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Introduction

La théorie du signal, tracée par les fondations de Stephen Ross en 1977, émerge comme une perspective
cruciale pour décoder la manière dont les entreprises orchestrent des signaux pour façonner la confiance
des parties prenantes, notamment les investisseurs et les prêteurs.

Constituant une base incontournable dans la compréhension des dynamiques financières, cette théorie
offre un éclairage essentiel sur la façon dont les signaux émis par les entreprises influent sur la perception
de leur qualité, et par extension, sur leur valeur intrinsèque.

Cette dissertation s’aventure dans les détours de cette relation, jugée complexe, entre la théorie du signal
et la création de valeur de la firme. Le plan proposé traitera cinq points essentiels à savoir :

 Les apports fondateurs de Ross ;


 Les analyses de Leland et Pyle sur les mécanismes incitatifs ;
 La signalisation par dividendes de Bhattacharya ;
 La signalisation par la formation de Michael Spence ;
 Et la gouvernance de l'entreprise et la quête de la maximisation.

Au cœur de cette exploration, réside la question de savoir si les signaux, souvent perçus comme des
catalyseurs de confiance, sont véritablement garants de la création de valeur, ou au contraire peuvent être
sujets à un rejet critique dans le contexte complexe de gestion des entreprises.

1. Fondements de la théorie du signal

Stephen Ross a introduit la notion novatrice selon laquelle le niveau d’endettement d’une entreprise peut
servir de signal de qualité. Son modèle énoncé en 1977 conclut que les entreprises performantes
maintiennent un endettement supérieur à celui des entreprises de moindre qualité.

A ce titre, il est important de souligner que toute entreprise dont le niveau de dettes dépasse le niveau
critique d’endettement, niveau fixé souvent par les actionnaires à travers le conseil d’administration, est
perçu par le marché comme étant de valeur élevée, en d’autres termes, plus l’entreprise est endettée, plus
elle est rentable. Un endettement maximal devient ainsi un signal indiquant une valeur maximale de la
firme, lui procurant ainsi l’atteinte d’une meilleure rentabilité.

Cette relation entre la confiance du marché du crédit, l’octroi des dettes et la création de valeur souligne
l’importance cruciale des signaux financiers dans la dynamique des entreprises.

Malgré que le modèle de Ross a établi un cadre important, des critiques ont émargé quant à l’application
de l’endettement comme signal unique. L’évolution ultérieure de la théorie du signal a intégré d’autres
mécanismes tels que ceux proposés par Leland et Pyle ou encore les modèles de Spence et Bhattacharya,
pour offrir une compréhension plus vaste des signaux émis par les entreprises.

2. Mécanismes incitatifs et signaux du manager

Dans cette optique d’améliorer le modèle initial de Stephe Ross, Leland et Pyle (1977) ont proposé un
modèle d’équilibre d’évaluation de l’entreprise et de sa structure financière. Ils ont contribué en signalant
l’importance de l’apport du manager au financement de la firme en tant que mécanisme incitatif. Ainsi le
nouveau modèle proposé met en avant l’idée que le manager envoie un signal de confiance aux parties
prenantes en contribuant personnellement au financement de l’entreprise par un apport personnel au
capital. Cette perspective enrichit la compréhension des signaux, mettant en avant l’engagement personnel
du dirigeant comme catalyseur de la confiance et de création de valeur de la firme.

Toutefois, il existe un coût de signal car le dirigeant se prive d’une plus grande diversification de son
portefeuille d’actifs vu que l’entreprise participe au financement des projets par ses propres moyens et ne
fait pas recours à d’autres modes de financement tel que l’endettement ou encore l’émission d’action pour
augmenter son capital afin de réaliser des projets d’investissement. Ce coût est négativement corrélé avec
la rentabilité réelle des investissements.

Une situation d’équilibre serait que les détenteurs de bons projets d’investissement, investissent plus dans
le projet qu’ils ne le feraient en informations complètes. Dans ce cas, l’entreprise n’accorde plus une grande
importance à l’information car la qualité du projet en soi reflète un bon signal.

L’objectif final est basé sur la notion d’optimisation, en d’autres termes optimiser sous contraintes, en
ajustant la structure financière de l’entreprise dans l’optique d’atteindre la rentabilité.

3. Signalisation par dividendes

Il existe de fortes raisons pour croire que la distribution des dividendes constitue un signal d’un grand
intérêt. En effet le versement d’un revenu (dividendes) sous forme de liquidités aux actionnaires est
beaucoup plus crédible que toute autre forme de communication. Il s’agit d’un signal qui se caractérise par
sa simplicité, sa visibilité et qui dans une logique absolue peut satisfaire les attentes des petits actionnaires,
si la valeur de dividendes augmente d’année en année. Dans cette même optique, Lintner (1956) a montré
que les entreprises n’augmentent les dividendes que lorsque les dirigeants constatent une hausse régulière
des résultats.

La modèle de Bhattacharya s’est également concentré sur la signalisation par dividende comme moyen
pour les entreprises de transmettre des informations positives sur leur stabilité financière. Il évoque que le
fait de payer des dividendes de manière régulière constitue un signal de confiance, influençant
positivement la perception des investisseurs à la quête d’une meilleure rémunération, et contribuant ainsi
à la création de valeur.

4. Signalisation par la formation

La formation du personnel revoie également un signal sur la performance de l’entreprise à travers les
compétences de ses employés. Michael Spence (1973) explique comment les entreprises peuvent utiliser
ce signal pour émettre une information pertinente, car il a démontré que le rehaussement des compétences
des employés, conclu à une qualité de la main d’œuvre, offrant ainsi à l’entreprise un avantage
concurrentiel par l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et de la compétitivité et lui permettant à
moyen ou à long terme de créer de la valeur.

5. La gouvernance de l'entreprise et la maximisation de la création de valeur

Toujours dans le contexte de la théorie du signal, la gouvernance joue un rôle essentiel dans la mesure où
elle sert de mécanisme permettant de réduire l’asymétrie d’information. En effet, un système de
gouvernance permet de guider le manager dans ses décisions stratégiques pour qu’elles soient alignées
avec les intérêts des actionnaires et des parties prenantes impactant directement la création de la valeur.

Des politiques de gouvernance transparentes, une définition des responsabilités des administrateurs et des
dirigeants, une reddition des comptes et des mécanismes de prise de décisions participative renforcent la
confiance et permet ainsi la mise en place d’une dynamique favorable à la création de valeur. Cette
confiance des parties prenantes devient un enjeu crucial car elle permet de mobiliser les ressources
financières nécessaires à la croissance et au succès durable de l’entreprise.

Conclusion

La théorie du signal, à travers les travaux fondateurs de Stephen Ross et les contributions ultérieures de
chercheurs tels que Leland, Pyle, Spence et Bhattacharya, offre un cadre analytique essentiel pour mieux
comprendre et appréhender les différents aspects liés à la création de valeur de la firme. Les différents
signaux financiers jouent un rôle important et déterminant dans la quête de la structure financière optimale
et qui permettent de prédire une rentabilité optimale pour l’entreprise. Toutefois certains signaux peuvent
jouer un rôle défavorable à la réussite du projet.

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