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Réseau Hydrographique
Réseau Hydrographique
UE : Approches intégrées
Année : 2023-2024
Évolution hydrographique et
place du canal de Marseille
Participants
Enseignants
BA Amadou Diako
Diop Khady
Valérie Montès Bruno Vila
DIATTA Mohamed malamine Cécilia Paradiso
Marseille, ville portuaire méditerranéenne, est située sur une presqu'île et s'étend sur environ 23 000
hectares, allant du massif de l'Estaque au nord jusqu'au massif de Marseille ville au sud. Cette
configuration géographique offre aux Marseillais des terres arables considérables qui sont
importantes pour leur approvisionnement alimentaire, à condition qu'elles soient irriguées. L'eau a
toujours été une ressource cruciale pour Marseille. Les premiers projets hydrauliques remontent à
l'Antiquité, avec des vestiges d'aqueducs et de systèmes d'irrigation datant de l'époque grecque et
romaine. Malgré ces premières avancées, le développement agricole des cours d'eau et des rivières
semble avoir été limité jusqu'à une époque relativement récente. Au fil des siècles, Marseille a tenté
diverses approches pour exploiter les ressources en eau de la région. Avant le XIXe siècle, la ville
dépendait principalement de sources naturelles, de ruisseaux et de puits pour s'approvisionner en
eau. Les rivières Huveaune et Jarret, ainsi que des sources locales telles que Grand-Puits, Rose,
Malpasset et Place Noailles, ont été utilisées à cet effet.
Les premiers grands projets hydrauliques ont impliqué la construction d'aqueducs pour transporter
l'eau des sources éloignées jusqu'à Marseille. Par exemple, l'aqueduc d'Huveaune, construit au IXe ou
Xe siècle, a joué un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau de la ville. Des prises d'eau le long
des rivières Jarret et Huveaune ont permis de collecter l'eau et de l'acheminer vers l'aqueduc.
Cependant, malgré ces efforts, les ressources en eau se sont souvent révélées insuffisantes pour
répondre aux besoins croissants des villes, notamment en période de sécheresse. À l’époque, les
infrastructures hydroélectriques étaient souvent primitives et fragiles, ce qui limitait leur efficacité et
leur fiabilité pour assurer un approvisionnement continu en eau.
1 CANAL DE MARSEILLE
1.1 Historique du projet du canal
Le canal de Marseille, né d'une résolution courageuse du conseil municipal en 1834, représente une
réponse déterminée à la sécheresse et aux épidémies qui affligeaient la ville. Conçu pour irriguer les
terres et fournir de l'eau potable, son histoire est marquée par une série d'initiatives audacieuses et
d'efforts persistants.
Initialement proposé par Adam de Craponne au XVIe siècle, le projet du canal de Provence n'a jamais
été pleinement réalisé malgré plusieurs tentatives. Ce n'est qu'en 1834 que la crise de sécheresse a
incité Marseille à agir, décidant de créer son propre canal pour assurer l'approvisionnement en eau
de la ville. Avec le soutien d'une loi en 1838 autorisant la dérivation des eaux de la Durance, les
travaux débutèrent sous la direction de l'architecte Franz Mayor de Montricher. Ce projet colossal,
comprenant 87 kilomètres de canaux et des ouvrages d'art remarquables comme l'aqueduc de
Roquefavour, transforma radicalement Marseille et son environnement. L'eau a finalement atteint
Marseille en 1847 à Saint-Antoine, puis en 1849 sur le plateau de Longchamp, avant de se répandre
dans toute la ville et les environs jusqu'en 1869. L'achèvement de ce projet a été célébré par la
construction du château d'eau monumental à Longchamp en 1869, une réalisation emblématique du
Second Empire.
Suivant les coteaux de Coudoux et traversant la route départementale d'Aix à Berre, le canal
approche des rochers escarpés de Roquefavour, sur le versant nord de la vallée de l'Arc, où se trouve
le pont de Roquefavour. Après avoir franchi la vallée de l'Arc, le canal se retrouve sur le versant nord
de la chaîne de l'Étoile, puis pénètre dans le vallon de la Mérindol, contournant son ravin et
traversant les contreforts à l'aide de quatorze souterrains. Enfin, il atteint la source du vallon de la
Mérindol, où il rencontre le chaînon secondaire de l'Étoile, percé par le souterrain de l'Assassin, puis
le chaînon secondaire de la même chaîne de l'Étoile, également percé par le souterrain de Notre-
Dame. Après ces deux souterrains, le canal atteint aisément le ruisseau de la Gavotte, le conduisant
aux portes du territoire de Marseille. Après avoir atteint le ruisseau de la Gavotte, la branche
principale du canal se divise en deux branches secondaires. L'une d'entre elles se subdivise ensuite en
dérivations nommées Saint-André et Saint-Louis, du nom des villages qu'elles traversent. L'autre
branche, quant à elle, suit un parcours sinueux à travers les vallons des Tuves et des Aygalades, se
dirigeant finalement vers Château-Gombert. C'est sur cette dernière branche que se trouve la
dérivation de Longchamp, destinée à fournir une partie des eaux à la ville de Marseille.
La prise de la dérivation de Longchamp se fait depuis la dérivation principale, située dans le quartier
de Sainte-Marthe. Après avoir traversé quelques pentes abruptes, où les eaux sont confinées entre
des parois maçonnées, le promeneur arrive au déversoir Barbarin. Ce déversoir joue un rôle crucial,
non seulement en tant qu'élément de la structure principale du canal, mais également en cas
d'incident imprévu dans les ouvrages alimentant Marseille en eau. En effet, les eaux qui en découlent
sont dirigées vers un fossé qui les conduit jusqu'à Malpasset, où elles rejoignent le ruisseau de Jarret
et finissent par être acheminées vers l'aqueduc de l'Huveaune. Cette disposition permet de détourner
une quantité significative d'eau vers l'ancien aqueduc de la ville en cas de nécessité.
D'une part, le bassin de Sainte-Marthe agit comme un réservoir crucial, stockant l'eau brute avant
qu'elle ne soit acheminée vers la station de traitement. Construit en 1851, ce bassin permet de
stocker jusqu'à 230 000 mètres cubes d'eau en amont du bassin de distribution de Longchamp. Outre
son rôle de stockage, le bassin facilite également l'épuration des eaux de la Durance en permettant le
dépôt des impuretés, contribuant ainsi à la qualité de l'eau distribuée à Marseille.
Une étude réalisée en partenariat avec la fédération de pêche et la Maison régionale de l'eau a révélé
une diversité de la faune aquatique habitant le canal. Des colonies d'oiseaux migrateurs y trouvent
refuge, protégées par des régulations strictes interdisant la chasse et la pêche. En outre, le canal
abrite une variété d'animaux terrestres tels que des sangliers, faisans, canards et chauves-souris,
contribuant ainsi à l'écosystème environnant.
La présence abondante de poissons dans les eaux du canal atteste de sa qualité. Malgré les turbines
d'EDF qui peuvent entraîner quelques pertes, les poissons sont nombreux, ce qui témoigne de la
santé relative de l'écosystème aquatique. Leur migration vers les stations de traitement des eaux,
comme celle de Sainte-Marthe, souligne l'importance vitale du canal dans l'approvisionnement en
eau potable des foyers marseillais.
Le canal de Marseille constitue non seulement une ressource vitale en eau pour la ville, mais aussi un
écosystème diversifié abritant une faune variée. De plus, les avancées technologiques telles que le
"truitosem" démontrent l'engagement continu dans la préservation de la qualité de l'eau et de
l'environnement.
4 EVOLUTION DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE
L'évolution hydrographique de Marseille a été profondément influencée par la construction et
l'expansion du canal de Marseille, qui s'étend sur environ 84 kilomètres à travers des régions variées.
Ce canal a nécessité la création de nombreux ouvrages d'art, tels que des souterrains et des
aqueducs, pour contourner les défis topographiques et géographiques de la région. Ces
aménagements nécessaires pour construire le canal ont profondément altéré le paysage naturel et
ont eu un impact sur les cours d'eau locaux. Par exemple, la traversée de la plaine de Lambesc et des
contreforts environnants a exigé la construction d'un pont-aqueduc imposant pour franchir la vallée
de la Touloubre, ce qui a modifié le cours naturel de cette rivière. Les activités humaines, telles que
l'urbanisation et l'industrialisation, ont également laissé leur empreinte sur l'hydrographie locale. Le
canal de Marseille a été conçu pour répondre aux besoins croissants en eau potable, industrielle et
agricole de la ville. Les ouvrages comme le souterrain des Taillades ont été construits pour surmonter
les défis géographiques et topographiques, mais ont également perturbé l'équilibre écologique des
régions traversées. Les activités humaines, telles que l'urbanisation et l'industrialisation, ont
également dans la transformation de l'hydrographie locale. Le canal de Marseille a été conçu pour
répondre aux besoins croissants en eau potable, industrielle et agricole de la ville. Les ouvrages
comme le souterrain des Taillades ont été construits pour surmonter les défis géographiques et
topographiques, mais ont également perturbé l'équilibre écologique des régions traversées.
En outre, l'impact des activités humaines sur l'hydrographie locale est évident dans l'utilisation des
eaux du canal pour alimenter les cours d'eau naturels tels que la rivière de l'Huveaune et les
ruisseaux des Aygalades, de Jarret et de Plombières. Avant l'arrivée des eaux du canal, ces cours
d'eau étaient soumis à des périodes de sécheresse en été, ce qui avait des répercussions néfastes sur
les industries et les exploitations agricoles riveraines. Afin de remédier à cette situation, la ville a
accordé des concessions pour déverser les eaux du canal dans ces cours d'eau, mais l'abus de cette
ressource a nécessité la mise en place de réglementations pour une utilisation équitable et durable
de l'eau.
5 Bibliographie
De Saintferreol, E. (2013). Promenade sur les bords du canal de Marseille. P352
Floquet, J. A. (1750). Canal de Provence, ou Canal d’Aix et de Marseille, son utilité, sa possibilité. .
.P170
6 Sitographie
L'histoire de la construction du canal de Marseille qui a transformé la ville (madeinmarseille.net)