GRAND DICTIONNAIRE DE LA PSYCHOLOGIE
4) Temps important consaeré 4 préparer
Jes gpisndes les entreprende, ou a sen
remetire
«) Survenue féquente des épisodes lorsque
lesujt doit accomplir des obligations pro:
fessionnelles, scolaires ou universitares,
amiliales ou sociales,
1) Activites sociales, professionnelies ow
récréatives majeures racrfies du fat da
comportement
fg) Perpetuation du comportement bien que
Jesujet sache quilcause ov aggrave wa pro
bleme persistant ow reeusrent dordre so
cial, financier, psychologique ou physique
hy) Tolerance marquee ; besoin d'augmen-
ter Tintensité ou la fréquence pour obte-
ni effet désieg, ow diminution de effet
procuré par un comportement de méme
Intense,
i) Agitation ow ietabieé en eas
bilite de sadonner au comportement.
possi-
6.Certains éléments du syndromeont duré
plas d'un mois ou se sont répetés pendant
une période plus longue
Cette définition est en phase avec la
conception de addiction comme proces-
sus, mise en avant par Stanton Peele des
1975, dans son oustage Love and Addition
(en coll, avee A. Brodsky), Selon Peele,
lest due expévience gue certains sujets
deviennent dépendants, t non d'une subs
tance chimique. Le caractére agréable de
experience intiale n'est pas. dans cette
‘optique, dune importance primordidle. Le
recoursrépéiiflaconduite addictive a=
rit une fonction déitement de situations
analogies, en substituant 3 incertitude
des cations humainesle déroulement pré
visible d'une séquence comportementale
-maines fos vécue,
Un parallsle pourrait etre fait entre cette
vision et diverses approches psychana:
lytiques, qui voient dans des formes mi-
neues de toxicomanies linstitation d'vm
‘ ngo-besoin », ol une forme agie dau
valent de mécanisme de défense contre
des representations anxiogénes (ow une
fagon diéviter la fois Vattzontement de
sitwations anaiogénes, etl mise em je de
mécanismes de défense, au sens habituel
du terme),
Modétserles addictions
étude des modéles psychopathologiques
des addictions (Pediniell, 1997) montre
une appatente opposition entee modéles
psychanalytiques, dune part, et modéles
comportementalistes ou psychosociaux,
autre part.
semble toutefoisquele dis de sinscrire
dans un champ de réfrence précis (psy
chanalse, comportementalissne, etc) ainsi
‘que la crate de élecisme conduisent &
tune prolifération de modéles, qui gagne
ralent a tre rapprochés. C'est en quelque
sorte vers une « métamodélisation » des
addictions que Vom devrait tendre, en
conjuguant les apports de disciplines tes
diferentes,
De fagan générale, tout abord des addie
tions doit sommencer par prendre acte des
diverses dimensions dr phénoméne, rése-
mées pour let toxicomanies par C: Olie-
venstein comme « la rencontre entre une
personnalité, un prodult, ct un moment
socioculturel»
Aucun de ces dléments ne doit étre ude
‘pour une apprehension globale dx phéno-
Inde tI est évident qu'aucun specialise
re peut totalement mstrser les disciplines
‘cancernées par une aussi vaste probléma-
tigue
Les oppositions et quereles de chapelle ne
sont trop souvent que left de Petroitesse
‘de vue des protagonists. Un psychologue,
‘par exemple, pourra nier toute importance:
‘dela biologie, et un pharmacologue, tout
le dela culture ou dela sociét
Bien des débats entre spécialistes res
semblent 4 des oppositions entre des vues
patielles, toutes vraies, mals routes incom-
pletes. Comme si fon se baitalt autour
‘de Fimpossibilite de représenter, en deux
‘dimensions, une carte exacte du globe
1 Texistonce, sr Tune des repré-
sentations, d'un ple Nord, stimplique pas
Finexistence d'un pole Sud
Le passage de la toxicomanie aux adaic=
ons a pour les auteurs anglo-saxons.
TVinteret de dépasser une vision éroite de
maladie», simplement basée su Pnte=
raction entre une substance et un individ
(sinon entre une molécule e une synapse).
Iya longtemps que, notamment sous l'in-
‘uence de la psychanalyse, nous sommes
habitués 2 relativiser la place du produit,
dans les (oxicomanies, Dans le cas des
« addictions comportementales » ou des
“toxicomanies sans drogue », nous avons
toutefois a faire une place a ce qui est
‘equivalent dela drogue dans latoxicoma-
nic, et ola’ deux nivonux:1'ete,'eprouve
partculler qui est au centre de la conduite
audictve (hi & des modifications nearobio-
logiques, méme en absence de « drogue =
‘extérieure) et, autre part lesens la place
‘dv x produit » dans histoire du sujet
(qui juste les études sur le » choix » de
la « drogue», et les abords psychologiques
divers).
addiction elle-meme serait deux faces:
une de désubjecivation, defacement du
‘ens, Peutee de transgression, «affronte-
rent, de recherche de sens.
En Prance, les divisions gui ont durant
plusieurs années agité le champ de Vin-
tervention en toxicomanie, autour de la
éduction des risques ou des traitements
de substitution, peuvent trouver, dans ce
dlbut de modelisation des addictions, une
expliation,
D'un cbté, des thérapeutes qui se referent
aux théories psychanalytiques ou psycho-
sociales ont véeu la promotion de trate
ments de substitution comme le risque
ane régression conceptual la toxieo=
rmanie redeviendeat dans certains discours
tues médicaux une maladie chronique,
‘compatable au diablte, simple interaction
centre le corp da suet ct ne substance,
De autre, des soignants attaché & des ap
proches pragmatiques, soulignent Tecreur
‘qui consisteraitmetite tout prix du sens
dans ce qui est devenu processus, & cont
rer i techercher la signification de ce qui
fen a plas et nécesste a contaie tre
‘consid «comme » ne maladie
MY
‘Sous Us REGaRO Du PSvCHANALYSTE
Les theories psychanalytiques sont nom:
Dreuses, parfois discordantes, et cons
twent une voie d'abord aussi féconde
4quiardue des conduites daddition, Pace
A Vimposiblitéd'envisager ici avec per
rence, dans un cadre restreint, Tensemble
des tories et des auteurs, le chokx est fait,
‘ane fagon évidernment srbitraire, vo
‘quer fe seul champ des toxicomanies.
Historie du questionnement
‘Dans la théorie daborée par Eroud, la
‘question de la toxicomanie est rarerent
horde, sinon de manigre épisodique et
fragmentaire,ILen va d'aillears de méme
‘chez Jacques Lacan (1901-1981).
Freud satiache plutOtrechercher origine
del dépendance humaine, qui stue aux
tout premiers siades de la vie psychique.
(Cet iat dedtresseextréme du nouveni-né
radicalement dépendant fonde & ses yeux
Ts condition husaine, Avec le recours ala
masturbation, la premiére addiction vient
‘ancrer dans le psychisme. Pour Freud,
est Ib le besoin primitif. Tous les autres
appétits (besoin daleool, de morphine, de
tabac) ne représentent que des substituts,
des produits de remplacement. De méme,
lanslelienfigé gant Ie buver son vin,
inp pas de veritable accis 8 la sphére de
Intestin dabjer.
Freud voit dans le toxique un Sorgenbre
cher, ltérslement un « briscur de sous»,
sting eviterleépaisi. Il ert en 1929:
+ Nous ne powwons nous passer de sédati
[ue ils sont peut-dtre de trois espbces[.]
de fortes diversions, gui nous permettent
de consérer notte misére comme peu de
‘choses, puis des satisfactions substitatives
‘quiT'amoindrissent, enfin des stupéfants
{qui nous ¥ rendent insensibles. L'un ou
Tutte de ces mayens nous est indispen.
sable » (Malake dans la eiviiaton, PUE,
Paris, 1981, p. 18-19) 'action des deogues
procure une jouissance immélate ainsi
‘qu'un degré Windgpendance & Tégard du
monde extrieur, Ce recours 4 un regu
lateur de Thumeur dorigine chimique,
Freud le connait bea, pont avo si-méme
consomme de la cocaine et éiee sujet au
tubagisme”.
Source gallica bnftsychanalysed Hépreuve dela
{eoricomenie
Neanmoins, on peut se demande si 'ap-
procke psychanalytique est bien adequate
pour le traitement des toxicomanes, ew
‘goed d'une par a la problématique spéei-
figue de ces sujets, et autte part, & Pind
cil de experience de la drogue.
Le toxicomane existe en tant que tl?
Tin réalit, «le» toxicomane n'appartent
aucune catégorie paychiquement ‘soluble,
puisgu'l n'existe aucun modéle de per
sonmnalité unique qui constituerat la per
sonnalitétoxicomaniaque, La dépendance
vient seulement se geffer sur telle ou tlle
steucture de personnalit, les ats limits"
zepetsentant un terrain prvlégé. On peut
mettre afanmoins en évidence un cer
tain nombre de caractéves communs aux
divers ameénagements renconteés dans lt
clinique :depressivite, quate deme” et
dificultesd elaboration paychique.
Le paychiatre Claude Olievenstein reven:
dique une spéciicité dela toxicomanie et
de son approche, qu'il quaiie de «chimique
de Vintensiteo, Le tosicomane presente,
ses yeux, une part malade et une part non
malade,puisque chez nie stadeduratoir*
est en rate brisé, Cher les sets dpe:
dant, on assist une perturbation du pre
miee moment de la formation du mot, qui
se définit par une identification 4 image
» des Low Sensation Seeker)
Michal J. Apter et ses collaborateurs ont
‘tadié les mécanismes cognitifs mis en jet
dans la recherche d activation, comme la
mise en place de cadres psychologiques
‘protectours qui permettent ce paser dans
Fetat de recherche d'ativation et de pou.
voir ainsi vivre des situations et des activi-
les exctantes et agréables &abri de Tan
sxc, Par exemple, approcher un gre ext
‘excitant et source de plas parce qu'il y a
tun cadre paychologique protecteur (le tigre
‘est en cage ily 2 an dompteur, ov bien il
ne sagit que d'un tigre par procuration,
vy dans un film ou évoque par un roman),
Sans ce cadre paychologique, Ia présence
‘du tigre serait hautement anxiogene.
Cresta partir de cote recherche d'activa-
tion que les dépendances et les addictions
peuvent appara. Cerains individus ont
tendance, pour des raisons qui tiennent &
des contests psychologiques et environ
rement social partcalies, ester convings
‘surla recherche d'activation, fncapables de
passer dans Péat W'évitement Wactivation
‘ans éprouver une anxietéinsurmontable,
‘ow incapables de ae detendre dans des
‘contests de moinde stimlation sane re
Sent un ennui morcel do telsindividus ro
cherchent constamment de hauts niveau
’i Yanie enya apatern mtu scree,
Teur retour aux Etats-Unis ? Quelle es la give, des neurones contenant Ia dopamine”
participation de la pharmacologie au fait et appartenant au systéme de récompense
‘eles signs desevrage des héroinomanes Gu sarveau sla dépendance physau et
‘Puissent donner lieu A conditionnement” ? quant a elle, lige en partie a la désensibili-
La pharmacologie, en I'état actuel des sation des récepteurs opiacés de la moelle
‘connaissances, ne peut donc proposer que épiniére et i un dysfonctionnement pro
desschémasexpicatifsincomplets.comme able aloes coeruleus. La depen dance
le sont dalurs es autres schémas pr&é- physique et un phénoménc dattant plot
Le substratum neurobiologigue de la dé-
pendance physique est loin d'etre totale
rent établl. Certain auteurs ont propasé
Vhypothese selon laquelle dépendances
physique et psychique seratentvirtwelle
ites compulsive) le spséme dactions se 4emment envisages complexe qu'elle peut faire Vobjet d'un
ayec son entourage. importante. Les groupes de camarades de
formelle suppose la construction de deux a mémie age constituent dans cette periods
structures opératoires la combinatoire (aL Pensée de 'adolescent se distingue en~ de puissants agents de socialisation dont
Toure par exemple lorighen face d'un coe de dle de Penfont par les tentatives fs fontans soe plat complemenaites
probleme on dissocie les facteurs en jeu @Wilfaitde donner, oude trouver,unsensa _—_qu'opposées @ celles du groupe familial. ls
aornreaite Lecaotte cteadivecar tures specs deson expérinceconcrte facets cn ele le deeloppement det
ree cansrat eats lo ceeisdvees durmonde,enrche dec contacts avec de elton anaes, tres invested
Des changements importants dans le
mode de fonctionnement de la pensée
Sobservent au cours de adolescence
Selon la théorie opératoie de J. Paget, ces
changements correspondent a Vacqu
‘enifications parentales (adolescent doit
en faire son deuil), Iélaboration de nou.
‘yeaux mécanismes de defense et le renfor-
cement des activités autonomes du moi qui
rénent, entre autres, a une diversification
des relations avec autrui
‘Quelle que soit approche que Fon prenne,
il est clair qu’ Vadolescence Vefant doit
abandonner le mode de rapport qu'il avait
jusqulici avec ses parents, et en construire
‘un autre dans lequel lautonamie et Pen:
tité des partenaires seront pleinement
reconmues. La condiite des parents doit
‘se modifier en conséquence, aussi bien du
point de vue de Texpression des affects
‘que pour ce qui tient Jeur le en tant
‘ulagents de socialisation. Cee transition
ne va pas sans coailits, Mais ceux-ci ne
preanent pas toujours allure dramatique
‘que peat suggérer une généralisation des
‘observations faites par les clniclens dans
leur prtigo.
possibles) et le groupe des transforma. -ROUVEAUX groupes et intiutions. Linter- _lescenee, et V'expérience de inteité sls
fions qui coordoane-en un sculaystéme les TOgat40N SUT so) s'étend alors des ques-stimulent les identifications eécipraques
réversbilte par inversion ou negation) et tons plus vastes, émotionnellement inves- et contribuent ainsi au remaniement
par réiprocité esquelles fonctionneat in- tes, comme Famour et Tamité, le société, de ['identté personnelle et sociale: ils
‘ependarmment dans I penséede Tenfant; a justice la religion, Js moralte Bien sir, donnent enfin aux adolescents a possibilté
cette structure intervient notamment dans touslesadolescents ne construisent pas des GEnériqve DU ComPORTEMENT ANALYSE)
‘ADRESSE
i (ang Sit)
Ajustement comportemental_parti-
‘culidrement effcace.
Pertinence, précsion, économie (dant
le exter le pls frequent ext Is rapdite) en
composent les traits essentils, Designant
lune notion voisine de hablo le terme
{adres est employe surtout pot quaier
Ades mouvements, en particulier des gestes
smanuels
HR
ADUALISME
fim (arg Advan)
evetor. Indifférenciation entre soi
et les objets et personnes du monde
cextéricur
‘Ladualisme a longtemps été pris pour
‘aracteristgue principsle du nouveau-né
‘et considéré comme un tritrésurgent de
‘comportement pendant lenfance
agitation de mass, lescolires brusques et
les ploursireépressibles, comme ausil'apa-
thie soudsine du nouveau-né, le fuissient
‘croire incapable de réponse ciférenciées
aux tllictations de environnement.
J. Bain, au début du scl, voyat dans
tun adualisme primitif ls source des pre-
aidtesréactions circulaires, qu'il décivait
‘comme des accommodats, Cette concep-
tion n'a jamais été unanimement perta-
gee. Combattue par A. Gesell, elle a vole
en élats autour des annes 1960 quand,
4 Taide de méthodes nouvelles, on a pa
recuollir cher le nouveauné des reponses
‘organisées des stimulations externes. Sila
notion advalisme primitifestanjourehut
juste tire reuse, Il n'en demeure pas
moins que le comportement du nouveau
ré demande & etre extrait @’un bruit de
fond, ve qui suggere que ses rappers avec
le monde estenieur different de ceux de
Tadulte, quia le, laboré un schéma cor:
pore et tne connaizsance de soi suscep
tiles de jouer un sble organisateur dans les
‘onduites i "gard do milieu.
(On avait également persu des relents
laduslisme au cours de Peniance, dans
‘certains tals transitoies du dessin et dans
Jes reactions animistes.Entee 3 et ans, un
‘enfant ceprésente ua bonhomie sur ua
chemin en contiouant les lignes du chemin
Atraversle corps du suet laméme époque,
iattribue volontiers aux objets inankmés
des qualités des tres vivants, telles que
intention, motion, les affects. Toute:
fos, manifest par ailleurs, en particulier
verbalement, der distinctions claires qu
opposent & une interpretation aduabste
Asi cellec este rejetée au profit ex-
plications plus nuancées qui admettent des
niveaux de fonctionnement ou de repre
sentation diférens et simultanés,
nA
‘ADVOCACY
fk (ang Adsoeag)
‘Mode d'aide & expression, par Ii
tervention d'un tiers, d'une personne
quis‘estime victime d'un préjudice, se
sent mal écoutée ou insuffisamment
respectée par ses interlocuteurs insti-
‘tutionnels, rencontre des obstacles &
Vexercice de sa pleine citoyenneté.
Pratique do médiation sociale, visant
natamment& soutenie toes les formes dé
recours dans les situations exclusion, de
séarégation, de privation des libertés indi
viduelles,Padvocacy se caractérse par Tin-
‘roduction dans de semblables contextes
dun tiers qui se donne pour tiche d'am=
plier la demande du patientfusager, sans
parle sa place. De la sorte elle permet
aux differents points de vue de trouver
un ajustement dans un dialogue respec:
teu. Ele peut induire ou accompagner
le recours en justice, mais le re dela pe
sonne advocite ne se superpose pas celul
de avocat proprement dit
Ladvocacy stinserit dans le deoit-fil du
mouvement cansumériste, puisgi'il agit
de fare valoi le droit des usagers (i im
porte toutefois de souligner que dans le
‘champ spécifique dela santé mentale, les
termesd'«usager vet de» consommateur =
‘offre un aspect édacteur qui évacwe ou
‘out au moins ne prend pas en compre les
dimensions datointe la dignité des per
sonnes et de stigmatisation du probleme
psychique)
Source gallica bnft
35