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DIX-NEUVIÈME ANNÉE N° 4.

QCOEOBBXZ 1030

' REVUE-' ' ".


DES '
,' '
-
^

SCIENCES PHILOSOPHIQUES
' ET
THÉO-LOGIQUES' '
.

REVUE TRIMESTRIELLE

A.-D.-'SertiJlanges.
temps présent" ............
Saint Thomas d'Aquin, homme du
R; Kremer. L'apologétique du cardinal Decîîamps. Ses
sourees et sou influence au'concile du Vatican .
669

679
BULLETINS
Th. Deman. Bulletin de Philosophie. — VI. Morale 7 ~. 703

....
.
H.-B. Simonin. XXX. Bulletin d'Histoire de la Philosophie 722
R. Vieillard. 'Bulletin d'Archéologie chrétienne 765

!..........
Ch.-V. Héris, J. Férinelle. Bulletin de Théologie. — i. Théo-
logie spéculative; II. Théologie spirituelle

\7 773
CHRONIQUE
REGENSION DES REVUES
TABLE DES MATIÈRES' .
......
.... s
i
s
802
811
840

PARIS
,
LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J. YRIK -
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6, PUCS DE LA. SORBONKE '
La Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques est publiée
sous la direction d"un_groupe de Dominicains îrançais.'proïes-
seurs au collège théologique du SAULCIIOIR. Elle paraît tous les
trois mois, par fascicules de 200 pages irï-8° raisin.
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ment Je plus simple est l'envoi de la somme de G5 francs en une valeur sur Paris.

Bibliothèque des textes philosophiques,: Direct.: Henri GOUJIIER*


SAINT ANSELME DE CANTORBÉRY.
FEÎES qumsNg 'DÎTEIDLBOTUM
ID EST
Liber G-auiiiïoms pro Ênsipiente
'JProslogicm,
atque Liber Apologeticus contra Graunilonem
-Texte et traduction par ALEXANDRE KOYRÉ
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Cif. BENOOVIER

recueillis par Louis PRAT, '


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agrégé de l'Unîveisilé

' de cours à la Faculté des lettres de Lille ....


DESCABTES. Rcgulac ad diieclioneia ingenii. nolice par Henri Gouliier. chargé
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SAINT TE0IÂS>|,âftîIîN
HOMME DU
i
TEIMviftÊSEilT
.s- _--
'-

Saint Thomas appartient aujourd'hui à deux sortes d'esprits:


ceux qui étudient son oeuvre en vrais hisf oriens ou qui la goûtent
en philosophes ; ceux qui la regardent sympathiquemenf comme un
moment du passé et ceux qui y découvrent une force du présent ;
ceux qui, selon une belle image de M. Thibaudet, contemplent l'oeu-
vre et l'homme comme une chute d'eau où passe l'arc-en-ciel, et
ceux qui les transforment en énergie utilisable.
-.- Il est certain que pour tous noire auLeur esL redevenu actuel ; et
il eh est d'abord une raison générale, c'est que le XXe siècle,ainsi
qu'on l'observe, a entrepris pour l*iiitelligence du moyen âge la
même résurrection que le XIXe pour sa beauté. 11 y a là des deux
parts un noble mouvement; mais ce rapprochement nous éclaire
et pourrait provoquer nos craintes. Le mouvement créé par Cha-
teaubriand, .Montalembert, Ozanam, Hugo", Cartier, Viollet>le-Duc,
a suscité d'abord des pastiches ; puis on a reconnu l'erreur, et l'on
révient au « moderne ». Un mouvement similaire en philosophie
donne lieu, dira-t-on, à des essais néo-thomisLes imités du XIIIe
siècle, niais n'ayant pas plus d'avenir que ie faux gothique en ar-
chitecture ou en orfèvrerie ; saint Thomas esl la figure actuelle
d'un siècle aboli, il n'est pas autre chose.
Erreur, a notre avis, el qui provient d'une confusion. La beauté
artistique est avant tout affaire de formes. Dans la mesure où' elle
inclut tin fond éternel, on ne puise pas moins aujourd'hui à Char-
tres ou.au Parthénon qu'en des temps moins anxieux de nouveau-
té ou même au temps de leur naissance. Qu'on se rappelle Rodin
ou Bôurdelie, les frères PerrcL ou M. le Corbusier. Or, en philoso-
phie, il y a bien aussi le fond et la forme, et à l'égard de cette der-
nière, nous sommes prêts à des concessions auxquelles certains,
peut-être,ne s'attendraient pas ; mais le fond l'emporte de beaucoup
parce qu'il ne s'agit plus principalement d'un état d'âme, comme en ;
(570 ï>. SERTILLÀNÛES j
:

art, mais de vérité objective, non de la libre expression dej ce qu'on


éprouve en face du réel, mais du réel lui-même. !

Sans doute, ceux qui ne voient dans toute philosophie qu'une


«oeuvre d'art» raisonneraient autrement et maintiendraient l'assi-
milation complète. Pour eux, tout l'effort de la pensée interprète de
l'univers doit refluer vers la science expérimentale; le reste est
« poésie » et se trouve
donc livré aux variations indéfinies des ima-
ginations et des siècles. Nous ne pouvons entrer dans ce débat.
Observons seulement que c'est là nier la philosophie, par suppres-
sion arbitraire de son objet propre. La philosophie étudié; le monde
en se fondant sur les notions les plus élevées de l'esprit extraites
des choses elles-mêmes: elle est objective autant et plus que la
science expérimentale. Dès lors, ce n'est point en oeuvre d'art qu'il
faut la traiter ; une réussite géniale à son sujet,quelle qu'en soit
l'époque, n'appelle pas uniquement un hommage d'admiration,
mais bien l'adhésion de l'esprit, qui est l'hommage exigé par la
vérité authentique. On s'incline devant l'oeuvre d'art parce qu'elle
plaît ou parce que son auteur est sublime ; on s'incline devant une
thèse philosophique parce qu'elle est vraie, et peu importe alors
qu'elle date du XIIIe ou du XXe siècle. ;

Ce n'est pas une bonne marque, pour des hommes qui préten-
dent représenter leur génération et assurer le progrès des généra-
tions nouvelles, que de méconnaître une grande doctrine! sous pré-
texte qu'elle est ancienne. Ce sont les mêmes, qui poussent en a-
vant avec forcé et qui sentent à leurs épaules l'appui jdu passé.
« La parole du passé est parole d'oracle, écrit Nietzsche;; vous ne
la comprendrez que si vous êtes les édificateurs de l'avenir et les
visionnaires du présent ». La réciproque n'est pas moins exacte.
Saint Thomas a été l'homme de ses contemporains; il a voulu
servir sa génération, comme c'est le devoir de chaque homme, et
ce n'était pas seulement une vertu, c'était, même à l'égard de la
postérité, une sagesse. Le penseur qui prétendrait travailler pour
une postérité abstraite travaillerait faiblement pour tous, com-
me le peintre imaginant de représenter l'Homme. I

Jésus-Christ, homme universel, n'a pas moins été un Juif, et


un Juif du temps de Tibère : une philosophie, même universelle,
n'en sera pas moins à la base, au départ, la philosophie dïun milieu
et d'une époque. Mais pas plus que sa qualité de Juif ne s'oppose,
en Jésus, à son rôle de Fils de l'Homme, pas plus son élaboration
entre 1250 et 1274 n'empêche la philosophie thomiste âe consti-
SV THOMAS D'AQUIN, HOMME DU TEMPS PRÉSENT 671
.

tuer en son fond cette philosophie éternelle -— philosophia quac-


damperennis —• que Leibniz poursuivait.
Saint Thomas, en travaillant pour son temps, a travaillé pour
tous les temps, parce qu'il a creusé plus bas que les" racines du temps
et a retrouvé l'éternelle substance des choses, La vérité n'est-elle
pas « plus ancienne que l'idée que nous en avons », ainsi que dit-
Pascal, et n'est-elle pas pour la même raison plus durable que nous,,
quand il s'agit surtout des objets intemporels que la philosophie
première envisage? Non certes, la jeunesse médiévale de la philoso--
phie thomiste et son actualité pour nous ne sont point contradic-
toires. Ces formules qui nous étonnent furent.en leur temps une
nouveauté fleurie ; aujourd'hui, parce qu'elles ont pâli, elles sera*
blënt arides ; mais il n'y a pas de fleurs que celles qu'on peut re-
produire eh tableaux ; le botaniste en connaît d'autres, et qui an-
noncent aussi leur fruit.
La vérité des idées revêt la force qui appartient à la réalité
elle-même. Le réel est fort, parce qu'il est de fabrication divine ;
mais la vérité aussi est de Dieu à travers lés choses ; c'est pourquoi
elle défie le temps. Ce qui, dans le réel, demeure, demeure dans la
pensée véridique, et la pensée véridique de l'avenir le retrouve ; qui
le dédaigne offense la force éternelle à l'oeuvre dans le monde et
dans les esprits.
Ah! que nous avons besoin de rapprendre cette sagesse, qui est
à la fois une humilité et le plus élevé des cultes ! Jamais autant que
depuis qu'il est infidèle à Dieu, ie genre humain n'a été indocile
à l'homme. Il répugne à toute tradition, à tout enseignement, con-
tent de céder à des entraînements successifs qui font de lui, parce
qu'il ne veut pas être serviteur, un esclave.
Thomas d'Aquin ne connut pas ce redoutable travers. Il utilisa
le passé au titre de présent éternel et y trouva les éléments d'une
doctrine toute neuve; pour satisfaire aux besoins de son temps, il
emprunta à ce qui anime tous les âges, et c'est par là qu'il intéresse
toute l'humanité. Avec la même fidélité, ne garderions-nous pas la
même liberté toujours nécessaire?
A certaines époques, et je pense surtout à l'ère cartésienne, des
thomistes sincères se crurent en droit et; en devoir de modifier
le système en son fond, pour l'accommoder, soi-disant, à des néces-
sités nouvelles : ils faisaient acte de liberté, et de cela nous les lou-
ons ; mais ils en déplaçaient l'objet, et dé ce fait, se croyant des
libres esprits, ils n'étaient que timides. C'est une timidité que de
672 P. SERTÎLLANGES <

se laisser désarçonner par une secousse intellectuelle, alors que sa


position était bonne et ne requérait qu'un effort d'adaptation.
Ce qui a fait paraître inactuel, à ces époques-là, le système tho-
miste, c'est que ses disciples, attachés à son corps, oubliaient de
consulter son âme, d'entrer dans son esprit et de poursuivre, à '
la lumière de ses principes directeurs, l'interminable' et toujours
neuve aventure. La rigueur de saint Thomas, qui rie l'avait ja-
mais lui-même encombré, parce qu'elle était une méthode de re-
cherche et non un carcan, paralysait le cerveau de ces penseurs à
la suite. Disciples, ils négligeaient d'être maîtres à leur tour, et
il n'y a pas de philosophie vivante sans maîtrise.
Ainsi que nous le dirons pour finir, on ne peut être thomiste
aujourd'hui que par un effort d'approfondissement et de rénova-
tion. Peut-être n'y est-on point encore parvenu ; mais des essais
en subsistent, et ils sont le signe' de cette pérennité que je défends ;
car, ainsi.que dit Carlyle, « donnez une chose au temps, si elle peut
prospérer, c'est une chose bonne » ; mais si ayant fléchi par la fau-
te de ses adhérents elle peut revivre, c'est une chose meilleure encore.
Il est temps d'examiner une objection capitale opposée par de.
très sincères esprits — par d'autres aussi —r à toute possibilité de
renouveau de la philosophie thomiste. On dit: Cette philosophie
est solidaire d'une conception du monde périmée, d'une cosmolo-
gie, d'une physique, voire d'une psychologie que ne reconnaît plus
la science ; c'est une philosophie géocentrique et anthropocentri-
que, alors qu'on sait maintenant combien nous sommes perdus
dans « ce canton de la nature » ; c'est une philosophie lourdement
réaliste, alors qu'un fort courant d'idéalisme et. de nominalisme
prévaut, etc. etc.
Ce qu'on dit là du thomisme, on le dit souvent du christianisme,
dont les dogmes, assure-t-on, tiennent à la boule du monde étriquée
dont on fit autrefois l'univers. Mais ceux qui parlent ainsi ne con-
naissent bien ni le christianisme, ni la philosophie thomiste ; avec
du bon vouloir quelquefois, souvent avec beaucoup de passion,
ils falsifient tout, voltigent à la surface de tout et, comme disait
Albert le Grand, « blasphèment ce'qu'ils ignorent ».
Tout récemment, un de nos savants physiciens, dans une pré-
face qui ne lui fera point honneur, tenait au sujet du christianis-
me et de-la science des propos vraiment sots ; on lui amènerait le
rouge au front, si on l'entreprenait dans une conversation entre
s. TIIOMAS , D'AQUIN, HOMME DÛ TEMPS PRÉSENT V " 673

gens sérieux. Avec beaucoup moins dér légèreté et ;une très évidente
droiture, M. Pierre Lasserre, dans son Ernest Renan, penche dans
le même sens, et il se trouve que fous ses exposés, des dogmes
et de la philosophie thomiste, tous, saiis exception, sont:substan-
tiellement inexacts. On se demande comment, après cela, pouvait
valoir une conclusion et se fonder une critique. La critique est ce-
pendant le fort de ce temps. Il n'a que cela.; Serait-ce donc qu'il
n'a pas grand'chose? lia, beaucoup ; mais cela n'est pas,au point,
faute de bases, et, en ce qui: concerné le problème présent, il y a
évidemment maldonne. i .
Il n'est pas vrai que le thomisme, et encore moins Je christia-
nisme, reposent sur une physique où une cosmologie périmées.
En ce qui concerne le christianisme, je crois l'avoir montré après
bien d'autres, par un simple exposé de ses doctrines au contact des
idées actuelles (1). Pour le thomisme, sans préjudice des précisions
que nous ne pouvons apporter dans ce travail, il suffira de dire ceci.
Le thomisme, en tant que philosophie, est essentiellement une
métaphysique. La cosmologie et la physique qui s'y adjoignent,
et pas davantage certaines théories psychologiques provisoires, clas-
sement de faits plutôt que système d'explications, ne font corps
avec elle." Il est bien évident que le géocentrisme eut une grande
influence sur la façon dont se. présenta la doctrine au XIIIe siècle:
mais une critique élémentaire sait distinguer entre les idées fon-
damentales d'un métaphysicien et le véhicule qu'elles empruntent
pour s'exprimer, les données accessoires qui s*y accolent dans le
cerveau du penseur en raison de cette unité de l'esprit dont nul ne
peut se déprendre.
Il y a un état premier et un état second des doctrines métaphy-
siques. Au premier stade, l'esprit les contient à l'état pur, mais elles
ne se prêteraient alors à nulle/expressioncoordonnée à l'expérience-et
par là communicatîve. Dès qu'elle s'incarne en cette..seconde- for-
me, ce qui est pour elle comme une sorte d'individûâtion, l'idée mé-
taphysique se trouve mêlée à des notions expérimentales plus ou
moins authentiques et plus où moins élaborées par la science. Mais
si de ce fail 1"idée première est contaminée quelque peu, elle ne
perd rien de sa validité comme notion de son ordre.
Ài-je à exprimer l'idée de providence, je pourrai dire "C'est-Dieu
qui dirige les atomes comme les âmes. ' Mon idée; dé providence

(1) Cf. ^.-p. SBRTjLLANéEs, Catéchisme des Incroyants, FJàpijparipn, 1930,


674 P. SERTILLANGES

sera-t-elle pèiimée parce qu'on aura renoncé à la théorie atomique ?


Et si, dans ma démonstration de la providence, j'utilise les atomes,
comme saint Thomas utilise le soleil «source de chaleur universelle »,
ma démonstration sera-t-elle abattue parce qu'on aura substitué
aux atomes substantiels un régime de forces? Raisonner ainsi, ce
serait montrer qu'on ne sait pas comment se pose et comment se
résout un problème métaphysique.
M. Pierre Lasserre se figure avec beaucoup d'autres que « le
monde idéal d'un Platon ou d'un saint Thomas n'est que l'idéa-
lisation dé la nature que leurs yeux et un médiocre ensemble de
renseignements leur représentent». Or rien n'est plus faux.Le monde
idéal de saint Thomas (je ne parle pas de celui de Platon, sur le-
quel la critique est encore mal fixée) est l'ensemble des nécessi-
tés de toute expérience, même la plus élémentaire et par suite la
moins changeante; c'est pourquoi il ne dépend point des progrès
de la découverte, mais seulement du progrès et du bonheur de
l'esprit.
Quand on nous donne en exemple la théorie de l'humanité but
principal du monde, on oublie d'observer que ce n'est point là une
théorie métaphysique, mais une croyance fondée sur. une expérien-
ce réduite. Ce qu'il y a de métaphysique en la circonstance et qui
vaut, pour cette raison,aujourd'hui comme hier, c'est que la matière
est orientée vers la forme, le corps vers l'esprit, comme le moins
vers le plus, le partiel vers le Tout, qui est sa raison dernière.
Que le savoir du moyen âge se soit présenté comme un, c'est
bien évident ; c'est une beauté, et, à chaque étape du progrès hu-
main cet effort d'unification recommence; mais l'unité ainsi pro-
curée est toujours provisoire, comme l'unité de l'organisation vi-
tale et de l'aliment du jour; elle n'est pas essentielle. C'est
une liaison dans les cerVeaux et dans les exposés, ce n'est pas pro-
prement une liaison de doctrine.
Aussi bien n'est-ce pas de cela que nous-parlions, quand nous a-
vons décrit et loué la synthèse thomiste. Une synthèse intégrale,%
comprenant toute la science expérimentale,-est à jamais impossi-
ble en son absolu ; relative, elle est à reprendre tous les vingt ans.
Mais une synthèse métaphysique est tout autre chose. Elle se
meut sur un plan différent. Elle n'est pas sans rapports avec la
première, et c'est pourquoi nous dirons qu'il y a et qu'il y aura
toujours lieu à une présentation nouvelle de l'antique doctrine.
Mais cette doctrine n'en sera pas moins la même, avec des attaches
extérieures et un ordre de croissance- intime renouvelés.
S. THOMAS D'AQUIN,1 HOMME DU TEMPS PRÉSENT 675

J'ajouterai à cela deux remarques accessoires ; c'est que d'abord


saint Thomas, tout en utilisant la science de son temps, n'est pas
sans marquer fréquemment son indépendance ou même sa défian-
ce à l'égard de ces théories dont il sait le caractère transitoire.
Quand il ne la marque pas, son indépendance n'est pas moins
inscrite dans maintes précautions verbales, incluse dans la position
qu'il prend, loin des contingences, au plan des causes premières.
En second lieu, ce serait une erreur de croire que tout soit péri-
mé dans cette physique et cette cosmologie si étrangement vieil-
lies dans l'ensemble; la force et l'ingéniosité de grands esprits
ne s'y sont pas dépensées en vain. A travers des erreurs de fait bu
des arrangements de faits exacts séparés par d'immenses hiatus,
des vues géniales subsistent, des intuitions que notre science vé-
rifie à d'autres niveaux, en des formes diverses, mais étroitement
parentes.

Que s'il s'agissait en particulier de la métaphysique de Dieu, dont


on pense aussi, dans certains milieux, qu'elle dépend, chez saint
Thomas, de conceptions désuètes, il serait bien facile de prouver

qu'il n'en est rien. Outre ce qu'on vient de dire en général de toute
métaphysique, il suffit d'observer ceci.- Aux yeux de Thomas d'A-
quin, l'univers créé par Dieu est absolument et universellement
contingent ; il l'est dans sa forme et dans sa durée aussi-bien que
dans son être. Thomas croit à la possibilité d'un Dieu éternellement
solitaire, et il croit à la possibilité d'un monde éternel ; il croit que
le monde créé pourrait être entièrement différent de ce qu'il
est, avec des lois positives absolument autres. Or, on ne pourrait
pas. dire le monde ainsi contingent, surtout dans sa forme, si l'on
avait commencé par calquer l'un sur l'autre d'une part le créé,
de l'autre le premier Nécessaire. - -
..
La plaisanterie de Voltaire : « On dit que Dieu a créé l'homme à
.

.
son image, les hommes le lui ont bien rendu », peut s'appliquer au
déisme instinctif ou aux divers émanaiismes ; le divin de saint
Thomas en est bien éloigné, lui qui place l'essence divine si fort
au-dessus des formes du temps et concède même cette proposition :
« Dieu n'a pas d'essence » (1).
Quant à la synthèse thomiste concernant l'accord de la raison
avec la foi, elle s'établit principalement, elle aussi, du fait même

(1) De Ente et Essentia> ch. VI.


~676 P. SERTILLANGES '

des problèmes posés, au plan métaphysique. Quand il-s'agit de


faits contingents, il les éprend tels quels, comme des données dont
nous avons à tenir, compte comme lui, à supposer qu'ils soient vrai-
ment de foi (1). Aucun vieillissement- par conséquent sur ce point ;
la situation est intacte.

En bref, la synthèse thomiste en ce qu'elle a d'.essentiel n'appar-


tient exclusivement à aucun temps. Elle peut donc appartenir au
nôtre. Quiconque croit à la métaphysique comme science autonome
et admet le principe de la foi peut y adhérer sans crainte d'ana-
chronisme. Il ne s'agit point là de ce que mesure la durée, mais de
ce qui se tient au-dessus d'elle, et doit survivre à tout son; décours.
On ne sera pas obligé pour cela d'adopter les procédés didacti-
ques de saint Thomas. Ces procédés, il les a subis. Nous avons vu
qu'il y apporta de nombreux perfectionnements, mais relatifs, com-
me tout penseur dans le temps.De même,les problèmes particuliers
qu'il posa et le biais sous lequel il eut à les envisager furent gou-
vernés par l'état des questions à son époque, par les, groupes où
il .fut appelé à enseigner et les disputes auxquelles il prit part, Tout
cela c'est l'enveloppe, c'est la coque de la noix, ce n'est pas le fruit.

Le fruit ! a quel point il pourrait être nourrissant, pour ce siècle


si affamé, en dépit de ses prétentions indigentes? Ce temps est au
désarroi besogneux autant qu'à l'opulence des matières. « Un rien
infiniment riche », écrit Paul Valéry (s). Chateaubriand dénonçait
déjà « l'invasion des idées succédant à l'invasion des barbares » (s).
Pour un philosophe allemand de nos jours, la pensée régnante con-
stitue « un interrègne pathologique ». Entre les deux, Nietzsche parle
delà philosophie moderne comme d' « une critique sans joie et sans
force ». Les centaines de témoignages semblables seraient faciles
à aligner. On n'en a pas besoin pour constater que nos philosophes
donnent un caillou ou un scorpion à qui leur demande du pain.
De belles et brillantes théories peuvent ouvrir certaines voies ;
à côté, d'autres les obstruent, et rien n'émerge qui éclaire véri-

(1) J'entends réserver ainsi la relativité des commentaires bibliques, en fait


beaucoup plus stricts au temps de saint Thomas qu'aujourd'hui, ,bïen que sa
théorie générale de la révélation et de l'inspiration soit toujours valable.
(2) Paul VALÉRY. Variété. La Crise de l'Esprit.
(3) -GifATEATjBRiAifD, Mémoires d'Outre-Tombe. Conclusion,
'...-S, THOMAS D'AQUIN, HOMME DU TEMPS PRÉSENT 677

tabïémént et rassure. Le chaos est l'arbitre de la pensée. On en ar-


rive à .une sorte de désespoir triomphant : curiosité aiguisée des
modes et des méthodes du connaître, dédain ou désabusemenf in-
concevable du vrai.
Pourtant, nous ne manquons pas d'hommes. Ce qui fait défauL,
ce né sont ni les vues ingénieuses, ni les analyses de détail, ni la
pénétration, ni l'ampleur: c'est l'ordre; c'est une régulation gé-
nérale de l'intelligence à partir des principes premiers jusqu'au
Principe Suprême. « Semper discenies, et nunquam ad scienliam vc-
'ritatispervenienles » répéterait saint Paul (II Timoth 111, 7). Ils
,
apprennent, et ne parviennent jamais à la connaissance de la vé-
rité. Ils disent des choses sages, à côté d'autres invitant à penser
que devenir philosophe c'est perdre le sens, et l'on dirait, tant ils
sont peu pressés de conclure, qu'ils ne savent pas. eux-mêmes
quand ils ont parlé sagement.
Bref, on est lassé des « penseurs » ; on voudrait un peu de vrai.
La crise actuelle de la société,qui angoisse tout homme clairvoyant,
est au fond une crise doctrinale. Si l'oeil de l'homme se trompe,
quelmembre agira bien? Tout le monde veut de la paix, et pour
Ta paix, de l'ordre ; mais l'ordre a son origine première dans la
pensée : quelle pensée assez sage et assez compréhensive nous se-
courra?"
La religion en a le secret, et si Faust,pour se rajeunir, a signé le
pacte avec le diable, l'homme moderne signerait le pacte même
avec Dieu, dit un de nos savants (*). Mais pour que la religion joue
ce rôle, elle doit revêtir une forme intellectuelle. Il nous faut une
philosophie. C'est pourquoi celle de toutes les philosophies que l'É-
glise elle-même présente comme là mieux apparentée à ses ensei-
gnements et à ses tendances, et l'homme dont elle dit tout parti-
culièrement dans la liturgie qu'il a pris la parole au milieu de l'E-
glise : « In medio Ecclesiae aperuil os ejus », cet homme et cette phi-
losophie sont au premier rang des secours que nous pouvons at-
tendre,'bien loin qu'il en soit comme de ces noms et de ces pièces
d'archéologie que le musée de la pensée honore de sa poussière.
Saint Thomas fut un maître d'ordre, un régulateur des esprits,
un sage ; dans le va-et-vient de l'incertitude, il sut trouver une po-
sition stable, et il s'est établi assez haut pour faire profiter de sa
/sagesse des temps élargis. A foutes nos diversités cl à tous nos con-

(1) M. Etienne Burnet de l'Institut Pasteur,


678 P. SERTILLANGES

flits épuisants, il apporte l'apaisement du vrai, à toutes nos res-


sources la force de rapprochement d'une synthèse simple et tou-
jours ouverte. Il n'y a d'intransigeance en lui qu'à l'égard de ces
cadres et de ces principes généraux sans lesquels l'esprit n'a plus d'as-
siette ferme et le réel de pivot.
Qu'on ne dise donc pas, quand nous parlons d'être thomistes :
Vous voulez nous faire rétrograder ! Vous voulez nous ramener au
XIIIe siècle! Nous ne voulons faire rétrograder personne; nous
invitons simplement à garder la route. On s'en est écarté largement ;
y revenir, ce ne sera pas nier ce qu'on a fait de chemin.
Dans tout culte, je le.sais, il y a de vrais adorateurs et des fa-
natiques. Certaines louanges vous donneraient envie de blasphé-
mer. Mais blasphémer pour cela serait bien sot, car ce serait tom-
ber à son tour dans le travers qu'on signale. Le vrai, la sagesse,
un culte éclairé, la recherche d'acquisitions toujours plus ambi-
teuses, jamais satisfaites : telle est la façon authentique d'être tho-
mistes, à l'école de saint Thomas lui-même et non de ses grimauds.
En tout cas,: le temps est loin où se dire thomiste était se pla-
cer au-dessous de son siècle et déclarer son appartenance au passé.
Tout homme ami des grandes architectures et des grandes pensées
peut trouver ici de quoi rêver, et s'armer, et s'instruire. Puisse-
t-il reconnaître, à cette école, l'axé sur lequel tourne le système des
choses, et qui est le divin !

Le Saulchoir. A.-D. SERTILLANGESJ O. P.


Membre de l'Institut.
L'APOLO&ETIQIE DU MRWML^BECIiliS.,
-:
SES;;^i[tpES ET (SOf 7:1M^
7:M-lMeiL^

-
Un fait qui domine l'histoire de l'apologétique et de la théologie
dans ses derniers développements c'est le rôle de plus en plus im-
portant qu'on y attribue à l'Eglise. La systématisation est loin
d'être achevée, mais il semble bien que la tendance dominante
est dé mieux comprendre la place qu'occupe l'Eglise, continuatrice
de l'action du Christ, prolongement de sa personnalité, dans
l'oeuvre du salut et dans l'acquisition de la foi. Le concile du Vati-
can a donné à ce mouvement une impulsion des plus fortes,par son
enseignement sur le fait de l'Eglise comme motif de crédibilité. Les
lecteurs de la Revue des sciences philosophiques cl théologiques n'ont
pas publié l'article où le R. P. Bliguet scrutait les origines et l'éla-
boration de la définition conciliaire (:).
Il a eu le mérite d'avoir le premier suivi les formules élaborées
successivement par les théologiens charges des travaux préparatoi-
res, par les membres de la Dêputation de la Foi et par les Pères
réunis en congrégation générale. Il reste à glaner après lui. Le R. P.
a reconnu, à la suite des historiens du concile, le rôle du cardinal
Dechamps dans l'insertion du passage en question ;il y avait encore
à préciser la manière dont son influence s'est exercée. Il avait
signalé des ressemblances frappantes entre l'apologétique du pré-
lat belge et celle du P. Lacordaire et il avait cru pouvoir conclure
dé la comparaison et du rapport des dates à une dépendance du
premier au second. Sur ce point comme sur le premier nous avons
pu compléter par des renseignements empruntés à des sources
inédites/aussi bien qu'imprimées les résultats acquis et, sur certains
points, nous croyons que nos informations modifieront quelque
peu les conclusions auxquelles le R. P. Bliguet était parvenu:

(1) M. J. BLiGtiEi, O. p. L'apologétique « traditionnelle*, ïtevuê des sciences


philosophiques et théologiques, XVIII (1929)* pp. 243-262.
680 R. KREMER

disons d'emblée qu'entre les deux grands apologistes il y a paral-


lélisme, mais non dépendance ; ils se rattachenttôus deux à un
courant d'idées identique, qu'ils ont interprété^chacun suivant
son point de vue et son caractère, mais il n'y a pas eu d'emprunt
véritable. s

Nous n'avons pas l'intention de faire ici un exposé détaillé des


travaux apologétiques du cardinal Dechamps ; mais il est indis-
pensable de rappeler le point de vue auquel il s'est placé, le but
qu'il a poursuivi, la marche générale et le caractère de son argu-
mentation.
Lorsqu'il distingue la « méthode classique », la plus usitée dans
l'enseignement, de la « méthode de la Providence », il montre assez
qu'il se propose de décrire la manièi'e dont normalement, en fait,
les hommes reçoivent la foi ou rentrent en sa possession, et les mo-
tifs de crédibilité qui les éclairent. Le prince Albert de Brogjie ne
lui reprochait-il pas précisément d'avoir écrit une psychologie
de la foi et de la conversion au lieu d'une apologétique (x) ? La
réponse de l'auteur, développée dans la deuxièmevdes Lettres théolo-
giques, est que ses ouvrages contiennent l'une et l'autre.
Puisque la foi est raisonnable, il n'est pas possible que, même là
où le.raisonnement ne semble pas intervenir, l'esprit ne soit pas
éclairé, non seulement par la lumière de l'autorité divine, perçue
par la grâce, niais par la crédibilité saisie par la raison.
,
Et il suffit de développer ces motifs qui interviennent de fait
dans les conversions réelles pour avoir une apologétique!d'une ef-
' ficacité irrésistible, répondant aux plus strictes exigences, puisque

(1) Lettres philosophiques et théologiques sur la démonstration de la foi (OEuvres


complètes, t. XVI), pp. 12-13.
Voici la réponse du P. Dechamps à cette objection: «Dieu ne conduirait^!!
pas l'homme à la foi d'une manière satisfaisante pour la raison? Qui oserait le
penser? Aussi quand on expose comment Dieu conduit l'homme à la,foi, ou
quand on décrit.comment il obtient de la raison humaine l'acte de foi divine,
on donne l'analyse de la loi, selon l'expression de l'école, cfest-à-dife qu'on réduit
l'acte de loi à ses principes générateurs ou aux motifs quf déterminent l'homme

foi. » Op. cit., pp. 18-19,


.
';
à croire, ce qui comprend nécessairement la démonstration de la %érité de là
v
,
.-'
L'APOLOGÉTIQUE bu CARDINAL DECHAMPS 68l

sa valeur est garantie par le contrôle de l'expérience. Le point


de départ est donc l'analyse de la foi et de la conversion dans les
cas concrets, tels qu'ils se présentent le plus souvent, en d'autres
termes le problème classique de la «foi des simples» Q). En vertu
de l'unité de la nature humaine, cette foi ne diffère pas substan-
tiellement, même âù point de vue purement rationnel, de cehVdes
« doctes » ; aussi les mêmes motifs de
crédibilité peuvent-ils suffi-
re à convaincre les deux catégories de croyants ; il n'est que de les .
développer plus explicitement à l'usage des intelligences plus af-
finées. ''..-'""
Or l'analyse de la foi découvre un double élément, un double
fait, l'un intérieur, l'autre extérieur, l'un subjectif au sens propre,
c'est-à-dire concernant le sujet de l'acte de foi, l'autre objectif,
se rapportant aux réalités naturelles et surnaturelles au milieu
desquelles nous vivons.
Le fait intérieur n'est qu'une préparation à recevoir le fait ex-
rieur, à lui donner son adhésion, c'est, suivant une métaphore chère
à l'auteur, «une pierre d'attente». Il l'est, parce qu'ilmet l'âme
dans la disposition requise pour recevoir le don de la vérité, d'abord
en éveillant son attention, puis en lui faisant désirer l'enseignement
divin, enfin en lui donnant la rectitude, la bonne foi qui fait accep-
ter la doctrine révélée; il l'est encore parce qu'il pose un problème
dont le fait extérieur donne la solution ; l'union des deux faits qui
s'accomplit dans l'âme, suivant la phrase bien connue des Entre-
tiens sur la démonstration catholique de la Révélation chrétienne,
est à la fois l'accord d'une disposition subjective, des facultés
humaines, avec l'objet vers lequel elles tendent, et l'emboîtement
de deux faits qui se complètent, montrant ainsi la vérité dé la
doctrine qui sait lés unifier.
Nous constatons en nous le désir d'être renseignés sur notre,
destinée éternelle, la chose qu'il nous importe le plus de savoir;
nous constatons également la difficulté que nous éprouvons à
trouver avec certitude et clarté la réponse a cette question par les
seules forces de notre raison ; la réflexion, l'expérience et l'instinct
profond de notre nature nous font sentir le besoin d'un enseigne-

Ci) Dans son Dé Ecclesia Clwîsti, l'abbé Brugère, l'auteur qui a. le plus lai'"
_
gement adapté la méthdde du cardinal Dechamps à l'enseignement classique,
a fort bien noté ce point de départ. Gf. L. F. BROGÈRE, p. S., S. De Ecclesia
Clirisli, éd. nova, Palis, 1878, pp. 340-349j spécialement p. 342, note 2.
682 h. KKEMER'
.

ment autorisé qui ne peut être qu'un enseignement divin, pouf


résoudre. Ces doutes.
Or l'Eglise se présente comme le maître parlant au nom de Dieu
pour répondre à ces questions de l'âme, ePe est vivante, elle porte
les marques de sa mission dans son être même ; il suffit d'ouvrir
les yeux pour reconnaître en elle l'organe de la Vérité. Elle possède
surtout l'unité de la doctrine, marque de vérité, l'unité sociale
sous un même gouvernement, la perpétuité et la constance dans
cette unité, l'extension universelle en droit et en fait, sans préjudice,
au contraire, de cette merveilleuse unité ; ajoutons-y les fruits de
sainteté, les bienfaits moraux et sociaux de son action.
A certains moments, notre apologiste remontant du fait actuel
aux origines montre la relation entre la société religieuse et son
chef, considéré en lui-même et dans le dessin prophétique de ses
prérogatives ;il indique ici le moyen d'incorporer à sa méthode tou-
tes les preuves classiques. Ajoutons encore que4 considérant la
doctrine de l'Eglise, il s'arrête avec complaisance à celle de la chute
originelle, qui rejoint d'une manière particulière le « fait intérieur »';
en donnant une explication adéquate de la faiblesse de l'homme,
de ses indigences intellectuelles et morales, l'Eglise montre qu'elle
a mieux compris la nature humaine que les philosophes, et elle
explique l'homme à lui-même avec un sûreté qui décèle encore une
pénétration toute divine.
Citons une fois de plus les pages bien connues où le cardinal
Dechamps a résumé lui-même les principes directeurs et les points
principaux de: son argumentation.

o
Poùt savoir avec certitude que l'Eglise catholique est l'autorité religieuse
divinement établie sur la terre, il suffit à l'homme d'écouter attentivement
ce qu'elle lui dit, et de bien regarder ce qu'elle lui montre.
En d'autres termes :
Pour savoir avec certitude que l'Eglise catholique est l'autorité religieuse
divinement établie sur la terre, il nous suffit de prêter l'oreille à sa voix et de
considérer les faits avérés qu'elle nous donné comme preuves décisives de sa
mission.
Nous appelons cette démonstration : la démonstration catholique de la révé-
lation chrétienne, parce que c'est l'Eglise qui nous conduit h Jésus-Ghfist et
à la connaissance des Ecritures, et non l'examen privé des Ecritures qui rious
conduit de Jésus-Christ à l'Eglise. C'est à l'Eglise, en effet, que Jésus-Christ
a confié la mission de nous conduire à lui ; c'est l'Eglise qu'il nous a laissée
comme son témoin principal et atithentiquement autorisé puisqu'elle porte
ses lettres de créance, écrites de la inain du Dieu vivant, dans les caractères
mêmes dont il l'a revêtue.
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 7 683
: .
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[ ':.'.. .
: :
-
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.

L'Eglise vient à nous, portant entre les mains les divines Ecritures, sans douté;
mais c'est elle qui nous en apprend l'origine, qui nous en fait saisir lé sens, qui"
nous en fait voir le cachet divin, et dans l'accomplissement des prophéties, et
dans l'harmonie générale des deux Testaments, et dans l'unité du plan divin
qu'elles révèlent, et dont elle est elle-même, à travers les siècles, la réalisation
surhumaine.
Les faits que l'Eglise nous, fait constater avec certitude, et qui prouvent la
divinité de la révélation, s'appellent, pour cette raison, motifs de crédibilité.
Ils sont multiples, mais chacun d'eux,pris à part, suffit à la démonstration de la
foi. Les miracles et les prophéties ne sont pas lès seuls faits démonstratifs de la
révélation, l'Eglise se trouvant être elle-même:un puissant motif de crédibilité
par ses caractères qui sont des faits à leur tour, des faits publics et splendides,
de vrais miracles permanents, dit Bossuet, et qui prouvent la vérité de tous les
autres. Les Entretiens ont particulièrement pour but d'insister sur ces derniers
faits.
La démonstration repose ainsi tout entière sur des faits que l'Eglise nous fait
toucher du doigt.
Mais comme la vue plus ou moins claire de la vérité dépend des dispositions
volontaires de l'âme, et qu'il est deux hommes en nous, nous avons voùju, dans
les Entretiens, commencer par dégager l'âme des nuages des passions et des
préjugés, éh faisant appel à la voix de sa raison ou de sa conscience, et ainsi de
1

sa bonne foi. Cette voix de la raison, ce cri de la conscience, nous l'avons appelé
le fait intérieur. Il est évident que ce fait ne prouvé pas la révélation par lui-
même, comme on a prétendu nous le faire dire,pàr le plus singulier des malèny
tendus ; mais s'il ne prouve pas la révélation, il l'appelle, comme on le verra et
il prépare l'âme à connaître plus clairement et plus vite le fait extérieur de la
révélation.
De là, cet autre sens de l'épigraphe de l'ouvrage: audi et vide; écoute et
regardé ; écoute la voix de ta raison ou de ta conscience, et elle té/dira le besoin
où tu es d'entendre la voix de Dieu siir les questions divines de ton ori-
gine et de ta fin, sur la grande question de ta destinée, et sur les moyens de
l'atteindre, Ecoute ensuite l'Eglise, et regarde-la bien, et tu reconnaîtras sans
peine qu'elle est manifestement l'organe de la voix dé Dieu ("•). .»'
il •-
.
77 >
.

Rechercher les sources de la pensée dû cardinal Dechamps


n'est pas une besogne trop malaisée, surtout si l'on considère les au-
teurs qui ont exercé sur lui une influence .décisive et consciente,
L'écrivain a toujours eu soin de citer les théologiens dont il s'est
inspiré. Ne nous étonnons pas d'en trouver la liste assez brève. :

(1) Entretiens sur la démonstration catholique dé là Révélation ^chrétienne.


4? éd., OEuvres complètent, i, pp. XII-XIV.
684 R KREMEâ

n'oublions pas l'état de la science théologique à son époque, surtout


dans les années où il reçut sa formation intellectuelle. Les études
théologiques du futur évêque furent commencées au grand sémi-
naire de Tournai en 1832 ; en novembre 1834, l'abbé Victor
Dechamps, alors diacre, fut du nombre des premiers clercs envoyés
à l'université catholique établie à Malines et qui reprenait posses-
sion, l'année suivante, des anciens locaux de l'Almâ Mater louvanis-
te dont elle était l'héritière.
Aucun de ses professeurs ne s'est fait un nom ; tout au plus pour-
rait-on excepter, dans une certaine mesure, l'abbé Dé Coék, qui
fut l'un des premiers à enseigner le traditionalisme modéré, et,
dans un autre ordre d'idées, le premier recteur, Mgr De Ram, qui
par ses recherches historiques montrait la voie où allaient s'enga-
ger beaucoup plus tard et avec de tout autres ressources les pro-
fesseurs de la moderne faculté de théologie (x).
Les maîtres de Tournai et de Malines ne faisaient du reste nulle-
ment exception dans le milieu théologique du temps ; a part les
ouvrages de Moehler et, avec une tendance bien différente, ceux de
Hermès — on ne voit pas que cette époque ait produit autre chose
que des manuels scolaires. Les causes de cet état de choses sont
trop connues pour qu'il faille y revenir. L'érudition de nôtre apolo-
giste est peut-être courte ; il n'a pas eu le souci d'information ex-
haustive qui écrase un peu nos contemporains. N'allons pas croire
pourtant qu'il ne s'est pas livré à des recherches sérieuses.
Il a lu attentivement et mûri dans sa pensée les manuels contem-
porains qu'il serait injuste de trop déprécier (2). Il a compulsé
un certain nombre de théologiens anciens et de Pères ; il montrera
une connaissance appréciable de saint Thomas ; il a tir et médité
Bossuet, Fénelon et en général les classiques de la pensée religieuse
au xVne siècle. Sa formation et sa méthode de travail ne sont pas
fort livresques, mais il sait largement tirer parti des ressources
dont on disposait de son temps. S'il aime à citer des textes peu
nombreux, dont la pensée et la forme l'ont frappé, il a cependant
su se tenir au courant, surtout plus tard:, des idées nouvelles et

(1) S. E. le cardinal VAN RGË¥ signalait en 1908 les lacunes et les mérites
de ces théologiens autodidactes, dont le professeur Thiels, qui enseignait la
dogmatique à l'université débutante, est a le type historique ». Le mouvement
scientifique en Belgique, 1830-1905, t. II, Bruxelles, 1908, p. 516.
.
(2) Voir l'appréciation de S.E le cardinalVAN ROEY sur le manuel de Dens. en
.
usage à Malines (et toujours cité par le cardinal Dechamps), op. cit., p. 487.
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 685

il ne manque pas de polémiquer contre les dernières attaques des


-adversaires de l'Eglise. "'
.
Il resté que sa pensée personnelle, sa réflexion stimulée par
l'isolement relatif dans lequel se passent ses premières années
d'études et celles de son enseignement, ont souvent transfiguré,
touj ours assimilé profondément les matériaux qu'elles recevaient.
Ajoutons encore le contact direct avec les âmes, la part active prise
à des conversions, une vie de ministère actif qui enrichit l'expé-
rience et affine le sens psychologique, même si elle entrave l'exer-
cice de la science pure. De par ces conditions, l'oeuvre du cardinal
Dechamps, si elle ne répond pas à nos exigences professionnelles ac-
tuelles, si,dans la forme, elle se ressent du tempérament de l'ora-
teur, ne laisse pas d'avoir une réelle valeur théologique:; elle ren-
ferme peut-être plus de substance que des ouvrages plus didactiques
[ et mieux en règle avec les procédés reçus.
Par tempérament autant que par prudence acquise, Je P. De-
champs-était porté à diminuer plutôt qu'à exalter, l'originalité de
ses conceptions. En Octobre 1856, le Journal historique et littéraire
édité à. Liège par Kersten avait annoncé, d'après le j ournal gantois
Le Bien Public que le P. Dechamps « allait publier un ouvrage
destiné à faire sensation dans le monde philosophique et religieux...
une démonstration de la vérité cathohque sur un plan nouveau ou
qui diffère tout au moins de celui de la plupart des apologistes (x). » '
Aussitôt le P. Dechamps de protester dans une lettre à l'éditeur :
«Je ne me propose nullement de publier une démonstration de la
vérité catholique sur un plan qui diffère de celui de la plupart des
apologistes, mais, au contraire, de mettre, autant que je le puis,
dans tout son jour, la pensée des grands apologistes anciens et
modernes sur la démonstration de la vérité révélée, pensée qui me
paraît trop faiblement rendue, sinon négligée, par les auteurs
classiques qui ont donné la démonstration chrétienne et catholique,
dans leurs cours de théologie générale. Si donc l'ouvrage qui est
: sous presse, contient la démonstration catholique de la: Révélation
chrétienne sur un plan nouveau, ce n'est que dans le sens que je
viens d'expliquer (2). » Il revient à plusieurs reprises sur cette
idée que son apologétique,loin d'être moderne et peu traditionnelle,

(1) Journal historique et littéraire, XXIII (1856), p. 311.


(2) Ibid., p. 561.
REVUE DES SCIENCES. — T. XIX., FASC.4. —- 44,
686 R:-RRËMER '','•.. -.7-.-"7
.
'r;•-
est au contraire celle des « grands apologistes:», négligée seulement
par « les auteurs classiques », qui malheureusement se sont bornés
à la signaler incidemment (x).
L'énumération des auteurs dont le 7 cardinal Dechamps s'est
inspiré, et que sa modestie et sa loyauté luifont citer.avec com-
plaisance, n'est pas longue. Parmi les.Pères, c'est à Tértullien,
à saint Irénée, à saint Vincent de Lérins et surtout, comme de
juste, à saint Augustin qu'il se réfère le plus volontiers. L'idée de
prescription développée par le premier de ces apologistes et qu'on
retrouve chez les autres contient en germe l'argument du fait de
l'Eglise. Saint Augustin a évidemment fourni les plus solides points
d'appui. L'identité du Christ et de l'Eglise, le corps mystique faisant
remonter à la tête,' ces idées familières au Docteur d'Hippone
paraissent à juste titre à notre apologiste être la synthèse de s'a
propre pensée,; il n'a fait que développer et adapter ces intuitions
géniales 0). Le P. Dechamps aimait particulièrement saint Alphon-
se de Ligûorî, le fondateur de la congrégation dont il faisait partie ;
il se plaît à retrouver dans quelques passages, très simples des
oeuvres apologétiques du saint Docteur,outrël'idée de là nécessité d'un
enseignement donné au nom de Dieu et exigé par la nature humai-
ne, celle de l'évidence des signes de la mission- divine dé l'Eglise"(*)".
Bossuet, Fénelon, Pascal sont fréquenïment cités et ont exer-
cé une influence indéniable sur notre auteur ; parfois Malebranche
leur est associé, sans doute à cause. du, caractère profondèment
religieux de sa philosophie. Chez Bossuet, le P. Dechamps a; été
frappé par l'idée du royaume de Dieu et de sa continuité, de l'unité
visible de l'Eglise, de la perpétuité et de l'unité de Sa foi; ily a
trouvé en outre, et plus encore chez Fériélôn, l'idée de la simplicité
de la connaissance de Dieu et de la vérité révélée, du secours offert
généreusement à toute âme de bonne foi pour y parvenir. Quelque-
fois le témoignage de saint François de Sales-est invoqué à propos
de l'inclinatibn naturelle dél'âme vers Dieu. Quant à Pascal,la dépen-
dance est trop claire ; la description du « fait intérieur », du mystère

(1) Cf. Lettres philos, et thèol, pp. 45, 90, 97,110, etc. Sur lés « auteurs classi-
ques » et leur négligence à mettre en lumière l'argument dn fait de l'Eglise, cf
Entretiens, p. 89, p. 97, note. \
(2) Les principaux textes de saint Augustin : sont! réunis dans l'opuscule :
Du fait de l'Eglise, OEuvres, t. XI, pp. 327-348. :
(3) Voir par ex. Lettres philos, et théql., p. 110, note 2.
L'APOLOGÉTIQUE DÛ CARÏHNAL DECHAMPS
- 687
.

que nous sommes à nous-mêmes et qui s'éclaircit par le témoignage


de l'Eglise, est positivement appuyée sur les Pensées.
La constatation du besoin d'un enseignement divin doit beau-
coup aux auteurs traditionalistes, Joseph de Maistre, Bonald, La
Mennais ; le jeune Dechamps fut quelque temps, comme la plupart
dés jeunes Belges dé sa. génération, l'admirateur enthousiaste du
dernier (x). Au cours des études privées, fartes avec ses frères au
château paternel dé Scâilmont, il avait reçu sa première initiation
philosophique dans:un traité latin de P.urchosius, docteur dé Sor-
bonne (2) ; puis il avait abordé Desfcartës 'et 1" les., classiques dti
xvne siècle français, bientôt certains romantiques, dont Chateau-
briand, et surtout les traditionalistes déjà nommés. Après le pre-
mier enthousiasme, combattu d'ailleurs par le père du futur car-
dinal et par son frère aîné Adolphe,-Victor se détacha définitive-'
ment du maître de La Gliesnaie à la suite de l'Encyclique Mirari
vos ; plus tard, les publications du P. Dechamps montrent qu'il
est devenu fort défiant à l'égard du traditionalisme ; il se sépare
de plus en plus des traditionalistes mitigés commeUbaghs, Laforêt,
Labis, non sans s'attirer de vives critiques de ce dernier. Comme
archevêque de Malines; il s'associa aux mesures prises par Rome
dans cette affaire ; au concile du Vatican,le discours qu'il prononça
au nom de laDéputation de la Foi doncerhe le traditionalisme, et
l'examen de ses papiers relatifs au concile et conservés aux archi-
ves de l'archevêché de Malines montre qu'il ,se préoccupait paltiçu-,
lièrement de cette question ; après celle de l'infaillibilité, c'est i
elle qui l'occupe le plus. 7
Parallèlement à cette évolution on constate une familiarité
'/
plus grande avec saint Thomas. Une note de la 4e édition desTBn-
treliens témoigne d'une connaissance assez détaillée de ses oeuvres
et d'une lecture attentive des auteurs delà scôlastique renaissante,
comme Liberatore, Kleutgen, Gonzalez, Lepidi, Franzelin(s).Les

(1) Voir à Cê sujet Ë, DE MÔRËAÙ, §. J. Lêis idées ménilaissiênnes en Belgique,


Nouvelle Revue théologique, LV (1928), pp. 570-601. :: - ~
.
(2) Ce manuel fut imposé aux jeunes gens par leur père,. élève de l'ancienne
université de Louvain au moment de sa suppression en 1797. Cf. E DE MORËÀU,
S. J,, Adolphe Dechamps (1807-1875), Bruxelles, Devait, 1911, pp. 5.15-18, où
l'on trouvera des renseignements complets sur l'éducation des frères Dechamps
le futur homme d'Eglise et le futur-ministre.
(3). Cf. Note du deux-éiiifi. Entretien, OEuvres, î, pp. 199-220L
688 R. KREMER

nécessités de la polémique et les devoirs doctrinaux de sa mission


pastorale expliquent en partie ces études. Antérieurement déjà,
le jeune P. Dechamps avait trouvé dans sa famille religieuse un
milieu peu favorable aux idées traditionalistes et dans lequel saint
Thomas était en honneur ; il avait été lié avec Pierre Kersten,
l'un des chefs en Belgique de l'opposition au traditionalisme sous
toutes ses formes.
Mais le traditionalisme aura certainement contribué à lui faire
mieux comprendre la nécessité morale de la Révélation,même pour
les vérités religieuses naturelles. Plus tard il a eu soin de s'appuyer
sur les textes très formels de saint Thomas (*), mais on peut douter
«que, sans de Maistre, Bonald et La Mennais, cette vérité l'aurait
frappé plus que les autres apologistes et qu'il en eût fait une des
pièces maîtresses de sa démonstration.
Parmi,les théologiens, les plus habituellement cites sont Dens,
le manuel du séminaire, et Liebermann, celui que le P. Dechamps
expliquait à Wittem. Assez souvent on rencontre la mention de
Perrone, le plus en-vue des professeurs contemporains, esprit ouvert
et compréhensif, qui a eu maintes fois le sentiment des exigences
nouvelles, Mais le plus grand et qui paraît avoir fait une impression
profonde sur l'esprit du P. Dechamps est Moehler, dont la Symboli-
que avait renouvelé en Allemagne les études de théologie positive
et d'apologétique. "
A la recherche de confirmations de ses idées, le P. Dechamps
,..
ne manque pas de signaler chez des auteurs contemporains, philoso-
.phes, apologistes, voire essayistes, des similitudes avec sa méthode,
mais il ne leur reconnaît pas d'influence sur son esprit. C'est ainsi
qu'il notera son accord avec le P. Lacordaire, en le classant non
parmi ses maîtres ou ses inspirateurs, mais parmi ceux qui ont
compris comme lui la marche de l'apologétique (a). Mais tous,
Pères de l'Église, Docteurs, théologiens, apologistes, n'ont jamais
été pour le cardinal Dechamps des maîtres à copier servilement ;
il s'en est servi librement, il a su animer d'un pensée personnelle
les éléments.souvent maigres qu'il trouvait dans ses lectures et en
-
former une synthèse nouvelle.
A quelle date s'est élaborée cette synthèse, quels sont les fer-

(1) Cf. Entretiens,^. 33,111 ,ss. dans lai'" et la 2? éd., 37 et 144 dans la 4<=.
(2) Cf. Entretiens, p. 74, note 2 dans la lr° et la 2" éd.; p. 91} note 2 dans la
4° {Oeuvres complètes, t. I.)
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 689

inents qui y sont intervenus? Des documents précis permettent


dé. lé déterminer; certains, inédits, éclairent des allusions, assez
transparentes déjà, que contiennent les ouvrages, imprimés dû
cardinal lui-même^). De 1836 à 1840,1e P. Dechamps enseigna
d'abord l'exégèse, puis le dogme au couvent dé Wittem, dans le
Limbourg hollandais, alors encore rattaché à la Belgique. Cette
résidence écartée était la maison d'études commune à tous les
jeunes religieux de la Congrégation du Très Saint Rédempteur dans
lès pays septentrionaux. Les élèves appartenaient aux nationalités
les plus diverses, plusieurs étaient des convertis, comme le P. Heckér^
le futur fondateur des Paulistes ;c'était un champ d'observation très
riche pour le P. Dechamps, dont la nature méditative se plaisait
dans cette solitude. '
Plus tard, en 1866 il déclarait : « Le point culminant de ma vie,
c'estle temps que j'ai passé dans cette chère maison de Wittem (2);»
Dans l'intimité, il assurait au P. Looyaard que c'était à sa solitude
de Wittem qu'il devait le piincipal des idées développées dans ses
livres. « C'est à Wittem, disait-il un jour, que j'ai fait mes oeuvres'
complètes. »11 y avait vu ses idées fondamentales plus clairement
qu'il n'avait pu les exprimer,avouait-il.Éhfait,pJusîeursdesësanciens
disciples ont attesté que dès lors son cours de théologie fondamenta-
le était conçu selon les idées qu'il devait développer dans la suite (3),
Particulièrement instructif est le témoignage du P. Hugues, qui
plus tard fit paraître entre autres là traduction allemande dés
oeuvres de saint Alphonse. Né à Hambourg, d'une famille calvi-
niste, il put faire part à son professeur de ses expériences religieuses
personnelles. " "'

(1) Les témoignages en question ont été réunis et reproduits par le P. H.


Looyaard, C. SS. R. Ce confrère du P. Dechamps, de nationalité hollandaise,
l'accompagna, sur sa demande, lors de son élévation à l'épiscopat. Plein d'ad-
miration pour le cardinal, il rédiga en partie sous les yeux de celui-ci une Volu-
mineuse biographie composée d'une manière fort consciencieuse ; elle a entre
autres le mérite d'avoir conservé un certain nombre de documents ou du moins
d'aider l'historien à les retrouver. C'est:'la principale source du P. Saintrâin,
qui n'a guère fait que le résumer et le mettre en une langue plus correcte. Ce
travail dont il fut tiré quelques exemplaires autographiés, se compose de trois
gros volumes in-4° et de deux fascicules plus minces; deux exemplaires surit
conservés aux archives de la province belge.de la Congrégation du Très Saint
Rédempteur.
(2) LOOYAARD, op. cit., I, p. 55.
(3) Cf. f,00YAARp, op. cit., I, pp. 39, 46,
S90 H. KREMEB

En 1880 il écrivait entre autres : « La dernière année de son


séjour à Wittem, le P. Dechamps enseigna la démonstration chré-
tienne et catholique. C'est alors qu'il reconnut que le chemin le
plus simple et le plus sûr pour reconnaître la vérité de la religion
catholique, c'était de prouver que l'origine divine de l'Eglise éclate
aux yeux de quiconque la regardé et considère ses caractères d'uni-
té, de sainteté et d'universalité. Comme mon'rétoùr à l'Église s'était
opéré de cette manière, j'ai confirmé le P. Dechamps dans sa -.
manière de voir dans les fréquents entretiens que nous avions sur la
marche que Liebermann suit dans sa démonstration catholique.
On sait avec quel talent le P. Dechamps a exposé ces preuves de
la vraie religion dans sa démonstration de la loi (x). »
Lorsque, dans les Entretiens, « l'écrivain » parle d'un « manuscrit,
jauni par le temps » composé en 1837 et intitulé : Foi et bonne foi ;
puis : Harmonie de la raison et de la révélation; enfin : La question
religieuse réduite àsa plus simple expression (2) ; il ne s'agit pas d'une
-pure figure de style; au reste^.il rappelle que, dès 1843, il en avait
fait passer les théories préliminaires au moins dans une conférence
imprimée à la demande de l'évêque de Liège, Mgr Van Borrimel et
il a voulu reproduire quelques pages de cette conférence en appendice
au premier Entretien, afin jde faire constater la continuité de sa
pensée. Dans les Lettres philosophiques et ihéologiques, l'auteur re-
vient à plusieurs reprises sur les souvenirs de son professorat et sur
les échanges de vues avec ses élèves, les réflexions provoquées
par leurs questions, et la manière dont il résolvait leurs difficultés ;
il y rapporte explicitement à l'année 18371' élaboration de sa mé>
thode (3) et il reconnaît tout ce qu'il doit à l'observation de la
conversion de son' élève (*). "

Enfin, c'est par le milieu de Wittem qu'il dût apprendre l'usage


-
qui avait été fait du fait de l'Eglise comme instrument efficace
de conversions par un apôtre qui venait à peine de disparaître.
Le P. Looyaard a relevé l'emploi de cet argument par saint Clé-
ment-Marie Hofbauer (1751-1820) ; on sait le rôle que celui-ci
joua auprès d'un Zacharie Werner, d'un Frédéric Schlegel, d'un
AdamMùller et d'autres. Or, au procès de canonisation de ce prêtre;

(1) Lettre au P. Looyaard, ibid., p. 51.


(2) IGr entretien, Oeuvres complètes, I. pp. 90-91.

(4) ma., pp. 2-9, -''


(3) Lettres philosophiques et théologiques, p. 59,
'
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 691

modeste, ses disciples relèvent que pour lui « le fait séulde l'Eglise,
existant et vivant à travers les siècles, était une démonstration
surabondante de toutes les vérités de la foi catholique» (*). Il est
à croire que c'est le cardinal Dechamps lui-même qui a signalé à
son compagnon cette ressemblance de sa méthode avec celle du
« vicaire général »
des rédemptoristès en dehors de l'Italie.
•-
Il a vécu dans un: milieu où le souvenir du P. Hofbauer était
encore tout vivant ; Te fondateur des maisons belges, le P. von
Held, était le disciple immédiat du saint; d'autres encore l'avaient
connu et le vénéraient comme un saint, comme le second fondateur
de leur congrégation. A Wittem, le P. Dechamps Suivit pendant
quelque temps comme auditeur bénévole les cours de théologie du
-P. Alexandre CzvitkovicZi auquel il allait succéder ; là encore il
entrait en contact indirect avec le P. Hofbauer (2).
Quoi qu'il en soit de ce dernier point, il nous paraît établi que
le dessein-général de l'apologétique et même la substance de sa
réalisation-étaient mûrs dans l'esprit du P. Dechamps lorsqu'il
quitta Wittem pour Liège en 1840. Il n'eut plus à recevoir de
nouvelles influences pour rédiger ses ouvrages'(?)..-., En fait, son
ministère très actif, ses occupations administratives dans son insti-
tut religieux allaient retarder pendant longtemps la composition et
la publication de ses oeuvres ; mais comme il l'atteste,il n'a plus
eu rien à y ajouter, si ce n'est une expérience plus riche. .

(1) LOOYAARD, op. cit., pp. 352-353. Sur l'apologétique de saint Clément
Hofbauer, cf. J. HOFER, Ç. SS. R., Der heiligè Klemens Maria Hofbauer, 2e
Aufl., Freiburg i. B, B., Herder, 1923, pp. 341 ss., surtout p. 344.
(2) Cf. LOOYAARD, op. cit., pp. 31-32.
(3) Le R. P. Bliguet croit (art. cité, pp. 255-256) que le P. Dechamps subit
l'influence du P. Lacordaire spécialement lorsque celui:ci vint à Liège prêcher
les conférences du Carême en 1847, alors que le:P, Dechamps était recteur du
couvent des Rédemptoristès de cette yille.Il perd de vue le long voyage que le
P. Dechamps fit en Italie depuis les premiers jours de janvier jusqu'à la fin
de l'été de cette année. Cf. H. SAINTRAIN, C. SS. R., Vie de S. E. le cardinal
Dechamps, Tournai, 1884, pp. 34-58.
Le P. Dechamps ne paraît pas avoir connu le Triumphus Crucis de Savonarole.
Non seulement il ne le cite nulle part, mais nous savons avec certitude que les
bibliothèques des rédemptoristès de Wittem, de Liège, de Tournai et de Bru-
xelles ne le possédaient pas à l'époque où le P. Dechamps résidait dans ces
communautés de sa congrégation ; or c'est bien là qu'p l'aurait utilisé, surtout
§i cet ouvrage l'avait profondément influencé.
692. R. KREMER

in
La comparaison des textes aussi bien que le témoignage du car-
dinal Pie, membre de la Députation de la Foi (f) comme le cardinal
Dechamps, ont fait admettre généralement que ce sont bien les
idées apologétiques de ce dernier que le Concile du Vatican a consa-
crées dans le passage de la constitution Dei Filins sur l'Eglise com-
me motif de crédibilité. On a de même admis une influence positive
de sa part sur la rédaction des textes conciliaires (2). Nous voudrions,
dans les pages suivantes, chercher à préciser la nature de cette
influence ; pour cela nous avons pu recourir, non seulement aux
documents-publiés par Mgr Petit dans la collection Mansi, et dont
l'un des plus importants est la série des procès-verbaux de la Dépu-
tation de la Foi, mais aux notes du cardinal Dechamps lui-même,
conservées aux archives de l'archevêché de Malines. Il avait ob-
tenu de Pie IX l'autorisation de publier les discours prononcés
par lui au concile et commencé à en préparerl'édition ; cependant
ce travail préparatoire lui-même ne fut jamais terminé, sans doute
à cause des événements qui occupèrent les dernières années du pri-
mat de Belgique ; dans le dossier relatif au concile, on trouve non
seulement le texte des discours publiés, mais encore, avec des
papiers de moindre importance, les schémas imprimés avec les
notes manuscrites dans lesquelles le cardinal consigne ses remarques,
souvent avec toute la spontanéité d'une première lecture. Il va
sans dire que ces précieux documents apportent de la lumière dans
ia question qui nous occupe (3).

(1) Lettre à Mgr. Van Weddingen, dans OEuvres complètes du cardinal De-
champs, I, p.' VIL
(2) Ainsi M. l'abbé F. MOURRET, Le concile du Vatican d'après des documents
inédits, Paris,Bloud, 1918, p. 206, écrit de Mgr. Dechamps, « qui avait conquis
la confiance de la majorité» : » Il profita de cette confiance pour introduire dans
le nouveau schéma les doctrines qui lui étaient chères ». Cette phrase simplifie
notablement la réalité.
(3) Les documents que nous utilisons se trouvent dans le carton d, C. XI du
fonds du cardinal Dechamps aux « documents administratifs », C'est le R. P.
M. De Meulemeester,'C. SS, R., archiviste de la Congrégation du T.S. Rédemp-
teur en Belgique, qui nous a fait connaître ce dossier important, et M, le chanoine
Laenen archiviste de l'archevêché de Malines nous en .a facilité la consultation ;
nous leur en sommes très reconnaissant.
Pp trouvera un exposé de la marche générale des délibérations sur le schëina
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 693

Ce qui ressort de ces notes, c'est avant tout que l'influence de


Mgiv Dechamps sur la rédaction du schéma s'est fait sentir dès la
première, élaboration de celui-ci. Le R. P. Bliguet observe que
le premier schéma élaboré,par les théologiens de la commission
préparatoire et spécialement par Franzelin ne contient encore que
confusérrient la conception du rôle apologétique de l'Eglise qui a
prévalu dans la formule définitive ; il a pourtant remarqué que le
commentaire officiel du schéma, dfj également à Franzelin, était
plus explicite, et il conclut que « si l'on compare ce texte avec la
première; rédaction d'une part, et d'autre part avec la rédaction
définitive, on voit qu'il marque la transition. C'est lui qui fournit
les idées et les expressions « nouvelles», c'est, en somme, le texte
générateur de la définition conciliaire,et de fait,cette annotation
l&ya passer dans le texte adopté par les Pères (1). » Une phrase du
cardinal Bilio, président de la commission qui élabora le premier
schéma, nous attesté que les ouvrages du cardinal Dechamps ont
été là source dé ces déclarations. « En arrivant ici, écrivait-il avant
le concile à l'archevêque de Malines avec qui il entretint toujours
des relations fort cordiales, vous pourrez constater que nous vous
avons pillé (2). »,
En fait il est frappant de voir affirmer dans radnptatio 19 que
l'Eglise est par elle-même un « grand et perpétuel motif de crédibi-,
lité, ou "plutôt l'ensemble de tous les motifs si nombreux qui sont
divinement disposés pour rendre évidente la crédibilité de la foi
chrétienne. » Plus loin on insiste surtout sur l'idée que le fait de
rËgHSé>cpnstitùe un motif de crédibilité adapté à toutes les in-
telligences, aux ignorants comme aux savants ; les; simples saisis-
sent selon leur capacité ce grand fait et la réflexion scientifique
ne fait qu'approfondir cette vue confuse, sans rien y ajouter de
substantiel. On reconnaît le point de vue cher au P. Dechamps (3).
Or lui-même a bien reconnu sa pensée dans ces passages et dans

de Fide çatholica, dans Th. GRANDERATH, ,S,: J„ Geschiclite des/ Vatikdnischen


Konzils,ïï,2e Aiïfl.,Freiburg i. B., Ëferder> 1903, pp, 78, n. 125, 36l; 442 ss.
(X) Art cité, pp. 246-247...

1884, p. 86. .'.."''


(2) Gf< H. SAOTTRAIN, C. SS, R. Vie de S, E.- le card. Dechamps, Tournai
^t
(3) Gî, supra pp. 680-681 et Lettres philos, et ttiëol., surtout Lettres I, II (Des
différentes méthodes de la démonstration'dé la foi), III, V-XÏÏI, voir aussi
La question religieuse, II, note II, p. 3471 Appel et défi, çh. III, §11, OEuvres,
'%, JX, pp. 312 ss, "'
:/ "7 .
694 7, R. KREMER--

d'autres: Lorsque, arrivé à .Rome, il reçut les documents préparés


en vue des discussions, il les annota d'une manière suggestive.
Déjà dans la Brevis exposilm doctrinaè capiium quae conlineniur in
schemale constiiulionwn sacro oecumenico Çoncilio.yuticaiio propo^i
nendarum '(1),'-il souligne les passages relatifs aux motifs de crédibi-
lité^ aux relations de, la foi et de la raison, de l'Eglise et de la so-.
ciété civile, marquant parla les questions' qui vont attirer parti-
culièrement son. attention ; il à noté- SurtoutTe :passagef,où il est \.
dit'des motifs de crédibilité: «'.,; .p'r.o. sola Eéelesiâ çatholica..;-
praeslo suni et in eadem çatholica Ecclesia sunt omnibus facile co-
gnôscibilia (2). »
Mais c'est principalement dans le schéma lui-même que l'apolo-
giste reconnaît les thèses qui lui sont chères. Au chapitre IV,-
il relève les mots qui ont trait à la nécessité de démontrer la crédi-
bilité de la foi et à la nécessité de la révélation pour la connais-
sance des mystères ; c'est, écrit-il, la doctrine de saint Thomas,
et lui-même, ajpute-t-il, l'a développée dans les notes de La question
religieuse (3). Dans les chapitres VII et VIII, il souligne ou marque
de N. B. tous les passages où la crédibilité de la foi est affirmée
et distinguée de l'évidence intrinsèque des vérités à croire.
C'est effectivement encore un de ses thèmes favoris,pour lequel
il a forgé des formules comme : «La raison ne démontre pas les
./vérités dé la foi ou :'d'é/s dogmes, mais elle démontre la vérité de la
foi, c'est-à-dire que ces dogmes sont manifestement révélés de Dieu... :

Dans les choses de la/foi, l'évidence du témoignage tient la place


qu'occupe dans les choses accessibles à la seule raison le témoignage
de l'évidence, selon l'expression de M. de Bonald (4). »

Le chapitre IX, naturellement, est criblé de coups de crayon
et dé plume. Dès le titre les mots « De necessiiate et supernaturali
firmilale fidei » sont soulignés,Le texte affirmait qu'on ne peut pas
« fidem
eamdem in reale dubium revocare suumque assensum sus-
pendere », et l'archevêque annote : « V. div. opusc. V. D. » Vers la
fin, à côté du passage si caractéristique : « Ut autem huic necessaiiae
obligationi amplecténdi veram fidem et in eadem constanter perse-

Ci) Cf. MANSI, Amplissima collcciïo coiiciliorum, XLÏX,Amhem, 1923, col,


739-750.". ./ " ;.;;77.7
(2).MANSI, op. cit., col. :742 A. ' ;'-. .7 7
^ > - ^

; (3) Il s^agit de la note I dut. Il7pp. 329-348, 7l


(é)Op, cit., pp. 9-10,
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 695

verandi etc. » il écrit :« De his loquebatur mihi Gard. Bilio dum


asserebat se plura excerpsis'se ex op. m, ». En marge delà phrase :
«ita catholicam Ecclesiam instituit etcc. » on lit : «Voilà ma Dé-
monstration catholique de la révélation chrétienne plusieurs fois
.
résumée ; et spécialement adaptée à la question de la foi des simples
dans la dernière partie de : Appel et défi. » A propos de « Ad banc
propterea solam pertinent... » le prélat met en note : « Alla motiva.
Ecclesia enim ipsa suis characteribus praefulgens est primum et
praecipuum credibilitatis motivum. » Évidemment, dans l'Adnp-
tatio 19, les mots concernant la foi des simples sont soulignés.
Le terrain était donc préparé pour une intervention en vue d'ob-
tenir une-précision plus grande. De fait, dans la 8e congrégation
générale, tenue le 8 janvier, Mgr Dechamps se prononçait dans ce
sens. On sait quele schéma dû à Franzelin et à séS collaborateurs
ne fût pas accueilli sans critiques. A part des objections de fond,
assez peu nombreuses, on attaqua surtout la forme trop scolaire,
l'ordre un peu embarrassé, le style peu digne de la majesté d'un
concile Oecuménique.. Le primat de Belgique n'est pas, dit-il en
commençant, de ceux qui veulent enterrer purement et simplement
le schéma ; il faut l'amender, non le supprimer ; il admet la nécessité
de modifier la forme ; en particulier,il voudrait, comme le patriarche
de Venise Mgr Trevisanato, voir passer dans le texte certains élé-
ments des annotations. Pour être bref, et parce que ces points
devront encore être examinés en congrégation générale, déclare-t-il
en terminant, il s'abstiendra d'énumérer les changements qu'il
souhaite ;mais il les indiquera par écrit à la Députatiôn de la Foi.^).
Or, dans lé carton des archives de Malines où nous avons déjà puisé,
on trouve un brouillon et deux copies de ce discours, portant cha-
cune des corrections de la main du cardinal et la dernière certaine
ment destinée à l'édition projetée. Là les desiderata sontTamenés
à trois chefs : au chapitre II, à propos du traditionalisme ; au chapi-
tre VII, sur les relations delà foi et de la raison et la connaissance
analogique des vérités révélées en elles-mêmes; enfin par rapport
au chapitre IX :

(1) Voir le texte de ce discours dans MANSI, L, col. 246-248 ; celui du cardinal
Trevisanato prononcé dans la 6e congrégation générale, le 3 janvier 1870, se
trouve dans MANSI,ibid., col. ,178-180 ; le passage auquel Mgr, Dechamps fait
allusion, col, 178A-179D,
696 R. KREMER

« Tandem postulo ut etiam aliqua adnotationum verba inserantur in sche-


matis cap. IX. De necessitate et supernaturali firmitaié fidéi, ubi legitur p. 21 :
« Propositionem et praedicationem totius doctrinae revelatae Salvator generis
humani voluit accommodatamreddere omnibus gentibus et omnibus temporibus
suos mittendo legatos usque ad ultimum terrae et usque ad consummationem
saeculi, in perpétua successione et consensione sub visibili capite insignitos
characteribus divinae missionis ; atque ita catholicam ecclèsiam instituit, suàe-
que institutionis manifestis notis distinxit, ut ab omnibus hominibus agnoscere-
tur custos et magistra verbi revelati. Ad hanc propterea solam, et ad nullam
aliam religionis communionem pertinent motiva omnia quae ad evidentem
credibilitatem fidei christianae tam multa et tam mira divinitus sunt disposita.
Quocirca sicut haec vera ecclesia J. C. illis qui ad eam nondum pervenerunt
est signum a Deo ipso levatum in nationes et perpétua admonitio ut quaerant,
et repertam amplectantur veritatem, ita in eadem ecclesia una, sancta, çatholica
et apostolicafidèles docti et indocti fundamentis innituntur firmissimis ad plenam
credibilitatis certitudinem ».
Pèto igitur ut etiam huic textui inserantur quaedam Adnotationum verba,
ut sequitur : « ...ita catholicam Ecclèsiam instituit suaeque institutionis mani-
festishotis instruxit,ut ipsametsit ac dici debeat magnum quoddàm ac perpetuum
motivum credibilitatis, seu potius complexus omnium motivorum quae ad evi-
dentem credibilitatem fidei christianae tam multa et tam mira divinitus sunt
disposita etc. » Hujus postulati ratio est : Ut illi'qui theologiam generalem tra-
dunt, i. e. Demonstrationem christianam et demonstrationem catholicam seu
tractatum de vera religione et tractatum de Ecclesia coram oculis habeant, dum
in demonstratione christiana sive in tractatu de vera religione motiva cre-
dibilitatis exponunt se non posse silentio praeterire, uti saepius faciunt, quod
Ecclesia ipsa refulgens characteribus magnum quoddam constituât ac perpetuum
motivum credibilitatis Deumque* Ecclèsiam suam ita insfituisse ut ab omnibus
hominibus semper et facili negotio agnosceretur ut custos et magistra verbi
revelati. Etenimînterfactailla notoria aç splendida quae motiva credibilitatis
dicuntur et sunt,solum Ecclesiae îactum semper vivens est et loquens, etprius.-
quain quaeratur, sic divina sapientia disponente, hommes quaeritet iis seip-
sum ostendit.Hac itaque divinae providentiae demonstrationismethodo, et non
alia, clare intelligitur et probatur, ut Adnotationes Schematis satis innuunt :
1) quod Deus verae religionis cerlam agnitionem omnibus hominibus acces-
sibilem reddiderit ;
2) quomodo simplicium fides sit vcre rationabilis, cum ab ipsa Ecclesia do-
cente motivorum credibilitatis recipiant cognitionemomninocertam utpote
factis notoriis et ijraesertim facto pei-petuo Ecclesia innixam ;
3) quare eis, qui jam ad verae fidei certitudinem pervenerunt non Hcitum sit
ut ad fiovum procédant examen motivorum credibilitatis; seu ad novam fidei
suae demonstrationem, et simul quare ad novum hoc examen procedere neque-.
ant quin ralioni aeque ac graliae résistant.
Non inutiliter fortasse aliqua ex iis quae'nunc exposuimus, vel in Schemate,
vel in Schematis adnotationibus etiam insererentur, »

Cette dernière phrase ne figure que dans le brouillon et la pre-


mière rédaction, Sur une petite feuille détachée on trouve un autre
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS. 697
.

essai que nous reproduisons encore, parce qu'il fait suivre le tra-
vail du prélat et parce qu'on en trouve, certaines expressions dans
desamendements proposés plus tard. Nous avons mis entre crochets
les mots biffés ultérieurement par l'auteur.

«InveraseilicetEcclesiaGhristi fidèles fundamentis ad credendum innituntur


îirmissimis, nam Christùs ecclèsiam suam ita instituit, suaeque institutionis
manifestis nôtis distinxit, ut ipsamet [sit ac dici debeat] ecclesia f suis characte-
ribus rèîuigens], sit âc debeat dici debeat magnum quoddam ac perpetuum
credibilitatis motivum, imo complexus omnium motivorum credibilitatis. Ad
hanc quippe solam ecclèsiam catholicam, nec ad ullam aliam religionis commu-
nionem ea pertinent ômniâ, quae ad fidei christianae evidentem credibilita-
tem tam nmlta et tam.mira divinitus sunt disposita. Haec autem credibilitatis
argumenta [per ecclèsiam] in ecclesia et per ecclèsiam omnibus temporibus et
omnibus hominibus, [doCtis et indoctîs], voluit Christùs esse accommodata, suos
mittens légatos usque ad,ultimum terrao et usque ad cohsummationem sae-
culi, in perpétua suceessione-siib invisibilicapitc [msignita] ita ut Ecclesia [suis
characteribus insignita] sit a Déo constituta divinae revelaLionis tesiis suis cha-
racteribus tefulgens, semper vivèns, loquens, hommes quaerens priusquam ab eis
quaeratur, prius se illis ostendens, et docLrinam christianam a Deo revelatam
esse demonstrans., QuoeirCâ, sicut haec vera ecclesia J. C. illis qui ad eam
nondum pervenerunt, est signum a Deo ipso levatum in nationes, et perpétua
admonitiq, ut quàérant et repertam amplectantur veritatem : ita in eadem ec-
clesia fidèles docti et indocti plenam possident credibilitatis certitudinem.
Piissimus... » ^ *

L'occasion de réaliser ces desiderata se présenta bientôt. On sait


comment, le 10 janvier 1870, la Ce congrégation générale décida
de confier à la Députatiùh delà Foi la rei'onte du schéma.La Dépu-
tation avait déjà tenu Séance le 7 janvier; elle décida à l'unanimité
de ne-pas abandonner le schéma, mais de le corriger; dans la deu-
xième réunion, lé 11 janvier, le cardinal Bilio, président, nomma,-
sur la réquête des membres, une commission de trois Pères à qui
ce travail fut confié ; c'était Mgr Martin, Mgr Pie et Mgr Dechamps ;
on leur.permit dé s'adjoindre des consulfcurs et des théologiens,
et ils convinrent entre eux de remettre la direction dé ce travail
à Mgr Martin qui le fit exécuter par le P. KleuLgen : celui-ci prit
sonlenïps parce que, rémarque le P. Grandcrath, n'ayant point
pris part aux travaux préparatoires, il devait se mettre au courant ;
le nouveau schéma fut remis aux membres de la Dépuiation à la
fin de février et, dans la troisième réunion, Mgr Martin lisait son
rapport sur ce sujet.
Mgr Dechamps doit avoir communiqué immédiatement ses de-
:
siderata au rédacteur, car nous trouvons dans le même dossier de
698 R. KRÉMËR

Malines une lettre du P. Kleutgeri qui se dit d'accord avec l'archevê-


que surKopportunité de ces modifications, fout en voulant réserver
à là Députation^ en vertu des arrangements pris, celles qui dépasse-
raient lés corrections de forme (1). Dans le nouveau projet, le
texte un peu confus et abstrait de Franzelin était remarquable-
ment clarifié aussi bien qu'abrégé; Le chapitre IX devenait le
IIIe, qu'il est resté ; le 11 mars la Députation décidait de faire des
quatre premiers chapitres une constitution séparée. Au cours de
l'examen minutieux auquel elle Se livra, on arriva au chapitre III
le 5 marSi dans la 6e réunion;
Vers la fm on y reprenait, en lès résumant, les phrases du schéma
sur l'Eglise; seule-société religieuse authentiquée par les motifs
de crédibilité, et l'on terminait par la conclusion empruntée à
1'adnOtatio, affirmant que l'Eglise est par elle-même un motif de
crédmiiité h-réfragableiletémoin autorisé de sa propre mission.
Cette modification ne parut point suffisante à deux Pères qui
trouvaient la rédaction encore trop peu explicite. L'un d'eux pro-
posait même une formule assez longue :
« Immo ecclesia
ipsa magnum quoddam et perpetuum est moti-
vum crédMÎifatis et velut signum levatum in nationibus, divinae
sûae legationis testis irrefragabiïis. Ipsa esL sponsa Chrisfi, quam
unice dilectam sibi subarrhavit ânnulo fidei ; ipsa est, quae Chris-
tum resuscitatum a mortuis, ascendentem in caelum ; Spiritum
Sanctum descendentem in coenaculo, adimplementum eorum,
quae de Christo scripta sûnt, miracula ChrisLi et apostolorum vidit
etteStimonium perhibuit, etipsa potest dicere, ut sanctus Joannes :
et testîhionium meum est veriïm, quia csL testimonium vivum et
testis ocùlaris. Quis ea, quae harrantur a teste fide digno, qui asse-
rit, se propriis oculis vidisse, auribus audisse, in dubium vocare
audeat? Quis existentiam illius non nisi absurde inficiaretur, cum
quo loqueretur ? Ast Ecclesia non est evidenLer ille Lestis fide dignus,
qui tôt saeculorum decursu semper loqùitur, ipsa divina, immutabi-
lis, dum videt circum se humâna continuo fluxu transire (2)? »
Le procès-verbal ne donne pas les; noms des Pères qui firent cette
proposition ; on peut admettre Sans hésitation, après ce que nous
avons vu plus haut, que l'un â'eux était le primat de Belgique,

(1) Cette lettre est datée du 4 janvier, tamis Ce doit être un lapsus pouf lé 14.
(2) Cf.3\ÏANSi, op. cit., LUI, col. 188, 7' ;
L'APOLOGÉTIQUE DU CARDINAL DECHAMPS 699

qui assistait à la séance. Fut-il l'auteur du texte qu'on vient de


lire? Ce qui en ferait douter c'est qu'il diffère notablement du pro-
jet qu'il avait préparé- ;de plus^ sa forme interrogative et oratoire
n'est guère celle d'Un chapitre conciliaire ; par contre, elle convient
assez au tempérament du prélat orateur. Ce qui nous paraît certain,
en tout état de cause, c'est que l'amendement répondait à sa pensée.
Le 8 mars, dans la 8e réunion, on donna lecture du chapitre III
corrigé, mais pour le dernier paragraphe — celui qui nous occupe —
on décida de tenir compte, avant de le proposer à l'approbation,
dé certaines observations qui avaient été formulées, et spéciale-
ment dés passages du premier schéma qui se rapportent à cet ob-,
jet0.Mgr. Dechamps était absent. A-t-on voulu faire allusion à
son intervention? C'est d'autant plus vraisemblable que l'on reve-
nait à l'idée qu'il avait énoncée dès l'abord. Ce qui est sûr, c'est
que le texte amendé, qui ne fut plus discuté en séance de la Dé-
putation, est plus explicite que le premier ; nous donnons ci-des-
sous les deux rédactions en regard l'une de l'autre.

Haec est illa fides, sine qua im- Hàeé est illa fides, sine qùa im-
possibile est placere Deo,et ad filiorum possibjie est placere Dëo et ad filio-
ejus consortium pervenire, Quare rum ejus consortium pervenire. Quarè
sicut nulli umquam sine illa contigit ;siculneminiunq:uAm sine illa contigit
justificatio, ita nuilus* nisi in ea justificatio, ita nemo,nisi in ea:pêr-
perseveraverit usque ad finem, vitam séveravërit usque ad fineïri, vitam
assèquefùr aeternam. Hanc autem aeternam assequètur. Ut. airtem; Iriiie
fidei firmitatem et constantiam Deus Officio verain fidem ainplectëndi 4h
nihstans praecepto et praecurrens eâquè coristanter perseverandi; 'sa-
àuxilio S, in nostra posùit potestate: tisfacere posseinus, Deûs per FUfum.
In vera scilicet ecclesia Ohrîsti fidè- sùturi: unigenitum ecclèsiam insti-
les, docti et indocti, fundamentis ad tuit suaeque institutionis mànifestis
credendum innituntur firmissjmis, cum nôtïs instruxit, ùt custos et,, magistra
ad solam ecclèsiam catholicam, nec vèrbi revelati ab omnibus facile
ad ullam aliam religionis- communi- aghoscerètûr, Àd ntillàm enini religîo-
onem, ea pertineant omnia, quae ad sam:soçietatem praeter. solam catho-
fidei christianae evidentem credi- licam eeClesiarii ea^ pertinent 'ôiriniaj
biljtatem tam multa et tara mira di- quâe ad evidentem fidei christianae
vinitus sunt disposita. Quare eccle- credibilitatem tam mira divinitus
sia per se ipsa magnum qiioddam et surit disposita. Quin etiam ecclesia
perpetuum est motiyum credibili- per se ipsa est' motivum credibilita-
tatis et velut signum levatum in tis et divinae suae legationis testi-
natiùnibus, divinae suae legationis moniiim. irrefragabile, ...
testis irrefragâbilis, Qub .fit ut ipsâ vélufi «signum
-

(1) Çf; MANSI, zôl, col. 190-192,


700 R. KREMER

levatum mnationes», et ad se invi-


tet, qui nondum crediderûnt et filios
suos certiores faciat firmissimo nîti
îundamento fidem, quam. pïôfitentur,
Cui quidem testimoiiio efficacius etiam
subsidium... ()

On voit que le texte adopté par la Députation a rétabli quelques


expressions du schéma et de l'adnotatio 19 surtout la phrase : « Ut
autem huic officio etc.. » ; par contre, on a supprimé la mention des
fidèles « docti et indocti ».
C'est dans la 10e réunion, le 11 mars 1870, que l'on décida des
faire des quatre premiers chapitres une constitution à part. L'ar-
chevêque de Malines n'assistait pas à cette séance (2). A plusieurs
reprises, la maladie ou la préparation de la définition de l'infailli-
bilité pontificale le tinrent éloigné des réunions de la Députation.
On sait que le texte proposé par la Députation fut encore amendé
en congrégation générale : deux amendements de rédaction à peu
près identique, qui se rapprochent beaucoup, le second surtout,
d'une phrase du schéma (3), avaient pour but de mieux-expliquer
comment T'Eglise est un motif de crédibilité ; c'étaient les emenda-
tiones 71 et 72. Les noms de leurs auteurs sont maintenant publiés ;
c'étaient Mgr Dupanloup et Mgr Ballerini,patriarche d'Alexandrie.
Le second déclarait qu'il se ralliait d'avance à toute correction
présentant le même sens que son texte. Mgr Martin, au nom de la
députation, accepta le premier amendement qui fut admis à la

(1) MANSI, op. cit., LUI, col. 166 D-167A, Lî, col 35.
(2) Cf. MANSI, l. c., col. 193-194.
(3) « Qmhia namque motiva credibilitatis quibus Christùs Salvator îpsemet
et quibus apostoli virtute Spiritus Sancti suam praedicatiohem collustrarùnt,
ad ecclèsiam catholicam in eius manifesta connexione cum Christo et apostolis
et ad eam solam, ad nullam vero aliam religionis communionem pertinent
sicut ad eam solam pertinet motivum credibilitatis coritinuatio perennis
in mirabili propagatione et conservatione religionis christianae, in eiUsdem
effectibus quam certis tam mirandis omnesque naturales causas excedentibus,
in martyriorum modo ac multitudine et (morali continUâtione) perpétua cha-
rismatum manifestatione. MANSI, op. cit., L, col. 92-93. En note : Cf. Aug. de
•»

utilit. credendi, G. 17, ad Volusian., G. 137, n. 15"sqq. ~- Merito a theologis


appéliari sblet ad illud dicïûm Richardi Victorini (De Trin. 1, C. 2) : Nonne ctim
«
omni confidentia Deo dicere poterimus.: Domine, si error est, a te ipso decepti
sumus ; nam ista in nobis tantis signis et prodigiis confirmata sunt et talibus
quae non nisi a te fieri possunt ».
17APOLOGÉTIQUE 701
DU CARDINAL DECHAMPS

quasi: unanimité ; le second perdait donc sa raison d'être et la


rédaction définitive était achevée 0.

Nos recherches n'ont pas abouti a la pleine lumière sur tous


les détails de l'oeuvre du concile du Vatican en ce qui concerne
la valeur apologétique du fait de l'Eglise. Cependant nous pouvons
considérer comme acquis: le rôle du cardinal Dechamps, d'abord
par l'action de ses ouvrages sur les travaux de la commission pré-'.
paratoire,puis par son intervention dans les délibérations de l'assem-
blée, malgré les lacunes que présente encore notre information
sur ce dernier point. Remarquons encore un fait très significatif
pour le succès que ses idées avaient rencontré et pour leur sûreté
doctrinale : alors que plusieurs écrivains avaient assez âprement
contesté la valeur démonstrative du fait de l'Eglise, les Pères
l'ont admise comme allant de soi. Tandis que, d'autres chapitres
et canons ont été l'objet de discussions minutieuses, de longs
débats, le'passage qui nous occupe n'a suscité presque aucufie Op-
position (2) et les corrections qu'on lui a fait subir ont toutes tendu
Vers le même but qui n'a jamais été perdu de Vue. Pouvait-on mieux
montrer que l'apologétique prônée par le cardinal Dechamps était

(1) Cf. MANSI, op. cit.,LÎ, col. 306 B. C, 326-327.


(2) La définition du concile a influencé le développement des idées de Frahzè*
lin, l'auteur du premier schéma. On constate un notable progrès en étendue dans
les pages où il traite de la justificationrationnelle de la foi des simples. Cependant
cette idée n'était pas absente de ses cours antérieurs à la définition conciliaire.
Nous avons fait ressortir plus haut la similitude de ce point de vue avec celui
du cardinal Dechamps. Y a-t-il lieu de parler de dépendance à propos de Fran-
zelin, indépendamment du schéma, pour lequel nous disposons du témoignage
formel du cardinal Bilio ? Lès documents et la seule comparaison des textes ne
suffisent pas. Rien ne s'oppose en tout cas à ce que le professeur du Collège ro-
main ait connu les écrits du P. Dechamps dont la notoriété a été assez consi-
dérable à cette époque et qui ont suscité des controverses qui les mirent en
lumière. Les Entreliens, au surplus, furent traduits en allemand, quelques mois
après leur publication, par Heinrich, professeur au séminaire deJMayenee, l'un
des principaux foyers de la culture théologique en Allemagne vers le milieu du
siècle.Pour la pensée de Franzelin,voir Tractalus de divina traditione et Scriptura,
thesis VIII, éditions aùtographiéès, Rome, s. d., datant de 1868 et 1869, et
éditions imprimées, Rome,1870 et 1875 ;s (les éditions aùtographiéès se trouvent
à la Bibliothèque des RR. PP. de là Compagnie de Jésus à Louvain) ; Tractatus de
Deounosecundumnaturam,2eéi.'Rame>l876.
REVUE DES SCIENCES. — T. XIX., FASC.4, — 45.
702 R. KREMËR

vraiment traditionnelle (J),? Ses protestations, ses rappels de là


doctrine des « grands apologistes » montrent qu'il n'a jamais am- •

bitionrié dé meilleure recommandation. 7^:-..';'7:.r:''--:,:' :':! "";'

Louvain. " ' R. KREMER, C.-.SS. R.

(1) Le concile n'a parlé que du « fait extérieur » ou de l'église ; aux yeux du
cardinal Dechamps, cette partie de sa démonstration était seule essentielle ; la

.'''-'.':
considération du fait intérieur ne. devait que servir de préparation à son intelli-
gence.
BULLETIN. DE PHILOSOPHIE

VI. — MORALE
Ouvrage général. •— Le livre de M. W. K» WRIGHT s'inscrit
à merveille sous cette rubrique (x). On y trouve la matière morale
traitée selon les chefs les plus variés : éthique comparative, éthique
psychologique, éthique systématique, éthique politique et sociale,
la métaphysique et la religion dans leurs rapports avec l'éthique.
L'usage scolaire à quoi le livré est destiné explique, au gré de l'au-
teur, cette distribution. Mais la philosophie propre de M. W. en
rend compte, croyons-nous, plus profondément. Car l'auteur.semble
s'en remettre à l'évolution de l'origine des sentiments moraux : et
cette idée le dispense, au principe de son élaboration, aussi bien de
critiquer ce qu'il appelle les postulats métaphysiques de la moralité
,qùe d'analyser la nature propre de l'activité humaine. Il se conten-
tera de signaler la position morale des grands systèmes philosophi-
ques et de relever en psychologie quelques données qui lui semblent
-avoir un certain intérêt moral : sur les instincts, les habitudes, etc;
On remarquera toutefois en éthique psychologique la définition
.de la Vertu — un sentiment rationnellement organisé — et l'étude
..spéciale de quelques vertus jugées importantes, ,entres lesquelles
l'auteur recommande l'économie et la révérence. L'éthique com-
parative a du moins le mérite en cet ouvrage de nous présenter
quelques chapitres précis sur les conceptions qui ont marqué lé
plus fortement notre civilisation occidentale : la morale juive, celle
des Grecs et des Romains^ la morale chrétienne, les conceptions
propres du catholicisme et du protestantisme. Ces sujets, les der-
niers notamment, sont traités en toute indépendance critique, mais
avec bienveillance. Quant à la fin de l'activité humaine, M. W.
avoue ses préférences pour un eudémonisme soucieux du bien-être,
mais où l'on tienne compte de ce qui convient à la société et d'une
certaine hiérarchie des valeurs. Sur ce dernier point, il faut du reste
reconnaître que s'il peut y avoir des valeurs absolues et éternelles,
aucune de celles que l'homme connaît maintenant ne possède ces
caractéristiques. L'auteur avoue bien volontiers que son critérium
eudémoniste demeure assez imprécis, et que les autres systèmes de
morale conservent leur utilité. L'éthique politique et sociale est
étudiée spécialement par rapport à la situation présente des Ëtats-

(1) William Kelley WRIGHT. General Introduction to Ethics. New- York, Mac-
millan, 1929 ; in-8, ix-559 pp. '
7Ô4 BULLETIN DE PHILOSOPHIE ?

Unis : on nous y propose, par exemple, un canon de la justice distri-


butive, propre à amender certains abus subsistant en cette société.
L'auteur agrée le divorce prononcé sur des raisons solides mais non
pas acquis par consentement mutuel. L'expérience morale humaine,
estime M. W., est propre à faire la lumière sur trois points capitaux
de la foi religieuse : elle atteste la.validité de l'expérience religieuse,
l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme. Dieu est ici conçu
(sous l'influence de St. Mill et de W. James) comme un être doué
d'un pouvoir immense mais fini et dirigeant l'évolution de l'univers.
Il y a dans tout le livre un grand esprit de conciliation que favori-
se un sens philosophique accommodant; une certaine modération
dans le jugement et l'estime des valeurs religieuses. Une abondante
bibliographie de langue anglaise, en fin de volume, achève de faire
honneur à Finïormation étendue de M. W.

Nature ^de la Moralité. — La question en est toujours débattue


avec intérêt. Diverses philosophies se sont appliquées cette armée
à ce problème.
La philosophie de la valeur a inspiré deux ouvrages, du reste des
plus différents. Nous devons l'un à M. J. LAIRD, dont on sait quelle
place il occupe dans le mouvement néo-réaliste en Angleterre (x).
L'ouvrage déborde de beaucoup le champ de la morale et représente
l'étude de l'idée de valeur, considérée en toute extension ; peut-être
même est-il assez impertinent de le recenser en ce bulletin, puisque
la préférence accordée par les modernes à l'idée de valeur sur ridée
traditionnelle de bien tient pour une part, au témoignage de M. L.,
à la signification presque exclusivement morale où a été restreinte
cette dernière : l'idée-de valeur, plus accueillante et plus flexible,s' ap-
plique à maints autres types de bonté. Nous ferions valoir néanmoins,
pour excuser notre entreprise, non seulement que les valeurs morales
sont entre toutes remarquables, mais qu'une analyse de ridée de
valeur et la détermination des diverses valeurs, même non moralesj
demeurent pour le moraliste du plus grand intérêt.
M. L. du reste est loin d'avoir rompu en visière à la vieille idée de
bien. Et il adopte, pour définir les lignes générales de sa recherche,
ja triple division classique : bonum utile, bonum jueundum, bonum
honestum; en d'autres termes, le.bien économique, le bien hédonis-
tique, le bien moral. Il professe néanmoins que cette division est
sommaire et qu'il y a lieu d'analyser chacun des termes proposés.
Sous le bien utile, nous devons inclure non seulement les catégories
moyens et fins, mais tout l'ensemble compliqué des conditions grâce
auxquelles une valeur peut subsister, p. ex. les conditions physiques
dé la spiritualité humaine. La notion de fin elle-même, il faut pren-
dre garde encore de la distinguer soigneusement, et de reconnaître

(1) J. LAIRD. The idea of value. Cambridge, University Press, 1929 ; in-8,
sii-384 pp.
MORALE 705

un sens propre aux valeurs inconditionnelles, aux valeurs justifiées


de soi, aux valeurs suffisantes dé soi, aux valeurs intrinsèques :
autant dé catégories où doit se distribuer une analyse qui veut être
exacte. Le bien agréable comporte au moins deux espèces : le plaisir
et le désk\ Enfin, le bien honnête ne devrait pas être réduit à la seule
vertu et à la bonté morale : car il ne doit pas contenir moins que
7J'entîer domaine de la perfection. Tels sont les biens, telles sont,les
valeurs qu'il appartient à une théorie générale de la valeur de
coordonner «n un schème simple et cohéren t.
C'est à Spinoza que M. L. emprunte au moins la suggestion de ce
schème. «Les trois cordons de-ce fil de Thésée » sont : 1° les valeurs
relatives d'élection naturelle; 2° les valeurs relatives d'intérêt
psychologique ; 3° les valeurs absolues d'excellence et de perfection
rationnelle: Avec chacun de ces principes peuvent être confrontées
les valeurs connues d'ailleurs. Soit, p. ex., celui d'élection naturelle,
selon quoi tout ce qui concerne une chose est une valeur — ou une
«j -disvaleur » -— pour cette chose, tandis que cela
qui ne la concerne
pas est pour cette chose indifférent (on appelle aussi bien ce prin-
cipe : de la non-indifférence dans la nature): on peut confronter
-avec cela Ta conception de l'utilité. Et l'on constatera alors que le
^principe dléléction naturelle est plus large, plus adéquat, plus pro-
fond^ -en somme qu'il traduit mieux la valeur. On peut le .confronter
aussi avec les théories qui définissent la valeur par rapport à la
conscience psychologique, avec la valeur de perfection. EL ainsi des
deux autres principes. Au terme de quoi, il reste à l'auteur de se
prononcer sur l'aptitude comparée de chacun de ces principes à
rendre compte des différentes valeurs. Il estime que le second (in-
térêt psychologique) est -à lui seul insuffisant, encore qu'il ait la fa-
veur d'un grand nombre de philosophes : car nos sentiments et nos
appréciations émotionnelles laissent échapper les valeurs d'excellence
objective, qui ne peuvent être appréciées que par des jugements
vrais. Car l'excellence est objective, et il la faut distinguer de ce
que Ton désigne communément sous le nom de perfection : soit l'a-
:chèvement d'un être, au plan naturel ou psychologique, soit la satis-
faction éprouvée, soit ce qui est permanent et ordonné : toutes qua-
lités qui né sont point l'excellence. D'autre part, il y a désaccord
entre le principe d'élection naturelle et le principe que l'on peut ap-
peler timologique : selon celui-ci, on ne peut accepter dans tous les
£as la condition relative qu'implique ceJui-là : car s'il y a des valeurs
relatives, il y en a aussi d'absolues ; et si 3e principe d'élection na-
turelle tient comme valeur tout ce qui convient à un être, cela peut
n'avoir aucune excellence ni dignité. Nous serions donc contraints
d'abandonner soit l'une soit l'autre de ces deux théories. Mais nous
ne pouvons abandonner la théorie timologique qui dit vrai ; d'autre
part, on ne peut dire que la théorie élecLive, ni la Lhéorie apprécia-
tive qui en est la forme psychologique, abuse du mot de valeur.
«On pourrait maintenir que l'excellence est le superlatif de la
wateWr considérée comme terme positif, et que l'élection etl'appré-
706 BULLETIN DE PHILOSOPHIE

ciation entrent en causé pour cette seule raison que toutes nos élec-
tions et toutes nos appréciations ont (ou indiquent) un certain degré
de « valeur », entendue au sens timologique. Cette vue semble pos-
sible, correcte en ce qu'elle affirme si douteuse en ce qu'elle nie; et
j'ai tenté de montrer qu'ily a des connexions étroites entre nos
sentiments et nos appréciations d'une part et notre connaissance
de l'excellence d'autre part » (p. 322). Ainsi seraient opérées, d'une
certaine façon,cette unité et cette organisation que l'on a recherchées.
Mais « il paraît plus vraisemblable, toutefois, que « valeur » est un
terme ambigu, incluant et les estimations électives ou appréciatives
et la connaissance timologique. Étant donné l'ambiguité admise de
« valeur » dans le langage courant d'un si grand nombre de pays,
il ne serait pas du tout surprenant si la tentative de mettre de la
précision dans l'idée de valeur devait s'achever en une ambiguïté
moins ample mais plus aiguë » (ibid.).
L'ouvrage se termine par un chapitre sur la mesure de la valeur.
Toutes les valeurs sont probablement conimensurables, de commen-
surabilité pure, c'est-à-dire non numérique — sauf certains cas ;
conimensurables, donc comparables II y a des lois et axiomes per-
mettant de comparer les valeurs, d'additionner les valeurs indépen-
dantes. Toutes les valeurs, étant commensurablës, constituent un
système simple à travers lequel tout entier peuvent se faire les com-
paraisons d'excellence, — ceci donc sur le plan de l'excellence et dé
la timologie rationnelle, non des sentiments individuels. Le mélange
des valeurs complique, sans la détruire, la formulation des normes
de valeur.c Car il y a des affinités entre la timologie rationnelle et
l'évaluation appréciative, voire entre les normes rationnelles et
certaines au moins des élections naturelles de l'homme. En général,
tous nos choix, que nous les connaissions ou non, sont déterminés
par des schémas relativement organisés, soit physiologiques, soit
sentimentaux, soit rationnels. Les idéals eux-mêmes semblent être
des schémas qui sont en même temps exemplaires et enflammants :
ils sont la poésie des valeurs, « mais il y a aussi une place pour la
prose ; et je pense que cette place, bien que certainement elle n'ait
pas été inoccupée, n'a pas été jusqu'ici adéquatement -7
remplie »
(p. 375).
La recherche, dont nous aurions voulu signaler la direction géné-
rale, se complique en chemin de maintes considérations historiques,
du reste fort intéressantes en elles-mêmes ; il semble que Platon
et Aristote se prêtaient en ces matières à un usage plus important
que celui où s'est tenu à leur endroit M. L. Le style a de la netteté
et de l'agrément. Mais quel bénéfice en définitive le moraliste peut-il
retirer de cette élaboration? Celui d'analyses très minutieuses, assu-
rément, où sont élégamment débrouillées quelques-unes des notions,
dont il s'occupe ; l'avertissement que l'homme est aux prises avec
des valeurs diverses, et sur lesquelles il, faut tenter de prononcer un
jugement: on diminuerait la morale à ne s'occuper que des élé-
ments spécifiquement moraux Renseignement qu'il est des expellen-
V MORALE 707
.

ces objectives et rationnelles, irréductibles aux valeurs du senti-


ment et de la nature— encore que le sentiment et la nature ne
soient pas, même de ce point de vue, tout à fait négligeables. Faut-
il espérer davantage? L'organisation embarrassée et imparfaite du
livre de M. L. trahit peut-être la confusion foncière du problème
dans les termes où il l'a posé. Du moins ne voit-on pas, à l'issue de
ce travail, que le mot de Valeur représenté une notion élémentaire.
Les choses qu'il désigné n'accusent pas ce caractère commun
qui permettrait de les organiser et de les comparer. Aussi bien, la
tentative finale de M. L. de commensurer les valeurs nous laisse-t-
elle l'impression d'Un système abstrait, et qui n'est adapté au réel
que d'assez loin. Il est d'anciens moralistes qui, munis de l'idée de
bienj avaient pour leur compte apprécié avec infiniment plus de
rigueur les différentes valeurs morales. Mais ces auteurs, nous de-
vons l'avouer, auraient mal compris que l'on pût cantonner dans
une catégorie restreinte, celle du bien, utile, une notion comme
celle de fin> qui leur semblait régner sur l'ordre entier du bien.
Les analyses où s'applique M. L., en un ouvrage qui est peut-être
le plus complet et le plus pénétrant qu'ait encore inspiré l'idée
de valeur, ne produiront croyons-nous, tout leur bénéfice que
lorsqu'elles s'accommoderont,loin de prétendre la suppléer, à l'au-
thentique métaphysique du bien.

Nous ne pourrions souhaiter une illustration plus frappante de


cette conclusion que le livre de M. Kurt PORT, inspiré lui aussi par
la philosophie de la valeur C). L'ouvrage est spécifiquement moral ;
et l'on verra que cet essai d'un système moral organisé autour de
ridée de valeur nous conduit en des voies où M. Laird, assurément,
n'eût pas songé à nous engager.
Ce n'est que par mode de critique que se font jour les conceptions
originales de l'auteur : d'où la forme assez compliquée du livre. M. P.,
à qui l'on doit déjàla publication d'un important ouvrage posthume
dé KERLER (mort en 192Ï) (2), entreprend d'exposer ici les concep-
tions morales de ce philosophe, telles qu'elles ressortent de deux
de ses ouvrages : Au-delà de l'optimisme et du pessimisme (1914), Le
Penseur (1920) ( 3) ; de quoi M. P. prend occasion d'introduire ses
propres vues, au point que le critique supplante bientôt le commen-
tateur, et que nous assistons à la formation du propre système
moral de M. P.
La morale de K, est commandée par ce principe que la parfaite
:
moralité consiste dans le dévouement rigoureusement désintéressé.

:
(1) Kurt PORT. Das System dér Werle. Kerlers Wcrkclhik und die Formen des
Gèistes im wertphilosophischehSihne. Munich et Leipzig, Duncker et Humblot,
1929..-; in-8, xn-320 pp. '.-..'.
(2) D.-H. KERLER. Weltwilleûnd Wertwille., Kroener, Leipzig.
(3) Jenseifs pon Opiimisnxus. undPessimismus. Der Denlcer,
708 BULLETIN DE PHILOSOPHIE

Le renoncement à soi-même est la valeur des valeurs. Mais on peut


définir le contenu ou l'objet de cette Iiingabe. Négativement : «e
ne peut être le plaisir, le bonheur, le bien du sujet ni celui du pro-
chain ; ce ne peut être non plus rien de contraire à la raison. Positive-
ment : ce sont les valeurs de culture esthétique, intellectuelle, per-
.
sonnelle. D'où deux ordres de valeurs : celle du dévouement, que
K. nomme valeur de sujet (Subjektwert), et celle des objets où se
termine le don de soi (Objeklwerl). La première valeur sans la se-
condé est encore immense ; la seconde sans la première n'est rien.
La perfection est dans la rencontre des deux. Lé formalisme kantien
est donc insoutenable. —Les Objektwerte sont relatifs, et varient se-
lon les individus ; il n'y a pas une hiérarchie de ces valeurs. L'indi-
vidu ne doit écouter que sa conscience du moment, non un Dieu,
une loi ou un prophète. Seul le Subjektwert est valeur des valeurs
pour le temps et pour l'éternité. Par là, l'éthique de -K. se propose
comme Un impersonnalisme où est substituée au contentement de
soi-même la volonté de valeur. — Par là aussi, cette attitude mo-
rale se définit aux antipodes de l'attitude religieuse.L'homme moral
est l'axe du.monde, créateur d'idéal; il n'est pas une poussière
dans le monde, mais ce qu'il y a de plus puissant dans le'monde. Il
prend pour objet de son dévouement non une personne, tût-elle
Dieu, mais la valeur. L'homme religieux se soumet à la volonté
universelle (Weltwille), l'homme moral forme sa vie d'après la
volonté de valeur (Wertwille). Là, passivité ; ici, spontanéité active.
— Quant à la réalisation de cette morale, s'il est vrai que l'on goûte
plaisir et amour dans l'idéal, ils ne sont pas cependant la fin de
l'action : donc celle-ci reste pure. On reconnaît d'ailleurs que cette
morale se réalise plus ou moins selon les sujets, qui pratiquent un.
compromis entre l'idéal et les exigences de la réalité. — L'action
morale demande l'aséité, c'est-à-dire d'être libérée de toute déter-
mination transcendante et immanente : elle est pure ^création: par
le sujet. G'ést pourquoi l'être est une contre-valeur. Le souverain
grief contre l'être est que les présupposés de notre vie né sont pas
entre nos: mains: une moralité qui n'est pas l'oeuvre propre du sujet
n'est pas une vraie moralité.
De «e système, M. P. approuve le rigorisme, la critique qu'il, con-
tient du-naturalisme et de la morale religieuse, la considération sur
la réalisation de la moralité, l'exigence d'aséité de l'idéal moral et
le rapport de l'être avec la valeur. Il admet en somme l'éthique
formelle de K., fondée sur la valeur de sujet. Mais sa critique doit
porter surtout sur l'éthique matérielle, ou la détermination des ob-
jets du dévouement. K. est antiformaliste total ; M. P. le sera aussi,
affirme-t-il, mais sur de tout autres fondements que son prédécesseur.
D'un mot, M. P. ne peut tolérer que la valeur de sujet, le dévoue-
ment, reçoive d'un objet quelque surcroît. Ki est infidèle à sa posi-
tion fondamentale qui en arrive à reconnaître une importance mo-
rale aux buts. Un but est pour le désintéressement une injure. Le
déyquement est de soi raisormable, En dehors delà' valeur: du dévouç-
MORALE 709

ment, il n'y a pas d'autres valeurs objectivement valables (objektiv-


w,ertige Werte) que celles que M. P. appellera psychiques (voir infra).
Les Objektwerte de K. n'existent pas comme tels ; et s'ils existaient,
ils ne seraient d'aucun inLérêt en morale. M. P. en arrive donc à
substituer à la morale encore dualiste de K. une morale moniste,
fondée tout entière sur les valeurs de sujet. Morale privative, certes,
où l'on se détourne du bonheur : mais aussi morale positive, où
s'accuse la volonté de souffrir Ce qui a positivement valeur morale,
c'est de se tourner vers la forme négative du bonheur, vers la souf-
france"; ce qui est moralement condamnable, c'est de se tourner
vers le plaisir, mais aussi de se détourner de son contraire. Il y a
donc un contenu ascétique de la morale moniste. La douleur est
sacrée, la douleur active, s'entend, non pas le mal d'une rage de
dents ; avec elle on fait du divin. Par là, M. P. maintient un anti-
formâlisme positif, maïs fort différent, on le voit, de celui de K.
Cette morale est l'une des deux morales possibles : car il en est une
autre que fondent les valeurs dites psychiques. M. P. a mis son plus
grand effort à signaler ces valeurs psychiques qui constituent,parmi
les valeurs objectivement valables, une catégorie distincte des va-
leurs éthiques ou valeurs de sujet. Elles sont les valeurs qui at-
teignent leur forme parfaite dans l'expérience mystique et l'inspi-
ration poétique. Il y a chez M .P. un sentiment très vif de l'excellence
de ces; instants qui se caractérisent, dit-il, comme plénitude et ri-
chesse infinies, mais dont la nature véritable est de mériter l'émer-
veillement et d'être divins. On ne peut mettre en doute la valeur
objective d'un tel état : car il est situé en réalité au-delà du plaisir
et dû déplaisir (il n'appartient donc pas à la catégorie des valeurs
qui,ne sont valables que pour le sujet, subjektivwertige Werte) ;
surtout, il n'est pas un état nu, mais affirmé, voulu comme devant
être ; on sent que c'est cela qui doit être, tout le reste est étranger,
on est, on vit dans ce ravissement. Entre les deux catégories de
valeurs objectivement valables, celles de sujet et celles d'objet, i]
1

faut placer les valeurs psychiques dans la seconde : car elles ne con-
sistent pas dans le renoncement à soi.Ces valcurs-sont ainsi le seul cas
de valeurs objectivement valables qui soient en même temps valeurs
d'objet. Mais elles sont accompagnées de valeurs de sujet ou éthi-
ques : car il y a ici encore détournement de soi et même douleur
poétique réelle. Il y a donc ici deux valeurs conjointes, et c'est pour-
quoi cette morale, à la différence de celle qu'on a tout à l'heure
exposée, est dualiste. A cet endroit, s'élève un problème, infiniment
délicat, au dire de M. P., et qu'il n'a pu résoudre, après maintes
hésitations, qu'à la'faveur d'une expérience privilégiée: des deux
,
valeurs composant cette morale, quelle est la plus élevée, la psychi-
que ou l'éthique ? M. P. opte pour la valeur psychique. Et il en donne
cette preuve que, pour le temps où cetLe valeur se réalise, elle sus-
pend l'exigence morale ordinaire, impersonnelle et ascétique. Ce
fait de dévaloriser et de dépasser la valeur morale commune est le
trait le plus éclatant de la valeur psychique. L'amour et le désir sont
710 BULLETIN DE PHILOSOPHIE

alors rectifiés, et prennent rang de choses merveilleuses et divines.


Le royaume de l'éthique décrit plus haut n'est pas illimité ; il trouve
sa fin dans l'état de ravissement, Morale transpersonnelle, qui ne
vaut que pour l'homme psychique, en état psychique. En dehors
de là, les exigences éthiques retrouvent leur empire.
C'est précisément la morale de K. telle qu'elle est exposée en son
premier ouvrage dont M. P. s'est occupé, assez librement comme
on voit, jusqu'ici. Dans l'opuscule sur Le Penseur, K. proposait un
amendement de sa première conception et substituait au dévoue-
ment, comme valeur des valeurs, l'esprit, mais en état de saisisse-
ment, d'enthousiasme. A l'inverse de K. lui-même, M. P. estime
que cette théorie nouvelle est moins digne d'attention que la pré-
cédente, où l'éthique formelle avait trouvé, avec la notion de dé-
vouement, sa plus juste expression.
Il est sans doute superflu d'intenter une critique de cette morale
des valeurs. L'inspiration du système est manifeste comme aussi
la méthode qui l'a construit. On aura observé que la notion fonda-
mentale de valeur, loin d'être soumise à l'analyse, est assumée ici
en toute sorte d'agencements et de combinaisons, où rien ne semble
gêner la liberté de l'auteur. M. Laird protesterait!contre une telle
exploitation de la notion de valeur ; et il est certain que ses analyses
mieux suivies auraient contenu M. P. en de plus strictes bornes.
Mais peut-être percevrait-il aussi, en présence de ces étranges con-
structions, le danger qu'il y a de séparer, comme il a fait, la notion
de fin de la notion de bien comme tel.
L'essai de M. MAMELET sur l'idée de moralité révèle des origines
philosophiques très différentes des précédentes i1). L'auteur est
sous cette impression que la faune morale, ainsi parle-t-il, telle que
l'ont découverte de nos jours nos sciences positives, a fait éclater
par sa richesse les concepts traditionnels de la moralité. Il appar-
tient désormais à la philosophie d'élaborer de la moralité une notion
assez souple pour qu'elle comprenne la complexité et diversité de
la vie morale de l'humanité, telle qu'elle est maintenant connue.
Or, la méthode la plus propre à cette fin consiste à définir la mora-
lité dans ses relations générales avec la vie, dont elle est issue sous
la poussée des énergies vitales les plus profondes et dont elle n'est,
en somme, qu'un mode d'organisation. Et cette conception de la
moralité, qui trouve son exacte justification dans l'analyse géné-
tique directe, reçoit un crédit préalable du fait de son aptitude à
concilier les oppositions conceptuelles où se heurtent, sans pouvoir
les résoudre, les conceptions dogmatiques de la moralité. C'est
cette première entreprise à quoi s'est appliqué M. M. dans son
petit livre.
Il entend résoudre quatre des antinomies les plus graves et les

(1).A. MAMELET. L'idée positive de la moralité devant la critique philosophique.


Préface de M. I,. BRUNSCHVICG. Paris, Alcan, 1929 ; in-12, yiu-94 pp.
"' :•" MORALE:
.
7il
.

pjus célèbres oùa buté la philosophie morale. L'antinomie de la


forme et de la matière, telle qu'on peut l'énoncer à partir des ana-
lyses kantiennes:: ou-bien la loi morale sera dépouillée de toute
.matière émpir.'que: et réduite à prendre pour matière sa propre
forme ; ou bien elle comportera une matière, mais irréductible à
sa forme; L'antinomie de la moralité réelle et de la moralité idéale,
telle que l'imposent les exigences de la connaissance positive : où;
bien 1'011 fera de la moralité donnée la mesure de la moralité idéale,
ou bien l'on situera la moralité au-dessus de toute réalisation effec-
tive, dans la région du droit et de l'idéal. Dans le premier cas, Oh
méconnaît les exigences de la volonté morale qui n'ont pas été réa- ;

lisées dans la pratique; dans le second, on renonce à faire delà


moralité un objet de connaissance. L?àntinomie du sujet et dé
l'Objet, du coeur et de l'esprit : ou bien la moralité sera conçue comme
naissant et tirant toute sa sève de l'affectivité dû sujet, et elle sera
privée de valeur universelle, rationnelle ; ou bien on l'appuiera sur
la conception rationnelle d'un ordre objectif, et l'on s'interdit de
définir cet ordre d'une façon positive, de fonder l'obligation pour le
sujet de s'y soumettre, et l'on se met dans la nécessité de recourir
au sentiment, exclu par hypothèse. L'antinomie de l'individu et de
la société : on concevra la moralité ou bien comme une manière
d'être de la société, qui ne s'imposerait à l'individu que par l'effet:
d'une contrainte extérieure mettant en jeu dans la conscience indi-
viduelle; des sentiments purement égoïstes ; bu bien Comme ùhë ma-
nière d'être dé l'individu s'élevant, par un effort de réflexion sur
la vi'ei à'-la.conception de valeurs etde règles idéales auxquelles IL
subordonne librement sa vie et sa. pensée. Dans un cas, on nié là
moralité même ; dans l'autre,on la prive du caractère d'universalité -
pour la dissoudre en une poussière de 'manières d'être individuelles;
on en fait même une menace pour l'ordresocial, fondé sur une 'syn-
thèse de traditions, de moeurs et de dogmes. : '':'
Chacun des dilemmes énoncés nous Contraint donc, s'il estiné-
luctable, d'abandonner l'une ou l'autre des exigences substantielles
de la moralité. Or, à chacun d'eux M, M. applique, pour lé résoudre,
une conception constante de la moralité, que nous avons évoquée;
tout à l'heure. Si l'on tient que laloi morale est une création delà
vie, que les réalisations: historiques de l'idéal sont le lieu dê-pâssage
du progrès qui les dépasse sans cesse, que. l'ordre objectif est une
"sublimation des tendances subjectives les plus élevées, que les exi-
gences sociales et les libertés individuelles se concilient et se sou?
.

tiennent dans le développement croissant de la conscience morale;


'si l'on se rallie en un inot à cette idée.de la moralité comme organisa-
tion progressive de la vie, nous échappons aux dilemmes, nous res-
taurons dans son intégrité la moralité, que menace, en quelqu'une
de ses exigences, toute conception dogmatique, Son relativisme
foncier met cette conception à l'abri de toute contradiction interne.
Là moralité ne se conçoit parfaitement que comme un humanisme
moral, non seulement parce que Top érige l'humanité idéale ep
712 BULLETIN DE PHILOSOPHIE

norme du progrès individuel et social, mais encore parce qu'elle


ramène le rationnel à être, non une entité uiétaplrysique, mais une
fonction humaine.
La méthode de M.M. est séduisante,et il se tire brillamment d'une
originale entreprise. Dès l'abord cependant l'on devine le danger :
et c'est qu'il est rare de rencontrer un bon dilemme,à plus forte rai-
son en matière morale. De fait, l'auteur de la préface ne s'est pas
retenu de signaler quelque insistance dans les oppositions marquées ;
nous dirions à notre tour que certaines des antinomies ici énoncées
ne valent qu'en fonction d'un système préalablement admis (la
première en fonction de Kant, la quatrième en fonction d'Aug.
Comte et de l'école sociologique) ; ou bien supposent reçus certains
postulats par ailleurs contestables (la seconde agrée }a nature
positive de la connaissance) ; ou bien simplifient quelqu'une de
leurs branches (comme l'énoncé de l'objectivisme dans la troisième).
Par là, l'auteur restreint d'avance la valeur de la conception qui doit
résoudre ces antinomies.
Nousjne^disons point pour autant que la pensée de M. M. soit
sans intérêt. Elle constitue, en telle de ses analyses, une vigoureuse
critique de là notion de conscience sociale, telle que l'a élaborée la
sociologie contemporaine ; elle témoigne d'un vif désir de concilier,
avec les exigences tenues pour inviolables de la science positive,
des exigences d'objectivité et d'universalité; elle plaidé enfin pour
une morale à quoi l'auteur attribue (par une appropriation dont
nous serions jaloux) le beau nom. d'humanisme, et qui entend la
moralité comme une fonction humaine, comme une façon supé-
rieure pour l'homme de s'introduire en la vie et de s'accorder avec
elle ; revendication qui pourrait être légitime et belle, et mériter
ces accents d'un fier lyrisme philosophique, où s'élève quelquefois
notre auteur. Le dommage est que, dans l'esprit de M. M., huma-
nisme veuille dire inévitablement relativisme. On aura reconnu déjà
les affinités spirituelles de M. M. et combien il convenait que son
livre nous fût présenté par l'auteur du Progrès de la Conscience.
Cette morale, dès lors, est sujette à la critique que mérite cette phi-
losophie sous-jacente. Du point de vue spécial de la moralité, on
peut observer en outre que le dogmatisme, comme parle 'M. M., ne
conduit pas infailliblement à une morale anti-humaniste ; en d'au-
tres termes, que le souci de « fonder » une morale ne nous oblige
pas à séparer celle-ci d'avec l'expérience et la vie : le cas de Kant
n'engage que lui seul et ne condamne pas toute entreprise méta-
physique en matière morale ;d'autre part, l'idée de progrès successif,
de réalisations de plus en plus parfaites, n'est pas essentielle à la
notion de moralité. M.M. en est encore réduit à chercher dans la
société l'explication de l'universalité de la loi morale ; à considérer
l'instinct altruiste comme la plus noble des données affectives : ren-
contre-t-il exactement en cela la nature de l'expérience morale?
Nous croyons que la substitution de l'enquête historique à Tanalyse
métaphysique ne favorise pas une notion irréprochable delà morali-
MORALE 713

te :1e sensmoral très aigu de M.M. ne pouvait réparer l'erreur foncière


de sa philosophie.

La mofale de l'absolu conserve encore ses défenseurs. Et c'est


précisément ce caractère disLinctif de la valeur morale d'être, entre
toutes* inconditionnée, dont le R. P. SCHUSTER entreprend l'ex-
plicationl1). L'inconditionné ne coïncide pas avec ce qu'on appelle-
rait robjectiviLé de la morale, par opposition à un subjectivisme
arbitraire et faillible; ni avec les idées d'universel, de permanent,
de vrai. C'est dans la critique de ces conceptions qu'il faut chercher
l'idée que se fait l'auteur de ce caractère inconditionné du moral :
il l'eût établie avec avantagé d'une manière plus expresse. Bien
qu'elle ne consiste pas dans l'infinité, on ne rend compte de cette
valeur que si l'on reconnaît son rapport avec une valeur infinie.
L'analyse de l'obligation morale- nous conduit à faire dépendre
celle-ci de la volonté législative de Dieu ; non pas que Dieu veuille
arbitrairement nous obliger, mais parce qu'il fait ainsi collaborer
l'homme % sa gloire. La moralité possède une valeur inconditionnée
en ce qu'elle procure la glorification de Dieu. Par ailleurs, la nature
de l'homme a son rôle dans l'établissement de cette valeur : car si la
moralité est glorieuse à Dieu, le fondement en esL qu'elle procède
d'une personnalité capable de connaîLre et d'aimer Dieu, d'une per-
sonnalité qui est l'image de Dieu. L'auteur étudie soigneusement
cette idée de l'homme comme image de Dieu, dont il estime qu'elle
est la dernière réponse métaphysique à la question de l'origine de
là valeur inconditionnée de la morale.
Une tentative comme celle de M. M. prouve l'opportunité de l'étu-
de du R. P. S. La valeur inconditionnée de la moralité représente
assurément l'un des caractères les plus rebelles à l'interprétation
relativiste. Encore faudrait-il considérer de très près cette notion.
On devine que le point délicat, en la démonstration que nous ve-
nons de suivre, est le passage de l'inconditionné du moral à l'infini
de Dieu : or, on peut-juger que l'auteur s'est acquitté assez soinmai-
remet de cette tâche. II traite peut-être les philosophies modernes,
dont il parle, en apologiste plutôt qu'en criLique. Il recourt d'un
élan trop sûr aux explications fondamentales, et sans circonscrire
d'assez près la moralité, dont il s'agit. Nous ne contestons pas
la vérité, de ses conclusions ; mais nous craignons qu'elles ne s'im-
posent pas sans réplique aux esprits peu familiers avec Ja tradition
d'où elles s'inspirent.

Monographie. — La notion de bien commun a fait l'objet d'un

(1) Joh. B. ScHtjSTERy S. J. Der unbèâingie Weridcs Sititiclm. Dans les':Ca-


hiers Philosophie ùnd Grenzwissenschaften(II. Band, 6. Heft.).Innsbruçkf;Ràuch,
1929 surf. 110pp.- V
7l4 BULLETIN DE PHILOSOPHIE

travail attentif et important du R. P. KAIBACH (*). L'auteur se pro-


pose précisément de définir, par l'étude de la société qui est le fon-
dement du bien commun et par l'étude du bien commun lui-même,
la signification morale de ce dernier. Comme il y a un être social
qui est davantage que la somme de ses parties, il y a aussi un bien
commun qui constitue une valeur distincte et indépendante. Par là
s'établit une norme morale, fondée sur la volonté sage de Dieu,
et qui ne doit pas moins régler l'activité humaine que le bien in-
dividuel. L'homme est soumis à ces deux principes qui sont, comme
dit l'auteur, les pôles de l'univers éthique. Il y a une morale sociale
comihe il y a une morale individuelle. On oserait dire que le R. P.
prêche pour sa paroisse.. Il proteste avec raison contre une mécon-
naissance des exigences propres du bien commun, Mais l'on peut
demander si le dualisme où il aboutit constitue l'expression la
plus rigoureuse des réalités qu'il veut signaler ; s'il n'y a pas lieu
de faire rentrer le bien commun lui-même dans le système d'une
moralité où règne, comme souverain principe, la fin dernière de
la personne humaine. L'ouvrage est muni d'une abondante biblio-
graphie.

Etudes critiques. — La morale de Kant ne cesse point d'at-


tirer l'attention des philosophes. M. Laird y consacre un chapitre
dans le livre que nous avons recensé plus haut ; M. Broad doit faire
la même chose dans l'ouvrage que nous signalerons tout à l'heure.
Et c'est un livre entier que M. Morris MILLER écrit sur la loi morale
et le souverain bien, tels qu'ils furent conçus par Kant (2).
Les explications de l'auteur ont pour objet principal de montrer
la cohérence des divers éléments de la morale kantienne. Elles re-
courent, quand besoin est, aux ouvrages du philosophe propres à
éclairer la Critique de la raison pratique ; mais elles ne développent
pas les considérations théoriques présupposées, pour lesquelles l'au-
teur renvoie aux études spéciales qu'il a publiées antérieurement.
Ce sont les endroits les plus délicats du système qui sont ainsi abor-
dés. Le désir et l'inclination, nous apprend-on par exemple, ne
sont pas exclus de la morale de K. : le désir peut être justement sa-.
tisfait quand il est d'accord avec la loi morale ; il n'est rejeté que
comme principe déterminant de la moralité. La liberté et le devoir
s'impliquent : il ne faut donc pas dire que K. établit la doctrine
transcendentale de la liberté sur la conception du devoir et de l'im-
pératif catégorique pris comme base de l'éthique. La loi morale
n'a rien d'arbitraire ni de tyrannique : elle est un fait de raison.
Surtout, l'auteur a tenté de montrer la cohérence de la Dialectique

(1) Rud. KAOEACH. DOS Gcmeinwohl und seine elhisehe Bedeuiung. Dusseldorf,
Sclvwann, 1928 ;.in-8, x-227 pp.
(2) E. Morris MILLER. Moral latv and the highest good. Melbourne, University
Press, 1928 ; in-12, ix-235 pp.
..,"7. : MORALE 7?Ï5-
avec l'Analytique. Il convient que la transition d'une partie à
l'autre est abrupte : sur quoi il propose quelques observations in-
téressantes sur la manière de K, Mais il estime, qu'il est possible
à qui la considère par le dedans de justifier le mouvement de cette
pensée. Et son plaidoyer recourt de préférence à certains textes de
la Religion dans les limites de la pure raison, où K. se défend
précisément du reproche d'incohérence eh sa morale : si la moralité,
y dit-il en substance, tient d'elle-même et sans la représentation"'
d'une fin, cependant ilpeûtêtre très possibie qu'elle ait une relation ^
,
nécessaire à une telle fin, non certes comme le fondement, 'mais '
comme là conséquence des maximes adoptées et qui n'ont poirit pour
autant la fin comme principe déterniinant.K,'né fait que se rendre
ici à cette nécessité pratique où est l'homme de se représenter une
fin de son action; mais il maintient les assises de son système en
disant que cette fin est Une conséquence de l'action juste, et non Un
principe déterminant delà moralité,- Les postulats de -j'immor-':'
talité de l'âme et de l'existence dé Dieu sont aussi en connexion
avec les exigences de ce système moral. ',.
M. M. est il lui-même pleinement satisfait de ses explications?
Il né se retient pas d'adresser à son tour quelques ^critiques à K.
Elles se réduisent en là critique foncière du dualisme kantien: car
si K. rencontre, en sa morale les difficultés que l'on sait, l'origine
en est dans l'erreur qui comprometla critique de la raison pure, où
K. sépare irrémédiablement le monde phénoménal du monde nou-
-
menai. Le prix du livre semble consister surtout dans la tentative
d'un exposé sympathique, telle que nous l'ayons suivie plus haut.
Les moralistes se féliciteront que JMt. C. D. BROAD vienne de .con-
sacrer Un important ouvrage à leur science: VL'ëtudè qu'y entre-,
prend l'auteur dé cinq représentants ëmiiients d'une 'théorie mo-
rale, et choisis parmi les plus divers, est d'ordre philosophique plu-
tôt qu'historique : car c'est un système original vers quoi il
s'achemine par cette voie;, qu'il estime excellente. Les chapitres
sur Spinoza, Butler, Humé, Kant, reproduisent des .lectures don-
nées par l'auteur dans les universités"; le chapitre sur Sidgvyick et
la conclusion ont été écrits en vue de compléter l'ouvrage. Cette
' origine du livre né compromet point son .-unité,-les' différences é-
tânt bien marquées dîun auteur à l'autre, et le bénéfice des mille
remarques faites en cours de routé étant recueilli dans la conclusion.
L'historien de larphilosophie relèvera avec profit soit la présen-
tation des systèmes, soit les appréciations que proposé l'auteur sûr
chacun d'eux : il y a. làj avec une exceptionnelle clarté de l'expo-
sition, maintes réflexions originales et' pénétrantes. Sur Kant; M.,
B. ne partagerait pas toutes les vues que nous savons être celles de
M. Miller. Butler et Sidgwick semblent avoir, entre tous, les pré-

(!)' G.D, BROAH. FiveJgpes ôf ëihîcaUhèotyi Londres, Kegan, 193Cl,;; ln48,;


£xv-288 pp.
716 BULLETIN DE PHILOSOPHIE

férences de l'auteur : et il consacre au dernier une étude extrême-'


ment détaillée où se traduit l'estime fervente du maître de Trinity
Collège pour l'un de ses prédécesseurs en cette illustré maison. ,
Mais nous répondrons» mieux à l'intention de l'ouvrage en déga-
geant les résultats proprement doctrinaux qui sont le but avoué de
cette enquête.
Elle conduit M. B. à formuler d'abord ce qu'il estime être les
principaux problèmes de l'éthique avec les solutions diverses qui
sont théoriquement possibles pour chacun d'eux.; Le premier pro-
blème consiste en l'analyse des caractères: éthiques : il s'agit de sa-
voir si les notions de juste, de bien, de devoir, etc., sont réductibles
ou non à' des éléments non éthiques. Ce qui donne lieu, pour en
rester aux divisions principales, aux théories naturalistes et non-
naturalistes, relationnelles et non-relationnelles. Un autre problè-
me est épistémologique et porte sur l'origine des notions et juge-
ments moraux, notamment sur la part de la raison et de l'émotion
dansleur formation. Un autre concerne les motifs de nos- vouloirset
il se pose en ces termes : le fait pour la raison de connaître consti-
tue-t-il un motif d'action, ou bien n'y a t-il pasj à l'endroit du juste,
un certain sentiment sans lequel on n'agirait pas, même connais-
sant le juste? Enfin, supposé rejeté le naturalisme, on, doit se de-
mander si un système moral est possible, c'est-à-dire s'il y a Une
connexion entre ces deux classes de caractères éthiques que sont
les concepts d'obligation (juste, devoir, ete.^et lés concepts de va-
leur (bonté, mérite, etc.) ; cela fait,, on demandera s'il y a une
connexion entre les éléments mêmes de chacune des deux classes.
Cette détermination des problèmes de la morale, avec les théo-
ries auxquelles elle ouvre une issue, représente un résultat déjà con-
sidérable de la recherche de M. B". Pour son compte, l'auteur abou-
tit aux positions suivantes, dont il ne donne malheureusement
qu'une esquisse.
Il est très probable que les caractères éthiques sont originaux et
non réductibles à des éléments non éthiques. Les concepts moraux
sont presque certainement à. priori, et non pas empiriques, bien
que la raison ne les forme qu'avec le secours de l'expérience, qui lui
en donne les occasions convenables, lesquelles peuvent fort bien
être les sentiments d'approbation et dé désapprobation éveillés
en certaines circonstances. Il y a des propositions nécessaires unis-
sant dés caractères éthiques et des caractères non éthiques : p. ex. :
dans tout univers possible la douleur rendrait pro tanto une expé-
rience mauvaise— bien qu'une expérience pénible puisse avoir des
qualités et des relations qui là rendent en son ensemble bonne.
L'introspection révèle, parmi nos autres tendances, un désir stable
de.faire ce que l'on croit être juste, comme tel, et d'éviter ce que l'on
croit être injuste, comme tel. Il n'est pas facile de penser que si ce
désir a été surmonté par d'autres, il aurait pu être assezjort pour
l'emporter sur les autres, même si tout dans l'univers se fût passé
jusqu'alors exactement GOmme il s'est passé. Il-est presque certain
MORALE 717

que lés notions de « juste » et dé « devoir » ne peuvent pas être dé-


finis en termes de bien ; mais il n'est pas sûr que la proposition
«X est bon », ne puisse pas être définie comme signifiant que X est
tel qu'il serait convenablement désiré par un esprit qui aurait une
idée adéquate de ses caractéristiques non éthiques. Dans le cas d'une
communauté d'esprits en relations, distinguer entre la bonté totale •
dans la communauté et la bonté totale de la communauté : viser
au bien total de, ce qui peut comporter un moindre bien total dans.
Il n'y a pas un caractère non éthique qui soit commun et particulier
à chaque' chose intrinsèquement bonne. Les principes évidents de
soi de l'éthique ne peuvent être tous ramenés sous un seul principe ,
suprême.
:
Lagerbe, on le voit, n'est pas négligeable, quel'auteur a rassemblée
au terme r de ses promenades historiques. Parmi les propositions
qu'on vient de lire, l'unëporte l'empreinte de cette opinion, dé-
fendue par M. B. en son examen de Sidgwick, que liberté ou déter-
minisme importent assez peu en pratique morale. M. B., comme
S., veut bien s'en tenir à cette conviction qu'au moment où j'ai
choisi Y mauvais j'aurais pu choisir X bon, l'univers étant le même ;
mais c'est Une opinion dont on ne peut rendre compte. Surtout,
quant à là pratique morale, il est en somme indifférent que l'on
professe l'une ou l'autre théorie. S. estimait déjà que les mêmes fins
(bonheur, perfection) sont désirables dans les deux cas. M. B. va
jusqu'à revendiquer la subsistance possible, en déterminisme, du-
mérite et du démérite, du remords, de la louange et du blâme, pu-
blics ou privés. S. estimait que le déterminisme pouvait justifier le
châtiment comme moyen de correction, mais que le pur châtiment
rétributif n'est pas justifiable, même en'indéterminisme ; M. B, au
.contraire tient que ce dernier châtiment est justifiable même en
déterminisme. Ces diverses propositions s'autorisent d'analyses
ingénieuses, mais qui ne prouvent pas toujours cela même qu'elles
veulent prouver, à savoir que la pratique morale n'est pas atteinte
par une divergence théorique sur le problème de la liberté. Mais il
est par-dessus tout incontestable que le sens de la vie morale et la
nature des éléments qu'elle comporte diffèrent comme le jour et
la nuit selon que l'on professe la liberté ou le déterminisme. La fi-
nesse même de M. B. échouerait assurément- à tenter une démon-
stration contraire.
Le livre est écrif avec esprit, et maintes ironies (dont certains
Oxfordmen — Green, Bradley — font quelquefois les frais) agré-
mentent ces pages foncièrement graves. Il n'est plus trace ici de ces
insuffisances littéraires qui, au dire de'M.B., ont empêché renseigne-
ment moral de Sidgwick — que ce livre restaure et améliore — d'ob-
tenir la renommée qu'il méritait.
Saint Thomas d'Aquin partage peut-être avec Kant la faveur
des moralistes d'aujourd'hui. Une thèse de philosophie et un livre
de polémique dont le Docteur scolastique vient de faire l'objet
semblent en être le témoignage.
REVUE DES SCIENCES. — T.-XIX.,FASC.4„—460
718 BULLETIN SE J?HILdSOPHIE

La thèse est due à.M. J. PÏEPER, qui l'a présentée à l'université


de Munster. Elle se propose de découvrir le fondemenL ontologique
0
du moral d'après S. Th. d'A, Et elle pourrait s'articule)- ainsi : la
morale de S. Th. est intellectualiste ; l'intellectualisme de S. Th. est
un réalisme : il y a donc une dépendance formelle du moral par rap-
port à la réalité. L'auteur expose d'abord le rapport de la raison
théorique avec la ré alité. Il le fait, mais en appuyant exclusivement
sur le réalisme de la connaissance, exprimé do préférence dans la
formule de l'identité du connu et du connaissant. Dans ces limites,
l'esposé est précis, procédant selon une méthode philologique et
textuelle.( 2) Mais cette section aurait pu être réduite aux dimensions
d'une introduction, le vif de Ta thèse se trouvant en ce qui suit.
L'auteur se réclame de cette doçtine de S.Th. que la raison pratique
n? est pas une puissance distincte, mais seulement une extension de
la raison spéculative. Dès lors, les commandements et la direction
qui sont l'oeuvre de là raison pratique doivent être conçus comme
une application de la connaissance, en laquelle se vérifie le réalisme
que nous savons être celui de S. Th. Cette proposition est dévelop-
pée dans un exposé des actes delà raison pratique et dans l'analyse
plus spéciale de la syndërèse et de la prudence.
L'intention de l'auteur nous semble très louable; et il a insisté
vigoureusement sur ce qui est Un trait authentique de la morale de
S. Th.On remarquera notamment l'analyse des éléments intellectuels
contenus dans le jugement de la syndérèse, lequel répand son in-
fluence jusque dans le dernier jugement pratique. Nous entons
que S. Th. aUachait un grandprix à la nature objective de la moralité
et à cette liaison de la rectitude morale avec la connaissance vraie,
entendue dans son sens spéculatif. Mais on ne peut isoler du reste
cette part de la doctrine : et il n'est pas moins incontestable que la
moralité ne peuL se réduire, selon S. Th., en éléments de pure con-
naissance. Assurément, M. P. attribue un rôle à la volonté : mais
il la tient pour principe dé mouvement, non comme un principe
de détermination du jugement moral. Et c'est pourquoi, sans comp-
ter nombre d'inexactitudes, il omet de considérer en ses analyses
la dépendance de l'activité rationnelle de la prudence par rapport à
l'appétit droit : pièce, maîtresse dé là doctrine morale de S. Th. On
ne, sera donc point surpris que l'auteur accepte l'identification de
la conscience avec l'acte dé la prudence qu'est le jugement. Mais il
veut bien avouer aussitôt que S. Th. n'a jamais opéré cette identi-
fication. Nous pourrions ajouter qu'il eut plusieurs fois l'occasion

(1) - J. 'PÏEPER. Die ontiâche Grundlage des Sitllichen nach Thomas DOû Aquin.
Munster i. W., Helios, 1929 ; in-8,J5 pp.
(2) L'auLeur cite p. 9 et note 15,$ 5 l'opuscule De Natura Verbi inlellectus ;
il mentionne dans sa bibliographie, parmi les ceuvreS de S.Th., l'opuscule De
principio individuationis: écrits que l'on peut tenir pour apocryphes. "
7 '--MORALE - '""' 719

de s'y opposer, dans les textes où il signale la différence du jugement


de conscience d'avec le jugement d'élection et de libre arbitre. M. P.
se méprend sur la portée de Sui2i. Th.l. IL, 57, 6 ;-II. IL, 47, 8, où
S. Th. parle de conseil et de jugement à propos de la raison spécula-
tive ; ilenténd à tort V intellectus de de Malo, 15, 4, dé la syndérèse :
ce qui lui permet de définir l'acte de la syndérèse comme la droite
estimation de la fin, tandis qu'il consiste dans la dictée de la fin.
- Nous avons trop insisté sur l'imperfection de cette thèse. Il faut la
considérer dans les limites où elle se tient et prendre garde de ne
point chercher en elle toute la doctrine morale de S. Th. En ces.
liniites, elle représente une tentative légitime, nous l'avons dit, et
dont l'exécution fait honneur au sens méthodique, à Tintelligente
application et aux connaissances de M. P.

Lé livre du R. P. LEHU nous introduit dans la vieille controverse


de la règle delà moralité d'après S. Thomas d'Aquin Q) Il se rap-
porte plus immédiatement à un article ( 2) où le R. P. Etler attri-
buait à la nature raisonnable elle-même cette fonction de régler
la moralité dévolue par S. Th. à la raison. C'est contre cette inter-
prétation que s'insurge le P. L. qui revendiqué pour la raison, en
l'espèce, sa signification normale de raison, qu'on ne saurait sans
violence, estime-t-il, réduire à celle de nature, La démonstration, -
qui doit durer le livre entier, part du conflit ainsi défini. On eût
aimé que l'auteur nous présentât son adversaire plus soigneuse-
ment et qu'il nous initiât aux dessous vraisemblablement dange-
reux de la thèse qu'il combat. Nous sommes obligés de les découvrir
nous-mêmes, chemin faisant. Et l'on a l'impression, ici ou là, que
cette dispute, du moins dans la pensée du P. L., recouvre la question
de la distinction du bien et du mal moral d'avec le bien et ie mal phy-
sique.il est certain qu'on nepeut réduire l'un à l'autre et que l'ordre
-moral est original entre tous. Mais on peut sauver, semble-t-il, cette
originalité sans renoncer à mettre un rapport entre l'ordre mo.al
et la nature : car il est bien entendu que la nature dont il s'agit n'est
point la nature en tant qu'elle se distingue de la raison, mais la
nature raisonnable.il semble à d'autres endroits que le sens de la po-
lémique soit de sauver ce caractère de la moralité qui est d'échap-
per à la détermination'fixe où sont tenues les actions naturelles :
car si les fins de l'action humaine sont dictées par la nature de
l'homme, c'est à là raison qu'il appartient d'adapter l'action à la
mobilité des circonstances particulières.. Mais, comme on le voit '

par cette distinction même des fins et des moyens, on peut sauver
le caractère indéterminé de l'action morale sans nier cependant la

(1) L. LEHU, 0. P. La raison, règle de la moralité d'après S. Thomas. Paris,


Gabalda, 1930 ; in-12, 264 pp.
(2) Dans: Gregorianum (1927, pp. 337-357) : Norma honeslatis ad mentem divi
Thoniae.
720 BÛLLETÎN DE PHILOSOPHIE

dépendance de cette action par rapport à la nature de l'homme.


De toute façon, la divergence des auLeurs ne semble pas avoir l'im-
portance que lui reconnaît le P. L. Ses adversaires insistent en som-
me sur la dépendance dé l'ordre moral par rapporL à des fonde-
ments ontologiques : on ne peut songer à les en blâmer ; tout au
plus les avertirâ-t-oii, si besoin est, du danger où ils sont de passer
sous-silence l'originalité de l'ordre moral. Le P. L. insiste de préfé-
rence sur cette originalité : et l'on peuL d'autant moins l'en reprendre
qu'iLen vient dé lui-même à faire, comme il dit, la part de la nature.
•Dix pages dé conciliation auraienL conduiL au même résultai, que
ces deux cents pages de polémique. Et l'auteur se serait épargné de
prononcer, quelques paroles dures, de pratiquer une ironie parfois
.

piquante, d'embarrasser sa pensée dans la chicane. Nous ne jurerions


pas que l'exégèse du P. L. soi L toujours impeccable (v. g. pp. 101-
105)';. sa; définition de la droite raison est loind'être irréprochable ;
lespp. 90 et 147> sur l'information de la nature par la loi divine,
nous: paraissent difficilement conciliables entre elles. En revanche,
on trouvera dans ce:livre, et quoi qu'il en soiL du thème principal,
quelques passages excellents : comme le paragraphe sur les rapports
de lai prudence et des vertus moiales, comme la distinction de la
conscience d'ayeela raison droite, comme l'attribution (pp. 168-170)
du conseil et du jugement à la raison pratique.
Les doctrines morales de Pascal ont exercé la critique de M. E.
BAUDIN. Ayant- dénoncé naguère les londemeiiLs irrecevables des
griefs pascaliéns contrela casuistique, AI. B. entreprend maintenant
dé justifier .philosophiquement, contre Pascal et son tutiorisine,
lé recours;aux:probabilités en morale, dès lors de prouver légitime
cette méthode qu'est la casuistique. Le dessein en a été accompli
daùs uïie série dé brillants articles qu'a publiés la Vie Intellec-
tuelle i1). Lès historiens jugeront si Pascal ne mérite point le béné-
fice des circonstances atténuantes qui facilitèrent, chez l'auteur
-

dés Provinciales, laconfusion du laxisme et de la casuistique. Mais


les moralistes né:peuvent qu'applaudir au plaidoyer de M. B. en
faveur de la probabilité en morale : car il est indubitable que l'ex-
périence universelle: aussi bien que la tradition classique d'Aristote
à S. Thomas d'Âquin tiennent la pratique morale pour soumise
aux nécessités dé juger probablement ; et il n'est pas moins assuré
que l'usage de Cette dialectique garantit la sûreté de la vérité, la
sûreté de là conscience, la sûreté du salut. Car on entend bien qu'il
s'agit de probabilités propres à nous informer objectivement de

(1) E. BAUDIN. La critique pasealienne de la Casuistique, â^iiaW


iuellc, dêc. 1929, pp.-420-449; féV. 1930, pp..268-299';:avril 1930, pp. 19-39.7
mai 1930, pp. 196-215 ; juin 1930, pp. 380-398. Cf. : À propos ^e la-critique•:pas-
ealienne dé là casuistique, dans Recherches dé Science religieuse, XVIÎI(1928),-
pp. 205-223. '7
MORALE 721

tout cela qui est à considérer daùs l'action morale, à nous faire di-
rectement connaître ces réalités : M. B. a insisté opportunément
sur ce caractère objectif et direct du probabilisme dont il a pris la
défense.: r "
On se méprendrait gravement sur la portée de ces articles si l'on
s'avisait d'attribuer à têt système moral, et singulièrement à celui
qui usurpa le nom de probabilisme, le bénifice d'une apologie qui
ne concerné que l'usage de la probabilité. Que la morale en doive et
puisse user, c'est ce qu'établit M. B. ; mais de quelle manière il en
faut user,c'est de quoi les théologiens, depuis trois ou quatre siècles,
ont pris l'habitude de disputer. Dans les limites mêmes de son étude
M. B. qui emploie le mot de probabilité en son sens moderne, eût
peut-être signalé avec avantage l'acception classique de ce terme.
Cette précaution l'eût -retenu d'écrire qu'il n'est pas étonnant
«que ce soit un thomiste^ le dominicain Barthélémy de Médina,
qui ait établi et formulé'le premier la doctine du probabilisme théo-
logique ».(fèv. 1920, p. 274) : en quoi l'on passe indûment de la no-
tion classique de la probabilité aux innovations d'un système moral
particulier. Nous aurions aimé aussi que M.B. insistât sur ce point
que la légitimé dialectique des probabilités ne se présente pas dans
la vie morale comme un calcul spéculatif mais comme une recherche
ardente au service de l'amour du bien: car en cette considération
du bien doivent se résoudre maintes difficultés théoriques et pra-
tiques sur la détermination du devoir (du moins féliciterons-nous
vivement l'auteur de n'avoir pas repris ici son thème de l'article
cité des Recherches d§ Se. <rel. sut la distinction de la moralité et
dé la sainteté). M. B, entend justifier qu'il y ait une casuistique
scientifique r mais il conviendrait sans doute qu'il ne reste alors du
--superbe adjectif qu'un résidu fort modeste. Enfin, dans sa critique
du tutiorisnle pascalieh, M. B., tout entier à son objet, omet de re-
connaître que sans préjudice du probabilisme (entendu comme nous
avons dit), il y a lieu défaire usage, en de certains cas, d'un tutio-
risme des plus légitimes; et pour n'entrer pas ici en de plus amples
débats, qu'il nous suffise de renvoyer à la solution que donne S.
Thomas d'un cas de: conscience, Quodlibei 8, art. 13.
Lues avec ces précautions,les pages de M. B. méritent d'être clas-
siques; Il est bon qu'une saine philosophie rectifie les erreurs que
le génie littéraire, d'Un Pascal ou de tout autre, risquerait de faire
passer auprès de beaucoup pour authentiques vérités
Le Saulchoir. Tu. DEMAN, O. P.
BULLETIN DTCST01RE
DE LÂ! PHlLO'S'&PHIE-;::

L —PHILOSOPHIE GRECQUE
I. — OUVRAGES GÉNÉRAUX.

Sous ce titre : Les Grands Courants de la Pensée Antique (l)


M. A. RIVAUD nous présente, dans un des petits volumes de la
collection Armand Colin, «une idée approchée de Thistoire de la
pensée antique ». Il a, selon ses 'propres expressions, « tenté d'y :

faire tenir tout l'essentiel et rien que l'essentiel ». Il faut en effet,


rendre cette justice à l'auteur qu'il n'a pas embarrassé son exposé
de discussions d'écoles ; il a même fait abstraction, dans une bonne
mesure, de ses vues personnelles, pour composer un ouvrage objec-
tif, clairement rédigé et fort agréablement écrit. Une grande place
est donnée à l'histoire des sciences, des religions, des doctrines por
litiques, et ce souci d'information générale n'est pas l'un des moin-
dres charmés du livre.
Les pages consacrées aux présocratiques : ioniens, éléates,
pythagoriciens, sont peut-être un peu brèves et banales ; il semble
que l'auteur ait une tendance à minimiser plutôt la valeur propre-
ment philosophique de ces penseurs. Par contre les sophistes don-
nent lieu à Une étude plus vivante et plus fouillée ;la figure dé Socrate
nous est également présentée avec beaucoup de mesure et de fi-
nesse. Cependant c'est, évidemment, l'exposé dû platonisme qui
retiendra surtout l'attention. Alors que tant d'écoles critiques
donnent aujourd'hui de cette philosophie des interprétations di-
verses et souvent opposées, alors que tant d'hypothèses, d'allure
plus ou moins scientifique, sont presque quotidiennement émises,
M. R. a su trouver, semble-t-il, la note juste et l'équilibre qui
conviennent; Sans nier l'évolution de la pensée de Platùn, il sait
maintenir cette évoluton dans de sages limites, Platon reste, pen-
dant toute jsa "carrière le philosophe des Idées. Si, à la fin de sa vie,
il ne parle plus, guère des fornies,« il sait que l'ordre étemel existe,
sans contestation possible, et que nous pouvons nous reposer en lui»

(1) A. RIVAUD, Les Grands Courants de la Pensée Antique, collection Armand


Çplin (Section de Philosophie). Paris A. Colin, 1929 ; in-16, 220 pp.
.''",.. PHILOSOPHIE GRECQUE 723

(pp. 107-108). Les,«Amis des Idées» du Sophiste" n'étaient pas


seulement sans doute, comme on l'a conjecturé, les tenants d'une
petite éçple socratique, Celle d'Euclide de M'égare; c'étaient tous
eéùx, Éléâtes, Pythagoriciens, atomistes qui opposaient au chan-
gement perpétuel des objets sensibles la permanence et l'immuta-
bilité d'un ordre éternel » (p. 78). De même si M. R. admet une
distinction entre les Idées et « l'artisan merveilleux qui a fabriqué
la machine céleste» (p. 104), il s'exprime, dans ces difficiles ques-
tions,, avec les nuancés voulues.
A propos d'Aristote, l'auteur a su trouver quelques formules
heureuses, notamment pour caractériser l'aspect ('biologique» de
sa philosophie (p. ,135) et l'allure fonctionnelle de sa morale (p.
140) : néanmoins quelques réserves s'imposent touchant l'exposé
général du péripatétisme (*) Ainsi le problème des catégories aurait
mérité, peut-être, de servir de préface à l'exposé général du systè-
me, puisqu'il sert. Traditionnellement, d'introduction à VOrganon
dont il précède, logiquement, les autres traités; R. en parle, on se
sait trop pourquoi; après avoir parlé de l'Analytique. La théorie
de la matière et de la forme, ainsi que celle des quatre causes avaient
leur placé normale dans le paragraphe intitulé: Physique, puisque
tel est le titré du traité qui expose ex professa ces questions. Enfin la
définition du mouvement est donnée de façon bien superficielle
(p. 130)7et sans quéT'on puisse voir suffisamment le lien étroit qui
rattache^ pour Aristote, la doctrine de la matière et de la forme
.
et l'analyse conceptuelle qu'il donne du mouvemeiiL. Par contre, la
contingence des lois -de la nature est soigneusement marquée.
Ces remarques spéciales n'enlèvent rien d'ailleurs au réel intérêt
qui s'attache à la lecture des pages si pleines et si judicieuses de
M. R. ; on reconnaît volontiers qu'elles remplissent fort" bien le
but pouf lequel elles- ont été écrites.
La manière de M. R, MONDOLFO, dans son exposé général de la
philosophie ancienne; est toute différente de celle de M. Rivaud; 11
nous présente moins une histoire littérairement composée qu'une
série dé-textes choisis des divers penseurs étudiés (2). Son but,
comme celui de la; collection inaugurée par ce Volume, consiste à
mettre le lecteur en présence des sources elles-mêmes.. L'initiative
est heureuse et-habilement conduite. Dé brefs paragraphes d'in-
troduction donnent les renseignements Ibiograpliiques et biblib-

(1) Le traité de VAme ne figure pas, par inadvertance évidemment, parmi.


la liste des-principaux ouvrages du Stagirite.î)ans l'interprétation qu'il donne
de l'ouvragé, M.R. sémontre favorable à l'hypothèse d'une sm-vlé individuelle
de l'âme humaine. .'.'-.-,."' .; > •' -

.-- (2) R. MONDOLFOJ IL Rensiero Anlico, Storià


délia FilosofiaGreco-Romaria.
Storia dellâ Fisolofià espôstaCon testi scleti dallé foriti, Vol.I. Milàno, Genova,
Roma, Napoli, Spciéta éditrice Dante Alighleri, 1^29 ; in-8, IV-515 pp,
.
724 BULLETIN D-HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

graphiques indispensables, l'exposé même des doctrines étant réalisé


sous forme de citations plus ou moins étendues. Le plus souvent,
des fragments historiques, empruntés à Aristoté, servent à indiquer
les tendances générales d'un auteur et l'esprit qui anime sa philo-
sophie. La; méthode adoptée est fort adroitement appliquée à
Socrate que nous atteignons tant à traverslès'(premiers Dialogues
de Platon qu'à travers certains fragments de Xéiiophon. La phi-
losophie de Platon, infiniment plus complexe, riche et nuancée,
était plus difficile à reconstituer à l'aide'de textes fragmentaires.
Beaucoup penseront, notamment, qu'il eût fallu distinguer dif-
férentes étapes dans la pensée de Platon. II y avait là un problème
important qui n'a pas été abordé. Par contre, le système d'Aristoté,
mieux lié, d'allure plus didactique, se prêtait plus aisément à
cette manière de faire et l'exposé qu'en donne M. M., bien appuyé
sur les textes principaux des Physiques et des Métaphysiques,
semble tout à fait intéressant et dépasse de beaucoup la présenta-
tion un peu simple qu'on en donne généralement dans les manuels.
Le problème des Catégories, celui de la'contingence: des lois de la
nature (*),: en particulier, sont rapidement mais finement traités.
Tout cela est loin d'être banal et supposé une connaissance dé
première main de la doctrine du Stagirite.;;, ?

Il faut donc féliciter M. M. d'avoir eu Paudace, en même temps


que l'abnégation, d'écrire une histoire de là philosophie ancienne
avec les monuments mêmes de cette philosophie. Cette prise de
contact immédiate avec les textes est autrement instructive et
féconde que nombre de discussions critiques, toujours plus ou
moins arbitraires, qui encombrent tant de récents ouvrages.
Cependant la méthode adoptée ne va pas sans quelques inconvé-
nients ; l'impression produite est celle d'une mosaïque, d'une
juxtaposition de fragments isolés, la continuité d'un même courant
de pensée apparaît plus difficilement. Il eût fallu développer davan-
tage les paragraphes d'introduction et de transition dans lesquels
l'auteur lui-même prend la parole. Dans le, même ordre d'idées,
la partie bibliographique, surtout en ce qui concerne Platon et
Aristoté, eût gagnée à être plus soignée ; ni les travaux de Gampbell
pour Platon, ni ceux de W. Jâger pour Aristoté, ne sont même men-
tionnés. Mais tout cela vaut-il la lecture d'un passage du Banquet
ou du Phêdon, ou la méditation d'un texte des Métaphysiques 1 Je
suis bien loin de le penser.

II. — MONOGRAPHIES D'AUTEURS.


Présocratiques.-—Au rebours deM.R. Mondolfoie Prof.J. STENZEL,

(1) On voit que l'interprétation fantaisiste du péripatétisme,proposéenaguère,


sur ce point, par Jf. L, Rougier n'est pas précisément en trainde faire école,
PHILOSOPHIE GRECQUE 725

dans-son étude des philosophes présocratiques (*), donne une large


place à l'exposé des systèmes critiques. Il y consacre un paragraphe
dé son introduction, et son exposé personnel est toujours étayé par
les travaux de l'école de "W, Jâger. A.u rebours également de
M. Mohdolfo, S. entend faire oeuvre systématique ; il insiste sur la
continuité du développenient de la pensée grecque, et, un peu trop
peut-être, sur l'aspect. « métaphysique » de ces premiers tâtonne-
ments dé la philosophie; Il y voit la recherche d'un «principe»
rationnel d'explication du monde — ce qui est juste — et-même un
ensemble de spéculations sur l'être et sur la substance — ce qui
paraît âû moins prématuré pour quelques-uns. Selon une conception
qui paraît devoir s'imposer en Allemagne, mais qui n'a pas encore
acquis droit de cité en France, il explique la philosophie d'Heraclite
comme une réaction contre celle de Parméni de : on préférait au-
trefois adopter la méthode inverse. Parménide lui-même est con-
sidéré comme un disciple des anciens pythagoriciens. Mais ce pre-
mier pythagorisme nous est si peu connu et si difficilement accessi-
ble que c'est peut-être là expliquer obscurum per obscurius.

Platon.-—La collection des Grands Coeurs a été heureusement


inspirée en demandant à ,M. le chanoine A.. DIES dé nous retracer
la figure de Platon (2). Nul mieux que le professeur d'Angers n'était
à même de présenter, du Philosophe des Diologues, un portrait
qui fût à la fois attrayant, vivant et sérieusement appuyé sur une
documentation excellente et de première main. Ce petit livre, si
harmonieusement pensé et si librement écrit, est le fruit d'un long
et savant commerce avec celui qui en est le héros. Peut-être doit-
on regretter que M. D. se soit quelque peu attardé à décrire la longue
crise d'âme qui, d'après lui, précède chez Platon la composition
de ses premiers Dialogues. De fait nous sommes bien peu renseignés
sûr cette laborieuse Conversion dont le récit nous est d'ailleurs pré-
senté avec beaucoup de; finesse et de charme. A part l'exposé des
événements politiques contemporains, qu'il est toujours intéressant
de rappeler pour « situer » le personnage, il semble qu'il y ait, dans
-ces.pages, une bonne part de conjecture. Je me trompe peut-être,
mais j'ai quelque répugnance à me figurer un Platon aussi « roman-
tique », fût-ce dans sa jeunesse. Par contre, une fois que nous abor-
dons l'esquisse même de la pensée de Platon, telle qu'elle ressort
de ses oeuvres, nous sommes aussitôt conquis tant par l'atfrait du
sujet que par le talent avec lequel il est exposé. Comme oh pouvait
s'y attendre, de la part de M. D., la réalité spirituelle du monde
dés Idées, cette création du génie de Platon, qui domine tout son

(1) J. STENZEL, Handbuch der Philosophie (LieferUng26) Melaphysik des


AUertums (Teil I). Mûnchenund Berlin, R. Oldenbourg, 1929 ; gr. in-8, 80 pp.
(2) A. DIÈS, Platon (Collection Les Gran0 VÇmurs). Paris, Flammarion,
ÏP30J in-lS, 221 pp.
726; BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

effort et lui donne son sens profond, est affirmée avec, toute la
netteté requise en la matière. Le mérite n'est point si banal pour
qui sait les tendances manifestées par certaines écoles critiques "tant
en Angleterre: qu'en Allemagne. De même le caractère imparfait,
relatif, de toute connaissance du sensible, de toute politique hu-
maine est parfaitement mis en lumière, ainsi que cette tendance
à l'idéal qui n'est jamais.absente d'une page de Platon. Un passage
excellent sur la « transposition platonicienne », l'identité 1ue l'on
fait pressentir entre l'Idée du Bien, l'Etre absolu et le Démiurge
créateur ( 1) nous donnent une note d'exégèse platonicienne propre-
à M. D., et que ses travaux antérieurs nous avaient déjà fait con-
naître (2).
Je.m'excuse de présenter d'une façon aussi sèche un ouvrage que"
l'on ne peut guère résumer tant il est dense et plein ; il est surtout
impossible de donner ici une idée du rythme harmonieux, vraiment
platonicien, qui â présidé à sa composition. On ne peut, je pense,
faire un meilleur éloge de ce travail qu'en le déclarant digne du
sujet traité et en affirmant que VAristoté du R. P. Roland-Gossèlin
a trouvé, dans la même collection, avec le Platon de M. Diès, le
pendant parfait qu'il semblait appeler.

Sous ce titre : The Son of Apollo, M. Frederick J. E. WOODBRIDGE,


un des vétérans du néo-réalisme, nous donne lui aussi une présenta-
tion générale du platonisme, écrite en vue d'une large diffusion (3).
Sept chapitres partagent l'ouvrage: La vie de Platon — ses écrits
— la cité idéale — l'éducation — l'amour -—la mort — Socrate.
On avouera que les titres sont assez judicieusement choisis, à cette
réserve près que l'on ne voit pas, au premier abord, pourquoi le:
dernier chapitre est consacré à Socrate ; il semble que l'un des pre-
miers eût été plus indiqué. La chose s'explique en partie de ce fait
que, pour M. W., les meilleurs écrits de Platon, les plus achevés
et les plus profonds, sont constitués par le groupe'des dialogues
socratiques. Quant aux derniers dialogues — s'ils sont authenti-
ques (?) — ils sont, en tous cas, l'oeuvre d'un auteur diminué et
vieilli (p. 257 en note). Voilà déjà de quoi nous édifier sur la manière

(1) Je n'entends, pas prendre parti ici.dans cette difficile question qui divise
tant d'éminents spécialistes. Cette identité entre le souverain Bien et le Dé-
miurge est couramment affirmée par les premiers Pères de l'Eglise grecque
comme représentant la pensée même de Platon. Dans quelle mesure cette affir-
mation leur est-elle suggérée par leur foi chrétienne et l'intention même-de leur
apologétique, dans quelle mesure est-elle partagée par les païens leurs con-
temporains, c'est ce qu'il serait peut-être intéressant d'éclaircir,
(2) Plus qu'on ne le fait généralement en France, M. D. insiste sur l'as-
pect social de la pensée de Platon. ;
(3) Frederick J. E. WOODBRIDGE, The Son of Apollo. Boston and Ne>y-
York, HougtW-on Mifflin Company, 1929'; gr. m-87XIIr272 pp.
PHILOSOPHIE GRECQUE 727

personnelle dont 4î.W; entend traiter le platonisme, .0 'nous en a


d'ailleurs lui-même, averti, dans la préface, avec toute la candeur
souhaitalile : « My Platô may not be yours, but yours,; then, will
certainïy not be mine»; (p. IX). Sans nous arrêterdavantage à. cet
« essai»,: disons simplement que le monde des
Idées ^constitue
un domaine: étrangement inaccessible au -Professeur de Columbia
University ; il préfère slnstaller, avec une âme tranquille et vague-
ment complaisante, au premier stade delà dialectique de l'aniour,
tandis' qu'à propos de la mort il étale, avec la mêine sérénité, le
matérialisme le plus épais que l'on puisse imaginer, il est
;
_
dommage
que le» néo-réalisme» de M. W. n'ait pas su se teinter, an contact
:
de Platon, d'un peu d'idéalisme ancien. C'est dommage, disons-:
nous, car l'ouvrage contient par ailleurs un bon;nombre de remar-
ques justes, vives, souvent cocasses et aussi peu banales que possi-
ble, qui dénotent Un psychologue averti et un pensem de marque.
Mais pourquoi tout cela est-il noyé dans les flots d'un insipide ba-
vardage? '; ;:; '; " ; ;.
.

-.M". P. FRUTIGÈR vient de consacrer à la difficile'question des


mythes dans la philosophie de Platon Une étude consciencieuse et
fort bien: documentée 0. L'auteurs est parfaitement au courant dès
fluctuations de l'exégèse platonicienne, notamment en .Angleterre
et en Allemagne, et, sans jamais perdre pied au milieu de ce dédale
d'opinions opposées,on tout au moins diverses, il établit ses propres
positions avec infiiïiiiieént de tact,un jugement sûr et un juste sen-
timent des difficultés du problème.—Ajoutons qu'il possède une
'connaissance de première main des textes mêmes dé Platon, il les
étudie et les analyse devant nous avec le plus graild soin.
Une première partie est consacrée à rechèrcher une définition
1

du «mythe » platonicien, et à passer en revue les différents pas-


sages des Dialogues que l'on peut qualifier de «mythiques». Tout
d'abord M. F. affirme, « qu'en dépit d'une ressemblance extérieure
les mythes de Platon "diffèrent profondément quant à leur origine
et à leur sens des véritables mythes, de ceux qu'étudie l'histoire
des religions... ils sont l'oeuvre réfléchie d'un penseur »... (p. 34).
Puis, tout en concédant que le procédé mythique s'oppose, chez
Platon, au procédé, dialectique, l'auteur estime qu'il n'y a pas
« une
hétérogénéité radicale entre le mythique et le dialectique.
On né'saurait... les isoler l'un de l'autre comme; deux éléments
invariables et bien définis.... mythique et dialectique sont des
valeurs toutes relatives, ou, si l'on préfère, deux pôles entre lesquels
il s'agit de tracer une ligne idéale » (p. 144). Voici maintenant la
définition du mythe proposée par M. F. : « Syinbplismé, liberté de
l'exposé, imprécision prudente de la pensée, volontairement main-

(1) P. ;FBUTIGER', Les Mythes de Platon, Etude philosophique et littéraire,


Parisj Alcan, 1930 ; iii-8, 295 pp.
728 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

tenue en deçà de la franche affirmation, tels sont, à noire avis,


;

les trois caractères essentiels des mythes platoniciens... » (p. 36).


« Prenant le mot dans une acception très large.... nous appellerons".
donc mythique — outre les récits nettement légendaires, mais à
l'exclusion des allégories — tout ce que le philosophe expose, soit
d'une façon symbolique, soit en marge de la .« science véritable et
sans l'aide de la dialectique, c'est à dire comme une probabilité
et non comme une certitude » (p. 37). Cette position très souple et
très large, comme on le voit, s'applique à tous les mythes platoni-
ciens ; elle en exclut lés allégories, comme celle de la caverne 0, et
les passages nettement dialeètiques qui entendent démontrer,
de façon plus ou moins apodictique, une' vérité spéculative (2).
Ceci acquis, lasecondepartie de l'ouvrage est consacrée àl'intër- '
prétation philosophique des mythes. Après avoir critique les théo-
ries anciennement émises à ce sujet, M. F. nous propose ses proprés
conclusions. Elles tendent à distinguer, dans les écrits platoniciens,
trois sortes de mythes dont le rôle littéraire et-l'a'valeur philosophique
doivent être distingués avec soin. Les Mythes allégoriques — comme
la fable des cigales {Phaedr., 259 a-d) ou l'histoire de l'ànheau de
Gygès (Rep. II, 359b-360 d) — n'ont pas à retenir l'attention du
philosophe, ce sont de purs artifices littéraires, des « apologues »
(p. 181).Cependant «même lorsqu'il donne libre cours à son imagina-
tion de mythologue Platon ne saurait oublier, ni nous laisser ou-
blier qu'il est philosophe » (p. 189). Les mythes qualifiés de généti-
ques par M. F. sont au contraire d'une interprétation beaucoup
plus délicate. Ils représentent « comme séparées dans le temps des
choses qui de fait coexistent mais diffèrent par le rang .et. la quali-
té ( 3) » (p. 190). Ce sont des mythes « génélicq- symboliques », car
c'est le devenir lui-même, la succession.dans le temps, qui a valeur de
symbole ; il exprime la marche d'une pensée analytique et discursive
qui ëhumère les différents caractères, les divers éléments d'une
réalité qui de fait nous sont donnés coexistant; Aussi M. F. rê-
vendique-t-il contre Aristoté, avec-une certaine vivacité, le carac-

(1). « Assurément; affirme M. F...... l'allégorie et le mythe .sont des genres


voisins — si voisins que tous les mythes platoniciens sont, plus ou moins allégo-
riques —^ mais ce n'est pas une raison pour les confondre » (p.101). L'allégorie
a une « valeur absolument générale », elle met en scène.des types abstraits, une
situation schématique, au lieu que le mythe « met en scène des personnages
déterminés », raconte des « faits censés historiques ». Au contraire, « la caverne
de la République est une caverne quelconque, d'ailleurs purement,imaginaire,
pvesqu'aussi schématique qu'une figure de géométrie » (p. 102).
(2.) Ainsi, d'après M. F., les.preuyes del'immortalité de l'âme, spécialement
i

dans le Phédon, ont, pour Platon, une valeur dialectique et non pas mythique
(contre Teichmùller). Cf. pp. 73, 137, 211,
(3) M. F. fait remarquer qu'il emprunte. cette définition à Plotin, Enn.,
II, 5, 9,
PHILOSOPHIE GRECQUE 729

tère nettement symbolique de la cosmogonie du Timée Q-) (pp.


201-203 et 202 n. 1). Ces mythes génétiques constituent donc
un procédé librement adopté d'exposé philosophique « un ordre
dialectique déguisé » (p. 203). Enfin les mythes parascientifiques
ont pour objet ce qui' ne peut être objet de science, c ce qui est
objet non pas d'èniaz^firj mais de simple àôËa-n (p. 210). Parmi ces
objets M. F. range non seulement tout ce qui a trait au monde du
;
devenir comme la physique du Timée., mais aussi beaucoup de ques-
tions psychologiques ou cschatologiques sur lesquelles le philosophe
né peut raisonner avec assurance. En effet, si Platon entend dé-
montrer dialecliquem eut l'immortalité de l'âme, il se sent inca-
pable « d'en expliquer la constitution intime et d'en distinguer les
facultés» (p. 212), incapable également d'en décrire, de façon cer-
taine* l'ultime desLinée (Ibid.). Ainsi, d'après noire auteur, la
division tripartite de l'âme est-elle un mythe parce qu'elle n'est
Tien déplus qu'une hypothèse reposant sur des données purement
empiriques » (p. 212). Avec ces considérations se termine la tâche
proprement philosophique de M. F. : en effet la dernière partie de
son travail est consacrée aux sources littéraires des mythes plato-
niciens et à la discussion de leur valeur poétique.
On pensé avoir ainsi résumé, sans trop la trahir, la pensée com-
plexe et nuancée de M. F. Sans entrer dans une criLique de détail,
qui dépasserait évidemment lès limites imposées à ce Bulletin,
on peut néanmoins relever quelques-uns des caracLères les plus
généraux de l'essai d'exégèse platonicienne qui nous est proposé.
Il est bien évident, en effet, qu'on ne peut traiter à fond, comme
l'a fait M. F., la question des mythes chez Platon sans avoir, du
même coup, une idée fort nette de l'ensemble du sysième. Disons
dfabord que M. Fr.utiger, comme MM. Rivaud et Diès, revendique
là théorie des Idées, et des Idées, réalités objectives, comme une ,

doctrine strictement platonicienne. Il s'oppose aussi bien au sub-


jectivisme des critiques allemands qu'à riiistoricisme de l'école
de Burnet (2). Se recommandant explicitement de M. Diès, il uti-
lise, avec tact, ce que celui-ci a appelé, nous l'avons dit, la « trans-
position platonicienne » (pp. 261-262, 269). Enfin comme le pro-

,:
(1) M,!.F. n'a pu avoir (connaissance, avant la p.ublication dé. son trayait
dé l'iiiterprétation d%i'aétïyité du Démiurge proposée "naguère par M.A. :RIVAUD
(Le système astronomique.de Platon, dans Revue d!Hisi.-de.là Philosophie,Janv.-
Mars 1928, pp. 1-2&; cf. ^Rév.des se. phil.et théol.,oct. 1929,'-pp.683-684), d'après
laquelle Platon décrivait'la; construction d'un planétaire céleste par un ouvrier
technicien. Le caractère allégorique et mythique de cette cosmogonie serait
ainsi mieux marqué,' etcelà dans l'intention même de son auteur.
.
(2) C'est- ainsi que là critique que fait M. F. du Platonism de, J. BURNET re-
joint
.
tout à fait ceUe^qui en a été donnée ici même l'an dernier ; cf. Rev.':sc. phiî.:
tliéol:, oct: 1929; pp.' 675-679, — et dans le travail de M. F. :: ,;pp.:285 et Ï4ij';'
n. 1; 117> n. 3 et 1187 : ; -
730 BULLETIN D'HISTOIRE DE LÀ PHILOSOPHIE '

fesseur d'Angers, mais pas tout à fait, à ce qu'il semble, pour les
mêmes raisons que lui, il admet que l'idée du Bien est « le véritable
Dieu de Platon » (p. 123) — que « le démiurge est consubstantiel au
monde intelligible dont il ne se distingue qu'in: àbsiraclo (1)» (p.
206 et n. 3). Cette dernière affirmation repose surtout sur l'inter-
prétation, nettement symbolique qui est donnée de,la cosmogonie
du Timée ; mais M. F. ajoute: le démiurge « représente simple-
mentl'idée du Bien sous son aspect particulier de cause efficiente »
(p. 207) et il insiste dans une note : « A la suite d'Aristoté, la plu-
part des modernes vont répétant que les idées platoniciennes ne
sont que des causes formelles ou finales, et nullement des causes
efficientes. Or rien n'est plus faux... »(p. 207 n. 1). J'avoue que la
chose ne me paraît pas si claire et que le «rien n'est plus faux »
semble, au moins, un peu vif. Du moment en effetque l'on admet
l'éternité du monde, et telle est bien d'après M. F. la position de
Platon, la nécessité d'une efficience créatrice apparaît beaucoup
moins nettement à l'esprit ( 2) ; un objet d'universelle appétition
peut sembler suffisant pour expliquer le mouvement. En tout
cas on avouera que cet appel à une causé efficiente apparaît
précisément dans un récit cosmogbnique dont on a reconnu la
caractère absolument mythique. Il semble que cela donne à, ré-
fléchir et favorise jusqu'à un certain point la thèse contraire. Quant
aux textes d'autres Dialogues, allégués par M. F., ne peut-on les
:

entendre d'une causalité exemplaire ou filiale ? Tel est le seul point


de quelqu'importance au sujet duquel une réserve semble s'impo-
ser. Pour terminer j'ajoute qu'il est dommage quéJM. F. ne nous
ait pas donné une Table des Matières un peu détaillée ; cette lacune
rend spécialement laborieuse l'étude de son ouvrage, mais je me
plais à reconnaître que ce labeur est plein de charme et de profit.

L'étude, que M. S. DEMEL Consacre aux « Mathématiques d'après


Platon», est conçue comme une analyse objective et sobre des
Dialogues préalablement disposés selon les exigences de la chro-
nologie (3). Nous pouvons noter, à ce propos, que-le Theèiète est
placé avant lé Parménide. Notons également, et ceci nous fait
entrer dans le vif du sujet, que le mot « mathématique» est pris
ici strictement dans le sens moderne de « science mathématique ».
Il né s'agit pas dans cet ouvrage d'une étude sur le-rapport des
Idées et des Nombres, analogue à celle de M. Robin ; il s'agit

(1) Cette affirmation est explicitement dirigée contre la position de M. A. E,


TAYLOR.
(2) Pour pouvoir envisager nettement, dans ces conditions, la nécessité ab-
solue d'une cause efficiente universelle il faudrait admettre la distinction
réelle d'essence et d'existence, ce qui est bien loin de la pensée de Platon.
(3).S. DEMEL, Rlaions Verhâltnis zw Mathemaiïk, Fprsehungen zur G-es.deï
Phil. und der Pàd.sIV Band, Hît 1, Leipzig, F. Meiner, 1929 j in-8°j VI-146 pp.
:
PHILOSOPHIE GRÊQUÉ 731

seulement de marquer quels sont, d'après Platon, les caractéristi-


ques de la connaissance mathématique. Il est d'ailleurs juste de
remarquer que l'esprit général de la collection dans laquelle M-. S.
publie son travail imposait cette manière de le traiter. Lès dévelop-
pements lés plus intéressants ont naturellement pour objet la
distinction entre philosophie et mathématique, notamment d'après
le Charmide (p. 43 sq.) et le Philèbe(pp* 123-127) :—. ainsi que le
caractère à priori (Apriori-Charakter) .d'après le;. Méiion (pp. 51-
53), le Phédon (pp. 56-58) et le Thééièle^p. 77 sq.)-—et le ca-
ractère intermédiaire (psaov- Charakter) d'après -le Politique en
particulier (pp. 66-71) qui, dans la pensée de Platon conviennent,
de façon spéciale, à la science mathématique. Tout"cela est objec-
tivement et intelligemment présenté. :
.

Je; ne. veux point quitter Platon et, le platonisme sans signaler
un'exçéllent article du R. P. LAGRANGÉ sur tes.- doctrines religieuses
successives de l'Académie fondée par Platon (*). Sans doute ce tra-
vail appartient-il plutôt, par son sujet,; à Thistoire des religions ;
iLcontiént néanmoins d'intéressants aperçus sur les rapports entre
là Nouvelle Académie et le Portique et à-"ce: titre il relève de ce
Bulletin; FaisanL état des meilleures Sources, l'auteur montre à
quel point la Nouvelle Académie était dépendante du stoïcisme (2),
à quel point les disciples de Platon avaient abandonné le spiri-
tualisme de leur MaîLrc et porté atteinte à la distinction dé la
matière et de l'esprit.
Je prends occasion de cette brève recènsioii pour formuler un
souhait : celui que le R. P. Lagrange consente à réunir en volume
les articles d'his Loire de la philosophieancienne: qu'il a publiés depuis
30 ans tant dans la Revue Biblique que dans la Repue Thomiste,
-,
notamment sur le Logos d'Heraclite à Philon, sur le Dieu d'Aristoté,
et sûr la morale stoïcienne. 11 y a là un ensemble de travaux de
première valeur qui, jusqu'ici, semblent n'avoir pas obtenu toute
l'attention qu'à mon sens ils méritent. Une telle publication rendrait,
sans-aucun doute, un réel service aux études.
Atàstote.-—Les Archives de Philosophie viennent :de faire
paraître une traduction et un commentaire dès deux premiers
livres de l'Ethique à Nicomaque ( 3) ; le texte adopté est: celui de

(1) 'M.'j. LÀGRANCË, 'Lês/ifoûlrinÊs religieuses éuciessives de l'Académie fondée


par Platon, dans Revue ^hbjniste a929, pp. 320-334.; ' '.". ' '"",.-
(2) M, P. COUISSIN avait-déjà formulé l'an dernier avec beaucoup de netteté
et de force cette même "'conclusion. Cf. Le stoïcisme et là nouvelle Académie,
dans Revue d'Hist. de idPhilosophie, Juillet1929, pp. 241-276 et Rcv. se.
phil. théoV, oct. 1929,rpp; :689J690;
(à); Ji SouïLliÉ et O.'CRUCHON, Aristoté i L'Ethique Nicàmachéehne^ Livrés
732; BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

F. Susemihl revue par O. Âpelt (Leipzig, Teubner, 1903); la pré-


sentation du l 0? livre est due auR. P. J. SOUILHÉ, celle du second
au R. P. G. CRUCHON, .11 est difficile;de rendre compte de ce travail
tant les différentes parties qui le composent paraissent diverses
de ton, d'allure, d'inspiratidn. Ainsi la traduction du R. P. S.
(Ïw-Livre) n'est pas une oeuvré originale, elle dépend de trop près
de celle de Barthélémy Saint-Hilaire. Certains faux sens caractéris-
tiques de l'une se retrouvent chaque fois dans l'autre, certains
passages de l'une ne deviennent intelligibles que si on a l'autre sous
lés yeux. Certes on sent que le R. P. S. a fait effort pour rapprocher
le texte de B. Saint-Hilaire de celui d'Aristote, mais il ne s'est
pas suffisamment dégagé de l'oeuvre de son devancier. Le sens de
certaines expressions aurait dû être fixé de plus près d'après Bo-
nit?, on aurait dû également mettre à profit les anciennes versions
latines du XIIIe siècle d'une si grande exactiLude littérale. Au
contraire, là traduction du R. P. Cruchon (11° Livre) dénote un
travail beaucoup plus personnel (x); on peut certes en critiquer
certains résultats (notamment la définition donnée de la vertu,
ch; VI, 1107 al), on peut critiquer le caractère un peu âpre eL heur-
té du style, il y a là néanmoins un effort original, sinon parfait,
d'adaptation dé la pensée du Stagirite. Les mêmes oppositions se
rencontrent dans le commentaire. Le R. P. S. étudie depuis long-
temps Platon et le connaît fort bien ; aussi lorsqu'il s'agit du Phi-
losophedes Dialogues il nousfait profiter d'une information inté-
ressante et sûre. Son commentaire prend alors une allure technique
qui l'élève nettement au dessus d'une oeuvre quelconque de vulga-
risation. Mais, par ailleurs, sa connaissance d'Aristote semble beau-
coup plus occasionnelle et tout spécialement son intelligence de
la morale péripatéticienne; d'où dés imprécisions, des gaucheries,
pardonnables peut-être dans un travail' destiné à un large public,
mais, inacceptables dans un ouvrage qui veut être scientifique. Le
commentaire du IIe livre, qui ne bénéficie pas d'une semblable
érudition, est parfois bien anodin. Certaines allusions à S. Jean
de la Croix, à S. François de Sales, à S. Ignace de Loyola, fort
louables' assurément à certains points de vue, ne laissent pas que
de causer quelque surprisôïà l'historien de la philosophie ancienne.
En tous cas elles ne peuvent guère avoir la prétention d'éclairer
le texte ou là doctrine du Stagirite. S'il faut donc louer une oeuvre
si hautement utile et.prôfitable en elle-même, il faut également re-
gretter que les traducteurs n'aient pas réussi à adopter un genre
bien défini — essai technique on travail de vulgarisation — et ne

I et II, Traduction et Commentaire ; Archives de Philosophie, Vol. VII, Cahier


I. Paris, Beauchesne, 1929 ; gr.'in-8, VI-250 pp.
(1) Ainsi le P, G. discute souvent, dans des noLes, le texte grec qui sert de
base à sa traduction, ce que P. S: ne fait jamais. On voit qu'il y a là deux con-
ceptions différentes du travail.
6. PHILOSOPHIE GRECQUE • ' 733
.

s'y soient pas exactement tenus. Devant un tel assemblage de


7

matériaux-divers le critique le plus bienveillant .reste évidemment


désarmé.
,
'
.: -
Quoiqu'il en soit de ce travail je reste, pour inâ; part, persuadé
qu'il est peu profitable de présenter, même à des débutants, une
traduction-d'Aristote qui ne. soit pas accompagnée du; texte grec.
Je crois également qu'il,est impossible de rendre exactement les
notations, toujours plus ou moins schématiques, du Stagirite dans
un discours français, à moins de rééditer B. Saint-Hilaire. Il faut,
dé toute nécessité, suppléer aux lacunes^ compléter les oppositions,
terminer dès propositions: qui né sont qu'èsqùisséës. Il est alors
utile d'utiliser un système de parenthèses et de crochets qui indi-
quent exactement au lecteur ce que l'on fait. Enfin il est une série "
d'expressions techniques, a peu près intraduisibles en français, et
pour lesquelles il faut utiliser un équivalent plus ou moins heureux
mais toujours déficient ; il faut le conserver, une fois choisi, comme
lé double dû terme grec 0. De tout cela, le R. P. Cruchon' semblé
avoir eu quelque soupçon. Il a mis certains mots, français, qu'il ;

ajoute, entre parenthèses 7 ailleurs il a -place,; également entré pa-


renthèses, certaines expressions grecques à côté de leur traduction
française. L'initiative est excellente, elle est restée malheureusement
à l'état d'ébauche. Toute une technique précise est à mettre au
point ; G. Rodier, dans; sa traduction dû traité de ,f Ame; a donné
un excellent modèle de l'oeuvre à réaliser. Souhaitons donc bon '
courage aùR. P. Cruchon pour les 8 livres qui lui restent à traduire" ;
il a le temps, chemin faisant, de perfectionner ses méthodes : fa*
bricandq fit faber.

Diogène Laërce. — M. R. HOPE vient depublièrà New- yprkune


intéressante étude sur ;« l'esprit et la méthode» dp livré fameux de
Diogène Laërce : Vies et doctrines des philosophes illustres(2). Le
travail est consciencieux, très bien documenté, un peu matérielle-
ment conduit, peut-être ; mais plusieurs trouveront dans ce dernier
trait un précieuse garantie d'objectivité, et, ce fusant, ils ne se
tromperont pas. Le problème central est évidemment celui dés
sources de Diogène Laërce (eh. II). L'auteur énumère les principales
hypothèses critiques formulées jusqu'à ce jour ; pour sa part, il se
contente modestement de signaler les références :\ explicites qu'il
étudie et c].jtique avec soin. M. H., et c'est là cohclusion générale

(1) Ainsi S. traduit s§etç (hqbifus en latin) par: états de l'être, G. par: dis-
positions-forces ; il faudrait s'entendre pour le choix d'un terme unique, et puis
tout cela est bien complique. Il eût peut-être mieux valu se servir; du terme
latin, à moins qu'on ne préfère le vieux mot français : habileté qui a aussi
l'avantage de rappeler le nàbere latin,
(2) R. HÔPÈ, The Boàk of-Diogénês Laertius, lis Spiritand Us Method,
New-York, Çolumbia University Press, 1930 ; XIV-24Ï pp. -7
REVUE ÈES SCIENCES. -^T. XIX. FASO. 4.-47. .
.
734 BULLETIN D'HISTOIRE DÉ LA PHILOSOPHIE

de son travail, fait ressortir tout ce qu'il y a de conventionnel et de


factice dans un ouvrage auquel nous devons la plus grande partie
de notre information sur la philosophie grecque. Une liste des
différentes éditions et traductions de Diogène, une excellente bi-
bliographie et un .index fort complet terminent cet ouvrage qui
fait grand honneur à Golumbia University. On sent que les tra-
vailleurs du Nouveau Monde possèdent là un centre d'études et
une bibliothèque de premier ordre.
Plotin. — Trois dissertations consacrées à Plotin on f paru en Alle-
magne au cours de;Fannée dernière. M. H. OPPERMANN publie deux
chapitres de son Hàbilitationschrift sur la biographie de Plotin. (*)
Le premier traite de la mort de Plotin, ou, plus exactement, de sa
dernière maladie. Le témoignage de Porphyre est vivement critiqué,
celui de FirmicusMateriius est plus favorablement accueilli. Platon
serait mort d'Une sorte d'elephantiasis dont sa maladie d'entrailles
constituerait un symptôme. Le second chapitre a pour objet la
biographie de Plotin d'après Porphyre. Une table chronologique
résume les conclusions du travail, celles-ci sont d'ailleurs depuis
longtemps classiques dans leurs grandes lignes. L'étude est
strictement biographique, le problème de là chronologie des En-
néades n'est pas abordé.
Les deux autres dissertations ont été rédigées sous la direction
du Professeur E- Hoffmann, de Heidelberg ; elles paraissent l'une
et l'autre dans la collection que celui-ci dirige avec H. Rickert.
Celle de M. G. NÊBEL, (2)d'allUre franchement métaphysique est
consacrée aux catégories du monde intelligible. La position de
Plotin est comparée, de façon un peu superficielle peuL-être, à celle
d'Aristote et à celle, des Stoïciens. Le travail de M. P. O. KIUSTEL-
LER (3), qui a poùrvobjet
le concept plotinien de l'âme, esL franche-
ment orienté vers les problèmes de morale ; les doctrines de l'amour,
du bonheur, de l'agir sont tour à tour abordées.

Sous ce- titre alléchant : Une Philosophie de l'Amour et de la


Beauté, M. E. KRAKOWSICI publie, sur l'esthétique de Plotin, un
Volume luxueusement édité (4). L'ouvrage contient quelques belles

(1) H. OPPERMANN, Plotins Lebcii. Vnietsuchungen zur Biographie Plotins ;


Orient und Antike, VII. Heidelberg, C. Vanter, 1929 ; in-8, 60 pp.
(2) G. NEBELJ;PlotinsKategorien der inielligiblen Welt, IleidolbergerAbhandl.
zur- Phil. uhd.ihrër Ges., 18. Ttibingen, Mohr, 1929 ; in-8, 54 pp.
(3) P. O. KRISTELLËR, Der Begrïff der Scclc in der Ethik des Plotins, Heidel-
berger Abhandluhgèn zur Phil. und ihrer Ges., 19. Tubingeh, Mùhl-, 1929;
in-S, VIII-11Û pp.;
(4) E. KRAKO-WSKI, Une Philosophie de l'Amour ci de la Beauté. L'Esthétique
de Plotin, Paris, de Boccard, 1929 ; in-8, 272 pp.
PHILOSOPHIE GRECQUE 735

jiâges de Plotin ; mais une information fantaisiste, une rédaction


visiblement hâtive, une série de jugements inconsidérés empêchent
d'accorder le moindre crédit à cette l'étude. M. P. Lasserre s'ex-
cuse presque de donner à cet ouvrage une préface « dont il n'a-
vait nul besoin » (p, 17). On ne peut ici que souscrire à un arrêt
aussi qualifié.

Le R. P. R. ARNOU, un spécialiste du plotinisme, vient de con-


sacrer un substantiel article à une question de grand intérêt^).
On sait que S. Cyrille d'Alexandrie allègue, en faveur du dogme
trintaire un texte du philosophe alexandrin (Enn. V, 1, 3). D'où
le double problème : dans quelle mesure le texte de Plotin rend-il
réellement témoignage aux croyances chrétiennes ? — De quelle
valeur ce témoignage est-il-revêtu dans l'esprit de S. Cyrille? On
voit sans peine la complexité et l'importance des questions enga-
gées. Voici les conclusions de l'auteur : 1°) Le texte de Plotin qui
sert de base à Cyrille a été légèrement sollicité dans le sens chré-
tien ; — 2°) Cyrille, dans l'exégèse qu'il en donne, le sollicite aussi,
mais sans « illusion sur l'orthodoxie de son allié » (p. 191) ; — 3°) Chez
Plotin lui-même il n'y a pas trace d'une trinité consubstantielle.
Tout cela est-la sagesse même ; mais, plus encore que les conclusions
du R. P. Arnou, la méthode employée, la précision et la justesse des
procédés critiques paraissent dignes des meilleurs éloges.

III. — ETUDES DE VOCABULAIRE ET DE DOCTRINES.


M. P. J. KOETS a pris pour sujet de sa thèse de doctorat es lettres
à l'Université d'UtreCht l'étude du mot ôeiaiôai/iovia dans la littéra-
ture grecque (2). Dans son acception générale le mot signifie: religi-
on, piété, crainte de Dieu. Il est employé dans un sens nettement -
favorable depuis le IVe siècle avant J.-Ç. jusqu'au IIIe siècle
après J. - C, notamment par Xénophôn et une fois par Aristoté.
Dans les Actes des Apôtres (discours de S. Paul à Athènes, 17, 22 ;.
et discours de Festus à Agrippa, 25, 19) il désigne, avec une nuance
certaine de bienveillance, la religion professée par ceux auxquels
s'adresse le discours mais que ne partage pas l'orateur lui même.
Au contraire, pour Thëophraste(16e caractère) les Cyniques,Polybe,
Plutarque, ôeiaiôaifiovta évoque l'idée d'une piété ridicule et,
exagérée. Les Pères de l'Eglise grecque, notamment S. Justin
Clément d'Alexandrie, Eusèbe réservent ce mot pour désigner les

(1) R. ARNOU, La séparation par simple altérité dans la « Trinité » plolinienne.


A propos d'un texte de S. Cyrille d'Alexandrie (contra Julianum, VIII, P. G.
76, 920 C-D), dans Gregorianum, Avril 1930, pp. 181-193.
(2) P. J. KOETS, Asioiôai/xovia,A contribution to thelaiowledge of thereligious
terminology in Greek. Purmerend, J. Muusses, 1929 ; in-8. 110 pp.
736 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

.superstitions du paganisme ; il présente donc, chez eux également,


un-sens défavorable. M. K. estime que l'on ne saurait se fonder sur
le sen'Sv du hiot dans Théophraste pour nier l'auten Licite du 16e
caractère (p. 99, n, i). Il semble donc.que la valeur exacte du mot
soit à déterminer d'après le contexte et les usages littéraires propres
à chaque auteur.
~'M. H. LÉWY aurait bien dû imiter, dans son étude sur la sobria
ebrièlas de ..Philon, la sage réserve eL la sobre modération dont a
lait preuve M. Koets (1), Sans doute les Lextes de Philon qu'il cite
sont intéressants et sa dissertation, présentée à la faculté de Philo-
sophie dé l'Université de Berlin, groupe, à bon droit, autour de
celle de IpMr):-.v/ntpdfaoç un certain nombre d'expressions et de
notions empruntées aux écrits, dyonisiaques ; maison goûtera beau-
coup moins les rapprochements qu'il faiL avec ou entre les auteurs
chrétiens. Je n'en citerai qu'un exemple : sur la foi de certaines
similitudes verbales, L. conclut à une influence directe d'Origène
sur "S. Cyprien. Cette conclusion n'a pas échappé au recenseur des
Recherches de Théologie ancienne et médiévale lequel ne craint pas
d'écrire : «L'intérêt majeur des rapprochements signalés par
M. L. gîtcènîceci qu'ils établissent l'influence d'Origène sur-Cyprien.
On était jusqu'ici d'accord pour la nier. Je crois qu'il serait mainte-
nant assez imprudent de le faire encore ( 2) ». Heureusement en
même temps que la Revue de Louvain paraissait un numéro des
Recherches de Science Religieuse dans lequel le R. P. J. LEBRETON
consacrait une note à la question. Après avoir examiné les pièces
du procès il concluait, avec beaucoup de neLLeté, en ces termes :
«Il nous paraît donc que le rapprochement de ces deux textes
(seulsihvoquésparM. L.) ne suffit pas à établir la dépendance de Cy-
prien par rapport à Origène » (3). Je m'associe volontiers à cespa-
roles qui ihe paraissent être l'expression même de la vérité ; elles
jettent une légitimé suspicion sur les méLhodes, légèrement suran-
nées, grâce à Dieu, de M. Plans Le-svy.

Dans un court travail, remarquablement imprimé et présenté,


le Professeur H. SCHOLZ de Munster entreprend de comparer la no-
tion deT'eros antique avec celle de charité, telle qu'elle ressort des
écrits néo-testamentaires, dès oeuvres de S. Augustin, de Dante,

(1) H. LEW, Sobria Ebrietas, Uniersuchungenzur Ges. der Anliken Mystik,


Beihefte zur Zeitsehrift fur die Neutestamentliche Wissenschaît, 9. Giessen,
À. Topelmânn, 1929; gr. in-8, 176 pp.
(2) Recherches de Théologie ancienne et médiévale, avril 1930, -p. 156, n° 284
du Bulletin, sous la signature D. B. G.
(3) J. LEBRETON, S. Cyprien et Origène. dans Recherches de Science Religieuse
avril 1930, pp. 160-162. Le R. P. L; est revenu sur la question, et-dans.le.même
sens ,dans son Bulletin d'Histoire des Origines chrétiennes dans Recherches de
Science Religieuse, Juillet-Août 1930, pp. 367, 368 et note 43.
PHILOSOPHIE MODERNE 737

et de Pascal (1). Le sujétion le voit, est vaste, et il est évident qu'il


ne pouvait être abordé que par les sommets. En fait ce qui nous est.
dit de l'amour platonicien est parfaitement banal ; quant au pro-
blème des rapports entre la philosophie grecque et la théologie
chrétienne, mieux vaut dire qu'il n'a pas été abordé (2). Ainsi l'au-
teur ne conçoit pas:: qu'un chrétien puisse envisager là possibilité
d'un amour natureLde Dieu (p. 118). L'intérêt du travail réside
dans les sentiments de piété manifestés-par l'auteur et dans un
heureux choix dé textes empruntés à S. Augustin, à Dante, à
Pascal, voire même à la liturgie catholique. Par ailleurs l'ouvrage
semble écrit en vers blancs, tant l'auteur abuse des renvois à la
ligne et du style emphatique. Un long excursus consacré à la cos-
mologie d'Aristote (pp. 98-104) vient encore ajouter quelque chose
à notre édification.
M. E. BENZ a consacré une étude sérieuse et bien conduite au
problème de la mort dans la philosophie stoïcienne (8). La première
partie a pour objet Paspect physique et psychologique du problè-
me, étant donné le matérialisme professé par les stoïciens. La
seconde partie, la plus développée, envisagé la mort au point de
vue moral, en fonction notamment de la doctrine du bien et dû
rachat du péché. Un chapitre intéressant est consacré au suicide
volontaire ; à ce sujet M. B. estime que le suicide est, pour Je stoï-
cien, une manifestation de sa liberté morale, mais il n'explique
pas comment la philosophie du Portique pouvait concilier une"
certaine conception delà liberté avec la doctrine du Fatum. Il y a
là un problème complexe qui me paraît n'avoir pas été jusqu'ici
suffisamment étudié.
Rome. H.-D. SIMONIN.

II. — PHILOSOPHIE MODERNE. (*)

1.^' OUVRAGES GÉNÉRAUX.


Sous la direction de M. D. Parodi a paru en 1929 un supplé-

(1) H. SCHOLZ, Eros uiid Caritas. Die platonische Liebe und die Liebe im Sinne
des Clvrisieniums. Halle, M.. Niemeyer, 1929 ; in-8, VÎII-120 pp. -
(2) La question a été excellemment traitée par le P. ROUSSÉLOT dans son
travail Pour l'Histoire du Problème de l'Amour au Moyen Age, paru dans la
collection des Beitrâge de Cl. Baeumker ; mais S. ignore cet ouvrage.
(3) E. BENZ, Das Todesproblem in der Stoîschén Philosophie. Tûbinger Beitrâge
zur AltertUmswissensehaft, Heft VII. Stuttgart, W. Kohlhammer, 1929 ; gi".
in-8, XII-130 pp. -
(4) Les repenseurs habituels dp Bulletip d'Histoire de la Philosophie (Moyen
738 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

nient au manuel d'Histoire de la Philosophie de JANET et SËAILLES :


Les Problèmes et les Écoles (1). Gardant Le plan et l'esprit gé-
néral de l'ouvrage, MM. L. DUGAS, D. PARODI, M. DOROLLE, P.
TISSERAND, A. REY suivent le développement dés doctrines dans
les 40 ou 50 dernières années, en remontant parfois un peu plus
haut pour la clarté de l'exposé. La seule innovation, quant au jplan,
est un ample chapitre sur « Le Pluralisme et la Vérité », où M. P.
Tisserand remonte' jusqu'à la pensée grecque, sans malheureuse-
ment aller jusqu'à la position vraiment actuelle du problème.
L'utilité de cette publication, destinée surtout aux étudiants,
n'échappe à personne. Une lacune la diminue : on n'y trouve pas
de table des auteurs cités. Une telle table, d'ailleurs, eût mis en
évidence l'une des-faiblesses de l'ouvrage : la limitation extrême de
ses horizons. Quelque cas que l'on puisse faire dé la philosophie d'un
Bergson ou de l'École Sociologique, il serait déplorable;que la pen-
sée française restât, ainsi que ce manuel pourrait le faire croire,
uniquement repliée sur elle-même et sur son passé d'il y a vingt
ans. Présenter comme derniers champions du Relativisme H. Poin-
caré, Couturat, Hannequin, signaler Freud en six lignes et Husserl
en un seul mot, ne pas même nommer des penseurs comme J. De-
vrey et A. N. Whitehead et dés doctrines comme les néù-réalismes
anglais et américain, — ce ne sont que quelques exemples,- — pa-
raîtra, à ceux qui suivent par les Bulletins et recensions de la Rev.
des se, ph. et théol. l'activité philosophique contemporaine, d'une
étroitesse aussi surprenante que regrettable.

M. H. HBIMSOETH a achevé, dans le Handbuch der; Philosophie


de BAEUMLER et SCHRÔTER, la publication de son histoire de la
métaphysique moderne (2). A l'inverse du manuel dont il vient
d'être question, il réserve la place principale aux penseurs alle-
mands : Fichte, Schelling, Hegel, Schleiermacher. Le dernier cha-

Age et Temps modernes) ayant été contraints par leur état, de santé d'interrom-
pre momentanément leur collaboration, la Direction de la Revue se voit dans la
nécessité de remettre à l'an prochain le Bulletin d'Histoire de la Philosophie du

nous en excuser. -..':..


Moyen Age. Que les auteurs et les éditeurs, ainsi que nos lecteurs, veulent bien

Le Bulletin d'Histoire de la Philosophie moderne étant déjà fort chargé, la


Direction de la Revue a tenu à ne pas le retarder plus longtemps.îC'est à regret
qu'elle a dû, en conséquence, se limiter à des comptes rendus plus sommaires.
(1) JANET et SÉAILLES. Les Problèmes et les Ecoles. Supplément: Période con-
temporaine. Paris, Delagrave, 1929 ;.in-8, 240 pp.
.
(2) H. HEIMSOETH. Metaphysik der Neuzeit. II-III, (Handbuch der Philo-
sophie. Lief. 23-24). Mimchen, Oldenbourg, 1929; gr. in-8, 64-70 pp. — Cf.
Rev. se. pli. théol, 1928, p. 780, " '
',-
.
: PHILOSOPHIE MODERNE 7 739
:
-.-

pitre esquisse une vue plus large sur la crise actueHe de la Méta-
physique et la position dés principaux problèmes.
L'histoire dès idées philosophiques de la Renaissance à nos jours
nous- est présentée., en un -volume (x) par M, H. K, SCHELDËRUP,
professeur de psychologie à Oslo. L'auteur fait place, dans: sa syn-
thèse pourtant rapide, à des penseurs qui ne sont pas spécialement
philosophes : Voltaire, K. Marx, W, Ostwald, par exemple. Idée
intéressante, mais qui amène peut-être un manque d'équilibré :
Hegel se trouve plus sommairement traité que Kierkegaard,: Des-
cartes que Fechnèr. En psychologue, S, manifeste un souci heureux
dé marquer les liens, la' continuité des systèmes. Son manuel est
.bien^ organisé, sans cependant révéler desvues d'ensemble aussi
nettes et profondes que l'on en trouvait p. ex. dans les Systèmes
philosophiques de A. Cresson. (2).

Nous ne faisons que signaler deux ouvrages, d'ailleurs très


différents^ en cours de publication .':_ ils seront étudiés ici Une fois
..complets'!-'- L'important ouvragé de Karl JOËL : Wandlungen der
Wèltanschauung (3) en est à sa neuvième livraison. Du tome II de,
î'Mjstpire.Jte la Philosophie de M. E. BRÉHiERy consacré à la; PM-
losophie Moderne, lés 2 premiers volumes ont paru, consacrés res-
pectivement au XVIIe et au XVIIIe siècles (4). '

- ^ 2. —MONOGRAPHIES D'AUTEURS.
.
'
.

liépn Hébreu. — Il faut savoir gré au Prof. Cari Gebhàrdt d'a-


voir donné place eh sa magnifique Bîbliotheca Spinozana. aux Dia-
'

loghi d'Amore de Léon Hébreu (8). Ce n'est pas que l'ouvrage soit
' de premier plan. Loin de marquer un progrès, IL témoigne dé ce
mélange dé traditions qu-on retrouve éft tant d'écritsi philosophi-
ques de latin du XVe siècle. Mais précisénient il est un bon témoin.
L'éditeur à bien montré comment chez lui, tout-de même que chez
Pic de la Mirandolej l'influence d'Aristote ( 6) se mêle au plàtonis-

(1) H. K. SCHELDERUP, Geschichte dèr philosophischén Ideen von der Renais-


sance bis zur Gegenwart.-Ins. Deutsche ûbersetzt von M. Leixner Von Griinberg.
Berlin uiid Leipzig, de G-ruytër, 1928 ; in-8°, vni-232: pp. ..:'._-.'
' (2) Cf. Rev. se. phil.théol., 1930, p. 116. •" \
''-'

(3) K.. JOÉL. Wandlungen. der Wèltanschauung: Eine philosophiégeschicliteals


Geschichisp'Kilosophie. Tûbingen, Môhr, 1928-1930 ; gr. in-8, xv-735 et 560 pp.
.
(4) E. BHÉHIER. Histoire de la Philosophie. II. Philosophie Moderne. Le
XV11° siècle. Le XVIIIe siècle...Paris, Alcan, 1929-1930 ; in-8, 314 et 265; pp.
(5) LEONE EBREO, Dialoghi d'Amore, Hebrâische Gedichte, herausgegeben.i.-
von Cari GEBHAHDT, curis Societatis Spinûzanae. Heidelberg, Wintêr, 1929;


in-8 carré, vni-684 pp. \"-..-...-
(6.) Cf. fiitrod., p. 38,41,"45, 48, 49 sq. (intellect agent), 55,
,
740 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE.

me i 1) renouvelé par Marsile Ficin. Peut-être eût-il pu insister da-


vantage sur ce dernier. Certaines lignes sont injustes (2), d'autres
trop brèves (3). Le Florentin a surtout influé sur Léon Hébreu
par l'intermédiaire de son disciple Pic. Il eût été dès lors bien inté-
ressant de confronter les Dialoghi d'Amore avec le Goihmenio so-
pra una Canzona de Amore que le Portugais a sûrement connu. En
particulier le chapitre 2e du livre II du Commenlo : « De ce mot A-
mour et de diverses siennes significations » semble imité de près.
Le petit livre de Leone ne prend tout son sens qu'ainsi remis dans
l'atmosphère d'amour platonicien qui caractérise l'époque (4). — Sur
l'influence de L. Hébreu, il ne faut pas oublier quePontus de Tyard
en est tout imprégné. C'est lui qui traduities Dialoghi d'Amore (E),
et Ronsard les offre comme étrennes au roi Charles IX.(e).
Montaigne. — Montaigne a été fidéiste sincère, telle est la thèse
intéressante que présente le Père H. JANSSEN'0. J. ilote à travers
les éditions successives des Essais une « même conviction reli-
gieuse... (qui) consiste à séparer complètement le domaine
de la foi et celui de la raison, à dénier à la raison tout contrôle des
vérités religieuses... (qui) dérivent toutes de la Révélation divine...,
source exclusive de la connaissance du souverain bien et de tous
les dogmes chrétiens sans exception ». Cette conviction est pour
Montaigne « l'idée préconçue et non la thèse à prouver ». J., qui
a l'avantage sur certains critiques rationalistes de connaître la
théologie catholique, est à même de décrire l'attitude fidéiste que
pouvait avoir un chrétien sincère du XVPsiècle,, attitude mais non
pas système, car Montaigne ne démontre .pas la thèse fidéiste.
Ce fidéisme est-il sincère? L'auteur le montre contre le Dr Ar-
maingaud. Deux points délicats : J. explique la morale païenne des
Essais par l'attitude semblable de nombreux contemporains de Mon-
taigne. Peut-être eût-il fallu rappeler ici pourquoi ce chrétien plus

(1) Ibid.,x>. 44 (discours d'Eryximaque dans le Banquet), 47, 59 (Idées), 66

(2) Ibid.,p. 17,35.


(3) Pp. 94-95.
'
'
...
'-..'
sq. (Idée de la Beauté), 82-83, 85 (retour à Dieu par l'amour de la Beauté).
'-

(4) Cf. sur ce point J. FESTUGIÈRE, La philosophie de l'amour de Marsile Fi-,


.
cin et son influence, Coïmbre, 1923, pp. 54-60 (L. Hébreu).
(5) Ed. de Lyon 1551 chez Jean de Tournes, signalée par G. Gebhardt, p. 116
n° 18. Là traduction ne porte pas le nom de Pontus de Tyard, mais en tête de
chacun des deux volumes se trouve une épître dédicatoire adressée par île
Traducteur à sa Dame » et terminée par la devise de jeunesse du poète : «Amour
immortelle».
(6) Odes, V, 7 (1573),éd. Blanchemain, II, 331.
(7) H. JANSSEN. Montaigne- fidéiste. Nimègue-Utrècht. Dekker et van de
Vegt, 1930 ; ip-8,TC7 pp. et le plan de l'Apologie,
PHILOSOPHIE MODERNE -
" 741

que tiède consacre le plus important et lé plus passionné de ses.Es-


sais à l'apologie de la Révélation. —-Montaigne peut-il être sincère
envers le.christianisme, s'il ne l'est pas envers Sebond dont il ne
suit pas la doctrine dans l'Apologie ? M,-à mal-compris cette doc-
trine, dit J,, mais il est de bonne foi. Cette réponse.eût demandé
plus de développements que n'en donnent les pages 41-45.

Boeïime. — Nous ne possédions en français sûr Boehme que


l'étude ;de Boutroux (1888) ; M. A. KOYRÉ Vient de nous donner une
monographie de valeur (1). Son ouyrâge, divisé en quatre livres :(2),
se partage, au point de vue réel, en deux parties ; dans la première
partie; de longue et minutieuse analysé, il détermine le cadre de la
vie et"de l'oeuvre de B., puis expose le développement delà pensée
du cordonnier-philosophe tel que nous le révèlent ses premières
grandes oeuvres espacées sur la courte période de huit années. Dans
la seconde partie, il saisit la doctrine dé R.dans son ensemble désor-
mais évolué : Dieu, la nature diviné> la création, l'homme. Cette
seconde partie est, pour un lecteur français, beaucoup plus satis-
faisante: après avoir suivi le dédale chaotique du premier exposé,
on y retrouve avec plaisir des formulesheureuses et des catégories
plus claires. Mais, au vrai, seule là. patiente..analyse, que s'étaitim-
posée M. K. (avec les redites qu'elle entraîne) et qu'il considère
comme le but de son.travail, a permis cette intéressante synthèse.
K. â poussé le souci d'une stricte analyse objective jusqu'à ne pas
poser — ou si peu — la question des sources : de ce point de vue,
l'ouvrage manque un peu d'ampleur ; l'auteur eut gagné à mieux
dégager les connexions historiques : il à fait, en somme, unexposé
exégétique, litLéral de Boehme, et c' est déjà un grand titre à la re-
connaissance de tous ceux qui étudient là philosophie. ' i<-'~
Cet eXposé, il l'a conduit en s'attachant surtout à l'élaboration
de la « métaphysique dialactiqûe », seul domaine où, selon lui, B,
ait été vraiment original. Ce n'est donc pas le Chaînon .'des''.traditions.,
mystiques allemandes ou des traditions occultistes' qui T a Intéressé,
c'est le précurseur de Fichte, de Hegelet de Schelling (s), c'est celui

(1) Alexandre KOYRÉ. La philosophie de Jacob. Boehme (Bibl. d'hist. de la


pfe7os.). Paris, Vrin, 1929 ;in-8°, xvn-525 pp.
(2) I. L'homme et le.milieu ; IL Première ébauche de la doctrine : l'aurore
.

naissante; III. L'évolution de la pensée de J. B.: les oeuvres de transition;


IV. La doctrine de J. B. —-- A la fin, abondante bibliographie; mais on sou-
haiterait une table des inatières plus détaillée et une table onomastique;
(3) Il y aurait lieu, croyons-nous, de souligner -davantage lés rapports de B.
et de Leibniz. L'idée du symbolisme leibnizien n'est-élïe pas dans l'intuition fon-
damentale deB. pour lequel le monde est l'expression de pieu, vivant et symboli-
sant la viecachée de l'esprit? De même, l'idée de Tliomme microcosme réfléchis-
sait, la vie totale dç là nature et de Dieu n'annonce-t-elle pas ïà jnpna^e?
742 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

qui a lancé dans le courant philosophique tant d'idées dont ont vécu
l'idéalisme et le romantisme allemands. Boehme n'est pas seulement
un mystique avide d'expérience divine, c'est un métaphysicien
-d'instinct : Dieu s'exprimant dans les créatures et s'incarnant
dans l'âme, ce n'est pas pour lui seulement Un objet d'expérience
religieuse, c'est l'objet de toute une interprétation ou construction
métaphysique des choses selon des directions de pensée qui inaugu-
rent les grandes synthèses philosophiques allemandes.
Descartes. — Sous le titre de Eludes sur le rôle de la pensée
médiévale dans la formation du système cartésien (*),. M. E. GILSON a
groupé des travaux parus en divers lieux et,quelques inédits.
L'assemblage de tous ces éléments sous une même couverture se
trouvait justifié non seulement par l'unité du personnage étudié,
Descartes, mais encore par la communauté de point de vue : « Cher-
cher ce que peut nous apprendre sur le système cartésien sa confron-

il s'est formé ». -!•''


tation historique avec la pensée médiévale au contact de laquelle
La première partie de l'ouvrage n'est que la réédition d'une sec-
tion des Etudes de philosophie médiévale parues en 1921. Dans sa
seconde partie, M. G. esquisse une reconstitution historique d'en-
semble du système de Descartes. Enfin, en appendice, il donne quel- .
ques articles de circonstance et des fragments de cahiers scolaires
professés sur la philosophie de Descartes vers la fin du XVIIe siècle.
La lecture des études de M. G. sur Descartes s'impose à tous ceux
qui désormais voudront prendre de ce philosophé une connaissance
-sérieuse : il a vraiment éclairé le débat d'une lumière nouvelle, lu-
mière que lui assurait sa connaissance si approfondie de cette pensée
scolastique qui était encore pour l'essentiel le'milieu intellectuel dans
lequel notre philosophe se forma. Les résultats obtenus témoignent
de l'excellence de la "méthode employée: l'interprétation, générale
du système cartésien qui ressort de Ces pages estjèn effet des mieux
équilibrées. Signalons l'habileté avec laquelle (2) l'auteur situe vis-
à-vis l'un de l'autre l'élément physique et l'élément métaphysique
du système. Il y â en réalité dans la pensée de Rèscartes interaction
de ces deux éléments. D. n'est pas un physicien qui aurait garanti
ses positions scientifiques par une construction métaphysique : il
tient véritablement à sa métaphysique qui appuie ses conclusions
expérimentales tout comme, à l'inverse, elle prend son point de
départ en elles.
Arrivera-t-on jamais à se prononcer avec certitude sur la question

(1) E. GÎLSON. Etudes sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du


système cartésien. (Etudes de Philosophie médiévale. Xlîl). Paris, Vrin, 1930 ;
gr. in-8, 336 pp.
(2) Notamment pp. 173 et ss.
PHILOSOPHIE MODERNE "
743

si discutée de la portée religieuse de l'oeuvre de Descarl.es, tout au


moins de celle qu'il entendait lui donner? M. G. ne touche ce point
délicat qu'en rendant compte, avec les plus grands éloges d'ailleurs,
de l'ouvrage de M. H. Gouhier sur La pensée religieuse de Descaries.
Nous sommes, avouons-le, en ce domaine, assez-mal renseignés.
Et si l'on doit écarter résolument les thèses extrêmes du Descar-
tes libre-penseur prudent et du Descartes fervent apologiste, rjour-
ra-t-on jamais entre ces deux limites fixer exactement l'état d'â-
inede notre philosophe? Les conclusions si nuancées de M. Gouhier
sont pleines de vraisemblance, mais nous doutons qu'elles excluent
toute autre hypothèse. Sûr le terrain proprement philosophique du
moins nous sommes hioms désarmés et nous y tenons déjà, avec
des études telles que celles de M. Gilson, du solide.

Aux soins du P. Dèscoqs nous devons la publication d'une oeuvre


posthume du P. SORTAIS : Le Cartésianisme chez les Jésuites fran-
çais au 'XVIIe et au XVIII* Siècle C1). C'est une galerie de por-
.
traits, les uns d'une page ou deux seulement, quelques autres plus
copieux,; où figurent les Jésuites qui au XVIIe et auXVlIIe siècle
se signalèrent par leur sympathie ou au contraire par leur hostili-
té au cartésianisme.
Dans un premier chapitre nous faisons connaissance avec un grou-
pe de Pères qui, ne se contentant plus de la physique ancienne, vi-
rent avec faveur l'avènement d'une science mieux accommodée au
progrès. Au Ch. II, le P. S. nous présente deux contemporains et
amis de Descartes, les PP. Varier et Mesland. Puis (Ch. III), vient
l'histoire presque épique dû P. André, auquel on attribue cette bou-
tade qui suffit à le caractériser : « Hors Malebranche et Descartes,
en Philosophie point de salut ». Ces hardiesses déplurent aux supé-
rieurs de la Compagnie qui prirent diverses mesures pour inter-
dire l'enseignement du Cartésianisme dans les Écoles jésuites. Les
.fils de S. Ignace n'avaient d'ailleurs pas attendu l'impulsion des
autorités constituées de la Compagnie pour se déclarer, en masse,
-contre Descartes. Parmi ces adversaires, que le P. S. nous présente
au Ch.TV, relevons le nom du P. Daniel connu par son Voyage au-
tour du monde de DesCartes. Le Cartésianisme cependant devait ga-
gner du terrain chez les Jésuites ; au milieu du XVIIIe siècle le P.
Guénard en fait un éloge qui nous étonne. Le P. S. attribue cette
évolution à l'apparition de la philosophie beaucoup plus nocive
et antiçhrétiénne de l'Encyclopédie en face de laquelle on pouvait
.avoir intérêt à se prévaloir de Descartes, qui après touL n'était pas
un mécréant.
Travail sérieux, réduit parfois à des esquisses un peu sèches dans

" (Il G. Le cartésianisme chez les Jésuites français ûuXVIl? et au


SORTAIS.
XVIIIe siècle. (Archives de Philosophie: Vol. VI, cahier ÛJ). Paris, Bëaucjiesne,
1929; te8, vi-110 pp. ";
744 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

leur brièveté, mais qui pour les personnages-les plus importants s'é-
tale en portraits qui ne manquent ni de vie ni de saveur:On doit
.tenir gré à l'auteur des citations nombreuses et bien choisies qui
évoquent si heureusement un mouvement de pensées qui méritait
vraiment d'être tiré de l'oubli,.

Spinoza. —r C'est une sorte de Spinoza sui inlerpres que publie


M. Lewis ROBINSON (x). Une riche connaissance de Spinoza et de
Descartes, un heureux recours aux autres philosophes, et même aux
théologiens de la basse scolastique, un style et un esprit très clairs;
lui ont permis de réaliser cet ouvrage avec succès. Il présente au-
jourd'hui un commentaire des deux premiers livres de l'Éthique.
Une introduction détermine d'abord la chronologie des oeuvres de
Spinoza et ses rapports avec Descartes. Si Spinoza ne doit pas à;Des-
cartes son panthéisme fondamental, il lui doit cependant la forme
sous laquelle il l'a pensé et philosophiquement systématisé: il em-
prunte à D. sa notion de la substance n'ayant avec son attribut prihv
cipal qu'une distinction de raison. G'èst là, pour M. R., Un fait-ça-;,
pital et qui dirige son commentaire : pour lui, ce qui éclaire la pènV
sée'de Spinoza, c'est moins l'identification panthéistiqùe de Dieu
et du monde que l'identité, reçue de Descartes, entre la substance
et son attribut essentiel, avec la conséquence qui en découle de là
constante détermination et actualité de l'être substantiel- C'est cette
idée qu'éclaire aussi l'excursus I (pp. 136-173) sur substance et at-
tribut dans les premiers écrits dé S;, et encore l'excursus II (pp;
239-248 ; ajouter le scholium de la prop. 7, pp. 274-287)-sur l'ex-
pression eus absolute indetèrminatum. Cette expression-lié signi--
fie pas que la substance divine est qualitativement indéterminée
(K. Fischer), ce qui serait en contradiction avec la notion que S-,
se fait de la Divinité comme possédant de multiples attributs dont
chacun exprime uiie nature déterminée. L'expression doit s'enten-
dre d'une indétermination quantitative ; elle exprime l'infinité et Til-r
limitation des attributs dont la totalité ne doit pas être distinguée
réellement delà nature qu'elle exprime :1a doctrine de S. est à la fois
un monisme de la substance et un dualisme (ou un pluralisme) des
attributs.
Ce schéma d'une interprétation qu'il faudrait suivre dans tout
le détail du commentaire, suffit à donner une idée de la valeur phi-
losophique et documentaire de l'ouvrage.

Hobbes. — Nous avons reçu sur Hobbes deux monographies ré-


centes : l'une de M. Adolpho LEVI, dans la Biblioieca Pedagogica

(1) Lewis ROBINSON. Kommcntar zu Spinozas Ethik. Bd, I : Einleitung.

in-12, 377 pp, '"''"..-':'.-,


Kommeniar zum ersten und zum zweilen Teil der Ethik. Leipzig, Meiner, 1928 :
.
PHILOSOPHIE MODERNE : :
7.4-5

Antica eModerna Italiana e Straniera-'-0, l'autre de M. Bernard


LANDRY dans Les Grands philosophes-de la collection Àlcan (2); Nous
réservons leur examen au prochain Bulletin.

Malebranche.— Nous devons savoir gré à M. L. BRipETdehous


avoir,donné dans La Théorie de la connaissance dans la philosophie
de Malebranche ( 3) un exposé clair, lucide, agréable à lîre,:d'ùiie dès
,
pièces maîtresses du sysLème du célèbre oràtorién. Il rend iaînsi ai-
sément, accessible une doctrine qui sans doute, considérée dans son
ensemble, n'a plus qu'un intérêt historique, mais qui, surtout dans
sa partie de psychologie pure, ôû l'on se sent parfois Si.près dés mo-
dernes,, est encore capable de suggérer d'utiles réflexions."Toute
la.théorie de la connaissance de Malebrahçhe est fondée sur lé grand
principe cartésien de la distinction radicale entre l'esprit et le corps,
entre la pensée et l'étendue. Dans ce sens, le philosôphe.dè la vi-
sion en ï)ieu va plus loin même que son maître ; entre les dèuxmon-
des il coupe tous les ponts, ne retenant plus entre.eux qu'une cor-
respondance indirecte par l'intermédiaire de Dieu, correspondance
qu'explique sa thèse classique de la causalité occasionnelle,A partir
de ce point de départ, tout l'effort de Malebranche ira à,montrer
comment tout de même nous pouvons atteindre à une certaine con-
naissance du monde,corporel. Il reste bien entendu que cette con-
naissance ne saurait être en aucune façon une connaissance: direc-
te, venant de la réalité matérielle del'étenduë La Seule çOhnals-
sance authentique est l'intuition pure de l'enten dément, intuition
quin'a de rapports qu'avec Dieu. En Un premier regard, LÇ'ést lui-
même qu'elle atteint ; certes dans nos Conditions,actuelles nous n'en
comprenons pas l'infinité, mais c'est tout de même quelque chose
de Dièù qui esL comme l'objet premier de notre esprit.Dans cet in-
fini^l'occasion de nos sentiments, eux-inêmes causés par Dieu en re-
lation avec les mouvements corporels, nous percevons les idées des
êtres matériels. L'explication de cette vision des corps en Dieu est,
on le.devine, la partie laborieuse-du système. Malgré son étendue
intelligible, sorte de perfection divine dans laquelle nous percevons
les étendues particulières, Malebranche échappe bien difficilement
aux objections que déjà de son vivant lui opposait un Arnauld pu un
Mairan. Il aboutiL en fait à une sorte « d'idéalisme géométrique »

(i) À, LEVI. La Filos^iâidiTommasù Hobbes. (ÈiblPedag,. Ahticàëmoâerha


Italiana e Siraniére). Milano, Società Editrice Dante Alighierl, 1929 : in-12,
420pp. 777-7' ;: 7 ,7
(2) B. LANDRY. Hobhês, JLes grands philosophes). Paris,, Alcan, 1930.; iii-8,
*78;ijp. V' ::77 .'.
(3) L.BRIDET. La théorie dé la connaissance dans là philosophie de-:Male±
Manche (Bibl. de PhitôsQphi0. -Paris, Rivière; 1929 ; îh-8, -367 .pp.,: '
--
746 BULLETIN D'HIST-OIftË DE LA PHILOSOPHIE

auquel il n'échappe que par un recours peu conséquent à la foi et


au sentiment.
M. H. GOUHIER qui s'était déjà signalé par sa belle thèse sur
Malebranche, était tout indiqué, pour en présenter dans la collec-
tion Les moralistes clvrétiens la doctrine morale 0. Dans une
bonne introduction M. G. livre les principes fondamentaux de
cette doctrine. Chez Malebranche, la morale fait bloc avec la métar
physique, et elle est également inséparable de ce qui est d'inspi-
ration proprement chrétienne. C'est donc en réalité un véritable
tableau d'ensemble du système du célèbre Oratorien que l'on trou-
ve dans cet ouvrage. Il est divisé en trois parties. Tout d'abord un
exposé des principes métaphysiques de la morale de Malebranche :
l'homme et Dieu ; puis sa conception delà vertu ; enfin sa notion du
devoir. M-G. a heureusement marqué l'unité du système de Male-
branche qui s'organise tout entier autour des thèses maîtresses de la
causalité et de la distinction de l'âme et du corps, vues centrales
qui permettent de ranger sans hésiter le philosophe, de l'Oratoire
dans la famille des esprits à tendances augustiniennes. Cette forte
unification du système n'a d'ailleurs pas empêché l'auteur de
bien mettre en valeur les éminentès qualités de psychologue et de
moraliste de Malebranche.
Leibniz. — M. H. GOUHIER réédite le Discours de Métaphysique
que l'abbé LESTIENNE avait republié en 1907 d'après l'original
et les corrections autographes de Leibniz. M. G. a gardé la pagina-
tion de 1907 (2).
Avant les travaux de Couturat, (1901) et de Rûssel (1,908) voyant
chez Leibniz une philosophie de là substance considérée d'un point
de vue surtout logique, le Discours de Métaphysique et le principe
« praedicalum inesl subjeclo » étaient peu
utilisés pour l'interpréta-
tion de la synthèse leibnizienne. C'est le cas de BOUTROUX, dont on
connaissait déjà les vues par l'Introduction de son édition de la
Monadologie (Delagrave), et dont M. A. Pages vient de publier le
cours sur Leibniz professé à la Sorbonne en 1887-88 (3). Pour B. le
problème fondamental de la philosophie leibnizienne est la conci-
liation du déterminisme, qui est la loi des choses, avec la morale

(1) H. GOUHIER. Malebranche (Les moralistes chrétiens). Paris, Gabalda,1929 ;


in-12, 311 pp.
(2) LEIBNIZ. Discours de Métaphysique,édition collalionnée avec le texte auto-
graphe présentée et annotée par Henri Lestienne. (Bibl. des textes philosophiques.
Direct. : H. Gouhier). Paris, Vrin, 1929 ; in-8, 94 pp.
(3) La philosophie allemande au XVIIe siècle. Les prédécesseurs de Leibniz i
Bacon, Descartes, Hobbes, Spinoza, Malebranche, Locke et la Philosophie de Leib-
niz. Cours de M. E. BOUTROUX, 1887-88. (Bibthist. de la Phil:). Paris,Vrin,1929 }
}n-80, 243 pp.
PHILOSOPHIE MODERNE 747

et la liberté. Leibniz en trouve la solution en tirant du mécanisme


lui-mêmel'exigence d'un choix, d'une liberté, d'une intention, oeuvre
d'une intelligence ; il fonde sur sa critique du mécanisme cartésien
une conception de la tendance, une philosophie de la force. — On
reconnaît ici le philosophe delà Contingence des lois de la nature et
l'on trouve avec intérêt la réaction de son esprit profond en face
du système leibnizien.

C'est aussi la question d'une interprétation d'ensemble de ce


système que soulève M. OLGIATI (a). Ce système est si riche et si
divers qu'on a pu lui trouver des sens différents : après avoir exposé
(pp. 27-121) les interprétations religieuse (J. Baruzzi, J. Carlotti),
intellectualiste-logique (Couturat, Russel, E. Cassirer), idéaliste
(K. Fischer, Windelband), enfin celle d'un Leibniz-historien (L.
Davillé), M. O. essaie, dans un exposé d'ensemble de la philosophie
de Leibniz (p. 123-222), d'équilibrer toutes ces interprétations :
pour lui, la philosophie de Leibniz, est une restauration de l'indivi-
dualité et de la liberté centre Spinoza, de l'« organicité » contre le
mécanisme, des valeurs historiques et de l'évolution contrele pan-
théisme : cet effort a appliqué l'esprit de Leibniz à la recherche
constante des rapports entre l'unité et l'infini, entre l'un, la monade,
Dieu et toutes les formes du changement et du multiple.

M. HÔNIGSWALD, lui, ne cherche pas à prendre position dans une


interprétation de Leibniz comme « idéaliste », « réaliste », « ma-
thématicien », etc.. Dans la publication du rapport qu'il fit â,
Prague à la Kant-Gésellschaft (2), il veut fixer l'idée de fond de L.,
la manière propre dont son esprit s'est posé le problème philoso-
phique, Cette attitude originale dépend du concept de possibilité :
elle consiste, en face d'Un objet donné, à remonter, par analyse,
aux conditions de sa possibilité. Là est la clef de sa conception
dynamiste et la raison de la monade. Et l'on situe du même coup
Leibniz dans le grand courant philosophique: il annonce la mé-
thode transcendantale.
Christian Thomasitis. On voit généralement dans le Piétisme
•—
et l'Aufklârung deux mouvements antagonistes. Le cas de Ch.
Thomasius, habilement analysé par Mlle NEISSER (3), peut aider

(1) Fralicesco OLGIATI, Il signifièato storico di Leibniz (Publ. délia Univ.


Caltolica del S. Cuore, Série philos., vol. XIV). Milano, « Vita e Pensiero », s. d, ;
gr. in-8, 252 pp. .
(2) Richard HÔNIGSWALD. G. W. Leibniz. Ein Beitrag zur Frage s'einer Pro^
blemsgeschichtlichenSteïlung (Philos, u. Gesch. XIX). Tûbihgen, Mohr,1928 ; in*
8°, 52 pp. •
(3) Liselotte NEISSER. Christian thomasius tinâ seine Beziehungen zum Pie-
tfsmus. Mûnchen, B. Wagner, 1928 ; in-8, 108 pp.
748 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

à préciser et à nuancer utilement cette vue. Th., « père de l'Aufkla-


rung », dont la devise était «guerre à l'autorité», se rencontre
cependant bien souvent avec Spener, le fondateur du Piétisme :
soit dans sa conception de la religion ;,soit dans son idée de l'Eglise
ojÇisfétalèntleplus pur individualisme etles tendances du libéralisme
(pp. 15-31 ; 67-84) ; soit dans une notion religioso-pragmatiste de la
vérité, conditionnant la recherche scientifique et historique (pp.63 ss.)
par des finalités éthico-reljgieuses (pp. 32-37) ou même par
le donné biblique (39-4 2), etc. — Ch. Thomasius n'est pas un
penseur de génie ; en philosophie, il est éclectique et opportuniste :
mais son cas, dontM110 N. nous révèle la complexité, est intéressant
comme « moment» du processus d'évolution des idées dont sont issus
les problèmes et les courants philosophiques des xvme et xix° siè-
cles'.

Hume. — Contentons-nous pour l'instant de signaler, en at-


tendant une prochaine recension, l'exposé biographique et philo-
sophique dû au spécialiste qu'est M. Rudolf METZ (X), et « l'essai
d'une interprétation phénoménologique du premier livre du traité
de la Nature Humaine » tenté par M. C. V. SALMOX dans le Vol. X.
du Jahfbuch fur Philosophie und phànomenologische Forschung (2).

J.-J. Rousseau. —M. Albert S CHINZ avait «espéré faire oeuvre


originale et non seulement oeuvre d'historien ». Les circonstances
l'en ont empêché, mais à travers ses méditations sur La pensée de
Jean-Jacques Rousseau, il laisse paraître quelque chose de ses pro-
pres idées (3).
Il y a le Rousseau delà tradition et il y a le Rousseau original :
c'est celui-ci que S. veut découvrir; l'autre est un faux Rousseau.
Rousseau n'est ni « un chaos d'idées claires », ni un philosophe dont
la pensée soit une et cohérente. S. tente-—et c'est son originaliLé—de
déceler « le conflit inLerne qui est Rousseau même ». Après dix-
huit siècles de christianisme, lequel n'a été, qu'un renoucemeut
« anti-naturel » aux joies de ce monde dans un but prétendu- de
bonheur éLernel, en réalité uniquement en vue de la paix sociale ( !),
les aspirations au bonheur immédiat, lasses d'attendre sous le joug,
se révoltent. Rousseau paraît, portant en lui à l'étal aigu ce déchi-

(1) R. METZ. David Hume. Leben und Philosophie. (Fromanns Klassiker der
Philosophie). Stuttgart, Frommann, 1929 ; in-8, viu-405 pp.
(2) C. V. SALIIOX. The Central Problem of David Hume's Philosophy. An Es-
say ioward a PhenomenologicalInterprétation of Ihe First Book of the Trcatise of
Human Nature. Offprint of Jahrbuch... X. Halle, Niemcyer, 1929; gr. in-8,
300-449 pp.
(3) Albert SCHINZ. La pensée de Jean-Jacques Rousseau. Paris, Alcan, 1929 :
gr. in-8,521 pp.
;7PHILOSOPHIE MObERiNE,,,;;;; "
; "749'"'-."

remént intérieur : il sera le type représentatif dp; conflit ambiant.


Son système moral est une recherche du bonheur sûr terre. II. faut
jouir ; c'est i'aspiration «romantique » fondamentale que Si voit sans .
cesse a travers les oeuvres dé J.-J. ,sauf peut-être'dans le lerdiscpiffs,
.'Mais. Rousseau s'aperçoit, souvent que se; livrerSàcnS règle; à7Tins,A
tinct naturel n'est pas le moyen d'assurer le b;onliéur::il faut s'inipo-
sér des renoncements, .C'est le Rousseau «Romain.»; Avec perspica-
cité:, S. analy se les grandes, oeuvres de Rousseau,'"continuellenient
flottant entre son désir de jouissance et les contraintes que sa raison '
doit ériger en règles de Vertu. Voilà pourquoileRoùsseau noncha- 7
lâiït, voluptueux, est aûssil'apôtre sincère delà; Vertu ; poùrquoilî
éit l'auteur unique du Discours sur l'inégalitéet dû Contrat Social, de
"la Nouvelle Héloïsé,-mMan passionnel et roman 'moral ; pourquoi
enfin il fait appel: à une «religion civile » et aùx-dogmes de là Pro-
fession de foi, car seule une religion assure «.pratiquement.«la:veiï-
_lu-sagesse nécessaire, au bonheur. 7;;, "7.7 ;

77Sur ce point, S; approuve les conclusions dé if, PARopi :qui yieiit


Jlë-rééditer dans soil volume Du Positivisme a:ï: Idéalisme :0 un
1

article ancien sur Lit'philosophie religieuse' de J. J- Rousseau ; c'est


une philosophie avant tout rationnelle, pragmatique, et-non pas
seulement une religion sentimentale.. ;
"S. décrit avec finéssèT'éiaboration de7la pensée; de Rbusseau, ti- .
raillé entre ses deux-: tendances romantique ei.r.omainè. Il pense
avoir.démontré le progrès constant de la tendancejrQmâine: au'cours
de. l'ceUvre de l'écrivain : avouons que la démonstration —- suivie
.
pourtant, avec attention —ne nous a pas Convaincu. En,«repeii-
salit-Rousseau », en mettant de l'ordre'dans"son. oeuvre, S. l'a
-certainement beaucoup trop systématisé pour ne. voir sa pensée
qu'à travers ce conflit de la « pensée philosophique et de la pensée
pragmatique» qui pour S. est toute., la, inqrale et même foute, là
-philosophie. A-t-itvraiment pris dans l'écritoire!deRousseau Teflçre
dont il l'a peint, c'est ce que nous n'oserions aîfh'nier.

.L'importante monographie de Mlle MOREAU-RENDU sur L'idée


deBànlènatureltechez J,-J. Rousseau (2) est surtout Un recueil des
-textes où le philosophe fait allusion explicite ou noii à cette .thèse.
Éhuméfâtion consciencieuse-, un peu fastidieuse,; mais ;utile,.Ainsi,
M, M.-R. ne courtpas le risque, où est t0mbë7M-."\S:chinz, de: faire:
parler Rousseau «comme'il aurait dû parler », Nous regrettons que
l'auteur n'ait esquissé une. synthèse de la pensée Rousseàùiste
que dans les derniers Chapitres, après avoir critiqué cette peiïsée

(1): D. PÀRODI. DuPositivisme à l'Idéalisme, pliilosophies d'hier. Eludes cri-'


tiques. Paris, Vrin, 1930.:; gr; in-8, 225 pp. " ; .7 -"' "7
(2) S. MÔREAU-RENDU.L'idée de Bonté naturelle chez Jean*Jacques Rousseau.
.
Paris, Rivière, 1929 ; in-8, 337 pp. ": -'- 7"" '-; ';'
:
,7;REyuE DES SCIENCES, '~ T. XIX, FASG. 4. r— 48: —., :-
75Ô BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

en dressant en face d'elle la pensée catholique, représentée par S,


Thomas, su la nature humaine. Laconclusion Ires ferme, appuyée sui-
des considérations métaphysiques, est qu'on doit attribuera Rousseau
la thèse de la bonté naturelle, s'apposanl nettement au dogme du
péché originel.

La monographie de M.CASOTTI sur Le Moralisme de J .-J. Rousseau (*)


a pour objet de montrer comment, le moralisme éducateur de J.-J.
se rattache profondément à toute sa philosophie dont il est le
point de départ. Pour cela G. étudie les ouvrages antérieurs à l'Emile
qu'on a tort de considérer comme une oeuvre isolée. Les idées
pédagogiques de Rousseau consistent surtout à opposer' l'« éduca-
tion » à l'« instruction » ; et ainsi faudrait-il lui donner une place
importante dans 1 histoire de la pédagogie moderne.
Encyclopédie. — Dans la collection Civilisation et Christianis-
me,, dirigée par M. Rougier dans l'esprit qu'on sait, M. René HU-
BERT, professeur à Lille, expose le conflit de la pensée moderne et
dû Christianisme tel qu'il éclate dans VEncyclopédie (a). Bien au
courant de cette époque, il fait en 100 pages alertes une peinture
très vivante du milieu où s'est élaborée l'Encyclopédie et spéciale-
ment du club holbachique qui en fut le centre. Suit un choix de
textes empruntés à Boulanger, Grimm, Damilaville, Diderot et
surtout d'Holbach, sur les principaux problèmes philosophico-
religiéux. Ges textes ne manquent pas d'intérêt pour l'hïsLoire des
idées, "SU s'agit de leur valeur absolue, c'est autre chose : ces nou-
veautés d'hier ont bien vieilli. M. H. a eu la sagesse de les présenter
modestement, en historien réellement soucieux d'objectivité.

Kant. —La philosophie morale de Kant a été, ces dernières


années, l'objet de plusieurs monographies en Allemagne. — En
Hongrie, le petit livre de M. E. FERKNC, La conception religioso-mo-
rale de Kant (3), présente, à l'usage du public catholique lettré,
un bon exposé et un jugement de la philosophie kantienne de la
religion. Après avoir déterminé les traits du caractère religieux
et moral de K., l'auteur écarte le reproche d'athéisme. Mais, lors-
qu'il s'agit de meltre en regard la religion kantienne, fondée sur
la pure raison, et la religion révélée, il conclut nettement à l'incom-
patibilité.

(1) M. CASOTTI. Il « Moralismo » di G. G. Rousseau, studio siillè idée pe~.


dagogiche e morali di G. G. Rousseau. Milan, Società éditrice. «.Vita.ePensieroj,
s. d.; in-8, vrfc84 pp. - .||^
(2). René: HUBERT. D'Holbach et ses':i:amis. (Civilisation et Christianisme).
Paris, Delpeuch,1928 ; in-12 car., 224ppv;
(3) Ërdey ËERËNC. Kant valtâserkôlesi'Mtàgnézete, Budapest, Szent Istyàn
:
^de la collection, n» 68), 1929 ; 137 pp.
,.
;' "'.- : î"-'.-'"'": :"
PÏliLOSÔPHIE MODERNE 751

Èh Australie, M. E. Morris MILLER donné-un exposé très sérieuse-


ment documenté, et écrit con amore, de la morale de K. comme
fondement du postulat de l'existence de Dieu (x) : après avoir
déterminé la notion kantienne de moralité fondée sur la liberté,
et le motif du devoir, M. M. définit et justifie la relaiion^du Dieu
de K. à la loi morale : celle d'un postulat à un ordre ayant une
valeur inconditionnée.
A côté de ces études nous devons noter de bons instruments
de travail : traductions et commentaires.
Nous possédions déjà deux traductions françaises des Prolégo-
mènes : Tissot (1865) et Brunschvicg (Alcan, 1891) ; M. J. GIBELIN ( 2)
nous en donne une nouvelle, faite sur l'excellente édition Reclam dont
il a d'ailleurs à ..'occasion corrigé le texte sur les éditions critiques.

Des oeuvres de la jeunesse de K. ou de là période précritique M. J.


HANDYSIDE s'est attaché à traduire celles où s'exprime et évolue
sa conception de l'espace (3) : d'abord des extraits des Principes
sur la véritable estimation des forces vives, puis le Premier fondement
de la différence des régions de l'espace (1768) et la dissertation de
1770 qui inaugure la période critique. M. H, a mis en note les termes
originaux des expressions techniques : il aurait pu aussi donner
quelques renseignements sur les éditions utilisées.

M. A. MESSER est de ceux qui croient que K. a une mission


par rapport aux temps présents et que cette mission n'est pas réser-
vée au philosophe de la raison-pure, mais doit être revendiquée
pour le théoricien de la morale et de la religion. C'est cette vue qui
l'a conduit à publier uil Commentaire du Fondement de la métaphy-
sique des- moeurs, de la Critique de la raison pratique et de la Re~
ligion dans-les frontières de la pure raison (é). M. M. s'est donné
pour but nùn l'approfondissement historique ou philosophique,
mais une vulgarisation : il a donc visé principalement à écarter
l'obstacle que constituent, pour l'étude de K., les expressions archaï-
ques, obscures, étrangères ou difficiles.

(1) E. Morris MILLER. Moral Law and the Highest Good. A Study of Rànt's
doctrine of the Highest Good. Melbourne, Macmillanj 1928 ; in-12, XII-235 pp.
(2) E. KANT. Prolégomènes à toute métaphysique qui pourra se. présenter
comme science, ouvrage trad. de l'allemand par J. GIBELIN. (Bibl. des textes
phil, dir. : H. Gouhier). Paris, Vrin, 1930 ; in-12,183 pp.
(3) Kant's Inaugural Dissertation and early wrilings on space. transi, hy
John HANDYSIDE, Chicago-London, Open Court publ. Gomp., 1929 ; xii-85 pp.
(4) August MESSER. Kommentar zu Kants èthischen und religionsphilosophi-
schen Hauptschriften (Wissen u. Forschen. Schriflen zur Einf. in die Phil.
Bd. 22). Leipzig, Meiner, 1929 ; in-8, vn-196 pp.
.752 BULLETIN D^HtSTOiRE DE LA PHILOSOPHIE

Précédant lé grand Kàntlexikon de la Kantgesellschaft en cours


de publication, M, H. RATKE'nous donne une réalisation plus
:

modeste, mais déjà considérable, un Lexique de la Critique _de la


raison pure 0
L'ouvrage: n'est, pas -seulement un lexique donnant
pour chaque termèles parallèles et" variantes dans les deux premières
éditions de là Critique et dans les Prolégomènes : il prétend aussi
présenter pour chaque notion un plan des différentes orientations
que la pensée peut prendre et un tableau des" connexions doctrina-
les. On le voit, l'Ouvrage, fruit d'un travail considérable, sera un
auxiliaire -méthodique-pour tous ceux qui étudient Kant: il ne
dispensera pas de Teffort de pénétration intime, mais il facilitera
et prolongera utilement cet effort.

Parmi les études: de détail, signalons la publication par M. E. C.


•"WiLM de quelques travaux assez courts faits à l'occasion du cen-
tenaire de Kant (1924) (2). — Enfin, une conférence faite en 1929
par,M. H; JOSEPH ;â laTBrttish Açademy sur la comparaison de l'i-
déalisme de K.;avee celui de Berkeley (3) : « Personne, dit l'auteur ne
s'est proclamé plus antiréaliste que B. et personne ne s'est plus
opposé à B. que K... » Et cependant, si l'on compare les deux doc-
trines, elles aboutissent toutes deux selon J. à la négation d'une réali-
té indépendante de l'esprit ; pour B., l'objet existé dansla pensée
divine, pour K. dans notre esprit. K. avoue que son critère de la
« Réfutation de l'idéalisme (de B.) », qui est la conscience de. mon
existence, est insuffisant ; mais B. a omis de nous dire comment nous
découvrons les choses en Dieu. M. J. conclut que si K. a trop demandé
' à notre esprit et B, pas assez, et si leur accord se résout en deux
'..erreurs il reste l'intérêt de leur confrontation.

' Herder.---GQiiteinpor.ain de Kant et un peu plus jeune que lui,


Herder est une figure bien attachante: loin de la sécheresse du
.

:
philosophe de Kohigsberg, H. est une âme humaniste et religieuse
qui s'ouvre devant le monde immense avec un enthousiasmetoujours
renouvelé. C'est cette attitude d'âme, qui s'est à la fois fondée et
exprimée dans une théorie de la connaissance^ qu'a voulu faire con-
naître Mv le Pasteur DE BOOR (4) : H. est en réaction à la fois

(1) Heinrich RATKE. Sysiematisches HândléxÛçqn 'zu-Xants Kritik dèr'réinen


Vcrnuiift (Philos. ÈibJ,Bâ,:37 b)Leipzig, Meiher,i;i929^îy8,:Vir329'i3p, :,;;-;
(2) G. H..PAMIBK,;M. W, CALKINS, Ë. C. WiLMyV#:Ë;ïïb;çKrNG^H. SH^ELEY; -
K. FRANÇKE, R. PpUND, G, VON. ScHuLZE-GAÉRVERN.iiz".; Immànuel liant
1724-1924, New. Haven, Vale Univ. Press, 1925;;in-8,788;pp7 ; 7
.

(3) H. AV. B. JOSEPH, A Comparison of liant's Idèàlisni :wiïhûial of Berkeley


(extrait des procès-verbaux de la British Academy,: vol.; XV). London, Hum-
phrey Milford, Amen House, 1929 ; gr. in-8, 24 pp. ; '
(4) AV. DÉ BOOR. Herders Erkenninislelire in
..
Urrer^.Bedeuhmg fur seinen reli-
PHILOSOPHIE MODERNE 7;. 7 > 753
,

contre le sensualisme, et contre l'aréalisme critique de Kant. Il


serefuse à Séparer l'âme des-organes sensibles .qui sont Ses promo-
tions vivantes : par: ces organes l'âme s'assimile toutce'qui,-dans
là diversité; des choses,, à avec elle une proportion^ une corrresponr
danee (p. 33 s.) : il y alà, on le voit, une certaine rèstaùratiOnMe
la-notion d'Objet entendue: au sens réaliste ;: lé fond-de Tùmvërs,
c'est la force spirituelle qui d'un côté, par.les choses, s'exprime,, et
d'un autre côté, chez les êtres connaissants, comprend : expression,
et intelligence se correspondant proportionnellement. Il faut donc
nous ouvrir aux choses : et. nous voyons alnsi-qûé: l'attitude fonda-
mentale dé l'être intelligeiit,,c'est la foi, l'abandon; de.'soi aux 'choses
le 00. H. arrive ainsià faire de la théologie (naturelle).le couronne-,
ment normal de la connaissance sensible et intelligible du monde,
; M s, de B. n'avait pas pour but .l'érudition:; .mais exposant un
cas;réel et historique de l'attitude d'âme réaliste'ét religieuse-qu'il
aime,, il a fait oeuvre d'historien de là philosophie; :.;;
.

Salomon Maïmon. —--C'est un moment; de là destinée dé la


philosophie critique que nous présente M- GrnÊRÔuLT dans une étu-
de, puremeiit philosophique, dégagée dé .tout,élément biographique
ou7historique sur Salonïon Maïrnon 0. L'Essai sur la philosophie.
transcendanlale dé ce juif polonais est né, en 1790,; de sa réflexion
.'sur Spinoza, Hume, Leibniz 'et Kant : c'est un-«système dé: coali-
tion » issu d'une' critique de la Critique ojjérée noh dans- le sens,
d'une déduction dialectique, mais par un retour aux bases de la
'connaissance. C'est à partir des sciences particulières, de la ^pen-
sée réelle» que S. M. veut obtenir l'unité intrinsèque des éléments
de la philosophie trànscéndântale : celle-ci est ainsi Conçue coîttme
la recherche dé l'unité dans les sciences et le principe de l'organisa-
tion du savoir scientifique; un peu dans le sens;où-fil. Brunsçliyicg
développe aujourd'hui l'idéalisme.

Fichte. — Scheiïing-, ----Tandis que M. Max WUNDT publié un


'recueil de recherches-sur .Fichte complétant son -ouvrage sur ce.
;philosophe dans la collection des classiques -de Erommanii, Mi
Martial GÙÉROULT, de: Strasbourg, consacre ùnè/apportante étude

giô'sen Realismus. (Beitrâge zur Fôrderung cliristl. Theol. Bd. XXXII, H. 6,


pp. 2i31-398)i Gutersloh;!},Bertelsmann,1929 ;.in-8, 12tt;pp;'.;. :
-,
''-';
(1.) Ml GÙÉROULT, La philosophie transcendentale dé Saldinon Maïrnon (Bibl.
de phil. contemp.) Paris,, Alcan, 1929 ; in-8; 178 pp,-^>Le caractère. spécu(atif
de l'ouvrage expliqué sans douté l'usage restreint.de bibliographie : TA. par ex.
ne connaît pas la brochure dé A, ZUBEBSKY, S. M. lind.der kritische jdealis^
,7nûs7(19'25). : '-. ,„
.777
;7,(2)::M. AVUNDT. FichîrForschungen. Stuttgart, Frommann, 1929 ;,' jn-8ijS-42Q,
PP- '" 7- 7 7';- 7..-.-:-v_7':7- 7 "7";-7 7,.-7
. .
754 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

à la doctrine de la science chez Fichte (1). Ces deux ouvrages seront


étudiés ultérieurement, ainsi que l'intéressante recherche d'évolution
doctrinale menée par le Dr. G. DEKKER sur la pensée de ScheJIing^).

Hegel. — Hegel a enseigné plusieurs fois les mêmes matières,


et sa pensée nous est parvenue en différents états.
S'il s'agit de la logique, il y a la Grande Logique, la petite Ency-
clopédie (1817) et l'Encyclopédie (1827). La grande Logique elle-
même a paru en deux fois : la Logique objective, comprenant lès
deux premières parties (1812)(3), et la. troisième partie ou Logique
subjective (1816). C'est de cette Logique subjective que M. H. S.
MACRAN vient de traduire la 2e et la 3e section, en faisant précéder
sa traduction d'une introduction visant à dégager la signification
de l'idéalisme hégélien (-) : l'oeuvre de H." constitue une étape dé-
cisive dans la genèse de l'idéalisme absolu. Après Thaïes, Platon,
S. Anselme et de nombreux modernes, il subsistait des obscurités
et des antinomies, comme celle de la perception et du concept.
L'oeuvre de H. viendrait les lever parce qu'elle a la hardiesse de
proposer une logique totalement organisée de la construction du
monde par l'esprit (comme si la perception suivait le concept).
Le fait de plusieurs rédactions successives des oeuvres de H.
que nous venons de signaler, constitue la difficulté de toute édition
critique de ces oeuvres. Poursuivant J'éd. des Leçons sur la philoso-
phie de la 'Religion dont le précédent volume a déjà été recensé ici
(XIV (1925), p. 539), M.LASSON (C) se trouvait en présence de cette
difficulté : H. a enseigné la philosophie de la Religion quatre fois :
en 1821, 1824, 1827 et 1831 ; de chacune de ces étapes il nous reste
des manuscrits de Hegel lui-même (1821) et des cahiers de cours
de ses meilleurs disciples ou de son fils. C'est d'après ce matériel

(1) M, GÙÉROULT. L'évolution et la structure de là doctrine dé:la science chez


Fichte. (Publications de la Faculté des Lettres de V'Université- de Strasbourg,
Easc; 50-51). Paris, Les Belles-Lettres,1930 ; 2 voi7gfcln-873S37et;â52;pp.; £
.(2) G. DÈKKER. Die RuckwendUng zum Mythos.; Schéllings'lètzté Wandlurig,
Munçhen,'Oldenbourg, 1930 ; in-8, 237 pp,
(3) MM. JOHNSTON et STRUTHERS viennent d'en donner une traduction an-
glaise (London, Allen a, Unwln, 1929, 2 vol.) que nous regrettons de n'avoir
pas reçue.
(4) HEGEL'S Logic of World and Idea, being a Transt. of the second and third
Parts of the subjectiv Logic, with Intràd. on Idcalism limitcd and absolute.
Oxford, Clarendon Press, 1929 ; in-8, 215 pp.
(5) G. AV. F. HEGEL. Vorlésungen ùber die Philosophie der Religion nach den
,
vorhand. Manusk. vollstândig fieu herausg. von G. LASSON. III. Teil : Die abso-
lute Religion. Mit einem Ahhahg : Die Bewcise vom Dasein Gottes (Sâmtl.
Werke, Bd7XïV). H. 1 : Die absolute Religion. Leipzig, Jxïeiner (Philos. BibI,
PÔi 63)f 1929 ;in-8, p*$U pp.
PHILOSOPHIE MODERNE 75b

qu'avaient été faites, après la mort de Hegel, les .éditions de 1830


et 184Ô. Ces éditions visaient à donner un texte d'une seule venue,
une version moyenne où dominait d'ailleurs l'enseignement de
1831. G-èst à une solution semblable que s'est arrêté M. L. : ce-
pendant, 11 s'est appuyé principalement sur le cours autographe
de 1821 dont il a fait ressortir le texte par un dispositif typographi-
que propre. Cette manière de faire, qui suppose déjà un /înorme
travail, à été fortement critiquée par M. E. Hirsch (*). Celui-ci
eût voulu que-L. ne cherchât pas une leçon composite, mais pu-
bliât à l'état pur le ms. de 1821 dans son ensemble, en se réser-
vant dé donner à part un conspectus des idées et de l'évolution de
Hégei en 1824 et 1827, en publiant les leçons divergentes.
-
Avec là Philosophie de' la Religion, M. Lasson a fait aussi'paraître
lés premières oeuvres imprimées (2) cparses dans les tomes I et XVI
de l'édition de 1832. L'édition est complétée par une table decon-"
cordânCe avec les autres-éditions, un tableau des variantes, et
une très solide Introduction visant à situer l'effort de Hegel en
face de "Ses contemporains et particulièrement de Fichte.

Ranke.— Le livre-de M. E. SIMON sur Ranke et Hegel (s),


présenté; comme thèse à Heidelberg en 1923, est une excellente
Contribution à l'histoire vivante du « milieu » philosophique et
historique de 1800-1830, Quatre chapitres : I. \rocalion historique
dé R, ; H. historique dû conflit entre R.et H. ; III, opposition des
deux philosophies de l'histoire ; IV. position religieuse de R. —
Ranke à une mentalité d'historien, il vise seulement à « dépeindre
ce qui est arrivé »; H. au contraire est un philosophe qui, poursui-
vant une explicationcosmique des choses, aboutit à une conception
raonistique et logique ;;R., lui, « décentralise » (pp. 119-3 20), il
croit à la dualité du transcendant et du monde empirique. Tandis
que Et. est anticâtholiquè et antlautrichien, R. est tolérant : c'est
le premier historien protestant qui ait rendu justice à la Papauté,
à la Contre-réforme catholique, aux JésuiLes...
Le livré de M. S., écrit ;avec beaucoup d'ordre et de finesse, une
bonne documentation etun grand sens pyschologique, est un
beau livre. - ' ' ;7T

Larpmiguière. — M. P. ÀLFARIC a été amené à des recherches

(1) Theplogische Liieraturzeitung LV (1930), pp. 425-427^Ct; aussi L ;(1925)7


pp. 42H423, et LUI (1928), pp; 376-379.

'
(2) G. W. F. HEGEL. Erste Druckschriften nàch-dem ursprûngl.: Text herausg.
,
.von G. LASSON (Sàmtl. Werke,Bd. I). Leipzig,Meiner (Philos. Bibl. Bd. 62)^
1928.;in-8, XLIV-342 pp. "-,-,.-
(3). Ernst SIMON. Ranke und Hegel (Beiheftl!) derhisi.^eitschrift). Miinchen
u. Berlin, R. Oldenbourg ; 1928, gr. in-8, xvi-204 pp.; - ,
-"'-
756 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

biographiques sur le philosophe Pierre Laromigûiére (1756-1837).


Ses travaux ont abouti à la publication d'un volume : Laromigûiére
et son Ecole. Elude biographique (1). Ainsi que le sous-titre l'indi-'
que, il fait connaître l'homme-plus que le philosophe. Si les Leçons
de philosophie ou Essai sur les facultés de l'âm'e, rééditées jusqu'à
six fois, ont exercé une certaine influence, c'est plutôt par là valeur
de la métiiode rationnelle professée que. par l'originalité des idées.
Depuis la mort des principaux disciples, Chabrier et l'abbé "Roques,
l'oeuvré à elle seule n'est pas de taille à conserver beaucoup de
notoriété à son auteur, malgré le sérieux travail de f on nouveau
biographe. — On regrettera çà et là quelques couplets sûr «les
vieux dogmes » dont L, n'était pas suffisamment affranchi au gré
de M. A. ;

Maine de Biran. —La Bibliothèque de Philosophie Contempo-


raine d'Alcali publie la suite des OEuvres de Maine de Biran (2). Les
tomes VI et VU contiennent la Correspondance philosophique.
M. P. TISSERAND y a réuni des lettres en partie inédites, écrites ou
reçues par Maine de Biran. Les plus importantes sont celles qu'il
a échangées avec Ampère et De Tracy. Une copieuse introduction
en facilitel'intelligenee. .,.

Coieridge -— SamuelTaylor'Goleridge, plus connu comme,poète


que comme penseur, a cependant laissé une production philosophique
abondante et presque entièrement inédite. Les manuscrits inachevés,
informes, ne sont guère en état d'être publiés. Aussi Miss A. D.
SNYDER rend-elle service en-faisant connaître les idées de Goleridge
sur la logique (3). Ayant dépouillé patiemment cette littérature
ingrate, elle espère en donner une idée suffisante en publiant, après
une Esquisse de l'histoire de la Logique, une analyse de la Logic,
accompagnée de nombreux extraits ; puis une série d'extraits
et de notes ; enfin dés notés marginales ajoutées à la logique de
\Volf et à celle de Hegel. Trois chapitres: préliminaires sur les re-
lations de la logique de Coieridge avec son art poétique, ses idées
scientifiques et sa conception de l'éducation, esquissent-d?une ma-
nière un peu floue le milieu où s'est élaboré le système. 11 est re-
grettable que MiSs S. ne nous ait pas donné le principe qui a dû

(1) P. ALFÂRIC. Laromigûiére et son Ecole. Etude biographique. Paris, Les


;

Belles-Lettres, 1929 ; in-8, vn-324 pp. . -; ;


(2) OEuvres de MAINE DÉ BIRAN, accompagnées de notes et d'appendices, pu-
bliées avec le concours de l'Institut de France par P. TISSERAND. Tomes VI et
VII ; Correspondance philosophique. Paris, Alcan, 1930 ; 2 vol. gr. ' in-8, xcu-.
555 pp. ; -
(3) ALICE D. SNYDER. Coieridge on Logic and Learning. New Hàven, Yale
University Prèss, 1929 : in-8, xvn-169 pp.
-" -; .-
'.'.' PHILOSOPHIE SÎODERNE. ';.: -757
,

guider son choix dans Ta publication de ces textes. En, fait les do-
cuments ^qu'elle noUs71ïvre, de mèdioçre.intérêt /philp^o.phiqùe^
seraient plutôt profitables pour une étude de, la. personnàiité de
Coieridge.;: ; ::7:"; ,'";;--.
! ^ , :. -. * .:: - -,

Bolzanq. -— Ces dernières années ont yu paraître plusieurs


.; études sur BolzaiîoT1); Le grand succès...
de ,7a --phénoménologie
attire l'attention sur celui que Honecker ââppelé « le grànd-père
dôlalogiquepure », et qui, en un temps où s'affrontaient critieisme,
idéalisme et psychologisme, a résolument orienté sa pensée vers
.les recherches de. logique pure. N'oublions pas aussi qu'ilîut un
philosophe: eatholiquèïJet: qu'il a, aux côtés .dé Baader^èt: ayant
Brentano,: milité en faveur d'une philosophlé7aristôtéiico-"pïatôni-
çienne. LéDr FELS nous donne une monographie plus philosophique
qu'historique ( 2) : dans.la-lere partie, c'est la7viè de la penséeque
nous trouvons, plutôt-que la vie du penseur; et, dans la 2e: partie,
c'est un exposé complet de la philosophie dé ;B7 que ...-nous offre
l'Auteur." 777;;;-.
-
.7 Ï; 7 7 7

Schppenhaue?,—-7:Du 15e volume des Annales delà Schopèn-


.iiauer-Gesei-lschaft (?), nous avons peu à retenir dans ce-bulletin:
le thème traité au Congrès de Dresde7(jùin 1927)7ëtait : Europe et
Inde : de ces études seule celle de M. von Franz MOCKRANÉRJ Scho-
penhauer et l'Inde esta indiquer ici. Là partie ;bïôgràp'hique com-
prend une publication de 13 lettres autographes inédites, d'ailleurs
de contenu non philosophique (pp. 211-239)*'une étude sûrla. mère
.
de S.- par,M, H. A^ÀIHINGER (pp. 240-246)ètnhe notice sur von Doss,
son disciple préféré,; d'après les notes de là veûvè de von Doss, mi-
ses eu oeuvre par.M; L.;SCHEMANN (pp. 247-317).,. . '77

G-iobërtï. — M, :;F,7PALHORIÈS écrivit autrefois sur -lé/.Jrioixwe-


meiit intellectuel italién7du XIXe siècle, deux études fort apprëciéeSj
l'Une touchant Laiihéôrie idéologique de Gàlliippi, l'autre sûr
:Rosmini(-). C'est av^ec autant de précision et d'aisance qu'il pré-
sente aujourd'hui l'illustre contemporain et F adversaire du philo-

(1) Pour les articles, çÇvtables de cette Revue. A Prague, sa patrie, un comité
s'occupe de promouvoir les études sur B. : signalons aussi la réédition actuelle-
ment en cours de son Ouvrage fondamental Wissénscliafislelme par "W. Sehultz
en 4 Vol., chez Meiner, " "
-
"
_. .
; *7-,
(2) Heinrich FËLS. Bernard Bolzano. Sein Leben.und sein. Werk. Leipzig,
Meiner, 1929 ; gr. in-8,'Xti^.Ô9 pp. >
"

(3). Fîinfzehntes Jàlwbuçîi'der Schoperihauer-GeseÙsçhàflJûrdasJahr 1928.


Heidelberg, C. Winter, i:928,;gr. in-S°, xv-437 pp. D'après le tableau des pp.
415-436, ,l'a-société compte;de: 630 à 640 membres, 7;: 7 7 •'
7 (4) Cf. Rev. se. pli. iheol.,i909, p. 794,'"''.':• :.;7
758 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

sophe de Rovereto : Gioberti (*). La première partie de l'ouvrage


expose les théories sociales de Gioberti, la troisième sa pensée re-
ligieuse, pensée qui s'oriente de plus en plus dans le sens du ratio-
nalisme moderniste. La deuxième partie est consacrée au système
philosophique. Selon P., l'ontologisme de Gioberti n'est qu'un aspect
secondaire d'une pensée infiniment plus riche ; son effort central
tend à unir la doctrine traditionnelle aux formes les plus modernes
de la pensée critique « en substituant à l'être indéterminé du philo-
sophe de Rovereto l'être très réel, et en introduisant l'idée chré-
tienne de la création dans le panlogisme de Hegel ». Telle est la
ligne maîtresse du système de Gioberti que M. P. s'est appliqué à
dégager avec une souplesse, une érudition et un souci-d'objecti-
vité qu'on ne saurait trop louer,

A. Comte. — L'ouvrage de M. Michel UTA, La théorie du savoir


dans la philosophie d'Auguste Comte~(2), est divisé en deux parties :
1. Les origines de la philosophie d'A. Comte. L'auteur limite
volontairement son enquête à d'Alembert et Saint-Simon. Ses pa-
ges sur le positivisme plus ou moins conscient du XVIIIe siècle
sont parmi les plus utiles du livre. Les suivantes marquent une ré-
action contre la tendance des sociologues contemporains à exagérer
les mérités et l'influence de Saint-Simon.
2. La théorie du savoir dans la philosophie d'A.Comte. Une note
de la p. 237 nous paraît fixer une idée maîtresse de toute cette
partie : au fond, la théorie du savoir s'exprime dans une définition
de la philosophie ; or, il y a deux définitions de la philosophie dans
le Cours : elle est, d'une part, la systématisation des plus hautes
généralités scientifiques ; elle est aussi ce qui doit fonder l'unité
intellectuelle du groupe social. L'histoire de la théorie du savoir
chez Comte, c'est la prépondérance de plus en plus accentuée de la
seconde définition sur la première. M. U. explique ce passage en
montrant « comment la fonction assignée par Comte à la philoso-
phie l'obligeait à chercher une théorie de la connaissance et com-
ment il se voyait ainsi ramené de l'objet, c'est-à-dire du contenu de
la science, au sujet qui fait la science et la fait pour lui. »
Nous empruntons ces dernières lignes à M. Edmond Goblot qui
présente l'ouvrage dans une intéressante préface. Retenons-en deux
points : aujourd'hui l'esprit positif procède directement de l'es-
prit scientifique et non du positivisme ; d'un autre côté, « l'erreur
la plus regrettable d'A. Comte est la fonction qu'il assigne à la
philosophie: l'unification et l'organisation du savoir ». En effet, a-

(1) F. PALHORIÈS, Gioberti (Les grands Philosophes). Paris, Alcan, 1929 ;


gr. in-8, 403 pp.
(2) Michel UTA. La théorie du savoir dans la philosophie d'Auguste Comte.
Paris, Alçap, 1928 ; in-8, 287 pp.
" PHILOSOPHIE MODERNE 759
.

jouteM; Goblot, « la science n'a besoin d'être ni unifiée ni organisée ;


elle s'organise et s'unifie toute seule, ou plutôt, elle est par elle-
même organisation et unité. Toutes les vérités s'accordent entre
elles par cela seul qu'elles sont vraies. »
Mais cette juste critique méconnaît une exigence du positivisme
que M. U. n'a peut-être pas mise à sa place centrale: depuis le
hon sens (ou sagesse universelle ou raison publique) jusqu'à la phi-
losophie régénérée par la philosophie, le savoir véritable implique
Un équilibre entre la pensée qui cherche l'ordre et les nécessités de
l'action. C'est cette idée qui explique le passage du Cours à la Po-
litique positive : il y a deux types d'unité possibles, une unité d'ex-
plication et une unité de destination ; la première est chimérique
et Comte ne croit pas à la possibilité de découvrir une loi unique
dé Tuniyers ; la seconde est rendue possible par l'avènement d'une
science sociale qui oriente toutes les sciences en leur proposant le
service de l'Humanité.
La loi des trois états dans la philosophie d'Auguste Comte (1),comme
le précédent ouvrage, est trop souvent Une juxtaposition de re-
marques et de résumés. Le chapitre consacré aux antécédents est
plutôt une introduction historique qu'une étude des sources. L'inten-
tion principale de M. U. est de montrer comment la loi des trois états
estTe véritable principe vital de tout le sysLème et aussi comment
elle introduit au centre de cette philosophie anti-métaphysique. M.
U. à isolé, avec raison, l'idée de cette loi telle qu'elle apparaît dans
les opuscules précédant le cours (deuxième chapitre).

À. Grratry. — Le P. Gratry vient d'être l'objet en Allemagne d'une.


monographie extrêmement fouillée II s'agit de sa théorie de la con-
naissance. M. E. J. SCHELLER (1). nous en présente les fondements
métaphysiques et psychologiques, à l'aide d'une exégèse attentive,
qui n'exclut pas, du reste, les considérations historiques. Selon lui,
Gratry, serait pur de tout soupçon d'ontologisme ; bien plus, le
caractère aristotélicien et thomiste de sa psychologie de la connais-
sance en ferait un précurseur de la néo-scolastique. S. reconnaît
toutefois que Gratry n'a point possédé une connaissance approfon-
die de la philosophie traditionnelle, encore qu'il ait tenté de la re-
vivifier en usant du calcul infinitésimal pour démontrer l'existence
de DièUi L'auteur, donnant pour mesure à l'Augustinisme du P. G.
celui de S. Thomas, est amené par sa thèse même à insister sur celui-

(1) Michel UTA, La lôiides trois étals dans là philosophie d'Auguste Comte,
Paris, Alcan, 1930 ;,ln-12, 211 pp. -
.7 .7:
(2) E, J. SCI-IELLÉR. Gtundlagen der Erkennlmsiehre bei Gratry. (Fprsçhungen
zur neueren Philosophie und ilirer Geschichle, herausgegeben yoiv Haîis ilÉyER,
HDÏHgUëjNieineyer,1929;;gr. in-8, xv^288 pp.r; v 7-7-77^ 7 .-"-.
760 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

ci, non sans quelque exagération (1). S. a joint à son étude uneliste
complète des oeuvres et publications de Gratry. et une: table biblio-
graphique très soignée:(292 notes), qui achèvent de.faire de'son li-
vre un instrument précieux, quoiqu'à ne pas utiliser sans précaution.
A. Spir. —• La librairie Alcan réédite les Esquisses^de philosophie
critique ( 2) écrites directement en français par Spir lui-même, dont
M. Brunschvicg. dans l'Introduction, caractérise la vie et la doctrine
comme une réponse à la question : qu'est-ce que la philosophie?

Dilthey. — Dilthey est le - théoricien des sciences morales et


historiques. II a apporté une solution originale (au moins dans sa
formule, car on en a pratiqué les grandes lignes ayant lui) au
problème primordial de ces sciences.: comment saisir dans sa
totalité l'ensemble d'une vie psychologique qui nous demeure
extérieure. C'est cette solution que nous exposé M. L7LANDGREBE(3)
en une étude bien conduite allant du simple au plus complexe,
mais à la parfaite clarté de laquelle nuit cependant un style un
peu abstrait. Le fil conducteur dans la solution du,problème de
la compréhension, c'est l'idée de type : en s'efforçânt de saisir à
l'image de notre propre expérience la signification intime des docu-
ments historiques, on dégage-des tj'pes psychologiques: on ob-
tient ainsi une représentation qui sera le point de départ d'une
interprétation philosophique du monde : représentation et inter-
prétation dont Mr L. souligne plus qu'on ne l'a fait ^parfois la va-
leur objective.
Yorck von Wartenburg. —- On a édité en 19231a correspondance
échangée de 1877 à 1897 entre Dilthey et,son meilleur: ami le comté
P. Yorck von Wartenburg, petit-fils du fameux général, lui-même
grand propriétaire foncier, chrétien convaincu et penseur distingué.
C'est cette correspondance qu'à utilisée M. F. KAUFMANN pour sa
thèse de.Privatdocent présentée devant l'Université de Fribourg (4).
Fortement attaché à la terre ancestrale et aux traditions de la
vieille noblesse, l'esprit du comte Y. von W, était naturellement

(1) Cf. GILSON. Réflexions sur la Controverse S. Thomas - S: Augustin dans


Mélanges Mandonnel, Tome I, pp. 371-383, Paris, A'rin, 1930.
(2) A. SPIR. Esquisses de philosophie critique. Introduction par LéoliB.".UN-
.sci-iviCG. Paris,:Alcan, 1930 ; in-12, xvi-168 pp. -
;7
(3) Ludvig LANDGREBE. Wilhelm Dillheys Théorie der Geisleswissenschaften.
Analyse ihrer Grundbegriffe (extr. de Jalirbuch fur Phil. u. phânomenologische
Forschung,Bd. IX, pp. 237-366). Halle, M. Niemeyer, 1928 ; gr. in-8, ix-130 pp.
(4) Fritz KAOTMANN. Die Philosophie des Grafen Pa ul Yorck von Warten-
burg (extr. de Jalirbuch fur Phil. u. phânomenologische Forschung, Bd, IX,
pp. 1-235). Halle, M. Nienieyer, 1928; gr. in-8, iy-235 pp. •
.-; PHILOSOPHIE MODERNE 761

et intimement convaincu que la vie présente est riche de toute la


Substance du passé.7 il deyait tout naturellement être satisfait par
la psychologie réelle et la systématisation de l'histoire que lui
offrait Dilthey. -7

Fran? Brentâno. — On attend beaucoup d un livre suria morale


de F.Brenlano. Celui de M. H. MARGOLIUS (X) nous a d'abord un
peu déçu, en raison, de ses deux premières sections, analytique et
critique:: l'exposé j)0sitif est souvent court et embrouillé ; de plus,
M. a Mêlé à cet exposé sa critique et son point de vue person-
nels : il eût mieux fait d'exposer pour elle même la pensée de B.,
et de l'exposer génétiquement : l'évocation du milieu historique
est aussi insuffisante, —^ Mais la troisième section suscite beaucoup
plus d?âttêntion. Après Une rapide esquisse de la vie de B., de sa
vocation philosophique, de son apostasie longuement préparée,"
:
de ses apnées de professorat, l'A. tente (pp.71-95) une interprétation
synthétique de la figure, de Brentano. Il y découvre un'e dualité :
B. est à la fois empirique et idéaliste, nature aux puissantes et
saines" aspirations et croyant, âme lyrique et contemplative et
homme: de lutté .et de critique : les longues périodes calmes de sa
vie sont-coupées.de crises, et une bonne partie de son oeuvre scien-
tifique;est faite de polémique. Mais aucune dualité n'est exempte
d'une certaine unité dans un être vivant : B, lui aussi a cherché
l'union de ces deux domaines de l'empîrie et de l'idéal, du inonde et
deDiéUïiira trouvée, dit M., dans la Subordination des deux élé-
ments, et c'est le fond de sa morale : « Entre le moi de chacun et
le tout: de la Divinité,, entre le monde de l'empirie et celui des
intelligibles, il y a, hiérarchiquement ordonnés, les biens de l'hom-
me. TL'idée de la montée d'ici là-haut entraîne l'obligation, d'une
préférence droite qui conduit du bien à l'infiniment meilleur, de
l'aniOùrdu bien terrestre à l'amour de Dieu » (pp. 94-95).
-
Cette interprétation :de l'âme de B. est peut-être un peu re-
construite. Si les cléments en sont exacts, B. nous semblerait être
un type dramatique de la pensée allemande dans sa recherche
anxieuse de l'unité entre-le monde, sensible et le transcendant, la
nature et le surnaturel. La solution catholique de ce problème
est la subordination des deux ordres d'abord bien distingués (grâce
à une philosophie de là causalité et de la participation, la vraie
synthèse entré Aristoté et Platon); peut-être B. a-t-il cherché la
subordination sans avoir d'abord distingué.'N'a-t-il pas été natura-
liSté/277: 77'
Cette'; montée du fini empirique au monde divin, l'homme la
fait, selon lui, « àûs ëigener Kraft »(p. 94). C'est peut-être dans ce

(1) Hans U^RGoLim: Die. Ethik .Pranz.Brenianqs.-Leipzig, Meiner, 1929 j


gr, m-87iviii-104pp,- •.":..- .
-.'':
762 BULLETIN D'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE

naturalisme qu'il faudrait chercher à la fois l'explication de sa


chute, une intelligence plus profonde de son âme et la liaison en lui 1

d'un certain idéalisme métaphysique, sur lequel insiste M., avec


un goût très vif des sciences et de la méthode expérimentale, que
M. n'a fait qu'indiquer au passage (*).

Hermann Cohen. — M. S. Ucko ( 2) a cherché une intelligence


intime de la philosophie de la religion de Cohen pour elle-même ;
il y a été aidé par l'utilisation de papiers inédits. — C. recueille
dans l'héritage de Kant le fondement propre de l'éthique dans la
certitude de la conscience ; mais l'idéal moral pose une question de
réalité qui dépasse la morale : il y a une aspiration vers un monde
où se réalise l'idéal moral : par là Dieu n'est pas pour C. un simple
postulat subjectif, mais un fondement objectif de la moralité, et
aussi un fondement de vérité entendue comme la garantie de la
connaissance morale. On reconnaît bien la thèse de Dieu pure
idée logique à laquelle on réduit facilement la philosophie religieuse
de Cohen. Mais M. U.se plait à insister sur la tendance de G. à donner
à à cette idée un contenu réel et historique, voire même à en faire
un «Dieu sensible du coeur», «le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob ». —• C'est peut-être l'intérêt principal de cette monographie
claire, accessible, dans laquelle on pourrait désirer un peu plus
d'ampleur dans l'interprétation philosophique.
Troeltsch. — M. F.-J. von RINTELEN extrait d'un grand travail
en préparation sur le problème philosophique de la valeur une mo-
nographie sur Troeltsch ( 3) : dans cet exposé il nous montre comment
T. n'est pas arrivé à dégager de la réalité historique soumise au
relativisme l'absolu qu'il cherchait à y saisir.

G-, Fonsegrive. — Les Cahiers de la Nouvelle Journée ont publié


en 1928 un recueil d'études sur Fonsegrive, où revit en particulier
le philosophe (4). On y suit, dans la reproduction d'une note rédigée
par F. au moment de sa candidature à l'Académie des Sciences

(1) C'est sur cet aspect de B. qu'insiste M. B. JORDAN (Theologische Literatur-


zeitung, W (1930), 377-378 : voir là sa critique de Margolius. — L'influence de
Brentano est considérable en Allemagne : M. 0. KRAUS a entrepris une édition
complète de ses oeuvres philosophiques et vient de faire paraître Uebcr die
Zukunfl der Philosophie (Leipzig, Meiner, 1929).
(2) Siegfried UCKO. Der Gotiesbegriff in der Philosophie Hermann Cohens.
Berlin, Reuter u. Reichard, 1929 ; in-8, vin-51 pp.
(3) Fritz-Joachim VON RINTELEN. Der Versucheincr UeberivindungdesHisto-
rismus bei Ernst Troeltsch. (extr. de la Revue Fur Lileraturwissenschaft u.
Géistesgesch.). Halle, M. Niemeyer, 1929 ; in-8, vn~52 pp.
(4) Les cahiers de la Nouvelle Journée. N° 11. George Fonsegrive. Paris, Bloud,
1928 j in-8, 211 pp.
PHILOSOPHIE MODERNE 763

Morales et Politiques, le développement de ses travaux, de la Logi-


que au problème de la liberté et au problème de là causalité, et
l'on y trouve, dans une étude de M. Pierre MÉLINE (pp. 35-74),
un essai d'interprétation et de jugement sur cette activité philo-
sophique. Critique par amour de la vérité plus que par angoisse
personnelle, philosophe par charité intellectuelle, F. se rattache
aVant tout à l'intellectualisme et à la tradition aristotélicienne et
thomiste, mais avec un souci marqué, peut-être pas toujours
aussi heureux que généreux, de rapprocher les pensées les plus
diverses et de renouveler l'ancien par le moderne. Critiqué de
divers côtés, il a eu cependant le grand mérite de stimuler la pensée
catholique et de fournir à ceux du dehors un peu d'utile lumière.

Divers.;.— Nous ne faisons que signaler l'ouvrage que publie


M. D. PARODI SOUS lé titre : Du Positivisme à VIdéalisme^-), C'est un
recueil d'études qui pour la plupart ont déjà paru dans diverses
revues. J.-J. Rousseau, E. Vacherot, Durand de Cros, Cournot,
Renouvier, E. Renan y sont chacun l'objet d'un chapitre.

Sur l'histoire dé la Philosophie italienne dans la période qui s'étend


du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle, on ne peut ignorer
l'étude de M. Giovanni GENTILE. Publiée pour la première fois en
1903, elle vient de paraître à nouveau sous le.titre Storia délia
Fiiosojia Italiana del Genovësi al Galuppi dans l'édition complète
des oeuvres du sénateur-philosophe (2).

C'est encore un chapitre d'histoire de la philosophie moderne que


retrace M. UTA du point de vue spécial de la théorie du savoir (3).
Il s'en prend au pragmatisme. Entre une introduction et une conclu-
sion touffues, où s'enchevêtrent beaucoup d'idées intéressantes
insuffisamment organisées et souvent discutables, on voit compa-
raître quatre représentants de la « détestable » « philosophie nou-
velle » : E. Boutroux^ l'apologiste de la. contingence ; H; Poincaré,
qui substitue la commodité à la vérité des principes ; E. MaCh,
pour qui la science, issue de l'action et destinée à son service, n'est
qu'une économie de pensée ; H. Bergson enfin, la Contempteur de
la science, qui ne lui reconnaît qu'une valeur d'utilité pratiqué,
réservant à la seule philosophie d'atteindre le vrai. Rapprochements

(1) D. PARODI. Du Positivisme à l'Idéalisme. Philosophie d'hier. Etudes cri-


tiques. Paris, Arrin, 1930 ; gr. in-8, 225 pp.
(2) Opère complète diG. Gentile. III. Storia délia Filosofia italiana del Geno-
vësi al Galuppi. Milano, Fratelli Trêves, 1930; 2 vol. iri-8, xv-272-260 pp.
- (3) La Crise de la théorie du Savoir.
Paris, Alcan, 1928 ; in-8, 260 pp. Il faut
déplorer un nombre insolite dé fautes d'impression et d'orthographe.
764 BULLETIN D^HISTGIRE-DE LA PHILOSOPHIE.

suggestifs peut-être, mais hâtifs eLsouventsùperficiels, quoiqu'on


puisse penser d'ailleurs du réquisitoire où ils s'encadrent,

La Collection" des philosophes contemporains présentés par eux-


mêmes donne dans son septième vpluhieT1) cinq àuto-biogiaphies, où,
si l'on, préfère, cinq auto-bibliographies :
*—r- Bruno BAUCH (1877) dont la pensée,: fondée- au contact; 4e
Kant et de Hegel, est un effort à la recherché:d'ùhe valeur absolue.
— Le P. GEMELEI (1878)'qUi tente;dâris leneothomismè italien;un-
effort de coordination entré la.philosOphiè'et les .scienCps (surtout :
biologie et psychologie).
— Le philosophe Suédois A. HaGËRSTRpM (1868) qui résumé
la partie négative de sa pensée par «censeo metaphysicam esse .

delendam ».
-— O.KRAUS (1872) ami et éditeur de F. Bf entano et d'À. ÏVlarty,
lui-même poursuivant des études;de philosophie morale. :

--'—A. SCHWEITZER(1875), originaire d'Alsace, qui détaille avec


quelque complaisance les activités diverses de sa riche personnalité
de philosophe, médecin et psychiatre, pastéùr, musicien et inter--
prête de Bach, historien des origines chrétiennes.
Le Saulchoir. 7 ",:XXX,'7.

(1) Die Philosopltie der Ge'gënwàrt in Selbstdârsïeïlùngl herâusg.' voir ;ï)r.


ïL ScHMiDT7;Bd.;:VII : Bruno Bauclv; Agostiho:£émelli>i Axel Hagersh^ni;
Oslcar Kràus ; Albert Schweilzer, Leipzig, Meiner, 1929* in-S, iv-248 pp.- 77'7
77:: -WllMIM :
D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE

Lés découvertes archéologiques récentes ont apporté à l'histoire


des religions une importante contribution ; en particulier notre
connaissance de la pensée religieuse aux premiers siècles de notre
ère à reçu de ce fait dès précisions intéressantes.
; D'ans lé Bulletin que nous inaugurons, nous nous proposons de
signaler ce que l'archéologie nous révèle de la vie religieuse de nos
ancêtres dans.la foi, du culte qui exprimait leur croyance, de la
symbolique dont ils se servaient pour traduire leurs conceptions.
On reproche parfois aux archéologues dé perdre, dans Une recher-
che tropTpàssiônnée des minuties, le goût des vastes synthèses :
Mgr, WiLPERT échappe certes à cette accusation; son dernier
ouvragé X1) sur les sarcophages chrétiens de l'Antiquité n'a pas
l'apparence austère et sèche d'un Corpus ; à côté d'un'Volume de
planches magnifiques, il nous offre un exposé d'ensemble, ingénieux
et clair, des thèmes iconographiques que les premiers chrétiens
firent sculpter dans le marbre de leurs tombeaux. Après avoir
publié les fresques des Catacombes, les peinturés et les mosaïques
des églises romaines, Mgr W., riche de tant d'expériences, s'est"
attaqué au problème difficile que pose la décoration des sarcopha-
ges chrétiens,
-
Rien d'irritant comme ces bas-reliefs, encombrés de; scènes
étranges empruntées le plus Souvent à lâRible, Choisies et disposées
d'après un plan qui nous échappe. Le Blant a remarqué fort jus-
tement que Jonas vonii par le monstre, Daniel au milieu des lions,
Suzanne et; les vieillards né: font que répéter auprès du défunt la
prière dé l'Eglise demandant à Dieu de le délivrer dé la mort éter-
nelle, comme 11 a autrefois préservé de la mort temporelle ces jus-
tes: de l'Ancien Testament. TMais pourquoi représenter sur un tom-.
beau le Christ au milieu des Apôtres, l'adoration des Mages, Adam
et Eve, Ulysse et les Sirènes? Que signifiaient tant de scènes dont,

(1) G. AVILPERT. I Sarcofagicristiani antichi. Roma, Pontificio ïstituto di


Archeologia Cristiana, 1929 ; in-fql., 2 vol. ; I. Texte XVL194 pp. ; IL Tables,
Xpp.-158pl. ; '';.
-\.yi7 7 ".[
REVUE DES SCIENCES. — T. XIX, FASC. 4. -^-49, '
766 BULLETIN D ARCHÉOLOGIE CHRETIENNE '

non seulement le symbolisme, mais même le sens littéral demeuraient


mystérieux? Et pourtant les Chrétiens n'avaient pas Choisi ces
motifs au hasard! Au IIIe et au IVe siècles, si près des origines,
aucune pieuse routine n'obnubilait l'intelligence de ces thèmes
iconographiques. Quel dommage d'en avoir perdu la clef ! La piété
de nos ancêtres, leurs préoccupations courantes nous sont si mal
connues ! Nous aurions voulu découvrir, dans ce domaine de l'art
funéraire, le reflet de leurs sentiments en face de la mort ; avaient-
ils la tranquillité sereine d'un saint Paul attendant le iempus reso-
luùonis ou, déjà, l'inquiétude médiévale commençait-elle à les
ronger? La crainte du feu éternel, dont les-païens se moquaient,
venait-elle aviver et aigrir leur douleur? ou bien leur foi vive leur
donnait-elle la force de ne pas pleurer comme ceux qui n'ont pas
d'espérance ? Tous ces petits personnages trapus, pressés au flanc
des sarcophages et qui parlaient à nos pères un langage si clair,
refusaient de nous répondre.
Mgr "W-, après avoir parcouru l'Europe et l'Afrique pour récolter
les moindres fragments de sarcophages, nous donne aujourd'hui '
les conclusions de son étude : il ne se contente pas de décrire ces
bas-relièfs, il nous explique leur significâtion.7Pour cet exposé il a
choisi, nous dit-il, l'ordre chronologique : il commence par les
scènes que l'on trouve sur les pièces les,plus anciennes, à, la fin du
IIe et au début du IIIe siècle ; voilà pourquoi il a rejeté dans le
tome II les récits de l'Ancien et du Nouveau Testaments. Dans le
volume paru, trois divisions bien nettes : 71° scènes relatives à
l'enseignement de la doctrine chrétienne ; 2e le Bon Pasteur ; 3é re-
présentations diverses de saint Pierre.
Cet ordre d'apparition des divers motifs est par lui-même fort
instructif: c'est donc, avant toute chose, là foi, don gratuit et ,

source dé salut, que les sculpteurs chrétiens ont cherché à traduire,


sous des images plastiques, au front des tombeaux. Aucun signe
de tristesse, aucune trace d'inquiétude : la vie nouvelle, annoncée
par la catéchèse, reçue au baptême, n'est-pas interrompue par
la mort corporelle ; le fidèle fonde sa confiance sur la bonne nouvelle
qui lui a été apportée. Fides ex auditu : c'est pourquoi nous voyons
si souvent le ôiôâoy.aloç, tenant dans ses mains le rouleau des
Ecritures, en train d'enseigner celui qui maintenant repose en
paix : la semence de salut a été jetée aujour mémorable où, pour la
première fois, le catéchiste est venu parler au nom de Dieu : rien de
plus naturel que de représenter cette scène en proclamant ainsi
sa gratitude et sa confiance.
Le baptême, lui aussi, sous forme d'allégories diverses, vient
rappeler les heures inoubliables de l'illuminaïio. Le Christ envoyant
les apôtres prêcher et baptiser est rattaché au même cycle de pré-
occupations doctrinales.
Deux images curieuses valent encore la peine d'être décrites :
sur la première on voit Ulysse attaché au, mât du navire pour
échapper plus sûrement à l'appel-des sirènes: celles-ci, femmes
ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE 767

dont les jambes se terminent par des serres de râpaces, essaient


vainement de l'attirer. Un passage des Philosophoumena nous donne
la clef de cette composition étrange : S.Hippolyte, mettant en garde
les fidèles contre les fausses doctrines, leur donne comme modèle
Ulysse: pour ne pas succomber au charme trompeur de l'hérésie,
il faut boucher ses oreilles avec de la cire et s'attacher au mât de
la croix. Le sculpteur s'est amusé, sur l'un des sarcophages de ce
type, à mettre entre les mains d'une sirène, le Volume à moitié dé-
roulé du docteur enseignant. -
Deux personnages, assis sur un char, discutent gravement, sans
prêter attention à la route qui défile, bordée de monuments et de
bornes milliâires. N'est-ce pas une réminiscence du dernier vojrage
que les païens aimaient à graver sur leurs tombeaux ? Non ; pour
Mgr W. nous avons là le diacre Philippe catéchisant l'eunuque de
la reine Cândace ; scène doctrinale ici encore, bien dans le genre
de celles dont nous avons parlé plus haut ; à l'exemple du ministre
de la reine d'Ethiopie, le catéchumène doit avoir hâte de recevoir
le baptême, de mourir au péché et de naître à la vie nouvelle ; dès
le IIIe siècle, des âmes molles retardaient le plus possible ce moment
décisif ; par opposition à cette habitude coupable le motif que nous
venons de décrire connut une certaine faveur.
La seconde partie dû volume est consacrée au Bon Pasteur ; cette
image miséricordieuse qui excitait la fureur dé Tertullien, con-
venait bien à l'art funéraire.: innombrables en sont les représenta-
tions ; déjà connues pour la plupart et interprétées depuis long-
temps, elles sont bien groupées et clairement expliquées.
La 3 e partie, consacrée à saint Pierre, apporte des vues nouvelles
et importantes : après Notre-Seigneur, saint Pierre est la figure la
plus souvent représentée, non seulement à Rome, mais dans les
Gaules, en Espagne,; en Afrique: vingt-sept scènes de la vie du
saint sont sculptées sûr les sarcophages ; le baptême du Centurion
Corneille a été retrouvé cent-vingt fois, l'annonce du reniement
soixante. Dès la seconde moitié du IIe siècle, c'est-à-dire à l'épo-
que où remontent les tombeaux les plus anciens, qui soient
conservés, on trouve déjà des représentations du chef des Apôtres,
La triple négation, si généreusement expiée, motif d'espérance
pour lés pécheurs, apparaît à cette époque ancienne pour ne plus
disparaître par la suite. Plus tard on représente le lavement des
pieds du Jeudi-Saint, la résurrection de Tabite, la punition d'Àna-
nie ; Mgr Wilpert découvre dans ces sculptures un véritable paral-
lélisme entre la vie de Notre-Seigneur et celle ^de son vicaire. Au
IVe siècle, on proclame plus clairement encore les privilèges du
chef des Apôtres : le Christ lui remet les Clefs ou lui confie le dépôt
révélé: v Dominas lêgem dat », lit-on sur le volume qui symbolise
la somme des croyances et des préceptes apportés ou confirmés
par le Messie, et laissés à la garde du chef de l'Eglise. .Mais, à
toutes ces époques, la scène du baptême de Corneille reste la
plus populaire, la plus fréquemment répétée ; on comprend sans
768 BULLETIN D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE

peine que les gentils aient aimé à se souvenir de l'acte courageux


de Pierre versant l'eau sainte sur le centurion et sa famille et fon-
dant ainsi l'Ecclesia ex gentibus : voilà pourquoi sur tant de sar-
cophages nous voyons Pierre, sous les traits symboliques de Moïse,
frapper le rocher : une eau abondante jaillit et un soldat romain se
précipite pour la boire ; cette allégorie un peu compliquée a pu
être comprise grâce à des verres dorés où l'on peut lire Pelrus, à
côté du thaumaturge, touchant le rocher de sa baguette.
Point n'est besoin d'insister sur l'importance de ces chapitres
consacrés à saint Pierre ; grâce à Dieu la question de sa primauté
ne soulève plus aujourd'hui de difficultés graves : il est bon de
remarquer'foutei'ois que l'Archéologie vient illustrer abondamment
les conclusions du Dogme et de l'Histoire.
Le tome II doit paraître l'an prochain: bien des questions diffi-
ciles et curieuses y 'seront affrontées. Espérons que les tables dé-
taillées qui sont annoncées sortiront en même temps ; dans la
dissertation de Mgr W. il n'est pas facile de retrouver rapidement
le lieu d'origine et la date de chaque pièce, ni l'endroit où elle est
actuellement conservée. 11 est à souhaiter aussi qu'à la fin de l'ou-
vrage on ait la description brève mais complèLe de tous les sarco-
phages ; car comme toute méthode,celle qu'a adoptée Mgr W. ne va
pas sans quelques inconvénients : à étudier les scènes une par
une, on donne à l'exposé une clarté plus grande ; mais, ne l'oublions
pas, sur la plupart des sarcophages on compte plus de dix sujets :
ont-ils été groupés au hasard, ou se suivent-ils selon un ordre logi-
que? Lorsque Mgr AV. aura expliqué l'une après l'autre chacune
de ces scènes, sa tâche ne sera pas achevée ; il devra nous donner
son opinion sur le-motif qui poussa les chrétiens à représenter sur
leurs tombes un si grand nombre d'histoires. Cet amoncellement,
si contraire à nos goûts modernes, ne choquait pas les anciens ; de
même qu'au Forum, ils entassaient les monuments sans plan d'en-
semble, sans souci des perspectives, ils ont encombré la face libre
de leurs tombeaux pour y rassembler beaucoup d'images religieuses,
comme les vieilles romaines suspendent au chevet de leur lit
tous les porLraits des sainLs du ciel. Mais y avait-il une idée qui
reliait toutes les scènes funéraires? Mgr W., après avoir résolu tant
de problèmes de détail, ne devra pas négliger cette question si
importante.
De 1923 à 1926, le baptistère du Latran fut l'objet de travaux
importants : au cours de l'Année Sainte, plus d'un pèlerin, déçu,
dut quitter Rome' sans avoir pu visiter ce sanctuaire vénérable
où tant de générations sont venues recevoir la vie de la grâce :
Gens sacranda polis hic semine nascitur almo
Quam fecundaiis Spiritus edit aquis,
dit l'inscription triomphale que le pape Sixte 111 fit graver au-des-
sus de la cuve baptismale.
Depuis des années l'humidité et le salpêtre rongeaient le pave-
ment et les murs de l'antique édifice ; il devenait nécessaire de
ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE 769

lutter contre ceLte lente destruction ; le pape Pie XI donna l'ordre


d'entreprendre les travaux nécessaires : on décida de ménager des
chambres d'air sous le pavement et le long des' fondations, afin
de chasser l'humidité qui leur était-funeste. On se mit à Creuser et
tout de suite apparurent des constructions fort anciennes, enche-
vêtrement de murs de l'époque impériale, remaniements plus tar-
difs, riches pavements de marbre et de mosaïque.Les architectes
Constantin et Philippe Sneider, François Fornari entreprirent les
fouilles régulières dont M. J.-B. GIOVENALE nous donne aujourd'hui
le compte-rendu détaillé et précis ; fort modestement celui-ci
prétend n'offrir aux lecteurs qu'une sorte de journal des fouil-
les i1) ; et dé fait, son ouvrage présente le luxe de mesures, de co-
tes, de photographies d'appareils que ce genre littéraire tant soit
peu austère entraîne nécessairement avec lui ; mais les essais ingé-
nieux de reconstruction des édifices disparus, la mise en relation
constante de l'histoire avec l'archéologie viennent égayer la lecture
et mettent en pleine lumière l'importance des découvertes. ,

Les origines du baptistère duLatran étaient jusqu'ici entourées de


mystère : sans doute, s avait-on que le gros oeuvre de l'édifice actuel
remontait au pontificat de Sixte III (432-440) : c'est déjà une belle
antiquité ; mais auparavant qu'y avait-il? Mgr Duchesne écrivait
timidement : « Il est impossible d'admettre que la basilique Con-
stantinienné, la principale église de Rome, sa cathédrale, ait été
dépourvue de baptistère pendant le IVe siècle, c'est-à-dire dans le
temps où les baptêmes d'adultes ont été le plus nombreux. Il n'sr
a donc aucune raison de rejeter le témoignage du Liber Pontificalis
qui fait remonter jusqu'à Constantin la construction du baptistère
Comme celle de la basilique. »
La légende était plus affirmative : le baptistère du Latran re-
montait à Constantin : il avait reçu là, du pape Silvestre, le baptême
qui l'avait purifié de ses péchés et guéri de la lèpre. Malgré le té-
moignage d'Eusèbe cette légende fut reçue à Rome durant le Moyen
Age; on apportait comme preuve le fait que le baptistère du La-
tran s'appelait Baptistère cons'tântinien.
' L'équivoque dont naquit cette fabuleuse histoire est mainte-
nant dissipée puisqu'on vieijt de découvrir, sous la construction
de Sixte III, deux édifices antérieurs, de l'époque constantinienne :
c'est donc par ses largesses et non par son baptême que le grand
empereur a fixé ici son nom.
Nous allons, à la suite de M. Giovenale, descendre jusqu'aux
ruines les plus" profondes et, de ce fait, les plus anciennes, puis

(1) Giov, Battista GIOVENALE. H Batlistero Lalerancnse nclle recenli indagin


délia Pont: Commissione di Archeologia Sacra in Studi di Antichità Qistiana
pubblicati per cura del Pontificio Istituto di Archeologia Cristiana. Romà,1929,
grand in-8, 146 pp., 88 fig., 2 pi. en couleur, •' -
770 BULLETIN D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE

remonter progressivement à travers les débris instructifs des con-


structions postérieures.
Lorsqu'en 313 le pape Miltiade vint s'établir au Latran pour
organiser le culte et l'administration ecclésiastique dans l'immense
palais dont Constantin venait de lui faire don, son premier soin fut
de transformer en baptistère l'une des salles des thermes domesti-
ques : cette installation de fortune, insoupçonnée avant les fouilles,
a été fort ingénieusement discernée par M. Giovenale : le pape se
contenta de fermer par une double abside l'une des salles de bain
dont on voit encore les tuyaux de chauffage ; les conduites d'eau
existaient déjà, et l'on put ainsi très rapidement et sans grosses
dépenses obtenir un baptistère convenable ; Miltiade s'en con-
tenta : malgré la victoire de Constantin, la position des Chrétiens
à Rome n'était pas encore très solide ; les vieilles familles païen-
nes, encore puissantes, voyaient d'un fort mauvais oeil les faveurs
accordées aUx disciples de la religion nouvelle, et Constantin
évitait d'exaspérer leur fureur ; sur son arc de triomphe, bien
vague est l'allusion par laquelle il remercie la. « Divinité » qui l'a
soutenu ; un même souci de prudence l'empêcha d'entourer de
trop d'éclat le nouveau baptistère, le lieu d'initiation où se comp-
taient les recrues du Christianisme.
La victoire de Constantin n'allait pas tarder à s'affermir ; bientôt
il n'eut plus besoin de tant de ménagements à l'égard des païens
vaincus ; il ne craint plus de se compromettre par ses largesses
envers l'Eglise. Il peut maintenant faire construire au Latran un
baptistère plus digue de Rome ; on va raser l'installation de fortune
pour élever à sa place une vaste construction circulaire mieux
adaptée à la liturgie baptismale. Les fondations de cet édifice
viennent d'être découvertes ; la nature de leur appareil don-
ne la daté ; le plan caractérisé de l'édifice permet à M. Giovenale
de prouver que la rotonde était recouverte par une coupole à ner-
vures ; ce chapitre est l'un des plus originaux de tout le livre ; in-
génieuse et hardie, l'hypothèse est si bien confirmée par des remar-
ques habiles, par des comparaisons lumineuses, par une science
profonde des méthodes architecturales qu'il est impossible de ne
pas l'accepter. Le baptistère constanjinién du Latran avait donc la
forme d'une rotonde à coupole, type de construction cher aux
Romains et dont le Panthéon est l'un des exemples les plus connus.
Ce baptistère était sans doute achevé à l'époque du Concile de
Nicée ; il ne devait durer qu'un siècle environ puisque Sixte III
(432-440) fut obligé de le démolir. Il semble que les architectes de
Constantin aient manqué de science ou de soin : les restes de pi-
lastres, hâtivement construits, indiquent que la coupole ne tarda
pas à se lézarder : malgré ces renforts l'édifice restait peu solide ;
Sixte III décida de le remplacer : ce baptistère du milieu du Ve
siècle a duré jusqu'à nos jours, au moins dans ses parties essentiel-
les ; nops savons désormais, grâce aux fouilles récentes, la place
7 7 ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE 771

;
qu'il occupe dans la série des baptistères du Latran ; les derniers
travaux ont eh outre mis à jour dés fragments de décoration dont
il était recouvert : en grattant les parois du pronaos, on à décou-
,vert l'ancien revêtement en marqueterie de marbre : l'ampleur des
motifs, là beauté de la matière soutiennent la comparaison avec
les oeuvres analogues de Ravenne ou de Parenzo ; il est intéressant
de Voir qûellèpêrfection l'art classique avait su conserver jusqu'a-
lors ; les premières invasions barbares avaient pu détruire des chefs-
d'oeuvre, elles n'avaient pas encore altéré dans ses sources la civi-
lisation antique.
Dans ces baptistères, dont leS fouilles nous ont permis de faire
l'histoire, le baptême était donné par immersion : dans le pave-
ment le plus ancien, correspondant au premier édifice constanti-
nien, est encastrée une ligne continue de carreaux de marbre,
émergeant de 8 cm. : ils étaient sans doute destinés à retenir une
nappe d'eau peu épaisse où trempaient les pieds des Catéchumènes
au moment du baptême : le ministre, évêque Ou diàçre, versait
alors PeaH'sur la tête des néophytes, ou peut-être les poussaient
sous le jet d'une fontaine ; dans la plupart des rejaTéséntations an- ;

tiques du baptême, seuls lés pieds du fidèle sont; îmnièrgés : il


semble que, sur ce point encore, les fouillés nouvelles apportent
des précisions importantes.

Le chanoine BËRJON vient de faire paraître le tomeI desaïVifiô-


logia ArcMolôgica (x). G e titré indique clairementce quiest l'ouvra-
ge : on donne, à propos de chaque dogme lès réproductions des
peintures^ sculptures et inscriptions que nous à laissées -l'Antiquité
Chrétienne-êt où l'on peut trouver une traduction plastique des
vérités dogniatiques. Intention excellente encore qùê peu nouvelle.
Le tome I est consacré au « Proto-évangile » : chute dé nos premiers
parents et promesse d'un rédempteur. Une centainede figures nous
montrent Adam et Eve auprès de l'arbre : pour une scène aussi sim-
ple, l'abondance tourne à la monotonie ; mais les gravures sont em-
pruntées à dé bons ouvrages (Garucci, SCaglia, AVilpèrt, etc.), et il
n'est pas sans intérêt d'avoir,la collection conlplèté dès:portraits
de nos premiers parents que l'on peut trouver dans les catacombes
du sur lès sarcophages,
La monotonie du texte correspond nécessairementà là monotonie
du sujet ; ce n'est pas la faute de l'auteur ; mais on sera moins
indulgent pour certaines interprétations hardies ; nous ne voulons
en donner; qu'un exemple (p. 189) ; sur un sarcophage du Latran
du IIIe s:'i six personnages sont représentés : ce sont sans doute

(1) A. BËRJON. TheOlogia Archeologica. Tdmus pràeliniinarisi De.Prçloevan^


gelio,M^M, L?29 ? ^8,203pp., 113 fig.
772 " BULLETIN D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE

la défunte et ses enfants écoutant la catéchèse. Le-.Çh,.-B. y voit:


Barbatus Pater in sede Maiestalis Pràtoevahgèliùm. manibus lehel
apertum, Spiritu Sancto praesente... dum Verbum... respohdet: Pa-
tris decreto de muhdo a peccalo originali redimendp. A dexlris...
Ecclesia docéns... A tergô B. V: Maria Ecclesiâe assislit-sï.^
On peut pardonner encore la pauvreté du latin, inàis une telle
richesse d'imagination est inexcusable : le Cli. Bérjon s'eSt cru au
XIVe s., à là représentation d'un mystère; ,..-
.'
,
Rome, R. VIELLIARP.
'BULLETIN DE THÉOLOGIE

I. — THEOLOGIE SPEC ULÂTIVE

,
I. — OUVRAGES GËNÈRAUX.

Ce n'est pas un moindre mérite de présenter en un petit Volume,


de quelque cinq cents pages un Sommaire de Théologie dogmatique,
où sont exposés successivement les traités de- Rieù, de la "Trinité
de la Création, du Péché originel, de l'Incarnation et de la Rédemp-
tion, delà Grâce, des Sacrements et des Fins dernières (x). Le Dr
GSPANN, dans cet Ouvrage, s'est préoccupé de donner tous les ren-
seignements positifs et spéculatifs utiles à l'étudiant, et, sous ce
rapport, on ne peut que le féliciter du résultat obtenu. Suivant une
méthode proprement théologique, à jpropos de chaque thèse, il
détermine sa valeur de foi en regard de l'enseignement de l'Eglise
corroboré par l'Ecriture et la Tradition, Puis, faisant oeuvre de
théologie spéculative, il apporte les lumières et les déductions de
la raisoh.Mais le Dr. G. n'a pas un goût très prononcé pour le tho-
misme : c' est ainsi qu'il admet la prédestination post praevisa
>

mérita. Selon lui, c'est lé consentement de la volonté qui rend effi-


cace la. grâce suffisante: « Abhorrerons a praemotione physica
sensu thomistarum » (p. 308). La thèse de la causalité morale des
sacrements a sa préférence. Enfin on peut regretter que les textes
conciliaires et les définitions dogmatiques, vu l'importance que
l'auteur leur donne, et avec raison, ne soient pas plus souvent cités
textuellement, mais indiqués seulement par dés références.

On ne peut qu'être reconnaissant au R.,P. J: CUERVO, professeur


au Collège Angélique, de la publication qu'il vient d'entreprendre
des oeuvres posthumes du P. BUONPÊNSIERE. Celui-ci avait seu-
lement pu faire paraître de son viyapt ses Commentaires sur le
Deo uno de la Somme théologique. Il préparait le De Trinilate
lorsqu'il.mourutau mois de janvier 1929. Nous possédons désormais
ce traité, et l'on nous promet pour une date prochaine un De Sa-

(1) DR J. GSPANN. Summarium theologiae dogmaticae. Paris, Lethiellëujç ;


in-12,_571 pp.
774 BULLETIN DE THÉOLOGIE

cramentis in génère, et un De quibusdam Sacramenlis. Explication


littérale du texte de S. Thomas, suivie d'un commentaire abondant
où les données positives et spéculatives de la théologie trinitaire
sont mises en oeuvre, tel nous apparaît le présent volume (1). Un
précieux index des matières en rend le, maniement facile ; la pré-
sentation typographique est elle-même des plus heureuses. Pro-
fesseurs et étudiants trouveront dans cet ouvrage ample matière
pour l'intelligence de la doctrine thomiste.

Le premier volume du manuel de Mgr F. DIEKAMP vient de


paraître en sixième édition (2). La Revue a déjà eu l'occasion, en
recensant l'édition précédente (3), de dire la valeur et la qualité
de cet ouvrage : exactitude thomiste de la doctrine, heureuse union
de la documentation positive et de la spéculation. La nouvelle
édition est une mise à jour des derniers travaux parus ; mais le
changement, disons l'amélioration la plus importante, est que
l'auteur a restitué au De Deo uno la question de la Providence et
de la Prédestination étudiées jusqu'ici, comme dans l'ensemble des
manuels, au traité de la Grâce.

En publiant le quatrième volume de ses Instilutiones Theolo--


giae dogmaticae, le P. LERCHER, S. J., achève l'oeuvre qu'il avait
entreprise dès 1924 (4). Ce nouvel ouvrage comprend le traité des
A^ertus infuses en général, et de chacune des A'ortus théologales,
le traité des Sacrements et celui des Fins dernières. Livre compact
de plus de 700 pages où l'étudiant trouvera non pas un simple
résumé, mais une étude sérieuse des différents sujets envisagés.
Une part importante est faite aussi bien aux informations' positi-
ves et historiques, qu'à la spéculation. A ce dernier point de vue,
si l'auteur ne se fait pas faute de citer souvent S, Thomas, sa doc-
trine ne laisse pas que d'être quelque peu éclectique. A l'appui de
cette assertion, mentionnons au passage quelques thèses : l'habi-
tus acquis par l'exercice d'une vertu infuse peut-avoir même objet
matériel et formel que la vertu elle-même, et donc un acte na-

(1) P. Fr. H. BUONPENSIERE. Commenlaria in I P. Summae theologicae S.


Thomae Aquinatis, a. Q. XXVIII ad Q. XLIII.. Guipuzcào, Typ. Ephem. El
Santisimo Rosario », 1930 ; in-8, vui-609 pp.
(2) Franz DIEKAMP. Lelirbuch der Dogmatik nach den Grundsàlzen des ht.
Thomas, Bd. I, 6 Aufl. Munster in "W., Aschendorff, 1930 ;;in-8, xiv-380 pp.
(3) Rev. se. phil. théol., X (1921), p. 638. Cf. aussi XII (1923), pp. 574-575.
Le P. Martin exprimait là un regret : celui que le manuel ne fût pas: écrit en la-
tin, et restât ainsi pratiquement inaccessible à un grand nombre d'étudiants.
Nous avons appris avec joie que le Studium dominicain de Dilsseldbrf en pré-
pare une traduction latine.
(4) L. LERCHER, S. J. Institutiones Theologiae Dogmaticae, Vol. quartum
Vienne, F. Pauck, 1930 ; in-8, 763 pp.
THÉOLOGIE SPÉCULATIVE 775

turél peut se porter sur un objet surnaturel (pp. 25, 30). C'est à
proprement parler la grâce qui rend nos actes méritoires, en sorte
qu'un pécheur attrit et justifié par le sacrement de Pénitence peut
faire des actes méritoires avant même de produire un acte de cha-
rité. A propos de la causalité des sacrements, L. admet la causalité
intentionnelle du P. BilloL. U Se range, au sujeL de la transsubstan-
tiation, parmi les partisans de la conversion adductive. Enfin
c'est encore au P. Billot qu'il emprunte sa théorie du sacrifice de
la Messe et de l'immolation sacramentelle.

Le tome IV du Cours de religion du P. WILMEHS : La Grâce et


les càJiaiLx de la Grâce, n'avait pas été réédité depuis 1912. La
huitième édition vient de paraître par les soins du P. DENEFFE,
S. J. (^G'est un exposé assez technique qui nous paraît difficile-
ment abordable sans un minimum de culture théologique. L'ouvrage
contient le traité de la Grâce, celui des Sacrements, une section sur
là prière et Une autre sur les oeuvres, de piété. Sur toutes ces ques-
tions l'auteur a voulu avant tout donner la doctrine commune de
l'Église, en insistant ici ou là sur la position des protestants. En
matière sacramentelle, l'éditeur a mis l'ouvrage en conformité
avec le Code de Droit canonique. Sur tous ces points, l'ouvrage
est excellent. Mais nous n'admettons pas toutes les précisions
théologiques que l'A. y ajoute, encore que plusieurs soient très
bonnes,.(par exemple sur la nécessité de la grâce). Le P. W. pré-
fère l'explication moliniste pour le concours de la grâce et de la
liberté (pp. 96-105)» et tient pour la causalité morale des sacre-
ments (p. 205) ; enfin, dans l'exposé des systèmes théologiques
relatifs au sacrifice de la Messe, on. souhaiterait plus ample infor-
mation sur les doctrines contemporaines. Ce sont là d'ailleurs des
questions qu'il est impossible de bien traiter en quelques lignes,
et éés thèses particulières ne doivent pas faire sous-estimcr l'exposé
d'ensemble objectif et précis.

La traduction de la Somme théologique, publiée par les Editions


de la Revue des Jeunes, s'est enrichie cette année de cinq nouveaux
volumes. On connaît l'intérêt de ces ouvrages qui, par une traduc-
tion Claire et fidèle accompagnée de notes explicatives et de ren-
seignements techniques,met tent à la portée du grand public J'oeuvre
dû Docteur Angélique. Nous ne pouvons, faute de place, que les
mentionner ici avec le nom de leurs auteurs, et signaler les points
dé doctrine qui ont été l'objet d'un examen spécial. Le traité de

; (1) A\L WILMERS, S. J.Lehrbuchder Religion, Bd.ïV: VonderGhadésunddeii.


GhadÇnmittein, S AùQ, V.VA.-DÈNEFEE, S. J. :Mùhster, Aschendorff,, 1930 ; in-8?
'''.'
xx-948pp; — Sur le tome III,; cf. Rn se. ph. ihj, 5£VM(1928), p; ,803,7 7/
776 BULLETIN DE THÉOLOGIE

La Grâce, publié par le R. P. MULARD (*) contient des notes ex-


trêmement intéressantes et fortes sur la motion divine, la grâce
et la liberté humaine : sur la grâce sanctifiante et la vie avec Dieu ;
sur la grâce sanctifiante distincte du Saint-Esprit; sur l'infusion
par Dieu de la grâce sanctifiante dans nos âmes. •— Le traité de
VEspérance, publié par le R. P. LE TILLY (2), est enrichi dé nom-
breuses notes sur l'espérance naturelle ; la béatitude, objet de
l'espérance ; le motif de l'espérance ; la vertu d'espérance ; la foi,
l'amour, la charité dans l'espérance ; l'espérance dans le Christ
et les bienheureux ; la certitude de l'espérance ; le don de crainte. On
remarquera tout spécialement les précisions apportées par l'auteur
sur le rôle de l'amour dans l'espérance. — Le traité de La Force
traduit par le R. P. FOLGHERA, a été annoté par le R. P. NOBLE (S).
—.'Les'traités'du Baptême et de la Confirmation, publiées,par le
R. P. BOULANGER (4), s'accompagnent de notes sur les effets du
Baptême, le Baptême des enfants, l'historique de la Confirmation,
les effets de la Confirmation. — Enfin le traité du Mariage, traduit
par le R. P. MISSEREY (6), est complété par de brèves mais substan-
tielles études sur le Mariage comme institution ; sur le sacrement
de Mariage : le consentement du Mariage ; le Mariag e, état de
vie ; les biens du Mariage ; la législation actuelle des fiançailles ;
l'Eglise et la législation du Mariage ; la doctrine de l'Eglise sur le
Mariage.
Gomme dans les volumes précédemment parus, des tables ana-
lytiques d'auteurs et de matières, terminent ces différents ou-
vrages.
II. — QUESTIONS SPÉCIALES. MONOGRAPHIES.

Dieu."—M. J. BITTREMIEUX a réuni en un opuscule plusieurs


articles publiés par lui dans le Divus Thomas de Piacenza en 1929
et 1930 (c) sur l'identité en Dieu de l'essence et de l'existence et
leur distinction réelle dans les êtres créés. Cet opuscule comprend

(1) S. THOMAS D'AQUIN. Somme ' ihéologique. La Grâce. Trad. franc, par R.
MULARD, O. P. Paris, Revue des jeunes ; in-16, 344 pp.
(2) S. THOMAS D'AQUIN. Somme théologique. L'Espérance. Trad. franc, par
J. LE TILLY, O. P. Paris, Revue des jeunes ; in-16, 264 pp;
(3) S. THOMAS D'AQUIN. Somme théologique. La Force. Trad. franc, par J.-D.
FOLGHERA, O. P. Paris, Revue des jeunes ; in-16, 319 pp.
(4) S. THOMAS D'AQUIN. Somme Ihéologique. Le Baptême, la Confirmation.
Trad. franc, par A. B. BOULANGER, O. P. Paris, Revue des Jeunes ; in-16, 384 pp.
(5) S. THOMASD'AQUIN. Somme Ihéologique. Le Mariage. Tome premier. Trad. '
franc, par L. MISSEREY, O. P. Paris, Revue des Jeunes ; in-16, 263 pp.
(6) J. BITTREMIEUX. Deus est suum esse, creaiura non estsuum esse. Ex Divus
Thomas Piac, XXXII (1929), n.4-5 ; XXXIII (1930), n. 3-4 ; in-8, 80 pp.
...-.,';- ÎHÉOLOGÎE SPÉCULATIVE ; flf
six paragraphes : L Démonstration de la distinctionTcééllè à partir
de la doctrine de .l'acte et de la puissance.;—- 2. Coinmehtaire du
chap. 52 du II Conl. Cent . — 3. Du concept d'eSsenèè et d'exis-
tence on peut conclure à leur distinction réelle. ';'—-4: Etude de
quelques textes dé S. Thomas qui prêtent à difficulté. —- 5, Re-...
cherche du lien qui existe entre la doctrine de la Création et celle
de la distinction réelle. — 6. Le fondement de l'àhaïogie. entre
Dieu eL les créatures doit être cherché en ceci que Dieu est,son
être et que la créature n'est pas son être, — 7. De la perfection du-
nom de Dieu: Celui qui est. 7
On aimera à retrouver-dans cetteétude un exposé cl&ii'et solide
de la doctrine de S. Thomas sur la distinction réelle, et une expli-
cation très judicieuse de .certains textes plus difficiles. L'auteur
y fait preuve d'un sens métaphysique très averti, ,
On ne lira pas sans un grand intérêt le livre du P. O'MÀHONY
sur le désir naturel de voir Dieu, et l'étude que fait l'auteur de la
pensée de S.Thomas surCe-sujet(*). Les travaux déjà publiés sûr la
question n'ont pas encore élucidé entièrement: lé problème ; le
P. O* M. apporté sa part dans les recherchés, et elle n'est certes
pas négligeable: même si l'on ne se résout pas à se ranger à son
avis, on trouvera dans son oeuv e une étude réfléchie et suggestive
qui suppose de la part de son auteur une patiente élaboration de
de la doctrine du Docteur Angélique. Et l'on nes'ëtonrierà pas
-

que l'Université de Louvain aît accueilli favorablement ce travail


comme thèse, d'agrégation.
Il y a en nous undésir naturel, inné, de Dieu, dé la Vision de
Dieu. Car la finalité dû vouloir le porté vers le bien cohiinê tel, de
même que la finalité de l'intelligence est dé tendre vers: le vrai pur
et simple. Or le bien et le vrai absolus ne se réalisent qu'en Dieu,
Mais autre chose est la finalité comme telle, et autre chose la réa-
lisation effective dé cette finalité. Notre désir serait vain s'il était
contradictoire: mais ri n'est pas nécessaire que. nous ayons en
nous lé pouvoir de lé réaliser. Il suffit que nôtre nature intellec-
tuelle soit capable dé Dieu': elle l'est du fait de sa relation trans-
cendentale au vrai et au bien. La réalisation de notre fin est en
dépendance du boii vouloir eL de la grâce de Dieu : le surnaturel
demeure entièrement gratuit. A l'objection que l'on pourrait faire
qu'un désir naturel inné suppose dans le sujet le pouvoir d'atteindre
son objet, l'auteur répond que cela est vrai lorsqu'il s'agit des na-
tures ordonnées entre elles, mais Dieu est en dehors dé l'ordre des
natures, il esL le bien extrinsèque avec lequel le vouloir se trouve
en relation tranScendantale : on ne peut donc juger ce cas d'après

.; (1) Jamçs E. O'MAHûKtY,;©, S. P.. C. The pèsirô. ôf God ihibéPhilosbphyof


St. Thomas A.quinas. Dublin, Cork Ùnivërsïty Press ; 192i9,:in-12j xxvi-263 pp,
778 BÛLtÊïiN DE THÉOLOGIE

les exigences des natures envisagées dans leurs relations entre elles.
Autre remarque intéressante : dans l'ordre psychologique, dans
l'ordre de l'activité, l'objet formel du vouloir est; sans aucun doute
le bien en général, comme celui de l'intelligence est le vrai en gé-
néral. Mais dans l'ordre métaphysique, l'objet naturel du vouloir
ne peut être tiré que de sa relation à Dieu : car, dans cet ordre,
Dieu a nécessairement la priorité. Il est le premier-Désiré, et si
le bien en général attire le vouloir fini, ce ne peut être qu'en raison
d'une tendance plus profonde vers Dieu. Cette priorité est une
priorité ontologique ; elle n'a pas de valeur immédiate pour l'ac-
tivité consciente du vouloir. Celui-ci, dans l'ordre de réalisation,
en est réduit à une recherche indirecte de Dieu à travers ses ma-
nifestations créées. Et c'est cette recherche, jamais satisfaite, qui
révèle la quasi infinité de l'esprit, son ordre trascendantal à Dieu,
véritable fin ' ultime.
De là vient encore que nos désirs élicites, dans l'ordre de réali-
sation, peuvent faire fausse route. Si, dans l'ordre métaphysique,
le fini, pour être intelligible, implique une relation à Une fin ultime
transcendante,dans l'ordre de l'activité, cette ultime relation n'est
pas d'une évidence contraignante au point de forcer ,1e vouloir
comme vouloir.
Enfin c'est par son désir naturel et inné de la vision divine que
l'homme achève l'unité de la pensée et de l'être. C'est par lui que
l'univers consomme son retour à Dieu, et que les êtres se retrouvent
dans leur principe. Par son intelligence, l'homme est le médiateur
de la nature non-raisonnable.

M. VAN DER MEERSCH ne souscrirait certainement pas à la thèse


principale du P. O' Mahony, et n'admettrait pas qu'il puisse y
avoir en nous un désir inné de la vision de Dieu, irréalisable par
nos seules forces humaines. Dans un article des Ephemerides Theo-
:

logicae Lovanienses, l'auteur rappelle en effet les grands principes


admis par nombre de théologiens à ce sujet (1). Dans là nature
elle-même, comme telle, il ne peut y avoir aucune tendance pro-
prement dite au surnaturel. Toute tendance naturelle et innée ne
peut être qu'une disposition de nature, ou au moins son ordination
à quelque chose qui la parfait. Et si cette essence est ordonnée
de soi à un bien, ce bien lui est dû comme sa propre perfection
naturelle. Donc,'"; par les seules lumières de la raison, on ne peut
démontrer positivement la possiblité de la vision intuitive ; — il
ne peut exister en aucune créature un appétit inné proprement
dit de cette vision ; —• il peut y avoir naturellement dans l'homme
un désir élicite de la vision de Dieu, mais ce désir n'est pas une
preuve de la possibilité de cette vision.

(1) J. ATAN DER MEERSCH. De notione iniis SUpétlïalUratis. Ex Ëphem. Théol.


Lov., Vil, 2 Avril 1930, pp. 227-263.
7\ THÉOLOGIE SPÉCULATIVE 779'

Enfin, quand S. Thomas parle du désir naturel de Dieu qui ne


peut être vain, il faut prendre conscience que S. Thomas se place
dans l'hypothèse de la révélation divine et de l'élévation de l'homme
pu Surnaturel ; qu'il n'entend pas démontrer la possibilité positive
de: la vision intuitive, mais réfute seulement ceux qui prétendent
qu'elle est impossible, d où il conclut à sa non-impossibilité, étant
donné la puissance obédientielle de l'intellect créé. Le désir naturel
est un signe de la non-répugnance de la vision intuitive de Dieu.
S'il nous était permis d'ajouter à ces remarques notre sentiment
personnel, nous dirions qu'en effet toute créature, ontologiquement,
est ordonnée à Dieu, fin ultime. Sur ce point, le P. O'Mahony a
raison v et c'est en ce sens que S. Thomas parle du désir ou de
Pâmour naturel de Dieu, qui exprime la finalité universelle. Il
y a donc dans l'homme, comme en toute autre créature, un désir
où àmôûr naturel eL inné de Dieu. Mais de là' à conclure que ce
désir a pour objet la vision même de Dieu, il y a loin. S. Thomas
dira que l'animal aime Dieu naturellement par-dessus toutes choses,
et que cet amour se traduit pour lui dans l'obéissance aux lois de
sa propre nature. Chaque être tendra donc vers Dieu selon ce qu'il
est : l'homme tendra vers Dieu à travers l'objet formel de son vou-
loir qui est le bien en général. De là naîtra le désir élicite de voir
Dieu tel qu'il est, ou au moins comme première cause de toutes
choses. Mais ce désir n'est pas premier : il suit la connaissance que
Phomme prend des biens concrets en lesquels il cherche vainement
son bonheur ; il provient de l'insatisfaction de ses désirs. L'homme
a pour objet l'universel : il lui faut toutTapport de la connaissance
pour conclure que cet universel se réalise dans l'absolu qui est Dieu.
Encore cette connaissance ne lui donne-t-e]le qu'une connaissance
indirecte de Dieu, Comme le fait très bien remarquer le P. Gardeil,
citant Càjetan, du fait de notre connaissance imparfaite, « il suit.
que Dieu se trouve relégué d'une certaine manière parmi les moyens
de la Béatitude en général » O, 11 est un objet parmi les autres
objets, dont l'éminente dignité et l'adéquation à notre vouloir
est Conclue, mais non pas vue, et donc en face duquel notre vouloir
et notre amour demeurent libres.
; En bref, toute nature tend vers Dieu, chacune à sa manière : la
manière de l'homme est de tendre vers lui sous les formes du bien
Universel. Mais tendre vers le bien universel, ce n'est pas néces-
sairement tendre vers la vision intuitive de Dieu, même implici-
tement ou confusément. U y faudra une nouvelle détermination de
.l'intelligence, prenant conscience que, parmi tous les biens vers
lesquels elle se porte, sous la raison de bien universel, un seul est
adéquat à ses aspirations, le bien absolu, Dieu. Ainsi pourrait-on
dire que la connaissance de l'être universel ne contient pas implici-

(1) P. GARDEIL. La Structure de l'âme et l'èxpktehee'inystiquè; T. L p7295<.


780 BULLETIN DE THÉOLOGIE

tement ni confusément la connaissance de Dieu : il y faut l'appof-


du raisonnement fondé sur l'analogie.

Grâce.—-Le traité de la Grâce que vient de publier le R. P.


LANGE, S. J., est un volume considérable de plus de six cents
pages (!). C'est dire que la matière a été traitée dans toute son
ampleur, et qu'on trouvera dans ce livre une abondance de rensei-
gnements et une grande richesse de documentation. L'ordre des
sujets est le suivant : nécessité de la grâce ; — gratuité et sùrna-
turalité de la grâce ; — la grâce de justification ; — la nature de
la grâce actuelle ; — la grâce suffisante et efficace ; — la distribu-
tion de la grâce; — le mérite. La méthode suivie est proprement
théologique : l'A. établit, à propos de chaque thèse, l'enseignement
de l'Eglise ; il le corrobore par l'étude de l'Ecriture, des Pères et
des théologiens ; enfin il fait oeuvre proprement spéculative. Dans
l'exposé des systèmes, l'auteur demeure le plus souvent éclectique ;
parfois même il évite de se prononcer catégoriquement sur des
doctrines comme celle de l'identité de la grâce et de la charité, de,
l'existence des vertus morales infuses. Enfin toute une section de
son livre est consacrée à la critique de la doctrine thomiste sur la
grâce suffisante et la grâce efficace, et à la défense du système de
Molina. L'A. ne craint même pas de qualifier de certainela doctrine
de ce dernier, les autres systèmes ne conservant à ses yeux qu'une
probabilité purement extérieure en raison de l'autorité de leurs
partisans et de la tolérance de l'Eglise. Simple tolérance de l'Eglise
à propos du système thomiste, c'est vraiment peu, et l'on se demande
comment l'étude des Congrégations De Auxiliis a pu amener l'au-
teur à un tel sentiment. Mais passons, et soulignons.avec complai-
sance la méthode théologique de l'auteur à laquelle beaucoup d'ou-
vrages de ce genre ne nous ont pas encore habitués.
Je ne fais que signaler ici un article de M. J. BITTREMIEUX sur
la doctrine de Cajetan, touchant la justice originelle et la grâce
sanctifiante (2). De l'avis de l'auteur, Cajetan aurait'soutenu la
distinction adéquate de l'une et de l'autre.Cet article a été critiqué
par le R. P. DEMAN dans le Bulletin thomiste, 1929, n° 602-606.
Ghristologie.—En 1910, M. l'abbé ANGER, actuellement di-
recteur au Grand Séminaire de Rennes, présentait à la Faculté
de théologie d'Angers une thèse de doctorat sur La doctrine du
Corps mystique de Jésus-Christ d'après les principes de la théologie

(1) H. LANGE, S. J. De Gralia. Tractatus dogmalicus. Fribourg en Br., Her-


der, 1929 ; in-8, xiv-611 pp.
(2) J. BITTREMIEUX. Justilia originalis et gratta sanctificans. Doctrina Caje-
tani. Ex Eph. Theol. Lov., VI, 4 Oct. 1929, pp. 633-654.
THEOLOGIE SPÉCULATIVE 78l

de S. Thomas (1). Cette thèse, publiée seulement à 150 exemplaires,


n'était connue jusqu'ici que de quelques piivilégiés qui en avaient
apprécié la haute valeur doctrinale. C'est sur leurs instances que
l'auteur s'est décidé à donner à son oeuvre une plus ample diffusion
en la publiant à nouveau; On devine bien que M. A. avait songé
à remanier son travail et à profiter des travaux parus sur la ques-
tion depuis:une vingtaine d'années. Les loisirs lui ont malheureuse-
ment fait défaut, et il a, dû se contenter de quelques retouches ou
additions qui ne changent pas considérablement l'oeuvre première..
-
A dire vrai, l'intention de M. A., dans son ouvrage, n'est, pas
seulement d'étudier le corps mystique en lui-même, dans sa Lête
et dans ses membres, mais de montrer tout le retentissement que
doit avoir cette doctrine dans la théologie et dans notre vie morale.
Le traité dé la grâce aura donc sa place dans cette étude, car la
grâce nous vient de Jésus-Christ. A plus forte raison, le traité des
sacrements, que l'auteur étudie en général et en particulier, don-
nant, cela, va de soi, une préférence à l'Eucharistie. Un chapitre
sera consacré à la T. S. AQerge et à sou .rôle de corédemptrice dans
le corps mystique ; un autre traitera delaMorale du corps mystique :
rapports deTliomme avec Dieu, morale individuelle, familiale, sociale,
rôle de là souffrance ; grâces hiy stiques et sainteté ; direction spiri-
tuelle, et écoles de spiritualité : tout cela envisagé sous la lumiè-
re de la doctrine dû corps mystique. Les fins dernières elles-
mêmes permettent à l'auteur de déterminer le rôle du Christ dans
la résurrection des-corps, dans la vision intuitive, dans notre pré-
destination.
Une telle ampleur, si elle donne lieu à des vues originales et
neuves, a aussi ses inconvénients. Le principal est que la doctrine
du corps mystique se trouve un peu noyée dans l'ensemble, et que
ses lignes générales ne sont pas mises en parfaite évidente.Le corps
mystique, c'est le Christ et l'Eglise ; et l'auteur insiste avec juste
raison sur cette idée qu'il est impossible de parler des membres du
corps rnystiquê sans prendre conscience du rôle et là mission
de leur chef. Mais il eût été nécessaire de bien mettre en relief les
grandes fonctions ,ët prérogatives du corps mystique ainsi compris :
gouvernement des âmes, sanctification des âmes, culte chrétien;
de montrer leurs relations et leur ordre. Faute de quoi, pas mal
d'imprécisions demeurent dans l'esprit: si l'Eglise gouverne les
âmes, c'est qu'elle à reçu cette mission du Christ, roi et chef de
tout le côi-ps mystique : ce gouvernement lui-même est ordonné
à la sanctification et au sacerdoce ; et en définitive tout s'achève
et se, consomme sur cette terre dans le cul Le eucharistique, en at-

(1) Abbé Joseph ANGER. La Doctrine du corps mystique de Jésus-Ghrïsi: d'a-


près les principes de la Théologie de Saint Thomas. Paris, .Beaûéhesne,1929-j
jn-8, 508 pp. ; '
RÈVITÈ DES SCIENCES.
—- T.; XIX, PASC. 4. —^ 50.
782 BULLETIN DE. THÉOLOGIE

tendant la participation bienheureuse à la gloire du Christ, elle-


même ordonnée à la gloire de Dieu.
Si ces différents points de doctrine se retrouvent dans Pouvrage
de M. A., ils ne sont pas toujours suffisamment mis en lumière,
et parfois seulement esquissés. On eût aimé particulièrement
une étude plus approfondie du caractère sacramentel, si important
dans la question du culte chrétien, et plus d'insistance sur le sa-
crifice du Calvaire.
Ces remarques n'ont d'autre but que de faire sentir combien il
est regrettable que M. A. n'ait pu refondre son oeuvre et profiter
de tout l'acquis de ses années de travaux et d'enseignement. Il
n'en reste pas moins que nous avons là une oeuvre fort intéressante,
d'une documentation scripturaire et patristiqUe abondante, d'une
grande richesse d'information. La doctrine de S. Thomas est lar-
gement mise à contribution, car l'auteur a su: découvrir l'impor-
tance que tient le corps mystique dans la théologie du Maître, et
c'est là de sa part un grand mérite. Plus approfondie encore, elle
eût permis une organisation de la pensée centrale qui domine le
livre.
Rendons hommage à cet effort et au résultat obtenu, et souhai-
tons à l'ouvrage de M. A. la plus large diffusion dans les milieux
ecclésiastiques et auprès des fidèles instruits.

C'est un très beau livre que la thèse d'habilitation du Dr RANFT


sur la place du Traité de l'Eglise dans le système dogmatique (x).
Le but de la recherche est de déterminer la place de l'Eglise dans
un enseignement systématique, tâche rendue difficile par la mul-
tiplicité des aspects sous lesquels on peut envisager l'Eglise, règle
de foi, lieu théologique, mystère révélé... L'auteur a pensé qu'une
telle question ne peut être résolue qu'après une enquête positive
aussi complète que possible, menée depuis les Evangiles jusqu'à
nous jours. D'où deux parties dans son livre : une partie positive
et une partie constructive, et, à l'intérieur dé cette dernière, bien
des éléments positifs. M. R. arrive à ces conclusions : l'Eglise ap-
partient par sa fonction « historico-philosophique.» à la théologie
fondamentale, par sa fonction « dogmatico-noTmative » à la dog-
matique générale (l'E. règle prochaine de la foi et lieu théologi-
que), —. enfin, et c'est là le plus intéressant, dans son essence
et comme mystère, l'E. est à situer, dans la dogmatique, après
le traité de la Trinité et du Christ, sources de Vie divine, et précé-
dant immédiatement la grâce et les sacrements (2); On découvre

(1) Dr Joseph RANFT. Die Stellung der Lehre von der Ilirche im dogmaiischen
System. Aschaffenburg, Gôrres-Verlag Dr J. Kirsch, 1927 ; ih-8, xvi-255 pp'.
(2) C'est ce que revendiquait jadis le P. GARDEIL, Rev. thomiste, XIII (1905),
p. 641.
THEOLOGIE SPÉCULATIVE 78§

là le souci principal de l'auteur d'envisager l'E. d'une manière


organique, et de la rattacher en somme à la grâce capitale du Christ
et au principe fondamental de l'unité du corps mystique. Son étude
sera pour tous ceux qu'intéressent ces questions un livre très sug-.
gestif, extrêmement riche en aperçus et en renseignements : la bi-
bliographie est très abondante, encore que nécessairement incom-
plète (*). L'ouvrage a aussi parfois l'allure d'un répertoire, .et c'est
dommage, car l'A. avait tout pour faire une oeuvre magistrale.
Retenons-en cette leçon : qu'il faut, pour faire Une bonne théologie
de l'Eglise, se placer résolument dans un système théologique, et
s'y tenir. M- R- n'a peut-être pas toujours dominé l'abondance
des travaux qu'il a lus et qui proviennent de théologiens de nuan-
ces différentes.
Maridlogie. — Dans son ouvrage sur La Sainte Vierge, le
R. P. MORINEAU se propose de montrer la place que tient Marie
dans le plan divin (2); Marie est à la fois Mère de Dieu et Mère des
hommes: d'où les deux parties du travail. Là première partie
donnera à l'auteur; l'occasion d'étudier l'Immaculée-Conception
de la Alerge, l'Annonciation, la formation de Jésus par Marie
(Marie forme Jésus : 1. dans son sein ; 2. enfance de Jésus ; 3. vie
cachée) ; le don de Jésus au monde par Marie (1. Vie publique de
N. S. ; 2. la Passion). Dans la deuxième partie, l'auteur étudie :
la Mère de la foi (1. la Résurrection; 2. l'Ascension) ; la Pentecôte
(1. le mystère de la Venue du S. Esprit ; 2. Marie dans la chrétienté
primitive); la Médiatrice (1. l'Assomption; 2. la foi de l'Eglise ;
3. l'explication théolôgique). On le voit, c'est tout un petit traité
de théologie mariale que l'auteur, en un style ' alerte et fervent,
nous offre. Il y fait appel aux leçons de l'histoire, car Marie est
un personnage historique ; à celles de la psychologie, car « si nous
Voulons pénétrer un peu profondément dans l'intelligence de son
action, il faudra regarder son âme en psychologue»; enfin à-celles
de la philosophie et de la.théologie «pour calculer la puissance de
cette action qui concourt à l'oeuvre de Dieu». La conclusion sur
la vraie dévotion à Marie est toute empreinte de la doctrine du Bx
Grignon de Montfort. Félicitons l'auteur d'avoir donné cette belle
synthèse, parfaitement adaptée aux besoins des fidèles instruits,
soucieux de pénétrer les données de leur foi.

(1) Manquent par ex. : METZNER. Die Verfassung der Kirche, et surtout MOEH*
LER, Die Einheii der Kirche dont M. VIERNEISELvenait de donner (1925, Mainz-
Grûnewald) une très belle édition. L'ecclésiologie de M, est une des plus belles
pages delà théologie. Mentionnons ici le tout récent ouvrage de K. ESCHWEILÈR,
Joli. Adam Moehlers Kirchenbegriff, qui sera recensé ultérieurement.
,
(3) B.-M. MORINEAU. La Sainte Vierge. (Bibl. cathol. des Sciences relig. )Paris,
Bloud et Gay ; in-12, 221 pp.
784 BULLETIN DE- THÉOLOGIE

Rapprochons de cet ouvrage un petit opuscule du même auteur


sur là place dé Marie dans notre vie eucharistique (1). Sous forme
de dialogues, le P. M. répond aux difficultés qui peuvent être
faites, êf arrive à cette conclusion que « pour nous faire trouver
intimement-.Jésus-Christ dans ',,la communion, Marie a une
grâce iiîçpinpàrable». En .appendice se trouve le texte complet
du Bx de Montlort sur ce sujet, et la consécration à Marie formulée
par lûL • -7 '-"
.

Signalons, dans les Estudis franciseans, un article du P. Léo


AMÔROS sur là doctrine mariale de S. Bernardin de Sienne (2).
L'auteur'étudie la pensée du. saint sur les titres de Nouvelle Eve
et de Corédémptrice décernés à Marie par la tradition. Bien que
nous ne trouvions pas dans les écrits de S. Bernardin le mot de
corédémptrice,qui date de la fin du 15e siècle (S. Bernardin est
mort en 1444), la doctrine qui correspond au mot y est clairement
exposée.

C'est au titre de Médiatrice que s'est plus particulièrement at-


taché le P. BOVER, S.J., dans un article des Ephemerides theologicae
Lovanienses ( 3) en recherchant l'emploi de ce mot dans toute la
tradition patristique d?Orient et d'Occident. Les témoignages en
faveur de l'universelle médiation sont beaucoup plus nombreux
qu'en ce qui regarde l'immaculée conception ou l'assomption, et'
forment une tradition constante et très ancienne. L'auteur en
conclut la parfaite définibilité dogmatique de cette doctrine.

Dans une conférence présentée au Congrès mariai de Séville (4),


le même auteur montre comment l'association de Marie à l'oeuvre
rédemptrice éclaire les mystères de la materniLé divine et la con-
ception immaculée, et nous aide à comprendre les vérités non
encore définies ;de sa sainteté personnelle, de son assomption, du
culte d'hypèrdulie qui lui est dû, de sa médiation universelle.
Sacraixxeîits.• —- Le R. P, LATTEY a réuni en un volume dix
conférences données à la « Sumiher School » de Cambridge au cours

(1) B.-M.MORINEAU.Dialogues sur Marie, Ci;M--aéVBzêa'»'.'.;ÎPônt-Château-.(L.-.'


«
Inf.), libr. Mariale, 1930 ; in-16, 94 pp. 77 7-7 '
-
(2) Léo AMOROS. « Nova Ëvai>. «
P-. Goredemplrïx ».' Ëx. Ësiudis franciseans,
avril-juin 1929. 7
(3) P. J. M. BOVER S., J. Maria Medialrix, Bruges,;Beyaèrt,,în-8, 26 pp. (EX,
Ephem. Theql, Lov., VI, fasc. 3). :77..... \
(4) P. J.: M, BOVER, S. J- Sinièsisorgdnica de laMariolqgiaehfunciàndela
Association.de;Maria a lapbrà redeniora de Jesu/Crisid; Madrid, « Ëstudios;fecle-,
siastiebs», 1929; in-i8, 27 pp, -;
THÉOLOGIE SPÉCULATIVE 785
C' '

de l'été 1929 (1). Lés trois premières sont consacrées à l'étude des
sacrements en général : l'institution des sacrements (Rev. il.. POPE,
O. P.), la nature et là réception des sacrements (Rev. G. D. SMITH),
l'efficacité des sacrements (Rev. R. W. MEAGHER).. Les sept autres
traitent du Baptême (Rev. C. LATTEY, S. J.), de la Confirmation
(Rev. Mgr. CANON GEORGE), de la Pénitence (Rev, Dom F. GABROL),
de l'Ordre (Rev. B. GRÏMLEY), du Mariage au point de Vue dogmati-
que (Rev. G. H. JOYCE, S. J.), et au point de vue moral (Rev.
È. J. MAHONEY), de TExtrême-Onction (Rev. L. W. GEDDES, S.J.),
L'Eucharistie a été omise intentionnellement, car elle avait fait
l'objet d'une série dé conférences en 1922. Les auteurs, se sont
attachés à montrer comment, à partir de la pratique de l'Eglise,
la doctrine sacramentaire s'est peu à peu développée et précisée.
Leur but n'était pas d'entrer dans les discussions proprement
théologiques, mais d'exposer avant tout l'enseignement officiel.
C'est ainsi qu'à propos de la causalité sacramentelle, le Rev. Meagher
se contente de signaler les trois théories en présence: causalité
morale, causalité physique instrumentale, causalité dispositive.
et intentionnelle. Dé même à propos du caractère, il n'est dit que
l'essentiel, C'est que le but des conférenciers est un but de vulgari-
sation, dans lequel se révèle le souci de présenter la doctrine de
PEglise et d'en revendiquer la haute valeur en face du protestan-
tisme. ;

Eucharistie. — Félicitons le R. P. d'avoir offert au


D'ALÈS
public cultivé, dans un ouvrage en français, la substance du traité
qu'il publiait l'année dernière en langue latine, comme il l'avait
déjà fait pour les traités du Baptême et de la Confirmation (2).
L'auteur, dans son nouvel ouvrage, -—c'est lui-même qui nous
en informe, — a délaissé la majeure partie de la documenta-
tion, poussé quelquefois l'exposé plus avant, souvent modifié le
groupement des matières, ouvert enfin de plus larges aperçus
historiques. Le chapitre I contient une belle étude des textes du
Nouveau Testament sur l'institution de l'Eucharistie. C'est encore
du point de vue traditionnel, et en faisant appel à la tradition
grecque, syriaque et-, latine, que l'auteur expose le dogme de^ la
présence réelle au chàp. Il ; la tradition théoldgique l'oriente en
même temps vers la conception thomiste de la transsubstantiation.
Le chap. III est consacré au sacrifice eucharistique : sa nature
et ses fruits. Au sujet de la nature de ce sacrifice, le P. d'A, se
rapproche de l'opinion du P. de la Taille et voit Télément formel

(1) Rev. G. LATTEY, S. J. Six Sacramenis. London, Sheed and "Ward, 1930 %

in-12, 294 pp.


(2) A. D'ALÈS. Eucharistie, (Bibl. Cath. des Se. relig.) — Paris? Bloiid et Gay,1
174 pp. ,7
786 BULLETIN DE THÉOLOGIE

du sacrifice dans l'oblation : « L'élément matériel, c'est le rite


hérité de Melchisédech, mettant sur l'autel le pain et le vin, non
pas précisément à titre d'offrande, mais à titre de symboles et de
matière du changement merveilleux qui fera exister sur l'autel le
corps et le sang du Christ, objet propre de l'offrande. » Nous pen-
sons que l'étude un peu poussée de ce symbolisme eût amené
l'auteur à considérer le sacrifice eucharistique comme un sacrifice
sacramentel, d'un ordre à part, à la fois réel et figuratif,comme l'a
si bien montré Dom A^onier dans son ouvrage trop peu connu
A. Key lo the Doctrine of the Eucharist.
Le chap. IV traite du Saint-Sacrement, et l'auteur, y étudie la
place de l'Eucharistie dans les sacrements, la communion sacra-
mentelle, la réserve eucharistique et l'os'tension du S. Sacrement,
le ministre et le sujet de l'Eucharistie, la nécessité de l'Eucharistie :
c'est surtout dans cette partie que nous trouvons quelques déve-
loppements nouveaux, destinés à éclairer la piété des fidèles..— Bref,
excellent petit livre où l'on aime à goûter les plus beaux témoi-
gnages delà tradition patristique et théologique sur le Mystère de
notre foi.

Le volume anglais que le P. DE TAILLE vient de faire paraître


sous le titre The Myslery of Faith and Human Opinion conlrasted
and defined, comprend deux parties (1). La première n'est que la
traduction anglaise de l'Esquisse du Mystère"de la Foi; l'auteur
y a joint cependant un article déjà paru dans la Nouvelle Revue
théologique en réponse à la critique de M. E. Leroux sur sa théorie
des honoraires de Messe. La seconde partie est un recueil de divers
articles publiés dans des revues anglaises ou latines : la plupart de
ces articles sont consacrés par l'auteur à défendre son point de vue
de l'unité de la Cène et du sacrifice de la Croix contre les objections
qui lui furent faites de divers côtés. Une étude a pour objet la
distinction entre immolation et oblation dans la théologie tradition-
nelle. Enfin les deux derniers articles traitent de questions morales
pratiques : un pécheur vraiment attrit peut-il obtenir son pardon
en assistant dévotement à la Messe? L'auteur l'admet, tout en
rappelant que le pécheur doit avoir l'intention de recourir au sa-
crement de Pénitence. Quels sont les rapports de l'Eucharistie et
de la. mortification? L'offrande du sacrifice et le devoir de châtier
la chair vont de pair. D'autre part la soumission de la chair à
l'esprit est un des fruits du sacrifice participé.
Le P. de la Taille n'enra pas fini avec les Critiques. L'un de ses
confrères, le P. ALONSO, dans son ouvrage sur Le Sacrifice eucha-

(1) M. DE LA TAILLE, S. J. The Myslery of Faith and Human Opinion coniras-


tctand defined. Londres, Sheed and Ward, 1930 ; in-12, x-431 pp.
THÉOLOGIE SPÉCULATIVE 787

ristiquè de la dernière Cène du Seigneur (*), l'attaque avec une


certaine violence dépourvue parfois d'équité. Le volume du P. A.
relève principalement de la théologie positive, et nous ne le men-
tionnons ici que pour noter à quelle école il se rattache : selon
l'auteur, la Cène constitue un sacrifice distinct de celui de la Croix,
etles messes représentent autant de sacrifices distincts de la Cène
et de là Croix. Le P. A. paraît considérer comme l'essence même
du sacrifice de la Messe l'idée d'un Christ physiquement amoindri.
Le P. DE LA TAILLE dans Gregorianum (2), a longuement mis
au point les interprétations du P.A. et ses jugements sur les au-
teurs cités dans Mysferium Fidei. Avec juste raison, il se plaint
d'avoir été. mis, au point de vue doctrinal, sur le même plan que
Renz, Wieland et Mgr Bellord, alors qu'il n'a cité ces auteurs
que pour les combattre. Ce ne sont pas de pareilles attaques qui
peuvent faire progresser la pensée théologique : il y faut plus de
sérénité et d'aimable compréhension de la pensée d'autrui.

En retour, avec quel plaisir on lit la belle chronique de théologie


de-M. Eùg. MASURE, parue dans la Revue des Sciences religieuses
et publiée en fascicule (3), où l'auteur s'essaie à tirer les conclusions
qui se dégagent des controverses récentes sur le sacrifice de la
Messe. S'il n'est pas toujours de l'avis de tel ou tel auteur, il sait
reconnaître néanmoins la valeur de son oeuvre, et chercher en elle
ce qu'elle renfcrme.de positif et de "fécond. Pour M. Masure,
— sur ce point il veut bien noter notre parfait accord, — le sa-
crifice de la Messe est un sacrifice essentiellement liturgique et
sacramentel :« L'Église commence par y célébrer un rit qui,si elle
était seule, ne pourrait jamais être qu'un sacrifice de pain et de
vin ; elle Supplie le Père de changer ce sacrifice (au sens surtout de
:
victime), au sacrifice même de là Croix, c'est-à-dire en la victime
mênîe du Golgotha, au corps et au sang du Christ. Le Sacrifice de
l'Eglise devient alors vraiment le sacrifice du Calvaire, puisqu'elle
tient celui-ci sur la nappe de son autel, et même entre ses mains».
Le Christ est ressuscité sans doute, mais « le saisir ressuscité, c'est
toujours le posséder victime, et même dans l'état sacrificiel parfait,
définitif, Cherché et souhaité, celui où l'hostie, rencontrant Dieu,
achève sa course et voit sanctionné tçut son mouvement. A ces
hauteurs, les deux théologies du P. de la Taille et. de M. Lepin
sont bien près de se confondre, pourvu qu'elles né sTmmobilisènt

(1) Manuel ALONSO, S; J.'El Sacrificio Euçarîstico de la ûttimà cena del Serior
segûn eï Concilio Tridèntiho. Madrid, Ed. « Razon y Fe » ; in-8, :xxi-544 pp.
; (2) M. DE LA TAILLÉ,S. J, A propos d'un livre sur la Çèhe. RômeV Pontif.
rinivérsità Gregorianà,;(Ex .Gregorianum, XI, (1930), vol. .Xl,;pp7 194-263):
(3) Eugène MASURE; " Le. Sacrifice de la .Messe après lés controverses récentes,
Extrait dp la Revue.désySciences religieuses, Avril ï$3Q\M-fy 29: pp,;
788 - BULLETIN DE THÉOLOGIE

pas sur dès points de détail, et à la condition qu'elles consentent


à s'élargir par de mutuels emprunts».

Signalons enfin, encore à propos de l'Eucharistie, deux confé-


rences de M. J. COPPENS, professeur à l'Université de Louvain,
donnée aux Semaines liturgiques de 1928 et de 1929 (1).- La première
a pour objet l'histoire des prières de l'Offertoire, et nous re-
trace l'évolution plus obscure du rite de l'Offrande, La secon-
de traite du Mystère eucharistique et des mystères rjaïens. Elle
étudie les textes anciens qui décrivent l'Eucharistie comme un
mystère, précise, du point de vue de l'ancienne tradition chré-
tienne, le contenu et le sens du mystère eucharistique, et cherche
dans quelle mesure le mystère chrétien se rapproche des soi-disant
mystères païens.

Pénitence. — Le livre de M. AIOLLET sur La Confession ( 2)


est un ouvrage de vulgarisation qui ne peut manquer d'être utile
à beaucoup de fidèles,et d'éclairer aussi les non-pratiquants sur un
sujet d'ordinaire si décrié et'si mal compris. «Nous souhaitons,
écrit l'auteur, que les observations de simple bon sens et les quel-
ques remarques tirées de l'histoire et de la croyance catholique,
1

contenues dans ce modeste ouvrage, posent devant l'opinion dé


1

nos contemporains, et très spécialement devant celle des incroyants


de bonne volonté, le problème de la conscience humaine dans ses
rapports avec elle-même, avec Dieu, avec le prochain. L'étude
en Vaut la peine si l'on songe que la plupart des maux dont souffre-
la société contemporaine sont dus à une crise de la conscience
morale». Et l'auteur de conclure dans son Avant-Propos: «La
confession estl'un des plus puissants moyens de purifier la conscience
et de l'aider dans sa pénible et douloureuse ascension vers Dieu
et vers le mieux». L'ouvrage se termine par un excellent examen
de conscience relatif à quelques principes de vie morale et spiri-
tuelle. L'information historique et doctrinale est des meilleures et
permet de voir quelle place exacte la confession tient dans l'affaire
de notre pardon ; les remarques de psychologie religieuse abondent.
Nous avons là un très bon petit livre sur la Confession et le sacre-
ment de Pénitence.
Purgatoire. —- M. B. BARTMANN a, dans tout ce qu'il écrit ( 3) lé

(1) J. COPPENS. Lesprières de l'Offertoire et le rite de l'Offrande. Cours et


Conférences des Semaines liturgiques, t. ArI, Louvain, 1928 ; in-8, 12 pp. —
Le Mystère eucharistiqueet les Mystères païens. Le canon de la sainte Messe est-il
une « célébration de mystère » ? Ibid.., t. \rIÏ, Louvain, 1929, pp. 111-134.
(2) Abbé Jean VIOLLET. La Confession. Paris, Flammarion ; in-12, vïi-203 pp.

(1929) 'p. 779,.' '.'.-'.'•''


(3) Cf. Rev.sc. ph. théol., VI (1912), pp. 831-833 ; XI (1922), p. 695 ; XVIII-
7
"
- '
7 THÉOLOGIE SPIRITUELLE 789

souci de s'appuyer sur l'Ecriture et sur la Tradition : son très beau


livre sur le Purgatoire manifeste le même effort pour rejoindre
le sens le plus authentique du dogme traditionnel (x). Le purgatoire
apparaît-- alors avanL tout comme une doctrine de consolation:
c'est le, sdus-titre du livre. Le dernier chapitre est intitulé: les
joies du Purgatoire, et l'A. déclare dans son Introduction: «Ce
livré est Une réaction contre le rigorisme qui fait du Purgatoire un
enfer qui n'en différerait que par la durée». Prenant son appui
dans le donné traditionnel dont l'A. a une connaissance étendue,
la doctrine est partout-irréprochable : nous nous plaisons surtout à
le signaler pour les précisions apportées sur le secours et les limites
du secours que nous pouvons offrir aux âmes du Purgatoire, aux
pécheurs, aux infidèles (pp. 130-148) : on trouve rarement sur
cette, question des déterminations aussi heureuses. On ne peut
que souhaiter la diffusion et même la traduction d'un tel livre.
Le Saulchoir. CH.-V. HÉRIS, O. P.

II. —: 7THÉQI,OGIE,'SP]BIT:UELLE.

Sous ce titre nouveau nous élargissons un peu l'ancien Bulletin


de Théologie mystiqùè,7créé en 1920; Nous n'y examinerons pas
tous les ouvrages traitant de théologie morale ; ceux qui eh étu- ,

dient principalement les questions généralesi comme là grâce, con-


tinueront à entrer dans le Bulletin de Théologie spéculative/Mais
nous grouperons "ce qui concerne le détail et le déveioppémeht de
notre Organisme surnaturel, et qui par suite trouvé son applicâ-
tiori directe dans la conduite des âmes vers la perfection' : vertus
infusés théologales; eLmorales, dons, charismes, états.; C'est le,grou-
pemèiit de la II*-IW de, la Somme," '7: "'

Ge'groupemènt a l'avantage de marquer l'unité de la vie spiri-


tuelle et de supprimer l'illusion d,'uné théologie mystique autonome.
Eii Outre, tout lé monde s'entend sur le domaine de "cette théologie
spirituelle, tandis -qûè la frontière entre; les théologies ascétique
et mystique varie beaucoup selon les auteurs (nous allons avoir
Occasion, ici-même, dé le signaler). 7; ;;
Manuels.—Nous aVons à rendre compte de quatre mannels, un
français du P. Y."-Ê1"---M'ASSON, O. P. (2), Un italien duGhànoine

(1) Bernhard BARTMANN. DOS Fegfeuer.EincliristlichesTrostbuch.Pa.der


bprnrBornfacius-Druckerei, 1929 ; în-8, xvi-2l;5;;pp; '..'''
..' (2); Y.-E. MASSON, O. P. Vie chrétienne 'et'Viespirituelle. Introduction à\
.77 .7
.l'étude de la théologie ascétique et mystique. (Bibl. cath, dessc.relig,). Paris, Bloùd,
1929; in-12, 226 pp. 7 ; : 7: : '
.
790 BULLETIN DE THÉOLOGIE

Francesco CHIESA i1), et deux allemands du Dr. Friedrich MURAWS-


KI ( 2) et du P. O. ZlMMERMANN, S. J. (s).
Le premier de ces auteurs, par le titre même de son livre Vie
chrétienne et Vie spirituelle, Introduction à l'étude de la théologie
ascétique et mystique, indique qu'il veut grouper sous son regard,
comme nous le ferons dorénavant en ce Bulletin, l'ensemble du
champ de la spiritualité. Les trois autres entendent parler seule-
ment de l'ascétique. Mais pour le Chanoine CHIESA l'ascétique s'oc-
cupe de tous les moyens ordinaires d'aimer Dieu, la mystique gar-
dant la seule étude des moyens extraordinaires ; le P. ZIMMER-
MANN ne laisse à la mystique que les « formes plus hautes de la
prière, de l'oraison de quiétude au-delà, ainsi que des visions, pré-
dictions et phénomènes du même genre. ». Quant au Dr. MURAW-
SKI, il va plus loin encore et estime que l'ascétique comprend
toute la théologie de la vie spirituelle, le nom de théologie mystique
devant être réservé, selon son vieux sens pratique, à la connaissance
de Dieu communiquée aux âmes dans la contemplation. Cette
outrance dans la réduction du domaine de la mystique et la variété
même de ses modalités illustrent notre remarque sur la diversité
actuelle des opinions au sujet de la frontière entre ascétique et
mystique.

Dans Vie chrétienne et Vie spirituelle, le P. MASSON a voulu


grouper en une vue d'ensemble et par manière d'introduction des
questions d'ordinaire éparses dont la connaissance préalable lui
paraît s'imposer a quiconque veut aborder avec fruit l'étude de la
théologie ascétique et mystique. Une première partie, formant
une belle et lumineuse synthèse, précise les notions de vie chrétien-
ne, de vie spirituelle et de perfection : la vie chrétienne est la vie
divine communiquée à l'homme, le degré inférieur de la vie éternelle
dont la vie bienheureuse est le plein épanouissement ; la vie spiri-
tuelle en est le perfectionnement ici-bas.
La seconde partie étudie le rôle que jouent dans la vie spiri-
tuelle Dieu, Jésus-Christ, la Vierge Marie et le Saint-Esprit, la
place qu'y tient la direction. Elle juxtapose ainsi des chapitres
un peu plus disparates, mais qui disent ce qu'il était utile de dire.
L'exposé est clair, précis, mesuré, ce qui ne signifie pas superfi-

(1) Can. Francesco CHIESA. Introduzione all'l'ascelica. Alba, Pia Società


San Paolo, 1929; in-8, VIII-417 pp.
(2) Dr. Friedrich MURAWSRI. Die aszetische Théologie. Ein syslematischer
Grundriss. Mùnchen, Kôsel-Pustet, 1928 ; in-12, 504 pp.
(3) O. ZIMMERMANN, S. J. Lehrbuch der Aszelik. Freiburg, Herder, 1929 ;
in-8, xvi-642 pp.-—Nous n'avons pas reçu ce livre et en faisons état seulement
d'après le compte-rendu du P. DE GUIBERT dans la Rev. d'Asc. et de Myst. de jan-
vier 1930,
THÉOLOGIE SPIRITUELLE 791

ciel. L'âùteur demeure fidèle à la doctrine de S. Thomas, dans


laquelle il se meut très à l'aiSe. Il évite les controverses. Avec
raison U affirme l'unité et l'homogénéité de la vie spirituelle.
Très bon livre et qui atteint bien le but que s'est proposé l'au-
teur.
Nous ne pouvons ïnalheureusement faire le même éloge de
l'Introduction à l'Ascétique du Chanoine Francesco CHIESA. Ce
manuel, destiné aux étudiants de la Société de S. Paul, a pour but
.d'exposer les principes généraux de l'ascétique (au sens signalé
plus haut), et d'en montrer la connexion avec la théologie dont elle
est une partie. Le plan général est bon : la perfection; la fin, le
principe, la tâchée les empêchements, les moyens, les degrés de la
vie spirituelle. Un grand Souci de clarté s'y manifeste, en particu-
lier par l'abondance dès comparaisons empruntées à la vie ordinaire ;
certaines pages ont un ton direct et pieux assez agréable. Mais
Tènsèmble demeuré à là. fois superficiel et confus; les notions s'y
juxtaposent, s'y accumulent sans lien organique. L'auteur a beau
déclarer qu'il convient dé suivre la doctrine de S. Thomas comme la
plusi claire, la plus Iogique,la plus profonde (p. 143), son thomisme
est bien souvent tout matériel, dans les mots plus que dans les
idées. Ainsi, par exemple, il déclare les trois vertus théologales
insérées dans les trois facultés de l'âme, la foi dans l'intelligence,
l'espérance dans ïè coeur, la charité dans la volonté (p. 136). Ainsi
encore méconnaît-il la surnaturalité essentielle des vertus morales
infuses; selon lui elles ne diffèrent des vertus acquises que par
leur, origine, comme là vue rendue miraculeusement par Jésus à
l'ayeugle-né ne différait que par cette origine de la vue des autres
hommes (p. 169). Et ainsi du reste.
Lé Dr. Friedrich MURAWSKI commence son Précis systématique
de théologie ascétique par Une étude dû composé humain (pp. 32-
94) et inet ainsi en relief d'une façon fort utile les conditions psy-
chologiques et même physiologiques (maladies nerveuses, tempé-
raments variés, etc.) où doit se développer la vie spirituelle. Les
autres parties du livre ont pour objet le but de l'homme (perfection
et salùt), la grâce, les ennemis du salut, le travail de la perfection,
les vertus, la religion et la vie. Le plan est bon et logique, bien que
l'étude des vertus soit rejetée un peu loin; le ton est vivant et
personnel; l'auteur garde contact avec les réalités dont il parle
et dégage l'essentiel des questions. Un reproche cependant: la
bibliographie citée (ou même utilisée, semble-t-il) est à la fois très
réduite et très disparate.

Le traité d'Ascétique du P. Q. ZIMMERMANN, plus considérable,


.manifeste au contraire une connaissance fort étendue des auteurs
spirituels. Le P,;Z. demeure même un peu accablé par. la richesse
de ses informations: il les entasse parfois, surtout en la seconde
partie (ascétique particulière), dans des cadres un peu schématiques.
792 BULLETIN DE THÉOLOGIE

et artificiels ; il ne dégage pas assez de ses analyses les grandes vues


synthétiques. En outre, il laisse de côté, à tort, tout exposé des
conditions psychologiques de la vie spirituelle, et, contrairement
aux trois ouvrages précédents, ne rattache pas suffisamment la
perfection d'ici-bas à la vie bienheureuse. A cause de la documen-
tation, du nombre et de la probité des citations, l'ouvrage est une
mine précieuse de doctrine.
.

Espérance; Charité, Don de Sagesse. — Considéré en lui-


même, le traité de l'Espérance de S. THOMAS dans la Somme. Théo-
logique est bref. Cette brièveté ne s'explique pas seulement par la
difficulté d'analyser cette vertu, toute de mouvement, mais encore
par le fait qu'en beaucoup d'autres parties de la Somme se trouvent
développées des notions que, par suite, le traité proprement dit
suppose connues ou se contente d'amorcer (Toute-Puissance,
Miséricorde et Justice divines, Passions naturelles d'espérance
et de crainte, béatitude, etc.). Aussi devons-nous savoir gré au
P. Jacques LE TILLY, O. P., d'avoir joint à sa traduction, sous
forme de notes doctrinales thomistes, une vue d'ensemble sur
l'espérance d'après S. Thomas (*). Il y montre son rôle d'anima-
trice de toute notre activité morale, son harmonie parfaite avec la
charité, Il aborde les questions de front, d'une façon directe ; il
présente des solutions précises, nuancées, parfois un peu trop brè-
ves ; il use d'une langue claire et nerveuse. Un regret : les docu-
ments de l'Eglise sur la question (sont-ce bien tous des « défini-
tions»?) sont rejetés à la fin et sommairement indiqués. Il serait
préférable, au point de vue méthode, qu'ils fussent mis soit au
début soit en tête de chacune des parties ; il faudrait que le texte
ou un résumé précis en fût donné, et, autant que possible, la valeur
comme lieu théologique indiquée.
Le P. Rég. GARRIGOU-LAGRANGE, O. P., vient de faire paraître
en deux volumes un ouvrage sur l'Amour de Dieu et la Croix de
Jésus (2). Il y a réuni une grande partie des articles de théologie
spirituelle publiés par lui depuis 1925. Cette origine explique le
manque d'unité de l'oeuvre : les sujets traités n'ont entre eux,
souvent, qu'un lien assez lâche, et le ton varie beaucoup de l'un
à l'autre ; à un exposé précis de haute spéculation théologique
succède un article de vulgarisation ou une conférence religieuse.
Le titre, où se marque le souvenir de la Croix de Jésus du P. CHAR-
DON est expliqué par un long sous-titre Elude de théologie mystique
sur le Problème de l'amour et les purficalions passives d'après les

(1) S. THOMAS D'AUUJN. Somme Théologique. L'Espérance. Tïad. franc, par


J. LE TILLY, O. P. Paris, Revue des Jeunes, 1980 ; in-16, 264 pp.
(2) P. Rég. GAHMGOU-LAGKANGE, O. P. L'Amour de Dieu et la Croix de,
Jésy.is, Juvisy (S, cl O.), Editions du Cerf, 1929 ; 2 yol. in-8, 917 pp
.
THÉOLOGIE SPIRITUELLE 793

principes de S. Thomas d'Aquin et la doctrine de S. Jean de la Gmix. *


Par là se précise que le centré est le traité des grâcejs purificatri-
ces qui occupe la plus grande partie du;second volume : « Ces pages
sont ainsi un traité des grâces purificatrices, précédé d'une.intro-
duction sur l'Amour de Dieu pour nous et la réponse qu'il attend »v
(P. 3).- ;. ,.'--v ;:v;:
Dans cet ouvrage se manifestent . toutes les qualités dé l'énii-i
nent théologien. On sent en lui' une; rare maîtrise de la doctrine;
thomiste; il la possède assez parfaitement pour pouyoir; l'exposer
a la fois avec précision et d'une façon vivante et profondément
religieuse. Même dans l'étude des plus hauts problèmes, IL sait
émouvoir en même temps qu'éclairer. De nombreuses citations
d?auteurs mystiques contribuent, en augmentant la valeur (les
exposés, à en rendre plus attachante la lecture. "

Nous ne pouvons citer toutes les études de ce recueil. De deux


d'entre elles le P. G.-L. signalé lui-même qu'on peut les passer
sans perdre la suite des idées : dans l'une (pp; 360-389) il soutient;
la'distinction de l'imperfection délibérée et du péché véniel, dis-
tinction qui, à vrai dire, nous semble'appartenir à une doctrine
morale de la légalité, non à une morale de la charité et dé la pru-
dence vertueuse ; dans l'autre (p. 687-725) il rapproche S. Alphonse
deLiguoride S. Thomas et de S. Jèân de la Croix, rapprochement
qui paraît moins heureux que les conclusions du R. P. KEUSÇH :

(Suppi: à la Vie Spir., Juin 1927). ; .

,: y:
A côté de ces deux études, en voici de fort belles : le Prohl&nïeÂu
-

pur amour (pp. 61-162), qui précise d'une façon lumineuse les,
difficultés de la question et la solution de S. Thomas ; L'amoursde
Dieu et l'habitation de la Sainte Trinité en nous (pp. 163-2Q5) ;ou 1

l'auteur expose comment Dieu, partout présent par sa présence


d'immensité, est, par la grâce sanctifiante, rendu présent daiisï
l'âme des justes comme objet quasi expérimentalement comiais-
sable ; plus loin (pp. 657-686), les unions mystiques les plus hautes
seront heureusement rattachées à cette présence nouvelle j; l'Anïoùi
de Dieu et lé Mystère de la Croix, émouvant essai, inspiré de S.
Thomas et du P. Chardon, sur la mystérieuse union dans l'âme
du Christ dé la plus profonde tristesse et de. la paix parfaite et
rayonnante; cette étude et celles sur le Sacerdoce du Christ, sa
Royauté, son impeccable Liberté, la fécondité des douleurs de la
Sainte Vierge (pp. 750-825), la messe (pp. 847-873), jettent sur
les mystères de l'Incarnation et de la Rédemption une chaude
lumière que viennent utiliser un chemin de Croix etun Rosaire.
,
,•. Le traité des
grâces purificatrices (pp. 458-656) est formé esseh-f
tiellement par des descriptions de là Nuit des sens et de la Nuit /
de l'esprit empruntées surtout à la Nuit obscure de S. JEAN DE LA.
CROIX, et par leur explication théôîpgiquej qui en dégage le ca-
ractère foncier et les rattache à l'activité des dons dû Saint-Esprit,:
telle que la conçoit S. Thomas. Le P. G.-L. conclut que la Nuit des
sens est surtout l'oeuvre du don de science, et secondairement
794 BULLETIN DE THÉOLOGIE

des dons d'intelligence, de crainte, de force et de piété ; la Nuit


de l'esprit, l'oeuvre du don d'intelligence. Le P. GARDEIL, dans des
esquisses plus sommaires, avait déjà fait appel au don de science
pour expliquer là Nuit des sens et au don d'intelligence pour ex-
pliquer la Nuit de l'esprit (La structure de l'âme et l'expérience
mystique, II, 192-208), et, tout en signalant qu'il fallait éviter de
trop systématiser, il ajoutait alors : « Ce sont là de simples rappro-
chements suggérés par la manière dont ceux qui les ont expérimen-
tées décrivent les Nuits de l'âme: qu'on relise ces descriptions et
l'on constatera la coïncidence. L'avantage de cet essai serait, de
substituer aux classements empiriques, assez peu concordants
d'ailleurs, des spécialistes en ces matières, une vue d'ensemble
rattachant le phénomène mystique des Nuits de l'âme aux puri-
fications formellement produites par les dons intellectuels du Saint-
Esprit et, parla, à la psychologie surnaturelle si étudiée, si fixée, si
classique, des dons du Saint-Esprit» (op. cit., Il, 208).
De là en effet l'intérêt théologique de ces pages du P. G.-L.,
intérêt d'autant plus grand qu'il connaît fort bien S. Jean de' la
Croix. Souhaitons que les expériences de tous les grands mysti-
ques, de ceux au moins qui nous en ont laissé un exposé détaillé,
soient étudiées et classées de la même manière et avec une égale
compétence.
Mais S. Jean de la Croix offre cette particularité d'avoir lui-même
étudié la théologie ; parfois il relate sa vie mystique dans des ca-
dres ou par des formules empruntés à la théologie spéculative.
D'où la tentation de se demander : Comme théologien spéculatif,
est-il thomiste?—Avouons que la solution de ce problème, in-
téressante pour l'histoire du thomisme et pour celle de S. Jean de
la Croix lui-même, nous paraît moins directement utile au progrès
de la théologie mystique : ce que S. Jean de la Croix fournit à
celle-ci de vraiment personnel, ce sont ses expériences mystiques,
non sa spéculation théologique ; et comme ce problème accessoire
est encore assez obscur, le P. G.-L. aurait eu avantage à le laisser
plus complètement de côté.
Une autre question assez délicate est de se demander s'il n'aurait
pas mieux fait de publier à part ce traité des grâces purificatrices.
A en faire le centre d'un ouvrage qui se présente, malgré tout,
comme consacré à ce sujet assez général de l'Amour de Dieu et la
Croix de Jésus, ne risque-t-il pas de fausser un peu les perspectives
de la doctrine spirituelle de S.Thomas ? Certains de ses lecteurs ne
seront-ils pas portés, par exemple, à donner trop peu d'importan-
ce à l'exercice des vertus morales infuses (spécialement peut-être
à la pratique de la justice dont les obligations sont souvent si
graves), et à oublier que la vie nrystique elle-même peut se présenter
sous une forme plutôt active que contemplative? Le P. G.-L. a
un peu conscience de ce danger, comme le prouve un article de lui
publié en septembre 1927 dans la Vie Spir. sous ce titre significatif
fife brûlons pas les étapes, mais il ne reproduit pas cet article dans

THÉOLOGIE SPIRITUELLE 795

sdiï ouvrage et laJfaçon dont il passe de la notion générale de


»
croix à celle plus restreinte de purification passive ne dissipe pas
toutes les équivoques possibles (pp. 455-457).
; Le P. THÉOTIME DE S. JUST, O. M. C, vient de publier sous ce
titre Le Don de Sagesse,' plusieurs écrits du P. YVES DE MOI-ION,
G. M. C.Xt en 1927) (i)V-le plus important (pp. 123-214) est une
étude dé 1910, restée mahuscrlte,sur le rôle de ce don dans la con-
templation. En une longue Introduction (p. 5-121) il dégage les
idées maîtresses, dû P. Y. Nous avons ainsi, de la part des deux
Pères capucins, un bon essai doctrinal, clair et précis, d'explica-
tion de la connaisancè mystique par le don de sagesse. La connais-
sance mystique est décrite comme un sens estimatif surnaturel, com-
prenant un élément intellectuel et un élément affectif. L'acte du don
est analysé avec loin en dépendance étroite de sa définition par
S. Thomas : judicium ex connaturaliiate ad divina quae fit per cari-
ialem, :: -Wv:
Le ï>. TASCON,O.P. en un court article de la Rev. thom. marque,
également la place tout à fait éminente de ce même don dans la
théologie morale de S. Thomas (2).

Vie religieuse, -^ Lé P. E. JOMBART, S. J. réédite simplement


l'édition nouvelle qu'il avait donnée en 1922 du livre du P. P;
COTEL, S. J., Les principes de la vie religieuse ou l'explication du
catéchisme des voeux (3), L'ouvrage, solide, judicieux, d'allure
didactique, comprend, des parties canoniques et des parties ascé-
tiques.: Le P. J.-avait dû, en 1922, remanier profondément les
premières à càusétlela promulgation du Codex. 11 a gardé presque
intacts, au contraire, sauf pour la forme, les développements ascé-,
tiques cfu P- C., qui suit presque toujours S. Thomas en un commen-
taire clair et parfois un; peu sommaire. Les notes du P. J. s'écar-
teraient plus volontiers de la doctrine thomiste (e. g., p. 145).
Terminologie et questions générales de Mystique. — M. le
Chanoine A, SAUDÎOEAU a ouvert une enquête dans le Supp. de la
Vie Spirituelle pour fixer la terminologie mystique et pour obtenir

(1) P. YVES DE JVÎOHON, C\ M. C. Le Don de Sagesse, avec Introduction par


le P. THÉOTIME DE S. JUST., O. M. C. Paris, Librairie S. François d'Assise,
1928 j in-12, 309 pp7 '
(2) Th. TASCON, O.P; Note sur le don de Sagesse, dans Rev. Thom., juillet
1930, pp. 415-425. ï
(3). P. GOTEL, S..J.Les principes de la vie religieuse ou l'explicaiian du caté-
chisme dés voeux. Cinquième édition, adaptée au Code de droit canon par le
P. E. JOMBAET, S. J. Louvain, Muséum Lessianum, 1930 ; in-12,286 pp.
796 BULLETIN DE THÉOLOGIE

une entente : « Si ceux qui ont traité les questions mystiques,


dit-il, consentaient à s'expliquer dans cette revue sur le sens des
mots qu'ils employent et s'ils cherchaient à leur donner la même
signification, s'ils voulaient aussi faire effort pour arriver à un
accord — qu'au fond je crois réel — sur les principes fondamentaux
'de la haute spiritualité, ce serait grand profit pour tous ». -^'D'in-
téressantes réponses à cet appel ont été publiées (1).
Le P. J. DE GUIBERT, S. J." publie un volume d'Etudes de théologie
mystique (2), volume où il a réuni, en les transformant et les coor-
donnant, un certain nombre d'articles parus dans la Rev. d'Asc.
et de Mysi. (1920^1927), les Recherches de Science religieuse (1928)
et le Gregorianum (1929). Il y traite d'abord (pp. 1-212) d'une sé-
rie de questions dont le groupement est en effet heureux : questions
de vocabulaire (mots Mystique, Contemplation, Infuse,, Acquise,
Ordinaire, Extraordinaire, Appel, Vocation) ; questions de méthode ;
définition réelle des grâces mystiques et de la contemplation infuse ;
existence d'une contemplation acquise ; appel à la contemplation
infuse (problème réel, tradition, dons du Saint-Esprit, vie mystique,
contemplation). Puis (pp. 213-310) viennent des chapitres et
appendices plus disparates: les méthodes dans la vie spirituelle;
la charité, désir de Dieu, goût de Dieu, service de Dieu ; le don
infus d'humilité ; l'art de contempler de R. Lull.
Ce volume offre le plus grand intérêt, tant à causé des matières
traitées que des qualités d'esprit de réminent professeur de l'Uni-
versité grégorienne. Le P. DE G. s'y emploie avec sa finesse cou-
tumière à préciser et à sérier les questions : diverses acceptions du
mot mystique (pp. 15-23), problèmes actuels de la théologie mys-
tique (pp. 4/6-56); points sur lesquels tout le monde s'entend au
sujet de l'appela la contemplation infuse (pp. 117-122) ; différence
entre les points de vue dogmatique, spéculatif et pratique (pp.
127-13,6). Il excelle à résumer en quelques pages un exposé histori-
que. Il proposé des solutions à la fois claires et nuancées,ét quelques
passages seulement paraissent un peu diffus et confus, telles les
pages sur la distinction, difficile à exprimer d'ailleurs, entre trois
cas de contemplation infuse (pp. 184-190). En tout cela un ton
ferme, mesuré et paisible. Enfin une connaissance fort étendue de
la littérature du sujet. Ces qualités font du livre un ouvrage de
premier ordre.
Et cependant du point de vue proprement théologique sa lecture
demeure un peu décevante. Il y a là, en partie, nous le savons, de
la p'art du P. DE G. un dessein arrêté (pp. 45-76). Mais c'est juste-
ment cela que nous regrettons. Pour exprimer avec toutes les

(1) Suppl. à la Vie Spirituelle, juin 1929 et ss,


(2) J. DE GUIBERT, S. J. Etudes de théologie mystique. Toulouse, Editions
de la Rev. d'Asc. et de Myst., 1930 ; gr. in-8, vm-320 pp,
THÉOLOGIE SPIRITUELLE 797

nuances convenables sur quoi porte ce regret il faudrait beaucoup


plus de place que nous n'en disposons en ce bulletin. Nous sommes
donc obligés de faire Un peu gros ; que l'on nous excuse. Il s'agit
au fond de la méthode de la théologie mystique.
Sans doute cette partie de la théologie a des difficultés spéciales,
tenant tant à la rareté des données dogmatiques qu'au mystère
de l'action divine sur les âmes. Mais pour qu'elle demeure vraiment
science théologique,: il lui; faut conserver la méthode théologique,
être à la fois positive et spéculative.
La théologie mystique positive est nécessaire : elle doit étudier
les écrits des mystiques pour en tirer par induction des données
ayant valeur de lieux théôlôgiqûes. Et le P. DE G. a raison de si-
gnaler l'importance de cette enquête, de souligner le soin, l'impar-
tialité, le sens historique avec lesquels elle doit être menée. Nous
souhaitons avec lui que de nombreux et bons travailleurs s'atta-
chent à cette besogne indispensable et, sur certains points, peu
avancée encore.
Pour mériter vraiment le nom de théologie, la théologie mystique
doit joindre à cette partie positive une partie spéculative. Or de
cette spéculation (qui sera' surtout déductive) les données tirées
des écrits mystiques peuvent bien fournir généralement les majeu-
res ; mais les mineures doivent le plus souvent être empruntées
à d'autres parties, plus fondamentales, de la théologie spéculative.
De ce chef, la théologie mystique se trouve nécessairement en dé-
pendance d'une doctrine théologique précise. On peut le regretter,
car, en fait, étant donnée la variété des écoles théologiques, cette
nécessité fait évanouir"dé rêve d'une théologie mystique admise
par tous ; mais il fautl'accepter.Vouloirfaire de la théologie mystique
en s'appuyant uniquement/pour interpréter les données des mys-
tiques, sur les vérités dogmatiques et les doctrines théologiques
communes à toutes les écoles, c'est se condamner souvent à de-
meurer court.
Or à cette nécessaire dépendance d'une doctrine théologique
précise le P. DE G. répugne, nous semble-t-il, outre mesure. Il se
déclare disciple de S. Thornas, mais.marque lui-même très franche-
ment les limites de cette fidélité. Voici un passage de son livre assez
caractéristique: S. Thomas consacre des chapitres entiers à la
et

vie contemplative, aux dons du Saint-Esprit, au rapt ou à la prophé-


tie. Toutefois, sur plus d'un point de cet exposé nous trouvons chez
lui une doctrine sûre,' communément admise, mais dont les élé-
ments dogmatiques, pleinement assurés et résistants, pleinement
aptes à servir de base solide pour le travail ultérieur, ne sont pas
encore toujours bien dégages, bien séparés des vues d'école ou
des idées plus personnelles ; peut-être le seront-ils un jour, mais
actuellement (et c'est actuellement que nous avons, nous, à étudier
la mystique) ils ne le soïii pas encore. De plus, nous trouvons là
une doctrine profonde sur la vie commune et normale qui mène
à l'union divine, avec la discussion de quelques cas absolument
REVUE DES SCIENCES. — T. XIX, FAX. 4. — 51
798 BULLETIN DE THÉOLOGIE

exceptionnels comme ceux de Moïse et de S. Paul : nous ne trouvons


à peu près rien sur des voies de sanctification spéciales (*), sans
être pourtant le fait de quelques rares unités dans Tarmée immense
des âmes héroïques » (p. 60). (Cf. aussi pp. 56-63, -148). Comme
ces voies spéciales comprennent au moins, pour lui, toutes les orai-
sons d'union, on voit à quel point cette idée de l'incompétence
de S. Thomas, jointe au souci d'échapper aux vues d'écoles réduit
sa dépendance vis-à-vis du thomisme.
Or sur ce point capital nous* ne croyons pas exacte sa manière
de voir. Nous avons déjà parlé de la nécessité de rattacherla théo-
logie mystique à une théologie. Quant à l'incompétencedé S. Thomas,
elle n'est pas réelle. Sans doute il n'a fait aucune description analogue
à celle des auteurs mystiques. Mais la question n'est pas là. Il
s'agit de savoir si, en partant de ses principes, en utilisant son en-
seignement sur le développement en nous de la vie divine, on peut
essayer utilement d'organiser, d'expliquer scientifiquement, théo-
logiquement, sinon dogmatiquement, les expériences des mystiques.
Cela est tout différent. De ce que S. Thomas n'ait pas décrit toute
l'organisation du travail moderne, qu'il ne l'ait même pas prévue,
est-on en droit de conclure que ses principes demeurent sans utilité
pour chercher aux problèmes sociaux actuels une solution vraiment
théologique? Et en mystique pareille recherche a bien plus de
chance encore d'être fructueuse. Il semble bien difficile en effet
d'admettre qu'un saint, et un saint contemplatif comme S. Tho-
mas, n'ait nullement rapproché, dans son esprit, son enseignement
et ce qui constituait sa vie profonde, la vie profonde de beaucoup
d'autres depuis treize siècles.
Mais la fidélité du P. DE G. à S- Thomas ne va pas jusqu'à l'en-
gager à manifester ainsi toute la fécondité des principes thomistes.
Sa méthode est différente ; donnons-en deux exemples :
1) Il semble" adopter la doctrine de S. Thomas sur le rôle des
dons du Saint-Esprit comme habitus dans les grâces actuelles ap-
pelées inspirations du Saint-Esprit. Puis tout à coup il déclare que
ces inspirations déterminent dans l'âme la production d'actes
qui ne sont ni libres ni méritoires (pp. 161-170), et passe ainsi dans
une théologie différente de celle de S. Thomas sur les rapports entre
la grâce et le libre arbitre.
2) Ailleurs il veut expliquer comment les saints ont pu se
croire les plus vils des hommes (pp. 283-298). Il analyse plusieurs
textes de S. Thomas sur l'humilité et arrive à cette conclusion que
ce profond sentiment d'infériorité dépasse la vertu d'humilité,
qu'il est un don spécial de Dieu. Fort bien. Mais,' ceci acquis, ne
pouvait-on pas, au lieu de noter simplement l'existence de ce « don
infus d'humilité », se demander s'il ne s'agissait pas d'un des sept
dons classiques du S.Esprit. Or pour S. Thomas, développant S,

(1) C'est le P. DE G. qui souligne,!


THÉOLOGIE SPIRITUELLE 7Ô9

Augustin, il s'agit du don de crainte (rapprocher Ia-IIae, Q. LXIX,


a. 3, et IIa-Hae, Q. XXIX,^av12, de IIa-IIa% Q. CLXI). Pure ques-
tion de mots, dira:t-Oh.. Non. Car S. Thomas justifie ce rapproche-
ment en montrant la dépendance où se trouvent la crainte filiale
et l'humilité du sentiment de révérence pour Dieu, et cette fine
analyse de psychologie surnaturelle est grosse de conséquences
pour la direction des âmes. Mais de ce rapprochement le P. DE
G. n'utilise-rien.
Voici maintenant à quelles conclusions le conduit cette méthode
dans la question capitale de la contemplation infuse. Il caractérise
d'abord celle-ci par « une prise de conscience immédiate de la vie
surnaturelle, de ses actes, et de son principe, la grâce sanctifiante ».
C'est ce qui lui semble résulter des écrits des mystiques. Il reprend
là, dit-il lui-même, une idée formulée dès 1860 par le P.Kleutgen et
en 1903 par le P. Bainvel, tout en constatant que dans les récentes
controverses sur là nature de la contemplation on ne s'est pas
beaucoup arrêté à examiner cette suggestion (p.79).Il trouve à cette
définition l'avantage décisif de « définir les grâces mystiques en
fonction de la grâce sanctifiante, et par là même de les maintenir
fermement dans la ligne de la sanctification, sans cependant les
confondre avec cette sanctification même. Ces grâces restent nette-
ment un don purement gratuit, que Dieu fait, même dans l'ordre
surnaturel, quand et à qui il veut... et néanmoins elles ne sont qu'un
approfondissement de la vie de la grâce » (p. 88). Ainsi se trouve
posé un intéressant problème, dont la solution permettrait d'ex-
pliquer théologiquement la contemplation infuse : Gomment cette
conscience est-elle un approfondissement de la vie de la grâce?
Pour trouver cette solution le P. DE G. étudie d'abord les dons.
Il conclut ainsi cette étude : « On peut dire, très légitimement, que
cette docilité de l'âmè aux inspirations du Saint-Esprit reçues, grâce
aux dons du Saint-Esprit, d'une façon de plus en plus abondante
et de plus en plus parfaite, est en même temps caractéristique de
la vie mystique au sens large du mot (*), et condition essentielle
de toute vraie sainteté, et que, par conséquent, il n'y a ni sainteté
ni même véritable perfection de la vie spirituelle en dehors de la
vie mystique ainsi entendue » (p. 180). Mais pour lui la vie mystique
ainsi entendue ne comprend pas la contemplation per se et complè-
tement infuse, la seule qui possède comme élément caractéristique
« la conscience directe du surnaturel dans nos actes ou les dons
possédés par notre âme ». Celle-ci est le fruit d'une action extraor-
dinaire de la puissance divine. Dieu la produit par. l'introduction
d'un élément entièrement nouveau ; elle est extraordinaire et même
miraculeuse; c'est un vrai miracle psychologique, mais qui, à la
différence des grâces gratis dalae, tend par lui-même, directement
et premièrement, à là sanctification de: celui qui en bénéficie (pp.

(1) C'est le P. DE G. qui souligne.


800 BULLETIN DE THÉOLOGIE

17, 188). — Ainsi échappent à l'activité des dons pour devenir


véritablement extraordinaires et même miraculeuses toutes les
oraisons d'union de S*? Thérèse et peut-être les oraisons de quiétude
(pp. 193, 194).

L'article Mystique (Théologie) du Dicl. de Théol. cath., dû à


A. FONCK (1), contient la description des phénomènes mystiques
selon Clément d'Alexandrie, S. Augustin, Denys le Mystique,
Richard de Saint-Victor, S. Jean de la Croix, Ste Thérèse et S.
François de Sales (col. 2602-2641). Puis, après avoir brièvement
montré les insuffisances des explications purement naturelles,
A. F. consacre dix colonnes seulement à la partie théologique,
« domaine des controverses». L'emploi de S. Thomas se réduit à
peu près à cette phrase (col. 2747) : « Notons, à titre de simple
curiosité, que S. Thomas a reconnu ce caractère « surnaturel »
[entendez: miraculeux] des phénomènes mystiques en les rangeant
parmi les grâces dites gratis dalae ».
Ecole carmélitaine. — Le P. THÉODORE DE SAINT JOSEPH,
C. D., réédite sans changement substantiel son essai de 1923 (Comp-
te-rendu dans Rev. se. phil. théol, 1924, p. 616) sur l'Oraison d'après
l'école carmélitaine (2). Il y donne de très bons renseignements, avec
de nombreuses citations, sur les auteurs carmes, dont il étudie
successivement la doctrine sur l'oraison affective discursive, l'orai-
son affective simplifiée appelée contemplation acquise depuis le
XVIIe siècle, la contemplation infuse, la contemplation suréminente.
L'oraison carmélitaine apparaît toute orientée vers la contemplation
amoureuse, fin principale des enfants du Carmel. — La même
conclusion se dégage de.La Tradition mystique du Carmel du P. JÉRÔ-
ME DE LA MÈRE DE DIEU, C. D., tiré à part de son article de 1924,
dans la Vie Spirit. ( 8)

Le Monte Carmelo de juin 1930 vient de publier (pp. 243-249)


les conclusions du congrès ascético-mystique en l'honneur de S.
Jean de la Croix (Madrid 1926), en indiquant que pour des raisons
économiques les Supérieurs des RR. PP. Carmes de la province
de Castille ont finalement renoncé à publier'la chronique de ce
Congrès ainsi que celle du Congrès thérésien qui l'avait précédé.
La Rev. d'Asc. et de Myst. de juillet en donne la traduction intégrale
Les conclusions les plus développées ont trait à la valeur, au rôle,

(1) A. FONCK. Mystique (Théologie) dans Dici. de Théol Cath., col. 2599-2674,
(2) P. THÉODORE DE SAINT JOSEPH, C. D. L'oraison d'après l'Ecole carméli-
taine. 2e édition, Bruges, Beyaert, 1929 ; in-12, xli-120 pp.
(3) P. JÉRÔME DE DA. MÈRE DE DIEU, C. D. La Tradition mystique du Carmel.
Paris, Désolée, de Brouwer, 1929 ; in-12, 92 pp.
THÉOLOGIE SPIRITUELLE 801

àla méthode de la contemplation acquise, d'après la Montée du


1

Carmel (rapporteur le P. E, HERNANDEZ, S. J.) (x).

Ecole ignatienne. — Le volume intitulé Les grandes directives


de la retraite fermée ( 2) contient le compte-rendu compact de la
Semaine des Exercices spirituels de S. Ignace (Versailles, 2-6 avril
1929) : programme des cours, physionomie de la Semaine (P.ROCHE),
reproduction des leçons et communications, directives pratiques
tirées des rapports documentaires (P. VILLAIN) et qui indiquent
spécialement les adaptations des Exercices en France et en Belgi-
que selon les différents auditoires, Encyclique Mens noslar.
Explication concrète, sans controversé ni érudition, des points
les plus caractéristiques des Exercices. Signalons', parmi les exposés
ceux qui portent sur : là valeur des retraites fermées (Mgr GONON),
le caractère particulier de ces retraites dans les monastères
cisterciens avec l'accent mis dès. le Fondement sur la présence
actuelle du Christ en nous et de la grandeur de Dieu (P. Chrysos-
tome DAUMONT de l'Ordre de Cîteaux), l'examen de conscience non
point rétréci aux fautes volontaires et au défaut dominant mais ;

portant sur la perfection de tout notre service de Dieu (P. COM-


PAING), le discernement des Esprits (P. POULLIER), la contemplation
pour obtenir l'amour par l'imitation et l'admiration de Dieu (P.
VALENSTN). •

Le P. F. DE LANVERSIN, S. J., sous ce titre Au.rythme des Exer-


cices (s), groupe ses notices de la Vie Spirituelle sur S. Louis de
Gonzague, les Martyrs Canadiens, le' Bx de la Colombière, le P.
Doyle, le P. Lenoir (à laquelle il ajoute le Journal de retraite de
celui-ci). Du rôle donné par eux aux Exercices dans leur vie,
il essaie de dégager l'allure de la spiritualité des^Exercices aux-mêmes
(entraînement méthodique, amour personnel et dévoué de Jésus-
Christ). Il exagère la portée des Documents pontificaux en leur
faveur lorsqu'il déclare (p. 9) : « C'est donc en spiritualité une pré-
férence clairement indiquée pour saint Ignace, analogue à celle
donnée à saint Thomas dans l'ordre de la théologie ».

Lecture spirituelle. •—•G. Gabrielle BÉESAU)


JOANNÈS (Mlle
nous rappelle comment Dieu nous parle : 1) dans les Audiences divi-
nes, c'est-à-dire dans le seul à seul de l'âme avec Lui (brève étude
sur la contemplation mystique, insistant sur lès conditions mora-

(1) Rev. d'Asc. et de Myst, juillet 1930, pp. 313-319. Nous n'avons entre
les mains que cette traduction.
(2) Les grandes directives de la retraite fermée (Versailles 1929). — Compte-
rendu des leçons et communications. Paris, éditions Spes, 1930, in-16, 360 pp.
(3) F. DE LANVERSIN, S. J., Au rythme des Exercices. Paris, Editions Spes,
1930 ; in*8 couronne, 220 pp.
802 BULLETIN DE THÉOLOGIE

les de l'union à Dieu); 2) par Zes êtres et les choses (élévations sur
la liturgie, Rome, la nature, Lourdes, les grandes âmes, (1).
L'ouvrage, destiné au public cultivé, est plein d'un sentiment
religieux sincère. Doctrine exacte; un peu de confusion entre
état et contemplation mystiques (p. xxxxv), entre souffrances
ordinaires et purifications passives (p. 71). Un de ses bienfaits
sera de rappeler aux âmes religieuses qu'il est normal de s'élever "
de la nature à Dieu.
Le Saulchoir. J. PÉRINELLE, O. P.

(1) G. JOANNÈS, Les Audiences divines et la Voix de Dieu dans les êtres et
les cjioses. Préface de Mgr Baudrillart. Paris, Téçmi,; 1930 ; in-12, xux-250 pp.
CHRONIQUE

ALLEMAGNE. —- Congrès; r— La Gôrresgesellschaftaiemih Cologne;dans-


la semaine du 20 au 27 septénib're, sa 44e assemblée générale, Fondée pour unir
les savants catholiques dans: les recherches des sciences profanes, la Gôrresgesell-::
schajt ne se désintéresse pas cependant des sciences philôsophico-théologiques.
Ainsi avait-elle à son programme pour la premièrefois Une séance en liaison avec,
l'Akademikerverband catholique sur les questions dé sciences politiques et juri-
diques, et.une autre séance concernant le B. Albert le Grand.

D.écès. —• Le 8 mai dernier est décédé, à l'âge de 82 ans, le D* J. VELKELT,


membre de l'Académie des Sciences de Saxe. L'éminent philosophe fut pro-
fesseur à Leipzig en 1871, à Iéna en 1876, puis titulaire d'une chaire -à Baie
en 1883, à Wiirzbourg en 1889, enfin à Leipzig à partir de 1894, Citons parmi
ses oeuvres : Pantheismus u. ïndividualismus (1872), Symbolbegriff (1876),
Kants Ërkenntnistheorie .(iii9),_Erfahrung u. Denkén (1886, 2° éd. 1924)^;,
Aeslhetik des Tragischen (1897; 4e éd. 1923), Schopenhauer (1901, 5B éd., 1923),
System der Aesthetik (1905,.2^ éd. 1924), Gewissheit u. Wairriieit (Wlg)..-,'

V- Lé professeur Âdolfvpïj HARNACK est décédé le 10 juin à Héidelberg, à


l'âge de soixante-dix-neuf ans. Il était né à.Dorpàt, le 7 mai 1851. Dans le dis-
cours qu'il a prononcé en mémoire d'Harnack le 12 juillet 1930 à rUniyersité:.
de Berlin, M. Erich Seeberg souligne en termes discrets tout ce que le savant
berlinois devait à sa-première culture Iivonienne : « Harnack war Xiyïânder ;
der Esprit des Balten gab seinem Geist die .eigentumlieheGrazie» (A. v. Har-
nack. Erinnerungswortè,gesprôchen ifi der .Friedrich-Wilhelms-JJniversûât zii
Berlin am 12 juli 1930, von E.'; .SÇHMIDT. Gédàchtnisrede, gehalten von E. SEE-
BERG. Tûbingen, Mohr, 1930 ; p, 12). _.--"' ;_ '"""

Depuis 1888, Harnack était professeur d'histoire ecclésiastique à Berlin,


après avoir enseigné dix ans a Giessen (18764886) et deux ans à Marbpurg
(1886-1888).: Il était membre de la Preussische Akademie der Wissensçhaften
(1890) et directeur générai de là^Preussische Siaâtsbibliolhek de Berlin (1905). On
lui doit même une Geschichte der Preussischen Akademie derWisseri$cIxaften:(l&Ôl).
En 1876, il avait fondé avec E. Schiirer la Theôtogische Lilcraturzeilung, La
même année, il avait commencé avec von Gèbhardt et Zahn la nouvelle édi--
.tïon dés Patrum apostolicomm,opéra. En 1882, il avait inauguré avec von Geb^ J
hàrdt la grande collection Tessie und VnterSttçhungetï zùr Geschichte der ciltir
christlichenLiteraturétïl en était resté le directeur, d'abord avec von Gèbhardt,
puis avec Cari Schmidt, en mênlè temps que l'un des principaux collaborateurs,
La mort d'Harnack a un retentissement immense, car ^'influence qu'il a:
^
exercée est considérable,
pne jeunesse innombrable a suivi pendant plus dé quarante ans seslèçofis,
804 CHRONIQUE

à l'Université Friedrich-Wilhem de Berlin, où fréquente aussi une élite d'étu-


diants étrangers.
' A plusieurs reprises, il avait groupé autour de sa chaire de conférencier très

applaudi un vaste auditoire, notamment durant le semestre d'hiver de 1899


à 1900, à Berlin, mil avait exposé en seize conférences l'essence du Christianisme
(Das Wesen des Christentums, 1900) ; en novembre 1925, à l'Université de
Munster, où il avait consacré six conférences à l'étude de la collection des Epî-
tres de l'apôtre Paul et des autres collections d'Epîtres chrétiennes préconstan-
tiniennes (Die Briefsammlung des Apostels Paulus und die anderén vorkonslan-
tinischen clvistlichen Briefsammlungen, 1926) ; en mai 1926, à l'Université dé
Bonn, où il avait retracé en six conférences les origines de la théologie chrétien-
ne et du dogme ecclésiastique (Die Entstehung der clu-isilichen Théologie und des
kirchlichen Dogmas, 1927).
Il est impossible de dresser ici la liste des travaux d'Harnack : on la trouvera
pour les travaux qui ont paru avant 1912 dans Max CHRISTLIEB (Harnack-
Bibliographié, zum sechzigsten Gebwtslage Adolf Harnacks. Mit drei Anhângen
und Registern. Leipzig, Hinrichs, 1912 ; in-8, vn-94 pp.) et pour.les écrits qui
ont été publiés jusqu'en 1927 dans Fr. SMEND (Adolf von Harnack. Verzeichnis
seiner Schriflen. Leipzig, Hinrichs, 1927 ; in-8, vi-181 pp.).
Ces travaux s'étendent sur tout le domaine de la littérature ecclésiastique,
mais comprennent surtout des études sur les écrivains des premiers siècles. Son
activité scientifique s'est développée suivant une ligne continue, avec mie régu-
larité inlassable, dans un labeur consciencieux qui ne saurait être dépassé par
personne. Lui-même a rappelé que son premier mémoire couronné par l'Uni-
versité de Dorpat, le 12 décembre 1870, répondait à cette question posée par la
Faculté de Théologie : Marcionis doctrina e Tertulliani adversus Marcionem
libris eruatw et explicetur. Cinquante ans après, en 1921, il publiait son Mar-
cion : das Evangelium von fremden Golt. Et voici qui est également significatif
de sa passion pour le travail quotidien : 1e dernier article qu'il a signé, et qui
a paru dans la Zeilschrift fur die nèutestamentliche Wissenschafi.und-die Kunde
der alleren Kirchc (1930, Heft 1) sous le titre de Eine nichtchrislliche Inschrift
mit dem Namen « Novatian » aus der Umgegend von Rom porte la date du 2
mai 1930, un mois avant la mort de l'auteur.
Certains ouvrages d'Harnack demeureront classiques. Citons, à côté de son
Marcion (1921, 2 éd. 1924) : Das Lelirbuch der Dogmengeschichte(III Bde, 1898)
et son résumé Grundriss der Dogmengeschichte (1898) ; Die Geschichie der alt-
christlichen Literatur bis Eusebius (III Bde,1907) ; Die Mission und Ausbreitting
des Clirislentums in den ersten drei Jahrhunderten (II Bde, 1902 ; 4e éd.,1924) et
une série de sept Beitrage zum Neuen Testament intitulés : 1, Lukas, dêrArzt, der
Verfasser des dritten Evangeliums und der Apostelgeschichte (1906) ; 2. Spriiche
und Reden jesu. Die zweite Quelle des Mallhàus und Lukas (1907) : 3. Die
Apostelgeschichte (1908) ; 4. Neue Untersuchungen zur Apostelgeschichte und
zur Abfassungszeit des synoptischen Evangelien (1911); 5. Ueber den privalen
Gebrauch der heiligen Schriften in der alten Kirche (1912) ; 6. Die Entstehung des
Neuen Testaments und die wichligsten Folgen der neuen,Schôpfung(1914) ; 7. Die
Bedeulung der Vulgaia fur den Text der kalholischen Bricfe und der Anleil der
Hieronymus an dem Uebersetzungswerk (1916).
Ç/est donc à bon droit que l'Allemagne se glorifiait d'avoir accueilli et de
CHRONIQUE 805

posséder un savant d'une telle puissance et l'avait honoré en lui accordant les
plus hautes dignités universitaires et un titre de noblesse. Lors du soixante-
dixième anniversaire de la naissance d'Harnack, un cercle de collègues et d'a-
mis lui avait offert un Festgdbe (Tubingen, Mohr, 1921 ; in-8, iv-406 pp.) et
un groupe de ses élèves lui avait dédié un volume d'études intitulé Harnack-
Ehrung (Leipzig, Hinrichs, 1921.; in-8, XXIII-483 pp.). On< comprend aussi que'
le monde tout entier regrette la disparition du spécialiste de la Science des ori-
gines chrétiennes. '
Les qualités de son esprit étaient tout à fait exceptionnelles. M. Seeberg écrit
de lui (toc. cit., p. 24) : « Ce roi de la science a toujours été son propre ouvrier :
de là sa prédilection pour les catalogues et les statistiques, par exemple pour
le relevé de l'usage linguistique d'un mot déterminé». En outre, à mie attention
toujours en éveil, à l'ampleur de son information, à son érudition merveilleuse
Harnack savait allier une composition claire et harmonieuse et une exposition
lucide.
Personne ne niera que l'une de ses caractéristiques ait été la sincérité dans ies
recherches historiques: En plusieurs circonstances,'il avait eu le courage de bra-
ver l'opinion et le mécontentement de confrères plus radicaux que,lui. Au terme
de ses études sur'les écrits de S. Luc il avait abouti à la conclusion suivante :
« Luc a écrit au temps de Titus ou aux premiers tenips.de Domitien;peut-être"
même déjà au commencement de l'an 60« (Apostelgeschichte, p. 221). Et, de-
vinant le bruit que causeraient de telles paroles dans certaines sphères, il ajou-
tait aussitôt : « La maxime politique Quieta non movere ne s'applique pas à là
science ». On sait pareillement que le critique berlinois concluait tout récemment
à l'authenticité des dix premières Epîtres de S. Paul et à la présence de morceaux
authentiques dans les Ëpîtres pastorales.
Mais lui-même a mis en garde ceux de ses « adversaires » qui criaient trop vite
à un retour à la tradition (Lukas der Artz, p. iv) et il a spécifié qu'il ne saurait
être question de retour à la tradition pour la critique réelle (Sachkritik). Le
fait est qu'il est demeuré indéfectiblement fidèle à Luther ; on l'a noté, peut-
être est-ce en raison de cet attachement à Luther qu'Hamack s'est beaucoup
occupé de Marcion en qui il retrouvait quelques-unes des attitudes du réforma-
teur. .- .
'

Eh face de la doctrine catholique beaucoup des opinions d'Harnack res-


tent négatrices. En voici les principales ; L'essence ^du christianisme, n'est que
la foi au Père miséricordieux, car la foi au Fils est étrangère à l'Evangile de
Jésus. — Jésus a eu conscience d'être Fils de Dieu avant d'avoir conscience
d'être appelé à être le Messie, et il a eu conscience d'être le Fils dé Dieu parce
qu'il a compris le premier à quel point Dieu est un Père, le Père de tous. — Il
n'y a pas de miracles, ni de surnaturel dans les origines du christianisme.—
L'Eglise aux environs de 30, 60, 90, 130, 160, et 190, en dépit de sa continuité,
n'a cessé de subir des altérations essentielles. — L'ancienne Eglise catholique
doit apparaître comme un produit (antithétique et synthétique) de l'action de
Marcion sur le christianismepostapostolique ; à Marcion revient le mérite d'avoir
le premier conçu et réalisé l'idée d'une collection canonique des écrits chrétiens
,

du Nouveau Testament, et aussi d'avoir mis, le premier"après Paul, comme


point central de son enseignement la Sotériologie, et non la. Cosmologie ainsi
que le faisaient les apologistes chrétiens. — Les dogmes ont pour cause la réac-
tion de l'esprit hellénistique sur les formules de l'Evangue ; 51s ont été -produit^
806 CHRONIQUE

par les théologiens, sous la poussée de certains penseurs à l'intel igence plus
active.
M. Seeberg insiste sur ce dernier point (loc. cit., p. 18) : «'L'hypothèse d'Har-
nack, c'est la distinction entre la religion et le dogme, et la conviction que la
vraie religion n'a pas de dogme ».
Ces quelques traits montrent combien Harnack était resté loin de nous. Si
grande que soit l'estime des catholiques pour ses recherches érudites et pour ses
découvertes historiques, ils ne peuvent que formuler les plus expresses réserves
sur les idées qui sont à la base de ses synthèses et sur les interprétations qu'il
a données aux faits du passé.

ANGLETERRE, — Congrès. — Le VIIe Congrès International de Philo-


sophie s'est tenu à Oxford dans les premiers jours de septembre. La Revue
laisse à son collaborateur M. G. Rabeau le soin d'en entretenir ses lecteurs
dans le prochain Numéro.

Décès. -— L'évêque George Forrest BROWNE, ancien évêque anglican de


Stepney et de Bristol, est mort le l«r juin à l'âge de 96 ans. II avait publié de
nombreux travaux d'histoire et d'archéologie, notamment sur S. Aldhelm,
Alcuin, Bède le Vénérable, Théodore et Wilfrith, la conversion de l'Heptarchie,
le culte de S. Pierre et S. Paul, etc.

BELGIQUE. — Décès. — M. le chanoine Edouard TOBAC est mort le


4 mai 1930, dans le village où il était né le 13 octobre 1877, à Op-peylissem.En
1907, il avait été chargé du cours d'Ecriture sainte au grand séminaire de Mali-
nes.Son livre sur Le problème de la justification dans saintPaul (1908) lui avait
valu le titre de docteur et de maître en théologie de l'Université de Louvain.
L'auteur y soutenait le caractère forensique, messianique et eschatologique
delà justification dans la théologie juive et dans la théologiepauliniennè. D'après
S. Paul « Dieu reconnaît juste celui qui par son union au Christ s'est approprié
l'Esprit d'adoption » (p. 212). M. Tobac avait été nommé professeur de critique
biblique du Nouveau Testament à la faculté de théologie de Louvain en octo-
bre 1921. On lui doit encore, outre des contributions aux Dictionnaires et aux
revues, deux volumes sur Les prophètes d'Israël (1919 et 1921) et un ouvrage
sur Les cinq livres des Salomon (1926).

ESPAGNE. — Décès. — Le 8 février 1930 est mort le Dr d'Alberto Gomez


IZQUIERDO, professeur de Philosophie et doyen de la Faculté des Lettres de
Grenade. On note parmi ses travaux : Historia de la filosofia del siglo XIX
(Préface du Card. Mercier), Saragosse, 1903 ; La philosophie de Balmès, Paris,
1913 ; Esludios de Asin Palacios sobre la filosofia musulmana, Madrid, 1914 ;
Valor cognoscilivo de la « inlentio » en S. Tomas de Aquino, Cienc. Thom., 1924.

ETATS-UNIS. — Décès. — On annonce la mort, survenue à Londres le


25 août, du Professeur Addison "W. MOOHE. Né en 1866 dans Plllinois, il avait
enseigné la philosophie pendant près de 35 ans à l'Université de Chicago. Ses
principaux ouvrages sont : Pragmaiism and lis Critiçs, Existence and Rçqlity,
Sludies in Logiçal Theorir, Creative Intelligence,
CHRONIQUE 807'

FINLANDE. — Revue. -~- Sous le titre «Arçtos. Acta historïca, philqlogica,


pHihspphicà::fennicaj>, se présente une nouvelle, revue dëstinée-â"* servir lés:
humanités finlandaises dans les domaines qui, n'ont pas encore; d'orgânê fin-
landais publié dans les langues européennes », notamment en matière .d'histoire,
de philosophie, de philologie classique et orientale, de linguistique comparées.
" Lès livraisons trimestrielles comporteront des articles et des mélanges: de savants
finlandais en langues allemande, anglaise, et française. Une fois par an, dans
.
le 2e fascicule, paraîtra une bibliographie des recherches publiées par des au-
teurs finlandais touchant l'objet de la Revue, donnant eh traduction allemande
les titres des articles parus en finnois ou ensuédois. On annonce eh outre «des
résumes assez étendus, faits autant que possible par l'auteur lui-même, des
recherchés parues en finnois, lorsque celles-ci ont dé l'intérêt pour la science
internationale». -.-

Le manifeste,en langue française, qui ouvre le premier faseicule-est signe de-


quatre ,nôhis : MM.. Edwin LINKOMIES, professeur de littérature;-romaine à
rUhiversïté d'Helsingfors, rédacteur en chef; J. É. SALOMAA et Gunhar
SuOLAHTI, professeurs le premier de philosophie, le second d'histoire, à la même
Université ; Uno HOLSIBERG-HARVA, professeur de sociologie à Abô.
Voici le sommaire de ce premier numéro (double) : M. Hammarstrôm : Die
ahiiken Buchstabennamén ; Gunnar Suolahtï : L'éluve finnoise ; j. EoSalomaa :
Enstehung und Quelle der Philosophie Ed. vonHttrtmanns.—- Miscellânea, Èdwin
Linkomles;: Ein weitverbrei'teies anlikes Sprichwort". PebonmsîSat. 26, 10.
Bibliographisches Verzèichnis f ûr die Jahre Ï928-29. (148 pp.). Abonnement an-
nuel : 50 marcs finlandais. Pour l'étranger : 40 fr. français.Adresse t ;Helsinld,'Vi-
ïôhkatu 9,

FRANCE. *— Congrès. —Le Centre international de synthèse historique,


dirigé par M, Henri BERR, a tenu du 20 auJ25 mai s'a première Semaine. C'est
autour des deux idées de l'Evolution en Biologie et de la Civilisation que se dé-
veloppèrent conférences et discussions. MM. Gauïlery, JE: Guyénôt, P. Rivet,
lurent des communications sur lé premier sujeL MM, L. Fébvre, È- Tpnnelat,
M. Matiss, À, Nicefôro, L.Webërsur le second: Aux discussions qui suivirent
prirent part MM. Begouën, H. Berr, L. Catien, Gavaignaç, Çhapot, Paul Dou-
iner, Eisler, le R. P. Gorce, MM. R. Lénoir, Màsson-Oùrsèl, Maûniër, Picard
Jean.de Salis, Sartiaux, Smets, Vandel. De tels échanges montrent l'intérêt
et la complexité de l'histoire critique des hipts et des idées, en même temps
qUe la solidarité des différentes disciplines philologique, sociologique, histori-
que et philosophique, et la nécessité de leur collaboration;

'— Du 23 au 28 septembre.'dernier, s'est tenu à Paris le 5e Congrès Internatio-


nal d'Éducation Morale. II.fait .suite dans; la série au Congrès de Rome, qui ;

avait eu lieu en 1926, L'organisation de cëlULcifUt assurée parles soins de


la Ligué française d'Education Morale, qui avait constitué lé Comité français
des Congrès.précédents..
Le programme comprenait trois journées, dont chacune était distribuée en
deux parties : le matin, lecture des rapports, le soiiv discussion des rapports et
lecture des mémoires. Oh^traîtà^le premier jour de l'utilisation de l'histoire en
yi?e deféducapon morale {le second, de la partâ faire à la discipline et à î'autt-.
808 CHRONIQUE

nomie dans l'éducation morale ; le troisième, de divers procédés d'éducation


morale. En fait, le plus clair du Congrès se déroula en lectures, dont la plupart
demeuraient loin de l'éloquence I Sauf une réplique de M. Parodi à M. Ferretti,
et une défense de Durcklieim, mis en cause dans le rapport de M. Piaget, par
M. Bougie, la discussion fut réduite à rien. Les séances de l'après-midi notam-
ment (vingt-trois orateurs inscrits pour l'après-midi du dernier jour I) ne furent
guère qu'un monotone défilé de mémoires, patiemment entendus. La distribu-
tion du Congrès en séances spéciales, comportant chacune un sujet très précis,
pourrait faciliter peut-être, dans l'avenir, une animation qui fit assez défaut cette
fois.
Elle conduirait aussi à des résultats plus tangibles. On entendit assurément à
Paris des rapports intéressants, celui de M. S. Hort, par exemple, professeur à
Oslo, ou de M. Jean Piaget, directeur du B. I. E. ; telle intervention du soir par-
ticulièrement applaudie, comme celle de M. G. Berthier, directeur de l'école des
Roches. Mais plusieurs orateurs ne se tinrent pas assez près du sujet et versèrent
trop aisément en des considérations philosophiques, étrangères en principe à
ce congrès d'éducation. M. Brunschvicg, qui présida la séance d'ouverture, et
M. Parodi, qui prit une part active aux débats, contribuèrent à donner ce ca-
ractère au Congrès.
M. Bougie eut la tâche assez ingrate de dégager, à la séance de clôture, les
directions maîtresses qui s'étaient affirmées dans les différentes interventions.
Il le fit de la manière la plus brillante. Une volonté de tolérance et d'apaisement
lui semblait se dégager notamment de la 3e journée, car on devinait, parmi la
diversité des recettes proposées,un souci profond d'éducation, plus fort que les
dissentiments sur les moyens. La première journée avait manifestement marqué
l'accord unanime sur le point qu'il y a lieu de désintoxiquer l'enseignement
de l'histoire de tout nationalisme intempérant. Pour la seconde, presque tous les
discours ont penché du côté de l'autonomie. C'est un grand fait, un fait histori-
que ! Cependant, nous n'avons pas encore assez d'expériences pour juger sûre-
ment si l'éducation nouvelle ne fait pas une confiance excessive aux spontanéités
créatrices de l'enfant. Que la science poursuive donc ses recherches, en toute.
loyauté.Ainsi parla M. B. On peut ajouter que, sur le point de l'autonomie, le
Congrès donna l'impression d'une plus grande prudence dans l'usage des mé-
thodes nouvelles, les expériences récentes semblant avoir nettement condamné
les témérités que certains s'étaient permises.
La participation étrangère au Congrès était fort importante. Peut-être nos
hôtes n'eurent-ils pas toujours le sentiment d'une habile organisation. L'affir-
mation réitérée, sinon réalisée toujours, d'une volonté d'entente en matière
d'éducation, et quelles que soient la philosophie et la religion de chacun, ce
souci d'une collaboration de tous pour la formation de l'honnête homme, de-
meure, croyons-nous, le trait distinctif et le résultat le plus appréciable de ces
assises.
.

Office de coordination des études bistoriqTies et doctrinales de S.


Thomas. — A sa dernière Assemblée générale tenue à Paris le 5 juin dernier, la
Société thomiste, présidée par le R. P. Mandonnet, a adopté un projet dont la
réalisation permettra, on l'espère du moins, à ceux qui s'adonnent aux éludes
thomistes de mettre plus facilement çn copimun leurs efforts, partant de pour-
' ; y CHRONIQUE ;. $00

suivre plus efficacement la connaissance de l'authentique pensée thomiste, ;et


de travailler plus activement au développement de ses inépuisables virtualités.
Les principaux moyens.envisagés sont les suivants. Concours financier,: dans
la mesure où les ressourcés ;dè la' Société thomiste lé permettront, des subven-
tions pourront être accordées; par elle au bénéfice de travaux en cours-(àphats
d'ouvrages à prix élève,; photographies de manuscrits ; manuscrits ; voyagesde .,
consultations, etc.). Çoncptfis îhitëllectùels prenant la forime de-vcorisultàtlohs
par correspondance ; l'Dïfiçe':r dé coordination s'emploiera à procurer une ré-
ponse aussi satisfaisante que possible à quiconque lui aura demandé;quelque
renseignement (bibliographie;; solution d'Une difficulté, contrôle même \ des
résultats déjà acquis, etc.). Pour cela l'Office fait appel au concours de tous les
professeurs ou autres travailleurs qui voudront bien"partieîpér.à' cette oeuvre-
commune. Lorsque ces échanges seront de nature à intéresser .un plus grand
cercle de travailleurs ils; seront publiés dans lés Noies et communications qui
paraîtront dans le Bulletin 'thomiste publié parla Société. :
Ces Notes et communications permettront en outre aux travailleursi\<jui le
désireront de faire connaître les uns aux autres leurs recherches en cours.
Elles publieront par exemple le plan de travaux déjà avancés qui, ayant l'ihi-
pression, voudraient bénéficier des remarques possibles d'autres.spéçiaUstes,des
notes documentaires telles;que 1relevé de citations, signalement;de ;mâhuscrits. ';
inédits, listes de références, etc..
'':- Souhaitons à
l'Office de-coordination créé par la Société ifibmisteiàé^&p&itet
les échanges au profit; d'une: connaissance toujours meilleure de l'autliêhtlquô
thomisme historique, et; doctrinal. Les adhésions et communications'-.doivent.'.'
être adressées à M. le Secrétaire du Bulletin tliomiste, Le Saulchpir, Kain, BeL
g'que. :;;
ITALIE.—Prix, r1-Le prix royal de philosophie a été divisé cette.année
par moitié entre A. Gârlihï et E. Rignaiib. La Commission était composée de
MM. Credaro, Chiàppelli, Benini, Gentile et Enrîques.Elle fut unanime; sur les
mérites de A. Carlihi, dont; elle apprécia particulièrement la traduction
de la Métaphysique 'jJ^Aiistotè. Quelques commissaires estimèrent même que,
pour ce qui regarde l'inteij)rétâtion et le commentaire, ce travail dépasse celui
de Ross, «parce que, dit,1e rapport, les problèmes spéculatifs; ;que. présente le
'. grand ouvrage d'Aristpteiy .apparaissent discutés avec pénétration et étendue,
avec des; références aux antécédents; historiques et aux développements'
:
ultérieurs qui s'en sont suivis dans le moyen,âge'et.les temps;modernes*,;Sur. ;

Rignano, l'accord fut heâùçoup moins parfait ; et l'on reprocha .surtout: à. ce


philosophe sa conception de la « mémoire biologique » et du finalisme.universel.
Les commissaires Chiappélii et Gentile demandèrent qu'on mit; aux actes
une déclaration, où serecôh&aît la manière tranchante dé ce dernier. : «Les tra-
vaux de R. n'appartiennent.ni à la science ni à la philosophie".,. Comme philo-
sophe, R. manque dé toute préparation scientifique et historique, comme le
démontre particulièrement sa manière même de poser les problèmes, p.; ex. dans
la Psychologie du raisonnement et dans les Problèmes de la psyché\..k::..

Publications. -- L'Iûstitut historique italien s'est chargé de la publication


d'un catalogue des manuscrits et documents çàssiniens existant dans les diverses
8iÔ CHRONIQUE

-bibliothèques européennes. Les abbayes bénédictines de la Congrégation. du


Mont-Cassin ont été priées par l'abbé primat, Dom de Stotzirigen, de faciliter
la réalisation de cet important travail.

— Les Franciscains du Collegio S. Antonio (Rome, Via Merulana, 124)


commencent la publication d'une 3e édition des; Annales Minorum dé Luc
Wadding. Ils annoncent 25 volumes in-4 d'environ ,800 pages, paraissant à
raison de 6 par;ân,aù prix de 100 Lire le volume. S'ils maintiennent leur dessein
do reproduire exactement la 2° édition (Rome-Quaràcchi, 1731-1884), on re-
grettera l'absence de tout progrès scientifique. N'y àvaitril pas lieu, par
exemple, de rectifier en note les erreurs de Waddmg et du P. Melissano,d'ajou-
ter en supplément les nombreux documents récents, de distinguer davantage
les Annales et le Bullarium franeiscanum en allégeant celles-ci du Regeslum
ponlificium et en complétant le Bullaire? De telles améliorations auraient à
peu de frais accru sensiblement le profit de cette réimpression:

— Le 30 sept, a été béni à Rome le terrain où s'élèvera bientôt mie nouvelle


abbaye bénédictine destinée à devenir le siège de laCommisSioiipour la révision,
de la Vùlgate. On sait que c'est Dom Quentin qui préside cette Commission.
Le recrutement des moines de la nouvelle âbbayè sera;assuré par l'abbaye;
bénédictine de Clairvaux (Luxembourg).

PORTUGAL.-—Congrès.— On nous annonce que la IVe Session de


l'Institut international d'Anthropologie et la XVe Session du Congrès inter-
tional d'Anthropologie et d'Archéologie préhistorique auront lieu en Portugal,
à Coimbra et à Porto, du 21 au 30 septembre 1930, sous le haut patronage du
Général DE FRAGOSO CARMONA, Président de la République Portugaise.
Le Comité d'organisation a comme Président : M. le Professeur J. LEITE
DE VASCONCELLOS, Directeur honoraire du Musée ethnologique.de Lisbonne;
comme Secrétaire général : M. le Dr. A. PESSOA, Professeur agrégé à la Faculté
de Médecine,Directeùr de la lre Section de l'Institut de criminologie de Coimbra ;
comme Trésorier: M. le Dr. A. THEMIDO, Assistant à l'Institut d'Anthropologie
;
de Coimbra.
Près d'une centaine de communications sont déjà ahnoncées.Le résumé des
communications paraîtra dans un volume spécial.

SUISSE. — Congrès. •— Sous la présidence de M; Màriano Cornejo, ancien


ministre du Pérou à Paris, membre correspondant de l'Institut de" France, et
sous le patronage des hommes d'Etat les plus éminents d'E-urope et d'Amérique,
se réunira à Genève le 12 octobre le sixième Congrès International de Sociologie.
11 aura pour objet les causes de la guerre et les moyens d'organiser la paix.
MCESSIGM BESWÏJES;

*ANALËCTA SACRA TARRACONENglA. VI. 1930.


— A. TEIXIDOR.
De: doçtrina circa reviviècéniiam meritorum maxime digna, quaeàb omnibus fi-
delibùs cpgndseatur. (L'auteur s'efforce de prouver par le concile'de'Trente, la'•;
iSainte Écriture, les.Pères et lé raisonnement théologique, la proposition sui-..
vante : Mérita apud Deum, per peccata mortificata, per sUbsèqùehtem quam-
cumgûe justificationem ad ihtègrùm praemium revivisçunt.
— Suit,un corollaire
sur la reviviscence de la grâce : Dona et gratiâpèr peccatùm mortificata intègre
revivisçunt simul acpeccator Deo reconciliatur per quamcumque dispositionem.
— L'âutëur examine ensuite les différentes opinions sur ces questions : auteurs
-qui précèdent S, Thomas pu sont indépendants de lui ; théologiensthomistes ;
S! Thomas lui-même dans;IV Sent., dist. 14,.'q. 1, a.3, qua 3 et IÏI P.,
q. 89;
a- 5-)-,PP- 7-40. — José;-M: BpVER. 6 En que ano de Tïber.io miïïiô Jësucristo*!
(Témoignages en faveur de l'année 15 et de l'année 18, qui sont les deux tradi- '.
tions principales concernant la mort de Jésus; le Christ est mort en l'an 30,
qui correspond à l'an 18 de Tibère.) pp. 41-60. —- Joan B; MANYA. Questions de
ghoseologia, La teoria de' l'ititetlecte agent. (Rejette la théorie deLihtëllect agent
et les speéies intelligibles des scolastiques ; admetla solution plus Simple et plus
rectpignê de Balmès qui Constatait l'unité substantielle de la sensibilité et de ,
l'intelligence,afin de légitimer l'irruption de la première dans là seconde.) pp.
61-104.'- ;',
*ANTHROPOS. 1930: Mai-Août. — J. Le tissage^chez les: popular
MAES,
tions\du Lac-Léopold ILpp: 393-408. — ErnstZYHLARZ. bas merpïiisçhe Sprach-,
.problenX (La langue méfùïtiquë remonte à une; haute antiquité;;; 41 .faut, sans
; douteI-identifier à la langue ancienne de Kash.) pp. -409-463:. —^Georg HÔLTKÉR.
Die Fàrnilië bel den Aztekenin Altmexiko. ;pp. 465-652.-~~ 'M.I VANOVER-
BÉRGH. Negritos of Northern Luzon again (suite). (Vie morale, familiale, sociale
et religieuse des Negritos,- avec une traduction de leurs prières.) pp. 527-565. —

-PlrToiis ces périodiques nous sont parvenus; 'aucours du troisième .trimestre


de 1930. Seuls les articles; ayant un rapport,pIus direct avec la. matière propre;
à la revue ont été résumés. On s'est attaché à rendre aussi exactement que pos-
sible la pensée des auteurs en «'abstenant de toute ^appréciation."'— Les Revues
catholiques sont marquées d'un astérisque./>— La recension a été faite par les
RR.L'P. CHÂTELAIN, CHENU, COURTOIS, DEMAN, EERET, GARDEIL,- GORGE, MIS-
SEREY, HERIS, PÉRhvÉit,E, SYKAVE (Le Saùléhpir)j JLAVERGNE (Le Havre), Snàb-
-NIN;(Rom;e),. ,'-.."-; -,;..../ ' ;; vC-,',,:
812 RECENSION DES REVUES

P. SCHEBESTA, Die Iluri-Pygmàcn-Expedition. (Courte communication pro-


visoire sur la division des Pygmées, sur leur classement d'après la langue, sur
leurs différentes langues.) pp. 479-583. — MIECZYSLAW KOLINSKL X>;'e Mu-
sik der Primitivsiâmme auf Malaka und ilrreBeziehungen zur samoanischen Mu-
sik. pp. 585-648.

*ANTONIANUM. 1930. Juill. —S. BIIIEL. Notae de lempore composilionis


libri Acluum Aposlolorum. (Essai de situation chronologiquede la rédaction du
livre des Actes,admise la compositionromaine des épîtres dites « de la captivité ».
On part des mentions de Luc qu'on y relève et l'on place la rédaction des Actes
par Luc entre celle de Philémon et celle de Philippiens.) pp. 293-300,—A. VELLI-
co. De transsubstantiatione juxta J. D. Scolum. (Étud: sur l'enseignement de
Scot en matière de théologie eucharistique ; comparaison entre cet enseignement
et le magistère ecclésiastique que l'auteur appuie de citations de théologiens
postérieurs au Concile de Trente.) pp. 301-332.— L. MEIER. De schola Francis-
cana Erfordicnsi saeculi XV (suite). (Renseignements généraux : liste de théo-
logiens promus docteurs à Erfurt. — OEuvres anonymes.— Relation entre
l'université et le studium franciscain.) pp. 333-362.

*ARCHrvUM-FRANCISGANUM HISTORICUM. 1930. Juill. — A.


STROICK. Verfasser und Quellen der Collectio de scandalis Ecclesiae (suite, à
suivre). (La collectio est attribuée par l'auteur à Gilbert de Tournai, lequel y
cite ses propres oeuvres. Sources de cet opuscule.) pp. 273-299. —- CL. MINARIK.
Venerabiles martyres pragenses, O. F. M. trucidait Prague die 15 febr. an. Dom.
1611. pp. 300-339. —A. HEYSSE. Fr. Riçhardi de Coninglon, O. F. M., Trac-
talus de paupertate Fratrum Minorum cl Abbreviaiura inde a Communitaic
extrada. (Fin de la publication de ce texte.) pp. 340-360.

*BIBLICA. 1930. 1. — A. MALLON. Les fouilles de l'Institut Biblique Pon-


tifical dans la vallée du Jourdain. (Il y avait à Teleilât Ghassûl, au nord-est de
la Mer Morte, mie ville plus ancienne peut-être que Jéricho et Gézer ; cette ville
jouit d'un haut degré de civilisation ; elle fut détruite déjà à la première pé-
riode de l'âge du Bronze par un immense'incendiequi la réduisit en cendres ;
elle ne fut plus habitée depuis.) pp. 3-22. — E. POWER. The Site of the Pen-
tapolis. (Les textes scripturaires donnent raison à la tradition qui situe la Pen-
tapole au nord-est de la Mer Morte et qui semble confirmée par les fouilles ré-
centes à Teleilât Ghassûl.) pp. 23-62.— H. HAENSLER. Die biblische Cltronologie
des S. Jahrhunderls v. Clw. ; ein Losungsversuch der Scluvierigkeiten in der Zeit-
rechnung der hl. Sclirif t. (Suite et fin des articles de Dom H. sur la chro-
nologie biblique : période d'Ezéchias à la fin de la monarchie.) pp. 63-80.—Paul
JOÛON, Notes philologiques sur le texte hébreu de Psaumes 2, 12 ; 5, 4 ; 44, 26 ;
104, 20 ; 120, 7 ; 123, 4 ; 127, 2 b, 5 b ; 132,15 ; 144, 2. pp. 81-85.—A. ALLGEIER.
Der Bricf an SUnnia und Frelela und seine Bedeutung fur die Texlherslellung
der Vulgala. (Pour se prononcersur telle ou telle variante, on doit la comprendre ;
pour la comprendre, il faut se rendre compte de l'histoire du texte, et cette
histoire dépasse l'étude des seules leçons latines. La reconstitution du psautier
hexaplaire n'est possible qu'après avoir fait l'histoire des textes hiéronymiens.)
• RECENSION DES REVUES 813

pp. 86-107. —, A. RAHIRÈZ. Un texio puntuadp y masora de la escucla de Ahrôn


l'en Moëéhben ASer. (Etude du. folio 36a du Ms. Orient. 4445 de la Vaticane.)
pp. 108-121. ,'" .':;•

*BOGOSLOVNI VESTNIK. 1930. 3-4.— J. HÔHNJEC.Vo7/as Predestinacija.


Odlomek iz Augustinove leologije. (Augustin n'abandonna rien, au cours _de la
controverse pélagienne, de sa doctrine du libre arbitre soutenue contre les
Manichéens dans son De lib. arb.. Mais il expliqua alors le rôle de la gràce,et
tenta d'en fixer les rapports avec la volonté humaine. Quant à la question de
la prédestination générale" (volonté salvifique de Dieu universelle), Aug. l'aborde
par la considération du Christ, qui est venu sauver tous les hommes. Si vers la
fin de sa vie il présenta des solutions trop rigoureuses, il renvoya toujoursà son
écrit De div. guaest. ad Simpl. comme à un sûr exposé. Il parle de la prédestina-
tion à la grâce et à la gloire, non de la prédestination à la gloire seule ; il avait
d'ailleurs conscience que le mystère de la prédestination se situe non dans la
prédestination à la gloire après la grâce, mais dans la prédestination à la grâce
et dans sa distribution.) pp. 201-235. •— F. USENIÈNIK. Najstarejëi glagolski
spomenik in litwgija sv. Cirila in Metodia. (L'auteur du fragment liturgique
en lettres glagolitiques de Kiev est probablement S. Cyrille. Le rite employé par
C. en langue Slovène était un rite grec ; mais à la fin de sa vie, Méthode employa
en langue Slovène le rite romain.) pp. 235-253.

'BULLETIN DE LITTÉRATURE ECCLÉSIASTIQUE. 1930. Mai-


Juin. — F. CAVALLERA, Les premières Formules iriniiaires dé saint Augustin.
(Etudie les Formules trinitaires qui paraissent dans les ouvrages de S. Augustin
avant le De Trinitate (401) ; les Formules sontprésentées dans leur ordre chro-
nologique. Avant le De Trinitate, « Augustin n'a jamais abordé d'une façon un
peu étendue et approfondie le problème de la' théologie trinitaire » ; on constate
aussi le peu d'abondance des sources ou allusions scripturaires dans les passages
cités ; Augustin se sert d'interprétation allégorique par le nombre trois nom-
,•

breuses sont les assertions se rapportant à la vie ad extra et aux manifestations


des trois personnes dans l'oeuvre de la création et l'administration du mpnde.-
En appendice, l'auteur fixe la rédaction de la première édition incomplète
du De Doctrina Christiana avant la mort de S. Ambroise, 4 avril 397). pp: 97-
123. —.L. SALTET. Suite du Supplément théologique aux Supercheries littéraires
dévoilées de J.-M. Quérard. (Maintient que sous les pseudonymes de Siouville
et de M. Delafosse se cache la personne de M. Tunnel.) pp. 124-141.

*CrENCIA (LA) TOMISTA. 1930. Juil. — V. BELTRAN DE HEREDIA. La


Facultad de Teologia en la Universitad de Santiago (suite et fin). (Réformes
des plans d'études et dernières années de la Faculté de Théologie. Disputes
d'école et nouvelles orientations philosophiques. Professeurs de Théologie dé
1771 à 1868). pp. 5-33. ;—A. CARRIÔN. LOS maestros Viioria, Bâtiez y Ledesma,
hablan sobre la conquista y evangelizaciôn de les Indias. (Doctrines de Vitbria,
Bafiez et Ledesma sur la conquête et l'évangélisàtion de l'Amérique espagnole.)
pp. 34-57. — A. COLUNGA. La inspiraciôn divinade la S. Escrilwa. (Concept
d'inspiration : Dieu cause principale, l'homme cause secondaire, instrument
dans les mains de Dieu ; activité de l'intelligence et de la volonté sous la motion
REVUE DES SCIENCES. — T. XIX, FAX. 4. 52
814 RECENSION DES REVUES

divine. Propriétés de l'inspiration : positive, (et non pas seulement préserva-


trice d'erreur), antécédente, concomitante, universelle (atteignant toute l'àcti- ...
vite de l'écrivain, pénétrant toute l'Écriture, n'excluant aucune forme littéraire),
inaccessible à la conscience psychologique dé l'auteur inspirée.) pp". 58-77.

*CIVILTA CATTGLICA.1930.21Juin.— I lCarâinale}Bellarmino e l'oppor-


tunité délia sua missiomsçieritifica,(Lécélèbre autéùïdes controversés de la îpi à
,
donné à la jeunesse, chrétienne les meilleures armes contreles hérésies actuelles.;) -.;
pp. 481*494. —_,Il pensiero sociale, di S:.Agùstmp. ;;(T^out'en affirmant le''droit- ;
abstrait de la propriété, droit commun à tous les hommes, S. Augustin ériùïnère ^
lés titres légitimes grâce auxquels le droit de propriété devient individuel.)pp. -

495-505. = 5 Juil. -—L'Induismô. (Exposé des.théories hindoues sur le monde,


la transmigration des âmes, le salut de l'âme. Organisation des castes.) pp. 13-
26. — A. VITTI. Il fondoaramaicoàeï Vàngeli. (Recension du livre du P. Jouoh : ;

'L'Evangile de Notre^Seigneur Jésus-Christ.) pp. 55-61. = 19 Juil. —/ll'pen-'/'.


siero sociale di S. Agoslino. (Le droit absolu à là propriété privée est condition-
né par l'état du monde présent: il prête à beaucoup d'abus et de désordres.)pp.
109-120-—Sz'stanz'filosofici e sette dell'_înduismp,(NoïQ.s et théories des sectes sur :.
les deux problèmes fondamentaux : l'existence de Dieu rémunérateur.) pp. 131-
143. =2 Août.—Induismo e Cristianésimo. (A côté dé l'opposition substantielle
,

et radicale entre eux deux, on noté/les; plus curieuses ressemblances extérieures,)


pp. 213-222. = 16 Août,-— Fu S. Paglo Misiicol (Quels sont ceUx :qui nient.,.-.'
'«u affirment le caractère mystique ;dé S, Paulîjpp. 2.99^307, -— IllraÛatodei
Sacramenii o misieri nèlla Teologiadogmàtiçadei crislianiorientait. (Brève" afta- -,
lyse de l'ouvrage du P. M. Jugie.) pp, 342-346.) =r'jii;:Sep%.~II).pensieroj
sociale di S. Agoslino. (S: Augustin a souvent, blâmé l'usage égoïste de la richesT ,j
se et en a montré la fonction sociale.).J>p';-. 409-422,— La mistiça:diS!;Paaîpc4û "'

religione dei misieri ellenisticp-orientall. (il y a contraste évident entre là mys^-.


tique de S. Paul et les doctrines hellénistiques orientales:) pp. 423-428. — Lepro-
fezie messianiche. (Principes et notés critiques.) pp.; 429-438. == 20 Sept.. Revisioné
;

dei pensiero Giobertiano. (A propos" .des/deux travaux récents de M. Palhoriès


- et de M. Rinaldi sur la philosophie de Gioberti.) pp.525-532.

'. *GRITERION. 1930. An. VI, n« 21. — Miquel D'EspLUGUES/'PoZiteà i Fi-


losofia (Le cas de Lord Balfour,) pp. 115-122. -^ J.-A. SEGARRA. Justificàciôn
dei realismo criiico.(Les qualités përçUeS du monde extérieur ont un caractère
d'objectivité.) pp. 123-138.—; M. SOY: Loglstica : Filosofiamatemâtica (à-suivre).' -
(Les travaux dé L. Gouturat et B. .Riissèïl sur les.principes des mathématiques
ne mettent-ils pas en évidence l'intérêt d'une, logistique plus nouvelle quelà lo- ;
gique classique?) pp. 144-174. —. J. BERTRAN i GUELL. Dobûments per a lâHis-'
toria.de la Filosofia çqlalana (suite).,(Ilfaut faire Uhèplace'impprtahte à-Ray-:
niond Lûll comme inspirateur|dë là métaphysique^:Ca]ttésiëim|î4^^;l!75-l!9i; 7—-
Miquel D'ÉSPLUGUES. Que pot esser avûlja fiïospfiâW(A propos,d'un article de",
Sciehlia. et de Touvrage de L. VlàHeton^L'Origine des êtres vivants:) pp.l92'-195..

*DIVUS THOMAS (Frifoourg). 1930. Juin. —- G. M.: MANSÉR. Der iief- ;

ste Unterschicd zwischcn Gott und GeschSpf (à suivre).- (Recherché d'abord:


RECENSION DES REVUES 8lS

" chez Aristote les premières traces de la distinction réelle d'essence et d'existen-
ce dans les créatures. Puis comment elle s'est développée en deux directions
différentes : dans l'Occident, au début de la scolastique, de'Boèce au xine,siè-
cle et dans la philosophie arabe et juive. •— Ces deux tendances se réunirent
au début du xine siècle. Et Saint Thomas résolut définitivement le problème.)
pp. 117-144.^G. ROHNER. Mcssopfer-Kreuzesopfcr (suite). (Expose la doctrine
thomiste de la Présence réelle, dans le Saint Sacrement, Le Christ qui a souffert
est dans l'Eucharistie per modum subslantiae et donc modo impassibili. Depuis
la Résurrection le Corps glorifié du Christ y est ex vi naturalis connexionis. G,
R. réfute ensuite les objections du Dr. Ries et du P. Umberg.) pp. .145-174.—L.
RUDLOFF.DCS heiligen Thomas Lelve von der Formalursache der Einwolmung Got-
.
tes in der Seele der Gerechten. (Exposé les différentes positions deVasquez, de
Suarez et de Jean de Saint Thomas, reprises réeemment par les Pères Froget et
Gardeil. L. R. suit la doctrine de Jean de Saint Thomas et du P. Gardeil. Il
.montre ensuite.comment l'enseignement des Sentences, identique à celui de la
Somme pour le fond, moins parfait dans l'expression, est cependant de nature
à éclairer ce dernier.) pp. 175-191. — R. KLINGSEIS. Moderne Thoerien ûber das
Vnlerbewussisein und die thomisiische Psychologie (suite). (Étudie la pensée
inconsciente et la pensée animale. Il expose tout d'abord les considérations
de Selz sur la psychologie animale, met en parallèle l'enseignement thomiste et
montre ensuite que Selz rapproche trop la conscience des anthropoïdes de celle
de l'homme. L'animal ne possède que des perceptions globales:) pp. 192-206.'

*Dr\TÙS THOMAS (Piacenza). 1930. Mai. — J.BITTREMIEUX.DÊUSest suum


esse, creatura non estsuum esse (fin), (Répercussion de la thèse de la distinction
réelle de l'essence et de l'existence sur le traité de Dieu. Seule elle permet une
-démonstration valable de la nécessité de la Création ; seule aussi elle fait com-
prendre pourquoi les noms créés ne s'appliquent qu'analogiquement à Dieu.)pp.
271-304. —A. VAN HOVE. Docirina Gulielmi Allissiodorensis de causalitate sa+
cramentoTum. (Exposé de la doctrine un peu flottante de Guillaume d'Autuii
sur la causalité des sacrements. Il semble admettre une causalité plutôt acci-
dentelle, quoique plusieurs passages puissent s'interpréter dans le sens d'une cau-
salité dispositive. L'oeuvre de G. d'A., en progrès notable sur celles de ses de-
vanciers et contemporains (Pierre de Poitiers, Innocent III, Pierre Lombard),
prépare les grandes systématisations du xme s.) pp. 305-324.-—A. M. JANKOTTA.
Béaiissima Virgo Maria Mater est spirilualis omnium Clvistifidelium. (Preuve,
de cette thèse par les arguments ordinaires : Écriture,tradition et raison.) pp.
325-336. — S. M. ZARB. XJtrum S. Thomas unitatcm an vëro pluralitatem sen-
sus litteralis in Sacra Scriplura docuerii ? (S. Thomas n'admet qu'un sens lit-
.
téral voulu de Dieu et connu de l'écrivain sacré ; mais en admet plusieurs au-
tres incpnnUs de l'écrivain quoiqu'inspirés.Airisi compris les textes s'accordent.)
pp. 337-.339. —A. M. PIROTTA. Disputatio de potentia ob'edientiali (suite, à
suivre). (Existence de la puissance obédientiêlle vis-à-vis de Dieu dans le do-
maine surnaturel. Développement de la thèse en forme scolastique.) pp. 360-
385. — E. NEVEUT. Des actes méritoires (à suivre). (Nécessité de la foi et de la
charité pour le mérite. Cependant le juste ne doit pas émettre un acte de charité
parfaite pour qu'il puisse produire un acte méritoire, comme le veut Billot,,
N. établit ensuite la nécessité d'une motion divine et de grâces de Dieu, mais
816 RECENSION DÉS REVUES'
_

non d'une motion élevante ou d'une excitation miraculeuse.) pp. 386-408. —-


G. M. PERELLA. Il domina trinitario nel Genesi I-XI (fin). (Les pluriels employés
par Dieu dans les passages étudiés ont un sens trinitâire ; démonstration par la
critique textuelle. L'unanimité des Pères confirme cette conclusion.) pp. 409-439.

*ÉCHQS D'ORIENT. 1930. Avril.. — S. SALAVILLE. Philosophie et théologie


ou Episodes scolasiiques à Byzance de 1059 à 1117. {Sur-le rôle reconnu ou re-
1

fusé à la philosophie dans l'activité théologique, l'auteur relève quelques no-


tations dans deux documents de Psellos dirigés l'un contre Michel Cérulaire
l'autre contre Jean Xiphilin ; dans le procès de Jean Italos, disciple de Psellos
(1082) ; dans l'affaire de Léon de Chalcédoine relative au culte des images (1086) ;
dans les discussions avec Nilos le moine et les Arméniens sur l'Union hyposta-
tique ; enfin dans l'affaire d'Eustratios de Nicée en 1117.) pp. 132-156. —
V. GRUMEL..La mosaïque du « Dieu Sauveur » au monastère de « Latorne » à Sa-
lonique, découverte en 1927. (En 1927, on découvrit à Salonique, dans une église
qui avait été transformée en mosquée sous la domination turque, une mosaïque
fort ancienne (v° ou même ivè siècle) représentant le Christ. L'auteur rapporte
la légende, qui concerne cette mosaïque, complète les données fournies à ce su-
jet par M. Papadopoulos et par M. Diehl, et propose une reconstitution histo-
rique d'ensemble.) pp. 157-175. = Juil.— V. GRUMEL. « Le Filioque.» au concile
photien de 879-880 et le témoignage de Michel d'Anchialos. (M. d'A., patriarche
de la fin du xne siècle, ignore les textes actuels de la sess. VI de ce concile, con-
damnant expressément le « Filioque », textes qui auraient été souscrits par les
légats du pape Jean VIII.) pp. 257-264. —• M. JUGIE. La littérature appcryphe sur
la mort et l'Assomption de Marie à partir de la seconde moitié du vi° siècle.
(Chronologie et description détaillée des documents : Pseudo-Méliton ; livre
grec de Jean et recension qui en dépendent ; apocryphes coptes témoignant
très nettement de la croyance de l'Église copte à la résurrection glorieuse de
la Vierge ; légendes nestorienne et arménienne ; second apocryphe latin.) pp.
265-295. — M. Th. DISDIER. Les fondements dogmatiques de la spiritualité de
saint Maxime le Confesseur. (Et aussi les fondements psychologiques, assez
personnels. — Adam créé, par sa nature et ses dons préternaturels, à l'état
d'image parfaite de Dieu et de ressemblance commencée, celle-ci devant se
parfaire grâce à son activité spirituelle, s'abandonne à ses facultés inférieures,
Le péché priginel, péché de désobéissance et de volupté, détruit complètement
la ressemblance et déforme profondément l'image: Pour les rétablir en droit
il faut la mort du Christ auquel chaque homme doit être assimilé par la Vie
active et la vie contemplative, s'il veut les rétablir en lui.) pp. 296-313.

*EPHEMERIDES THEOLOGICAE LQVANIENSES. 1930. Juil. —


P. GALTIER. L'un.on hypostatique et l'entre deux dé saint Thomas. (L'explica-
tion de l'union hypostatique, chez S. Thomas,se tient entre les deux opinions
extrêmes qui, sur cette question, s'étaient affrontées au xne siècle. « La position
moyenne adoptée par S. Thomas se trouve toute cp-mmandée par la notion de
l'union hypostatique qui lui est commune avec les -docteurs de son temps. De
quelque côté qu'on l'aborde, elle apparaît complètement dégagée des prïnci-
-, pes métaphysiques que certains ont prétendu depuis se trouver à la base de
sa Ghristologie ».) pp. 425-470. — A. SPALDAK. Vers l'existence d'une seule
RECENSION DES REVUES 817

Eglise. (Réponse à la critique de M. L. Delporte, parue dans cette Revue, sur


l'ouvrage de l'auteur.) pp. 471-479. — M. GORCE et J. DE BLIC. A propps de
Barthélémy de Médina et du probabilisme. (Réponse du P. Gorce, ;et réplique
du P. de Blic.) pp. 480-482.

*ESTUDIOS ECGLESÏASTICOS. 1930. Juil.— J. M. BOVER. DOS


papiros egipcios dei N. T. recién publicados. (Lumières précieuses qu'apportent
le papyrus 1570 de la coll. Michigan et le papyrus Oxyr. 847 du recueil de Gren-
fell pour l'étude du N. T., le premier dans le problème du groupe de Césaréé,
le second dans le problème de la valeur du codex B.) pp. 289-320. — L. TEIXI-
DOR. Del concurso inmediato de Dios en lodas las acciones y efeclps de sus créa-
turas (suite, à suivre.) pp. 321-350 —• A. PÉREZ GOYENA. Un teologo espanol
.
en tierràs extranferas. (J. G. de Nogueras : biographie de ce théologien arago-
nais, qui prit part à la troisième réunion du concile de Trente, 1562-1564. Les
oeuvres, inédites ou manuscrites, de N. ; ses opinions et ses disputes à Trente.)
pp. 351-366.,— J. A. PÉREZ DE PULGAR. Trascendenciafilosofica de las invésti-
gaciones de la fisica matematica sobre la constituciôn de la maieria (à suivre),
pp . 367-377. — A. PÉREZ GOYENA. Elautor de dos libros ieologicosseudonimos.
(Deux écrits publiés à Madrid,aù cours des violents conflits entre thomistes et
jésuites, à la suite de la bulle Dimissas preces de Benoît XIII : publiés en 1731
sous le nom de Collados, ilont pour auteur le P. Joachim Blanço, S. J.) pp. 405-
409.

*ÉTUDES FRANCISCAINES.1930. Juil.—H. FELDER. Les études dans


l'Ordre des Frères Mineurs Capucins au premier siècle de leur histoire. (Traduc-
tion par le P. ILDEFONSE DE VUIPPENS. I. Les études dans l'Ordre franciscain
à l'époque qui précède immédiatement la réforme capucine. H.Attitude des
premiers Capucins et des Constitutions les plus anciennes à l'égard de la science.)
pp. 369-384. —- P. PAUL, La vie spirituelle dans l'Hindouisme (suite, à suivre).
(II. Ascétisme et mysticisme aux Indes. L'ascèse: chasteté ; humilité ; obéis-
sance ; mais sans âme profonde. Dé même, la poursuite du recueillement se
fait surtout par le moyen d'exercices corporels et de formules magiques. La con-
templation et ses degrés. III. La spiritualité du Bhagavad Ghita. Le «canti-
que divin », résumé de toute l'ascèse et de toute là mystique hindoue, enseigne
une ascèse qui comporteplus d'âme que celle des Darshanns. La yie spirituelle
y consiste à se dépouiller de la conscience du faux moi individuel et à arriver
à l'indifférence védantiquë:) pp. 385-408. —- T. WELTEH. Un nquveau recueil
franciscain d'exempla de la fin du XIIIe siècle. (Publication, avec introduction
historique, d'un recueil de 236 exempla contenu dans le ms. 3555 de la Biblioth.
- Nation, de Paris.) pp. 423-476. — P. .JEAN DE DIEU. A propos des trois voies de
la vie spirituelle. Une mise au point. (Réponse aux critiques faites à l'auteur
pour son interprétation du De triplici via de S. Bonaventure.) pp. 481-490. =
Sept. — H. FELDER. Les études dans l'Ordre des Frères Mineurs Capucins au
premier siècle de leur histoire (suite, à suivre). (Lés études sous le régime des
constitutions de 1575.) pp. 513-533. — P. PAUL. La vie spirituelle dans l'Hin-
...
douisme (fin). (IV. Ghyahn et Bhakti : Gnose et dévotion. Les deux voies de
la religiosité hindoue. La gnose pour les sages, la dévotion à base d'invaginations.
818 RECENSION DES REVUES

parfois très matérielles, pour le vulgaire.) pp. 534-551.— T. WELTER. Un nou-


veau recueil franciscain d'excmpla de la fin du xni "siècle (fin), pp. 595-629.

ÉTUDES THÉOLOGIQUES ET RELIGIEUSES. 1930. Mars.— J.-


FRIEDEL. Biologie et finalité. (Les sciences de la matière inanimée ne s'occupent
pas de finalités. Il n'en va pas de même des sciences biologiques qui cependant
à côté de finalités enregistrent des faillibilités : conclusion qui s'harmonise avec
les vues générales du croyant sur l'Univers, selon lesquelles il y a des intentions
divines qui régissent toutes choses mais sont contrecarrées par la contingence du
créé.) pp. 115-128. — F. J. LEENHARDT: Le christianisme et la bhakli. (Après
avoir marqué les points de contact et de divergence entre le: christianisme et ;

la bhakti.conclut à une distinctionradicale portant particulièrement sur la no-


tion fondamentale de sâlut. L'appel de Romain Rolland à un évangile universel
semble donc procéder d'une méconnaissance du véritable christianisme.) pp;
129-145. — H. L. La matière dans la physique moderne. (Bref tableau de l'évo-
lution de la notion physique de matière depuis une cinquantaine d'années.
Les attributs classiques de la matière se sont énervés laissant place à une con-
ception plus dématérialisée et phénoménique de la matière.) pp. 146-156. —
H. CLAVIER. Le mouvement oecuménique et la théologie. (Exposé des efforts,
réalisés en théologie, particulièrement par la Commission pour la collaboration
oecuménique des professeurs de théologie.) pp. 187-200.

*FRANCE (LA) FRANCISCAINE.1930. Avril. — P. GLORIEUX. Maîtres


franciscains de Paris. Frère Eustache. (Reconstitue, après un relevé minutieux
des sources manuscrites, l'identité, la biographie, la production littéraire (dont
il publie quelques éléments, entre autres, un Quodlibei), la carrière magistrale
de Fr. Eustache, O. F. M., théologien et grand prédicateur à Paris, puis évêque
de Coutances, et qui ne fait qu'un seulpersonnage avec les autres franciscains

appelés par les manuscrits "Wistasse ou Huttatius, ou encore, par son surnom,
la Trompette -Gosoin.) pp. 125-172.— V.-M. BRETON, Philosophie et contempla-
lion. (I.Le Christ, double objet de la connaissance de Dieu. Rôle nécessaire du
Christ dans la connaissance de 'contemplation:' II.''. Renoncement passif. Par
où l'auteur désigne quelle qualité de renoncement mène à la contemplation,
\ et peut y mener quiconque consent à pratiquer ce renoncement.) pp. 173-198.
— P. CHRYSOSTOME. Pourquoi un Dieu-Homme 1; (Critique de la thèse thomiste
du motif de l'Incarnation, telle qu'elle est exposée par Dom Chambat, sous ce
même titre, dans Le Glvisl-Roi de Paray-le-Monial, 1930, pp. 3-13.) pp. 199-
218, = Juil. — S. BELMOND. Le mécanisme de la connaissance d'après Jean
Duns Scol. (Etudie ce problème en fonction des articles qui lui furent consacrés
dans la Revue thomiste (1930) par M: Olivier Lacombe. I. La connaissance,
ses principes ou causes. II. Son objet formel et le-rôle respectif de l'intellect
actif et de l'entendement.) pp. 285-342.-—P. CHRYSOSTOME. La spiritualité du
Christ-Roi (suite, à suivre). (Ch. V. Connaissance plus détaillée de la vie du
Christ. Considérations divisées en sept articles, correspondant aux sept jours
de la semaine. Dimanche : Le Christ repos de Dieu.) pp 325-339. — E. BIHEL.
L'enseignement de l'Ecriture Sainte au moyen âge. (D'après les articles du R.
P, M^ndonnet dans la Revue thomiste, et le livre du R. P. Hilarin de Lpcerne ;
RECENSION DES REVUES 819

Histoire,des études dans l'Ordre de S. François, Paris, 1908.) pp. 341-346. —


V.-M. BRETON. Sagesses secrètes. Solution franciscaine d'un problème contem-
pprain. (« Nous avons essayé dans cette étude de montrer à quel besoin des
âmes correspond l'engouement pour les sciences occultés ; et que ce besoin n'y
trouve pas une satisfaction ni réelle ni légitime ; mais aussi comment il peut
être — et il est— satisfait dans le catholicisme authentique et traditionnel ».)
pp. 347-364.

GIORNALE CRITICO DELLA FILOSOFIA ITALIANA-1930.Mai. —


P. CARABELLESE. Il valore slorico délia filosofia moderna. (La. conquête de la
philosophie moderne est d'avoir démontré la nécessité de l'immanence du vrai
dans le certain, en élevant le Moi, sujet delà cert tude, à l'Absolu universel.
Mais pour délivrer cette conquête de sa limite, qui serait de réduire la vérité
et l'objectivité à des concepts négatifs, il faut revaloriser vérité et objet ; et
pour cela partir, non plus de la critique de la connaissance, mais de la critique
du concret même : comment est possible l'être concret, i. e. la certitude de
la vérité.) pp. 177-192. — L. STEFANINI. Idedlismo cristiano. (Tentative d'une
preuve de Dieu à partir des limites de la connaissance. —- L'art, est suivi d'une ,

note de G. Gentile qui voit dans cet essai un excellent exemple de ces écrits
philosophiques qui, sous une apparente clarté, cachent une grande obscurité.
Sur les limites de la connaissance, G. observe qu'elles « ne limitent pas le con-
naître, mais sont sa négativité dialectique, et donc interne, conStitutive,essenr
tielle à sa vie. Les limites ne sont pas externes, mais internes au connaître».)
pp. 193-219. —J. HUSZTI, Tendenze platlonizanli alla corte di Mattia Corvino
(suite, à suivre). (IV. Le roi Mattia : les rapports dé ce souverain avec Ficin ;
; son platonisme.) pp. 220-236. = Juil. —<- G. SAITTA. Il caratiere délia filosofia
tomislica (à suivre). (H s'agit pour Th. d'A., de faire servir la philosophie
,
à des fins religieuses. La préférence qu'il accorde à Aristote s'explique, non par
des motifs philosophiques, mais religieux et apologétiques. H y a chez lui su-
bordination constante,asservissement, de la raison à la foi, de là philosophie à la
théologie. C'est par une erreur grossière que l'on a pu présenter Th. d'A. com-
me le champion d'un.rationalisme nouveau et comme Un philosophe original.)
pp. 257-271. — J. HUSZTI, Tendenze platlonizanti aile corli di Mattia Corvino
(fin). (V. Tendances académiques. Le groupe des platoriisants à Buda à la fin
du xve s. ; comment on y tenta de copier l'Académie florentine.) pp. 272-287. —
-
E. GRASSI. Il problema délia metafisica immanenli di M- Heidegger. (La posi-
tion de H. marque un moment essentiel pour l'interprétation et le dévelop-
pement de la phénoménologie.) pp. 288-314. — U. SPIRITO. Il nuovo conceito
di /;7oso/z'a. (L'actualisme conduit-à cette conclusion que la philosophie n'est
pas une forme particulière du savoir, mais l'universalité de tout savoir. D'où
transformation des concepts usuels d'histoire de la philosophie et de sciences
philosophiques.) pp. 315-325.

*GREGORIANUM.,1930.Avril. —. E. JANOT. Le pain de vie... A propos


des interprétations du chapitre VI de l'Évangile de S. Jean. ( « Dans les idées an-
nexes comme dans le développementprincipal, pensées et images se suggèrent,
s'appellent, s'enchaînent, tellement liées que le discours ne forme vraiment qu'un
tout, ne traite qu'un thème,ne lance qu'un appel : Croyez à ma doctrine eueharis-
820 RECENSION DES REVUES

"tique».) pp. 161-170, — J. MADOZ. La infalibidad dei Romano Pontefice en et


Cpnmonilorio de San. Vicenie de Lçrins. {Le canon de S. Vincent de Lérins n'ex-
clut nullement le dogme de l'infaillibilité. Ce dogme est au contraire clairement
affirmé quand S. Vincent parle du pape S. Étiemleà propos du baptême ;çon- '
féré.par les hérétiques. ) pp. 171-180. — R. ARNOU. La séparation par simple
allêriiê dans la « Trinité plotinienne ». (Si S.Cyrille d'Alexandrie a cru découvrir
dans Plotin la consubstantialité, c'est, qu'il avait soUs les yeux un texte qu'une
main" chrétienne semble avoir intentionnellementmodifié, et qu'il a lui-même in-
terprété et même sollicité, désirant trouver un allié dans un homme que l'on
considérait comme un sage. D'ailleurs sur l'orthodoxie de cet allié, il ne se fai-
sait pas d'illusion.) pp. 181-193.

HARVARD (THE) THEOLOGICAL REVIEW. 1930. .Avril. — M.. Go-


GUEL. The problem of Jésus. (En présence du l'agnosticisme historique résultant
d'une documentationinsuffisante ou du caractère de la personne de Jésus rendue
plus inaccessible encore par l'apparition du souci eschatologiqiie, devant les
résultas imparfaits de la critique littéraire, G. propose une nouvelle méthode
plus simple, qui soit à la fois plus historique et moins exclusivement critique.
Interprétation dès faits par la psychologie et l'hituition.) pp. 93-120. — "W. E.
CLARK. Some problems in the criticism of the sources for éarly Buddhist hislory.
(Indications pour une étude objective critique du Bouddhisme primitif. Recher-
cher les textes et fragments Sanscrits, Pracrits, Chinois,Tibétains et autres de
l'Asie Centrale. Les comparer entre eux, puis avec le texte Pâli, Importance
des sources non-Palies. Revision du vieux canon sanscrit.) pp. 121-147. — J.
MOFFATT, Two notes on Ignaiius and Justin Martyr, pp, 153-159.

JEWISH (THE) 0UARTERLY REVIEW. 1930,;Juil,-Oct. — R. EISLER.


Flavius Josephus on Jésus called the Clirist. (Répond à S.Zeitlin qui avait cri-
tiqué ses positions sur le Josfp/ion et le Josèphe slave.) pp. 1-60.

JOURNAL OF PHILOSOPHICAL STUDIES, 1930. Juil. — S. A-


LEXANDER. Science and art. (La science est une forme d'art, en ce sens qu'elle
est un cas de cette opération dont l'art est l'exemple le/plus manifeste, qui con-
siste à tirer de certains matériaux un résultat dans lequel l'esprit lui-même pé-
nètre. La différence entre la science et l'art est que, dans ce dernier, le matériel
est contrôlé par l'esprit tandis que, dans la science, il consiste en faits naturels ;
et que l'esprit du savant est instrumental par rapport au résultat plutôt qu'in-
trinsèque à celui-ci, comme dans l'art.) pp. 331-352. —W. Me DOUGALL. Thé
présent chaos in psychology and the way oui (Les différentes écoles actuelles en
psychologie se-rapportent à la division'qui peut être tracée à travers,toute l'his-
toire de la pensée européenne : d'une part la tradition de l'homme maître de
l'univers et de soi-même (la conception apollinienne, de Nietzsche), d'autre part,
la tradition de l'homme comme partie de la nature et soumis à des forces su-
périeures (la conception dionysienne) ; là, l'intellectualisme,ici, Tintuitiomiisme.)
pp. 353-363- ;—L. HILL. The philosophy of a biologist. (Le souverain pouvoir
des forces naturelles et de la matière vivante.) pp. 364-378. — J. C. GREGORY.
From magie to science. (Le passage de la- magie à la science s'est opéré dans
des conditions variées, mais qi\ l'on retrouve tou|pijrs sijhstitu^e à l'idée
RECENSION DES REVUES 821

d'un pouvoir fatal l'idée d'une séquence déterminée d'événements.) pp. 379-
391. — G. A. DE C. DE MQUBRAY. The nature of substance. (La substance est à la
fois substantielle et active. Il existe une hiérarchie de substances liées ensemble
par évolution émergente ; les caractéristiques des membres plus élevés ne sont
pas reconnaissàbles dans leurs produits émergents.) pp. 392-407. — H. SAMUEL.
The dual basis of conduct. (L'intérêt propre, et la sympathie sont les motifs fon-
damentaux qui déterminent toutes les actions humaines ; égoïsme et altruisme
peuvent être de louables motifs d'action. La société sera parfaite lorsque chaque
individu sentira qu'en servant quelqu'une dé ces tins, son bien propreou celui
de la société, il sert l'autre eu même temps.) pp. 408-421. — W. G. DE BURGB.
On righl and good (suite, à suivre). (La définition de la rectitude par le bien ne
résout pas le problème de la rectitude objective ; l'appel au bien comme fonde-
ment de l'obligation est contraire à l'expérience morale. Un acte n'est morale-
ment juste que lorsqu'il est voulu, par pur motif du devoir ; la loi morale est
formelle : il est infailliblement juste de faire ce que l'on juge être juste. Les actes
accomplis sub ratione boni sont comme tels moralement indifférents : il y a un
désir spécifique de faire ce qui est comme tel.) pp. .422-434.

JOURNAL (THE) OF PHILOSOPHY. 1930. 22 mai. — P. HUGUES.


Forms of generalization and their Causes. (Les sciences ont entre elles, quant à la
forme de leurs lois, des différences spécifiques, selon que, dans la matière don-
née, le processus de généralisation aboutit aux antécédents ou aux conséquents
et'que la statistique concerne des variations quantitatives ou qualitatives.)
pp. 281-287. = 5 juin. — J. LOEVENBERG. Are Relations Effable ? Je voudrais
(<>

attaquer la théorie selon laquelle les relations en tant qu'expérimentées sont iden-
tiques ou conformes aux relations dont nous parlons en philosophie ; — suggérer
très sérieusement la possibilité de relations actuelles logiquement ineffables ; —
montrer la différence entre les relations connues dans leurs propres contextes
et les relations décrites indépendamment de leurs contextes. ») pp. 309-320. =
19 juin. — M. FARBER. A Review of Récent Phenomenological Literature.ÇExa-
mine surtout la pensée d'E. Husserl dans les Vorlesungen zur Phânomenologie
des inneren Zeitbewusstseins.) pp. 337-349.-"-^G. R. GEIGER. The Place of Values
in Economies. (Signale le danger du dilemme : science sociale sans normes ou
morale sociale étrangère-aux faits. Indique, par l'exemple de l'évolution du con-
cept de naturel chez certains philosophes du droit,qu'une revision des concepts
classiques pourrait amener la synthèse des faits et des valeurs en Economie.)
pp. 350-361. = 3 Juil. — S. HOOK. Husserl's Phenomenological Idealism.
(Recension de Formate und transzendentale Logik, dans le Jahrbuch 1929.
Husserl, en voulant ne dépendre d'aucune psychologie, est victime d'une mau-
vaise psychologie de la relation de connaissance.) pp. 365-380. — A. Ç. BENJA-
MIN. The Problem of Knowledge. (Suite à l'article Existence paru en ce journal
1929, pp. 365 sq. Après avoir montré les difficultés de l'analyse traditionnelle
du fait cognitif, B. pose le problème de la connaissance en fonction de défini-
tions précises du connu, du connaissant et de la connaissance. Il détermine enfin
en quel sens la pensée peut être dite se rapporter à la réalité.) pp. 381-390. =
17 Juil. — D. CAIRNS. Mr. Hook's Impression of Phenomenology. (Conteste
la dite.impression, cf. J.. of Ph. 13 mars 1930, pp. 141 sq.) pp. 393-396.— H. L.
FR|E^S. The Progress of Gprman Philosopliy in the Last Hundred Years.< (Le
822 RECENSION DES REVUES

renouvellement des conditions de la vie il y a cent ans fournit à la pensée phi-


losophique de nouveaux objets, d'où l'idéa isme matérialiste, Marx, les Monistés,
Fechner, H, Lotze. Puis les questions de méthode passent au premier plan :
matérialisme « .méthodologique » de F. A. Lange, E. Mach; Avenarius. L'École
-
de Marburg réagit contre là matérialisme (H. Cohen, Natorp, Stammler; Cas-
sirer), critiquée elle-même, à des points de vue différents, par Windelband, Ric-
kert, Dilthej'. A la fin .du xix° siècle, ce ne sont plus les questions scientifiques,
mais les problèmes intéressantla vie qui occupent surtout (Nietzsche). Le mou-
vement actuel garde quelque chose de cette réaction contre l'intellectualisme,
mais il tend aussi à enrichir et à approfondir sa connaissancede la vie, en dépas-
sant les premiers principes de tous les criticismes antérieurs. C'est l'oeuvre de
E. Husserl et la raison de son succès, partagé par M. Scheler, N. Hartmann, M.
Heidegger.) pp. 396-415. —31 juillet. •—R. S. LILLIE. Science and Life. (Toute
entité 'ndividueïle donnée, électron ou homme, a des caractères génériques

scientifiquement définissables, en même temps que des caractères individuels,


d'autant plus remarquables qu'on monte dans la série des êtres/ De là la valeur
.et les limites delà science dans l'étude de la Vie. ) pp. 421-430: —• À. F. LIDDELL.
In Défense of Absolute Ethics. (Seul un « Royaume des Cieux au dedans de
nous», dégagé du temps et de l'espace, satisfait aux données du problème moral.)
pp. 430-435. —: G. MURPHY. A Review of Current Social Psychology. pp. 435-
438. = 14 août. — R. G. TUGWELL. Hiiman Nature and Social Économy. I.
(Histoire rapide de la sociologie, montrant l'opportuniti de chacune des écoles
récentes : instrumentalisme,psyehosociologie, théorie des instincts qui se distin-
guent selon les différentes directions où est cherchée la solution des problèmes
posés.) pp. 449-457. = 28 août. — R. G. TUGWELL. Iluman Nature and Social
Economy. II. (Echec des différentes écoles mentionnées.; cause de cet échec.
La base de la science sociale doit être l'étude delà nature humaine individuelle,
,
concrète et vivante, dans.ses multiples réactions, et non pas la nature considérée
comme une entité abstraite. Dans cette étude les diverses écoles ont chacune
leur rôle à jouer.) pp. 477-492. — A. A. MERRILL. Limitations. (La philosophie
de Bergson permet d'apprécier le relativisme de la physique einsteîniennne.)
pp. 492-494. =11 sept. —. M, FARBER. The Method of Déduction and ils Li-
mitations. (« Il est possible de construire la logique d'une manière satisfaisante
comme une science formelle et d'éviter ainsi les contradictions, mais les présup-
posés « matériels » de la pensée formelle empêchent la logique de se suffire à
elle-même».) pp. 505-515.—- D. C. WILLIAMS. The Définition of Yellow and of
Good. (D'un parallèle entre le jaune et le bon du point de vue de leur aptitude
à être scientifiquement définis,il résulte qu'il n'y a pas entre eux de différence
essentielle sous ce rapport,' Il y a seulement plus de complexité, en même temps
que plus d'exigences de notre part, dans le domaine moral.) pp. 515-527:

JOURNAL DE PSYCHOLOGIE. 1930 Mai. — A. SECHEHAYE, Les mi-


rages linguistiques. (S. reprend en la développant la doctrine de Ferdinand de
Saussure: la linguistique doit envisager la langue d'une manière objective
dans son abstraction et sa généralité, en la séparant de la parole.) pp. 337-
366. — W. KÔHLER. Les -forces motrices du comportement, (K. donne selon la
psychologie de ia forme,..une interprétation fonctionnelle dupioi et de l'es-
RECENSION DES REVUES 823
.

paçe. qui entoure le moi. Il explique ensuite, par la notion.de « détermination


dynamique.directe«'pourquoi nous avons conscience, des connexions tout à fait
déterminées entre certaines situations ou stimulations et lès; réactions corres-
pondantes.) pp. 367-390. — P. VILLEY. Des représentations synthétiques des
aveugleSi.ÇV. allègue son expérience pour montrer la place importante de l'es-
pace dans la représentation dé l'aveugle. L'aveugle parvient à prendre possession
d'un espace relativement étendu, constitué par des -données concrètes de ca-
ractère global qui peuvent s'épanouir en images très synthétiques.) pp.391-411.
—N. KOHTS. Les habitudes motrices adaptatives du singe inférieur.. (Description
et interprétation d'expériencesfaites au laboratoire,de zoo-psychologie de Mos-
cou, sur;une guenon macaque (macacus rhésus.), selon la méthode américaine
des «problèmes à résoudre » et dans le but d'étudier ses « processus de travail».
K. conclutfinalement.deCes expériences que la constitution psychique du singe
.
inférieur "apparaît moins comme le premier stade de l'homme que comme un
"produit de dégénéràtioh, le résultat d'une « évolution régressive ».) pp. 411-447.
—; G. LALO.- L'idée de progrès dans les sciences et dans les arts. (On peut distinguer
dans les sciences et lés arts trois sortes de progrès : le progrès par croissance, le
progrès "par adaptation; le progrès par mutation. L. s'attache, à préciser dans
quelles conditions l'idée de prpgrès, prise dans ces trois sens, a une valeur, ob-
jectivé.) pp. 448-484.-— W. B.CANNON. Quelques observations sur le comporte-,
tnent maternel d'animaux privés du système sympathique. (De nouvelles observa-
tions sur, une chienne et un chat amènent ÏC. à conclure, contrairement à une
affirmation antérieure, que la sympathectomie empêche la fonction de lacta-
tion.; ladite chatte Sympathectomisée ne témoigne d'aucun instinct maternel.)
..pp. 485-488. '
'
'
... - -

JOURNAL (THE) OF RELIGION. 1930. Juil. — Ross William COLLTNS.'


The Parish Priest and his Flock as Depicted by ihè Concils of the Twelfih and
Thirteehtji Centuries. (Ehumère les tares des curés au.moyen âge,telles qu'on les
aperçoit à travers les conciles.du xli" et du xiiie siècles.) pp. 313^332. — Ray-
mond P. DOUGHERTY, The Scope of Biblical Archaeology. (Retrace le caractère
de l'archéologie biblique, sa valeur comme évidence archéologique, sa'; relation
au matériel archéologique en général, l'état d'esprit dans lequel on l'aborde,
l'art qui est nécessaire pour estimer sa valeur, le degré de certitude auquel elle
aboutit, la lumière qu'elle projette sur le récit biblique:) pp. 333-348. -v— Miïlar
BURRCWS. The Diversity o) Religion. (Il est difficile de définir la religion, qui est
croyance, institution sociale organisée, conduite, expérience tout à la,fois. La
religion est une sorte d'activité à la poursuite de valeurs reconnues. Fréquem-
ment elle implique, une radicale transformation de toutes les valeurs. Comme
le; patriotisme ou l'amour, là religion peut être dans la vie une force qui ennp-
'. blit- ou qui dégrade.) pp. 349-361. — A. C. Me GÏFSERT. The Theology of Crisis
in the Lïght of Schlêiérmacher. pp. 362-377.,-—Bernard Êugène.MELAND,, A pre-
sent-day Evaluation of Glv-istian Ethics.'pp. 3Ï8-393.
.

JOURNAL (THÉ) ÔFTHEOLOGICALSTUDIES.1930: Juil. — L.


Ëïliott BiNNS. Midianité Eléments in Hébrew Religion. (Là révélation s'est faite.
à Moïse dans le pays de Midian ; au cours d'Un repas sacrificiel, le célébrant
vp-e§t, jéjhro.et non Aarpti ; i] y a. des; termes techniques çoinmuns a, ïsraçl et à
824 RECENSION DES REVUES

certaines tribus arabes.) pp. 337-352. — W. TELFER. The Latin Lite of St. Gre-
gory Thaumaiurgus (suite). (Cette vie latine procède de l'homélie de Grégoire
de Nysse. L'oeuvre a dû voir le jour dans un milieu où le grec n'était pas encore
connu: on peut penser au sud de l'Italie, dans les siècles qui vont du huitième
au onzième.) pp. 352-363.'— W. Emery BAKNES. A Reconstruction of. Early
Clirislian History. (Compte rendu critique de R. Eisler, 'Iijaovç Babileùç, qui
utilise beaucoup le Josèphe slave dans sa reconstruction de l'histoire des
premiers temps chrétiens.) pp. 364-372. — W. M. CALDER. Adoption and Inheri-
tance in Galatia. (Suppose l'Epître .aux Galates écrite aux Galates du Sud ; ex-
plique le difficile passage IV, 1-7, par quelques inscriptions.) pp. 372-374. —
Dom John CHAPMAN. « We know thaï bis Tesiimony is True ». (Ce « noUs » ne
représente pas les « presbytres d'Éphèse», ni non plus l'écrivain qui aurait
parlé au pluriel, mais l'auteur lui-même ; nous = je.) pp. 379-387.-— J. W. SLOT-
KI. The Mètre àndText of Psalm XXVII. (Il y a dans ce psaume, dont l'auteur
doit être Simon ou Jean Hyrcan, deux sections : A) 1-6 qui se compose de huit
strophes avec deux voix alternantes (3+ 2) ; B) 7-14 qui se compose aussi de
huit strophes de même rythme (3+ 2), mais la deuxième voix répondant par
le court verset (2 accents) à la première (3 accents), pp. 387-395.

LITERARISÇHE BERICHTE AUS DEM GEBIETE DÊR PHILO-


SOPHIE. 1930. Heft 23. — R. METZ. Englische Philosophie der Gegenwart
(Vue d'ensemble de la philosophie anglaise dans les années 1927, 1928, 1929.
.
M. distingue principalement cinq courants dans lesquels il situe les oeuvres des
philosophes anglais contemporains. ) pp. 5-39. — Z. ZANEFF. Bibliographie der
auslândischen Hegel-Lileralur. pp. 40-48. — K. GASSEN. Die Deutschen Uni-
versitàisschriften.zur Philosophie und ihren Grenzgebiéten 1929, nebst Nachlrâ-
gen 1926, 1927 und 1928. pp. 49-76.

LOGOS. 1930. Avril. — P. GHEENWOOD. Invention and description in


mathematics. (Les différences entre l'invention et la description ; explication
de la nature des mathématiques : elles ont un objet propre, qui n'est ni arbi-
traire création de l'esprit, ni propriété abstraite directement de l'expérience.
On peut le dire un universel de second degré, comme étant abstrait d'éléments
eux-mêmes abstraits des perceptions particulières.) pp. 95-104. — G. GARBONARA.
Léon Brunschvicg (suite). (Les sources éloignées et prochaines de la doctrine
de B.) pp. 105-124. —C. OTTAVIANO. Per il centenariô délia nascita di Francèsco
Bonatelli. pp. 125-127. — G. CARLOTTI. L'universale elico e il trascendenie.
(La transcendance et l'immanence de l'universel éthique sont deux moments
également nécessaires de la synthèse morale.) pp. 128-144. —'L. GRASSI. L'idea
délia ragion di sialo seconda il Meinecke (suite et fin), pp. 145-162. •— O. MUSCAT'O.
Scuola laica o religiosa e i suoi presupposti teorici. (Communication présentée
au VIIe Congrès National de Philosophie, avec corrections et additions.) pp.
163-183.

MIND. 1930. Juil. — R. E. HOBART. Hume wilhout Sccplicism .1. (à suivre).


(Les doctrines de Hume concernant la nature de la causalité et de l'induction
ne sont pas des analyses de fait,.sans conséquences sceptiques. II est faux
qu'il enlève aux choses ieur puissance naturelle de production, qu'il nie la hç-
RECENSION DÈS REVUES ' 825
.

Cessité attribuée par l'homme à là causalité. Ce qu'il récuse, c'est la prétention


à connaître cette puissance,à induire cette nécessité autrement que par des cons-
tatations expérimentales sans valeur, absolue.) pp. 273-301. —• G. D. BROAD.
The Principles of Démonstrative Induction. I (à suivre). (Sa structure formelle.
_

Elle ne peut aboutir qu'à des conclusions probables. Ses majeures dépendent
de lois causales, plus ou moins précises. Variation réciproque des conditions
nécessaires et suffisantes. Analyse critique des méthodes expérimentales de
Mil.) pp, 302-317. 7—B. LUND YATES. IS the Transcendenlal Déduction a Patch-
; workl (L'école de Vaihinger, en faisant de la critique de la R. P. une mosaïque
d'essais discordants, émet une hypothèse niai établie et qui, pour expliquer la
doctrine, la supprime. Celle, plus modeste, d'Adike—liant aurait fait de nom»
breusès additions au plan primitif—est aussi plus plausible.) pp. 318-331.—H. OS-
BORNE. A Contradiction in GommonsenseEthics. (Commentexpliquer qu'on'puis-
se, en obéissant à sa conscience, accomplir un acte mauvais?) pp. 332-337.

*MUSEON (LE). XLII, 3-4-.— P. CRUVEILHIER. Recueil de lois assyrien-


nes (fin). (III. Monogamie relative: femmes de second rang; Concubines;
Prostituées et hiérodules. — IV. Divorce. Mesure suivant laquelle peut se re-
marier une femme éloignée de son mari.) pp. 129-156.— J. M. VOSTÉ. Deux
manuscrits des « Dialogues» de Jacques bar Shakko. (Décrit ces deux mss. :
l'un daté de 1828 mais remontant à Joseph II, patriarche des Chaldéens (1695-
1713),l'autre date du xme siècle, exactement de 1255 de notre ère, de quatorze
ans postérieur à l'auteur mort en 1241 à Mossoul.) pp.N157-167. — J. M. VOSTÉ.
Mèmra en l'honneur de'lahballaha III. (Iahballaha III (1245-1317) est un Mon-
gol qui vint de Chine et fut sacré à Bagdad, en 1281, patriarche d'Orient. Un
çplpplion de l'évangéliaire écrit pour Karmelesh, village à l'est de Mossoul, en
l'année 1295, exalte l'oeuvre du patriarche. Texte et traduction du colophon.)
pp. 168-176. — G. R. RACHMATI. Ein osttiirkisches Wahrsagebuch. (Texte et
..
traduction d'un livre divinatoire turc écrit en 1328 de l'Hégire à Taschkent et
comprenant dix morceaux.) pp. 177-191. —• W. TILL. Ein fayyumisches Acta- '
Fragment. (Petit fragment, dont l'écriture n'est pas très vieille, du livre des
Actes, xvi, 6-9, 13-14.) pp. 193-196. — L. TH. LEFORT. S. Athanase. Sur la vir-
ginité. (Complète les renseignements donnés dans le Muséon, XL, pp. 249-264 ;
reconstitue le traité de S. Athanase et en signale les lacunes ; relève les données
paléographiques ; conjecture que l'auteur du traité est bien S. Athanase et que
,
le De virginitale a été composé en copte et n'est pas une traduction du grec ;
donne le texte et la traduction du traité, sauf des dix premières pages déjà pu-
bliées et des feuillets de Naples publiés dans le Catalogue de Zoéga.)pp.197-275. —•
Brunp BELPAIRE. Le poète chinois Wang-Wei. (Vécut de 699 à 759 ; a composé
des poésies remarquables par la précision de l'image, la parallélisme dans l'ex-
pression et la concision dans le récit ; l'auteur donne une traduction, avec étude,
• dé quarante de ces poésies, contenues dans une anthologie du xvme s., rééditée
.
en 1914,) pp. 275-316. = XLIII. 1-2. —L. TH. LEFORT. Une étrange recension
de VApocalypse.(Recensioncopte sahidique, des environs de l'an 1000,de Apoc. I,
fin du v. 1 au chap. II, 1. La chose la plus caractéristique de ce texte est l'o-
.
mission de I, 7-9 et 12-18, et l'introduction des vv. 10 et 19 par la formule :
Dixit) pp. 1-6. — 111. LANNSO. Version syriaque de dix anathèmes contre Origène.
(On connaissait les anathèmes prononcés contre Origène d'après la finale d'une
826 RECENSION DES REVUES

lettre dogmatique de l'empereur Justinien au patriarche Menas de Çonstantino^


pie ;ces dix anathèmes sont rattachés communément au synode de 543 ; on en
trouve une recension syriaque dans le ms. Addit.12155 du British Muséum ; texte
de cette recension avec traduction latine et remarques critiques.) pp. 7-15. —
J. LEBON. Textes inédits de Philoxène de Mabboug (à suivre). (Philoxène, évê-
que de Mabboug, fut, à la fin du ve et au commencement du vic siècle,l-un des
plus ardents champions de la cause monophysite, l'adversaire impitoyable de
la doctrine et des partisans du concile de Chalcédoine. L'auteur a déjà utilisé
ses Lettres dans son ouvrage Le monophysisme sévérien ; il en donne le texte
syriaque avec une introduction critique et une traduction latine accompagnée
d'un commentaire sous forme de notes. Les lettres sont adressées au'lecteur
Maron d'Anazarbe, à Siméon abbé de Teleda, à tous les moines orthodoxes
d'Orient.) pp. 17-84. — NAU. .A propos d'un feuillet d'un manuscrit arabe (k
suivre). (Le fol. 2 dums. arabe 6725 de Paris contient un feuillet d'un ancien
ms. syriaque, qui est le premier feuillet d'un ms. du British Muséum (Or. 6714).
Ce ms. syriaque est un traité de mystique, Le. livre des Parties de Mar Shotibhal-
maran, écrit avant ,612, date de la mort de son auteur, A ce propos, N. écrit un
court aperçu de la mystique chez les. Nestoriens, comme introduction à la mysti-
que chez les musulmans ; il .groupe les renseignements biographiques et biblio-
graphiques que l'on possède sur les mystiques nestoriens.) pp. 85-116.

NEW (THÉ) SCHOLASTICISM. 1930. Juil. — Virgil. MICHEL. Some


Fundamentals of Elhics. (Il y a une foi naturelle sous-jacente à toute morale
philosophique. On ne peut en effet arriver à une conclusion contenant des ter-
mes de valeur humaine, à partir de prémisses qui feraient entière-abstraction
de oes valeurs; une foi en ces valeurs est nécessairemnt prérequisè à la base.
C'est la tâche du philosophe de les accepter comme inévitables, deleur assigner
leur place exacte dans l'échelle épistémologique, et de justifier critiquemeiit
leur acceptation.) pp. 241-260. — Arthur LANDGRAF. Zui-Lelire von der Gplieser-
kennlnis in der Frûhscholasiik. (Recherche comment se pose le problème de
la connaissance de Dieu dans la littérature exégétique des premiers scolastiques ;
cite un nombre important de passages tirés de commentaires de S. Paul encorer
manuscrits : avec une unanimité remarquable, les commentateurs font rentrer
la.connaissance de la Trinité dans le domaine de la connaissance naturelle ;-
mais le changement d'opinion à ce sujet s'opère avec Robert de Melun, Pierre
de Corbeil, Stephan Langton et Guerric.) pp. 261-288. — Charles C. MILTNËR.
In Défense of Metaphysics. (Là métaphysiqueaccroît et affine le pouvoir de la
pensée, unifié et systématise la connaissance, procure à l'esprit un élargissement
intellectuel et une culture personnelle.) pp. 289-296.

NIEUW THEOLOGISCHTIJDSCHRIFT. 1930. 3. — In memoriam


H. Y. Groenewegen (ancien collaborateur à cette revue). -— J. L. SNETHLAGE,
De méthode der Godgeleerdheid. (Abrégé d'une lecture sur la méthode de la théo-i;
logie devant la faculté de théologie de Leyde. 17 jan. 1930) pp. 201-211. — N. ;
WESTENDORP BOERMA. Wàardeleer en Èlhiek. (Là théorie des valeUrs et l'éthi-
que. Quelle relation y a-t-il entre ces deux sciences 1 Conclusion : L'ëtbiqUe doit
tenir compte de la théorie des valeurs; la théorie des valeurs lui est indispen--
'•-.:;'::j';...;rs';.i '..''v^RECENSÏON ;DES .REVUES 'V ;;';; ;'''; *-.-.\;'827 .',

Sablë;)ipp> 212-227. -A:f G. A:-;VAN DEN BERGH VAN ËYSINGA,;;. 0»er schrijver en /:
>iijd der -Handelingen. {L'auteur et la date des; Actes: Contrairement.-à-l'bpi-
*n'ipii deHarnack et à la tradition de l'ÉglisèîLuç île Seràit;pàs l'auteur desAçtès.)* ;
pp. 228-240.— H. A, VANBAEEL. Liturgisçhe Stùdiëh. ;,:(Cpttipte rendu dé- V
/taillé du livre de Robert-Wilî, Le culte. Etude d'histoire et de philosophiereli- '
j
gieûié. II. Les formes'âu culte pp. '241-252. ;.

*ONS GEESTËLIJK ÉRF. 1930.Juil.—A.STRAcKË.Qyêrveleéringen.doop-"•',"


.

.
selvan Çhiodovech/(smie,:h svàvre). (La conversion et le -baptême de- Glovis.
Suite-dé lfétudë critiqué du manuscrit Viia Védastis. ^-Le récit de la bataille
] des Alâmans trouve sa source la plus sûre; danslà Vltd Vèdastïs). pp. 257-297.

; -—, Th. IJEYMAN. Norbertifner vroomheid in de Nederlanden. (La spiritualité des


Préméhtrës dans lès Pâys-Bàs.) pp. 295-315.. — J. VAN MIERLO'. -De [ahonymi ûit
deri'ÎÇataiogus van hqndschriften vdn Rookiposïét(suite). (Les anonymes, dans
le Catalogue des manuscrits de Rooklooster,^- Publication; annotée du manus-
;Jcrit:)1pp.;:316-357 : -^-A,'STRÀCKE. OverPalér GàrPlus: van den Abééle, S.- J.
(Aperçu surl'àctivitè;littérâirè du P. Carolus yâii den Abeele, S. J,; (1691-1.776),.
dans la.Spiritualité des Pays-Bas.) pp. 358-372..;. •_'.
-

^PHILQSOPHISCHÉ^ JAHRBUCH. 1930. 3.— M. GRABSIANN. Des M


.
AJugusïinus quâestip de ideis (De diversis, quaéstionibus LXXXHI qu. 46)ii;/
ihfer inhqltlicher und geseliiehtliclien Bedeutuiig. (Résumé de là doctrine augiis-'
;
tiniëàne dés idées considéréeparticulièrement dans ses rapports avec la doctrine
plàtphiclëhhe des idées. Bref aperçu deTinfluehcé de cette doctrine jusqu'à la
Renaissance,)pp. 29.7-i307.'--- J. K. HoLzÀ^.n^:^er:jSejny.-'-:ife'-S2"7uiieS.Mif^z^cZf-'-."
ïm, AnSchtuss an das « ifrealè Sinngebilde » iei Heinnch Rickert.l(É,iiïàe sur la
iriptaPn de; sens développée à partir d'une étude sur cette notion chez Rickërt.)
: pp. 308-337. — A. HILCKÏIAN, Noëls Epistemolôgie: (Exposé analytique de.l'é-
"pistémologie de No 1, L'idée-fondamentale de N. est que toute tentative de
.
fonder indirectement la valeur du réel est insuffisante ; seul l'immédiatismé,
.;.-.

le réaUsme direct, peut faire sortir de l'impasse de là théorie de là conhais-


; sanee. ïput en louant l'oeuvre de N., H. réserve son jugement,) pp. 338-356. —
A.SÈÏTZ.Gott und MénSçh in der Mystik desMiitéldltërs (fin). (Étude de là mys-
tique,d'H, Susp : il. L'honimè. Moins encore que son maître Éckart, Suso peut ;

être taxé de panthéisme, sa mystique est conformé aux grandes traditions spi-:
,-'rituelles.)-"pp. 357-372: — H.'NEWE. Die Philosophie Friedrich Schlègèli; in.den
Jra7iren'l804-06 (à suivre). Étude sur la philosophie-de*.Scblegel immédiatement
avant sa conversion ordonnée à.montrer sa,signification dans là philosophie
du temps présent. I.La critiqué historique comme Introduction à la philosophie ;
,,; IL Logique ; III. Théorie delà conscience..) pp. 373-387. :: r,; - -

«RECHERCHÉS DÉ SCIENCE RELIGIEUSE. 1930; Jùin-Abût.—


G,;pE- MpBE-PoNTGrBAUD: Sur l'analogie des noms divins (fin). III, (Formulés
,;

.etschèmés "de l'analogie : Formules suarëziéimês ; . Formules tnôhlîstes ;-Fôr-


; ntules modernes. Conclusion générale.) pp. 193-223. —A, O'AUÈS. La doctrine
:

:JIOrigène d'après un livre récent. (Critique dU vol TH. Origène, sa vie, son oeuvre
.sa* pensée de; E. de Faye. Tout en rendant hommage à ce -'.travail-, sérieux,;. d'A.
: \.

le juge très sévèrement. E. de F. a lu Origène avec des préjugést Ils'est appliqué


828 RECENSION DES REVUES

à le « présenter comme un adepte dé l'intellectualisme grec, comme un philosophé


avant tout», alors qu'O. est avant tout un chrétien bien qu'il ait souvent erré.)
pp. 224-268. — J.-B. FREY. Les communautés juives à Rome aux premiers temps
de l'Eglise (à suivre). (Pour répondre aux art. de G. La Piana sur les origines
de l'Église de Rome, étudie la situation des juifs à Rome aux premiers temps
du Christianisme. I. Les débuts du judaïsme à Rome ; II..Les différentes com-
munautés juives.) pp. 269-297. —• A. CONDAMIN. Amos 1,2 - III, 8. Authenticité
et structure poétique. (Etude sur l'authenticité et la structure poétique des pre-
miers ch. d'Amos, suivie d'un plan du 1er poème d'Arnos et de sa traduction.)
pp. 298-311. — J. BONSIRVEN. Bulletin du judaïsme ancien. Théologie juive.
(Critique de la théologie de Kohler—de la comparaison établie par Elbogen dans
le dernier volume de la collection Die Lehren des Ju.deniu.ms nach den Quellen
entré judaïsme et christianisme— de l'étude de Bûchler sur le péché et l'expia-
tion dans la religion juive — de l'étude de E. Stein sur l'exégèse allégorique de
Philon.) pp. 330-338. = Oct. —r A. M. FESTUGIÈRE. La Trichotomie.de I Thess.,
V, 28, et la Philosophie grecque. (Recherche dans quelle mesure la trichotomie
nvevpa, yv%f), acopa dépend de la Tradition philosophique grecque. Tout au
long de cette tradition nous retrouvons une trichotomie analogue à celle de
S. Paul, mais où le terme supérieur est le vovç. F. s'attache particulière-
ment à montrer que le progrès du christianisme sur la pensée païenne s'exprime
très heureusement en cette transposition du vovç grec dans le nvsvpa chré-
tien.) pp. 385-415. — H. LAMMENS. Caractéristique de Mahomet d'après le Coran.
(La tradition musulmane ne permettant pas de reconstituer sûrement la vie
de Mahomet, c'est au Coran qu'il faut s'adresser pour avoir de cette vie une
idée exacte. H. L. distingue notamment deux périodes dans la carrière de Ma-
homet : avant et après l'hégire.) pp. 416-438. — L. JALABERT. Notes d'archéo-
logie anatolienne. (Bref inventaire des richesses contenus dans les Mélanges
d'archéologie ànâiolienne du P. G. de Jerphanion.) pp. 438-448.

'"RECHERCHES DE THÉOLOGIE ANCIENNE ET MÉDIÉVALE.


1930. Juil. — P.'GLORIEUX. Une question inédile de Gérard d'Abbeville sur l'Im-
maculée Conception. (G. d'A. est un témoin intéressant dé l'opinion des maîtres
séculiers de l'Université de Paris sur l'Imm. Concep. vers 1270. Il tient encore
pour la négative ; mais l'importance des objections qu'il fait à sa propre thèse
tout aussi bien que la manière dont il soutient celle-ci évoquent un état d'esprit
que peu de choses suffiront à retourner. Edition du texte d'après le ms. de la
Bibl.nat. lat. n. 16405, fol. 121, col. 2.) pp. 261-289. — H.KOCH. Der Sentenzen-
kommentar des Petrus Johannis Olivi. (Etablit que P. J. Ô. a composé un com-
mentaire sur les Sentences dont nous possédons tout le second livre au titre
à'ordinatio mais dont nous n'avons pour les autres livres qu'une série de ques-
tions. La théologie comme science selon P. J. O.) pp. 290-310. — O. LOTTIN.
L'influence littéraire du Chancelier- Philippe sur les théologiens préthomistes.
(En dénonçant par des rapprochements de textes les emprunts faits par J. de
la Rochelle, A. de Halès, O. Rigaud, J. de Limoges et A. le Grand au Ch. Phi-
lippe, L. aboutit aux conclusions suivantes : 1. L'influence littéraire de la
Summa de bono du Ch. Philippe ne dura qu'une douzaine d'années, jusque 1250
environ. 2. L'influence doctrinale indirecte fut plus prolongée. 3. L'École fran-
ciscaine a suivi avec plus de docilité le Ch. Philippe que l'École dominicaine qui
-RECENSION DES REVUES $20

dût réserver .ses sympathies kla. Summa aurea de G: d'Âuxerre. pans là diffé-
rence des mentalités du.Ch.-Philippe et de. G:-.d'Auxerre on trouverait donc
l'une des sources du dissentiment entre dominicains et franciscains.)'"'pp. 311-
326:- — A. PELZER. Le commentaire de Gautier de Bruges sur le quatrième livre
.
des Sentences; (A. P. signale l'existence dfe 3 manuscrits sur lé commentaire de
G. de B, ainsi; que celle dnprincipium de Guillaume de Fàlgar' sur le livre dés
Sentences:) pp. 327-334, ":',, ;

REVUE ABTTHROPpLÔGIOUE. 1930, Avril-Juin. — È. PITTARD et


G. MANKIËWICZ: Documents pour l'étude anthropologique :des Albanais, pp. 109-
115: —; J.K'LEIWEG DE Z"wÀAN.r L'île de Nias èpsës habitants: (L'île.estune.dësj
plus Importantes de celles; qui s'étendent le long dela-côte de Sumatra: La plu-
part des indigènes sont-encore païens : leurs principales divinïtëS'-'.sônt lé -
Dieu du ciel, qui a tout créé, et le Dieu de la Terre ; les génies, bons où mauvais,
ont plus d'importance pour eux que les dieux ^après la mort, les bons sont ré-
.

compensés, les méchants.traînent, au pays des âmes, une existence misérable.)


pp. 116-135.— R, COTTEVIEILLE-GIRAUDET. Les .races, de l'Afrique du Nord et
la population oranaise. (Sept.racés vivent actuellement en, Afrique du Nord. .
Parmi celles-ci, l'Homo Negroïdus steatopygus ;èt VH. Allanticus sont,d'origine
paléolithique, l'IT. Mediiérraneus et l'H. Asiatîcus sont néolithiques, l'H. -
Semiiicûs >etV.l'H. Nordicûs d'âge.énéolithiquë,VH. Niger qfricanus;d'imppr- :

tation historique. Ces races sont -venues par;petits paquets.. Actuéllemeiit, le


fond de la .population nord-africaine est formée par l'H. Mediterraneus,A'H. .
Ailantïcus et.l'H. Semitieus.).-pp. ;136-154.—D. PEYRONY.Xe Mousiier, ses: gise-
ments, ses industries, ses couches géologiques (fin). (Le sable fluviatile: lé Mous-
té'rien typique ; l'Aurignaçién-..supérieur ; l'Aurignacien .moyen. L'Homme
moustërien est néanderthaloïde.) pp.. 155-176.. — P. SAINTYVES, Amnleii.es et
talismans.'^—:!. Les amulettes et leur valeur magique, pp, 177.-l*96,->r- .Dr. J.
VINCHON:;II.;Lff suggestionarmée par. les âmu^ies,'pp. 196-205, ; ;,,/*;.
*RËVUE APOLOG-ÉTIQUE.1930. JUJL^-;BRUNO-DE SOLABES. Là crise
moderniste.éi:.les études, ecclésiastiques: (Réflexions; enmarge de l'ouvrage de
J. Rivière : Le modernisme dans l'Eglise. I. La crise moderniste : a) Le moder-
nisme dans l'Église ; 6)La raison d'être du modernisme; c)La nature de l'hérésie,
moderniste. II.- La crise, moderniste et les études 'ecclésiastiques. Là -faiblesse
des études ecclésiastiques: a) causé; b) conséquence dumodeniisme; é) son an-
tidote : le déyeïoppement des études ecclésiastiques.) pp. 5-30.—: J. RIVIÈRE.
Au service de l'impiété : la deuxième partie du Catéchisme pour adultes./(Sévère
critique du Catéchisme, pour adultes (t. II) paru soUs le patronage dé P. L: Cpu-
chôud avec le nom de L, Cpulânge. Problème de la papauté ; économie saçra-
mehtaire ; indulgences ; célibat ;ecclés.iastique..);pp:,31-;50. =?: Août.—R."JOLIVET.
La théodicéè de M. E. Le Roy. (La substitution aux preuves traditionnelles .

de l'existence,;de Dieu, d'une «preuve vivante,plUS expérience que dialectique


abstraite»,.aboutit à une conception panthéistique.) pp. 129-14,7:— G.NEYRON.
Littérature et liturgie (à suivre). (Le mouvement liturgique des derniers siècles
dans ses rapports avec l'évolution des idées et dugoût : I. Le prohlème aux xvie
et XVIIe siècles;) pp. 148-160.-—H. THURSTON: Le *;Mirqcle » de Saint Janvier.
(L'auteur se, justifie des prudentes conclusions qu'il a énoncées à ce sujet.) pp,
REVUE DES; SCIENCES, r—T, XIX, FASC. 4. —53 •'.
,.
é30 RECENSlOKÎ DES REVÛEil -,': '
V./''/^-^i^"-: V"" '/
161-173. — A, GIRAUDBT. Avec la jeunesse Allemande; En lisant Romuno Guaé-
dûti.'pp." 174-191.-^ E, DUMOUTET. Paul de Saniosalè. (Quelques réflexions à
propos du livre de,M. G. Bardy : Paulde .Saihosâie, nouvelle,édition;) pp;-192-
.

200. = Sept. — J. YIALATOUX. Raison natwelte'et religion surnaturelle. De la


convenance du surnaturel dans la vie intellectuelle (suite). (l.Thèse..et; textes .de
Saint Thomas. II. Le desiderium naiwale: ÏIL Là -gratuite du; Surnaturel. IV.
'Thomisme et Aristotélisihe. La notion de Nature.et d'Pniyei's,) pp,;;25.7-277,-— '.'.
G. DELAGNEAU, Le christianisme de Cliàiedubriànd:,{MÀVictor :;èiraud;d!ans:Le s
clv.isliahisme.de Chateaubriand, en reprenant l'étude de l'homme* et*de son
lés. apo-
oeuvre apologétique à.relnis Chateaubriand à son véritable, rang pàriiîi
logistes.) pp. 287-302, — D, BUZY. L'ami importun. (S.Luc,XI, 5-ÏÔ VL TabléàU
II. Application. III. Discours extrà-paîabbliqttë;) pp.-303-320.—: -G, NEYRON.
Littérature et liturgie (suite, à suivre): pp; 321-333, ;,;<v
"

*REVUE D'ASCETIQUE,ET DÉ MYSTIQUE. i9:3(LiJl^IÇs-iJ.-DE; ,


GuiBERT.0rais.onmentale et prière pure. {L'àdhesioil;-ael^mè profonde-au tra- "'
.

Vàil.divih qui se fait en elle n'est pas la séulëjyraîè.prière ; .d'autre^activitês


' comme l'effort de là volonté pour se maintenir; devant'Dieu; sontdevraies
prières toujours possibles.) pp. 222-238. — M. VILLER. AUX sources de'laspiri-
tualité de S.Maxime. Les oeuvres d-Evagre U> Politique (fin). (Maxime ;à\.emprun-
té la charpente de sa spiritualité à Evagre, : disciple; lui-même d-OrigëneJ'eh lais-
sant de côtè.ce que son*prigénisme avait.de réprehensiblë.) pp.;23,9-26S;; et 331-
336_ — D. O. LOTTIN. Lés classifications des.dons du ^.-Esprii!au^i^eLau;wit!'
siècle. {D'Huiguès de Saint-Victor {la première) -h s; fThphïas' inclusj;séloii/les "
péchés.capitaux, les suites du péché, les sentiniëhts du Christ souffrant, les be^
sipns de la vie contemplative et de la vie activé^l'objet des dons, et :(Iâ plus for-
nielle) selon les facultés où les .dons s'insèrent etles vertus qu?ils perfectionnent,).
pp. 269-285.^-J.-M. DÉBucK.'La bibliographie de Louis de Grenade. (Rend cpmpte
du travail du P. Llaneza (Salâinanque, 1926-1928) et le complète,) pp, 296-304. *

-«'REVUE BÉNÉDICTIKrE. 1930. J-uil.—-B,.; CAEËLLE. iGoIîeà^'V^Cpl-^.


lé.cta » Vient non dé plebs co.lleeiâ (explication; classique et; origine ^romaine),
mais de collectio, colligère ordlionem, Conclure-I-pràison.) ; pp:^ 197-204. -r--F,
SKUTELLA. Der Hdndschriftenbesland der Corifessiones S. Augustïnlj^^(Remar-
ques et indications faisant suite à l'art, de D.Wilmart : R. Eën,, 1929,: ;pp.'225-
'232.) pp. 205-209; ^— A. WILMART. Le copiste: du.'sacranientaire: de: Qêlloné au
service du chapitre dé Cambrai. (Le sacrariiéntàiré-dé Gellorie contenu ;dàns Pa- ;
ris B. N. lat. 12048 peut, grâce à la. comparaisonde l'écriture aveccelle du ms. ,
,du De Trinitate Cambrai 300, être attribué; àurmênie. .copiste, :ét.daté de .770'
'.760.) pp;.2L0-222..^A. WILMART. Manuscrits.du de Çàiechizaitâsyrudibus;,
(Signale 29 mss.) pp.; '263-265. — C. LAÏIBOT. Le Pater dansiq liturgie•aposto-
lique d'après S. Grégoire. (Propose une traduction nouvelle du fameux texte
de S. G. : la consécration « ad oralionem = non pas-par la .seule récitatipn du
Pater, mais en l'accompagnant de la seule récitation du Pater.) pp.- 265-269,

>RËVUE BIBLIQUE. 1S3Ô. Juil. -i* Maurice DuNAND. Nouvelle inscrip-


' iioiï phénicienne archaïque. (Cette inscription .dëepuyérte lors; delà fr huitiënie;:,
Campagne deS fouilles''.& Byblos (mai-juillèt 132*9) concerne un ;teiiiplé-cPnStruit'
'RECENSION DES REVUES 831

par Yehimilk, roi de Gebal; On y mentionne la restauration d'autres temples


et la protection du Ba'al Shamim, du Ba'al Gebal et de la totalité des. dieux saints
de Gebal. L'auteur propose d'identifier le Ba'al Gebal au dieu El et le Ba'al
Shamim au dieu Hadad.) pp. 321-331. — A. BARROIS, Une nouvelle théorie de
l'origine des Septante. (Examine et rejette la théorie de F. Wutz, d'après la-
quelle les Septante auraient été traduits sur une transcription du texte hébreu
en caractères grecs.) pp. 332-361. — R. DEVREESSE, Par quelles voies nous sont
parvenus les commentaires de Théodore de MopsuestO. (Les commentaires nous
seraient parvenus par mie tradition syrienne, représentée par la version syriaque
élu commentaire sur saint Jean et par les explications d'Isho'dad de Merw
(nestorien du ix° siècle) sur le psautier, et par une tradition de l'Église romaine
contenue dans les extraits que donne le deuxième concile de Constantinopïe.
Mais ces citations du Concile ne sont pas toujours dignes de foi; la version
syriaque du commentaire sur saint Jean est problabement, ainsi que les textes
.du concile sur cet ouvrage, interpolée; le commentaire du nestorien Isho'dad
sur les psaumes ne peut nous donner une idée, même éloignée,' de celui de Théo-
dore sur le psautier. La question Théodore reste entière. Elle sera exposée et
résolue.) pp. 362-377. — D. BUZY. Le juge inique. (Luc. XVIII, 1-8). (Cette
parabole n'est pas à expliquer, dans un sens eschatologiqUe ; le verset 8 sur la
venue du Fils de l'homme est un élément secondaire, extraparabolique ; Jésus
veut recommander la prière~încessante : « la prière non plus d'un étranger, non
plus d'un ami, mais d'un élu, mieux que cela, de la collectivité des élus, criant
' vers Dieu non plus par un besoin quelconque, mais sous le coup de l'angoisse et

,
du malheur, criant, dis-je, vers Dieu, leur Père ^t leur Maître, une telle prière
est nécessairement et vite exaucée ».) pp. 378-391. — Dom A. WILMART. Nou-
_
veaux Jeuillets d'Avranches. (Marc, II, 52-192et Luc,I, 732-II, 121.) pp. 392-396.
•—-F. NAU. Le canon biblique.scmicoeitano-clwétiendeS.Hërodiens.-(Eludie\m.-teiLte
qui se trouve dans un grand nombre de mss. syriaques et arabes :• les Hérodiens
disciples d'Hérode (qui est Hérode Antipas, fils d'Hérode le Grand) n'admet-
-taient que l'évangile de Marc, trois lettres de Paul et quatre livres de Moïse ;
ils.rejetaient le Deutéronome.);pp.396-400. — Elihu GRANT. Découverte épigra-
phique à Béth Shémésh: (Découverte d'un ostracon à inscription sémitique; ce
tesson remonte à la dernière phase du Moyen Bronze, 1700-1600, ou à la pre-
mière phase du Bronze III. 1600-1500 ; l'écriture est inconnue. ) pp. 401-402."—
L. H. VINCENT. La clironologie des ruines de Jéricho. (Résume, après une étude
très détaillée, l'évolution historique de Jéricho dans un schéma où.la succession
incontestable des sept périodes est précisée par une chronologie déjà relative-
ment, ferme en ses points essentiels, de l'an 3000 jusqu'à la période du déplaée-
ment de la ville sous Hérode le-Grand, avec un hiatus de quatre siècles environ
.

:
(1250-870) qui va de la destruction de la ville par les Israélites sous Josué jus-
qu'à la restauration par Hiel sous le règne d'Achab, I Rois.XVI, 34.)pp. 403-433.

*REVUE D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE. 1930. Juil. —J. LEBON.


Restitutions à Théodoret de Çyr. (I. Le témoignage de Sévère d'Antioche confirme
l'attribution à Théodoret des. deux écrits pseudo-cyrilliens LTegl XYJÇ âytaç TQL-
dôoç et LTegl rijç rov xvgiov èvavdgcoTirjaemç. IL. Théodoret est également

l'auteur de l'écrit pseudo-justinien connu-sous le titre de "ExQeoiç rfjç ogOfjç
fttarscoç) pp. 523-550, — N. BRIAN-CHAMINOV. Les écrits théologiques russes
832 ,;- àfiçENSiONiDÈs;.REVÎTES ;*:.;;. : Z

du Moyen A#<v (L'activité littéraire, dont au inilièu du .xi?.:;s. Luc Jidiafâ^


Hjlàrioii: et Thépdose,au xue s,.le métropolite-de Kiey,;Glëmënt et S. Cyrille ;f
ëvêque,de,Touroy,SQnt les représentants les. plus qualifiés, s'amenuise à mesure
;que s'avance le XIII? s.)pp. 551-573. — E. DHANIS. Quelques:anciennes formules
septénaires des sacrements. (I. Après éliminâtiph de.témoignages antidatés, ou. ;
.
cbntrouyés, D. met entête des oeuvres comportant la; formule Septénaire,
;
:

lès. Seniehiiaè divinitatis, sentences prélpmbardienhes jpù lalsSaçramentalitë- ;


de l'Ordre est affirmée; avec .autant- de netteté ..quécelle; dés. autres sacrements.--.",.
IL D. démontre la priorité des Senléntiae dioinïtatis\sta''le\i0ràciaius'.âè-..ià^a.--
mentis de maître Simon.) pp.574-608.— A. DEPooRTER.Les .manuscrits dé droit -
médiéval de Vancienne abbaye dés Dunes à Bruges, pp. 609-657.. : ..;•

PREVUE 'D'HISTOIRE .DE'vL'ÉGLISË. DErFjMMG&tâÈO;;ÂsoeiL~~


L. LE GRAND ..Comment composer l'histoire dûn :4tabfàsemCîû:àospitdliér.:Épur-,
.
ces et méthode, pp. 161-239.—-M. LE GRAND. LeChapitre Çathédral de Làngres. .'

(suite, à suivre). (Ch.VI. Les fonctions spirituelles,du chapitré,: Office ;,Conseil


de l'évêque ; juridictîon.spirituelle ; collation des bénéfices; .activité charitables
^du.éhapiteei);;iil>,;240-264. ' ^:^;";' ;"'-"::/'-" ".",: "!/

REVUE D'HISTOIREDE LA PHILOSOPHIE. 193<L AyriL — P: MAS-


;SON-OURSEL, La notion indienne dé liberté; '(L'Inde considèretomme liberté::
;-d'abord l'autonomie spmtuellé — obtenue surtput;parUneVâseèse négative'^ :

'et,ensuite lès ;réàlisatipns opérées;par cette activité")'pp. 'lOS-lLi; ;-^ A::-KEVt


.
Il probletna dèll' Errore netla'filosofia grecàprima di Plqîonc. (Extraitfjde '
Athcnacum, Janv, 1930. Les mohismes d'HéraJelite et de TPàrmënide expliquent
'l'erreur par la vue fragmentaire d'une réalité d.e.'soi unique/ïLes atomistes ont
une conception :physique et matérialiste de l'erreur. Les ;Spphistes donnentaàu
.

,-prpblëme de.l'erreur des solutions;diverses de^téridauce jpràgmatîste.) pp.i-15-;


128. -— CH. ANDEER. La morale dé Nietzsche 'daiis le r.Zafqïhpùstraf. (Après
avoir critiqué la décadence de la religion, de la.philosophie, de la science, de
l'art, de la morale et celle des formes modernes de la vie sd.Ciale, Z. affirmé la :

supériorité d'une morale nouvelle, fondée sur l'unité de.l'âme et: du. corps, et
tendant à réaliser le surhumain à l'état individuel ;et collëcti|.);.pp;: 129-117,'-—
;H. MARGUERITTE. Une lacune dans le ï*>livre-de l'Eihigueio;Nicomagueî:l(Le
' passage dulivre X : il.78a,23 - 1179a 32 né seràit-il pas ^.Insérer apfèsiLrïX
.

109913 6?) pp/176-188. >-/',.;.


* BEVUE D'HISTÛIBE ,ET DE ' PHILOSOPHIE: ItÊLlGIE^SES.-'
l*930;:Mai. — A: Lpps. La divinisation du roldànsWOriehljtâdifar^
répercussions dans l'ancien Israël. (Influencés par les peuplés;;d'Orient qutïiètv
fiaientleurs rois,les premiers Israélites voyaient-dans leur chefs des êtres sacrés.
Les prophètes combattirent cette-tendance et proclamèrent là- transcendance de
Dieu.) pp. ,209-221, — R. BULTMANN. Aimer son prochain^, commandement je
Dieu. (Commandementd'action morale, puisqu'il concerné 1# Mpports;du*|é:>>
avec le «. tu », Il ne nous indique pas Une fin idéale à laquelle; doivent être df-
données nos actions, mais le « comment » qui doit régler tôtis -les instants de no-
tre activité. Pour agir conformément à l'amour du prochain, il fâtit ^que tpute
méfiance sont supprimé e, et que nous connàissionsl'amour,-et cela n'est en nous
RECENSION DES REVUES 833

que parce que l'amour de Dieu, qui remet les péehés,est une réalité présente
manifestée par le Christ.) pp. -222-241. — H. FUGLSANG-DAMGAARD.Pascal
et Kierkegaard. (« L'idée profonde que Kierkegaard trouvait dans la -vie et la
pensée de Pascal est céllé-là même qui caractérisait sa propre vie et sa propre
pensée ; la souffrance, pour lui, est l'état naturel du chrétien. Chez lui, comme
chez Pascal; le domaine infini de la pensée émerge de la souffrance».) pp.
242-263. — J.PANNIER, Recherche sur la formationintellectuelle de Calvin (suite).
(IV. Premiers -partisans delà Réforme: Marguerite d'Angoulême, Briçonnet>
Farel, Berquin.) pp. 264-286. — CH. BRUSTON. A.propos de quelques textes de
<i
prières cultuelles » dû Nouveau Testament. (Le mystère de la piété de I Ti-
mothée III, 16.— « Màran atha ou Marana tha 1 »:) pp. 286-288.— H, GOGUEL.
Sur une inscription de Nazareth.(Inscription au Cabinet des Médailles, collection
Froehner éclaire la légende de l'enlèvement du corps de Jésus de Math. XXVIII
13, et confirme l'existence de Nazareth au début de l'ère chrétienne.) pp. 289-
293. — O. CULLMANN. Les causes de la mort de Pierre et de Paul d'après le témoi-
gnage de ClémentRomainJCitéepar Clément comme un exemple récent des méfaits
de la jalousie, la mort de Pierre et de Paul n'eût-elle pas pour causes des dis-
sensions entre chrétiens ?) pp, 294-300.

*REVUE MABILLON. 1930. Avril-Juil. — J.-B. MONNOYEUR. L'argu-


ment de Mabillon contre Thomas a Kcmpis, auteur de l'Imitation. (Mabillon
pensait qu'un manuscrit de l'Imitation copié en 1441 par T. a. K. fit prendre
le nom du copiste par celui de l'auteur. Un codex de 1438 attribue lui aussi
l'Imitation à T. a. K. Mais il met sous son nom cinq lettres de Gerspn, éopiës
par lui. Enfin T. a. K. dans le De elevatione mentis ad inquirendum summum bo-
num pensait que noUs pouvons contempler dès ici-bas le Verbe Divin, doctrine
opposée à Im. IV. c. 11. L'auteur de l'Im. serait Gerson, dont elle reproduit la
doctrine, et qu'une notice nécrologique en vers dé 1429 lui attribue.) pp. 69-
110. — G. A. SIMON. Dom Nicolas Le Guédois (fin), pp. 200-220.

*REVUE NÉO-SCOLASTIQUE. 1930. Août. — M., BLONDEL. Les


ressources latentes de la doctrine auguslinienne. (Fragment extrait du volume
publié à Londres chez Sheed et Ward en l'honneur du centenaire de S. Augus- -

tin.) pp. 261-275. — P. HARMIGNIE. Ordonnances humaines et obligations de


conscience. («Repousser la conception des lois purement pénales, c'est mécon-
naître les limites de l'autorité, ignorer les règles de prudence gubernativê et
négliger la. subordination de l'ordre juridique à l'ordre moral ».) pp. 276-320. —--
O. LOTTIN. L'authenticité du « De Poteniiis Animae» d'Albert le Grand. (Com-
parant la doctrine du Dé Poteniiis Animae et celle de la Summa de Creaturis,
L. rejette formellementl'attribution du 1" ouvrage à Albert le Grand (contre le
R. P. F.Pelster). L'auteur duDe Poteniiis rejoint « le groupe des théologiens,
du milieu du XIIIe siècle qui, avec Jean dé la Rochelle, Alexandre de Hâlès,
Odon Rigaud, Jean de Limoges, ont subi l'influence du Chancelier Philippe».)
pp. 321-338. '

*REVUE DE PHILOSOPHIE. 1930. Mai. — J. DE BLIC. Le volontaris-


me juridique chez Suarez. (A propos de deux chapitres de Là Société internatio-
pale et "les principes du Droit public du P. pèlpSj consacrés à Victoria Çt à Sy^-
§34' RECENSION DES REVUES : ';

rez où le P. D. trouve en Suarez les premiers germes'-du.volontarismemoderne,


J. de B. s'efforce de montrer que ni la philosophie delà loïde Sûarez, ni la théo- •
rie du pouvoir, ni sa conception du Droit international n'ont le sens volontaire
qu'on leur prête. ) pp. 213-230. — C. MAKTYNIAK:, Lq^définition thomiste de
la loi. (Définit les caractères de la loi d'après la question 90 de la PIF0. En
partant de la définition nominale, Saint Thomas établit que la loi est une or-
donnance de la raison, qui a pour fin le bien commun, ;qui est établie par une "au-
torité et qui doit être promulguée. M. remarque en terminantla différence et la
supériorité de cette définition sur celle des .individualistes;et des volontaristes
modernes.) pp. 231-250. — F. BLANCHE. Le problème de Dieu, d'après M; E.
Le Roy. (A propos du,dernier ouvrage de Le Roy, Le jiroblème de Dieu,B. expose
tout d'abord les critiques de Le Roy contre.les preuves traditionnelles de l'exis-
tence de Dieu. Il critique ensuite les principes qui inspirent de telles remarques
à Le Roy : principes du changement, de l'idéalisme absolu, de l'immanence.
Il expose enfin la partie constructive de Le Roy sur l'exigence morale de ..Dieu'
et en montreles déficiences.) pp. 251-269.— E. LAURENT. Le désir naturel delà
béatitude et l'existence de Dieu. (Montre que l'on peut en partant du désir .dé -, la
créature intelligente Conclure à Dieu, fin dernière, d'une, façon immédiate, et
sans passer par la série des fins essentiellement subordonnées . Cet argument
n'est pas celuide la cinquième voie. Il repose sur l'appétit naturel de la volonté
et son caractère réaliste.) pp. 270-282. — J. MATSÉCHAL,, Ut suus verilati sit
locus. (Réponse à l'article de M. Maquart sur L' Universel, où ce dernier dis-
cutait quelques fragments du Cahier V de l'ouvrage de J. M. : Le point de dé-
'.

pari de la métaphysique. J. M. y relève un certain nombre d'inexactitudes;) pp.


283-295. '.

REVUE PHILOSOPHIQUE. 1930. Juil. — E. RIGNANO. Le concept


de fin en biologie. (Essaie d'élargir la définition aristotélicienne de fin, pour pou-,
voir l'appliquer non seulement aux êtres conscients, mais encore à tous les ê-
tres vivants. La fin devient dès lors « le résultat final toujours le même auquel
conduisent de façon normale des processus donnés qui changent par réaction,
lorsque changent les circonstances ». R. termine eh montrant les avantages
de cette méthode de; synthèse psycho-biologique.) pp. 5L12.—L. CHESTOV. Des
sources des vérités métaphysiques. (Montre que les philosophes de tous les temps
sont devenus esclaves de l'Avayxiq. Le désir du plaisir-^ au moins de celui de
-là contemplation •— leur a dicté une attitude de soumission vis-à-vis du néces-
saire. C. veut au contraire qu'à l'exemple de Platon, qui d'ailleurs n'a Téussi
qu'en partie, on n'ait pas peur de la mort et qu'on ose tout. — Alors on ac-
querra, au delà du nécessaire, cette liberté primordiale que nulle connaissance
.
ne peut contenir et qui est l'unique source de la vérité métaphysique.)pp. 13-85. "
—- R. LENOIR. La
philosophie de Gustave Belot. (Après avoir décrit le cadre;his-
torique,. dans lequel Belot commence ses études, l'auteur montre l'attitude de
Belot vis-à-vis des philosophes de son temps. Porté par -ses fonctions et l'orien-
tation générale des esprits vers l'action morale, il se montre ami de l'ordre et
de l'harmonie, épris de liberté, de vérité.et de justice.) pp. 86-107.— H. GOUHÏER.
Une année de la jeunesse d'Auguste Comte (juillet 1816-juiIlet 1817) .: (Apres le,
licenciement de l'école Polytechnique en avril 1816, ,A.t Comte passe quelque
:

teijips à Montpellier où il suit peut-être des cours de médecine. Revenu à Paris


" REDENSION DES REVUES 835

il prépare un voyage en Amérique— qui ne devait pas se réaliser. Il collabore


aussi à la publication d'un livre avec Hachette. H. G. note comment l'initia-
tion américaine eut pour conséquence de donner à ses passions "politiques une
tournure plus théorique, avant sa rencontre avec Saint-Simon.) pp. .108-125.

*REVUEDES QUESTIONS SCIENTIFIQUES: 1930. Juillet.—-R. P.


TEILHASD DE CHARDIN. Une importante découverte en Paléontologie humaine:
le Sinanihropus pekinensis. (Découvert dans les fouilles de Chou kou Tien (S.-
0. de Pékin); « un point essentiel est bien établi: la présence en Chine orien-

5-16. '; '•••


tale, au Pléistocène inférieur, d'un Hominien de type pré-Néanderthal >') pp.. '

*REVUE DES SCIENCES RELIGIEUSES.i930. Avril. —J.-B.COLON.


La conception du salut d'après les évangiles synoptiques (suite, à suivre). (Les
diverses acceptions nationales, morales, supra-terrestres ou autres, auxquelles
les auditeurs de Jésus pouvaient se référer lorsqu'il leur parlait du « règne de
Ialrweh ». Rapports de ce règne ou royaume de Dieu avec le « jour de Ialrweh »,
avec les espérances messianiques, etc.) pp. 189-217. — G. LE.BRAS. Sur la part
d'Isidore de Séville et des Espagnols dans l'Histoire des collections canoniques,
à propos d'un livre récent. (Celui de Dom P. Séjourné, Saint Isidore de Séville,
Paris, Beauchesne, 1929. Après avoir critiqué certaines assertions de Dom S.
et complété certaines autres, l'auteur, sous forme dé conclusion, trace une es-
quisse du rôle de l'Espagne dans le développement des collections canoniques
et dans l'histoire générale; du droit canonique.) pp. 218-257. — A. GAUDEL. A
propos de la controverse touchant l'attribution de PAdoro te à saint Thomas.
(Visus, gustus, tactus in te fallitur, dit l'Adoro te ; in hoc sacramento nulla de-
ceptio,-dit la IIIe pars, q. 75, a. 5. En cette opposition, l'auteur voit un nouvel.
.
argument contre l'attribution de l'Adoro le à saint Thomas.) pp. 258-260.

REVUE DE THÉOLOGIE ET DE PHILOSOPHIE. 1930. Avril.—


:
J. DE LA HARPE. Qu'est-ce que la philosophie! (La philosophie n'est ni encyclo-
pédie des sciences en leurs conclusions, ni leur animatrice en leurs origines, mais
poursuite de la cohérence radicale entre les jugements qui posent les problèmes
généraux que spécifient lés sciences, poursuite animée par cette exigence d'uni-
té, par ce refus de contradiction qui est la seule loi irréductible de l'esprit. Elle
est également poursuite d'Unification dans la conduite de la vie (éthique) et dans
le problème religieux de la destinée.) pp. 85-102. — P. JACCARD. La renais-
"

sance de la-pensée franciscaine. (Revue générale. I. Le renouveau des. études


franciscaines au xixe siècle. IL La découverte-dé l'augustinisme franciscain.)
pp. 103-131. — H. D'ESEINÉ. Leproblcme de la prière. (Recension détaillée et
critique de l'ouvrage de même-titre de F. Ménégoz, Strasbourg, Istra, 1925.) '
pp. 132-151. = Juil. —-:M. NEESER. L'unité dé l'Eglise et la Parole de Dieu.
(Manifeste les rapports nécessaires de la Parole de Dieu et de l'Unité, de l'Église.
Dans le catholicisme d'abord, où l'unité se fait autour du magistère'-interprète
infaillible de la Parole. Dans le Protestantisme ensuite : jusqu'au xixe siècle, le
doetiinarismeindividualiste issu de Calvin y domina et's'y montra peu soucieux
d'Unité. Ce n'est pas là qu'il faut revenir. Ce qu'il faut développer, c'est la thép»
836;, RECENSION DES REVUES-" [.'_'
logie de l'expérience, en la dépouillant de son indivjdualisnie,eteini conservant
soigneusement la notion symboliste de la Parole de Dieu qu'elle implique et
qui seule la rend possible ».) pp. 165-183.— A. NAVILLE. La Rcgina Scientiarum
et sa placé dans le système dés sciences. (A propos dulivre de M. A. Moclù, La
connaissance scientifique (Paris, Alcan, 1927) M. Naville refuse à-la logique
la place que lui donne M. Mochi.) pp. 184-187. — H.-L, MIÈVILLE. Le conflit,
du relativisme philosophique avec la théologie traditionnelle..(La.pensée religieuse .
protestante peut-elle se dégager des formes intellectuelles anciennes pour s'éle-
ver à une S5'nthèse qui satisfasse à, la fois la raison et la conscience religieuse ?
Oui, mais à la condition de revenir au relativisme critiquede la Critique de là
Raison pure, relativisme qui est essentiellement anti-substantialiste, alors que
le catholicisme, et les formes de protestantisme qui s'en rapprochent, s'appuient
nécessairement à une métaphysique substantialiste. L'auteur justifie l'authen-
tique relativisme de Kant du reproche d'être un subjectiyisme anti-religieUx,
' puis, la notion de finalité étant inséparable des, valeurs religieuses, il montre -

ce que devient cette notion dans le relativisme critique, .base authentique du


protestantisme.) pp. 188-206. -— P. JACCARD. La renaissance de la pensée fran-
ciscaine (suite, à suivre). (III. Grandeur et décadence du héo-scotisme. IV. Le
verdict des papes.) pp. 207-233.

,*REVUE THOMISTE. 1930. JuiU.-Sept. — M,-J. LAGRANGE. Les


Cultes hellénistiques en Egypte et le Judaïsme; (Etudie la liitte-du monothéisme
juif contre le culte des dieux, tel qu'il était pratiqué en Egypte, et montre com-
ment cette lutte, qui se produisit un peu partout, revêtit alors en Egypte des
formes particulières à ce pays et à ce temps, comment surtout lès défenseurs
intransigeants du Dieu unique et tout-puissant, précisément parce qu'ils vi-
vaient en Egypte dans-un développement merveilleux de l'esprit humain et
des arts, n'ont pas été insensibles aux séductions de cet hellénisme dont, ils
combattaient si énergiquement la doctrine religieuse.) pp. 309-328. — H.-D.
NOBLE. Le péché de passion. (Recherche quelle est la responsabilité de ce péché),
pp. 329-352. •— R. JOLÏVET. Le Thomisme et la pensée 'moderne. (Examine les
objections et les difficultés de principe que fait valoir contre le thomisme M.
P. Lasserre dans un article des Nouvelles littéraires, intitulé: Le néo-thomisme
et l'esprit primaire.) pp. 354-373. — F WÀRRAIN. Rationalisme et Thomisme.
(Répond aux attaques de M. Rougier, dans son ouvrage Les Paralogismes du
Rationalisme, sur les quatre points fondamentaux suivants: le rationalisme,
la distinction réelle de l'essence et de l'existence, la portée du principe de raison
d'être, et l'émmenee delà cause.) pp. 374-400. — I. TONNEAU. La Société inter-
nationale cl les principes du droit public. (Analyse de l'ouvrage de J.-T. Delos,:
La Société internationale et les Principes du droit public.) pp. 401-414. — T. TAS-
CON. La place du don deSagesse dans la théologie morale thomiste. (« Lé don de
sagesse occupe dans la IIa IIae, une place tout à fait éminente, en couronnant
le grand tout de la Morale, thomiste que nous avons appelé théologale, dont il
représente le suprême apogée ».) pp. 415-424. — -M. H. LAURENT. Armand de
Belvézer et son commentaire sur le « De ente et Essenlia». (Etudie l'attitude que
.
prit à l'égard des-deux courants de pensée albertino-thomiste et nolninalisté
un dominicain par trop oublié, Armand de Belvézer, en utilisant une de ses
RECENSION D^RÉVUEST ; ^ ;
837
. ,

oeuvres : le commentaire sur le De Ente et Esseniiq de É. Thomas d'Aquiii.)


pp.426-436. ''.-';;-;. -
"' ';
.
."-

r RrVISTA DI FILOSÔEIA. 1930. JuiL — ;G. -TAKQZZI. Sui' fondàmenti


teorici délia libertà. (Examen critique de quelques arguments:dé.P. Martinètti
:- en son récent ouvrage sur la liberté.) pp. 19.3-225. — A- BÂRATONO. Nàturà ed
qrte. (L'art s'élève à la beauté en partant de la nature, en réalisant sensiblement
les valeurs de l'esprit: ';.Un.jpurviendra oulà vie denotreLéhipS sera à spn toUr
traduite en beauté par un art nouveau.) pp. 226-250. —^ Ë.- GARIN. La.dotfrina
morale di Giusseppe Butler. (ËxpoSé objectif delà moraîe.des « QUinze-Sermohs »
.
dirigée contre les tendances de Hobbes.) pp. 250-267. — R. MEDICI. Lairiplice
metafisicq. (II y a trois objets métaphysiques hétérogènes"et. irréductibles' entre
eux, ,et qui demandéntdès'critères et des. méthodes divers:: là. rationalité, le :

dynamisme de la réalité, le règne des valeurs.), pp. 267-274, •


'
.

'-'.. *SCHOLASTIK. 193Q. 3.— E. M. SLADECZEE. Die Selbsierkehntnis als


Grundlàgeder Philosophie nàçhdem hl. AugustinUs.ÇLa Connaissance immédiate
.de l'âme par elle-même,-ses:, éléments, son rôle commefondement de toutes
lés autres certitudes, daiis là philosophie; de S. Augùstm.),.pp. 329-356. —-. J.
GEMMEL. Die Lettre des Kardinals Bellarmin ûber Kirche und Stadt: (La nature
: de
l'Église, comme société.; distinction des différents pouvoirs—- potes.tas directd.
indirecta;'directiva, coactivq:— les différents types d'Etat et leur rapport avec
l'Eglise, selon Bellarmin,) pp. 357-379., -^-J.^B. SCHUSTER, Bemerkungen zur
:
,
Kriégslehre von Fr.Suarez. ' (Suarez ramène la ;guerre à là justice distributive ;
.
la moralité d'une guerre,est assurée par une causa gravis etproppriionata^damnis
belli ; degré de certitude requis pour entreprendre, justement une guerre,), pp.
.387-393,— J. DEVRIES; Intuition und Abstfaktion. Gedanken zum Aufbau der
Erkenntnistheorie. (Réflexions critiques sur lé travail du É.\Maréchàl,:Au* seuil
de là métaphysique. Abstraction ou intuition (Rev. Néoscol. 1929) ; .critique du
fondement de la certitude dé la connaissance par un dynamisme au sens du P. M.)
.
pp. 393-400. -'.'. .-
;

*SCU0LA (LA) CATTpLICA. 1930, juin,—L). GÀLLUCCI./? concetto di


Dio nel libre dei ProvërbiÇtî). (Etudie l'idée de là Providence divine et de la
Souveraine Intelligence dans les Proverbes,) pp. 417-432, — Ë;; PASTEHIS. Asfrp-
logia e libertà nella Divina.Çomédia ( VI):(Étudie la cosmologiede Dante en rap-
port avec la liberté humaine.), pp. 433-456.. — G. BELTMTTI. Il primaip di S:
Pietrq e dei Romani Pontëfici nel pensiero dégli scritlorVmussulmahi (sec. X-
XV). (On retrouve dans -ces .écrivains.musulmans l'affirmation de l'existence
;

de la foi catholique à\là primauté romaine L'auteur cite mi.certain nombre


; ; d'écrivains et de textes.), pp. 457-465. = juil.
— P. CALDIROLA;. Il diluvio alla
luce délia- Scienzar (Tente d'identifier le déluge dé Noé avec le dernier, déluge
deMorgan.) pp. 3-22. — U, TALIJA. Il prbceSso di Gesu.A propositip di un pro-
geito di rèvisione dei processo di. Gesu. (Étudie les causes qui influèrent-sur la
condamnation et en démontre l'illégalité; Conclut qtie là révision du procès
.

..- qui a été proposée, supposerait que l'on met en, doute l'injustice de
.
la; condam-
nation.) pp. 23-38. —.E, FERRARIO. LO studio déi.Clàssici nel dibaitito ira Giulia-
no l'Apostata e due suoi' çôndiscepoli dell'Vniversità di Atepé. (Etudie les Ipis
838 RECENSION DÉS REVUES

scolaires de Julien l'Apostat.) pp. 39-52.== Août.— D. 'GALLUCGI, I Prqfeii, i


Saggi e la filosofia greca. (Compare la conception que l'Écriture sefait du sage ;
avec la conception grecque.) pp. 81-92.—E. PASTERIS. Astrologia e libertà nella_
Divina Comedia (VII). (Étudie les cieux de Dante, puis les choeurs angéliques
et leurs rapports avec les cièux.) pp. 93-118. — E. FERRARIO. LO studio dei Clas-
sici nel dibqtiilo Ira Giuliano l'Aposlala e due suoi condisçepoli dèll' Université. -."
-di Alêne (II). (Expose là fière réaction de S. Grégoire et de S. Basile contré la
législation scolaire de Julien l'Apostat.) pp. 119-143.
_, ' '-.
.
"

SYRIÀ. 1930.1. — Maurice DUNAND. Nouvelle inscription découverte à By-


blos. (Cette inscription se trouve gravée sur une pierre découverte pendant la
huitième campagne de fouilles. On ne peut encore la déchiffrer ; son écriture est "::

inconnue.) pp, .1-10.— Alfred BOISSIER. Cylindre syro-égyptien. pp. 11-15. —


A. DUPONT-SOMMER. Les fouilles du Ramet-el-IChalil près d'Hébron. (Cinq pé-
riodes de constructions différentes et qui datent d'Héfode,d'Hadrien,deConstan-
tin, de Modeste et des temps arabes.) pp. 16-32. = 2. ---FT-THUREAU-DANGIN.
Un spécimen des peintures assyriennes de TU Barsib. pp. 145-132. — R. DUSSAUD.
Les quatre campagnes de fouilles de M. Pierre Monlet à Byblûs. (A propos de la
publication du livre de M. Montet, Byblos et l'Egypte, relève l'importance des
découvertes : temple sémitique avec adaptation d'un, sanctuaire de type égyp-
tien ; date des temples ; objets de culte; sarcophage d'Ahirani ; écriture plié- ;

nicienne de l'inscription.) pp. 164-187, .

THEOLOGY.1930. Juin.—EDiTORiAL.(Bilande 10 ans d'existence), pp.301-


302.—C.B.Moss.T/iree questions from the anglican Bishops.in India.(l.La consë-
.sécration per saltum est valide. 2) Qui veut se faire ordonner doit être confirmé
au préalable. 3) L'imposition des mains, par des prêtres, à une consécration
.
épiscopale, n'a valeur que de symbole.) pp. 303-312.— J. P. "WHTTNEY. The
meaning of the historié Episcopale. (Ce nom implique transmission de tous les
pouvoirs commis directement par le Seigneur à ses Apôtres) pp. 312-319. — H.
P. PALMER. William Somerlon Prior of Bynham. (Ses idémêlés épiques avec
Hugh de Everdson, Abbé de S. Albansous le règne d'Edouard II.) pp. 320-328.
—R.MARTIN POPE.27IC theological Significance of the Johannine Gnosis. (Fondée
sur le principe d'Incarnation, Jean représente le sommet^de la pensée chrétienne
quant à la connaissance de Dieu, de la Sainte Trinité, des fins dernières.) pp.
328-338..—TA. LACEY. The Matines adventure. (Débat situé dans l'équivoque et
dont les conséquences seront insignifiantes.) pp. 348-350.= Juil. — THE EDI-
TOR. Aposlles and Prophels: (Le nom d'Apôtre comporte-autorité et juridiction
exercées au nom du Messie-; de nos jours l'Episcopat historique en est l'héri-
tier. Les fonctions du prophète, chez les juifs, se sont trouvées transposées dans
l'Église; de nos jours, elles sont exercées par les théologiens et les moralistes.)
pp. 2-13.—F. GAVIN. The catholic doctrine of Work and Play. (Évolution de ces.
notions depuis la Bible, la.communauté primitive, l'établissement de l'Église,
le moyen-âge et la doctrine cohérente de S. Thomas, jusqu'à nos jours où se

.-'...
fait sentir la nécessité de faire rentrer travail et plaisirs dans l'ordre rédempteur.)
pp. 14-40,.
^'-RECENSION DES. REVUÇS -. ; .839 ;

*VIE (LA) SPIRITUELLE. 1930. Juil. Consacré à Saint Augustin: —


. .
B. .ROJAND-GOSSELIN; Le combat clxrétien selon:-S,Augustin. (Lutte .contre les
trois-conciipiscëiices ; désir-de Dieu.) pp. 7l-9-4v—' J. RIVIÈRE. Notre: vie dans
le Christ selon S. AugustijïCiS. Augustin donne au Christ une placé permanente
de principe dans notre* vie; spirituelle, sans riéiï sacrifier de son thëOcentrisnie.;
c'est le Christ vivant en notre âme qui nous impose la loi stricte de sainteté.)
pp. 112-134, = Août-Sept: '-?— A. Ls'Mom<^Riy.L^ïmiiatiùh..dè'\-.J&)U^Ghrisï..-
(La vie delà grâce dë;J,-Ç, est le modèle immédiat de la nôtre à caUsë de.sà per-.;
fecti.on et parce que vie d}vine vécue en actes humains ; diffère de là nôtre' eii ce
que J;rC. est , pour l'essentiel, sous lé régime delà gloire.) pp. 176-188.— Jean
LEFLON.-ie Journal spirituel de Lucie-Christine "(1870-1908). (Extrait.des notes
intimés publiées discrètement êh 1910 parleP.Pôùlâin; mèrede familleélevée aux
états mystiques les plus hauts au milieu d'une vie nécessairement mondaine >sa
.
disposition fondamentale; est l'amour de complaisance et la pure Union à Dieu
parla;,volonté.) pp.l89s2ÔtL^J.Ch. T)TDTER.Là.dévpiion à l'humanité du Christ
dans la spiritualité de$:Éernard. (Dévotion tendre de Jésus considérée dans sa
vie terrestre et époux familier de l'âme.) pp. [i>lS], — DOM J. HUIJBEN. Pour
fixer la termino logie mystique:_(MaTqxie la nécessité. de l'effort, pour côniprendre
autrui; propose de prendre pour base le sens le plus conforme à l'origine éty-
mologique; précise-les teiMps Contemplation, Acquis, Passif, Mystique, et lès
rapports des grâces mystiques avec la perfection.) jpp. [20-26],

*ZÈITSCHRIFT PUER EATHOLISCHE THEOLOGIE: 1930. 2.—.


F. lïiTzKA, Anjânge etner .lionkurslehre im 13,Jahrhundefl. (L'interprétation
d'un texte difficile du Lombard « Spiritus sânctus est àmor sive caritas qua nos
djligimUs Deum » a conduit.péU à peu à une-meilleure intelligence des vertus in-
fuses et dé la grâce actuelle,) pp. 161-179..^A.' LANDGBAP. VniérsUchungen
zudên Eigenlehren Gilberts (té .la Porée. (Les propositions réfutées par Gilbert
au'Concile de Reims n'appartiennent pas toutes réellement à son enseignement,
pp. 180-213. — B. POSÇÉÏÏÀNN, Das cliristliché AÎlerlumund diëikirchliclie Pri-
vqtbusse. (Les difficultés dpg^natiques que Karl Adam croit découvrir dans la
thèse de P. "sur la pénitence publique au sortir de l'antiquité chrétienne-ne sont
pas insolubles.) pp: 214-253.,;= 3. —L: HERTLING; Kanoniker, .Augusiinus-
regél ûnd Augustinerorden,:(Sehs très lai'ge de là démonstration clericus canonicus
qu'-pri Utilise au 6°.s;:Distinction au 7° s. de l'ûrdo canonicus et de la regula S.'
ynenediett., Règle de Çhrôdegaiid, conciles ;du ll;e; s, et règle de -S:. Augustin,);
;

pp. 3.35-359. -— A. LANBGRAÏ. Beiùâge zur Ërkehninis der Schule Abaelards.


{I. Notations sur l'influence: de l'École abéîaraienhë IL Le commentaire de
.
.
rÈpîtrèâux Romains du-çpd.-lât. 1116 de là bibl. dél'ArsenaILIiI.,Lês Senten-
ces du cod.lat. 18108 ;dé.la,Bibl. Nationale.) :pp..360-405; — J.;STOFLER. Die
Konkurslehre des PelrusOlIvi. (Bien avant .Durand, Olivi soutenait l'impossi-
bilité d'une intervention-immédiate de Dieudans l'activité volontaire,) pp. 406-
JSÎA::-^- K GACHTER. ZwïAbjassungszeildés Mârkûsevangëlium.( Lé témoignage
d'Irénëe sur la date de composition de l'évangile de Marc est discordant,;: en.
rçvinche Papias etCIëmcnt d'Alexandrie se complètentèxicellemméntrunl'autre ;
ils laissent entendre que l'évangile de Marc fut composé du vivant même de
saintpierre, vers la fin deï'^ 50.) pp. 425-435,-:
.y '" TABLES :;:;'
.
MLE' GÉMËftMJI ' DES iiTlÈRES'

j -:_.' .. . .. , ;...

1. —ARTICLES.

doue .-.'-,
.=
Jolivet R., Âristote et. .
la . .
notion
.
de
....
Asin Palacios M. La théologie d'Abenhazam de Cor-
création
Kremer R. C.SS.R. L'apologétique du cardinal De-
.'.-'J.
.
. .
5r50 ;
51-62
209-235

Mennessier I., O.P.


S. Thomas
. ......
champs. Ses sources et son influence au Concile du
Vatican

.. ... ..
. . . . .
L'idée de « sacré » . et .le culte d'après
679-702

63-82
Périnelle J., O.P. La doctrine de S. Thomas sur le sacre-
ment de l'Ordre ... .," '.,... 236-250

..... ....
. . . . .
Sertillanges A.-D., O.P. S. Thomas d'Aquin, homme du
temps présent . . .
669-678
Simonin H.-D., O.P. La notion d'« intentio » v . . .
445-463

2. —NOTES.
Botte B., O.S.B. La Sagesse dans les livres sapientiaux 83-94
Deman Th.., O.P. L'accroissement de la charité . '. " . 107-113 "

Devreesse R. Les premières années du monophysisme. . 251-265


Glorieux P. Bertrand de Trilia ? ou Jean ;de Paris • . • 469-474
Gorce M., O.P. Le problème de l'autonomie- dans S. Tho-
mas ;. ,..-...'... .;,;;. . ; 266-267
....
Spicq C, 0;P. Ynopovi), Eatientia ...
Kocb J. Le mémoire justificatif de Bernard de Trilia . . 464-468
. ,.

BULLETINS.
..'.. 95-106

3. —

BULLETIN D'APOLOGÉTIQUE (A. Deïorme, O. P.)/. 389-405-


. .
BULLETIN D'ARCHÉOLOGIE CHRÉTIENNE (Vieillard) 765-772
. . .
BULLETIN D'HISTOIRE DES DOCTRINES CHRÉTIENNES :
.

I. — Orient. Antiquité (R. Devreesse) . . . 293-3)06"


II. — Orient, Après le schisme (G. Dûment, O.P.) 306-309
IJÏ, — Occident. Apticpite QYL-D. ctenu; Q.p.) 569-J581
TAJBLÉ. £>ES MATIÈRES 84l
:

IV.— Occident. Haut Moyen' Age (A.-M. Jac-


'quin; :Q,P.) 581-591
V. — Occident. Moyen Age (G. Théry, O.P.) 591-605
VI.-—Occident. Temps Modernes : .

'.
1.—Théocratie et Gallicanisme français
(M.-M. Gorce, O.P.)
2. — La Réforme. Les théologies protestan-
tes (M.-D. Chenu, O.P. )
.... 605-616

616-622

....
. . .
3. -r- Doctrines spirituelles catholiques
(M.-D. Chenu, O.P.) 623-626.
.

BULLETIN D'HISTOIRE DÉ LA PHILOSOPHIE :

'.=•-%—PhilosophieGrecque (H. D. Simonin. O. P.) 722-737


.--ÎI. —Philosophie Moderne (XXX) 737-764

BULLETIN |DE PHILOSOPHIE :

..'.
.
II.— Psychologie (J. Wébert, O.P.)
III. —Philosophie-,des Sciences (F. Vial, O.P.) ....
I. •—Quvragesgénéraux(F.-M. Châtelain,O.P.) 114-117
117-136

136-150; 475-490
;ÏV. —Philosophie de la Religion:
1.— Psychologie religieuse (F.-M. Chate-
; lain, O.P.) 268-276
2.—Philosophie de la Religion (C. M.) 276-292
.
V. —Philosophie Sociale (Th. Bésiade, O.P.) 491-505
.
VI. —Philosophie Morale (Th. Deman, O.P.) 703-721
.

BULLETIN DE SCIENCE DES RELIGIONS :


I.—Religions des peuples non-civilisés (A. Le-
monnyer, O.P.) 506-511
''".v:;'IL—Religion égyptienne (P. Synave, O.P.) 511-513
III. — Religions sémitiques (P. Ss^nave, O.P.) .. 513-521
IV. —Indo-Européens et Extrême-Orient. (E.-B.
AHo, O.P;) ,. . . , ,. . ..: . 521-568

BULLETIN JDE THÉOLOGIE :


I. — Théologie spéculative (Ch.-V. Hérîs, O. P.) 773-789
II.—Théologie spirituelle (J. Périnelle, O. P.) 789-802
BULLETIN, DE THÉOLOGIE BIBLIQUE %
L' —- Aiïcien;TestamentXP. Synave, O.
.
P.). ." 151-168
II. — Nouveau Testament (A. Lemonnyer, O. P.) 168-179
842 TABLE DES MATIÈRES

BULLETIN DES THÉOLOGIES CHRÉTIENNES NON CATHOLIQUES :


I.—Théologie orthodoxe (C. Dumont, O.P.) 310-331

Avril, O. P.)
beau) . . . . .
........
IL — Théologies de langue anglaise (A.-M. .

......
'-.•'. 331-359
III. — Théologie protestante allemande (G. Ra-
; . 359-388 .

4. — CHRONIQUE.
.Allemagne, 180, 406, 627, 803. — Angleterre,180,806.—Autriche
407, 627. —Belgique, 180, 806. — Bulgarie, 181. —Canada, 407
— Espagne, 181, 806. — États-Unis, 181, 627, 806.' .— Finlande
807, —France, 181, 407, 628, 807. — Hollande, 631;— Italie, 183,
408, 632, 809. — Norvège., 409. — Pologne,; 183. —Portugal, 810 ;
— Roumanie, 633. —Suisse, 4 09, 810. —Syrie, 634. — Tchéco-
.

slovaquie, 634. -
.

5. — RECENSION DES REVUES.


Analecta Bollandiana (Paris, Picard, 82, rue Bona-
*
parte)
.
,..;. . . . . . . . ... —;'-.'— 635 —:

Bass, 11)
....
* Analecta sacra Tarraconensia (Barceloha, Duron i

. . . . . . . .
.'•>
_-—'_ 811

main)
....
Anthropologie (L') (Paris, Masson, 120, Bd Sainl-Gcr-
... ...........
-'..

* Anthropos (MOdling bci Wien, Autriche)


*

V 185
_
1-85 -411
411
635

-—
-
81L
ètà
.* Antonianum (Roma, via Merulana, 124) 185 ; — ; 636
., . . . ...
Archives* de Psychologie (Genève, 4, rue du Rhône)
. . .
186';^- 636 —-

Firenze)
....
* Archivum franciscanum historicum (Quaracchi, pr.
. . .
'. . .
".
Australasian (The) Journal oï Psych. and Philos. (Royal.
Society's Ilouse, Elisabeth Street, Sydney,
. .
186 — 637 812
_-'

N. S. W.) — 412 — —
* Bihlica (Roma, Ponlificium Inslilutum Biblicum) —AVI — 812
* Biblische Zeitschrift (Freiburg, Herder)
. . . . .
.
— 413 — —
* Bogoslovni Vestnili (Ljubljana, Joûgoslovanska Tis-
karna)
* Bohoslovia (Leopol, Kopernik, 36)
. .... . .
* Bulletin de littérature ecclésiastique (Toulouse, 31, rue
— 413
186
.'

637 813
637 —
de la Fonderie)
.. :...-..',. .... . .
.186,. 414
.
638 813;
* Ciencia (La) Tomista) (Salamanca, San Esléban)
.
.187 — 638 813
* Civilta (La) cattolica (Roma, via Ripetla, 246)
* Critérion (Barcelona, Libreria Calalonia} ..... ,- .
187 414
187 414
* Divus Thomas (Fribourg, Suisse, Villa S. Hyacinthe).- 188 ;415
.188 41.5
638 814
639 814
639 .814
* Divns Thomas (Piacenza, coll. Albcroni) 639 ;S15
. . . .
* Échos d'Orient'(Paris, 5, rue Bayard)
.

. . . . . .
188 415 — 816
* Ephemerides Theologîcae Lovanienses (Bruges,
Beyaert) . , .-'. . 189: 416 640 816
. . . , . . . ,
; j-./ 'ÏABLË DÉS MATIERES."."" ï -'..;'.* &4g
-..

* Estudios ecclesiasticos.(îifa<frW, Aguilera,-25) ;-.-';> — 416 640. 817


.
* Études franciscaines (Paris, 4, rue Cassette) .. ; .189. 417 .-641 817
Études théologiques et religieuses (Monlauban, 7,rue dés : ;'.-.'.
Carmélites)/..'/-:/'.'
. .
France (La) Franciscaine-(9, rue Marie-Rosé, Paris
...
..>' .:'..- 189. — ;— S 18
=•

XIV) ..:.:.„:://.
. .
../;.:;;.-.
Giomale critico délia lilbfeital. (Messina-Romq,:,Prin-:
.190 -^ 642 818

cipaio) .:;, :;;:-. . . . . ;. v-, ".,- -. '. -, 190 417 ^642 819
* Gregorianmn (RomU,^^ via dei Seminario) /.-.':. :: ...192 417 .''643 8i9
,

Harvard (The) Theological Review(Iîaruard University


Press, Cambridge)/.''.
, . .
.."'.,.-',",.
.
— — 643i 820
Jevvish (The) Quarterlyïteview (Philadelphia,,Dropsie
collège) :-.:.///.. . .
'.' .,'..;;.- T 192 — 1644. 820
.
Journal of Philo sophieaLStudies (London, Macmillàh) 192 418 ;"6;44 820 .

. -

Journal (The) ol Philosophy;(iVew-yor/i: City, SUk-staiion,


.84) ..;';' /£// .:,..;;:;; ;:;192 419 645 821
. .
Journal de Psy chologié-(P<irzs, A tcan) .
.
. -\
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/ \ '" 194 42(3 J346 822
Journal (The) of Religion/(Chicago, University Press) ,195 421 647 823
Journal (The) of Theôlogieal Studies (London, Oxford ' "~\-'"-.'".

Press) .'..-, ,/^v/.


. . . ..,;;;,,.
Litcrar.BerichteausdëmGéb,der Philos. (ÈrfuriSïeriger) —
.196 422 648; 823
— /-^ 824
Logos. Riv. mlem.diîUos/ïFircnzejPerella^'Gal!^ //-
di Napoli,i6)/// . . : . ;v
V.. '-.'. ' 196 422 ,1148 -. 824
.
Mind (London, W:C:,/Macinillah) - . — 423 .649 824
. .
s Muséon (Le) (Louvain, 2, r.de l'Écluse ; Paris,Gëuihner)
.... ;V
. .
—' — ..-r—, 825
•.

* New(The)Scholasticism(W«s/iîns/07î, Cathbl. Univers.) 197 -~.-/M9 826.


Nieuw Theologisch Tijdsçhrift (Haarlem, Tjeénk:Willihk) 197 423 .650 826
* Nouvelle Revue Théolpgique (Tournai, Gàslerman) 1.97 424 650 —
* Ons GeesLelijk ETÎ (Centrale Boekhandel: Néerlqn^
dia, Anvers)/::/;/..:
jah^uéh; , . . .
-.''.' ï.* ".
;'./:/:./.
"':.
..
.198
~.
424 v65l ' 827 '
* Philosophisches {Fulda) — 425 -1352 827,
. .
Princeton (The) Thëolbgiçal Rëview (Princeton,: Univ.. '/
Press) -._'//>/-
. . .
...-.;./t ... .. 198 425 —' —
.
Put' (Paris, 10, Bout. Montparnasse)
.
:-.; ... ::- ;/- ;'""-198 425. "- — —
Science-religieuse pl/du
" Recherches de
Mithouard)/
.
.' ,'//
(Paris,

''Recherches de Théologie ancienne et médiévale


.-. .......
5, Pr.
199 428; «53 827

(Louvain, MohiGésdr) .
. . ..: ;0i v. -.'.;'199'; ~~ M3 ; 828'
Revue Anthropologique(Paris, 62, rue des Écoles)./- : . 199 — ;654 829
* Revue Apologétique (Paris, Beauchesnè) .;
* Revue d'Ascétique, et-de; Mystique (Toulouse, 9, rué
\.
... .
200 429 655 829

,/, ;.. > 200 430 t:B55 S30


Moniplaisir) ' /,, '-. :

" Revue Bénédictine (Mdredsous, Belgique).-'-;-'', -, 201—-656 830 .

* Revue Biblique (Paris/Gqbalda)


.. .
;';';.:;. .
.
201 431 65.6, .830
Revue des ÉLudes Juives (Paris, Durlacher,i42,Fb.Saint
Denis) ..-l;H;'. . . ,
..,:'*;.;.. 201 432 '656 —,
* Revue d'Histoire Ecclésîasti'que (Louvain, 40, rue de
Namm) ':' ,:/l/. . .
./. ..,;.,.
s, 202,.432 ;657- 831
844 TABLE DES MATIÈRE^

* Revue d'Hist. de l'Église de France (Paris,-Lêtouzey) —


d'Histoire — — 832
Revue de la Philosophie (Parié, Ganiber) '. 202 — 657 832
.
'* ReyUe d'Histoire et dé Philosophie religieuses (Stras-
bourg, 1, Quai .Saint-Thomas)
.......
Revue de l'Histoiredes Religions (Paris, Leroux)
. .
— 432
.202. —
657 832
— —
* Revue Mâhillon (Paris, Picard) — 434 — 833
Revue de Métaphysique et de Morale (Paris, Colin) 203 — 658 —
. .
'*. Revue néo-;seolastlque (Louvain, r. des Flamands)
* Revue de l'OrieUt chrétien (Paris, Picard)
....
* Revue de Philosophie LPqris, Rivière, 31, rue Jacob)
. .
204 434
204 —
204 434
659
659 —
833

660 833
Revue Philosophique (Paris, Alcqn)
. . ....
* Revue des; Questions scientifiques (Louvain, 2, rue du
. .
204 435 661 834

Manège; Paris, 49, Bd, Saint-Michel)


1

R,evue dé synthèse historique (Paris, 78, Bd. Saint-


...
* Revue des" Sciences Religieuses (Paris, de Boccard)
.
205 436
205 436
— 835
— 835
Michel) — 436 — —
.Revue de Théologie et de Philosophie (Lausanne,
rue des Jumelles) . . . . . .. . . . . ^.437 662 835
-* Revue thomiste (Ecole de Théol, S. Maximin, Var). — 437 662 836
Riyista di Filosofia (Milano, via F. Sforza, 43) 206,438 663 837
. . . -
.'* Rivista di Filosofia neoscol. (Milani via S. Agnese, 4) 206 439
. — —
* Scholastik (Freiburg: îm Br., Herder) 206 440 663 837
* Scuola (La) Cattolica(ikfi7ano, Corso Magenta, 75)
; Syria (Paris, -Geuthner)
... .-
.
206 440
208 —
663 837
664 838

'. * Vie (La) Spirituelle


France).....
(Juvisy,
. . .........
'* Theology (S. P. C. IC. House, Norihumberland avenue,
London, W, C.);,
35, avenue de la Cour de
207 440 665 838

• -. . — 442 666 839


*Zeitschrift:fur katholisehe Théologie (Innsbruck, Rauch) — 443 — 839

N.B. — La Table analytique sera jointe, en fascicule séparé, au


numéro de janvier. :/.,:'/ : .::
rimîM ANâtfTliïïE DISSi|T!ÈRES WM)h ':

"i. —BULLETINS ET RECENSIONS DES REVUES (i)

\; L—AUTEURS "

AbëlF. M. V 201 Banning "W. . . .'197 Berr H. . . ".-. ., 436


Adontz.N, ...-,
...
. . . 204
Adriah-Werï>urg(von)^Oii Barbado M.
BaratonoA. . . ..':- 837 Bertoglio F. . ... . 440
Akeley L. E.- 420;645 BarbedëtteL. : ..:-.- 203 BethK. . ; . .
119 BertomeuA. .:.
. . .
.-.-

.."-: 271
414
Àlbeggianl F. . 648 Barcelona (de) M..': '187 Bethune-Bakér J; F. 340 .. . ,. .
AlbertiniË. .- . . .526
.-
Bardy G. 199, 296, . 655", Bewer J. A.
... 421.
.
Aies (d') A. 192, 429,643 . /' .
-657 Bézôbrazôv S. 198, 427 ;;
:.
-

... .,653, 785, i827 BàriéG. E.


Alexander6S. 820 Barisi R. . . .
.663 Bickerihành E; Î.U.534:
.-•...' ...663 Bidez J.
.
ÀlfaricP. ....
AliottaÀ.
. .
.... 756. Barnaud J.
190, 196 Barnes "W. E..
AlleviL. . . .. 207,440 Barraclough G.. -.:.,
. .
-. .-
190 Bihél
. .824 Bihl M.....
. 192 Bmet.J..: .'.
. .
Ë. 190, 812,: 818.

...
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-53B

637 '
. . .
Allgeier A. ".. 413,812 Barrois A. 201, 5l4,::m6,: Binnerts À. .
. . . . . / 197
Allier R. . ; 642 --"'' 8SÏ Binns L. E. . ... 823
AlonsoM. .... . . 787 Barth K 360, 365 Birtet-Smith K. .;. 41 ï .
AlphandéryP. . 420,433 Bàrtmann B. .789 Bittremieux J. 188, 189
Althaus P., 372 Baruzi J. . . .203. 417,776, 780,' 815
. . . .
Alves PereiràB. . . 575 Baschmakoff A. . . ... .63.6 Bixler J. S. 195,196; 643;
Ambroggi (de) P.. 440 Bàsmadji'aHK. J. . ..204 Blanche F.

.
AmesE.;S.-:.
Amôros L.
.
AmerioR.-. . . •. ..206 Basso L.
...
.... .332 Bàtiffol P.
-784 Bauch B.
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Andler C**.-: 658,832 Baudin E. . ..


,: 720 Bliémetziiedër /F., 199,'
André H. ." . . 485 BaUdissin W. . . 151,. 1.66 353, 588
' '- ::
. . . .
Andrieu M. ..-.;• . 656, 657 Baudouin C. 131, 636 Blochet E,.
Anesaki. M.
Anger J. ./.
Àngulo (de), J. .
...
. .
.567 Bauer J
781. Bauer K.
412 Bauer T. ....
'-/: ;:432 BlondelM.. -,.
:^'61V BIum-Ernst A. 522, 549
.

;; 513 Blûml R. . .' . . . Ï74-


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.
'Sf8/833.
...
659-

. . . .
Antipoff H.... . . . 637 Baumgarten P.-M :*413. Boegner M. . . . ...".:. 396
Antoine (Mgr.) . . 323 Sauf Chr. : .'299 Bohlin T. ."
...
385
Antoine P.,/•_'.. . . . .
. . .
655 BaulisCh.A..
. .
.645, Bbiardi C.
. . .
640
Antoine de Sérent. 189 BéaussartR. .'..; 443 Boigelot R. ' .•'. . 650 .
. . .
AntoniFr, -... -.'. . . . 412 Belénson E.
.
.;.-425 Boissier A. . . . . ,838
Anwander A. 522, 526 Belmond S. 190, 660i Bolkestein H. ..' ':. 528
..
537 545 ' :818- Bonham M. L.. .. .195
Aptovitzer rW. 432, 656 Belot . -
G. :: ';;204- Bonhetain P.
.
200, 429
Arbesman:P, R. 527 Belpaire B. . . . 825 Bonsirven J. .. .828
Areharribault P. . . ...
.659 Bertrand i Guell J. -415;, Bbntàdini G. 190, :'206-
. . . .
AidtP. . /'".' . . . 185: . . 639,;?8Ï4; Bo6<iih J. E. ,v .'423
.
ArendtH.,.';,' . . . 580 Beltràh de Heredia V. Bord" J. B. . -,' .1*97
Armstrong^V". P. .425 187, 638;'813 Botte B. . ..199
Arnou R. \1 -. 735, . 820 Beltritti G. ..-837: Bouasse H. . - 429
Àrseliier N.*; .428 Benàrd Lé Pontois.-. 199 Bouchard M. . "-.'".:.- 613
. . . . .
Asin Palacios M. - 520 Bénëzé G. 435 Boulanger A. B. 438, 776
.
Aubrey E. Ë. . . . 648 Benjamin A. C.
. . . . . . '821 Boule M/ ..-- ."-. 411
Audin A.. ...-'-. . . . 203 Benveniste E. . . .
".' 546 Bouquet A. C.
. 351
AugierÎB/ '.- '. 437 Benz E. .
'.. -
V 737 Bburguet E. . . .525. .
..-. .-
..
Avafichvili Z. . . 204 Bérard-V . . . ..203 Boutroux E. . .'".-' 746'
Avey A, Ë. . . .192 Berdjaèv N. 198,313,326 Bover J.M. 416, .784,811,
. . .
Baeumlér À. 7/38 426i. 428 ."-;'" 817
. - . .
Bailey E. W. . . . 193 Berecibar "V. ..
.;i87 Bo-rcer W. C. . ; 196^
-
BaintonR. H. . . . 643' Berion A. . ./l'JWL Boyër C. . ... .643
Balle Ch. '-.,. ,654; Berlière U. . . 'PV.mi; Bréhier Ë. .:.".-,.-; M9
. . .

Balttiàsar H. 187, 204, Bernard R. 443J'A'J6'6'6;;' Brémbnd H. 443,626,- -666


. ..
V; -,'-"'.' 443, 965 '.;. i667: Breton G. •'.. -'. ': ,; 414
.
(1) Les chiffrée ëd italiques renvoient aux Btilletifts.
846 REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET THÉOLOGIQUES

Breton V. M. . . 818,819: Carlo(di) E. 439, 649 CouchoudP:.E.;, '."." .-203


Breuil H. ... .
.654, Carlotti G.
BrewsterE. H.> -.-.-. 560. Gàrriôn A.
Brîaii-Ghaminov .N.--' 831 Carton R.-.'. .
...
... 824 Gouisin-,-P.':-.-; ... ; 731
813' Coulon .Ji-B. '-. 436, 835,.
660 Courtois j; -:.;.;.. '..':; 188
Bridel P. . . . ,, .662, Case S. "J. . ''. .. 421 Ci"eed:.L;M; .:':'.,.J-, 422
....
; :
Bridet L. .- ;. . 745 Gasey R. 643 CréssonfA,;.;.:'--.-;.":;:." 116 :\
.Brière(dela) Y. .-;. 204. Gasotti-' M.
.
...
Brightman E. S. 192,193 Gàspar Er. . . . . 295 Grisbgoho'deJésus ., 624
750 CréUsêflviJ.-..' ,*; ;.- ;.; :424:
Brinktrine J. . .188: Gassirer E. . . . . 194 GronhàchKAi . -.'-.".. &4S
Broad G. D. 715, 825. iCastagnoli P. . . .' 188; Gruchon ;G; '731, "732
-,'

....
-

Broch, P 187, 638* Gàstëlli E.


Broermann E. . . . 119 Gastiglioni A. . . . 197. -.-'-'
285 Grux'ëilïiièr P. 200, 515,
Broglie (de) L. 203, 479 Gastillon P. . .. . . 430. Cuervb;-J: ,.:;;. .773
--':: :' 825
Browe P. 440,443 Gatalano E. .=- . . 422: Gugini-A. ..-r'.'..-;. .; 664-:
Brown F. E. .- . .-412 Gausse A. ;.. 163, 658 Gullmann O. ; ;.-. 833
.

Brown G. B. . . .418. Càvaignac E. . . . 526 Gumbnt-E. .,- . 208, 535


Brown H. C. . .- . 193; Cavallera F." 414, ' 638, G-aq: W . : . . : 516
.

Brbwn W. A. .337 813 Baeschler R, . 430


. .
Brunhes G. ..-.''. ..200; Càyré F 667 Balme^-R.. ,. -.: . .202 , . .
Bruhner E. . . . 662 Geffaux L. . . -. . 162 Dalinan L .<. . . 641
-Bruno de Jésus-Marie199, Ceiïppens F. . ; . 640: iJAihato^F: - ,
*
...
642
623' Chaîne, J.. ; 42'9, 430: DarlingtOh; H. «. .! 412
Brunsmann J. . ... 396 Gliapmàn; J. . . . 824- Oar*wélL«.::;v::-v. ..n:.i;352v
.
Bmischvicg L.,710, 760: Ghapoutier F.- .,: 523 Dashiell':;:J.:-r :../.: 121;
Bi-uston Ch, 642, 833: Charles E. . 200,. 429; Daumbht-*C.-r;:: J: SOL
Bubnov R ... .428 Charles P. '... ... 424, 651 D;aviddsféél.A. . ,:.v /566:
Buck(de) J.--M. .-'. 830 Ghallàye F.
Buckham J. W. :. 195 GharliërL. . ..
' 132 BavyCGV .v'..
416. Debaislëux -P'.-l'. ..
;'647
.1 205
Bûchlër.A." ... . . 168. Gliarué A.. ..
.
Bûchsel Fr. . . . .178, Chenu: M. D. ...
'.. ..."
.
.
171 Débongnie P.
657 DëBo6r:'W:.
.
.... .: 432
752
Buisman I. R.. . . 650 Ghestbv L.'
Bukowski A. . . . 308 Chevala-Ianovskaïa E.
BulgakovS. 198,324,326,
...
. . .
. '*'--'.';
.
834; Ce Bruvnê B. 201, 636,
194. DeBruyné;E.;.. . . 135
-
. .

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...
656
327, 328, 330, 427,, 428 Chevalier J. 479 Dé:Glercg G.
.
198
BultmanR. . . 173,832 -Ghiapelli' À. . . .190 Dédièu:*J; *. .. . .398
. . . . .
- BuonaiutiE.
. .
437,59$: Ghiesa F. .' :
BuonpensiereH... . 774 Ghiriotti E. . .
791 Dehovë'H. -, \ .660
643 Cékker ;G:: .: .
'';\ .754
Burgdorî M. '..". .617 Cliohiyn P. . ...
..

....
. 638: Belafossë m. . :. 203
.
Burggraàff "W. . . -, :620 Cîiotch: P. . . . . 502 DéLa;gger'L. '.'.-'.', .: 186 .
Burgh (de) \V. G. 207, 645, Chrysostome (le P.) 642, BelagnéauxG. ;::..; 830
'"' -821 -;': "' 818 'Dèlazer::;L.':'v"-; ; -. l'86' :
Burkitt F. G; 207, 6ÏS -GizVeskij D. 426 î)él'Boca:S..r:.::.: J''417;
-

Buimet J. . . . : 729 Claparède Ed. .. . .. 194 Céïbos:;f;.V .


... .203.
Bufrows M. 195, 823 Clark "E., T. ...272 Delëhaye'H. ; .
-
635
*
' Busch W. T.. 192,* 419 Clark W. E. . 820 Dèlorhië'F,-: ,. ... . 642
Buzy D. 431, 830,: 831 Ciar'ke W. K. . L. .. 207 fié LuccavFiv . . .
'-. '. .501
Cabassut A. . . -: 442 Clavier H. 189, 641; 642. DemeL3. ;.',.; . 780
Cabrol F. ; . 785 -. 818 Dé MnHHj'nck M. 204,415
.
Caceiapuoti L. .' .. . 204: Glemen C. 422, 522, 545 Denëffë: A. '; . 206,775
.
Cadoux G. S. .- . .356 Glemen R. E. ; ." . 547 Dennëfeldi. . . .160
Cairns D. . . .
821 Clément P.
.
'.' 189, 300. DëPôQiterA.
Calder W. M. , . . 824 Cbates A. . . . . 645 Deriaz:;w: V . .- . 186 .. .'. 19,9
Galdirbla P. 206, 207, Cohen. B. . . 432, 644 pescampsM, -. 501,506
664, 837 Gollins R..W. 823 Ibësgrippës G-,:. ... 429
GalkinsM. W. . 752 Gôlunga A. 187, 638, 813 De:Sïmo)îeL. ;. --".' 191
. . .
Calogéro G .
.-:".
. 191 Gémeau M. 428, 653; Deslandés'J. .* ; *. , '415
Canaan T. . 52L Gômpaiii L. 400, S0Ï Dëvoldêre-'Mi '-.- ..197
..;, -,' -665,:
Camion W; 'W.-' 207; Gondamin A. .
828 Bëviiéesé'te "--:-'.-r.,; '; '83L.
.;
,666, ,823, ;Gbnzërius E. .
. .
'. 636 .Bew-aKj'E;:;.:;:;-
.
-; -.:..:441:
Cantecor G. ,
657; Xaook S. .: ; 432 D>éw#;ïL?419,*645, 646
Capelle B. . .
653, 830 'Goppens . J.. . 640,.
.. . . 788. Dhanis^Ë.:;;: '.: 832
.
Gappuyns M. . ; .199 Gôrin A. L.-... . '-. 599 Dhoèine P/ .
-431, 513, 656 .
Carabéllese P. 191, 819: Cornetz V.
.
. . .194 Uide m.
. .
Carbonara G. 422, 649. Cbste-Messelière (de la) P. Didier, J.:;Gh.:. .. . 840
;...:.. .194
CarcopiîibJ.
;',''"' 824
530\ Gotel P. .'.'.' '.'
525 Dïekamp ;K;.;:v
795; Dîès A.; , .
.774
.'-.". -725
.
Carlhian V. .; . .-.. .
4791.Gottevieille-Giraudet
.
,.
R. DïsdierM..T. ;. . . 816 .
Çarlini A. -..'-,
: .
T
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..'19ï;i .''*-' 829 Dodd-Ar-iBti-f=-^,î-.-' r-198
TABLE ANALYTIQUE,DÉS MATIÈRES' 84.7
Dold A. '. .413 Ferenc E. . . ; ',.. 7:50 Gentile G./ . 190, 763
Domecq J.-B. . . . ils ,Ferm V.
• •
"-.- '*.;;.,' 620 :George G.
.... 785
Dominguez D. 416, 641 Fernandez A. r,. .639 Georgievsqij M. A. . 426
. . .
Bonis H. . . : . 591, -Ferrario E. 837, 838 Gëferb R. . . . . 666 : * /
Dorolle M. . . . . 738 Ferret-ti G. :-. -'* ". .. 191 Ghëllinck (de) J. 244,432,.
Dorries B. . . . .378 Festugière J. A. 740, 828 651
Dorsch-E. . . . ::397 Festugière P. . . . 282 Ghika VI. . . ; . 442
Dougherty R. P. . . 823 Ficker J. v ::. 619 Gibelin J. ..-751
Doutreligne D. . . 412- Éife R. IL. V'v'.fâ? . Gïèrens M. .
.,
.
.
.
, :.' 440.
Druwé E.. . . 587,. 653 Fihk.elstein L. :.:.. , 1:62. Gillett G. S. . . 353.
Dubois.H. M. . ... 412 FlorenskijP. .-.,310,428 GùsonE.:570, 577,.742, .

Du Buisson J. C. . . 441 Florovskij G. N.:326, 4M. .-/:' \ '""."'.' 760


Dudoh P, 428, 625, 655: Folghera J-D.' ~:\:-,'-776: Giiisbèrg "-Mi," . ., .192 .

Dugas L. . . 647, 738. Fohck A. . -.*''-. :;8O0: Ginsburgër M. . 202, 656


Duinoutet E. . . . .S30; Formichi C. . :::f'-. 552 Giùvenàle J.-B.: . . 769
DtiuaiidM. 208, 512,.:5M, î?ossati L. ..t..;-.;; 439 Gîraudet A.: ';. . ,, g30
830,. .838; Fbster M. B.-Î .:,V 423 GirgensbhnH;-... i. .272
' :
Durgérly R.. . ... 643,: 'Fox A. 'C. .' 4
..,..'',.*'412; Gisler :R. -.
Dupràt G;"L. . . .::S0L ;Frank S. ... Y . ' ;:*427: GÏoegeG... ; ....... 170
v; .
,820.
Dupont P. . . . .484 Francke K. ,: ; / 752 GloriëUx.P.,.667, 818, 828
Durand-Pallot
-, busehihsky
Ch. 642; :Frazer J. ..524/530 Gflover M.: R,; .52.9.
'-.::-..- 41S GbblbtF;' ;-';.
C. .
644: Freeland L. S. . . . ''-..". 202
DussaUd R, 515,-665, . . .
838 'Freud S. .
.-;-..il' 271 Gogarten'F:. :. 360,387 .
D-welshauvers G. 647,660 Frey J.-B.. .-
; 429, 828 Goguel M. 202,, 658, 820,
Dijkema F. .- .-197 -Erick C. ..."..-. 114 : -833
Dyrbîf A. ' :i''-. 621 Gbltz (von, der) E
. .
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Eâkih F. .
'. . .336 Friedel J. . ."'-. i SlïS Goiioii (Mgr .) . . : 801
. . ..-
Ëàrp F. R. . . .526; Fries H. 'Si . :::,-: 193 Gorce M. M. 414,430,'639,
Ëberharter A. . .
154 FriessH. L. -.; -, .821; *:
Ebert H. . ".. 425,
Ebreo L. .....
. . 652 Frëbes J. .
739 Fruin R. ....
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.6.63 Gotshalk DI W.... .423
423 GouhierH.-
651 Goven Fr. '.;. .. .: . 428
'

7^,834
^817-

Eddington.A. S. . .. 480 Frutsaert .E.


Efros !.. .1.9/2 Frutiger P.
Éfros-Rbsenbaum V. 637 Fu gis an g-D amgaard, H' ....
....
.-.
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727 :Grabmann::M; 439, 574-
827
Elirhardt E. .433 '..;-;- .833; Graindbr' -P.- .
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535
416, 641 ;Furlani L. G.''.- ...;*,, 5W5: 'Grâmmoht M; : . .646' . .

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Ehrle Fr.
Eichele Er.. . .-. -26.8 Furon R. .-*. ; .- 636 Granet M.
Ëichengrûn Fr. . .586
ËisénhuthH. E. -''.' 38.7 GaechterP.
.
Gabriel! G. .
. .: .
.: 417 Grant. -É.V,.
.

444; 839: 'Grassëlli* G; 2.06,. 439 .


.... ....
564
831
-Elkine D." . :. 194. ;Gagarin L '".- ..-.--- 3081 Grassl, E . . . ..;819
. .
Élorriagà (de) A. M. 416 Gagé J.
. . . :..-,.::: ,.:$3S\ GrassiL. ..649, 824
-AIE iGâllncoi D;,664;;837, 838 'GredtJ.
. . ... l'î4,639
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Ëlter É.
,
:719 Galtier P. 197; 643/; 816: .Grëene W. . B.,
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198
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Oliger L.
Ollion H. ...
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Olmsteàd A.T, . . 665 Piovano G. . . . .' 207 fioche'Ëi . *î- '.:,-:. 801
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Olsen M.. . . '.544 Pirotta À. M. 415; 640/ Rbck^FV ; '.; .:,.'-". 412:
Oltramare, P, ;,. ,-.. 203 815 fibelbfs-,D.:::.. : .-649,
O'Mahony J. .Ë: ..'.. 777 Pirou-G. . . . '. . 496 fiélinëi-::**: 'G;; ;639,, ,:,815
O'Malléy.Ë.
Oppermànn H,. . ..734 '.' 207 Pittard E.
Mantefol L.
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Osborne H. -.....".- ;' 825 Plas (van.den) G. . 587 Romëyër, B. : 204, :572
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435 fiomaïL-E" :, :' '., .501:
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Osten(vandej')lH.;H,525 "Passard A. 525 RèngyvH; '-.- . ".'.., 199


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Othmer G. ., .'-. 186 Plus fi.
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Ostlender H, ". - . -. -590 Pliscllke"H.;-. . . . 4Î2 , Ros^/H/'/I.
Ottàviano G. . . ..824 Poggi^A. . , 196, 422 Rostovtzèffï.M.l. . 54-7
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Rutteftbeck W. . 385: Sertillànges AA>. 438 Tarner G:/Ë;.; . . :. 856: : :
Ryckéû-"Wilson (von) Ë.: Severgninl D;,';..;". . 417' Târbzzl;,.G. . . . .837
-

649 Seyrig H. :.. . .203, 665 Tascon 'Th.' 495, 836 -


Saint-Jure J-B. .430, 655 Shapley H., . . .752 Tauro G. V-:-.- . . . 191
.

'Saiiit-Just (de) Th. ,442 Shebbeare G. J, ; 665: TaylorJA. É.


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Saint-Martin F. : 57,6 Sheen F, . :, . . 277 TayloriW^^. . . . 648 ,

Saintyves P. 200; .829 Sidersky D. . . . 201 Teetàëït A.".' .', . . 432.


Saitta G 819 Silverio' de Santa-Teresa, Teilhard dé Chardin P.
Sakhovskoj J. . . .425 - . 623 '-'- '.-'":.
: 436,835
Salaville S. . .... 816 Simon E;
SalmonlC: V.
... ... .' . 755 Teixidor A. 417, 811, 817.
748 Simon G-A. •-.'. 434,833 Telfer M:
.
.422, 824 ""
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SaltetL. 186, 414, 8.13 Simonet A. . . . .659- Tennant F. fi... ., ,
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Samuel -H. :821 Sinéty (de) H. v 579 Temus'3.:, :.:,' :/ 206 :"':
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Saudreau A. . .;.':. 795: Sinistrero Y, ,' , -, 439: Théodore de-S' Joseph
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Schaeffef F. A. ...
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Skobcova E; ', .: 198
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Scheinànn L. . 757 Smith J. A. ." . . . 422/ Thornton ;L. S. 344, 353: ...
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' Schepëlërn W, 295 Snethlage J. L. 650, 826: ,..-"'-" 838 -;'
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Schniidt Fr. W. 387, ,412, Souilhé J. ,731, 732 'Titins A. .,:... .,.- . 388
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412 Starcke .... -.. .'•, .-,50i TUrner^C. E. 196, 422,'
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G/ 753 Stefanilii L. '. 819 Ùgarte-de Ercilla E. 641
Schuster J. B. 713, .837 Steiizel J.- .-' . '.-. ... 725 Umberg J. B. 444
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Schwartz E. 298, 301, Stephanou E. . .' .416 Urbain G. '.-' . .


. . . . 479 "..
303 Sternberg L. 183 Urban W. M. ". '. . 645 -

Schwarz H.
. .... 383 Stoop A. . . . 503 Ùrbano ^L.-;
Sehwéîtzer A. .- 764. Stracke A. . . . . 827. Usenicnik F., . . . 813
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. 340 StrackeD. , 424,651 Uta M.
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Segarra J.-A. . . 814 Struthers L. J. . . : 754 Van der 'Meersch J.. 640,
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^194 Szeptjfckyj (Mgr.) 637 Variscb B. .: , 190, 417
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SSëntrbpl H.." / (deIa)/M: 786/7.87 Viassàliiii* ÎI.'', ", .,206


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Yermeersch A. ,424,:; 604 Wallon IL 420, 436, . 646, 'Williams :W. :')4 .' . 422 :
^rneauM. R. ,:-,:,., ,185 :>."• v.,; '.' 662/ îMlntE/ G;:.::/.:-i:::752::, .
Vërschuerén P. L, 651. Walsch E; A. :
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Viàlatoux J. 429, 830: Wand J, W. C. /. .839 . . :43l;-442,:654, 656, :


VialletonL. .'479 Watfield B. B. . -. ''. 339. ; ,830, 831: ;
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VigoritaE. . . :. .649 Warrain F.


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Villaîn(LeP.) . ,',"801 Watkin-Joiies Hf . 621 Wilpert.-'G.-'/.:"':.;'. .765 . . .

Viller M. ; . 656,: 830 Weber H: E. . 386: ;Witte:A;.V;.. /::. .185: ',


Villev P. . . .,.-,-'823 Weill J/1;. ..::' 202, 432/ iWodehouse H/ ;, .-': 418::-
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Virolleaud R. >.- . ; 665 Welter T. .817, 818' Wurm .;-:;, .; . .522


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Vitti A. . -.' -.814 WendorfH. . . . .,
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Xibërta B, , ; .-" . 639
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Vogelsang E. . . J 617: Wënsinck/A. J.
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.520 -ïâtesB.L.;;.; ,/;';. 825
ZVoIlràth W. -'",,";;': 331 Wesendonk (von) O. G. :Zahn:;Th; .;•;;;/;.:::, l!76/--
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Vblz H. ".' ,--.. .619


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Vosté J. .162,177^201, ...
198 Westèndorp Boerma N. ; Zâràgiietâ';-3/'- 187, .414
826: Zârb S. "M/:.:/. ."." .815/
204, .827 Whitehead A. N.. 276 Zimihermanii -O. 791 ' :
..- 838 Zingerle J. ; *-. , .529
Vries (de) J. . . . 837 Whitney J. P, . . .

Vulliez-Sermet F. v 667 Wilbois L. . . ...: 203 ZbépféF.;, -.'. -.: .'- 622
. .
Wàch J.
.
!
.
'';, ; 622 Wilt R; .286, 433 Zolotarev ;D/ -. ..' 654
Walil -J, 425, ,659 Williams D. C. .... .822 Zyhlarz 'E:-',- :.-:''';:,,;.:v81L.;'
• .
. .

2. —MATIÈRES

Abélard . . ... . . . . 588, 839 Allemagne (fieligion en) 197^ 207, 643
Absolu (Morale dé 4') -
. ... .. 4.31
713 -- (Théologie en) „
Alphonse (S.) "dé Ligubri/439j 653:
.'. 388: :

Abstinence .-.". . ... . ..-.. .


Abstraction 275, M?,/415; 4l8, 419, ' -Alsace.,' .; ."''." I);":'.- ;::4i}::''';r, <: 4S3':
837 Altruisme .-..-';- , :.;:„;,; .821: :
.. ;:.;. ..". 433
Abundius (S.) de Corne
Académie . . .
Acédia ....
.... ... *,,:,..
. . . . 7,31
. . .
635 Ambrbisë
AmbroSiaster
(S.)
.
.420 Àmbrdsio de Salazar . . ;v
-.
.
;-..
,
..,/;. .
. . 192,
416
-:

Ach
...
Acta Pauli .
-

. . .
-.:.,:.
...... ....
. .
.
'..-. . . 293
. 420 Ame (Gonnaiss, de 1');. :.: ;." 434, 438
— (Immortalité.lie !?):«.' .: . ;. 434.^
Acte humain .;,;., 420,, 430, 825 ,— etcbrps ../.. "..„:,,.;::,.,..;.... .;.; 415,
. . .

, j03> 650, 812, 827


Action..
AdamK..- . . . v......... ...
Actes dés Apôtres
.
— et vie .: , ..:,,:.:%".:. / ;4l4
661 .Amen-em-heb..
200 Amérique (Conquête dei')// /. ..813
. . , ,/. ,201, 511:
Adolescence ......
Adoptianisme •'. .:-.'.:.
..268,274
. .
—--' (fiaces'en) ;-:.- ,"
(fieligion en) 3 73,334-335,- .
412

.....
. 298 .
. . . —
Adoro le
Aetius .
....
. . ....
.,":"." :
. .'.'".
.
835 ""•:.",'-."
432 Ahii importun (P'arab, de ,1'),
Affectivité 125/127/ 439, 441, 663 Amitié' . .-"'. .: ,/:,.;:/:'':.:'-v,:.. -.,, 179:
Afrique (Eglise d')v./v'
. .
".: 433,655/ Âmon .'.:../:/",:',:,:.:,":: SU.,:
-/", 421> 428 :
,. 830

. . .
179 Amorrhéens : . . . *,.. ". 513, 656
/.-.Ây-amrj
.....
: .

Ambs. /.: ..-207, 437. 828=


A g'ram (momie d') , 525 /
Ainu (tribu)
Aïnus
A-Hoai
.... . ....
.
.//.,. .
,
185 Amour . . . .
567
529

Amulettes
.
dans le N. T.
'. .
...,;'.
..".:.. ; .
;". 580
. .
*. 389:
829'.
'-. Analogie ..... .187, ,1*38,, 415, 827 . .-.

Albanais:
Albert(Bx) . le. Grand
',/-
. ,„ :
.....
. 120, 444,. 529,
:/-:/'
829 Ahàtolie -(Foulliésâ')".;':
.
Ancêtres-(CUlte des) :.::^.,:,509,,519'
: ;,., ,525, 82S;
591, .333 Ancône
-., -.' .; . ".'"."-.". / 432^
Abenhazam. de Cprdoue '." ï
Alcuin
. .
'..-. .:J. ..
Alexander S. , . . ;. . . . . . 412
Alexandre d'Alessandria
.
.... , .
520 André (Le P.);
431 Angélblogië.
444
'"— .
musulmane
.
....-,
-/*
.
.,.'..
: . 208, 330
/.'.."
. : 743r
520:
Alexanare le Grand. .:.-. . . 423.y.-Angelûs- . ... . .
-—-' védique ''-•'/""-.
Christophbri .'./"-. ".../.-' 637
551
Alexandre de H&lèsl86, 439,440, 592 ' ; Angeîus SilesiuS: v *.-;/. ':'.'-.::. :625:
Alexandrins.
. ;.; ... -.'
.
,4Ï4 /Angleterre:: . / 277,
..." 427, 432
Allemagne (Philos,. .
.en) 268, 277, 283 ..
'/(Morale en),'. ',
.. . . .'412:
'" "-' ,:.. 425, 428 —
— (Philosophes*). .-'. 42C .
/TABLÉ ANALYTIQUE DES MATIÈRES 85£

Angleterre (Philos: relig. en) . 427 ,' Augustin : Crainte -.'-.;";". 418
—/' (Théologie en) . . 331 : Création.
. . 579
Anglicanisme .' .' . . . . 612,-838
Annamites . ..'".;. ". ... . . . 564
Anoméens .'.:,',
:. . . , . 432
' -'——

: Foi-"-.
: Liberté ...
: Mal (Problème du) 578,
.

...
.
".-' .
.
.'580,
,
.
.
.
416
812 .

Anselme-(S.) 415, 425,442,587, 588,


. — 580 .
/ ' ; "'-*,'; 653, 654 — : Mariage
, ..,,.425,574
Anselme.de Laon i,.; 199, 588, 653. 1—. : Slémoire..,-.-. . . 573
Anta _;'.'. ..*>/.'.-.' . . . 511
, Antinomies morales-. -, ....
711
-
.,'•—.. : Murale .
: Philosophie.
... /.
.
579
570 .
-

./.,.: ...
' -.— .*
.•'-.'.: '—' : Prédestination.. . . 576,. 812
Antoni F.
Antonia-. . .
Anthropologie
Apocalypse
. .

.;..;.
..;...
412 .-'.
. . .
641, 825 .
422
411
-^-
—.-' :
; Prière .

Propriété
: Psychologie.
....,'.
(Droit de) 814- . .
442
574
Apocryphes . . ... :-
. 293,816
: ^—

— : Raison et foi.
....
. .571
..

......
Apologétique . .. "282,. 389,417, .
. 651 — : Rédemption . . 581 .

..;,- -.-'— : Temps,


Apologistes
Apothéose des souverains. . . . 534
Apôtres (Effigies des) . .
..:.',, ...
.
414
431


: Théodicée
:
:' Trinité .....
... 578, 813
578
574
Arabie-. .
Araméen. . ....... .

.....
.
429, 518 .
814 — (Sources de) 424,
.
—. - : Vie chrétienne . . . 839
432, 440

.....
Archéologie biblique . . . 823 572, 643, 654
Argos (Jumeaux d')
Aristote :(Philosophie d') 203, 419,
203 .

(Terminologie de).
— et.Jansénius
•—
-

.
...
... 664
578
DelAnimà
— : Ethique
— :
....
; 425, 432, 724-
...
à Nicomaque 731,
434
— et Kant
:— et Luther'
—r
.- .' . .' . . . 652

et S. Paul : . ... . . 580


: — et Pelage . . . , 191, 640
.... .. .
.617
—/. et Platon
Arius- .-...- ....
......"..
832
417 — et Platon
Aurignacienne(Statuette). ........'. .640
.654
Armand de Belvézer .
.
Arménie (Eglise à/)'.- .- . . . . 204 . . .
.
. .
.
657
836 Autoconcience .''. ".
. ... .
191-
Arminius.
Art ....... .-..:.'..' .
\ , . . 132, 420
;
. .
621
Automatisme . . . .
Autorité .'. . . . .
— dans l'Eglise ....
. .

.
.

.
.
187
.: 500
.358
— chrétien. .- .-.--.
— dioy . . . .-":- ",-...-. .' .... 419
412
Avaris .r..
AVent . . ............. . . .
431
200
— et-civilisation
— et-nature . '.-'-.'"-.. .....
'.•"'. '.- . ... 417
839
Aveugles
Averroïsme . .. .
...... .
;'... 194,-823.
...
.
206
— et science . . .- .. .
Artémis . . .
Artémon . . . .
Ascèse - .
.....
...
:
.'/-..--.- .
:
.
.
." '.
.
.
.
.
.
.
820
536
298
438
Avranches (Ms. d')
Aztèques - . . .- . .
Baalbek . .: . . .
Ba'al Shamin -. ...... . ,
.......
. . .; . . . 831
, . 665
811
514
Asie Mineure . . .""'-. . .. .." . 665 Babylone (Captivité de) > . . 442
Astrologie . . . . . . 664 Bacchautes .;.-.- . . .
-.-. . . . 20.5, 529
Assyriennes
Assyro-Babyloniens
.
.(Lois); .
, f. . ''..'. ..' 825
* '. 515
BacchUs
Baconthorp J. .
*..,. ... .
.
,-. ,;. . 635
. .
624
. , :.
.- .
Balfour (Lord) / . . .'-'."''. . . .
-.-
Athanase (S.) -. ".- .-
205, 432, 825 .
Athanase. (Texte d') :
Athanasios Abongàlëb
.
...
.

....
.:.....
• •
643
204 .
Balmès . . '.- .." .-'
Bandini Fr. .-.;'-. ; . . .
.-
. .
.
.
.
.
814
811
. Athéisme

Athènes . . .i ',, '.


. 207
. . 535
Banez ...
BantoU occidentaux ..-;. .
...
... . .
187, 813 .
643
411
Athlète (Morphologie)
- Atome.
.~
. . .
.' ....
. . . . 200
.
420
Baptême ... . 441, 590, 653, 776
des Essénlens
....
. . .
162
Attrition .
. . .
Attention . . . '.".'.'-'.
.....
.
...
-.
...
.
438
. . .
.
660
— de

— et
Jésus
. ....
Iiistoire des religions 178
330, 429
Aufklârung . .....
.
Augustin (S.) 569-581, 833, 839. .-. .
.
747 d'après, l'anglicanisme 351
Baptistère du Làtran
Barth K. .,.-. .
769
: De agone chrisliàno

— -: De civiiate Bei 578,580
: Confessions
.
. 201,578
643
.
Barth M. ... .-. . . .
Basile (S.) 192/ 204,-417; 433, 436 ....
197, 359-384, 662
.
433
•—
"—- : De Magistro;.",-''.
-—
-

—- .-.. : Règle ..-;


'.'. ..- . . 191
: Sermo7!i':414, .431, 656
. .
201
Bauch B. '.-'
Beau (Valeur du) . .
.
...
Béatitude -. -. -. -. -.'-..-'•.- 130 .
-.
.
.
.
.
.
.
.
.
764
663
: Tract, in Joan. 428, 653 Bédouins- •.-.... . . 429
, — Behaviorisme ." -. . -.'. ...

AmoUr./; .,'.' . . . . 580 . . 121
— '•.,: Anthropologie. . ,
—- : .: . . 643
: Connaissance (Théorie de
'.,.;•.--; -, la) 5fô,/641, 651, 837
Beïsan (Fouilles de)
fieit-Alpha ;•
. ......
Bellarmin (S.) 428, 607, 814'r 837
-. .
. ... 201, . . 514

. .
656
854 REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET THÉOLOGIQÛÉS

Belot G. ...
Benda: J. '..'. "... . .
..-,"'.'*.
.,';'.
. . . .: 430
834 ;: Byrhtferth . ," . ..
Byzantins .,'.>. . . .,,...;.-
I ,.'416
.196
Benoit (S.) . . .
Berdjaev N. '.".'"-, .......
. . 313-323
.
..440 Gaïplie (Palais'de)
Calvin .
. ,..' ,..' V .
.
288,- 437,. 619, 658, 833. .
412
Bergson H. . '. .420, 763, 822
Berkeley G. .,.417, 663, 752
.

Calvinisme .-..

. . .
Cambridge.(Congrès de) . . . . 428 . ...... 619
Bernard (S.) . .'"".' . . . 588, 839 CampanellaT.. ; . . . .,..206,439
Berr H. ..........
Bernardin de Sienne (S.) ' . . . 784
Bertrand E. . . . '.' . .....
Bérulle ' . . . ... . . . '. ". . 424
.
414
642
Cananéens . . . . . . i .- . . 513
Gantbr G. ......
Gantorbéry (Entretiens de). .- . 331
Capitan H. , . *. . . . :.-."". . .199.
. ,
/ . . 206
..... .' . . .831 Càpocci da Viterbo J. .".;.,.
Seth Shémesh
Betsiléo'.-.. .' '.Y. ....
.....'..:. .412: Gappadbciens
Garëliens : .:,.:,.;> .- ... /*;//.
.:;'/,/;-. / 654
439
432-
Bhagavadgita .
Bhakti. .... .' . . '.' ... . 818
Bible (Autorité,de la). . . 336, 374
. .
552
Carnac (Aligiiëments dé) .'•-.' . 636
Carolingienne (Epoque): .: . .
660

..... 413,432 Cartésiasnisme .-'. . . .,. . . 743 . ..


— grecque ..... Case J.- .'.".' -. .. . . ...
—•

. —
d'après
— —"- lé"
K. . Barth
.
P.. Jousse 429, 430
Kanf ',. . . . . . 282
—(Chronologie)
. 366
CaselO.
Gaspar E. ......
.' ...
.... . .
-.'
... ..',
.
.
.
421
444 .
296
Biblique
Bien ..... . .
645, 704, 821, 822
412, 812 Casuistique
Capucins . . . . . . ,;.:/. .- .817
Catéchizahdis (De) rudibus : :.- 830
'".' . . 720

— commun
Binet. '.' . .
BinyonL. . . ..... . . . . .
,,/. . . . . . 419
-,
Bigne (de la) de Villeneuve .':.. . 434
713
420 Catholicisme
: — , d'après:/
...
/'/:,:
288,: 3S9,
les Orthodoxes 313-
-\,: .:::'
. 392
328,
Biologie 415, .435, 818,820,. 822 -^- d'api-ès les Protestants 288,
'

Biosphère .
Birmanie . . . . ." . . ..... ....
... .
140.
564 Causalité ......
334, 356-357, 362, 370, 384-388
192, 652
Blarer À
Blonde! M. :
622 Cène . ... ....
.
Centuple (Parabole du) . . . ; . 429
....
/;. . 758 ".

Boecé ....
.
,
. ,
...
, . .
. . . 428,.
395, 659
. .
425: Cerkovnosl .'
... ...
. . .
...646. . . .
311
Boehme J. 322, 426, 427,
Boerhaave .
Bolzano . . ....
...... . . . . 757
741
661
Certitude . .
Césaire (Règle de S.) . . / ... 201
Champ unitaire. . .
.
:

..... 435
Bonatelli Fr. . ..- .- . . . . 824
Bonaventure .(S.)..... ,, 417, 444,-817
Ghams .. ../Y .. /, .
Changement
/
:. . . . . ....
..... .
. 563
419
'
.
Bonaveiiture d'Ostende
Bonagratia de Berganie . . . . 186 .... .424 .Chanoine régulier , .
Gliàiit'. . '/" •" ...
":'..::.'-...:. '.\4li-
. . -.-.
839

...
-

Boniface- VIII . .. . . 594 Ghapelles votives . . . . . . . "425.

......
.
Borjas(de) F. . . . . . . . .413 Charité 437,: 580, 666,' 736/ 792
Bosco (Dom)
....... 422, 440 Chasteté ., . . .
Chassey (Fouilles de). ....... , ;
. . .
429
Bost A; . . . .-.-
Bouddhisme 422, 569, 566,. 820
433
Chateaubriand .... .; .
.830
.
200


Boutroux E.
et K.; Barth . ". . 378
.

......
Bourges (Primats de) . . . 432,. 657
746, 763 .
Chimie. . .' .
Chine ....
Chiasmes dans lé N. T. . .: . ;,. , 421

....... .
198,/412, 564. :. .- 658

..........
Bovàrysme . .-".-. . . . , . 647
Bradley
Brant J. . . . ..;-,..' . .-,;. . . 195
.
420 —' ' ' primitif

"
.
Christianisme : nature .;;; . . 650
'" et civilisation
'::—''. . : et ^communisme:*.'432
.
.'.
. .
.440
430
Brebis perdue (Parabole delà) . >431
Bréhier E* . . ... . .
Brémond IL. ...... .... 438, 443 .
663 :—Ghristologie. .. . .
dans l'Inde.,;.:
../."./... 569
298
Brentano F. ... .
420, 652, 761 "
_ d.e K. Barth;". 384-385 .
.
Brenz J. . '.. . . , . . ... . . 621
...... de Brenz 621
..

Brésiliens . , ... 637 '--'



"'—
de Luther .
deXVarfield .-.'". 339
. .Y.:.
. .
.
. 617
Bronze (Age du) :. . . 411, 655
Bruges (Manuscrits de)' ." . 491, 832 Chroniques (Livre des). . ',; , .. 423
Brunner E., . .';-.'.. 195, 365, 369 Chronologie' biblique . <. 412, 812
Bruno G.
Bticer M.
.........
Brunschvicg L. :''. 369, 649, 824
..'.'
:; ; '.' . . . . 621
.. 642 .Chrysippe (Ecole de) ..',.-' v . •. 432
Cisterciens ... . . . ..*-... .'422
Civilisation : histoire , .: ;. :-. . 664
Buffon. . ".. :,"'.:; ;. , . . . :. .654 ;'":.*'— ' • :; nature. ';..;';}../..';.;.'.414/
Bilhlef .'. '.' '."".. / .'-.- 420 "-./L^ ' américaine .;/;;.:;.;.! 411
.
Bulgakov S. . '. , . . . . 198.428 . . .
chinoise ....:,..: . : 564.
Bursfeld (Congrégation de)
.'. 431
; —, eurasienne
— japonaise . .'. ...411
. .567
Butler. G.' . . .
Byblos (Fouillesde)208,512,614,838 . .
.
715, 837 .
;;—
Civilisation et art
,. i
.,,,..
. . . .
419
TABLE ANALYTIQUE DÈS MATIERES 855
Claude (Bx.) de la Cdlombière . 442 Cretois 414
Clément' d'Alexandrie . . 414, 625 Critériologie .'
Clément de Rome, ."". .. . 203, 833 Critique textuelle . .... . .
415,812
Clémentines.
Clovis
. .
Clergé médiéval . . . ... . .... . ..
294, 436 Croce' B.
.
.823 Croix (Histoire de la) ['
651, 827 Culte
.... .
.-". . :. . . 369
.286
812
422

..........
Cluny 422 Culte des Ancêtres 509, 519. 564, 566 .
Cochlaeus 3.
Cohen H
Colet J ....
."'..
'... . .: . . . 621
.
622
762 —

du Ciel
du Soleil ....... ...
...
des Empereurs. . . . 187,534 .
.
.
524, 538
524

Coîeridge S. T.
Collecta ... . . ... ... . .
. ... . . . .
756 —
— du feu . .
830 .—,des images ...
....... . . . .
545
583
Collier A
.
Collectio de Scandalis Eccl. . .
.
812
417 — des Jumeaux
phrvgien ....
........ .,,. . .
185 '
295
Colonisation . . .
Comédie (La divine) ........ . . .
638
---
Culture et Eglise .
-. .'". 358, 653
372
Communion 200, 326-327, 427, 429, -Cyriaque (S.)
440, 441, 443
-664 Cyprien(S.)
...........
Cyrille (S.) d'Alexandrie ; 300,820
204
Communisme .
Compagnie de Jésus -..
Compassion
... *

.....
, .
.
.
.
432 Cyrille
430 Daniel
(SS.)
,
-, , . -..-. . . 637 Dante. . ... . 187, 207, 440, 837
.
et Méthode-
'
.
.
.656, .743
. . .
813

Complexion corporelle
Comportement
Comte A
. .
. . . . .
415 Décâlogue , ... .
822.823 Déduction transcendentale
758/834 Aëicnôaipovla
... ....
'. 528, 529, 735
.- . .
154
825
"Concile: Ephèse. .... . .
302,303 Délire ,
.
.' 646
—- : Florence
— : Jérusalem.
— ": Orange (2°).
— : Rajagriha
. ..
"-.
.
.
. . .
.;.
. .
; . . 440
.
414 Delacroix ,
Délbs
.415 Delphes . . '. . ........
560 Déluge . •'. . . . . . . . . -. 837 . .
-
.
.
.

.
420
525
525
r trente . . 415,
— .-Vatican
. .
. .; 41.7,
. . 438 Démon , .....
........
186, 205, 414
:—
Conciles de France
Concret ...........
Concours divin .:. . . .
.
,
.
. . . .424

.
.
.
.
.
.
817
Démonologie
834 Dendra ...........
Deutéronome . . . 162, 153, 207
419 Denys- l'Aréopagite 197,429, 585, 604 .
621
623

Concupiscence
. . .
."•
.
.425 Dermenghem E. . . . . .Y . . 425

....
Conditions sine qua non . . .
. .
649 Descartes . . . . x . . . 278, 425
.
Confession 427, 443, 508 — : Formation desapensée657
Confirmation 188, 415, 441, 776 - — : Sources médiévales 202, \
Connaissance (Théorie de la) 418, 742
419, 659, 818, 819, 821 — : Pensée religieuse . . 743'
— d'après Alèxander 412 Désintéressement . . .
708
— S. Augustin 5.73 Désir: naturel 416, -777-, 778, 834
. . .

— Blondel Devenir 662
— — Duns Sent .438.818 '. 659 .
— — Gentile .415, *640 Devoir J. 717
— — Husserl Dewey . .. .
.' . '. . .419, 646
283 Diacres
... 444

— — Locke .'

. ..423 .
Dialectique . . . . . . . . . . .
432
— — Mgr Noël . . . . 163

.....
. .
— — Suarez 827 Diaspora
.
-. ..;. .
—• — .
439 Didaché .. . .
441, 648
' — .
S.Thomas 434,439 Didascalie '. . . . . . , . . 295

— Whiteliead
— 419 Didyme ... ',. ... ..".' . .432

...........
.:
Conscience psychol. 192, 193, 194 Diego de Chaves ...
.416
Constitution civile du clergé 608 Dieu . . . . . .
412, .442
Constitutions Apostoliques . .
.422 -^ : Essence et,existence. . 776
Contemplation 428, 442, 443, 818 .
- : Etre . . .
417 439
Continu
. . . .
Contradiction (Principe de) ..... . ..192
475 —
—L : Existence 391,440,
—; :' Noms . . . .:.. .... -£8S, 819
428
Conversion.
.....
.
. ... .""Y ...':-. 404.441 —,- : Rapports de Dieu et du'
Coran .
. . . . .
519 monde 345
Corée V 564 — : Vie -.-. . '443
.-,..-
-
. , (Analogie). . . . .428, 777'
....
Cosmologie . . .
414, 423
Costa Rica . . . — (Chemin vers) .4
... 636 — 21
CoùchoudP. L.
Cournot
. .
.....
..... ...
.
.;""
-..Y . . 414
763
-^ .
(Désirde Dieu) ." . . . .386
(Notre connaissance de) 274,
. . .

CouturatL ./. . . 814 —-,


280, 283, 415, 574, 826.
Crainte, servile
. ....
..
Création 136. 206, 438, 67.9, 814, S15
Crédibilité (Jugementde),-
."

. .
. .418
.

,415
^-
'-•'
.
(Obiet delà connaissance, re-
ligieuse) ,;.
-p^ et le miracle. -, . -.--;-.;-,. 426
/ 277/289
, .
856 REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUESET tHÉOLOGïQUES

Dieu d'après Ames Ë. S. . . . 382 'Eglise ukrainienne , ."•-.:'.. . . 186-,


'-—
— Berjaev N. 319,322 -Eglises (Union des) 196,198/207, 414,
— ..:'— la Kant . ,. ,; ... . 282 -',.,,/ ,;.V;r.. :-, :816
conception juive 155 -..:.;.,
.-,-:.
.Y. .-:'821
,:

— — Luther;.
.... Egoïsme, .-;.;s|3ï, 511 „-
.

— .— Smith G.-B.
,
388 Egyptologié /'.'... , .-., ,-
Einstein ;;,-..:,.../,./.;::. '. 435
,— —
Différence./. , ;
.

.......
Dilthey W. . .Y- Y. . ... . 760
Diodore .... .....
.

.,.
.
.335
419
29.8
Eisenàch (Congrès d') Y. . . 888
Eisler R. . ". -. . . *. , ,. 201, 658
Eissfeldt O, . . ....;. .151
:

Diogène Laërce . .
,.
, . . 733 Eleusis ... . . . .;.-.Y . .'527 . .
Dioy ,..'.
Direction „,.. . .
.
,,..-.-. . .
412,
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Elle de Montait* . . ... '.',.-.-. . . 201
;;Elter,,E -.;//://.. :,:,„. ,;-^Y/v 7J9/
Distinctioformalis''.-.- YY
.
:. 444 Embryologie"... .; :.; . ....... ; '436
Divin.:(Notion de) /'...
Divinisation du roi.. .'
. . . 284..
. . . .. 832
Emotion
Empereurs ....
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...'. ,, 439,;, 534
. (Culte des) ,/,.:;
647 ,
Djerash
. . . ....
Dogme (Développement ... ....
du)
. . . .

.
656
416
816
Empirisme: . • , . . .Y ,.:.
Encyclopédie ; . . . .
:Enlants .. .''-. ,.- . , ;.:;.194, 662,
, . 192 -
.y
613, 760 :.
--— : D'après Berdjaev N.
—..' Notion moderniste 337,338 des) ;;.-;;., 200.
Domingo de las GUëyas, ,-> .'... . . 416 — (Communion::
.Enseignenieiit a-eligiëùx 19fl;/191,195 .
'/.
: Dominicains ,/,/. .... 44*0 Entraves associatives/ .::.::: . . 194''-,.
Don des langues . . .''. . , . . 187
. . . Ephèse '..';';.'".'."'. . . ;; YY Y -. 536
Dons du S. Esprit :. . ... ... 830 — (Concile d' )•".'', K 302, 303
7— de Sagesse .
796 Ephrem(S/)- .-.Y ... 204
....
Doss(von) . . Y. . . . . . 757 Epiclèse '.':..' . . . ."". - 199, 352"
Dostoiewski
Droit . . . . ,,.',. . . v .'-. . . . 360
Notion dé: ; ;. :,. . . ; 503, 659
414
Epictète ... ^
,.Epiphane(S,) . . . .,",,:. ;/432 '
.
ËpipMnoiîiënismëï,. . .,.,..,;,: 193
. .-.;...
664

. — .:assyrien
— Canonique. ;Y. . . . 424,581
— ecclésiastique soviétique .... .
.. .
516
425
,/Ëpisçopat, Y
, ... :. : ,; -..:, S38,
vEpiscopus' episcoporûm' , . ';. .636
Epitâphe :. . . . . Y.-Y, .433-
— hittite .'
.— international. .... . ..... 516
. 204
Epîtres . . .. . .
v^-lSe, 431
Erasme . -.'•-. . . -. . . .:. . 621
.—•
Droits
Ducâsse
naturels (Théorie
. . . .
.-.. .des) . . .412
:. . . . . . . 420
DuguitL.. -.. Y; .:'.-'. '. '.::. 414
.
Erfttrt ..--.
Ergùgraphe.: . . .
Ermites de Augustin
S.
... .',;*,.::.;:. .647 /
. ..
,v .;
"627,;; 636, 812
.'. 198
Durand de Gros . Y ,- '. .
.' 763 Eros et charité :. ; '.''. .' "."..'.: ; 736 :
Ecclesiastë .
Ecclésiologie
. ..t-.-........
DussâudR. . . ..-.-'. . . . . . ... . 414
189,200
. . . . .619
397
Erreur ' . ':>';.. . . , ,,-. . . 832
EschatologieYZeç, 198, 377-381, 621
Esclavage'-.'-'. .
Espace . . . .412, 434, 438, 649
..,.:,;,'..
639.
•'--L--
Eckhart
Ecole laïque
ECossais;(Philbsôphes);
.
..........
luthérienne . .
Y- 439, 596,
...
:'-,
. 601
,824
425 :
Espagne
Espérance . ,. . . -. . ...
.-•:.;;197,'432
.442:,.:::7.76.i 792,
Esprit (Théorie ,dë 1') :;;-;,'
.
EcritureSainte . . . .619,815,819 —,' d'après: N.Berdiaev. 314-315,

.
Ecthèse
Eddûigton .
Educabilité -....'
......
. . . .
416
-, '.- . . 435, 646
636
.... -^ — S.
—-
/ ; -.": ,:/ 318, 326
Bulgakov : 324-326
G. V. Florovskij' 326
Education .127, 196, 440, 663
. , . . . . . —
Esprit-Saint.
. .Y "Y -Y 323', 621
.
. de l'E,
Eglise (Théol. cath. de]')-198,207,424," — (Habitat, !S> dans les:
782 : Justes") 815

— (Théol. allem., protest. de:l"), 'Essence '. . „,;,.*, , 493,-419, 639:


188, i92;576, 814Y
.(Théol, ànglic. de I')/356-359
374, 388 — et existence
"


— (Unité de 1') 325, 333,337
.338,351, 356/357, 835
d'après K, Barth 366, 369-372
-.-
Essëniens . . . .'. . •:.
:-::.:
Esthétique ,132, .133. 417, 419, 661
État (Philosophiede 1') 190, 191,192,,,
162
...
8.15-


— — J. N.: Bérdiaev 320-321 " "/;"':/
/-:::/' 434 ''
Calvin Ethnologie religieuse , , .200, 506 .
.
—.
— le N./T;"1:W, . . 171,., . 437
436-
:

Etienne de Sallai >.? r. ;-.:',.• ;,'.'...' ".-' 200 ,



'.'"— — E. Eëterson 371, 387 Etre (Notion; d') . ;.. 2% 662, 663
— et—culture . . .
américaine .. . .273, 441 ... 372

Etrusques ; . . . .;: . ,525, 530
Ëucharistie.426,427, 785/786,^5, 819
:

...
.
.—
7—
•—
anglaise
arménienne.
ëcossaire ., t
,;

.
. .
. ... 441
.204
.
441
;
— . '•':
. . ',
-._. .
d'après les Anglicans
;._ D.Scoti.
':'
351-353
..' .812
—,
*^- 'Orientale .J0f,
. .. .. .,. t
413, 414 . ...
Guibert de îsîogeht'
— —
; ';•'.- -:-.:k\-'"/'-//.ï-y^-:'/-0V-i
: -
.russe . 425 ,
1 ."ÎÎ-*
.
TÀÈLÈ ANALYTIQUE DES MATIÈRE& 857

Eucharistied'après les Orthodoxes426 Exégèse Daniel : 9, 24-27 . 656


-Y ""-'/ — R. Will .
289 — JoëlOsée : 2, 7, 11... . 413
; Y —
. .
et la S"> Vierge , .- 442 .
: 1, 7; 1, 15 . 413
...
— Amos
'Eucharistique (Réservé) .:,. . 621 — : 1, 2-3, 8 . .828
EUdèinë (Ethique à) ;- ... :. .' 657 — Jonas — -.4,2; 6,8; 8,7159
Ëudéinohisme Y 703 : 1, 8 . . . .413
. . . ., ;. . .
Eudès..(S. Jean) .;,/.- .,:,.,. , 434
Eugénisme . . .-' .... ; .-.' . 660
Eunomius : '. . . .*..:..417, 432

— Habacuc : 2,
— .Aggée :
2,2 ....
11-14 . . 413
— Zacharie : 1. 5 ; 3, 9 . . 413
413

Eustache Fr. . , . ....


Euthyme (S.) . ...--.'.;,... .656
Eutychiahisme . . ... . . . . 303
.
818 ... — Malachie: 1,
— —
14 . . .413
: 1,10-11 . . 164

Euripide. Y . . . .Y Y . . . 629 — Matth. : 6, 2, 5, 16. 642


— — : 6, 27 650
Evrage le Pontique "Y. .656,830 .
: 7, 12 . . . 161
. .
Evangile-. . . .
— de
Y 814
.-Manuscrits:. Y-. 201, 413
JeaiT'-ï. .-. 641, 666
.,..,. —


—-


: 12,1 . . . .644
: 18,12-14... . 431
— .des.S.Synoptiques — — : 19, 16-19 656
'.'Y 436 .
: 21, 23-27 . 642
•—
— oral
.'. .Y. . 169 .
. . 652



— : 22, 15-22 . 642
Evidence.-. . .
.
.--,;. :-, . . 436 — — : 22, 35-40 . 656
-Evolution . ".' 136, 414, : 22, 41-46 642
... .
Evolutionisïne . . .:340, '345, 579 — — .
: 28, 13 . . . 833
Éxcérébratïbn
-Exégèse ".
.
. .
.
..... . .
636 — Marc


: 2, 1-12 . . 642
: 2,5-19 . . . 831

.
—-.
^_ -
,_
Genèse
Ëxode
:
:
1-11 .".-.-.
41, 8 .-'-."
.
20, 1-17 ; 34, .
.
816
167


— Luc



: 7, 27
: 10,29-30 . . 642
...
: 1, 3 . . . .. 197
642

— : —
11-26 ;23; 34,38 . 154 — — : 1-2 . . . . 433
— Lévit. :4-5 .".' 636 — — ; 1,73-2,12 . 631
. .
: 5,-21-6 . . 165 t 5, 39. . . . 642
— : DeUt.
^-.
.—
. ;.
: 5, 6-18(21) 154
207 :....:.. —


— : 6,1 ...
: 6, 24. . . . 642
.
644

— ,.,
— —-
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-
:7,Î6 .
: 10,4 ; 27,14-26
152
...
//'':- 154






: 7, 31-35 . . 189
:10,28 . . . 642
— — : 11, 5-10 . . 830
— 31, 33 . '.. 153
..-— : — — : 15, 17,. . . 431
__,.... ;-_ :,32, 40 . -. 153
ïï — — : 16, 1-9. . . 189
— Sam. : 1-9,25 . .
202 ,
— Jean — : 18,1-8 . 831
—, I fiois : 5,-10 / ; 167
. .
: 3, 16 ; 3, 68 177
..
:
— :6 . ,-. . . 819
. —- "• ^— : 16, :34: . . 831 — —


— IIRois : 20,34;. . . 163
: 21.
:22, 8 '/. 153,154
423 .... —
— Actes


: 20,30-31 . . 641
=21,24-25 641,824
...
— IlChron.

— Néhémie : 13, 33
— Esdras : 8? 12-20
— 36b :
6 .
423
423
164
...
...



— Rom.



: . . ,..'
: 15
....
: 16. 6-9, 13-14 825
: 16, 57; 18 .174
65o
440

. 175
— Psaumes : 2,12; "". .' .'"•. 424
. 5,4 — : 5-8
. . .
812
....
.
"
— : . —
— I Cor. : 9-11 . 172, 176
— '..'"—— : 8 "-'v. . .. . 201 — : 8 . 174
— .—
—. , ;Y-
: 27

: 44; 26
. .
: 31,3,4,-5 . 422
.
824
812
. —

—.

: 10, 14-33
: 11 ....
: 11, 20-34 . 199
.
440
658 •
: —, ' ^

— -: 45.: . .
: ... .201
91(9Ô)i6413,432

— Gai.

— : 15
... .
108

....
4, 1-7 . . . 824
.
.— :
104; 20 ; ;. .' 812 — I Thess. : 5,
— I Tim. : 3, 28 828


;— .
'

'—
:
: 109,3 v . . 640
no-.'.; v 201 — Hébr. : 16
: 13, 7-17
... 833
—. -
.
120, 71
:__
,"—
127, 26 ;' 127, 56 ; 132,15 ; 144, 2
4;
812
:
:
.
123, — Apoc.
— III Esdras : 3,4

Exempta
...
1-2,1
'.- .....
: Y . . . 423
.

817, 818
.
440
825

—.'.' Prov. : 2,', . \: .- . 837


— "'"— 'r-
: 8,22-31. . 433
.

.....
Exercices de S. Ignace
Expérience ... .
429, 646, 649
801
~ : 22,17,-23, 11 167
— Ecclés. : .;;.
— Isaïe
. .
200
: 13, 6 .-...-. . 413
... —

mystique
Expiation . ....
........
du spiriluel
207
204
164

— - '-—- : 49, ,1 163 ... ...........
Extrême-Orient . 563
— Ezéch. :l,"2l
'... —
: 66,1-4 . . 164
. . . . 422
Famille
Fascisme ..... . . . . . 1.91
. 811
858 BEVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET THÉOLOCJIQtJÈS

Faye(de) E 426,433,827 Freudisme . -. '; . ; . . . 437


Febvre L
Fechner (Loi de)
... ....... .436
435
Gallicanisme 428,
. . .-439,.649,
Galluppi P. . .".. .-:. .
.
605-616
757
Fénelon
Ferrero G.
...
. . - • . • . .
625
430 Gautier de Bruges /. . ....
Gàrdner de Berching '..". . . 636
829
Fétichisme
Féticide
Feu
Fichte
..........
...........
. . . . . . ..206
661
411
Genèse . .
753 GemelliA. Y.
Gellone .... .:Y. -'.: Y.
.
Généralisation scientifique
.........
.
..... .413
. -. .'. , .830;
. . .
Y . 764
821

Figure.
Filioque,
Finalité
... .... .
.
. . .
434 Génétique
187, 414, 816 Gentile G. .
147, 818, 834 Géologie de Palestine . . .
... ...
. .
369, 415, 638, 763 .
436,654

Finnois . .
Fins dernières . . ... .." . 544 Gérard d'Abbeville ...
379-381 -Gerbert ,,-....;- . ; . . . ,.: . 586
-, .
440, 828 .
' 201

Fishacre R
.....
.
199 Gerson . . ... .637, 667
Flavius:Josèphe .
Florence (Concile de)
Florenskij P.
Foi ......
820,824 Gestaltthéorie 204Ï 206,
414 Gestes
310-313 Gézer (Tablettes de)
.206, 421 Giano Pannonio . ;,
...... .....
. . . 420, 434
....*. 429
431
417

.... ......
416 Gibbs J. W. . . . . . . . . . 420

— : Nécessité
Objet . . . . . 418 Giese F. 188
— :d'après
—. Luther ...
— — lathéol.allem.3&8,<?<S<î,,?S7
. . .
,
619 Gilbert de la Porrée 413, 657, 839
Gilbert de Tournai . . . . .812
— — la théol. angl. 339,354-355 Gilgamès
— et—raison la théol. orthod. 311, 317 Gilles de Rome . . . .';.- . . 594
*
...
'".'

.429. 444, 571 Ginsburger N. . . . . . . ... . 432


. ,. . . .
.
.
SIS

...
.
~
—-

— anglais
...........
. .
(Préparation à la) . . ". 187, 638 Gioberti V.
Folklore
........
germanique
Y .
412 Girgensohn . .,.
..'. 541 Gnoséologie . . . -. . . . . 191
541 Godefroy de Fontaines
.204, 757, 814

....
388

•—
— ...
palestinien 521 Goethe . . . . . .'.. . ...
438
281

Force . . .......
Formes (Théorie des) ......
. .
Fonseca G. . . . . . . . . . 623 Goldberg O. .',.. . . . -.. . . ,:.;427
Fonsegrive G. 762 Grâce ...
-..'/.
.776 — (Vie delà) . . . . . . .443
418 Gratry A. . . . Y. .
. . .
775,776,780
.

Formgeschichte .
Foucauld (de) P. . . . . ... .... . . .
169 Grèce ancienne .
430 Grégoire (S.) . - . . . .205, 830
Fouilles de Beisan . , . .201, 541 Grégoire VII '. . . . "
...
.
.
.
.'
.
524, 525
.».'.'.,
.
759

607
— deByblos 208, 512, 514, 838 Grégoire le Thaumaturge (S.) 422, 824
— de
— de
Chassey
Délbs .".-.'..... . .
.
;
.
.
.
200 Grégoire de Tours
525 Gliarayû . ; .'"'Y
.
.... ....
. . ...
..185
424
— de Delphes 525 Guardini R. ...... . . . . .
.291
— de Dendra 523 Guerre 197
— du Mallia
— de
— de
Kaarta
Minet-el-Beida
— de Ràmet-el-Khalil
......
...
636 Guibert de Nogent
523 Guillaume d'Auvergne
664 Guillaume d'Auxërre .....
. . .
191,202
590
815
— de
Poméranie :". .
.
431,.
200
656,
Guillaume
Guillaume
de Ghampeaux 199,588
de Paris ....
...
. 432

... ......
. .
— de de Ras Sliamra ....
...
83S: Guillaume de Ware
654 Gunantuna . . . . 636
412
—— de Teleiât
—-
Ghassûl
Tell Ahmar . . . 208

....
.
812 Habitude . . . . ."'.
Hâgerstrôm
de Tell de San el Hagar 431 Hagiographie . .-".
A.
.......
'
. .
.
.
. '.... 655
.".. . 198.
764
— de.Tourfan .
Franciscains (Etude chez les)
547 Hananim . . . .
Harnack (von) A. ....
......... 296,592
566




au xme s. . . . . 636 Hartmam N.
au xve s. . . 636, 8Ï2 Hawaïens
au xvie s. . . . . 189 Hébreux
au xviie s. . ; . .185 .
Y— (Epitre aUx)
......
-.
.-.".
. ....
.
.-; .
.510
205
.431.
617
au xixe s. Y . . . 835 : Onomastique
. . . . . 201
— —

Franck S.
Françoïs(S.) ........
Martyrs . . 186, 812
426, 616 —

: Poésie . '. . . .
: Prière '-..-.
207 Hegel i . . . .- . 206,426,439,824 .
.
.
.
.
.
.
.
.
196
197 '
— : Règle . . . . . 190
Francs. . . . . . . ;.
Frein dynamométrique
Freud.; . . . . .131,
....
....
270,

416 Hégire
641 Heidegger M.
271
........
: Logique subjective 754, 755

Heim K. . -, -.- "i ".,'.


.
.
.
.
. .
.-'
.
.
.
.
>';
429
819
M87
. .-.
"TABLE 'ANALYTIQUE DES MATIÈRES m-
îîélikià '-.
,.
Henri de Gand
.
Hellénistiques (Cultes) ....
........
. ». . . ... .
650
836
438
Inerrânce biblique .
Infaillibilité Y ,; .......
Industrialisation .;.. '. . . \ -. 425
.336
.356, .820
Henri de Louvain . . ...
Henri III d'Angleterre . . .
602
..../:.,:/...
^-..
.
:selon Serge Bulgakov 325
Herder
Hermas ,. . .... ".":
. .
.
.
".-
.436, .
203
752
298
Infini ..
.
281v.475
'Influx nerveux, -;,-- . ... ', , . .; 435 '
Inqûiétudeniétaphysique. , ;.;'204
: Hermétisme
Hernandez P.
Hérodiens .. . ........ .
.
536
416
.831
-,

— et rintelligenCe 413
... .434
Inspiration '.../. 421, 640, 813
—"' réligiJéuse ; :.
,

'.' .Y ... ...


Heures Canoniales . ...... . . . 431 scfipturairè . . . 339
Hildegarde (S.) .— 487,- 661
.- . . . 595, 601 instinct
Hindouisme 557, 641, 814, 817, 818 Institut Biblique
.
...
....
Pontifical . 812
Hippolyte
Hippone. . , . . . ,-....
Histoire. . . . . . . . , .436,645
.
444
433
et
Insulinde indo-Chine
Intellect agent . -. 435, 660, 811, 818
563

.--'•— delaPhilo
'-' — des Religions . . 506, 569
438
Intellectus et ratio
Internationalisme
Intuition .... 437, 836
434
283
Historicismé
Hittites . . . . .
Hobbes
.....
'-.....— d'après Troeltsch

...
Y. .. ,. . . 644, 744
.
...
. .
.363
516, 624
652 —

Irénée(S.)
:durée-étendue . . . 194
Irène-Eulogie Choumnos Paléologine
416
637
Holbach
. . .
Hofmânn J. Ch. K. .'.
... ..750
.
622 Ironie 642

Homère
. . . . -:.
HôlderlinF. . . . . . . . . . 439 . . .
..203
Islam
Israël ....
Isidore de Séville
202, 422, 429, 519
681,835
658
Hongrie .
. .
Hospitalier (Etablissement) ... . ... .
417
832
— (Morale en)
Itala (Version) ..... 187, 440
207
Hugo (Victor)
Huiles(Saintes)
........
-.
Humanisme. . . . . 613,617,655
.......
. . . .
." .
.

748/824
636
444
Italie (Congrès de philosophie) 434
Jaïnisme
James W
Janet
558
420
Hume D.
Husserl E
.
. .
'— -. morale . , ..

Hypothétiques (Jugements)
....
283, 420, 821
715
425
Jansénisme' P ' '. '. 418," 578,' 608
Janvier (Miracle de S.)
Japon ... .
194
829
566
ïahvé, ..,.. . . 166 Jaurès J 433
icohbclasme . . ..". . .
416,683 Javors Kij. S 307
. Jean (S.) . . . 177, 118, 648, 838
Idéalisme 137, 193. 286, 640, 763.
/— : de Hegel
Idées .... .754
— de Platon . ./. . . 726,729 Jean (S.) de la Croix 199, 442, 623,
. . . . . .
: Prologue .
721 Jean-Baptiste (S.) :.
. .
330, 431
341

Identité
Idolâtrie . .
..;.......
.
: Ignace (S.) d'Antioche
Ignace dé (S.) Loyola
. ... . .

.
.

.
. . .
419
411 Jean (S.) Chrysostome . . 299,305
647, 820 Jean Eck
442,443 Jean de la Rochelle
793, 800
622
434
Illumination . .
Images ... .
.
.
. .
. , . . . . . 420 Jéricho
.
573 Jean de S. Thomas
420 Jeanne des Anges .... 430, 655
815

......
.chez
. les
. . Indiens. 831
^- : (Culte des) . . . 583 Jérôme (S.) . . 199, 201,293, 413
v — :
Images-Éclairs .194
images-Souvenirs
Imitation de J. G.
Immanence ;
.
....
......
. . . . .
.
.
. .
421
839
— (Pseudo)
Jérusalem (Chrétienté de) 426, 440

.'.-.. . . . . 190 Jésuites français
: .Concile de ... . . . 440
444

743
. .
Incarnation 200, 208, 344, 347, 350, Jésus . . . r . . 412,425,433,441.
-,'-' 429, 818 — (Prédication de 441
Inconscient . . . . 188, 639, 815 — (Problème de) 820
Incrédulité des Juifs dans le N. T. 171
Indes .'.-. . 417, 420, 441, 548, 641
--r ; Doctrines religieuses . 189
— (Procès de)
—. (Promesses de) .
: BajptémeY .
....
....
:
.
837
429
.429
— : Notion

Indiens. : Philosophie
...
.....
de liberté 832
206
636

/— : ChrisLfiui, ... . . . . 642
— : Corps mystique 424, 437, 663,
Y: Y :87&
;-
individualité (Principe .d') . . . 346 . Date de sa mort . ;..: . 8lL
... —- -
;:
Indo-Chine .563,655
. . . -—•:".. Enfant-Jésus
. ..655
Indo-Européens . .
...... .
. . .
521 -^ ' :, ÈnseignéSieht . .
.
. ....-
189, 195
IndorGermains
Induction-
— socratique
.......
. . .
.
. .
185 ^— -.
Grahdrprêtre
429, 825 Y—d'après Jbsèphe . . . 820, 824
. . -.... 188
.
.
—; d'après S. Thomas . . ; 188
.
. . . .
173
860 REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET THEOLOÔiQÙÈS

Jésus et Jean-Baptiste
—et l'Eucharistie . . . . . 428 ....
431" Légende d'Adam . . . . .'.-; 422
LeGuèdois(DomN.) Y. . 434,833
et l'histoire
— et . ...
.
le socialisme . . . . . 426 .
170 Leibnitz Y
.

. .
.-425, 746, 747
Le Moustier . . . '.". . . . 654, 829

Jésus fils de Noun
Jeunesse . . Y
....
Jeûne . . . . . .'..,. . . . 527 . .
268, 274
659 Léon (S.) le Grand. '-. ;.
.
Léon Hébreu . . ," . . . . , . 739
Léonce de Byzance Y . . . .'-. 422
. .,;"...
581

Job (Livre de) . . .',. .' . . 424 Léopold II (Lac) "/- . . ... . .: . 811
Joeger W. , 434 Le BoyE. . . . '.- . 664, 829, 834
Johnston G. A
-

....
Jouas d'Orléans... . '..'•
. . . . 417
.-
Lévitation
. ... . -. . .'.". 402
....
......
Joseph du Saint-Esprit
Josèphe
Josias
....
302, 424, 431.
583
626
153
Lévy-Bruhl.
Liberté . .
— d'aprèsDante
. .
...
. .

-- Suarez . . . v-;. 664


.
...
192, 425, 837
S. Augustin 580, 813
647

Josué B. Hanania . Y. . . .'202 —


Jousse (Le P.)
Juan de la Pëna - ..... 429, 430
416

Limaces —
Linguistique
.
.....,.:.
. . .
.
.
.
.
.
.....
.-.
;-...""..- 822
439
420

...
.

Judde(leP,) ....... .-.


Juge inique (Parabole du) . . . 830 Litholatrie . .
430 Lippmann W. .Y . . . . Y--'. 648
...
:
.
.
Y 429
Jugements hypothétiques . . . 425 Liturgie 287, 291, 388, 400, 827,. 829 .
'(1G réalité
Juifs 429, 430, 433,
, . 442',
435 -— -" : grecque
644, 655, 656 Liturgicon slave . .
Communantés .:.. . . .828 Llew
...
... .
.
.
.
305
186
538
— : Communauté . .
— : Théologie d'Ancône 201,432
— : ...
....
828 Loca Sanctorum ,
....
Lobatschewsky N; . . . . .'. ., 205

...... . .
635
Julien l'Apostat
...... .837 .''.-. .423
. . . Locke ..' .
Jumeaux d'Argos
Justice .
Justice originelle .
.

.... ...'.645, 659, 661


. .
203
189, 780
Logique
.
Loebe . . . .
... ... .-..- . .'". 420
422,645,814,822,839
aristotélicienne . . .. , 419
selon Serge Bulgakov .328 —
pure . . . ...'":. . '."-. 757

Justification
Justin (S.) .... .
.
.
414,820 Loi

354, 415 Logos
Kaarta (Gisements du) . . . 636 Loisy A. . . . . . . . .'-.'- 414
. ...... .
173, 205, 341
...-,; . 439,.644, 834
Kandidov B.
KanL ...
..... ....
(Lexique
.... .-.' . 428 Louis de Grenade . .
278, 433, 760-752 Lucie-Christine ;.
de) 752 Luis de Léon ;,. . . .
... .'. . 830
. . 839
623

— : espace .....
...
morale . . .
. . 751
. .
Luis de Montoya Y . . .
714, 751 Lukaris G.
. . .
...
. , . . 623
638
— : religion.
— : théorie de. 191,279,282,750
— :
LullR.
la connaissance Lumière . . ...
285, 652, 752 Lund (Congrès de ) ;. . .
...
. .
".'
. .
.'-., . . . .'415, 639
.

........
. .. .
-.;-. 200
433
Karnak
Kerler
Khmers
Kierkegaard
..........
......
511 Luther 278,288,388,436,616-619,620
.703 Mabillon . . . /. . . '. . . . 833
563 MachE. . . . . . . .<, . '."". 763
.385 Mac Taggart J! E. . . . .423,649
Kiev
Kling C.
.

KraatzW. . . . . . . .
: .419
813 Madagascar
Madianites .
.
....
.
...
.
.302 Magie 191,.508,530,536,544, 547,666
.
,
.--...-,.." 823 -.
412

Kraus O. . . 764
KVQWÇ.
"
151,422 Mahomet . .-

....
... ....
642,820
429, 432, 828
Lamaïsme .
La Mecque
Langage
........
Lailemant (lé P. )

............
. ... . ..
430 Mai A.
.~547 Maîmbn S.
429 Maine de Biran -
124, 193 Maistre (de) J. . ;
.
...
,.
.... ....
-.
Y 304, 431

......
.
. .
753
756
204

Lang-Long; 412 Mal (Problème du) 190, 207,334, 418,


Langres (Ghapitre cathédral de) 832 428,578,580
Langton E. . . 199,.413, 649, 650 Malacà ... .:-,. . . . .,., .-. 812
La Perle .
Laromiguiére
Lask E. .
.........
Langues négro-africaines
..".,..;
...
. .
.185 Maladie de Paget . . . . ..' ;. . 185
424 Maladies mentales . . .. . . . 435
755 Malalas .
205 Malchion. " . . . .. .
V
-.
... .. .
..'".;' 665
:.-'. . 297

...
' .
Lasserre P. . . 430 Malebranche . 203
Latine (Langue)
; Latran (Baptistère du)
... .... . . . . 769
639 —

: morale . . .'-,:,
...
: phiL religieuse 196, 422
.

iaconh. 745
; . 746

Laugerie-Haute . . . .
. LaUry H.;
... ....
... ....
Lausanne (Conférences de) 190, 326 Mallia
. . . 412
411 -— : théorie
Malines (Conférences de)
.... ...
de
:. .- 838
.-'.: . \ . 523
.
' LeCourayerP.E
Ledesma ..........
. . .
'. ". . .612 Mambré ... ...
813 Mançio de Corpore christi...
. : :. . 653
.... 416
:,J'!S^:,'ÀNAI^TIQUÈ;SE^ 861,

Manichéisme .' ,///', Y.;:433, 547 Marié;:-/Virginité- Y Y, Y-Y; ,.-637: '


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''"—"='.' -: Césaréëh -groupe des "Matlàs de Paz;
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'.,Y--^— "';-,' : ZurichYZentï. Bibl.
:

Métïiodé-thëolbgiqUe / Y :.: '.


Y.",,,813'
622
: Y '.-"-';
-Mare: (Evangile dë)YYYY
Rheinaû-;140. 196 MëtîiHdisme :. X:,/:,.'./S2d
.
839 Méthodologie .'-. YY :.:/ ,645:
Y Y-;: (Finale deyYYYY'YY. 422 MètYfi.Y' Y Y-Y Y;', .;./ ,Y -4i7-
. . .
/Marcel *&;Y, . \. YYYY.-Y '. 659
. ,
:Mê^quë/'.;:'.Y;;,;/;.;Y'';::ï. :5lï, mi:
ïMarccfeà(fi. P.). .'.«Y-Y:. 428, 438 Mlchel-Ah'ge:". :*;:.;:-,'::;Y': ; Y -V "', 433^:
'

YMaSë .';:,: 'YYYYY/;.: 783-784 Mlchéld'Anchialos: YYY .816"


, ... .
:/^::::fasomption"//^'y.. .-.
.
816 0Mïçhël;PsèJïos Y; y"Y '::-:. :,.:-...: 536,
.
'Kr/^r- Y:/Goeur îmmaèâlëY../,.- 664 . Michelspn-Morlej' (Expérience de) 423.
Vr^ :,: Immac. Cqhcëptibh .187, . 638 Militaire (Psychologie):/Y ; .* .-435 ;
../i-Y'J Maternité divine/ ;,. 300 Mlarès Carlo A, ; Y-:Y,, "';" .Y 432
/.Y; : Maternité' 'spirituelle 667, iS'iînët-el-Beida^FbujUësdè)/. .664
.
YY-/: -::; YYYY / 784, 815 Mlnbussihck -(Sébûltùrës-'de) . ,' 411.:
Y/S; -;.Médiation//sY Y ^654, 784 »-
862 REVUE DES.SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET; THÉOLOGIQUES
.

Missel anglican . ... .207 Néanderthal . . . Y..*:,-, ..1S5


......
. . . .
Missions. . . . . . . .. . . 386 : Néerlandaise (Spiritualité) 424, 651
Moab,
, •'• .. .665/ Négation ; -; . ; ...':.- ",/Y Y':."'.. 187 '-';: .

Modernisme 332, 334, 340, '342, 645



Negritos/- Y. Y,: .' .V .,:*,'YL185, :8ÏiiZ
- -

663, 829 -Néomolinismë .':,", . . 443'.


Moghila P. . . .
....... ...
1

. .
.189 :
438 NéopythagOrisme:
-. ,
Néoplatonisme -.'-.' , : ; 428, 572
;
. .530-
Moïse
Molinisme . .
MovavÔQÔç
. .
...
Mohastique (Vie) ...- : ... .
.
.--.- . 442,443
...,' , ;'. .
.

.
429
431
Néoréalisme-- .:
Néo'romantisme :
. . .
.
.
..
..
.

Néothomishïè ...; .;.:-.. ". ,-;. 430: :


. ,
Y. Y ,. ,419
.,/:;...
.
437
Monéhërgismé Y ': -Y .
'416 NestoritW "Y" /Ï. .::;::,:44:298r'300/-''' .
Mongolie Y; .
.-'..,'. . .566
. -
Newcastle (Congrès de) -, Y ;. :. .428 ::
Monothéisme . -..-'
Monothélisme
.
.....
....
.
. .
430:
Y. 416
Newton. Y . ; . .'-'.-: ,;. ". 281 :
Nias (Ile dé) . Y . . ; v YY • •' 829
Montaigne
Montanisme
,
......
......•.'.:. . .'740
. .

Morale Y . . ". -, . 703421,824


295, 437
Nicolas d'Ancvre .: . ;.; .'-.' . 305 ,
Nicolas de Cues'.. ',. . ,.604,616 '":.
(Fondement delà) 64,8,718,&26
— (Problème
Nicolas de Lyre ....
Nielsen:.D:...Y;:,/;..; Y ,'/Y'YYY'^Sl,-;;
; -'-,. ;. . 637 ,

— de lâ):367-369,"412, .
-Nietzsche :., -. :.
'
,
'822: Noël (Mgr):.. / .; . -. -.-' . ,-- . . 827
. .
.::.;.: .658
— Sociale
— thëologique
. . ... --.;
.
. . . 161, 198
. .
821
424, 664. Nombre
Nogueras (de) J. G. ......
.,;,.,/. ...,:,..: .
.---. ". .434
.
817 ;

— ' de l'A. T. . . Y.
—. de S. Augustin .... Noms,divins ., ;.
579 Non-civilisés;: Fonctionsmentales 655
. .
.
428
.

de F. Brehtauo Y. . .761
— de-Butler. —
://Y/fieligionYY,/,:506-511.:s
— ' de M." Cohen. Y': . Y; . Y . 715' Normands^Mystiques);:-;;Y, • • .:.434 -
— de Hume
— de Kant ."Y ... .
762 Nouvélle-Guinéé"'. ';'
. . . 71.5 Novalis,,, /"/. /. . ....
.,..;;;
: 509
435,657:
—. de Pascal
— de.Sitigwick
:

— de Spinoza
— dé,S: Thomas. , -."-...
.......
. . Y:
:. . 714, 715 Novatiens Y', .- -Y ,-,/:. . . 188.,-'.'
...
.

. . .715:
.

.
720 Novy^Sat.(Congrès de) ...'.
715 Obéissâiice
.-. . 717 Occultisme:/* : .
Y . ..
.

ObjeotivitëY."::-„.:. ,.Y<Y .:... 191/Y.:..,;.., ... ;427 ,;


442

-. — YYY .,.://:.,;.;,; 819i'


.— en Angleterre .. . ''. , .- .412
... . Odeur. (Perception deI') -.' 412
Israël .207. Oéeuménicité et Orthodoxes
,>
. .. 325,':
•—• en
Moralité.-. . . .704,
...661, ... 710, . 719 '' Y : ://::;/ :/-.:'-/4/ :326::
Morphologie du N. T. .
.... .
168 Oecuménisme Y Y . .; . Y ..-. 818-,
Motion divine . Y . . ".' . . . 115 Offrandesde.bbissons . ., Y ... .507 Y
.

MoUveméiït-(PhilbsopIiië*du) 434, 639 Onction des/mains


Moyen-Age. /.;-. '•.'.; .Y 433,443*; Ononiastiquè -sémitiqueY165;, ''204 '' /
.,,,;//.'? 657
Muràtori Y Y. /. .- . :.,:'. . .ISSY Ontologie Y: . :. .-..;;,/.:.: '
1Î4::
"-.. 588 /
Musique chez" les primitifs 411, 812; Ontologique:(Argument)
...
Mystères païens .......
-r— ' de Bacchus . . . . . 535
. ,
421 ' Oppenheimèr D.
Oraison '.Y. , .
.Y.:; .".'
.
644 '-
—- d'Eleusis
— ; etS.Paul
Mystique:: Expérience .:,,
. .,
...
..
527 Oranâise (Po.puiation)
Y -•

.Y . . 814.- Orange (2e;;GoncîIe d'1 .::.., ,.: . 4'15


. .
.207 - " Oj-dre du inonde: . . Y YY . . 207 ,.

442, 666, 830Y
..' = ,; . . 829 :

:'. -Terminologie 442,443, 666,


. Orient . :,-Y -. ...-.' . .-Y;. . . '293::
-


.
---
.
— hindoue
allemande
espagnole .....
/ Y 667' Orientation::
376, 386 Origène Y-
.623 ..'-" — étB.Cyprién .
.... ..,:,.
. '..
.;.;.:.
.
.
Y ;'--.. ..'
.
.-653
194
294
, . .. . . 552= d'après E.'dè Fayè.426, 433, j-

.
-r-
musulmane Y ;-".-
...
— jésuite . . . :,. . . . 430
.—'/' médiévale Y.. . :. 597, 652 . .
Y :
— ':'/:"':"-.
-
'
-'''-'-":,'.:':: 827/".,
(Anathèmes. contre). ;. .82,5"...
520/ : Origines cKrëtienriès '//'./';' -;/ y':82À:::;
—- ,
:

—, normande
—• tibétaine.
'.-.- ...
.'. . . 434
.566
. -
Orthodoxie et protestantisme
et socialisme Y . . 428
198 Y
-—
d'après
— de Platon
Mjthes
N. . .-
Berdjaev
.'Y,
... . 319
..727
.—
Ostraca .-.'
OstrogorskyM./ -, . ;- . ...
.,.,.:.
..
.,: . . 431 '-
416-
Mythologie grecque
— .germanique..
.
.
>.;.-.
....,567'
. 526 QstwaldW. YY. Y. .--y;..;'
.541: Otto R. ,... Y
,
, . . . .YY,; Ï'/,-,435'--:
,
. .
:£:269y281::
, 42b:
— japonaise ,/.:.. . ,'OuWi ;,:,„,,:.',,-.
védique .... . ". . .550 Ouspenskij . Th. IV. Y-Y , 416:
v—
Nad'à(Tribu) .
NalimoV- .0. Y
Nantosvelta. .
Y-
...
. .
.
.
.
.
.
.
.185 Ovide Y.-
426.427.
.'537:: OxjThynchos^PapSTUs
..,.
.
".' .
.
.
Ovirick B. ,-.-, ;....'; -. .;,.., .197"
.
.
Y Y . ,. 530
d') . .643; :

Nationalisme ' .: .. . ,-
....:, ;
. ... .. .437 : , Paget(Maladie.de) :. .,Y ..... . -1S5Y
.

Nazareth' -. .';. . /.,. . 833": fiais. , ,-"-./-. ":.,., Y'. -Y> V /. 648;v
..
, , •; .
TABLE ANALYTIQUE DES MATIÈRES 863

Palestine (Géologie de là)


;—Y
Palimpsestes Y
.
.
;/(Paléographie de la) .,
Y". Y Y; 413
Y
.
..
201
189
Philippe Le Bel
Philippe le Chancelier
Philon
.......
....
595
828
736
.Panthéisme:. 285, 383,. 384/. 428
. . Philosophie : Histoire . 116, 722-764
Pape (Pouvoir temporel) . ./:.. 198 — -.Nature 835
.Pardon(Expérience du) .353-355 : Valeur 438 -
Papyrus grecs. . . . .s .,
:^-. d'Oxyrhynchos . . . 643 ...
817

— allemande 425,645, 821, '
824
Parisot (lé fi.) . ...
655 — anglaise . . . 425, 824
aùgustinienne -. 570
Pannénide ... . . . . . . .. 412
Paroisse .Y.
Participation • • :• :'• 443

—• australienne . ...
catalane . '.--. . .814
. . 412

Particularité . . .
. ...
Y. , ..;>' , 412
.,.
Pascal Y,,.Y . . . /-.:.;..: Y 720, 833 .
419

—•

écossaise .: . . Y. . 425
grecque . .433, 722-737
Passion; .(Lèpéché de)
Passion du christ (Date de là.-)', . 4l6
.',:..,
836 — hindoue
. .
552, 654
Patriarches Y
.
Patristiqué : . . .
Paul(S^Y.:
. ....
.Y-643
.../'.
Y. .424



médiévale
scolastique
..

....
.
moderne 203, 737-764, 819. .
641
114

— :
— :
r— :
Acta pauli . . .
Doctrine de l'âme . .......
—du sacrifice' . , . 440
.173^177
.

,293

Y 433


de l'art ......
ukrainienne . . . . 426
de l'histoire ....
du primitif . . 651, 661
135
436
Langue. . . . . .. , ... 421'
-^- .:;Lèttfé:perdue — de la religion . . 276-292
.—'.
.
.;.:,-.. . .;. . 642 sciences 814, 821, 824
— _ desbiologie
Y — et les;-niystères pàï'ehs ; .-.-.,.. 814
.
— et 820
— et la vision de Dieu ,. ',-..,. , . 438 ,•— et science .;. . ..814
Y -, „ .-. 580 et théologie . . . .816
:
—- et S, Augustin
Paul Diacre . . . ..
Paul dé S.-Nicolas ... .--.".:.-:.

Philoxène de Mabhoug
.
656
Phonétique .... 826
646
Paul de. Sambsâte .. . '. . 296, 830
Pays-Bas (Mystique '. des) 424, 651
.Y".
.
664
Photius Y .''.; .. . .
Phrygiens ... .
.414
295
Péché *.;.;.
•—•
... Y
...
inûrtel et véniel .326, 327 .
.
376, 655
Physiologie- .... ,• ...
-

Physique : Histoire , . .--. . .-. .418


.435.
— originel 274, 324, 328-329, 443, : Méthode420,429, 645,661
— expérimentale
YY Y 641, 666
la littérature rabbinique 164 — mathématique . . . .418 .817
,— dans(Sacrifice
.

du) . . . . . 437
— moderne 203, 645,646,818
. . .
Pécheur
Y. . . ".'.-. 564 Pie —XI . 206

.
Pégou—Y,/.,
Péguy :Gi: Y
Peiné de'mort
Pelage ;/ ': Y
. .

.
... .....,,:
.

.
-, .

.;
Pierre (S.) . . 203, 294, 440, 767
.-208, 403
Pierre
189 en Gallicante . . . 656
—de Candie
. 196 637
Pénales/(Loîs)
.
Y. Y..',/.
.. , .
Pierre (S.) Canisius
833 603
Pémtehce:(Sacrement de). ,
'" -.
-^ dans l'antiquité chrétienne
Y//
-,.

.197, 6.38, 839


788
Pierre (S.) Damien
Pierre le Grand ....
Pierre Christophe . . . - . . . . 637
. 201, 205
307

....
Pierre Jean Olivi . 196, 444, 828, 839
;
-r—: dans la théologie anglaise
Y YY : 353/355
Pierre Lombard.'
-'
Y--- dans la théologie orthodoxe Pierre de Trabibus . .......
...
653, 839
438
Pentapolè Y. .
Pentecôte (Ile)
./PerceptibnY.
326, 327, 426; 427
...
... ..... .
191, 423, 646, 649
.
Piétisme
.
Piny A
.
812
.......
Pedro de Sotomâyof . .
Pilate (Prétoire de)
185
620, 747
416
422
443
—, /del'bdeur . ..-,',,. . 412
. Pi-Ramsés 431
.
. v" du, temps selon S. Augustin ' Platon 722, 725-730
— 578 423
— : Cosmologie
;-"-"'"''

....
-
Personne ;.". . • • -.' • ••..•'• 650 Formes 418
Permanence
-PètraY/Y Y .... ..... — : Mathématiques
.'• . 419
— : Mythes 730

.....
. . 727
Peuple de Dieu
Pharisaïsme
Pharisiens . .
,
,:.

........ ...
.
.:

:. .-
,
...
.... 431
— : Participation
152
— : Trilosanthropos
..161
— : (Le Philosophe selon)
162
... 412
. . 202
. . . 648
Phëmeiehhë'(Inscription) Y ., . 830 — . :
Lois 423
Phéniciens:
'- Phénomênblogiô
. . .Y ...
196,283/286,382,420
— : Les

-. .
514
: Timée
Platonisme en Angleterre, 344, 347
423
'":.:'''•':
Philèbe-Y
0iMa ,7 . . . .
Y.-'-v . :Y423/
658, 748, 819, 821
-.: Y Y i79

.........
en Hongrie
Plotïn:
— : Esthétique
344, 347
734-735
.- . .417
. .
Philippe de Bridlingtoh"..." . . « 186 — : Trinité . , , . 735, 820-
864- REVUE: DÉs/:sçiÈNcÈs'::PHiL.ô:sQra

Plutarque Y '.- .Y. .'- . • • • 630


Poésie hébraïque
PoincaréH... Y.;-. v
Points cardinaux .
•'

. . .
.
.......
196
763: -
Psysologie appliquée . :. , , ; ' 436 '
.— expérimentale . . ,:119
française au XXe s. (116
— , dés/jeunes
:

-,:-127
.
Politique 412/ 583, -594, 605, 814.
. .
412 — ; militaire /•filles '.;''./', .435
.
Polynésie (Rite de)Y/-....' .4,12 —-. thodërhe :82p,
—- ,-,.,, .
Poméranie (Fouiiles.de) Y,-.. ... ... 200 — ". -.religieuse-.:,..-„:
. . •.
, .
:.::268
Positivisme "".-..//K// 758, 768 -sociale1-''. Y.:"- .--.-". Y v822!: •

ï.:"—.- et morale ..Y . ..' . 710


Possibilité . . . Y Y. 419"
— /thomiste
— (Vocabulaire).
, ;' .\./ll5
...,. 430; /815
:


Pourrat P,-,. . . .
Pouvoir pontifical ./
. .
.
. .
Y. 438 ......
594 ......
Psychopathologië,
Puissance obédientielle 415, 640, 815 . . ..
271;, 660
temporel des Papes . . 198 Purgatoire. Y'. Y. . . ..489
— :
Pragmatisme .....
.193, 646, 763
Prague . .Y . ... ..'-.-. .-.. 812
Prayèr/Book ....... '.:.--,,.. 341,.441
Pygmées , . .'-:-;-.'-. Y . .. ..4l2;8l2
Quantité / .... ; YY; ., '• .- .." 434,J?£;
Quicumquè ,y:.-\:' ." .Y :'L75:
-Q,dh sll (Racilïè) '' Y ;'; : ''..; : y/-,'./g55'„
PrëdéstinatianismëY ; YY-.
....
656 . .
Prédestination . y .339, 576, 812/
. . Qûiétisme. .: YY, .-.•.- . .4.38
Prëdétermination physique 443 Quinet L. :.,;.,/. Y.434
Préhistoire
Y—
."

.
Y. '". 206, 207 .
. .
/Quàdlibets ':,.:,
Rabbiniqùe (Ecole) / ... .. .
.
...
.
.
Y. 440
.432
Prëmontrés
Présence réelle. .
Y
Pré-socratiques . .....
:
.
Méthode
,351-353,815
827
... ....
Y ... .
'-.
.
635
Races . . Y "Y Y '• •-• .-.yy ^654/
Rachat au diable Y . ....
Raison ,... YY /-. '.... 'Y; . 1:389.
. . , .

.
414

... ....
425, ,724
. .,.;.;Y
— d'EtatYY/i
Prévision . . 647 -" :.,,:824'
Prière 333/383,441,443,626,-835;
. . .
et .morale YY.Y.Y."' . ,,y-y-:71i9r
Y-/ pure,
chez
— :
.
',''..
les grecs .
. . . Romains,
elles .
438; Y
".

— et foi ,Y
fiaîsonnemënt
:/„..
déductif
429; 444/571.:
.: ./429
Y 527 Rajagriliâ (Cbncilë) .. . / . [yy 560 . .
: dans le.N.T. "433, 833 Râmet el,QhaliI(Fouilles)431, 656,838

Prières de S. Anselme
Y- du P. de Foucault .430
Primauté du Pape : . -, . 358,
.' . 442
. 837;
... Ramsès
..
Rànke . , YY- :. .
Y. :-.. . .: . Y ./.-431'
Hàs-Shamra (Fouilles de): .664,;' 665 . . .
1755
Primitifs ;.., . . Y Y. 185, 661,, 811 :Rùtio: ' y /:.::„.':, ./,,'/.;/. /434:.
Probabilisme .Y-;Y,YY 416,817 "'/:,'.;. -\:"/-:.:, /Y'^ls.ëÔ-
....
...
'fiationalisme;
. -.•.

Probabilité .'... .. . 197,720 fiaymond Lull/Y Y .Y-,'" :.'"Y'Y8Ï4"


,
Procès de Jésus
. _; ... . . .
837. Réalisme 2SC;4i2, 423; 434,;/S14 .
Processions divines. . 417. / :-^- critique ,/. Yv-149
Prochain (Amourdu ) '.-' . . .- 832.
Proclus
Procopovië.
:.
T. '.- . .
. .

....
. ... .
. 536
307
-—
dialectique
Réconciliation/, Y.: .
RédemptionMSySTJ, 414, 581,:655'
.
...
,.... .

.
','.'-, 420/
.
./:651
. . . . .
.823,
Progrès . ... .'. . ".-. . , .
.
:;d'après BerdjàeV -;/y8l:8
—,' Scientifique -, --'.: — d'après/lë Métropolite:,/.
Prolétaires -
Prophètes
...
...
Y,,,. . . ,425
. . . .
187.

... ,...-.....
433
Y Y/Y Antohïë 323^324
RéfiqA.'.' . YY. -, .
':-,

Y.-v!*189
;, — (Apôtres
Prophéties messianiques
et) . . . 838
814
Réforme Y ..; ,::, ;..
.
.
...
(Essence de là). , '.-' y 384:
. 616,622
Prophètisme
Propriété . . , .
Y
. .
chez'les Assyriens
.
.
.
.

...
.
.
.
648
639, 659, 814

Régale (Droit-de)... Y
Règne de Dieu/dans le N. T.
Régie de. S.Augustili .-./ Y ,W2Ô1
... . .--202

,
170

....
517 .
Pirbsper d-Aquitaine'"... . ... 199
.—
deS.Lésaîré .-'.. . .:.:. .'3ÔÏ
Prbtestaiitisme273,398.399, 616,622 ^^ de S. François/ Y . .- ,.;:.;:l90

fieinacli;S. 4: YYY//. :.,. Y :. Y431
:-— Y; — américain/ ./. 62.0
et orthodoxie 198
.

Relation - :./Y,Y, '-. 187, . .


204,, -

—-'-" —


et thëbïogie
.
.

,(Miliêu.prôtëstaht)£?'3-
.
274
et unité/
647
... . .
ReIativité:(ThéOTiedela)423,481,645,
Relativisme.... :. . . ... 646/822
821

./.-.-"838"
PrzywaraE.
Pfbud'hon
/ . 284
..
.......
661
.Y Religieuse (Expérience)
— ... (Pensée) Y. . . Y -./277
. ;, 275, 281
Proverbes
Prudence A.
Psaumes
. .
:.
.,....
: 167, 664, 837.

.-.;.,
.
664 .
Religieux (Eveil)Y
Y — ./' . , ...
.(Fait)/.:.,;. ".; Y'. Y: 4271:
..' 272

Psautier
:.
....../.
.
':
,. .
.
.
.
.
-.
201, 413, 656
,812 - —
Religion
(Seiitiment) 269,; 275^1277''
YY -, . ,. :278,332/823
Psychanalyse ' ."
. . .
131, 275, 887
Psychologie 115;-119, 420, 430, 434,
'-
' ....
—"/'. (Etude; de la)
(Origine de la)
y— (Philosophie
. ... 4:362
'.Y506-
>

'
- —
Y.-^—
-
Y
affective
435, 645
.
-

aniqale* ; Y .", ....


.
127
815, 823
— '

de la) 276: 278,
.
.'. Y-Y /' :'..' Y Y : Y/412
saiis.nfèu. Y ....'... /'-Y"644;
. .
y... Y ;*pjjjE :ANALVTIQUE;DES MATIERES ./865//
/Religion d'après K, Barth 378 fiomeyer B Y/Y ./Y • • Y 434/438;.
. .
lès Protestants . 662.. fiols (Livre/dès) . . . Y . . ;. 423/
.
,— "'-.—'
/; — et philosophie . . . .191 . "Romier L,/ Y- . . . . .-"'. . ;. 430
Y-—' et psychanalyse 271 RooklbôsterY 424;, 827
"—
— et théologie
-
Y
. , .
et science; '. .. Y. . . 642 Rosaire •"'-/• .
348 Rbsmini" .':.
-

.
• •
........
.... ... ,

442
187.
-•-. — ../ .des des Anglo-Saxons . . . . 541 Rothe RYY. Y "... 4379...
Arabes /.. . . . 519. Rousseau:j.3/,44Si . , . 719, ... . .450,: 763
— dès Assyïbbabylohiëns

-'
~- des Cananéens

des Celtes Y
.

,,:.
-..-;-,

.;.
. . 515

.537-538
.
Royaume: dë/Éieu ,
. 513. fiuffih
-.-.Y-.:
Russe (Ëglise) ;
,::....
.........
. , .
-.' .: 436
;... .422:
"425
;

-— ; de la Chine- ..Y,
y-— de la Corée ,. v , . .523
...
.
,
564..
564- —— (Vie monastique)
(Jeunesse) :.
'—. (PhUbsophié); Y.
.'.
..
. ./
.
...
. .,
427
427

Y Y—
-^ de
Egéens":
.— ' desl'Egypte
"'.. .
....
,. . 511 RusselIBY -.::., Y ,.
des Etrusques/"..; . . . 525 Sàbatier P.: Y .. . .. ./-.:. .Y ,; 400 ;..
'.,. :—-;: des Finnois/•/•:"Y . . . 6.44 Sabathiër, delà Bourgade .. :. /;- .186
.
.'....: . .
.; 428 .
.814
Y,—Y des Germains/,.-. . 588 Sacerdoce// ; Y , -'.. '-.:' • '•- • • Y .353
— des Grecs, -. Y. 524, 510:
Y. . .
525 . Y. chez les Germains
Sacramentaifeléonien :
,/,/ Y-.. 656
540
—- des Hâvaïens
'
.
-—. des Hébreux-;...
des Hindbux
— de l'Indey.:. ", ... . . 548 YSacré-Coeur.
-
. . . 814
823 Sacré
.— dans l'A, T.-.
::,:,:. "Y
... . 285/: 287
.
.Y. .. ./. 155
...433
-,. . Y . ... Y.
.
— de l'Indo-Chiné../. .- . .. 563. Sacrements :ï«8, 268, 290, 775, 784/,
Y —
;
;—- des Indb/Européens . 521 Y. Y. 785,814,815
:
du Japon'''.-...." . . .566 :
Administration 188, 432 :

Y—Y des Juifs///. ,. :.. 430 — ' YGausalitë 188;444, 641,;


du Mexique ;.--,/: . . . . 511 ". 775,Y785'' '

/
Y —
Y— de la Mongolie Y ... . . 566 —- " ..Y
".—
:: Institution
Nombre /
. .,Y .
.197
;S32
des Nègïites. . . . . . 811 ,
—•. d'après l'évangèlisme 665
— .-. des non-civiïisés
nordiques . . . 544
506 '^- :- ''-
/. 440,, 786,' 787
'
— des ;..:-.
î^bUvelle Guinée. . . 509
Sacrifice ...
-.... — eucharistique Y ..-'. -Y 352
— de la
-
propitiatoire .'. . ... 636
— des Perses, -. . . Y. 545 ' —^
Y "'— des Phéniciens.-.. , . . 514 Safaïtes Y.-, Y... , . . ".. ..,518
y '-—-, -des primitifs.... , . -. . 504- ,Sagé;(Goncèption;du) ... .,..:, 83/8'
— des Romains Y 526 Sagesse (Doctrine de là).—. '.' . .. 655
.
. . . ,—: Y (Don; Ydë) ... : 442, 795,- 836
Y — des Safaïtes, . Y. . . . 518
— des Scythes'.. . ...-
— des Slaves .. ... . . . .
547: /,— d'Aménémopé -.
544' Saint-Dënjrs:(Abbavê de) . ... 656
Sainteté Y/.;, ... . Y.
. e-
Y,/ 167
Y.
— du Tibet ... Y . : . . 566 403
— des Turcs, . --.-
Religions (Histoire;des) ...
.... .
547
433 .
—' dans l'A. T./Y. '.'. ..'-. 155
Saint-Florian; ... ... • . •/ . 590
..;..
;/ — à(Sciencé/des)
— ,
mystères Y. ... , Y. 506-508 . Sala.manque;(Ëcolô

433 Y:Salonique Y"-"'..•-' •


/ ; ^-orientales '/ Y Y, 422, 535 : 'ïSâlut (Gonception;du)Y 4' . ... 835;:
. .
..
de)
,,...;, .641:
816:
Y. 591 Sam K.// :..:,:. Y.: .....,-". .,''.-. 622
Reliques
Renouvier
,
Y -.' ,
--RënariE. .. . Y "Y '.-. ..-Y . . .763 Sâniarie
.
.'-,-. Y
. .
763 Sàndaeus M.: .... .
..:
'.
... .
Y.. 437
.......625
Résistance . . .,/...
fiesseinblance
Résurrection
. ...
.....".
. .

.
-.- . :. 198, 638
.
.
.
. 658 :SaudreaU A. Y
.
.
661 Sanskrit Y...
.
.
.
Santiago: Y. . /. , :. . .63,8, -813
.
.
. .
Y, ..-,,647
.- . .
. ,.,443
Révélation 282,-i372-375,.377,396, 6 62 :,Sâpientielle/(Littérature) ... Y' Y 166
. .
Y —'/' dans.Ie.N.T. ' 169 Sarcophages' . . , . . ; 208,765,
:—',
..-
d'après Befdjaëv. N. . 317 -Scandale Y- .
"..-. , ,,-.'Y:,:.,2ft'
fie^yisçence des mérites
. . , , 611
. 8ll : Sçqndalis, (De) Ecctcsiaè/ .: y.. 63â
fiévolution française
, Y Scëpticisiné'" \ -".- Y
.
, '." :. 824
-Richard de Conîngton Y . 637, 812-: Scîieffler Y-, . . ,. . y y,: y, 625
. . . . .
Scheler M.Y-, -. ...:,: . Y Y ,284
fiichard de Mediâvillâ
fticher Ed. .... 637
vYY Y . . . ..608 Schelling Y: , -.,,- . . . .439,: 754
.. .827 -Schisme (Grand) . . . . '. Y. 432
:
Rickert H. . Y .. .
fiignano E.
/fiirê - : Y Y.;Y./ .
.Y..;;. .187,197 Schlègël ://.,. . . .
. .
647 .Schleiérmàchèr ...
386, 621, 622, ,823
.-'",-; 827

; Rites orientaux.,-/ Y. .,. . . . 413


Y..^— polynésiens
.
.:,.-.
., .

.fiitsclll (Influence) Y 333, 335, 424, Schmucker S. / YY-


.

.
. , Schmidt ,C: .:'.'
.-412 Schhiidt W// 'y-4'.'. .,YY/.4l2
... ... ..,.620 .
:,
.
436

fiobertdeMelun.V,: .Y
-fioçhe:(GrottedelàV-Yf,, , . . .
444. Scholarios G.: :..-.: . .
. ... ,,,306
.. , .
636 Sçhopenliauer ' ,Y-.. . .
; ; *
757
866 REVUE DES;SCIENCES PHILOSOPHIQUES ET OTÊOLOGÏQDES

Schweïtzer A. . .'.'"
Schwarz H. . Y . . . . . . . 428
764 Sophiste . .:.
Sorcellerie ....
.........
«.-..-. 412
411
Science Y . 192, 195, 418, 429, 444
— -sociale
duN. T; .".-.
....
821, 822
.202 Y.
Sorskij N. . .
Sortais G, -.-.. .
Sotériologie . .
... . .
Y. .
. Y 74.3
Y; :.-.. 581
. . . .'YY..
427


, —


et
et
art . . ..
foi ........
Y. .
et magie ..-.-', .
.
. .
.820
444
820
Souvenir
Souveraineté .
Soviétique (Droit ...
.
-../. Y. 647
.ecclésiastique)
Y ... .652
.
605
. . 425

.......206,715,
. , .
— et monde invisible 646 Species
et philosophie . . . . . 191 Spener . .. . . . . Y ... 748

— et religion . ... . . . 642 Spinoza . ....Y
........
744:
i '

...... Y Y
. . . .
— et théologie 195 Spir A. -.":;'
. .
760



— D.
Scot
et valeur Y.
et vie
— : Théologie
..........
eucharistique . 812
645
822
Spiritisme
Spiritualisme . . . .
Spiritualité chrétienne
— hindoue Y
Y.
.""

. .
. . . .
.Y'.
.
421
434
573
817
de la connaissance . . .
— : Théorie
189, 438, 641, 660, 662, 818
ighatienne
— et temporel
Spirituel
..-.
430, . , 443
434
...
..

— et
— et
— et
la" dislinctio formqlis
la loi naturelle . .
la matière. . . . . . . 643 ....
444
652
Spyridon Lambros . .
Starbuck Y . . . .
Stegmûller F. . . . .
/
....
.
Y . 268
. 416
416


Scot Erigène
Scythes .....
et Philippe de Bridlington 186
..... 585, 652
547
SteinL. . . . . . . -.
Stelliola N. A..
SteuchusA. :.
....
...
. ... 425, 432
. . :..
Y 419
. Y 425,652
.
417
'
Seillière E.
.... 437 Stoïcisme ....
192,
. delamort 737
Selz O. ....
Sélection professionnelle
815
Semaines (Prophétie des) . Y . 160
Sens commun Y. . . . 644, 825
420
Strazvgowski —
Suarez 416,, 439,:.
et
.
problème
.641,
1
.
Subjectivisme •"'. . . :.:..-. . 438 .
...
Y .-.:. .419 ::
815, 833, 837,
;— (Principes de) : .418
— littéral

Sensations ..........
.........
640
439
Sublime (Expérience du)/-. . . 281
Substance Y . 200, 343/ 660, 821
537
Sensibilité . . ... ....
Sentences de S. Florian . . . 590 Suicide
.438
Sucellus
Sufisme . . . . . .
...
.-"-.

....:.,'..
. . 520
.
435,737
............
.'.
. .Y.. . .. .430 Y
Sentiment y 129, 439, 647 Surin '(le,P.)
' •—'
Septantes
du vide
......... 130
831
Surnaturel .
',. ".
Surnaturels (Actes) . . . ; . ... .
421,640,830 ,
188
Sergius
Sertillanges A. D.
Sestov L: .....
... ...... .-,
416 Superstition :
438
426
. . .
Suso (B. Henri) . . 602, 603, 827
Sylvestre II Y. ... . Y, . .586
.
528, 529, 565 .

.
Y
Sévère d'Antioche 202, 304, 604, 659 Symbole romain -,.
Sévérien de Gabala . . . 305, 657 - —
.
' baptismal '.... . . . . 653
. ... .
653
Sinstéden .
.
Seth(DieudeTanis). .. .
.
Shakkd (Jacques Bar)
Y. .
.' Y. .661 Symbolique bouddhique
... 512 Symbolisme .-.-'
825 . .
Syméon le Nouv. Théol.. .189, 198 . .
'.
...... .
562
428 '
Shinto
Siamois . .Y . ...
Sibyllins (Textes) Y . .. .. .. ..206 Syndérèse
566 Svnagogue Y .Y
564 Syncrétisme -'
....
...... . . .178, .., . . 512
656 ;,

Sidëridès X. ..... 416 Syndicats .Y


....
..... ...
. . .
; . .'197
.
718
Sidgwick .'•
Sinaï -.'
.

Sinanthropus . .', .......... . . .

pekinensisY Y. . 835 Talismans


715
431
411
Sjmoptiques .
Syro-égyptien (Cylindre)
Tabou et sainteté .
.... ....
...
.
.
.
.
.
169
838
155
829 ,

Singes " 646, 647. Tanès
...
.
.
. . .
.
431, 511 .

.... ...
-.
Sireuil 654 Taparcelli d'Azeglio
. , . .
204
Sixtine'(Chapelle) Y. -. . . . 433 Tauler . 599
.
.
.:. .

.... ....
Skovorada G. S, Y .
426 Tchécoslovaques 411
Slaves Y Y. 644 Tchou-Hi . . .. . . . .-.:. ; 568 :
. . . . .
.Slovène . Y '."..' Y.
.
.816 Teleilât Ghassûl . . . ,: . "-. .812
.
Sobria ébrietas .
.
..'.' . 736 Tell Ahmar (Fouilles)
.
Y
. .
208
Sociales (Classes) . . . . Y. 418 Tell de San el Hegar (Fouilles) 431
Socialisme ... ... 426, . 659 Temporel et spirituel .--. . .
. 430

Société
Sociologie.
et .

........
orthodoxie
'.
.,:...
Socratique (Induction) . . . .188
. .
659, 713
428 Temps

122, 412,, 423,
(Perception du) :.,. 578,,
187, 203, 491 Terminplogië-înystiqne,Y; . / -., 839:
psychologique . . . 115
.434,: 438, 660

Somertoh W. Y
Spinmeij ' .... ...
/.'..., 838 —
Tertullien
,. . . . , 194 'Terré (Guy) Y. . . .../-4.- j 639
-. .... ... . :. . Y 437
TABLÉ ANALYTIQUE DES /MATIÈRES 867

Test ....
.
-.--.Y* ,';•.
. . .
Testament (Ancien). - ,421 i 424, 432
186 Tissage .Y
TolstoïY .: ':'/. Y, . ..
Y.. .'..Y . .811':
...
Torah ';.:.':.,.. .* .'-.".. .430,432-"
.'..^,426 Y
Téviec (Nécropole de)
Théocratie .
-Y- ....
.
.... ...
411
005 Torqïïëiriadà-Y . . . , .. Y Y . :.63S.: Y
.

Thëbdicée orthodoxe
• •
310 :Totémlsmé -.. .... > .; . . :,'-. :.:262:: Y"
Théodorede Mopsuêsté201; '298, 422,. Touffàh ; ". ;YY - /Y..::.- . /-.:.-. ;547: Y
'-'"Y-/:;
Théodoret'de Cyr YY ,. .. Y. 831 Tradition Apostolique
831 Tours ('Mânnscrits dej . .... "Ï.-;4'31Y:Y-.;
..Y . 443Y:
Théologie
. . . ... .
... . . .
387 TraditÎQn.S-elbn N. Berdjaev ,-..' y 315/ y
byzantine ;-..-..-".' . . 816 Trànsëëridânce . . . . . ... ; ,199/ Y
—-
d'après EBarth. .. 365, 367 -Transformisme: Y
— dialectique 360/365,375, 384 Transsubstantiation 349, 352, 812 Y- .. .'436, 679:':
— dogmatique
-^- ....
...
— du N. T.*. '-. $13, 172 -Tréla-wny
.
424 - Travail et plaisir , . , :. . . v 838/Y
Hobhonse L. . .. . .:i92.//
..-.-.
y— —-.
espagnole : . . .
— ...franciscaine
— islamique-, Y,.-,812, 520
. . 618, . . 620
817 Trehtë (Concile de)
818 Tribu Ainu . .; . .
/—-Nad^a
Trinité: . . . ;.
.....
339,
...
Y -;y. -L85 -
.346, 442'
438 -
185 --._

:
Y
—Y
; luthérienne-
morale
— /mystique .... -, ...
..."
.
424 .... -—-
Y ,'-..- . .
iFiliogue . . 187;
Y Y Y Y. . . 186 . .Y; chez;: S.: Augustin/ 578, SÏ3-:
.
4l4, 815YY

r— .orientale Y , . . . . 814
,— ./russe Y ,/Y 307, 831
YY-ii:chez S. Basile ,.
' -Y/étleMontaiiisme /;
.... .192;;./
.: .437-Y
/; Y;ët Plbtin ,-.,4-. -,-'-. , 82ÔYY
.
\-*7 sacramentairë"' / Y . , 307
— triiiitaire//,. ... ./,. . . 299 .Trbëltsëli-E.;.. -.- .: . 361, 365, 762 : ':.
'—,, (Formation de la) . . 414 Tfopistnê . 'Y'. .. . . . -., -. ... 420*.-,•/.
,-—- (Méthode)
— ,èt religion,.:
;".'".". . .826 Tûbingë. Y".'-..-. . .
philos'ophie -.:Y
. . 348
816
:

Turcs".','Y v Y . .
TurihelJYvY .
...
.:/.... .-439Y
:.- 547::,
— et .:, . . . . .
186,200,414, 813; ; .

Théophanie
-

Thérèse (S* 0) . . ...


,:,..". .
:,"'. '-, .
, .. . 442
653 fÇTûîo,docerï..:n . . ... . . . 664:
Tïcbhîus .' ".-' •-.--.-. . .
.424/
. . .
d') .-."186,-638
Thomas" d'Aquin (S.) 278,288, 428, Ukraine (Églises,
.
430,438,594,663 Y—Y Y, (Philosophie d') . .. .426 Y
' — ..,- : Charité- 437 Ulrich de Strasbourg .,. . Y. ,: 600:
.-—."'•: Chronologie:188; 192, 438 Union hypostatique
,—r. .-: YConnaissànce 415, 438, 439 Uiiion;(Etat d') Y . . . . .Y ..... 816
.. 442 ;
- ;

— Y-: Désir/naturél-.'.- . . 416 Univers (Lois dei') . ... . ,.


.63*9; Y
.'--^: : : Disputëquodlibëtique 440 .Universalité . . . ., Y. •/.'•/• - .419:,":
/ ;:^— Y./:'Droit; YY/„, Y ..-'• • 414 ÙnïvërsaUx . .' .-.Y Y . ,.::..Y645;:.;'
;^—;:;/Y EcriturerSàini;eY 815 tînïversel :
.", ;. Y ;649i:666//
-^-' ':': Ecrits'' ScriptUràires . . .,
438. Ûnivira: . ,:. .' Y/. . .' .
Y Y 429ÏY
— :;./:/Foi ... '-.y-. Y 416, 444 Utiltàire(Théorie) ..Y.:,.. ,'412;; . . .
—-,..-.--•':. Infaitïbilité'/-'' Y . . 417 Vâchërot .;."-.. .' ..' ... .:. .-. . , 463 "y
,
Y— : Languetechnique , . 660 Vâlèuï(Notion de) 278, 704,708-709
434 • "—/(Science et) ' ... . -. Y 645//
/
.-.:. Méthëmatiqûe -/.-".:.
. — Péché/originel :. . .443 Valeurs morales "•.. . . . . . ; 707 :
.
— Y:: Y Phénoménologie .484 Vâhiaën-Àheelë-C: ." ,827 Y
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'— .; Philosophie Y. .. . gl9 Van"Santen H. . .. ... .. ,. ... « 652 : -


Vasquêz , . . . .-. . . . . . .815
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-^- - : Prière/./ . ... .- . . 442
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": "—- Y: Psychologie"
: Prophétie .... , 120, 815
4-13 Vatier(LeP.), . . ..' . . ..".". .743,y.
Vafisco B. ... Y . . Y 285
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—.. .'•: Théologie mystique
— :: Vision de-Dieu'. . .. 439-
::/: VolontéY: Y :.'. .- .
. 443 Variabilité
663 VédàntaY. , . . . . YYY . 554: ...
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Vatican (Concile du) 415, 417, 424.,.-,:'.
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Y—Y;Y De perféctione"'''. . . 667 -Version: Itàla . ..-..-. , YYYY/ISÎY
— Y.: Sentences.:. . . 593 // — ;" Y Septantes . . . .Y. ; ,834.;
Y -et S. Augustin, .... 578 Veuves ,*'. . .*. v. . Y... Ï.Y 429 /
—-Y et S. Jean de'la Croix 623. Victor . . . '-. . ., . ". . . . Y 301::
Tholnisme .Y/. .: ,115, 836 . Vitbrià;(de) Fr. , Y .638, 813 Y
Thomas de Jésus/,
Thomas à Kempis Y....
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.... 623 VieY.Y, '.-. .
,. .
. ..389, 414:
Y . Y. .. 432 /'-—/future -.-/. '.-..- . .Y.411,430/;Y
.
. .
Thomas (S.) de Villeneuve.Y . 623
-Thomasius Ch. .Y'-.-. 747
^—:ët.morale ,
Vincent (S.) de Lérins .... . . , 710 y
Y-82QYY
Thoumaris .,.':', . . ,. -. y
':,, . . . 203 ^ncent (S.):dè Paul . . . .. .200 :
Thyrion;-:.-. .'.y:'. .*"-.'-." . .438 Virgile;" -Y .Y ".-'".. . y M6, 630-..-
Tàet Y-. :.
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.
.

TilBàrsib .'
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•...-.-..
.....
.
Y . 566 Vision."bëatifi*que 440, 639, ,650v 663.-Y
:/-. ."838 'Vita Adàe -Y . -,' . .. '. .',:4Â22:
868 REVUE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUESET THÉOLOGIQUES

Vivisection .........
Vocabulaire de.Psychologie
Vocation . ..Y
115
443
435 Weyl H. Y . Y . . . . -....: ,435
•-
Winthuis J.Y . . . Y.
Whitehead A. N. Y . . .193,419
"412
....
Voeux 795 Wittenberg , ,
... 617 ...
Volonté
Vulgate
Wake G.
Wang-Weî
.........
..'. '.....
. . . "
439
812
612
825
Wolff

Zarathoustra
. .

........
.,
York von Wartenburg P.-' -.. .760
.
.420, 425
Zaccaria A. .'.Y . . Y. ..-. . 187
832
Watt . .
Wellhausen
Wesley
.

........
....... -331
.620, 621
420 Zenon de Yérone
Zinzentorî
Zoroâstre .... .
...
... ....
.
.
;
.

.
.
.:, Y/112
.621
545
.

2. — CHRONIQUE. .)-

Publications
1. — Collections et- recueils.:
" y.' -:•',:

Annales Minorum '"....'...- ...810


Bibliographia augusliniana
... .633
Bibliographie de j. Dewey
Bibliolheca islamica .......................
.
Bibliothèque byzantine-et néo-grecque
Bibliothèque de synthèse historique ..... ..../
.
.

Y. . . . .
Y
. . . .
.

.
. .
.181,627
.406
.629
.'.'. .628
. .
Bibliothèque thomiste .
.630
.....
. . .
Catalogue des manuscrits et documents cassiniens .809
..... .'.
. .'
Collection de l'Evolution, de l'Humanité
Collection :des Maiirés spirituels ". . . .....
Y ._;.:,
Y. .

.
.

.
.

.
.

.
..,:..,.
.
.,
.
,
.Y .' 630
,.
=628

Dictionnaire de Sociologie 629


Edition léonine des oeuvres de S. Thomas
.
Edition de la-Somme d'Alexandre de Halès .
Mélanges J. Dewey (Essays)
. .
.
.
. .
..........
.Y . ... . .633
. .
.633
.181
Mélanges J. Geyser (Philosophia perennis) ;180
Mélanges P. Mandonnet (Bibliothèque thomiste, XIII-XIV)
Nouveau traité de Psychologie (Dumas)
Orichs Clirisiianus
.
...
.....;....,.... :

... .
. . .
181
.628
...630
Traduction arabe de la Sqmma contra Genlilcs /'...:. . . . .Y- ...,634
.
Théologia de Campanella (Publication de.la) /
•>./. . . .
:,
'•/ .
....... 408
Thésaurus philosophicus linguac hebraicàe . .
.... '.:
. . . .
.
-. .
.
406
. . . . .

2. — Périodiques

Adelanto(Fl) .........
....
A.rclos. Aciqhisiorica, philologica,
181 ,Logos. Rev,rintern. de synth. "
chrét. orthodoxe . . 633

Bulletin thomiste Y
Byzaniinoslavicq
.........
philosopliica fennica
Bohoslovia-
.809
634
807
183
Ons Geeslelijk Erf
.. .
. .
Nouvelle Revue thëologique . 180
Nyva . ."-. Y . . . . . , .
. .
184
'.y:.'-. .631
Princeton (The)Théol Rcwiew .181
.

Filossofski Prégled 181 Psychologie (La) et la Vie '. ...181


Journal (The) of Social Psych. 627 Revue d'Ascétique et de Mystique 630
Kwarialnik Psychologicny .-
184 Symposium (The) ." 627
Logos . . 632 Szkola Chrystusowa . . .- . -.
184
-
Vie (La) Augustiniënne y. 182
, .

Découverte
Epistolqrio inedito dei MaestroA7 iioria
. . ./ ,181
TABLE DES/MATIÈRES Y 860Y
.

Y /Universités et Instituts ..

Faculté ukrainienne de Théologie de Léôpol. ,..,.; ... ... .Y .183


Institut Catholique dé Paris . ,
Institut Jean Jacques Rousseau (Genève) -. ./
Institut-pourTEtudé/comparative des Givilïsatiohs

...
. .
. ,-Y.. . .
(Oslo)
:
. . . .
..,.,. ,
,-.'-'. ".'
... Y
.
.Y. -, 407
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.
409/
.-;.Y. :. 40Ô
.

Sociétés savanteset Congrès Y;

Académie canadienne S, Thomas d'Aquin . Y-.:. ,:,".".:..../."-. . 407


:
Académie romaine S.j Thomas d'Aquin
Akadémikërverband. '_'
.... ...Y
, ... ...
;. .... -.;. . .
...
.
632
.802; ...
Coimhission pour làfiëvision de la Vulgâtè ..-';
: -— international'dAnthrbpologie
. . . . ...
.
,
.
.,
.
. ;.
Congrès d'histoire de la spiritualité néerlandaise -Y."-';. ; ..' Y Y ,••.." ".:/, ; . 631
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.

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hégélien; ,
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' dés Orientalistes
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— Y — de Philosophie (VIII, Oxford) -.. .: .'"180„806/
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de Psychologie (IX, Nèw-Haven) Y Y
de Sociologie . , Y.V » YY-Y .
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. -. Y . 181
.810
.de Philosophie (fibihë) Y::. .... Y-,.
.—. italien
hatlonal 183
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Gëfresgesellschaft ..,../. .'.Y.
Institut international d'Anthropologie '/. Y 1
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810.
1 Semaine augustinoTthomistede Rome ./. . ...
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; ... . .183
.
Semaine du Centre International de Synthèse
Sociététhomiste ;Y ','.
y, . . . . ..-.; ... . -,.,..- . ./..::.
......Y:.
.
. .
8Q7,
..." Y .,. . ,. 808 ;
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/: Goïicotirs et fiï±s:/;

Concours.de laFaç. Cath. de.l'Université de Strasbourg . y :.- .-,_.;-. , .630


firix de l'Académie Française . . . . . Y' , .'.".:. . . Y Y Y
-Prix de I'Académie/des Sciences morales et politiques .
.... ,...,.. 63Î
631
Prix royal italien dePhilosophie . . ...
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809 ;

Gente"iiâir:es .'":-._

Augustin (S.)
BonatelliFr. .
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. . . . . Y. Y ..
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188,407, 632
... .,.633
Sîotrdtia.tx6Sis -
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Angus S.
Blakowski S. ....Y. .,;....Y
YY
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180,. Gmurowski.A. . /.
. . 184 Y .Y: . 'i 184-
Klatzkin J, . Y . . Y ...v 406 ..
Deissmann A.
EiblH
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180" MackihtosCh H. fi.
407 Mchàltschev.D." ,
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.180
181/ ...
Emerèaii (R. P.) . .
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407 Slipyj >î./
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1S3. .....
Y- Y - Décès Y.--'"'.. ""Y. .....--:
.

Balsamo Crivelli G.» Y.Y./.


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408 Baudot (Dom)./. Y . ."' >.''. .. 183
S7Ô TABLE DÉS MATlÈREâ"

Belot G. . . .
Bludèau A. YY.
........
.....
182
Bennet Gh. A. ,. . . . . . . . 628
.406
Harnack (von) A.
Heymans G.
Moore A. W.
....
........ 627, 802
632
. 406
Brbwne G. F. Y
Chauvin (Mgr) .
.
. ; ... .806
..... ..
. 406
Paulus N. . -.. .•
Rignano E.
406
408
Felten J. Y . . . . Y.
Goiriez-IzqUiêrdb A.
GrûberH. ..' .Y Y . .
.
.
.
EttlingerM. .: . . . ... . . -. 407
.180
.Y. . . 806
...
...
.627
Tobac E.
Velkelt J.
Wiener H. M. .
........
.........
Vialleton L. . . . _

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806
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E : Rajagriha
F. C. BURKITT.
» » :
» 649 Y -'"»' 14 » : Gnoséologie
E 657. Y » 8 » : L. DE LAGGEH
: Richard de S. Victor.
-
» 663 » 5 »
» Y 719 Y », 16 / » : Elter.
» 815 / >>
29
A4:
» : Guillaume d'Auxerre.
i 824 » D : ne sont que des analyses
»
-ï*, /./.-» 46 » : Dans sa nouvelle édition, l'auteur (M.
Vandervorst)a pu utiliser les clichés et les
dessins que lui a communiqués l'Ecole
biblique de Jérusalem.
Supplément au N" d'Octobre 1930.

"':/]; OUVRAGÉS-ENVOYÉSA LA RÉDACTION.

J. BïDEZ. Là vie de l'Empereur Julien. Paris, Soc. d'éd. «Les Belles Leltres»,
1930:;;;ih-12, x-408 pp.-25 fr.
.
M- Bidez/ .à qui nous devons de nombreux Lravaux sur Julien l'Apostat, nous
donne de celui-ci une biographie très étudiée. C'est «une relation assez différenle
des biographies courantes », reposant principalement sur les écriLs authentiques
de Julien ët-sur les témoignages/dé ses amis. Aussi n'y laut-il pas chercher une
histoire des persécutions(plieurent lieu sous son règne. M. B. est profondément
sympathiqueà Julien, mais ilsë défend d'en faire le panégyrique. A. V.

Angelus-Marla WALZ O. P. Gômpendium Historiae Ordinis Praedicatorum.


Rome, Herder, 1930 ; 1 vol. xiii- 663 pp.— Prix : broché 60 1, ; relié 72.
Présenter Une vue d'ensemble de l'histoire de l'Ordre des Frères Prêcheurs
Yétait une entreprise difficile :: là matière est immense et n'a pas encore été ex-
plorée cbmhïe elle mériterait de l'être. Abondance et complexité des maté-
riaux ; insuffisance des travaux critiques : telles étaient les deux difficultés prin-
cipales que devait surmonter le fi. P. Walz. Pour avoir raison de la première,
il a diviséeh/trois périodesl'histoire dominicaine : il a ensuite appliqué à l'étude
de chacune de ces périodes un plan idenLique : 1° Evolutio generalis ; 2° Con-
stitutib Ordinis ; 3° Vità et actip Ordinis ; 4° Evolutio provinciarum et statistica
-
generalis ; 5? Habitudp ad clerum utrumque. Cette manière de procéder a l'avan-
tage de permettre le classement méthodique d'un grand nombre ' de faits ;
elle engendre par contré Certaines répétitions et n'est pas exempte de mono-'
tonïe; CetteMstoire ne cherché "point à se faire évocatrice de vie ; elle donne-
rait plutôtl'impression d'un herbier. Mais n'oublions pas qu'il s'agit d'un « Gôm-
pendium Y:/
Là première époque de l'histoire dominicaine va pour le P. W. depuis la fon-
dation dëT Ordre jusqu'en 1507, Après la période de fondation (1206-1221) vient
.
une përioded'expansion et dèjdënitude (1221-1291), puis c'est l'exubérance de
l'âge mur suivie d'un; déclin /partiel dû à la peste noire et au grand schisme
(1291-1380), enfin l'ère des restaurateurs de l'observance avec St 0 Catherine
de Sienne et: de Raymond Capbue (1380-1507). La seconde époque commence
avec le/gouvernement de Maître Cajetan : les temps modernes s'ouvrent ; les
nations se constituent ; la révolte protestante va déchirerl'Église ; les Amériques
offrent,à l'ardeur des àpôtrës Un Champ immense et mystérieux : le concile de
Trente opère un ralliement nouveau des forces catholiques. Au sein de cette
transformation universelle, lé vieil Ordre des Prêcheurs fait encore belle figure.
Malgré là ruine des provinces du Nord.de l'Europe et le conflit intérieur qui
renaît trop/souvent entre les congrégations d'observance et les religieux non
réformés, il lutte avec vigueur Contre le protestantisme par ses prédicateurs et
; ses docteurs et fournit aux Missions lointaines une foule glorieuse d'apôtres et
de martyrs. Mais, comme le/note très justement le P. W., une cause grave d'af-
faiblissénïént s'est introduite dans l'Ordre : l'ingérence de plus en plus lyranni-
qiië du pouvoir extérieur, ecclésiastique ou civil. Aussi; bien qu'il continue pen-
dant toutïeXVIIIe siècle de donner à l'Église nombre de bons serviteurs, l'Ordre
n'est-il plus capable de supporter le coup terrible de la Révolution Française :
c'est Une déconfiture .presque complète. Alors s'ouvre la troisième époque, de
1804 ànbsjôurs, marquée par une ascension continue vers une nouvelle période
de jeunesse et d'efflorëscenCe.
Il y aurait bien, çà et là, plusieurs choses à discuter. Le P. W. a-t-il, par exem-
ple, donhé au Père Lacordâirela place qui lui revient dans la restauraiion de l'Or-
dre au xix? siècle? Mais nous ne pouvons pas nous arrêter à ces questions déli-
cates. Gomme nous le disions au début, l'histoire dominicaine attend encore les
traVaUx critiques qui pourraient servir de fondement solide à un travail comme
celui du P/W. Celui-eiiàété obligé souvent de recourir à des oeuvres eslimables,
-certes; mais dont la valeur dé vérité n'est pas à l'abri de tout soupçon. Ce fait
nous a particulièrement frappé eh ce qui concerne la vie de Saint Dominique :
l'auteur a fait siennes les positions d'un ouvrage de M. Scheebcn paru il y a
quelques piiiées, positions pu sujet desquelles nous avions quelques difficultés
— 34* — Y
.que nous avons soumises au T. R. P. Mandonnet dont on connaît la compétence
en ces questions. Le T. R. P, Mandonnet a eu l'obligeance de rédiger mie note

« S. Dominique ne s'est
la
(p. 3), mais bien dans Marche
pas rendu:
de
avec son
Dacie,
évêque
Y
dans
'•'...'
touchant les quatre points que nous lui avions proposés. Nous ne pouvons mieux/
faire que de la reproduire intégralement :
la Marche
ainsi qu'en fait foi Gérard de Frachet
- '
d'Aquitaine-
qui était de Limoges, c'est-à-dire du coeur même,dé la Marche d'Aquitaine. Il
avait reçu l'habit à Paris le 11 Nov. 1225 des mains du prieur/Mathieu, l'un des
premiers compagnons de Saint Dominique. Or Frachet, dans sa chronique"
publiée en 1258-1259, écrit : s Urbi (à Toulouse), cum dicto episcopo (Diègue)
post reditum de Marchia Dacie per biennium praedicatiohi vacavit». (ViiqeFra-'
trum, éd. Reichert, p.321).—Brouillen'a pas étéconstituéen monastère, en 1211.
(p. 5) mais dès son origine, c'est-à-dire après la conversion des femmes héréti-/
ques par saint Dominique en 1206. Dans un acte du 17;Avril 1207'par lequel
l'archevêque de Narbonne donne à Prouille. Péglise de Saint Martin de Limoux,-
ledonateur s'adresse : PrforïssaeeiffwmaZi&usnoviterconversis.monitisetexem-.,
plis fratris Dominici Oxomensis, etc.. (Balme, Gart. dé S.' Dominique, I, p. 154),:.
et par un autre acte officiel de l'archidiacre de Cârcassonne (19Mars 1209) pour,
l'exécution de la donation de l'archevêque;de Narbonne les soeurs de.Proulilë
sont qualifiées jusqu'à trois fois de maniâtes (1. c,, p. 200). Inutile de dire que.
dans la langue de l'Église et du droit canon, des moniales sont des femmes qui,
mènent la vie monastique. :— Le fait de l'acceptation dé la règle de Saint Au-
gustin par saint Dominique n'a gêné en rien ses projets d'institution d'un Ordre/
apostolique (pp: 21 ss.). Le.règle dite deSaint Augustin ne prévoit rien d'autre
que la vie commune et la pauvreté individuelle et laisse le champ libre,à n'im^
porte quelle organisation. C'est cette organisation que Saint Dominique et ses
compagnons ont réalisée parleurs constitutions : c'est poUrquoides religieux
témoins au procès de canonisation (1233) appellent «règle» les constitutions de;.
l'Ordre. -— Enfin il n'y a pas eu de codification des constitutions sous Jourdain /
de Saxe (p. 28). Le texte desconstitutions.du ms.' de Rodez éditépar le;P. De-/
nifle, ne représente pas, comme celui-ci l'a cru, unèrëdaction du chapitre géné-
ralissime de 1228. C'est le texte primitif dans l'état où ij se trouvait en 1241/
quand on lui a substitué la réordination de Saint Raymond de Penafort. Le
chapitre dé'1228 n'a fait qu'introduire quelques nouveaux articles dans le texte
existant des constitutions, ainsi qu'il nous le déclare lui-même : Priores igitur
jam praefati cum suis diffinitoribus, ... quasdam consiitutiones. :. addiderunt,
quas in locis inler consiitutiones alias inserercprocurarunt. (Archiv. I, p, 193-
194) et c'est tout. » ,: ""' ''"
Nous n'avons rien à ajouter sinon pour souligner l'importance du troisième
point relevé par le T. R. P. Mandonnet. L'institution créée par Saint Dominique
doit-elle l'unité de sa conception au génie clairvoyant dé son fondateur assisté
de la grâce divine,ou bien n'est-elle.quele résultat d'un concours de circonstances
qui lui procurèrent après coup une unité fortuite et quelque peu boiteuse?
Pour le P. W. c'est clair : l'adoption de la règle dé Saint Augustin et des grandes:
lignes de la vie canoniale furent une restriction apportée à l'idée primitive de
Saint Dominique : quaedam restrictio ideae apostolicae sancti fundatoris
(p. 22). Grâce à Dieu cependant, l'adoption de cette forme de vie ne demeura"
point un obstacle, grave et n'étouîfàpàs.trojDl'espritprimitif : «.. ut forma canoY:
,nicalis.. lion solum ObstacUlum.graviusnon remanserit,séd,ëtiam spiritum .pri-:
mitivum nimis non coarctavërit (p. 23) (C'est nous qui soulignons ce nimis):
)>
L'on voit où une hypothèse qui ne repose absolument sur rien a pu conduire;
le P. W. Ges choses-là sont écrites dans un livre destiné principalement « aux-
jeunes religieux de l'Ordre des Prêcheurs ». II fallait les relever, d'autant plus
que l'ouvrage renferme des pages excellentes et qu'il représente un bel effort dé
synthèse historique. M.-G. B.:

BECKMAN J. H. Studien zum Leben und literarischen Naolilass Jakôbs


von Soest, O. P. (1360-1440), Leipzig, Otto Harrassowitz, 1929 ; in-8",;
127 pp. (Qaellen und Forschungen zur geschichlcdes Dominikanerordens:
in Deutschland, xxv).
Avec ces «Études sur la vie et l'héritage littéraire; de Jacques de Soest »:
nous avons le premier travail de fond qui ait été exécuté sur ce frère prêcheur..
. Son
nom n'était pas inconnu des historiens, surtout depuis les travaux du D*
.H. Finke ; mais aucune monographie d'ensemble ne lui avait été encore con-
sacrée. Cette lacune est très heureusment comblée: avec la publication de Beck-
inann. .Nous: avons, ici une asuyre très érudite d'après les sources-manuscrites
pour la plupart, car les productions abondantes de Jacques de Soest n'ont pa§
encore yîi le jour, à peu de chose près, / '"",
Y/Y; -Y.YY Y-- 35* —< y Y/' y " ,Y.YY ;.,
.

* Dans un première section B. étudie la vie et l'activitë publique de Jaçguës dô


Soest: et dans une seconde son héritage littëraifeYaussl étendu que ; Varié, car
il embrasse des travaux historiques,* hbméhtiques,tliëblogiques et juridiques.
Toutes ces. recherches,semblent avoir été poussées, aussi loin que possible,
étant
.
donné l'état de la documentation. B. a d'ailleurs écarté volontairementde
son programme l'examen déjà doctrine théologique/màis non la question; lit-
téraire de cette partie importante de l'activité de-Jacques de Soest... -.Y
Signalons en peu dé; mots: les données essentielles de la biographie de çë .per-
sonnage qui sont ici-fixées.plus sûrement que/partout ailleurs. YY
Jacques-est né à S.chwëfë pies de Soest vers:136S,/Ilest. entré chez les, prê-
cheurs de cette dernière ville à une date indéterinihëë/Onle trouvé prêchant en
Ï3J9Ô-Î391..'fia dû se rendre peu après à Prague/où-11 est: successivement étu-
diant, curseur biblistë, bachelier-sententiaheet-m.âître en/théologie à l'univer-
sité. Il .arrive à cette dernière étape de sa carrière scolaire vers 1400 et il est
aussi alors prédicateur générâl.En 1405, il/est/mcbrpbré à l'Université de Co-
logne comnie maître en théologie en exercice. En. 1407, il est fait dbyen de sa
1
faculté et le reste pendantidix ans. On possède ses.lëçons/scriptuaires,.fort dé-
veloppées sur une matière cependant réduite : sur l'épîtfe de saint Paul à Tite
-(14Û7-14Î1),: sur l'évangile de Matthieu (14l5-i:4.19.)./ II est inquisiteurVdepuis
•.1409 et pendant une douzaine d'années. Après.:i420.-21-'U.-i^side"à;:Soest;-"U.jifê-
/'che et écrit; "Il vivait ëhebrë'sën 1438 et très âgé/ll/adû niourir vers 144C)Y -.-...
On a-longtemps attribue 'à3. de S. une chroniqiie d'histoire dominiëàine.
*

'/Son biographe la lui retire parce qu'on n'en trouve aucun ms. La tradition, tou-
tefois est telle qu'il semble, difficile de souscrire à cette solution qUë n'àccep-.
taltpâslè P. Deniflé. - Y Y P. MANDONNET,

KucKHôFF J. Der Sieg deâ/Hûinaaismus in deii kàtholischen Gelëhrten-


schulen des Niëderrlïëi'tis. 1525-1557; Munster;LW. 1929, AsçheUâprff,
in-8<>,yiii-59 pp. (Kdtholisches Leben und'Kàmpfen iin Zeitqlterder Glau-
bensspqltung, 3.) / .//:
Danscettë.publication, lërProf. K. ^s'est propose/de combler une. lacune dans
l'histoire del'Humanisme:pour les Écoles catholiques de la région inférieure
du fihiii, Le commun des-historiens est assez portéiine pas tenircompté de là
culture humaniste catholique: en Allemagne./ avant l'intervention des Jésui-.
tés dans la vie scolaire. Ces vues sont inexactes et E"., s'applique àenipibhtrer
l'inconsistance au moins pour la région géographique qui fait l'objet dé ses
recherchés ; si bien qu'il peut déclarer que les humanités dans les écoles catholi-
ques étaient plus développées que dans les écoles protestantes contemporaines,
et que les dirigeants des écoles catholiques ont plus fait pour l'organisation sco-
laire etle salut des humanités que les tant yàntësYPères du haut enseignement
allemand. » A leur arrivée, les Jésuites n'ont pas ëuà construire;:Sur désruines,
niais àrecueillir et poussërpliisayant ce qui existait/déjà;, fi-KL- /

P. Ferdinand DOELLE;O.F.'M, Dr Theol. Arieiten âes/KirblisriMstorïsbIlen,


Sèrainars der FràBÉïskaner su Padérljorii. Munster, Àsohendbrff,
Yl930:«gr. in-8°, 124 pp.-— 5 Mk. //.Y/ ; Y
-Pour célébrer le septième/centenaire-de la fondation de laprovincè/fràhcis*
.

eâinë de Saxe, le P.Ferd. D;,; dèïInstitut d'Histoire Ecclésiastique dës.Franêis'-


Caihs de Pàdërbôrn,aréuni en un recueil sept monographiesdues à quelques-uns
-

de ses confrères. A l'àide/dè.xës articles nous pouvons,suivre la vie religieuse,


le ministère et l'action sociale des franciscains de Saxe à travers ces sept siècles
chaque article étant relatif à/iin siècle. Le në.crolpge de Mulhouse nqus'parlë de
leurs morts,leurs amis,: bienfaiteurs ; nous assistons ensuite à leursfêtës/àùjxiv?
siècle,-à leurs luttes contre Luther, à leur v}é pendant le Kulturkainpf, etc."
. Ces études, sérieusement/informées et bien: conduites, rie Constituent 'pas seu-
lëment un/chapitre d'histoire .franciscaine : elles: donnent un apërçuintërés- •

santsur l'histoire de l'Églised'Allemagne. -"./ Y - B./F, Y\


G, CONSTANT. La Réformé en Angleterre. Le Schisme Anglican/HenriVÏII
..(1509-1547). Paris,. Pérrin, 1930; in-8°, vir777 pp.— 50 fr. /;/ ..
.L'auteur s'élève contre l'opinion trop simpliste qui veut -que le divorce
d'Henri VIII explique à lui seul tout l'Anglicanisme.Quand le schisme; sera dé-
claré;.^ y aura fort peu de protestations. Les sentiments d'hostilité contre la pa-
pauté,ont.'d'anciennes racines, en Angleterre.:'rancunes et jalousies.de'classes,
politiques des communes". centre les immunités ecclésiastiques, richesses des é-
glises.et des couvents, dissensions du grand schisme, débats de Constance et de
36*
— —
Baie, imprécisions de la nature et de la limite des deuxpouyoirs.Et nous avons
dans les débuts de l'Anglicanisme un chapitre de l'éternelle querelle entre l'É-
glise et l'État.
Depuis longtemps déjà ces mêmes causes avaient joué, mais la couronne trou-
vait une force dans son union avec Rome. Que le roi veuille maintenant se sous-
traire aux injonctions pontificales, que l'union devienne"une.entrave à ses pro-
jets, il n'y aura plus de résistance. Rome aura contre elle les marchands, la gen-
try, le roi.
Circonstance déterminante peut-être, le divorce doit cependant être mis à sa
place dans la longue série des causes.
C. montre bien les événements qui précèdent immédiatement le schisme et
nous donne le portrait des principaux auteurs du drame.
Et puis c'est le déroulement des conséquences : Henri qui prendra au sérieux
son titre de seul chef suprême sur terre de l'Église d'Angleterre. On pourra
parler de the kings doctrine. On sacrifiera les monastères à l'unité du pays (et
il y aura là une proie si riche, si tentante). On distribuera les biens spoliés pour
augmenter le nombre des partisans du nouvel état de choses. Onîera ainsi une
oeuvre durable.
Mais Henri VIII a créé une aristocratie territoriale qui sera une force en face
delà couronne et qui maintiendra le pouvoir constitutionnel contré l'absolutisme.
Il n'avait pas pensé non plus que de la laïcisation de la propriété ecclésiastique
dateraient les premières manifestations du paupérisme.
Si les Anglais du xvi° siècle firent ainsi bon marché de leurs croyances tra-
ditionnelles, il convient cependant de noter la belle résistance de la Chartreuse
de Londres et l'opposition intraitable de Fisher, de More, de Reginald Pôle.
Henri VIII ne pourra pas réaliser le rêve cher aux grands politiques : l'unité
des esprits dans l'unité d'une même foi. Le Schisme, dès ses débuts, aura deux
tendances, dont l'une, la plus avancée, est nettement hérétique avec Cromwèll
et Cranmer. Le parti modéré, celui d'Henri VIII et qui ne lui survivra guère, s'il
est partisan du divorce et de la suprématie royale, maintient fermement le
dogme, et l'on verra condamner avec une égale sévérité ceux qui nient la supré-
matie royale et ceux qui attaquent la foi catholique.
Il faut remercier M. G. Constant de nous avoir donné cette étude extrême-
ment attachante d'un des grands drames de l'histoire religieuse. Ajoutons
qu'une abondante documentation n'altère nullement l'agrément du récit.
M. B.
P. DELATTIIE. Les Luttes présentesdu Catholicisme en Europe centrale.
Paris, Editions Spes, 1930 ; in-12, 189 pp. — 10 fr.
Le P. Delattre nous livre en ces quelques pages le fruit de dix années d'étude
attentive. L'Allemagne, l'Autriche, la TChéco-Slovaquie, la Roumanie, la
Hongrie ont été, de la part de l'auteur, l'objet d'enquêtes extrêmement conscien-
cieuses.
Le premier, chapitre consacré à l'Allemagne contient des critiques assez vives-
sur le Centre dont la politique « de milieu » n'est plus susceptible selon l'auteur
que de résoudre au jour le jour, par des compromis,les difficultés pendantes. On
sait que d'aucuns trouvent excessive sur ce point la sévérité du P. D.
La formation du Reichs- und Heimalbund s'explique et.par les déficiences.du
Centre et par le besoin de renouer" avec les anciennes traditions catholiques.. Il
s'agit de lutter contre l'opportunisme et de suivre les principes d'une politique
Vraiment chrétienne. La principalerevendication est le remembrement de l'Em-
pire Allemand. Le Reichs- und Heimatbund voit dans le remembrement qu'il
préconise une condition de la paix et il oppose volontiers une «Allemagne Alle-
mande », contré laquelle l'Europe n'aurait pas à se tenir systématiquement en
défiance,.-r- et un état « grand Prussien » peu capable d'assurer la sécurité de
la France et la paix de l'Europe. .
A ce mouvementfédéraliste, la Prusse aidée d'ailleurs par la débâcle financière
.

des États du Nord, a opposé l'armature très puissante de son administration,


de son armée et de sa police.
Les chapitres suivants sont consacrés aux luttes du catholicisme contre le
bolchevisme en Autriche, contre l'athéisme en Tchéco-Slovaquie et contre
l'Orthodoxie en Roumanie.
Le dernier chapitre nous apporte des constatations plus réconfortantes et c'est
sur la Hongrie que se termine le livre. L'auteur n'hésite pas à écrire que dans
aucun paj's de l'Europe l'Église catholique ne jouit à l'heure actuelle d'une li-
berté d'action aussi étendue qu'en Hongrie et que nulle part les signes d'une re-
naissance catholique ne sont aussi nombreux. M. B.
- - — 37* — "
Lexikonîûr Théologie tmd Kirche, zweite nëugearbeite Aufl. des kirchlicben
Handlexikons, mit Dr. K. HOFMANN àls Sehriftleiter lier, vori Dr, Michael
BUCHBERGER, bis. von Regensburg. Bd. I : A, bis Barthoîomâer.Freiburg
-
Y " -imB.,Herder, 1930, x-16*pp. 992 col., 28 Mk.:
Le premier volume du L. fur Th. u. K, dont la Revue a déjà annoncée la pu-
blication (XVIII.(1929) 799) va de A jusqu'à Bàriholomâery Partout les articles
et la biographie ont été mis au point, et confiés parfois à d'éminents spécialistes ;
beaucoup ont été écourtés, certains tout-à fait renouvelés : ainsi Alberlus Ma-
gnùs (F. Pelster), Auqusiinus (Mgr Grabmann), Ablass (indulgence : N. Paulus),
Bafi'iz (H. Wilms) ; l'article Action française, tout à fait neuf, est un exposé des
faits exact mais dans lequel il"ëtàit impossible d'introduire de grandes nuances.
On pourrait toujours faire à une oeuvre semblable des critiques de détail (par. ex.
n'aurait-il pas mieux valu mettre Catharin à G._ et non à Ambrosius?) ; nous
préférons plutôt féliciter respectueusement Mgr l'Évêque de Ràtisbonne et l'édi-
teur de la réussite de leur entreprise : c'est une véritable encyclopédie de la vie
catholique, avec ses richesses historiques, artistiques, dogmatiques, qu'ils don-
nent au public. -
M.-J. G.'
SALMON C.-M. O.P. De matrimonii sacramentel tractatus pastoralis. Liège
Pensée catholique, 1930 ; in-8,160 pp.
Sous la rubrique : questions pastorales, le fi. P. Salmon publie un petit traité
du mariage, bref et clair exposé.du code dont le.dessein est avant tout pratique.
L'auteur n'aborde point ce qui intéresse la casuistique du mariage, le R. P,
•Merkelbach ayant déjà traité ces questions dans son « De castitate et luxuriai
paru à la même collection. '.-'/.. À. R,
PAUL GONTIEB. Les Aqueducs Spirituels. Paris, Castermàn ; in-12, 282 pp-
Monsieur Gontier, prêtre, de Saint-Sulpice, dans cet ouvrage, expose «par
quelles voies et moyens est octroyée la vie surnaturelle de la Grâce, prémices de
la Gloire et de la Béatitude du Ciel». La source/c'est la grâce sanctifiante, et,
"dans un premier chapitre, l'auteur étudie la nature de cette grâce, l'habitation
de Dieu en nous, l'existence de la grâce habituelle, son excellence. L'aqueduc
majeur de la grâce, c'est Jésus-Christ (Ch. II),, médiateur entïe Dieu: et nous.
Les auxiliaires du Médiateur sont la T. S. Vierge, les Anges et les' Saints, le
Prêtre (Gh. III). Puis il y a les aqueducs secondaires ; la prière, les sacrements,
. •le S. Sacrifice de la Messe, les sacranièntàux, l'acte de charité parfaite, àrips
actes méritoires, la pratique des Conseils, les méthodes de sanctification;(Ch. IV). -
Ouvrage de piété et de doctrine, qui aidera et éclairera certainement beaucoup
d'âmes dans leur vie spirituelle. Ou aimerait qu'une place à part fut faite au
Sacrifice de la Messe, et.que l'auteur ait précisé-davantage son rapport avec lés
sacrements : il s'agissait de montrer comment là Messe produit bu augmente en
nous la grâce sanctifiante. Or elle ne le fait « ex opère operato» que par l'inter-
médiaire des sacrements qui lui sont ordonnés. Au sujet de la nature du sa-
crifice, l'A. s'en tient à la théorie de Lugo et Franzelin, qui exjplique le sacrifice
eucharitique par l'anéantissement de Jésus soiis les saintes espèces. De même
on ne voit pas très bien comment les sacramehtaux produisent en nous la vie
divine. On aimera enretour la manière dont M., G. parle de l'acte dexharité par-
faite et montre que cet acte est à la portée de tous Ch. V. HÉBIS, O. P.
J.-B. I. Le Culte du Coeur Ettcharisitique de Jésus. Paris,
LEMIUS O. M.
Téqui, 1930 : in-12,134 0pp. //
L'ouvrage du P. Lemius est Un chant de louange à l'Eucharistie et à l'amour
du-Christ qui en fut le principe. Il comprend six conférences données à Notre-
Dame de Grâce à Paris, et traite successivement de la nature de la dévotion au;
Coeur eucharistique, — du Coeur eucharistique, couronnement de tous les mys-'
tères de la Religion, — du C. E., soleil des sacrements,— source de toutes les.
grâces,— centre de la Religion, — action de grâces. Sous là forme oratoire, la
doctrine n'est pas absente, et l'on aime tout particulièrement la manière dont
l'auteur précise la nature de la dévotion, et établit comment l'Eucharistie est
centre et fin. de tous les sacrements. De ci de là, quelques iniprécisions dans les
formules ; un théologien ne souscrirait pas par exemple à cette phrase qui, a
quelque saveur nestorienne :. « un jour, il y a deux mille ans, Dieu tira du néant
homme; et sans aucun mérite de sa part, l'éleva aux honneurs de la divinité. :.
- un /,. GhYV. HÉKIS, O. P.
BIENHEUREUX GMGNON DE MONTFOBT. L'amour delà Sagesse éternelle.
Pont-Ghâteau (Loire-Inf.), Librairie Mariale, 1929 ; in-16, [85]- 47 pp.
Ge traité du Bx de Montîort est publié exactement conforme au pianugcî'it ;
— -38*.—
Seule l'orthographe, toujours défectueuse dans les écrits de cette époque, a été
rétablie, avec mie grande circonspection cependant pouf ne pas retirer à l'ou-"
vrage le cachet d'authenticité qui convenait. L'ouvrage est précédé d'une lon-
gue introduction historique sur l'idée de sagesse dans la spiritualité chrétienne
et sur l'oblation mariale qui s'y rattache. Dans le texte lui-même du traité,
des divisions analytiques résument en quelques mots le contenu du texte qui
suit. Des numéros marginaux, indépendants de la pagination, assurent l'uni-
formité des références. De nombreuses notes permettent une utile interprétation
du texte. Le traité est complété par un Petit Manuel du disciple de. là Sagesse
où plusieurs documents d'ordre pratique ont -été insérés : invocations, prières,
office de la Divine Sagesse, cantiques. Enfin l'édition est ornée de plusieurs
vignettes et de la reproduction de cinq pages principales du manuscrit.
Ch.V. H.
L. Rouzic. Le Christ-Roi. Paris, Lethielleux, 1930 ; in-12, 160 pp. — 10 fr.
« Etre de quelque secours soit à nos confrères du Sacerdoce, soit aux fidèles
pour les acheminer vers les précieux résultats proposés par le Souverain Pontife »
dans l'Enc. Quas Primas, tel est le but de ces pages d'initiation. Il semble
qu'elles doivent l'atteindre ; surtout par leur partie positive : historique et ana-
lyse de l'Encyclique, paraphrase de l'office et de la messe, histoire de l'institu-
tion de la fête, recueil des textes bibliques sur quoi elle repose, amples citations
de Bossuet, S. Fr. de Sales et Lacordaire. L'élaboration théologique nous a. paru
moins complète ; elle eût gagné en précision sur tel ou tel point à s'inspirer da-'
vantage de quelque grande synthèse comme celle de S. Thomas, •— par exemple
quant à la nature et l'étendue du Règne du Christ. Certaines considérations
historiques sur les origines providentielles de cetté/fête, nous ont également pa-
ru quelque peu sommaires. -
D. F.
F. MITZKA S. J. Die Glaubenskrise im Seelenleben. (Schriftenrèihe zum
«Seelsorger » Num. 2). Wien, 1928 ; in-12, 60 pp.
Cette petite brochure, claire et substantielle, envisage les diverses formes
que peut prendre mie crise religieuse, notamment le doute contre la foi; Parai- -
lèlement M. examine les remèdes possibles. Il distingue avec raison les crises de
foi qui viennent d'une dépression nerveuse ou dé l'adolescence, de celles qui
sont purement intellectuelles. Souvent on guérira ces dernières par un.exposé
objectif des fondements réels de notre foi,trop ignorés. Un dernier chapitre, en-
visageant la responsabilité morale de ces doutes,rappelle opportunémentlà doc-
trine del'Ëglise, qu'on n'a jamais de raison objectivement valable d'abandonner
sa foi. Ouvrage de vulgarisation, plein de remarques psychologiquesintéres-
santes, et qui s'achève heureusement sur la pensée que la foi, don de Dieu, doit
être demandée sans cesse avec humilité. P. B.
Dr Auguste VALLET. Guérisons de Lourdes en 1927-1928-1929. Paris, Téqui,
1930 ; in-12, 328 pp. — 10 fr.
Dans un chapitre premier, le Dr V. marque son but apologétique et l'esprit
de l'ouvrage. Pour que le « fait de Lourdes » présente un argument apolo-.
gétique indéniable il faut que les guérisons opérées à Lourdes soient reconnues,
avec toutes les garanties médicales et scientifiques nécessaires, comme impos-
sibles aux yeux de tous par voie naturelle. Parmi les cinq critères utilisés par
le Bureau des constatations deux sont nécessaires et suffisants : instantanéité
de la guérison, absence de convalescence. Précautions minutieuses et sévérité
sont de règle pour éviter les supercheries et n'admettre que les cas évidents (en
1929 sur 276 cas proposés, le Bureau n'a reconnu que 16 guérisons). —Le cha-
pitre II, qui est considérable, contient le récit de 22 guérisons constatées entre
1927 et 1929 avec les certificats médicaux à l'appui. — Le Dr V., par manière
de chapitre III, cite le rapport du Dr Comte sur les exhumations de la BE 0 Ber-
nadette. D. D.
A. LOSLEVER. L'amour libre. Liège, La pensée catholique ; Paris, Giraudon,
1930 ; in-8, 306 pp.
L'auteur-de ce livre (qui paraît en nouvelle édition revUe et augmentée) est
vice-président du Tribunal de Liège. Il est réconfortant de voir stigmatiser par
une plume qui reste maîtresse d'elle-mêmela thèse dégradante de l'amour libre
et les théories malsaines et immorales du socialiste Léon Blum. Le bonheur
humain ne peut être cherché dans la dégradation, Pour tous les honnêtes gens
la passion de l'amour reste tributaire de la loi morale, c'est-à-dire quel'amour ne
doit pas être bestial, mais humain et respectueux de la personnalité liuroaipe.
Y/Y.Y ,.:
Y/Y/^Y39* -4-V:::'.Y-Y,Y-" -,,
YY/ VY '

L'amoursîilTe tue l'amour, il est:un recul au point de vué',spciâl;l'unionuhë ét-


-
indissoluble,, c'est-à-dire"lé mariage et surtout lé îhâriâgë chrétien réalisé.seule ;
-les lois de la moralité dèl'amohr, Y- ./ J. D, Y
GATHREIN V„S. J. Soaialisniiis, Gatholicisixius, Pâdëfborn, Bonifacius, 1929 ;
in-12,. 100 pp. —4 MkY ///-Y :
"'" 4y/4
"Certains catholiques prônent l'union avec le socialisme., G. la juge/impossi-
blé.Il; étudie la doctrine del'Ëglise, qui défend: lé, di-oit naturel de propriété, ...
s'accomode/du capitalisme,, rejette la lutte des."classes. "Quant au socialisme,/il,
ést/antLçhrétien, détruit/mariage, famille, instrUCtion,rëligieuseY:Cpnclusl()n: '
« Église et socialisme sont ennemis iiTécoiHùliables »Y.." : / P. Ë.Y Y
M. CORDOVANÏ, O. P. Cattolicièmo e Idealismô. Milàri, Ed. « Vitae.Pensiero»,'
"1928;/in-12, 428 pp. •--' Y--
C. publie en volume des. conférences faites en .1924-1925 eii différents; con-
grès. Il oppose la doctrine thomiste à l'idéalisme italièn,*repréëentè surtout.par:.
GENTILE. Une première -partie traite de philosophie générale:. S. Thomas et
l'idéalisme," la notion dé vérité, la morale idéaliste. Mais C; s'étend surtout sur
. les conséquences
de l'idéalisme ;èn matière politiqUeët sociale. En regard, il-ex-
pose,: en/ternies lumineux,:les/principales thèses de là-phiiosophie sociale Selon
./' S. Thomas Y la notioh/de4'Ëtât,:lès -limités de l'autbritëi:pohtiqué, ladi^gbn
des Classés sociales. Signalons .spécialement:un excellent article qu'il; avait 'pu-
blié dans.iâ «Rivista ïnternàzibnale di Filosofia dei,diritto.» sur «le/droit na-
turel selon l'idéalisme et selon/S, Thomas », On est'heureux de ëonstater "que
rimpOttante.. revue du Prof.-IXEL VECCHIO n'a pas hésité ;.à faire appel,à C. pour
traiter cette importante.question..' ; ,.Y.
En bref,s'il est vrai qu'on n'a que trop oubliés. Augustin et S, Thomas au
bénéfice.- dé Machiavel ë.t de ïïegel, l'ouvrage de G. est Bien fait pour aider: à
-

-
réformer cette tendance. Y/Y: /Y/ P. B. -,/-_.
H. BnuNYLes/deuxpierres d'angle de la Cité chrétienae : l'Ordre etI;A-
/mottr. Essai de/phijqsùpixîësociale.Pàris,;Bëauch.esnë,1930; ih-8°;272;pp. /
Le/titre indique le but de l'auteur : rappeler les principes,et lès; moyens-Mb-
pres à-restaurer l'ordre social/chrétien. Apres une esquissé de la:notion .d'ordre
dans l'univers naturel et surnaturel, B. rappelle ses exigences à l'égard deJÎ'in-
dividUj/de la famille,,de la profession et de la société. Mais-cet ordre, qui /en-
-
globé la'Justice, doit être animé par l'Amour: L'àUteur/montre que cette doc-
trine, qui est celle du ChrisL/doit produire les oeuvres: de l'Amour en faveûr_du
'prochain, .mais par.des méthodes prudentes où rintëlligence ait sa_ part; qui é-
vitent de pactiser avec l'erreur/et qui ne donnerit.pbiht trop à l'action.-
"' Ge/n'est, qu'un « essai», Onëût souhaité unplus grànd.effort de/synthèse et,
-.
puisqu'il s'agit d'ordre, qUèï'àuteur en mît davantage/dans sa première par-
tie.. .Get.Yi.essai de philosophie; sociale » manque,par,trop/de/*pliilosbphie. HYB.,
ignoreS,: Thomas et s'eniieni à dés ouvrages de/séÇOndemàin. Cette « étude de
haute pblitiçrne elirètiënneYëst assez superficielle, prolixe et parfois inëXa.ete,
notamment sur les rapports dé la justice et de la charité. Ces défauts ne sont
malheureusement pas suffisantinent rachetés par les remarques utiles quel'on
y trouve;.et.par le sentiment religieux sincère/qui s'ytràduït. P. B,;:
F. KRUEGER. Philosophie dèrôemeinscliaft. Berlin, Juhker und Duhhhanpt
Vërlag, 1929 ; ,gr, in-8"?Yl68 pp. -.-"-. /./ / //.Y
.
Le Professeur KRUËGER présente, sous lé titre:«là"philosophië'':de
.
là société»,
un recueil.dé huit cb.nfërehcèf données en 1928 à Leipzig.par des professeurs: de
diverses universités sous/lës auspices deia.«:SbciëtëiAllemaiidède Pliilosophie,». :

Il s'agit d'étUdes précises,portant sur dés points détermines ^ë la science, sociav


: le. C'e.stdirël'intérêtdérouvrage, qui nous livre Un" aperçu général, de là pensée..
allemande sur ces questions. Y ' .--::• P-
Lè Prof. FRÈYER, de Leipzig;, compare « Société et Nation ». Une nation n'est.
pas. à/proprement parler une société. En elle-mênië elle né réalise pas cette har-
monie de forces sociales sanslaquelle"il n'est pas: de société. Elle n'y parvient
'qu'en prenant conscience d'elle-même et eh s'organisàht pôlitiqUeniënt et so-
cialement..;- " .//" : // : -.'-.
Y QU'èst-ce que la sbciété.et comment naît-elle?'» se demande le D? DÊÉÉKAT,
*
-Y,..-,
dë;Berlirt. Il ne trouvé de Tëpbïise ni dans l'histoire.ni dans ce qu'on appelle là
«philosophie de la culture», hlmême dans, la sociologie, mais bipii plutôt/dans,
]a psychbldgie et dans'l'éthique,- Aussi biennepeut-bn'sjivoir ce p?ëst pîiésfi» 15
— 40* —
ciété qu'en voyant comment elle se forme. On constate ainsi qu'il y a une part
de liberté humaine et une part d'influences extérieures qui contraignent l'hom-
me dans une certaine mesure, sans jamais toutefois supprimer son autonomie:'
Le Dr STAPET, .cherche à distinguer « Nation et État ». Dans une étude pleine
d'aperçus originaux, il montre que ce sont là non pas deux « cercles de vie»
dont l'un engloberait l'autre, mais deux séries parallèles. Le peuple, comme la
tribu et la famille, repose sur l'idée de parenté et de génération, l'État sur un
rapport hiérarchique de supérieur à inférieur. Ici subordination , là coordination.
Ce sont les deux pôles de toute existence, qui, d'ailleurs, loin de s'opposer, se
complètent dans le tout vital.
Nous ne quittons pas, quoiqu'il en semble, le domaine positif, lorsqu'avec le
Prof. HAERING, de Tubmgue, nous étudions «la société et la personnalité dans
la philosophie.de Hegel ». L'auteur veut montrer, en effet, que Hegel n'a con-
struit sa doctrine métaphysique de la société que sur une expérience soucieuse
de toutes les données positives des faits. Cette doctrine est connue : il faut sai-
sir la société dans son tout vivant par « l'unité dialectique » et son évolution
par le «devenir dialectique». L'idée est d'abord «esprit subjectif». Puis elle
se manifeste comme « esprit objectif » dans les institutions sociales. Dans la
synthèse de ces deux éléments, « l'Esprit absolu » saisit l'unité de son essence.
Il nous aurait fallu encore analyser les substantiels rapports du Dr PICHLER
sur « la métaphysique de la société selon Leibnitz », du D'WEIZFACKER qui trai-
te, en spécialiste, des rapports sociaux unissant « malades et médecin », du Prof.
HEMPELMANN qui étudie les « formes primitives de'la société chez les animaux ».
Le Prof. EIBL a rédigé une courte note « Société et Peuple » exposant que l'i-
dée actuelle des Allemands est de fonder les rapports entre .peuples « sur la base
abandonnée et trahie du droit».
Enfin le Prof. KRUEGEB, de Leipzig, jetant un coup d'oeil rétrospectif, sur
cette « semaine », dégage, entre autres leçons, le souci manifesté de se rapprocher
toujours davantage de l'observation des faits. Encore veut-il sagement laisser
place aux idées métaphysiques et aux forces spirituelles : patriotisme, religion,
qui demeurent essentielies à toute formation sociale." P. B.

A. KNESER. Das Prinzip der kleinsten Wirkung von Leibnitz I>is zur Ge-
g-enwart. Berlin, Teubner, 1928 ; in-8°, 70 pp.
Étude pénétrante de la destinée du principe de la moindre action dans sa
portée philosophique. Le développement signale les diverses orientations en
suivant l'ordre chronologique. D'une part le principe sous sa forme mathéma-
tique absolue : nombre de lois physiques peuvent s'obtenir en exprimant qu'une
quantité convenablement choisie atteint un extremum ; — d'autre part l'appli-
cation : choisir cette quantité de façon à obtenir le nombre maximum dé lois,
et s'il est possible toutes les lois physiques. Leibnitz embrasse les deux points
de vue, tempérant la rigidité du principe extremum par le jeu du principe du
meilleur où il se plaît à montrer l'oeuvre par excellence de la sagesse divine.
Euler, Jacobi, développent l'algorithme abstrait; tandis qu'avec des préoc-
cupations philosophiques plus ou moins accusées Helmholtz, Planck, Hamilton
en précisent l'application. Récemment, poussant jusqu'au bout la réduction
à l'unité, Hilbert fait dériver toutes les lois de la relativité, aussi bien dynamiques
qu'électro-magnétiques, d'une formule unique.
A. K. marque comment cette conception s'oppose à celle de Newton , sub-
stituant à l'aspect différentiel l'aspect macroscopique ; et cela aussi bien dans
le temps que dans l'espace (Planck, Kirchoff). Il souligne comment elle pose
à sa façon le problème de la traduction physique de la loi d'immatubilité at-
tribuée à Dieu touchant le gouvernement du monde. Enfin du point de vue mé-
' taphysique et sans pour autant établir de lien causal, A. K. l'identifie avec la
troisième idée transcendantale de Kant. Le philosophe qui adopte comme
principe d'explication cosmologique la moindre action où l'optimum part d'un
principe a priori. L'effort ultérieur consistera à codifier les observations sous des
formules qui soient les conséquences de ce principe; mais il constituerabeaucoup
plus une vérification qu'une découverte. C'est bien l'idée de Kant ; il n'y a-pas
à établir que le monde soit un cosmos, il faut le supposer, puis opérer dans la
nature une discrimination telle que l'hypothèse se Vérifie. A signaler une légère
imprécision page 11,en ce qui concerne la détermination d'une extrémale four-
nissant un minimum ; mais il s'agit d'un détail technique qui n'atteint pas le
sérieux et la valeur de ces pages compactes. L. GUÉRABD DES LAURIERS.
A. D. SEMANATE, O. P. Estudios de Geologica Nacional, Mis excursiones
geologicas. Quito, 1929 ; in-8°, 8 pp.
Bref corapte-rçnflu de trois excursions géologiques que l'auteur regrette de
.''- S ~ -Y": YY-Y~4l* ~: ;[-~4.:4:y^. 4: y:
:/v:,-:.:J:
.h'ayoirpU-pbUrsuivre.Les descriptions de sites sont avantageusement remplacées
par six vues photograishiquès, et l'ensemble tbpologlqué par une coupe trahs-.
Versâle ihdiçpiant la -distributibn des différentes roches, Le/texte analyse leur
/constitution avec .plus, de-détàils. Il signale eh. plusieurs .-.intéressants passages:
lé prbcessus-d'eleur désagrégation : action conjuguée dé 1-eau d.ê pluie — chargée
d'oxygène et de gaz carbonique:, et des brusques variations de température
; pour les dlorites et les feldspath;; actions des émanations Volcaniques sulfureuses

pour la transformation, des feldspath calcospdiques en/pyrites,. Cette de dernière,.'


'hypothèse permet au R,P. S; de saisir l'unité de structure,géologique l'une"
des régions;par lui explorées,'// Y. -Y YY-Y ,: Y G. L. /
D. W. SmOBR. Catalogue ï>f latme and vernacular AlcMemiçal JBaau.;.
scripts/in G-reat Britain/and Ireland, datiiig-ïrpraiefpré tte XVIth.
centîiry. Volume IL Brussëls, Lamertin, 1.930 Y'inÏÏSY 225 pp,', >

/Ouvrage vérifiant lâ/notion/dn catalogue dans sa';plusTstfictë acception.Sont


indiqués .pôjïr chaque manuscrit* la date, le fonds ..de provenance, là matière,
traitée, le début et la fin du texte: Un certain noinbre,-lës/plus courts, sont puY
bliés meiXtëhso. Contient quatre-groupes de documents/: travaux .en prb'sè d'à-:,
.
chimistes, anonymes ;; travaux poétiques attribués* ppur:un tiers à des/auteurs
.Connus ; recettes de fabrication,/.authentiquées bu anonymes:; xatalogue d'pU- .
vragës.en diverses langues èt/cphteiiant deS':tractatiohs#Chimïques.)L'ouvràgê .
; est d'une bonne information ét-ne laissera pas au
çhërçhéuf là tentation de hé:
-point consulter les- documents -originaux, :-/*/- Y/YY; ;/G.: LYY:
C. O. ZÛRETTI. Gatalogûe/des manuscrits alchimiques grecs. Tome VÏI.
Anbnymide arteHietallicaseu de metaUorumeonversibnein aurum
.':'.'- et argenture.. Bruxellesv/Làmertin, 1930 ; ih-8°YI'X^464:pp.
ËditibttCritique rendant accessibles les documents contenus dans trois manus-
crits:: Sçôlqriensis (S), Vqtïcqnus (R), Neapolilanus (N)/:tJne traduction latine
est disposée en regard du texte/grec. Une substantielle préface explique la/dé-
pendance de -N par rapport à fièt expose les remarques qui ont permis de restl-
tuer une division en chapitres légèrement différente 'de/celle que fournissent,
-soit les indi>x de mahuscrits,solt l'ordre de: leurs -feuillets- L'aUteUr s'étend Ion-:
guément sûr les particularités de l.a..t^ograpHi'Cjaéï'oj^o.^'âph'é.':-et-de-la-s^iï*.
taxe; et dpnné, outre deux .'reproductions phbtbgràlMquês dès tablés des al-
-

cinmistés/côritenues dahs, R ët-^une reconstitution du texte, dë/R.L'ëxplication ,

des signes Contenus dans ces tables, l'index des mauusèrit&mais surtout l'index
des mots employés font de cet ouvrage un précieux:instrumentdetravail.....
Y""Y- '
" ::/'YY;-Y ' -///YY'-Y -.- ,-::G.-L. Y.
.

M. LEGËNDRE. Littérature espagnole. (BibliothèqiïéYcâtholique de?-sciences


religieuses). Paris,Blbud;et,Gây, 1930:; inrl6Yl75:ppY--12,fr.
Cet ouvrageest un exposé vivant de l'ensemble de lalittërature espagnol e, «là
littérature .éatholiquè par excellence », où, tout en ne négligeant personne. M,
Legendrè:étudie plus longuement le siècle:d'or avec/Gërvahtès,:SteThéfèse,
Frày ;LUis;de Léon, St Jeàh delà. Croix, et la période/ contemporaineoù se retrpUT,
vë de nouveau un très vif-sentiment religieux: YY .'/. A. V,
TERTuLiiEN. iibrum deYPraescriptione haereiicërum, addito S, Irenaei
Adversus Haereseslib./IÏI, 3-4, post G.vRauscheii iterumrëcensuitDr. J,
MABTIN (Florilegiumpatristieum.IV). Bonn, Hànstèin,ï930 ; in-8°, 47 pp.
Y --^Mk. Y'Y.Y/Y Y Y/.Y-YYY. /Y Y/Y
S. CVÉRIEN,De lapsis, recehs, Dr. J. Martin (Florilegium/patristicum, .
XXI).
193pYin-8°, 48pp.-^2.Mk. ' /"Y, ;
.
MINUCIUS'-FELÏX. Octavius,rec.'Dr. J.
,.
Martin. (Flbril^pat/VlII). 1930{ in-8v
' 86pp/— 3 Mk; 60/////; :/:. /Y-*
,;,
Éditions Commodes et très/soignées, augmentées de 'notes nombreuses, pôr?
tant/surtout:sur des comparaisons littéraires," Dans, une .petite préface à ,1'Oçta-
vius, lé;'Dr, Martin montre que son auteur-a/imité- et/TeH.uUien-.et S. Cyprien a
qui, à.la suite de Koch, il attribua l'opuscule.:,quod içtoiq-dii non sint. A, V. .
S. AUGUSTIN, Liber de videndolDeo seu Epistula Î4vT edidit Dr. M. SCHMAÙS.
(Flor/pat. XXIII). .193<).Yin-80, 34 pp.—lMk.:5ÛY - '/'y
Y Cette édition reproduit à peu de chose près celle dé Goldbacher dans .lê-Gpr*.
pus de Vienne. / - :Y/ -// /Y/ ///.
.
:/.:;":
— 42*--L
S. AUGUSTIN. De doctrina christiana. edidit H. VOOELS. (Flor. pat. XXIV)
1930 ; in-S°, 104 pp. — 5 mk. -
'. '
-
Réédition dutexte des Bénédicthis, améliorégrâce à quelques travaux récents,
de cet ouvrage capital pour comprendre la méthode exégétique de S. Augustin.
H. VOSEN et F. KAULEN. Rudimenta linguae hehraicae scholis publicis et
domesticae disciplinae brevissime accommodata. Fribourg en Brisgau,
Herder, 11* édit., 1929 ; in-8», xn-172 pp. 3 Mk. 50.
Simple réimpression de ce manuel excellent.

BAYARD L. Tertullien et Saint Cyprien. (Les Moralistes cliréiiens). Paris,


Gabalda, 1930 ; in-12, 285 pp. — 20 fr.
BOVER J. M., S. J. Sintesis organica de la Mariologiaenfuncion de la Aso-
ciaoion de Maria a la Obra redentore de Jesu Cristo. Conferencia
presentada al Congreso Mariano Ibero-Americano de Sevilla (1929).Ma-
drid, « Estudios Eclesiasticos » ; gr. in-8, 27 pp.
CARRO V. D. Domingo de Soto y el Derecho de gentes (Los colaboradores-de
Vitoria). Madrid, Bruno dei Amo, 1930 ; in-12, 204 pp. — 4 pes. .

CAUSSE A. La Bible de Reuss et la Renaissance des études d'histoire re-


ligieuse en France (Cahiers de la Rev. d'hist. et philos, relig. publiés par
la faculté de Théol protest, de V Université de Strasbourg). Paris, Alcan,
[1929] ; gr. in-8, 41 pp.
CLEMEN C. Les Religions du Monde. Traduction française par J. Marty, (Bi-
bliothèque historique). Paris, Payot, 1930 ; gr. in-8, 550 pp. — 50 fr.
CÔTEL P. et JÔMBART, E., S. J. Les principes de la vie religieuse (Muséum
Lessianum, section ascétique, n" 28). 5e édition. Louvain, Muséum Lessia-
num, Tours, Marne, 1930 ; in-12, 287 pp.
DELPLANQUE A. La pensée de Fénelon d'après ses oeuvres morales et
spirituelles. Paris, Desclée de Brouwer, 1930 ; in-8, 354 pp. — 15 fr.
DEMPF-BONN(VON) A. Metaphysili des Mittelalters. IL (Handbuchder Philo-
sophie, Lief. 30.) Mûnchen et Berlin, Oldenbourg, 4930 ; gr. inr8, 90 pp.
DESPINEY (Chaiioine). Le chemin de. la foi d'après Si Augustin. Vézelay
( Yonne), Magasin du «Pèlerin de Vézelay», [1930] ; in-12, VIII-528 pp.
— 17fr.Y
EHRLE F. (Card.), S. J. Los manuscrites vaticanos de lôs teologos Salman-
tinos dei siglo XVI. Primera Ediciôn espanola corregida y aumentada
a cargo dei P. J.-M. MARCH, S. J. Madrid, « Estudios Ecclesiasticos », 1930 ;
in-8, xvi-136 pp. — 6 pes.
FUETSCHER L., S. J. Die ersten Seins- und Denkprmzipien. (Philosophie
und Grenzoeissenschaften. Band III. Heft'2.) Innsbruck, Rauch, 1930 ;
in-8, vin-276 pp.—10 Mk.
GIESECKE H. Die Auîgabe der Philosophie nach der dialektisohen Théolo-
gie (Beitr. z. Fôrderung ehrisllicher Théologie, Bd. XXXIII, Heft 5). Gû-
tersloh, Bertelsmann, 1930 ; in-8, 100 pp. — 3 Mk..
GILSON E. Etudes sur le rôle de la Pensée médiévale dans la formation
du système cartésien. Deuxième partie des Etudes de Philosophie médié-
vale, revue et considérablement augmentée. (Etudes de Philosophie Médié-
vale. XIII). Paris, Vrin, 1930 ; gr. in-S°, 336 pp.
DE GRANDMAISON L., S. J. Jésus-Christ (Verbum salutis). Paris, Beauchesne,
1930 ; in-8°, vni-707 pp.
HOCEDEZ E., S. J. Aegidii Romani Theoremata de Esse et Essentia.
Texte précédé d'une introduction historique et critique. (Muséum
Lessianum, section philos. n° 12). Louvain, 1930 ; gr.in-8, xiv-127-189 pp.
JOËL K. Wandlungen der Weltanschauung. Eine PhilosophiegescMclite
als GeschichtspMLosopliie. Lieferung 9. Tubingen, Mohr, 1930 ; gr. in-8,
80 pp. — 3 Mk; 50.
KÛRZINGER J. Alîonsus Vargas Toletanus und seine theologische Einlei-
tungslehre (Beitr. z. Gesch. der Phil. und fheol. des Mittelalters, Bând
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LANVERSIN (DE) F., S. J. Au rythme des Exercices. Paris, Editions Spes, 1930 ;
in-12, 218 pp. — 12 fr.
LÔHR G., O. P. Die Kapitel der Provinz Saxonia im Zeitalter dër Kirchen-
spaltung-. (Quellen und Forschungen zur Geschichfe des Dominikaneror
dens in Deutschland). Vechta, Albertus Magnus Verlag, 1930; gr. in-8,
xn-260 pp.
NOTH M. Das System der zwôlî Stâmrae Israels. (Beitr, zur Wissenschaft nom
alten und neuen Testament). Stuttgart, Kohlhammer, 1930 ; in-8, 175 pp.
~ 8 Mk. 50.
'/Y/Y — 43*-—-/ - .-
.-/;-'

PAwËowskiA. Dogmatuièpokalanego posczèoia w oswietleniuîto'WszycB.


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Warszawa, Nakladem Pblskïego Towaiizyst'wà TébîogieznegoYwiWàrszâ-
-wie, 1930 ; gr. in-8,/ xy^ô pp.
POTTIEB A., S. J. Pour Saint Ignace et les Exercices contre l'offensive de
.
- / // /':.:./.
Y M. Brémond..Paris; Tëqui, 1930 ; inr8, 183 pp..-—.12 fr. -,/ -'-•/
POUQUBT L., GAUTHIER, H., KLEIN J. Philosophie :etScience.(Archivesdè.
Philosophie, Vol. Vil/cahier IÎI). Paris, Beauchesne,1930 ;.gr, in-8,166 pp,
RICKERT H. Die Logik des: Praedikats und das Profilëm der Ontologie,
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RINTÊLÊN (VON) F. J. Dèr Versuch. einer Uehèrwindtmg des Historismùs
" bëiErnst TroeltschYHalle, Niemej'er, 1930 ; in-8,-60pp.
; miteinem
;SEERËKG E. Àdôlf von Harnack. Ttibingen, Mohr, 1930 ::in-8, 28 pp,
/Bildnis, —1 Mk.,80.//; ,/-,//- //-;••
SoEHNbBN
.
G. Sein mid Gegenstand. ;,. Dâs schplastisçhe Axipm : Ens et ;

verum eonvertùntùf, als Fundameht xrietapliysischer xuid th.eolp-L


gischer Spekulation. Munster, Aschehdorff, 1930 ; gr.::in-8,ïXix-335 pp.
"/ — 17Mk. 50. ,.:'/'-- Y,./
"'
.-... Y-
SPIR A. Esquisses de Phïlôsopîiie critique.Introductionpar L. Bruhschwcg,
:
.

YNouvëlle Édition./Paris, Alcan, 1930 ;;in-12,.xvi-^ï68/pp. r—15/Ir.; ; a


SURIN J. J,,"S. J. Questions importantes a/là vie spirituelle sur ItAmour de
Dieu. Texte primitif révisé et annoté parles PP. A. PbtTiEBèt L.vMABtÈs.
Paris, Téqui, 1930 ; in-18, xv-237 pp. -i-lï.îr, Y "
THOMAS D'ÀQUIN (S,); Le Baptême. La GoiMrmàtiôîiYTradùctieufrançais
,..../
"par A.B. BOULANGER, O.P. Éditions de là Revue; dès Jeunes. Paris, Des- '
.
ciée, [1930] ; ih-16, 384 pp. / ;'/ '.', Y Y
Iû. Le Mariage. Tome.premier, Trad. fr. parL. MISSEREY, O. P. Editions delà
Yfievuëdes Jeunes. Paris,Desclée, [1930] • in-16,263/pp.
YILLËE Mi.; S. J. La spiritualité des premiers siècles çîirétieiis.X-BïSZ. cath.
'"._. des.sc^relig.). P,aris,Bloudet Gay,,1930:;,in-12, l89;pp.Y -YYY.' ,/Y Y
ViOiitET JYLa Confession,' (Les. Sacrements). Paris, Flammarion, [1929]..;' ih-18;
.
yii-203 pp. — 10 te '..-'
*

WALLON, H. Principes de Psychologie appliquée. Paris, A. Colin, 1930s;


Yin-16,'ix-224 pp. —-.10 fr. 50.- '"..,Y
WÈRQumJ. L'Evidence et la Science.-Lille, "DUytschaeVer,1929 ; inrS,100;pp.
:— 8: fr.
.-" Y: :' '-.'-'
-
'
WIL'MS H., O. P. Albert dér Grosse. Mttnchèh, Kôsel mid Pustët,
. 1930 ;'in-8,.

Y237 pp. — 6 Mk; 30/: : : Y.


WOLÉFÉ. Zur LehrevpmBewusstseîn(Vijnàyàda) bei dèii spàtèrën Bud-
:-

."-: dhistën. (MaterialiehzurKundë:des Buddhismu's, herau.sgégebën,von


Dr.,M.'
WALLESER, Heft 17/):Heidelberg, Wihtër,.i.930 ; in-8, 90 pp. /•/- 7 Mk.:20,
Les grandes directives de la retraite fermée. (Semaines des exercices de St-
Ighace. Versailles/1929). Paris/.Éditions'Spes, 1930 ; in-12,';360;pp. -

OUVRAGES RECENSÉS DANS LES SUP/PLEMESTS

AIGÏLAIN R. LamusiqUereligieuse 23.? ÇAMPANELLA T;; Syntqgmq de tibris


BAUMGABTEN A. Hàndbuch der Phi- : propriis/ ' -_. . Y .Y -... .-.-., :* 5*,
losophie. Rechtsphiïpsqphie 7* CATHREIN Y. : Soziàlismùs, Caiholi-
BECKMAN. J. H.. Studienzum Lebéh
- und literarisclien Nachlass Ja- CÉSÀLPIN.
zîsmus ::',- .
Questions
.-..;. . / BÔ*.
péripaléiicien-
:kobsvonSoest,O.P.,:::. . 34* , :',
nés .... '4.4./.. .18*
Y
BIBERJ?ELD' E. Beitr âge zur Methodù- GHÀPEtArN L. Lnetiiwd'appiogéligue
. .

tqgié des halaséhiséhen Pénla- 'objective ,Y-/. ,. '»..".. -. ,23*/


-teuchexegesc 1* CONSTANT G. Le Schisme anglican.
_
....
...
BmÉz J. La vie de l'empereur Julien . :Henri VUI (15094547) :. 35*
-", '.',..„
.
:.:/;„
, 33* CORDOVANI M. Gatiolicismo e Idea-
.,4-ïisimo/ ",:-:.
BLUMHARDT CH. Les trois Y,premiers
. ':'.'.: Y . ;39*
chapitres de l'Apocalypse 21* CUSA ;(DE) Nicolas, /De la Docte Igno-

l'âme
...
BRËY H, Quand -la' nuit'-tombe sur
BBUN H. Les deux pierres d'angle
::la cité chrétienne: l'Ordre et
..

.Y;,; ./ . 22*
rance: Y Y . . . .,:.'.-. .. 18*
DALSIAN G. Arbeit undSltle in Pa-
ïastiha;B:ï, H. 2. .-'-.. .'.- . :i*.
:
DAMEIBR/DAMPÏÊR-'WHETÂN:,, A his-
j'Aihôur
. ...//,. 1

.
39*
/JSRIJN'IFÏ G. Progressive Scholasticism 8*
'tory of ëéténce ânâ:ils reàticiiy
1

wiihphiWophyqndteligiôpiW
— 44*--,
DE IA BERIÈRE V. L'organisation in-' MITZKA F, Die Glaubenslirise im Seè-
térnationale du'monde contem- léhleben 38* ...
Y ...
porain et la Paj>auté souveraine
.
.Y , 23*
DELATTE P. Les Epttres de Saint Paul
.
/.. . . Y . Y / . , .- 9*
.
MARQUEZ G. Explicacion litèral dei
.
Calécismode Astete ....':'
.

MESCHLER M- Le livre des Exercices-


de S. Ignace de Loyola.
.

.
22*
10*
DELATTRE P. Les luttes présentes du NEUENER* J.. Die Heiligèn Handwef-
catholicisme en Europe centra- ker-in der Dqrstcllurig der o Ae-
le '.
..
DENNEFELD L, Histoire des livres de
. .
Y
. .
Y 36* ta Sanclorùm» .
OSSIP-LOURIÉ. L'arrivisme. Essai de
21* ..'-.'
l'Ancien Testament :. .'. psychologie concrète .; .
1* 24*
Dictionnaire d'archéologie . clu-éiienne PÉTRARQUE. Sur ma propre ignorance
et de liturgie, fasc. 90-91 et celle de beaucoup d'autres 5*
17*
Dictionnaire d'Histoire, et de Géo- .ROSA R,/P. Saint Anselme de Canigr-
graphie ecclésiastiques, fasc. 21- béry: La vie et l'âme du saint 10*
24 "',' .Y" RouLiN E, Linge,: insignes et vêle-
.;'-. 17*

FELDMANN
. .
DOELLE F. Arbeilen des kirclienhis-
torischen Seminars der Francis-
: caner zu.Paderborh
F/ Geschichie der Offen-
.

. .
. ments liturgiques Y . . 18*
Rouzic L. Le Cltrïst-Roi
SALMON/L.-M. Dé malrimonii sacra-
35*
menlo Iractqtus pastoralis. 37*
38*
...
barung des Allen Testaments SEMANATE A- D. Mis excùrsiones géo-
bis zum babylohisehen Exil
Fie A. Ofiara baranka paschalnego
loglèas
1*
.
Y/ .
SIEBP W, Ignatiahische Wegweisung .
40* ;
na gôrzé: Garizim durçh das Ërdenleben .
1* 10*
ID. Zà Jordan i do Arabji . Skalislej 1* ^SINGER D, W. Catalogue of Latine and
Florilegium patristicum IV,VIII vernqcular Manuscripts in Greaf
XXI, XXIII, XXIV .-*.:' 41* Britainandlrelanâfrombefore
GASTER M. The tittled Bible. A Model the: XVIth century .
41*:
Codex of the Pèntateuch 1* SOMMER F. Kritisehes Reqlismus und
GONTIEB P.Les Aqueducs Spirituels 37* . positive Rechtswissenschaft. 8*
GBIGNON DE MONÏTORT (BX). L'amour THIBAULT Un maître de la vie spiri-
de la Sagesse éternelle ,. Dom:Colomba Marmioh,
.'" 37* tuelle,
GUENON R. Autorité spirituelle . et abbé de Maredsous 22*
pou- .
voir temporel Y Y Y 24* VACCARI A. S. 3:,Inslitiitiones bibli-
.
GuRiAN W. Die Poliiischen . . . und So- caescholisaccommodatae.Vol.il.
.' zialen Ideén des FranzSsischen De librïs V/ T: ; III. De libris
Kaiholizismus '.,.
GUYON R. Réflexions
23*
sur la tolé- VANDERVORST J. Israël
. . .
didacticis Y. Y ..... .
et l'Ancien
1*
rance :,'. . . ;. . . . 25* Orient .';'' Y Y .1*.
HiLDEBRAND (VON) D. Die Ehe 9* VALLET À. Guérisons de Lourdes éh
. . .
JOSÈPHE FL. -OEuvres/complètes. T. , 1927; 1928,/1929 Y -38*
IV : Antiquités judaïques, li- VAN HOÛTRYVE ï. La vie dans .la pdix.: .
vres XVI-XX y
. y. .
7*
KNESSER A. Das Prinzip der klëinsien / VERDUNOY. Manuel d'Ecriture Sainte.
La paix bénédictine . . . 10*
Wirkung von Leibnitz bis zur T. III : Livres didactiques et li-
_-: Gegenwart ./-..;. 40* vrés prophétiques de l'A, T. ï*
.....
KUCKHOFF 3: Der Sieg der Ilumanis-
.
KRUÈGER F. Philosophie der Gemein- VINCKE J. JDer Klerus des Bistùnts
yyschaft ...

39*
: .mus in den kqlholischen.Gélehr- VOGELS/ H. J, Vulgatastudicn, Die
lenschulen des -Niederrheins
osnàbrûck im spâtén Millelal-
ter:.. , Y.Y •....-•'. .10*
Evqngelien der Vulgaia uriter-
'.-. 1525-1557. Y. 35* suchi auf ilire latèinische und
LAGRANGE M.: J. Evangile selon Saini- grièchische V:orlage .-.'..- 1*
-,:Mqrc, 4° éd.. Y 1* VOGELS H, J. Codicum Nôvi Teslamen- ' .
. ..
... .....
LEGÉNDRE M.. Littérature espagnole li Spècimiha Y . ..Y.. . 1*
Y YY 41* VOSEN H. et KÀULEN F. Rudimenia'
T. .
LEGRAND G. Précis de Sociologie.- 24* linguae hebrqicae : . . . 42*
LEMIUS J.-B. Le culte du Coeur Eucha- "SVALZ A;/ M. Compendium Historiae
Y : risiiquéde Jésus Ordinis Prdedicatorùm 33*
Lexikonfur Théologie und Kïrche 37* 37* "WIENER/H. M. The Composition of .
Lexique assyrien-français ~ 7* Judges II, Al to I Kings, II,
LIBÊH.TA. M. L'Esprit du .Clvist . Y 46 Y. . y,-. . ."*. . ,. 1*
en WOLEHYL, .Sludjqz dziejpw Zakonu
y Y nous ,-".-.
LbsxEvER A. L'amour libre , ... ./: . . . 38*
22* .
.
kaznodziejskiego w polsce wa
LUGAN A. L'Évangile et les .biens ter-

-'•": :i- ]:;§èt


.
restres
regutâ.
.

,
.
'..LUGANO P,,;Sancti Benedicti vita ... .9*
-.'.-"

.Y/'". Y
.
XIII wieku:.:
leliera
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