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Manuel TP Toxico 2022-23
Manuel TP Toxico 2022-23
Faculté de Médecine
Département de Pharmacie
Laboratoire de Toxicologie
EQUIPE PEDAGOGIQUE
Pr. REZK-KALLAH H.
Pr. Chefirat B. Dr. Saadi F.-Z.
Dr. Lachgueur N. Dr. Saadi R.
Dr. Bendjamaa A. Dr. Adjal S.
Dr. Belabbaci N. Dr. Arab F.-Z.
Dr. Abdaoui A. Dr. Chabane AEH.
Dr. Djelad S. Dr. Messaoudi K.
ANNEE UNIVERSITAIRE
2022-2023
Manuel des travaux pratiques de Toxicologie
Les médicaments à caractère alcalin, tels que l’amitriptyline et les phénothiazines, sont extractibles par des
solvants organiques comme le dichlorométhane ou le chloroforme, après leur transformation en forme non-
ionisée par alcalinisation des milieux biologiques.
L’amitriptyline, antidépresseur tricyclique actuellement très impliqué dans les intoxications
médicamenteuses, développe ainsi que ses métabolites une coloration en présence de l’acide sulfurique
concentré.
Les phénothiazines, telles que la chlorpromazine et la lévomépromazine aux propriétés neuroleptiques, ont
un pouvoir donneur d’électron très prononcé, leur permettant de donner un complexe ou des radicaux
cationiques colorés avec un accepteur d’électron dans un milieu acide fort. La benzoparaquinone (BPQ),
utilisée comme accepteur d’électron dans un milieu d’acide phosphorique, donne une coloration en fonction
du substituant.
II. REACTIFS
Dans une ampoule à décantation, alcaliniser 5 mL d’échantillon (liquide de lavage gastrique ou d’urines)
par 1 mL de NaOH à 40 %. Ajouter 8 mL de DCM et agiter vigoureusement pendant 3 minutes. Après
décantation, recueillir la phase organique (en dessous). Diviser cette phase organique en deux parties :
– La première est transférée dans une capsule blanche en porcelaine et sera utilisée pour la caractérisation
de l’amitriptyline.
– La deuxième partie (~ 2 mL) est transférée dans un tube à essai et sera utilisée pour l’identification des
phénothiazines.
La phase organique transférée dans la capsule en porcelaine est évaporée au 1/5e du volume sur un bain de
sable. Après refroidissement, ajouter 3 mL d’acide sulfurique pur et effectuer des mouvements circulaires
avec la capsule. En présence de triptylines, il se développe une coloration :
– Jaune orangée dans le liquide de lavage gastrique (présence d’amitriptyline).
– Lie de vin dans les urines (présence des métabolites d’amitriptyline).
Dans le tube à essai contenant la phase organique, ajouter 1 mL d’acide phosphorique pur et agiter
énergétiquement pendant une minute. Une coloration se développe sous forme d’un anneau en présence de
phénothiazines. Ajouter alors 1 mL de BPQ et agiter vigoureusement pendant 30 sec. La coloration
s’intensifie dans la phase acide inférieure ; elle dépend de la molécule présente dans l’échantillon :
– Rose pour la chlorpromazine. – Violacée pour la lévomépromazine.
II. REACTIFS
III.1. Hydrolyse :
III.2. Caractérisation :
Tous les dérivés salicylés utilisés sont des dérivés de l’acide salicylique.
En milieu chlorhydrique et en présence de chlorure mercurique, l’acide salicylique réagit, par son
groupement hydroxyle phénolique, sur les ions ferriques, en développant une coloration violette
proportionnelle à la quantité d’acide salicylique présent. Avec le réactif de TRINDER, on se trouve
exactement dans ces mêmes conditions.
II. REACTIFS
– Réactif de TRINDER (chlorure mercurique mélangé au nitrate ferrique dissout dans l’acide
chlorhydrique)
– Solution aqueuse étalon d’acide salicylique à 250 mg/L
𝟐𝟓𝟎 . 𝐃𝐎𝟐
𝐂𝐨𝐧𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐧 𝐦𝐠 𝐝′ 𝐚𝐜𝐢𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐥𝐢𝐜𝐲𝐥𝐢𝐪𝐮𝐞/𝐋𝐢𝐭𝐫𝐞 =
𝐃𝐎𝟑 − 𝐃𝐎𝟐
La recherche du cannabis peut se faire par la caractérisation de ses principes actifs, les cannabinoïdes, dont
le principal est le tétrahydrocannabinol (THC).
Les cannabinoïdes peuvent être détectés de manière sélective et sensible par chromatographie sur couche
mince (CCM) en utilisant un révélateur, le Fast Blue RR.
Pour rappel, la CCM est une technique permettant de séparer et d’identifier les espèces chimiques
constituant un échantillon. L’échantillon à analyser est spoté sur un support solide appelé phase
stationnaire dont le bas sera trempé dans un mélange de solvants, appelé phase mobile ou « éluant ». Les
constituants de l’échantillon sont traînés par l’éluant et migrent à des vitesses différentes selon leur nature.
II. REACTIFS
III.1. Extraction :
– Sur la plaque d’aluminium recouverte de gel de silice, tracer au crayon à papier un trait horizontal à
environ 1 cm du bas de la plaque, c’est « la ligne de base ». Indiquer ensuite les dépôts des échantillons
et les identifier à l'aide d'un numéro.
– Tracer un autre trait à environ 1 cm du haut de la plaque.
– A l’aide de tubes capillaires, déposer une microgoutte de l’extractum reconstitué sur la ligne de base
(séparer les dépôts d’environ 1 cm l’un de l’autre).
– Laisser sécher et placer la plaque verticalement dans la cuve à élution de manière à ce que l'éluant
n'atteigne pas les dépôts d'échantillon sur la ligne de base.
– Laisser éluer.
– Retirer la plaque de la cuve lorsque l'éluant arrive au front du solvant, et laisser sécher.
III.3. Révélation :
Après séchage, pulvériser la plaque avec le réactif de Fast Blue RR 0,5% fraîchement préparé puis la solution
de NaOH 1%. L’apparition de tâches orange-rougeâtres révèle la présence de cannabinoïdes dans
l’échantillon.
Les alcaloïdes sont des principes actifs très puissants qui s’utilisent à doses infinitésimales. Ils constituent
une des sources les plus importantes de nos médicaments. Ce sont des composés azotés qui présentent des
propriétés alcalines plus ou moins marquées et fournissent un certain nombre de réactions colorées.
II. REACTIFS
III. EXTRACTION
Dans une ampoule à décantation, alcaliniser 5 mL d’urine par 0,5 mL de NaOH 40%. Ajouter 5 mL de
chloroforme et agiter vigoureusement, laisser reposer puis renouveler l’opération 2 à 3 fois. Recueillir le
chloroforme après décantation en 5 parties qu’on évapore à sec sur :
– 3 verres de montre pour la recherche des alcaloïdes par des réactions générales.
– 2 capsules pour la recherche spécifique de la morphine et de la strychnine.
Reprendre le résidu d’un verre de montre par 0,5 mL d’HCl 0,5% puis y ajouter une goutte du réactif de
Dragendorff : il se forme un précipité rouge-orangé d’iodobismuthite d’alcaloïde.
Reprendre le résidu d’un verre de montre par 0,5 mL d’HCl 0,5% puis y ajouter une goutte du réactif de
Bouchardat : il se forme un précipité jaune à brun-noir de periodure d'alcaloïde.
Reprendre le résidu d’un verre de montre par 0,5 mL d’HCl 0,5% puis y ajouter une goutte du réactif de
Valser-Mayer : il se forme un précipité blanc ou jaune de mercuriiodate d'alcaloïde.
Reprendre le résidu d’une capsule par 3 gouttes du réactif de Marquis : il se développe une coloration
pourpre qui vire au violet puis au bleu.
Reprendre le résidu d’une capsule par 3 gouttes d’acide sulfurique concentré puis y ajouter 2 ou 3 cristaux
de bichromate de potassium et agiter la capsule : il se développe des stries violettes qui virent au rouge puis
au jaune avant de disparaitre.
La carboxyhémoglobine (HbCO), plus résistante à la dénaturation que l’hémoglobine, peut être séparée de
celle-ci et ultérieurement dosée. En effet, le chauffage à 55°C pendant 5 minutes d’une dilution de sang
tamponnée à pH 5 précipite l’hémoglobine tandis que la carboxyhémoglobine reste en solution ; une simple
filtration permet de séparer ces deux combinaisons.
La carboxyhémoglobine donne au filtrat une coloration allant du rose au rouge selon le taux. Cette
coloration peut être appréciée au spectrophotomètre à 540 nm.
Un sang exempt de monoxyde de carbone, soumis au même traitement, présente un filtrat légèrement teinté
en jaune.
II. REACTIFS
– Faire une dilution sanguine de l’échantillon au 1/5ème avec de l’eau distillée et mélanger par
retournements (non violents) pour provoquer l’hémolyse.
– Dans un tube à essai, mélanger doucement (sans agitation) 1 mL de la dilution sanguine avec 4 mL de la
solution tampon.
– Porter le mélange au bain-marie à 55 °C durant 5 minutes exactement.
– Refroidir immédiatement sous un courant d’eau et filtrer ou centrifuger.
– Le filtrat ainsi obtenu est passé au spectrophotomètre à 540 nm contre le blanc réactif (1 mL d’eau
distillée + 4 mL de la solution tampon).
L’ion cyanure donne avec l’acide picrique et en milieu alcalin de l’isopurpurate de K rougeâtre.
II. REACTIFS
Pour la préparation de la gamme d’étalonnage, introduire dans 08 tubes à essai de 10 ml, la solution étalon
de cyanure aux volumes indiqués sur le tableau ci-dessous et compléter à 5 ml avec de l’eau distillée (la
courbe d’étalonnage est prête, le protocole est donné juste à titre indicatif).
Pour le dosage dans l’échantillon, mélanger 5 mL de l’échantillon directement avec 1 mL de la solution de
carbonate et 2 mL de la solution d’acide picrique.
– Agiter et placer les tubes dans un bain marie à 55°C pendant 15 minutes.
– Refroidir et lire la densité optique de chaque tube à 535 nm contre le blanc réactif
– Extrapoler la DO de l’échantillon pour trouver sa concentration en mg de CN-/L
DOSAGE SPECTROPHOTOMETRIQUE DE LA
METHEMOGLOBINEMIE PAR LA METHODE
D’EVELYN-MALLOY
I. PRINCIPE
La méthode d’Evelyn-Malloy est basée sur la mesure de l’absorbance à 630 nm d’une dilution sanguine,
avant et après transformation totale de l’hémoglobine en méthémoglobine et en cyanméthémoglobine,
sachant que l’oxyhémoglobine et la cyanométhémoglobine n’absorbent que très peu la lumière à cette
longueur d’onde.
L’opération comporte le dosage de la méthémoglobine d’une part et celui de l’hémoglobine totale d’autre
part. L’addition de KCN dans une partie de l’hémolysat de l’échantillon transforme toute la méthémoglobine
présente en cyanométhémoglobine. La différence de l’absorbance de l’hémolysat, avant et après addition
de KCN, est proportionnelle à la quantité de méthémoglobine présente.
Dans une autre partie de l’hémolysat de l’échantillon, l’addition de ferricyanure de potassium convertit
toute l’hémoglobine présente en méthémoglobine. La mesure de l’absorbance avant et après addition de
KCN permet de connaître le taux d’hémoglobine totale.
II. REACTIFS
Introduire 300 μL de sang total homogénéisé dans un tube à centrifuger conique, puis compléter à 6 ml avec
de l’eau distillée. Mélanger et incuber 5 minutes. Ajouter 4 mL de R1 puis mélanger et centrifuger (3000
tours/mn, 10 mn). Dans 4 tubes à essai, introduire :
Le déficit en G6PD est également appelé le favisme en raison de risque survenu lors de l’ingestion de la fève
(Vicia faba) d’une anémie hémolytique. Il s’agit de l’enzymopathie érythrocytaire la plus fréquente qui
touche plus que 7% de la population mondiale.
Le test de réduction de la méthémoglobine (test de Brewer) est la technique la plus couramment utilisée
pour dépister un déficit en G6PD. Ce test consiste en l'oxydation de l'hémoglobine en méthémoglobine par
le nitrite de sodium suivie d’une reconversion enzymatique en hémoglobine en présence de bleu de
méthylène. Cela se produit par la stimulation de la voie des pentoses phosphates et par l’activation de la
NADPH-méthémoglobine-réductase.
II. REACTIFS
Après réaction de l’enzyme sur le substrat à 38°C, à pH 7,4 et pendant 30 minutes, on dose l’acétylcholine
en excès. L’action de l’hydroxylamine, en milieu alcalin, sur l’acétylcholine donne l’acide
acétylhydroxamique. Celui-ci donne, en milieu acide et en présence du chlorure ferrique, un complexe de
couleur rouge se prêtant à un dosage photométrique à 520 nm.
II. REACTIFS
– Tampon véronal pH 7,4 : 1 Vol de solution de véronal sodique 2,06 g% est mélangé extemporanément
avec 5 Vol de solution de véronal 0,367 g%
– Solution d’acide trichloracétique 10 g%
– Solution de chlorhydrate d’acétylcholine 1g/L dans du tampon pH 7,4 (conservée à +4°C)
– Solution d’hydroxylamine 2 M (conservée à +4°C durant, deux semaines max)
– Solution de soude 3,5 N
– Solution alcaline d’hydroxylamine : 1 Vol de solution d’hydroxylamine 2M est mélangé
extemporanément avec 2 Vol de solution de soude 3,5 N (conservée à température ambiante, trois
heures max)
– Solution d’acide chlorhydrique 4 N
– Solution acide de chlorure ferrique 6,024 g% dans de l’acide chlorhydrique 0,1 N
Attendre 2 minutes
Eau distillée 2 mL 2 mL 2 mL
𝐃𝐎𝟐 − 𝐃𝐎𝟏
𝐀𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é 𝐜𝐡𝐨𝐥𝐢𝐧𝐞𝐬𝐭é𝐫𝐚𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 = 𝟏𝟎𝟎
𝐃𝐎𝟐
(exprimée en µg d’acétylcholine hydrolysé en 01 heure à 38°C par 1 µL de sang total)
Règles de sécurité :
• Suivez toutes les instructions données par l'encadreur.
• Signalez à l’encadreur tout problème de santé et d’allergie.
• Toute boisson ou nourriture sont interdites au poste de travail.
• Attachez les cheveux longs.
• Evitez de porter des lentilles de contact.
• Restez à votre poste de travail.
• Portez des gants avant toute manipulation.
• Suivez précisément les procédures décrites.
• Travaillez soigneusement et surveillez vos expériences.
• Considérez tous les produits chimiques comme étant dangereux.
• Ne mélangez jamais des produits chimiques hors indication des modes opératoires.
• N’aspirez jamais les produits chimiques avec votre bouche.
• Versez les produits chimiques correctement et en toute sécurité.
• Gardez l'extrémité ouverte des récipients des réactifs loin des visages.
• Gardez les couvercles sur les contenants de produits chimiques lorsqu'ils ne sont pas
utilisés.
• Signalez tout déversement de produits ou cassures de verrerie à l'encadreur.
• Ne regardez jamais dans un récipient que vous chauffez.
• Laissez les brûleurs et les plaques chauffantes refroidir avant de les toucher.
• Ne jamais laisser sans surveillance une source de chaleur.
• Ne jamais toucher tout équipement, produit chimique ou d'autres matériaux avant
d'y avoir permission.
• Nettoyez complètement la zone de travail quand vous aurez fini et rangez tout le
matériel tel que trouvé au début de la séance de TP.
• Eliminez les déchets conformément aux instructions.
• Lavez-vous les mains avant de quitter le laboratoire.
En cas d’accident :
• Prévenez immédiatement l'encadreur au sujet de tout accident.
• Rincez immédiatement les substances entrant en contact avec la peau ou les
vêtements.
• Si des produits chimiques entrent en contact avec les yeux, rincez-les immédiatement
et abondamment avec de l'eau pendant plusieurs minutes.
• Traitez les brûlures sous un flux d'eau froide.