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Charges déductibles – I.

S au
Maroc

La notion de charges déductibles est très importante dans la


détermination du résultat imposable à l’impôt sur les
sociétés (I.S). En effet, comme nous l’avons expliqué dans
notre article Impôt sur les sociétés au Maroc (I.S), la base
imposable de l’IS est déterminée par l’excédent :
 Des produits imposables
 Sur les charges déductibles

A titre de rappel, selon les dispositions de l’article 10


du C.G.I., par charges déductibles il faut entendre :
 D’abord, les charges d’exploitation : en comptabilité ils se
constituent par les charges courantes nécessaires à
l’activité. Par exemple, les coûts d’achats de matières, les
frais de personnel…
 Ensuite, les charges financières qui se constituent entre
autres des intérêts de prêts, des pertes de changes…
 Enfin, les charges non courantes qui sont des charges
exceptionnelles subies telles que les pertes sur créances,
les pénalités diverses…
Lire aussi : CPC – Compte de produits et de charges – Maroc

En pratique, le code général des impôts marocain limite,


cependant, la déductibilité de certaines charges (pénalités,
cadeaux,…). Dans ce cas, bien que l’entreprise dispose du
droit de déduire ces charges, elle doit procéder à leur
réintégration. La réintégration s’opère dans le tableau de
passage du résultat comptable au résultat fiscal.

Il est très important de bien identifier les charges


déductibles (et non déductibles) au moment de la
déclaration. Si elles sont identifiées lors d’un contrôle fiscal,
des pénalités et majorations peuvent s’appliquer.

Avant d’analyser en détail les charges déductibles, il est


nécessaire d’expliciter les conditions de déductibilité d’une
charge.

Lire aussi : Fiscalité au Maroc

Charges déductibles – Quels sont les


conditions de déductibilité
Afin qu’une charge soit fiscalement déductible, certaines
conditions doivent se réunir. Ces conditions concernent tant
sa nature que la raison pour laquelle elle a été exposée. En
effet, ces conditions ressortent de la loi, mais ne sont
explicitées clairement que dans la circulaire (Note circulaire
CGI 717 Tome 1). Ces conditions sont les suivantes :
 Premièrement, la charge doit se rattacher à la gestion de
l’entreprise

La société doit supporter une charge dans l’intérêt de


l’activité imposable et pour ses besoins. De ce fait, toute
charge que l’entreprise supporte pour l’intérêt d’un associé
n’est pas une charge déductible.
Exemple : Un voyage personnel d’un associé avec sa famille, par exemple, ne sera pas déductible. Cependant, un
voyage d’affaires pour participer à un salon de commercialisation le sera.
 Deuxièmement, l’entreprise doit constater la charge en
comptabilité

Une charge même si elle est réelle et liée à l’activité perd


son caractère de charge déductible si l’entreprise omet de
la comptabiliser en charges dans l’exercice concerné.
 Troisièmement, les charges doivent avoir un caractère effectif et
une pièce comptable régulière doit les supporter

Il faut comprendre que deux sous-conditions ressortent de


cette condition :


 Effectivité de la charge : Ceci veut dire que même en présence d’une pièce comptable (facture),
l’administration fiscale dispose du droit de remettre en cause l’effectivité de la charge (cas des fausses
factures, cas des charges non liées directement par nature à l’activité…)
 Justification de la charge : Même en présence d’une charge réelle et effective, l’absence d’une
facture ou autre justificatif probant peut être un motif de rejet
N.B : Le cas particulier des notes de frais est traité dans un
article séparé.
 Quatrièmement, se traduire par une diminution de l’actif net de la
société.

Une dépense qui se traduit par une entrée d’un élément


nouveau dans l’actif ne donne pas droit à déduction.

Ainsi, les charges ayant pour effet l’augmentation de la


valeur d’un actif ne sont pas déductibles (amélioration d’un
actif existant, par exemple). En outre, ne sont pas
déductibles les dépenses ayant pour effet le prolongement
de la durée de vie d’un actif.
Cependant, les dotations aux amortissements des
immobilisations peuvent être déduites dans les conditions
de droit commun explicitées plus loin dans cet article.

Cas particulier : les charges sur exercices antérieurs

La déduction d’une charge est conditionnée par le respect


du principe de spécialisation des exercices.

Ainsi, les charges sur exercices antérieurs ne sont pas


déductibles. En vertu de ce principe, les charges
déductibles doivent affecter les résultats de l’exercice de
leur engagement. Ainsi, il est obligatoire de rapporter à
chaque exercice, les charges nées d’opérations ou
d’évènements qui prennent naissance au cours dudit
exercice, quelle que soit la date de paiement.

Détermination du résultat fiscal


En vertu des dispositions de l’article 8-I du C.G.I., le résultat
fiscal de chaque exercice comptable correspond à l’excédent
des produits sur les charges. Ce résultat fiscal est déterminé
en apportant au résultat comptable les corrections
suivantes :
 L’entreprise doit réintégrer les charges non déductibles
(exemple : charges non liées à l’exploitation) ;
 Elle a le droit de déduire de manière extra comptable
les produits qui ne sont pas imposables (exemple :
dividendes bénéficiant d’un abattement de 100%).

L’entreprise doit opérer des déductions/réintégrations dans


les cas suivants :

 Soit, lorsque les produits sont totalement ou


partiellement exonérés, ou soumis à abattement;
 Ou, lorsque les charges sont totalement ou
partiellement non déductibles, ou leur déduction est
plafonnée
 Soit encore, parce qu’ils ont été antérieurement taxés
(ou déduites) ou que leur taxation (déduction) est différée.
Exemple : La reprise de provision opérée sur une provision dont la dotation a été antérieurement réintégrée est
déduite dans le tableau de passage (bien que comptabilisée en produits).

Le résultat fiscal, ainsi rectifié constitue la réelle base


imposable. Les corrections sont effectuées dans un tableau
annexé à la liasse fiscale dit « tableau de passage du
résultat comptable au résultat fiscal ».

Les charges déductibles sont constituées du total


des charges d’exploitation, financières ou non courantes n’ayant pas
été nommément désignées comme non déductibles.

Analysons chacune de ces composantes des charges


déductibles.

Charges déductibles – Les charges


d’exploitation
Les charges d’exploitation dites déductibles sont celles qui
ne nécessitent pas de rectification (ou résultant de la
rectification). Selon les dispositions de l’article 10 du code
général des impôts :

« Les charges d’exploitation constituées par :

A- les achats de marchandises revendus en l’état et les


achats consommés de matières et fournitures ;
B- les autres charges externes engagées ou supportées
pour les besoins de l’exploitation, y compris :

(…)
C- les impôts et taxes à la charge de la société, y compris
les cotisations supplémentaires émises au cours de
l’exercice, à l’exception de l’impôt sur les sociétés ;
D- les charges de personnel et de main-d’œuvre et les
charges sociales y afférentes, y compris l’aide au logement,
les indemnités de représentation et les autres avantages en
argent ou en nature accordés aux employés de la société ;
E- les autres charges d’exploitation ;
F- les dotations d’exploitation. »

Nous constatons que le code général des impôts définit les


charges d’exploitation comme étant les charges faisant
partie de la classe 61 dans le plan comptable marocain. Ne
sont donc à considérer comme non déductibles que les
charges :

 Qui manquent à une des conditions de déductibilité


citées ci-dessus ;
 Qui sont non déductible en vertu d’une disposition
expresse de la loi.

Analysons à présent chacune de ces composantes prévues


par le code général des impôts à la lumière des
commentaires faits par la circulaire 717.

A – les achats de marchandises revendus en l’état et les


achats consommés de matières et fournitures
De manière générale, une entreprise soumise à l’I.S. peut
déduire fiscalement tous les achats qu’elle effectue dans le
cadre de son activité. Il s’agit notamment des achats de :

 marchandises lorsqu’elle effectue une activité de


négoce ;
 matières premières lorsqu’elle a une activité
manufacturière ;
 autres fournitures (eau, électricité, fournitures de
bureau, …) ;
 services, études, sous-traitance ..
Achats locaux

Le montant déductible fiscalement correspond au prix


d’achat qui s’entend du prix facturé, toutes taxes comprises,
à l’exclusion de la T.V.A. déductible.

Cependant, les sociétés n’ayant pas le droit de récupérer la


TVA peuvent la comptabiliser en charge déductible. Ainsi,
par exemple, une société soumise à un prorata de déduction
de TVA peut bénéficier de la déduction au titre de l’I.S de la
TVA non récupérable.

Achats importés

Dans le cas où l’entreprise importe une marchandise, la


circulaire 717 stipule que la charge déductible se compose
de :

 Prix d’achat
 Droits de douane afférents aux biens acquis
 Frais d’approche accessoires tels que le fret, transit,
assurances …

Il est à noter que, selon la même circulaire le coût réel se


calcule en convertissant la valeur en devises au taux du jour
de la souscription de la DUM (Déclaration Unitaire de
Marchandise). Ensuite, lors du paiement l’entreprise peut
comptabiliser un gain ou une perte de change par différence
au cours du jour de paiement. La perte ou le gain de change
réalisés sont respectivement déductibles ou imposables.

La circulaire donne des précisions supplémentaires quant à


la déduction dans les cas spécifiques de sous-traitance,
travaux immobiliers, … Voir la Note circulaire CGI 717 Tome
1.

Cas de la variation de stock


Comme indiqué ci-dessus, l’entreprise doit respecter
le principe de spécialisation des exercices.

Ainsi, lorsqu’une entreprise achète des marchandises ou


matières et qu’ils demeurent en stock à la fin d’exercice,
leur valeur n’est pas déductible. En effet, seuls sont
déductibles les achats correspondant à une consommation
(ou une revente) réelle durant l’exercice.

Sur le plan comptable, cet objectif est atteint à travers le


jeu de variation de stocks.

La variation du stock correspond à la différence entre le


stock en début de l’exercice et le stock à la fin de
l’exercice. Le montant déductible annuellement correspond
à la différence entre le volume annuel des achats et ladite
variation de stocks.

Ainsi, les marchandises et matières précédemment


achetées qui sont entrées dans le cycle d’exploitation
durant l’année font partie des charges déductible (variation
de stock débitrice). Cependant, les marchandises achetées
durant l’année mais faisant partie du stock final ne seront
déductible que lors de leur exercice de consommation /ou
vente (variation de stock créditrice).

A noter que ce raisonnement est valable pour l’ensemble


des autres éléments de stocks (fournitures, pièces,
emballages,…). L’entreprise doit calculer la variation de
stock au coût de revient qui comprend également les frais
d’approche. Certes, le principe de l’accessoire qui suit le
principal s’applique ici.
B- les autres charges externes
L’entreprise dispose du droit de déduire de son résultat
imposable, l’ensemble des charges externes. Il s’agit des
charges qu’elle inscrit dans les postes 613/614 de son
compte de résultat.

Ainsi, la loi considère comme déductibles les charges


suivantes :
 Locations et charges locatives :

L’entreprise peut déduire de son résultat fiscal les loyers


des locaux professionnels, des terrains, du matériel. Il en
est de même pour les locaux affectés au logement du
personnel (attention, parfois ils correspondent à des
avantages en nature soumis à l’I.R). Néanmoins, il faut noter
que seule la charge annuelle est déductible.

Il est à noter que les loyers versés d’avance et les retenues


de garantie ne sont pas déductibles et doivent être
comptabilisés à l’actif du bilan. Parfois, ils deviennent
déductibles lorsqu’ils donnent lieu à une baisse d’actif net
(perte de caution, consommation d’avance..).

Cas particulier des véhicules de tourisme : La location de véhicules


de tourisme pour une durée supérieur à 3 mois est soumise
à une limite de déduction (60.000 dirhams par véhicule par
an). Evidemment, leur déduction est soumise aux règles de
fonds et de forme que nous avons exposées ci-dessus
(notamment la liaison avec l’activité).
 Redevances de crédit-bail ou leasing
Le crédit bail ou le leasing est défini comme un contrat de
location assorti d’une promesse (ou un engagement) de
vente à la fin de la période de location. Le locataire verse en
vertu de ce contrat des redevances annuelles. A la fin du
contrat, le locataire peut devenir propriétaire du bien en
contrepartie du paiement d’une valeur résiduelle.
Dans le plan comptable marocain, la redevance annuelle
contractuelle se comptabilise en charge (contrairement à la
comptabilité internationale).

Les redevances de crédit-bail sont déductibles sans


limitation du résultat fiscal et sans conditions. La durée du
contrat, même si elle est inférieure à la durée de vie du bien,
ne constitue pas une limite à la déduction.

Au moment de la réalisation de l’acquisition, la valeur


résiduelle est déduite sous forme de dotation
d’amortissement sur la durée de vie restante du bien.
 Entretiens et réparations

L’entreprise peut déduire de son résultat fiscal toute


dépense visant à maintenir ou remettre en état normal un
actif.

Sont exclues du droit de déduction, les dépenses de


réparation ayant pour effet soit de :

 prolonger la durée de vie d’un bien


 augmenter sa valeur

Dans les deux cas, ces frais doivent être comptabilisées à


l’actif et faire l’objet d’un amortissement.
 Primes d’assurances

Lorsqu’une société contracte un contrat d’assurance pour


les besoins de son exploitation, les primes décaissées sont
déductibles.

Le droit à déduction concerne l’ensemble des types


d’assurance (multirisque, responsabilité civile, incendies,
matériel de transport, accidents de travail….).
Néanmoins, certains contrats particuliers nécessitent un
ajustement du traitement fiscal. Il s’agit notamment de :

 Premièrement, primes versées dans le cadre de


contrats d’assurances au profit de la société sur la tête de
son personnel dirigeant ou de personnel clé, sont exclues
des charges déductibles. En cas de décès, le capital
perçu par la société est imposable à concurrence de la
différence entre le montant perçu et les primes
précédemment versées ;
 Deuxièmement, primes d’assurance versées dans le
cadre d’un contrat d’assurance-vie contracté au profit d’un
membre du personnel sont déductibles. Cependant, elles
ne doivent pas être comptabilisées comme des primes
d’assurance, mais comme un complément de salaire
soumis à l’IR et aux cotisations le cas échéant ;
 Et enfin, primes / provisions pour propre assureur. Dans
ce cas, la société constitue une provision (affectée ou non
à un actif) au lieu de contracter une assurance auprès
d’une compagnie d’assurances. Ces provisions ne peuvent
donner lieu à une déduction fiscale.
 Rémunérations du personnel extérieur à la société

Les factures payées par la société aux sociétés d’intérim


(ou autres sociétés) en contrepartie de l’utilisation de
personnel occasionnel, intérimaire ou détaché, sont
considérées comme des charges déductibles.

Néanmoins, il est d’usage lorsque ce personnel fait partie du


même groupe, que l’administration demande la preuve du
travail effectif de ce personnel.
 Rémunérations d’intermédiaires et honoraires

Les rémunérations que l’entreprise verse à des


intermédiaires non salariés sont déductibles (exemple :
Commission d’apport de marchés, commission aux agents
exportateurs, …).

Il en est de même pour tous les honoraires versés à des


cabinets de conseil tels que :

 Honoraires d’avocats et experts comptables et


autres métiers libéraux ;
 Frais d’actes et contentieux
 Frais d’audits, de conseil en gestion, et autres
 Toute rémunération à des cabinets externes
similaires
Attention : tous ces paiements lorsqu’ils concernent des
cabinets au Maroc doivent faire l’objet d’une déclaration
séparée. (Déclaration des rémunérations allouées à des tiers).
 Redevances pour concession de brevets et autres

Les frais engagés pour l’acquisition d’un droit d’exploitation


d’un bien incorporel nécessaire à l’exploitation sont
déductibles. Il s’agit notamment des :

 Royalties d’exploitation d’un brevet ou d’une licence ;


 Redevances d’assistance technique (transfert de savoir-
faire, méthodes de fabrication, conseil technique,…) ;
 Achats d’études, recherches et documentation

Il est à noter que lorsque ces frais bénéficient à plusieurs


exercices, ils doivent faire l’objet d’une comptabilisation en
actif et ensuite amortis.
 Frais de transport

Sont des charges déductibles, les charges engagées pour


le transport de marchandises, de personnel ainsi que les
charges de déplacement des dirigeants de l’entreprise.
 Déplacements, missions et réceptions
Contrairement à l’idée reçue, la loi ainsi que la circulaire
considèrent que les frais de déplacement et de mission sont
des charges déductibles.
Ces frais comprennent notamment les frais de voyage, les
frais de déplacement et de déménagement.
Comme les autres frais, la déductibilité doit se faire dans le
respect des règles de forme et de fonds à savoir :

 Justifier les déplacements par la nature ou


l’importance de l’exploitation
 Engager les frais dans l’intérêt de la société.
 Frais de publicité

Tous les frais engagés par la société pour promouvoir ses


produits ou sa marque sont des charges déductibles. Cette
déduction concerne tous les moyens : imprimés, spots
télévisés, radios, publicité en ligne…

Ces frais s’étendent aux frais de publicité légale nécessaire


en vertu de textes légaux (assemblées, opérations sur le
capital,…)

Ces frais s’étendent également à la participation aux foires


nationales et internationales ainsi qu’à tous frais
d’exposition.

Comme le veut la règle générale, les frais bénéficiant à


plusieurs exercices doivent être étalés et ne peuvent être
déduits sur un seul exercice.

Cas particulier des cadeaux publicitaires :

Conformément aux dispositions de l’article 10 (I-B-1°) du


C.G.I., sont déductibles, les cadeaux publicitaires d’une
valeur unitaire maximale de cent (100) dirhams portant soit
la raison sociale, soit le nom ou le sigle de la société, soit la
marque des produits qu’elle fabrique ou dont elle fait le
commerce.

Cette limitation ne s’applique pas dans le cas spécifique des


échantillons médicaux livrés gratuitement en cours
d’exercice par les sociétés de laboratoires pharmaceutiques
à leurs clients.
 Frais postaux et frais de télécommunications

Sont des charges déductibles, les frais d’achat de timbres


postaux, les frais de télécommunication, de connexion
internet et les charges similaires. Cette déduction est
acquise de plein de droit dès lors que ces frais sont exposés
dans l’intérêt de l’activité imposable.
 Cotisations et dons

Les cotisations et dons que l’entreprise octroie à certaines


institutions sont des charges déductibles.

Ces dons sont déductibles sans limitation de montant


lorsqu’ils sont accordés aux institutions nommées dans
l’article 10(I-B-2°). Ces institutions sont, à titre d’exemple,
les habous publics, l’entraide nationales, les associations
reconnues d’utilité publiques, …

Par ailleurs, les entreprises peuvent également déduire de


leurs résultats fiscaux les dons aux oeuvres sociales. Dans
ce cas, les déductions se limitent à un montant de deux
pour mille (2°/oo) du chiffre d’affaires, hors TVA, du
donateur.
 Services bancaires

Les commissions et les frais que l’entreprise paye aux


établissements bancaires, sont des charges déductibles.
 Rabais, ristournes et remises obtenus (R.R.R.O.)
Lorsqu’une entreprise obtient de la part de ces fournisseurs
des rabais ou des remises hors factures, ces derniers
doivent être comptabilisés en déduction des charges
déductibles.

C- Charges déductibles – les impôts et taxes


Les impôts et taxes que l’entreprise paye pour son propre
compte sont fiscalement déductibles. Ces impôts
comprennent :

 Les impôts locaux et communaux ;


 Les droits de douane ;
 Les droits d’enregistrement
 La taxe professionnelle ;
 La taxe spéciale annuelle sur les véhicules
 Les droits de timbre
 De manière générale tous les droits fiscaux mis à la
charge de l’entreprise (sauf disposition contraire)

Cependant, ne sont pas des charges déductibles en matière


d’impôt sur les sociétés :

 Impôt sur les sociétés ;


 Contributions imputables sur l’I.S ;
 Retenues à la source au titre des produits de placement
à revenu fixe ;
 Contribution à la solidarité sociale

Les pénalités et majorations que l’entreprise paye à la suite


d’infractions fiscales ne sont, cependant, pas déductibles de
son résultat imposable.

D- Charges déductibles – les charges de personnel


Les charges de personnel et de main d’oeuvre sont des
charges déductibles. Cette déduction s’étend aux charges
sociales afférentes aux charges du personnel.

La déduction concerne :

 Salaires bruts
 Cotisations sociales et patronales
 Indemnités de toute nature que l’entreprise verse à ses
salariés
 Les gratifications de toute nature versées au personnel
(13ème mois, primes, aides au logement, …)
 Avantages en nature que l’entreprise supporte au lieu
de son personnel
 Les différents suppléments de coûts liés au personnel
(médecine de travail, frais de déplacement du personnel,
voyages offerts au personnel,…)

Par ailleurs, les rémunérations que l’entreprise verse aux


salariés en période de congé sont également déductibles.

Cas particulier 1 : Les provisions pour congé payé sont des charges déductibles

L’entreprise peut procéder à la constitution d’une provision


pour congés payés. Cette provision constitue une charge
déductible sous certaines conditions :

 La provision doit être calculée de manière détaillée


 Son montant doit être individualisé

Compte tenu du fait que cette provision ne fait pas partie


des éléments de déclaration des traitements et des salaires,
l’entreprise doit joindre un état expliquant la différence avec
sa déclaration fiscale.
Cas particulier 2 – Les indemnités de licenciement sont des charges déductibles

La société peut déduire les indemnités qu’elle verse au


personnel licencié. Les indemnités sont déductibles dans la
limite de la part qui correspond à ce que prévoit la
législation en vigueur. La déduction est également valable
pour les indemnités qu’une juridiction compétente a
décidées. Ces charges sont déductibles qu’il s’agisse de :

 dommages et intérêts accordés par les tribunaux


 l’indemnité de licenciement proprement dite
 l’indemnité de départ volontaire
Cas particulier 3 – Rémunérations des dirigeants de sociétés ou de l’exploitant

Les rémunérations que l’entreprise alloue à ses dirigeant


sont déductible dans la mesure où elles n’excèdent pas la
rétribution normale des fonctions exercées par les
intéressés.

Cependant, il convient de distinguer entre la rémunération


d’un travail effectif effectué et les rémunérations
correspondant à une participation aux bénéfices maquillée.

Ainsi, les rémunérations normales rétribuant un travail


effectif ou une fonction spéciale (jetons de présence
spéciaux), sont déductibles de la base de l’impôt sur les
sociétés. Cependant, les sommes qui correspondent à une
participation aux bénéfices de la société ne sont pas
déductibles en principe. Exceptionnellement, si l’entreprise
accorde une participation aux bénéfices à un salarié, elle
peut la déduire si elle a été imposée en matière d’IR.

E- les autres charges d’exploitation


Les différentes autres charges liées à l’exploitation sont
déductibles.

Il s’agit notamment :

 jetons de présence ordinaires


 pertes sur créances irrécouvrables, qui ont un
caractère habituel en rapport avec l’activité courante de
la société ;
 pertes sur opérations faites en commun ;
 transfert de profits sur opérations faites en commun.

Il est à noter que les pertes sur créances ne sont


déductibles que dans la mesure où l’entreprise prouve
qu’elle a entrepris les actions nécessaires au recouvrement.
Ainsi, les abandons volontaires de créances perdent le
caractère déductible. A contrario, les pertes liées à une
faillite d’une contrepartie demeurent déductibles.

F- les dotations d’exploitation


Les dotations d’exploitation comprennent les dotations aux
amortissements et les dotations aux provisions.

Les dotations aux amortissements

L’amortissement est la constatation comptable de la perte


de valeur des immobilisations. Cette perte provient
notamment de :

 Premièrement, l’usure par le temps ;


 Deuxièmement, l’obsolescence technique

L’amortissement est une technique qui vise à faire figurer


les immobilisations au bilan à leurs valeurs nettes (la valeur
nette est, par définition, inférieure à la valeur historique).

Peuvent faire l’objet d’un amortissement, les


immobilisations:

 en non valeur (frais préliminaires, frais préalable au


démarrage, charges à répartir sur plusieurs exercices,…).
La durée d’amortissement des immobilisations en non
valeur est de 5 années à partir du premier exercice de leur
constatation.
 incorporelles à conditions qu’elles soient sujettes à une
perte de valeur avec le temps. Il s’agit notamment, des
frais de recherche et développement, des marques et
brevets,… Lorsque ces immobilisations ne se déprécient
pas avec le temps, elles ne peuvent faire l’objet d’un
amortissement. Il s’agit notamment des fonds de
commerce lorsque son usage n’a pas de limite dans le
temps.
 corporelles de toute nature (à l’exception des terrains
en général).
Coût d’origine

L’amortissement se calcule sur la valeur d’origine, hors taxe


sur la valeur ajoutée récupérable. La valeur à amortir
correspond au montant que l’entreprise inscrit à l’actif
immobilisé. Cette valeur d’origine comprend :

 le coût d’acquisition qui comprend le prix d’achat


augmenté des autres frais de transport, frais d’assurance,
droits de douanes et frais d’installation ;
 le coût de revient pour les immobilisations produites
par l’entreprise pour elle-même ;
 la valeur d’apport stipulée dans l’acte d’apport pour les
biens apportés ;
 la valeur contractuelle pour les biens acquis par voie
d’échange.

A noter que les droits d’enregistrement et de timbre, les


honoraires et commissions et les frais d’actes ne font pas
partie de la valeur d’origine définie ci- dessus. Il s’agit de
charges à répartir sur plusieurs exercices.

Taux d’amortissement au Maroc


En règle générale, l’amortissement déductible correspond à
l’étalement linéaire de la valeur historique du bien sur sa
durée de vie.

D’un point de vue comptable, l’amortissement est consiste à


constater la perte de valeur des immobilisations. En effet,
on considère que ces immobilisations se dépréciant avec le
temps et l’usage. De ce fait, les dotations aux
amortissements visent à :

 Faire figurer à l’actif les immobilisations à une valeur


nette de cette perte ;
 Faire supporter à chaque exercice comptable une
charge relative à la quote-part de la dépréciation

La loi comptable autorise les entreprises à effectuer les


amortissement de plusieurs manières :

 Dépréciation en utilisant un taux d’amortissement


linéaire
 Utilisation d’un taux d’amortissement progressif
 Amortissement selon les unités de production

La circulaire 717 donne à titre indicatif, pour chaque


catégorie de bien amortissable la durée d’amortissement
admise.

A titre illustratif, ci-joint quelques exemples des taux


d’amortissement que propose la circulaire :

 Immeuble à usage d’habitation ou commercial 4%


 Immeubles industriels construits en dur 5%
 Constructions légères 10%
 Matériel, Agencements et Installations 10% à 15%
 Gros matériel informatique 10% à 20%
 Matériel informatique, périphérique et programmes 20%
à25%
 Mobilier et Logiciels 20%
 Matériel roulant 20% à 25%
 Outillage de faible valeur 30%
Cas particulier des véhicules de tourisme :

Le taux d’amortissement du coût d’acquisition des véhicules


de transport de personnes (dits de tourisme) ne peut
dépasser une valeur de 300.000 dirhams TTC par véhicule,
répartie sur une durée de 5 années à parts égales.

Si un véhicule dépasse cette valeur, la quote-part qui


dépasse cette limite doit être réintégrée.

Les dotations aux provisions

La provision, comme l’amortissement, peut avoir pour objet


des pertes subies par des éléments de l’actif. L’entreprise
peut constituer des provisions même en l’absence de
bénéfices. Cependant, la provision diffère d’un
amortissement en ce sens qu’elle vise à couvrir des pertes
ou des charges futures et probables.

Les conditions de déduction d’une provision sont les


suivantes :

 Premièrement, permettre de faire face à une


dépréciation, à une perte ou à une charge déductible
 Deuxièmement, la provision doit couvrir des pertes et
charges nettement précisées quant à leurs natures
 Troisièmement, les pertes et charges doivent trouver
leur origine dans l’exercice en cours
 Finanlement, sur la forme, pour qu’elles soient
déductibles, les provisions doivent être effectivement
constatées dans les écritures comptables de l’exercice.
Vous avez une question particulière ? Contactez nous.
Charges déductibles – Les charges
financières
Selon les dispositions de l’article 10-II du C.G.I., les charges
financières sont des charges déductibles.

Par charge financière, il faut entendre l’ensemble des


charges inscrites en comptabilité dans le poste 63 du plan
comptable à savoir :

 les charges d’intérêts ;


 les pertes de change ;
 les autres charges financières ;
 les dotations financières.

Il est à noter que les services et commissions bancaires ne


sont pas considérées comme charges financières mais
comme des charges d’exploitation au sens du CGNC.

Conditions de déductibilité des intérêts des emprunts

Les intérêts des emprunts sont des charges déductibles


quel que soit leur mode de calcul lorsque :

 L’entreprise peut justifier de la réalité de la dette, de


l’exigibilité des intérêts ;
 L’affectation des emprunts à l’exploitation de la société
(tout usage détourné peut conduire à un déni du droit de
déduction);
 Les intérêts concernent l’exercice en question quelle
que soit la période de leur paiement.
Cas particulier des intérêts de compte courant

Lorsque des intérêts sont facturés par un actionnaire (ou


une société mère) en rémunération d’un compte courant
créditeur, les conditions supplémentaires suivantes sont à
prendre en considération :
 Le montant du prêt ne dépasse pas le montant du
capital libéré ;
 Le taux ne dépasse pas le taux réglementaire fixé par
le ministère des finances (annuellement). Ce taux dépend
du taux d’intérêt moyen des bons du Trésor à six (6) mois
de l’année précédente.

Dans le cas où une des conditions ci-dessus n’est pas


respectée, les intérêts peuvent être déductibles
partiellement.

Conditions de déductibilité des pertes de change

Selon les dispositions légales, les créances et dettes se


comptabilisent durant l’exercice, ils sont comptabilisés au
taux de la date d’opération. Des pertes de change peuvent
être comptabilisée si le taux de règlement augmente le coût
de l’entreprise.

Dans ce cas, on parle de perte de change réalisées. Ces


dernières sont des charges déductibles.

Cependant, en date de clôtures les créances et dettes en


devises doivent être évalué en fin d’exercice au taux de
clôture. Lorsqu’un taux de clôture se traduit pour la société
par une :

 augmentation de la dette
 diminution de la créance

L’entreprise doit comptabiliser des provisions pour perte de


change. Ces dernières sont, en règle générale, également
considérées comme déductibles.
Autres charges financières déductibles
Les charges suivantes sont également considérées comme
déductibles :
 pertes sur créances liées à des participations ;
 charges nettes sur cession de titres et valeurs de
placement ;
 escomptes accordés.

Charges déductibles – Les charges non


courantes
Pour être admises en déduction, les charges non courantes
doivent, comme les autres charges et frais se rapportant à
l’exploitation, satisfaire aux conditions générales de
déductibilité des charges.

Les charges non courantes se définissent en fonction de


leur nature.

Elles sont liées à la survenance de circonstances


exceptionnelles. Il s’agit, notamment, des :
Valeurs nettes d’amortissements des immobilisations cédées

Elles sont déductibles dans la mesure ou le produit de


cession en face est imposable. Lorsqu’elles sont
comptabilisées sans produit de cession, elles sont
déductibles si elles se rapportent à des immobilisations
liées à l’exploitation de l’entreprise ;

Autres charges non courantes

La société peut déduire de son résultat fiscal les charges


suivantes :

 Pénalités sur marchés et dédits ;


 Rappels d’impôts dans la mesure où ils ne
correspondent pas à des pénalités (montant en principal).
Il est à noter que les rappels d’I.S. ne sont pas déductibles
dans la mesure ou l’IS lui-même ne l’est pas ;
 Pénalités et amendes. Il convient de distinguer :
 Pénalités et amendes fiscales pour toute infraction
légale ou réglementaire : non déductibles,
 Dommages et intérêts mis à la charge d’une
société suite à un jugement judiciaire: admis en
déduction du résultat fiscal de l’exercice au cours
duquel le jugement définitif est intervenu.

Les pertes résultant de l’annulation de créances


irrécouvrables de manière définitive sont déductibles. Elles
perdent leur caractère déductible lorsqu’il s’agit de
libéralités.

Dotations non courantes

Il s’agit essentiellement de dotations aux amortissements


dégressifs et dotations non courantes aux provisions
réglementées.
Dotations pour amortissement dégressif
Dans le droit commun, les amortissements doivent se faire
de manière linéaire. La loi autorise les entreprises, dans
certains cas à procéder à un amortissement dégressif. Dans
ce cas, le supplément à la dotation linéaire se comptabilise
en tant que dotation aux amortissement dégressif. Ce
dernier est déductible fiscalement.
Dotations aux provisions réglementées
Les dotations constituées en raison d’un régime fiscal ou
réglementaire avantageux suivent les règles générales dudit
régime.

Charges non déductibles partiellement


Ne sont déductibles pour la détermination du résultat fiscal
qu’à concurrence de 50% de leur montant, les dépenses
afférentes aux charges visées à l’article 10 (I-A, B et E) du
C.G.I et qui sont réglée en espèce.

En résumé
Les charges inscrites en comptabilité et répondant aux
conditions de déductibilité sont de plein droit déductibles.
Certaines charges ne sont pas déductibles en totalité
notamment :

 Amendes, pénalités et majorations fiscales (ou pour


autres infractions légales );
 Charges non justifiées par une pièce régulière;
 Libéralités et charges non liées à l’exploitation.

Par ailleurs, la loi limite la déductibilité de certaines


charges :

 Les charges payées en espèces ;


 Certains dons ;
 Les cadeaux publicitaires ;
 Les amortissements de véhicules de transport ;
 Les intérêts de compte courant ;

Il est très important de bien identifier ces charges au


moment de la déclaration. Si identifiées lors d’un contrôle
fiscal, des pénalités et majorations peuvent s’appliquer.

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