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Be8151
Be8151
: BE8151 V2
Cet article est issu de : Ingénierie des transports | Transport fluvial et maritime
Mots-clés Résumé Cet article redéfini la viscosité, ses évolutions avec la pression et la température
Viscosité | Fluide newtonien | selon le type de fluide (gaz ou liquide, newtonien ou non-newtonien) sont à l'étude. Il
Ecoulement irrotationnel
décrit les deux types d'analyse, lagrangienne ou eulérienne, le mouvement d'une
particule fluide et particulièrement sa déformation au cours de l'écoulement sont
considérés. Enfin, une étude des écoulements plans irrotationnels est présentée
Keywords Abstract In this paper, we define viscosity and its variation with pressure and
viscosity | newtonian fluid | temperature according to the fluid: gas or liquid, Newtonian or non-Newtonian. The
irrotationnal flow
Eulerian and Lagrangian flow descriptions are presented. We then consider the motion of
a fluid particle and in particular its deformation during flow. Finally, a study of irrotational
flow is presented.
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00 33 (0)1 53 35 20 20 © Techniques de l'Ingénieur | Tous droits réservés
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V m/s Vecteur vitesse En mécanique des fluides classiques, on suppose que les fluides
sont homogènes et isotropes. Ils peuvent prendre la forme exacte
V m3/s Débit volumique des récipients qui les contiennent. La déformation qu’ils subissent
peut se faire avec ou sans résistance. Dans le premier cas, on dira
x Vecteur unitaire de la direction x que le fluide est visqueux, alors que dans le second, il sera dit par-
fait. Tous les fluides réels sont visqueux. Cependant, cette pro-
Longueur ou abscisse dans
x m priété peut être plus ou moins marquée. Ainsi, un gaz peut
la direction x
souvent être assimilé à un fluide parfait. Cependant, il convient
γ Déformation angulaire d’insister sur le fait que, en toute rigueur, un gaz, même parfait,
n’est pas un fluide parfait, mais un fluide visqueux. De même, on
m/s2 Vecteur accélération verra que dans certaines situations, la viscosité d’un fluide réel n’a
pas d’effet sur l’écoulement. Le fluide peut alors être traité, pour
Γ m2/s Circulation du vecteur vitesse analyser l’écoulement, comme un fluide parfait.
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µ
ν = (5)
ρ
100°C
où ρ est la masse volumique du fluide. 5
[ν ] = [L]2 [T]−1
0
L’unité dans le système CGS est le stokes (St) : 1 St = 1 cm2/s. 0 4 8 12
Dans le système SI, l’unité n’a pas de nom particulier : c’est le Pression (bar)
mètre carré par seconde. On note que :
Figure 4 – Variation du coefficient de viscosité cinématique de l’air
1 m2 /s = 104 St = 1 myriastokes avec la pression
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Altitude ........................ (m) 0 5 000 10 000 20 000 Dans le cas des gaz, l’agitation thermique, en augmentant avec
la température, augmente la diffusion de la quantité de mouve-
θ .................................. (oC) 15 – 17,5 – 50 – 56,5 ment donc la viscosité.
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tableau 3 donne les valeurs de cet exposant pour certains gaz cou-
rants ainsi que la valeur de référence de la viscosité dynamique et
le domaine d’application.
La figure 5 permet d’avoir une image des écarts sur la détermi-
nation de l’évolution de la viscosité dynamique en fonction de la
température selon les hypothèses faites : gaz parfait ou gaz réel et 2,0
dans ce dernier cas, selon la loi utilisée : Sutherland ou loi plus
simple, en puissance de n. On note, d’une part, que l’hypothèse du
gaz parfait n’est pas adaptée, d’autre part, une très forte corréla-
tion entre les deux expressions applicables dans le cas gaz réel.
1,5
ν (mm2/s)
Dans le cas des liquides, la part due aux interactions à distance
entre molécules devient prépondérante. Ainsi, contrairement au 1,0
cas des gaz, la viscosité des liquides diminue avec la température.
Des formules empiriques ou semi-empiriques permettent de relier Eau
µ à T. C’est par exemple, celle de Walther qui est applicable aux
huiles de graissage : 0,5
Essence
T m
( ρ = 0,7 g/cm3)
µ = µ 0 exp 0 (11)
T
0
avec m constante qui dépend du liquide étudié. 0 50 100
θ (°C)
40 µ T P
Gaz parfait µr = = f Tr = , Pr = (12)
µc Tc Pc
30
Figure 5 – Variation avec la température de la viscosité dynamique Le tableau 5 donne les viscosités, températures et pressions
de l’air en fonction des lois d’évolution critiques de quelques fluides.
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µr
5
Point critique 3 2.6 Fluides non-newtonien
1 2 Certains fluides ont une viscosité qui ne dépend pas seulement
de leur nature, mais aussi des contraintes et déformations subies
0,8 1
0,5 par le fluide au cours de l’écoulement. Par opposition aux fluides
newtoniens pour lesquels la contrainte visqueuse est proportion-
0,6 nelle à la vitesse de déformation, on les qualifie de non-newto-
0,5 niens. On en distingue plusieurs types caractéristiques (figure 8a) :
Pr = 0,2 – les fluides dilatants, pour lesquels la courbe contrainte/vitesse
0,4 Limite des gaz de déformation est à concavité positive ;
à faible densité
– les fluides pseudo-plastiques, pour lesquels la courbe
0,3 contrainte/vitesse de déformation est à concavité négative ;
– les fluides plastiques pour lesquels la variation de la contrainte
avec la vitesse de déformation décroît fortement ;
0,2 – les fluides de Bingham, ou à seuil, dont la contrainte n’est pas
0,4 0,6 0,8 1 2 3 4 5 6 8 10
Tr nulle à vitesse de déformation nulle et qui ensuite ont une viscosité
constante.
Certains autres fluides ont un comportement qui dépend du
Figure 7 – Évolution de la viscosité réduite en fonction temps. À vitesse de déformation constante, la contrainte peut
de la température réduite pour diverses valeurs varier. Si la contrainte diminue, le fluide est dit thixotropique et si
de la pression réduite elle augmente, il est rhéotropique (figure 8b).
Contrainte
Contrainte
e
qu
sti
pla
am
gh
Bin ique
trop
ue rhéo
tiq indépendant du temps
l as
-p
do thix
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w ton
ne
a b
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Viscosité Engler
– la seconde de viscosité Redwood Standard (R ), utilisée essen- 10 10
tiellement en Angleterre ; SSU
Engler
– la seconde de viscosité Saybolt Universal (S ) (États-Unis) ;
– le nombre SAE (Society of Automotive Engineers ).
2
Ces diverses viscosités sont définies à partir de mesures très 10 10
précises faites avec des appareillages particuliers.
À l’aide du viscosimètre Engler, on définit le degré Engler qui est
le rapport du temps nécessaire à l’écoulement de 200 cm3 du
liquide à étudier à travers un orifice calibré, au temps nécessaire à 10 1
2 3 4
l’écoulement de 200 cm3 d’eau à 20 oC à travers le même orifice 1 10 10 10 10
(ce dernier temps est de 51 s pour l’appareil Engler). Viscosité (mm2/s)
La Second Redwood Standard (SRS) a, par convention, la
valeur 100 pour une huile de densité 0,915 et dont 50 cm3 s’écou- Figure 9 – Correspondance entre les viscosités « industrielles »
lent en 535 s à 15,55 oC dans l’appareil Redwood Standard. La et la viscosité cinématique
Second Redwood Standard (SRS) est utilisée pour exprimer les
viscosités moyennes ; pour les fortes viscosités, on utilise la
Second Redwood Admiralty (SRA) qui est sensiblement dix fois La figure 9 traduit graphiquement les relations entre ν, E et S.
plus grande que la Second Redwood Standard.
La Second Saybolt Universal (SSU) est le nombre de secondes
nécessaires à l’écoulement de 60 cm3 du liquide à étudier dans le Pour plus d’informations sur la viscosité des fluides, se
viscosimètre Saybolt Universal (la viscosité de l’eau à 15,5 oC est reporter à l’article [K 480].
de 30 SSU). Pour les fortes viscosités, on utilise le viscosimètre
Saybolt Furol et on exprime la viscosité en Second Saybolt Furol
(SSF) qui est sensiblement dix fois plus grande que la Second
Saybolt Universal (SSU). 3. Cinématique de
Enfin, le nombre SAE, qui a été introduit aux États-Unis dans
l’industrie automobile, ne mesure pas à proprement parler une vis- l’écoulement d’un fluide
cosité mais couvre en réalité une gamme de viscosités comprises
entre certaines limites. Par exemple, à 50 oC, on peut noter les cor-
respondances approximatives données dans le tableau 6. 3.1 Définitions
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v1 v
x3 v v2
v3
dM
x
A x10 M v'
Trajectoire
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(t0) x20 x de M
30
M x1
(C ) Ligne de courant
(t) x2
3 M'
x2
Trajectoire
de M' Figure 11 – Schéma de lignes de courant et d’un tube de courant
M'
x'
x1 A' x10
'
(t0) x20
' vitesse v (xi , t ). L’ensemble de ces vecteurs constitue le champ
30
des vitesses à l’instant t. On appelle ligne de courant une courbe
tangente, en chacun de ses points, aux vecteurs vitesses
Figure 10 – Étude du mouvement d’une particule de fluide
dans l’espace tridimensionnel (figure 11). Son équation est :
dx1 dx 2 dx 3
Les coordonnées de l’accélération sont : = = (21)
v1 v2 v3
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dv ∂v ∂v ∂v ∂v ∂Gi
= = v1 +v2 +v3 + (22) grad G = (32)
dt ∂x 1 ∂x 2 ∂x 3 ∂t ∂x j
ou :
où i est le numéro de la ligne du tenseur et j celui de la colonne.
dv ∂v ∂v Dans le cas particulier de la vitesse, on démontre que l’on a
= = + vi (23) encore :
dt ∂t ∂x i
Dv ∂v v2
Le résultat précédent peut être généralisé à toutes grandeurs = = + g rad + ro t v ∧ v (33)
dt ∂t 2
scalaires G ou vectorielles G attachées aux particules. Les dérivées
par rapport au temps de ces grandeurs sont respectivement :
dG ∂G ∂G
dt
=
∂t
+ vi
∂xi
(24) 4. Mouvement d’un élément
de volume de fluide
dG ∂G ∂G
= +v i (25)
dt ∂t ∂xi Au cours de son mouvement, un solide subit en général un
changement de position et d’orientation. Un élément de volume de
L’équation (25) peut être remplacée par ses composantes : fluide subit de plus un changement de forme.
Soit à l’instant t un élément de volume quelconque entourant le
dGi ∂Gi ∂Gi point M (xi ) – variables d’Euler – et le point M ′ (xi′ ) voisin de M
= +v j (26)
dt ∂t ∂x j (figure 12). Dans le cas d’un système indéformable, la vitesse de
M′ est donnée, en fonction de la vitesse en M et du vecteur rota-
tion instantanée , par la relation :
d
Afin de différencier l’expression
de la dérivée par rapport au
dt vM = vM + M M Λ
temps en variables d’Euler de celle qui utilise les variables de
Lagrange, on utilise parfois, en variables d’Euler, la notion de Dans le cas d’un fluide, si on note par 1, 2 , 3 les
composantes du vecteur MM , on peut écrire :
D
d’Alembertien avec :
dt
∂v
v ′ = v + i (34)
D ∂ ∂ ∂ ∂ ∂xi
= v1 +v 2 +v 3 + (27)
dt ∂x1 ∂x 2 ∂x 3 ∂t
ou en équations scalaires :
ou :
∂v i
D ∂ ∂ v i′ = v i + j (35)
= vi + (28) ∂x j
dt ∂xi ∂t
■ Commentaires
1) On retrouve, avec la notion de variables de Lagrange et x3
variables d’Euler, la possibilité d’étudier les problèmes de méca-
nique des fluides en considérant : vM '
vM
– soit une surface fermée Ω accompagnant un ensemble de par-
ticules bien déterminées dans leur mouvement (Lagrange). C’est la M'
notion de système fermé ; M
– soit une surface fermée Ω immobile traversée par le fluide
(Euler). C’est la notion de système ouvert. x2
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1 ∂v ∂v j 1 ∂v ∂v j d γ1
ti = k − et θi = k + (37)
2 ∂x j ∂x k 2 ∂x j ∂x k
N2'
N3'
Ainsi : v2
∂v i
v i′ = v i + (t j k − tk j ) + i + (θk j + θ j k ) (38)
∂xi M2
M3
Dans cette équation, on remarque que le deuxième terme du M
membre de droite représente la rotation de la particule avec une M1 v1 N ' N1' x1
vitesse instantanée de rotation T appelée vecteur tourbillon T qui
est égal à la moitié du rotationnel de la vitesse v : Figure 13 – Déformation d’un élément de surface au cours
du mouvement d’un fluide
1
T= rot v = ti xi (39)
2
On trouverait de même que :
Ainsi, la vitesse au point M ′ (v) peut être considérée comme le
résultat : ∂v 2 dγ 2
= = vitesse de déformation angulaire selon x 2
a ) d’une vitesse v (v1 , v2 , v3) qui correspond à une translation ∂x1 dt
en bloc de l’élément de volume considéré ;
En recomposant ces deux mouvements, le carré initial est
b ) d’une vitesse R dont les composantes sont :
devenu M 3 N 3 M 3′ N 3′ et la déformation angulaire totale, relative au
ri = t j k − tk j plan (x1 , x2), dγ1 + dγ 2 vaut :
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ᐍ1 1 ∂v i ∂v j
– l’un antisymétrique ω= − appelé tenseur des
2 ∂x j ∂x i
v1 M' v1 + dv1 N' taux de rotation ;
M * N * x1
1 ∂v i ∂v j
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dε i 1 dγ ij dγ ik ω MM = T Λ MM (52)
di = i + + k
dt 2 j dt dt
L’équation (51) est donc identique à l’équation (49).
ce qui se note encore :
dε i 1 dγ ij
di = i +
dt 2 j dt
(45) 5. Écoulements irrotationnels
(avec dγii = 0).
Dans un écoulement, selon que le vecteur tourbillon T ou le vec-
■ Le vecteur vitesse de déformation D peut aussi être écrit en fai- teur rotationnel de la vitesse soit nul ou non, les conséquences
sant appel à la notion de tenseur des vitesses de déformations qui énergétiques sont différentes. En particulier, l’effet de la viscosité,
est également appelé tenseur des taux de déformation : donc la transformation irréversible d’énergie mécanique en cha-
leur, peut être nul. Ces écoulements, dans lesquels T = 0 = rot v,
∂v 1 dε1 1 dγ 12 1 dγ 13 sont dits : écoulements irrotationnels. Dans le cas contraire (T dif-
θ3 θ2 férent de zéro), les écoulements sont dits rotationnels.
∂x 1 dt 2 dt 2 dt
∂v 2 1 dγ 21 dε2 1 dγ 23
D= θ3 θ1 = (46)
∂x 2 2 dt dt 2 dt
1 dγ 31 1 dγ 32 dε 3
5.1 Exemples d’écoulement
∂v 3
θ2 θ1
∂x 3 2 dt 2 dt dt
■ Écoulement rectiligne à vitesse uniforme
qui est un tenseur symétrique puisque dγij = dγji . On a alors : Dans un tel écoulement (figure 15), pour lequel v1 = constante ;
v2 = v3 = 0, un rectangle reste un rectangle. Il y a translation pure
sans rotation. L’écoulement est irrotationnel.
D = D MM (47)
■ Écoulement rectiligne à vitesse variable
et enfin :
vM ′ = vM + M M Λ T + D (48) Dans cet écoulement (figure 16) pour lequel on a : v1 = f (x2) ;
v2 = v3 = 0, au bout d’un temps donné, un carré se transforme en
un losange. Il y a déformation et rotation de la médiane MM’.
1 L’écoulement est rotationnel. On montre, en effet que :
vM ′ = vM + M M Λ rot v + D MM (49)
2
dv 1
Ainsi, la vitesse apparaît bien comme la somme : rot v = − x
– d’une vitesse de translation vM ; dx 2 3
1
– d’une vitesse de rotation R = rot v Λ MM ;
2
– d’une vitesse de déformation D = D MM . x2
On remarque qu’une présentation condensée de ce résultat peut
être utilisée. En effet, on peut noter que l’équation de départ (34) :
∂v v v
vM ′ = vM + j
∂x j
M (t ) M' (t+ dt)
peut aussi s’écrire :
(
v M ′ = v M + grad v M M ) (50) x1
Or, le tenseur gradient peut être décomposé en deux tenseurs : Figure 15 – Écoulement rectiligne uniforme
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M
• M
• ∂v ∂v j
t t + dt rot v = k − xi (53)
j ∂xk
∂x
x1
permet d’exprimer que dans un écoulement irrotationnel :
si on pose :
Figure 17 – Rotation en bloc
∂ϕ
vi =
■ Écoulement curviligne en bloc ∂xi
Soit un écoulement (figure 17) à vitesse radiale vr nulle et à On peut encore écrire :
vitesse tangentielle vθ telle que vθ = ω r. Dans un tel écoulement, il
n’y a pas de déformation du fluide mais rotation en bloc (comme
pour un solide tournant autour d’un axe). L’écoulement est rota- v = grad ϕ (56)
tionnel.
■ Écoulement curviligne irrotationnel On dit que l’écoulement irrotationnel dérive d’un potentiel
ou encore qu’il s’agit d’un écoulement à potentiel de vitesse
L’écoulement représenté sur la figure 18 est un écoulement
ou d’un écoulement à potentiel ou encore plus simplement
dans lequel il y a une translation, mais pas de rotation. Une parti-
d’un écoulement potentiel.
cule se déplace parallèlement à elle-même. Le mouvement est
analogue à celui que l’on trouve, par exemple, dans le cas des
nacelles des grandes roues des fêtes foraines.
On note que certains auteurs prennent la relation v = – grad ϕ ,
À partir de ces exemples, on peut noter que, pour que le fluide ce qui ne change rien à la démarche, ni au résultat. La seule
tourne sur lui-même (écoulement rotationnel), il faut que la particule, conséquence est que le vecteur vitesse v est alors dirigé vers les
au sein du fluide, subisse un travail de la part des forces de viscosité. potentiels décroissants alors qu’avec la convention utilisée ici, v
Ce travail correspondra à une dissipation d’énergie mécanique. est dirigé vers les potentiels croissants.
Inversement un mouvement irrotationnel minimisera les dissipa-
tions. Celles-ci ne pouvant être dues qu’à une éventuelle déforma-
tion ayant lieu sans rotation (ce qui est assez rare). Cette remarque
met en évidence l’importance des écoulements irrotationnels qui 5.3 Surfaces équipotentielles et lignes
seront des écoulements non dissipatifs ou peu dissipatifs.
de courant
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harmonique.
La méthode de résolution des problèmes de mécanique des
De même, en écrivant que la fonction potentielle ϕ respecte les fluides diffère des méthodes de la dynamique du solide indéfor-
conditions de Cauchy, l’équation (55), en tenant compte de (59), mable par le fait que l’élément étudié est un milieu continu. Il y a
devient : lieu alors d’isoler de l’ensemble de ce milieu un élément défini
∂2 ψ ∂2 ψ formé d’un ensemble de particules, la particule étant définie
=− soit ∆ψ = 0 (63) comme une population de molécules suffisamment importante
∂x 22 ∂x 12
pour pouvoir la considérer comme un milieu continu et suffisam-
La fonction ψ est donc également une fonction harmonique. ment faible pour que les grandeurs physiques habituelles puissent
y être considérées comme uniformes. La surface de séparation de
cet ensemble de particules du milieu extérieur est notée par Ω
5.6 Propriété de la fonction de courant (figure 22). Cette surface Ω peut être mobile au cours du temps et
suivre dans leur déplacement les particules. On analyse alors
l’évolution d’un système fermé. Elle peut être immobile
c’est-à-dire liée à l’espace de référence et, dans ce cas, les parti-
La différence entre deux valeurs de la fonction de courant ψ cules qui se trouvent à l’intérieur du volume V délimité par la
représente le débit volumique par unité de hauteur du fluide surface Ω changent en fonction du temps. On étudie alors l’évo-
entre ces deux lignes de courant (figure 21). lution d’un système ouvert.
Comme dans tout problème de mécanique, il convient d’appli-
En effet, le débit volumique V s’écrit : quer aux particules contenues dans V, si celles-ci ne sont pas
réactives :
V = ∫ v · n d – le bilan de la quantité de mouvement (principe fondamental
12 de la dynamique) : conservation en l’absence de forces extérieures
En notant que d = dx1 x1 + dx 2 x 2 , n d , qui correspond à la rota- ou variation en présence de telles forces ;
tion de d d’un angle π/2, a pour expression : – éventuellement, la loi de la variation de l’énergie cinétique en
fonction des travaux des forces intérieures et extérieures. Cette loi est
n d = − dx 2 x1 + dx1 x 2 la particularisation à la mécanique du principe très général de la
conservation de l’énergie (premier principe de la thermodynamique) ;
Ainsi, on a : – la loi de la conservation de l’énergie ;
V = ∫ (v 2 dx1 − v 1dx 2 ) = − ∫ dψ – le principe de la conservation de la masse qui conduit à l’équa-
12 12 tion dite de continuité ;
– éventuellement des équations d’état du fluide, le bilan
V = ψ 2 − ψ 1 (64) entropique et, pour les écoulements de fluides réactifs, les
équations de bilan des espèces avec les degrés d’avancement des
La variation de la valeur de la fonction de courant correspond au réactions.
débit par unité de hauteur du fluide qui s’écoule entre les deux
lignes de courant. L’ensemble des équations précédentes, sauf celles qui sont rela-
tives à l’état du fluide, sont dites équations de bilans.
x2 n
v2
v v1
Milieu
2 Fluide
extérieur
dᐍ V
1
ψ2
ψ1 Frontière Ω
x1
Figure 22 – Définition d’un volume de fluide par sa surface
Figure 21 – Débit d’un fluide entre deux lignes de courant de séparation du milieu extérieur
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Écoulement des fluides R
E
par André LALLEMAND
N
Ingénieur, Docteur ès sciences
Professeur émérite des universités
Ancien directeur du département de génie énergétique de l’INSA de Lyon
S
A
V
O
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