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Gina Monti-Rossi Dulou

Primauté de la sagesse
Essai

Tome 1

Si le XXIème siècle était « religieux »

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N°1
Si l’on pense à la Sagesse, c’est que, comme
l’indiquent de manière explicite la Bible et l’ensemble
des textes sacrés, cette Sagesse nous entraîne vers le
terme de notre existence, en vue de la rencontre
suprême, celle où le Créateur nous demandera ce que
nous avons fait de notre vie. Et donc, l’être sage, voilà
celui qui va aller de l’avant, tout au long de son
existence, pour ensuite passer de cette vie à l’autre vie,
plus intense, que l’espérance fait attendre, pour des
raisons qui tiennent souvent plus au confort qu’au
bonheur. La sagesse, qui est véhiculée par la Sagesse,
est donc un ensemble de préceptes qui permettent à
l’être humain de garder intactes les données de son
cœur, en donnant à ce cœur les éléments de
l’intelligence, de manière à lui permettre de conjuguer
sa soif d’absolu et sa contrainte de relativisme. La
sagesse est une matière vivante. Elle est en Dieu, elle
est la conviction que l’être humain est ce qu’il est,
parce que Dieu l’a voulu ainsi, pour que cet être

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humain revienne à la liberté de choisir pour lui, c’est-
à-dire de se choisir pour Dieu, en faveur de Dieu,
dans l’acception du choix que l’on effectue, non dans
un but ou pour parvenir à un objectif, mais bien
plutôt, parce que le plaisir de choisir Dieu se
transcende en bonheur, dès que l’on a admis que Dieu
n’est pas la contrainte que d’aucuns décrivent, mais
au contraire la liberté qu’il nous est impossible de
décrire, car nous pouvons au mieux la transcrire, et
cette transcription nous oblige à nous transcender
nous-mêmes vers l’absolu. La sagesse pose alors la
question philosophique de savoir si l’on a été sage, si
l’on est sage, et si l’on sera sage, car sans la sagesse, la
continuité n’est pas vraiment une Loi immuable, bien
au contraire. L’être humain est en permanence
confronté à l’autre question, qui taraude son esprit et
son cœur, qui est celle de savoir s’il est sage ou
insensé, ce qu’il confond, la plupart du temps avec
celle de savoir s’il accomplit le bien ou le mal. On ne
sait pas si la notion qui oppose le bien et le mal est
une relation simple, ou simpliste. Mais l’on reconnaît
que le caractère de sagesse qui anime le cœur de
l’individu est celui qui prime sur tout, parce qu’il
instaure l’amour au cœur de l’individu, lequel estime
que sa condition influe directement sur son
comportement, et qu’il lui faut persister dans cette
attitude, au moment et à l’endroit de la vérité. Car la
Sagesse et la Vérité, en leur qualité divine, et c’est la
seule raison de cette majuscule, obéissent de manière

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existentielle à l’existence humaine, laquelle aborde la
sagesse de son âme, avec l’ouverture de son cœur.
C’est une autre manière de procéder que de se confier
à la sagesse, parce que cette sagesse accepte par avance
toutes les erreurs, en prenant de la hauteur, que l’on
nomme hauteur de vues, dans laquelle l’être humain
devient lui-même, ne peut juger, mais réussit à
qualifier, pour lui et pour les autres, non le
comportement des autres, mais le sien propre. Face à
soi-même, l’examen de conscience que l’on s’oblige à
effectuer accomplit pleinement la vertu, le courage
d’être soi-même. Alors on peut dire, avec certitude et
conviction, que la force de la sagesse amène l’être
humain à combattre, au nom d’un Ordre plus aigu,
plus incisif que celui de la distinction du bien et du
mal, que l’on nomme discernement, c’est-à-dire que
l’on établit, grâce à la Sagesse, l’Ordre de l’amour.
C’est de cet amour que Primauté de la Sagesse veut
évoquer la place, que ce soit au cœur de chacune et de
chacun, que ce soit dans la société, ou que ce soit en
lisant les textes sacrés, car l’amour est de ces
sentiments qui s’accrochent au cœur de l’être humain,
pour faire de cet être un être d’amour, à l’image de
Dieu.

N°2
Les conditions d’une sagesse humaine s’entendent
des conditions de la sagesse de Dieu. S’il n’y a pas de
sagesse divine, il ne saurait être question de sagesse de

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l’humain. Dieu, quand il crée l’univers, puis qu’il
l’ordonne, et se prend à aimer cet univers ordonné,
sait que la sagesse est la conseillère avisée, destinée à
donner à l’univers toute la conjoncture utile à
l’avènement divin. Lorsque Dieu crée l’être humain, il
lui donne cette humanité, qui lui est utile à
l’avènement humain. Mais il ne faut pas se tromper
d’humanité. Et c’est bien là l’œuvre de Dieu, qui
intervient de manière explicite, pour harmoniser la
part de sagesse humaine qu’il admet dans la sagesse
divine, afin de donner à l’humain le caractère
existentiel de cette harmonie. La sagesse est en
conséquence à la fois un objectif et le moyen de cet
objectif. On doit apprendre la sagesse, ce qui relie
évidemment l’éducation à la sagesse, et la quête du
bonheur à cette qualité de sage que l’être humain doit
chercher, non pour asseoir son pouvoir sur les autres,
mais bien pour grandir par rapport à lui-même, dans
le contexte philosophique de son existence. La
connaissance de la sagesse est la prescience favorable
à l’établissement préférentiel de l’amour de Dieu pour
l’humanité, dans le contexte défavorable d’un univers
dont l’être humain ne mesure jamais l’incertitude, à
cause du fait que l’humain dispute au divin le pouvoir
de dominer le monde. Le déroulement du temps
avertit l’être humain qu’il doit porter toute son
attention sur le développement de sa personnalité,
afin qu’au moment et à l’endroit de sa rencontre avec
Dieu, cet être humain puisse présenter cette

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personnalité, avec la qualité voulue pour entrer dans
le salut. De fait, dans la sagesse, on ne propose pas, on
ne dispose pas, mais on doit comprendre que
l’intelligence humaine est constituée pour former, au
sein de l’humanité cette harmonie humaine destinée à
l’Ordre divin, qui est celui de l’amour.

N°3
On entend volontiers que, pour être sage, il faut
savoir être prudent, mais on ne sait jamais si la
question se pose de savoir si, pour être prudent, il
convient d’être sage. La volonté de répondre sans
cesse à ce genre de question déstabilise l’esprit et le
cœur, et il faut être solidement charpenté, sur le plan
de l’esprit, pour ne pas tomber dans le délire de la
question. Car la prudence et la sagesse ont souvent été
confondues, entre elles, par le passé, et elles le sont
encore, pour des raisons qui tiennent autant à leurs
définitions respectives, qu’à leurs relations
communes. Les visions de prudence et les conceptions
de sagesse trouvent donc, dans l’une et dans l’autre,
les forces qui permettent de faire des amalgames, sans
que la prudence et la sagesse en soient altérées. Mais
c’est vers une autre forme de sagesse que l’on se
tourne, quand on veut faire preuve de prudence.
Parce que la folie est une maladie, on dira que ceux
qui sont sages en sont plus souvent proches, qu’ils ne
le sont de la sûreté de leurs raisonnements. Et
cependant, la sagesse et la folie sont également aussi

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proches et aussi éloignées que les relativismes leur
permettent de l’être, sans que l’on veuille vraiment les
séparer, ou les réunir, selon les circonstances et les
besoins humains. Mais qui peut encore croire que la
sagesse est abordable, alors que la prudence susurre
de ne pas s’adonner à ce qui apparaît comme la folie
humaine, quand bien même Dieu en personne la
pratiquerait ? Alors, s’il fallait prendre un exemple, on
devrait prendre celui de l’amour, et trouver, ou tenter
de le faire, où Dieu range sa sagesse, et où il entrepose
sa prudence. Aussi, les textes sacrés ne nous aident-ils
pas toujours, parce que le caractère sacré des textes
empêche les humains de les caractériser, selon des
analyses dont les humains auraient bien besoin, pour
comprendre les paroles de Dieu. Si l’on prend l’amour
pour exemple, alors on devient certain que la
description de l’amour, selon Dieu, obéit à des
critères, dont l’humain se surprend à vouloir juger de
l’opportunité divine à exister, tout simplement. Aussi,
quand le Christ meurt et ressuscite, l’humain
éprouve-t-il une grande émotion, et une impossible
qualité de jugement. Il ne peut y avoir de jugement de
Dieu, alors même que l’humain voudrait rejoindre le
divin, sans avoir à donner de lui-même, mais en
exigeant que Dieu se donne, comme il l’a promis.
Cette exigence, qui n’appartient pas à la sagesse, n’est
pas viable, en elle-même. En effet, quand Dieu
demande à l’humain d’accomplir ce pour quoi il
l’appelle, c’est parce que la compréhension de

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l’humain doit rejoindre la capacité divine à aimer les
humains, quoi qu’il en coûte à l’Eternel. Car c’est bien
de l’amour dont il est question dans la sagesse. Alors,
quand l’être humain aime, c’est qu’il se trouve sur le
chemin véritable, celui qui mène directement à Dieu.
On doit alors confesser que Dieu est un être vivant,
qu’il est vivant, et que la sanction de son amour, c’est
la rédemption des péchés. Il faut donc à l’humain
comprendre les raisons de la sagesse, et vivre toutes
les oppositions à l’amour, au nom d’une sagesse, qui
n’est pas la sagesse de Dieu. La dernière question à
poser est donc de savoir si Dieu, dans quelque
situation qu’on se trouve, souhaite notre amour. La
réponse est affirmative.

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De la Sagesse et de la connaissance

N°4
La sagesse est subordonnée à ce que l’esprit de
l’être humain soit largement ouvert à tout ce qui
l’entoure, et fasse ainsi résonner les ensembles
ordonnés, dans l’ordre dans lequel l’être humain tente
de s’insérer, en devenant lui-même éclairé par la force
qu’il tire de son éducation. Il en résulte pour chaque
être humain une puissance en lui-même, et une force
par rapport aux autres, que cet être humain continue
à cultiver, en continuant à se cultiver, c’est-à-dire à
entrer dans la connaissance de ce qu’il n’a pas encore
appris. La curiosité d’apprendre et l’humilité sont
deux principes de mise en œuvre de la connaissance, à
travers l’éducation, que l’on peut qualifier de
permanente, à partir du moment où l’on se sent non
inférieur, mais conscient de ce que ceux qui savent
peuvent être riches de leur savoir. De plus, la
connaissance des choses et des êtres apparaît comme

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la fonction la mieux fondée, pour construire son
propre esprit critique, c’est-à-dire pour que la
conscience humaine apprenne la responsabilité de
choisir une qualification des choses et des êtres, une
fois que l’individu a pris connaissance des qualités
que ces choses et ces êtres affichent ou qu’ils
dégagent. Mais, pour apporter ainsi à soi-même la
qualité des autres, il convient de posséder des qualités
intrinsèques et extrinsèques de premier plan, pour
que l’esprit s’adonne à l’examen des autres, à partir de
ses propres qualités. On doit donc continuer, tout au
long de son existence, à apprendre, à connaître, à
s’étonner de ce qui entoure chacune et chacun, avec le
souci exogène de la proximité des autres. Sur le plan
de son rapport avec les autres, c’est de cette amitié de
la connaissance dont il s’agit, car on doit apprendre à
connaître autrui, pour l’aimer, et obtenir ainsi une
paix que l’on qualifiera de sage, avant de qualifier ses
auteurs du même vocable. La sagesse entre donc dans
la connaissance, et la connaissance entre donc dans la
sagesse, pour signifier à l’humain que la quête de la
sagesse commence par l’efficience de la connaissance
propre à chacune et à chacun, dans ce qu’ils cultivent
en eux, afin de rayonner autour d’eux, dans l’élan
existentiel de leur personnalité. La responsabilité de la
connaissance est en conséquence un élément
fondamental de la sagesse, dont il convient de
développer les tenants et les aboutissants, en dehors
d’ailleurs des conditions de la philosophie, et quand

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bien même cette philosophie entre pour une grande
part dans la fondation parfaite de l’individu, formé à
la curiosité, et ayant sur le monde qui l’entoure, un
regard de réalité, pour s’engager dans le réalisme de sa
personne, et réaliser ainsi les fonctions humaines de
son humanité. La présence de la religion dans la
connaissance est une aide précieuse, dans la mesure
où la connaissance intervient également dans le
domaine scientifique, et dans le domaine mystique.
On ne peut en effet séparer l’être humain de son
esprit, et le mystère qui entoure son intelligence doit
amener chaque être humain à se poser la question de
savoir ce que son esprit est, par rapport à ce que son
corps a, autant que de savoir ce que son esprit a, par
rapport à ce que son corps est. Dans cette optique, la
connaissance de soi passe obligatoirement par la
connaissance « tout court », et c’est de cette
connaissance dont la sagesse a besoin pour faire
exercer à tout être humain sa responsabilité humaine.

N°5
La connaissance est également la première des
conditions de l’intelligence humaine. Lorsque le
nouveau-né ouvre les yeux, et qu’il vagit à l’appel de
l’air dans ses poumons, il manifeste la connaissance
qu’il éprouve, du monde extérieur, dans lequel il est
déjà tenu de s’insérer, en qualité d’être humain, avec
ses fragilités et ses éléments de puissance. Si les
anciens portaient la connaissance au-dessus des

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contingences existentielles de l’univers, c’est bien
parce que, dès la naissance, l’humain doit se
contraindre à vivre, et à exister. La réalité des faits
éclate à nos yeux d’humains, parce que nous sommes
de la même espèce que celle du nouveau-né humain,
et que, si nous ne nous souvenons pas de ce comment
les choses se sont déroulées pour nous-mêmes, il n’en
demeure pas moins que nous avons commencé à
exister, comme les autres. Ce rappel à l’humilité de la
connaissance doit être effectué, à chaque fois que l’on
évoque la sagesse, parce qu’il convient de placer les
circonstances exactes, à leur juste place, dans l’espace
et dans le temps. La connaissance commence
évidemment par le monde immédiat, qui entoure
chaque être humain, et dont cet être humain
représente le centre d’une partie de l’univers. La
connaissance apporte alors les éléments propres à
qualifier la sagesse, puisque l’enfant connaît sa
position, et que l’intelligence, qui se substitue peu à
peu à l’instinct, revêt, pour lui, l’aspect irrémédiable
d’une contrainte. La connaissance et la sagesse
débutent leur exercice, dès que l’enfant a compris
qu’il devait réclamer pour se nourrir, pour se vêtir, et
pour qu’on vienne le nettoyer, lorsqu’il accomplit ses
besoins naturels. Il faut bien sentir, au fond de soi,
que c’est ainsi que chacune, et chacun débute son
existence, par la connaissance qui entraîne la
compréhension des différentes manières de se
comporter, afin d’éviter de se compromettre dans la

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seule initiative dictée par l’instinct. En effet, il semble
aisé, pour l’enfant, de ne pas faire d’effort, et
d’attendre ainsi que les adultes, qui sont responsables
de lui, interviennent afin de lui dispenser les gestes
indispensables à la forme de survie humaine, qui est
l’assurance de la survie de l’espèce. Mais il apparaît
que la connaissance et la sagesse obligent l’enfant à
réclamer pour lui, non par égoïsme, mais par
nécessité, ce que les autres doivent prendre à leur
charge pour lui permettre d’exister. Cette manière
philosophique de comprendre, que l’enfant met en
œuvre son intelligence, au service de sa survie, est déjà
une forme de sagesse de la plus grande importance,
puisqu’elle conditionne la vie de l’enfant, et la vérité
de sa condition. C’est ainsi que la connaissance entre
dans l’existence, et qu’elle assure les premiers pas de la
sagesse, même si cette dernière est en apparence le
résultat du comportement des éducateurs, et de tous
ceux qui croient que leur action est du domaine de la
survie de l’espèce. La part mystique de la sagesse, qui
en résulte, est d’autant plus capitale, que l’enfant porte
alors en lui, tous les prémices du caractère de l’adulte
qui est en préparation, et dont la responsabilité, donc
la sagesse, se détermine, à partir des instants de sa
première connaissance.

N°6
La connaissance est avant toute autre condition
humaine, une des conceptions les mieux abordées

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dans l’esprit de la définition de l’humain, dans un
cadre global. En effet, la connaissance est ce qui fait
approcher l’humain du divin. Si l’on raisonne en toute
intelligence avec les éléments dont on dispose pour
l’avènement humain, on doit comparer ce qui est à la
portée de cette intelligence. La connaissance de Dieu
est infinie et parfaite. La connaissance de l’être
humain est limitée et imparfaite. Si l’on met en
concurrence la connaissance de l’être humain et celle
du divin, on s’aperçoit qu’on ne peut les comparer,
sans forcer l’humain à une frustration certaine, qui
intervient dès que l’on admet que la connaissance de
l’humain passe par l’écran relativiste de sa propre
pensée. En effet, l’intelligence de la situation montre à
l’évidence que l’humain ne peut se préparer à être
comparé au divin, en ce qui concerne la connaissance,
sans l’appréhension de sa propre mise en
concurrence, dans un contexte où, lui-même, sent que
cette comparaison ne lui est pas favorable. Ainsi vaut-
il mieux, pour la raison essentielle de la sagesse, c’est-
à-dire de l’ensemble global de la situation relative et
de la situation absolue, s’en tenir à former des vœux
pour que la connaissance humaine soit mieux
élaborée, dans le sens où cette connaissance apporte à
l’être humain les conditions intrinsèques et
extrinsèques de sa personnalité, comparée, non plus
cette fois au divin, mais à tout ce qui est humain, et à
commencer par son entourage social. C’est alors avec
une certaine intelligence que l’on peut comparer la

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connaissance des uns, des unes et des autres, dans la
mesure où cette connaissance apparaît avec des degrés
divers que l’on peut classer, selon des critères
objectifs. Mais la plupart du temps, l’être humain
raisonne en termes de volumes, sans faire cas de la
qualité, et la formation, confondue avec des strates
plus ou moins conditionnées par l’humain, ne peut
intervenir qu’en termes de degrés, ce qui ne facilite
pas ni la comparaison, ni la conclusion. Si le
philosophe insiste pour avouer qu’il ne sait rien, ou si
le proverbe indique que la culture c’est ce qui reste
quand on a tout oublié, c’est bien parce que l’être
humain se trouve désarmé, face à sa propre
connaissance, qu’elle soit de grande qualité, ou bien
qu’elle s’attache à un grand nombre d’éléments,
même chez les plus éminents savants de notre monde.
La position de chacune et de chacun, s’ils veulent
demeurer dans la connaissance, et appliquer la sagesse
à leur personnalité, revient à formuler des théorèmes
dont l’empirisme se vérifie pour certaines et certains,
et s’avèrent inopérants pour d’autres. La
démonstration qu’on peut en faire s’applique alors à
la conclusion que l’on développe pour soi, et cette
conclusion décrit sans ambages une sagesse qui peut
comparer l’humain à l’humain. C’est alors que le
divin intervient, car la sagesse de cette comparaison
est certainement celle qui consiste à ne pas la faire, ou
bien sinon, à affirmer que le divin est absolu, alors
que l’humain n’est que relatif.

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N°7
La connaissance est un apport obligatoire, qui
découle directement de la parole de Dieu, par laquelle
il enjoint à l’être humain de dominer la nature. Il est
bien certain que cette parole, courte et parfaite,
n’admet aucune digression par rapport à son sens
premier, et qu’elle ne peut pas en admettre plus, dans
les acceptions de ses sens supplémentaires. La
connaissance est la mesure humaine la plus proche de
ce que doit faire l’humain, pour assumer et assurer
son humanité. Mais la connaissance sans
l’intelligence, revient à prendre une connaissance
d’instinct, pour de la vérité, ce qui est contraire à
l’esprit même de l’humanité. En effet, sur le plan de
l’esprit, la connaissance permet, physiquement, au
cerveau humain d’accomplir sa tâche, et à l’ensemble
du corps humain de réagir et d’agir face à la nature.
Sur le même plan de l’esprit, la connaissance permet à
l’humain d’embrasser son environnement, et de
comprendre comment il inter agit avec lui, ce qui
donne le caractère cosmique le mieux éprouvé à cette
connaissance. Et enfin, sur le même plan de l’esprit, la
connaissance apparaît comme le soutien mystique le
mieux élaboré pour permettre à l’individu de
construire sa propre personnalité, par laquelle il peut
se considérer comme l’être humain capable
d’accomplir son humanité. Ce n’est pas avec la
connaissance, que l’on parvient à soi, mais bien grâce
à la connaissance de soi, que l’on se surprend à faire

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preuve de sagesse. Les différentes manières d’aborder
la sagesse sont en conséquence d’une grande
importance, pour soi d’abord, et pour les autres
ensuite. Si la sagesse apparaît comme la forme
élaborée de la connaissance de soi, c’est grâce à
l’apport philosophique de la connaissance, dans lequel
l’être humain puise les éléments, autant que les
moyens de mettre en œuvre cette sagesse.
L’intelligence découle évidemment de la
connaissance, sans que l’on puisse confondre
l’intelligence, qui est une qualité naturelle, génétique,
avec l’évolution de l’intelligence, qui combine à la fois
cette même intelligence initiale, avec les ouvertures de
l’esprit, pratiquées grâce à la connaissance. Les
différentes fonctions de l’intelligence et de l’instinct
doivent jouer le rôle qui est défini par chaque
individu, en ce qui le concerne, et pour ce qui
concerne son évolution. Car, dans l’intelligence de la
connaissance, il y a une évolution certaine, qui se
commet par le temps qui passe, autant que par la
volonté humaine d’en savoir toujours plus, afin de
convenir, avec soi-même, de la vérité que l’on peut
atteindre. La question de la sagesse et de la
connaissance est une véritable définition de
l’humanité, puisqu’elle débouche inexorablement sur
le caractère de juste que l’humain cherche, en vue de
son salut.

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N°8
Pour entrer correctement dans la connaissance, il
faut réaliser deux actions complémentaires, qui
apportent leur capacité à l’humanité, afin de la
conforter dans son appétit de savoir, de savoir faire et
de savoir être. Ces deux actions sont celles
d’apprendre et de retenir ce que l’on a appris. En effet,
pour que la connaissance soit effective, qu’elle soit
pertinente, et qu’elle soit efficiente, il convient que
l’humain, qui s’y adonne, soit d’abord disposé à
apprendre, et qu’il apprenne en réalité, autant qu’en
vérité. Ceci suppose que l’être humain ait à sa
disposition les atouts pour apprendre, c’est-à-dire un
objet ou un sujet, un contenu, et la volonté de saisir
pour lui-même ce contenu. Un grand nombre d’êtres
humains n’apprennent que pour un objectif restreint,
ou encore pour un but éphémère, afin de construire
rapidement une somme de savoirs immédiats qu’ils
oublient aussitôt qu’ils ont servi. Ceci n’est pas de la
connaissance, mais une sorte non évidente de
capacités que l’on se donne, et qui ne servent à rien,
puisqu’elles s’inscrivent dans une durée si courte
qu’on en oublie le sens, en les faisant disparaître de
son esprit. La connaissance, quant à elle, s’inscrit dans
une durée non limitée, parce que la connaissance est
une vérité. Comme elle s’applique à la sagesse, la
connaissance doit demeurer présente en toute
circonstance, afin d’armer l’être humain qui la
possède, pour le service de cet être humain. Si l’on ne

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