You are on page 1of 197

Royaume du Maroc

CPGE
Ministère de l’Éducation Nationale,
du Préscolaire et des Sports

Classes Préparatoires aux Grandes Écoles

Renforcement des Compétences


Linguistiques

Niveau B1
RCL Filières scientifiques et techniques
Livre de l’enseignant (e)

2022

CNIPE
CPGE
Royaume du Maroc

Ministère de l’Éducation Nationale,


du Préscolaire et des Sports

Classes Préparatoires aux Grandes Écoles

Renforcement des Compétences Linguistiques


2222

Niveau B1
Filière économique et commerciale

ÉQUIPE DE CONCEPTEURS COORDINATION


Hamid ALLALI Jalal EL HAKMAOUI
Mina BAAHMAD Abdelbaset FATIH
Abdellah BOUJRADA
Ahmed BISSIOUAK
Mohamed LAAROUSSI

EXPERTISE RÉALISATION TECHNIQUE


Mohamed FAHFOUHI Noureddine HALI
Adil LOUCHKLI Abdelbaset FATIH

Ministère de l’Éducation Nationale, du Préscolaire et des Sports


Centre National des Innovations Pédagogiques et de l’Expérimenattion / Service d’Organisation des Études en CPGE
Avenue des Saadiens, Hassan, Rabat. Tel : +212 (0) 537 730 008 / Fax : +212 (0) 537 72 63 25
Contenus Pages

1
Introduction
4
Unité 1 La société

Tâche initiale
• Décrire un phénomène social.
Communication
• Décrire un phénomène social.
• Décrire un lieu.
Séquence 1 • Situer dans l’espace.
Vivre-ensemble Culture et société
• Sensibiliser à l’importance du vivre-ensemble.
• Valeurs et discours de tolérance.
Langue
• L’imparfait de description et d’habitude.
• La voix passive.
• Les prépositions et les adverbes de lieu.
• Vocabulaire du vivre-ensemble, la tolérance.
• Le son [ʒ] et les verbes en [g].
Tâche finale
• Jeu de rôle : décrire oralement un phénomène social,
décrire un lieu et situer dans l’espace.
• Rédiger un article à publier dans le journal scolaire, afin
de décrire les comportements et les attitudes
promouvant le vivre-ensemble.

Tâche initiale
▪ Décrire une personne.
Communication
▪ Décrire une personne.
▪ Caractériser.
▪ Demander des informations.
Séquence 2 Culture et société
▪ Valeurs universelles de la citoyenneté.
Être citoyen Langue
▪ Les pronoms relatifs simples.
▪ Les démonstratifs.
▪ L’adverbe de manière en « ment ».
▪ Vocabulaire de la citoyenneté.
▪ Les sons[ ] et [ ].
Tâche finale
▪ Simulation de micro-trottoir pour caractériser, décrire
une personne et demander des informations.
▪ Rédaction d’un article pour dresser le portrait du
citoyen modèle.
43
Unité 2 Les médias

Tâche initiale
▪ Exprimer un sentiment
Communication
▪ Exprimer un sentiment négatif,
▪ Se plaindre,
▪ Exprimer sa tristesse, son indignation, son ennui
Culture et société
▪ Découvrir l’univers des médias.
Séquence 1
▪ Sensibiliser au phénomène du tapage médiatique.
L’information Langue
▪ L’accord du participe passé
▪ Les pronoms et déterminants indéfinis
▪ La négation sans +infinitif
▪ Lexique des médias.
▪ les sons [œ], [ø] et [u]
Tâche finale
▪ Exprimer son point de vue sur les programmes de
télévision.
▪ Rédiger un article destiné au journal du centre pour
exprimer son point de vue et ses sentiments sur les
programmes de télévision

Tâche initiale
▪ Exprimer un sentiment positif ou négatif
Communication
▪ Exprimer un sentiment positif, exprimer sa joie, sa
gratitude, son intérêt
Culture et société
▪ Comprendre l’univers des nouveaux médias.
Séquence 2 ▪ Relativiser son opinion
Langue
Les réseaux sociaux ▪ Déterminants : pronoms et adjectifs possessifs
▪ Verbes de sentiments + subjonctif
▪ Exprimer le souhait :
Conditionnel présent+ subjonctif : j’aimerais + subjonctif
▪ Lexique des sentiments
▪ Les sons [i] et [y]
Tâche finale
▪ Jeu de rôle : Dire son sentiment négatif ou positif par
rapport aux réseaux sociaux.
▪ Rédiger un article dans lequel on raconte son histoire
avec les réseaux sociaux en vue de le publier dans un
blog
78
Unité 3 La littérature

Tâche initiale
▪ Raconter un événement passé, un souvenir
Communication
▪ Parler du passé
▪ Situer des événements dans le temps
Culture et société
▪ Réfléchir à la place de la littérature dans la vie des
Séquence 1 hommes : livres, lecture, création, fiction, imagination,
évasion …
Le récit
Langue
▪ Les temps du passé : passé composé ou imparfait
▪ Le plus-que-parfait
▪ Localisation temporelle : prépositions et adverbes de
temps
▪ Les genres littéraires
▪ H muet/ h aspiré
Tâche finale
▪ Concours d’improvisation : «Meilleur récit d’une journée
extraordinaire »
▪ Produire une brève autobiographie

Tâche initiale
▪ Raconter pour justifier son point de vue
Communication
▪ Exemplifier pour étayer un propos
▪ Raconter une anecdote pour illustrer son point de vue
Culture et société
Séquence 2 ▪ Sensibiliser à l’emprise des clichés et des stéréotypes
sur les esprits dans toutes les cultures.
L’essai littéraire Langue
▪ Le discours rapporté
▪ La concordance des temps
▪ Les doubles pronoms
▪ Lexique de la littérature engagée, de l’engagement
intellectuel
▪Le phénomène de la liaison
Tâche finale
▪ Jeu de rôle : Transposer au style indirect un discours
direct
▪ Rédiger un texte argumentatif où on met en cause un
stéréotype social de son choix
111
Unité 4 La philosophie

Tâche initiale
▪ Exprimer un jugement, une opinion
Communication
▪ Dire du bien de quelque chose, faire l’éloge, exprimer
sa certitude
Culture et société
▪ Écouter et respecter la parole de l’autre
Séquence 1 ▪ Tolérer la différence
Langue
Philosopher
▪ Le gérondif
▪ La négation avec la conjonction de coordination «ni»
▪ Lexique de la philosophie et de la méditation
▪ Les sons : [ã], [ ]
Tâche finale
▪ Table ronde : donner son opinion sur l’importance de
l’enseignement de la philosophie au collège
▪ Rédiger un texte où l’on montre l’utilité de
l’apprentissage de la philosophie dans la vie des
étudiants en CPGE

Tâche initiale
▪ Exprimer un jugement, une opinion
Communication
▪ Exprimer un jugement, une opinion,
Approuver, désapprouver
Culture et société
▪ Les sujets de polémique : l’art de polémiquer sans
Séquence 2
heurter
Le bien et le mal son interlocuteur.
Langue
▪ La mise en relief avec “c’est”
▪ L’expression de l’hypothèse avec “Si”
▪ Vocabulaire relatif à la morale et à l’éthique
▪ Distinguer entre les sons :[œ], [ø] et [ə]
Tâche finale
▪ Exprimer son opinion sur les notions du Bien et du Mal
▪ Rédiger un discours où on donne son jugement à
propos des notions du Bien et du Mal.
153
Unité 5 L’avenir

Tâche initiale
▪ Présenter les avantages de la science
Communication
▪ Présenter
▪ Approuver
▪ Exposer
Culture et société
▪ la gestuelle et l’organisation de l’espace
▪ Respecter le rituel de politesse
Séquence 1 Langue
▪ les trois valeurs de on : nous, ils, quelqu’un
Quelle planète pour
▪ les adverbes d’intensité : bien, très, trop …
demain ? ▪ Vocabulaire de la recherche scientifique
Tâche finale
▪ Dans le cadre du projet de l’établissement : Réaliser
des workshop (prévoir des affiches, photos avec
légendes, vidéos …) sur les bienfaits des inventions
scientifiques
▪ Réaliser une affiche sur les avantages de la science

Tâche initiale
▪ Parler de l’avenir : argumenter
Communication
▪ Introduire
▪ Développer
▪ Hiérarchiser
▪ Démontrer
▪ Conclure
Culture et société
▪ Découvrir les nouveautés dans le domaine de
l’innovation scientifique
Séquence 2 Langue
▪ les liens chronologiques du discours : d’abord, ensuite,
L’homme-machine enfin.
▪ Futur simple
▪ Vocabulaire scientifique
▪ Le « S » de plus
Tâche finale
▪ Exprimer son point de vue sur la thématique de
l’écologie
▪ Rapporter les différents points de vue exprimés lors de
la table ronde

185
Transcription des documents audiovisuels
INTRODUCTION
La maîtrise des langues étant devenue un atout déterminant dans tous les domaines, et surtout
dans la formation des futurs ingénieurs et managers, le renforcement des compétences linguistiques
(Désormais RCL) a été introduit, à partir de l’année scolaire 2021-2022, comme une composante
essentielle de la formation des élèves en CPGE. En proposant une nouvelle approche destinée à améliorer
les compétences communicatives et culturelles des élèves de ces classes, le RCL vise à mieux les préparer
à réussir leur parcours de formation et à favoriser leur insertion dans le monde professionnel.
Le présent livre est destiné aux élèves des classes préparatoires scientifiques. Élaboré dans le
cadre du projet de renforcement des compétences linguistiques chez les élèves des CPGE, il constitue un
support principal pour le développement de leurs capacités de réception, de production et d’interaction en
langue française. Il répond ainsi aux besoins communicationnels généraux de ces élèves, ainsi qu’à leurs
attentes spécifiques liées à la formation en classes préparatoires et aux exigences des épreuves des
concours d’entrée aux Grandes Écoles.
Comme support principal du dispositif de renforcement des compétences linguistiques en
première année des CPGE, ce livre vise les objectifs suivants :
 renforcer les compétences communicationnelles acquises durant le cycle secondaire qualifiant sur le
double plan linguistique et culturel ;
 doter tous les élèves de première année des prérequis linguistiques nécessaires pour aborder les
programmes des CPGE dans les meilleures conditions ;
 fournir aux élèves des repères culturels et civilisationnels qui enrichissent leur culture générale et
éclairent les situations de communication contemporaines ;
 amener les élèves à atteindre un niveau plus élevé de compréhension et d’expression, tant à l’écrit
qu’à l’oral, et favoriser leur autonomie en matière d’apprentissage des langues ;
 renforcer les capacités d’analyse et de synthèse et développer l’esprit critique.
Pour atteindre ces objectifs, l’approche adoptée dans ce livre se situe dans une perspective de type
actionnel « qui considère avant tout l’usager et l’apprenant d’une langue comme des acteurs sociaux ayant
à accomplir des tâches (qui ne sont pas seulement langagières) dans des circonstances et un
environnement donnés à l’intérieur d’un domaine d’action particulier »1. Le choix de cette approche est
justifié par sa compatibilité avec les besoins et les objectifs des élèves des classes préparatoires, amenés à
effectuer des tâches langagières liées au contexte de leur formation et aux exigences des concours
auxquels ils se préparent.
Le renforcement des compétences linguistiques en CPGE est adossé au Cadre Européen Commun
de Référence pour les Langues (CECRL)2, généralement admis comme document de base pour la
description des enseignements/apprentissages des langues et pour l’élaboration des cursus. Ce cadre
définit six niveaux généraux de maîtrise d'une langue : A1 (utilisateur élémentaire), A2 (niveau
intermédiaire), B1 (niveau seuil), B2 (utilisateur avancé), C1 (utilisateur autonome) et C2 (niveau de
maîtrise). Le CECRL décrit concrètement les actes de langage appropriés à chaque contexte envisagé, ce

1
Extrait du Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL).
2
Le CECRL est un document publié par le Conseil de l'Europe en 2001, il définit des niveaux de maîtrise d'une langue
étrangère en fonction de savoir-faire dans différents domaines de compétence. Il fournit une base commune pour la
conception de programmes, de diplômes et de certificats. (EDUSCOL)
1
qui permet de cibler et de décrire, en termes de savoir-faire, les objectifs linguistiques visés. Il offre
également des stratégies à utiliser pour développer chacune des compétences de communication, aidant
ainsi les apprenants à apprendre à apprendre.
Les niveaux de compétences retenus pour le renforcement linguistique en CPGE sont : A2, B1, B2
et C1. Les contenus proposés pour chaque niveau ont été adaptés au contexte des classes préparatoires
marocaines. Si le niveau de difficulté et la progressivité ont bien été respectés, les thématiques retenues
ont été choisies pour répondre aux centres d’intérêt des élèves de ces classes et pour constituer des pré-
acquis utiles pour la suite de leur formation. Quant aux actes de langage et aux faits de langue étudiés, ils
sont généralement liés aux exigences des épreuves écrites et orales des différents concours. C’est ainsi
que le renforcement linguistique ne constitue pas un module séparé, mais il est bien une composante
essentielle de la préparation aux épreuves des concours, et constitue une étape essentielle dans un
processus d’apprentissage étalé sur deux ans. Il existe donc un lien organique entre le RCL et le
programme CPGE.
Le livre comporte cinq unités subdivisées chacune en deux séquences. Chaque séquence est
articulée autour d’une thématique de culture générale et vise la maîtrise des structures linguistiques
nécessaires à la réalisation d’un acte de langage déterminé. Pour chaque niveau, l’ensemble des séquences
constitue un parcours d’apprentissage progressif qui va du simple au complexe. C’est ainsi que les actes
de langage qui structurent les séquences vont de la description à l’argumentation, en passant par la
narration, l’expression des sentiments et des opinions. Cette progression favorise l’acquisition graduelle
de capacités linguistiques, communicationnelles et culturelles de plus en plus complexes qui permettent
aux élèves d’aborder les programmes des CPGE avec plus d’efficacité.
Les activités proposées visent le développement intégré des cinq compétences langagières
principales, à savoir la compréhension orale et écrite, la production orale et écrite, ainsi que l’interaction.
Toutes les activités sont conçues de telle sorte que l’élève participe activement à son apprentissage : que
ce soit dans la compréhension, la conceptualisation des faits de langue ou la production, l’élève est appelé
à effectuer des tâches contextualisées et significatives qui donnent un sens à l’apprentissage en l’ancrant
dans des situations de communication vraisemblables.
Les supports proposés se caractérisent par leur variété. Les images (photos, tableaux, dessins,
caricatures, etc.) qui introduisent les séquences servent de mise en situation à la séquence en même temps
qu’elles développent une culture visuelle et approfondissent la compétence de lecture et d’interprétation
de l’image. Les documents audiovisuels, qui servent pour la compréhension orale, offrent aux élèves
l’occasion d’exercer leurs capacités d’écoute active et de lecture de l’image mobile ; en même temps, ils
enrichissent la culture générale autour du thème traité tout en favorisant l’apprentissage de la langue dans
des situations de communication authentiques. Afin de garantir la stabilité et la disponibilité des
documents audiovisuels, ces derniers ont été déposés sur une chaîne YouTube dédiée intitulée « RCL
CPGE Maroc », accessible depuis le lien suivant :
https://www.youtube.com/channel/UCzx4oD8gjA6A3pWjMnREu4A.
Quant aux textes, en plus de leur fonction de support à la compréhension de l’écrit, ils renforcent
les compétences linguistique et culturelle des élèves. Choisis d’abord pour leur intérêt linguistique, leur
adéquation aux situations de communications traitées et pour leur apport socioculturel, ces supports sont
également intéressants par leurs thématiques et par la motivation qu’ils peuvent susciter. Ils sont enfin
d’une longueur et d’une complexité adaptées au niveau concerné. Par tous ces aspects, ils jouent un rôle
de « modèle » que les élèves étudient et dont ils s’inspirent pour exécuter les tâches finales, que ce soit en
production orale ou en production écrite.
La composante linguistique est bien évidemment essentielle dans ce dispositif. Vocabulaire,
grammaire et prononciation ont été introduits dans des rubriques différentes mais complémentaires.

2
La grammaire est présentée de manière claire, précise et pratique pour que l’apprenant puisse la
travailler individuellement en cas de besoin. Les éléments grammaticaux étudiés sont adaptés au niveau
de compétence visé et ils contribuent à développer les compétences de compréhension et d’expression
écrite et orale des élèves. L’appropriation de ces faits de langue se réalise en plusieurs étapes : ils sont
d’abord observés dans le contexte authentique offert par le support, puis ils font l’objet d’une
conceptualisation guidée qui met en évidence leur fonctionnement et invite à la réflexion, ce qui contribue
à l’autonomisation des élèves. Enfin, les éléments grammaticaux sont manipulés oralement et par écrit
lors des exercices de systématisation, avant d’être réutilisés dans les activités de production orale et écrite.
La prononciation aborde la prosodie de la phrase, la réalisation de certains sons, les liaisons,
l’intonation, etc.
Le vocabulaire fait l’objet d’une attention particulière dans ce livre : il a été introduit en fonction
des thèmes et des activités à réaliser, par champ lexical ou par champ sémantique et en tenant compte des
registres de langue. Les différents exercices de vocabulaire visent l’acquisition d’une richesse lexicale,
ainsi que des compétences de compréhension et d’expression nuancées et précises. Le point de départ de
l’étude et de l’acquisition du vocabulaire se trouve dans les supports de compréhension qui offrent une
série de termes et d’expressions liés à la thématique de la séquence et qui font l’objet d’un ou de plusieurs
exercices intégrés à l’activité de compréhension. Le vocabulaire de la séquence fait ensuite l’objet d’une
appropriation lors des activités de systématisation sous forme d’exercices dédiés, de même qu’il se trouve
disséminé dans les différents exercices de langue. Enfin, les productions écrites et orales invitent à
exploiter le vocabulaire étudié dans la séquence pour la réalisation des tâches demandées.
Les activités de production orale et écrite comportent les tâches finales à effectuer par les élèves et
constituent l’aboutissement de chaque séquence. La tâche à effectuer consiste à réaliser oralement ou par
écrit, dans un contexte différent, l’acte de langage étudié dans les supports et ce, à l’aide du vocabulaire et
des faits de langue acquis tout au long de la séquence.
Enfin, chaque séquence se termine par un prolongement qui s’appuie sur un corpus lié à la
thématique abordée, accompagné de questions pour faciliter son exploitation. Cette activité peut se
présenter comme l’étude d’un texte, la confrontation de deux ou de plusieurs textes ou la découverte
d’une œuvre littéraire à travers quelques extraits. Les textes proposés peuvent aussi être exploités pour
initier la réflexion autour d’un aspect du thème abordé ou servir de point de départ pour un débat, etc.
Enfin, ce corpus peut être complété et enrichi en fonction de l’intérêt qu’il peut susciter et des objectifs à
atteindre.
Ce livre est le fruit du travail d’une équipe de concepteurs qui n’a ménagé aucun effort pour
présenter aux élèves des classes préparatoires marocaines un outil de travail adapté et cohérent à même de
les aider à progresser en langue française et à développer leurs compétences communicatives, afin qu’ils
soient mieux armés pour entamer les programmes des CPGE. Les membres de cette équipe méritent
d’être remerciés pour la qualité de leur travail ainsi que pour leur patience et leur dévouement.

3
Unité 1
J La société

4
Séquence 1
SéquenceL’informationVivre
1

Séquence 1
Vivre-ensemble
Culture et
Tâche initiale Communication Langue Tâche finale
société

-Décrire un -Sensibiliser à Grammaire : -Jeu de rôle :


phénomène l’importance décrire oralement
social. -L’imparfait de un phénomène
du vivre-
description et social, décrire un
ensemble.
- Décrire un lieu. d’habitude. lieu et situer dans
- La voix l’espace.
-Situer dans - Valeurs et passive.
Décrire un l’espace. discours de -Les prépositions et -Rédiger un article
phénomène tolérance. les adverbes de lieu. à publier dans le
social. journal scolaire,
Lexique : afin de décrire les
Vocabulaire du vivre- comportements et
ensemble, la les attitudes
tolérance. promouvant le
vivre-ensemble.
Phonétique :
Le son [ʒ] et les verbes
en [g].

5
Découverte U

▪ Observez les images et répondez aux questions :

Image 1 :

Image 2 :

(https://www.cartooningforpeace.org/cartoonotheque/vivre
-ensemble)
(https://www.cartooningforpeace.org)

1- Que représentent ces images ?


- Des personnes habillées différemment.
- Des personnes d’origines et de cultures différentes.
- Une personne qui ne reconnait pas les autres.
- …
2- Observez le regard des personnages de la deuxième image, qu’est- ce que cela peut
exprimer ?
- Les personnes appartiennent à des religions différentes. Ils ne se regardent
pas.
- Chaque personne ignore les autres ou ne les supporte pas.
- Des personnes incapables de vire dans la différence.
3- Pensez-vous que votre société respecte les valeurs du vivre-ensemble ?
- Réponse libre.
4- Quel serait le rôle de l’école pour éduquer au vivre-ensemble ?
- Réponse libre.

6
Compréhension orale X

V
Vivre-ensemble

https://youtu.be/EusHS3q9TIM

▪ Visionnez la vidéo et répondez aux questions :


1- De quel sujet parle ce document ?
Ce document parle du vivre ensemble.
2- L’auteure de cette vidéo a parlé de l’ataraxie. Quelle définition lui a-t-elle donné dans le
texte ?
L’ataraxie est une sorte de paix intérieure, d'une tranquillité de l'âme qui est produite
non par l'isolement des autres, mais par l'harmonisation intérieure.
3- À quoi a-t-elle comparé l’effort que chaque individu doit fournir en société afin de vivre en
"harmonie" avec l’autre ?
L’auteur compare l’effort que l’individu doit fournir en société à un orchestre
symphonique, où des voix et des instruments différents s'expriment et jouent ensemble,
par leur expression, la magie de la partition symphonique.
4- Comment peut-on atteindre le bien vivre-ensemble ?
On acquiert le bien-vivre ensemble grâce à la création de la paix qui est le fruit de
l’acceptation de l’autre.
5- Dans cette perspective, quelle méthode doit-on adopter pour cohabiter avec l’autre et
l’accepter ?
L’auteur propose un exercice :
• Première étape, penser à trois personnes avec lesquelles vous ne vous entendez pas très
bien.
• Deuxième étape, penser à quelque chose de bon chez ces personnes.
• Troisième étape, se demander : qu’est-ce que je peux apprendre de ces personnes ?

7
Compréhension écrite n

Support

▪ Lisez attentivement le texte :

En ce temps-là, à Cordoue, le pont de pierre jeté onze siècles


auparavant à travers le Guadalquivir par les troupes de l'empereur
Auguste était, en fin d'après-midi, le lieu de toutes les rencontres.
En été, hommes et femmes, le visage découvert ou à peine masqué
d'un voile blanc, se saluaient ou se défiaient d'un sourire ou d'un mot.
En hiver, quand le soleil peinait à s'élever au-dessus de la tour
occidentale de la grande mosquée, musulmanes, juives et chrétiennes,
sortant du bain, habillées de longs sarouals rouge et or, croisaient
sans baisser les yeux le regard des jeunes gens : musulmans portant
turban, tunique de soie et chausses aux pointes recourbées, juifs en
grande robe marron et toque pointue, chrétiens aux pantalons bouffants et aux vestes de soie brodée.
Les plus riches promeneurs étaient escortés d'esclaves vêtus de laine et d'algodon, portant boissons
et pâtisseries. On entendait parler toutes les langues, de l'arabe au berbère, du romance à l'hébreu ;
certains de ceux qui venaient du Nord continuaient même à se disputer en français, en flamand ou en
génois. Dans les échoppes dressées sur le pont, des orfèvres pesaient et échangeaient dinars, réaux,
maravédis, grosses, doblas de Castille ou du Portugal.
Certaines fins d'après-midi, la foule convergeait vers la place la plus spacieuse de la ville, près de
la grande mosquée, à côté des citronniers de l'Alcazar, pour voir débouler, sur les rues empierrées,
les taureaux que les jeunes gens allaient défier au plus près tandis que les femmes applaudissaient.
C'était alors une fête sans pareille où se mêlaient cris, rires, accents des luths, des mbiras, des
doulcemers et des tambours. […]
Bien avant le tournant du millénaire, pendant que les royaumes chrétiens d'Europe étaient encore
dans les limbes, les princes omeyyades, chassés de l'Orient par les Abbassides, avaient débarqué en
Andalousie avec des troupes berbères et des Yéménites, et avaient édifié un empire autonome allant
jusqu'au nord de Tolède. Un empire puissant : le plus grand du monde à l'époque, à côté du chinois.
Et riche : la pièce d'or de Cordoue était devenue la principale monnaie pour les échanges. Et tolérant
: chrétiens et juifs, considérés comme des dhimmis, des protégés, étaient certes surimposés, mais
respectés ; les prêtres continuaient d'officier dans les églises et les rabbis […] continuaient
8
d'enseigner dans les synagogues. […]
Cordoue était devenue la capitale d'un immense empire musulman, héritier de Rome, s'étendant
des lions de l'Afrique aux colombes de l'Estrémadure. Elle était devenue la ville-phare si vantée,
l’«ornement du monde », la cité au million d'habitants, aux cent mille boutiques, aux mille écoles,
aux mille six cents mosquées et aux trois mille piscines.
Jacques Attali, La Confrérie des Eveillés, Albin Michel, 2004

Compréhension globale

▪ Après une première lecture du texte, vous répondez aux questions suivantes :
1- Qui parle ?
Jacques Attali : écrivain et économiste français
2- De qui ?
Personnages : les orfèvres, les femmes, la population, la foule…
3- Quels sont les lieux évoqués ?
Lieux : les échoppes, Cordoue, Le pont, La grande place de la ville
4- Comment sont-ils représentés ?
Animés – vivants – paisibles – où règne le vivre-ensemble

Compréhension détaillée

Activité 1 :
▪ Après avoir lu attentivement le texte, dites si ces propositions sont vraies ou fausses. Puis
corrigez celles qui sont erronées.

1- Les scènes racontées se déroulent au Portugal.


Faux. A Cordoue en Espagne.
2- Toutes les populations ne parlaient que le latin.
Faux. On entendait parler toutes les langues, de l'arabe au berbère, du romance à
l'hébreu.
3- Les tensions animaient les échanges entre les différentes appartenances religieuses.
Faux. C'était alors une fête sans pareille où se mêlaient cris, rires, accents des luths, des
mbiras, des doulcemers et des tambours.

9
4- Les Abbassides avaient fondé, en Andalousie, un puissant empire musulman.
Faux. Ce sont les princes omeyyades qui ont édifié cet empire.

Activité 2 :
1- Quelle est la nature des relations qu’entretiennent les différentes confessions religieuses ?
2- Quel impact cela a-t-il sur la vie des Cordouans et l’économie de la ville ? justifiez votre
réponse.
3- Cordoue est décrite comme la ville la plus peuplée d’Europe. Pourquoi à votre avis ?
4- Comment est l’atmosphère décrite dans le texte ?

Vocabulaire du texte

Aspects du vivre-ensemble Comment cela se manifeste dans le texte ?


Respect Chrétiens et juifs, considérés comme des
dhimmis, des protégés, étaient certes
surimposés, mais respectés

Tolérance les prêtres continuaient d'officier dans les églises


et les rabbis […] continuaient d'enseigner dans
les synagogues.

Civisme (…) musulmanes, juives et chrétiennes, sortant


du bain, habillées de longs sarouals rouge et or,
croisaient sans baisser les yeux le regard des
jeunes gens. (absence du harcèlement)

Politesse En été, hommes et femmes, le visage découvert


ou à peine masqué d'un voile blanc, se saluaient
ou se défiaient d'un sourire ou d'un mot

Cohabitation On entendait parler toutes les langues, de


l'arabe au berbère, du romance à l'hébreu ;
certains de ceux qui venaient du Nord
continuaient même à se disputer en français, en
flamand ou en génois.

10
Langue et communication Y

Repérage
▪ Activité 1 :
Dans ce texte, l’auteur décrit des lieux, des personnages et des faits de société qui témoignent
de la grandeur de l’emblématique ville de Cordoue qui était un exemple historique du vivre-
ensemble. Relisez le texte et relevez les énoncés qui évoquent les éléments cités dans ce tableau.

Éléments du texte Description


Cordoue Elle était devenue la ville-phare si vantée, l’«
ornement du monde »

-Décrire un Les femmes Se saluaient ou se défiaient d'un sourire ou d'un


phénomène social. mot. musulmanes, juives et chrétiennes, sortant du
bain, habillées de longs sarouals rouge et or,
croisaient sans baisser les yeux le regard des jeunes
- Décrire un lieu. gens
Les échoppes Des orfèvres pesaient et échangeaient dinars,
réaux…

La foule Convergeait vers la place la plus spacieuse de la ville

Le spectacle Les taureaux que les jeunes gens allaient défier au


plus près tandis que les femmes applaudissaient.
C'était alors une fête sans pareille où se mêlaient
cris, rires…
L’empire Tolérant : les prêtres continuaient d'officier dans les
musulman à églises et les rabbis […] continuaient d'enseigner
Cordoue dans les synagogues.

La population Les plus riches promeneurs étaient escortés


d'esclaves vêtus de laine et d'algodon

▪ Activité 2 :

Pour situer des lieux, l’auteur utilise des mots ou des groupes de mots. Relevez-les et classez-
les dans ce tableau :

Endroits Localisation
le soleil peinait à s'élever au-dessus de la tour occidentale
Situer dans de la grande mosquée
l’espace
Le pont à travers le Guadalquivir, était le lieu de toutes les
rencontres

11
Les échoppes Dressées sur le pont

La grande place de la près de la grande mosquée, à côté des citronniers


ville de l'Alcazar, pour voir débouler, sur les rues
empierrées

Fonctionnement de la langue

▪ Examinez attentivement les énoncés qui permettent de décrire un fait de société et de décrire
un lieu, puis déterminez les procédés utilisés :

Éléments du Description procédés


texte
Cordoue Elle était devenue la ville- L’imparfait dans la description :
phare si vantée, l’« ornement
du monde » • L’imparfait présente un fait qui se répète
Les femmes Se saluaient ou se défiaient dans le passé ; c’est l’imparfait d’habitude ou
d'un sourire ou d'un mot. de répétition :
musulmanes, juives et
chrétiennes, sortant du bain,
habillées de longs sarouals • L’imparfait est utilisé dans les descriptions :
rouge et or, croisaient sans Ex : La route était longue et sinueuse.
baisser les yeux le regard des
jeunes gens • L’imparfait traduit un fait qui se prolonge
L’empire Tolérant :les prêtres dans le passé, sans délimitation ; c’est
musulman à continuaient d'officier dans les l’imparfait de narration :
Cordoue églises et les rabbis […]
continuaient d'enseigner dans •Pour les verbes qui se terminent en –ger, il faut
les synagogues. ajouter un "e" avant la terminaison → permet
de prononcer le son [ʒ].
spectacle Les taureaux que les jeunes Ex : échangeaient - Convergeaient
gens allaient défier au plus
près tandis que les femmes
applaudissaient. C'était alors
une fête sans pareille où se
mêlaient cris, rires…
Dans les Des orfèvres pesaient et
échoppes échangeaient dinars, réaux…

La foule Convergeait vers la place la


plus spacieuse de la ville
La Les plus riches promeneurs La voix passive :
population étaient escortés d'esclaves Dans une phrase à la voix active, le sujet
vêtus de laine et d'algodon effectue l'action.

12
Le pont de jeté onze siècles auparavant à Dans une phrase à la voix passive, le sujet
pierre travers le Guadalquivir par les subit l'action.
troupes de l'empereur Auguste Voix active à voix passive :
Si l'on transforme une phrase de la voix
active à la voix passive :
- le complément d'objet direct
(C.O.D.) devient sujet
- le sujet devient complément d'agent ;
- le verbe prend une forme composée avec
l'auxiliaire être, donc les accords des
participes passés sont à effectuer !
Ex : les esclaves vêtus de laine
S.
d’algodon escortaient les plus
riches promeneurs.
COD
Les plus riches promeneurs
S.
étaient escortés d'esclaves vêtus
C. agent
de laine et d'algodon.

Activité 2 :

▪ Examinez attentivement les énoncés qui permettent de situer un lieu dans l’espace, puis
identifiez la nature des mots ou des groupes de mots utilisés à cette fin :

Endroits Localisation Procédés


le soleil peinait à Les prépositions et adverbes de lieu :
s'élever au-  Les prépositions :
dessus de la n ré si n s in aria n u as r é
tour s u s a é d an ré- si n sé d an un
occidentale n , un , un r n , un r in ni ou un adverbe avec
de la grande lequel elle forme un groupe prépositionnel (GP).
mosquée Ex : Nous sommes à l’université. Il se dirige vers la
Le pont à travers le montagne.
Guadalquivir, u u s ré si ns d i u , dans, pour, en, vers, de, sans,
était le lieu de sous, sur, entre, chez, devant, derrière, contre, à droite, etc
toutes les  Les adverbes :
rencontres L ad r s un invariable qui peut apporter une précision sur :
Les Dressées sur a di ér n d a ré si n, ad r u , n énéra , r
échoppes le pont su ri é.
La près de la Les principaux adverbes et locutions adverbiales de lieu sont :
grande grande Ailleurs, après, arrière, au-dedans, au-
place de mosquée, à dehors, autour, avant, dedans, dehors, derrière, dessous, devant, en
la ville côté des arrière, en avant, ici, là, là-dedans, loin, nulle part, quelque part…

13
citronniers de
l'Alcazar, pour
voir débouler,
sur les rues
empierrées,

Quelques procédés Précisions sur leur fonctionnement


employés pour décrire
L i ar ai Il permet de visualiser: une situation géographique, historique, sociale, un
a sa s na s hèr , un ha i ud , un rs nna …
La voix passive/la voix Dans une phrase à la voix active, le sujet effectue l'action.
active Dans une phrase à la voix passive, le sujet subit l'action.
La ix assi s ns rui aid d auxi iair être » + participe
passé du verbe.
Les adverbes L ad r s un invariable
Les principaux adverbes et locutions adverbiales de lieu sont :
Ailleurs, après, arrière, au-dedans, au-
dehors, autour, avant, dedans, dehors, derrière, dessous, devant, en
arrière, en avant, ici, là, là-dedans, loin, nulle part, quelque part…

Les propositions Une préposition est invariable ; elle ne peut pas être employée
seule. Elle est placée devant un nom, un GN, un pronom, un verbe à
l’infinitif ou un adverbe avec lequel elle forme un groupe
prépositionnel.
Quelques prépositions de lieu à, dans, pour, en, vers, de, sans, sous,
sur, entre, chez, devant, derrière, contre, à droite, etc

Entraînement oral

Exercice 1

▪ À l’aide des prépositions et adverbes de lieu, situez oralement les éléments suivants dans
l’espace :

1- Ta place en classe.
2- Un endroit spécial où tu as passé ton enfance.
3- Des lieux touristiques que tu as visités.
4- Votre domicile
14
5- Votre établissement dans votre ville
Réponses libres

Exercice 2

Situation :
Autrefois, presque toutes les villes du Maroc comportaient un mellah, le quartier des marocains de
confession juive.
Consigne :
Vous décrivez le « vivre-ensemble » qui a marqué les relations entre les marocains des deux
confessions : les usu ans s jui s, n a n entente n raid ui ré nai n au
quotidien.
Vous utilisez les r s sui an s n an i ar ai d ha i ud : coexister, cohabiter,
r r, é han r, isin r, s n raid r
Réponses libres

Exercice 3

▪ Construisez des phrases à la voix passive en rapport avec le thème du vivre-ensemble à partir des
verbes suivants : Respecter- Aimer- Tolérer - Accueillir- Soutenir – Accepter
Réponses libres

Exercice 4 (phonétique)

▪ Mettez le texte à l’imparfait et faites les remarques nécessaires sur la graphie et la


prononciation des verbes soulignés.

Nelson Mandela n’admet pas l’Apartheid, ce système ségrégationniste institué par les blancs pour
subjuguer les noirs. Ceux-ci se targuaient de leur pourvoir ; ils arguaient toujours que la race
blanche est supérieure aux autres races. Mandela s’insurgeait donc contre cette injustice. Les
autorités l’arrêtent et le condamnent à la réclusion à perpétuité avec travaux forcés. Dans sa cellule,
l’envie de réhabiliter la population noire le rongeait. Il s’interrogeait sans cesse sur les moyens d’y
parvenir. Libéré après vingt-cinq ans de bagne (le 11 février 1990), Mandela devient le premier
président noir de l’Afrique du Sud. Il corrigeait enfin la situation en mettant en place une nation
tolérante qu’il qualifie de nation arc-en-ciel.

15
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Lisez le texte suivant puis soulignez en vert les verbes à l’imparfait de description et en
rouge ceux à l’imparfait d’habitude:
Autrefois, nous vivions dans une société plurielle, foisonnante de richesses et de diversités. Lors des
fêtes, je rendais visite à mon ami sénégalais Camara. Son père était un homme souriant, aimable et
ne parlait que lorsqu’on lui adressait la parole. Curieusement leurs traditions semblaient, certes,
différentes des miennes, mais elles étaient pareillement animées. Les hommes et les femmes qui
portaient des boubous aux couleurs vives, dansaient joyeusement sur le rythme africain des djembés.
Les enfants quant à eux, les imitaient frénétiquement. Souvent, je mettais moi aussi un boubou, et
prenais part à cette ambiance conviviale.

Exercice 2

▪ Conjuguez les verbes entre parenthèses à l’imparfait et précisez s’il s’agit de l’imparfait de
description (D) ou d’habitude (H).
1- Notre voisin était (D) malade, je lui rendais visite (H) fréquemment pour avoir de ses
nouvelles.
2- Pendant des années, mon ami Karim faisait du bénévolat, aidait des personnes dans le
besoin, et participait à des nombreuses missions humanitaires. (H)
3- À Bamako, la « Maison de l’espoir » accueillait et éduquait une centaine de jeunes filles
musulmanes et chrétiennes. (D)
4- À Saïda, dans le sud Liban, des animations étaient organisées dans les écoles publiques où
étudiaient ensemble libanais et jeunes réfugiés syriens. Dans un contexte social très tendu,
ces activités favorisaient la tolérance et une meilleure connaissance de l’autre. (D)
5- Depuis toujours, cet orphelinat organisait des kermesses pour divertir les enfants. Ils étaient
heureux. Ils chantaient et s’amusaient cherchant une lueur d’espoir. (D)
6- Au milieu du XIIe siècle, La ville de Fès prospérait. Ses habitants commerçaient avec
l’Espagne, le Maghreb central, le Sahara, l’Orient et même quelques pays chrétiens. Les
réfugiés andalous, accueillis à Fez, introduisaient des techniques nouvelles de tissage de la
soie de travail du cuir et des métaux. A la fin du XIIe siècle, Fès comptait cent vingt mille
maisons et, au début du XIIIe siècle, trois mille cinq cents fabriques. (D)

16
Exercice 3
▪ Complétez les phrases suivantes par les adverbes suivants : Partout - près - au-dessus - autour -
contre – ailleurs - loin
1- Cette jeune fille a le sens de l’entre-aide et va rendre visite à des personnes âgées même si
elles habitent trop loin d’elle.
2- Ce militant des droits de l’homme se dresse toujours contre les propos xénophobes.
3- Avec la crise actuelle, vous tomberez partout en Europe sur des camps des réfugiés.
4- Les émigrés quittent leur pays parce qu’ils pensent que les conditions de vie sont toujours
moins difficiles ailleurs que chez soi.
5- Ces SDF sont dans une situation difficile en cet hiver, y a-t-il un resto de cœur près de chez
vous où ils peuvent au moins se nourrir ?
6- Que c’est triste de vivre dans une société individualiste, de se sentir seul parmi ses
semblables, de regarder autour de soi et ne trouver personne !

Exercice 4

▪ Complétez les phrases suivantes par les prépositions convenables :


1- Nous produisons et diffusons dans les écoles et les centres de loisirs des outils pédagogiques
pour que les enfants et les jeunes puissent devenir des acteurs de paix.
2- Les femmes représentent les 2/3 des analphabètes dans le monde. Premières concernées, les
filles et les femmes qui vivent au sud du Sahel et que nos programmes et microprojets
alphabétisent, forment à des métiers et soutiennent dans leurs initiatives sociales ou
économiques. C’est aussi le cas du Haïti, où nous avons permis pour la deuxième année
successive de scolariser des jeunes filles qui se préparent à des métiers d’électriciennes, un
métier très recherché par les entreprises.
3- Dans un espace public, le respect des normes du civisme permet d’avoir de meilleurs
rapports avec les autres.
4- Ce cinéma au centre de la ville fait partie du patrimoine national, il est indispensable de le
préserver.
5- Monument emblématique de la ville de Rabat, la nécropole de Chellah se trouve près
l’embouchure du fleuve Bouregreg.
6- A l’école, ou à la maison les enfants doivent être sensibilisés aux valeurs du vivre-ensemble.

17
Exercice 5
▪ Réécrivez les phrases suivantes à la forme passive :

1- Ce politicien prône un discours tolérant.

Un discours tolérant est prôné par ce politicien.

2- Les organismes associatifs réalisent des miracles pour aider les femmes en détresse.

Des miracles sont réalisés par les organismes associatifs pour aider les femmes en détresse.

3- Les médias joueront un rôle primordial pour éduquer la société au vivre-ensemble.

Un rôle primordial sera joué par Les médias pour éduquer la société au vivre-ensemble.

4- Les établissements scolaires ont formé aux normes du civisme plusieurs générations de bons

citoyens.

Plusieurs générations de bons citoyens ont été formées par les établissements scolaires aux

normes du civisme.

5- Le dialogue renforcera la diversité sociale.

La diversité sociale sera renforcée par le dialogue.

Exercice 6

▪ Réécrivez les phrases suivantes à la forme active :

1- Ce couple de touristes a été bien accueilli par cette jeune fille.

Cette jeune fille a bien accueilli ce couple de touristes.

2- Les valeurs du vivre-ensemble seront inculquées aux jeunes par leurs parents.

Les parents inculqueront les valeurs du vivre-ensemble aux jeunes.

3- Certaines incivilités sont interdites par la loi.

La loi interdit certaines incivilités.

4- Dans ce quartier, une solidarité exemplaire avait été manifestée par les habitants.

18
Dans ce quartier, les habitants avaient manifesté une solidarité exemplaire.

5- Dans ces ateliers, des activités ludiques seront proposées aux élèves par les animateurs pour

les initier aux valeurs du vivre-ensemble.

Dans ces ateliers, les animateurs proposeront des activités ludiques aux élèves pour les initier

aux valeurs du vivre-ensemble.

Exercice 7

▪ Liez chaque notion à la définition qui convient.

Mots Définitions
1 Laïcité . . A Différenciation des éléments en vue de l’application
d’un traitement spécifique à chaque sous-ensemble.
2 Bienveillance B Caractère d’une personne qui pardonne et excuse les
. . fautes d’autrui.
3 Fanatisme . . C Disposition à s’occuper d’autrui, à s’y intéresser
4 Indulgence D Qualité d’une personne qui vise le bien et le bonheur
. .
d’autrui.
5 Altruisme . . E Comportement d’une personne qui manifeste pour
une doctrine un attachement passionné conduisant à
l’intolérance et à la violence.
6 Discrimination F Principe de séparation dans l’État de la société civile
. . et de la société religieuse.

1 – F / 2 - B / 3 - E/ 4 – B / 5 - D/ 6 – A

19
Production orale P

▪ Pour décrire oralement un phénomène social, décrire un lieu et situer dans l’espace, vous
réalisez l’activité suivante :

Jeux de rôles

Mettez-vous à la place des personnages, et imaginez ce qu’ils diraient dans chaque situation :

 Une personne âgée se rappelant le vivre-ensemble qui caractérisait autrefois la société :


Tolérance entre les membres de la société, respect, entraide entre voisins…

 Un adolescent qui décrit la société dans laquelle il vit aujourd’hui, afin de répondre à cette
question : vivons-nous dans une société ou règne le vivre-ensemble ?

Production écrite G

▪ Pour décrire un phénomène social, un lieu et situer dans l’espace, vous réalisez l’activité
suivante :

Rédaction :

Pour célébrer la journée mondiale du vivre-ensemble en paix le 16 mai, rédigez un article,


d’une vingtaine de lignes, que vous publierez dans le journal de votre établissement, et dans lequel
vous décrirez des comportements et des attitudes que tout individu doit adopter pour vivre en
harmonie dans une société de diversité culturelle.
Pour accomplir cette tâche, vous veillerez à :
 Utiliser des phrases à la forme passive.
 Utiliser l’imparfait pour la description et d’habitude.
 Utiliser les prépositions et les adverbes pour situer dans l’espace.

20
Prolongement N

▪ Lisez le texte suivant et répondez aux questions.

La tolérance

Nos mœurs diffèrent, c’est un fait, et l’heure n’est plus au déni. Comment s’en accommoder
? Telle est la question qui est devant nous. La tolérance est à
repenser, en tant qu’elle concerne les mœurs, au moins autant
que les croyances. Les Lumières ont reformulé décisivement
le rapport à la croyance, mais le rapport aux mœurs étrangères
est un chantier qui nous incombe, car nous sommes entrés en
contact avec elles. Ce que les philosophes du XVIII siècle
n’ont pu qu’entrevoir, à titre d’hypothèse et de jeu d’esprit, est
devenu une réalité quotidienne dans les métropoles
occidentales. On ne se demande plus en riant : « Comment
peut-on être Persan ? 1 », on s’inquiète sérieusement de savoir
comment on peut rester Français à Paris extra muros,
Britannique à Londres ou Belge à Molenbeek. […]
Avant de devenir la vertu par excellence des
démocraties libérales, la tolérance est une disposition sociale que tout le monde apprécie chez les
autres – dans la vie courante, on préfère les naturels conciliants aux tempéraments irascibles 2,
intransigeants, hypercritiques. Qui voudrait pour voisin un juge sévère et toujours sur le qui-vive ?
Qui ne préfère un caractère accommodant ? Judgemental 3, cet adjectif sans équivalent français,
n’indique pas une qualité. Don’t be judgemental! Il faut laisser les gens vivre, leur passer leurs
marottes 4, ne pas s’offusquer de leurs moindres défauts de cela, tout le monde convient. Philinte
est plus facile à vivre qu’Alceste 5, qui met la vérité au-dessus de tout. Le premier ménage son
entourage, le second le heurte de front, et s’en fait un mérite. On peut admirer l’intégrité d’Alceste,
on peut le louer, avec Rousseau 6, de détester les hommes par amour de la vertu. Mais c’est
manquer la leçon de Molière l’intransigeance est une qualité qui mène droit au désert 7. Tant qu’à
vivre avec les hommes, autant les prendre comme ils sont, sans leur intenter un procès en perfection
qui sera forcément un procès sans fin. Imparfaits, ils le sont. En ce premier sens, la tolérance n’est
que l’autre nom de l’indulgence envers autrui, une indulgence qui peut être inspirée par la sympathie
ou par le savoir-vivre par une bienveillance vraie ou par l’envie d’avoir la paix.

21
Réduite à ce sens élémentaire, la tolérance vaut pour toute société. Tolérons-nous les uns les
autres est un message qui, sous un autre nom, fut recevable sous le règne de Louis XIV, et qui le
demeure dans la société démocratique, pour la simple raison qu’il ne régit pas la société il
l’assouplit. En ce sens limité, la tolérance est comme le fair-play, qui ajoute de l’agrément à tous les
jeux sans être la règle d’aucun. Le football, le tennis, la pétanque ou le croquet ont chacun des règles
précises. On ne peut y jouer en les ignorant. Mais on peut jouer avec ou sans fair-play c’est un
supplément toujours apprécié. Ce n’est qu’un supplément.
La tolérance que nous prônons, en régime démocratique, est autre chose et davantage. Il ne
s’agit pas seulement d’être plus coulant ou moins rigoriste. La tolérance libérale entend aller au fond
de la conduite ou au principe de l’opinion. Ce n’est pas seulement une qualité sociale, c’est une
qualité de compréhension son contraire n’est pas la sévérité, mais l’étroitesse d’esprit. La tolérance
permet l’organisation d’un débat permanent de tous les membres de la société sur les opinions, les
croyances et les mœurs. John Stuart Mill 8 espérait que la société s’éclairerait, du fait de cette
confrontation sans fin le débat ouvert a pour mission d’assurer le triomphe du meilleur argument –
un triomphe éternellement provisoire, car aucun n’est de nature à triompher éternellement le défi
d’une opinion dissidente n’est pas le risque, il est le principe de la vie en régime libéral.
[…] C’est à un exercice d’intelligence et de santé morale que le théoricien de la liberté convie les
êtres humains. La tolérance, qui est le corollaire de la liberté individuelle, n’est pas indifférence aux
croyances et aux mœurs, mais suspension active du jugement. Au lieu de manifester de manière
réflexe la condamnation de ce qui s’écarte de nos manières de penser et de faire, nous devons en
profiter pour les réviser. Affirmer que toute habitude est réformable, et tout genre de vie susceptible
d’évoluer, ce n’est pas renoncer à l’identité nationale. Éventuellement, c’est l’approfondir. Conférer
à ce qui nous est étranger les moyens de s’expliquer, ce n’est pas renoncer à ce que nous sommes
nos mœurs et nos croyances n’ont pas vocation à s’annihiler 9, mais à se vivifier dans la
confrontation.
Sans douter qu’un tel motif existe, et qu’il soit d’un grand prix pour la société qui l’abrite, il
est pourtant à craindre qu’il ne soit aussi rare qu’il est précieux. La conversation régie par la règle du
meilleur argument n’est pas le tout-venant 10 des échanges entre les hommes. Elle concerne une
partie minoritaire de l’opinion publique la fraction de la partie éclairée, qui demeure avide de
s’éclairer davantage.
Claude Habib, Comment peut-on être tolérant ?, chapitre 1 « Repenser la tolérance », Desclée de Brouwer, 2019.

1. Référence à un passage de Lettres persanes de Montesquieu (1721) où le persan Rica raconte son arrivée à Paris, et
suscite l’étonnement chez les Français.
2. Irascibles : qui se mettent en colère facilement.
3. Judgemental qui juge, qui critique « Don’t be judgemental! Ne jugez pas ! ».
22
4. Marottes : obsessions.
5. Philinte et Alceste sont deux personnages de la comédie de Molière Le Misanthrope. Alceste hait les hommes et
n’hésite pas à exprimer son avis négatif, se souciant peu de vexer les gens. À l’inverse, son ami Philinte, au tempérament
amical, est aimable avec tout le monde.
6. Dans la Lettre sur les spectacles (1758), Rousseau reproche à Molière d’avoir fait d’Alceste un personnage ridicule,
alors qu’il voit en lui un amoureux de la vertu.
7. À la fin de la pièce, Alceste choisit de se retirer loin des hommes.
8. John Stuart Mill (1806-1873) est un philosophe et économiste britannique.
9. S’annihiler se détruire.
10. Le tout-venant l’habitude.

Questions :

1- Peut-on considérer la tolérance comme synonyme d’indulgence ?


Oui : En ce premier sens, la tolérance n’est que l’autre nom de l’indulgence envers autrui, une
indulgence qui peut être inspirée par la sympathie ou par le savoir-vivre : par une bienveillance vraie
ou par l’envie d’avoir la paix.

Cependant : La tolérance que nous prônons, en régime démocratique, est autre chose et
davantage. Il ne s’agit pas seulement d’être plus coulant ou moins rigoriste. La tolérance libérale
entend aller au fond de la conduite ou au principe de l’opinion.

2- La tolérance constitue-t-elle une menace pour notre identité et nos mœurs ?


La tolérance n’est pas renoncer à l’identité nationale. Éventuellement, c’est
l’approfondir.

3- La tolérance est une valeur que tout le monde apprécie mais chez les autres. Êtes-vous
d’accord ? Réponse libre.
4- Considérez-vous votre société tolérante ? Citez des exemples pour justifier votre position.
Réponse libre.
5- Au début du texte, l’auteur fait allusion à la célèbre pièce de Molière Le Misanthrope,
notamment Alceste, le personnage principal. Lisez la première scène de la pièce et dites si
vous êtes d’accord avec Philinte ou Alceste.
Recherche au choix à faire en temps libre.

23
Séquence 2

Être citoyen

Tâche Culture et
Communication Langue Tâche finale
initiale société
▪ Décrire une ▪ Valeurs Grammaire : ▪ Simulation de
personne universelles ▪ Les pronoms micro-trottoir
▪ Caractériser de la relatifs simples. pour
▪ Demander des citoyenneté. ▪ Les démonstratifs caractériser,
informations ▪ L’adverbe de manière en décrire une
« ment » personne et
▪ Décrire demander des
une informations
Lexique :
personne
▪ Vocabulaire de la
citoyenneté. ▪ Rédaction
d’un article
Phonétique pour dresser le
▪ Les sons[ɔ] et [ɑ] portrait du
citoyen modèle.

24
Découverte U

Image 1

https://red.educagri.fr/parler-deurope/
Image 2

http://changerdebocal.free.fr/civisme.htm

▪ Observez les images et répondez aux questions :


1- Qu’est-ce que vous voyez sur chaque image ?
- Des valeurs de la citoyenneté.
- Des comportements et des situations condamnables par la société.
2- Dans le document 1, quelle est la relation entre le mot central et les autres mots ?
- L’ensemble des valeurs qui font la citoyenneté.
3- Comment appelle-t-on le genre de comportements représentés dans le document 2 ?
- Incivisme.
4- Quel lien peut-on établir entre les deux documents ?
- Opposition, contradiction …

25
Compréhension orale X

V
On ne nait pas citoyen on le devient

https://youtu.be/U14yEf8IUX4

1- D’après le document, que veut dire "être citoyen" ?


Être citoyen, c'est élever sa conscience, élevée sa conscience au-delà du cercle restreint de
sa petite vie et de ses petites préoccupations, pour embrasser l'idée du bien commun.
2- Quel sens l’auteur donne-t-il à l’éducation ?
L’éducation … vise à aider l'individu à faire sortir de lui-même son potentiel pour qu'il se
réalise.
3- Quel rôle joue-t-elle pour instaurer une société juste ?
L'exercice d'un pouvoir "transmettre" pour aider les autres à se libérer d’eux-mêmes….
4- Selon l’auteur, comment peut se manifester "le pouvoir du citoyen" ?
Pour libérer "le pouvoir du citoyen" : 1- c'est exercer un pouvoir sur soi. 2- aider les autres
à se libérer d’eux-mêmes. 3- c'est le citoyen qui assume sa dimension politique et qui
devient un acteur local.
5- Pensez-vous être "citoyen" d’après cette conception de la citoyenneté ?
Réponse libre

26
Compréhension écrite n

Support
- Citoyen, citoyenne … ça devient banal …
Qu’est-ce qui n’est pas « citoyen » aujourd’hui ?
- Tu as raison, à force d’en faire un adjectif passe-
partout, on a vidé le substantif de toute
substance.
- Le citoyen, ce n’est que l’habitant d’une cité ?
- C’est plutôt celui qui participe de plein gré à la
vie de la cité.
- Oui, je sais, il faut parler poliment à ses voisins, ne pas bousiller l’environnement, s’occuper
des vieux du quartier …
- Tu parles là de civilité, pas de civisme. Mais c’est un bon début. La sauvagerie commence
par les petites incivilités. La protection de la planète, après tout, c’est d’abord s’abstenir de
jeter sa canette de bière au bord du chemin, en randonnée ; c’est surveiller le pot
d’échappement de sa moto, en ville ; c’est baisser la radio, chez soi, quand on ouvre sa
fenêtre sur la cour.
- Tu n’exagères pas un peu, non ?
- Ces politesses sont indispensables à toute vie en commun. Mais la citoyenneté est plus qu’un
savoir-vivre c’est une conquête. Le citoyen est celui qui s’est gagné le droit de faire partie
du Souverain. Une citoyenne, si tu préfères, est une petite princesse qui accepte de partager
avec des millions de princes et de princesses, ses concitoyens, le pouvoir.
- Mais, quel pouvoir ?
- Celui de faire la loi. Le pouvoir d’élire et, le cas échéant, d’être élu.
- Depuis quand les électeurs rédigent-ils des lois ?
- Ceux qui les proposent ou qui les votent agissent en leur nom. C’est le mécanisme de la
démocratie représentative. Car on ne peut rassembler 39 millions de Français adultes sur une
place publique, ou les mettre au même moment devant un Minitel pour leur demander leur
avis en temps réel. Il arrive qu’ils soient consultés directement, sur un projet d’importance.
C’est la procédure, exceptionnelle, du référendum. Pour l’ordinaire, le peuple exerce son
pouvoir indirectement, par tiers interposé. Les députés et les ministres sont nos mandataires.
Ils ont à répondre devant nous.
- Tes mandataires, quand on les voit aux Guignols, on n’a pas envie de leur demander quoi

27
que ce soit. Pour qui veux-tu que je vote, moi, là-dedans ?
- Pour qui, ce sera ton affaire. Le plus important, c’est pourquoi. Si tu ne votes pas, pour
t’occuper seulement de tes petites affaires, tu laisseras les autres décider à ta place des
grandes. Mais alors tu ne pourras pas venir te plaindre si un jour, par malheur, le
gouvernement sorti des urnes décide de mettre tous les bronzés à la porte ou d’interdire le
rap sur les antennes. Faut être logique. Se conduire en citoyen, c’est se sentir
personnellement concerné par ce qui apparemment ne nous concerne pas. Jusqu’au jour où
l’on découvre que cela nous intéresse de près.

Régis Debray, La République expliquée à ma fille, Éditions du Seuil, 1998

Qui est Régis Debray ?


C’est un écrivain, philosophe et haut fonctionnaire français né en 1940.
Il réussit le concours d'entrée à l'École normale supérieure en 1960. Il passe en 1965 l'agrégation de
philosophie, tout en militant à l'Union des étudiants communistes.
La même année, il part à Cuba puis suit Che Guevara en Bolivie. Il est y capturé et emprisonné pendant
quatre ans. De 1981 à 1985, il devient chargé des relations internationales auprès de François Mitterrand,
alors président de la République.
Auteur de romans, d'essais et de pièces de théâtre, son livre "La neige brûle" a reçu le prix Femina en 1977
et "Loués soient nos seigneurs" - le prix Novembre 1996. Régis Debray est élu en 2011 membre de
l'Académie Goncourt.

Compréhension globale

▪ Après une première lecture du texte, répondez aux questions suivantes :


1- Qui parlent dans ce texte ?
Régis Debray, écrivain et philosophe français et sa fille.
2- Quel est le genre de ce texte ?
Dialogue questions/réponses, interrogations.
3- De quel(s) sujet(s) les personnages parlent-ils ?
L’auteur explique à sa fille ce que veut dire être citoyen, ce que cela implique. Il explique
également ce que veut dire "voter" et ce que cela représente dans une démocratie.
4- Quels procédés l’auteur utilise-t-il pour se faire comprendre ?
Une sorte de vulgarisation de notions abstraites. Exemples tangibles et ludiques, mots simples
et faciles…

28
Compréhension détaillée

▪ Activité 1 :
Après avoir lu attentivement le texte, dites si ces propositions sont vraies ou fausses. Puis
corrigez celles qui sont erronées.

1- Pour être citoyen, il faut juste habiter dans une cité.


Faux. Il faut aussi adopter des comportements, croire en des valeurs…
2- Le citoyen ne participe d’aucune manière à la conception des lois qui régissent la vie dans la
cité.
Faux. Il y participe par le droit au vote.
3- Le citoyen n’a que faire des petits gestes de politesse. Ce qui importe, c’est la participation à
la prise de décision.
Faux. Ces politesses sont indispensables à toute vie en commun.
4- Les députes sont des citoyens d’un rang supérieur.
Faux. . Les députés et les ministres sont nos mandataires. Ils ont à répondre devant
nous.
▪ Activité 2 :
Répondez aux questions :
1- D’après l’auteur, qui est le bon citoyen ?
Le citoyen est celui qui s’est gagné le droit de faire partie du Souverain.
2- Relevez dans le texte les synonymes de :
S’interdire volontairement quelque chose (s’abstenir) – l’essentiel de quelque chose
(substance) – vote direct et général (référendum) – Marionnettes(Guignols).
3- A qui l’auteur compare-t-il la citoyenne ? pourquoi ?
L’auteur compare la citoyenne à une princesse. Pour expliquer la notion de partage de
pouvoir.
4- Comment l’auteur décrit-il la démocratie représentative ?
La démocratie représentative c’est quand le peuple exerce son pouvoir indirectement,
par tiers interposé. Les députés et les ministres sont nos mandataires.
5- Partagez-vous l’idée contenue dans les deux dernières phrases du texte ? " Se conduire en
citoyen…"

29
Vocabulaire du texte

▪ Relevez dans le texte les termes relatifs au lexique de la citoyenneté qui correspondent aux
définitions suivantes :

Terme Définitions
Citoyen Membre d'un État et qui de ce fait jouit des droits civils et
politiques garantis par cet État.

Incivilité Paroles, actions dénotant une absence de courtoisie, de


politesse et de savoir-vivre.

Référendum Vote qui permet à l'ensemble des citoyens d'approuver ou


de rejeter une mesure proposée par le pouvoir exécutif.

Peuple Groupe d'hommes libres constituant une société politique


indépendante, ayant son gouvernement, ses lois, sa religion
et ses mœurs propres.

Se conduire en citoyen Dévouement envers la collectivité, l'État, et à la


participation régulière à ses activités, notamment par
l'exercice du droit de vote.

Démocratie représentative un système politique dans lequel on reconnaît à une


assemblée restreinte le droit de représenter un peuple, une
nation ou une communauté et de prendre les décisions la
concernant.

Vote Acte par lequel un citoyen participe, en se prononçant dans


un sens déterminé, au choix de ses représentants ou à la
prise d'une décision.

Qu’est-ce que la démocratie


Étymologie : du grec ancien dêmos, peuple, population d'un pays (mais aussi le territoire appartenant
à une communauté), et kratos, pouvoir, autorité.
La démocratie est le régime politique dans lequel le
pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe
de souveraineté), sans qu'il y ait de distinctions dues
la naissance, la richesse, la compétence... (principe
d'égalité). En règle générale, les démocraties sont
indirectes ou représentatives, le pouvoir s'exerçant
par l'intermédiaire de représentants désignés lors
d'élections au suffrage universel.

30
Langue et communication Y

Repérage
Activité 1 :
Dans ce texte, l’auteur décrit des personnes, caractérise des éléments et demande des
informations. Relisez le texte et relevez les énoncés appropriés pour compléter ce tableau :

Éléments du Description
texte
Le citoyen -celui qui participe de plein gré à la vie de la cité.
-celui qui s’est gagné le droit de faire partie du
Souverain.
-Se conduire en citoyen, c’est se sentir personnellement
-Décrire une concerné par ce qui apparemment ne nous concerne pas.
personne La citoyenneté -est plus qu’un savoir-vivre : c’est une conquête.
Les gestes de -Ces politesses sont indispensables à toute vie en
-Caractériser politesse commun.
les petites -c’est d’abord s’abstenir de jeter sa canette de bière au
incivilités bord du chemin, en randonnée ; c’est surveiller le pot
d’échappement de sa moto, en ville ; c’est baisser la
radio, chez soi, quand on ouvre sa fenêtre sur la cour.
Le pouvoir -Celui de faire la loi. Le pouvoir d’élire et, le cas échéant,
d’être élu.
Une citoyenne -Une petite princesse qui accepte de partager avec des
millions de princes et de princesses, ses concitoyens, le
pouvoir.
Parler -Poliment
à ses voisins
Le pouvoir du -Le peuple exerce son pouvoir indirectement
peuple

Activité 2 :
Relevez les procédés qu’utilise la fille pour demander des informations.

Éléments Procédés

-Demander Sur le citoyen - Le citoyen, ce n’est que l’habitant d’une cité ?


des Citoyen, citoyenne … ça devient banal … Qu’est-ce qui
informations n’est pas « citoyen » aujourd’hui ?

31
Fonctionnement de la langue

▪ Examinez attentivement les énoncés qui permettent de décrire une personne, de caractériser
quelque chose et de demander une information, puis déterminez les procédés utilisés :

Éléments du Transcription Le procédé et son fonctionnement


texte
Sur le citoyen -Le citoyen, ce n’est que Les adjectifs et les pronoms
-Demander l’habitant d’une cité ? démonstratifs :
des -Citoyen, citoyenne … ça Les adjectifs démonstratifs :
L’adjectif (le déterminant)
informations devient banal … démonstratif sert à montrer la
Qu’est-ce qui n’est pas personne, l’animal ou la chose dont
« citoyen » aujourd’hui ? on parle ou à reprendre, avec le nom
Le citoyen -celui qui participe de qu’il introduit.
plein gré à la vie de la cité. -ce, cet, pour le masculin singulier : ce
livre, cet arbre
-celui qui s’est gagné le
Cet, devant un nom ou un adjectif
droit de faire partie du commençant par une voyelle ou un h
Souverain. muet : cet hôpital, ce héros.
-Se conduire en citoyen, -cette, pour le féminin singulier :
-Décrire c’est se sentir cette classe.
- ces, pour le masculin et le féminin
une personne personnellement concerné
pluriel : ces livres.
par ce qui apparemment Les pronoms démonstratifs sont ceux
ne nous concerne pas. qui tiennent la place du nom en
La -est plus qu’un savoir- montrant les personnes, les animaux
-Caractériser citoyenneté vivre : c’est une conquête. ou les choses dont on parle :
Pron. Démonstratifs simples :
Les gestes de -Ces politesses sont
celui, celle, ce, c’, ceux, celles.
politesse indispensables à toute vie Pron. Démonstratifs composés :
en commun. celui-ci, celle-ci, ceci, ceux-ci, celles-ci.
les petites -c’est d’abord s’abstenir de celui-là, celle-là, cela, ceux-là, celles-
incivilités jeter sa canette de bière là.
au bord du chemin, en
Les pronoms relatifs simples :
randonnée ; c’est surveiller Qui », « Que », « Dont », « Où » sont
le pot d’échappement de sa des mots invariables. Ils servent à
moto, en ville ; c’est relier deux phrases simples, en
baisser la radio, chez soi, remplaçant un groupe nominal
quand on appelé : antécédent.
« Qui » remplace un sujet
ouvre sa fenêtre sur la
« Que » remplace un complément
cour. d'objet direct.
Le pouvoir -Celui de faire la loi. Le « Dont » remplace un complément
pouvoir d’élire et, le cas introduit par la préposition « de ».
échéant, d’être élu. « Où » remplace un complément
circonstanciel de lieu ou de temps.
Une -Une petite princesse qui
citoyenne accepte de partager avec
des millions de princes et
32
de princesses, ses
concitoyens,
le pouvoir.
Parler -Poliment. Formation de l’adverbe en –ment :
à ses voisins Adjectif masculin se terminant par « e
» au masculin + MENT
Préa a → Préa a n
Adjectif masculin se terminant par une
consonne au masculin : transformer
au féminin + MENT :
Ré u i r → Ré u ièr n
Exception :
r → riè n
ni → ni n
ré is → ré isé n
r nd → r ndé n
in ns → in nsé n
L adj i ualificatif se termine par
une autre voyelle que -e au masculin :
P i→ i n
A s u→A s u n
Cru → Crû n a n ir n x
M déré → M déré n
Exception :
M u→M n
ai → ai n
Adjectif se terminant par « ent » ou «
ant » + « EMMENT » ou « AMMENT »
C ns an → C ns a n
É id n → É id n

Pour décrire, caractériser une personne, on emploie les procédés suivants :

Les adjectifs et pronoms Les adjectifs et les pronoms démonstratifs :


démonstratifs Les adjectifs démonstratifs :
L’adjectif (le déterminant) démonstratif sert à montrer la personne,
l’animal ou la chose dont on parle ou à reprendre, avec le nom qu’il
introduit.
-ce, cet, pour le masculin singulier : ce livre, cet arbre
Cet, devant un nom ou un adjectif commençant par une voyelle ou un
h muet : cet hôpital, ce héros.
-cette, pour le féminin singulier : cette classe.
- ces, pour le masculin et le féminin pluriel : ces livres.
Les pronoms démonstratifs sont ceux qui tiennent la place du nom
en montrant les personnes, les animaux ou les choses dont on parle :
Pronoms Démonstratifs simples :

33
celui, celle, ce, c’, ceux, celles.
Pronoms Démonstratifs composés :
celui-ci, celle-ci, ceci, ceux-ci, celles-ci.
celui-là, celle-là, cela, ceux-là, celles-là.
Les pronoms relatifs Les pronoms relatifs simples :
simples Qui », « Que », « Dont », « Où » sont des mots invariables. Ils servent
à relier deux phrases simples, en remplaçant un groupe nominal
appelé : antécédent.
« Qui » remplace un sujet
« Que » remplace un complément d'objet direct.
« Dont » remplace un complément introduit par la préposition « de ».
« Où » remplace un complément circonstanciel de lieu ou de temps.

L’adverbe en « ment » Formation de l’adverbe en –ment :


Adjectif masculin se terminant par « e » au masculin + MENT
Préalable → Préalablement
Adjectif masculin se terminant par une consonne au masculin : transformer
au féminin + MENT :
Régulier → Régulièrement
Exception :
bref → brièvement
gentil → gentiment
précis → précisément
profond → profondément
intense → intensément
L’adjectif qualificatif se termine par une autre voyelle que -e au masculin :
Poli → poliment
Absolu → Absolument
Cru → Crûment (accent circonflexe)
Modéré → Modérément
Exception :
Mou → Mollement
Gai → Gaiement

Entraînement oral
Exercice 1

▪ Écoutez bien ces adverbes puis dites si leurs adjectifs correspondants finissent par « ent » ou
« ant »:

Indépendamment – indépendant / élégamment – élégant/ nonchalamment –nonchalant


/prudemment – prudent /brillamment - / apparemment – apparent / évidemment – évident
/ardemment – ardent /bruyamment – bruyant / intelligemment – intelligent / fréquemment –
fréquent / négligemment – négligent / méchamment – méchant / violent -/ étonnamment -
étonnant -/ précédemment précédent -/ pesamment – pesant.

34
Exercice 2

▪ Remplacez le déterminant indéfini par un démonstratif.


1- Un/ Cet homme fume dans le train sans se soucier des autres passagers.
2- Des / Ces jeunes vandalisent l’entrée de l’immeuble.
3- Une / Cette fille qui refuse de tenir son chien en laisse dans un endroit où il y a des enfants.
4- Une / Cette bande d’individus adressant, à voix haute, des mots blessants au garçon de café.
5- Un / Ce jeune refuse de céder sa place à un / ce vieillard dans le bus.
6- Des/ Ces étudiantes bavardent dans la bibliothèque.

Exercice 3

▪ Caractérisez oralement à l’aide de pronoms relatifs simples et de démonstratifs les mots


suivants :

Ex : L’entraide. L’entraide, c’est une valeur sociale essentielle qui assure la cohésion sociale dont
rêve tout individu. C’est l’entraide qui rend la société plus solidaire.

1- La solidarité.
2- La citoyenneté. Réponse libre, respecter la consigne,
3- La tolérance encourager l’auto et l’inter
4- La politesse correction.
5- Le civisme

Exercice 4

▪ Prononcez distinctement les sons soulignés :


1- Nous respectons les droits des hommes en respectant les droits des minorités.
2- Les parents ont des obligations envers leurs enfants.
3- Français, Hongrois ou Allemand…, nous sommes tous citoyens du monde.
4- Nous prônons le vivre-ensemble avec conviction.
5- Il faut éduquer les jeunes à la tolérance et aux différents moyens de défense.
6- Les citoyens habitant à la campagne ont droit aux mêmes services de la santé et de
l’éducation.
7- On ne travaille pas chez quelqu’un, On travaille ensemble.
8- Un emploi décent préserve la dignité du citoyen.
9- Je me sens proche de mon voisin, je me sens proche aussi de l’étranger qui me respecte.
10- Il faut connaitre les langues pour comprendre l’autre et s’ouvrir sur le monde.

35
Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Complétez le texte suivant par le pronom relatif simple qui convient :

La paix est le produit et le catalyseur de la cohésion sociale et du vivre-ensemble que de


nombreuses incivilités menacent dans nos sociétés aujourd’hui. Toutefois, la cohésion sociale et
le vivre-ensemble ont pour moteur le triptyque : amour, compréhension et tolérance. Ce sont là
des valeurs suprêmes qui ont vocation à rendre possible la vie dans la cité et hors de la cité mais
qui… hélas, sont constamment rudoyées, menacées par la culture, la religion et la politique. Ces
trois éléments dont le principal péril est l’extrémisme, ont tour à tour et à travers les âges, été le
ferment du vivre-ensemble et de la cohésion sociale. On oublie consciemment ou
inconsciemment que toutes les sociétés humaines ont leur culture, leur religion, leur civilisation
qu’il faut préserver à tout prix au nom de la diversité.

Exercice 2

▪ Reliez les deux phrases simples ci-dessous, par le pronom relatif approprié :

 Une société démocratique a besoin d’espace pour le débat public.


 Le débat public s’accompagne nécessairement de contestations, de désaccords et de
confrontations de points de vue.
- Une société démocratique a besoin d’espace pour le débat public qui s’accompagne
nécessairement de contestations, de désaccords et de confrontations de points de vue.

 Dialogue et compréhension sont les conditions d’une coexistence pacifique dans une
société pluraliste.
 Tout le monde rêve de vivre dans une société pluraliste.
- Dialogue et compréhension sont les conditions d’une coexistence pacifique dans une
société pluraliste où tout le monde rêve de vivre.

 La démocratie ne se résume pas à la suprématie constante de l’opinion d’une majorité,


mais commande un équilibre.
 Cet équilibre assure aux minorités un juste traitement et évite tout abus d’une position
dominante.
- La démocratie ne se résume pas à la suprématie constante de l’opinion d’une majorité,
mais commande un équilibre qui assure aux minorités un juste traitement et évite tout abus
d’une position dominante.

 La tolérance est une condition indispensable du vivre ensemble.


 Le principe premier de la tolérance est l’acceptation des différences.
- La tolérance, dont le principe premier est l’acceptation des différences, est une condition
indispensable du vivre-ensemble.

 L’éducation au vivre-ensemble doit commencer à l’école.


 C’est à l’école que les enfants découvrent la vie en communauté.

36
- L’éducation au vivre-ensemble doit commencer à l’école où les enfants découvrent la vie
en communauté.

Exercice 3

▪ Remplacez ce qui est entre parenthèses par l’adverbe en « ment » approprié :


Les valeurs morales sont traduites explicitement en règles et lois prescrites par l’état, la culture ou
la religion et nous imposent clairement des conduites de respect de l’autre et de son intégrité. Les
valeurs morales évoquent la même chose que les valeurs dites éthiques, mais aujourd'hui, les
discours "moralisants" sont mal perçus étrangement. Les valeurs éthiques et encore plus les valeurs
humaines sont perçues beaucoup plus : positivement, peut-être parce qu’on se sent soi-même
concerné. On désire très ardemment que les autres soient "humains" avec nous. Ces valeurs
humaines et morales sont des valeurs universelles, à la fois ressenties dans notre for intérieur
consciemment, et exprimées dans des lois, des constitutions, ainsi que de nombreux textes
internationaux (Déclarations, Conventions, etc..) affirmant les Droits Humains.
Véritables guides dans l’interaction avec les autres, ces valeurs sont certainement le fondement de
toute vie en société. Qu’il s’agisse d’entraide, de solidarité, de réciprocité, d’égalité (et la liste n’est
pas exhaustive).

Exercice 4

▪ Réécrivez les phrases suivantes, comme dans l’exemple ci-dessous :


Ex : Il refuse avec obstination les idées adverses. → Il refuse obstinément les idées
adverses.

 La revue Tolérance paraît chaque trois mois.


- Elle paraît trimestriellement.

 Dans un débat sur le vivre-ensemble, les intervenants expriment leurs idées avec clarté et
avec respect.
- Ils les expriment clairement et respectueusement.

 Être tolérant, c’est écouter avec patience le raisonnement d’autrui !


- Être tolérant, c’est écouter patiemment le raisonnement d’autrui !

 Les réseaux sociaux, qui ont modifié notre vie de manière considérable, n’ont pas réussi à
diffuser les valeurs du vivre-ensemble.
- Les réseaux sociaux, qui ont modifié considérablement notre vie, n’ont pas réussi à diffuser
les valeurs du vivre-ensemble.

 Je lui faisais la même remarque d’une manière continue, mais il s’obstine d’une façon
incroyable à commettre les mêmes incivilités.
- Je lui faisais continuellement la remarque ; mais il s’obstine incroyablement à commettre
les mêmes incivilités.

37
Exercice 5
▪ Choisissez la forme correcte parmi les propositions suivantes :

1- Ces jeunes filles sont généreuses, elles participent à cette caravane de bénévoles.
2- On est libre d’avoir tous des opinions différentes et de les exprimer, mais celles qui blessent
ou portent atteinte à la dignité des autres relèvent de la diffamation.
3- La tolérance c’est l’attitude qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser ou
d'agir différente de celle qu'on adopte soi-même ; c’est le fait de respecter la liberté d'autrui
en matière d'opinion.
4- Cette conduite est impolie; celle de ton frère est un modèle de civisme à suivre.
5- Le concours de la nouvelle aura comme thème cette année le vivre-ensemble. Tous ceux et
celles qui y participeront auront la chance de gagner des prix.
6- Cet été, nous visiterons cette région pour découvrir sa culture.

Exercice 6
▪ Complétez avec le démonstratif qui convient :
1- Celle ou celui qui refuse la différence sont intolérants.
2- J’ai vu les caricatures xénophobes de Sandra, mais je n’ai pas vu celles dont tu parles.
3- Ce que je déteste, c’est de côtoyer les racistes.
4- Mes amies, celles d’entre vous qui veulent s’inscrire dans une association caritative doivent
se manifester.
5- Mes voisins sont respectueux, ceux de mon frère le sont moins.

Exercice 7

▪ Complétez le texte suivant par des mots de la liste suivante : La liberté de culte - contre-

pouvoir – citoyen - sujet - ses droits - la citoyenneté – démocratie.

Le rôle du citoyen dans la société, sa place, ses droits….et ses devoirs nous renvoient au

concept d’appartenance à une collectivité, qu’elle soit locale ou nationale. La citoyenneté fait

également appel aux notions de patrimoine commun, de bien commun et enfin de démocratie car

sans celle-ci, le citoyen est réduit au rang de sujet.

Dans ses expressions, la citoyenneté interroge la liberté d’opinion, la liberté de culte le


respect de la vie privée, le droit à l’éducation, au travail, à la culture, à la protection sociale ; mais
aussi à la liberté de circuler, la liberté de résistance à l’injustice. La citoyenneté doit être le premier
contre-pouvoir à toutes les instances publiques ou privées.

38
Production orale P

Simulation de micro-trottoir

▪ Réalisez, pour le compte de la revue électronique scolaire de votre établissement, un micro-


trottoir afin de dresser un état des lieux sur le respect des valeurs citoyennes au sein de votre école.

En sous-groupes de 5 élèves, vous simulez ce micro-trottoir : un élève jouera le rôle du


journaliste, et les autres, les personnes interviewées.

Pour mener à bien cette tâche, veillez à utiliser :

 Des pronoms relatifs simples.


 Des adverbes de manière en –ment.
 Les démonstratifs.

Production écrite G

▪ Pour caractériser, décrire une personne et demander des informations, vous réalisez l’activité
suivante :
Rédaction :
Dans le cadre d’un atelier d’écriture, rédigez un article (une vingtaine de lignes maximum)
dans lequel vous décrivez comment se manifestent les valeurs citoyennes dans votre société, en
dressant également le portrait d’un citoyen modèle.
Pour mener à bien cette tâche, veillez à utiliser :
 Des pronoms relatifs simples.
 Des adverbes de manière en –ment.
 Les démonstratifs.

39
Prolongement N

▪ Lisez le texte suivant et répondez aux questions.

Un court passé, une notion incertaine

Né en Grèce, le mot citoyen a eu la bonne fortune d’être propulsé sur tous les continents, dans

tous les pays, nations, villes, quartiers, il est devenu universel, habituel, admis, utilisé. Même

lorsqu’il est manipulé, tordu, exploité, déformé, trahi, il conserve son intégrité, son sens, sa charge

politique. Le citoyen est celui d’une nation avant

d’être celui d’un régime politique.

Son usage est cohérent dans les Républiques mais les

dictatures autant que les royautés l’admettent et

l’utilisent. Louis-Philippe en France, intronisé roi des

français par la révolution de 1830 et chassé par celle

de 1848, était nommé aussi Roi Citoyen. Il a fallu du

temps au mot citoyen, celui de la diffusion de l’idée et

des conditions qu’il requiert, pour s’imposer

universellement. Car s’il est un mot performatif, c’est

bien celui qui définit un individu dans ses qualités

autant que dans ses droits et devoirs ; il lui attribue ses

charges par sa seule énonciation. Citoyenneté, déclinaison du précédent, de seconde génération, a

suivi avec quelque retard, en décalage temporel, les mêmes chemins, toujours attaché à sa racine.

Si la matrice a ses exégèses, ses définitions et ses analyses, une histoire très ancienne, son

archéologie, ses emplois et usages homogènes – le citoyen est reconnu partout comme le

fondement de la nation et ses droits attachés sont admis à défaut d’être respectés – il n’en va pas

de même de son épigone.

40
Si le citoyen est identifié depuis fort longtemps, depuis l’antiquité grecque, celui de citoyenneté

est de constitution plus récente.

La trace du citoyen ne s’est jamais perdue. Le Littré recense l’emploi du terme français aux XIIe

et XIIIe siècles. Souvent utilisé par les auteurs classiques français, La Bruyère, Corneille ou

Boileau, la littérature atteste sa vivacité. La définition du citoyen a évolué, elle s’est transformée,

enrichie, complétée, approfondie, repensée par les Lumières et sa remise en exercice en Europe et

dans les colonies anglaises d’Amérique du Nord au XVIIIe siècle. La Révolution française le met

en avant et le substitue à Monsieur. Le citoyen réfère à la cité, il en est membre, y exerce des

droits politiques, est acteur de son organisation et de sa vie, sa polis.

C’est bien plus tardivement, récemment même en regard à cette longue tradition, le 19 août 1783,

que la première occurrence du mot citoyenneté semble apparaître, relevée dans

Beaumarchais, (p.221), et le Courrier de l’Europe (XIV, p.118)4 par Gunnar von Proschwitz «

Notre citoyenneté ou droit de cité dans les États-Unis est notre caractère national. Notre

citoyenneté dans un des États, n’est qu’une distinction locale ».

Le mot citoyenneté est attesté dans Bescherelle, Supplément de 1845 qui pointe l’« omission des
dictionnaires ». Il est présenté par Littré comme un néologisme qui serait apparu sous la plume
d’Émile Montégut qui écrivait « Comme peuple, nous ne sommes pas préparés pour la
citoyenneté américaine ». Georges Vedel, un siècle plus tard, précisera sa compréhension du mot :
« Tantôt la citoyenneté avait été identifiée à la nationalité, tantôt elle se confondait avec
l’électorat ». Il en donne un autre emploi, dans le même ouvrage « Citoyenneté de l’Union
française » (p.573). Apparaîtront ensuite « citoyenneté européenne » puis «citoyenneté universelle
». Le sens de cette citoyenneté, si difficile à trouver, est troublé par la déclaration ambigüe de De
Gaulle : « Les autres Français musulmans sont appelés à recevoir la citoyenneté française.
L’Assemblée Nationale Constituante fixera les conditions et les modalités de cette accession ». La
citoyenneté semble ne plus se satisfaire de la seule nationalité, pourtant citée deux fois dans la
même phrase selon deux expressions contradictoires (Français musulmans) et (citoyenneté
française). Le trouble vient, dans la première expression, de la juxtaposition d’une religion à la
nationalité. Il vient aussi de ce que cette expression est introduite par un qualificatif étrange (les
autres). La religion citée, celle-là uniquement, restreint la qualité de citoyenneté. Il apparaît aussi
que la citoyenneté peut être « reçue », donc accordée et que des nationaux, ou ressortissants,

41
peuvent y « accéder ». Elle n’est donc pas de droit, ni attachée à la nationalité et peut s’y
additionner selon certaines conditions. Nous avons esquissé, au cours de sa brève histoire, la
définition du mot citoyenneté et les sens qui lui furent attribués. Il en ressort fragile et instable.
Interrogeons-nous sur sa légitimité. Serait-elle sociale, juridique ou politique, elle est tout aussi
incertaine. Si la citoyenneté nécessite une nationalité ou s’identifie à elle, qu’en est-il lorsque des
dissensions brouillent cette référence ? […]
La citoyenneté est donnée par tous les lexiques ou dictionnaires pour une qualité, celle d’être
citoyen, et non pour une valeur, une notion juridique, politique ou un attribut substantivé. Souvent
utilisée comme un synonyme de la nationalité, elle peut parfois y faire exception. Équivalente au
droit de cité, qui la ramène à la définition du citoyen d’où elle dérive étymologiquement, ou au
caractère national mais sous condition, la citoyenneté est affectée d’une valeur sémantique
incertaine, floue, instable, évolutive.
Mis à contribution, de plus en plus utilisé pour des significations variées, le terme devient plus

flou et plus imprécis à chaque emploi nouveau. Son succès en atténue la précision, en dilue le sens

en des sens confus. Mot fourre-tout ou concept, il oscille de l’un à l’autre.

Serrut, Louis-Albert, De la Citoyenneté, Editions du Cygne, paris. 2016


Questions :
1- Le texte retrace l’évolution du mot "citoyen". Quelles sont les étapes phares de son
histoire ?
- Né en Grèce.
- Propulsé sur tous les continents, dans tous les pays, nations, villes, quartiers.
- Devient universel, habituel, admis, utilisé.
- Manipulé, tordu, exploité, déformé
- Le citoyen est celui d’une nation avant d’être celui d’un régime politique.
2- Au début, avec quelles autres notions confondait-on la citoyenneté ? la nationalité
3- La citoyenneté est-elle intrinsèque à une religion ? Non.

4- En fin de texte, comment l’auteur décrit-il la notion de citoyenneté ?


la citoyenneté est affectée d’une valeur sémantique incertaine, floue, instable, évolutive (…)
le terme devient plus flou et plus imprécis à chaque emploi nouveau (…).Mot fourre-tout ou
concept, il oscille de l’un à l’autre

42
Unité 2
J Les médias

https://pixabay.com/fr/vectors/m%C3%A9dias-sociaux-arbre-des-ordinateurs-5368098/

43
Séquence 1

L’information
Le récit

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale


▪ Exprimer un ▪ Découvrir Grammaire : ▪ Exprimer son
sentiment négatif, l’univers des point de vue sur
médias. ▪ L’accord du les programmes
▪ Se plaindre, participe passé de télévision.
▪ Sensibiliser au
▪ Exprimer sa phénomène du ▪ Les pronoms et
tristesse, son tapage déterminants ▪ Rédiger un article
indignation, son médiatique. indéfinis destiné au journal
ennui du centre pour
▪ Exprimer un
▪ La négation sans exprimer son point
sentiment de vue et ses
+infinitif
sentiments sur les
programmes de
Lexique :
télévision
▪ Lexique des
médias.

▪ Phonétique : les
sons [œ], [ø] et [u]

44
Découverte U

Image 1 :

▪ Pour découvrir ce qu’on va étudier aujourd’hui, vous observez l’image et vous répondez aux
questions :
Question Proposition de réponse :
- Que représente ce document ? Une image, les différents médias…

- Par quelle autre expression on peut Moyens de communication


remplacer « médias » ?

- Pensez-vous que cette énumération Réponse libre.


répond à un ordre d’importance ? Justifier sa réponse.
Pourquoi ?

- Quel est le média que vous utilisez le Réponse libre.


plus ? Le média que vous utilisez le
moins ?

45
Compréhension orale X

V
Le numérique, un changement de civilisation

https://youtu.be/U1R_eCDzdyY

▪ Écoutez l’enregistrement et répondez aux questions qui suivent :

Question : Proposition de réponse :


1- Quel serait l’objet de ce débat ? La révolution numérique.

2- Quel serait selon Christophe André le L’argent, le profit.


facteur principal qui préside à l’évolution
de la révolution numérique ?

3- Les deux interlocuteurs partagent-ils cette Oui


opinion ? Je crois que vous avez raison

4- Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ? Réponse libre..

46
Compréhension écrite n

Support
Ça parle trop

Aujourd’hui, c’est l’information qui règne.


Avec toutes ces chaînes en continu, ces nouveaux moyens de
communication, les informations débarquent en boucle.
On dirait une armée conquérante dans un roman de science-
fiction, venue coloniser nos espaces pour en faire des dépotoirs.
[…]
Aujourd’hui, c’est l’information qui règne.
Avec toutes ces chaînes en continu, ces nouveaux moyens de
communication, les informations débarquent en boucle.
On dirait une armée conquérante dans un roman de science-
fiction, venue coloniser nos espaces pour en faire des dépotoirs.
[…]

A longueur de journée, nous sommes bombardés d’injustices


devant lesquelles nous sommes impuissants. De peurs qui ne
nous appartiennent pas. On dirait que des particules nocives
tombent de l’espace pour nous encrasser d’une saleté qui n’est pas la nôtre. […]
On parle du harcèlement sexuel, mais tout est devenu harcèlement – le politique, les médias, la
société, cette information lancinante. Ça parle trop.
Trop de mots pour être honnête. C’est vraiment la persécution. Pour ne pas dire l’occupation.
On est comme des bœufs devant ce train qui passe et repasse. Muets, muets de stupeur.
Non seulement nous n’avons plus aucune réponse, mais il devient même de plus en plus difficile de
trouver des questions.
A force de recevoir sans cesse ces coups venus d’ailleurs, la santé mentale est atteinte. […]
Je sens bien que les gens sont cassés, violés par tout ça, leur cerveau est de moins en moins
oxygéné. Face à cette agression permanente, ils se renferment, s’éloignent de la vie.
Ils ne sont plus disponibles pour rien. Le seul temps qui leur reste est celui de l’information. C’est
elle qui impose le rythme.
Avec ces médias qui pointent ce qui ne marche pas, qui favorisent tout ce qui chez nous est contre,
comment être encore généreux ? Comment se raccrocher à l’idée d’un monde meilleur ? Comment
se distinguer de cette saleté sans pour autant se fermer, sans pour autant se distancier de la vie ?
Le charriot est déjà lourd à tirer avec ce que l’on traîne en soi, mais quand devant soi il n’y a plus de
place pour rien, plus d’élan ni d’enthousiasme possibles, il devient impossible de s’élever.

Gérard Depardieu, Monstre, Le cherche midi, 2017

47
Compréhension globale

▪ Lisez le texte et répondez aux questions.

1- Qui est l’auteur de ce texte ?


Gérard Depardieu, acteur français
2- De quel sujet l’auteur traite-t-il ?
Les médias, la profusion de l’information…..
3- Quel sentiment exprime-t-il à l’égard de la réalité décrite ?
Un sentiment négatif
4- Que lui reproche-t-il exactement ?
Chaine en continu, harcèlement médiatique …..

Compréhension détaillée
▪ Activité 1 :
Vous indiquez si les informations suivantes sont vraies ou fausses.
Information Juste Fausse
Le règne de l’information est ancien. X
Les chaines d’informations reflètent l’image du téléspectateur. X
L’auteur estime que l’individu est passif devant l’invasion des médias. X
Le citoyen endure d’autres souffrances en plus du déferlement de X
l’information.
L’auteur utilise une métaphore de la guerre pour décrire la réalité des X
chaînes d’information.

▪ Activité 2 :
1) 1- Qu’est ce qui fait qu’il y ait un déferlement de l’information ?
Le pullulement des chaines : Avec toutes ces chaînes en continu (….) les informations
débarquent en boucle.
2) 2- Qu’est- ce qui montre l’agressivité de ces médias ?
L’utilisation d’une métaphore guerrière :
On dirait une armée conquérante dans un roman de science-fiction, venue coloniser nos
espaces pour en faire des dépotoirs. […]
3) nous sommes bombardés d’injustices devant lesquelles nous sommes impuissants. (…). On
dirait que des particules nocives tombent de l’espace pour nous encrasser d’une saleté qui
n’est pas la nôtre.
48
4) 3- Face à cet envahissement, quelle est la réaction des gens ? Qu’est ce qui le montre ?
Je sens bien que les gens sont cassés, violés par tout ça,
Face à cette agression permanente, ils se renferment, s’éloignent de la vie.
5) Ils ne sont plus disponibles pour rien
6) 4- Comment donc est devenue la vie sous cet envahissement des médias ?
On dirait que des particules nocives tombent de l’espace pour nous encrasser d’une saleté qui
n’est pas la nôtre. […]
tout est devenu harcèlement
7) 5- Selon l’auteur existe-t-il un espoir en un lendemain meilleur ? Justifiez votre réponse.
L’interrogation rhétorique : Comment se distinguer de cette saleté sans pour autant se fermer,
sans pour autant se distancier de la vie ?

Vocabulaire du texte
▪ Reliez chaque expression de la première colonne à son sens en contexte proposé dans la
deuxième colonne :

-A- -B-
1) Information A) Être harcelé d’informations non désirées

2) Chaîne B) Mode de diffusion dans lequel une


information est répétée plusieurs fois.
3) Chaînes en continu C) Réseau d’émetteurs de radiodiffusion
ou de télévision.
4) Diffusion en boucle D) Tout événement, fait ou jugement
 porté à la connaissance du public sous
forme d’image, texte, son ou discours.
5) Être bombardé (d’informations) E) Mode de diffusion qui fonctionne
24h/24

1- D/ 2- C/3–E/4- B/5- A

11

49
Langue et communication Y

Repérage

Relisez les activités précédentes et complétez ce tableau par les expressions convenables qui
assurent l’objectif recherché:

Pour Énoncés dans le texte


Exprimer un sentiment de On dirait une armée conquérante dans un roman de science-
tristesse fiction, venue coloniser nos espaces pour en faire des dépotoirs.
[…]
Je sens bien que les gens sont cassés, violés par tout ça,
Face à cette agression permanente, ils se renferment, s’éloignent
de la vie.
Ils ne sont plus disponibles pour rien
Exprimer son indignation A longueur de journée, nous sommes bombardés d’injustices
devant lesquelles nous sommes impuissants.
C’est vraiment la persécution. Pour ne pas dire l’occupation.
On dirait que des particules nocives tombent de l’espace pour
nous encrasser d’une saleté qui n’est pas la nôtre. […]
tout est devenu harcèlement.
Exprimer son désespoir Comment se distinguer de cette saleté sans pour autant se fermer,
sans pour autant se distancier de la vie

Fonctionnement de la langue

1) ▪ Activité 1 : L’accord du participe passé


- Examinez les énoncés suivants :
-
- « Nous sommes bombardés d’injustices »
- « Les médias ont diffusé une fausse information »
- « L’information que les médias ont diffusée est fausse. »
1- Quel auxiliaire est employé avec le participe passé dans chaque énoncé ?
2- Dans quel cas le participe passé s’accorde-t-il avec le sujet ?
3- Dans quel cas le participe passé s’accorde-t-il avec l’auxiliaire ‘’avoir’’ ?
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en nombre avec
le sujet de la phrase.
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas avec le sujet de la
phrase
Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde en genre et en nombre
avec le COD placé avant le verbe.

50
▪ Activité 2 : Le déterminant et le pronom indéfinis
Vous observez les mots soulignés dans les phrases suivantes :

a) – « Avec toutes ces chaînes en continu les informations débarquent en boucle. »


b) – « Tout est devenu harcèlement. »
c) – « Nous n’avons plus aucune réponse »
d) – « Ils ne sont plus disponibles pour rien »
e)
1- Quelle est leur place dans la phrase ?
2- Quel est leur référent ?
3- S’accordent-ils toujours avec les mots qu’ils déterminent ou qu’ils remplacent ?

Fonction des déterminants et pronoms Accord des déterminants et pronoms


indéfinis indéfinis
Les déterminants et les pronoms Certains déterminants et pronoms indéfinis
indéfinis sont employés lorsque le locuteur s’accordent en genre et en nombre comme :
veut généraliser quelque chose ; quand le chacun, quelqu’un…
sujet ou l’objet ne sont pas identifiés de D’autres sont invariables comme : personne
façon précise. rien quelque chose

▪ Activité 3 : La négation avec « sans +infinitif »


Vous observez les mots soulignés dans la phrase suivante :
« Comment se distinguer de cette saleté sans pour autant se fermer, sans pour autant se distancier
de la vie ? »

1- Quelle est la nature de ces mots ?


2- Quels sens donnent-ils à la phrase ?
3- Comment peut-on les utiliser ?

Sans + infinitif introduit un sens négatif.


Quand on emploie « sans +infinitif », on ne peut utiliser l’adverbe de négation « ne ».
Pour utiliser « sans +infinitif », il faut avoir un seul et même sujet dans la phrase.

Entraînement oral
Exercice 1
▪ Pour chaque phrase, vous choisissez le déterminant ou le pronom adéquat pour dire la même
idée.

1) Le déclin des valeurs n’est pas la seule responsabilité des médias.


- Tout le monde est responsable.

51
- Chacun est responsable.
2) Dans ce débat sur les médias publics, il n’y a pas de projet de réforme réelle.
- Dans ce débat sur les médias publics, il n’y a aucune proposition de réforme réelle.
- Dans ce débat sur les médias publics, personne n’a proposé une réforme réelle.
3) Si on continue sur cette voie, nous ne devons pas nous attendre à un changement prochain
des médias dans notre pays.
- Si on continue sur cette voie, rien ne changera dans les médias de notre pays.
- Si on continue sur cette voie, ne nous devons nous attendre à aucun changement des médias de
notre pays.

Exercice 2

▪ Vous accordez les participes passés soulignés. Vous en épelez la terminaison.

1) La programmation du ramadan n’a pas plu aux téléspectateurs.


- La programmation du ramadan n’a pas plu aux téléspectateurs
2) Cette pièce de théâtre est mis en scène par un jeune lauréat de l’ISADAC.
- Cette pièce de théâtre est mise en scène par un jeune lauréat de l’ISADAC.
3) La plupart des émissions sont produit à la dernière minute.
- La plupart des émissions sont produites à la dernière minute.
4) Ce jeune acteur a surpris ses admiratrices par l’annonce de sa retraite.
- Ce jeune acteur a surpris ses admiratrices par l’annonce de sa retraite.
5) Ce jeune acteur les a surpris par l’annonce de sa retraite.
- Ce jeune acteur les a surprises par l’annonce de sa retraite.

Exercice 3

▪ Reformulez ces phrases en exprimant la négation par « sans +infinitif »

1) L’état veut réformer les médias publics et il ne forme pas les cadres pour cela.
- L’état veut réformer les médias publics sans former les cadres pour cela.
2) On consomme naïvement les images, on ne prend pas la peine de les analyser.
- On consomme naïvement les images sans prendre la peine de les analyser.
3) Il faut bien critiquer les programmes ; Il ne faut pourtant pas insulter les personnes.
- Il faut bien critiquer les programmes sans pourtant insulter les personnes.
4) Vous critiquez beaucoup la télévision marocaine ; vous ne suivez pas ses émissions.
- Vous critiquez beaucoup la télévision marocaine sans suivre ses émissions.

Exercice 4 (Phonétique)

Les sons [œ], [ø]et [u]

Vous dites à haute voix les phrases qui suivent. Attention aux sons marqués :

52
1) Discours de l’Indien rouge est un poème de Mahmoud Darwich.
2) La mort du loup est un poème d’Alfred de Vigny.
3) « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage » avait écrit Du Bellay.
4) Splendeurs est un poème de Victor Hugo.
5) Une lueur dans la nuit est un drame de David Seltzer.
6) Une petite faveur est un film de l’auteur scénariste Darcey Bell.
7) Retour de l’enfant prodigue est un film du producteur Youssef Chahine.
8) Les tambours du feu est un film du réalisateur marocain Souheil Benbarka.
9) Le huitième jour est un film de l’acteur Daniel Auteuil.
10) Casablanca mon amour est un court métrage du Réalisateur Slattery, John
11) Les journalistes sportifs sont devenus des crieurs et non des commentateurs.

Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Vous complétez le texte par les déterminants ou pronoms indéfinis convenables : (tout, toute,
tous, toutes, rien, certain)

Mais c'est la pratique de la rétention de l'information qui défie le plus rudement la conscience de tout
informateur professionnel. La loi est claire : « rien que la vérité, toute la vérité », mais il faut la
compléter par la devise que le New York Times arbore en manchette : « All the news that's fit to
print », toutes les nouvelles dignes d'être imprimées. Ce qui exclut les indignes -c'est-à-dire toute
une espèce d’un certain journalisme (qui) porte indûment atteinte à la vie ou l'honorabilité de
personnes humaines dont l'indignité n'a pas été établie. Le journalisme constatera que son problème
majeur n'a pas trait à l'acquisition mais à la diffusion de sa part de vérité, et que le filtre, de ceci à
cela, est sa conscience, seule.

Exercice 2

▪ Relevez les indéfinis figurant dans ce texte et classez- les dans le tableau qui suit :

Le contrôle des médias de masse, donc de l’information, est un enjeu crucial pendant les périodes de
conflits ou de crises depuis maintenant plusieurs siècles. Cependant, l’émergence des médias
sociaux numériques a entraîné quelque reconfiguration de l’espace médiatique qui a pour corollaire
des mutations dans la circulation de l’information. Cette réalité est particulièrement perceptible
pendant les périodes de certains conflits ou crises. Comme l’affirme Ramonet (2011, p. 15) avec
l’émergence d’internet, « La confortable situation des médias et des journalistes, en position de
monopole de l’information dans la société, prend fin. » Rien n’est plus comme avant : le pouvoir des
journalistes et des médias de masse se trouve ainsi mis à mal à l’ère des technologies issues
d’internet : Ce temps où quelques personnes monopolisaient le droit de choisir et de publier une
information est fini. Désormais, n’importe qui peut recevoir, diffuser et même créer tout et
n’importe quoi.
Pronom indéfini Déterminant indéfini
Rien, n’importe qui, tout, n’importe quoi. Plusieurs, quelque, certains, quelques

53
Exercice 3

▪ Vous dites si ces phrases acceptent la transformation négative avec sans + infinitif ou non

Phrase Accepte la N’accepte pas la


transformation transformation
négative avec sans négative avec sans +
+ infinitif infinitif
Les programmes de divertissement sont +
médiocres ; le public ne les aime pas.
Les programmes de divertissement sont beaucoup +
suivis ; pourtant ils n’apportent rien au
téléspectateur.
Les émissions sportives attirent beaucoup de +
jeunes ; pourtant ces derniers ne pratiquent pas de
sport.
Beaucoup de journalistes se disent des +
influenceurs, pourtant ils ne détiennent pas de
diplômes supérieurs.
Il est facile de parler ; il n’est pas facile de +
convaincre.
Un journaliste sérieux informe, il n’occupe pas le +
devant de la scène.

Exercice 4

▪ Vous complétez par l’expression convenable pour exprimer la négation avec « sans +
infinitif » : sans passer, sans convaincre, sans dire, sans avoir, sans se faire, sans se servir :

1- Le correspondant de guerre est un être libre et responsable qui doit faire de son mieux pour
le mieux en vue d'éclairer ses contemporains sans pour autant se faire tuer lui-même.
2- La devise du journaliste honnête devrait être servir sans se servir.
3- Il vaut mieux se taire sans dire la vérité que de la défigurer.
4- Il était un temps où on devenait célèbre par ses écrits sans passer par la télévision,
aujourd’hui on est intellectuel reconnu sans avoir publié un seul article.
5- La culture de l’image impressionne sans convaincre.

Exercice 5

▪ Écrivez correctement les verbes soulignés. Attention aux différents accords :

Dès leur plus jeune âge, les enfants acquièrent dans les médias nombre d’informations qui embrassent
quantité de domaines. Ils les puisent dans le visionnement d’un film ou d’une émission de télévision,
dans la lecture de publications qui leur sont destiner destinées, chez les animateurs de la radio, sur
54
Internet et dans les publicités, dans les images et les sons du télé journal ou dans les grands titres des
journaux qu’ils perçoivent ou lisent furtivement. Tous les matins, les jeunes, comme leurs enseignantes
et enseignants, arrivent à l’école la tête pleine d’informations qu’ils ont capter captées dans les médias.
De diverses façons, ils ont entendre entendu parler de santé et d’alimentation, de réalités affectives et de
relations interpersonnelles, de réalités technologiques et scientifiques, d’art, de musique et de critères
esthétiques, d’économie, d’ésotérisme, de sports et de loisirs, de géographie, de personnalités
dirigeantes, etc. Ils ont voyager voyagé avec des personnages fictifs dans des périodes de l’histoire. Ils
ont été touchés par le contenu de nouvelles sur des enjeux et des catastrophes de la «grande société»,
dont ils ont voir vu des images dans le journal et à la télévision, ou encore par ce qu’en ont répercuter
répercuté les adultes de leur entourage. Ces informations et le traitement qu’en font les médias
développent chez eux diverses compréhensions de la réalité, des curiosités et des besoins de savoir
davantage, des peurs et des questionnements relatifs à leur propre vie, à l’avenir du monde et à d’autres
événements.

Exercice 6

▪ Vous précisez la terminaison des participes passés soulignés :

Les inventeurs de la télévision, Atkinson, Nipkow ou encore Braun, n’avaient pas imaginé la
réussite qu’elle a eu… par la suite. Le noir et blanc est un souvenir lointain, les grosses caisses aussi.
Aujourd’hui la télé est entrée dans tous les foyers et chaque jour une version encore plus fine, encore
plus performante est présentée au public. Les chaines TV ne se comptent plus. La diffusion
hertzienne a presque disparu. Les vieilles chaines publiques sont concurrencées par une armada de
chaines qui diffusent en continu.

Exercice 7

▪ En vous servant d’un dictionnaire, ou d’un dictionnaire en ligne, vous cherchez le sens de ces
expressions :

réseau, journal télévisé, animateur, animatrice, présentateur, présentatrice, téléspectateur, émission,


diffusion, rediffusion, épisode.

Exercice 8

▪ Vous complétez les phrases qui suivent par les expressions convenables déjà vues dans le cours :

Je ne regarde pas la télévision toutes chaines confondues. Encore moins les journaux télévisés qui
traitent l’information de manière partielle, voire partiale. Ça diffuse en continu pour abrutir les
téléspectateurs. Le même épisode est rediffusé plusieurs fois jusqu’à la rage. Je n’aime pas non ces
animateurs et présentateurs qui accompagnent toutes les informations du même sourire idiot.
C’est la raison pour laquelle j’ai décidé depuis quelque temps de m’acheter un iPad afin de pouvoir
consulter tous les journaux que je désire quand je le désire.

55
Production orale P

Situation : Les programmes de télévision des différentes chaines nationales font couler beaucoup

d’encre.

Consigne Dans le cadre d’une table ronde organisée par le club image et culture de votre

établissement, exprimez votre point de vue sur cette question. Tâchez d’employer les différents

procédés linguistiques qu’on a abordés dans le cours.

Production écrite G

Consigne :

À la suite de la table ronde organisée par le club image et culture de votre centre sur la question des

programmes de télévision des différentes chaines nationales, vous rédigez un article destiné au

journal du centre pour exprimer votre point de vue et vos sentiments sur cette question.

Il faut veiller à actualiser les actes de parole et les outils linguistiques étudiés.

“Les médias reflètent ce que disent les


gens, les gens reflètent ce que disent les
médias. Ne va-t-on jamais se lasser de cet
abrutissant jeu de miroirs ?”
Amin Maalouf / Le Premier siècle après Béatrice

56
Prolongement N

▪ Vous lisez le texte et vous répondez aux questions.

Pour des médias éclaireurs d’avenir


Hubert apprend l’existence du
microcrédit au Bangladesh et le
réplique dans un bidonville du Chili,
permettant à plusieurs dizaines de
milliers de personnes de sortir de la
pauvreté en développant une activité
économique. Marie-Hélène, Laurent et
leurs enfants embarquent pour un tour
du monde à la rencontre des “passeurs
d’espoirs”, habitants du Sud qui
parviennent à s’extirper du marasme,
dépassant les problèmes d’accès à
l’éducation, à l’eau, à la santé, aventure
qui donne lieu à des reportages et
ouvrages à succès. Gilles interviewe un
sage de soixante-dix ans son aîné,
Stéphane Hessel, et se retrouve
embarqué dans le mouvement des
Indignés avec son livre Engagez-vous !
Qui rencontrera un écho inattendu…
Leur point commun ? L’envie d’agir, la curiosité insatiable à l’égard de ceux qui agissent et
trouvent des réponses aux problèmes de la vie quotidienne et des grands défis économiques, sociaux,
écologiques. Et l’expérience du pouvoir incroyable de la médiatisation.
Un projet de film tiré d’une aventure diffusé sur une grande chaîne, un article de journal qui
déclenche l’idée géniale ou sa contagion, un livre qui appelle à agir et à entreprendre les mutations
qu’ils appellent de leurs vœux…Lorsque la médiatisation s’en mêle, que la diffusion de la
connaissance s’opère par le truchement des écrits, des écrans, des ondes ou de la Toile, que les
histoires de résilience ou les initiatives constructives dénichées en un endroit se répercutent en une
57
région, un pays ou même un continent, c’est une autre histoire qui commence…
Chaque jour, en France et dans le monde, des citoyens reporters, bloggeurs, influenceurs,
nouveaux médias, des journalistes, des réalisateurs, découvrent des initiatives dans lesquelles
s’illustrent le génie créateur, le souci du bien commun, l’envie d’agir et de “faire quelque chose”,
qui conduisent des individus, des collectifs, des sociétés, des héros du quotidien, à trouver des
réponses nouvelles, à dépasser des obstacles, à trouver des “solutions”.
Avec les outils qui sont les leurs, par la puissance de messages constructifs qu’ils peuvent
véhiculer quasi instantanément, ceux qui font les médias, fabriquent et hiérarchisent l’information
sont en capacité de diffuser la connaissance au plus grand nombre et d’inciter la société à agir pour
résoudre les difficultés auxquelles elle est exposée.
Cette prise de conscience a amené des citoyens et journalistes français à s’impliquer dans
l’association Reporters d’Espoirs pour lancer le mouvement du “journalisme de solutions” en 2004 ;
un réalisateur à s’impliquer dans l’aventure du film Intouchables pour apporter un regard nouveau
sur le handicap; des citoyens reporters et militants écolos à s’engager dans la réalisation du
documentaire Demain; un quotidien régional du Sud, Nice-Matin, à créer une offre numérique
“solutions” ; le cofondateur d’eBay, Jeff Skoll, à créer Participant Media, une société de production
de films au service du changement social – comme No, film de Pablo Larraín sur la chute de la
dictature chilienne, Une vérité qui dérange d’Al Gore, Océans de Jacques Perrin – qui fait des
émules en France avec Echo Studio ou Impact; Netflix d’annoncer Solidarité, un film documentaire
qui suit le parcours de héros anonymes aux chemins de vie accidentés aspirant à changer le monde ;
un influenceur comme Jérôme Jarre à lancer la #Love Army avec laquelle il parvient à mobiliser en
quelques jours des milliers de personnes et des millions d’euros d’aide humanitaire pour la Corne de
l’Afrique ou les Rohingyas ; ou encore Jean­Pierre Pernaut à être depuis plusieurs décennies dans
son JT le chantre d’une France des artisans, des villages, des territoires ruraux qui se battent pour
demeurer et se développer.
Ces expériences témoignent que les médias peuvent être des diffuseurs de connaissances
nouvelles et des accompagnateurs de changement, peuvent œuvrer utilement aux défis
contemporains, parmi lesquels, probablement le plus important en ce qu’il en conditionne beaucoup
d’autres à la fois culturels, humains et économiques, celui de la transition écologique.
L’heure des “médias de solutions” a sonné! Et celle de leur structuration aussi. Car il ne suffit pas
de vouloir “changer le monde” en diffusant de bonnes nouvelles ou en donnant du baume au cœur
des gens. Journalistes et professionnels des médias doivent pouvoir s’appuyer sur des réponses
véritables à des problèmes de société, concrètes et éprouvées. Sans se départir de ce qui fait le sel
d’un reportage, d’une enquête, d’un scénario et de toute narration la force du terrain, le regard à la
fois curieux et critique, la capacité à éclairer, entraîner, enthousiasmer et, pourquoi pas, essaimer.
58
Une approche constructive en ce qu’elle prétend aider les citoyens à être “mieux armés face aux
transformations du monde que le plus souvent ils subissent”. Que l’on ajoute à cela une dose
d’initiatives dont le journaliste se donnera pour mission de rendre compte, d’analyser et de faire
connaître vous avez là les ingrédients d’un journalisme de solutions. C’est l’approche qu’un
nombre croissant de professionnels des médias à travers le monde ont poussée, documentée, mise en
pratique et promue au cours des quinze dernières années.
GILLES VANDERPOOTEN, IMAGINER LEMONDE DE DEMAIN, Actes sud. 2020

Questions :
1) Quel est le thème de ce texte ?

Les médias, les médias solutions ou comment les médias peuvent agir pour le bien de l’homme.

2) Quel rapport pouvez-vous établir entre la thèse de ce texte et celle du texte de Gérard
Depardieu étudié en classe ?

Les deux textes développent des opinions opposées par rapport à la profusion des médias.

3) u ss n s d ux n i ns rin i a s u au ur a ri u au j urna is ?

Diffuser la connaissance
Agir pour résoudre les difficultés et contribuer ainsi au changement..
4) L x rés n un ns d x éri n s édia i u s nouvelles menées par des
célébrités. Présentez-en trois.

- Le cofondateur d’eBay, Jeff Skoll, à crée Participant Media, une société de production de
films au service du changement social
- Jérôme Jarre, un influenceur, a lancé la #Love
- Jean-Pierre Pernaut défend dans son JT les artisans, les villages, les territoires ruraux qui se
battent pour demeurer et se développer.
5) Pensez- us au ur d x u j urna is u n r j u r un rô
important dans la société moderne ? développez votre opinion.

Réponse libre.

59
Séquence 2

Les réseaux sociaux

Culture et
Tâche initiale Communication Langue Tâche finale
société
▪ Exprimer un ▪ Comprendre Grammaire : ▪ Jeu de rôle :
sentiment positif, l’univers des ▪ Déterminants : Dire son
exprimer sa joie, nouveaux médias. pronoms et sentiment négatif
sa gratitude, son adjectifs possessifs ou positif par
intérêt ▪ Relativiser son rapport aux
opinion ▪ Verbes de réseaux sociaux.
sentiments +
subjonctif
▪ Exprimer un ▪ Rédiger un
sentiment ▪ Exprimer le article dans
positif ou souhait : lequel on raconte
négatif Conditionnel son histoire avec
présent+ les réseaux
subjonctif : sociaux en vue
j’aimerais + de le publier
subjonctif dans un blog

Lexique :
▪ Lexique des
sentiments

Phonétique :
▪ Les sons [i] et [y]

"Les réseaux sociaux entament la part d'intimité et de secret qui


était encore notre bien jusqu'à une époque récente - le secret qui
donnait de la profondeur aux personnes et pouvait
être un grand thème romanesque."

Patrick Modiano - Discours de réception du prix Nobel de littérature, 7 décembre


2014

60
Découverte U

https://ga.linkedin.com/in/carole-myriam-akeret-alpha-3857469a

1- Que représente ce document ?


un dessin, des icônes de réseaux sociaux,
2- Vous pouvez identifier quelques icônes ? réponse libre
3- Vous pouvez présenter celui que vous utilisez le plus ? Réponse libre
4- Quelle lecture pouvez-vous faire de l’image ? réponse libre : addiction, danger, influence..

61
Compréhension orale X

V
Les réseaux sociaux

https://youtu.be/7PyaGHrLVoM

▪ Écoutez l’enregistrement répondez aux questions qui suivent :

Énoncé Vrai Faux


L’addiction au virtuel est reconnue comme une pathologie. *
La France se situe parmi les pays à haute consommation des réseaux *
sociaux.
Aux USA, la généralisation des Smartphones a contribué à faire diminuer *
les problèmes de santé mentale.
Il faut bannir / interdire les réseaux sociaux. *
Le problème ne réside pas dans la technologie, mais au niveau de *
l’utilisateur.

62
Compréhension écrite n

Support

Texte

La venue des réseaux sociaux dans ma vie a tout changé. Quand je dis
qu’ils m’ont sauvée, je le crois sincèrement. On dit souvent qu’on n’y
trouve que des déchets, que les gens y passent trop de temps, qu’ils n’ont
plus de « vraie vie », etc.
Pourtant, c’est le contraire qui s’est passé avec moi, et, chaque fois que je
partage ce constat, des dizaines de personnes que je ne connais pas
vraiment me répondent pour me dire la même chose : les réseaux sociaux les ont sauvées aussi !

Comment ? En offrant d’abord un lieu, un espace pour s’exprimer, se questionner, et se confier. Puis
en permettant aux gens de se rassembler, malgré les distances et les différences.
Ils sont aussi un excellent moyen de dire merci, de dénoncer, d’expliquer, de démystifier, de
ventiler, de souligner des occasions importantes pour nous ou nos proches, de prendre du recul et de
faire des bilans, de demander de l’aide, des conseils, de soutenir des causes qui nous tiennent à cœur
et d’encourager les gens en qui l’on croit.
La première fois que j’ai rencontré un psychiatre parce que j’étais en congé de maladie, avec deux
jeunes enfants, un choc post-traumatique, de l’anxiété et un mal de vivre incroyable, allant
d’hospitalisation en hospitalisation, d’urgence en urgence, sans savoir ce qu’avaient mes petits ni
quand il y aurait une prochaine crise d’épilepsie, telle fut la première recommandation du vieux
médecin :
« Vous avez besoin d’un groupe de soutien de parents d’enfants différents qui vivent la même chose
que vous, madame. Votre réalité est difficile, vous êtes résiliente, mais il vous faut de l’aide de gens
qui vous comprennent.
- Mais ça n’existe pas chez moi !
- Cherchez, vous allez certainement trouver. »
J’ai cherché longtemps, en vain. Puis, sans vraiment m’en rendre compte, j’ai fini par créer une
communauté (une parmi des centaines d’autres), ma communauté […].
Puis j’ai commencé à avoir un public de plus en plus vaste, de plus en plus varié. Les gens sont là,
ils embarquent, ils me suivent, ils aiment que je mette des mots sur leurs maux, que je partage de
63
belles histoires porteuses d’espoir, mais aussi mes coups de gueule, mes questions et mes
incompréhensions […].
J’aimerais tellement que tous ceux qui souffrent dans leur coin, qui se sentent seuls et incompris
aient la chance de lever le nez, de faire quelques recherches et de découvrir que c’est faux, qu’il y a
probablement une autre personne qui porte le même secret, que des gens se sont regroupés pour les
mêmes raisons et qu’ils peuvent les aider eux aussi à aller mieux.
Julie Philippon, Les réseaux sociaux m’ont sauvée, 2015.

Compréhension globale

▪ Lisez le texte et répondez aux questions

1- Qui est l’auteur de ce texte ? Julie Philippon.


2- L’auteur traite de quel sujet ? les réseaux sociaux.
3- Selon vous, l’auteur exprime ici un avis positif ou négatif ? Positif : les réseaux sociaux
sont un moyen qui permet de s’ouvrir sur l’autre, trouver de l’aide…
4- La réaction du public était-elle positive ou négative ? Positive : Les gens sont là, ils
embarquent, ils me suivent, ils aiment

Compréhension détaillée

▪ Activité 1 :
Répondez par vrai ou faux.

Énoncés Vrai Faux


Pour l’auteur, les gens qui passent beaucoup de temps dans les réseaux sociaux *
n’ont pas de « vraie vie ».
L’auteure a traversé une période difficile dans sa vie *
C’est un médecin qui a orienté l’auteure vers les réseaux sociaux. *
Les réseaux sociaux sont une chance pour les personnes qui souffrent. *
Les réseaux sociaux rapprochent les personnes qui ont les mêmes affinités. *

64
▪ Activité 2 :

1- Quel est l’impact des réseaux sociaux sur l’auteur ?


Ils ont changé sa vie.
2- Comment ce changement a-t-il été possible ?
En offrant d’abord un lieu, un espace pour s’exprimer, se questionner, et se confier.
Puis en permettant aux gens de se rassembler, malgré les distances et les différences.
3- Quel est le diagnostic établi par le psychiatre à propos de la vie de l’auteur ?
La patiente vivait une réalité difficile et avait besoin d’aide.
4- Pourquoi les gens apprécient-ils l’action de Julie ?
Ils s’identifient à elle, ils ont vécu la même expérience.
5- Que souhaite l’auteur pour les personnes qui souffrent ?
recourir comme elle aux réseaux sociaux dans l’espoir de trouver aide et assistance.

Vocabulaire du texte

▪ Reliez chaque expression de la première colonne à son sens en contexte proposé dans la
deuxième colonne :

-A- -B-
1) mal de vivre A) Cri exprimant la colère.

2) tenir à cœur B) Intéresser fort ; avoir beaucoup d’importance sur le


plan personnel

3) être résilient C) Lever le front, la tête, les redresser en signe de fierté,


avoir son honneur intact.

4) un coup de gueule D) Endurer de manière solitaire, sans l’aide de personne.

5) souffrir dans son coin E) Qui présente une résistance aux chocs.

6) la chance de lever le 7) F) Fait de mener une existence insatisfaisante, source


nez de malaise

1 : F - 2 : B - 3 :E - 4:A - 5:D - 6:C

65
Langue et communication Y

Repérage

▪ Complétez le tableau suivant :

Pour À partir de la À partir du texte


vidéo
Exprimer sa propre La venue des réseaux sociaux dans ma vie a tout
expérience changé.
Votre réalité est difficile, vous êtes résiliente,
mais il vous faut de l’aide de gens qui vous
comprennent.

j’ai fini par créer une communauté (une parmi


des centaines d’autres), ma communauté […].
Évoquer ses propres La première fois que j’ai rencontré un psychiatre
sentiments parce que j’étais en congé de maladie, avec deux
jeunes enfants, un choc post-traumatique, de
l’anxiété et un mal de vivre incroyable, allant
d’hospitalisation en hospitalisation, d’urgence en
urgence, sans savoir ce qu’avaient mes petits ni
quand il y aurait une prochaine crise d’épilepsie..
Évoquer les sentiments des ils aiment que je mette des mots sur leurs maux,
gens que je partage de belles histoires porteuses
d’espoir, mais aussi mes coups de gueule, mes
questions et mes incompréhensions […].

Souhaiter quelque chose J’aimerais tellement que tous ceux qui souffrent
aux gens dans leur coin, qui se sentent seuls et incompris
aient la chance de lever le nez,

66
Fonctionnement de la langue
Adjectif et pronom possessifs :

- Vous analysez la structure des phrases suivantes :


- Votre réalité est difficile. La vôtre est difficile.
S =( adj possessif +nom) verbe attribut sujet =(pronom possessif)
- Quelles remarques vous pouvez faire sur la différence entre un adjectif et un pronom possessif ?
- Les adjectifs possessifs accompagnent toujours un nom, ils s’accordent en genre et en nombre avec
celui-ci.
Personne masculin féminin pluriel
1re personne du singulier mon ma mes
2e personne du singulier ton ta tes
3e personne du singulier son sa ses
1re personne du pluriel notre notre nos
2e personne du pluriel votre votre vos
3e personne du pluriel leur leur leurs

- Les pronoms possessifs sont employés seuls – ils ne complètent pas un nom mais le remplacent. Le
nom qu’ils remplacent est souvent présent dans une phrase ou une proposition précédente. Ces
pronoms s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils remplacent.
Singulier Pluriel
Personne
masculin féminin masculin féminin
1re personne du singulier le mien la mienne les miens les miennes
2e personne du singulier le tien la tienne les tiens les tiennes
3e personne du singulier le sien la sienne les siens les siennes
1re personne du pluriel le nôtre la nôtre les nôtres les nôtres
2e personne du pluriel le vôtre la vôtre les vôtres les vôtres
3e personne du pluriel le leur la leur les leurs les leurs

Le subjonctif :
a) Verbes de sentiment + subjonctif
Observez et analysez les phrases qui suivent
Ils aiment que je mette des mots sur leurs maux.
S1 V S2 V2
Ils aiment que je partage de belles histoires porteuses d’espoir.
S1 V S2 V2
- Quelle est la structure de ces phrases ?
- PHRASE COMPLEXE ………………………………………
- Quel est le sujet de chaque proposition ?

67
- DEUX SUJETS DISTINCTS……………………………………………………
- Qu’exprime le verbe de la principale ?
- UN SENTIMENT…………………………………………………………………
- Vous pouvez remplacer ce verbe par un autre de sens contraire ?
Ils regrettent que ………………………………………………………………………………
- Quel est le temps de conjugaison du verbe de la complétive ? le subjonctif présent.
- Pouvez-vous nous rappeler la terminaison du subjonctif présent ?
E, ES, E, IONS, IEZ, ENT
b) Le souhait : « j’aimerais que+ subjonctif » :
Observez et analysez la phrase qui suit :
J’ aimerais tellement que tous ceux qui souffrent (…) aient la chance de lever le
nez.
S1 V au cond. S2 V2

- Quelle est la structure de ces phrases ?


- PHRASE COMPLEXE ………………………………………
- Quel est le sujet de chaque proposition ?
- SUJETS DISTINCTS ………………………………………………………………………………
- Quel est le verbe de la première proposition ?
- AIMER AU CONDTIONNEL…………………………………………………
- Pourquoi ce verbe est au conditionnel ?
- SOUHAIT……………………………………………
- Qu’exprime le verbe de la principale ?
- SOUHAIT…………………………………………………………………
- Quel est le temps de conjugaison du verbe de la complétive ?
SUBJONCTIF…………………………………
- Pourquoi ? AIMER AU CONDITIONNEL + QUE + SUBJONCTIF…………………………

Nous retenons :

L’emploi du subjonctif après l’expression d’un sentiment ou d’un souhait.

Valeur exprimée Moyens pour l’exprimer Conditions


sentiment Émotion (amour, aimer mieux, regretter, être
haine, colère…) heureux, être content, être ravi,
être satisfait, être indigné, être
mécontent, être furieux, être
fâché, être en colère, être navré
+ que les sujets de la
étonnement s’étonner, être étonné, être proposition principale et
surpris… de la proposition
+ que complétive sont
crainte avoir peur, craindre.. différents.
+ que
Souhait Aimer au conditionnel + que

68
Entraînement oral
Exercice 1

▪ Vous utilisez la forme « aimer au conditionnel +que » ou « un verbe de sentiment +que »


pour vous exprimer dans les situations indiquées.
1) Demander à un ami de t’expliquer comment fonctionne Facebook.
J’aimerais bien que tu m’expliques comment fonctionne Facebook.
2) Demander à un Admin de rejoindre sur Facebook son groupe d’amateurs de cinéma de science-
fiction.
Je suis amateur de cinéma de science-fiction et J’aimerais bien que vous acceptiez ma
demande d’ajout à votre groupe.
3) Un groupe d’éducateurs défend l’accès contrôlé des étudiants aux réseaux sociaux.
Dans les circonstances actuelles, il est primordial que les enfants puissent bénéficier d’un
accès contrôlé aux réseaux sociaux, c’est fort éducateur.
4) Un enseignant émet un doute fort sur le suivi par les parents de l’accès de leurs enfants à
Internet.
Je doute fort que les parents soient au courant de ce que font leurs enfants sur le net.
5) Un expert explique dans une conférence qu’Internet a changé le monde et la société.
Je crains fort qu’internet ai changé la face du monde et surtout des relations sociales.

Exercice 2

▪ Jeux de transformation : à chaque fois vous redites la phrase de départ selon le sujet
conseillé :
Exemple : Si j’ai un problème sur Instagram, j’appelle mes amis (ies). Les miens s’y
connaissent beaucoup.

1) Si tu as un problème sur Instagram, tu appelles tes amis . Les tiens s’y connaissent beaucoup.
2) S’il a un problème sur Instagram, il appelle ses amis . Les siens s’y connaissent beaucoup.
3) Si elle a un problème sur Instagram, elle appelle ses amies , Les siennes s’y connaissent
beaucoup.
4) Si nous avons un problème sur Instagram, nous appelons nos amis. Les nôtres s’y
connaissent beaucoup.
5) Si vous avez un problème sur Instagram, vous appelez vos amis. Les vôtres s’y connaissent

69
beaucoup.
6) S’ils ont un problème sur Instagram, ils appellent leurs amis. Les leurs s’y connaissent
beaucoup.
7) Si elles ont un problème sur Instagram, ils appellent leurs amies. Les leurs s’y connaissent
beaucoup.

Exercice 3

▪ Vous dites à haute voix les phrases qui suivent. Attention aux sons marqués :

1) Dans cette émission, tous les invités crient : cela devient du chahut. Aussi je lui accorde peu de
crédit.
2) Dans ce nouvel univers des médias, le flux des images est incontrôlable et le débit de la parole
est trop rapide du début jusqu’à la fin.
3) Le temps de la chaine de télévision unique est passé : il faut préserver la pluralité des médias
pour garantir la liberté de l’opinion.
4) L’idéal est de penser d’urgence un code éthique qui recadre le paysage médiatique sans tomber
dans l’abus.

Entraînement écrit

Exercice 1

▪ Relevez les possessifs figurant dans ce texte et classez- les dans le tableau qui suit :

Quand nous voyons des photographies ou des commentaires de nos amis sur les réseaux

sociaux, nous avons tendance à penser que notre vie est ennuyeuse et n’a rien à offrir… C’est

pour cela que nous faisons l’impossible pour ressembler aux autres et que nous téléchargeons

des milliers de photos pour raconter nos péripéties. Mais les vies des autres, les leurs, sont-

elles aussi merveilleuses que ce que l’on voit sur les réseaux sociaux ? Cela vaut-il la peine

d’avoir une vie sociale éreintante ? Ces couples qui informent continuellement leurs

70
connaissances qu’ils sont amoureux, ont besoin en réalité de s’inventer une confirmation qui

n’est rien d’autre qu’un mirage de leur propre vie. Alors, Si votre vie sociale, la vôtre, n’est

pas la même que celle des autres, c’est génial ! Vous n’avez pas besoin de montrer des milliers

de photos d’une sortie un samedi soir ou de vos vacances rêvées pour savoir que vous avez

profité. Pensez que tous ces souvenirs, les vôtres, ont existé en vrai, même si les autres ne le

savent pas.

Le reflet de notre vie sur les réseaux sociaux - Nos Pensées (nospensees.fr)

Pronom possessif Adjectif possessif


Leurs, vôtre, vôtres Nos, notre, leurs, votre, vos

Exercice 2

▪ Vous complétez les phrases par les pronoms ou adjectifs possessifs convenables :
1) Votre groupe sur Facebook est ouvert, quant à nous, le leur est fermé. (votre – le leur)
2) J’aime beaucoup ton site Web, il est meilleur que le mien (ton, le mien)
3) Il serait judicieux d’installer un système de contrôle parental dans le Smartphone de votre
enfant. (votre – vôtre)
4) Notre devoir est de sensibiliser à la bonne utilisation des réseaux sociaux. (notre – nôtre)
5) Chaque civilisation antérieure s’est basée sur un support d’expression. La nôtre est celle des
réseaux sociaux. (notre – nôtre)

Exercice 3

▪ Pour chaque phrase, vous écrivez correctement le verbe donné à l’infinitif et vous en précisez
la valeur d’emploi :

Phrase Conjugaison du Valeur d’emploi


verbe
Je suis heureux que tu avoir récupéré ton compte aies Expression de
piraté. sentiment
Les psycho- pédiatres aimeraient que les parents soient Souhait
être plus à l’écoute de leurs enfants dépendants
aux écrans.
Les sociologues regrettent que les élèves dépasser dépassent Sentiment, regret
leurs professeurs dans la compréhension des
nouveaux médias.
Les pédagogues aimeraient qu’enseignants et aillent souhait
élèves aller pas à pas sur la voie des nouvelles
technologies de la communication

71
Exercice 4
▪ Mettez les verbes de la complétive au temps qui convient :
1) Nos parents aimeraient que nous (quitter) quittions les réseaux sociaux pendant la période
de préparation, mais c’est difficile pour nous.
2) J’aimerais que tu (être) sois plus sélectif dans le choix de tes amis sur Facebook.
3) Je crains que les réseaux sociaux (ne avilir) n’avilissent l’esprit de mon fils.
4) Je pense que les réseaux sociaux nous (offrir) offrent un espace de liberté inestimable.
5) J’ai bien peur que nous (juger) jugions les réseaux sociaux davantage par notre ignorance et
crainte du nouveau.
6) Vous regrettez que l’accès aux réseaux sociaux (ne pas être) ne soit pas autorisé pendant les
examens !
7) Nous ne sommes pas sûrs que l’autorité (pouvoir) puisse mettre un terme à l’engouement
des jeunes pour Internet.
8) Ceux qui résistent à la modernité aimeraient bien qu’internet (disparaître) disparaisse et que
nous (retrouver) retrouvions notre quiétude d’antan.
9) Je regrette que tu ( prendre) prennes ton addiction à la légère. J’aimerais que nous
(consulter) consultions un spécialiste.

Exercice 5

▪ Complétez le texte avec les mots suivants : sentiment-identifier-rougissement-émotion-sourire-partager-


pleurs.
Une émotion est un trouble qui dure peu de temps, tandis qu’un sentiment s’installe dans le cœur et la
tête. Le corps révèle nos émotions : les pleurs pour la tristesse, le sourire pour la joie, le rougissement
pour la honte, etc. Il est nécessaire d’apprendre à identifier ses sentiments pour pouvoir les
comprendre et les partager avec les autres. Les artistes exploitent souvent les émotions et les
sentiments humains dans leurs œuvres.

Exercice 6
▪ En vous inspirant du tableau ci-dessous, vous créez des phrases pour dire vos sentiments en
choisissant vos expressions dans deux colonnes au moins :

Émotion/ Vocabulaire Expressions imagées Manifestations


Sentiment physiques
S’énerver, Bouillir de rage Taper du pied
Colère Être furieux, Être agressif Entrer dans une colère Sourcils froncés
Irritation noire Rougeur
Tristesse Avoir de la peine Avoir la gorge nouée Pleurer
Avoir du chagrin Broyer du noir Baisser la tête
Être morose
Honte Gêne Embarras Être mort de honte Baisser la tête
Être rouge de honte Rougeur
Exemple :
- A rès ira a d a î ai j é ais uri ux, j ui ais d ra
- j é ais uri ux u n ai ira é a î ai , j ui ais d ra

72
Production orale P

Dire son sentiment négatif ou positif par rapport aux réseaux sociaux.

Déroulement :

 Deux élèves sont désignés pour une compétition.

 Le premier exprime un sentiment positif pour les réseaux sociaux (en général ou en

particulier) et justifie son choix.

 Le second répond par un sentiment négatif et une justification inverse.

 Le jeu continue jusqu’à l’abandon d’un des deux élèves et on recommence avec un autre

binôme.

 Il est possible d’organiser le jeu entre des groupes d’élèves pour faire participer l’ensemble

de la classe.

Production écrite G

▪ Racontez-nous votre expérience heureuse avec les réseaux sociaux

Consigne :

Dans le cadre d’une campagne qui vise à réhabiliter l’image des réseaux sociaux, et sur le modèle du

témoignage de Julie Philippon, vous racontez votre expérience avec ces derniers et vous dites

combien ils vous ont été bénéfiques.

Les meilleurs témoignages seront envoyés sur nospensees.fr

Il faut veiller à actualiser les actes de parole et les outils linguistiques étudiés.

73
Prolongement N

Nos enfants, ces mutants

Dès le berceau, ils passent une partie de leur vie


devant les tablettes, ordinateurs, et autres
Smartphones... quel impact sur leur
développement ? Enquête.
C'est un bébé de 15 mois qui fait défiler ses
vacances corses, hilare, sur le Smartphone de sa
mère. Un autre, à peine plus âgé, qui se lève à
6h30 chaque matin en réclamant l'iPad, son "plus
bon meilleur ami". C'est une élève de CM1 qui
interroge sa maîtresse : "A quoi ça sert
d'apprendre, madame, tout est sur Wikipédia ?"
Un rebelle qui jette son cahier de français au
visage de son père : "Et toi alors, tu utilises bien le correcteur d'orthographe !" Une nymphette de
primaire qui s'agace de devoir écrire avec un stylo : "Ce serait tellement mieux si on avait droit à
l'ordi en classe !" Une fille de profs qui, la nuit, discute sur la Toile à l'aide de son avatar. Et tant
d'autres qui ne trouvent plus le sommeil à force de "texter", tweeter, tchater quand les parents sont
couchés.
Une révolution à l'échelle de l'humanité
Scènes de l'enfance ordinaire en 2012. Sans qu'on en prenne la mesure, les premiers temps de la vie
ont subi en quelques années un bouleversement inouï. "Une révolution à l'échelle de l'humanité,
comme le dit le psychiatre Boris Cyrulnik. Plus rien ne sera comme avant. Nous avons devant nous
de véritables mutants." Les petits d'hommes, échographiés en 3D avant leur naissance, ouvrent
aujourd'hui les yeux dans un univers numérisé. Autour d'eux, partout, des écrans, tablettes,
ordinateurs, smartphones, jeux vidéo, dans lesquels ils plongent avec délice, souvent même avant de
savoir parler. Dès leur entrée à l'école, ils passeront en moyenne cinq heures quotidiennes avec eux.
Au collège, ils auront tous un portable avec lequel ils enverront, dans une novlangue de leur cru, en
moyenne 83 SMS par jour : "Takacroir !"...
Comment croire justement que ces fascinants doudous modernes n'aient aucune influence ? Au
risque d'apparaître ringard ou passéiste, on ne peut s'empêcher de se demander ce que deviendront
ces petites têtes nourries au virtuel ? Et ces ados sous "ecsta-numérique" ? Quel peut être l'impact de
ce nouveau monde sur leur développement, leur intelligence, leur façon d'être et de penser ?
Aux Etats-Unis, pro et anti-numériques se déchirent
Aux États-Unis, en Europe du Nord, depuis quelques années déjà, pro et anti-numériques se
déchirent à coups d'argumentaires souvent baignés d'idéologie. Les premiers regardent, bluffés, ces
"digital natives", comme les a appelés, dès 2001, l'essayiste américain Marc Prensky tellement plus
curieux, vifs, fluides, rapides. Soyons confiants, disent-ils, les révolutions technologiques ont
toujours suscité des angoisses. Jadis, Socrate s'inquiétait des ravages de l'écriture sur la mémoire des
74
peuples... L'histoire est en marche, inéluctable certes. Mais quelques esprits libres ne peuvent
s'empêcher de s'interroger. Parmi eux, une éminente professeure de neurologie d'Oxford, connue
pour ses recherches sur Alzheimer, Susan Greenfeld :
« Il faut réaliser que ce que l'on vit aujourd'hui est comparable au changement
climatique. Et les enfants sont en première ligne. Lorsqu'ils surfent sur le Net, jouent en
réseau, leur cerveau en construction est exposé à une activité trop intense qui perturbe leur
développement." […]
En France, l'indifférence a longtemps régné
Bizarrement, la France des Lumières a longtemps négligé ces questions, comme inconsciente, ou
dépassée par l'émergence de cette nouvelle enfance 2.0. "Quand je demande aux élèves combien de
temps ils passent devant les écrans, ils me regardent comme un extraterrestre, note un professeur de
lettres d'un collège des Yvelines. Et quand j'annonce à leurs parents que, de l'aveu même de leur
progéniture, la moyenne tourne autour de cinq à six heures par jour, ils m'observent résignés, l'air de
dire "on n'y peut rien"." Dans les cercles scolaires, politiques et intellectuels, quelques chercheurs
mis à part, la même indifférence a longtemps régné ». […]
L'outil qu'on utilise imprime l'organe de la pensée
Dans son laboratoire, Olivier Houdé observe l'activité cérébrale des enfants, grâce à l'IRM (imagerie
par résonance magnétique) ou l'EEG (technique produisant des électroencéphalogrammes à haute
densité). Des expériences dans les écoles sur des élèves volontaires, de la petite section de
maternelle au CM2, équipés d'un casque de 256 électrodes, permettent de mesurer en millisecondes
l'activité électrique du réseau neuronal lorsqu'ils sont devant l'ordinateur. "Après l'invention de
l'imprimerie s'est développée à grande échelle une intelligence réfléchie, linéaire, lente, cumulative.
Avec l'écran, on est dans un nouveau mode : fluide, rapide, fragmenté, automatique. Ce sont plutôt
les régions postérieures du cerveau, les parties visuelle, sensorielle, l'intelligence élémentaire, qui
sont activées, indique Olivier Houdé. On sollicite moins, ou trop rapidement, le cortex préfrontal, la
partie la plus noble, que l'on appelle parfois "l'organe de la civilisation", siège de la synthèse
personnelle, du recul, de l'abstraction. Sans être catastrophiste, il y a là quelque chose qui risque de
modifier l'intelligence humaine."
Ils croient si bien faire en les préservant de l'ennui...
Propos de parents perdus, entendus au CMPP de Tours : "On ne comprend pas, ils ont tout, la télé
dans leur chambre, l'ordinateur, la Xbox. Ils ont tout..." "Peut-être trop", tentent sur la pointe des
pieds les psys. Car ils connaissent les effets dévastateurs de la télévision à haute dose, spécialement
sur les tout petits, mis en évidence dès 1997 par Zimmerman et Christaki, deux pédopsychiatres de
Washington. Le suivi de 3 300 familles leur a permis d'établir qu'une consommation excessive peut
altérer la formation des synapses et perturber les apprentissages. Les parents, eux-mêmes enfants de
la télé, ne réalisent pas toujours que les temps d'écran, avec l'ordinateur, les tablettes, les jeux vidéo,
ne cessent de s'allonger et de brouiller la tête de leurs bambins. Ils croient si bien faire en les
préservant de l'ennui... L'ennui si cher à Winnicott, qui jugeait ces temps de jachère indispensables à
de solides fondations intérieures. "On leur dit aux familles : c'est bien aussi de s'ennuyer. Mais ils
ont du mal à comprendre, regrette la psychologue Chantal Marchais. Pour la plupart, l'écran est un
non sujet. Il faut dire que souvent le père est aussi accro à la Xbox que le fils."
Des élèves plus curieux, mais plus zappeurs
A l'école, les enseignants trouvent des élèves plus curieux, mais plus zappeurs. Leur difficulté à se
concentrer est démontrée : "En 1934, un gamin restait concentré en moyenne quinze minutes ;
aujourd'hui, il se cantonne à cinq minutes. Mais il en fait presque autant qu'un petit d'avant guerre en
75
dix minutes, explique le spécialiste des sciences de l'éducation, Philippe Meirieu. Nos jeunes
mutants ont une réactivité beaucoup plus grande, ils sont montés sur ressort."
Dans son dernier essai (Ed. Le Pommier), Michel Serres songe à cette nouvelle humanité, incarnée
par sa “Petite Poucette”, cette enfant moderne au pouce follement habile, qui, grâce à son ordinateur
a "une mémoire plus puissante que la nôtre, une imagination garnie d'icônes par millions, une raison
aussi, puisqu'autant de logiciels peuvent résoudre cent problèmes que nous n'eussions pas résolus
seuls". Plein d'espérance, le philosophe songe :
« Aujourd'hui, on n'a pas le cerveau vide, on a le cerveau libre. Nous pouvons nous concentrer
sur l'intelligence inventive."
C'est vrai. Pour une minorité. Les profs, eux, voient davantage de butineurs adeptes du copier-coller
que de futurs Bill Gates. Le monde de la connaissance leur appartient mais beaucoup ne savent pas
en tirer profit, parce que, contrairement à leurs aînés, ils ont baigné dans les nouvelles technologies
sans avoir appris à structurer leur pensée. "Ils ne se posent pas, ne savent pas ce qu'est la propriété
intellectuelle, recopient les pages Wikipédia d'un clic", se désole une prof de philo d'un lycée
parisien. Elle dit, comme nombre de ses collègues, que l'univers numérique renforce les inégalités,
que les enfants des classes les moins favorisées s'en sortent plus mal. "Internet leur donne l'illusion
d'un savoir et les empêche souvent de raisonner par eux mêmes." Ils puisent le "bon" passage de
"l'Etranger" sans se fatiguer à lire l'œuvre entière, "googlisent" trois lignes sur Camus, jettent un œil
en même temps sur leur "exo de maths", sans cesser, avec Deezer en fond sonore, de "checker" leur
boîte mails et de balancer des rafales de SMS.
"Le cerveau, surchargé, risque un burn-out"
"Multitâches", c'est ainsi que les chercheurs les définissent. Un professeur de Stanford, Clifford
Nass, s'est amusé à faire passer des tests à ses étudiants, persuadé qu'il démontrerait la supériorité et
la rapidité de leur pensée. Déception : ces têtes en surchauffe ont du mal à faire le tri entre
l'accessoire et l'essentiel. Tout les distrait. Pour Olivier Houdé, le successeur d'Alfred Binet à la
Sorbonne, l'enjeu est précisément là. "Dans le développement de l'intelligence, il existe un moment
essentiel : l'inhibition, c'est-à-dire la faculté de bloquer des informations non pertinentes, de
sélectionner ce qu'il nous faut, savoir faire le vide. Aujourd'hui, pour nous tous et pour les enfants en
particulier, c'est très difficile, face aux tonnes d'informations qui nous inondent. Le cerveau,
surchargé, risque un burn-out." Il faut d'urgence le mettre au repos, lui ménager, dans ce monde
frénétique, des temps de pause.
Nous tous, parents, chercheurs, enseignants, devons réagir pour continuer de transmettre à nos
enfants, à côté de leur intelligence, rapide, fluide, fragmentée, notre mode de pensée plus lent, plus
profond. S'ils parviennent à jongler avec les deux, ils feront des merveilles."
A l'heure où l'école, dès la maternelle, s'équipe d'écrans tactiles, où certains collégiens jouent à la
DS dans la cour de récré et font des dictées à leur rythme, casque sur les oreilles, avec une cassette
enregistrée par le prof, certains spécialistes de l'éducation demandent que l'on réfléchisse un peu.
Philippe Meirieu plaide pour "renverser la vapeur, donner aux enfants une autre nourriture, d'autres
valeurs que celles qu'ils trouvent devant l'écran, réhabiliter l'écrit, travailler la concentration,
réapprendre la poésie, les vertus d'une belle lettre d'amour". Le philosophe Bernard Stiegler vient
d'envoyer un courrier solennel en ce sens au ministre de l'Education nationale :
Il faut que la puissance publique s'approprie ce sujet, forme des profs, fabrique des contenus
intelligents. Qu'elle cesse de céder aux sirènes du marketing, et de s'équiper tous azimuts sans
réfléchir à la société de demain." […]
Sophie Des Deserts, Le nouvel Observateur. Le 25 octobre 2012
76
(1) Du nom du chercheur James Flynn, qui a mis en évidence l'accroissement du Qi depuis dix ans
dans les pays industrialisés.
(2) www.u1000.idf.inserm.fr
(3) Psychotrope couramment prescrit pour les enfants hyperactifs.

Répondez aux questions en cochant la bonne réponse ou en écrivant l’information


demandée, selon le cas.

1) L’auteur du document…
 S’interroge sur les conséquences de la multiplicité des écrans dans
l’environnement des enfants.
 Dénonce les effets négatifs des technologies sur le développement des enfants.
 Vante les mérites du matériel technologique pour l’éducation des enfants.
2) Pour quelle raison le psychiatre Boris Cyrulnik qualifie-t-il les enfants de « véritables
mutants » ?
 Les enfants ont un comportement inné avec les technologies.
 Les enfants sont imprégnés par la technologie dès la naissance.
 Les enfants naissent avec des dispositions particulières dans la manipulation des
technologies.
3) Que révèle la phrase suivante : « Jadis Socrate s’inquiétait des ravages de l’écriture sur
la mémoire des peuples. »
 L’accès à une connaissance plus importante a toujours effrayé les élites intellectuelles.
 Les changements des modes d’apprentissage a toujours été la source de conflits
intellectuels.
 Le progrès technologiques et techniques ont de tout temps été cause d’inquiétude pour les
chercheurs.
4) Quel changement a été remarqué entre les enfants de 1934 et ceux d’aujourd’hui ?
Perte de concentration, agitation…
5) Pour les enseignants, les technologies…… :

Vrai Faux On ne sait pas


Apportent la structuration de la pensée des élèves. *
Sont sources de stress dans l’apprentissage. *
Perturbent le tri des informations que font les élèves. *
Annihilent tout raisonnement personnel des élèves. *
Favorisent l’apport des connaissances dans de nombreux *
domaines.

77
Unité 3
J La littérature

https://media.istockphoto.com/photos/many-old-books-in-a-row-picture-
id627965868?k=20&m=627965868&s=612x612&w=0&h=WR99Q8FdlElHgWP_MKYPlOMGksf5b2pNE
03HQI9rCP8=

78
Séquence 1

Le récit

Culture et
Tâche initiale Communication Langue Tâche finale
société
▪ Parler du passé ▪ Réfléchir à la Grammaire : ▪ Concours
place de la ▪ Les temps du passé : d’improvisation :
▪ Situer des littérature dans la passé composé ou « Meilleur récit
événements vie des hommes : imparfait d’une journée
dans le temps livres, lecture, ▪ Le plus-que-parfait extraordinaire »
▪ Raconter un
création, fiction, ▪ Localisation
événement passé,
imagination, temporelle : ▪ Produire une
un souvenir
évasion … prépositions et brève
adverbes de temps autobiographie
Lexique
▪ Les genres littéraires

Phonétique
▪ H muet/ h aspiré

L’épopée va de pair avec la


tragédie en tant qu'elle est une
imitation, à l'aide du mètre,
d'hommes de haute valeur
morale, mais elle en diffère en
tant qu'elle emploie un mètre
uniforme et qu'elle est un récit.
Aristote, Poétique.

79
Découverte U

▪ Observez attentivement les deux


documents ci-contre puis répondez aux
questions suivantes :
1- Quel serait le thème de notre cours ?
Un premier regard montre que le cours
aurait trait au monde du livre, de la
création littéraire, de la fiction.
2- Que représentent les deux documents ?
Le premier document est une photo

Image 1 : https://fr.123rf.com d’un homme souriant dans une position


décontractée en train de lire un livre,
probablement un roman. Le second est
un dessin allégorique ; il s’agit d’un
port où les quais et les voiles des navires
sont constitués de livres.
3- Quelle est la symbolique du livre dans
les deux images ?
Le livre est un refuge, un havre
de paix, ou l’aventure, pour ceux
Image 2 :( dessin de Selçuk Demirel) que la réalité déçoit.

4- Pourquoi le livre, et la littérature en général, occupe-t-il une place de choix dans la vie des
humains, d’après votre analyse ? Justifiez votre réponse.
La littérature répond à un désir primitif chez l’homme. Elle constitue un exutoire, un monde

féerique qui offre au lecteur (et au créateur) l’occasion de s’évader, l’espace de quelques

heures, loin des tracasseries du quotidien. L’homme souriant est dans l’univers du bouquin

qu’il tient entre ses mains. De même, les gens dans le dessin voyagent à bord de bateaux-livre

au gré des voiles-page qui emmènent vers des horizons fictifs mais conviviaux.

80
Compréhension orale X

V
Le livre qui a changé votre vie

https://youtu.be/hTMYsiuHOGM

▪ Écoutez attentivement la personne qui parle dans la vidéo, et répondez aux questions.

1- De quoi est-il question dans cette vidéo ?


Le livre et la lecture
2- Quelle est la question à laquelle Butor tente de répondre ?
Quel est le livre qui a changé votre vie ?
3- Pourquoi a-t-il eu du mal à y répondre ?
Selon lui, il n’y a pas qu’un seul livre qui ait changé sa vie, mais plusieurs vu qu’il lit
beaucoup.
4- D’après Butor, à quoi reconnait-on un livre qui a changé notre vie ?
C’est un livre de la lecture duquel on sort différent de ce qu’on a été ; un bon livre augmente
notre intelligence et nous permet par conséquent de porter un nouveau regard sur le monde.

81
Compréhension écrite n

Support

Aussi loin que remontent mes souvenirs, je me vois entouré de livres.

Mes deux parents exerçaient la profession de bibliothécaire, il y avait

toujours trop de livres à la maison. Ils échafaudaient constamment des

plans pour de nouveaux rayonnages destinés à les absorber ; en

attendant, les livres s’accumulaient dans les chambres et les couloirs,

formant des piles fragiles au milieu desquelles je devais ramper.

J’avais vite appris à lire et commencé à avaler les récits classiques adaptés pour la jeunesse, Les

Mille et une nuits, les contes de Grimm et d’Andersen, Tom Sawyer, Oliver Twist et Les Misérables.

Un jour, âgé de huit ans, j’ai lu un roman en entier ; je devais en être bien fier car j’ai écrit dans mon

journal intime : « Aujourd’hui j’ai lu Sur les genoux de grand-père, livre de 223 pages, en une heure

et demie » !

Élève au Collège et au Lycée, je continuais à chérir la lecture. Entrer dans l’univers des écrivains,
classiques ou contemporains, bulgares ou étrangers, dont je lisais maintenant les textes intégraux,
me procurait toujours un frisson de plaisir : je pouvais satisfaire ma curiosité, vivre des aventures,
goûter frayeur et joies, sans subir les frustrations qui guettaient mes relations avec les garçons et les
filles de mon âge, au milieu desquels je vivais. Je ne savais pas ce que je voulais faire dans la vie,
mais j’étais sûr que cela aurait à voir avec la littérature. En écrire moi-même ? Je m’y suis essayé,
j’ai composé des poèmes en vers de mirliton, une pièce en trois actes consacrée à la vie des nains et
des géants, j’ai même commencé un roman – mais je n’en ai pas dépassé la première page. J’ai vite
senti que ce n’était pas là ma voie. Toujours incertain de la suite, c’est néanmoins sans hésitation
que, à la fin du Lycée, j’ai choisi ma filière universitaire j’allais faire des études de lettres. Je suis
entré en 1956 à l’université de Sophia ; parler des livres deviendrait ma profession.
Tzvetan Todorov, La littérature en péril, Flammarion, 2007

82
Compréhension globale

▪ Lisez attentivement le texte puis répondez aux questions suivantes :


1- A qui renvoie le « je » dans le texte ?
Le « je » renvoie au narrateur-auteur : Tzvetan Todorov.
2- Quelle est la typologie du texte ?
C’est un texte narratif.
3- Que raconte l’auteur ?
Il évoque son enfance parmi les livres qui a profondément influencé son parcours
scolaire par la suite.
4- Dans quel genre littéraire peut-on inscrire ce passage ? justifiez votre réponse.
Dans ce passage, nous sommes en plein dans l’autobiographique. L’auteur y revient sur
sa vie et restitue les souvenirs au milieu des livres qui ont marqué son enfance.

Compréhension détaillée

1- Quels sont les principaux souvenirs qui ont marqué l’enfance de l’auteur ?
Il y a d’abord cette bibliothèque de ses parents qui ne cesse de grandir au point
d’envahir l’espace où l’enfant évolue. Puis, l’auteur invoque l’exploit qu’il a accompli à
l’âge de 8 ans en lisant intégralement, en une heure et demie, un roman de 223 pages.
2- Cet univers des livres dans lequel il a grandi fait de l’auteur un gros lecteur. Pourquoi s’en
félicite-t-il ?
La lecture, selon lui, le propulse dans un monde merveilleux. Les livres le dépaysent, lui
procurent du plaisir, lui offrent des aventures qui le grandissent, qui pallient les
déceptions du réel.
3- En quoi cette expérience a-t-elle été déterminante dans son parcours ?
Son enfance baignée dans les livres imprime à l’auteur la passion de la littérature et le
destine par conséquent à faire des études universitaires de lettres.
4- Féru des livres, quelle profession l’auteur envisageait-il d’exercer dans l’avenir ? Justifiez
votre réponse.
Au début, il voulait devenir écrivain. Mais vu que ses tentatives de création littéraire
n’ont pas abouti, il se tourne alors vers la critique littéraire.

Vocabulaire du texte
1- La littérature est une activité hétéroclite qui se décline sous plusieurs formes appelées genres
littéraires. Citez-en ceux que vous avez croisés dans le texte.
Récit, conte, roman, journal intime, poème, pièce de théâtre
2- Le tableau suivant comporte la liste (non exhaustive) des genres littéraires les plus fréquents,
ainsi que leurs définitions respectives. Reliez chaque terme à la définition qui convient et à
l’œuvre qui l’illustre.

83
Genre littéraire Définition Œuvre
représentative
-Racine, Phèdre
-Le conte -Œuvre littéraire où l’auteur raconte sa Jean Anouilh,
propre vie. Antigone
-La tragédie -Écrit élaboré au fil du temps rapportant -Homère, L’Iliade
les sentiments et les pensées de son Homère,
auteur. Souvent, il n’est pas destiné à L’Odyssée
être publié.
-La poésie -Long poème narratif racontant les -Aristophane,
exploits d’un héros ou d’un peuple dans L’Assemblée
un contexte souvent merveilleux. des femmes
Molière, L’Avare
-L’essai -Récit autobiographique où l’auteur -Balzac, Le père
témoigne aussi des événements Goriot
politiques de son époque.
-Le journal intime -Genre littéraire basé sur un récit de -Ibn Al Mokafa’a,
fiction habituellement court, en prose, Kalila wa dimna
centré sur un seul événement dont la fin
est souvent surprenante.
-La nouvelle -Art de faire des ouvrages en vers. -Les Mémoires
du Cardinal de
Retz
-La fable -Récit en prose ou en vers dans lequel -Le Journal
on exprime un enseignement sous le d’Anne
voile de quelque fiction. D’ordinaire, les Frank
animaux y sont les principaux
personnages.

-Les mémoires -Récit d’aventures imaginaires, soit -Mahmoud


qu’elles aient de la vraisemblance ou Darwish, La terre
que s’y mêle du merveilleux, du nous est étroite
féerique. et autres poèmes

-La comédie -Récit de fiction habituellement long qui -Maupassant,


relate plusieurs événements qui tissent La Parure
une histoire (intrigue)

-L’épopée -Ouvrage littéraire explorant un domaine -Cendrillon,


ou un thème selon le point de vue de Le Petit chaperon
l’auteur. Rouge …
-L’autobiographie -Œuvre dramatique, en prose ou en vers, -Les identités
dont l’action a pour objet de divertir. meutrières,
Maalouf
-Le roman -Œuvre dramatique qui met en scène une -Jean-Jacques
action héroïque et qui se termine par la Rousseau,
mort d’un ou de plusieurs personnages. Les Confessions

84
Langue et communication Y

Repérage

▪ Activité 1 :
Le texte est un récit autobiographique où Todorov relate à grands traits son existence depuis sa
prime enfance jusqu’à son inscription à l’université.
1- Quels temps verbaux emploie-t-il à cet effet ?
Les temps verbaux du passé : l’imparfait, le passé composé, le plus-que-parfait.
2- Repérez-les dans le texte et classez-les dans un tableau.
Les temps du passé
L’imparfait Le passé composé Le plus-que-parfait
-Mes parents exerçaient la -J’ai lu un roman J’avais vite appris à lire
profession de bibliothécaire-Il y -J’ai écrit dans mon journal et commencé à avaler
avait trop de livres dans la -Aujourd’hui, j’ai lu
maison -J’ai composé des poèmes
-Les livres s’accumulaient dans -J’ai même commencé un
les chambres roman
-Ils échafaudaient constamment -Je n’en ai pas dépassé la
des plans première page
-Je devais ramper -J’ai vite senti
-Je devais en être fier -J’ai choisi ma filière
-Je continuais -Je suis entré à l’université
-Je lisais
-Entrer dans l’univers des
écrivains me procurait un frisson
de plaisir
-Je pouvais
-Les frustrations qui guettaient
-Je vivais
-Je ne savais pas ce que je voulais
faire dans ma vie

▪ Activité 2 :
1- Pour mener à bien le récit de son passé, l’auteur recourt, outre les temps verbaux, à d’autres
mots et expressions.
Les indicateurs temporels
2- Repérez-les dans le texte et répertoriez-les dans un tableau.

Adverbes et locutions à valeur temporelle

- Aussi loin
- Un jour
85
- Aujourd’hui
- Élève au Collège et au Lycée
- Maintenant
- Toujours
- A la fin du Lycée

Fonctionnement de la langue

Activité 1 :
Les temps verbaux dans le texte servent presque tous à raconter ; or leurs valeurs respectives
diffèrent.
1- Qu’est-ce qui détermine, d’après votre examen des différents cas de figure, les choix de
l’auteur ?
L’imparfait Le passé composé Le plus-que-parfait
L’imparfait est utilisé pour Le passé composé, en Le plus-que-parfait renvoie
évoquer des actions qui revanche, est employé pour aussi, tout comme le passé
durent dans le temps : des actions relativement composé, à un événement
habitude, description d’un brèves, accomplies, qui ont accompli, mais il joint à cet
état ou d’un caractère, un un début et une fin. aspect l’expression de
processus en cours ... Pour l’antériorité il rapporte un
le coup, l’imparfait sert événement qui a eu lieu
toujours à mettre en place la avant un autre.
toile de fond du récit.

▪ Activité 2 :
Quel est l’intérêt que revêtent ces indicateurs temporels ?

Ils servent à structurer l’histoire racontée, à situer les événements dans le temps, les uns par
rapport aux autres. A défaut, le lecteur ne pourrait pas se situer dans le récit.

86
Entraînement oral
Exercice 1

Défi … micro-récit
Chaque élève, après un moment de réflexion, est appelé à évoquer une scène insolite qu’il a vécue
dans un court texte (deux ou trois phrases maximum) où il tenterait d’employer les trois temps du
passé étudiés (passé composé, imparfait et plus-que-parfait) et les indicateurs temporels ; sur le
modèle suivant:
Un jour, je fêtais mon anniversaire quand mon meilleur ami, que je croyais absent, est
arrivé à l’improviste, pour me faire surprise. Hélas, il a oublié le cadeau qu’il m’a avait
acheté pour l’occasion !

Exercice 2
h muet/ h aspiré
1- Le texte en abrite une seule occurrence. Repérez-la.
Sans hésitation.
2- À quelle catégorie appartient-elle ? Pourquoi ?
Il s’agit d’un h muet : la liaison est de mise.
3- Qu’est-ce qui distingue le h muet du h aspiré ?
Le h muet ne se prononce pas ; le h aspiré en revanche est une véritable consonne: il ne
permet ni l’élision ni la liaison. Exemples : un hamster/ des hamsters (des-z-hamsters*),
la hache (l’hache*).
4- Prononcez ces mots et classez-les selon qu’il s’agit d’un h muet ou d’un h aspiré: héros,
habits, hasards, heurter, homme, halte, habitudes, harcèlement, hôtel, houle, herbe, haine,
honte, hauteurs, heures, hachoir, hors-la-loi, handicap, hache, hôpitaux, homard,

Mots avec un h muet Mots avec un h aspiré

Entraînement écrit
Exercice 1

Choisissez l’indicateur temporel qui convient jusqu’à, il y a, dès qu’, depuis qu’, au bout de,
jusqu’à ce qu’, dès, depuis
1- Notre secrétaire vous contactera sans attendre dès qu’elle aura les résultats.
2- Ce jouet a été retiré des magasins depuis qu’on a trouvé des traces de substances nocives et il
restera interdit à la vente jusqu’à ce qu’on soit sûr qu’il n’est pas dangereux pour la santé.
3- J’ai appris la nouvelle de ta maladie il y a trois jours et j’ai essayé de te joindre depuis ce matin,
comment ça va ?
4- Je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin du film, je suis partie au bout de vingt minutes tellement il
était ennuyeux.
5- En général, les enfants commencent les vacances à partir de juillet, mais dans cette école, ils
partent dès fin juin.

87
Exercice 2

▪ Reconstituez le texte en vous appuyant sur les indicateurs temporels qui figurent dans les
phrases.

1- Maintenant que le soir tombait, il s’apprêtait à regagner son hôtel.


2- Sa première visite avait été pour le musée.
3- Après une bonne nuit, le lendemain, il pourrait poursuivre sa visite de la ville.
4- Depuis le matin, le touriste était allé de découverte en découverte.
5- Puis il avait flâné dans le dédale des ruelles.
6- Il s’était promené longuement dans ses vastes salles, admirant les tableaux.
7- A midi, il avait déjeuné dans un petit restaurant pittoresque.
8- Il avait passé l’après-midi dans un parc, à l’ombre des arbres centenaires.

Depuis le matin, le touriste était allé de découverte en découverte. Sa première


visite avait été pour le musée. Il s’était promené longuement dans ses vastes
salles, admirant les tableaux. Puis il avait flâné dans le dédale des ruelles. A
midi, il avait déjeuné dans un petit restaurant pittoresque. Il avait passé l’après-
midi dans un parc, à l’ombre des arbres centenaires. Maintenant que le soir
tombait, il s’apprêtait à regagner son hôtel. Après une bonne nuit, le lendemain,
il pourrait poursuivre sa visite de la ville.

Exercice 3
▪ Complétez le texte en conjuguant le verbe entre parenthèses à l’imparfait ou au passé
composé :
La semaine dernière, je (aller) au Salon du Livre à Paris. C’(être) très bien organisé et je (ne pas
attendre) longtemps dans la file d’attente. Il y (avoir) beaucoup de monde. C’(être) l’occasion pour
moi de me faire des contacts puisque je (souhaiter) travailler pour une maison d’édition après mes
études. Cependant, avant tout, il (falloir) trouver un stage. Je(s’approcher) d’un des stands et je (se
présenter). Je (s’entendre) bien avec ce responsable d’édition qui m’(demander) de lui laisser mon
CV. Quelques jours plus tard, il m’(appeler) pour me proposer un entretien. J’y (aller) et j (obtenir)
le stage !
La semaine dernière, je suis allé au Salon du Livre à Paris. C’était très bien organisé et je n’ai pas
attendu n s dans a i d a n Il y avait beaucoup de monde. C’était asi n ur i
de me faire des contacts puisque je souhaitais ra ai r ur un ais n d édi i n a rès s
études. Cependant, avant tout, il fallait trouver un stage. Je me suis approché d un d s s ands j
me suis présenté. Je me suis bien entendu a r s nsa d édi i n ui m’a demandé de lui
laisser mon CV. Quelques jours plus tard, il m’a appelé pour me proposer un entretien. J’y suis allé
et j’ai obtenu le stage !

88
Exercice 4

▪ Mettez les verbes entre parenthèses au temps du passé qui convient : imparfait, passé
composé ou plus-que-parfait.

1- Quand ils (descendre) du wagon, le soleil (se coucher/ déjà) et la nuit était tombée.
Quand ils sont descendus du wagon, le soleil s'était déjà couché et la nuit était
tombée.
2- On lui (remettre) les lunettes qu’on (recevoir) en son absence.
On lui a remis les lettres qu’on avait reçues en son absence.
3- Toute la soirée il nous (parler) des pays et des villes qu’il (visiter) pendant son voyage.
Toute la soirée il nous a parlé des pays et des villes qu’il avait visités pendant
son voyage.
4- Quand il (voir) que la porte et les fenêtres de la maison (être) fermées, il (comprendre) que
tous (partir) sans lui.
Quand il a vu que la porte et les fenêtres de la maison étaient fermées, il a
compris que tous étaient partis sans lui.
5- Toutes les fois que je le (rencontrer) il me (raconter), s’il (avoir) le temps, une histoire qu’il
(raconter/déjà) vingt fois.
Toutes les fois que je le rencontrais il me racontait, s’il avait le temps, une
histoire qu’il avait déjà racontée vingt fois.
6- Quand nous (venir) à la gare, le train (ne pas / arriver / encore).
Quand nous sommes venus à la gare, le train n'était pas encore arrivé.

Exercice 5

▪ Mettez les verbes entre parenthèses au passé composé, à l’imparfait ou au plus-que-parfait :

C’était en janvier 2015. Il (faire) gris à Paris. Je (se sentir) déprimée. Je (passer) des fêtes de fin
d’année un peu compliquées et je (ne pas pouvoir) en profiter. Je (s’ennuyer). 2015 (commencer
déjà) et je (ne pas faire) aucun projet pour l’année. Sur un coup de tête, je (acheter) un billet d’avion
pour la Laponie. Heureusement que je (mettre) de l’argent de côté ! Cela (faire) si longtemps que je
(vouloir) aller au pays du Père Noël. Je (faire) ma valise. Il me (falloir) surtout des vêtements très
chauds et de bonnes bottes. Je (confier) mon chat à mes parents que je (prévenir) de mon voyage.
Ils (ne comprendre) pas vraiment ma décision si impulsive mais ils (savoir) que je (avoir) grand
besoin de changer d’air. Très enthousiaste, je (partir) à l’aéroport. Mon vol (ne pas avoir) de retard
et je (être) très en avance. Je (se présenter) au guichet d’enregistrement. L’hôtesse me (demander)
mon passeport. Je le (chercher) et je (ne pas le trouver). Je (être) folle de rage ! Je (savoir) pourtant
bien qu’il (être) dans le sac ! Je (le mettre) dans mon sac à main quand je (être) partie de la maison.
Peut-être il (être) tombé dans le taxi ?! Je (commencer) à paniquer et à hurler. Tout le monde me
(regarder) comme si je (être) folle. Il faut dire que ma réaction (être) un peu exagérée ... Puis, je (le
sentir) au fond du sac ! Je (monter) dans l’avion et je (aller) en Laponie. Je (avoir) hâte de
commencer ce voyage.

C’était en janvier 2015. Il faisait gris à Paris. Je me sentais déprimée. J’avais passé des fêtes de
fin d’année un peu compliquées et je n’avais pas pu en profiter. Je m’ennuyais. 2015 avait déjà
commencé et je n’avais fait aucun projet pour l’année. Sur un coup de tête, j’ai acheté un
89
billet d’avion pour la Laponie. Heureusement que j’avais mis de l’argent de côté ! Cela faisait
si longtemps que je voulais aller au pays du Père Noël. J’ai fait ma valise. Il me fallait surtout
des vêtements très chauds et de bonnes bottes. J’ai confié mon chat à mes parents que j’ai
prévenus de mon voyage. Ils ne comprenaient pas vraiment ma décision si impulsive mais ils
savaient que j’avais grand besoin de changer d’air. Très enthousiaste, je suis partie à
l’aéroport. Mon vol n’avait pas de retard et j’étais très en avance. Je me suis présentée au
guichet d’enregistrement. L’hôtesse m’a demandé mon passeport. Je l’ai cherché et je ne l’ai
pas trouvé. J’étais folle de rage ! Je savais pourtant bien qu’il était dans le sac ! Je l’avais mis
dans mon sac à main quand j’étais partie de la maison. Peut-être était-il tombé dans le taxi ?!
J’ai commencé à paniquer et à hurler. Tout le monde me regardait comme si j’étais folle. Il
faut dire que ma réaction était un peu exagérée…. Puis, je l’ai senti au fond du sac ! Je suis
montée dans l’avion et je suis allée en Laponie. J’avais hâte de commencer ce voyage.

Exercice 6

1- Reliez les mots suivants à leur définition.

Mot Définition

1- Anecdote (une) : A- Exposé théorique qui prend la forme d'une


déclaration écrite par laquelle un mouvement, un
parti, un groupe, définit son programme.
2- Apologue (un) : B- Genre particulier de la comédie, une petite pièce
bouffonne qui décrit d'une manière satirique les
mœurs de son époque.
3- Digression (une) : C- Changement brusque de la situation dans une
pièce de théâtre ou un récit.
4- Éloge (un) : D- Court récit en prose (ou en vers) dont on tire une
morale, un enseignement.
5- Farce (une) : E- Forme ordinaire du discours parlé, une écriture
qui n'est pas en vers.
6- Manifeste (un) : F- Forme de récit ayant pour cadre un monde idéal,
parfait.
7- Péripétie (une) : G- Bref récit d'une aventure, une petite histoire
amusante concernant un fait.
8- Prose (une) : H- Discours destiné à célébrer quelqu'un, à en faire
la louange.
9- Sarcasme (un) : I- Développement plus ou moins long qui s'éloigne
du sujet initial.
J- Raillerie, ironie méchante et blessante.
10- Utopie (une) :
1:G - 2:D - 3:I - 4:H - 5: B - 6:A - 7:C - 8:E - 9:J - 10 : F

90
Production orale P

Concours d’improvisation
« Meilleur récit d’une journée extraordinaire »
On a tous vécu de ces journées très mouvementées où des événements insolites et peu réjouissants
s’enchaînent les uns aux autres, des journées où on a l’impression que la chance n’est pas vraiment
de notre côté. Racontez à vos camarades cette journée exceptionnelle en tâchant d’employer les
procédés de localisation temporelle et les temps du passé (Imparfait, passé-composé, plus-que-
parfait), comme dans le texte.
Consigne : Les participants sont tenus d’improviser le récit de cette journée un peu
particulière devant leurs camarades de classe qui choisiront à la fin de la
compétition, après délibération, le meilleur récit selon les critères suivants :
- Clarté et cohérence
- Pertinence des indicateurs temporels
- L’emploi des temps verbaux du passé
- L’originalité des événements racontés

Production écrite G

Écriture de soi
Dans ce début de son livre, La littérature en péril, Todorov a raconté en quelques lignes son
parcours depuis son enfance jusqu’à son entrée à l’université. Faites de même et racontez
brièvement les moments phares de votre vie, surtout ceux qui ont décidé de votre vocation
scientifique, jusqu’à votre inscription en CPGE.
Consigne :
 Exploitez à bon escient les temps du passé étudiés : passé composé, imparfait, plus-que-
parfait.
 Mettez à profit les différents indicateurs temporels afin de préserver la chronologie des
événements et la cohérence du récit.

91
Prolongement N

Voici deux extraits de Profession romancier, œuvre de Haruki Murakami. Lisez-les attentivement,
puis répondez aux questions.

Extrait 1 :
« Que dois-je faire pour devenir romancier ? Est-il possible de s’entraîner, d’apprendre ? Les
jeunes gens avec qui je discute me posent souvent ce genre de question. Et cela passe à peu près
de la même façon dans le monde entier. Beaucoup nourrissent
de « devenir écrivain » et de « s’exprimer ». Mais il n’est pas
simple du tout de répondre à ces questions. En tout cas, pour
moi. Bien souvent, je reste perplexe, embarrassé.
Je ne sais pas très bien moi-même comment je suis devenu
romancier, je dois l’avouer. Ce n’est pas comme si j’avais
décidé, très jeune, d’être un jour écrivain, que j’avais pour cela
étudié spécialement, répété des gammes ou des exercices
spécifiques et que je m’étais ainsi préparé, étape par étape, à
faire de l’écriture mon métier. Non, ma vie s’est plutôt
déroulée en fonction de différents événements qui se sont
enchaînés un peu par la force des choses. Il y a eu aussi une
part de chance non négligeable. Rétrospectivement, c’en est presque effrayant, oui, mais au fond il
devait sans doute en aller ainsi.
Pourtant, quand des jeunes gens, l’air grave, me demandent « Comment pensez-vous qu’il faut
s’entraîner pour devenir romancier ? », je ne peux tout de même pas me contenter de leur
lancer : « Franchement, je n’en sais rien. Tout dépend de votre énergie et des circonstances. Il faut
aussi beaucoup de chance. C’est affreux, mais c’est comme ça». Ce serait incongru. J’ai donc
décidé de me pencher sérieusement sur la question.
Pour tout aspirant romancier, il est fondamental de lire beaucoup. Pardon si ces mots vous
paraissent banals, mais pour qui ambitionne d’écrire des romans, lire est à mon sens l’exercice le
plus précieux, celui dont on ne peut se passer. Pour être capable de d’en écrire, il faut absolument
comprendre et ressentir par l’exemple comment est bâti un roman. C’est quelque chose d’à peu
près aussi évident que de dire : « Pour faire une omelette, il faut d’abord casser des œufs. »
C’est surtout durant sa jeunesse qu’il est indispensable de lire le plus de livres possible. Qu’ils

92
soient excellents, pas vraiment bons ou totalement sans intérêt n’a strictement aucune importance,
du moment que l’on dévore tout imprimé qui vous tombe sous la main. Que l’on est pénétré par
toutes sortes d’histoires. Que l’on côtoie des textes remarquables, et d’autres qui le sont parfois un
peu moins. Voilà le plus important. L’exigence essentielle pour un romancier. Et vous devez
persévérer tant que vos yeux vous le permettent et tant que vous en avez le loisir. Faire des
tentatives pour écrire est certes important aussi, mais, à mon avis, vous aurez bien le temps de
vous y mettre plus tard.
Ensuite – et sans doute également avant la phase de l’écriture proprement dite-, il serait bon
que vous vous entraîniez à observer attentivement les choses et les phénomènes. Les hommes et
les femmes de votre entourage, les événements qui surviennent dans votre environnement, quels
qu’ils soient, soumettez-les à un examen scrupuleux. Et réfléchissez-y longuement. Mais
« réfléchir longuement » ne signifie pas que vous devez portez ensuite un jugement expéditif sur
la valeur des choses, ou de décider de la justesse ou non des événements. Mieux vaut s’efforcer de
retarder la conclusion aussi longtemps que possible. L’important n’est pas de décréter une opinion
définitive mais de garder en tête, comme une sorte de matière première, les choses telles qu’elles
sont, sous une forme claire et vivante. »
Profession Romancier, Écrire… mais quoi ? Haruki Murakami, 2015

Extrait 2 :
« Quand j’ai décidé de me lancer dans l’écriture d’un roman, j’ignorais tout à fait sur quoi
j’écrirais. A la différence de la génération de mes parents et de celle de mes grands-parents, je
n’avais connu ni la guerre ni les troubles de l’après-guerre ou la faim. Je n’avais pris part à aucune
révolution (tout au plus à une similirévolution, mais ce n’était pas un sujet sur lequel j’aurais
voulu m’étendre). Je n’avais pas non plus le moindre souvenir d’une quelconque maltraitance. J’ai
grandi dans une petite ville résidentielle de banlieue, relativement paisible, au sein d’une famille
plutôt ordinaire. Nous n’étions pas vraiment insatisfaits, nous vivions dans une relative aisance, et,
si je n’étais pas particulièrement heureux, je n’étais pas non plus particulièrement malheureux (ce
qui veut dire sans doute que j’étais raisonnablement heureux). Ma jeunesse a été ordinaire, sans
caractère particulier. Mes résultats scolaires n’étaient ni exceptionnels ni franchement mauvais.
Autour de moi, je ne voyais rien dont j’aurais pu dire : « C’est là-dessus que tu dois absolument
écrire ! » Non pas parce que je n’avais aucun désir d’écrire, mais parce que je n’avais à ma
disposition rien de très solide, sur quoi j’aurais eu envie de le faire. C’est la raison pour laquelle je
suis arrivé à l’âge de vingt-neuf ans sans que me soit venue l’idée d’écrire un roman. Car je
n’avais pas le talent d’écrire sans matériau. Les romans, pour moi, c’étaient seulement ceux que je
lisais. Et j’en lisais énormément sans pour autant imaginer pouvoir en écrire un moi-même.
93
Il me semble bien que la situation est à peu près similaire pour la jeune génération. Et peut-être
même, en comparaison de l’époque de ma jeunesse, y a-t-il aujourd’hui encore moins de sujets sur
lesquels un aspirant écrivain se doit de s’exprimer. Mais alors, que faire ?
Je crois qu’il faut en revenir à la « méthode E.T.3 ». Ouvrir le débarras, farfouiller dedans et
rassembler son contenu – même si l’on n’y découvre que de vieilleries pas très présentables - ,
puis se mettre au travail, courageusement et hop ! actionner la magie. Nous ne disposons pas
d’autre moyen pour établir la communication avec d’autres planètes. Nous devons nous
débruouiller avec ce bric-à-brac. En cas de réussite, cependant, s’ouvriront à vous d’immenses
possibilités. Car la chose merveilleuse est que vous pouvez vous servir de la magie. ( Si vous
écrivez un roman, cela signifie que vous pourrez être en contact avec les habitants d’autres
planètes. Oui, vraiment !)
Lorsque j’ai voulu écrire mon premier roman, Ecoute le chant du vent, j’ai fortement ressenti le
fait que je n’avais rien sur quoi écrire. Je devais partir de cette constatation et m’en servir
justement comme d’une arme pour poursuivre mon travail d’écriture. Je n’avais aucun autre
moyen de m’opposer à la génération d’écrivains précédente. Il fallait bien que je bâtisse une
histoire vaille que vaille, à la fortune du pot »
Profession Romancier, Écrire… mais quoi ? Haruki Murakami, 2015
Questions :
1- Quel est le thème abordé dans les deux extraits ?
L’auteur aborde la question de la création littéraire, de l’écriture d’un roman en
l’occurrence.
2- Dans quels genres pourrait-on situer cette œuvre ? justifiez votre réponse.
Il s’agit d’un essai autobiographique, l’auteur y expose et analyse sa conception de l’écriture
en se référant systématiquement à sa propre expérience.
3- Qui est son destinataire ?
Toute personne désireuse de trouver une réponse à la question : comment écrire un roman ?
4- Devenir écrivain, est-il, selon l’auteur, à la portée de tous ? justifiez votre réponse.
N’importe qui, selon l’auteur, peut devenir écrivain, il suffit d’en avoir la volonté. L’auteur
n’en veut pour preuve que son parcours. Il avait une enfance ordinaire, rien ne présageait
qu’il allait devenir écrivain.
6- Quelles sont les étapes que préconise l’auteur à ceux qui voudraient s’initier à l’écriture ?
L’auteur insiste sur deux choses : d’abord la lecture, car le verbe écrire est le revers du verbe
lire. Il faut donc dévorer toutes sortes de livres afin de récolter du vocabulaire et se forger un
style. Ensuite, il faut être un fin examinateur de son entourage. Cette démarche est
susceptible, selon l’auteur, de nous procurer un style et une matière à exploiter dans ses
livres.

3
« Dans T , i d S nS i r , i a un s èn ù n i T ar ui r dans un dé arras in d ri -à-brac et,
aid d u i déni h , ar nir nstruire un appareil de communication improvisé »
94
Séquence 2

L’essai littéraire

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale


▪ Raconter pour ▪ Exemplifier pour ▪ Sensibiliser à Grammaire ▪ Jeu de rôle :
justifier son étayer un propos ris d s ▪ Le discours Transposer au
point de vue clichés et des rapporté style indirect un
▪ Raconter une stéréotypes sur les discours direct
anecdote pour esprits dans ▪ La concordance
illustrer son point toutes les des temps ▪ Rédiger un texte
de vue cultures. argumentatif où
▪ Les doubles on met en cause
pronoms un stéréotype
social de son
Lexique : choix
▪ Lexique de la
littérature
engagée, de
l’engagement
intellectuel

Phonétique
▪Le phénomène de
la liaison

95
Découverte U

Image 1 : Image 2 :

https://cdn1.booknode.com/author_picture/538/full/jean-paul-
sartre)
https://plumeetepee.wordpress.com

▪ Examinez attentivement les documents ci-dessus, puis répondez aux questions suivantes.
1- Que représentent les deux images ?
La première est un dessin représentant une plume et une épée en croix. La seconde
est la photo d’une personne dans une bibliothèque en train de lire un livre tout en
fumant sa pipe. (Jean-Paul Sartre)
2- Quel rapport peut-on établir entre les deux documents ?
Les deux images renvoient à l’univers de la création littéraire. La plume adossée à
l’épée dans le dessin symbolise une écriture mise au service d’une cause. La photo,
elle, représente selon toute évidence une personne érudite munie de tous les
stéréotypes relatifs à la représentation qu’on se fait de l’intellectuel : lunettes, pipe,
livres…
3- Peut-on en déduire le thème de notre cours ?
Il s’agira probablement de la mission de l’intellectuel au sein de la société, de la
littérature engagée.

96
Compréhension orale X

V
L’essai en littérature

https://youtu.be/TSNdoVdOQ3s

▪ Écoutez attentivement le document audio-visuel et répondez aux questions.


1- De quoi est-il question dans cette vidéo ?
Une enseignante qui expose une définition de l’essai, un genre littéraire.
2- Avant de proposer la vraie définition du genre, l’enseignante a d’abord tenu de dissiper
certaines méprises. Qu’est-ce que l’essai n’est pas, selon elle ?
Il ne faut pas le prendre dans le sens de test ou tentative de production littéraire
avortée. Ce n’est pas non plus un essai comme on l’entend dans le jeu de rugby.
3- Qu’est-ce donc qu’un essai littéraire, d’après la définition de cette enseignante ?
C’est un livre achevé qui développe une réflexion personnelle, le point de vue de son
auteur sur une quelconque question, quel que soit le domaine.
4- Quelle est sa principale visée
Sa visée est essentiellement argumentative.

97
Compréhension écrite n

Support

L ’Occident (seul) est rationnel ?


Mais cette épistémè[ensemble des connaissances scientifiques, du savoir d’une époque] et cette
technè[savoir-faire pour la fabrication des objets] qui sont aujourd’hui les armes fatales de
l’Occident, ne prouvent-elles pas que la rationalité est à l’Ouest, définitivement, complètement,
donnant ainsi raison à ceux qui, de Renan à Gougenheim, la situent là et pas ailleurs- et certainement
pas chez les Arabes ?
Oh oh, pas si vite.
Il y a quelques années, j’ai rencontré dans un café de Maastricht une amie d’antan, qui était
avocate du barreau de Rotterdam. A l’époque où je la connaissais, elle avait une tête de juriste :
chignon strict, lunettes classiques, maquillage sobre et ensemble jupe-tailleur. Mais là, ses yeux
disparaissaient sous une livre de khôl, son visage était d’un blanc de plâtre, elle portait une espèce
de cape rouge sang et ses cheveux étaient ceux des Gorgones- on aurait dit que mille serpents y
avaient élu domicile et qu’ils dardaient leurs têtes au-dehors, vibrant de curiosité.
C’est qu’elle n’était plus avocate : elle était devenue sorcière.
Marieke m’a expliqué qu’elle en avait assez des juges, des procès et des tribunaux. Trop de
paperasse, trop d’affaires, la routine … Alors elle s’est faite sorcière. C’est très sérieux. Il y a des
cours de magie noire, des séminaires d’alchimie, des initiations à la kabbale. Un institut à la Haye
s’occupe de la formation continue : Marieke étudie le soir pour devenir spécialiste du mauvais œil et
de l’envoûtement. Elle abordera bientôt le déchiffrement des
grimoires (ça, c’est au moins niveau licence).
- « Et tu gagnes bien ta vie ?
- Mieux que quand j’étais avocate. Tu ne peux pas
savoir le nombre de gens qui consultent les voyantes. Ils
veulent savoir ce que l’avenir leur réserve : eh bien, je le
leur dis. Ils veulent des « retours d’affection » : je fais ça
aussi. L’exorcisme, je ne le pratique pas encore, il me
manque quelques certificats, mais j’y travaille. Le samedi,
je vais avec mes copines dans la forêt pour le sabbat des
sorcières, on boit, on danse, on évoque Belzébuth et
Mélusine, on échange des recettes de talismans et de
philtres magiques. »
J’ai quitté bien vite le café, maussade : je croyais vivre au pays de
Descartes et de Spinoza, et voilà que je retombais sur les
chouaffates, les voyantes de mon enfance ! Il ne manquait plus que le fquih d’Azemmour qui
bastonnait et crachait sur les possédés pour chasser le démon de leur corps.
Marieke la sorcière n’est pas une aberration. Dans un article publié dans le Point du 6 Avril 2018,
on apprend qu’un Français sur trois reconnait avoir consulté au moins une fois un guérisseur ou un
conjureur de sorts. Et combien portent des « médailles miraculeuses » ? Gageons que cela ne les
empêche pas de hocher la tête en signe d’approbation quand ils entendent dire que « les Français
98
sont cartésiens ». (Descartes lui-même assurait dans une lettre à la princesse Elisabeth qu’être de
bonne humeur permet de gagner aux jeux de hasard, ce qui me semble relever de la pensée
magique…)
Fouad Laroui, Plaidoyer pour les Arabes, 2021

Compréhension globale

▪ Lisez le texte et répondez aux questions.

1- Quelle est l’intérêt du texte ? Justifiez votre réponse.


L’auteur compte y répondre à la question initiale, à exposer son point de vue.
2- Pourriez-vous en déduire le genre littéraire de l’ouvrage dont est extrait le passage ?
C’est un essai littéraire, car il s’agit là d’une réflexion personnelle sur un sujet de
société, savoir la superstition.
3- En quoi le titre de l’ouvrage est-il révélateur de cette vocation ?
Le mot plaidoyer montre clairement que l’œuvre s’inscrit dans l’argumentation, et le
verbe plaider pour (à connotation juridique) a pour synonyme défendre, arguments et
exemples à l’appui.

Compréhension détaillée

1- Comment appelle-t-on le phénomène social universel dont traite le texte ?


Les stéréotypes.
2- Quelle est la question que l’auteur entend tirer au clair ?
L’auteur veut répondre à ceux qui entretiennent le vieux cliché d’un Occident
rationaliste face à un Orient superstitieux.
3- Souscrit-il à cette tendance ?
L’auteur n’adhère pas à ce stéréotype.
4- Comment le fait-il savoir ?
Pour soutenir son parti pris, il avance un exemple, une expérience vécue. Il raconte
l’histoire d’une sienne amie, Marieke, avocate de profession, qui se convertit dans la

99
sorcellerie parce que, selon elle, c’est un métier beaucoup plus lucratif.
5- Quelle est la conclusion de l’auteur ?
L’exemple de Marieke n’est pas un cas isolé. En Occident aussi, la superstition est
monnaie courante : bon nombre de gens consultent les devins, les voyantes et les
guérisseurs pour anticiper leur avenir.
6- Quel est donc le but ultime de ce texte, de l’essai en général ?
Le texte a une dimension argumentative qui nous incite à nous méfier des stéréotypes.
En règle générale, l’essai a pour mission de nous aider à prendre conscience de
certaines erreurs, ou de ce qui est considéré comme tel par son auteur.

Vocabulaire du texte

▪ Reliez chaque notion à la définition qui convient.

Notions Définitions

1- Un plaidoyer : A) Texte qui cherche à tourner en ridicule une personne pour


critiquer ses vices et ses sottises.
2- Un intellectuel : B) Usage de la pensée, de la raison.
3- La superstition : C) Idée juste, les intérêts d’une personne ou d’un groupe.
4- La rationalité : D) Suite d’arguments qui s’enchaînent, une argumentation
pour convaincre.
5- L’ironie : E) Examen que certains gouvernements font des livres avant
d’en permettre la publication.
6- La littérature F) Figure de style qui consiste à tourner en dérision, à se
engagée : moquer.
7- Une cause : G) Discours prononcé pour défendre le droit d’une partie.
8- La satire : H) Attitude d’un intellectuel qui met sa pensée au service
d’une cause.
9- Un raisonnement : I) Personne cultivée qui s’engage dans la sphère publique
pour défendre certaines valeurs par ses analyses et ses
écrits.
10- La censure : J) Croyance irraisonnée qui prête un caractère surnaturel ou
sacré à certains phénomènes.

1:G - 2:I - 3:J - 4:B - 5:F - 6:H - 7:C - 8: A - 9:D - 10 : E

100
Langue et communication Y

Repérage

▪ Activité 1 :
1- Dans le texte, Laroui raconte une anecdote tirée de son expérience personnelle en évoquant
un échange qu’il a eu avec Marieke la sorcière. Comment appelle-t-on ce procédé
linguistique consistant à restituer les propos de quelqu’un qui n’est pas présent dans la
situation de communication où l’on se trouve ?
Le discours rapporté.
2- Quelles sont les options dont on dispose pour effectuer cette opération ?
On peut procéder de deux manières : soit un discours direct, soit un discours indirect
3- Identifiez dans le texte les passages où il en est question, et classez-les selon leur type.

Discours direct Discours indirect

- « Et tu gagnes bien ta vie ? - Marieke m’a expliqué qu’elle en avait


- Mieux que quand j’étais avocate. Tu ne assez des juges, des procès et des
peux pas savoir le nombre de gens qui tribunaux. Trop de paperasse, trop
consultent les voyantes. Ils veulent d’affaires, la routine …
savoir ce que l’avenir leur réserve : eh
bien, je le leur dis. Ils veulent des
« retours d’affection » : je fais ça aussi.
L’exorcisme, je ne le pratique pas
encore, il me manque quelques
certificats, mais j’y travaille. Le samedi,
je vais avec mes copines dans la forêt
pour le sabbat des sorcières, on boit,
on danse, on évoque Belzébuth et
Mélusine, on échange des recettes de
talismans et de philtres magiques. »

▪ Activité 2 :
1- Pour éviter la répétition des personnes et des idées en question, l’auteur recourt également
aux services d’un phénomène grammatical essentiel. Lequel ?
Les pronoms : le, la, les, leur, en, y
2- Relevez dans le texte des exemples de cette pronominalisation.
Pronominalisation simple Double pronominalisation
Pronoms personnelles : le, la, les, leur  Je le leur dis
 Ceux qui la situent là …
 Je la connaissais
 Ce que l’avenir leur réserve
 L’exorcisme, je ne le pratique pas
 Cela ne les empêche pas …
101
Pronoms adverbiaux : en et y
 Mille serpents y avaient élu domicile
 J’y travaille
 je m’en fiche

Fonctionnement de la langue
▪ Activité 1 :
1- Que constate-t-on en passant du discours direct au discours indirect ?
Le discours direct restitue fidèlement les propos de quelqu’un. C’est ce que les deux
répliques illustrent. Les verbes y sont au présent de l’indicatif.
Par contre, le discours indirect est toujours annoncé par un verbe introducteur. Dans
l’exemple du texte, c’est : « Marieke m’a expliqué que … »
NB : Si ce verbe est au présent, on garde les mêmes temps verbaux et les mêmes
indicateurs spatio-temporels du propos rapporté. Or, s’il est au passé, on procède à
des transpositions selon le tableau suivant :
Le verbe introducteur est au passé

Les temps verbaux Les indicateurs spatio-temporels


Discours direct Discours Discours direct Discours indirect
indirect Aujourd’hui Ce jour-là/ le jour
Présent Imparfait même
Passé composé Plus-que-parfait Maintenant A ce moment-là
Futur simple Condit. présent Hier/ avant hier La veille/ l’avant-
Futur antérieur Condit. Passé veille
Imparfait Imparfait Demain/ après- Le lendemain/ le
Plus-que-parfait Plus-que-parfait demain surlendemain
Futur antérieur Conditionnel Après demain Le surlendemain
passé La semaine dernière La semaine
précédente
Le mois prochain Le mois suivant
Dans deux jours Deux jours plus tard
Il y a un ans Un an auparavant
Ici Là
A cet endroit A cet endroit-là
▪ Activité 2
2- Qu’en est-il de l’usage des pronoms ? Quelle règle régit-elle leur emploi ?
L’emploi d’un pronom est conditionné par la fonction grammaticale du mot ou expression
qu’il remplace.
Pronoms Fonction de l’antécédent
Le COD masculin
La COD féminin
Les COD pluriel
Leur Complément indirect pluriel
Y Complément introduit par les prépositions à/dans/ sur
En Complément introduit par la proposition de

Entraînement oral
102
Exercice 1

Devine !

Vous élaborez le « portrait » d’une personne, d’une notion, d’un phénomène … que vos
camarades tenteront de deviner à la lumière des traits que vous en donnez. Pour entretenir
l’ambiguïté caractéristique de ce jeu, servez-vous des pronoms personnels. Voici, à titre indicatif,
quelques notions à exploiter la liberté, la patrie, l’amour, les parents, l’argent, le Smartphone,
l’amitié, les émigrés, la mer, la mère, la Toile,
 Exemple : On y pense sans cesse, on en parle beaucoup. C’est un objet banal en métal ou en
papier, mais les gens l’adorent parce qu’il peut tout. Réponse l’argent

Exercice 2
Agent double
La classe s’organise en sous-groupes. Les membres de chaque groupe entament une conversation
sur un sujet secret et confidentiel, un membre des leurs les dénonce en dévoilant au reste de la classe
leurs propos en utilisant le discours indirect au passé.
 Consigne : prévoir un moment de préparation.

Exercice 3 (phonétique)

Repérez dans le texte des cas de liaison, et dites l’intérêt que revêt ce phénomène.

(Des cas de liaison sont colorés en vert dans le texte)


La liaison évite les hiatus et rend la lecture plus fluide.

L ’Occident (seul) est rationnel ?


Mais cette épistémè [ensemble des connaissances scientifiques, du savoir d’une époque] et cette
technè [savoir-faire pour la fabrication des objets] qui sont aujourd’hui les armes fatales de
l’Occident, ne prouvent-elles pas que la rationalité est à l’Ouest, définitivement, complètement,
donnant ainsi raison à ceux qui, de Renan à Gougenheim, la situent là et pas ailleurs- et certainement
pas chez les Arabes ?
Oh oh, pas si vite.
Il y a quelques années, j’ai rencontré dans un café de Maastricht une amie d’antan, qui était
avocate du barreau de Rotterdam. A l’époque où je la connaissais, elle avait une tête de juriste :
chignon strict, lunettes classiques, maquillage sobre et ensemble jupe-tailleur. Mais là, ses yeux
disparaissaient sous une livre de khôl, son visage était d’un blanc de plâtre, elle portait une espèce
de cape rouge sang et ses cheveux étaient ceux des Gorgones- on aurait dit que mille serpents y
avaient élu domicile et qu’ils dardaient leurs têtes au-dehors, vibrant de curiosité.
C’est qu’elle n’était plus avocate : elle était devenue sorcière.
Marieke m’a expliqué qu’elle en avait assez des juges, des procès et des tribunaux. Trop de
paperasse, trop d’affaires, la routine … Alors elle s’est faite sorcière. C’est très sérieux. Il y a des
cours de magie noire, des séminaires d’alchimie, des initiations à la kabbale. Un institut à la Haye
s’occupe de la formation continue : Marieke étudie le soir pour devenir spécialiste du mauvais œil
et de l’envoûtement. Elle abordera bientôt le déchiffrement des grimoires (ça, c’est au moins niveau

103
licence).
- « Et tu gagnes bien ta vie ?
- Mieux que quand j’étais avocate. Tu ne peux pas savoir le nombre de gens qui
consultent les voyantes. Ils veulent savoir ce que l’avenir leur réserve : eh bien, je le leur dis.
Ils veulent des « retours d’affection » je fais ça aussi. L’exorcisme, je ne le pratique pas
encore, il me manque quelques certificats, mais j’y travaille. Le samedi, je vais avec mes
copines dans la forêt pour le sabbat des sorcières, on boit, on danse, on évoque Belzébuth et
Mélusine, on échange des recettes de talismans et de philtres magiques. »
J’ai quitté bien vite le café, maussade : je croyais vivre au pays de Descartes et de Spinoza, et voilà
que je retombais sur les chouaffates, les voyantes de mon enfance ! Il ne manquait plus que le fquih
d’Azemmour qui bastonnait et crachait sur les possédés pour chasser le démon de leur corps.
Marieke la sorcière n’est pas une aberration. Dans un article publié dans le Point du 6 Avril
2018, on apprend qu’un Français sur trois reconnait avoir consulté au moins une fois un guérisseur
ou un conjureur de sorts. Et combien portent des « médailles miraculeuses » ? Gageons que cela ne
les empêche pas de hocher la tête en signe d’approbation quand ils entendent dire que « les
Français sont cartésiens ». (Descartes lui-même assurait dans une lettre à la princesse Elisabeth
qu’être de bonne humeur permet de gagner aux jeux de hasard, ce qui me semble relever de la
pensée magique…)
Fouad Laroui, Plaidoyer pour les Arabes, 2021

Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Remplacez les mots soulignés par le pronom qui convient.

1- Les lecteurs préfèrent l’essai.


Les lecteurs le préfèrent.
2- Toutes les civilisations célèbrent la littérature.
Toutes les civilisations la célèbrent.
3- Les dictatures détestent les intellectuels.
Les dictatures les détestent.
4- L’essai apprend bien des choses à ceux qui le lisent.
L’essai leur apprend bien des choses.
5- L’essayiste a exposé toute sa pensée dans ce livre.
L’essayiste y a exposé toute sa pensée.
6- Certaines personnes se méfient de la culture.
Certaines personnes s’en méfient.

Exercice 2

▪ Remplacez par les pronoms qui conviennent.

1- Il a emprunté un livre à Salim.

104
Il le lui a emprunté.
2- Je n’ai pas oublié le roman dans la classe.
Je ne l’y ai pas oublié.
3- Le poète montre à son ami le recueil qu’il a publié.
Le poète le lui montre.
4- Il a envoyé le manuscrit à ses éditeurs.
Il le leur a envoyé.
5- Le conférencier a réservé quelques places à ses amis.
Le conférencier les leur a réservées.
6- La romancière n’a pas parlé de cela à ses lecteurs.
La romancière ne leur en a pas parlé.
7- Le professeur a parlé des bienfaits de la lecture à ses élèves.
Le professeur leur en a parlé.
8- L’essayiste a distribué tous les exemplaires à ceux qui ont assisté à la signature de son nouvel
essai.
L’essayiste les leur a distribués.
9- J’ai déposé tous les bouquins à la bibliothèque.
Je les y ai déposés.

Exercice 3

▪ Transposons les phrases suivantes au discours indirect.

1- Notre professeur nous a raconté : « Au XVIII siècle, les écrivains publient leurs livres
clandestinement à cause de la censure. »
Notre professeur nous raconté qu’au XVIII siècle les écrivains publiaient leurs
livres clandestinement à cause de la censure.
2- « Les imprimeries se sont modernisées, les conditions de travail se sont améliorées », constata
Khalil.
Khalil constata que les imprimeries s’étaient modernisées et que les conditions de
travail s’étaient améliorées.
3- Mon éditeur m’a assuré : « Votre livre aura un grand succès. »
Mon éditeur m’a assuré que mon livre aurait un grand succès.
4- La semaine dernière vous nous avez dit : « Hier, votre écrivain préféré a animé une passionnante
rencontre littéraire ici ».
La semaine dernière vous nous avez dit que notre écrivain préféré avait animé la
veille une passionnante rencontre littéraire là-bas ».
5- Certains intellectuels nous ont prévenus : « Notre siècle est celui des livres, le vôtre sera celui de
l’image et de l’intelligence artificielle qui l’emportera sur l’intelligence humaine en perte de
vitesse ».
Certains intellectuels nous ont prévenus que leur siècle était celui des livres et que le
nôtre serait celui de l’image et de l’intelligence artificielle qui l’emporterait sur
l’intelligence humaine en perte de vitesse.

Exercice 4
▪ Transposez les phrases suivantes au discours indirect :
1- Dans son livre, l’auteur demandait à ses lecteurs : « Savez-vous que les œuvres de l’Antiquité
sont toujours d’actualité ? »
Dans son livre, l’auteur demandait à ses lecteurs s’ils savaient que les œuvres de
l’Antiquité étaient toujours d’actualité.
2- « Qu’est-ce que tu es en train de lire ? », me demandait ma mère.
Ma mère me demandait ce que j’étais en train de lire.
105
3- Mon voisin m’a demandé : « Qu’est-ce que vous pensez du dernier livre de Fouad Laroui, Dieu,
les mathématiques, la folie ? »
Mon voisin m’a demandé ce que je pensais du dernier livre de Fouad Laroui, Dieu,
les mathématiques, la folie.
4- Le ministre de la culture avait déclaré : « le salon international de l’édition et du livre n’aura pas
lieu cette année à cause de la pandémie. »
Le ministre de la culture avait déclaré que le salon international de l’édition et du
livre n’aurait pas lieu cette année-là à cause de la pandémie.
5- L’écrivain a annoncé à son public : « Il y aura une autre édition de mon livre l’année prochaine ;
la première m’a déçu. »
L’écrivain a annoncé à son public qu’il y aurait une autre édition de son livre
l’année d’après ; que la première l’avait déçu.
6- Le professeur nous a interrogés : « Avez-vous lu Les identités meurtrières d’Amine Maalouf ? »
Le professeur nous a demandé si nous avions lu Les identités meurtrières d’Amine
Maalouf.

Exercice 5

▪ Reliez les mots à la définition qui convient.


Mot Définition
1- Apologie : A- Il désigne ce qui concerne les mœurs, les habitudes, et
surtout les règles de conduite admises et pratiquées
dans une société.
2- Argument : B- Imitation satirique d'un texte qui le détourne de ses
intentions initiales afin de produire un effet comique.
3- Jargon : C- Rejeter un raisonnement en en démontrant la fausseté
par des preuves contraires ; démontrer la fausseté de ce
que quelqu'un affirme.
4- Maxime : D- Se dit d'un mot, ou d'une expression, qui comporte une
idée de mal, qui déprécie la chose, la personne ou la
réalité ainsi désignée.
5- Morale : E- Sert à attaquer, contrairement au plaidoyer, qui permet
de défendre.
6- Parodie : F- Discours présentant l'éloge ou la justification d'une
personne ou d'une thèse.
7- Péjoratif : G- Prise de position par rapport à un problème, dans un
texte argumentatif. C'est ce que l'auteur veut prouver,
son point de vue, l'idée qu'il veut défendre, son avis.
8- Réfuter : H- Une formule brève et frappante qui énonce le principe
moral ou la règle de conduite.
9- Réquisitoire : I- Un élément de raisonnement destiné à prouver qu'une
thèse est vérifiée. Contrairement à l'exemple, il est
abstrait : c'est une idée, une justification, un élément de
preuve.
10- Thèse : J- Langage particulier, propre à un groupe, caractérisé par
la complication de certains mots, de certaines
tournures.

1:F - 2:I - 3:J - 4:H - 5 :A - 6 : B - 7:D - 8:C - 9:E - 10 : G

106
Production orale P

Jeu de rôle
Vous êtes président d’une association de quartier, vous rapportez (au style indirect) au maire de

votre ville les doléances des habitants.

 Consigne :

a- Chaque groupe de cinq éléments simulera une réunion d’association pour dresser la liste

des doléances.

b- Le président choisi par le groupe se chargera de les transmettre au maire de la ville

c- Celui-là le fera en commençant son intervention par un verbe introducteur au passé et

tâchera d’effectuer les modifications nécessaires (temps verbaux et indicateurs

temporels) en passant du discours direct au discours indirect.

Production écrite G

Notre culture regorge de stéréotypes que nous percevons le plus souvent comme des évidences.

Vous avez certainement été interpellé un jour par un de ces clichés. A l’instar de Fouad Laroui,

rédigez un texte argumentatif où vous mettrez en cause ce stéréotype social de votre choix en

suivant le même schéma du texte étudié :

 Exposez d’abord le stéréotype en question.

 Puis réfutez-le moyennant un exemple : une anecdote que vous rapportez au style indirect.

 En déduire une conclusion générale

107
Prolongement N

Avant-propos
« Pourquoi ce livre ? parce qu’il y a de quoi être excédé
quand on est pris entre deux feux, tous les jours, depuis de
décennies d’un côté le racisme, l’ignorance et ceux qui
confondent « Arabe » et « islamisme » ; de l’autre, certains
Arabes, qui leur facilitent la tâche, par leur esprit borné ou
leur fanatisme religieux. La partie n’est pas simple – et les
coups pleuvent des deux côtés, pour celui qui est pris, à son
corps défendant, dans les feux croisés.
Pourquoi maintenant ? parce qu’il y a un mouvement,
plutôt un frémissement, en Europe – en particulier en France
et en Espagne – en faveur de la prise de compte des Arabes et
de leur langue dans l’enseignement. Inutile d’ajouter que ce
genre d’initiatives est combattu avec vigueur par tous ceux pour qui « ces gens-là, monsieur »,
n’ont rien à voir avec nous, ils ne sont pas « de notre monde », littéralement.
En France, en octobre 2020, deux jours après que le président de la République eut affirmé
(dans son fameux « discours contre le séparatisme ») être en faveur de l’enseignement de la
langue arabe, le ministre de l’Éducation nationale estima qu’il fallait « avoir l’esprit ouvert et une
approche républicaine de ce sujet ». Il précisa que la langue arabe devait être « détachée de l’enjeu
religieux ». Un ancien ministre proposa de revoir la façon dont on l’enseigne – ce qui est une
excellente idée, on verra plus loin pourquoi. Certains l’accusèrent de vouloir imposer la langue du
Coran à tous les petits Français.
En réalité, la question n’est pas tant celle de la langue que celle de la façon dont on raconte
l’Histoire, en général, ou celle de la philosophie, celle des sciences, etc. […]
Ce plaidoyer pour les Arabes vise donc trois buts : dénoncer e rejet et la détestation auxquels
ils sont en butte quotidiennement, en montrant l’ignorance et la mauvaise foi qui les motivent ;
esquisser la voie d’une renaissance des Arabes par le rejet de la bigoterie et l’ouverture aux
sciences ; enfin, et c’est le plus important, plaider pour l’intégration des Arabes dans l’histoire
universelle – telle qu’on la raconte aujourd’hui en Occident.
Cette intégration, la simple honnêteté intellectuelle la demande, le bon sens l’exige. Il n’y a que

108
des bénéfices, pour tout le monde, à opérer une telle révolution culturelle. N’est-elle pas le
contraire de ce « séparatisme » qui inquiète, à bon droit, nombre de républicains ? N’est-elle pas
la meilleure façon de faire de la Méditerranée une mare nostrum ?
Mais avant d’arriver au cœur de l’argumentation, il est nécessaire de procéder à quelques
éclaircissements. De quoi, de qui parle-t-on ? »
Plaidoyer pour les Arabes, Avant-propos, Fouad Laroui, 2021

Ignorance … ou cécité volontaire ?


Les Arabes ont un passé glorieux mais il semble que son souvenir a disparu, au point que
beaucoup ignorent même qu’il a existé.
« Nous ne devons rien aux Arabes »
Je me souviens d’un incident curieux qui se produisit en 2004 en Angleterre. Un célèbre
animateur de télévision, Robert Kilroy-Silk, fut renvoyé par la BBC pour avoir publié dans le
Sunday Express un article intitulé « We owe Arabs nothing » - soit : « Nous ne devons rien aux
Arabes ». La décision de la BBC était inéluctable non pas à cause du déluge de lettres indignées
qu’elle reçut (elle aurait pu faire le dos rond, elle en a l’habitude) mais à cause du petit nombre de
messages sereins, précis et parfaitement informés qui lui montrèrent qu’en réalité « nous » devons
beaucoup aux Arabes. Autrement dit, Kilroy-Silk n’avait pas commis un crime (le racisme) mais
une faute (l’ignorance) – et nous savons depuis Fouché que c’est pire.
Dépité, il confia quelque temps après – le temps de se renseigner … - que son erreur avait été
de n’avoir pas utilisé les temps grammaticaux adéquats. « J’aurais dû dire : les Arabes nous ont
énormément apporté, autrefois ; aujourd’hui, plus rien. Ainsi, je n’aurais pas perdu mon job. »
Mais cette méconnaissance des Arabes par Kilroy-Silk est loin d’être une exception … on
pourrait même dire que c’est la règle. Les exemples sont légion.
Plaidoyer pour les Arabes, Pourquoi tant de haine (et d’ignorance), Fouad Laroui, 2021

Questions :
1- Comment l’Avant-propos de l’œuvre l’inscrit-il pleinement dans le genre de l’essai ?
D’entrée de jeu, l’auteur précise que l’intérêt de son œuvre consiste à proposer une réponse à
une question qui taraude pas mal de gens. Il s’agit donc d’une réflexion personnelle sur un
phénomène social.

2- Quelle est la visée de ce livre ?

Le but de l’auteur est d’amener ses lecteurs des deux cultures à prendre conscience du danger
des clichés, surtout ceux défigurant l’image des Arabes en Occident.

3- L’auteur cible deux adversaires ? lesquels ?


109
Laroui fustige deux postures : celle de certains arabes et aussi celle des occidentaux.

4- Quels sont leurs torts respectifs ?

Les occidentaux se contentent de propager à tout-bout-de-champ des idées reçues sans


prendre le temps de les vérifier ; certains Arabes eux, par leurs comportements parfois
blâmables, consolident l’image péjorative que les premiers ont à leur sujet.

5- Quelle est la stratégie argumentative de l’auteur dans le second texte ?

Il évoque d’abord l’attitude de certains Européens qui nient toute contribution arabe à la
civilisation occidentale. Il raconte une anecdote survenue en Angleterre dans les studios de la
BBC. Pour en déduire finalement une conclusion.

6- En quoi est-elle une reproduction à l’identique de la méthode argumentative employée dans le


support principal ? (le texte étudié en phase de la compréhension de l’écrit)

C’est la même démarche utilisée dans le texte-support.

Qui est Fouad Laroui ?


Nationalité : Maroc
Né(e) à : Oujda , le 12/08/1958
Biographie :

Fouad Laroui est un économiste et écrivain


marocain.

Après des études au Lycée Lyautey à Casablanca, il passe par l'Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées en France, dont il sort ingénieur. Après avoir travaillé dans une
usine de phosphates à Khouribga (Maroc), Il retourne en France et obtient un
doctorat en sciences économiques. Il part pour le Royaume-Uni, où il passe quelques
années à Cambridge et à York et part vivre à Amsterdam où il enseigne
l'économétrie puis les sciences de l'environnement à l'Université. Parallèlement, il se
consacre à l'écriture.

Ses romans écrits en français connaissent un grand succès au Maroc pour sa façon
de se moquer des blocages et aussi des pesanteurs de la société marocaine. Il le fait
avec humour et sans discours politique trop explicite.

110
Unité 4
J La philosophie

https://www.lycee-chateaubriand.eu/fr/actualit%C3%A9s/pr%C3%A9sentation-en-direct-des-livres-
du-prix-lyc%C3%A9en-de-philosophie

111
Séquence 1

Philosopher

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale


▪ Exprimer un ▪ Dire du bien de ▪ Écouter et Grammaire : ▪ Table ronde :
respecter la parole donner son
jugement, une quelque chose,
de l’autre ▪ Le gérondif opinion sur
opinion faire l’éloge, l’importance de
▪ Tolérer la ▪ La négation avec l’enseignement de
exprimer sa
différence la conjonction de la philosophie au
certitude coordination «ni» collège

Lexique : ▪ Rédiger un texte


▪ Lexique de la où l’on montre
philosophie et de l’utilité de
la méditation
l’apprentissage de
Phonétique : la philosophie
▪ Les sons : [ã], dans la vie des
[ ] étudiants en
CPGE

“C’est proprement avoir les


yeux fermés sans tâcher jamais
de les ouvrir que de vivre sans
philosopher.”
René Descartes / Les Principes de la philosophie

Descartes - Bibliothèque NUMERIQUE TV5MONDE

112
Découverte U

Raphaël « L'École d'Athènes ». Fresque (440cm x 770cm) 1509-1510. Chambre de la Signature, Palais pontifical, Vatican. (Platon indique le
ciel de son doigt et porte Le Timée dans la main gauche. Aristote a la main tendue vers le sol et tient sous son bras L'Éthique à Nicomaque.
Sous Platon, la figure d'Héraclite et, sous Aristote, celle de Diogène)ig

▪ Observez cette image puis répondez aux questions :


1- D’après la légende, que représente le peintre Raphael dans cette fresque ?
Les figures majeures de la pensée antique.
2- Connaissez-vous des noms parmi ceux cités dans la légende de l’image ?
Si oui, lesquels ?
3- Observez les deux figures centrales qui représentent Platon et Aristote, décrivez leurs
attitudes respectives, et dites ce qu’ils sont en train de faire.
Platon désigne par son doigt le ciel et Aristote la terre. Ils sont en train de converser de
discuter.
4- Observez le personnage au pied de la dernière marche qui représente Héraclite, qu’est-il en
train de faire ?
Il est en train de méditer
5- Cette attitude d’Héraclite est-elle la même que celle de Diogène étendu sur la deuxième
marche ? En quoi ces deux attitudes diffèrent-elles ?
La posture de Diogène diffère de celle d’Héraclite. Ce dernier adopte une attitude plus
habituelle du philosophe qui médite alors que la position de Diogène exprime une manière de
philosopher qui consiste à vivre sa philosophie.
6- D’après ces différentes représentations des philosophes, en quoi consiste à votre avis l’acte
de philosopher ?
Philosopher c’est méditer, se poser des questions, débattre, remettre en question mais c’est
également adopter une façon de vivre qui va de pair avec les principes auxquels on croit.

113
Compréhension orale X

V
A quoi sert la philosophie ?

https://youtu.be/Ge6r3Jkx_38

▪ Activité 1 :

1- De quelle question traite-t-on dans ce document ?


À quoi sert la philosophie ?
2- En quoi la philosophie peut-elle nous être utile ?
Elle nous permet de comprendre les questions qui font l’actualité mais c’est aussi une
occasion pour nous de nous exprimer et de donner notre avis.
3- Pourquoi est-il important de faire appel aux philosophes dans les débats politiques ?
Ils éclaircissent mieux les questions traitées en essayant d’être plus objectifs et plus
méthodiques.
4- En quoi la philosophie s’apparente-t-elle aux mathématiques ?
Dans les deux disciplines on adopte une méthode rationnelle pour les démonstrations.
5- Et vous, que pensez-vous de la philosophie ?
Réponses libres.
▪Activité 2 :
Répondez par « vrai » ou « faux » :

Propositions Vrai Faux


La philosophie n’est utile qu’aux étudiants. X
La philosophie est abordée dans d’autres disciplines. X
Les magazines populaires ne traitent plus aujourd’hui des questions X
philosophiques.
On ne peut pas s’exprimer librement en matière de philosophie à l’école. X
La philosophie nous aide à comprendre les questions qui concernent notre X
société actuelle.

114
Compréhension écrite n

Support

Qu’est-ce que la philosophie ? Je m’en suis expliqué bien souvent […]. La philosophie n’est pas

une science, ni même une connaissance ; ce n’est pas un savoir de plus : c’est une réflexion sur

les savoirs disponibles. C’est pourquoi on ne peut

apprendre la philosophie, disait Kant : on ne peut

qu’apprendre à philosopher. Comment ? En philosophant

soi-même : en s’interrogeant sur sa propre pensée, sur la

pensée des autres, sur le monde, sur la société, sur ce que

l’expérience nous apprend, sur ce qu’elle nous laisse

ignorer … Qu’on rencontre en chemin les œuvres de tel ou

tel philosophe professionnel, c’est ce qu’il faut souhaiter. On

pensera mieux, plus fort, plus profond. On ira plus loin et

plus vite. […]

Personne ne peut philosopher à notre place. Que la philosophie ait ses spécialistes, ses

professionnels, ses enseignants, c’est entendu. Mais elle n’est pas d’abord une spécialité, ni un

métier, ni une discipline universitaire : elle est une dimension constitutive humaine. Dès lors que

nous sommes doués et de vie et de raison, la question se pose pour nous tous, inévitablement,

d’articuler l’une à l’autre ces deux facultés. Et certes on peut raisonner sans philosopher (par

exemple dans les sciences), vivre sans philosopher (par exemple dans la bêtise ou la passion).

Mais point, sans philosopher, penser sa vie et vivre sa pensée : puisque c’est la philosophie même.

La biologie ne dira jamais à un biologiste comment il faut vivre, ni s’il le faut, ni même s’il faut
faire de la biologie. Les sciences humaines ne diront jamais ce que vaut l’humanité, ni ce qu’elles
valent. C’est pourquoi il faut philosopher : parce qu’il faut réfléchir sur ce que nous savons, sur ce
que nous vivons, sur ce que nous voulons, et qu’aucun savoir n’y suffit ou n’en dispense.
André Comte-Sponville, Représentations de la philosophie, Albin Michel, 2002

115
Compréhension globale

▪ Lisez le texte et répondez aux questions :

1- Quelle est la nature de ce document ?


Un texte extrait du livre d’André Comte-Sponville « Représentations de la philosophie » publié
en 2002.
2- A qui s’adresse-t-il ?
C’est un texte de vulgarisation, il s’adresse donc aux lecteurs en général qui s’intéressent au
sujet de la philosophie.
3- De quel sujet traite-t-il ?
La philosophie.
4- Quelle est la position de l’auteur dans ce texte par rapport au sujet traité ?
L’auteur est pour la philosophie et incite le lecteur à philosopher.
5- À votre avis, pourquoi l’auteur a-t-il publié ce texte ?
Pour montrer l’importance de la philosophie et encourager les gens à philosopher.

Compréhension détaillée

▪ Activité 1 :

Relisez le texte et répondez aux questions suivantes :


1- Pourquoi selon André Comte-Sponville, on ne peut apprendre la philosophie ?
Par u a hi s hi n s as un sa ir, s un ré xi n sur s sa irs
disponibles.
2- Comment peut-on apprendre à philosopher ?
En philosophant soi-même n s in rr an sur sa r r nsé , sur a nsé
des autres, sur le monde, sur la société.
3- Pour quelle raison l’auteur se félicite-t-il de la découverte des autres philosophes ?
Ça lui permet de mieux réfléchir, de réfléchir plus profondément
4- Qu’est-ce qui distingue, selon l’auteur, la philosophie des autres disciplines
scientifiques ?
Les autres disciplines ne posent pas, comme le fait la philosophie, des questions sur
a i ni sur s rais ns d i r ni sur ss n d s h s s
5- Pourquoi, selon l’auteur, il est essentiel de philosopher ?
Par u i au ré é hir sur u n us sa ns, sur u n us i ns, sur ce que
nous voulons.

▪ Activité 2 :
Répondez par vrai ou faux et justifiez votre réponse :
Énoncé Vrai Faux Justification
1- Selon Kant, tout un chacun peut apprendre la x On ne peut
philosophie. qu’apprendre
à
philosopher
2- Il n’est pas souhaitable de lire les œuvres d’autres x C’est ce
116
philosophes. qu’il faut
souhaiter
3- L’action de philosopher est intrinsèquement liée à l’être x Elle est une
humain. dimension
constitutive
humaine
4- On ne peut absolument pas se passer de la philosophie x Et certes on
pour vivre. peut (…)
vivre sans
philosopher.
5- Ce n’est qu’en philosophant qu’on peut réfléchir sur sa x point, sans
vie et mettre en œuvre ses pensées. philosopher,
penser sa vie
et vivre sa
pensée

Vocabulaire du texte
▪ Reliez chaque mot de la première colonne à la définition de la deuxième colonne qui lui
convient dans le texte :

-A- -B-
1) Science a) Se servir de ses facultés rationnelles pour juger ou
expliquer des phénomènes
2) Réflexion b) Ensemble des connaissances acquises par l’étude, par
l’expérience
3) Connaissance c) Connaissances relatives à certaines catégories de faits,
d'objets ou de phénomènes obéissant à des lois et/ou
vérifiés par les méthodes expérimentales
4) Savoir d) Raisonner, discourir sur diverses matières morales ou
physiques
5) Philosopher e) Méditation sérieuse et profonde
6) S’interroger f) Tendance d'origine affective caractérisée par son
intensité entraînant la diminution de l'esprit critique et
pouvant provoquer une rupture de l'équilibre
psychique.
7) Expérience g) Ensemble des hommes, du genre humain, parfois
considéré comme constituant un tout, un être collectif.
8) Passion h) Se poser à soi-même une ou plusieurs questions
i) Fait d'acquérir, ou de développer sa connaissance des
9) Humanité êtres et des choses par une confrontation plus ou moins
longue de soi avec le monde
10) Raisonner j) Faculté humaine qui permet de distinguer les objets

1:c - 2:e - 3:j - 4:b - 5: d - 6:h - 7:i - 8:f - 9:g - 10 : a.

117
Langue et communication Y

Repérage

1) Relisez le texte et compléter ce tableau :

Ce que l’auteur fait Énoncés correspondants

Il formule avec certitude sa - La philosophie n’est pas une science, ni


définition de la philosophie. même une connaissance ; ce n’est pas un
savoir de plus c’est une réflexion sur les
savoirs disponibles.
- Elle n’est pas d’abord une spécialité, ni
un métier, ni une discipline universitaire :
elle est une dimension constitutive
humaine.
Il explique avec certitude - En philosophant soi-même…
comment s’acquiert l’action de - En s’interrogeant sur sa propre pensée,
philosopher. sur la pensée des autres, sur le monde, sur
la société, sur ce que l’expérience nous
apprend, sur ce qu’elle nous laisse
ignorer.
Il approuve d’autres idées sur - Que la philosophie ait ses spécialistes, ses
la philosophie. professionnels, ses enseignants, c’est
entendu.
- certes on peut raisonner sans philosopher
(par exemple dans les sciences), vivre
sans philosopher (par exemple dans la
bêtise ou la passion).
Il cite des bienfaits de la - C’est pourquoi il faut philosopher : parce
philosophie. qu’il faut réfléchir sur ce que nous
savons, sur ce que nous vivons, sur ce
que nous voulons, et qu’aucun savoir n’y
suffit ou n’en dispense.

2) Observez ces énoncés et répondez aux questions :

- « La philosophie n’est pas une science, ni même une connaissance. »


- « Mais elle n’est pas d’abord une spécialité, ni un métier, ni une discipline
universitaire »

1- Pour définir la philosophie, l’auteur commence par dire ce qu’elle n’est pas. Qu’est-ce
qu’elle n’est pas dans les deux énoncés ?
Elle n’est pas une science – elle n’est pas une connaissance ;
2- Par quel moyen l’auteur a-t-il exprimé la négation ?

118
Ne… pas , ni , ni
3- Mettez ces énoncés à la forme affirmative, quel mot remplace la conjonction « ni » ?
La philosophie est une science, et même une connaissance. « et » remplace « ni » .
4- Qu’en déduisez-vous quant au fonctionnement de la conjonction « ni » ?
La conjonction « ni » remplace la conjonction « et » dans les phrases négatives.

3) Observez cet énoncé et répondez aux questions :

- « Comment ? En philosophant soi-même : en s’interrogeant sur sa propre


pensée… »

1- Ici l’auteur explique comment peut s’apprendre l’action de philosopher, quels sont les deux
verbes qu’il emploie ?
Philosopher, s’interroger.
2- Comment ces deux verbes sont-ils formés ?
En + participe présent du verbe.
3- Comment appelle-t-on cette forme du verbe ?
Le gérondif.

119
Fonctionnement de la langue
Le gérondif :

Énoncé Structure Explication


employée
Comment ? En En + participe Qu’est-ce que le gérondif ?
philosophant soi- présent du verbe Le mode gérondif est impersonnel (c'est-à-
même : en dire qu'il n'est pas précédé des pronoms je, tu,
s’interrogeant sur sa il, nous, vous et ils.) Sa particularité est d'être
propre pensée… précédé de "en" dans sa formation.
Qu’exprime-t-il ?
Il peut exprimer différentes notions :
-la simultanéité : On ne parle pas en
mangeant. → On ne parle pas en même
temps que l’on mange.
-la manière : Il mangeait en faisant beaucoup
de bruit.
-la cause : Je me suis tordu la cheville en
skiant.
-la condition : En révisant bien, nous
réussirons nos examens.

La négation avec la conjonction de coordination « ni » :


Énoncé Structure employée Explication
« La philosophie Ne pas + ni + ni Quel sens a la conjonction de
n’est pas une … coordination « Ni » ?
science, ni même Ne...ni...ni est la forme négative de
une connaissance…» Ne + ni + ni … <et> ou <ou>.
Quand emploie-t-on la conjonction
de coordination « Ni » ?
On emploie la conjonction « ni »
quand plusieurs éléments da la
même phrase sont à la forme
négative

Entraînement oral

Exercice 1

▪ Faites une seule phrase en employant le gérondif

Exemple :
- Apprendre à philosopher, c’est apprendre à réfléchir. C’est apprendre à poser les vraies
questions.
120
- Apprendre à philosopher, c’est apprendre à réfléchir en posant les vraies questions.
- La philosophie nous aide à progresser dans notre vie. Elle nous permet de changer notre
comportement.
La philosophie nous aide à progresser dans notre vie en nous permettant de changer notre
comportement
- Un vrai philosophe est celui qui travaille sur lui-même. Il essaie de vivre sa philosophie
Un vrai philosophe est celui qui travaille sur lui-même en essayant de vivre sa philosophie
- Les philosophes peuvent nous montrer la voie à suivre. Ils proposent des réponses aux
questions existentielles.
Les philosophes peuvent nous montrer la voie à suivre en proposant des réponses aux
questions existentielles.
- Méditer exige de se replier sur soi. Cela exige de fournir un profond effort de réflexion.
Méditer exige de se replier sur soi en fournissant un profond effort de réflexion.
- Avec la philosophie on ouvre les yeux sur le monde. On prend conscience de notre humanité.
Avec la philosophie on ouvre les yeux sur le monde en prenant conscience de notre
humanité.

Exercice 2

▪ Pour dire du bien de la philosophie, mettez ces phrases à la forme négatives en remplaçant la
conjonction « Et » par la conjonction « Ni ».
Exemple :
- Il s’agit en philosophie de discourir interminablement et chercher à avoir toujours raison.
- Il ne s’agit pas en philosophie de discourir interminablement ni de chercher à avoir toujours
raison.
1- Philosopher c’est éviter de raisonner et refuser le débat.
Philosopher ce n’est pas éviter de raisonner ni refuser le débat
2- Étudier la philosophie consiste à suivre aveuglément une théorie philosophique et à rejeter les
autres.
Étudier la philosophie ne consiste pas à suivre aveuglément une théorie philosophique ni à
rejeter les autres
3- Pour vulgariser la philosophie, il faut utiliser un jargon spécialisé et développer les systèmes
philosophiques les plus complexes.
Pour vulgariser la philosophie, il ne faut pas utiliser un jargon spécialisé ni développer les
systèmes philosophiques les plus complexes.
4- Introduire la philosophie au collège peut choquer les jeunes élèves et les dégoûter de cette
discipline

121
Introduire la philosophie au collège ne peut pas choquer les jeunes élèves ni les dégouter de
cette discipline.
5- Enseigner la philosophie consiste à dicter les différentes théories et à surcharger les élèves de
concepts philosophiques.
Enseigner la philosophie ne consiste pas à dicter les différentes théories ni à surcharger les
élèves de concepts philosophiques.

Exercice 3
▪ Lisez les énoncés suivants et essayez de distinguer les sons : [ã], [ ]
1- En écoutant les philosophes, je n’ai pas l'impression de comprendre grand chose mais
j'ai toujours le sentiment d'en sortir moins bête.
2- La philosophie peut vous servir au quotidien et peut vraiment vous aider à voir le monde
autrement.
3- On ne peut nullement, sans philosopher, penser sa vie et vivre sa pensée
4- C’est déjà philosopher par exemple en se demandant : faut-il privilégier la santé des
vieux au détriment de la liberté des jeunes.

Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Transformez ces phrases affirmatives en phrases négatives en coordonnant les
éléments de la phrase par la conjonction « ni ».

Exemple :

- Une initiation à la philosophie cherche à faire des élèves des érudits, à former des singes
savants
- Une initiation à la philosophie ne cherche ni à faire des élèves des érudits, ni à former des
singes savants

1- On philosophe par utilité, par besoin psychique, par intérêt individuel.


On ne philosophe ni par utilité, ni par besoin psychique, ni par intérêt individuel.
2- Pour les opposants à la philosophie, philosopher est une obligation sociale, une motivation
personnelle et un devoir national.
Pour les opposants à la philosophie, philosopher n’est ni une obligation sociale, ni une
motivation personnelle ni un devoir national.
3- En s’empêchant de philosopher, on apprend à exercer sa raison et sa faculté de juger.
En s’empêchant de philosopher, on n’apprend à exercer ni sa raison ni sa faculté de juger.
4- Sans l’introduction de la philosophie à l’école, il nous sera donné cette opportunité d’être

122
philosophiquement éduqué, de faire cet apprentissage du philosopher qui nous conduira à “
penser par nous-même”.
Sans l’introduction de la philosophie à l’école, il ne nous sera donnée ni cette opportunité
d’être philosophiquement éduqué, ni de faire cet apprentissage du philosopher qui nous
conduira à “ penser par nous-même”.
5- Sans philosophie, on aboutit à l’autonomie de notre pensée, au développement de nos
capacités intellectuelles.
Sans philosophie, on n’aboutit ni à l’autonomie de notre pensée, ni au développement de nos
capacités intellectuelles.

Exercice 2
▪ Pour dire du bien de la philosophie et de l’acte de philosopher, vous niez les
qualités négatives et retenez les qualités positives comme dans l’exemple suivant :

Exemple :

- Philosopher c’est bavarder, imposer son opinion, écouter et nourrir l’esprit critique.
- Philosopher ce n’est ni bavarder, ni imposer son opinion, c’est écouter et nourrir l’esprit
critique.

1- Avec l’apprentissage de la philosophie, on empêche les élèves de réfléchir et de s’exprimer


et on garantit la qualité du débat démocratique.
- Avec l’apprentissage de la philosophie, on n’empêche les élèves ni de réfléchir ni de
s’exprimer, on garantit la qualité du débat démocratique.
2- Philosopher c’est très difficile et très intellectuel, c’est une manière intelligente de se penser

et de penser sa vie.
- Philosopher n’est ni très difficile ni très intellectuel, c’est une manière intelligente de se
penser et penser sa vie.
3- La philosophie est une science pure et théorique, la construction d'un au-delà abstrait et

inaccessible, c'est une règle pratique d'action.


- La philosophie n’est ni une science pure et théorique, ni la construction d'un au-delà abstrait
et inaccessible, c'est une règle pratique d'action.
4- Être philosophe c’est connaître la philosophie sous la forme d’un contenu déjà élaboré, c’est

répéter sans esprit critique d’anciennes idées, c’est se servir de sa raison pour parvenir à une
meilleure compréhension du monde.
- Être philosophe ce n’est ni connaître la philosophie sous la forme d’un contenu déjà élaboré,
ni répéter sans esprit critique d’anciennes idées, c’est se servir de sa raison pour parvenir à
une meilleure compréhension du monde.
5- L’apprentissage de la philosophie est un apprentissage du laisser-aller, un encouragement de

123
la pensée unique, c’est un garde-fou des dérives démagogiques et totalitaires.
- L’apprentissage de la philosophie n’est ni un apprentissage du laisser-aller, ni un
encouragement de la pensée unique, c’est un garde-fou des dérives démagogiques et
totalitaires.

Exercice 3

▪ Transformez les phrases en employant le gérondif à partir des verbes soulignés :

Exemple :
- La pratique de la philosophie nous apprend à écouter attentivement notre interlocuteur et à
noter ses arguments pour y répondre convenablement.
- La pratique de la philosophie nous apprend à écouter attentivement notre interlocuteur en
notant ses arguments pour y répondre convenablement.

1- Philosopher consiste à poser, tel un enfant, un regard étonné sur le monde et à s’interroger
sur l’existence des différents éléments.
Philosopher consiste à poser, tel un enfant, un regard étonné sur le monde en s’interrogeant
sur l’existence des différents éléments.

2- Le professeur explique la théorie philosophique de Platon et il écrit, en même temps, les


définitions de quelques concepts au tableau.
Le professeur explique la théorie philosophique de Platon en écrivant en même temps, les
définitions de quelques concepts au tableau.
3- Socrate embarrassait ses interlocuteurs, il les poussait à se contredire.

Socrate embarrassait ses interlocuteurs en les poussant à se contredire


4- Apprendre à philosopher, c'est apprendre à remettre en question ses préjugés et à travailler
sur la rationalité de ses opinions.
Apprendre à philosopher, c'est apprendre à remettre en question ses préjugés en travaillant
sur la rationalité de ses opinions.
5- Philosopher c’est avoir comme objectif de dépasser les apparences trompeuses et chercher
constamment la vérité des choses.
Philosopher c’est avoir comme objectif de dépasser les apparences trompeuses en cherchant
constamment la vérité des choses.

124
Exercice 4

▪ Suggérer des solutions à ces questions, utilisez le gérondif.


Exemple :
- Comment pouvons-nous développer notre esprit critique ? (S’empêcher d’admettre toutes les
opinions).
- Nous pouvons développer notre esprit critique en nous empêchant d’admettre toutes les
opinions.

1- Comment pouvons-nous profiter de l’apprentissage de la philosophie ? (S’engager dans les


différents débats autour des questions sociales et nationales).
Nous pouvons profiter de l’apprentissage de la philosophie en s’engageant dans les
différents débats autour des questions sociales et nationales.
2- Comment peut-on attirer les élèves vers la philosophie ? (Rendre cette matière plus
accessible).
On peut attirer les élèves vers la philosophie en rendant cette matière plus accessible
3- Comment éviter que les élèves tombent dans le dogmatisme ? (Les encourager à débattre)
On peut éviter que les élèves tombent dans le dogmatisme en les encourageant à débattre.
4- Comment impliquer les élèves dans les débats nationaux ? (Évoquer en classe des questions
sociales et politiques)
On peut impliquer les élèves dans les débats nationaux en évoquant en classe des questions
sociales et politiques
5- Comment pouvons-nous réussir à être plus autonomes intellectuellement ? (Remettre en
question les idées reçues).
Nous pouvons réussir à être plus autonomes intellectuellement en remettant en questions les
idées reçus.

Exercice 5

▪ Chassez l’intrus : Observez ces mots et repérez celui qui n’appartient pas au champ lexical de la
philosophie :
1- Thèse ; idéologie ; course ; polémique
2- Dialectique ; raisonnement ; démonstration ; terrestre
3- Merveilleux ; beau ; esthétique ; bon-sens
4- Modération ; ataraxie ; spéculation ; fuite
5- Épicurisme ; athlétisme ; empirisme ; hédonisme

Exercice 6
▪ Lisez ce témoignage et relevez tous les mots appartenant au champ lexical de la philosophie.
“ Philosopher, cela sert d’abord à … faire une bonne dissertation pour réussir son bac ! Mais
attention, cela sert aussi et surtout plus largement à réfléchir sa vie. Pour y parvenir, cela peut
prendre un peu la tête : douter de ce à quoi on croit dur comme fer, et trouver que cela a du sens de

125
questionner ce qui paraît évident. Mot d’ordre transformer ses affirmations en questions, et
examiner ses opinions pour voir si cela tient. Se faire donc à soi-même des objections. Ce qui aide,
c’est de se confronter aux autres. Leur dire ce qu’on pense, et trouver constructif de se faire
rationnellement critiquer. Lire exprès ceux qui ne pensent pas comme nous. Et prendre ces
critiques non comme une agression contre sa personne, mais comme une opportunité pour mieux
fonder sa pensée. Du coup, se creuser la cervelle pour trouver des arguments. Et donc penser ce
qu’on dit, sans se contenter de dire ce qu’on pense, qui n’est finalement peut être pas si vrai. Mais
aussi contredire les idées des autres de manière raisonnée. Non pour faire l’intéressant, ou essayer
de les vaincre, mais parce que nul ne peut dire du point de vue rationnel n’importe quoi. Devenir
exigeant pour autrui, et d’abord pour soi, dans le rapport de ce qu’on dit à la vérité. Au fond
chercher, au lieu de croire avoir trouvé, et rechercher ceux qui m’apportent ceux qui sont le
moins d’accord avec moi, pour me déstabiliser et m’obliger à fonder, résister, céder ; les plus
coriaces à « contrer » pour m’entraîner à penser ; et ceux qui dialoguent magnifiquement entre eux
pour que je prenne parti en connaissance de cause.
https://www.etudier.com/dissertations/Pourquoi-Philosopher/335284.html

126
Production orale P

▪ Table ronde :

Les élèves se mettent par groupe de 5 autour d’une table ronde pour donner leur opinion sur

l’importance de l’enseignement de la philosophie au collège. Ils doivent répondre à la question

suivante :

« Pourquoi à votre avis est-il intéressant d’introduire l’enseignement de la philosophie dans les

collèges ? »

Production écrite G

Vous témoignez dans le cadre d’une enquête réalisée par le journal de votre centre à propos de

l’apport de l’enseignement de la philosophie dans la vie des étudiants en CPGE scientifique.

Rédigez un texte d’une douzaine de lignes où vous montrez notamment l’utilité de l’apprentissage

de la philosophie.

Inspirez-vous des deux documents supports et employez les moyens linguistiques étudiés.

127
Prolongement N

Voici deux textes extraits de deux livres d’auteurs contemporains traitant de la question de la
définition de la philosophie. Le premier est extrait de l’introduction et le second du premier
chapitre.

Lisez les deux extraits et répondez aux questions.

Texte 1 :

Qu’est-ce que la philosophie ?

(…) la question qui devrait aller de soi « Qu’est-ce que la philosophie ? », est une des plus
controversées que je connaisse. La plupart des philosophes
d’aujourd’hui en discutent encore, sans trouver toujours à
s’accorder.
Quand j’étais en classe de terminale, mon professeur
m’assurait qu’il s’agissait « tout simplement » d’une «
formation à l’esprit critique et à l’autonomie », d’une «
méthode de pensée rigoureuse », d’un « art de la réflexion »
enraciné dans une attitude d’« étonnement », de «
questionnement »… Ce sont là des définitions que tu
trouveras encore aujourd’hui un peu partout dans les ouvrages
d’initiation.
Malgré tout le respect que j’ai encore pour lui, je dois te dire
d’emblée qu’à mes yeux de telles définitions n’ont à peu près
rien à voir avec le fond de la question.
Qu’on réfléchisse en philosophie, cela est, certes, préférable.
Qu’on y pense si possible avec rigueur et parfois sur le mode
critique ou interrogatif aussi. Mais tout cela n’a rien,
absolument rien de spécifique. Je suis sûr que tu connais toi-
même une infinité d’autres activités humaines où l’on se pose aussi des questions, où l’on s’efforce
d’argumenter du mieux qu’on peut sans être pour autant le moins du monde philosophe.
Les biologistes et les artistes, les physiciens et les romanciers, les mathématiciens, les théologiens,
les journalistes et même les hommes politiques réfléchissent ou se posent des questions. Ils ne sont
pas pour autant, que je sache, des philosophes. L’un des principaux travers de la période
contemporaine est de réduire la philosophie à une simple « réflexion critique » ou encore à une «
théorie de l’argumentation ». La réflexion et l’argumentation sont sans aucun doute des activités
hautement estimables. Elles sont même indispensables à la formation de bons citoyens, capables de
participer avec une certaine autonomie à la vie de la cité, c’est vrai. Mais ce ne sont là que des
moyens pour d’autres fins que celles de la philosophie – car cette dernière n’est pas davantage un
instrument politique qu’une béquille de la morale.
128
Je vais donc te proposer d’aller au-delà de ces lieux communs et d’accepter provisoirement, en
attendant d’y voir plus clair par toi-même, une toute autre approche.
Elle part d’une considération fort simple, mais qui contient en germe l’interrogation centrale de
toute philosophie l’être humain, à la différence de Dieu, est mortel ou, pour parler comme les
philosophes, c’est un « être fini », limité dans l’espace et dans le temps. Mais à la différence des
animaux, il est le seul être qui ait conscience de ses limites. Il sait qu’il va mourir et que ses proches,
ceux qu’il aime, aussi. Il ne peut donc s’empêcher de s’interroger sur cette situation qui, a priori, est
inquiétante, voire absurde ou insupportable. Et bien sûr, pour cela, il se tourne d’abord vers les
religions qui lui promettent le « salut ».

La finitude humaine et la question du salut

Je voudrais que tu comprennes bien ce mot – « salut » – et que tu perçoives aussi comment les
religions tentent de prendre en charge les questions qu’il soulève. Car le plus simple, pour
commencer à cerner ce qu’est la philosophie, c’est encore, comme tu vas voir, de la situer par
rapport au projet religieux.
Ouvre un dictionnaire et tu verras que le « salut » désigne d’abord et avant tout « le fait d’être sauvé,
d’échapper à un grand danger ou à un grand malheur ». Fort bien. Mais à quelle catastrophe, à quel
péril effrayant les religions prétendent-elles nous faire échapper ? Tu connais déjà la réponse c’est
de la mort, bien sûr, qu’il s’agit. Voilà pourquoi elles vont toutes s’efforcer, sous des formes
diverses, de nous promettre la vie éternelle, pour nous assurer que nous retrouverons un jour ceux
que nous aimons – parents ou amis, frères ou sœurs, maris ou femmes, enfants ou petits-enfants,
dont l’existence terrestre, inéluctablement, va nous séparer.
Dans l’Évangile de Jean, Jésus lui-même fait l’expérience de la mort d’un ami cher, Lazare. Comme
le premier être humain venu, il pleure. Tout simplement, il fait l’expérience, comme toi et moi, du
déchirement lié à la séparation. Mais, à la différence de nous autres, simples mortels, il est en son
pouvoir de ressusciter son ami. Et il le fait, pour montrer, dit-il, que « l’amour est plus fort que la
mort ». Et c’est au fond ce message qui constitue l’essentiel de la doctrine chrétienne du salut la
mort, pour ceux qui aiment, pour ceux qui ont confiance dans la parole du Christ, n’est qu’une
apparence, un passage. Par l’amour et par la foi, nous pouvons gagner l’immortalité.
Ce qui tombe bien, il faut l’avouer. Que désirons-nous, en effet, pardessus tout ? Ne pas être seuls,
être compris, aimés, ne pas être séparés de nos proches, bref, ne pas mourir et qu’ils ne meurent pas
non plus. Or, l’existence réelle déçoit un jour ou l’autre toutes ces attentes. C’est donc dans la
confiance en un Dieu que certains cherchent le salut et les religions nous assurent qu’ils y
parviendront.
Pourquoi pas, si l’on y croit et que l’on a la foi ?
Mais pour ceux qui ne sont pas convaincus, pour ceux qui doutent de la véracité de ces promesses,
le problème, bien entendu, reste entier. Et c’est là justement que la philosophie prend, pour ainsi
dire, le relais.
D’autant que la mort elle-même – le point est crucial si tu veux comprendre le champ de la
philosophie – n’est pas une réalité aussi simple qu’on le croit d’ordinaire. Elle ne se résume pas à la
« fin de la vie », à un arrêt plus ou moins brutal de notre existence. Pour se rassurer, certains sages
de l’Antiquité disaient qu’il ne faut pas y penser puisque, de deux choses l’une ou bien je suis en
vie, et la mort, par définition, n’est pas présente, ou bien elle est présente et, par définition aussi, je
129
ne suis plus là pour m’inquiéter ! Pourquoi, dans ces conditions, s’embarrasser d’un problème
inutile ?
Le raisonnement, malheureusement, est un peu trop court pour être honnête. Car la vérité, c’est que
la mort, à l’encontre de ce que suggère l’adage ancien, possède bien des visages différents dont la
présence est paradoxalement tout à fait perceptible au cœur même de la vie la plus vivante.
Or c’est bien là ce qui, à un moment ou à un autre, tourmente ce malheureux être fini qu’est
l’homme puisque seul il a conscience que le temps lui est compté, que l’irréparable n’est pas une
illusion et qu’il lui faut peut-être bien réfléchir à ce qu’il doit faire de sa courte vie. Edgar Poe, dans
un de ses poèmes les plus fameux, incarne cette idée de l’irréversibilité du cours de l’existence dans
un animal sinistre, un corbeau perché sur le rebord d’une fenêtre, qui ne sait dire et répéter qu’une
seule formule : Nevermore – « Plus jamais ». Poe veut dire par là que la mort désigne en général tout
ce qui appartient à l’ordre du « jamais plus ». Elle est, au sein même de la vie, ce qui ne reviendra
pas, ce qui relève irréversiblement du passé et que l’on n’a aucune chance de retrouver un jour. Il
peut s’agir des vacances de l’enfance en des lieux et avec des amis qu’on quitte sans retour, du
divorce de ses parents, des maisons ou des écoles qu’un déménagement nous oblige à abandonner, et
de mille autres choses encore même s’il ne s’agit pas, toujours de la disparition d’un être cher, tout
ce qui est de l’ordre du « plus jamais » appartient au registre de la mort.
Tu vois, en ce sens, combien elle est loin de se résumer à la seule fin de la vie biologique. Nous en
connaissons une infinité d’incarnations au beau milieu de l’existence elle-même et ces visages
multiples finissent par nous tourmenter, parfois même sans que nous en ayons tout à fait conscience.
Pour bien vivre, pour vivre libre, capable de joie, de générosité et d’amour, il nous faut d’abord et
avant tout vaincre la peur – ou, pour mieux dire, « les » peurs tant les manifestations de
l’Irréversible sont diverses.

Luc Ferry, Apprendre à vivre. Traité de philosophie à l'usage des jeunes générations, J’ai lu, 20

Texte 2 :

QU’EST-CE QUE LA PHILOSOPHIE ?

Qu’est-ce que la philosophie ? La question est déjà philosophique, en


tout cas elle peut l’être (aucune question n’est philosophique par elle-
même elle ne l’est qu’au sein d’une certaine problématique, qui lui
donne son sens et sa portée), ce qui explique qu’il y ait autant de
réponses différentes, ou peu s’en faut, que de philosophies
différentes. Ce livre s’insérant dans une collection encyclopédique,
on rêverait pourtant d’une réponse oecuménique, fût-elle scolaire, qui
pût éclairer le grand public sans mécontenter trop les spécialistes.
Mais laquelle ? L’étymologie ne suffit pas. Que philosophia, en grec,
signifie l’amour ou la quête de la sagesse, c’est ce que nul n’ignore.
Mais qu’est-ce que la sagesse ? Et que prouve une étymologie ?
Raisonnons plutôt d’aristotélicienne façon : cherchons le «genre
prochain » et la « différence spécifique ». Dans quelle catégorie plus
générale peut-on faire entrer la philosophie ? Une activité ? Une
pratique ? Une discipline ? Sans doute, mais c’est prendre le problème de trop loin. Un savoir ?
130
C’est une réponse traditionnelle et obsolète. Les mots de «philosophie » ou de « sagesse », jusqu’au
XVIIIe siècle, pouvaient désigner l’ensemble du savoir rationnel, aussi bien en grec ancien (par
exemple chez Aristote [1]) que dans les langues modernes (par exemple chez Descartes). C’est ce
qui justifie la fameuse métaphore des Principes : « Ainsi toute la philosophie est comme un arbre,
dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique, et les branches qui sortent de ce tronc
sont toutes les autres sciences, qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la
mécanique et la morale. » [2]. Cette acception n’est plus la nôtre elle ne correspond ni à l’usage
universitaire (nos facultés de philosophie sont très loin d’enseigner toutes les sciences) ni à la
pratique effective de ceux qu’on appelle aujourd’hui les philosophes ou – pour ceux d’entre eux, tels
Descartes ou Leibniz, qui ont fait œuvre aussi de savants – au contenu proprement philosophique, à
nos yeux, de leur œuvre. Tout savoir, même rationnel, n’est pas philosophique ; et il est douteux, j’y
reviendrai, que la philosophie soit un savoir, fût-il particulier. Au reste, l’exemple fameux de
Socrate (qui n’est pas le premier philosophe, mais qu’aucune définition plausible de la philosophie
ne saurait exclure de son champ) suffirait à récuser cette définition épistémique : celui-là n’en savait
pas plus que les autres, sinon par ce « savoir » tout négatif de celui qui sait qu’il ne sait pas [3]
Le même exemple interdit, pour définir la philosophie, de partir des livres Socrate n’en a écrit
aucun. La philosophie est une praxis, au sens aristotélicien du terme, plutôt qu’une poièsis, une
activité plutôt qu’une création, une pratique plutôt qu’une œuvre. Elle n’a pas besoin, pour être ce
qu’elle est, d’une fin extérieure ; elle se suffit d’elle-même et ne produit autre chose, lorsque cela
arrive, que par surcroît.

Une pratique discursive, raisonnable et abstraite

Socrate, « le maître des maîtres » [4], ne se réclamait d’aucun savoir positif qui lui fût propre, et n’a
écrit aucun livre ce n’était ni un savant ni un écrivain. Mais il parlait, mais il raisonnait, et ce
discours raisonnable ou cette raison discursive (ce logos : le même mot, en grec, désigne le langage
et la raison) offre, pour notre définition, un point de départ au moins acceptable. Un sage peut se
passer de mots, de concepts, de raisonnements. Un philosophe, considéré en cette qualité, non. Une
pensée peut être muette (il y a une intelligence animale, qui se mesure, comme il y a, chez les
nouveau-nés, une intelligence sensori-motrice). Une philosophie, non. C’est pourquoi le langage a
pu advenir (s’il n’y avait pas de pensée sans langage, il n’y aurait jamais eu de langage). C’est
pourquoi la philosophie a pu advenir – comme pensée langagière, comme parole pensante, comme
logos en acte. La philosophie, cela se fait « par des discours et des raisonnements », constatait
Épicure [5], et je ne connais pas de philosophe qui fasse exception. On a parlé, à propos des
cyniques, de « philosophie sans paroles » [6]. La formule, aussi éclairante qu’elle soit, ne saurait
être prise au pied de la lettre : même les provocations silencieuses d’un Diogène ne touchent à la
philosophie que par le discours qui les accompagne (à commencer par celui de Diogène lui-même)
ou qu’elles supposent (par exemple les discours d’Antisthène ou de Socrate). Il ne suffit pas de se
masturber sur la place publique pour être philosophe. Encore faut-il que cela fasse sens, et non
comme symptôme, mais comme argument ou comme objection, ce qui ne se peut que par quelque
doctrine ou raisonnement qu’on illustre, même tacitement et qu’on pourrait, au moins en droit,
expliciter.
Tous les philosophes n’ont pas écrit. Mais tous ont parlé, mais tous ont raisonné ; ils ne seraient pas
philosophes autrement.
Tel est le genre, point encore prochain, dont je partirai : la philosophie est une pratique discursive et
131
raisonnable (plutôt que « rationnelle », ce qu’un délire, à sa façon, est aussi). Elle entre dans le
même ensemble, de ce point de vue, que les mathématiques, la biologie, le journalisme (lorsqu’il est
raisonnable) ou une enquête de police (lorsqu’elle est discursive). Reste à trouver la ou les
différences spécifiques qui viendront caractériser la philosophie dans le champ plus général de la
raison discursive. La philosophie est une certaine espèce de discours raisonnable. Mais laquelle ?
Comment spécifier la philosophie ? Par la quête de la vérité ? C’est une dimension nécessaire, non
suffisante, puisqu’on peut chercher la vérité sans faire de philosophie (c’est le cas, le plus souvent,
des scientifiques, des journalistes, des commissaires de police). Par la quête de la vérité au sujet du
Tout ? Ce serait réduire la philosophie à la métaphysique, qui n’est qu’une de ses parties, et exclure
de son champ, bien injustement, un Machiavel ou un Bachelard. Par l’abstraction ? Oui, pour une
part. La philosophie, cela se fait avec des mots, mais avec des mots qui désignent le plus souvent des
idées générales, des notions, des concepts. Cela se fait avec des raisonnements, mais qui tendent à
une vérité nécessaire ou universelle, plutôt qu’à l’établissement d’un fait contingent ou d’une vérité
singulière.
André Comte-Sponville, La philosophie, Coll. Que sais-je ?; PUF, 2018.

[1] Voir par exemple Métaphysique, A, 1 et 2.


[2] Descartes, Principes de la philosophie, Lettre-préface.
[3] Platon, Apologie de Socrate, 21b–23c.
[4] Comme dira Montaigne Essais, III, 13, p.1076 de l’éd. Villey-Saulnier (Puf).
[5] Cité par Sextus Empiricus, Adv. Math., XI, 169, 219Us. (Épicure, Lettres et Maximes, Marcel Conche
(éd.), Paris, Puf, 1987, p.41).
[6] H.Politis, «Pour un matérialisme carnavalesque», Critique, no 358, mars 1977, p.227.

Questions :

1- Comment les deux auteurs trouvent-ils la question de la définition de la philosophie ?


Les deux auteurs sont d’accord que la question de la définition de la philosophie est une
question cruciale ; la réponse à cette question ne fait pas l’unanimité chez les différents
philosophes.
2- En quoi la philosophie diffère-t-elle de la religion pour Luc ferry ?
Si la religion et la philosophie cherchent le salut à vaincre la peur de la mort, la
première par contre promet ce salut par la promesse d’une vie éternelle alors que la
seconde apprend à apprivoiser la mort en profitant de cette vie terrestre.
3- Qu’est-ce qui fait, selon Luc Ferry, la complexité de la mort ?
La mort est le signe de notre finitude, mais ce qui fait sa complexité c’est que nous
sommes en tant qu’hommes les seuls être vivants à être conscients de notre mort, d’où
notre angoisse et notre recherche du salut.
4- Peut-on dissocier, selon Comte-Sponville, la philosophie du discours ? Pourquoi ?
La philosophie ne peut être dissociée du discours parce qu’il ne peut y avoir une
philosophie sans discours, la philosophie est cette sagesse qui se dit essentiellement.
5- Pourquoi, pour Comte-Sponville, « la quête de la vérité » ne peut être le point distinctif
du discours philosophique ?
La philosophie ne se limite pas à la recherche de la vérité puisque d’autres disciplines le
font. La philosophie est principalement ce discours rationnel qui cherche des vérités
plutôt universelles.

132
Séquence 2

Le bien et le mal

Tâche initiale Communication Culture et société Langue Tâche finale


▪ Exprimer un ▪ Exprimer un ▪ Les sujets de Grammaire : ▪ Exprimer son
jugement, une jugement, une polémique l’art ▪ La mise en opinion sur les
opinion opinion, de polémiquer relief avec notions du Bien et
Approuver, “c’est”
sans heurter du Mal
désapprouver ▪ L’expression
son de l’hypothèse
interlocuteur. avec “Si”

Lexique ▪ Rédiger un
▪ Vocabulaire discours où l’on
relatif à la donne son
morale et à
jugement à propos
l’éthique
des notions du
Phonétique Bien et du Mal.
▪ Distinguer entre
les sons :[œ], [ø]
et [ə]

133
Découverte U

Image 1 ▪ Observez ces images et répondez


aux questions :

1- Que représente le personnage


rouge dans la première
image ?
Le démon.
2- Que symbolise cette figure
https://fr.dreamstime.com/images-stock-choix-mal-
image12105704
dans l’imaginaire collectif ?
Image 2 Le Mal.
3- A qui s’oppose cette figure ?
À un autre personnage qui a
l’aspect plus humain et qui
représente le Bien.
4- Quelle relation entre les deux
figures est-elle suggérée par
leurs attitudes respectives ?
Elles sont engagées dans un
bras de fer qui illustre leur
http://img.overblog.com/600x582/3/61/27/00/A1/L2/A35.jpg
antagonisme
5- Que représente la deuxième image ?
Elle représente la même lutte d’une façon plutôt caricaturale.
6- Que suggèrent les masques rouge et blanc dans l’image 2?
Les deux éléments qui se partagent la conscience humaine d’un coé le bien et de l’autre le
mal.
7- Quel est à votre avis le point commun entre ces deux images ?
Le combat continuel entre le Bien et le Mal
8- À votre avis, d’après ces deux images quel sera l’objet de notre séquence ?

Le Bien et le Mal et leur antagonisme.

134
Compréhension orale X

V
Qu’en est-il du bien et du mal ?

https://youtu.be/HsDTw9YtnnU

▪ Activité 1 :
Réécoutez le document et répondez à ces questions :
1- Quel est l’objet de ce discours ?
Expliquer les notions de mal et de bien
2- Quel constat le locuteur fait-il à propos de la notion de mal et de bien au début de son
discours ?
C’est une notion relative, elle dépend de notre perception du monde
3- Que propose-il pour remplacer cette notion relative ?
Le principe de la fonctionnalité
4- Que nous recommande-t-il de faire ?
D’agir en changeant les principes sociaux qui ne fonctionnent pas
5- Et vous, comment définiriez-vous la notion de bien et de mal ?
Réponse libre
▪ Activité 2 :
Répondez par « vrai » ou « faux »
Propositions Vrai faux
1- Il est difficile de définir précisément le bien et le mal. X
2- La perception du bien et du mal est commune à tous les êtres humains X
3- Il est plus pratique de parler de ce qui fonctionne au lieu de ce qui est X
bien.
4- On doit attendre que le changement de perception du bien et du mal X
nous soit dicté par les responsables
5- On ne doit jamais toucher aux principes de la société X

135
Compréhension écrite n

Support
[…] je poursuis mon micro-trottoir à Pantin, dans l’un de ces
spots de musculation en plein air. J’avise trois adolescents qui
font des séries de rétablissements à la barre fixe. Un peu plus
âgés que mes collégiens, ils sont en première. Tidiane prend la
parole d’une voix très calme, comme si son esprit était
discipliné et agrandi par le sport « Le bien, ce n’est pas facile
à définir. Je pense que c’est une capacité de discernement. Oui,
c’est une capacité qui n’est pas innée à l’être humain mais qui
s’apprend tout au long de l’existence. » […]
Son ami Kamel n’est pas d’accord « Mais non, c’est pas ça !
le bien et le mal, c’est la société qui en décide ! c’est une affaire de conventions, de règles. S’il y a
une vieille dame qui tombe par terre, on va l’aider parce que la société pense que c’est bien. »
J’admets qu’il marque un point avec cette conception plus conventionnaliste de la morale,
cependant, je tente une objection « Mais toi, quand tu réfléchis, tu trouves que c’est bien ou pas
d’aider la vieille dame ? – Bah … je pense que c’est bien aussi. Ok, j’ai pas pris le bon exemple.
Mais je dirais quand même que la morale, c’est culturel. Dans notre société, chanter et danser, c’est
bien vu. Dans d’autres sociétés, c’est mal vu […].
Quelques jours plus tard, je reprends mon reportage dans le XVe arrondissement, derrière les tours
de Javel. Je tombe sur Mathias, 14 ans, qui est utilitariste convaincu […]. Intrigué, je soumets à
Mathias le dilemme du tramway célèbre dans la tradition utilitariste, pour voir jusqu’où il fait des
calculs en matière de morale. « Tu es devant un chemin de fer. Un tramway arrive à toute allure, il
va écraser cinq personnes qui travaillent sur la voie. Tu as la possibilité, si tu actionnes une manette,
de le changer d’aiguillage et de l’envoyer où il n’écrasera qu’une personne. Si tu le fais, tu sauves
quatre vies. Mais c’est toi qui as pris la décision et tué la personne isolée. Tu choisis quoi? – Je crois
que je le fais. C’est un peu comme aux échecs, quand on sacrifie une pièce pour en sauver d’autres.
Je trouve ça bizarre de réfléchir ainsi avec des êtres humains, mais bon, je crois que je ferais quand
même ce sacrifice, mais seulement dans certains cas. – Et dans quel cas, tu ne le ferais pas ? – Bah,
si la personne isolée est un ami, si c’est quelqu’un que j’aime, je préférerais la mort de cinq
inconnus je crois, ou en tout cas je ne pourrais pas actionner la manette.»
Alexandre Lacroix, Philosophie magazine n°148, dossier : avoir 15 ans

136
Compréhension globale

▪ Lisez le texte et répondez aux questions :

1- Quelle est la nature de ce document ?


Un article de presse.
2- A qui s’adresse-t-il ?
Aux lecteurs en général.
3- De quel sujet traite-t-il ?
La question du Bien et du Mal.
4- À votre avis, pourquoi l’auteur a-t-il effectué ce micro-trottoir ?
Pour recueillir les avis des jeunes et connaître leur conception du bien et du mal
5- Que remarquez-vous à la première lecture de ces témoignages ?
Les jeunes n’ont pas les mêmes idées à propos des notions du bien et du mal

Compréhension détaillée
Énoncé Vrai Faux Justification
1- Pour réaliser son micro- x ils sont en première
trottoir, l’auteur s’est adressé
à des élèves du primaire.
2- Pour Tidiane, distinguer le x c’est une capacité qui n’est pas
Bien et le Mal est instinctif innée à l’être humain
chez l’être humain.
3- Kamel pense que c’est la x c’est la société qui en décide !
société qui oriente notre c’est une affaire de
perception du Bien et du Mal. conventions, de règles
4- Pour Mathias, c’est la finalité x Mathias, 14 ans, qui est
d’une action qui détermine si utilitariste convaincu
elle est bonne ou mauvaise.
5- Mathias agit toujours selon X je crois que je ferais quand
ses convictions utilitaristes. même ce sacrifice, mais
seulement dans certains cas

137
Vocabulaire du texte

▪ Reliez chaque mot de la première colonne à la définition de la deuxième colonne qui lui
convient dans le texte :

-A- -B-

a) Manières de penser et d'agir apprises et partagées


1) Convention par une pluralité de personnes qui servent à
constituer ces personnes en une collectivité
particulière et distincte.
b) Groupe d'individus unifiés par un réseau de
2) Utilitarisme relations, de traditions et d'institutions.

c) Règle de vie observée par les membres d'un


3) Culture même groupe social.

d) Situation-problème où un individu est placé face


4) Morale à un choix inévitable qui met en conflit deux
valeurs.
e) Doctrine qui fait de l'utile, de ce qui sert à la vie
5) Discernement. ou au bonheur, le principe de toutes les valeurs
dans le domaine de la connaissance comme dans
celui de l'action.
6) Dilemme moral f) Obéissance aux règles de conduite communes à
une collectivité.
g) Principe, prescription, maxime de conduite
7) Discipline humaine, dictée par la conscience, qu'il convient
de suivre dans telles ou telles circonstances.
8) Société h) Capacité de l'esprit à juger clairement et
sainement des choses.

1: c- 2:e - 3:a - 4:g - 5:h - 6:d - 7:f - 8:b

138
Langue et communication Y

Repérage

▪ Activité 1:
Relisez le texte et complétez ce tableau :

Ce que l’auteur ou le locuteur fait Énoncés correspondants

Il formule un jugement à propos du - Le bien, ce n’est pas facile à définir.


bien et du mal. - Je pense que c’est bien.
- Je trouve ça bizarre de réfléchir ainsi avec
des êtres humains.
Il donne son opinion à propos du - Je pense que c’est une capacité de
bien et du mal. discernement.
- C’est une capacité qui n’est pas innée à
l’être humain mais qui s’apprend tout au
long de l’existence.
- Le bien et le mal, c’est la société qui en
décide ! c’est une affaire de conventions,
de règles.
Il formule une hypothèse. - S’il y a une vieille dame qui tombe par
terre, on va l’aider parce que la société
pense que c’est bien.
- Tu as la possibilité, si tu actionnes une
manette, de le changer d’aiguillage et de
l’envoyer où il n’écrasera qu’une
personne.
- Si tu le fais, tu sauves quatre vies.
Il approuve une opinion adverse. - J’admets qu’il marque un point avec cette
conception plus conventionnaliste de la
morale.
Il désapprouve une opinion - Mais non, c’est pas ça.
adverse.

▪ Activité 2 :
Observez ces énoncés et répondez aux questions :
- « C’est une capacité qui n’est pas innée à l’être humain mais qui s’apprend tout au long
de l’existence. »
- « Le bien et le mal, c’est la société qui en décide ! c’est une affaire de conventions, de
règles. »

1- Dans les deux énoncés les locuteurs donnent leurs opinions à propos du Bien et du Mal, en
quoi consiste ces deux notions pour chacun d’eux ?
Pour le premier ces notions s’acquièrent par l’expérience, pour le second elles dépendent de

139
la société.
2- Par quel moyen linguistique les deux locuteurs introduisent le terme qui définit pour eux les
deux notions ?
Le présentatif « C’est »
3- Que reprend le pronom relatif employé dans les deux énoncés ?
Le mot ou l’expression introduits par « C’est »
4- Quel effet est recherché par l’emploi de cette expression ?
Insister
5- Comment appelle-t-on cette forme d’insistance ?
La mise en relief

▪ Activité 3 :
Observez ces énoncés et répondez aux questions :
- « S’il y a une vieille dame qui tombe par terre, on va l’aider parce que la société pense que
c’est bien. »
- « Si tu le fais, tu sauves quatre vies. »
- « Tu as la possibilité, si tu actionnes une manette, de le changer d’aiguillage et de
l’envoyer où il n’écrasera qu’une personne. »

1- Dans le premier énoncé, le locuteur donne un exemple, est-ce que ce fait est arrivé
réellement ? Est-ce qu’il est possible qu’il arrive ? pourquoi le locuteur donne-t-il cet
exemple ?
Le fait dont parle le locuteur n’est pas arrivé mais il peut arriver. Il donne cet exemple pour
dire ce qui pourrait arriver dans le cas qu’il avance.
2- Par quel mot le locuteur introduit-il cet exemple ?
Si.
3- Observez le deuxième énoncé, de combien de propositions se compose-t-il ? Quel sens les
deux propositions ont-elles ?
Deux propositions. Ce sont des hypothèses, le locuteur suppose ce qui pourrait arriver.
4- Quels sont les deux verbes de ces deux propositions ? À quel temps sont-ils conjugués ?
Les verbes sont : faire et sauver ; Ils sont conjugués au présent de l’indicatif.
5- Relevez, dans les autres énoncés, les deux propositions qui expriment cette idée de
supposition.
Une vieille dame qui tombe / On va l’aider.
Tu actionnes une manette / tu as la possibilité de le changer d’aiguillage.

140
Fonctionnement de la langue

1) La mise en relief :

Énoncé Structure employée Explicitation


« Le bien et le mal, C’est ou ce sont + [ mot Qu’est-ce que c’est que La mise en
c’est la société qui en /groupe de mots sur lequel relief ?
décide ! …» on insiste ] + pronom La mise en relief est un moyen d’insister sur
relatif … une partie de la phrase
Comment peut-on mettre en relief un
élément de la phrase ?
Le moyen le plus fréquent est le présentatif
C’est + un élément de la phrase + un
pronom relatif
2) L’expression de l’hypothèse par « Si » :
Énoncé Structure employée Explicitation
- Si tu le fais, tu Si + 1ère proposition Qu’est-ce qu’une hypothèse ?
sauves quatre vies. (fait supposé) + 2ème Une hypothèse, est un fait ou une explication
proposition (fait dont envisagé comme possible ou purement imaginaire.
la réalisation est Comment exprime-t-on l’hypothèse ?
probable, possible ou L’emploi de la conjonction de subordination « Si »
impossible) est le procédé le plus fréquent.
Qu’en est-il des temps des verbes ?
La phrase est soumise aux règles de la
concordance des temps.
- Si + présent + futur ou présent
(Hypothèse probable ou réalisable)
- Si + Imparfait + conditionnel présent
(hypothèse improbable ou en ce
moment irréalisable)
- Si + plus-que-parfait + conditionnel
passé (hypothèse irréalisable ou
imaginaire)

Entraînement oral
Exercice 1

▪ Reliez ces deux propositions pour formuler des hypothèses avec « Si » :


Exemple :
- Le Mal et le Bien n’existaient pas. Aucune action ne serait répréhensible.
- Si le Mal et le Bien n’existaient pas, aucune action ne serait répréhensible.

1. On sera capable de distinguer le Bien et le Mal. On se défait de nos multiples préjugés.


Si on se défait de nos multiples préjugés, on sera capable de distinguer le Bien et le Mal.
2. Vous vous conformez aux lois de la nature. Il vous sera presque impossible d’agir mal.
Si vous vous conformez aux lois de la nature, il vous sera presque impossible d’agir mal.
141
3. Les lois n’étaient pas fondées sur un pacte social qui définit le bien et le mal. Les lois
seraient considérées comme illégitimes et injustes.
Si les lois n’étaient pas fondées sur un pacte social qui définit le bien et le mal, elles seraient
considérées comme illégitimes et injustes.
4. L’humanité doit se doter de règles universelles. L’humanité veut dépasser les clivages
culturels qui créent des malentendus concernant la question du Bien et du mal.
Si l’humanité veut dépasser les clivages culturels qui créent des malentendus concernant la
question du Bien et du mal, elle doit se doter de règles universelles.
5. Vous jugez les actes et les actions des autres. On vous jugera de même.
Si vous jugez les actes et les actions des autres, on vous jugera de même.

Exercice 2

▪ Mettez un élément de ces phrases en relief en employant le présentatif « c’est » + un pronom


relatif comme dans l’exemple proposé :
Exemple :
- La morale distingue le bien et le mal.
- C’est la morale qui distingue le bien et le mal.

1- Se soucier d’autrui est une responsabilité morale.


C’est une responsabilité morale que de se soucier d’autrui.

2- La morale est une obligation dont tout un chacun a conscience.


C’est la morale qui est une obligation dont tout un chacun a conscience.
C’est une obligation dont tout un chacun a conscience que la morale.

3- Les discours de haine font oublier aux gens leurs obligations morales.
Ce sont les discours de haine qui font oublier aux gens leurs obligations morales.

4- Les films populaires présentent une vision trop simpliste de la notion du Mal et du Bien.
C’est une vision trop simpliste de la notion du Bien et du Mal que présentent les films populaires.

5- Les jeunes doivent débattre de la question du Bien et du Mal.


Ce sont les jeunes qui doivent débattre de la question du Bien et du Mal.

Exercice 3

Le son [ø], qui se Le son [œ], qui se prononce en ouvrant un peu Le son [ə] dit e caduc
prononce en avançant plus la bouche, peut s'écrire : peut s'écrire :
un peu les lèvres,
peut s'écrire :
142
 eu : jeu,  eu quand il est suivi d'une consonne, le  e : premier, pelé
mieux, plus souvent un r : peur, heure, meuble  ai : faisan,
banlieue,  œ œil faisons
meule  œu sœur, écœurant
 eû : jeûne  ue : accueil, cueillir
 œu vœu  e, i ou u dans les emprunts à l'anglais :
best-seller, flirt, brunch

▪ Écoutez les énoncés suivants et essayez de repérer les mots qui contiennent les sons : [œ], [ø]
et [ə]. Prononcez-les.

1- On ne considère pas toutes les actions de la même façon dans toutes les cultures : un flirt par
exemple serait mal accueilli dans les pays orientaux alors que dans les pays occidentaux les
jeunes le voient comme une manifestation de la tendresse et du grand cœur.
2- Œil pour œil et dent pour dent voilà l’un des premiers préceptes moraux. Il provient de « la
loi de Talion » qui incite à la vengeance individuelle, à condition que la peine soit identique
au crime commis.
3- Pour certains, si ne faisons la guerre c’est pour attaquer d’autres nations inoffensifs, pour
d’autres c’est une défense qui évite la peur de nos enfants et protège nos frères et sœurs.
4- Ce sont les vieux qui doivent transmettre les conduites morales aux jeunes générations.

Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Mettez en relief le sujet dans ces énoncés :
Exemple :
- Les expériences vécues nous apprennent à distinguer le Bien du Mal
- Ce sont les expériences vécues qui nous apprennent à distinguer le Mal Du Bien

1- La pratique de la philosophie pourrait doter les jeunes d’un esprit de responsabilité morale
très développé.

C’est la pratique de la philosophie qui pourrait doter les jeunes d’un esprit de responsabilité
morale très développé

2- Un débat lancé en classe à propos de la perception des notions du Bien et du Mal, permettra
aux élèves un apprentissage de l’écoute active.

C’est un débat lancé en classe à propos de la perception des notions du Bien et du Mal qui
permettra aux élèves un apprentissage de l’écoute active.

143
3- Une discussion bien menée et bien animée permettra aux apprenants à privilégier la
rationalité de leurs opinions.

C’est une discussion bien menée et bien animée qui permettra aux apprenants de privilégier
la rationalité de leurs opinions.

4- Être libre d’intervenir et de donner son opinion dans les débats éthiques permettra aux jeunes
de comprendre la différence des points de vues et la pluralité des avis avec lesquels il faut
cohabiter.

C’est être libre d’intervenir et de donner son opinion dans les débats éthiques qui permettra
aux jeunes de comprendre la différence des points de vues et la pluralité des avis avec
lesquels il faut cohabiter.

5- La cohabitation des individus avec leurs multiples différences culturelles est recherchée par
ces débats préconisés par les instances décisionnelles en matière d’éducation.

C’est la cohabitation des individus avec leurs multiples différences culturelles qui est
recherchée par ces débats préconisés par les instances décisionnelles en matière d’éducation.

Exercice 2

▪ Mettez en relief le complément d’objet dans ces énoncés

Exemple :
- Nous devons suivre des principes moraux stricts pour réussir à vivre en communauté.
- Ce sont des principes moraux stricts que nous devons suivre pour réussir à vivre en
communauté.

1) Il faut introduire les débats au sujet de l’éthique au collège si on veut sensibiliser les
jeunes au sujet de la morale.
Ce sont les débats au sujet de l’éthique qu’il faut introduire au collège si on veut sensibiliser
les jeunes au sujet de la morale.
2) La responsabilité incombe essentiellement aux professeurs de philosophie et de littérature de
soulever ces questions difficiles du Bien et du Mal en classe.

C’est aux professeurs de philosophie et de littérature qu’incombe essentiellement la


responsabilité de soulever ces questions difficiles du Bien et du Mal en classe.
3) La menace du dogmatisme pourrait être évitée avec une multiplication des discussions en
classe.
C’est la menace du dogmatisme qu’on pourrait éviter avec la multiplication des discussions
en classe
4) Nous pouvons intéresser les élèves et les impliquer dans les débats moraux en évoquant ces
sujets en classe de philosophie.
C’est en évoquant ces sujets en classe de philosophie que nous pouvons intéresser les élèves
et les impliquer dans les débats moraux
5) Pour corriger la perception des jeunes du Bien et du Mal, il faut guetter et dénoncer les

144
multiples préjugés dont ils sont convaincus.
Ce sont les multiples préjugés dont ils sont convaincus qu’il faut guetter et dénoncer pour
corriger la perception des jeunes du Bien et du Mal.

Exercice 3

▪ Choisissez dans ce texte le temps du verbe qui convient dans les énoncés
exprimant une hypothèse avec « Si » :
Exemple :

- Si les psychologues veulent comprendre la perception du Bien et du Mal, ils auraient dû / ils
ont dû / devront s’intéresser à la conscience morale des jeunes
- Si les psychologues veulent comprendre la perception du Bien et du Mal, ils auraient dû / ils
ont dû / devront s’intéresser à la conscience morale des jeunes

Si les psychologues veulent comprendre la perception du Bien et du Mal, ils auraient dû / ils
ont dû / devront s’intéresser à la conscience morale des jeunes. S’ils cherchaient vraiment à
ce que les jeunes distinguent le Bien et la Mal, il faudrait / aurait fallu/ faudra, commencer
avec eux dès les premières années d’école. S’ils ont la volonté de dicter des règles de
conduite, il est / serait/ aurait été nécessaire d’aborder ces sujets difficiles avec eux. Si ces
jeunes présentent des réticences à aborder ces sujet, ces spécialistes n’avaient / n’auront/
n’auraient qu’à les familiariser progressivement au débat. Si l’enfant arrivait à comprendre
instinctivement la différence entre le bien et le Mal, ceci aurait épargné/ épargnera/
épargnait aux psychologues et aux pédagogues la peine de chercher constamment à les
mettre en contact avec d’autres enfants. Si ces débats scolaires n’avaient aucune importance,
on les aura abolis / abolira / abolirait dans les pays où ils sont fortement recommandés.

Exercice 4

▪ Choisissez parmi les deux propositions proposées celle qui pourrait servir de
supposition à la proposition principale et mettez le verbe au temps qui convient.

Exemple :

Il (revenir) au modérateur du débat de remettre l’ordre.

- Si la discussion à propos du Bien et du Mal déborde et dépasse les limites de la courtoisie.


- Si le débat se déroule dans les normes prescrites

145
Si la discussion à propos du Bien et du Mal déborde et dépasse les limites de la courtoisie, Il revient
(ou reviendra) au modérateur du débat de remettre l’ordre.
1- L’école (garantir) une meilleure qualité du débat démocratique et une meilleure assimilation des
questions éthiques et morales.
- Si on dégoutait les jeunes des débats philosophiques
- Si on apprenait aux jeunes à s’intéresser à la philosophie
Si on apprenait aux jeunes à s’intéresser à la philosophie, l’école garantirait une meilleure
qualité du débat démocratique et une meilleure assimilation des questions éthiques et
morales.
2- Les professeurs se (trouver) dans une impasse.
- Si on propose ces sujets moraux offensant la sensibilité de quelques élèves.
- Si on évite les questions morales qui fâchent.
Si on propose ces sujets moraux offensant la sensibilité de quelques élèves, les professeurs
se trouveront dans une impasse.
3- La philosophie (être) une règle pratique d'action pour ces jeunes en les dotant de principes
moraux édifiants.
- Si la philosophie cherchait à attirer les jeunes générations.
- Si la philosophie minimisait son impact sur les jeunes générations.
Si la philosophie cherchait à attirer les jeunes générations elle serait une règle pratique
d'action pour ces jeunes en les dotant de principes moraux édifiants.
4- Les jeunes (devenir) des êtres moraux et (parvenir) à remettre en question les préjugés et les
idées reçues.
- Si les jeunes élèves arrivent à prendre conscience de l’utilité de ces débats en classe.
- Si les jeunes refusent à engager les discussions qui contredisent leurs convictions et leurs
croyances.
Si les jeunes élèves arrivent à prendre conscience de l’utilité de ces débats en classe, ils
deviendront des êtres moraux et parviendront à remettre en question les préjugées et les
idées reçues.
5- Il (falloir) penser à familiariser les enfants avec l’art du débat.
- Si on voulait mettre des garde-fous à la pensée unique et à l’intolérance morale
- Si on voulait encourager les jeunes à s’obstiner et à s’accrocher à leurs opinions
Si on voulait mettre des garde-fous à la pensée unique et à l’intolérance morale, Il faudrait
penser à familiariser les enfants avec l’art de débat.

146
Exercice 5

▪ Chassez l’intrus dans ces listes de mots appartenant au champ lexical de la morale
et de l’éthique :

1- Morale ; déontologie ; superficie ; éthique ; coutumes.


2- Frayeur ; conscience ; scrupule ; honnêteté ; laxisme.
3- Mœurs ; clameur ; leçon ; enseignement ; conformisme.
4- Action ; principe ; comportement ; amusement ; péché.
5- Valeur ; surenchère ; vertu ; probité, tabou.
6- Manichéisme ; devoir ; vice ; sagesse ; pléthore.

Exercice 6

▪ Lisez ce texte de Jean-Jacques Rousseau et associez, dans le tableau proposé au-


dessous, chaque définition au mot du le texte qui lui correspond.

Conscience ! Conscience ! Instinct divin, immortelle et céleste voix ; guide assuré d'un être ignorant
et borné, mais intelligent et libre ; juge infaillible du bien et du mal, qui rend l'homme semblable à
Dieu, c'est toi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sans toi je ne sens rien
en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que le triste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à
l'aide d'un entendement sans règle et d'une raison sans principe. Grâce au ciel, nous voilà délivrés de
tout cet effrayant appareil de philosophie : nous pouvons être hommes sans être savants ; dispensés
de consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindres frais un guide plus assuré dans
ce dédale immense des opinions humaines. Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir
le reconnaître et le suivre. S'il parle à tous les cœurs, pourquoi donc y en a-t-il si peu qui l'entendent
? Eh ! C’est qu'il parle la langue de la nature que tout nous a fait oublier. La conscience est timide,
elle aime la retraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent ; les préjugés dont on l'a fait naître
sont ses plus cruels ennemis [...], il en coûte autant de le rappeler qu’il en coûta de la bannir.

Rousseau, Émile ou de l’éducation


Mot Définition Mot Définition
Opinion hâtive et Notion associée à tous
préconçue souvent les événements
Préjugé imposée par le milieu, Mal accidentels ou non,
l'époque, l'éducation, aux comportements ou
ou due à la aux états de fait jugés
nuisibles, destructeurs
généralisation d'une
147
expérience personnelle ou immoraux, et qui
ou d'un cas particulier. sont sources de
souffrances morales
ou physiques.
Qui n'a pas de Ce que l’on fait ce par
connaissances sur quoi l’on réalise une
ignorant quelque chose donc action intention ou une
qui peut ne pas être impulsion
souillé par le mal, qui
peut ne pas l'avoir
commis.
Valeur normative de la Comportement
morale, avec comme automatique et
Bien opposé le Mal Instinct inconscient des
animaux, caractérisé
par un ensemble
d'actions déterminées,
héréditaires et
spécifiques, ordonnées
à la conservation de
l'espèce ou de
l'individu
Caractère de ce (ou de Dérèglements dans les
celui) qui peut être mœurs.
Moralité apprécié (ou jugé) Erreur
selon les notions de
bien et de mal
Prescription d'ordre Règle définissant une
moral ou pratique, plus manière type d'agir et
Règle ou moins impérative, Principe correspondant le plus
relative au domaine souvent à une prise de
social, juridique, position morale
administratif,
idéologique ou
religieux
Qui décide et agit par Qui ne peut se
soi-même; qui refuse tromper.
libre toute sujétion aux infaillible
choses, toute pression
d'autrui
Ensemble de règles de Capacité mentale à
conduite, considérées porter des jugements
Morale comme bonnes de Conscience de valeur moraux sur
façon absolue ou des actes accomplis
découlant d'une par soi ou par autrui
certaine conception de
la vie

148
Production orale P

Et vous, que pensez-vous de cette notion du Mal et du Bien ? Échangez avec vos collègues à ce

propos, à partir des questions ci-dessous. Exprimez votre opinion et formulez des jugements.

1- Qu’est-ce que le Bien et le Mal pour vous ?

2- Quand une action peut-elle être morale ?

3- Quels sont nos devoirs envers autrui ?

4- Est-ce se comporter mal que de penser à améliorer d’abord son sort et les sorts de ses

proches ?

Le cinéma, les réseaux sociaux déforment-ils notre perception du Bien et du Mal ?

Production écrite G

On a pu lire dernièrement cette information dans les différents journaux :

« L'auteur de la tuerie à Uvalde, qui a assassiné 19 enfants et deux enseignants avant d'être

abattu par la police mardi, était un adolescent de 18 ans en conflit familial, isolé et en décrochage

scolaire qui avait annoncé son geste sur Facebook. »

Réagissez à cet événement dramatique en rédigeant un article destiné au journal de votre

centre où vous formulez votre jugement concernant cette tuerie, vous donnez votre opinion à propos

du Bien et du Mal et vous proposez des actions à suivre pour éviter ce genre de drames.

Inspirez-vous des deux documents supports et employez les moyens linguistiques étudiés.

149
Prolongement N

Voici deux textes extraits du livre de Georges Minois, Les origines du Mal, une histoire du
péché originel, le premier extrait de l’introduction et le second de la conclusion.

Lisez-les puis répondez aux questions.

Extrait 1 :

Depuis qu'il est capable de réfléchir, l'homme n'a cessé de


s'interroger : pourquoi le mal ? Souffrance des enfants, maladies,
vieillesse, mort, cataclysmes, famines, guerres : depuis des
millénaires, l'humanité a cherché un coupable. À qui la faute ? À
Dieu ou au diable ? À un autre dieu, aux anges, aux hommes ?
D'où viennent donc les cavaliers de l'Apocalypse ? Les religions,
convaincues que le monde tel qu'il est ne peut correspondre à la
volonté délibérée d'un créateur, ont envisagé toutes sortes de
solutions. Dans la conception manichéenne, qui comprend de
nombreuses variantes, le monde est le terrain d'affrontement entre
deux forces cosmiques d'importance égale, le bien et le mal, ce
dernier étant capable de tenir en échec le dieu bon. Pour la pensée
judéo-chrétienne au contraire, le dieu unique est sans rival et,
comme il est en même temps infiniment bon, il ne peut être à
l'origine du mal.

Mais comment ce dieu infiniment bon et infiniment puissant peut-il assister à la victoire quotidienne
du mal dans le monde? Cette question a été un véritable casse-tête pour les théologiens. Pendant les
premiers siècles de l'ère chrétienne, ils ont élaboré d'ingénieuses constructions pour y répondre ;
puis, après bien des hésitations, ils sont allés chercher l'explication dans le vieux mythe biblique
d'Adam et Ève, coupables d'avoir croqué la pomme de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Jésus, d'après les Évangiles, ne s'est jamais prononcé sur le péché originel. C'est saint Paul, et
surtout saint Augustin – le premier à employer l'expression –, qui en ont fait le fondement du
christianisme, le fait primordial d'où découle le salut. Devenu un dogme à partir d'un décret du
concile de Trente, le péché originel a dès lors été présenté comme une tache indélébile, transmise de
génération en génération, qui fait de l'homme un être enclin au mal, porteur d'une nature corrompue
ou blessée.

Ainsi commence une vaste entreprise de culpabilisation collective, la maladie, la souffrance et la


mort étant les châtiments de la faute du premier couple. Ce dogme, qui innocente Dieu de toute
responsabilité dans l'existence du mal, est en même temps une épée de Damoclès qui permet de tenir
les fidèles. Tous les hommes méritent l'enfer ; le baptême leur évite certes la damnation, mais il
n'efface pas la concupiscence : ceux qui lui cèdent sont des esclaves de Satan et iront le rejoindre.
Les chrétiens doivent donc combattre par la pénitence et l'ascèse la sexualité, qui n'est que la

150
manifestation du désordre des passions. Mais les conséquences du péché originel vont bien au-delà
de la morale et imprègnent toute la culture occidentale. Le serpent, la belle Ève, ingénue et curieuse,
le superbe Adam, qui cède par amour pour sa femme, la pomme, l'accusation, l'expulsion du paradis,
la découverte de la nudité, tous ces épisodes donnent des arguments pour justifier aussi bien la
supériorité de l'homme sur la femme que la résignation à la souffrance ou le caractère pénible du
travail.

Les évêques du concile de Trente avaient tranché en quelques jours la question vieille comme le
monde : « D'où vient le mal ? », car ils avaient surtout cherché à réfuter les thèses des protestants.
Mais l'imprécision des décrets permet des interprétations parfois divergentes. Dès le XVIIe siècle, le
péché originel est l'objet de controverses entre jansénistes et jésuites, et Pascal y voit la preuve par
l'absurde de l'existence de Dieu. C'est au siècle des Lumières que les philosophes, au nom de la
raison, commencent à contester le dogme. L'idée de la diversité des origines humaines remet bientôt
en cause l'ancêtre commun et du même coup la faute originelle, et cela alors qu'une exégèse
audacieuse conteste l'authenticité des récits bibliques.
À travers l'existence d'Adam, c'est une vision globale de l'humanité qui est en jeu. Croire en un
Adam historique, c'est croire en l'impossibilité d'éradiquer le mal en raison du péché originel. C'est
aussi affirmer l'unité de l'espèce et l'impossibilité de la modifier en raison de son origine divine. Le
péché originel s'est donc trouvé au cœur des malentendus entre l'Église et la science depuis Darwin,
les autorités catholiques s'étant longtemps crispées sur une lecture littérale et historique du récit de la
chute pour refuser aussi bien l'évolutionnisme que le polygénisme. Si Rome y est encore très
attachée, comme le montre le Catéchisme de l'Église catholique de 1997, les théologiens s'efforcent
de rajeunir les interprétations. Mais leur tâche n'est pas facile, puisque le Christ est venu sur terre
pour racheter le péché originel.
Georges Minois, Les origines du mal (Une histoire du péché originel), Fayard, 1979.
(pp : 14-15)

Extrait 2 :
La grande entreprise de déculpabilisation menée par les sciences humaines
depuis le XVIIIe siècle semble en passe d'atteindre son but. Après la
culpabilisation de l'Occident par le christianisme, si bien décrite par Jean
Delumeau, la psychanalyse, la sociologie, la psychiatrie, la génétique,
l'anthropologie ont relativisé le bien et le mal, en montrant que nous étions
les jouets de forces aveugles, biologiques et sociales, qui expliquent en
grande partie notre conduite. Pourtant, l'homme se libère difficilement du
sentiment de la faute. Il continue à se méfier de lui-même, et s'il
culpabilise moins pour un passé dont il ne se sent plus responsable, il
commence à culpabiliser pour le futur : quel monde va-t-il transmettre à ses descendants ? Un
monde pollué, ravagé, un monde sans foi ni loi ? Et surtout, à qui va-t-il le transmettre ? À un
monstre génétiquement modifié dont il n'aura pas su empêcher la création ? La biogénétique est-elle
le nouvel arbre de la connaissance du bien et du mal ? En manger le fruit, c'est devenir comme un
dieu, murmure le biologiste tentateur. L'homme s'en repent d'avance, car il sait qu'il va être tenté de
jouer à l'apprenti sorcier, puisqu'il est dans sa nature de dépasser toutes les limites, tous les interdits,
coûte que coûte. Le nouvel Adam est bien le fils de son père.
L'homme a des limites, et met son point d'honneur à tenter de les franchir. C'est là sans doute son
151
péché originel. Souvent il se brûle les doigts, parfois il réussit à franchir l'infranchissable. C'est son
péché et en même temps sa dignité. Que serait l'homme s'il n'avait pas mangé la pomme ?
L'hypothèse est incongrue. C'est en mangeant la pomme qu'Adam s'affirme en tant qu'homme, être
indépendant et libre. Sa désobéissance est la seule preuve de sa liberté et de sa volonté propre. Que
l'on croie en un Dieu ou non n'y change rien : tout être humain passe sa vie à se heurter à ses limites,
à essayer de les repousser un peu. Adam et Ève avaient une limite, une seule, mais ils l'ont franchie.
Nous héritons de ce péché originel : comment pourrions-nous éviter de répéter le geste de
transgression ? L'homme de demain, génétiquement modifié ou non, aura lui aussi ses limites et
donc une forme de mal.
Le mythe d'Adam gardera probablement longtemps sa valeur. Il ne correspond à aucune vérité
d'ordre historique, mais il reflète une réalité éternelle : le refus de l'homme d'accepter sa situation, et
la conscience de l'inutilité de ses efforts. Il ne l'empêchera pas de recommencer. Ce qu'il appelle le
bien, la morale, ce sont les règles du jeu, qui varient avec les époques et les circonstances. La règle
de base, c'est de respecter l'espace vital des voisins, les autres ; mais ceux-ci, par leur simple
présence, constituent une limite, et ils sont de plus en plus nombreux. Même dans notre société
permissive, les contraintes subsistent, et donc le désir de les abolir.
L'histoire du péché originel, c'est en fait l'histoire de la façon dont la culture occidentale a essayé, en
interprétant le mythe d'Adam et Ève, et en l'utilisant, de rendre compte de l'image qu'elle se faisait
de l'homme. Que cette interprétation soit littérale, symbolique, allégorique, toujours elle revient à
cette intuition de base : l'homme est un être qui ne supporte pas d'être limité. C'est sa vraie nature,
son vice ontologique, son péché originel.
Georges Minois, Les origines du mal (Une histoire du péché originel), Fayard, 1979. (pp : 440-441)
Questions :

1) De quel thème traite ce livre de Georges Minois ?


Le concept chrétien du péché originel comme explication humaine à l’existence
du mal sur terre
2) En quoi diffère la conception manichéenne de la pensée judéo-chrétienne ?
Le manichéisme admet l’existence de plusieurs forces antagonistes : des forces
du mal et des forces du bien, le judéo-christianisme par contre croit en
l’existence d’un seul être supérieur qui, étant le Bien lui-même, ne peut être à
l’origine du Mal.
3) Pourquoi les théologiens chrétiens ont-ils eu recours au récit biblique d’Adam et Ève ?
Le vieux mythe chrétien du péché originel permet à l’église de résoudre le
paradoxe de l’existence du Mal : puisque le Dieu Bon ne peut vouloir le mal,
c’est l’homme donc qui est responsable de ce mal puisqu’il porte en lui ce péché
commis par Adam et Ève..
4) Quel rôle les sciences humaines ont-elles joué dans l’évolution de la conception
occidentale des notions du Bien et du Mal ?
Les sciences humaines ont entamé le processus de déculpabilisation des hommes
en les libérant de l’idée du péché originel et en montrant que la conduite des
êtres humains est déterminée par d’autres forces hors de leur contrôle.

152
Unité 5
J L’avenir

https://www.otosection.com/lavenir-de-la-terre-youtube/

153
Séquence 1
Quelle planète pour
demain ?

Culture et
Tâche initiale Communication Langue Tâche finale
société
Grammaire :
▪ Exprimer ▪ Analyser, ▪ Sensibiliser ▪ Les liens logiques :
▪ Réaliser une capsule
son point de justifier son aux gestes cause, conséquence,
vue point de vue. écocitoyens. opposition, concession, audio à diffuser dans
addition
une radio locale afin
▪ Les verbes d’opinion de sensibiliser les
+ subjonctif
auditeurs à
▪ Les tournures l’importance des
impersonnelles : il est
gestes écocitoyens.
utile / il est important/...

Lexique : ▪ Imaginer un entretien


▪ Vocabulaire de
l’écologie et l’avenir de où vous développez
la planète. votre point de vue en

Phonétique : réponse à des


▪ Accent aigu, accent questions sur l’avenir
grave
de l’écologie dans
votre pays.

“Si l'humanité veut avoir un avenir à long terme, il faut


que son horizon dépasse celui de la planète Terre. Il
n'est pas possible que nous continuions à nous regarder
le nombril et à miser sur une planète surpeuplée et de
plus en plus polluée.”
Stephen Hawking / Revue Sciences et Avenir, novembre 2007
154
Découverte U

https://www.leconomiste.eu/images/PicsINTERNET/Epuisement%20des%20ressources%20naturelles.
jpg

1- Qu’est-ce que vous voyez sur cette image ?


Une illustration représentant notre planète.
2-Pourquoi la planète Terre est-elle représentée par un ballon dégonflé ?
Suite à sa surexploitation, la Terre commence à perdre ses ressources.
3-Que symbolise le robinet ?
Le robinet est une représentation de l’extraction de toutes les ressources terrestres eau, pétrole, etc.
4- Proposez une légende qui pourrait accompagner cette illustration.
Y aura-t-il assez de ressources demain ?

155
Compréhension orale X

V
L’humanité a-t-elle épuisé toutes les
ressources de la Terre ?
https://youtu.be/-idR2rFlflM

1- Quel est le thème dans lequel s’inscrit le support ?


l’avenir de la planète
2- Selon la vidéo, quel est le risque majeur que court la planète ?
l’épuisement de ses ressources.
3- Quelles sont les causes principales de cette situation ?
la surexploitation
4- Propose-t-on des solutions pour faire face à ce risque ? Lesquelles ?
L'agriculture biologique, l'agro-écologie et la permaculture.

156
Compréhension écrite n

Support

L’avenir de la vie sur la Terre

Frédéric Lenoir – Vous avez écrit de nombreux ouvrages


sur l’histoire du cosmos. Pourquoi, aujourd’hui, quittez-
vous les étoiles pour parler de la planète Terre ?
Hubert Reeves – Avant d’être un chercheur en
astrophysique, je suis un habitant de la Terre et un citoyen
du monde. J’ai aussi des enfants, des petits-enfants, et des
êtres qui me sont chers. Or je suis extrêmement préoccupé
par l’avenir de l’homme sur notre planète. La vie a mis des
milliards d’années pour aboutir à cette extraordinaire
merveille qu’est le cerveau humain. Une fabuleuse odyssée
cosmique qui pourrait fort bien prendre fin par notre faute.
F.L – C’est une mise en garde ?
H. R - Oui ! La liste des menaces et des catastrophes
écologiques est connue et nous y reviendrons documents à l’appui tout au long de ce livre.
Mentionnons simplement : le réchauffement de la planète, l’amincissement de la couche d’ozone, la
pollution des sols, de l’air et de l’eau, l’épuisement des ressources naturelles la disparition des forêts
et des zones humides, l’extinction accélérée des espèces vivantes, l’accumulation démentielle de
déchets chimiques et nucléaires. Notre planète est bien mal en point …
F.L – Il y a dans l’histoire une longue tradition de cassandres et de prophètes de malheurs. Ne
craignez-vous pas d’être assimilé à ces annonciateurs d’apocalypse imminente ? […]
H. R - […] Le devoir du scientifique est de jauger avec un esprit critique la mesure des menaces
actuelles et de présenter les résultats et leurs éléments de preuve avec la plus grande prudence. Nous
ferons grand cas de ce qu’on appelle le « principe de précaution ». Doit-on, en effet, attendre d’avoir
la preuve complète et irréfutable de l’existence d’un danger pour le prendre au sérieux ? Si vous
voyez de la fumée dans votre cuisine, vous vous alarmerez avant d’avoir la certitude absolue qu’il y
a le feu. Incidemment, on peut constater que les prévisions alarmistes du passé, même lorsqu’elles
se sont révélées exagérées ou erronées, ont souvent joué un rôle utile. Leurs signaux d’alarme ont
largement contribué à réduire l’ampleur des catastrophes annoncées.
F. L – Vous croyez vraiment que l’homme puisse provoquer des dérèglements tels que la vie soit un
jour éradiquée sur terre ?
H. R – Il est important ici de distinguer le sort de l’humanité de celui de la vie tout entière. La vie,
nous le savons maintenant, est d’une robustesse extraordinaire. Elle continuera à s’adapter et à
foisonner comme elle le fait depuis quatre milliards d’années sous des formes d’une variété toujours
époustouflante. Mais nous, les humains, sommes beaucoup, beaucoup plus fragiles. Notre survie
dépendra des conditions futures à la surface de la planète.

Hubert Reeves avec Frédéric Lenoir, Mal de Terre, Seuil, 2005

157
Compréhension globale

▪ Après une première lecture du texte, répondez aux questions :

1- Quelle est la nature du texte ?


Il s’agit d’un entretien/ une interview.
2- Qui parlent ?
Reeves répondant aux questions de Frédéric Lenoir.
3- À propos de quoi ?
A propos de la crise environnementale et de l’avenir de la planète Terre.
4- Quelle impression les réponses de Reeves vous laissent-elles ?
Inquiétude et angoisse quant à l’avenir de notre planète.

Compréhension détaillée

▪ Activité 1 :
Après avoir lu attentivement le texte, dites si ces propositions sont vraies ou fausses. Puis
corrigez celles qui sont erronées.

1- Hubert Hubert Reeves est un climatologue.


Faux, c’est un chercheur en astrophysique.
2- Les ressources naturelles sont toutes renouvelables.
Faux, ces ressources sont épuisables.
3- L’homme n’est pas victime principale de cet épuisement.
Faux, l’homme est la première victime de cet épuisement.
4- Les annonciateurs de catastrophes écologiques devraient être pris au sérieux.
Vrai
▪ Activité 2 :
1- Qu’est-ce qui préoccupe principalement Hubert Reeves ?
Toutes les conséquences fâcheuses de la dégradation de l’environnement.

158
2- Pourquoi s'intéresse-t-il à ce problème qui ne relève pas de son domaine de recherche ?
J’ai aussi des enfants, des petits-enfants, et des êtres qui me sont chers. Or je suis
extrêmement préoccupé par l’avenir de l’homme sur notre planète.
3- Selon lui, faudrait-il prendre au sérieux les annonciateurs d’apocalypse ? Pourquoi ?
Le devoir du scientifique est de jauger avec un esprit critique la mesure des menaces
actuelles et de présenter les résultats et leurs éléments de preuve avec la plus grande
prudence.
Si vous voyez de la fumée dans votre cuisine, vous vous alarmerez avant d’avoir la
certitude absolue qu’il y a le feu.
Incidemment, on peut constater que les prévisions alarmistes du passé, même
lorsqu’elles se sont révélées exagérées ou erronées, ont souvent joué un rôle utile.

4- Pour quelle raison Reeves pense-t-il que le sort de l’humanité est différent de celui de la vie ?
les humains, sommes beaucoup, beaucoup plus fragiles. Notre survie dépendra des
conditions futures à la surface de la planète.
5- Comment jugerez-vous l’attitude de Reeves ? Pensez-vous qu’il est trop pessimiste ?
Pourquoi ?

Vocabulaire du texte

▪ Relevez dans le texte des expressions se rapportant à l’avenir de la planète et à l'avenir de


l’homme sur cette planète puis classez-les dans le tableau ci-dessous :

l’avenir de la planète l’avenir de l’homme

- menaces écologiques - l’extinction des espèces


- réchauffement climatiques - annonciateurs d’Apocalypse
- l’épuisement des ressources - principe de précaution
- une survie
- prévisions alarmiste

159
Langue et communication Y

Repérage

▪ Activité 1 :
Dans les phrases suivantes, quels sont les outils utilisés pour organiser le discours de Reeves :

 J’ai aussi des enfants, des petits-enfants, et des êtres qui me sont chers. Or je suis extrêmement
préoccupé par l’avenir de l’homme sur notre planète.
 Incidemment, on peut constater que les prévisions alarmistes du passé, même lorsqu’elles se
sont révélées exagérées ou erronées, ont souvent joué un rôle utile.
 Mais nous, les humains, sommes beaucoup, beaucoup plus fragiles.

▪ Activité 2 :
Examinez cette phrase :

« Il est important ici de distinguer le sort de l’humanité de celui de la vie tout entière. La vie, nous le
savons maintenant, est d’une robustesse extraordinaire ».

1- Quelle expression l’auteur utilise-t-il pour introduire son idée ?


Tournure impersonnelle
2- Comment cette expression est-elle construite ?
Le pronom impersonnel il+verbe être+ adjectif …

▪ Activité 3 :
Examinez cette phrase :

« Vous croyez vraiment que l’homme puisse provoquer des dérèglements tels que la vie soit
un jour éradiquée sur terre ? »

1- Par quel verbe la dernière question de Lenoir est-elle introduite ?


Le verbe croire vous croyez …
2- Qu’exprime ce verbe ?
Dans une phrase interrogative, ce verbe exprime l’incertitude.
3- Quel est le mode du verbe « pouvoir » ?
Le subjonctif

160
Fonctionnement de la langue

▪ Activité 1 :
Quel rapport logique les éléments déjà repérés dans les énoncés suivants assurent-t-ils ?

Énoncés Le lien logique employé Relation logique


exprimée
• J’ai aussi des enfants, des petits-enfants, et des
êtres qui me sont chers. Or je suis extrêmement
Aussi Addition
préoccupé par l’avenir de l’homme sur notre
planète
Or Opposition
• Incidemment, on peut constater que les Incidemment Conséquence
prévisions alarmistes du passé, même
lorsqu’elles se sont révélées exagérées ou Même Concession
erronées, ont souvent joué un rôle utile.

• Mais nous, les humains, sommes beaucoup, Mais Opposition


beaucoup plus fragiles.

À retenir :

Relation logique Connecteurs logiques Fonction


Addition et, de plus, en outre, par ailleurs, Permet d'ajouter un argument
surtout, d'abord, ensuite, enfin, d'une ou un exemple aux précédents.
part, d'autre part, non seulement, mais
encore ...
Concession malgré (+ GN), sans doute, en dépit de, Permet de constater des faits
bien que (+ subjonctif), quoique ... ou des arguments opposés à sa
thèse tout en maintenant son
opinion.
Opposition Mais, au contraire, cependant, Permet d'opposer deux faits ou
pourtant, en revanche, tandis que, alors deux arguments souvent pour
que, néanmoins, toutefois, or ... mettre en valeur l'un d'entre
eux.
Cause Car, en effet, étant donné, parce que, Permet d'exposer l'origine, la
puisque, en raison de, sous prétexte raison d'un fait.
que, dans la mesure où
Conséquence donc, c'est pourquoi, par suite, de là, Permet d'énoncer le résultat,
d'où, dès lors, de sorte que, si bien que, l'aboutissement d'un fait ou
par conséquent d'une idée.

161
▪ Activité 2 :
Réexaminez cet énoncé :
« Il est important ici de distinguer le sort de l’humanité de celui de la vie tout entière. La vie,
nous le savons maintenant, est d’une robustesse extraordinaire »

1- Quel statut la tournure soulignée attribue-t-elle à l’idée?


La tournure impersonnelle lui confère le statut d’une vérité générale.
2- Quelles sont les différentes nuances qu’elle peut exprimer ?
Elle peut exprimer plusieurs modalités : l’obligation, la nécessité, l’interdiction …

À retenir :

Qu’est-ce que la tournure impersonnelle ? Qu’est-ce qu’elle exprime ?


C’est une forme de phrase où le sujet ne La forme impersonnelle est employée pour
renvoie pas à une personne en particulier. exprimer des généralités et ressortir
Elle se construit par : l’objectivité de l’auteur ; mais elle peut aussi
IL+verbe exprimer une modalité comme l’obligation,
la possibilité, l’incertitude…

▪ Activité 3 :
Réexaminez l’énoncé suivant :

« Vous croyez vraiment que l’homme puisse provoquer des dérèglements tels que la vie soit
un jour éradiquée sur terre ? »

1- Comment expliquez-vous le mode du verbe « pouvoir » ?


Le subjonctif après un verbe d’opinion “croire” - à la forme interrogative: le journaliste n’est
pas sûr de la véracité de ce qu’il dit. c'est un fait non effectif.
2- Quel serait le mode du verbe « pouvoir » si l’on met la phrase à la forme affirmative ou à la
forme négative ?
- A la forme affirmative, le verbe « croire » serait au mode indicatif.
- A la forme négative, le verbe serait au mode subjonctif.
3- Ce mode est-il toujours employé après les verbes d’opinion ?
Le choix du mode du verbe dépend surtout de la modalité de la phrase.
4- Quel est l’autre mode verbal qu’on peut employer après les verbes d’opinion? Pourquoi ?
L’indicatif, surtout quand le locuteur présente son énoncé comme une vérité.

À retenir :

Les verbes d’opinion servent à introduire une idée ou un jugement du locuteur.

Exemples de verbes d’opinion : compter, croire, se douter, estimer, être sûr, s’imaginer, penser,
supposer, trouver...

Mode employé après les verbes d’opinion :

- L'indicatif en général dans les phrases affirmatives.


- Le subjonctif dans les phrases négatives et interrogatives.

162
Entraînement oral

Exercice 1
▪ Employez les couples de mots ou expressions ci-dessous pour exprimer un point de vue
(avec un verbe d’opinion) à la forme interrogative puis à la forme négative.

Exemple : l’industrialisation massive/ épuisement des ressources


 Je ne pense pas que l’industrialisation massive conduise à l’épuisement des ressources.
 Pensez-vous que l’industrialisation massive conduise à l’épuisement des ressources ?

1- Le réchauffement climatique/ le gaz à effet de serre


Je ne pense pas que le gaz à effet de serre soit le seul responsable du réchauffement climatique.
Pensez-vous que le réchauffement climatique ait le gaz à effet de serre comme seule cause ?
2- L’agriculture intensive/la déforestation
Croyez-vous que l’agriculture intensive soit la première cause de la déforestation ?
Je ne pense pas qu’on puisse mettre fin à la déforestation si on n’arrête pas l’agriculture intensive.
3- Les énergies renouvelables/ les énergies fossiles
Est-ce que vous pensez vraiment que les énergies fossiles soient remplaçables par les énergies
renouvelables ?
Je ne trouve pas que les énergies renouvelables puissent remplacer définitivement les énergies
fossiles.
4- Les produits locaux/l'importation
Est-ce que vous affirmez qu’on parvienne à limiter les importations et se satisfaire de nos produits
locaux ?
Je n’imagine pas qu’on réussisse, à court terme, à se passer de l’importation et à se limiter à
consommer uniquement les produits locaux.
5- L’écologie/l’économie
Est-ce que vous supposez que l’économie n’ait aucun effet sur l’écologie ?
Nous n’affirmons pas que l’économie soit lourdement affectée par l’intérêt accordé à l’écologie.

Exercice 2

▪ En employant des tournures impersonnelles, exprimez la nécessité, l’obligation, l’utilité,


l’interdiction, à propos des thèmes suivants :

1- La pollution de l’air
Il faut trouver des solutions à la pollution de l’air
2- La voiture électrique
Il est urgent de généraliser l’utilisation de la voiture électrique.
3- L’énergie éolienne
Il est nécessaire d’avoir recours à l’énergie éolienne.
4- L’énergie solaire
Il est obligatoire de remplacer les énergies fossiles par l’énergie solaire
5- Les OGM
163
Il est essentiel de mettre fin à la culture des OGM
6- Les énergies fossiles
Il est indispensable de réduire notre consommation des énergies fossiles.

Exercice 3

▪ Terminez ces phrases pour exprimer le rapport logique indiqué entre parenthèses :

1. Je n’étais pas à la réunion car je supervisais l’installation du nouveau parc éolien. (cause)
2. Cette entreprise ne gagne pas assez d’argent, elle sera donc obligée de réduire ses
investissements dans des projets écologiques. (Conséquence)
3. Elles sont allées au centre de recyclage malgré les mises en gardes de leurs parents.
(Concession)
4. Vous exigez la généralisation de la voiture hybride et vous demandez aux gens de choisir le
covoiturage pour se déplacer. (Addition)
5. Vous ne mangez que des produits locaux parce que vous cherchez à protéger
l’environnement en limitant les importations. (cause)

Exercice 4 : Phonétique

▪ Lisez ces mots extraits du texte en faisant attention aux accents : étoile- planète- écologique,
réchauffement- épuisement- espèces- énergie, déchets- nucléaire- dérèglement- éléments,
précaution, prévision, biosphère, écosystème

Entraînement écrit
Exercice 1
▪ Réécrivez ces phrases en utilisant des tournures impersonnelles et en disant à chaque fois ce
qu'elles expriment.
● Trier les déchets
Il est nécessaire de trier les déchets avant de les jeter pour faciliter leur recyclage : la
nécessité
● Chauffer sans excès sa maison
Il ne faut pas trop chauffer sa maison de peur de gaspiller l’électricité. l’interdiction
● Un bain plutôt qu’une douche
Il est préférable de prendre un bain plutôt qu’une douche car on consomme moins d’eau.
l’utilité/ la préférence
● Débrancher les chargeurs avant de sortir

● Il faut penser à débrancher tous les chargeurs avant de quitter la maison. l’obligation/ le
conseil/ la recommandation
● Ouvrir les fenêtres pendant le jour

164
● Il est plus utile d’ouvrir les fenêtres pendant le jour pour économiser l’énergie électrique.
l’utilité

Exercice 2

▪ Complétez le texte suivant avec les connecteurs appropriés choisis dans la liste suivante :
malgré, or, en outre, donc, pourtant, quoique.

De nos jours, la question de l’environnement inquiète tout le monde. Or, quoique nous soyons tous
concernés par la dégradation de l’écosystème, rares sont ceux qui agissent effectivement pour lutter
contre les effets désastreux de cette situation. Et malgré les efforts des écologistes, leur engagement
se heurte souvent à l’indifférence des décideurs et des politiciens. En outre, les intérêts économiques
empêchent toutes les mesures prises en faveur de la protection de la nature. Pourtant, les médias ne
cessent de tirer la sonnette d’alarme quant aux dangers que l’humanité encourt suite à ces
dérèglements. Il s’avère donc urgent de mobiliser toutes les consciences vives pour mettre fin à ces
dérives.

Exercice 3
▪ Choisissez le connecteur logique qui convient à chaque phrase
1. (Puisque / En effet) tu as oublié ton chargeur branché, voici ton amende !
2. (Comme / Néanmoins) sa voiture laissait échapper beaucoup de CO2, il est rentré chez lui
à pieds en la laissant au mécanicien.
3. Ce pays est très pauvre (par conséquent/en revanche) ses habitants sont très respectueux de
la nature.
4. Je reconnais que Tokyo où j’habite depuis 7 ans est une ville très développée (mais/ mais
encore), elle est (aussi /de plus) très polluée.
5. J’ai voté pour lui (même si / ainsi) je sais qu’il ne va pas tenir ses promesses écologiques.
6. (de sorte que/ en dépit de) des avertissements des écologistes, les usines n’ont toujours pas
réduit leurs émissions de gaz à effet de serre.

Exercice 4

▪ Dressez une liste de six gestes écocitoyens que tout un chacun pourrait adopter en faveur de
notre planète, en employant les tournures impersonnelles suivantes :
1- Il est indispensable que les énergies fossiles soient remplacées par les énergies
renouvelables
2- Il est recommandé qu’on achète les produits locaux au lieu de ceux importés, afin de
réduire la consommation du carburant
3- Il est obligatoire que la question écologique soit prioritaire aux soucis économiques.
4- Il est nécessaire que l’État prenne des mesures urgentes pour sauver l’environnement
5- Il est souhaitable que les gens réduisent leur consommation de l’électricité.

Exercice 5

▪ Indicatif ou subjonctif ? choisissez le mode qui convient. Justifiez votre choix.

1- Les chercheurs affirment qu’un changement de notre régime alimentaire [est/ soit] capable
de sauver la planète.

165
2- Pensez-vous que la transition énergétique [est/ soit] désormais une solution incontournable ?
3- Beaucoup de gens ne croient pas que les ressources naturelles [sont/ soient] limitées.
4- Pensez-vous que l’humanité [parvient/parvienne] un jour à se passer des énergies fossiles ?
5- Je trouve que l’énergie solaire [réussisse/ réussit] peu à peu à libérer l’homme de l’emprise
des énergies polluantes.

Exercice 6

▪ Mettez les verbes entre parenthèses à l’indicatif ou au subjonctif.


1- Le gouvernement estime que la question écologique (être) est une priorité.
2- Les climatosceptiques ne croient pas que l’activité industrielle (avoir) ait provoqué le
réchauffement climatique.
3- Pensez-vous que les énergies renouvelables (pouvoir) puissent résoudre notre crise
énergétique ?
4- Les écologistes voient que leurs mesures (remédier) remédieront certainement aux
dérèglements climatiques récents.
5- Les industriels croient que leurs activités ne (mettre) mettent pas en danger l’avenir de la
planète.

Exercice 7 : Vocabulaire.
▪ Liez chaque mot à sa définition

Mots Définitions
1) Écologie a) Unité écologique de base formée par le milieu et
les organismes qui y vivent.
2) Biosphère b) Conscience écologique d’appartenir à un
environnement qui garantit son existence.
3) Écosystème c) Organisme dont le génome a été modifié pour lui
conférer une nouvelle propriété.
4) Biodiversité d) Enveloppe animée de la terre où se manifeste la
vie organique.
5) Permaculture e) Étude des conditions d’existence et des
comportements des êtres vivants en fonction de
l’équilibre biologique et de la survie de l’espèce.
6) Écocitoyenneté f) Mode de production agricole prenant en compte
la protection de l’environnement et le respect des
ressources naturelles.
7) Agroécologie g) Diversité des espèces vivantes présentes dans un
milieu.
8) OGM h) Une agriculture durable non polluante qui
n’épuise pas le sol.
9) Décroissance i) Ensemble des techniques de transformation de
déchets après récupération, visant à en
réintroduire tout ou partie dans un cycle de
production.
10) Recyclage j) Concept politique, économique et social qui
remet en question l’idée selon laquelle la
croissance économique est un bienfait à long
terme pour l’humanité.

1:e ; 2:d ; 3:a ; 4:g ; 5:h; 6:b ; 7:f ; 8:c; 9 : j ; 10 :

166
Production orale P

En sous-groupes de 5 élèves, essayez d’élaborer une petite capsule audio de 3 minutes à diffuser sur
la radio locale dont l’objectif est de sensibiliser les gens à l’importance des gestes écocitoyens.

● Présentez d’abord le problème de la détérioration de l’environnement.


● Évoquez les conduites irresponsables de cette dégradation et leurs conséquences.
● Proposez quelques gestes à adopter pour protéger l’environnement.

Pour ce faire, utilisez les verbes d’opinion, les constructions impersonnelles et les connecteurs
logiques de cause, de conséquence et de concession.

Production écrite G

Entretien à publier dans la revue de l’université


Vu que vous êtes le seul marocain inscrit dans une université étrangère, imaginez un entretien où
vous exposez vos idées et opinions en réponse aux questions de l’un de vos camarades de classe qui
est responsable de la revue de l’université et qui désire avoir une idée sur la situation écologique
dans votre pays.
Les questions de l’intervieweur :
 Comment jugez-vous la situation écologique actuellement dans votre pays, le Maroc ?
 Les politiques chez vous sont-ils conscients de l’urgence de la situation ?
 Quelles sont les mesures prises par vos gouvernements successifs en vue d’atténuer l’impact
du réchauffement climatique ?
 La société civile s’est-elle engagée dans cette action écocitoyenne ?
 Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant à l’avenir de l’écologie dans votre pays ?

 Pour accomplir cette tâche, vous veillerez à :


 Utiliser les liens logiques de cause, conséquence, d’opposition et de concession.
 Utiliser les verbes d’opinion suivis de subjonctif.
 Utiliser les tournures impersonnelles

167
Prolongement N

▪ Lisez le texte suivant et répondez aux questions.

« Votez pour moi ou la terre va mourir »

C’est ma grand-mère maternelle qui m’a initié à l’écologie et qui m’a appris à l’aimer. Je n’avais
que sept ans. Suzanne était issue d’un milieu extrêmement défavorisé. Elle quitta l’école à onze ans.
A force de travail, de volonté et de lectures, elle
avait acquis une grande culture générale et une
remarquable compréhension du monde. Ce n’était
pas une théoricienne de l’environnement,
l’évidence de la beauté de la terre et l’urgence de sa
préservation lui sautaient aux yeux. La pollution
choquait déjà à l’époque ceux qui, pour avoir vécu
au contact de la nature et avoir été directement
dépendants d’elle, savaient combien son équilibre
était aussi précaire que précieux.
Depuis, les révolutions technologiques, sociales,
économiques et géopolitiques se sont enchaînées, à
une vitesse qui dépassa toutes les attentes.
Les mutations qui arrivent confèrent aux
hommes des pouvoirs démiurgiques. L’homme
devrait pouvoir réaliser ce que seuls les dieux
étaient supposés pouvoir faire : manipuler puis
créer la vie, modifier notre génome, reprogrammer notre cerveau et euthanasier la mort,
l’Intelligence Artificielle, l’homme augmenté, et même les animaux augmentés font partie des défis
technologiques et éthiques devant nous.
Comme si ces défis ne suffisaient pas, voilà que s’ajoutent ceux du changement climatique.
Beaucoup voient la corrélation de ces problèmes avec l’extraordinaire prospérité de nos économies
depuis deux siècles comme l’indication de la seule solution à notre portée : pour cesser de nuire à
notre environnement, il faudrait revenir à notre état de développement préindustriel. C’est une grave
erreur qui est en train d’emporter l’Europe et qui remet en cause notre avenir à tous. C’est cette
funeste folie que ce livre veut dénoncer.
L’écologie était il y a trente ans un courant sympathique, teinté de romantisme, au parfum
légèrement hippie. Il est en train de devenir un programme totalitaire violent avec ses chemises
vertes, ses anathèmes et ses bûchers.
L’écologie politique tente de convaincre l’opinion que seul un changement radical de régime
incluant un recul des libertés et l’abandon du confort moderne peut sauver la planète. Les
écologistes radicaux ont parfaitement compris que pour emmener les gens à la croisade verte, il faut
les terroriser. C’est désormais chose faite, et avec quel succès !
L’écologie est une science complexe passionnante mais en réalité fort complexe, au croisement
de multiples disciplines : démographie, agronomie, climatologie, zoologie, économie, droit
international … l’écologie, peut-être la plus multidisciplinaire des sciences, est devenue l’otage d’un
courant politique réactionnaire et anti-progrès. Selon le nouveau catéchisme vert, nous n’aurions pas
d’autre option de d’inverser les horloges de l’histoire économique pour retrouver l’époque où
l’humanité était peu nombreuse et vivait chichement. Beaucoup en appellent au retour à la terre, aux
méthodes de nos ancêtres, sans se rendre compte que derrière cet âge d’or fantasmé se cache une
réalité particulièrement pénible et douloureuse.
168
Nous ne devons pas choisir entre la prospérité et la terre, entre la richesse et la nature, entre le
bien-être humain et celui des autres espèces vivantes. Nous devons créer les conditions pour que la
prospérité, la richesse et le bien-être humain puissent exister dans le respect de l’environnement. La
technologie ne s’oppose pas à l’écologie, elle en est la clé. Ce livre veut montrer combien la science
est aujourd’hui notre seule chance de salut. Les défis ne s’opposent pas, ils se complètent. Mieux
encore : ils ont des solutions communes. A condition que nous ayons la lucidité de ne plus écouter
les marchands de peur.
Il est urgent de réhabiliter une écologie humaniste et progressiste qui ne détruise pas chez les
nouvelles générations la soif d’aventure et de progrès technologiques au service de l’homme. Ce
combat n’est pas facile, tant foisonnent les idées fausses, les absurdités érigées au rang d’évidence,
les non-dits coupables et les procès en sorcellerie. Mais je crois qu’il est le plus important que nous
devions mener. J’ai vu en quelques mois l’opinion changer, des paniques se déclencher, de cyniques
groupuscules diffuser à plaisir une propagande bien huilée. Nous avons été enfermés en très peu de
temps dans cette alternative délirante : donner le pouvoir aux soviets verts ou mourir. « Votez pour
moi, disent ces bonnes âmes, et vous serez peut-être sauvés. » Une technique vieille comme le
monde c’est celle de tous les prétendus personnages providentiels, les profiteurs des peurs
ancestrales, les agitateurs d’effrois. Ils attaquent en meute le vieil Occident aux Lumières bien
fatiguées. Ils profitent avec habileté des nouveaux outils de communication pour mieux répandre
leur fiel et faire taire ceux qui s’opposent.

Dr Laurent Alexandre, Jouissez Jeunesse, Petit manuel à l’attention de ceux qui choisiraient de
ne pas croire à la fin du monde, JCLattès

Questions :

1- Comment l’auteur a-t-il découvert l’écologie ?


C’est sa grand-mère qui l’a initié à l’écologie.
2- Qu’est- ce qui a fait, selon l’auteur, la réussite du discours écologique à ses débuts ?
Au début, le courant écologique était sympathique.
3- Qu’est-il arrivé par la suite à l’idée initiale de l’écologie ?
Elle est en train de devenir un programme totalitaire violent avec ses chemises vertes, ses anathèmes
et ses bûchers.
4- Pourquoi les thèses des écologistes, selon l’auteur, sont-elles loin d’être une solution?
Ce que proposent les écologistes comme solution est difficile à réaliser. Car, ce sont des
propositions qui prônent la décroissance ; autrement, les écologistes entendent restituer les temps
primitifs de l’homme, lui ôter tout le bien-être qu’il a acquis grâce au progrès.
5- Que propose-t-il pour aboutir à une écologie cohérente et efficace ?
L’auteur propose de repenser ce courant, de le concilier avec les exigences des sociétés modernes.

169
Séquence 2

L’homme-machine

Culture et
Tâche initiale Communication Langue Tâche finale
société

▪ Parler de ▪ Introduire ▪ Découvrir Grammaire : ▪ Exprimer son


l’avenir : ▪ Développer les ▪ Les liens chronologiques point de vue sur la
argumenter ▪ Hiérarchiser nouveautés du discours : d’abord, thématique de
▪ Démontrer dans le ensuite, enfin.
▪ Conclure domaine de l’écologie
l’innovation ▪ Futur simple
scientifique ▪ Rapporter les
Lexique : différents points de
▪vocabulaire vue exprimés lors
du progrès de la table ronde
scientifique
Phonétique
▪ Le « S » de
plus

Qu’est-ce que l’ homme bionique ?

170
Découverte U

https://www.reussirmavie.net/photo/art/grande/6021752-
8980513.jpg?v=1383670317

1- Que voyez-vous sur la photo ?


Un athlète qui participe à une course de vitesse.
2- Comment est cet athlète ?
Il est amputé sous le genou, il n’a pas de jambes mais, deux prothèses.
3- Est-ce que son handicap est un frein devant sa passion ? Pourquoi ?
Non. Il a réussi à courir grâce à ses prothèses.
4- Comment le progrès scientifique pourrait-il être d’un grand secours à la santé de l’homme ?
Le progrès scientifique est en train de transformer la vie de l’homme en accroissant ses
performances et en palliant ses handicaps.

171
Compréhension orale X

V
L’homme bionique

https://youtu.be/MO49Kk0KlT8

1- Que promettent les transhumanistes ? Comment ?


Un corps réparable à l'infini, un cerveau remplacé par des machines : tuer la mort.
2- Qu’est-ce qu’un homme bionique ?
Un homme dont le corps est développé par la robotique.
3- Quels sont les challenges devant Christophe ? Pourquoi ?
Contrôler sa prothèse, car il faudrait d’abord savoir comment fonctionne le cerveau.
4- Que veut dire : le retour sensoriel ? et en quoi est-il important dans la prothèse de Christophe ?
Il s’agit du retour du cerveau qui a senti le mouvement de la prothèse lui permettant de contrôler
en temps réel des membres artificiels.

172
Compréhension écrite n

Support

Grâce à la convergence d’une série de révolutions scientifiques


encore quasiment ignorées du grand public, la mort sera vaincue,
sinon d’ici la fin du siècle, du moins à coup sûr au siècle prochain.
Bien entendu, la mort restera toujours possible, dans un accident, un
suicide ou un attentat, par exemple. Mais elle ne viendra plus de
l’intérieur, seulement de l’extérieur, comme par inadvertance, et ce
grâce à six grandes innovations qui sont déjà là, dans nos laboratoires.
D’abord celle de la génomique. Son coût est tombé aujourd’hui à
3000 dollars et il sera de 300 avant la fin de la décennie de sorte qu’on pourra bientôt détecter la
plupart des maladies génétiques, donc les prévenir, voire réparer les gènes défectueux grâce à la
chirurgie génique […]. Ensuite, les nanotechnologies. En troisième révolution, celle du « big
data ».
La robotique vient en quatrième direction de recherche, celle qui, avec l’aide des
nanotechnologies, renforcera comme jamais les possibilités d’hybridation de l’homme avec des
machines. Enfin, la recherche sur les cellules souches et les progrès de l’intelligence artificielle
conduiront inévitablement à l’apparition d’un « homme augmenté ».
Or tout cela ira beaucoup plus vite que nous ne le pensions il y a peu encore. Du reste, que
l’immortalité ou, pour mieux dire et parler comme les anciens, « la vie sans fin » soit pour ce siècle
ou pour le prochain importe peu l’essentiel est qu’il n’y a aucune raison « rationnelle » de
supposer que les recherches scientifiques n’iront pas au bout de leur finalité ultime qui n’est autre
que la victoire sur la mort.
Béatrice Jousset-Couturier, Le transhumanisme : Faut-il avoir peur de l’avenir ?, Eyrolles, préf.
Luc Ferry

Compréhension globale

1- Quel est le thème du texte?


Le transhumanisme ou l’homme augmenté grâce au progrès scientifique.
2- Quels sont les objectifs des dernières révolutions scientifiques ?
L’objectif majeur est de vaincre la mort.

173
3- Comment compte-t-on atteindre ces objectifs ?
On compte le faire grâce aux six innovations scientifiques.
4- Comment pouvez-vous définir ce qu’est un “homme augmenté” ?
C’est un homme dont les organes défaillants sont remplacés par d’autres artificiels et qui
permettraient une longue vie à l’homme.

Compréhension détaillée

▪ Activité 1 :

Après avoir lu attentivement le texte, dites si ces propositions sont vraies ou fausses. Puis corrigez celles
qui sont erronées.

1- Ces révolutions scientifiques pourront supprimer toute mort.


Non, la mort suite à un accident est toujours possible.
2- La génomique est une technique génétique qui sera à la portée de tous.
Oui
3- On va transformer l’homme en une machine grâce à ces recherches scientifiques.
Non, on va juste améliorer ses qualités et pallier à ses faiblesses.
4- C’est la convergence de toutes ces innovations qui permettra l’apparition de l’homme augmenté.
Vrai

▪ Activité 2 :

1. Quelle est l’information avancée au tout début du texte ?


La mort sera vaincue, si ce n’est pas d’ici la fin du siècle, du moins à coup sûr au siècle
prochain.
2. Est-ce qu’elle est une simple éventualité ou est-ce plutôt une vérité sûre ? Comment vous
l’avez déduit ?
L’auteur est plutôt sûr de ce qu’il avance, car il a procédé à une argumentation organisée et a
utilisé le futur simple pour renforcer ses idées.
3. Relevez, dans le texte, les domaines de recherche qui permettront cette révolution scientifique.
la génomique – les nanotechnologies - « big data » - La robotique - la recherche sur les
cellules souches - l’intelligence artificielle.
4. Comment les scientifiques comptent-ils réaliser le grand rêve de l’Homme “la vie sans fin”?
Les scientifiques comptent se servir des innovations réalisées dans plusieurs domaines pour
créer un homme augmenter et repousser ou même vaincre la mort.
5. Dans quel cas, selon le texte, le rêve de l’immortalité est-il impossible ?
Quand la mort viendra de l’extérieur.

174
Vocabulaire du texte

▪ Relevez dans le texte tous les mots relatifs au lexique du progrès scientifique et
correspondant aux définitions données dans le tableau :

mot ou expression Signification

la nanotechnologie Technologie qui s’intéresse aux objets à l’échelle moléculaire ou atomique

l’homme augmenté Être humain qui a subi un ensemble de procédures, méthodes ou moyens,
chimiques ou technologiques, dont le but de dépasser ses capacités
naturelles ou habituelles.

la génomique Science étudiant le génome, c'est-à-dire la molécule d’ADN située dans les
cellules d'un être vivant et qui contient l'information génétique d'un
organisme, transmise de génération en génération.

une innovation Action de trouver des solutions, de mettre de nouvelles idées en œuvre d'un
point de vue pratique en réponse à la complexité de projets.

une révolution Discontinuité de la pensée scientifique à une époque donnée. Il s’agit d’une
scientifique rupture qui amène les différentes disciplines à se réorganiser autour de
principes nouveaux.

l’hybridation de Croisement de deux souches qui diffèrent par un ou plusieurs caractères,


l’homme l’humain et la machine, introduire des machines dans le corps humain pour
augmenter sa performance.

la robotique Ensemble des études et des techniques de conception et de mise en œuvre


des robots effectuant des tâches déterminées en s'adaptant à leur
environnement.

le big data Ensemble important de données. Né avec l’apparition du numérique, son


analyse et son stockage donnent lieu à de nouveaux outils et métiers.

175
Langue et communication Y

Repérage

▪ Activité 1 :
● Énumérez les innovations qui sont derrière la création de l’homme augmenté.
la génomique-les nanotechnologies- le big data-la robotique-la recherche sur les cellules souches et
l'intelligence artificielle.
● Sont-elles présentées de façon anarchique ou organisée ? Quels sont les outils qui assurent
cet ordre ?

L’énoncé l’outil

D’abord celle de la génomique d’abord

Ensuite, les nanotechnologies ensuite

En troisième révolution, celle du « big data ». en troisième

La robotique vient en quatrième direction de recherche en quatrième

Enfin, la recherche sur les cellules souches et les enfin


progrès de l’intelligence artificielle

l’essentiel est qu’il n’y a aucune raison « rationnelle » L’essentiel est


de supposer que les recherches scientifiques n’iront pas
au bout de leur finalité ultime qui n’est autre que la
victoire sur la mort.
▪ Activité 2 :
1- Dans le texte, l’auteur évoque des faits qui auront lieu dans le futur. Citez-en quelques-uns.
la mort sera vaincue ; les progrès de l’intelligence artificielle conduiront inévitablement à
l’apparition d’un « homme augmenté ». ; tout cela ira beaucoup plus vite
2- Quel est le temps verbal qu’il emploie pour parler de ces faits ?
Le futur simple

176
Fonctionnement de la langue

▪ Activité 1 :
Articulateurs logiques et chronologiques du discours
 Reconsidérez le tableau de l’activité 1 de la rubrique je repère et dites à quel moment
de la progression du texte renvoie chacun des outils-organisateurs.

La phrase l’outil le moment de l’argumentation

D’abord celle de la génomique d’abord introduire un 1er élément

Ensuite, les nanotechnologies ensuite ajouter un second

En troisième révolution, celle du en troisième ajouter un 3ème


« big data ».

La robotique vient en quatrième en quatrième ajouter un 4ème


direction de recherche

Enfin, la recherche sur les enfin ajouter un dernier


cellules souches et les progrès de
l’intelligence artificielle

l’essentiel est qu’il n’y a aucune L’essentiel est conclure


raison « rationnelle » de
supposer que les recherches
scientifiques n’iront pas au bout
de leur finalité ultime qui n’est
autre que la victoire sur la mort.

Tableau représentant quelques articulateurs de discours

Introduire D’abord, tout d’abord, pour commencer, avant tout, en


premier lieu, premièrement
Introduire un second élément Ensuite, puis, deuxièmement, en second lieu, en deuxième
lieu
Introduire un élément En plus, d’ailleurs, d’un côté … de l’autre, de plus, par
supplémentaire ailleurs, d’une part … d’autre part
Introduire le dernier élément Enfin, finalement
Marquer une affirmation En fait, à vrai dire, en réalité, de ce fait, en effet,
effectivement
Marquer un rappel Donc, en ce qui concerne, quant à
Attirer l’attention sur un exemple où A propos de, au sujet de, en ce qui concerne, quant à
un fait précis
Donner un exemple Par exemple, c’est-à-dire, ainsi
Exclure Sauf, excepté
Récapituler Bref, en bref, en résumé, en définitive, en somme
Conclure Bref, pour terminer, pour conclure, pour finir, en
conclusion, en définitive

177
▪ Activité 2
1- Trouvez la règle de formation du temps verbal que l’auteur utilise pour évoquer l’avenir de
l’homme.
2- Quelle valeur ce temps verbal a-t-il ?
Exprimer sa certitude quant à un fait futur.

La formation du futur simple La valeur du futur simple


Le futur simple est construit à partir du On emploie le futur simple pour exprimer sa
r in ini i + s r inais ns : certitude quant à un fait futur.
b) … ai
c) … as
d) …a
e) … ons
f) … ez
g) … ont

Entraînement oral
Exercice 1

▪ Chassez l’intrus dans chaque colonne

d’abord - car- ensuite- en pour conclure- en somme- premièrement- alors - quant


premier lieu- d’un autre côté donc - en définitive-enfin à - pour ce qui est de –
dernièrement

Exercice 2

▪ Choisissez la bonne conjugaison du verbe en essayant de justifier votre choix :

1- L’espérance de vie augmentera / augmenterait certainement avec le progrès scientifique.


2- L’homme augmenté serait /sera le rêve de l’humanité à venir.
3- La génomique permettra /permettrait sûrement de modifier l’ADN et préviendrait /
préviendra les anomalies génétiques.
4- La mort causée par l’usure des organes prendrait / prendra fin suite à l’impression en 3D
d’organes humains.

Exercice 3 : Phonétique

▪ Lisez attentivement le texte et dites si le « s » du mot « plus » se prononce ou pas.

Christophe est plus satisfait de sa prothèse qu’il ne l’était avant, car il trouve que c’est d’abord
un plus dans sa vie. Les parents d’enfants handicapés n’auront plus peur de faire des prothèses à
leurs petits. De plus, ce ne serait plus un problème d’ici quelques années grâce à la nanotechnologie

178
qui pourrait garantir une reconnaissance cérébrale plus rapide du mouvement volontaire effectué par
le nouveau membre.

Entraînement écrit
Exercice 1

▪ Complétez le paragraphe par les liens logiques/ chronologiques qui conviennent à partir de la
liste suivante : finalement, ensuite, d’ailleurs, en effet, d’abord, par conséquent.
……………… d’abord …………. les innovations technologiques participent au progrès de la
médecine…........... en effet............ elles donnent l'occasion aux médecins de mieux analyser les
problèmes du patient par conséquent les médecins peuvent soigner plus efficacement la maladie.
……… ensuite ……………….les nouvelles technologies rendent les vies des handicapés plus
faciles.
……… d’ailleurs …………………..les prothèses servent à faire bouger les muscles facilement. A
titre d’exemple, le cas d'Oscar Pistorius qui est un athlète handicapé. Grâce à ses prothèses
révolutionnaires conçues spécialement pour lui, il est parvenu …… finalement …………………à
égaler les sportives valides, et à participer à nombreuses compétitions.

Exercice 2

▪ Remettez les phrases en ordre pour restituer un paragraphe tout en proposant les liens
adéquats et en conjuguant au futur simple les verbes entre parenthèses :
1- Le robot (pouvoir)même remplacer le médecin si celui-ci ne peut assister à l’opération
2- En chirurgie, la robotique (être) de plus en plus présente auprès des médecins.
3- L’utilisation de la robotique en salle d’opération (ouvrir) la possibilité d’opérer à distance.
Le robot (permettre) de faire de plus petites incisions pour une opération très délicate.
En chirurgie, la robotique sera de plus en plus présente auprès des médecins. Le robot permettra, en
effet, de faire de plus petites incisions pour une opération très délicate. En outre, L’utilisation de la
robotique en salle d’opération ouvrira la possibilité d’opérer à distance. Enfin, le robot pourra même
remplacer le médecin si celui-ci ne peut assister à l’opération.

Exercice 3

▪ Réécrivez ce paragraphe en mettant tous les verbes au futur simple.

L’impression 3D trouvera d’innombrables applications en santé, à commencer par la pharmacie avec


l’impression de médicaments sur mesure. De la même façon qu’à partir d’une ordonnance un
pharmacien pourra préparer un médicament personnalisé à l’aide des ingrédients présents dans son
officine, l’impression 3D pourra bientôt créer des médicaments sur mesure. Cette méthode permettra
aussi d’ajuster la dose en fonction du patient.

Exercice 4
▪ Conjuguez les verbes entre parenthèses au futur simple

Certains pensent que les biotechnologies seront une chance pour l’homme. Grâce à leurs
découvertes, celui-ci acquerra un autre statut dans la nature. Il ne mourra plus prématurément,
179
comme c’est souvent le cas, car il saura désormais se prémunir de tous les dangers. À l’avenir, il
aura donc toutes les qualités requises pour surmonter les difficultés actuelles. Dans quelques
décennies, il réussira à se débarrasser de toutes ses imperfections physiques, et accédera par
conséquent à un autre état complètement différent.

Exercice 5

▪ Reliez le mot ou l’expression à sa signification :

1)NBIC a)Application d s rin i s d in éni ri hn i u au


monde du vivant.
2)Transhumanisme b) V n é d a é i r r s è hu ain n a n aid
de la technologie génétique.
3)Bioconservateur c)mi-homme mi-mécanique
4)Prothèse d)C u n aj u au r s ur a é i r r s s
performances.
5)Eugénisme e) Dis i in a ian a é ani u , d é r ni u , d
in r a i u a in d n ir d s s s è s d r du i ns
industriels.
6)Smart city f)Enthousiaste aux progrès NBIC

7)Biotechnologies g) M u n u ur in u rônan usa d s


s i n s d s hni u s a in d a é i r r s ara éris i u s
physiques et mentales des êtres humains.
8)Cyborg h) Groupe de technologies convergentes issu de la rencontre
de la nanotechnologie, de la biotechnologie, de l'informatique
et des sciences cognitives.
9)Mécatronique i) ville utilisant les technologies de l'information et de la
communication pour améliorer la qualité des services urbains
ou réduire leurs coûts.
10)Bioprogressiste j)Opposant au transhumanisme

1:h - 2:g - 3:j - 4:d - 5:b - 6:i - 7:a - 8 : c - 9 : e - 10 : f

Exercice 6

▪ Proposez quatre phrases relevant du domaine de l’innovation scientifique mise au service de


la santé en exploitant le vocabulaire étudié.
1- L’homme augmenté
2- Bioconservateurs
3- Biotechnologie
4- Prothèse
5- Bioprogressistes
Exemple : la nanotechnologie permettra d’effectuer des opérations très précises sans chirurgie.
 Accepter tout énoncé correct.

180
Production orale P

Vous participez à un concours d’éloquence organisé par votre établissement. Le thème choisi cette

année est : les biotechnologies et l’avenir de l’homme. Chaque candidat présentera devant un public

une réflexion structurée sur la question de l’homme augmenté et tentera de le convaincre.

Consigne :

 Formuler d’abord votre accord/désaccord

 Développer ensuite votre position arguments à l’appui.

 Concluez enfin par une brève récapitulation de votre point de vue.

 Veillez à bien structurer votre propos en employant des articulateurs du discours.

Pour les actions à venir, employez le futur simple.

Production écrite G

Corps connecté, homme augmenté !


On prévoit dans l’avenir, grâce aux recherches scientifiques, d’implanter des puces connectées
aux smartphones des personnes qui les portent. Elles peuvent ainsi, à tout moment, vérifier l’état de
leurs prothèses ou de leurs organes greffés.
Vous êtes journaliste et on vous charge de rédiger un article dans lequel vous défendrez cette
technique en introduisant l’idée, la développant et la démontrant.
Utilisez dans vos productions :
 Les liens logiques assurant la progression du discours
 Le futur simple pour parler de l’avenir
 Le lexique vu dans cette séquence.

181
Prolongement N

▪ Lisez le texte suivant et répondez aux questions :


LES DERNIERS JOURS DE LA MORT
La science et la culture modernes ont une tout autre approche
de la vie et de la mort. Elles ne voient pas en elle un mystère
métaphysique et certainement pas la source du sens de la vie.
Pour les modernes, la mort est plutôt un problème technique
que nous pouvons et devons résoudre.

(…) En réalité, (…) les humains meurent toujours des suites


d’un pépin technique. Le cœur cesse de pomper le sang. Des
dépôts de graisse bouchent l’artère principale. Des cellules
cancéreuses se répandent dans le foie. Les germes se
multiplient dans les poumons. Et qu’est-ce qui est
responsable de tous ces problèmes techniques ? D’autres
problèmes techniques. Le cœur cesse de pomper le sang parce
que le myocarde ne reçoit pas assez d’oxygène. Les cellules cancéreuses se propagent parce qu’une
mutation génétique aléatoire leur donne de nouvelles instructions. Des germes se sont insinués dans
mes poumons parce que quelqu’un a éternué dans le métro. (…). Uniquement des problèmes
techniques.

Et tout problème technique a une solution technique. Nul n’est besoin d’attendre le Second
Avènement pour triompher de la mort. Deux geeks – ou as de l’informatique – peuvent y parvenir
dans leur labo. Si, traditionnellement, la mort était le domaine des prêtres et des théologiens, ce sont
les ingénieurs qui prennent aujourd’hui la relève. Nous pouvons tuer les cellules cancéreuses par la
chimiothérapie ou des nanorobots. Nous pouvons exterminer les germes de nos poumons par des
antibiotiques. Si le cœur s’arrête, nous pouvons le ranimer par des médicaments ou des électrochocs
– et si ça ne marche pas, on peut implanter un nouveau cœur. Certes, pour l’heure, nous n’avons pas
de solutions à tous les problèmes techniques, mais c’est précisément pour cette raison que nous
consacrons tant de temps et d’argent à la recherche sur le cancer, les germes, la génétique et les
nanotechnologies.
Même les gens ordinaires qui ne sont pas impliqués dans la recherche scientifique ont pris l’habitude
de penser à la mort comme à un problème technique. Quand une femme va consulter son médecin et
demande « Docteur, qu’est-ce qui ne va pas ? », ce dernier répondra probablement « C’est la

182
grippe », « C’est la tuberculose » ou encore « C’est un cancer ». Mais jamais il ne dira « C’est la
mort ! » Et nous vivons tous dans l’idée que grippe, tuberculose et cancer sont des problèmes
techniques auxquels nous pourrions un jour trouver une solution technique.
Même quand des gens meurent dans un ouragan, un accident de la route ou une guerre, nous avons
tendance à y voir un échec technique qui aurait pu et dû être évité. Si seulement le gouvernement
avait mis en œuvre une meilleure politique ; si la municipalité avait bien fait son travail ; si le chef
des armées avait mieux réagi, la mort aurait pu être évitée. La mort est devenue une cause presque
automatique de poursuites et d’enquêtes. « Comment ont-ils pu mourir ? Quelqu’un, quelque part, a
failli ! »
L’immense majorité des chercheurs, des médecins et des spécialistes se tiennent encore à distance
de ces rêves affichés d’immortalité, affirmant qu’ils essaient simplement de surmonter tel ou tel
problème particulier. Mais puisque le grand âge et la mort ne sont que le fruit de problèmes
particuliers, il n’y a pas de stade auquel médecins et chercheurs vont déclarer « C’est bon, on
s’arrête là. Nous avons triomphé de la tuberculose et du cancer, mais nous ne lèverons pas le petit
doigt pour combattre la maladie d’Alzheimer. Que les gens continuent à en mourir ! » La
Déclaration universelle des droits de l’homme ne dit pas que les hommes ont le « droit de vivre
jusqu’à quatre-vingt-dix ans », mais que tout être humain a droit à la vie, point barre. Ce droit n’est
limité par aucune date d’expiration.
Aussi une minorité croissante de chercheurs et de penseurs parlent-ils plus franchement, ces temps-
ci, et assurent que le projet phare de la science moderne est de vaincre la mort et d’offrir aux
humains l’éternelle jeunesse. Ainsi du gérontologue Aubrey de Grey et du polymathe et inventeur
Ray Kurzweil (récompensé en 1999 par l’US National Medal of Technology and Innovation). En
2012 Kurzweil a été nommé directeur de l’ingénierie chez Google, et un an plus tard Google a lancé
une filiale, Calico, dont la mission déclarée est de « résoudre le problème de la mort. Google a
dernièrement nommé un autre convaincu de l’immortalité, Bill Maris, à la tête du fonds
d’investissement Google Ventures. Dans une interview de janvier 2015, recourant à une analogie
avec le football américain, Maris déclarait dans le combat contre la mort, « nous n’essayons pas de
gagner quelques mètres. Nous cherchons à gagner la partie ». Pourquoi ? « Parce que, répond-il,
mieux vaut vivre que mourir. »
Ces rêves sont partagés par d’autres sommités de la Silicon Valley. Le cofondateur de PayPal, Peter
Thiel, a dernièrement confessé qu’il compte bien vivre éternellement. « Je pense qu’il y a
probablement trois grandes façons d’aborder [la mort], a-t-il expliqué. L’accepter, la nier ou la
combattre. Je crois que notre société est dominée par des gens qui sont dans le déni ou l’acceptation;
pour ma part, je préfère la combattre. » Beaucoup de gens balaieront probablement ces déclarations
d’un revers de main, y voyant des fantaisies d’adolescents. Or, Thiel est quelqu’un qu’il faut prendre
très au sérieux. Il est un des entrepreneurs les plus prospères et influents de la Silicon Valley, à la

183
tête d’une fortune privée estimée à 2,2 milliards de dollars. La messe est dite l’égalité est hors-jeu,
l’immortalité dans l’air du temps.
Le développement à vitesse grand V de domaines comme le génie génétique, la médecine
régénérative et les nanotechnologies nourrit des prophéties toujours plus optimistes. Certains experts
croient que les humains triompheront de la mort d’ici 2200, d’autres parlent même de 2100.
Kurzweil et de Grey sont encore plus confiants. Ils soutiennent qu’en 2050 quiconque possède un
corps sain et un solide compte en banque aura une chance sérieuse d’accéder à l’immortalité en
trompant la mort de décennie en décennie. Tous les dix ans, selon Kurzweil et de Grey, nous ferons
un séjour dans une clinique pour y subir une transformation qui nous guérira de nos maladies, mais
régénérera aussi nos tissus en décomposition et améliorera nos mains, nos yeux et notre cerveau.
Entre deux hospitalisations, les médecins auront inventé pléthore de nouveaux médicaments,
d’extensions et de gadgets. Si Kurzweil et de Grey ont raison, peut-être y a-t-il déjà des immortels
qui marchent à côté de vous dans la rue – du moins si vous arpentez Wall Street ou la Cinquième
Avenue.
(…) En vérité, jusqu’ici, la médecine moderne n’a pas augmenté notre durée de vie naturelle d’une
seule année. Sa grande prouesse a été de nous sauver d’une mort prématurée et de nous permettre de
jouir pleinement du nombre de nos années. Quand bien même nous triompherions du cancer, du
diabète et des autres grandes maladies mortelles, cela signifierait simplement que tout le monde, ou
presque, vivrait jusqu’à quatre-vingt-dix ans : cela ne suffirait pas pour atteindre cent cinquante ans,
sans parler de cinq cents ans. Pour ce faire, la médecine devra réagencer les structures et processus
les plus fondamentaux du corps humain, et découvrir comment régénérer les organes et les tissus.
Que nous puissions le faire en 2100 est loin d’être évident. (…) Dès lors, même si nous n’accédons
pas à l’immortalité de notre vivant, la guerre contre la mort restera probablement le projet phare du
siècle prochain.

Questions :
1) Comment la science a-t-elle réussi à démythifier la question de la mort ?
La science ne voit plus en la mort un fait lié à la vie mais plutôt un problème
technique à vaincre.
2) Comment la question de la lutte contre la mort partage-t-elle les scientifiques ?
La majorité des scientifiques n’avoue pas que le projet principal de leurs recherches
est de vaincre la mort ; seule une minorité déclare avoir comme objectif à atteindre la
recherche de l’immortalité.
3) À la fin du huitième paragraphe, l’auteur déclare : « La messe est dite l’égalité est
hors-jeu, l’immortalité dans l’air du temps. » comment comprenez-vous ce propos ?
La mort est le sort de tout humain, c’est l’unique élément qui nous est commun ; mais
cette égalité devant la mort disparaitra quand les riches pourront « s’acheter » leur
immortalité.
4) Estimez-vous que cette approche de la mort soit éthique ? Justifiez votre réponse.
Réponses libres.

184
Transcription des documents audiovisuels E
Unité 1 Séquence 1 : Vivre-ensemble Deuxième étape, vous pensez à quelque chose de bon
……………………………………….……….p. 7 chez ces personnes. Troisième étape, vous vous
"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des demandez que puis-je apprendre de ces personnes ?
frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme Parce que bien vivre ensemble dépend de ma
des idiots" Martin Luther King. responsabilité individuelle.
Aristote nous dit que l'homme est un animal politique. Unité 1 Séquence 2 : On ne nait pas citoyen on le
Mais se pose la question de comment bien vivre devient ……………………………………….p.26
ensemble ? Une clé pour apprendre le bien vivre "On ne naît pas citoyen on le devient" Spinoza.
ensemble, et ce que les romains appelaient "le citoyen Être citoyen au premier sens du terme, c'est être
du monde". Selon cette notion l'homme appartient à membre d'une cité, d'une collectivité. Mais
aujourd'hui, ça veut dire quoi être citoyen ?
une humanité Une, et c'est cette appartenance qui
Je suis citoyen parce que j'ai droit de vote, je suis
fonde l'union et la possibilité d'une fraternité. un bon citoyen parce que j'exerce mon droit de vote.
L'appartenance à une même nature, à une même On sent bien que cette notion de citoyenneté manque
famille. Il ya des différences entre les hommes : des de consistance, elle manque de cœur, elle manque de
opinions opposées, des modes de vie divergents, mais chair, elle manque de vitalité. Ce citoyen-là, on lui a
la notion de citoyen du monde nous invite à nous enlevé la vie, on lui a enlevé son pouvoir. Or dans ce
relier par delà ces différences. Mais se pose une mot "citoyen" - aux armes citoyens - être citoyen du
Monde il y a une grandeur, une noblesse avec laquelle
deuxième question : comment réussir à vivre de
nous faut nous réconcilier. Se sentir citoyen au fond
manière concrète cette fraternité ? Pour les c'est quoi ? C'est comme se sentir appartenir à une
philosophes antiques, ce n'est pas lié à un système grande famille. Quand on aime sa famille, on
particulier, mais cela se fonde sur un travail intérieur s'intéresse à ce qu'elle vit, et on veut le meilleur pour
individuel et conscient, pour dépasser ses passions et chacun d'eux. Être citoyen, c'est élever sa conscience,
pouvoir faire place à l'autre. Ainsi, les stoïciens nous élevée sa conscience au-delà du cercle restreint de sa
invitent à réguler nos passions pour produire une vertu petite vie et de ses petites préoccupations, pour
embrasser l'idée du bien commun. Le bien commun
capitale pour le bien vivre-ensemble : L'ataraxie.
c'est quoi ? C'est vouloir le bien de personnes qu'on ne
Étymologiquement, cela signifie l'absence de trouble. connaît même pas.
Il s'agit d'une paix intérieure, d'une tranquillité de Le citoyen c'est celui qui se sent une
l'âme qui est produite non par l'isolement des autres, responsabilité vis-à-vis de la collectivité à laquelle il
mais par l'harmonisation intérieure. Face à une se sent appartenir : son village, sa région, son pays
contrariété, est-ce que je me mets en colère ? Est-ce jusqu'à l'humanité entière. Si tu veux savoir si tu es
citoyen, tu as une question à se poser : Est-ce que tu te
que je me renferme ? Est-ce que je me coupe de l'autre
sens responsable du milieu dans lequel tu vis ? Est-ce
? Ou est-ce qu'au contraire j'ai développé des moyens que tu te sens une responsabilité vis-à-vis des gens qui
intérieurs, comme le lac calme du haut des montagnes y vivent ? Et si oui ? Alors qu'est ce que tu fais ? Ce
que rien ne vient troubler durablement. Le citoyen que dit Platon, c'est que pour qu'une société soit juste,
responsable, en produisant de la paix, réussit à faire de il faut des hommes justes, et que ça, ça passe par
la place à l'intérieur de lui pour accueillir les l'éducation.
circonstances, pour accueillir l'autre. Ce travail Donc la question n'est pas tant de savoir quel système
il faut mettre en place pour une société juste, puisque
intérieur est un préalable indispensable pour élargir la
dans le meilleur des systèmes avec des hommes
conscience et accueillir l'autre. Chacun peut alors corrompus, ils ne rendront jamais la justice. La
développer et exprimer sa propre identité comme dans question est de savoir quels hommes quelles femmes,
un orchestre symphonique, où des voix et des avec quelles valeurs pour construire monde nouveau
instruments différents s'expriment et jouent ensemble, et meilleur ? Et donc quelle éducation pour cela ?
par leur expression, la magie de la partition Éduquer, educare c'est conduire vers, fait sortir de…
symphonique, ou le tout est largement supérieur à la l'éducation platonicienne elle vise à aider l'individu à
faire sortir de lui-même son potentiel pour qu'il se
somme des parties. Pour développer nos moyens
réalise. Alors parce que ces valeurs se révèlent et
intérieurs et nous entraîner à la fraternité consciente je s'activent, il trouve naturellement sa place dans la
vous propose un exercice. Première étape, vous société. Mais aujourd'hui, quelle question on pose à un
pensez à des personnes, trois personnes avec jeune quand on veut l'aider à s'orienter ? Qu'est ce que
lesquelles vous ne vous entendez pas très bien. tu aimes dans la vie ? Qu'est ce qui t'intéresse ? Mais

185
est-ce qu'on lui pose la question : En quoi veux-tu être crois, porte …peut porter à terme un changement de…
utile ? Qu'est-ce que tu veux apporter au monde ? Or, fallait dire de civilisation brut … un peu vaste mais
c'est à travers ce genre de questionnement que l'on tout de même c'est ….c'est un glissement considérable
libère le pouvoir du citoyen. Unité 2 Séquence 2 : Les réseaux sociaux
La première étape, c'est exercer un pouvoir sur soi ……………………………………….p.62
pour apprendre à se connaître, se dominer et se Du lever au coucher, qu'on le veuille ou non, pour la
conduire. Ça, c'est le citoyen qui se libère de lui- plupart d'entre nous, les réseaux sociaux sont
même. La deuxième étape, c'est l'exercice d'un omniprésents. La majorité des 18 à 34 ans consultent
pouvoir "transmettre" pour aider les autres à se libérer leur réseau social favori dès le réveil et plus de 80 %
d’eux-mêmes et ça, c'est le rôle de l'éducation. La des adolescents les consultent avant de s'endormir.
troisième étape, c'est l'exercice d'un pouvoir Et entre temps ?
"civilisateur" c'est le citoyen qui assume sa dimension Entre temps, on consulte les réseaux sociaux non-stop
politique et qui devient un acteur local, un ! Tout au long de la journée, un utilisateur moyen
constructeur de civilisation là où il vit. passerait un peu plus de 2 heures et 19 minutes sur les
Donc pour que se libère ce pouvoir citoyen, je réseaux sociaux, la France se situant dans la moyenne
vous propose de faire quelque chose d'utile, pour votre basse avec 1 heure 23 de connexion par jour pour un
quartier, pour votre ville. Faites un ramassage de utilisateur de Facebook, Twitter ou Snapchat, moyen.
déchets, seul ou à plusieurs. Rendez service à un Alors, tous accros aux réseaux sociaux ?
voisin ou à un inconnu. Trouvez ! Il y a mille et une Il faut dire que tout est fait pour nous faire replonger.
façons de se rendre utile et de libérer son pouvoir Entre les likes, les notifications, les retweets, mais
citoyen et même d'en faire un mode de vie. aussi l’expérience utilisateur, le design des interfaces,
Unité 2 Séquence 1 : Le numérique, un changement les couleurs, les sons, etc...
de civilisation ……………………………….p.46 Tout est calculé par les ingénieurs de la SiliconValley
Christophe ANDRE bonjour… une question à poser pour capter notre attention, rendre les plateformes
à Régis Debray. Donc… il a un regard …quand même addictives, et faire que nous y passions le plus de
plus affûté …je crois qu'il le peut bien le dire sur ces temps possible. Rien n’est laissé au hasard dans le
histoires-là …moi j'ai le sentiment que cette monde merveilleux des plateformes sociales !
révolution numérique… elle est d'ampleur Mais pourquoi est-ce si difficile de résister ?
comparable, peut être supérieure, à la révolution qu'a Lorsque l'on reçoit un Snap, un Tweet, ou que
représentée par exemple l'apparition de l'écriture, de la quelqu'un aime notre nouvelle photo sur Instagram par
lecture dans l'espèce humaine ; sauf que ça s'est fait en exemple, il a été démontré que notre cerveau relâche
l'espace d'une dizaine, d'une quinzaine d'années et que de la dopamine, l'hormone du plaisir. Chaque
derrière poussent ce qu'on pourrait appeler les forces notification stimule dans notre cerveau ce circuit de la
de l'argent. C'est-à-dire il y a tellement d'argent à récompense. Et ce sont ces notifications qui nous
gagner que ces contenus numériques et ses objets rendent accros ! S'il faut rappeler que le concept
numériques sont pensés pour faire gagner très d’addiction au virtuel n’est reconnu par aucune
rapidement de l'argent, pour en faire du profit au instance scientifique, certains parlent de « pollution
bénéfice des actionnaires et donc cette notre espèce mentale par le numérique ». Ce qui pose évidemment
n'a pas eu le temps justement de comprendre qu'il y a des problèmes de santé publique. Certaines personnes
des règles qu'il y a une diététique de cet usage des ont un véritable comportement compulsif vis-à-vis des
écrans, là où l'introduction de l'écriture s'est faite réseaux sociaux : elles vérifient de façon quasi-
tellement lentement sur une période tellement longue obsessionnelle que ce qu’elles ont posté a été
qu'on avait pu en faire un usage un peu différent me commenté, liké, ou encore, si elles ont de nouveaux
semble-t-il? followers. Surtout que les sollicitations sont
Régis Debray : Oui il y a toujours un des dommages constantes à cause de l’omniprésence de notre
collatéraux, un à chaque invention. Vous savez que smartphone dans notre poche. Et si le nombre de
l'invention de l'écriture a été condamnée par Platon notifications baisse, cela peut entraîner des
c'était pour lui le meurtre des anciens, le meurtre des dépressions chez des personnes fragiles. Ce sont les
vieillards qui étaient les détenteurs de la sagesse : on jeunes qui y sont les plus sensibles.
n'allait plus se tourner vers eux. C’était la victoire du Dans un article publié en 2017, le magazine américain
mort sur le vif … bref on pourrait … De façon The Atlantic a analysé l'évolution de la santé mentale
générale les inventions techniques n'ont jamais les des teenagers américains ces 25 dernières années. Le
résultats prévus par les inventeurs. Je vous rappelle constat est brutal : l'omniprésence des Smartphones
que internet C'était fait pour aider l'armée américaine dans les foyers américains coïncide avec une
à maintenir ses connexions et l'imprimerie qui a donné augmentation du nombre de dépressions et de pensées
le protestantisme était faite pour diffuser le dogme suicidaires. Les jeunes filles sont celles qui passent le
catholique. Donc à chaque fois on a un effet bizarre. plus de temps sur les réseaux sociaux et qui semblent
Bon aujourd'hui effectivement je crois que vous avez être les plus fragiles. Mais les adultes ne sont pas à
raison la révolution numérique est effectivement, je l'abri. Les études montrent que plus les jeunes adultes

186
consacrent du temps aux réseaux sociaux, plus ils surtout un livre qui va de A à Z. En fait, qu’est-ce que
ressentent un sentiment de solitude. c’est qu’un essai en littérature ? C’est tout simplement
Le tableau peut paraître sombre mais il ne faut pour une œuvre de réflexion sur à peu près n’importe quel
autant pas oublier que les réseaux sociaux permettent
sujet ; et cette réflexion, vous allez la délivrer de façon
aussi de formidable découvertes, de s’informer, de
rencontrer des gens passionnants, d'ouvrir une fenêtre très personnelle à votre lecteur afin qu’il puisse mieux
sur le monde, de développer sa culture, son esprit, sa comprendre votre point de vue sur telle ou telle idée,
créativité, et pour les plus timides, de mieux tel ou tel sujet, soit un sujet de société, soit un sujet
appréhender les relations sociales. philosophique, soit un sujet enfin, vous avez compris,
Les réseaux sociaux, c’est bon, mais avec modération un sujet de ce que vous voulez.
! Et n’oubliez pas que vous avez le droit de Unité 4 Séquence 1 : A quoi sert la philosophie ?
déconnecter. ……………………………………….p.114
Unité 3 Séquence 1 : Le livre qui a changé votre On va parler plus particulièrement de la philosophie
vie ……………………………………….p.81 et de pourquoi philosopher c'est un grand mot dit
Le livre qui a changé ma vie, c’est très difficile à dire comme ça mais pourquoi c'est une matière qui en fait
parce que j’ai beaucoup lu, et il y a beaucoup de livres plutôt vachement cool, c’est... que vous soyez en S,
qui ont eu beaucoup d’importance pour moi. Mais, si ES ou L vous allez probablement avoir de deux heures
je veux choisir, je vais dire les Illuminations de à 6 heures de philo par semaine et même si vous êtes
Rimbaud. Et ça a changé ma vie parce que, quand j’ai plus à l'école la philosophie peut vous servir au
lu ce livre, quand j’étais jeune, quand j’étais étudiant, quotidien et peut vraiment vous aider à voir le monde
autrement. Déjà ce qu'il faut savoir c'est que la
et même je pense que j’étais encore au Lycée, eh bien
philosophie c'est pas une matière à part c'est vraiment
j’ai été stupéfait, je ne savais pas qu’on pouvait faire une matière qui travaille avec les autres matières c'est
des choses comme ça à l’intérieur de la langue à dire qu'on a de la philosophie dans tous les domaines
française. Alors c’est probablement une des raisons du monde on a de la philosophie en médecine ceux
qui m’ont fait devenir écrivain, pour essayer qui sont en médecine ont d'ailleurs des cours d'éthique
d’approfondir un peu ce mystère et ces questions. et c'est de la philosophie morale on a de la philosophie
en politique que ce soit sur la gestion de la cité, on va
Qu’est-ce que c’est qu’un livre qui change votre vie ?
dire la gestion du gouvernement ; mais aussi le fait de
Eh bien, c’est un livre naturellement qui fait qu’on est voter les lois et pourquoi une loi est juste et une autre
différent une fois qu’on l’a lu, on était quelqu’un loi injuste d'ailleurs aujourd'hui dans le débat politique
avant, et puis il y a un événement qui se produit grâce il est toujours très intéressant d'avoir l'avis d'un
à cette lecture ; et après ça, on est autre, on se philosophe parce qu'il va apporter une autre vision du
comporte autrement. Et on est, ou peut-être beaucoup problème ils va l’éclairer sous un nouveau prisme
plus intelligent après. On peut vivre beaucoup mieux avec des notions beaucoup plus fondamentales, il va
plus être question de parti ou de d'idéologie politique
après la lecture d’un livre, ou de beaucoup de livres,
mais vraiment le fondement même du problème le
qu’auparavant. fondement moral le fondement de la justice le
Unité 3 Séquence 2 : L’essai en littérature fondement du bien commun la philosophie c'est aussi
……………………………………..……….p.97 des questions sur la vie aujourd'hui quand je vois les
Cette semaine voyons ensemble ce qu’est un essai unes des magazines comme « Cosmopolitan » et
en littérature. « Elle » …etc , je retrouve des grandes questions qui
Salut, j’espère que vous allez bien. Cette semaine ont été traitées par Platon qui ont été traitées par
donc je vous propose de voir ensemble ce qu’est un Sénèque, qui ont été traitées par les grands
essai en littérature. Et pour cela, je vais vous donner philosophes de l'antiquité à aujourd'hui : qu'est-ce
qu'être heureux ? comment faire pour traverser la vie
trois points essentiels à savoir.
sans avoir tout le temps peur ? comment faire pour
Le premier point c’est quoi un essai en littérature ? gérer la pression des autres ? tout ça c'est des thèmes
Alors on va mettre tout de suite les choses au clair. Un qui sont abordés par les philosophes. La philosophie
essai, ce n’est pas un test ; ce n’est pas que vous allez c'est pas de dire chacun son opinion et puis tout le
écrire quelque chose, une nouvelle ou un début de monde propose la sienne non c'est vraiment un
roman que vous n’allez pas pouvoir terminer et que raisonnement ça ressemble à un petit peu plus aux
mathématiques pour ça à savoir qu'on va avoir une
vous allez vous dire bah je m’en fiche, je le publie
question précise et on va essayer d'y apporter la
quand même. Non, non, non…. Je vous dis tout de réponse de manière vraiment progressive en avançant
suite un essai ce n’est pas ça ; ce n’est pas un essai pas à pas comme une démonstration de
non plus comme au rugby, vous n’avez pas à marquer mathématiques. Pour ceux qui vont commencer la
les sept points décisifs. Un essai en littérature, c’est philosophie cette année à l'école dites-vous aussi que
quelque chose d’un tout petit peu complexe, et c’est c'est vraiment l'occasion ou jamais de vous exprimer
187
c'est une matière qui est extrêmement libre je sais changement. N’attendons pas que ce soit les autres qui
qu'on a l'habitude de dire qu’ en philo au bac on peut initient le changement mais soyons vraiment le moteur
avoir deux on peut avoir dix-huit c'est pas vrai je suis du changement en utilisant le principe de la
pas d'accord avec ça généralement une bonne copie a fonctionnalité donc « ça fonctionne » ou « ça ne
toujours une très bonne note mais ça va être l'occasion fonctionne pas ».
pour vous de donner un point de vue où vous offre pas Unité 5 Séquence 1 : L’humanité a t-elle épuisé
toujours dans les autres matières va donner ton point toutes les ressources de la Terre ? ………….p.156
de vue en physique ou même en français et on est Le mercredi 1er août 2018, l'humanité a consommé
obligé de suivre un petit peu les cours qu'on a appris en huit mois à peine toutes les ressources naturelles
pendant l'année ; là en philosophie vous allez être très renouvelables que la terre est en mesure de produire
libre et vous allez vraiment pouvoir apporter votre en une année ; dès aujourd'hui l'humanité vit à crédit :
voix. Je vais vous montrer comment la philosophie elle demande plus à la terre que ce dont elle est en
peut vous aider au quotidien pour comprendre les capacité de produire. Chaque année nous arrachons
débats actuels et l'actualité parce que la philosophie beaucoup plus d'arbres que nous n’en implantons, il
c'est pas juste l'antiquité c'est pas juste les grandes naît beaucoup moins de poissons que nous n'en
questions sur la vie et la mort c'est aussi la pêchons, et la quantité de dioxyde de carbone explose
compréhension du terrorisme la compréhension des dans l'atmosphère. Pour continuer à se nourrir, boire,
grands débats autour de l'euthanasie autour de la se déplacer, se chauffer et vivre, l'humanité
gestation pour autrui et elle est extrêmement surexploite les écosystèmes, ce qui compromet
importante pour comprendre pourquoi on doit sérieusement ses capacités de régénération.
légiférer à ces sujets. Depuis 1986, le jour de dépassement de la terre est
Unité 4 Séquence 2 : Qu’en il du bien et du mal ? calculé par l’ ONG Global footprint network, elle se
…………………………………………….p.135 base sur deux indicateurs: l'empreinte écologique, les
Aujourd’hui je souhaite aborder la notion du Mal et surfaces productibles disponibles pour assurer les
du Bien. C’est étonnant mais nous ne considérons besoins de l'humanité en culture, bétail, poisson, bois
jamais nos actions comme mauvaises. En fait tout et espaces pour le développement urbain ainsi que la
dépend de notre conception du monde. Pour certains capacité des forêts à absorber les émissions de
par exemple un acte terroriste sera un mal pour dioxyde de carbone avec la biocapacité de la terre,
d’autres ce sera un bien. C’est la même chose pour c'est-à-dire sa capacité à régénérer les ressources
une guerre, pour certains une guerre c’est une attaque, naturelles et absorber nos émissions en co2.
pour d’autres c’est une défense. Dans les prisons La différence entre cette empreinte écologique et la
également quand on interroge des prisonniers la biocapacité de la terre représente le dépassement.
plupart ne considèrent pas qu’ils ont fait quelque Chaque année le jour du dépassement de la terre est de
chose de mal. Donc pour certains une action est un plus en plus précoce. Selon les derniers calculs
mal pour d’autres ce sera un bien tout dépend de notre l'humanité aurait besoin de 1,7 planète pour continuer
perception du monde. à nourrir habiller et soutenir les 7,6 milliards de
En fait, le Bien et le Mal n’existent pas. Moi je serais personnes sur terre pendant un an ; à ce rythme d'ici
partisan de remplacer le Bien et le Mal par « ce qui 2030, l'humanité aura besoin de deux planètes.
fonctionne » et « ce qui ne fonctionne pas ». Donc Selon le pays dans lequel on vit et son mode de
selon « ce qui fonctionne » et « ce qui ne fonctionne vie, nous n'avons pas tous le même niveau d'empreinte
pas » selon notre perception du monde, selon ce que écologique: l'ONG montre par exemple que si l'on
nous cherchons à être, selon ce que nous cherchons à vivait tous comme des Américains, nous aurions
faire et à avoir, donc, je vous propose de remplacer la besoin de cinq planètes, pour vivre. En France aussi
notion de Bien et de Mal par la notion de « cela nous sommes au delà de la normale ; nous aurions
fonctionne » ou « cela ne fonctionne pas » ; et nos besoin de deux planètes pour vivre comme des
actions personnelles, nos relations sont-elles Français. Selon l’ONG, les pays riches ont un impact
fonctionnelles ou dysfonctionnelles ? Si elles sont 5 fois plus élevé que les pays en voie de
dysfonctionnelles, eh bien ! changeons-les. Que ce développement.
soit donc au niveau individuel, c’est la même chose au “Il y a quand même quelques signaux positifs
niveau collectif. Si les actions de notre société no dans ce tableau, dans ce tableau assez noir,
fonctionnent pas, s’il y a dans le monde beaucoup de effectivement, cette date par exemple avance de moins
tension, beaucoup de violence, beaucoup de jalousie, en moins vite , ça fait cinq ,six ans qu'on voit un
beaucoup de critique, beaucoup de gaspillage des ralentissement de la progression de la date donc on
ressources, eh bien ! changeons-les. Et pourquoi ne gagne 1 ou 2 jours , alors qu'avant on gagnait
pas être la personne qui va initier le changement, que facilement une semaine, voire dix jours entre chaque
ce soit un changement au niveau local que ce soit un année, ça s'explique par le développement des
changement au niveau de notre entreprise, au niveau énergies renouvelables, maintenant on produit autant
de notre foyer de notre famille ou à un niveau plus d'électricité voire plus d'électricité à l'échelle globale à
vaste pourquoi ne pas être la personne qui va initier le partir des renouvelables qu'à partir du charbon les

188
énergies renouvelables que ce soit le solaire ou plus à y penser! Quand vous agissez avec votre corps
l'éolien sont beaucoup plus rentables maintenant que vous pensez à attraper tel objet, avec votre main à cet
le charbon, chacun peut faire des petits gestes pour endroit mais vous ne pensez pas à vos articulations, ça
essayer de repousser cette date et réduire son impact vient naturellement, c'est ce qu’on vise en fait avec les
sur les ressources naturelles, évidemment lutter contre prothèses »
le gaspillage alimentaire, donc acheter la bonne Pour réaliser chacune de ses actions très précises, les
quantité, ne pas jeter, cuisiner les restes au maximum chercheurs ont observé que quand Christophe pense à
manger moins de viande, manger moins de protéines un mouvement de la main les muscles de son bras se
animales moins de produits animaux donc: viandes contractent d'une manière bien particulière, un signal
poissons produits laitiers”. qui est décrypté en temps réel puis transmis au bras
L'empreinte carbone représente 60 % de robotisé qui obéit donc à la commande du cerveau de
l'empreinte écologique, pour un kilo de nourriture Christophe.
produit 4,5 kg de CO2 sont rejetées dans l'atmosphère. - Bravo!
L'agriculture biologique, l'agroécologie, la « En fait on n'a pas forcément conscience que des
permaculture autant de solutions envisageables pour objets aussi usuels qu'un gobelet en plastique un peu
ralentir l’épuisement des ressources naturelles. fragile c'est très difficile à attraper quand on a une
Unité 5 Séquence 2 : L’homme bionique main et on n'a pas de retour sensoriel »
…………………………………..…….p.172 « surtout quand l'objet est rempli en fait. »
La science-fiction d’hier va devenir médecine réalité ! « Tout à fait! »
Un corps réparable à l'infini, un cerveau remplacé par
des machines.
« Notre pensée sera hybride entre biologique et
informatique »
Les transhumanistes le professent: la science va
bientôt nous permettre de tuer la mort.
Et vous? Pensez-vous comme certains experts que
l'homme pourrait devenir immortel à brève échéance ?
A Paris, l'homme bionique est presque déjà une
réalité:
-Je tourne à droite, je tourne à gauche, je ferme,
j'ouvre et puis j'ai plusieurs positions en fait, voilà
c'est cool non!
Christophe est un cobaye heureux mais sans main
droite il teste depuis deux ans ce bras robotisé
-Et le poignet vous pouvez le tourner jusqu’où ?
-Oh ! bah ! alors là, c’est sans fin !
Une prothèse unique au monde développée par une
équipe française.
- bah du coup,la main elle est bien mise, donc pas
besoin de toucher les 3 boutons.
-je pense que c’est ça!
Au coeur de leurs recherches comment compléter,
réparer le corps humain grâce à la robotique,
« les challenges: les clés, les verrous, ils sont d'ordre
scientifique et pas technologique, des mains pro-
robotique très sophistiquées on en a, par contre la
possibilité de contrôle , on l'a pas et ça c'est quoi le
challenge: c'est de comprendre comment fonctionne le
cerveau, comment le cerveau opère dans notre corps,
comment on apprend »
Alors pour mieux ajuster cette communication entre
l'homme et la machine, Christophe vient
régulièrement s'entraîner sous le regard des
chercheurs;
-Pas mal !
-bon voilà !
« Donc là, l'épreuve, en fait, c'est de faire une pile de
gobelets en plastique, ils ne doivent surtout pas
tomber, notre but ultime en fait c'est que vous n’ayez

189
190

You might also like