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La Taxinomie
La Taxinomie
I- Quelques définitions
Phylogénie = Histoire évolutive d’un groupe taxonomique (ensemble des liens de parentés
entre les représentants de ce groupe).
1- Espèce :
Selon Linné, «il y a autant d’espèces que l’Être suprême a créé dès le début de
formes différentes », et il a formalisé cette conception en matérialisant l’espèce par un
individu type (holotype ; voir encadré « Code International de Nomenclature » ) auquel
est affecté un binôme latin afin de l’identifier et de le classer.
C’est « Ensemble des individus capables de se croiser entre eux avec une
descendance féconde, dans un site donné »*
a- Espèce typologique
La notion d’espèce typologique est encore utilisée de nos jours : l’espèce est
un ensemble d’individus identiques entre eux et avec le spécimen « type », c’est-à-dire
l’exemplaire ayant servi à décrire et caractériser l’espèce sur le plan morphologique.
b- Espèce biologique
La définition qu’en a donné MAYR (1942), un siècle et demi plus tard, n’est pas
fondamentalement différente mais insiste sur l’aspect biologique : les espèces sont des
groupes de populations dont les membres peuvent se croiser entre eux, et qui sont
reproductivement isolés des autres groupes.
L’un des critères majeurs pour différencier des espèces voisines est le fait que
les hybrides éventuels ne seront pas viables ou seront stériles. « La genèse des
espèces consiste donc simplement en l’acquisition, par le jeu de l’évolution, de quelque
différence - n’importe laquelle - qui empêche la production d’hybrides féconds entre
des populations, dans des conditions naturelles. »(WILSON, 1993)
c- Espèce phylogénétique
L’espèce est dénommée à l’aide de 2 noms latins : le genre et l’espèce (Linné 1758, Systema
naturae). Ces deux noms sont généralement suivis du nom ou des initiales de l’auteur et de la
date de nomination.
Exemple de classification :
Règne : Animal (Animalia)
Genre : Canis
Chaque groupe de cellules ainsi formé se spécialise pour donner la formation d’organes et
d’appareils (Organogenèse = différenciation d’organes). Les divers embranchements des
Métazoaires peuvent être regroupés en tenant compte des modalités et du degré de
complexité de leur développement embryonnaire.
A. Caractères généraux
Appelés aussi Platodes ou vers plats, ce sont des animaux à corps aplati dorso-
ventralement plus au moins long avec symétrie bilatérale et région antérieur céphalique
et postérieure (caudale).
Métazoaires triploblastiques acœlomates. Le cœlome reste compact et forme un tissu
mésenchymateux qui comble cavité viscérale et participe aux phénomènes de
respiration, d’excrétion, de stockage de réserves alimentaires.
Système nerveux comprend une masse de ganglions cérébroïdes en relation avec
quelques organes de sens. (Épaississements = nerfs et ganglions)
Tube digestif est absent chez quelques espèces parasites ou ramifié avec un orifice
unique (bouche). La digestion est intracellulaire (absorption à travers le tégument).
Absence d’appendices, d’appareil respiratoire et circulatoire. L’adaptation à la vie
parasitaire se traduit par l’apparition d’organes de fixation (ventouses, crochets,)
(Anaérobie : Rx fermentation : production d’acide gras à partir du glycogène) (Présence
d’organes de fixation chez esp parasites : ventouses, crochets)
Appareil excréteur de type protonéphrédien (pores excréteurs)
Appareil génital complexe, la majorité des espèces sont hermaphrodites
(Protérandriques, autofécondation et fécondation croisée, pores génitaux)
Le développement peut être direct ou par mues (succession de stades larvaires)
Les plathelminthes sont des organismes parfois libres, commensaux ou parasites
a. Les Nématodes libres : représentent plus de la moitié des Nématodes connus. Ils sont
tous de petite taille (qq millimètres). Ils vivent dans l’eau, dans le sol, les déserts, les
neiges polaires, les glaciers, les eaux thermales.
b. Les Nématodes phytoparasites : Ce sont de redoutables destructeurs de végétaux
cultivés. Ils déterminent une interruption de la croissance, la formation de galles
spécifiques et le dépérissement des plantes.
c. Les Nématodes zooparasites : Ce sont des parasites monoxènes ou hétéroxènes
d’invertébrés et de Vertébrés. Tous les Vertébrés possèdent une ou plusieurs espèces
parasites (Chien : 33, Chat : 33, Mouton : 63, Cheval : 69).
1.3.EMBRANCHEMENT DES ANNÉLIDES
A. Caractères généraux
(Morphologie extérieure, Tête, pygidium, bouquets de soies, yeux palpes antennes plaques
sensorielles, SN, phototropisme négatif) Métazoaires triploblastiques coelomates
protostomiens
Vers annelés métamérisés portant parfois des parapodes (bouquets de soies latéraux)
Système nerveux formé de 2 ganglions cérébroïdes dorsaux, d’un anneau nerveux
périoesophagien et d’une à deux chaînes ganglionnaires ventrales (1 paire de ganglion
par anneau).
Les organes de sens sont de types différents : yeux, antennes, palpes,… (Tube
Digestif complet pharynx œsophage + gésier + jabot + glandes, Hirudine)
Le tube digestif est complet. Il présente un renflement au niveau de chaque anneau.
Il est parfois doté d’un jabot, d’un gésier et de glandes salivaires ou anticoagulantes.
L’appareil circulatoire différencié est du type clos. Il est constitué de deux vaisseaux
longitudinaux (dorsal et ventral) avec des renflements et des anastomoses au niveau
des limites des métamères. Le sang des Annélides est constitué de globules blancs et
de plasma coloré à l’hémoglobine dissoute et/ou à la Chlorocruonine (colorant vert à
base de cuivre). La respiration est cutanée (échanges par les téguments et les
parapodes).
L’appareil excréteur est du type néphridien : 2 paires de néphridies débouchant sur 2
orifices excréteurs au niveau de chaque anneau. (Appareil reproducteur : asexuée +
sexué + régénération et Autotomie scissiparité)
La reproduction peut être asexuée ou sexuée et la majorité des espèces ont un pouvoir
de régénération.
1. Classe des Polychètes (Chete = soie) : Le corps porte de nombreuses soies locomotrices
sur des parapodes (expansions latérales). Ce sont en général des espèces marines à sexes
séparés. Ex. Nereis sp. (Plychètes errantes libres + sédentaires tubicoles)
2. Classe des Oligochètes : (Oligos = peu) Ce sont des vers annelés vivant libres dans l’eau
ou la terre humide. La majorité sont hermaphrodites. Ex. Lumbricus terrestris (Limicoles et
terricoles)
3. Classe des Achètes : Espèces hématophages exoparasites temporaires à l’état adultes de
vertébrés. Ils se fixent par des ventouses et des trompes dévaginables. Les larves sont libres
dans l’eau ou dans la terre humide.
1. Classe des Gastéropodes (Gaster = ventre) Le pied est en position ventrale. La masse
viscérale est généralement protégée par une coquille spirale non symétrique
2. Classe des Lamellibranches (Lamella = fine lame) Branchies lamellaires avec symétrie
bilatérale complète et une coquille bivalve. Leur classification est basée sur
l’organisation des branchies.
3. Classe des Céphalopodes : La partie antérieure du pied forme un certain nombre de
bras (tentacules) entourant la tête.
a. Classe des Arachnides (Chélicérates = pinces) 4 paires de pattes portant des pinces,
céphalothorax, respiration trachéenne
b. Classe des Myriapodes (mille pattes) : n paires de pattes, thorax et abdomen non
différenciés, respiration trachéenne
c) Comportement :
Les espèces prédatrices sont solitaires, les herbivores sont grégaires
Il existe des espèces sédentaires et d’autres migratrices. Ces dernières sont de 2
types : a. Migratrices Amphibiotiques (migration avec changement du milieu) :
Catadromes : naissent dans la mer et se développent dans les eaux continentales
(Anguilles, Esturgeon) Anadromes : naissent en eau douce et se développent en eau
de mer (Saumon)
b. Migratrices holobiotiques (migration sans changement de milieu) Ex. Thon rouge (fraie en
Méditerranée et croit en Atlantique
d) Classification
La super classe des Poissons et divisée en 2 principales classes actuelles selon la nature du
squelette :
b) Classification
La classe des Oiseaux est actuellement représentée par 2 principales sous classes :
1. Les Ratites Oiseaux terrestres, coureurs, inaptes au vol. Ex. Autruche (Afrique),
Nandou en Amérique du sud, Emeu et Casoar (Australie), Kiwi (Nouvelle Zélande).
2. Les Carinates Tous édentés, possèdent des ailes fonctionnelles, groupe homogène
réparti en 24 ordres. L’ordre des Passériformes (passereaux) est le plus important.
4. Classe de Reptiles
a) Morphologie générale (3 principaux types)
Tortues : caractérisées par une carapace osseuse, la tête et le cou sont rétractiles, les
membres sont transformés en palettes natatoires et la queue est courte
Lézards : Les membres sont transversaux, bien développés avec diverses adaptations
(doigts opposés, ventouses), la queue est longue
Serpents : sans membres, le déplacement se fait par des mouvements de reptation
b) Classification
On distingue 3 ordres actuels
1. O. Chéloniens (Chelone = tortue) : Tronc court, trapu, enfermé dans une carapace, bec
corné sans dents. Ex. Testudo graeca (Tortue grecque ou d’Afrique du nord) O.
Squamates : divisé en 2 S/O : S/O. Sauriens (Lézards) : corps allongé, membres
courts.
Ex. Lézards, Caméléons, Scinques S/O. Ophidiens (Serpents) : corps allongé, œil sans
paupières, la bouche présente une articulation particulière, les côtes sont absentes. Ex.
Vipères, Couleuvres, …
- Squelette : Le Crâne est représenté par une grande cavité cérébrale, le squelette est
totalement ossifié et les membres parasagittaux.
Les cellules ne sont visibles qu'au microscope, elles présentent une très grande variété de
forrne et de taille, d 1 environ 0,001 de rnillimètre (ou l ~ := l micron) pour une cellule
bactérienne a une dizaine de centimètres pour le "jaune" (la cellule-oeuf d'autruche). La cellule
est délimitée par une membrane cytoplasmique (dans la cellule animale, il n'y a pas de
membrane cellulosique) à l'intérieur de laquelle se trouvent deux éléments principaux : le
cytoplasme et le noyau. Le cytoplasme, dans laquelle on peut distinguer
Le noyau est une vésicule incluse dans le cytoplasme et limité par une membrane nucléaire.
A l'intérieur se trouvent dispersés dans le suc nucléaire (nuclêoplasme)
2. Reproduction de la cellule :
La cellule se reproduit. Elle forme par simple division deux cellules qui se développent. Les
animaux sont formés d'un grand nombre de cellules réunies en groupe de même
spécialisation. Chacun de ces groupes se nomme un tissu (Exemples : tissus osseux, tissus
musculaires etc.).
NOTION GENERALES SUR LES TISSUS
D. Définition
Les cellules, de formes et de dimensions variables, sont des éléments vivants groupés de
façon à constituer les tissus.
1. Tissus épithéliaux :
Ils sont formés de cellules jointives réalisant une trame continue revêtement. Ils peuvent être :
Exemples : vessie, urètre. Les tissus glandulaires sont des tissus épithéliaux différenciés,
possédant une fonction définie (élaboration et excrétion de diverses substances).
- le tissu adipeux
- le tissu conjonctif adipeux
- le tissu osseux.
a. Le tissu adipeux est constitué par la réunion de cellules conjonctives contenant une
grande quantité de lipide ; il peut être localisé en divers endroits tels que
❖ à la surface du corps, sous la peau, on parle alors de tissu adipeux sous-cutané (ou
gras de couverture), celui-ci apparait avec l'âge, notamment en fin d'engraissement.
Exemples :
- chez les bovins et les ovins, il est recherché tant pour préserver la viande sous-jacente
en cours de conservation que pour garantir une infiltration graisseuse suffisante de
muscles.
- chez le porc, la quanti té de lard dorsal est importante.
❖ à l'intérieur du corps : notamment autour des viscères et du rein (exemple : gras de
rognon chez le porc).
❖ entre les muscles et à l'intérieur des faisceaux musculaires ; ce tissu adipeux est
présent dans le tissu conjonctif entre les faisceaux musculaires (persillé) et entre les
muscles (marbré) mais aussi en petite quantité dans le fibre musculaire elle-même. Le
persillé ou gras intramusculaire joue un rôle essentiel dans la saveur de la viande.
b. Le tissu conjonctif fibreux est un tissu composé essentiellement de fibres.
c. Le tissu osseux est un tissu de soutien extrêmement dur et résistant, dont les cellules
sont séparées par l'osséine (protéine) imprégnées de sels calcaires (phosphate
calcium et carbonate de calcium).
❖ les muscles striés à fibres rouges ou muscles volontaires à contraction rapide, à fibres
longues (plusieurs centimètres) et d'un diamètre de quelques centièmes de millimètres
; ils sont souvent reliés aux tendons par exemple.
Les muscles sont nombreux : chez un bœuf, en bon état de 400 kg de poids vifs, le poids total
des muscles est de 180 kg environ.
L’estomac est complètement enveloppé par une autre couche de tissu conjonctif. Chez les
Vertébrés, de nombreux organes sont suspendus au moyen de feuillets de tissu conjonctif,
appelés mésentères, dans des cavités remplies de liquide. Beaucoup de Mammifères
possèdent une cavité thoracique supérieure séparée d’une cavité abdominale inférieure par
une couche musculaire (le diaphragme).
Tous les organismes ont besoin d’énergie chimique pour assurer leur croissance, la
réparation de leurs tissus, leurs processus physiologiques (incluant le mouvement dans le cas
des Animaux), leur régulation et leur reproduction. Comme nous l’avons vu dans d’autres
chapitres, on peut classer les organismes selon leur façon d’obtenir de l’énergie. Les
autotrophes, comme les Végétaux, font appel à l’énergie solaire pour bâtir des molécules
organiques riches en énergie. Ils utilisent ensuite ces molécules organiques comme source
d’énergie. En revanche, les hétérotrophes, comme les Animaux, dépendent des aliments, qui
constituent leur source d’énergie chimique. Les aliments contiennent en effet des molécules
organiques déjà synthétisées par d’autres organismes.
Une fois que les besoins énergétiques nécessaires au maintien de la vie ont été comblés, les
molécules alimentaires restantes peuvent servir à la biosynthèse, notamment à la croissance
et à la réparation de tissus, à la synthèse de substances de stockage (comme le gras) et à la
production de gamètes (figure 40.7). La biosynthèse nécessite la présence de squelettes
carbonés pour la construction de nouvelles structures, et aussi d’ATP pour alimenter en
énergie les processus d’assemblage. Dans certains cas, les substances biosynthétiques
(comme le gras corporel) peuvent être dégradées en des molécules riches en énergie, qui
serviront à la production d’ATP supplémentaire, selon les besoins de l’Animal
Combien d’énergie (sur le total de l’énergie obtenue à partir des aliments) lui faut-il simplement
pour rester vivant ? Quelle quantité sera consommée pour les déplacements, la marche, la
course, la nage ou le vol ? Quelle partie de l’apport d’énergie sera utilisée pour la reproduction
? Les physiologistes obtiennent des réponses à de telles questions en mesurant la vitesse à
laquelle les Animaux utilisent l’énergie chimique et en voyant comment la vitesse du
métabolisme varie selon les circonstances.
On compte deux grandes stratégies bioénergétiques chez les Animaux. Les Oiseaux
et les Mammifères sont principalement des endothermes, c’est-à-dire que leur corps est
réchauffé par la chaleur produite grâce à leur métabolisme. Leur température corporelle doit
fluctuer très peu autour d’une valeur de référence. L’endothermie est une stratégie à haute
dépense d’énergie (les coûts pour réchauffer ou refroidir le corps sont élevés). Mais elle
permet d’exercer des activités intenses et de longue durée dans une grande gamme de
températures extérieures. En revanche, la plupart des Poissons, des Amphibiens, des Reptiles
(sauf les Oiseaux) et des Invertébrés sont des ectothermes : ils obtiennent leur chaleur
principalement de sources externes. La stratégie ectothermique nécessite beaucoup moins
d’énergie que celle des endothermes en raison des coûts énergétiques élevés associés au
réchauffement (ou au refroidissement) d’un organisme endotherme. En général, les vitesses
du métabolisme des endothermes sont plus élevées que celles des ectothermes. Plus loin
dans ce chapitre, nous en apprendrons davantage sur les stratégies endothermiques et
ectothermiques. Les facteurs influant sur la vitesse du métabolisme Outre le fait d’être un
endotherme ou un ectotherme, de nombreux autres facteurs influent sur les vitesses du
métabolisme des Animaux. L’une des questions les plus fascinantes (mais à peu près sans
réponse) concernant la biologie des Animaux porte sur la relation entre la taille du corps et la
vitesse du métabolisme. La taille du corps et la vitesse du métabolisme En mesurant la vitesse
du métabolisme de nombreuses espèces d’Invertébrés et de Vertébrés, les physiologistes ont
montré que la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir chaque kilogramme de masse
corporelle est inversement proportionnelle à la taille du corps. Par exemple, chaque
kilogramme de masse corporelle de la souris commune (Mus musculus) consomme environ
20 fois plus de kilojoules qu’un kilogramme de masse corporelle de l’éléphant d’Afrique
(Loxodonta africana). Si on considère la masse totale de chacun de ces Animaux, il va sans
dire que l’éléphant d’Afrique dépense beaucoup plus de kilojoules que la souris commune.
Mais la vitesse du métabolisme des tissus d’un petit Animal étant relativement élevée, sa
vitesse d’approvisionnement en dioxygène est proportionnellement plus grande. Pour soutenir
son métabolisme supérieur, il doit aussi avoir une fréquence respiratoire plus rapide, un
volume sanguin plus élevé (comparativement à sa taille) et une fréquence cardiaque (pouls)
accélérée. Il doit donc consommer beaucoup plus d’aliments par unité de masse corporelle.
On ne sait pas encore très bien expliquer cette relation inverse entre la vitesse du métabolisme
et la taille du corps. Selon une hypothèse, plus un endotherme est petit, plus le coût
énergétique de la stabilisation de sa température corporelle est élevé. En effet, plus un Animal
est petit, plus le rapport entre sa surface et son volume est élevé, et plus il perd de la chaleur
dans son milieu (ou plus il en gagne). Toutefois, même si elle paraît logique, cette hypothèse
ne suffit pas à expliquer la relation inverse existant entre la vitesse du métabolisme et la taille
du corps dans le cas des ectothermes; ceux-ci ne produisent pas de chaleur métabolique dans
le but de maintenir une température corporelle relativement stable, comme c’est le cas des
endothermes. Bien que cette relation ait été largement documentée, à la fois chez les
endothermes et les ectodermes, les chercheurs continuent à se pencher sur ses causes
fondamentales. L’activité et la vitesse du métabolisme Chaque Animal présente un intervalle
de vitesses du métabolisme qui lui est propre. Les vitesses les plus lentes alimentent les
fonctions de base de la vie, c’est-à-dire le maintien cellulaire, la respiration et la fréquence
cardiaque.
De nombreux facteurs influent sur les besoins en énergie et poussent les métabolismes
basal ou standard à atteindre des maximums. Ces facteurs sont l’âge, le sexe, la taille, les
températures du milieu ambiant et du corps, la qualité et la quantité des aliments, le niveau et
la durée de l’activité entreprise, le dioxygène disponible et l’équilibre hormonal. Le moment de
la journée joue également un rôle. Les Oiseaux et les humains, ainsi que de nombreux
Insectes, sont généralement actifs pendant le jour (c’est à ce moment que leur métabolisme
est le plus rapide). En revanche, les chauves-souris, les souris et de nombreux autres
Mammifères sont le plus souvent actifs (la vitesse de leur métabolisme est plus élevée) la nuit,
ou encore à la tombée et au lever du jour. La mesure de la vitesse du métabolisme d’Animaux
exécutant diverses activités permet de mieux comprendre les coûts énergétiques de la vie
quotidienne. La vitesse moyenne de la consommation d’énergie quotidienne de la plupart des
Animaux terrestres (ectothermes et endothermes) est de deux à quatre fois le métabolisme
basal ou standard. Les humains de la plupart des pays développés ont une vitesse du
métabolisme moyenne pour 24 heures d’environ 1,5 fois le métabolisme basal ; cela
correspond à un mode de vie relativement sédentaire.
1.9.Notion Homéostasie
De nos jours, la notion de « milieu interne constant » formulée par Bernard est intégrée
dans le concept d’homéostasie. Les racines grecques de ce terme sont homoios, « semblable
», et stasis, qui signifie « position ». Ce mot réfère donc à un état stable ou, si on préfère, à un
équilibre interne qui se maintient en dépit des changements du milieu externe.
L’un des objectifs principaux de la physiologie moderne (et l’un des thèmes de la
présente série de chapitres) porte sur le maintien de l’homéostasie chez les Animaux. En fait,
l’environnement interne de l’Animal fluctue toujours légèrement. L’homéostasie est un état
dynamique, un échange entre les forces extérieures influant sur le milieu externe et les
mécanismes de contrôle interne s’opposant à de telles variations.
A. La régulation et la tolérance
La régulation et la tolérance sont deux réactions opposées des Animaux face aux
fluctuations du milieu. On qualifie un Animal de régulateur en ce qui a trait à une variable
environnementale particulière s’il utilise des mécanismes de régulation interne pour atténuer
le changement de son milieu interne lorsque son environnement externe fluctue. Par exemple,
un Poisson dulcicole est capable de maintenir une concentration interne stable de solutés dans
son sang et dans son liquide interstitiel, même si cette concentration est différente de celle des
solutés de l’eau dans laquelle il vit. L’anatomie et la physiologie du Poisson lui permettent
d’atténuer les changements internes de la concentration des solutés. On qualifie un Animal de
tolérant en ce qui a trait à une variable environnementale particulière s’il supporte des
variations de son milieu interne liées à certains changements de l’environnement externe. Par
exemple, de nombreux Invertébrés marins, comme les araignées de mer du genre Libinia,
vivent dans des milieux où la concentration de solutés (la salinité) est relativement stable.
Contrairement aux Poissons dulcicoles, Libinia n’assure pas la régulation de sa concentration
interne de solutés, mais s’adapte plutôt à l’environnement externe. Les Animaux tolérants
stricts ou régulateurs stricts représentent deux catégories limites d’un continuum. La plupart
des Animaux se situent entre ces deux extrêmes. En outre, un Animal peut maintenir
l’homéostasie tout en assurant la régulation de certaines conditions internes et en en laissant
d’autres s’adapter à l’environnement. Par exemple, un Poisson dulcicole assure la régulation
de sa concentration interne de solutés tout en laissant sa température interne s’adapter à la
température externe de l’eau. Dans la prochaine section, nous allons examiner plus en détail
les mécanismes que les Animaux utilisent pour réguler certains aspects de leur environnement
interne.
À plus long terme, l’homéostasie autorise certains changements régulés dans le milieu
interne du corps. La régulation interne est coûteuse en énergie. Les Animaux utilisent une
part importante de l’énergie issue des aliments qu’ils consomment pour assurer le maintien
de conditions internes qui leur sont favorables. Dans la prochaine section, nous étudierons
en détail comment différents Animaux peuvent assurer le maintien de températures
corporelles à peu près constantes.
C. La thermorégulation
La thermorégulation est le mécanisme par lequel les Animaux maintiennent leur
température interne dans un intervalle compatible avec la vie. Cette capacité est
essentielle à la survie parce que la plupart des processus biochimiques et physiologiques
sont extrêmement sensibles aux changements de la température corporelle. La vitesse de
la plupart des réactions enzymatiques augmente d’un facteur de deux ou trois pour chaque
augmentation de température de 10 °C (on appelle ce facteur le Q10), jusqu’à ce qu’elle
devienne critique et que les protéines commencent à se dénaturer. Les propriétés des
membranes changent aussi avec la température.
Ces effets thermiques influent grandement sur le fonctionnement d’un Animal. Bien que
les diverses espèces se soient adaptées à des températures environnementales variées,
chaque Animal a son propre intervalle optimal de températures. La thermorégulation
permet de maintenir une température corporelle dans cet intervalle optimal de façon à
assurer un fonctionnement efficace des cellules, même si la température externe fluctue.
La plupart des Invertébrés, des Poissons, des Amphibiens, des lézards, des serpents et
des tortues sont des ectothermes. Les Mammifères, les Oiseaux et quelques autres
Reptiles, certains Poissons et de nombreuses espèces d’Insectes sont des endothermes.
Il est important de noter que ce n’est pas la constance de la température du corps qui
distingue les endothermes des ectothermes : c’est une idée fausse. Comme nous l’avons
mentionné précédemment, c’est la source de chaleur utilisée pour maintenir la température
corporelle constante qui les distingue. On emploie un ensemble de termes différents quand
il s’agit de température corporelle variable ou constante. Le terme poïkilotherme désigne
un Animal dont la température interne varie grandement, tandis que le terme homéotherme
désigne un Animal qui maintient une température interne assez stable. Toutefois, à mesure
que les scientifiques ont acquis plus de connaissance sur les mécanismes de la
thermorégulation des Animaux, ces termes sont devenus désuets. De nombreux Poissons
marins et des Invertébrés, rangés parmi les poïkilothermes, habitent des eaux dont les
températures sont si stables que leur température corporelle varie encore moins que celle
des humains et d’autres Mammifères.
En général, seuls des endothermes sont capables de mener des activités intenses
soutenues, comme la course ou le vol sur de longues distances. L’endothermie résout
aussi certains problèmes de la vie sur la terre ferme : elle permet aux Animaux terrestres
de maintenir une température corporelle stable même en cas de fluctuations de la
température environnante ; celles-ci sont généralement plus importantes que celles des
habitats aquatiques. Par exemple, aucun ectotherme ne peut être actif par le froid glacial
qui domine quelques mois par année sur une grande partie de la surface de la Terre ; par
contre, de nombreux endothermes vivent fort bien quand la température est inférieure au
point de congélation.
La plupart du temps, les Vertébrés endothermes (les Oiseaux et les Mammifères) ont
une température interne plus élevée que celle de leur environnement ; diverses
adaptations leur permettent de rafraîchir leur corps quand la température extérieure est
trop élevée. Ils sont ainsi en mesure de faire face à des températures environnementales
beaucoup plus élevées que celles que la plupart des ectothermes sont capables de tolérer.
Les endothermes sont mieux protégés contre les fluctuations de température externe que
ne le sont les ectothermes, mais il ne faut pas oublier que ces derniers peuvent tolérer des
fluctuations plus grandes de leur température interne. S’ils sont peut-être mieux adaptés
aux fluctuations thermiques de l’environnement, les endothermes doivent payer un prix
élevé sur le plan énergétique.
Par exemple, à 20 °C, une personne adulte au repos a un métabolisme basal situé
entre 5 400 et 7 500 kJ par jour. En revanche, un ectotherme de masse équivalente et au
repos, tel que l’alligator américain (Alligator mississippiensis), a un métabolisme standard
d’environ 250 kJ par jour à 20 °C. Voilà pourquoi les endothermes doivent généralement
consommer beaucoup plus d’aliments que les ectothermes de taille équivalente ; c’est un
désavantage important quand les réserves de nourriture sont limitées. C’est, entre autres
choses, la raison pour laquelle l’ectothermie est une stratégie des plus efficaces dans de
nombreux environnements terrestres, comme le confirment l’abondance et la diversité des
Animaux ectothermes
Tout comme les Amphibiens, les Reptiles autres que les Oiseaux régulent surtout leur
température corporelle par leur comportement. Quand ils ont froid, ils cherchent des endroits
chauds ; en outre, pour augmenter leur apport thermique, ils prennent une position qui leur
permet d’exposer la plus grande partie de leur surface corporelle à la source de chaleur. Au
contraire, quand ils ont chaud, ils se retirent dans des zones plus fraîches ou réduisent leur
surface exposée à la source de chaleur. De nombreux Reptiles maintiennent une gamme très
étroite de températures corporelles pendant la journée en se déplaçant des zones fraîches
aux zones chaudes, et vice versa.
L’hibernation, un état de torpeur à long terme, est une adaptation au froid hivernal et
à la rareté des aliments pendant cette saison. Quand les Vertébrés endothermes (les Oiseaux
et les Mammifères) entrent en torpeur ou en hibernation, leur température corporelle diminue
; en fait, le thermostat de leur corps est réglé à une température plus basse, mais il demeure
toujours en fonction. La réduction de la température peut être considérable et se faire assez
rapidement (en quelques heures) : certains Mammifères en hibernation maintiennent une
température de 1 à 2 °C ; dans quelques cas, leur température peut même atteindre un peu
moins de 0 °C, ce qui les laisse dans un état de surfusion (sans congélation). Les économies
d’énergie résultant d’un ralentissement de la vitesse du métabolisme et d’une baisse de la
production thermique sont énormes : le métabolisme pendant l’hibernation peut être plusieurs
centaines de fois plus lent que lorsque l’Animal maintient sa température normale (entre 36 et
38 °C). Les Animaux qui hibernent sont donc en mesure de survivre pendant très longtemps
sur des réserves limitées d’énergie, emmagasinées dans les tissus de leur corps ou sous
forme de réserves cachées dans leur terrier.
Il ne faut pas confondre l’hibernation et le sommeil hivernal de certains Animaux comme l’ours.
Dans ce dernier cas, la diminution de température interne de l’Animal n’est que de quelques
degrés et le retour à la normale se fait rapidement.
Tous les endothermes qui manifestent une torpeur quotidienne sont relativement petits,
les gros mammifères étant incapables de diminuer rapidement leur température interne.
Quand ils sont actifs, la vitesse de leur métabolisme est accélérée et ils consomment
beaucoup d’énergie. Pendant les heures où ils ne peuvent s’alimenter, ils entrent dans une
torpeur qui leur permet de survivre en puisant dans leurs réserves.
BIBLIOGRAPHIE