COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE —_Réglement Général de la Commission
DE L'AFRIQUE CENTRALE de Surveillance du Marché Financier
de Afrique Centrale
UNION MONETAIRE DF L'AFRIQUE CENTRALE
LA COMMISSION DE SURVEILLANCE DU MARCHE FINANCIER DE L’AFRIQUE
CENTRALE
VU le Traité instituant la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC) :
‘VU la Convention régissant 'Union Monétaire de l'Afrique Centrale (UMAC) ;
VU I'Acte Additionnel n° 03/01 CEMAC CE 03 du 8 décombre 2001 portant création
de la Commission de Surveillance du Marché Financier de l'Afrique Centrale
(COSUMAF) ;
VU ’Acte Additionnel n°06/17-CEMAC-COSUMAF-CCE-SE du 19 février 2018 portant
unification du marché financier de la CEMAC et mesures d’accompagnement ;
VU le Réglement n°01/22/CEMAC/UMAC/CM/COSUMAF du 21 juillet 2022 portant
organisation et fonctionnement du marché financier de l'Afrique Centrale ;
En sa séance du 23 mai 2023 ;
ADOPTE LE REGLEMENT GENERAL DONT LA TENEUR SUIT:
TITRE | - DISPOSITIONS GENERALES
Article 1. — Au sens du présent Réglement Général, il faut entendre par :
« Appel public a ’épargne » : procédure par laquelle un émetteur, Etat ou entrey
procéde a la levée de capitaux par offre de titres au public, aves émission de titres
financiers sous le contréle de l'autorité de régulation du marché, qui doit apposer son
visa sur le document d'information établi cette occasion.
« Placement privé » : procédure par laquelle un émetteur procéde a la levée de
capitaux uniquement auprés dinvestisseurs qualifiés, avec émission de titres
financiers.
« Offre publique » : procédure qui permet de prendre le controle d'une société cotée
‘en bourse ou de renforcer une participation dans le capital social d'une société cotée
d8ja contrdlée.«Entreprise de marché » : entreprise commerciale, constituée sous forme de société
anonyme avec conseil d'administration, qui a pour activité organisation, anim
la gestion et le bon fonctionnement d'un ou plusieurs marchés réglementés et qui est
placée sous le controle de l'autorité de régulation du marché financer. Dans le cadre
de ses fonctions, Entreprise de marché fixe les régles d'admission la cote, gére les
plateformes de cotation et assure la promotion du marché auprés des investisseurs ot
des émetteurs.
« Sukuk » : titre financier islamique, équivalent a une obligation ordinaire et soumnis
aux préceptes religieux de la Charia. Le Sukuk est adossé a un actif tangible 4
&chéance fixe, il confére un droit de propriété sur les actifs de I’émetieur et son porteur
regoit une partie du profit attaché au rendement de l'actif sous-jacent. Les Sukuk
peuvent étre émis par les Etats et les entreprises.
« Emetteur » : Elat ou entreprise qui procéde a I'émission de titres financiers et a la
levée de capitaux sur le marché dans le cadre d'un appel public a lépargne ou d'un
placement privé.
«Visa » : autorisation donnée par lautorité de régulation du marché a un émetteur
autre qu'un Etat membre de la CEMAC, en vue d'une émission de titres par appel
public a l'épargne. Le visa désigne également 'autorisation donnée par lautorité de
régulation du marché a Tinitiateur d'une offre publique. Le visa n‘implique ni
approbation de lopportunité de Topération, ni authentification des éléments
comptables et financiers ou de l'information diffusée.
« Prise ferme » : engagement par lequel un intermédiaire de marché ou un groupe
diintermédiaires de marché, membres d'un syndicat de placement, s‘oblige, de
maniére ferme et irrévocable, @ acquérir les titres d'un émetteur avant que ceux-ci ne
soient proposés au public. L’émetteur est ainsi assuré de placer la totalité de ses titres
visés par la prise ferme. Dans un second temps, l'intermédiare ou le groupe
d'intermédiaires revendra les titres souscrits sur le marché.
« Jeton » : tout tien incorporel représentant, sous forme numérique, un ou plusieurs
droits pouvant étre émis, inscrits, conservés ou transférés au moyen d'un dispositif
denregistrement électronique partagé permettant d'identifier, directement ou
indirectement, le propriétaire dudit bien.
« Dispositif d’enregistrement électronique partagé » ou «DEEP »: systéme
congu et mis en ceuvre pour garantir l'enregistrement et l'intégrité des inscriptions et
permetire d'identifier les propriétaires des titres, la nature et le nombre de titres
détenus.
«Notation » : opinion émise par une agence spécialisée, agréée par l'autorité de
régulation du marché, consistant a apprécier la solvabilité financiére d'un émetteur ou
d'une opération portant sur des instruments financiers.
« Prestataire de services sur actifs numériques » ou « PSAN » : professionnel dont
activité consiste a fournir des services d'achat-vente d'actifs numériques, de
conservations d’sctifs numériques, d’exploitation de plateforme de négociation d'actits
numériques et autres services sur actifs numériques tels que la réception et
transmission d'ordres, la gestion de portefeuille, le conseil et le placement.
Organismes de Placement Collectif : véhicules d'investissement constitués sous
forme de portefetilles collectifs, accueillant les fonds d'investisseurs multiples et gérés
selon une orientation définie a 'avance par une société de gestion agréée justifiant
d'une expertise en matiére de gestion financiére. Les organismes de placement
collectif (OPC) comprennent d'une part les organismes de placement collectif en
valeurs mobiligres (OPCVM) et d’autre part les fonds d'investissement alternatifs (FIA).
"BFonds d’Investissement Alternatifs (F..A.) : organisme de placement collectif qui a
pour objet de recueilir les fonds de plusieurs investisseurs en vue de les faire fructifier,
en les investissant sur des actifs divers, autres que des actions et des obligations.
« Organisme de placement collectif en valours mobiliéres » ou « OPCVM » :
portefeuilles de valeurs mobiliéres gérés par des professionnels et détenus
collectivement, sous forme de parts ou actions, par des investisseurs particuliers ou
institutionnels. Les OPCVM investissent principalement sur des valeurs mobiliéres
(actions, obligations).
Article 2. - Le présent Raglement Général est établi en vertu des dispositions de
article 21 du Réglement n°01/22/CEMAC/UMACICM/COSUMAF du 21 juillet 2022
portant organisation et fonctionnement du marché financier de |'Afrique Centrale.
la pour objet de préciser :
= les droits et obligations des intervenants et acteurs du marché ;
= les modalités pratiques de organisation et du fonctionnement du Marché
Financier de l'Afrique Centrale ;
= les modalités d'application des dispositions du —_ Raglement
n°01/22/CEMAC/UMAC/CM/COSUMAF du 21 juillet 2022 portant organisation
et fonctionnement du marché financier de l'Afrique Centrale.
Avant son adoption par le Collége de la COSUMAF, le présent Réglement Général fait
objet d'une consultation publique dans les Etats membres de la CEMAC, y compris
en cas de modification.
Aprés son adoption, il est publié au bulletin officiel de la COSUMAF, sur le site intemet
de la COSUMAF et sur tout autre support jugé approprié.
Article 3. - Le présent Reglement général s'applique :
= au Collage, a la Commission des sanctions, aux dirigeants et au personnel de
la COSUMAF ;
- aux investisseurs en valeurs mobiliéres ou en tous autres produits de
placement émis sur le marché financier régional ;
- aux émetteurs dinstruments financiers ;
+ aux organismes de marché ;
- aux intermédiaires de marché ;
- aux organismes de placement collectif, & leurs sociétés de gestion et a leurs
dépositaires ;
aux commissaires aux comptes des sociétés faisant appel public a I’épargne
ou des personnes, structures ou organismes soumis au contréle de laCOSUMAF ;
= aux organismes de notation financire ;
- aux analystes financiers indépendants ;
= aux organismes de garantie des émissions ;
- au Fonds de garantie du marché ;
- toute personne ou structure intervenant sur le marché.
Article 4. — Dans sa fonction de régulation du marché financier de l'Afrique Centrale,
la COSUMAF applique une approche du contréle des opérations, des acteurs et des
intervenants du marché basée sur les risques.
Cette approche consiste notamment, d'une part, a identifier et évaluer les risques de
marché et, d’autre part, @ prendre des mesures proportionnées a ces risques.
Article 5. — Dans le cadre de leurs opérations, les personnes, structures ou
‘organismes placés sous le contréle de la COSUMAF mettent en ceuvre une approche
basée sur les risques afin d'allouer des moyens et ressources adéquats aux clients et
produits qui présentent des risques plus élevés. lis établissent une cartographie des
risques auxquels ils sont exposés. Cette cartographie est réguliérement mise a jour.
Elle permet d'établir le niveau d'exposition de la structure aux risques identifies.
La cartographie des risques visée au présent article doit étre adressée a la COSUMAF
au plus tard le 31 mars de chaque année, avec le rapport annuel de contréle interne.
Une Instruction de la COSUMAF précise les modalités d’établissement de la
cartographie des risques visée au présent article.
TITRE Il- POUVOIRS DE LA COMMISSION DE SURVEILLANCE DU MARCHE
FINANCIER DE L'AFRIQUE CENTRALE
CHAPITRE | - POUVOIR REGLEMENTAIRE
Article 6. - Conformément aux dispositions de article 21 du Réglement
n°01/22/CEMAC/UMAC/CM/COSUMAF du 21 juillet 2022, dans le cadre de
Texercice de son pouvoir réglementaire, la COSUMAF peut procéder par voie
diinstructions, de circulaires, de communiqués, davis et de recommandations aux
fins de préciser les modalités d’application du présent Reglement Général
Article 7. — Les instructions et recommandations visent a préciser |'interprétation
‘du Reglement Général de la COSUMAF et les modalités de son application.
Article 8. — Avant adoption de toute instruction et de toute nouvelle disposition du
Raglement Général par le Collage, le Président de la COSUMAF peut soumettre
le projet de texte pour consultation au public dans les Etats membres de la CEMAC.
Le lancement de la consultation publique fait objet d'un communiqué publié sur lesite internet de la COSUMAF ou par tout autre moyen précisé parla COSUMAF.
Article 9. — Les consultations publiques visent @ recueillir les éventuelles
observations et propositions des acteurs et intervenants du marché, de leurs
associations professionnelles, des investisseurs et de toute autre personne
consultée.
Les observations et propositions sont adressées par voie électronique ou par tout
autre moyen précisé par la COSUMAF.
Article 10. — Au terme de la consultation publique, la COSUMAF établit un procés-
verbal qui fait état des observations et propositions recueillies et de l'appréciation
quien a été faite.
Le résultat de la consultation publique fait Fobjet d'un communiqué publié sur le
site internet de la COSUMAF ou par tout autre moyen précisé par la COSUMAF,
auquel est annexé le procés-verbal visé au présent article.
Article 14, - Dans le cadre de lexercice de son pouvoir réglementaire, la
COSUMAF fixe les normes comptables, prudentielles et financiéres applicables
aux opérations des personnes, structures ou organismes intervenant sur le marché
financier de l'Afrique Centrale.
CHAPITRE Il- POUVOIR D'HABILITATION ET DE DELIVRANCE DE CARTES
PROFESSIONNELLES
Section | : Conditions d’habilitation
Article 12. - La COSUMAF habilite les personnes physiques exergant certaines
fonctions au sein des structures et organismes soumis a son contréle et visés a article
19 du Réglement n°01/22/CEMAC/UMAC/CM/COSUMAF du 21 juillet 2022.
En vue de leur habilitation, les personnes physiques visées au premier alinéa du
présent article doivent justifier d’un niveau de formation adéquat et se soumettre a un
examen.
La décision d’habilitation est prononcée par le Président de la COSUMAF a issue de
examen visé a I'alinéa 2 du présent article. Cette décision précise les fonctions pour
lesquelles Ihabilitation est octroyée.
Lhabilitation octroyée donne lieu a la délivrance immédiate d'une carte professionnelle
Article 13, — Les fonctions dont lexercice requiert la détention d'une carte
professionnelle sont celles caractérisées par :
- des conseils donnés aux investisseurs ;
- des communications transmises au public ;
- des conseils donnés aux émetteurs ;- la prise d’engagements pour le compte d'une structure ou d'un organisme
soumis au contréle de la COSUMAF ;
= la responsabilité de la conformité et du contréle interne ou de la gestion de
risques.
Article 14. — Les fonctions soumises a habilitation et dont lexercice requiert la
détention d'une carte professionnelle sont notamment les suivantes =
= Contrdleur interne et conformité
= Négociateur d’instruments financiers pour compte propre et pour compte de
tiers ;
Conseiller en investissement financier ;
= Analyste financier ;
- Gérant de portefeuille d’instruments financiers ;
- Responsable back office ou post-march
- Responsable de la fonction dépositaire au sein des structures exergant
Vactivité de dépositaire d’organismes de placement collectif ;
- Responsable de la gestion des risques.
Article 15. — Les personnes, structures et organismes soumis au controle de la
COSUMAF s’assurent que les personnes physiques placées sous leur responsabilité
ou agissant pour leur compte disposent d'une qualification minimale ainsi que d'un
niveau de connaissances suffisant pour exercer les fonctions qui leur sont confiées. A
cet effet, les personnes, structures et organismes concernés adoptent les mesures et
procédures nécessaires et procédent, au moins une fois par an, & la vérification des
aptitudes et du niveau des connaissances.
Les personnes, structures et organismes soumis au controle de la COSUMAF
s'assurent que les personnes physiques placées sous leur responsabilité ou agissant
pour leur compte, acquiérent habitation de la COSUMAF dans un délai de six (6)
mois & compter de leur entrée en fonctions.
Article 16. — La délivrance de cartes professionnelles donne lieu au versement d'une
somme fixée par une instruction de la COSUMAF.
Section Il : Examen d'habilitation
Article 17. - Sont autorisées a se présenter & 'examen d'habilitation, les personnes
remplissant les conditions suivantes
= détention d'un dipléme d'enseignement supérieur de niveau BAC+3 minimum
dans le domaine juridique, financier ou comptable ou, & défaut, justification
d'une expérience professionnelle d’au moins cing (5) ans dans le secteur
financier ;
= présentation par une structure agréée par la COSUMAF au sein de laquelle la
personne exerce une fonction a temps plein. BArticle 18. — L'examen visé au présent chapitre est organisé par la COSUMAF ou
‘sous sa supervision,
Article 19. - Lexamen d’habilitation porte sur la culture financiére et sur les
connaissances et compétences professionnelies des candidats. II doit étre organisé
selon des modalités appropriées pour contréler lesdites connaissances et
compétences.
Llorganisation doit garantir une évaluation objective des connaissances et
compétences ainsi que de leur niveau d’acquisition.
Llorganisateur de examen doit se doter de moyens techniques et humains adaptés
pour
+ vérifier lidentité des candidats ;
+ assurer une survellance efficace des examens ;
= prévenir les éventuels incidents et fraudes qui pourraient survenir pendant les
examens.
Article 20. — L'organisateur de l'examen d'habilitation doit disposer d’un réglement
intérieur précisant les modalités d'organisation des examens d’habilitation.
Article 21. - L'examen dhabilitation est organisé au moins deux fois par an.
La COSUMAF porte a la connaissance des structures et organismes soumis 4 son
contréle et du public, sur son site internet et sur tout autre support jugé approprié, les
dates et lieux de 'examen d'habilitation.
Article 22. - Les personres éligibles nouvellement recrutées disposent d'un délai de
douze (12) mois a compter de la date de recrutement pour se soumettre a I'examen
dhabilitation. En vue de leur habilitation, les structures et organismes dont elles
relévent présentent au Secrétaire Général de la COSUMAF les candidatures a la
premiére session d’examen suivant l'expiration dudit délai de douze (12) mois.
Article 23. — Les résultats de I'examen d'habilitation sont adressés par le Secrétaire
Général de la COSUMAF a la structure ou l'organisme concerné, accompagnés de la
décision d’habilitation et de la carte professionnelle y afférente.
Section Ill : Durée et renouvellement de I’habilitation
Article 24. — L'habilitation est délivrée pour une durée de trois (3) ans a compter de la
date de la décision y afférente.
Les personnes éligibles peuvent étre détentrices dune ou de plusieurs cartes
professionnelles pour des fonctions non incompatibles.
‘Avant l'expiration du délai de trois (3) ans visé a l'alinéa premier du présent article, un