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Leçon 7
Leçon 7
1. Introduction
L'histoire de la distribution commence avec celle du Bon Marché, créé par Aristide Boucicaut, en
1852. Trois innovations majeures accompagnent l'ouverture de ce premier grand magasin :
L'entrée libre,
L'affichage des prix,
L'exposition de la marchandise aux yeux des clients.
Le commerce n'a ensuite cessé d'innover afin de répondre aux attentes des consommateurs
toujours en pleine mutation et de lutter conte une concurrence de plus en plus accrue.
Les formules de vente évoluent. Plusieurs phénomènes ont été observés ces dernières décennies :
Circuit de distribution
Définition On appelle circuit de distribution le chemin suivi par un bien ou un service pour aller
du stade de la production à celui de la consommation.
De façon directe : faire les marchés, ouvrir une boutique d'usine, faire un site de vente sur
Internet (cf. producteur de foie gras du Périgord), VPC. Le problème rencontré est alors le
suivant : on risque un manque de visibilité et de disponibilité du produit sur le marché.
De façon indirecte par des grossistes : travailler avec une coopérative, puis des détaillants pour
écouler sa production dans des magasins spécialisés (des épiciers). Là encore, la visibilité et la
disponibilité sont réduites.
Synthèse
Le canal de distribution constitue dans certains cas un facteur clé de succès. En effet, l'entreprise
peut développer une stratégie de distribution spécifique qui lui permet d'assoir de façon durable
son positionnement sur le marché : le canal de distribution peut permettre à l'entreprise de
développer sa propre identité et de se différencier des concurrents.
Sur le marché des colas par exemple, « la guerre des colas » s'est aujourd'hui transformé en une «
guerre de territoires » (cf. documentaire de la leçon 1 : « la guerre des colas »). Coca et Pepsi
occupent des positionnements propres et différenciés en jouant sur leur disponibilité, leur
proximité avec les jeunes consommateurs (dans les écoles, les universités) et leur exclusivité sur
certains territoires (par exemple, Pepsi dans les jardins publics de San Diego en Californie).
Stratégie de domination par les coûts pour Dell : Basée sur la vente directe par téléphone puis
par Internet, le système de distribution mis en place par Dell permet de réduire les coûts de
distribution, d'adapter sur mesure le produit au besoin du client et de limitation des stocks,
puisque les ordinateurs sont construits à la commande.
Il est donc nécessaire pour le fabricant de choisir un circuit de distribution qui lui permette d'offrir
à ses clients un niveau de service donné pour garantir son image auprès des consommateurs :
services antérieurs à l'achat, service après-vente, annexes.
2.4. Stratégie « Push » ou « Pull »
Objectifs et principes : Deux stratégies de distribution peuvent être envisagées par les producteurs :
Une stratégie « Push » : Le producteur décide d'écouler son produit sur le marché en
tirant profit du pouvoir des détaillants sur le marché. Il met alors tous ces efforts sur ses
relations commerciales avec ses distributeurs, de façon à ce qu'ils poussent le produit sur
le marché. Ce type de stratégie est souvent mise en place par des entreprises qui ont un
budget marketing réduit et une force commerciale performante.
Une stratégie « Pull » : Le producteur dispose de marques connues avec de fortes images
qui lui permettent de s'adresser directement - via des campagnes de communications – aux
consommateurs du marché. Les consommateurs réclament le produit, la marque et le
distributeur peut difficilement s'en passer dans ses rayons afin d'assurer son chiffre
d'affaires. Dans ce cas, c'est donc le produit qui « tire » les clients dans le magasin. Cette
stratégie nécessite un gros budget publi-promo.
Généralement on fait les deux : du pull (plus ou moins) et du push afin de pérenniser nos
relations avec les distributeurs.
Généralités
Les Delidrinkers sont des boissons interactives enrichies en vitamines C, commercialisées sur le
marché américain dans des bouteilles réutilisables, faciles à prendre en mains, à l'effigie des
personnages favoris des enfants. Elles ont été lancées sur le marché en France et ciblent les
enfants de 4 à 10 ans.
Des contrats d'exclusivité avec les producteurs de dessins animés ont été signés pour l'utilisation
de leurs personnages célèbres en fonction des pays. En France, des gourdes réutilisables à l'effigie
par exemple de Samsam Superhéros et Hello Kitty (pour les filles) ont été lancées.
Le lancement s'effectue dans un contexte plutôt favorable sur un marché où le rayon des boissons
rafraîchissantes a du mal à sortir de ses grands classiques.
Delidrinker : le produit
L'essentiel de la force des Delidrinker repose sur le packaging. Il suffit d'ailleurs d'en goûter le
contenu de l'eau colorée, sucrée, avec un goût « chimique » pour s'en convaincre… Par ailleurs, la
composition de la boisson et son goût n'ont pu être adaptées au marché français.
Remarque
Le packaging : C'est un concept, à mi-chemin entre l'univers du jeu et celui des boissons. Les
bouteilles sont réutilisables, en 50 cl, renouvelées chaque 3 mois et collectionnables.
Peu de promotions sont mises en place, mais on observe une évolution progressive des
références.
Delidrinker : la distribution
Un marketing basé sur le bouche à oreille, une stratégie push et la puissance des
personnages de dessins animés partenaires (stratégie pull).
Merchandising : Les produits sont mis en avant dans les magasins en étant placés devant les
caisses, afin de stimuler les achats d'impulsion
Aucune campagne de publicité auprès des consommateurs n'a été réalisée (pas de stratégie
pull directe de Delidrinker).
Résultats attendus :
La notoriété et l'image des licences contribuent à tirer les clients vers le produit. La gourde
réutilisable apporte un bénéfice aux parents et aux enfants. A vérifier : le goût du produit est-il
adapté au marché français ?
3. La stratégie du distributeur
Principe : Pendant très longtemps, la stratégie marketing des distributeurs a reposé sur
l'occupation du territoire et l'ouverture d'un maximum de magasins afin de générer du chiffre
d'affaires. Mais compte tenu des lois limitant les ouvertures de magasins sur le territoire, le
nombre maximum de magasins a rapidement été atteint. Après les fusions et les rachats, l'heure
est actuellement pour les distributeurs à la conquête des parts de marché.
Compte tenu de cette concurrence de plus en plus accrue dans le secteur de la distribution, il est
devenu indispensable pour les distributeurs de se positionner sur le marché. L'idée est donc bien
de répondre aux attentes des clients, et de se démarquer de la concurrence, comme le souligne la
citation suivante :
"C'est prendre position pour déterminer l'offre produits / services qui répond le mieux aux
attentes des clients que l'on a prioritairement décidé de servir (cible). Les enseignes qui refusent
de choisir n'expriment pas d'aspérités et ne se démarquent pas. Elles veulent vendre ce qu'elles
ont acheté au lieu d'acheter ce que les clients veulent eux-mêmes acheter." André Tordjman,
Directeur Marketing d'Auchan
Les 2 volets du positionnement
Exemple Monoprix est en concurrence avec des magasins de centre-ville utilisant d'autres
formats de vente comme les grands magasins, et selon les catégories de produits, avec les
boutiques spécialisées, comme les épiceries, les traiteurs, etc.
Le positionnement de l'offre pour Leclerc « Le commerce, c'est acheter le moins cher possible
et revendre le plus cher possible. « La distribution, c'est acheter le moins cher possible et revendre
le moins cher possible », Edouard Leclerc.
Exercice : Dans ce contexte, il est important pour les distributeurs de trouver de nouveaux
points de différence pour positionner leur offre sur le marché. Observez les publicités
suivantes et identifiez les bénéfices mis en avant par ces enseignes.
Question 1
Publicité Leclerc
Question 2
Publicité Auchan
Question 3 :Marketing direct : le club Rik
et Roc
290 000 enfants membres : des produits,
des cadeaux, un journal.
Observez la publicité suivante et
identifiez les bénéfices mis en avant par
cette enseigne.
Publicité Carrefour
3.3. Correction
La publicité TV est institutionnelle : on communique sur l'enseigne elle-même. Elle met en avant
un nouveau bénéfice : le choix de l'enseigne (le message sur le ton de l'humour est : le
consommateur peut prendre sa vie en main, faire le choix gagnant en choisissant Auchan). Mais
est-ce vraiment différenciant ?
Solution 3 : Auchan poursuit sa politique de fidélisation de sa clientèle en ciblant les enfants avec
son club « Rik & Rok » : livret, BD, site Internet interactif, etc. Les personnages personnifient
l'enseigne aux yeux des enfants, et incarnent la joie de vivre, la bonne humeur et l'engagement de
l'enseigne auprès de la famille. Le positionnement d'Auchan sur le marché – et sa différenciation
– passe par ses MDD qui ciblent des niches de marché porteuses : ici les enfants et leurs besoins
de produits de qualité et ludiques.
Solution 4 :Carrefour communique sur les bénéfices de son offre produits (on met en scène la vie
autour de produits Carrefour). Cette approche est donc très différente de celle d'Auchan qui mise
sur une communication beaucoup plus institutionnelle, centrée sur son nom d'enseigne (sa
marque). Carrefour met en avant des bénéfices très actuels : la qualité de vie, la joie de vie
(comme Auchan avec les sourires et les enfants), mais aussi la convivialité (la préparation d'un
repas entre amis avec des produits bio Carrefour) et le prix (l'économie, toujours très présent dans
le discours publicitaire).
3.4. Le marketing opérationnel du
distributeur
La démarche marketing
Le producteur dispose de 4 principaux leviers d'action pour assoir son positionnement sur le
marché (les 4P) :
Les leviers d'action du distributeur sont plus nombreux : on parle des 6 facettes sur lesquelles il
peut jouer.
Figure 4 : Le marketing opérationnel du distributeur
Dans quelle mesure ces 6 facettes permettent-elles au distributeur d'asseoir son positionnement
sur le marché :
Le prix : C'est une variable essentielle pour les distributeurs, souvent au cœur de la stratégie des
distributeurs (exemple : Leclerc et les prix bas)
Sa largeur et sa profondeur : l'espace dans les magasins est limité, le distributeur doit donc
déterminer son degré de spécialisation. Deux possibilités extrêmes sont envisageables : un
assortiment peu large et profond (peu de catégories de produits et beaucoup de
références : c'est le cas des GSS comme Darty) ou un assortiment large et peu profond
(beaucoup de catégories de produits et peu de références : c'est le cas des hypermarchés
généralistes ou des hard-discount alimentaires)
Sa politique de référencement : quelle sera la part de marques nationales (qualitative), de
MDD (plus ou moins qualitatives) et de premiers prix (image prix) ? Un équilibre est
nécessaire à trouver.
Les services : Ils contribuent à l'image qualitative du magasin : la formation du personnel permet
d'informer les clients, de les conseiller, le SAV est essentiel à la satisfaction du client et à la
construction d'une relation durable avec lui. La livraison, le crédit financier, etc. constituent des
aides à la consommation.
L'intérieur du magasin : En créant une atmosphère agréable dans le point de vente, unique, le
distributeur renforce son identité et se différencie. Les magasins sont dans cette optique de plus en
plus conçus dans une logique de consommation, par univers de référence, permettant de répondre
au mieux aux besoins des consommateurs.
Fonction financière
Historique des rapports industrie / commerce : Les rapports entre les producteurs et les distributeurs
(industrie-commerce) ont beaucoup évolué au cours de ces dernières décennies, alternant les
prises de pouvoir de façon à tendre aujourd'hui vers une coopération.
Remarque :La chronologie de l'évolution des rapports enter les producteurs et les distributeurs
ont été marqués par les périodes suivantes :
4.2. Evolution des rapports de force : A l'origine, la distribution est seulement un intermédiaire,
subissant le pouvoir des fabricants. Mais le rapport de force s'est rapidement renversé en faveur
des distributeurs.
Les distributeurs exercent une pression sur les producteurs en jouant sur :
Le référencement peut être centralisé et imposé aux directeurs de magasins ou décidé en local.
la marque,
les avantages réels du produit,
le prix de vente et les conditions commerciales,
le paiement de droits de référencement (achat de linéaire),
la demande des consommateurs,
l 'historique de la relation fournisseur-distributeur.
5.1. Synthèse : La distribution constitue un levier d'action pour le producteur afin d'assoir sa
position sur le marché. En effet, un circuit de distribution en cohérence avec sa stratégie
marketing permet au producteur de renforcer son identité et peut également être source de
différenciation (par exemple : Dell).
Par ailleurs, le secteur de la distribution a connu de fortes mutations ces dernières décennies : du
commerce, c'est devenu un secteur d'activités à forte valeur ajoutée, très concurrentiel. Le
marketing du distributeur est dans ces conditions devenu un élément déterminant afin
d'appréhender au mieux les marchés, de répondre à ses attentes et de se différencier.
Dans ce contexte, les producteurs et les distributeurs ont dû apprendre à travailler ensemble, à
collaborer : le trade-marketing concrétise aujourd'hui cette volonté d'avancer ensemble afin de
mieux cerner les marchés.
Stratégique : il s'agit de répondre aux attentes des clients, de stimuler l'achat. Mais le
merchandising peut aussi être une source de différenciation (cf. exemple Auchan)
Communication : il s'agit de communiquer de l'information aux clients sur les produits et
sur l'enseigne. La dimension visuelle est essentielle. Comme le montre l'encadré suivant,
le temps passé dans le rayon est court. La lisibilité et la clarté de l'offre sont essentielles
pour susciter l'achat.
Remarque
Exemple
Référence 1
Référence 2
Référence 3
Référence 4
Taux de pénétration : Pourcentage de la population ayant fait au moins un achat dans un magasin
de hard-discount dans l'année.
Référence 5