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INTRODUCTION A U'URBANISME 7 APPROCHES THEORIQUES, INSTRUMENTS ET CRITERES PIERRE-YVES GUAY MODULO Y) Le Cente alii: veloppeent do matin edstiqs 3p un seven polagogepe ecfinanoir@ ig réaizaion ae cot ousrage, Quvnage eongu Seu lp respansabilié dv college ie Rlasomnort, Resparsable du pret au College Seine Cstigay nie financdre dy gouvecnament du Canada pit otter (8) Programmed Aide au Dévelonpernent de Finustre dalton [HAD] puns Données de extatogsge avant publication (Canada) Guay, Pront-Ywes, 1995- Introduction a turbanisme : approchos & eriques, iastiuments ot exten Peed ‘Comprend des rot. bbliogr. et un ine, Paur les étudiants du niveau collegial ISBN 20911-4052 1, Urbunisme. 2. Sol, Utiisation uibsine du. 3. Aménagonient du ton toiee. LTwe, H1168.5.682 2007 rive C2007 seq2n02 Equipe de production Revision linguistiqua:: Frangois Morin Révision scientifique: Claude Hallé Corraction d epreuves: Ronde Léo Guimont llustrations : Sylvie Charost, André Juan Dasigutiors, JearrFrongaxs koi Graphisme et montage: Dominique Chabot, Arideé-Jean Deslautions Mequotte et couverture: Marguerite Gouin F.C. do Assorrmion tiguecs &.1 8 10) des Ressources usturolie, Phucnretothaque qussenise ues, instruments et eritéres ue 2001 233, av, Duntar, bureau 800 Mont Royal (Québec) Cereus H3P 2H4 Taliphone: (614) 738 918 / 1-88u- 138.9818 Talécopiaur: (514) 73B-5838 / 1-B88-773 Sea7 Site wtemet: vaww modulo. Dépot legal ~ Bibliotheque nationale du Quevee, 2001 Bibiotneque natongie du Canada, 2001 ISBN 2.89113-405.2 let tee ga eerie oe Ine err i ea Galea se arco tio een sa Imgperi us Canad 12305 oBad0302 07 TABLE DES MATIERES Liste des tableaux et des figures PREFACE REMERCIFMENTS INTRODUCTION GENERALE PREMIERE PARTIE: DEFINIR LAMENAGEMENT ET L'URBANISME CHAPITRE 1 Survol historique: une pratique ancienne, un concept récent Le surplus agricole et les origines de fa ville La division, des tiches ot la civilisation urbaing Formes sociales et formes urbaines Problamatique La vile roligicuce La vile politique La ville maichande . La vile industriel ot la naissance de Turbanisme CHAPITRE 2 Une discipline-carrelour Limterdisciplinarite Les concepts fondamentaux La planification Vaménagement du terrtoire et Iu CHAPITRE 3 La diversité des difinitions Les definitions physico-spatialos Les definitions régulatrices Les definitions qualitatives Les definitions critiques Qui dit vrai? DEUXIEME PARTIE: LES APPROCHES URBANISTIQUES CHAPITRE 4 La famille fonctionnaliste La recherche de ordre et de I'efficasité Principaux eoursnts urbanistiques Le courant physicosspatial Lo-eourant urs Le cowant tech Le-courant © CHAPITRE 5 La famille marxiste Le rafus du modele Prineipates tendances ‘analyse marxiste Lathe Veconcnie ja ee ae am oe r TV ras pes aan CHAPITRE§ Quelques autres approches e1 approche participative Curbanieme de quirtier ‘approche perceptuelle Exercicas suggérss ‘TROISIEME PARTIE: LES INSTRUMENTS DE U'URBANISME CHAPITRE 7 Le sol comme enjeu soctal ot le rate des instruments d'urbanisme Lessentielle eoncartatiois Lespace: expression politique La concortation Vingvitable arbitrage et le marché du sot Limpossitie consensus Lesa! bien callectif are et incigpensable Lose: une morchandise rentabie re politique du contlt truments d'urbanisme: prineipes généraux Les grandes étapes déaporauan Les dchelles ue planification impact de 18 Loi sur laménagement et urbanisme CHAPITRE 8 Le schéma d'aménagoment Définition et objectifs Le contenu obligatoire Les grandes orientations de 'aménagament Les grandes affecianons du territoice Les pesimetros d'urbanisation ones de contraintes & occupation du so ‘ores dintarét particulier sation dic transport tex uments comple Le contenu facultatit 1a, Jos: qui fe et d'accompegnement ‘upstion ut les alfectauons du sol CHAPITRE Le plan d'urban finition et objectits Le contenu obligatoire Les grandes oriemations de es gun nol et les dueisitas doocupation os pineigoles wales de circulation Le contenu facultatit os cones d'intérét particular Los Squipements of los infiastructures: byrammes particulions cl urbanisne host SuUHeS & des plans dlaminagement Wense onageeen CHAPITRE 10. La réglementation e'urbunisme Définition et objectifs Le régiement de zanage Cansiclerations anjes Caniuiclérations techniques at conte fe ot los infrastructuie’s 102 1 108 104 108 105 Considérat‘ons juridiques Le raglemont de lotissement Le raglement de construction Exercicos suggérés QUATRIEME PARTIE: CRITERES D'AMENAGEMENT CHAPITRE 11 Localisation et aménagement des activités urbaines Considerations générales Les usages Le paysene Les cansites Lénergie Les aires résidentielles usage fonesmental de la ville La varieté de habitat La muttifenctionnaisé La densification Les activités commerciales Les activités institutionnelles Los eepacos verte et réeréatits Les activités industrielles Les infrastructures Le pation courier Typelagie des rues Les voles. piétonniéres et cyclables Les égouts ot le réscau de distribution Exercices suggérés CONCLUSION GENERALE BIBLIOGAAPHIE SELECTIVE INDEX wi 173 VW LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES TABLEAUX 21 Clapesde la démarche planiticatrioe = 27 11.1 Exemples de donsités BI Contenu du schema craménagement 91 112 Notmes insitusonnelles en milieu 9.1 Comenu du plan d'vmbanisme 17 urbanisé FIGURES JL Le Crcigsant fertio 4 ‘5. Leaugmentation de la pl 85 12° Nipnur OY" ow XIV" 5. av. JC) 5b 8.7 La plus-value et los crises ee 13. Piitne forme, Asie mneurel 6 5.8 Les dconamics d'agglomératian 70 14 Laville rligieuse: Vacrapole dAuianes:& hs agora df Athones 16 8.1 Schema G'amanagoment: Les grandes 1,6 Conception cosmolagique 1 euntralité orientations de Famenagemant ms wae. at 8.2 Schema d'aménagement: Les grandes 1.7. Plan orthogonel antique (Mat, lonie) 12 alfectntions du tex‘itolre Be 1.8 La ville politique et son enccinte: Sehoma g'aménagement: Le Palme Nova, 1693), 4d périmene d'urhamsation ee ae cuithoe coses teu RCaNGA. Ip §.4 Schema daménagement. Les rans Oy Ctutianismme "Haussmann 16 de contraintes al'aceupation du sol 100 AU Patron typin, te la ville morchands igre sorsenaueiant Les fat uy XVI side 48 ‘ones uintérét partiewlier 108 12 Plan duran pour extension de 8.8 Sehéma claménagarnent: | ‘organise: Blarcelone {C-«s!4, 19671 a jon du teanspet terrestres, los Equipe. nents et los infrastructures » 103 21 Specialisation. sciphinate 24 8.7 Schema d’aménagement, Cemains 22. Resnougomst interdesesplinane 26 ‘lempants fucultants 106 23 Distinctions eatie la planitication, 8.6 Schania d'oméuagement: Carte Faménagemert cl ternitaire yore 107 et urbanigme 20 1 Plan d'urbenieme : Los grandes 40. Les grandes tondances théongues piientations de Taménagement de Murbanisme contempurain ES 9.2 Plas\ Crurhanigne et schema d'smena- 4.2 Vobseurantisme a pement: Couverture cartagraghique 115 42 La atuen et le gpsiinsine a 43° Cocaptation et ia survie a" 44 Fortionnalnsg at autoréguiation 45 45 Lonsession ti modéte 46 a Schema bypr ' fa ségregutinn utaine 49 29 47 Raisonneme AB Systiane ot ue gystaines url ant uit stants dio StTAHRGIES semen anfea 93 Plga e'unbanisma: Les orandes allectotions tu satel les Cenait Foceuperion 94 Flan d'urbaniome: Les prinepsales ‘yous do osrculation 25 Plan d'urbanisme: | en ienérit porter 9.6 Plan d'urhans ¢ tenner Facultaot $9.7 Pan cuban 10.1 Pin de zona 10.2 Gellis dey nowmes do 10.3 oa 10.5 Plan 1: lotissene : a oe —a WITT wiste nes vameauy er vey rrcuRes 71.1 Cspace muttitonctionnal 112 Place Royale (Québech TL Aménagemant en grappe N14 Vonété et progression des densités msn m3 Amenagemnent résidenti! m1 144 145, 147 14g Vaxplaitation du tayonnement solaire 149 116 | otissemems awwersitiés TL? |sochranes de marche 118 Marge latévalo zee 11.9. Moisons étroites sur lots piolunus 1110 Masons en rangéo dispenies an subde-sac 1111 Typologia courante dos habitations snitamililes Ist 151 12 153 14 164 12 113 daa & 1115 1126 a7 nas mag 120 Distances masimales ante [Phabitation of las institutions Copawe récréatif préscolaie pace récréati diver sitié Potions de réseaux rautions Patron wal de Paris Patron axial ot cunvilndaize de Mont-ftoyal lypolagie des rues Profils routiors Voiew eyslables, Préface Cette intracuction & Murbanisme et a l'sménages ment arive & pol, Lo Qudvee ng vitil pas & Mheure de! aménagement ? Partout, dans toutes les muricialités locales et eégionales, In plant fication ck tertitoire est a Voice du jour. Cot ouvlage pomet enfin § tour de comprende kt necessite de la planification auteur va toutefers un pou plus loin, Fr offer, J aftectue une incursion nécessaire du ete des tnéories avi sniment et ent ar Aérentes pratmues de uette jcune dis Tusboniema. Tres acressibie. eet apport theo tique nous monire les tenants et aboutissants. a pratiqued furtmiusinw selon aifforut de ponsée Luchanisme, ou lamenayenent du iwintoire, 1/281 pas un acte isolé et ini seit dans unprocassus global de sucittd. La cistipline lle mémo est on offorunconnce et la aflexion sur sa final ne weut que contribuer A favonser Fadaquation ante lez wesoiny diss citoyens et Voménagement ratiannel cle teu terrier. Lsuieur fait dune la nécessaie syrttiese entre la thogre els atuluue, Cette synthe pat Thal une réalle commréhensnn fe Duttamestte anual He pout qo lavone consciente gu We tert La Loi surFaménagement et lubanisee est {hins) cininament axpliqué. L'auteur montre le eB de chacun des instruments proposes. dans cette lor. Dex examples ot des ilustrations en faeiitant Is compréhension. ily a plusioure années, alos que jetais di tevtour général de MAssociation québécoise banisma, nous avions comme objectt dexpliqu: de wulanriser et de faire connaitce lurbanisme. Le oréeent ouvrane rénond & toutes ces préaccuas- tions. Le pourquoi de Uabunisrine wel uxpligué et lecomment reste aimaqiner & rartir cles concepts nig de Favant par l'avteur Ontrouvera peut-ee que auteur affiche par hig un part pris emmtes dliscutable, mee on te imarquere qu'an ne peut évaruer du diseours de Vurbsaniamg, puigque celui e) ost un acte politique et uren cette mance la varn@ eet soujours worsbuie ‘Cel ouwage sbdogogigue n'apparte 2 poses quia Hanus, rary i pple 2 la rallewon Le Incteur soucieinx de trouver des racemes see feurlusninent udeu; eolui qui Luna cre ® marae dp la connaissance d sae ia, bon eo pk ‘aur ‘epee! pe 2X ratrace pédagogiques, qui consistent 8 oxphiquer plutat qu'bimpozer un ou des modes. Ca inves ne ferme done peciles horizans, Louvre la porte 3 dos futurs Bimaginer Dfabord destine aux etudinants on aménage ment el an urmanisme, le préscnt ouwaye dintre- duction devrait constituer un mmsumentindispen sable pour tous cause qui, de pide au ds lan. si ‘téressent & Taménegement de leur coin de pays Pierre Clie, urbaniste (0.U.0), protesseu Coordonnatour provineial de Fenggignemant des Techniques d'aménagemamt du wurfitoira au nes: eullegial Remerciements Pat le Soutien mu'eles mont seandA, ef nom, Dravlets personnes unt permis a radaction es Publication du présene ouwage, Je tiers 8 los a Fomensigr 188 sinetrament. Je soukgners ict Voppart do: Madame Syivie Charest, whois. qa, par son Srasnoment Son imagination et a dendrite ro palnuabies, @ assuié la production use nom tion qui uccomaaryient la texte. 1 Saurale trop Te remercies ainsi que Monsen iar troncors Marissctte, ‘adcgraphe, unt a Contectiond los cottes insiirgn deine cn hit Monsiatr Prone Elie, usbariste, Professeur en feehmiauas Jemenagerant du tennoive a0 ook lino de Rrasamons et coordiannatour previneal oe Cotensaigriement; dui a suropié amicalemamide fédious la Bréface He ce taro, nav nwo lo es 16 at commenié avec coin Monsieur Clute Hail, professor en Teoh Fae Curneniagement ui tortion ou catage ode Malane. Messiours Withard Matin at Fiz Weing Altanes, profassnurs ari Fiudos wrlsnines 9 TU [ER it Quéuec a Mont dal ainsi que Mt Marg Lapernéro, acest a Union des iniauciliee de Dustes. nui ont tren aul verter steumrente: fe mmanusent mesh Sables ri nndisppen (ous Francois Moi, renseir agra par [Oltico def langue francaise, qu a gonney en rum sev les toxics. Sus ues nombrauses re unraues et suggests ont nctatioment sont Buea améliorr Pouvage Maforne Helene Désaste, eituco, Monsieus jftcaueS Ngoou, quie supenies a preducee ee {2tanhique des cars, ainsi que Fequipede one Gustin de Madula Editeur, qui oni neamiee en BES WFarde competence st une efficaate neve gy Fonsemble de mies étudints qui ont, aver Samarebonsion, euppane poncont pss der anee “ules dhurneur dun profesctur cis er wee SEUNG POI S08 dctivités técaetionnullos, Lane Fanentercs sr le testa ma fuente eaaio nen iis preci wis envin soulgnes la particisation & hancitre du nunistanu de lEnsognumant supe. hs Scionco du Quotes, quia soutan tion fa pubication de co nee Plotro Yves Guay, prof " Dwecteur des études en urtsansen: DemMetement Waludes iafiaines or suns Ceole tos seanges de ki gestion neva du Qunitnon a Monte Introduction générale Les populations sant plus preioncunges quae jamais par Is qualité du milioy habitd ot do Tenvironne ment bat, Au Gébes, ces préoscupations ont ailleurs incité PEtat Sadopler us lois conceinant Faménagement et lurbanisme, a protection du eriitaie agricole et le contréle de urbanisation, In qualité doenvierneniant of la revalorisation cu patnimeine batt Auioure hui, Furbonisme wt Yaniénagenent du lerrtore sustitem gonéalement un enthousiasme nauvest ct ces attentes indaltes, Dee plus en lus, les groupes co citoyens los plus ivirs manifes: tent leurs slesesct leurs expres Vegend den agement de sours espace vitaun. De leur COM toutes los unncipalics ituionales ctiocales ola nifient mantenamt Foccupatien des so's. Quant alte dtabligsomants eloncgignomont, is agsurent education e'une nouwlie et nu mureuie gendn hon db concepteus st de planficateues, que Toa vouita mutctscinlinaire, plus nolyenlente et, sur tout, davantage squciause des bresoins exprimds par len ctoyens et rl lave padigipation 8 ame ayer rues Mais: coment ji ung realite plas eurmpioxe quo one sonnets Hu mams que sont lesvlies petes on gumdes? Comment planificr ee boullannement de forces, sus alt@rar sa dynamique ot gos patie rités? Ce livre ne propose nas de solutions miracies. lI s@ base eependant cur eutte idée, aujourc! hui ¢épandue, qu'un urbarisme conscient de Sos responsabilitas ot ambrasser io plus glo- halement possible toutes les fucattes de cette vaste ot complexe real urtaine, Le présent ouvrage se divise on quatre par- tes. II débute nar un specu hisionque des viles at de urhanisme: sinsi qué par wiv examen géné- ral os caractoristiques essentials ria Turbsarisme fen tant qué carrefour de plusieurs. disciplines scientifiques. Le lecteur prendru cisurte canna s20c0 des principales definitions laimelies qu'on a pronondes de I'urbanisme at des perceptions de Invlllp que ces définitions suppeent, En seconde partis, nous brosserons let. au dee soureas philosepi ques nourants de pansée at dlanalvo urban contemporaine. | atraisiéme parte est conse les mouits, les abjectts et le com JV aernonvenian aéwinane lamenagenant. du pion et des reglesnents Gur Finalemnent, fa quatiame partie sungere ait ut, on guise de complement techisive, Un contin nombre dexemples de cnteres: @ prondee fer gonsinéranon dans Famenagement ces villes artes, lelecteur rouvora quelques questions 2 débats ‘ou certains CM@rcices favorisant une Gatnyai Ghar ‘on plus approtendie at plus personnelic du sontenu thearique. Eran donnig Is mature atmaue et paltique ds plusicurs aspects de 'urbuniame contemporain. slavire impossible de traiter de cotte matiora fontoversée sans donner lou a Foxnression iden socio poitiques. Face aux contraverses, ta veritable objective consist & emettre claire iment gos propres opinions ct a les ééclater comme telles. plutit que de s’anfermar dans ur ‘uncuigylatte qui, avec toutes les apparonces de |& omraité et de Fobieetivité, reussit habilement 3 faire taernpher tes idéws portisunes nt & inher routy discussion waiment aceite. ‘Camme le digait en substance le philosaphie Comelins Castonadis, Fatbitraire qui se déciare est feany, du moins loyal PREMIERED PARTIE DEFINIR L'AMENAGEMENT ET L'URBANISME Dans leur formulation le plus générale. Taménagement ot Turbanisme se défi- nissent comme Jo planification des struc- tures physiques prenant place sur un tere titoire dans le but de permettre le Tneilleur axercice des cactivités humennes. lis consistent donc er créor Ie support des activités bumaines, les lieux cfexislancr of clactivité, le onde do vio cmotidion clos individus ot cles groupes qui composont Ictsockéte. Capenclomt, les arttentes et les ‘pesoins sont si vettk fagons de les pereevolt, de les étudier ef de leur 1 ondre sont si multiples quion compren: ra facilement que oe mercmificgie défi est pargemé de points de vue divergenls, de contlits ot cemistichos INTRODUCTION Dans ce contexte et malgié les efforts déployés en oe sens depuis un siécle. 1a ville idéede reste & imaginer et aucune nome, aucun principe, aucun concept vest absolument certain ct inaltératsle. 1 est mame légitime de se dermander si colle ville idéale devrait Fire piemitée, ‘Lurbonisme n'est pas le domaine de Iz cerlitude, matis celui dela rocherche. de Jer discussion et des remisos on question Tdeviont donc pasti colle dle distingucr 6: 61 précisoment les notions dfaménagerient et dlusbonisme. Mane losspécialisies Sprouvent scuvent une hanes inal dissin cet ene vive définitionnel | seéesqjament ot Tusbantune “rentiseage oonslatont (céquernment la juene! Io redondanoe des définitiens ales. ofA quien dégoit plus dun. Cat les epichalistes da tous les domeines croient Sonerlerent que leur discipline devrest ‘nfficher une cohérenoe pemtgite ebune 3- isdite théorique é toute preuve. que leurs concupis etlours iddes, Enoncésaveclos. surance de la certitude, ne devicient soulftir daucuncambiguité, La crédiblité de: loury propos our sembble & ce prt, Pour jon! vod une cititude bien ilusoue. Pour nolé part, nous jugeons plus sage deffectuer dabord un bret surval historique du phénoméne urbain ot de qurbanisme, cin de mieux comprend:é Jar complexité des relations quentretient une société-crvec son espace Celapergy revélorr Tembbiguité chai conaactérise ler dis- iptine Les chapitzes 2 el 3 décrivent les roils omentiels du problame définitionnel, tentent de distingue: les grandes no jions fondamentales el exposont quelquesunes des définitions les plus courammoent proposées. Ce parcours hous pormetza de cheminer vers uno porception plus intelligible de 1 disci: pin Survol historique: une pratique ancienne, un concept récent LE SURPLUS AGRICOLE ET LES ORIGINES DE LA VILLE Los conditions sociales, paltiquess, ¢eonermaques et cultucollas ant daterming, au cours de histoire, plusieurs fagons de comprandre I'egpace et de Famencgier. Dos types de villas et das modes de vig urbaine trés uifTorents ont since wu ln jour, Soul Méclairage do Whistaite nows permet donc de sol si lee origines ct evolution des villes ot de Mur bonisme, lon formes urbaines ainsi produites, ainsi que lo sens veritable ct le cole da V'uibanisine dans la société ins lo mémonreshistarique ries fait purfois nent dang tes damanes ‘eoncurnant la conditian humame, carune |'sme agement at Vurburicme, notre poque se plait souvent 8 croire auielicinventc ea qui, on réulité Se pratique je depus fort longtornps. {ins que Nous carsidérens hatuelle: sme comme un puénamene contemporain. il est vrai que le mot est récent ue Turbanisme ne s'est imposé comme cis pli scientifique qu'a faube de nove sitcle. Pour- {ant les dtres humeins ont toujours do amenager fur espace ot leur cadre de wie afin de le randce cultivate ct habitable. Au cours de Thistotte, ies peuples an pratique lurbanisme sens ressentr Ip nacossite de lo nommer on tant que diseiP! socialist: L’amenagement des villes remonte, en fait aussi loin que lo civilisation urbaine clle-méme Aucune ville ne doit san existence a toutes ont elo wamenagées », 2u moi marremont. Crest dans fa nalsser ngna urbain quil faut donc cher Faménagement. Or, pars Tamergonce de l'agriculture et ses progres aa expliquent Forigine des viles, Aussi cuneocaae cele puisee combler 8 pre 4 cuapmwe 1 phen: lam peuvent done s‘envisager iso les uns dee autres, cours des tpis du niers millenaires do ly plurre, soit de 8000 A S000 ans ev. d-C., que les pemiéres trbus nomades se st dentarisent et commencent & pratiquer |'age {claissant graduellement les activités de cusillette et de chaese. C'est la région du globe dcignéa sous le nom ce Croissant fertile! qui ac Gusille ces premiers Glabligsements hurnains et agricoles permanents figure 1-1). Les. dacour vores archbologiques pros dy site de Jericho Gor dare) ont Cuillours reve8e la prosenex ue vestigass agyicsles datant die huitidnrwe millisaie Jesu ute Des cette epoque, ta “et trigation des fertes parmetient mer les chardcages etles deserts € ‘en champs dé ‘cuhure etenVergers, Plus tard, Vemplai ce techrinues aaricoles et diélevoge plus avanedes pormet de dépasser le stage de I'agt culture Ge subsistance, c'esta-dire que ceux qui -cuitivent la terre peuvent peoduire un volume de Geniées alimentaices suodricur & celui qui leur est négenssire pour subsister, Cot exeédant de pre- duction, ou ce surplus agricofe, sert alors & nour- nir dae gene qui, dorGnavant, peuvent déleisser Vegriculture er se regrourer a intériour des: paeos délimites, plus donsément poupiss, ot sur tout plus appropriés Moxecice dactivités non EGYPIE TURQUIE (ARABIE SAQUDITE) q (WRSS) Mer? Caspienne Tigre Tuphrate (IRAN) se Mayen anurans oceunes par ceciaia at Egypte ea ewe i anges parle are Eu Survo! historique ube praticuae ancionae, un concopt escent S Figure 1.2 Nippur ov" ou aw" x. aw 1-0 agriooles. La pratique de formes primitives d'ar- tisanat dovient alors possible, Crest done &.ce surplus agrionle que tes vies Soivent lour ongine. Das les huititme sntiame miliénaires avant Jésus-Christ, le Croissant fertile connait ses premigres agglomérations urbaines, parmi losquelles Catal H6yk (Turquie) ot Jericho, Le phénoméne prend de |'ampleur pendant le néolithique (de 5000 4 2500 av. JC. Lado- mestication des animaux, I'élovage ct les progiés agicoles auymentent ie surplus alimentaire et dégagent toujours davantage de gens des acti. vités de 9 tore. On construt plusieurs vilages sur pilotis et cités lacustres (c'estd-dire cons ‘sur plois, evdessus ed un pac wa) ca loos du Nil du Tigre et de fEunbrate, Cette pré erence pout les vallées s'explique par ia fertite des Lares et la proximité diune vole navigable per- mertant Ios eommuniea ions Siles progrés agricoles permeitent aux villes do nattie et de erotre, les biens non agiool la richesse qu'on en tire dans los wiles font aug- menter Sour tour lacemande de consommation enbiens. ventaires, Autrement dit les progréss: agricoles et les arogrés urbaias vont de pairet se fenforcent mutuallement, l'expanseon de Tun contrbuant a expansion de Vautre En ces debuts da histoire urbsing, les pre gris n'apparaissent que leatement. Il faut at tendre environ deus mille ans avant de voir naire une véritable civilisation urlxana meant en quuvre une pratique glotate ce organisation do Fesmace. La figure 1.2 montre le premier plan conus une vile, eolui de Nipput, dstant du Xv" au du XIV" sidcle avant Jésus-Chiist. Voeganisation termitoriale pratique pur las An ions prond les formes les plus diverse, ellant de Ja disposition la plus extravagente au plan te plus cortésion. On pout ainsi sourre en anprennt ou'é la fondation d Alexancrie (31 au. J-C.), Alexandte le Grand en détermina le forme cicculaite en fe- ant sa cape sut le sol. Curieusement, Aloxandrie es! aujourd hui cansidérée comme la réalisation urbaine la plus modeme se l'Antiquit. Unaz plus tard, tout Alinverse, Hipgodemes 82 Milet imposait un pion rigeureusomant o- thononal (dont los rues se cauperit & angles droits) pour la recoristruction de Pane, vile importante Asia nuneure ad habitaient des émigré 9 ifiqure 1 Mais squat qu'il en soit de ees cif marque que les comm techs cherche a défina te type d my fp Qe ACROPOLE Ly Oa aan AGORA GYMNASE ET STADE Figure 1.3. Pribne (lonie, Asie mney sociuies do époque el aux imperatits physiques a duliew. Jamais une ville n'a été construite tout & nagarner {ait incongetemment ou de fagan purement aida: toire, Bien au conuaire, méme les villes de l'Ar- Tiqué étaient le fruit d'une pratique socisle consciente, au sens of leur marphalogie (feirhe ‘apparent globalo), lour plan ot leur emplaceme: traduisaient sur le sal lex préorcupatians rel anvplantg engi oly {glousos ou militaire do cos sociotés ou de cer on Xen | ennatna Benevclo, faines da laurs classes saciulas, De nici, lus une portign de antusrer tac, les souris agricoles, poltiquirs, commer jet huain? 0 claus, utlitsires ot rin nidres 1 d'auties tachniques d'amé: ide espace ours debuts, les artefacts tphe constuction, chjet dia litte hurnain et ceseus naturals} urhains rant jamais, haseicl mais clune interwentior qu sign nest pas nedeenne elon ua pe LA DIVISION DES TACHES ET LA CIVILISATION UREAINE Nous avons atte 8 lapravtion du-surplus agit cole la naissance de ta civilisation urbane et les origines de 'aménagement. i nous reste toute. fois & camarendre paurquoi on s'emplaya si tt organises espace at paurquoi cette organisa: tion, au cours da histoire, exprima des préoe cupetions si ciférentas. Autrement cit i s‘egit de ormprendre le pourquoi at le comenent el amé- agement de l'aspace dans les diverses socictos ‘QU! Se sont succédd jusqu’a nos jours. Lorsque les historiens parlent de la «-civili- ‘satin urboina s,s ne tont pas que constr Vem Battin d'un grbid namibre de vilies populouses Eneffet, l'expression recouvre une aulre réalité,, lus abstraite mais entrémemont importante. Hmerpence d'une ngdivelio structure sociale complexe; dons laquelle les téches et les ries des individus deviennent spécialses et inttearcté- pendanis, (es rapoorts entre ces individus don Ment progressivement lieu 8 la formation de roupas sociaux qui se différencient non soule- Ment par tes tdchas gui sssument, mais ego tement par feu niveau de tichesse, source dun pouvoir quits peuvent exerser sui ensemble de | société, Cotte nouvelle société Templace pow & peu, mais radicalement, 'agalitarisme des 30° cites agraites antérioures, ‘Comme nous Favons déja vu, le-surplus eari- cole permet 'apparition d'une gsmme cacti tes non aqricoles ou, si l'on préftre, de méltiers ur bains. Les grandes catégories en sont I'admini ttetion et Is bureaucrat fle fonctionnaire. Fact \it0 religioure et sacerdotala te pre tra, activité miltaie te soldat), le commerce et fe trac des pro ‘duit: apticoles et non agricoles (ie marchand, ‘pi ciel, ce transport tarmateur, fe marin) no faudrait pas outlier ceux qui assure ia pro duction des biens —te patier, le tisserand, |e for- geron, le tallewr de piotre, Veélbcnuste, le char- Denia at autres arisans, ls jvcinier, le chareurien te Boucher at le mineur— non plus que eeu qui excivient des professions intelgetuelles —- le pro phiite, lo guérisscur, le sctige Varchitecte, tn génicur, Pembaumeur ot le bere —, ni les alow etic fina Tautareio d'une 6 qui concern la pr 5 bans division dae tthea n jortion grandissante de la populatwn Blot Gn pit He persecaness, surtout dams lesa 001 PrOCkaNe lA rer want besoin pout viwe, Fr iewueiche, Heth vol historiqine. une prerfewe ancieane, cacité de ta spécialisation p: lune augmentation considitalsle de la o Ge chaque bien: persanne ne pout pius cons mer toute Is quantité.de biens spd provut Le sumpius agricole, lo surplus économique (crest-dire lexcédent total de la produetion Saricole et non agricola, qui n'est paz cansomme Girectement par la producteur et qui dovt ete échangé afin d'etre consomme pard'autres) et le Givision des tiches erent, cur la premigre fois dons histoire, la conditidh nécesssire au com merce: la société produit dos biens on quonsite suffisante pour désasser lo mmpte nivesu de su sistance de chaque producieur Les exctdents doivent cependant etre échangés I6g uns contre les autras afin e'assutar A chaque individu un ap- Provisionnement suifisamment diversifié en biens nécesssires a la vie, C'est la naissance du marché, . Ligcnanga, te commerce des bions, devient fepidetnent uneiactivité tout aussi importante et specialise que la production méme do ces bans, Or le temps qu'exne la production des bions est tel qu'il est trés cllficle da xcccuper 3 la fois de la production ot dia commence. Certains Producteurs eessont donc ue produire pour so Sousacrer exclusiveront au commeres, Aug. mentant lefficacité des procédures échangas et libérant les producteurs de cette besogne, lo Commerce davient iui aussi une tiche specialiséo, alle des marchands, quiconsista, parle négoco. 8 échanger los proguits entrc les producteurs. La Specialisation de activité marchande va ainsi contribuar, elle aussi, 4 favoriser Taugmentation de la production économique. Dorenavant, les righesses existent an quar {6 suffisante non seulomant pour étre dchan (ées, mais également pour étre accumnulées. Le volume de la production et des achanges perrnet 8 certains graupos socigux de se soustraire atx ‘etivités de production ot de s'occuper du fonc- tlonnement général do la société. Cex qui font shGlier du commerce des tions tmérchands), cei ui ont pour profession du ragir la production et 'es ¢thangos ladminiatrateurs et fonetionnaires) Ct cet: qui détiennent le pouvoir politique et r= ligewetrouvent, dans le surpites 6conornieue et le commarce. ta passibilta ¢'influer & laur ev ‘oye sur iéparition sociale das rictesces le es quitrent ainsi davantage te brens que les geo ducteurs cux-mémes Tot 8 cuapr ‘ot 'appostion exoséauente d'un surplus ésone mique urbsin provenant da fa specialisation ces c= ‘Wits went db poiravee une réparttion inégale de ia riches et du pouvoir dans la societé. La dice ‘tration bit cone entre caux qui porsédentle pouvoir décisionnel et les richesses, et ceux qui preduizont pour enviehessoment des praeniors, na détonunt ewemémes que pou ou pas de ti chesses. On se souviendrs, & cet dg, que ca sontd'uiticurs les échanges commerciaux qui f rent naits lez premidres fermen Sesetavnge, tee tines transporter les produits vers les marchés urbane La hiérarchie saciale et les ndegrés de c= toywnnot6 6 établissent golen lo pouvoir ot iar chesse. Aprés le surplus agricole et le marché, les classes cociatos font leur apparition. Et c'est & as que nous dewons les premiers babutiements de Trbanigme, Des les origines de la ville, sos formes beissent done & ls nouvelle hiérarchie sociale Cornme ies meétiers, les espaces se apécialinent solen lo io da leurs occupants ls vila se device en zones de commerce. de culte, d'administra- tion, de défanze, D'uns maniore genitals, les compannes apricoles miséreuses som progres sivornunt gournives aux. exig tadine mieux rantie FORMES SOCIALES ET FORMES URBAINES FROELEMATIQUE On comprendra facilamunt que los elasso: cioles, nées du surplus économique et de Fachange, ne partagen! pas les inbines ines ots, shaun cherchant & abtenirla meilleure part pe sible de co surplus. Par canséquent, comme leurs iméréts profonds divergent, leurs préoccupe- tions, Inurs idées. at lour eulturc eespectives: ci urgent aussi Pursque by wile constitu he car play ‘les classes sociales wal hanna ka niarphalagie ontorma a sex propres Inttegte. A tour do lo, log aliférenten Se succkUunt a la rection Ue fe soiett deivent coppndant compozer avee ies gutter forces va. ulus ¢ compte, un tant soit peu, de leurs sspiratane. N wiles ef , a echetle de Mhistere, issent toujaurs & produie des formes jes de leur garantir lo pouvoir pnrontiation des richessess, “Toutofois, bion que le marche soit &V'origine deta création des viles, ine faucrait pes erate 2 chimzes Uingeantes uigunigent Ive villes exclisivement en fonewan des activités mat tehandos et que la cté s'est donne simplament le. visage d'un miense marahé. En offet, le dévolonpement des échanges ne peut se fue tout seul, l faut également produire dos biens, les ermagasinar, les uistiibuur, los pro- tiger de Goux qui les conveitent, Pour faciliter las fechanges, i faut an autre imp‘antor les contres rte des woies navigables ou aux carrefours des charnine. Bef, tout un ensemilo d'exigencos on- toure la pratique de échange au sens strict, et eos wxigeniees marquent por fe fait mémel'ame- agement ces willes Une fois saiiefaitela nécessité marchande de tp concentration, les populations peuvent mode: lee leur eadee bat sclan les préoecupstions reli. Sieuses, miltares, pobtiques ou économiques ene ‘gendrées par le contexte ot l’Gpoque. Beaucoup mieux que le marche quiest la saurce des viles, ‘80 sont ees préosoupations qui expliquent la plu part des formes urbaines Iyfaut dire, en effet, qu'au début, la principal défi des classes dirigeantes est moins de déve- les maretibs que de aintorit la hiurchie et Fordre social nécessaires & leur enrichissement par 'ehange du surplus. Chacune@ leur fagen, les villes «religieusas, «politiques, amar ‘chandos » et eindusticlios expriment un made diaménagement de I'esnace élaboré at appliqué: par le groupe social qui y est dominant, Comme: Fexplique netterunt le célébre historian Lewis Mumford sat dict ny fe nual cee perseviness sostelies ie ono abe KW eorsteunon ‘ursaun | Fannr ies aspirations dapaeen Ai de bien campronclee los grands types dame ments uibains que "histire occidentale is a lagués, est done novesume de jelet wh rapinie coup dew sur lee praceeupations et les desseins de Geum qui ls ont cn (LA VILLE RELIGIEUSE “Lisepect physique 0 ls vite fut e'abord largement éveierind par les précccuBations rofigicuses de 4a population, si bien que nous appelons aujour- hui evile religiousen ou xcié-temple » an slomération urbaine typique de lAntiquité: Pour Iss Anciens, la ville reorésente Ie foyer central, le ui rascemble en un méme iow le neunie et élite religiouse, et permet de migus communiquer avec les puissances divine’ Jes me cite peé= ou la déléguor, comme bon leur fe, aux prétres at aux fonctionnaires, Quis les lee plus dlowés de lo hi “hommes qui fréquentent k poupte & construire las. ig U'eau, les canaux de distity ‘Sous la prbtente qué la tes est une prop «diving, ils-etorquent les paysansen prélovant le surplus agricole et les inepts sur les terres tivées, ot accumulont ot administeont 5 vivres ot les butins de guerre. C le-est d'honorer les dioux et de faire preuve e sacrifice, sinsi que cola est cormmanae 5 divines. festiment que, dans cote so- ividu sur sept jouit des Rat ae ze aa gh od rng Balin, - 10. chasms deat relids @ sa citoyenneré, Les autres, rnb toques, iemenes, enfants at aeclaves, sont prives de cicits civls ou contraints au dénuoment la avs ‘otal Lo ve urtuine antique est cnfidrenunt ditkgée par la slageo poseddanta, et son aménagament ‘en témoigne. Ainsi les ancionnes crtéa greccues, notarimnent Atkbnes, sont construites autour dune scropole. hsuteur fortifide de fa ville of on. édifie los temples, los sanctuaires et les monu- ments divins. Symboliquement non moins que réelicment, la reste de la vite s°6tandd pics de ces Kewx sucrés Itigure 1.4) Dans toutes les villes de I Antiquité, les bie ments religieux et les liewxsaints —tomnples, be- sliques, pyfamides at cimeti¢ves — sont ainsi éxi figs sur un promontoire abrupt, ou carrefaur des ‘voies pringipsles! Le saeré ne constitue pas seu tement le cour de la vile, rani fa vile elle née, aqui devient tout entidre un veritable sanctuaire divin Vordie rekgieux cat ainsi uaeurd, Par gxomple, Phistoire rapporte qu'Assur, ou Vir seele av. JG, compranait ventequatre emples et etiapelies. ‘Quant ou pouvoir de la rayauté, festa pat lu construction dos palate: © royuux 8 proximité des fieun sacrés sey ani iments bral pnt une énorme citadielle et san encointe tar wie entourent ot protege Les éeifices wligioux et royaur. ainsi que Fentrepdt & grains, Quek nuciois, ferme 8 Babylone, uno, série. der ceintes entourent la ville et délimitent les classes Sociales, Les enoeintes de la périphirie, plus per- Tavables, déterminent dos espaces accossibies A toud, Par contre, les enceintes centrales ref feament les Feux résorvés aincrois et eux prétros. Solan te lew et Tépaque, plusieurs autres constructions et édifices importants eatrent tour ‘tour dans la composition ds la lle antique. Les Unéates, os amphithéitras, los arcades, les srnos @t les ieux c asance sont nomioreux dans ios vites romaines, Les placos publiques ot lor licux de rassembleraent culture, politique et cary ‘mercial occupent une place de choix. Liagore grooque (figure 1.5) et le forum: romain, adjacents Sux temples socrés au solcaires d'eux, canst tuent de tales places ov'se discutent les affaines publiques et ob se tiannent les grands rageam- blements. On y trouve égalornomt da bouticu ios tnbunaux, les chambres assemble, que maigeent te lu varieté des activités exercées en coos liaux Desh eatte bpoque, plusiours vies ateigne 10.000 habitemts. Lua mainons dee major tapopulation, variant entre un ot hei tages, s'er fassent humbloment ct misérablement aux piegs des 6ditices sacrés, bien aignde sur do vastes es paces dégagés. Privaes d'air et de luriére, aur jpeupléos at bruyentes, diipourvyes de conestions Penisires, ees habitations urbaines ne valent uére rrieu que fos huttes paysannes. Les oF dures sont déversées dans [a rus et pidtaGos; apres un certain tomps, V'glévation de ta chauss she rend nécessaira Io rehussement Oo Por fiques des bitiments. “evel dire, les eonceptours urbains de |r fiquité ne manfestont aucun sove! a Vendroit des habitations populaires et des conditions de vie de eure occupants. On fait plutdt porter effort sur la composition architecturale des édifices rel gicus et royaux, ct des lieux gublies. Leur arch: Tecture denote un got de Ia syméirie, des ve- umes Ot des proportions, l'emploi d'une promstre divorsifi¢e mats harmonious OW onjuguem droites, courbes et formes syinbo- Tiques diverses. Four co qui est du reste oe 1e Gle, on ne se préoctupe que de ses algnerents: principas, Figure 1.8 Co" vat historique: une! pratique Les mythologies religiouses antiques ox vent univers: conve Un taut rigourousement donné, le xeosmos », que limagination collective ‘se représente-volontiers.comrne un assembloge geometriqubia vilo des hommes doit rendre Fotimega sulk divinités.on edoptent la forme S¢- nnerale du cosmos: on glanifia dono Talignement des rues ot des bitiments conformément & une ‘géomeétrie rigoureusa, Négligeant 'utiite de se proténer du vent et du sotel, on ariente les russ prneipsles vors les quatre points eardinaux, en conan fe plus Su vont ala vole raajeure la dirastion dy nord ou du tever du soleil, Las ruse sont longues, droites et haute main sur Ia nature des produits, le pro- cassus de fabrication, le coGt ue production et Vapprovisionnement on général. Dorénavant [rennichissement de le bourgesiia ne provient plus seulement du commerce, mais également ie fa production; les artisens et autres pradue curs eutonames deviennent des ouvriers et” sont payés-2 un salaire moindre que la valeur du produit quils fabriquent. Cest évictermment da oct oar, que les économistes appellerant 18 plus- value, que Vindusttia! tio. son profit. Le salariotet Jp manufacture sont nés. Lo capstan industriel cat en gestation. A la mame @poque, soit aux XVIF et XVII" sidcles, los plus puissamas bournesisies marchandes européennes se livent au trafic as claves ot au pillage colonial des Ameriques. de T Afrique, de t'inde ot dal'Asia. Les femmes co- lossales ainsi accumulées financeront limplen- tation des fabriques industrielles dy XVIIsibcie Liécunomiste Emest Mandel estime que le pillage effectué par bas Europena de 15002 1750 Teprasente au moins un miliard de lvres-or on Glaices, soit pus que la valeur totale de toutes les tnirepaises industriolies europe ennes en 1800" Uindustiie goane évidemment & ¢implanter pis des marcnés de consommation et des ins ‘allations de trensport. Les villos portuaires im- portantes cont donc les premiéces & adopter le Fouveau visage de lindustrisisation. Void co qu'en dit nistorien Gaston Martin Chaqua place ve reour a vu wu cove che VF ie odor avo des maretactun. raffineres, 2012" nade, fencuroios, confer, dont ke ome er Gant attgste Tessar ou toric et de Pincus, A sire Srevernnia, 2@ fordovont § Antes, au XVM siecle, tien Fimanvfoctnks oo ervonnades J Des Iausvien xeees, cs lotus: yvivées aaciues cio rome ove [oputsace oubkave cos wiles anatoernbes, Faponoumeroment dune cline: nouvel fes prac rand Suites Oo jue un ke pub, tls HOAs Tha ensrniels dont Je i ener ovngue [Bo luton ib noha Fangaice au XWU sce 1 cvbrnes tancinse: Panis PULL 7949, 1. NB, te parE, Mare 20 cuapaess Au XDC oo, le découverte de fa machin: A vapeur, du eter & taser ot de proctdbs mo- ieenes de tahscation dannent lo coup deniwoi de cis ais Rewolumon inertia 2¢3 ts production massive de biens manufacturés. impact seca fousroyami, vt los viles, dovenuos log foyer Ue Iscroissance industielieet de la consommation, no s'on romextromt jornais tout 3 fat Les. capitaux sont invastis, massivemont ang industri, et Féconomie deviant essar- tellement urbane. La paysannorio. misGrable quite une campagne qui se déneuple rapidement, Les gens eri uudte d'empleis affluent massive ment vers les-vlles indusinetles, qui connaisserit alors une erosssance démographique fulgurante 2 cat egarel, i vile anglaise do Marchostor présente ua cas type: de GOOD halts en sau 8 0 000 on 1760, 0 75 000 cn de 400 000 au riliou du XIX sito Loe spéculstcurs fonciors profitent de cotto st cunt, et le pix du sol urbainatteint des nivesux sane prseédent Les masses oumiéies sont sutexploiiies: on tuavaile de 12 6 14 heures por jour pour un ssiaire érispire Le panweté etle chdenage allen! drs ouehos twujsure plusiarges do la population Les industiels et la police procédentau rasrutoment force dechoraurs wt da dasherités dans los re fuges. Les enfants sont souvent foués aux i dustviots por cos parents nécessitoux ou dos m3: sens dinébergement. Liviée aux besoins de industri, kx nopulation ouvribre est anal nourrie set malar 1) 1810, Nowe York, irmautat de 120 8 148 enfanis.par 10.000 naiszances: en 1850. c nombre auumnenteit ¢ 190, puis, wes “pice ment, & 270 en 1860 et a 260 an 1870. En co oui congemele cadre bay, in ates tliciete du sof, cé6e par les spéculateurs, 503 tie Au pris elave da Uhbeat ot 8a parts om émique nour récuire les ponulations urbares @ dss wondion de wie lameetables, Les habitations auvnietes, consitutes dos & dos autour des sites Ingusteiels, (ant Abituelinmant quae aix mat de largour et trois étoqes d'une seule piéo.cha (pun a macys tes Ingenta it vale ang de Pristal ne compreanent qu'une seule nitce. Lat, i lunote at Meupaee gant extiémement aes. Beat pup de gens: en sont réchuitsa vr dans Ine cours, Sura tere pattun: AL weMoaL (9200s Gorriaicnt Phabital chy pats do 20 fT de fo population, Censinates alu hte, bes maigons re disosunt souvent d'aucune installation sari aire, et las rues son oncornbytes.crimmondices. En 1845, a Manchester, il n'existait qu'un cobinct dPaisanee par 27 persarnes. Comment poutrians- nous ne pu5 citer ce long pessene ce Friedkich Fre ‘gels? Voit fs cildvonts quarters cuwers do Manchester tele usw ew Toocasion de lee abserver durant ving? tmens. Pour resumer fe result de-nes dipiacements trams ows locales, nous axons que bx qua ata id es 380 090 ouvriars os React ren hous hibite dane des eating an raauvane att, fe imidos et sates: sues guide enipauntent sant le le plus abplorable dts ot extreme (qa eles on exe conten. sare tt pe se hes do rahaesson 4 Un niveau bestia lsc pauteyzaneea lasen se A vrai dice, Is vile industrielle de la fin du XC siticia r'3 lus rien d'une vite: plus de forme, plus de symboles, plus d'espaces sociale AS sujetia 2 Timplacabio puissance du canitalisme industriel, ole n'est plus qu'ui inwmense récep- tacle polls et cfforme, un ernassis de bitiments hatéracites. S'y agalutinent las gens et taurs tau sis, les usinas crachant une tumée noire et puonte, pg rues salen at enombrder pur ly Gr fcllaton, is chemina we for cui éventrent les quar ‘yort populates at quu wolsment los amoncelie- iments dorduces industrielles Lawes Mumford pose la question essen ticle: « Comment la cite une ¢1 cohérente pou- alle oe bitio par qeiques millers Cindi és agissamt hbrerriont dans le sens de leur 10-61 personne??? » ‘ATupogée de la vile industries, on gartora olontias diy «eanieer urbsin »: surpeuplement, contessement, taudilication, démoliion, spécur lation, constuetion anarehique et, surtout. pate weté, misdce of maladio. Las villes de Grande Bretagne connaissent air | grandes évidémies, dant le chistes 0 TAR (a rovolte yonde char tes navalleurs ce tadins, et fas prenmires Orvouten ura écla tent (par exemple, om France, ios Ravrinades de VAR ot LA Une discipline-carrefour LINTERDISCIPLINARITE peut semiblar curigux que nove en toyons en- ‘pote, a lu fin du XC sidcle, a chercher une dé nition qui caractériserarl exaetemant un pheno: mene aussi ancion qua lurbanisme. Comme nous avons wi, Ins sociGtés argamisent ou ame nnagent leur wsgace dapurs la plus haute Antiquit, Cenendant, malgre Pancignneté de cotte pratiguee plug ou moins spontanée, Furbanisme pons, ala et systématique damcure une discipline 1s reconte, nae Ia fin du siecle dernier. Oy, fos disciplines selentiques ne surgissont pas aussi soontangmnent, Conime les villes, oles sont prémauittes et 11 fuut gendralement dex siecles pour corselider leurs fondernents ot leur meinodes ine vat Ie jout yreque le, connaissances todinonnelles ex reve ent ineufisantes pwr areiyser acéguaton cat ht foairté of appontar Giles sokmions avs prolate ge pasa Loreal rent ¢hlaboner un Nowy chamip le cunnsiiesance, Psp liu touteles wenter ta foua: dl s'alimen abort « jos ancions Ppa tondke_un alscipiae semi, Une: navwo! sifferentes. La promiére approfondita en. aspect particulier d'un dooaine de eoanais. Sant, CHS gamauun Id sdeciinadt, asi oppelée multi ABH ou plifidiscipliaeré. Voyonsy de-pias pres. ans lo premicr cas, plus fréquent pour les sciences naturelles, pliysiques ou maces, On 25- prefendit davamiage un channp wks précis de isvanco, amprunle Ie pis souvent & une pine. On cherche olars & produce des savors Os snécialsts, capables dexpliquer les hénomenes de plus en pibs précis auxauels se hutent les sciences ton gunerales. Le noyau acigntitique tvaditionngl late ar no branches spéciasées Brel, os dis vent cutout paar un rcuvon wart des He specialisation visant 4 lutét que lle gonaral. Tel o#* fiw la biologie, ds la chit seule 24 cuasmmrs coun centnaie el cana aerate | [omar rnvsiave |[niccnine | [enue orsssour SS. pe Sl = i ~ J ms Piormeestogs || Commemaurinata || Hecwoctiia ; - us on i ee ee ee pivsigue Genennte PS = =e Ea 7 [acrommaave || céomrsiou || mécawave caLowernic | [EvecTnosnysiour a = [_ aecaio rarer Teeredanaa| I Z = jee | weoianie | [entra [_ taweromie | [see 1 L 1 Figure 2 yr BIOLOGIE GENERALE ANTHROPOL CE l BOTANICUT | oto ——— 1 — — l |[Ciema | ‘iain saps Dans le second cas, nlurs friquent pour ies sciences humwines, sociales au inexactes, on adgpte le chemninement inverse, qui consist Légrer ot a consolider dens un méma champ de connaissance les savoirs disnersés dans plu sigurs dissipiines spacistizdes. On choreha alors A produite dez sovoirs nénéraux, capables d’ex pligua: les phénemanos de plus On plus vasies aunquets sc heurtent les sciences tien spéciol- aes Un nouvesu wearrefaurs ou w trane com mun» se formera par le reqroupement et la syn these Jee connaisssnees provonant des, spécialités Uediionnclics, Fref, cen disciplines voluent surtout par urs mouvement se spgFOU pement visant &-expliquer le général plutdt que le particulier. Cee geioneos préiOeont Vinterdiscp narité & la spécialisation. Cest bien fe cas des scionces sociales en général, do Faménaqemént et de Purtanisme en particulier, of convergent, S‘unissent at se chavauchent continueliement los spocialités les plus diverses, tant physiques QU’ éconamiques ou sociales (figure 2.2), Linter- cisciplinarité désigne conc ce phenomene de conneissance nar inquel plusiow's sciences #8 Gialisees contribuont 8 fonder une nouvelle science plus generale, au développement de Is quelle elles participont conjointarnemt La mukiplicité des spécaités qui doivent bre mises. cantibution on aménagemen s'=xplique par ompleur lavanété et Iinterdopondance sas roblomes & rSsoudre, ainsi que pat ta consé- quenis civersité des solutions & leur apportar Mais bien qua ia constitution d'une tlle cliscitine -carrofour soit une Kiche emmineriioen nocessaan, la rencontre de tant de epécialites nose évidern ment cartains arobliines. Chacune oe 665 spe cialtés, 8 "aio de cos méthodes at de ses théo ties propies, annrahencde laspave d'une manisre quill es ile seciologue. la ville sera/aaression physigue dk igus 'y derovint. Pout | inv ‘sytimed infaatach ot Pacarugist Ta vile reprécenterala condensation {0s productions humnaines perturbant Fardie no Riu, Bou Feconomisie, fa vile constituera sui che rena woo toprts nical bes NaHS us mathe EOI Osi sant aulunt plbs ecquentes et pronencecs a sreloun oot jpuneee, po Comet, nucle de Pantotticnhinaste une a ne sem pas encore acauises et ass wanisme, le poule wticne comme @aLencoce en construction. "Pendant cette

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