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PSI Moissan 2012 Ondes EM dans le vide Février 2013

Ondes électromagnétiques dans le vide

I Propagation du champ électromagnétique dans le vide


I.1 Equations de Maxwell dans le vide
Dans le vide, la densité de charge ρ et la densité de courants ~j sont nulles, ce qui donne les équations
suivantes :
Ñ
Ý
div E “ 0 pMaxwell ´ Gaussq (1)
Ñ
Ý
div B “ 0 pMaxwell ´ Thomsonq (2)
Ñ
Ý
ÝÑÑ Ý BB
rot E “ ´ pMaxwell ´ Faradayq (3)
Bt
Ñ
Ý
ÝÑÑ Ý BE
rot B “ 0 µ0 pMaxwell ´ Ampèreq (4)
Bt

I.2 Equation de propagation


On cherche à coupler les équations entre elles. On commence par prendre la dérivée par rapport au
temps de l’équation (3) ce qui donne
˜ Ñ
ݸ
B ÝÑÑ Ý B BB
prot E q “ ´
Bt Bt Bt

En inversant à gauche dérivée temporelle et dérivée spatiales, on obtient


˜ Ñ Ý¸ Ñ
Ý
ÝÑ B E B2 B
rot “´ 2
Bt Bt

Or Ñ
Ý
BE 1 ÝÑÑ Ý
“ rot B
Bt 0 µ0
donc Ñ
Ý
B2 B
ˆ ˙
ÝÑ 1 ÝÑÑ Ý
rot rot B “ ´ 2
0 µ0 Bt
ÝÑ ÝÑÑ Ý ÝÝÑ Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
On utilise alors le fait que rotprot B q “ gradpdiv B q ´ ∆ B et div B “ 0 pour écrire
Ñ
Ý
1 Ñ
Ý B2 B
´ ∆B “ ´ 2
0 µ0 Bt
soit en regroupant les termes, l’équation de propagation du champ magnétique
Ñ
Ý
Ñ
Ý B2 B
∆ B ´ 0 µ0 2 “ 0
Bt
Ñ
Ý
Avec la même méthode, mais partant de l’équation (4), on peut obtenir la même équation pour E . On
parle donc de propagation du champ électromagnétique, dont les équations s’écrivent

1
PSI Moissan 2012 Ondes EM dans le vide Février 2013

Ñ
Ý Ñ
Ý
Ñ
Ý 1 B2 B Ñ
Ý 1 B2 E
∆ B ´ 2 2 “ 0 et ∆ E ´ 2 2 “ 0 (5)
c Bt c Bt
avec
1
c2 “
 0 µ0

II Structure des ondes planes progressives harmoniques


II.1 Description des champs
Les champs électriques et magnétique possèdent chacun 3 composantes. la propagation du champ est
donc à priori décrite par six équations de d’Alembert scalaires
1 B 2 ai
∆ai ´ “0
c2 Bt2
Ñ
Ý Ñ
Ý
où ai représente n’importe quelle composante de B ou E .
Une onde plane progressive harmonique est solution de l’équation de d’Alembert et a pour expression

ai pM, tq “ ai0 cospωt ´ ~k ¨ ~r ` φi q

où ω représente la pulsation temporelle, ~k le vecteur d’onde qui indique la direction de propagation ~u,
ÝÝÑ
~r “ OM et φi la phase à l’origine.

II.2 Relation de dispersion


La relation de dispersion est obtenue en injectant la solution en OPPH dans l’équation de d’Alembert
B 2 ai
∆ai pM, tq “ ´k 2 ai pM, tq et pM, tq “ ´ω 2 ai pM, tq
Bt2
donc
ω2
´k 2 ai pM, tq ` ai pM, tq “ 0
c2
ce qui donne la relation de dispersion

ω
k“
c
La relation de dispersion se traduit par la relation période-longueur d’onde

λ “ cT

puisque k “ 2π{λ et ω “ 2π{T .

II.3 Notation complexe


La notation complexe de l’OPPH est

<tai0 exppipωt ´ ~k ¨ ~rqqu “ ai pM, tq “ ai0 cospωt ´ ~k ¨ ~r ` φi q

Elle permet d’utiliser les relations suivantes pour un champ vectoriel complexe :
Ñ
Ý Ñ
Ý ÝÑÑ
Ý Ñ
Ý
div A “ ´i~k ¨ A et rot A “ ´i~k ^ A

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ce qui permet de réécrire les équations de Maxwell pour les champs en notation complexe
~k ¨ Ñ
Ý
E “ 0 pMaxwell ´ Gaussq
~k ¨ Ñ
Ý
B “ 0 pMaxwell ´ Thomsonq
~ Ñ
Ý Ñ
Ý
´ik ^ E “ ´iω B pMaxwell ´ Faradayq
Ñ
Ý Ñ
Ý
´i~k ^ B “ iω0 µ0 E pMaxwell ´ Ampèreq

donc
~k ¨ Ñ
Ý
E “ 0 pMaxwell ´ Gaussq
~k ¨ Ñ
Ý
B “ 0 pMaxwell ´ Thomsonq
~k ^ Ñ Ý
E
Ñ
Ý
“ ω B pMaxwell ´ Faradayq
~k ^ Ñ Ý
B
Ñ
Ý
“ ´ω0 µ0 E pMaxwell ´ Ampèreq

II.4 Structure de l’onde plane progressive harmonique


Ñ
Ý Ñ
Ý
Les expressions précédentes montrent que les champs E et B sont orthogonaux à ~k, donc à la direction
de propagation. Les ondes électromagnétiques sont donc des ondes transversales. Par ailleurs, l’équation
Ñ
Ý ÑÝ
de Maxwell-Faraday montre que p~k, E , B q est un trièdre direct.

Les ondes EM sont des ondes transversales et la relation

Ñ
Ý ~k ^ ÑÝ
E
B “
ω
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý
permet de calculer B facilement tout en montrant que p~k, E , B q est un trièdre direct. Pour
finir,
Ñ
Ý
Ñ
Ý || E ||
|| B || “
c

Onde plane quelconque En raison de la linéarité de l’équation de d’Alembert et des résultats de l’ana-
lyse harmonique, qui prévoient qu’une onde plane peut se décomposer en somme d’OPPH, les résultats
sur la structure de l’onde sont valables pour toutes les ondes planes.

II.5 Polarisation
Les propriétés de structure de l’onde ne permettent pas de déterminer la direction du champ électrique.
La notion de polarisation permet de préciser cette caractéristique.

Définition
La direction du champ électrique d’une OPPH dans le plan d’onde définit la direction de la
polarisation de cette onde. Cette polarisation est susceptible d’évoluer dans le temps. La donnée
de la direction du champ électrique permet de calculer le champ magnétique.
Ñ
Ý
On étudie l’état de polarisation en décrivant la trajectoire de l’extrémité du champ E pM, tq dans le plan
d’onde, l’observateur voyant l’onde arriver vers lui.

3
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Polarisation elliptique On considère une OPPH se propageant vers les x croissants :


Ñ
Ý
E pM, tq “ E0y cospωt ´ kx ´ φy q~ey ` E0z cospωt ´ kx ´ φz q~ez

On peut choisir arbitrairement l’origine des temps et donc φy “ 0, soit


Ñ
Ý
E pM, tq “ E0y cospωt ´ kxq~ey ` E0z cospωt ´ kx ´ φq~ez

L’extrémité du champ électrique décrit dans le plan d’onde la trajectoire d’équation paramétrique
"
Y ptq “ E0y cospωt ´ kxq
Zptq “ E0z cospωt ´ kx ´ φq

Pour trouver l’équation de la trajectoire, on doit éliminer t. En développant cospωt ´ kx ´ φq “ cospωt ´


kxq cospφq ` sinpωt ´ kxq sinpφq et en utilisant

Y ptq
cospωt ´ kxq “
E0y

on obtient
Zptq
cospωt ´ kx ´ φq “ “ cospωt ´ kxq cospφq ` sinpωt ´ kxq sinpφq
E0z
donc
Zptq Y ptq cospφq
sinpωt ´ kxq “ ´
E0z sinpφq E0y sinpφq
ce qui donne en calculant cos2 pωt ´ kxq ` sin2 pωt ´ kxq “ 1
ˆ ˙2 ˆ ˙2
Y ptq Zptq Y ptq cospφq
` ´ “1
E0y E0z sinpφq E0y sinpφq

qui est l’équation cartésienne d’une ellipse.

Dans le cas le plus général, une OPPH est polarisée elliptiquement : l’extrémité du champ
électrique dans un plan d’onde donné décrit une ellipse. Si l’ellipse est parcourue dans le sens
trigonométrique, la polarisation est dite elliptique gauche (figure plus bas), dans le cas contraire
elliptique droite.

ă
y

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Polarisation rectiligne Dans le cas particulier, mais oh combien important, où φ “ π,ou φ “ 0,
l’équation paramétrique se ramène à
"
Y ptq “ E0y cospωt ´ kxq
Zptq “ ˘E0z cospωt ´ kxq

Le champ électrique garde alors une direction constante. L’onde est polarisée rectilignement.

Polarisation circulaire Dans le cas où φ “ ˘π{2 et si les 2 composantes ont même amplitude, alors
"
Y ptq “ E0 cospωt ´ kxq
Zptq “ ˘E0 sinpωt ´ kxq

C’est l’équation d’un cercle de rayon E0 . La polarisation est alors circulaire. Elle peut être circulaire droite
ou gauche (cf convention elliptique).

États de base On peut montrer que toute OPPH peut se mettre sous la forme de deux ondes polarisées
rectilignement perpendiculaires entre elles. On peut aussi montrer que toute OPPH peut se mettre sous
la forme de deux ondes polarisées circulairement et de sens opposé.

III Aspect énergétique


On s’intéresse ici, sans réduire la généralité, à une OPPH se propageant dans le sens des x croissants :
Ñ
Ý Ñ
Ý
E pM, tq “ E 0 cospωt ´ kx ` φq

III.1 Densité volumique d’énergie électromagnétique


La densité volumique d’énergie électromagnétique est donnée par

ε0 E 2 pM, tq B 2 pM, tq
εpM, tq “ `
2 2µ0
Compte tenu du lien entre B et E, on peut écrire

ε0 E 2 pM, tq ε0 E 2 pM, tq
εpM, tq “ ` “ ε0 E 2 pM, tq
2 2
Il y a donc équipartition de l’énergie entre le terme magnétique et le terme électrique.

Remarque La description en onde plane définie en non nulle sur tout l’espace est ici mise en défaut,
menant à une énergie totale infinie. Nous verrons comment résoudre ce problème dans le chapitre suivant
en superposant des ondes planes.

III.2 Vecteur de Poynting


Le vecteur de Poynting vaut par définition
Ñ
Ý Ñ Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
Ñ
Ý E^B E ^ p~k ^ E q
Π “ “
µ0 µ0 ω

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Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ Ý Ñ
Ý Ñ Ý ÑÝ Ñ
Ý Ñ Ý ÑÝ
En utilisant la formule du double produit vectoriel A ^ p B ^ C q “ p A ¨ C q B ´ p A ¨ B q C
Ñ
Ý ÑÝ
Ñ
Ý E 2~k ´ p~k ¨ E q E
Π “
µ0 ω
ce qui donne
Ñ
Ý k
Π “ E 2~ex “ cε0 E 2~ex
µ0 ω
Le vecteur de Poynting est donc dirigé dans le sens de la propagation de l’onde.

Remarque Le vecteur de Poynting doit absolument être calculé à partir des champ réels. Dans l’hy-
pothèse où on ne s’intéresse qu’à la moyenne temporelle du vecteur de Poynting, on peut cependant
utiliser les notations complexes et la formule
#ÑÝ ÝÑ˚ +
Ñ
Ý 1 E ^B
xΠy “ <
2 µ0

III.3 Propagation de l’énergie


Ñ
Ý
L’énergie traversant la surface d S perpendiculaire à la propagation pendant un intervalle de temps
dt s’écrit
Ñ
Ý Ñ Ý Ñ
Ý
dE “ Π ¨ d S dt “ cdtε0 E 2 d S ¨ ~ex “ cdtdSε “ cdtdSε0 E 2
par définition du vecteur de Poynting. On peut aussi écrire l’énergie contenue dans le cylindre de section
Ñ
Ý
d S et de longueur cdt
dE “ cdtdSε “ cdtdSε0 E 2
On a donc montré que l’énergie traversant la surface dS pendant dt se retrouve dans le volume cdtdS
donc que la propagation de l’énergie se fait à la vitesse c.

IV Réflexion sur un plan conducteur


IV.1 Mise en équation
On considère une OPPH polarisée selon ~ey se propageant dans le sens des x croissants dans le demi
espace x ă 0. Le demi espace est occupé par un conducteur parfait. Le champ magnétique est déterminé
par la structure de l’onde plane. On peut donc écrire

Ñ
Ý Ñ
Ý B0i
E i “ E0i cospωt ´ kxq~ey Bi “ cospωt ´ kxq~ex
c
Le conducteur parfait est caractérisé par le fait que le champ électromagnétique est nul pour x ą 0 :
Ñ
Ý Ý Ñ
Ñ Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
E “ 0 , B “ 0 ~j “ 0 , ρ “ 0.

IV.2 Onde réfléchie


Relation de passage La composante tangentielle du champ électrique est continue à la traversée de
la surface. Cette condition ne peut être assurée avec le champ incident seul puisque
Ñ
Ý
E i px “ 0, tq “ E0i cospωtq~ey

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est différent de 0. Il faut donc supposer que le champ total dans l’espace x ă 0 est la superposition du
champ incident et d’un champ réfléchi se propageant dans le sens des x décroissants :
Ñ
Ý
´ x¯ ´ x¯
Er “ f t ` ~ey ` g t ` ~ez
c c
On peut alors réécrire la relation de passage pour la composante tangentielle du champ électrique
Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý
E t px “ 0, tq “ E i px “ 0, tq ` E r px “ 0, tq “ 0
En développant
E0i cospωtq~ey ` f ptq~ey ` gptq~ez “ 0
ce qui impose gptq “ 0. Il n’y a donc pas de composante polarisée rectilignement sur ~ez . En projetant sur
~ey
f ptq “ ´E0i cospωtq @t
On a donc alors
´ x¯ ´ ´ x ¯¯ ´ x¯
f t` “ ´E0i cos ω t ` “ ´E0i cos ωt ` ω “ ´E0i cos pωt ` kxq
c c c
Le champ électrique réfléchi par un conducteur parfait est donc
Ñ
Ý
E r “ ´E0i cos pωt ` kxq ~ey
L’onde se propageant dans le sens des x décroissants, la relation de structure s’écrit
Ñ
Ý ~kr ^ Ñ
Ý
Er ´k~ex ^ p´E0i cos pωt ` kxq ~ey q E0i
Br “ “ “ cos pωt ` kxq ~ez
ω ω c
Le champ électrique réfléchi par un conducteur parfait est donc

Ñ
Ý E0i
Br “ cos pωt ` kxq ~ez
c

IV.3 Onde stationnaire


Le champ électrique total est la superposition du champ incident et du champ réfléchi
Ñ
Ý
E t “ E0i cospωt ´ kxq~ey ´ E0i cos pωt ` kxq ~ey “ E0i~ey rcospωt ´ kxq ´ cospωt ` kxqs
Or
cospωt ´ kxq ´ cospωt ` kxq “ cospωtq cospkxq ` sinpωtq sinpkxq
´pcospωtq cospkxq ´ sinpωtq sinpkxqq
“ 2 sinpωtq sinpkxq
On peut donc écrire le champ électrique total comme une onde stationnaire
Le champ électrique total est donc
Ñ
Ý
E t “ 2E0i sinpωtq sinpkxq~ey
On peut montrer (et c’est un bon exercice de cours !) que
Le champ électrique total est donc

Ñ
Ý Ñ
Ý Ñ
Ý E0i
Bt “ Bi ` Br “ 2 cospωtq cospkxq~ez
c

Ñ
Ý Ñ
Ý
Remarque Les champs E t et B t ne sont pas reliés par la relation de structure des ondes planes.

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