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Décembre 2021 Jeanne Gliozzo et Emilia Zivotic

1ère 2
Dissertation d’histoire :
Bismarck et la proclamation du Reich

Au XIXème siècle, le monde germanique est divisé en différents Etats indépendants. Or,
après le congrès de Vienne de 1815, un désir d’unité surgit et se traduit par des conflits de
toutes sortes jusqu’à l’unification finale. C’est Bismarck, un homme politique prussien, qui va
mener à terme ce projet par l’officialisation de l’empire d’Allemagne, le IIème Reich. La
proclamation du IIème Reich est aussi la création d’un nouvel Etat-nation en Europe. Cet
évènement se présente comme un bouleversement dans l’équilibre des forces dans le
continent et donc dans le monde. Le Reich, qui signifie empire en allemand, est un régime
politique fédéral, qui accorde donc une certaine autonomie à ses Etats. Ce type de régime
politique est bien adapté à une nation qui a longtemps été divisée. Il est donc pertinent de
nous demander comment Bismarck, un homme politique, a réussi à achever l’unification
allemande, par l’établissement du IIème Reich. Nous verrons dans un premier temps
l’organisation du monde germanique de 1815 à 1849, le Vormärz, puis la concrétisation de
l’unité allemande et enfin la proclamation du Reich et son organisation.

Le Vormärz (ou l’avant-mars) est la période s’étalant de 1815 à 1849 dans les Etats
allemands. Ce sont les prémices de l’unité allemande. Le traité de Vienne de 1815, qui fait
suite à la chute de l’empire de Napoléon I er, a mis en place la Confédération germanique qui
divise le monde allemand en trente-neuf Etats souverains. Ces Etats sont sous la tutelle de
l’Empire d’Autriche et de la Prusse et forment ensemble la Sainte-Alliance. Ensuite, la Prusse
conçoit en 1833 le Zollverein qui rassemble davantage les Etats allemands dans une union
douanière excluant l’Autriche. Cela met en place un marché intérieur unique avec des règles
fiscales et économiques spécifiques. De cette union douanière résulte l’industrialisation et le
développement du monde germanique. De surcroît, une harmonisation des mesures et des
monnaies est faite. Il y a alors un ensemble uni économiquement mais toujours divisé
politiquement. En effet, chaque Etat a sa propre souveraineté. C’est à partir de ce moment
que l’idée d’unification apparait. Le Zollverein est donc un instrument de l’intégration
nationale. Cette idée de nation se répand dans les Etats allemands et agite les esprits.
Le vent révolutionnaire souffle sur la France et se diffuse dans le continent. Durant le
mois de mars 1848, l’Europe connaît de nombreuses révolutions simultanées, qu’on appelle
« le printemps des peuples ». Des populations revendiquent leur liberté, la démocratisation
du pouvoir et la reconnaissance des nationalités. En débutant en France, avec la chute de la
monarchie de Juillet et le début de la IIème République, le mouvement révolutionnaire a
entraîné des contestations violentes dans tous les autres pays d’Europe. En Allemagne, elle
est appelée la révolution de mars, ou Märzrevolution. Elle correspond à l’ensemble des
révolutions qui ont éclaté entre mars 1848 et la fin de l’été 1849 dans la Confédération
germanique, les provinces sous domination de l’Empire d’Autriche et le royaume de Prusse.
Cependant, dès 1845, l’Allemagne est touchée par une crise économique due aux mauvaises
récoltes : le peuple a faim et l’industrialisation ralentit. Les élites bourgeoises, qui se sont
enrichies grâce au Zollverein s’opposent au budget de défense du royaume proposé par le roi
et poussent le peuple à la révolte. C’est alors que les Etats allemands se joignent au
mouvement révolutionnaire européen en mars 1848, en aspirant à une liberté politique et
une unité nationale. La révolution débute dans le grand-duché de Bade et se diffuse dans les
autres Etats allemands. Le 31 mars 1848, se met en place un parlement national, le
Vorparlament, dans la ville de Francfort. Lors des débats parlementaires, les libéraux, qui
souhaitent une monarchie constitutionnelle, s’opposent aux démocrates, revendiquant une
république.
En fin de compte, ils réussissent à rédiger une constitution et décident de placer
Frederick-Guillaume IV, le roi de Prusse de l’époque, au pouvoir pour faire progresser
l’unification allemande. Néanmoins, à la fin de l’été 1849, Frederic-Guillaume IV refuse le
titre de Kaiserdeputation. Cette tentative d’unification de l’Allemagne est un échec. En 1850,
l’Allemagne reste divisée politiquement, seule l’Union douanière du Zollverein rassemble les
Etats allemands autour d’un libéralisme économique. La Confédération germanique est
toujours en place. Toutefois, le pouvoir est instable : le roi Frederic-Guillaume IV cède le
pouvoir aux junkers, la noblesse prussienne, et le parlement est divisé entre conservateurs et
libéraux. Grâce au Zollverein et au développement des chemins de fer, l’Allemagne connait
un essor économique et industriel et une intensification des échanges entre les Etats.

Après l’échec de la révolution populaire de 1848, l’établissement du IIème Reich va se


concrétiser grâce à l’intervention de l’élite politique du pays. En 1860, Frederic-Guillaume IV
meurt. Le trône de Prusse revient à son frère Guillaume Ier. Avec son ministre des Finances
von Roon, il décide d’augmenter le budget de l’armée mais se heurte à un refus du
Parlement. La situation se bloque et provoque un conflit entre les libéraux, partisans du
développement économique et opposés à l’accroissement du budget de l’armée, et les
conservateurs, proches du roi. Pour régler le conflit politique, le ministre von Roon propose
à Otto von Bismarck, alors en France, de devenir chancelier de Prusse.
Bismarck est un homme politique né en 1815. Issu d’une famille noble, il étudie le droit
et entre en politique à Francfort. Son objectif est d’empêcher l’Autriche d’entrer dans
l’accord du Zollverein. Bismarck considère que le dualisme austro-prussien constitue un
véritable obstacle à la réalisation de l’unité allemande. C’est pourquoi, depuis son arrivé à la
tête du gouvernement en septembre 1862, sa seule conviction est d’établir une Allemagne
unie, qui peut être reconnue parmi les autres puissances européennes, et de servir le roi et
la cause monarchique. Dans un premier temps , il parvient à faire aboutir la réforme de
l’armée de Guillaume Ier. Il obtient par ailleurs la dissolution de l’Assemblée de Prusse, et
prononce un discours très cinglant :« Ce n’est pas par des discours et des votes à la majorité
que seront décidées les grandes questions de notre temps […], mais par le fer et le sang. »
(Cf. Étude du document discours du fer et du sang en annexe). Il soutient que seule
l’efficacité de l’action guerrière, et non pas les négociations diplomatiques, peuvent mener
l’Allemagne à son unification.
Une nouvelle difficulté surgit en Europe : la succession des duchés de Schleswig, Holstein
et de Lauenbourg, qui a déjà provoqué un conflit, la guerre de Schleswig en 1848. La
Confédération germanique de l’Allemagne du Nord souhaite rassembler toute la population
germanique présente dans les territoires des duchés, particulièrement celles sous
administration danoise. Les classes sociales élevées souhaitent créer un état indépendant au
sein de la confédération germanique formé par ces trois duchés. Cependant, Christian VII
refuse cette idée d’indépendance, et impose en 1840 le danois comme langue
administrative, ce qui s’oppose à la langue majoritairement parlée dans ces Etats, qui est
l’allemand. Cela entraîne un conflit entre la Prusse et l’Autriche, alors alliée des Danois, en
1866. Bismarck s’assure de la neutralité de la France pour s’engager dans le conflit.
L’affrontement a lieu en 1866 et la Prusse l’emporte sur l’Autriche après leur victoire à
Sadowa le 3 juillet 1866. Cela consolide la domination de la Prusse dans la Confédération de
l’Allemagne du Nord, entraine la disparition de la confédération germanique et l’exclusion
définitive de l’Autriche dans une Allemagne unifiée. Bismarck soumet aux princes et au
Reichstag son projet de constitution pour la Confédération d’Allemagne du nord. Le pouvoir
législatif est divisé en deux assemblées : le Reichstag, élu au suffrage universel et le
Bundesrat, une assemblée des Etats où chacun est représenté selon la proportion de leur
population. Le pouvoir exécutif, est confié au roi de Prusse, reconnu par les vingt-trois Etats
de la Confédération. Le roi de Prusse nomme le chancelier. Bismarck est désigné chancelier
de cette Confédération de l’Allemagne du nord le 1 er juillet 1867. Il pose le cadre
institutionnel pouvant inclure les Etats du sud dans la Confédération d’Allemagne du nord
grâce au Zollparlament. Cette nouvelle assemblée règle la nouvelle organisation du Zollverein
entre la Confédération d’Allemagne du nord et les Etats du sud. Il commence son projet
d’unification avec les questions douanières. Cependant c’est le conflit avec la France qui
finalise l’unification.
Les hostilités débutent en 1867 avec le refus de la demande française au sujet du
Luxembourg par la Prusse. De fait, l’empereur français Napoléon III se lance dans une
politique de compensation après l’échec de Sadowa. En effet, les opposants de Napoléon III
pensent que la neutralité de la France dans le conflit austro-prussien a fait perdre une
occasion à la France de gagner des territoires. Bismarck fait successivement échouer les
négociations entamées par Napoléon III avec le souverain des Pays-Bas pour le rattachement
du Luxembourg et la volonté française d’intégrer la Belgique dans son territoire. Face à ces
échecs, la France se rapproche de l’Autriche pour former une alliance anti-prussienne et
faire reculer Bismarck. Le Chancelier est alors convaincu que seule une guerre déclarée par
la France permettra aux Etats allemands de s’unir pour se défendre, comme une seule
nation. L’élément déclencheur de cette guerre sera le problème de la succession au trône
d’Espagne après l’abdication de la reine Isabelle. En effet, les Espagnols sont alors favorables
à un prince Hohenzollern, ce qui plairait à Bismarck qui propose la candidature du prince
Leopold de Hohenzollern-Sigmaringen, cousin du roi Guillaume I er de Prusse, à la tête du
royaume d’Espagne. Cependant, Napoléon III refuse d’accepter qu’un prince allemand arrive
sur le trône espagnol, créant ainsi une menace majeure. La France serait encerclée par deux
puissances alliées. Des démarches diplomatiques réussissent à écarter le prétendant
germanique du trône d’Espagne et le 12 juillet 1870 le conflit semble réglé. Cependant, le
parti français belliciste veut des garanties supplémentaires sur l’interdiction définitive de la
candidature d’un prince allemand au trône d’Espagne. L’ambassadeur français est reçu à
deux reprises par le roi Guillaume Ier et obtient toujours une réponse négative. Après une
dernière tentative le 13 juillet, le roi refuse de le recevoir. Bismarck se sert de cet incident
qu’il va rendre public de manière exagérée. C’est l’incident de la dépêche d’Ems. La
démarche réussit et la France, se sentant humiliée, déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet
1870. Bismarck obtient donc une guerre où l’Allemagne, centrée autour de la Prusse, se
défend contre l’agresseur français. Durant cette confrontation, les États du Sud s’allient à la
Confédération d’Allemagne du Nord. Cette guerre tourne vite au désastre pour la France et
au bout de six mois, après la défaite de Sedan, l’empereur capitule le 1 er septembre 1870.
L’Empire est renversé et Napoléon III doit se résigner à l’armistice le 28 janvier 1871, non pas
avec la Prusse mais avec l’Allemagne.

La victoire de la guerre franco-prussienne marque pour Bismarck la fin du processus


de l’unification de l’Allemagne « par le fer et par le sang ». Il propose aux Etats du sud de
faire partie de la Confédération d’Allemagne du nord le lendemain de la bataille de Sedan.
Toutefois, la Bavière impose le maintien d’une armée indépendante et le contrôle de ses
chemins de fer et de ses postes pour son adhésion à la Confédération de l’Allemagne du
nord. Le chancelier cède le 10 novembre 1870 à sa demande et la Constitution fédérale de
l’Allemagne du nord s’impose au pays tout entier. Le roi de Bavière, Louis II, propose donc le
titre d’Empereur allemand à Guillaume Ier, titre octroyé par la nouvelle assemblée
parlementaire chargée de représenter le peuple allemand sous l’Empire, le Reichstag. Et
c’est donc à Versailles, le 18 janvier 1871 que le II ème Reich est proclamé dans la galerie des
Glaces (cf. tableau). Guillaume Ier reçoit la couronne impériale et Bismarck devient le
premier chancelier de l’Empire d’Allemagne. La Constitution de ce nouvel Empire allemand
est proclamée le 16 avril 1871, sur le modèle de la Constitution de la Confédération
d’Allemagne du nord.
L’Empire allemand a une structure fédérale avec vingt-cinq Etats dont l’Alsace-
Lorraine, qui n’est pas un Etat mais un Reichsland, soit une terre d’empire, qui a été annexée
le 10 mai 1871. Chaque Etat garde sa Constitution propre, son gouvernement et ses
institutions. Presque tous les Etats sont représentés par deux chambres : une chambre
basse (Landtag) élue au suffrage censitaire ou universel et une chambre haute (ou chambre
des seigneurs) formée par l’élite bourgeoise et aristocratique. Dans ce système, la classe
moyenne, les ruraux et le prolétariat urbain sont exclus de la vie politique. Les Etats restent
souverains pour la justice, les travaux publics, l’éducation, les impôts directs et les cultes.
Pour convaincre les royaumes de Saxe, de Bavière et de Wurtemberg de se joindre à
l’Empire, Bismarck leur laisse certains avantages dont la conservation de leur propre armée.
A la tête de l’exécutif, l’Empereur promulgue les lois, dirige les affaires étrangères,
commande les armées, peut déclarer la guerre et avec l’accord du Bundesrat, dissoudre le
Reichstag. Il désigne le Chancelier qui est chargé d’assister l’Empereur dans ses fonctions au
sein du Reich. Responsable seulement devant l’Empereur, le Chancelier est aussi Premier
ministre de Prusse. Bismarck devient un monument national de son vivant. Il est le symbole
de l’unité nationale. Il a bâti au cœur de l’Europe un Empire dont il veut faire un pôle de
stabilité. Après les nombreuses guerres d’unification, c’est la paix qui doit régner en Europe
et en Allemagne. Bismarck a ainsi accompli une partie du programme de 1848, mettant de
son côté la classe bourgeoise satisfaite de l’essor économique allemand.

Pour conclure, l’unification de l’Allemagne en un Empire puissant est le fruit d’un


long processus qui s’est achevé avec Bismarck. La volonté populaire a fait surgir dans les
esprits l’idée d’une nation unie qui mène aux révolutions de 1848. Elle s’est ensuite traduite
par des guerres en Europe, déclarées par le Chancelier. Enfin, cette unification est le point de
départ d’une nouvelle nation allemande puissante au sein de l’Europe. De fait, les tensions
entre la France et l’Allemagne, après l’annexion de l’Alsace-Lorraine, vont plus tard inciter
les deux nations à entrer dans un plus grand conflit, la Première Guerre mondiale.
Annexes : Étude des documents

Le discours du fer et du sang

Dès sa prise de fonction, Bismarck réclame aux députés les moyens nécessaires à
la réforme de l'armée.
« L'Allemagne n'admire pas le libéralisme prussien, mais sa puissance ; la Bavière,
le Wurtemberg, le pays de Bade peuvent bien laisser le libéralisme se développer,
ils n'obtiendront pourtant pas le rôle de la Prusse ; la Prusse doit rassembler sa
force, faire bloc et attendre le moment favorable, qu'elle a déjà manqué plusieurs
fois dans le passé ; les frontières du congrès de Vienne ne sont pas favorables à
un fonctionnement sain de l'État ; Ce n'est pas par les discours et les votes à la
majorité que les grandes questions de notre temps seront décidées – ça a été la
grande erreur de 1848 et 1849 – mais par le fer et le sang. »
Bismarck, Discours devant le Landtag de Prusse, 30 septembre 1862.

Source : https://manuelnumeriquemax.belin.education/histoire-premiere/topics/hist1-ch05-
136-a_1871-bismarck-et-la-proclamation-du-reich-allemand

Le 30 septembre 1862, Bismarck prononce le Discours devant le Landtag de Prusse,


plus précisément devant le Comité du budget de la chambre des députés. Bismarck est alors
le principal ministre du roi de Prusse et des Affaires étrangères depuis peu de temps. Il
s’adresse au Parlement pour obtenir leur adhésion et leur collaboration au sujet du
financement de l’armée. Pour lui, la puissance de la Prusse est un véritable atout, et il faut
l’utiliser pour mener à bien son plus grand projet, l’unification de l’Allemagne. La seule
solution pour y parvenir est, selon lui, la guerre et non pas les discours diplomatiques. Dans
son intervention, il évoque le développement de certains États de l’Allemagne du Sud comme
la Bade, la Bavière et le Wurtemberg qui s’est fait grâce à l’essor économique lié à l’espace de
libres échanges du Zollverein, mais il insiste sur le rôle de la Prusse. La Prusse est à la tête de
la Confédération germanique et doit prendre des initiatives pour se développer et devenir
une puissance européenne. Une tentative d’unification a déjà échoué une première fois lors
de la révolution de Mars, or Bismarck ne veut plus que cela se reproduise. Ce discours,
désormais célèbre a été sa première intervention officielle, dont on reprend souvent une
citation de la fin : « Ce n'est pas par les discours et les votes à la majorité que les grandes
questions de notre temps seront décidées – ça a été la grande erreur de 1848 et 1849 – mais
par le fer et le sang. ». Ce discours est très important puisqu’il préfigure la politique
extérieure que va mener Bismarck dans les années qui suivent. Bismarck montre sa volonté
d’unir l’Allemagne autour de la Prusse. C’est grâce à ce discours que Guillaume Ier se dote
d’une armée moderne pour affirmer la puissance de la Prusse afin de démontrer son
attachement au sentiment national allemand (guerre des duchés), pour se délier de
l’Autriche (guerre austro-prussienne) ainsi que pour s’unir aux États du Sud (avec la guerre
franco-prussienne) pour créer finalement le Reich allemand en 1871.
Le tableau La proclamation du Reich allemand a été peint en 1885 par l’artiste Anton von
Werner. C’est une huile sur toile de 250cm de hauteur et de 250cm de largeur, conservée au
Bismarck-Museum Friedrichsruh, dans la commune de Aumühle. C’est un tableau d’histoire aux
dimensions gigantesques. C’est le troisième version de la représentation de la proclamation du
roi de Prusse Guillaume Ier comme empereur allemand dans la galerie des Glaces à Versailles.
Les deux premières versions ont été détruites pendant la seconde Guerre mondiale. La version
initiale de ce tableau a été commandée par la famille royale de Prusse pour le 70 ème anniversaire
de Bismarck. On reconnait sur ce tableau l’empereur Guillaume Ier, le chancelier Bismarck, les
princes et ducs de Bades, de Saxe et un général prussien. Ce sont les personnage qui ont joué un
rôle dans l’unification de l’empire. Le peintre a été témoin de cette scène et est chargé par le
prince héritier de la représenter.

La proclamation du Reich s’est faite dans la galerie des Glaces du château de Versailles. Ce choix
a une valeur symbolique car c’est dans cette galerie que Louis XIV ordonne le pillage du palatinat
allemand. Le plafond de la galerie est aussi recouvert d’une fresque représentant une scène
historique de 1672 où l’armée française traverse le Rhin pour envahir des Etats allemands.

Le tableau est divisé en trois parties. D’abord, à gauche du tableau est représenté l’espace du
pouvoir de l’unité allemande avec l’empereur et les princes. Ensuite, en arrière-plan sont mis en
valeur les miroirs de la galerie de Glaces de Versailles, représentation de l’humiliation de la
France après sa défaite de 1870. Enfin, en bas à droite est représentée l’armée, qui symbolise la
puissance militaire de ce nouvel Empire. Tous ces éléments mis ensemble sont le symbole de la
création d’une nation unie après une victoire.

Le tableau est commandé pour l’anniversaire de Bismarck et met donc en valeur ce pourquoi il
s’est battu. C’est une écriture de l’histoire faite à travers les yeux d’un peintre prussien dans un
cadre de paix et d’unité. Le tableau met donc en valeur le pouvoir en place et le rôle que chaque
personnage a joué dans l’unité allemande.
Sources :
Bibliographie : (livres empruntés au CDI)

 Bravard-Thévenet Hélène, Otto von Bismarck, Hatier, 2002


 Blanchard Bertrand, L’Allemagne de 1789 à 1870, ellipses, 2004
 Poidevin Raymond et Schirmann Sylvain, histoire de l’Allemagne, Hatier, 1995
 Chapoutot Johann, Histoire de l’Allemagne (1806 à nos jours), Puf, 2014
 Cote Sylvain, Histoire, Nathan, 2019
 Colon David, Histoire 1ère, Belin, 2019

Sitographie :

 Flonneau Jean-Marie, « Chapitre 1 - L'Empire allemand (1871-1918) », dans : ,


Le Reich allemand. De Bismarck à Hitler - 1848-1945, sous la direction de
Flonneau Jean-Marie. Paris, Armand Colin
https://www.cairn.info/le-reich-allemand--9782200262334-page-11.htm?
contenu=article

 Strauss Léon, GUILLAUME Ier (1797-1888) roi de Prusse (1861-1888) et


empereur d'Allemagne (1871-1888)

https://www.universalis.fr/encyclopedie/guillaume-ier/

 Sumpf Alexandre, Le Printemps des peuples en Allemagne,

https://histoire-image.org/fr/etudes/printemps-peuples-allemagne

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