneuzen. L’écluse du Château et celle de Gentbrugge seront
constam m ent ouvertes, de sorte que le bief du canai de Ter­
neuzen s’étendra ju sq u ’à Melle » (1).
Une étude du matériel provenant de différents endroits du
canal Gand-Terneuzen (Ringspoorbrug, Langerbrugge, Ter-
donk, Zelzate) et de différentes profondeurs nous a montré
que le spectre planctonique subit de bien grands changements:
certaines espèces d’eau douce sont remplacées par des espèces
préférant les eaux saum âtres (2) ou bien elles se rencontrent
en petit nombre ou en état de dégénération.

5. D u r e t é d e l ’e a u :
Il n ’est pas possible de tirer des conclusions de l'ensemble
des chiffres sur la dureté de l’eau. A titre de documentation
nous donnons les résultats des analyses :
Pont du Pont du Pré Pont du B a rrag e de
Snep d ’A m ou r Strop G en tb ru gge

2 /9 /1 6 33,6 31,2 32,5


12/9/46 — 32,2 35,3 —

19/9/46 — — 37,7 —

8/10/46 32,3 34,7 33,2 32


30/10/46 — 34,7 — 32,5
20/11/46 30,5 32,5 33 34
5/2 /4 7 37 33 35 34
12/3/47 16,5 18,5 — —

2 7/8/47 29,5 — 29,5 —

10/9/47 31 — — —

8/10/47 30,3 — 29 30,5


11/2/48 31 31,5 31 31
2 4 /3 /4 8 31 — — 31
14/4/48 29 28 31 28,5

(1) où u n e é clu se sera éta b lie.


(2) la p lu p a rt d es d ia to m é e s h a lo p h ilu s (C y c lo te lla M en e gh in ia n a
K ütz., N itz s c h ia h u n g a ric a G ru n ow etc.) se ren co n tren t en p lu s grand
n om b re au fu r e t à m esu r e q u ’on s'ap p roch e de T ern eu zen .
— 130 —

6. Réserves alcalines :
Ci-dessous nous donnons le tableau des résultats des
analyses. Vu que nous ne possédons que des données frag­
m entaires sur le sens du courant dans le canal des Chau­
dronniers (canal reliant l’Escaut et la Lys), il est difficile de
voir comment les réserves alcalines changent sous l’influence
de la pollution.

P o n t du P o n i d u P ré P on t du B a r ra g e de
Snep d ’A m our Strop G en tb ru gge

2 /y / io 7,1 5,6 5,2


12/0/46 — 5,2 5,2 —

10/0/46 — — 4,2 —

8/10 /4 6 5,2 4,7 5,6 5,2


30/10 /4 6 — 4,2 — 6,7
20 /11 /4 6 4,6 5,4 5,0 5,1
12/3/47 2 2,2 •— —

27 /8 /4 7 4,5 — 4 ■—

10/0/47 5,3 — 5 —

24/0 /4 7 5,4 5,7 6,1 5,2


8 /1 0 /4 7 6,2 — 6,6 6,1
22/10 /4 7 6,5 6,4 7,1 6,5
5/1 1 /4 7 5,7 5,0 6,1 6,6
3 /1 2 /4 7 5,6 6,1 6,8 6,4
11/2 /4 8 4,1 4,2 4 4,3
10/3/48 5,5 5,5 5,4 5,6
2 4 /3 /4 8 5,2 5,4 6,8 5,7
14/4/4 8 4,8 5 4,0
5
Rem arquons qu’une alcanisation modérée peut atténuer la
toxicité de certaines substances comme par exemple des com­
posés sulfurés.
7. Les yaz dissous :
a) l’oxygène dissous :
P ar m anque de temps nous n ’avons m alheureusem ent pas
pu faire des analyses su r la teneur en oxygène dissous de
l eau. Des analyses pareilles nous auraient donné des indica­
tions précieuses et extrêmement intéressantes pour l’étude
de la pollution des eaux et de l’écologie des organismes. Les
seuls chiffres que nous possédons sont ceux des analyses du
5/11/47 que j ’ai faites et qui nous illustrent en même temps
— 131 —

le rôle joué par les barrages (notam m ent le barrage Saint


Georges) dans l’oxygénation de l’eau.
Pont du Snep : 2,40 m gr./l.
Pont du Pré d ’Amour : 2,30 m gr./l.
25 m. en aval du barrage Saint Georges : 3,60 m gr./l.
Pont du Strop : 2,40 m gr./l.
Barrage de Gentbrugge : 2,20 m gr./l.
Nous voyons donc que les chutes d’eau des barrages aug­
mentent sensiblement la teneur en oxygène dissous. La petite
différence de l’oxygène dissous entre le pont du Snep et le
pont du Pré d’A m our peut être expliquée par le fait que l’eau
de l’Escaut alim entait à cette date la Lys en am ont de Gand (1).
b) CHt, H jS :
Aux dates suivantes (2) de nos prélèvements nous consta­
tâmes de forts développements de gaz de méthane et d’hydro­
gène sulfuré :
8/10/46 : au poni du Pré d’Amour [grande quantité de pois­
sons morts (e.a. Gobio gobio L.) à la dérive au
pont du Snep].
9/5/47 : au pont du Pré d ’Amour
7/5/47 : au barrage de Gentbrugge
27/4/48 : au pont du Strop, au barrage de Gentbrugge et
surtout au pont du Pré d’Amour
14/5/48 : au pont du Pré d ’Amour
28/7/48 : au pont du Pré d’Amour et surtout au barrage de
Gentbrugge
13/8/48 : au pont du Pré d’Amour et au barrage de Gent­
brugge.
De ces quelques données nous pouvons conclure que les
eaux de la Lys et de l’Escaut contiennent beaucoup de ces
gaz au pont du Pré d ’Amour et au barrage de Gentbrugge,
c.-à-d. après avoir traversé la ville.
Rem arquons encore que d’après les recherches expérim en­
tales de W undsch 1935 (cité d’après Schroeder 1939) le gaz
de méthane, peu soluble dans l’eau, ne serait pas toxique pour
les organism es supérieurs. Schroeder (1939, p. 45) n ’accepte
pas une intoxication directe des diatomées par le méthane.
(1) U ne ex c e p tio n p o u r la p é rio d e ! U n e p a r e ille e x ce p tio n (m a is
d ans le se n s in v erse) fu t co n sta té e le 26-5-48.
(2) Ces d on n ées ne so n t qu e fra g m en ta ir es.
Les gaz lit* médiane peuvent jouer un rôle indirect dans lo
pollution des eaux par le l'ait que les bulles de gaz qui se
forment au fond de la boue entraînent souvent la couche
superficielle renferm ant des matières sulfureuses (FeS, H2S),
toxiques pour les organismes.
Pendant nos nombreuses excursions nous avons pu obser­
ver que la formation de ces bulles de gaz dépendaient de la
température (la tem pérature minim ale à laquelle elles se
formaient était de 11° C.), de la pression barométrique et de
la hauteur de la colonne d’eau se trouvant au dessus de la
couche boueuse. L’été doit être très favorable au développe­
ment de ces bulles de gaz à cause des hautes tem pératures
(activité bactérienne !) et du niveau bas de l’eau.

IV. - LES M IC R O O R G A N ISM ES DE LA LYS ET DE


L'ESC A U T — IN FLU EN CE DE LA VILLE DE G A N D
SUR LEUR C O M PO R TEM EN T
Les microorganismes traités dans ce travail sont ceux
péchés au moyen d’un filet à plancton, sans distinction s’ils
sont des vraies formes planctoniqnes on des formes bentho-
uiques accidentellement capturées dans nos filets. Plusieurs
auteurs nous ont déjà donné quelques indications sur la
présence de certains microorganismos de la Lys et de l’Escaut
à (fand : Bervoets sur les Ciliés (1940) ; (iiilard sur les Rota­
teurs (1947, 1948) et les Ciliés (1947) ; Luyten sur les Clado-
eères (1934) ; van Oye P. sur les Desmidiées (1934, 1935), et
les Rotateurs (1942, 1947) ; van Oye et Gillard sur les Chloro-
phycées (1950).
En tout nous avons trouvé dans notre matériel 212 m icro­
organismes différents, répartis comme suit dans les divers
groupes :
Rotatoria : 52
Copepoda : 3
Cladocera : 3
Ciliata : 25
Suctoria : 2
Rhizopoda. : 5
Heliozoa : I
Flagellata : 23
Dinoflagellata : 2

Organismes anim aux 110 110


— 133 —

Diatomeae : 44
Desmidiaceae : Il
Euchlorophyceae : 24
Ghlorophycées filamenteuses : 3
Zygnemataceae : 2
Schizomycetes : 3
Cyanophyceae : 0

Organismes végétaux : 96 96

TOTAL : 212

Nous voyons donc q u ’en richesse de formes les organismes


végétaux et anim aux sont bien balancés puisqu’il y a presque
autant de formes végétales qu’animales. Nos recherches sur
le nom bre d’individus de chacun de ces groupes nous montre
parcontre une nette dom ination des organismes végétaux.
En effet : la somme des moyennes des analyses quantitatives
des 4 endroits examinés nous donne pour 1947 les chiffres
suivants (voir fig. 7) :

CYANO­
PHYCEAE autres
ilATOnEAE||EUCHLORO|[FlAGEUAfÂ||ROfATORlA||CILIATA ORGANISMES
— 134

G rou p es : S om m e des N om bre d’in d iv id u s %


m o y en n es d an s 10 cc. d’ea u
(19 a n a ly ses) (m oyen n e de 1947)

D ia to m é e s : 1567 82 49,4 %
E u ch lo r o p h v c é e s : 925 48,7 29,1 %
F la g e llé s : 218 ( + oo) 11,5 6,8%
R o ta teu rs : 193 10 6,0 %
C iliés : 130 6,9 4,1 %
C y an o p h y cées : 102 5,3 3,2 %
D e sm id ié e s : 20 1
C opépodes : 7,3 0,38 j
C h loro p h y cées fila m e n « u s e s : 4,6 0,24 1
R h izop od es 0,85 0,045 1,4%
Z y g n e m a ta c ée s :
C ladocères :
D in o fla g e llé s :
T e n ta c u lifè r e s :
H élio z o a ir e s : 1

TOTAL : 3.168 167 100 %

S e u l e s les diatomées et les chlorophycées constituent en


moyenne presque 80 % des microorganismes.

Le graphique 8 (p. 141) lu de h au t en bas nous donne les


différentes proportions de ces groupes à une date déterminée.
Lu de gauche à droite il nous montre la périodicité (1) de
ces divers groupes.

Le tableau ci-dessous nous donne un aperçu de la périodi­


cité des groupes principaux, classés d’après leur richesse en
individus pour les mois différents (la movenne de 1946,
1947 et 1 9 4 8 )/:

(1) C ette p é r io d ic ité e s t in flu e n c é e p a r la p o llu tio n 1 R ap p elon s


q u e p o u r 1947 n o u s n ’a v o n s p as p r é v é lé d es é c h a n tillo n s p en d a n t les
m o is d e ja n v ie r e t fé v rie r .
- 135 —

Janvier : Février : Mars :


1. Diatomées 1. Diatomées 1. Diatomées
2. Ciliés 2. Ciliés 2. Ciliés

Avril : Mai : Juin :


1. Diatomées 1. Flagellés 1. Diatomées
2. Ciliés 2. Diatomées 2. Chlorophycées
3. Rotateurs 3. Flagellés
4. Ciliés
5. Rotateurs

Juillet : Août Septembre :


1. Chlorophycées 1. Diatomées 1. Diatomées
2. Diatomées 2. Chlorophycées 2. Chlorophycées
3. Flagellés 3. Rotateurs
4. Rotateurs
5. Cyanophycées

Octobre : Novembre : Décembre :


1. Diatomées 1. Diatomées 1. Diatomées
2. Cyanophycées 2. Ciliés 2. Ciliés
A. - LISTE DES ORGANISMES TROUVES

R O T A TO R IA :

A d i n d a o c u la ta
A nuraeopsis fis s a
A s c o m o r p h a sp.
A sp la n c h n a p r i o d o n ta
A sp la n c h n a sp.
B r a c k ¡onus a n g u la r is
B r a c h io n u s b u d a p e s t in i c n s is
B r a c h io n u s c a ly c if l o r u s
B r a c h io n u s l e y d i g i i
B r a c h io n u s [q u a d r i d e n t a t u s ] q u a d r i d e n ta t u s
B r a c h io n u s [ u r c e o la r i s ] r u b e n s
B r a c h io n u s [ u r c e o l a r i s ] u r c e o la ris
C a th y p n a luna
C e p h a lo d e lla fo r f ic u l a
C ep h a lo d ella g ib b a
C olu rella a d r i a ti c a
C olu rella c o lu r u s
— 136 —

D ic r a n o p h o r u s c a u d a tu s
D is s o tr o c h a m a c r o s ty la
E u c h la n is d ila ta ta
F il in i a b ra c h ia ta
F ilin ia c o rn u ta
F il in i a lo n g iseta
G a s tr o p u s s t y l i f e r
K e r a t e l l a q u a d r a ta Πf r e n z e l i
K era tella quadrata Πquadrata
K e r a t e l l a co c h le a r is Πc o c h le a r is
K e r a t e l l a valg a
Lecane lu dw igii
L e c a n e lu n a
L e c a n e u n g u la ta
L e p a d e ll a o v a lis
M o n o s ty la c o r n u ta
M o n o s ty la lu n a r is
M y t il in a m u c r o n a ta
N o th o lc a a c u m i n a ta
N o th o lc a s q u a m u la Πs q u a m u la
P e d a lia sp.
P o l y a r t h r a r e m a ta
P o l y a r t h r a v u lg a r is
P o m p h oly.r s u lc a ta
R h in o g len a fr o n ta li s
R o ta ria n e p tu n ia
R o ta ria r o ta to r ia
S y n c h a e ta sp.
T e s tu d i n e ll a e m a r g in u la
T e s tu d i n e ll a p a tin a
T r ic h o c e r c a p u s illa
R otateu rs co n tra ctés e t n on d é te rm in é s (i)

C O P E PO D A :
C y c lo p s la n g u id u s
C y c lo p s v e r n a l is
H a r p a c ti c id a e

C LADOCERA :
B o s m i n a lo n g i r o s t r i s
C h y d o r u s s p h a e r ic u s
Moi na rect i r o s t ris

C IL IA TA :
A s p id i s c a co sta ta
C a r c h e s iu m p o l y p i n u m
C odonella sp.
— 137 -

Cole its h ir tu s
C y c lid iu m g la u co m a
D i d i n i u m sp.
E p i s t y l i s sp.
E u p lo t e s eltan in
H a s ta te lla ra d ia n s
O x y tr i c h a p e llio n e lla
P a r a m a e c i u m c a u d a tu m
P a r a m o e c i e m sp.
P le u r o n e m a c h r y s a lis
R h a b d o s ty l a a re n ic o la e
S a p r o d i n i u m d e n ta t u m
S ten to r coerideus
S ten to r po lym o rp h u s
V o rtic e lla alba
V o rtic e lla m i c r o s t o m a
V o rtic e lla sp.
C iliés c o n tra ctés e t non d éter m in é s (51

S U C T O R IA :
T o k o p h rya q u a d rip a rtita
T e n ta c u lite r e s non d é te r m in é s (1)

R H IZO PO D A :
A rc e lla v u l y a r i s
A rc e lla sp.
D if f lu g ia a c u m in a ta
D if f lu g ia oblonga
D iff lu g ia sp. (g lo b u lo sa 'O

H E L IO ZO A :
A c t i n o p h r y s s o l (?)

FLAGELLATA :
C h la m y d o m o n a s sp.
C r y p to m o n a s sp.
D in o b r y o n s e r t u l a r i a
D i n o b r y o n sp.
E u d o r in a elega n s
E u g len a acu s
E u g le n a sp.
M allo m o n as sp.
Pa a d o r i na m o r a m
P h a c u s ca u d a ta
P h a c u s lo n g ica u da
P h a c u s p le u r o n e c te s
Phacus pyru m
— 138 —

Phacus to rtu s
S y n u r a u v e lla
T r a c h e lo m o n a s v o lv o c in a
T r a c h e lo m o n a s sp . I
T r a c h e lo m o n a s sp . II
V o lv o x g lo b a t o r
F la g e llé s non d é te r m in é s (4)

D INOFLAGELLATA :
C e r a ti u m h i rti tuii nella
P e r i d i n i u m sp.

D IA T O M E A E :
A m p h o r a o v a lis
A s te r io n e l la f o r m o s a
C a m p y l o d is c u s n o ric u s
C y c lo te lla sp.
C y m a t o p le u r a e ll ip t ic a
C y m a t o p le u r a so lea
C y m b e lla lan c eolata
C y m b e lla t u m id a
C y m b e lla sp.
D ia to m a e lo n g a tu m
F r a g il a r i a spp. (2)
G o m p h o n e m a a c u m i n a t u s var. t u r r i s
G o m p h o n e m a a c u m i n a t u s var. co ro n a ta
Gomphonema augur
G y r o s i g m a a tt e n u a tu m
M elosira g r a n u la ta
M e losira isla n dic a
M e losira v a r ia n s
M er id io n c ir c u la r e (x)
N a v ic u la spp. (3)
N itz s c h ia s i g m a (x'
N itzsc h in s i g m o i d e a
N itz s c h ia sp.
P in n u l a r ia sp.
P l e u r o s ig m a sp.
S ta u r o n e is a n c e p s
S u r i r e l l a e leg a n s
S u r i r e ll a o v a lis
S u r i r e ll a r o b u s ta var. s p le n d id a
S u r i r e ll a te n e r a var. n e r v o s a (x)
S y n e d r a a c t i n a s t r o id e s
S y n e d r a a cu s

(x) d é te r m in é e s p ar A. v a n d er W e r ff (A b cou d e).


— 139

S y n e d r a c a p it a ta
S y n e d r a p u lc h e l la (x)
S y n e d r a ulna
T a b e lla r ia f e n e s tr a t a
D ia to m é e s non d é te r m in é e s (5)

D E SM ID IA C E A E :
C lo s t e r i u m a c e r o s u m
C lo s t e r i u m acus
C lo s t e r i u m a c u tu m
C l o s t e r i u m L e ib l e in i i
C lo s t e r i u m m a c i le n t u m
C lo s t e r i u m m o n i li f e r u m
C lo s t e r i u m P r it c h a r d i a n u m
C lo s t e r i u m s t r i g o s u m
C lo s t e r i u m sp.
C o s m a r iu m sp.
S ta u r a str u m , sp.

EUCHLOROPHYCEAE :
A c ti n a s tr u m H a n t z s c h i i
A n k i s t r o d e s m u s fa lc a tu s
C o e la s t r u m m i c r o p o r u m
C o e la s t r u m p r o b o s c id e u m
C ru c ig e n ia m x d tis eta
C ru c ig e n ia q u a d r a ta
C ru c ig e n ia r e c ta n g u la r i s
C ru c ig e n ia t e t r a p e d i a
E r r e relia B o r n h e m i e n s i s
G o le n k in i a r a d ia ta
K ir c h n e r ie l la lu n a r is
M ic r a c tin iu m p u s i ll u m
P e d i a s t r u m b ira d ia ta rn
P eaiastru m B oryanum
P ed ia stru m d u p le x
P e d ia s t r u t n te t r a s
S c e n e d e s m u s a c u m i n a tu s
Scenedesm us a cu tifo rm is
Scenedesm us d im o rp h u s
Scenedesm us h y strix
S c e n e d e s m u s q u a d r ic a u d a
S c e n e d e s m u s sp.
T e tr a e d r o n c a u d a tu m var. in c i s u m
T e t r a s t r u m s t a u r o g e n ia e f o r m e

C H L O R O PH Y CE E S F IL A M E N T E U S E S
S ti g e o c lo n i u m sp.
— 140 —

U lo th r ix sp.
Non d é te r m in é e s (i)

ZYGNEM ATACEAE :
S p i r o g y r a sp. I
S p i r o g y r a sp. II

CYANOPHYCEAE :
C o e lo s p h a e r iu m N a g e lia n u m
L y n g b ia a e s t u a r i i
M e r is m o p e d ia sp.
M i c r o c y s t is a e ru g in o sa
O s c illa to r ia sp. I
O s c illa to r ia sp . II
O s c illa to r ia sp . III
P h o r m i d i u m sp.
S p ir u li n a J e n n e ri

S C H IZ O M Y C E T E S :
C la d o t h r ix sp.
T h i o t h r i x sp.
Z o og loea r a m ig e r a

B. - REMARQUES SUR LES ESPECES PRINCIPALES OU INTERESSANTES : (1)

I. - DIATOMEES :

Le plancton de la Lys et de l’Escaut est avant tout un


plancton à diatomées : 49,4 % (moyenne de 1947) des m icro­
organism es appartiennent à ce groupe (voir fig. 7 et 8).
Pendant tous les mois de l’année, sauf le mois de m ai et le
mois de juillet pendant lesquels les Flagellés et les Ghloro-
phvcées étaient respectivement nettement dom inants, elles
constituaient le groupe le plus nom breux. Pour 1947 le m axi­
m um de production était situé au 14 août : 678 individus
dans 10 cc. d’eau (moyenne des 4 endroits).
(1) P o u r la p é r io d ic ité d es o rg a n ism es v o ir le ta b lea u e t fig u r e s
8 e t 9. P o u r le s d on n ées éc o lo g iq u e s (pH, tem p é ra tu r e d ’ea u , ten e u r
en ch lo r e etc.) v o ir ch a p itr e su r le s « F a c te u r s é c o lo g iq u e s » p. 122.
'd ates co rr e sp o n d a n te s).
N. B. Le n om b re in d iq u é d an s le tab leau de la p é r io d ic ité e st la
m oyen n e d es i en d ro its de p rélèv e m en t d ’é c h a n tillo n s s a u f dans
le cas de c e r ta in e s e sp èc e s où n ou s d on n on s les c h iffr e s d es 4 en d ro its
ex a m in é s : Sn = P o n t du Snep ; P. A. = pont du P ré d ’A m our ;
St = pont du Strop ; G = b arrage de G en tb ru gge.
141
ORGANISMES VEGETAUX
I I
EUCHlOROHftCEAE ®

DIATOMEAE

CYANOPHYCEAE »

DESMIDIACEAE o o o

ORGANISMES ANIMAUX
I
FLAGELLATA o o

ROTATORIA o o

CILIATA

COPEPODA

1 S 3 A S 6 7 8 9 10 11 18
— 142 —

EUDORINA EIEGANS
I
PONT w SNEP

PONTw PK DAnOUS

PONT»u STROP


PEDIASTRUM duplex
I
PONT tu SNEP

PONT*uPRttAMOUR°

PONT w STROP

ACTINASTRUM HANTZSCHII
I
PONT *u SNIP

PONT w STROP

AAIIA6E m GENTNUG6E

1 2 3 4 5 6 7 6 9 10 11 «
— 143 —

Asterionella form osa Hassall :


Espèce com mune dans les eaux de la Lys et de l’Escaut,
surtout pendant les mois de mai et de ju in . Oligosaprobe.
Je tiens à faire rem arquer ici que cette espèce a été proba­
blement souvent confondue avec Asterionella gracillima que
je n ’ai jam ais rencontrée pendant mes recherches sur le
plancton de la Belgique.
Tabellaria fenestrata (Lyngb.) :
A côté de la forme ordinaire nous avons rencontré maintes
fois la variété asterionelloides, surtout au mois d’août et
septembre. Espèce oligosaprobe que nous avons trouvée su r­
tout dans la Lys au pont du Snep.
Fragilaria spp. :
Une des espèces de Fragilaria était probablement Fragilaria
crotonensis Kitt. Espèces oligosaprobes que nous avons trou­
vées dans l’Escaut et surtout dans la Lys au poni du Snep.
Melosira spp. :
Dans nos analyses quantitatives nous n ’avons pas tenu
compte des différentes espèces de Melosira. Ce genre a présenté
en 1947 un m axim um le 14 août. Ui plupart des espèces de
Melosira sont oligosaprobes exception faite pour Melosira
varians qui est plutôt mésosaprobe.
Influence de la ville de Gand sur le nombre d’individus :
voir tableau.
Synedra actinastroides Lemn. :
Espèce peu abondante dans la Lys et l’Escaut. Elle a montré
un petit m axim um de production au mois de juillet-août.
Espèce oligosaprobe mais d’après nos recherches pas très
sensible à la pollution de l’eau.
Influence de la ville sur le nombre d’individus: voir tableau.
Synedra spp. :
Les espèces de ce genre et celles du genre Melosira consti­
tuent les principaux représentants des diatomées de la Lys
et de l’Escaut.
Les espèces ulna et acus ont développé en 1947 un premier
m axim um fin m ai-début ju in et un second au mois d’août.
En 1948 nous avons pu constater un m axim um aux mois
d’avril-m ai. Espèces oligosaprobes sensibles à la pollution de
l’eau.
Influence de la ville sur le nombre d’individus : voir tableau.
Campylodiscus noricus Ehrbg. :
Espèce que nous n ’avons trouvée que deux fois. Vit dans
la boue.
— 144 —

II. - DESMIDIEES :

Ce groupe u’est que pauvrement représenté dans les eaux


de lii Lys et de l’Escaut : 0,74 % (moyenne de 1947). Ceci
s’explique enlr’autre par le fait que la m ajorité des desmi-
diées sont des espèces acidobiontes et que les eaux de la Lys
et de l'Escaut sont alcalines. Sur les 11 espèces différentes
trouvées, 9 appartiennent au genre Closterium. En 1947 les
desmidiées oni développé un petit m axim um le 31 juillet.

III. - EUCHLOROPHYCEES :

Les Euchlorophycées, représentées par 24 espèces différen­


tes, forment le deuxième groupe le plus im portant des m icro­
organism es de la Lys et de l’Escaut : 29,1 % (moyenne de
1947). Elles ont développé u i i premier m axim um de produc­
tion lians la première moitié du mois de juillet et un second
plus grand maxim um le 14 aoiit. Au mois de juillet elles
constituaient le groupe le plus nombreux.
Actinastrum Hantzschii Lagerh. :
Espèce oligosaprobe. Longueur de la cellule : 10-24 g
(Pascher, Lindau-Melchior, Chodat) ; propres m ensurations :
10-38 g. En Belgique elle ne se rencontre que dans les eaux
alcalines (voir vau Oye et Gillard, 1950). Il est probable que
la pollution de l’eau dim inue la longueur moyenne de cette
espèce (voir Gillard, 1947, p. 61). M aximum en 1947 : le 16
juillet. Abondante dans nos rivières.
Cette espèce paraît être très sensible à la pollution de l’eau
(voir tableau et figure 9). La Lys au pont du Snep est plus
riche en cette espèce que l’Ecaut au pont du Strop. Rem ar­
quons encore qu’au barrage de Gentbrugge le nombre d’indi­
vidus est plus élevé qu’au pont du Strop : la Lys enrichit
l’Escaut de cette espèce.
A notre avis la variété « fluviatile » n ’a pas de droit d’exis­
tence.
A nkistrodesm us falcatus (Gorda) Ralfs :
Espèce oligo- à mésosaprobe que nous avons observée sur-
lout dans les eaux de la Lys. En Belgique elle paraît être
euryionique (voir van Oye et Gillard, 1950).
Coelastrum m icroporum Nageb :
Espèce oligosaprobe. Eurvionique d’après van Oye et
Gillard (1950).
— 145 —

Coelastrum proboscideum Bohlin :


Espèce très variable. Moins abondante que la précédente.
Errerella Bornhemiensis Conrad :
Oligosaprobe d’après nos recherches. Surtout dans les eaux
de la Lys au pont du Snep. Paraît être relativement rare en
Belgique.
Influence de la pollution : voir tableau.
Pediastrum biradiatum Meyen :
Nous avons trouvé cette espèce dans de l’eau mésosaprobe.
Rare en Belgique. La moins abondante de toutes les espèces
de Pediastrum de la Lys et de l’Ecaut à Gand.
Pediastrum Boryanum (Turpin) Meneghini :
Espèce p-mésosaprobe. Peu abondante. Euryionique (van
Oye et Gillard) et très commune en Belgique.
Pediastrum, duplex Meyen :
Espèce oligosaprobe et euryionique (van Oye et Gillard).
Influence de la pollution : fig. 9 et tableau. Il est possible
que la taille des cénobes, des cellules et des lacunes soit en
relation avec le degré de pollution ile l’eau (voir Gillard 1947,
p. 61). La plus nombreuse des espèces de Pediastrum dans
la Lys et l’Escaut à Gand.
Pediastrum tetras (Ehrbg) Ralfs :
Espèce oligosaprobe. Moins abondante encore que Pedias­
trum Boryanum.
Scenedesmus acum inatus (Lagerh.) Ghodat :
Espèce p-mésosaprobe. Assez abondante dans la Lys et
l’Escaut mais moins que Scenedesmus quadricauda.
Scenedesmus acutiform is Schröder :
Trouvée une seule fois dans la Lys.
Scenedesmus dim orphus Kützing :
Moins abondante que Sc. acuminatus.
Scenedesmus hystrix Lagerh. :
Rare dans la Lys et l’Escaut.
Scenedesmus quadricauda (Turpin) Brébisson :
Espèce p-mésosaprobe. Euryionique (van Ove et Gillard,
1950). Il est probable que sa taille moyenne dim inue avec
la pollution de l’eau.
Max. en 1947 : 4 juillet.
Testrastum staurogeniaeforme (Schröder) Lemmerm. :
Nous avons trouvé cette espèce surtout dans le nannoplanc­
ton. Cellules à 5 ou 6 épines. Se rencontre d’après van Oye
et Gillard (1950) aussi dans l’eau saum âtre. Je l’ai égale­
— 146 —

ment trouvé dans le canal de Terneuzen à Terdonk (eau


oligohaline).

IV. - CHLOROPHYCEES FILAMENTEUSES :

Nous avons rencontré Stigeoclonium et Ulothrix surtout


dans la Lys au pont du Pré d’Amour.

. V. - ZYGNEMATACEAE :

Spirogyra sp. :
Oligosaprobe. Jam ais abondante dans la Lys et l’Escaut.

VI. - CYANOPHYCEES :
Ce groupe constituait 3,2 % (moyenne pour 1947) des
m icroorganism es de la Lys et de l’Escaut à Gand. En juillet
le cinquième groupe le plus nom breux, en octobre le
deuxième. Max. en 1947 : 4 juillet.
Coelosphaerium Nagelianum Ung. :
Surtout dans la Lys. Max. en 1948 : 14 août.
Microcystis aeruginosa Kütz. :
Plutôt rare dans les eaux de la Lys et de l’Escaut.
Oscillatoria spp. :
Espèces mésosaprobes. Surtout sur les m urs des quais,
barrages et écluses et sur les parois des bâteaux.
Influence de la ville : tableau.
Max. en 1947 : 4 juillet.
Spirulina Jenneri (Hass.) Geitl. :
Espèce polysaprobe que nous avons trouvée surtout au
pont du Pré d’Amour et au barrage de Gentbrugge.

VIL - SCHIZOMYCETES :
Les espèces de Cladothrix et de Thiothrix (— mésosaprobes
ou polysaprobes) ainsi que Zoogloea ramigera Itzigsohn ( =
polysaprobe) ont eu leur plus grand développement au pont
du Pré d’Amour et au barrage de Gentbrugge.

VIII. - DINOFLAGELLES :
Groupe pauvrem ent représenté dans les eaux de la Lys et
de l’Escaut tant en espèces qu’en individus. Nous n ’avons
rencontré qu’un seul exemplaire de Ceratium hirundinella.
— 147 —

IX. - FLAGELLES :

Les flagellés, représentés par au moins 23 espèces diffé­


rentes, form ent le troisième groupe le plus im portant des
microorganismos des cours d’eau à Gand. Sans tenir compte
des fleurs d’eau observées, ils constituaient 6,8 % des orga­
nismes. En mai ils sont nettement dominants.
Eudorina elegans Ehrenb. :
Espèce oligosaprobe que nous avons rencontrée maintes
fois en masse au pont du Snep. Influence de la ville sur le
nombre d’individus : voir tableau et fig. 9. Cette espèce nous
paraît très sensible à une pollution de l’eau.
Nous avons observé plusieurs fois des formes dégénérées
telles que H artm ann (1921) a décrites. Selon cet auteur cer­
tains Protococcales et surtout les rotateurs rendraient le
milieu im propre aux Eudorina. Evens (1946), qui a examiné
le matériel d’un vivier à Hamme, déclare que Asplanchna
priodonta et surtout Ascomorpha saltans seraient responsa­
bles de la forme « echidna ». Je tiens à faire rem arquer ici
que nous avons rencontré ces formes echidna environ au
m axim um de production á'Asplanchna priodonta (et d’autres
espèces d'Asplanchna) ce qui corrobore indirectement les vues
de Evens.
Max. en 1947 : 4 juillet.
A côté de cette espèce nous avons observé également des
espèces de Pandorina m orum et des formes dont il était diffi­
cile de les classer dans une de ces deux espèces puisqu’elles
présentaient plusieurs caractères intermédiaires.
Euglena acus Ehrenb. :
Espèce oligo- à mésosaprobe, trouvée surtout au pont du
Snep (Lys).
Phacus D ujard. :
Ce genre était représenté dans la Lys et l’Escaut par 5
espèces :
Phacus caudata, Ph. longicauda, Ph. pleuronectes, Ph.
pyrum et Ph. tortus.
Phacus longicauda (Ehrenb.) Dujard. et Phacus pleuro­
nectes (O. F. Müller) Dujard. :
Espèces oligosaprobes à catharobes que nous avons tro u ­
vées surtout au pont du Snep (Lys). Max. en 1947 : 27 août.
Les trois autres espèces étaient beaucoup moins nom breu­
ses que celles-ci.
— 148 —

Synura uvella Ehrenb. :


Espèce oligosaprobe vivani également dans les eaux légè­
rement polluées. Le 19/5/47 nous avons observé une fleur
d ’eau au pont du Snep (Lys). Rem arquons qu’à cette date le
nombre de ces flagellés était fortem ent réduit au pont du
Pré d’Amour où une pollution secondaire due aux débris de
ces organism es fut constatée.

X. - CILIES :

Ayant exam iné surtout du matériel conservé, bon nombre


de ciliés ne purent être déterminés à cause de leur état con­
tracté. Ils formaient le deuxième groupe le plus nom breux
de novembre à avril. Max. de ju in à août En moyenne ils
constituaient 4,1 % des m icroorgunismes de nos cours d’eau
à Gand.
('udonella sp. :
LVspèce observée était probablement Codonella lacustris.
Rare dans la Lys et l’Escaut.
Uastatella radians Erlanger :
Espèce que nous avons trouvée dans de l’eau méso- et
polysaprobe (voir Gillard 1947). Se nourrissant probablement
suivant Verschaffen (1929) de Bacillus typhi. Influence de
la ville sur le nombre d’individus : voir tableau.
Nous avons retrouvé cette espèce à Lille (France) dans la
Deule qui se jette dans la Lys près de la frontière belge. Ce
qui confirm e notre hypothèse émise en 1947 que cette espèce
est amenée de la France.
Paramoecium caudatum (— Paramaecium aurelia O. F.
Müller) :
Espèce mésosaprobe que nous avons trouvée surtout au
pont du Pré d’Amour et au barrage de' Gentbrugge.
Paramoecium sp. :
Probablem ent P. bursaria (Ehrenb.).
Saprodinium dentatum Lauterborn :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Nous ne l’avons trouvée
que le 16-7-47.
Vorticella spp. :
Nous avons trouvé plusieurs espèces de Vorticella dont
nous n ’avons pu déterm iner que deux (microstoma et alba).
Ce genre fut surtout fort représenté au pont du Pré d ’Amour
et au barrage de Gentbrugge. Maximum observé en 1947 :
18 juin.
— 149 —

Influence de la ville de (land sur le nombre d’individus :


voir tableau.

XI. - TENTA CULIFERES :

A côté de Tokophrya quadripartita (Cl. & L.) Bütschli nous


avons encore observé un tentaculifère parasite de Epistylis sp.
que nous n ’avons pu déterminer.

XII. - RHIZOPODUS :

Les Rhizopodes étaient plutôt rares dans les échantillons


d’eau examinés. Ils étaient surtout représentés par Arcella
vulgaris et Arcella sp. A côté de D ifflugia acum inata et D.
oblonga nous avons encore observé une autre espèce que
nous n ’avons pu déterm iner avec certitude mais qui doit être
très probablement l’espèce D. globulosa.

XIII. - COPEPODES : (1)

Ui Lys et l’Escaut paraissent être très pauvres en c.opépo-


des. Espèces trouvées : Cyclops vernalis et Cyclops languidus.
A côté de ces deux espèces j ’ai observé une espèce de la
famille des Harpacticidae que je n ’ai pu déterminer.

XIV. - CLADOCERES :
Les cladocères aussi forment un groupe bien pauvrem ent
représenté dans le plancton de la Lys et de l’Escaut à Gand.
Je tiens à faire rem arquer ici qu’à côté des espèces men­
tionnées dans notre liste, Luyten a trouvé également Daphnia
cucullata au pont du Snep.

XV. - ROTATEURS :
De tous les microorganismes anim aux les rotateurs consti­
tuent le groupe le plus riche tant en nombre d’espèces (52)
qu’en nombre d’individus (IO ind. / 10 ec. d’eau ; moyenne de
1947). M aximum en 1947 : le 4 juillet (92 individus dans
10 cc, d’eau).
(1) L es eo p ép o d es fu ren t d é te r m in é s et e x a m in é s par M onsieur
D ’H avé, a ss ista n t-a d jo in t à l’In stitu t de, B io g é o g ra p h ie de l’U n iv e r ­
sité à G and. Je le rem e r eie sin cèrem en t de sa co lla b o ra tio n .
— 150 —

«
Adineta oculata (Milne) :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Trouvée une seule fois
dans la Lys, le 26/5/48.
Anuraeopsis fissa (Gosse) :
Maximum en 1947 : le 16 juillet. AMt- dans les eaux alcalines
(Gillard 1948).
Asplanchna priodonta Gosse et Asplanchna sp. :
Jam ais en grande quantité. Responsable d’après Evens des
formes dégénérées d'Eudorina elegans.

F ig . 10 : B r a c h io n u s c a ly c if l o r u s p a r a sité p ar A s c o s p o r id iu m
a s p e r o s p o r a F r i t s c h 1895.

Brachionus angularis Gosse :


Très répandue dans les eaux de la Lys et de l’Escaut. Max.
en 1947 : 4 juillet ; ß-n^sosaprobe.
Influence de. la ville de Gand sur le nombre d’individus :
voir tableau.
Brachionus budapestinensis Dadav :
Espèce très rare dans la Lys et l’Escaut. Jam ais trouvée
ailleurs en Belgique.
Brachionus calyciflorus Pallas :
Espèce très commune dans la Lys et l’Escaut. Max. en 1947:
4 juillet. Nous avons trouvé quelques fois des exemplaires
parasités par Ascosporidium asperospora Fritsch (fig. 10).
— 151 —

Brachionus leydigii Cohn :


Espèce rare dans les cours d’eau de Gand.
Brachionus [quadridentatus] quadridentatus Hermann (1) :
Peu abondant dans la Lys et l'Escaut. Max. en 1947 : 14
août.
Brachionus [urceolaris] urceolaris Müller et Brachionus
[■urceolaris] rubens Ehrenberg :
Espèces plutôt rares dans la Lys et l’Escaut. Max. au mois
d’août.
Cephalodella forficula (Ehrbg.) :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Trouvée une seule fois
au pont du Snep (Lys).
Cephalodella gibba :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Trouvée une seule fois.
Dicranophorus caudatus (Ehrbg.) :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Facilement reconnaissa­
ble par sa couleur verte (vit en symbiose avec des zooehlo-
relles) et par le fait que son m astax est protractile. Trouvée
en assez grande quantité au pont du Snep (Lys).
Dissotrocha macrostyla (Ehrenbg.) :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Nous l’avons trouvée à
plusieurs reprises m ais jam ais en grande quantité. Surtout
dans l’Escaut au pont du Strop.
Filinia brachiata (Rousselet) :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Max. en 1947 : 4 juillet.
Trouvée aux quatre endroits examinés.
Filinia cornuta Weisse :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Trouvée une seule fois
au pont du Snep.
Filinia longiseta (Ehrbg.) :
Espèce très com mune dans la Lys et l’Escaut. Maxima en
1947 : le 19 mai et le 14 août. Influence de la ville de Gand
su r le nombre d’individus : voir tableau de la périodicité.
P araît très sensible à une pollution de l’eau.
La littérature sur les différentes espèces de Filinia est très
confuse. Carlin (1943) accepte e.a. l’existence de 4 espèces :
Filinia m ajor (Golditz), Filinia limnetica (Zacharias), Filinia
longiseta (Ehrenberg) et Filinia terminalis (Plate). Selon
Slonimiski Filinia terminalis ne serait qu’une forme saison-
(1) P ou r la p a rtie ta x o n o m iq u e su r les B r a ch io n id a e ( B ra c h io n u s,
P l a t y ia s , A n u r a e o p s i s , K e r a te l la , N o th olca , A rg o n o th o lc a et K e l l i ­
c o tt ia ) v o ir G illard 1948.
— 152 —

nière de F. longiseta. Suivant Evens (sous presse) F. limnetica


serait une forme saisonnière de F. longiseta. Une revision
sur ce genre s’impose.
A titre de docum entation nous donnons ci-dessous les résul­
tats de nos m ensurations sur des exemplaires de Filinia que
nous avons provisoirement classés sous F. longiseta.

i
Longue w m o y en n e en
i

D ates CorpS E p in es E p in e In se rtio n N om bre


ant. post. T = term in . d ’in d iv id u s
N. T. = non m e su r é s
te r m in a le

6 /6 /4 7 152 351 190 N.T. 6


18/6/47 113 306 172 N.T. 6
4 /7 /4 7 149 314 164 N.T. 4
16/7/47 136 272 150 N.T. 2
14/8/47 138 385 . 218 N.T. 7
27/8 /4 7 121 319 189 T. 7
10/9/47 150 390 230 N.T.? 1
22/10/47 150 430 223 N.T. 1
11/2/48 187 385 280 T. 1
14/4/48 157 330 242 T. 1
2 8 /7 /4 8 180 320 195 N.T. 1

Gastropus stylifer Im hof :


Espèce que nous n ’avons rencontrée qu’une fois au pont
du Strop.
Keratella quadrata OE frenzeli et Keratella quadrata OE
quadrata (1) :
Espèces assez com munes dans nos cours d’eau. Max. en
1947 : le 19 mai.
Keratella valga (Ehrenberg) :
Plutôt rare dans nos cours d’eau. En grande masse (68 ind.
dans 10 ce. d’eau) au pont du Snep le 27/8/47.
Influence de la ville : voir tableau.
Lecane ludw igii (Eckstein) :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Trouvée deux fois au
pont du Snep et une fois au barrage de Gentbrugge.
(1) v o ir n o te p. 151.
i

]
TABLEAU DE LAPÉRiODiCiTÉ
W t t cMittrei indiquent le nombre ¿individus duns iocc. d'au.(moyenne des ^endroits examinés, sauf: J s f * " "
r x -a
rx - a n/ ia lyse quantitative manque
T_________________ 7 ^ li^ e d fZ tb r u o q e
y+ -espèce trouvée dans ranalyse
— qualitative 4’* * r e t y ensemble v J ^ 7

1946 1947 1946 1946 1947 1946


ROTATORIA
c n K a a 'i2 ’ a c ii a ii ! D a a ! iiG 3 in 3 a c 3 t ia i_ tn i r « i3 'i~ z r ic i iK 3 i,n iT 3 c iE ir r iif iin c 3 r ic iir "
Q snaauiaaB Q E aEasaü^iaiiüiaiusiiicic'icü'iH i- •s Phacus pyrum o ~ T i r :; r : i ^ " " a a r ¿ 3 " n r - i r T T , r : T [ . ] ; . a : j o . r 1B : i r r . i T ^ T i . T ~ n - 7 ~ ^
AdineU oculata BBBB
Anuneopsñ msa ------------- ï m -n - + u
Trachelomonas volvocina
aBuc3Bua.a;;.-:^aBBBB:3:3E]ae;BBBBBBBE3[0EUiBBaaa:.;
fisp S m rm priodonta UGFIJLGGGGBU H —B B B B B B G B B B B B B B B B B B B B B B B B B B B B
I « “ 1 sp i \ B B S Z B B O n rB B ^ ^ B ^ B B Z B B B B B B flB IiB B B B B B liB B Z B B ^ B
Brachionus angularis so [ j G B G H B ^ B B O ^ f l í l H ^ n a n G G G G B B B B G B B B B O Í I Ü B B G B B B
FAfjBB>GSBaBaBEia:iai^sasnaBBBBBBaar;aaB^B^aa Vbtm globator *
5t ^ a u o n f liiB a f jf lf lB ü Q B a iJ B B n B flB B B a B if lB C iB fltia a : :!
6 tfBflri|I< I B B Í T tr '/ B G G L l'- lB B ÍlG B n B B G B B B B B B B G B B B B B B t'jfl DINOFLAGELLATA
Brachionus budavestirimsis Ceratium hirundinella
4 4 Peridinium sp £t
a tÆ n * a p w m i E f f 11 D IATO M EAE BBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBB BBBBBBBBBBBBB
Amphora ovalis
Brachionus Aslerionen formosa Sn B B B B B7B B B B S U: j:iU
B B B B fllB B B B B B B B B ■ B B B B B B B B B B B B
B B l!.> B B B B B a a a B B B E 3 Q n G B n f l B ^ B
.. tgvadr.lquadndentahn M SQG rLQUi&BBBTTBÜlBElBGBiJBClBEIBB BBBBUUUUH'BBUB
.. wrceobm]ru6ens St I S G ^ S J j lL G S E X H C I ^ B B B C i a B B B B B B B BBBGUQLSGBGBQB
- . tUrceolaris]urceofam G a n a n ^ D T B Q n ü r C r n ^ B B B B f l B B B f l B B B i BBBBQ Q O EinB BO B
rus noricus
— -Sp>
wètóplem^ e/bplka
Colurella adriatica
. . .. .colurus Cymbella ¡antedíala
dicranophorus caudatus .±t. « tumida
yssotrocha macrostyla ti $P
lu ch ia n j s dilatata elongatum 9 i
filinia brachiata
cornuta,
3Ë ulpna awt¡iajbl¡Uilrii
longiseta Sfi r?rBBr]BUBBO^UÜBBLia[r:aBBCCaaBBBBCBe:-UrJBBBBLia « var.coronata
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Eudorina elegans so "^□BBaBBBnBrÁlCICIíraaXBaBElBBBBBBBBBBBBUBíaBBaB
^ n n c n T iiir r r ^ r i- ^ c ^ a n s B C C c a B B B ia B G B G B B L iu Q ï
B E iE J .D JS .T .T B ^ B U L ira G C in B E J B rB B B B B D L J n n H B ^ a B ^ .iirE
$t ^aannnnBBonan^cinBBtJBBBBaBBBBBBBBBBBnciQci T^UaD^LTnpEGBBntiBUOLJBBBElBBBBiGiBBBBBÜÎinyE
G aBoGBTíiG^ KG XE GJ nfFl Nr 'P n e í U L U B i B r .t i B a a B B B B B i B B B B n B B i i n u í i
Euglena acus ü B B B B G D B í í B G B f lB B S B B B B B B ^ B B B f lB N B l Phormidium sp
Spirulina Jenneri
f 'lomofias sp
donna morum Ë C H IZ 0 M Y C E T E 5
cus caudata . Prix sp
longicauda rix sp. ,
pleunneeEu E U S 1 oootoea. remigera
— 153 —

Notholca acuminata (Ehrenberg) el Notholca squamata C®


squamula (O. F. Müll.) :
Peu abondants dans les cours d'eau de Gand. Trouvées
pendant la saison froide.
Polyarthra remata (Skorikov) et Polyarthra vulgaris Carlin :
Nous avons trouvé ces espèces surtout dans la Lys (pont du
Snep et pont du Pré d’Ani our).
Pom pholyx sulcata Hudson :
Espèce peu abondante dans les eaux de la Lys et de l’Escaut.
La plupart des auteurs acceptent l’existence de deux espèces
de P om pholyx : P. complanata Gosse et P. sulcata Hudson.
Carlin (Falun) (i) est cependant d’avis qu’il n ’en existe
q u ’une seule : P. sulcata. Hauer (1) (Karlsruhe) aussi est de
cet avis mais n ’ose se prononcer définitivement ayant eu un
entretien avec Lauterborn qui prétend avoir vu le Pom pholyx
complanata. Notre forme que Hauer a bien voulu exam iner
de plus près (2) a été notée par Hauer comme P. sulcata. C’est
la seule espèce de Pom pholyx que j ’ai rencontrée pendant mes
recherches sur le plancton de la Belgique. Je tiens à faire
rem arquer ici que, si en fait il n ’existe qu’une seule espèce de
P om pholyx, celle-ci devrait s’appeler P. complanata Gosse
suivant les règles de priorité.
Rhinoglena frontalis Ehrenberg :
Espèce nouvelle pour la Belgique. Trouvée une seide fois
dans la Lys au poni du Snep le 7 mai 1947.
Rotaria neptunia (Ehrbg.) :
Espèce polysaprobe à mésosaprobe. Très com mune dans
nos cours d’eau. Trouvée surtout au barrage de Gentbrugge.
Max. en 1948 : 14 avril. Influence de la ville : voir tablean.
Longueur : 725-1450 p (Brauer 1912) ; propres m ensura­
tions : 800-1830 p.

C. - INFLUENCE DE LA VILLE DE GAND SUR LE COM PORTEMENT DES


MICROORGANISMES :

En général nous constatâmes que l’eau de la Lys au Pont


du Snep était moins polluée pendant la période de non-rouis­
sage que «relie au Pont du Pré d’Amour. Pendant la période
de rouissage nous ne retrouvâmes pas toujours cet état. Le
G) co m m u n ica tio n p erso n n elle.
(2) Je tien s à r e m e rc ie r sin c è r em e n t M on sieu r J. H auer de sa
collab oration .
— 154 —

tableau suivant peut nous donner une explication satisfai­


sante ;

Pont du Sn ep : p ério d e de ro u issa g e (15 a v ril - 15 octobre)

v it e s s e du co u ra n t se n s du courant d eg ré de p o llu tio n et


rem a rq u es

1” rap id e v e r s la v ille e a u m éso sa p ro b e à p o ly ­


sap rob e
so u v e n t h a u te m o r ta lité
de p o isso n s a in s i que
A 'E rio cheir s in e n s is ; fa ­
c ie s p la n c to n iq u e : cfr. ±
c e lu i du P on t du Pré
d ’A m ou r
C ause : o u v e rtu r e du b ar­
rage à A sten e am en an t
a in si d es e a u x d e r o u is­
sage.

2° len te ou n u lle v e r s la v ille e a u o lig o - à m éso sap rob e.


C auses : l’a ctio n de l’a u to -
ép u ra tio n se fa it se n tir,
ea u x p o llu é e s p ar le
r o u issa g e très d ilu é e s, la
L y s U p a r tir d ’A ste n e ju s ­
q u ’au P on t d u Snep e st
com m e u n fo y e r p la n c to -
n ig èn e . P a r fo is p o llu tio n
. se c o n d a ire a u P on t d u P ré
d’A m our.

3° len te ven an t de la v ille m é so - à p o ly sa p ro b e


C ause : p o llu tio n p a r la
v ille

Le deuxième cas se présenta le plus souvent.


Le tableau de la périodicité des organism es nous montre en
même temps l'influence de la ville sur certaines espèces oli-
— 155 —

gosaprobes (Melosira sp., Synedra actinastroides, Synedra sp.,


Errerella Bornhemiensis), mésosaprobes (Oscillatoria sp., Bra­
chionus angularis, Keratella valga) et polysaprobes (Vorti­
cella sp., Rotaria neptunia).
La figure 9 nous montre en dehors de la périodicité,
l’influence de la ville sur Eudorina elegans. Pediastrum
duplex et A ctinastrum Hantzschii.
A titre d’exemple nous donnons ci-dessous encore quelques
tables nous illustrant en chiffres l’influence de la ville de
Gand sur le plancton.
Recherches du 19/5/47 :

L ys

E sp è c e s Snep P o n t du pré d ’A m our

t. O lig o s a p r o b e s :
S y n u r a u v e lla 00 q u e lq u e s u n s
E u d o r in a eleg a n s 21 ß
2. (O lig a ) - M é s o s a p r o b e s :
B r a c h io n u s a n g u la r is 8 1
B r a c h io n u s c a ly c ifl o r u s 47 o
F ilin ia lo n g iseta 21 2
K e r a te l la q u a d r a ta 37 o
K e r a te l la c o c h le a r is 1 4
3. ( M é s o ) - P o l y s a p r o b e s
C iliés 6 12
O s c illa to r ia sp. 3

Recherches du 20/11/46 :

L ys E sca u t

Snep P ré d ’A m ou r Strop G en tb ru gge

V o rtic e lla sp. - 104 40 37


A u tres c ilié s 15 54 31 35
— 156 —

La table ci-dessous nous montre respectivement l’influence


de la ville sur le nombre d’un organism e oligosaprobe à
ß-mesosaprobe (Keratella cochlearis) et sur le nombre d’orga­
nismes polysaprobes (ciliés) à deux dates différentes (8/10/46,
période de rouissage, et 30/10/46, période de non-rouissage).

L ys E scaut

Snep P ré d ’A m ou r Strop G en tb ru gge

K e r a te l la c o c h le a r is :
8 /1 0 /4 6 + + 6 1
30/10/46 72 1 + +
C ilia ta :
8 /1 0 /4 6 16 14 25 15
30/10 /46 16 52 74 100

De cette table nous pouvons déduire ce qui suit :

A. Keratella cochlearis :

1. Forte dim inution le 30/10/46 du Snep au Pré d’Amour


(72 - 1) : forte pollution de la Lys par la ville.
2. Très nombreux au Snep le 30/10/46 (72), peu nom breux
le 8/10/47 ( -(- ) : fort développement du 8 au 30 octobre
1946.
3. Très fréquents au Snep (Lys) le 30/10/46 (72) et peu
fréquents au pont du Strop le 30/10/46 : pas de dévelop­
pement dans l’Escaut.

B. Ciliés :

1. Accroissement le 30/10/46 au pont du Pré d’Amour


(16 - 52) : la Lys est fortement polluée par la ville.
2. Très nombreux le 30/10/40, moins nombreux le 8/10/46.

La table suivante nous illustre en chiffres le brusque déve­


loppement de plancton tes que nous avons observé à la fin de
saison, deux semaines après la fin de la période de rouissage :
— 157 -

Poni du Snep :

E sp èces 8 /1 0 /4 6 15/10/46 30/10/46

100 ce. 100 cc.

A s te r io n e l la f o r m o s a 1 3
P ediastru m du plex 19 7
P e d ia s t r u m B o r y a n u m 3 4
S c e n e d e s m u s q u a d r ic a u d a 7 12
S cenedesm us d im o rp h u s + 4
S c e n e d e s m u s acu m in â t us 4- 6
C ru c ig e n ia q u a d r a t a 4 F in 7
T e tra s !ru m sta u royen ia e f o r m e 1 de 2
S y n u r a u vella 4- la 1
E u d o rin a elega n s + p ério d e 1
B r a c h io n u s a n g u la r is + de 8
B ra c h i o n u s c a ly c i f lo rus 4- r o u issa g e 5
K e r a t e l l a c o c h le a r is 4 72
K e r a te l la q u a d r a t a 4- 15
P o l y a r t h r a v u lg a r is t(- P. r e m a ta + 119
A sp la n c h n a p r i o d o n t a if- A. sp. 4- 13
B o s m i n a lo n g i r o s t r i s -1- 8
C opepodes 4- 2
C iliés 16 16

T o ta l : 51 305
i

En résumé nous pouvons caractériser la situation des 4


stations de prélèvement comme suit :
a) Snep : eau généralement oligo- à mésosaprobe, parfois
polysaprobe ; spectre planctonique est assez variable.
b) Pré d’A m our : le plus souvent polysaprobe, plus rare­
ment mésosaprobe. Caractéristiques : gros flocons de détritus,
parfois des fibres colorées, granules de fécule.
c) Strop : eau généralement méso- ¿i polysaprobe charriant
parfois beaucoup de détritus organique et m inéral. L’eau de
l’Escaut arrive à Gand généralement plus polluée que celle
de la Lys.
d) Gentbrugge : eau le plus souvent polysaprobe.
— 158 - -

V. ■ RESUME

Afin de pouvoir se form er une idée de la composition


microbiologique de la Lys et l’Escaut à Gand, des échantillons
de plancton, prélevés à 40 dates différentes (du 9/8 /4 6 au
13/8/48), furent analysés qualitativem ent et quantitativem ent
(cfr. tableau de la périodicité). Pour la Lys les endroits de
prélèvements furent le pont du Snep et le pont du Pré
d’Amour ; pour l’Escaut nous avons choisi le pont du Strop
et le barrage de Gentbrugge (cfr. fig 1). Ainsi il nous était
possible de voir dans quelle mesure la ville de Gand polluait
ces deux fleuves.
La m anutention des eaux à Gand est en relation étroite
avec le rouissage du lin dans la Lys. Pour préserver la ville
de Gand de ces eaux pestilentielles, on les évacue pendant la
période de rouissage (15 avril - 15 octobre) directement vers
la m er par le canal de Schipdonck (fig. 2). Le rouissage de
1500 tonnes de lin (par jour) équivaut à la pollution normale
de 1.800.000 habitants. Le débit ne perm ettant à peine qu’un
pouvoir récupérateur pour 250.000 habitants, il faudrait
épurer à 85 % .
Les facteurs écologiques que nous avons exam inés de plus
près sont : la tem pérature de l’eau (fig. 3), la transparence
de Weigel t (fig. 4), le pH (fig. 5), la teneur en chlore (fig. 6),
la dureté de l’eau et les réserves alcalines.
En tout nous avons trouvé 212 m icroorganismes différents,
notam m ent 116 organismes anim aux et 96 organism es végé­
taux. Le plancton de la Lys et de l’Escaut est avant tout un
plancton végétal, notam m ent un plancton à Diatomées (50 % )
et à Chlorophycées (30 % ) (fig. 7). Les Desmidiées ne sont que
pauvrem ent représentées : 0,64 % . Les Cyanophycées (3,2 % )
ont produit un m axim um le 4 juillet 1947. Les Dinoflagellés
sont pratiquem ent absents dans les eaux de la Lys et de
l’Escaut. Sans tenir compte des fleurs d’eau, les Flagellés
constituaient en moyenne 6,8 % des m icroorganismes. De
tous les microorganismes anim aux les rotateurs constituaient
le groupe le plus riche tant en nombre d’espèces (52) qu’en
nombre d’individus (6 % ). Les Ciliés représentaient en
moyenne 4,1 % des microorganismes.
Le graphique 8 lu de h au t en bas nous donne les différentes
proportions des groupes d’organismes à une date déterminée.
Lu de gauche à droite il nous montre la périodicité de ces
divers groupes. Parm i les organismes trouvés, plusieurs sont
— 159 —

nouveaux pour la faune de la Belgique : dix rotateurs et un


cilié.
Le tableau de la périodicité nous montre également l’in­
fluence de la ville sur certaines espèces oligo-, méso- et poly-
saprobes. Plusieurs tables nous m ontrent dans quelle mesure
les organism es oligosaprobes sont remplacés par des orga­
nismes polysaprobes sous l’influence de la pollution. La fig. 9
nous illustre l’influence de cette pollution sur Eudorina
elegans, Actinastrum Hantzschii et Pediastrum duplex.
Après la fin de la période de rouissage, la Lys a produit
un brusque développement de planetoides (cfr. p. 157).
Des fleurs d'eau peuvent, surtout pendant une période
d’eaux basses, provoquer une pollution secondaire, due aux
débris de ces organism es (cfr. Synura uvella, p. 148).

V I. - OUVRAGES CONSULTES

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In s titu t d e B io g é o g r a p h ie
U n iv e r sité de Gand
D ir e c te u r : P rof. D r P. v a n O ye .

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