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SEMIOLOGIE PSYCHOSOMATIQUE DU NOURRISSON

Dr Gharbi

PLAN

I. Introduction
II. Définitions
III. Psychopathologie des troubles psychosomatiques (quelques pistes)
IV. Quelques exemples de manifestations psychosomatiques ou à participation
psychosomatique, fréquentes chez le nourrisson
1. Troubles du sommeil
2. Troubles alimentaires
3. Symptomatologie digestive
4. Symptomatologie respiratoire
5. Symptomatologie cutanée

V. Conduite à tenir devant des manifestations psychosomatiques de nourrisson


VI. Conclusion

I. Introduction

L'être humain est un tout : le corps (le somatique) et la psychisme (la vie affective) sont
étroitement liés et influencés l’un par l’autre.
-Des modifications émotionnelles ou une souffrance psychique peuvent avoir un impact
visible, ou parfois plus masqué, sur le corps ; et qu’à l’inverse, une souffrance ou un
dysfonctionnement physique peut avoir une incidence immédiate sur le « moral »,
l’affectivité.
-Lorsqu’une émotion ou une problématique n'est pas « digérée psychologiquement »,
tout peut se passer comme si elle était inconsciemment « redirigée » vers le corps pour
se manifester physiquement.

II. Définitions

Selon Léon Kreisler (Ecole française de psychosomatique1), les maladies


psychosomatiques sont des « maladies physiques dans le déterminisme ou l'évolution
desquelles interviennent des facteurs psychiques ou conflictuels ».
-Nous parlerons ici de « troubles psychosomatiques » au sens large, c’est à dire des
manifestations à expression essentiellement somatique, mais dont le déterminisme et
l’évolution sont fortement marqués par l’intervention de
facteurs psychologiques ou psychopathologiques.
-Les classifications diagnostiques internationales (CIM-10, DSM-IV) parlent de « troubles
somatoformes ».

On peut distinguer schématiquement :


►Les troubles fonctionnels (ou psycho-fonctionnels) : sans atteinte organique,
lésionnelle.
►Les maladies psychosomatiques ou à participation psychosomatique : avec une
atteinte lésionnelle, organique et parfois même des marqueurs biologiques.
III. Psychopathologie des troubles psychosomatiques (quelques pistes):

Le corps de l’enfant et les manifestations corporelles qui s’y rattachent, sont très liés :
- aux interactions avec son entourage
- et avec les manifestations des troubles psychiques précoces.
Les conflits psychiques et les difficultés d’interactions du nourrisson et du jeune enfant
avec l’environnement s’expriment souvent par des manifestations somatiques : certains
auteurs ont pu dire que « le nourrisson est un être essentiellement psychosomatique ».
_ Les manifestations psychosomatiques du nourrisson et du jeune enfant sont
également très liées au stade de maturation psychologique : certaines manifestations
psychosomatiques apparaissent préférentiellement à certaines périodes de l’évolution
psychologique de l’enfant.

1. On pourrait distinguer schématiquement 2 grands mécanismes :


Des souffrances par privation (accidentelle ou prolongée) : deuil, séparation,
changement de vie, carences affectives précoces, blessures narcissiques (=
blessures de l’estime de soi),…

2. Des souffrances par conflit (aigu ou ancien) : conflit entre les besoins et les désirs
de l’enfant et ceux de son entourage, mais aussi conflit interne (ex. : un enfant
peut être pris à la fois dans des mouvements d’amour et de haine).

Au début, le trouble peut être réactionnel (ex. : installation de manifestations


d’anorexie liées à une contrainte ou à des maladresses de l’entourage) ; puis dans un
second temps, ce trouble peut s’organiser, se structurer, s’installer et évoluer pour son
propre compte, en perdant le sens qu’il avait au début. Il peut même finir par se
compliquer d’autres troubles.

Léon KREISLER a décrit des situations d’interactions susceptibles de comporter un


risque d’évolution psychosomatique chez le nourrisson, qu’il importera d’essayer de
repérer (éventuellement avec l’aide de spécialistes) dans toute démarche diagnostique :

1. L’insuffisance chronique de l’attachement : carence d’apport affectif et de


stimulation,
. Soit par rupture et discontinuité dans la relation mère-enfant
. Soit par défaut majeur d’investissement de son bébé par la mère
2. La surcharge d’excitation :
. Soit par surstimulation du bébé par la mère
. Soit par défaut de la fonction pare-excitation (sorte de filtre émotionnel) de la
mère
. Soit par le développement d’une relation intensément symbiotique
(fusionnelle) entre la mère et le bébé, avec exclusion du père
3. Le syndrome du comportement vide : état à haut risque psychosomatique,
souvent associé à des manifestations somatiques variées (insomnies graves,
retard de croissance, infections à répétition). La pauvreté des manifestations
affectives est marquée dans les cas extrêmes par une inexpressivité affective
quasi-totale, une indifférenciation dans le domaine relationnel, l’absence
d’activité auto-érotique et transitionnelle. Ce vide relationnel et affectif doit être
distingué des états autistiques ou psychotiques précoces. Il est réversible si on
aménage les conditions de vie relationnelle. En l’absence d’intervention
thérapeutique adéquate, ces enfants sont menacés par des évolutions
psychosomatiques souvent graves
4. Le fonctionnement opératoire : il se caractérise par un mode de fonctionnement,
un mode de pensée, que l’on qualifie de « pensée opératoire » ou encore d’ «
alexithymie » (a- privatif, lexi- les mots, -thymie les émotions).
C’est la difficulté à percevoir et reconnaître ses émotions et les exprimer avec
des mots.
IV. Quelques exemples de manifestations psychosomatiques ou à participation
psychosomatique,fréquentes chez le nourrisson

1. Troubles du sommeil
A. Insomnies du premier trimestre
1. Insomnies communes

1-1- Clinique :

Elle se caractérisent par des réveils fréquents avec peur . Elles peuvent apparaitre
précocement dès les premières semaines ou , le plus souvent , au cours du 2 ème ou 3ème
mois .elles peuvent retentir de façon importante sur l'ensemble de la vie .

1-2- psychopathologie

Dune façon générale , l'insomnie de l'enfant apparait comme la conséquence dune difficulté
pour l'enfant a établir une aire transitionnelle enter sa mère et lui , aire dont l’établissement est
nécessaire à la mise en place du sommeil et à l’endormissement.

Plusieurs comportement de la mère peuvent induire une insomnie :l’anxiété et une grande
ambivalence inconsciente envers le bébé (la mère réveille fréquemment son bébé pour vérifier
que tout va bien )

 une sur stimulation de bébé visant à vérifier les compétences et les performances de
celui-ci

 la dépression maternelle pendant la grossesse et surtout pendant les premiers mois de


la vie de l’enfant

 des attitudes incohérentes ,désordonnées, et souvent imprévisibles vis-à-vis de


l’enfant ,il s'agit généralement de mère désemparées ,doutant de leurs capacités à
s’occuper de l’enfant et à ajuster leur comportement aux besoins de celui ci

1-3-Conduit à tenir

 il convient tout d’abord chercher une éventuelle cause organique

 il faut ensuite procéder à une évaluation des conditions de vie de l’enfant

 il convient d’analyser la nature des difficultés d’ajustement de la mère de son enfant et


pour cela d’examiner soigneusement les caractéristiques de la relation mère enfant et
les qualités de leurs interactions

2. Insomnie grave

 Clinique : ces insomnie paraissent d’emblée particulièrement sévères. Deux différences


peuvent se retrouver :
 insomnie avec agitation motrice intense , parfois mouvement auto-agressifs ou
mouvement stéréotypés de balancement .
 insomnie calme ;ou l’enfant reste longtemps silencieux ,peu réactif , les yeux
grands ouverts durant de longs moments

2. Troubles alimentaires
A. MERYCISME

1- Définition :

Le mérycisme est un comportement alimentaire très particulier survenant chez les


nourrisson de 6 à 8 mois , caractérisé par un vomissement ou une simple régurgitation
provoqué par un effort intense du nourrisson , qui met en jeu une série complexe
d’activités musculaires. Ce effort parfois manifeste et intense ,d’autres fois , d’exécution
plus aisée .

 Le mérycisme survient lorsque l’enfant est seul ou se croit seul . l’enfant parait alors
entièrement absorbé dans son activité, son regard est vide , il semble être dans un état
de retrait , abandonnant toute autre activité , comme étranger au monde extérieur .

 Ce mérycisme est parfois isolé ;d'autres fois, il s ’accompagne de manifestation


stéréotypées comme la succion du pouce ou la manipulation répétitive d’une partie du
corps.

 En dehors de ces périodes de mérycisme ,le nourrisson parait avide de contacts , et


présente souvent une hypervigilance anxieuse vis-à-vis de son environnement .

2-Bilan

la constatation d’un mérycisme chez le nourrisson doit faire pratiquer un bilan qui comportera
;

_ une examen somatique à la recherche d’une déshydratation et d’une dénutrition

_ une étude soigneuse de la personnalité de l’enfant , en particulier son relation notamment


avec la mère , son niveau de développement , ses acquisition .

_ une évaluation de la qualité de son environnement ,qui révélera souvent d’importants


facteurs de carence affective

3 _PRONOSTIC

Il est difficile à évaluer . Cependant , le mérycisme est un trouble fonctionnel généralement


assez sévère sur le plan psychopathologique (risque parfois d’une évolution psychotique ). Sur
le plan somatique certains cas peuvent être graves par la dénutrition qu’il entrainent

B. ANOREXIE MENTALE

1_Définition

 Il s’agit d’une restriction alimentaire volontaire ,alors que la sensation de faim est
conservée .cette dernière disparait uniquement dans les formes grave ,on retrouve soit
une sélection des aliments ,soit de comportement délibérés d’opposition à la
nourriture .
 L’anorexie mentale est le plus fréquent des troubles alimentaires du nourrisson avec le
mérycisme et les vomissements psychogènes

2_ on distingue deux types d’anorexie mentale

 Anorexie commune précoce

 Tableau clinique : s’installe généralement durant le deuxième semestre de vie , et


traduit une situation conflictuelle entre l’enfant et son entourage

L’enfant utilise des modalités variées pour refuser ou retarder le moment de


l’alimentation ,de même que les stratagèmes utilisées par la mère pour faire accepter la
nourriture à l’enfant ,issue d’une telle lutte entre la mère et l’enfant autour de
l’alimentation se termine généralement de la façon suivante ; le repas exige un temps
considérable et se termine par un vomissement ,l’enfant sortant vainqueur de cette
lutte

 Bilan : La constatation d’une telle anorexie impose :

Elimination d’une anorexie d’origine organique

La recherche des facteurs déclenchant et des circonstances qui ont entouré les premières
manifestations de refus ( poussée dentaire , sevrage ….etc.)

La recherche de troubles associés comme l’insomnie ,les conduites d’opposition et de


colère voir les spasmes du sanglot .

Examen du comportement du bébé

Examen de la personnalité de la mère , de ses modalités interactives avec le bébé et des


habitudes éducatives .

 Evolution

L’évolution est variable ; certaines formes guérissent assez rapidement du fait de


modification du comportement de la mère ,d’une diminution de son inquiétude ,et
d’une plus grande confiance en ses capacités maternelles et d’autres formes peuvent se
perpétuer assez longtemps

La prise de poids reste faible mais il n’ya pas de véritable amaigrissement

L’anorexie se prolonge rarement jusqu’à l’adolescence ,certaines formes encore


peuvent évoluer vers des phobies alimentaires

 Formes sévères d’anorexie

a_ Anorexie de nature dépressive : certaines formes d’anorexie mentale du deuxième


semestre ,bien que débutant sous forme d’une anorexie commune ,peuvent prendre
assez rapidement une allure de gravité par le tableau d’inertie , de passivité et
désinvestissement du monde extérieure que donne le nourrisson , analogue à un
tableau de dépression .

b_ Anorexie de nature psychotique : certaines formes d’anorexie n’apparaissent que


comme des symptômes de processus autistique ( absence d’activité autoérotique
orale ) ou psychotiques en train de se constituer( phobies plus organisées autour d’une
fantasmatique orale de défavoration ) , l'anorexie dans ces cas est très précoce et
s’accompagne d’un défaut de succion

c_ Anorexie précoce grave non-psychotique; contrairement aux anorexies du deuxième


semestre , ces anorexies débutent très précocement après la naissance , s’il peut exister
des formes précoces analogues dans leurs symptomatologie aux formes communes du
deuxième semestre ,les formes précoces sont généralement de symptomatologie plus
sévère

 L’enfant donne le sentiment de ne pas avoir faim ,il a peu de mouvement de succion .

 Souvent cette forme d’anorexie survient chez des enfants dont la mère est gravement
déprimée

 Les anorexie précoces du nourrisson engagent le pronostic vitale ,et leur issue et
parfois fatale , elle nécessite la prise en charge de la mère et de l’enfant et parfois une
séparation mère enfant

3. Symptomatologie digestive
A. Vomissements psychogènes

 Les vomissement sont dits « psychogènes » lorsqu’il n’existe aucune étiologie organique
explicative .

 Dans un certain nombre de cas ,les vomissements psychogènes paraissent proches de


certaines formes d’anorexies mentales et bien souvent ces vomissement succèdent a
l’anorexie qu’ils remplacent , d’autres formes de vomissement psychogènes peuvent
survenir brutalement sans s’intégrer à une tableau d’anorexie

 Dans tous les cas , les vomissement psychogènes traduisent une dissociation entre le
plaisir oral de la succion qui est accepté et le sentiment de réplétion gastrique qui est
refusé

 La constatation de vomissements psychogènes nécessite un bilan analogue à celui


pratiqué pour l'anorexie mentale

B. Colique idiopathique

 Définition : la survenue dans les premières semaines de la vie de cris réguliers quelques
minutes après le repas ,alors que l’enfant était le plus souvent en train de
s’endormir ,l'alimentation calme ces cris mais ceux-ci reprennent quelques minutes
après .

 L'examen clinique est le plus souvent normal , des fois on constate un certain degré de
météorisme abdominal qui pourra être confirmé par ASP ,on n’ observe aucun trouble
digestif ,l'appétit est conservé , la prise de poids est normale et régulière

 Ces crises en relation avec l’alimentation , ont comme caractéristique de survenir durant
le premiers trimestre de la vie et disparaitre spontanément après (lorsque enfant est
séparé de sa mères )

C. Constipation psychogène et mégacôlon fonctionnel

 Peut être très précoce dès le deuxième semestre de l’existence .


 Mégacôlon fonctionnel est la conséquence anatomique de cette constipation

 Le mégacôlon fonctionnel pose un problème diagnostique avec les autres formes de


mégacôlon (imperforation anale incomplète , rétrécissement colique ,maladie de
hirschsprung

 Dans le mégacôlon il y a à la fois une érotisation de la rétention et une phobie de la


défécation que M soulé explique par une angoisse de perte de l’objet symbolisé par le
bol fécal

4. Symptomatologie respiratoire
A. SPASME DU SANGLOT

1_ Définition: il se définit comme une brève perte de connaissance due à une anoxie
cérébrale survenant lorsque l’enfant réagit de façon violente à un événement brutale ,
évolue habituellement entre le deuxième semestre et la fin de la deuxième année de
vie ,il n’est ni comitial ni spasmophilique ,affecte les garçons autant que les filles .

2_On décrit deux grandes formes :

 Forme pale

 La cause déclenchant est souvent traumatique (douleur physique ou émotion violente )

 Après un cri bref(pas de pleurs) ,l’enfant devient subitement très pale et tombe en
syncope .

 La perte de connaissance peut s’accompagner de convulsions des membres et de


révulsion des globes oculaires

 Forme cyanotique

Ou forme bleue ; la plus fréquent , la perte de connaissance survient à la suite d’une


contrariété provoquant la colère de l’enfant ,celui-ci commence à sangloter bruyamment ,sa
respiration devient de plus en plus rapide puis se bloque en inspiration forcée ,réalisant une
apnée .l'apnée se prolonge et une cyanose apparait ; l’enfant perd conscience et tombe ,très
hypotonique , apparaissent alors parfois une ou deux convulsion .

Cette forme se rencontre le plus chez les enfants actifs et opposants

 Forme mixte

 Dans quelques cas on assiste au passage chez le même enfant de la forme bleue à la
forme pale .

 Les crise se répètent de façon identique chez le même enfant et en général dans des
circonstances analogues.

3_ diagnostique différentiel

 Spasme de sanglot peut être confondu avec un trouble comitial surtout dans la forme
pale ou l’enfant perd presque aussitôt connaissance et ou des convulsions apparaissent
rapidement .

 En fait ,les convulsion sont ici sous la dépendance de l’anoxie cérébrale .


 Sur l’EEG on n’observe aucun signe neurologique associé pouvant évoquer une maladie
comitiale

4_evolution

 À court terme est bonne.

 La plupart des spasmes du sanglot disparaissent spontanément au cour de la troisième


année

 Certains persistent cependant jusqu’à l’âge de 4 ou 5 ans

 Ils ne laissent habituellement aucune séquelle neurologique

 À long terme ,il semble que l’on puisse assez fréquemment retrouver chez ces enfants
des troubles névrotiques ou caractériels à type d’opposition.

B. Manifestation asthmatique précoce

1_clinique: il s’agit généralement davantage de bronchites asthmatiformes que de


véritable crise d’asthme .

 Si des facteurs psychologiques interviennent incontestablement dans la genèse ou le


déclanchement de ces manifestations ,ceci n’empêche pas que des facteurs allergiques
puissent également concourir à la mise en place de cette affection

2_ psychopathologie
_ l Kreisler a mis en évidence les caractéristiques suivants : recherche et très grande
facilité du contact , facilité extrême de passage d’une relation à une l’autre , grande
familiarité dans le contact . Les auteurs rattachent ces manifestation à une absence
d’élaboration intrapsychique de l’angoisse de l’étranger . Tous ces traits caractérisent
la relation d’objet allergique .

_ Une analyse soigneuse de l’environnement familial de l’enfant doit être effectuée . Elle
montre parfois des ruptures répétées dans la vie de l’enfant ,notamment dans ses modes de
garde , empêchant que s’installe dans la psyché de l’enfant ,une imago maternelle stable . Ceci
explique l’accrochage permanant et indifférencié de l’enfant à son environnement .

_D’autres fois , c’est plus une attitude fusionnelle et surprotectrice de la mère vis-à-vis de son
enfant , qui est à l’origine de difficultés dans l’individuation et la séparation .

3_ conduite à tenir

 La constatation de manifestations asthmatiformes chez le nourrisson impose la prise en


considération des facteurs somatiques , notamment allergiques, susceptibles
d’intervenir dans la genèse des manifestation asthmatiques.

 Un bilan soigneux de la personnalité de l’enfant , de la qualité des échanges relationnels


entre la mère et l’enfant, et de la place de l’enfant dans la dynamique maternelle , est
également indispensable .
5. Symptomatologie cutanée

La surface cutanée est soumise très précocement aux influences de la vie psychique ,et bon
nombre d’affections cutanées précoces sont en relation direct avec le vécu affectif et
relationnel du nourrisson et du jeune enfant .

A. Eczéma

 Il débute en général durant le deuxième trimestre de vie , mais régresse


habituellement ,vers la fin de la deuxième année , l’asthme lui succède parfois

 Les facteurs allergiques sont importants dans la genèse de ces manifestation


eczémateuses.

 Des modifications dans la personnalité allergique de l’enfant asthmatique peuvent être


retrouvées chez le nourrisson eczémateux .

 R.A. Spitz, dans son étude de la personnalité des mères de nourrisson atteints
d’eczéma , souligne les facteurs de prédisposition individuelle mais insiste sur certaines
relation mère enfant ,celle-ci serait marquée par une hostilité inconsciente de la mère
qui priverait le nourrisson d’un échange cutané satisfaisant

B. Pelades

 On peut parfois observer chez le nourrisson des pelades décalvantes ,elles succèdent
souvent à des carences affectives importantes ,parfois à des séparations brutales de la
mère .

V. Conduite à tenir devant des manifestations psychosomatiques de l’enfant

 Reconnaître la symptomatologie physique et éliminer d’éventuelles causes organiques.


Rappelons qu’un symptôme psychosomatique peut être « surdéterminé » : des facteurs
psychologiques peuvent agir dans le déterminisme des affections psychosomatiques en
même temps que d’autres facteurs.

 Effectuer toujours un examen approfondi, tant somatique que psychique : rechercher


une lésion, évaluer la participation émotionnelle et la problématique sous-jacente. Mais
essayer d’effectuer les examens physiques et complémentaires nécessaires, sans
tomber dans l’escalade (ce qui risque de renforcer ou de fixer certains symptômes ou
certains mécanismes).

 Evaluer les caractéristiques psychologiques de l’enfant : notamment ses modalités


relationnelles, son niveau de développement, ses capacités à élaborer ou à se
représenter psychologiquement une situation.

 Evaluer la personnalité des parents, leur façon d’aborder le trouble de leur enfant, leur
relation de couple.

 Evaluer les interactions mère-enfant (ou parents-enfant) : resituer le trouble


psychosomatique et dans le cadre des interactions. Rappelons que des manifestations
psychosomatiques chez l’enfant peuvent agir sur le psychisme de la mère (ou des
parents) et induire des mouvements affectifs ou des comportements particuliers, qui
sont à prendre en compte.
 Repérer les éléments de l’histoire de l’enfant et de sa famille, les antécédents, les
événements et les facteurs déclenchant et évaluer leur impact dans la dynamique des
interactions parents-enfant.

 Repérer et traiter les principales situations à risque d’évolution psychosomatique

 Soutenir les capacités d’expression des émotions de l’enfant, accompagner la famille.


Cela va de la simple intervention à visée de « remédiation » aux psychothérapies, en
passant par un accompagnement actif en consultations thérapeutiques.

 Ne pas se priver des moyens thérapeutiques à visée symptomatique (somatique), mais


ne pas s’en contenter.

 Etre attentif à la façon dont on aborde ces troubles : il est fréquent que les enfants
(mais aussi les parents), lorsqu’on pose un diagnostic de manifestation
psychosomatique aient le sentiment que le médecin ne les prend pas au sérieux, estime
« qu’ils n’ont rien », ou qu’ils « font exprès ». Ici, comme dans n’importe quelle maladie,
le médecin devra écouter, expliquer et reconnaître la souffrance de l’enfant, tant auprès
de lui-même que de ses parents.

 Etre attentif à la souffrance et à l’inquiétude des parents, à leur sentiment de désarroi


ou d’incompréhension , voire de culpabilité

VI. Conclusion

 Les manifestation psychosomatique sont des affection à manifestation essentiellement


somatiques dont le déterminisme et l’évolution sont fortement marqué par le rôle des
facteurs psychologiques ou psychopathologiques , ces troubles psychosomatiques sont
à distinguer des diverses autres manifestations qui mettent en jeu des phénomènes
psychiques et une symptomatologie physique

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