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Cours de

PROPULSION FUSEE
Monsieur Yves BLIN
ING 3 – CSS
Promotion « Gaël » 2007

Guillaume Dérien – Ing 3 CSS – guillaume.derien@tiscali.fr Page |1


SOMMAIRE

I. GENERALITES SUR LA PROPULSION FUSEE ............................................................... 3


A. DEFINITIONS .........................................................................................................3
B. APERÇU HISTORIQUE............................................................................................4
1. PREMIERES ROQUETTES A POUDRE NOIRE JUSQU’AU X REALISATIO N S
MODERNES. .......................................................................................................................4
2. MOTEURS A PROPERGOLS LIQUIDES ...............................................................4
C. LES DIFFERENTS TYPES DE MOTEURS FUSEES ......................................................5
1. PROPULSION CHIMIQUE ..................................................................................5
2. PROPULSION NUCLEOTHERMIQUE ..................................................................9
3. PROPULSION FUSEE ELECTRIQUE ................................................................. 11
4. LES D O M AIN ES D ’APPLICATION DES MOTEURS FUSEES............................... 15
5. LES DOMAINES CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES PROPULSIFS ................ 16
II. OBTENTION DE LA FORCE PROPULSIVE CHIMIQUE ......................................17
A. LA THERMOCHIMIE DES PROPERGOLS .............................................................. 17
1. PRINCIPE DE CALCUL ..................................................................................... 17
2. COMPOSITION DES PRODUITS APRES REACTION ......................................... 18
3. D ETERM IN ATIO N D E L’ENTHALPIE DES PRODUITS DE COMBUSTION .......... 19
4. ENTHALPIE DU PROPERGOL INJECTE ET DETERMINATION DE LA
TEMPERATURE DE COMBUSTION .................................................................................. 20
B. DETENTE ............................................................................................................ 20
1. DETENTE ISENTROPIQUE DANS UNE TUYERE ............................................... 20
2. ÉTUDE DE LA DETENTE D AN S L’H YPO TH ESE M ELANGE A M, Γ CONSTANTS 21
3. MELANGE FIGE .............................................................................................. 23
4. MELANGE EN EQUILIBRE............................................................................... 24
5. COMPARAISON DES RESULTATS OBTENUS PAR CES 3 METHODES .............. 24
6. DETENTE DANS UNE TUYERE D ’U N M ELAN G E G AZEUX CONTENANT DES
PARTICULES LIQUIDES OU SOLIDES. ............................................................................... 24
7. VARIATIONS DE LA VITESSE D ’EJECTIO N ....................................................... 29
C. LES PERFO RM AN CES D ’U N MOTEUR FUSEE. .................................................... 33
1. VITESSE CARACTERISTIQUE ........................................................................... 33
2. PERFORMANCES DYNAMIQUES .................................................................... 34
3. AUTRES PARAMETRES CARACTERISTIQUES DES MOTEURS FUSEES............. 38
III. LES PROPERGOLS........................................................................................41
A. NOMENCLATURE DES PROPERGOL SOLIDES COMPOSITES............................... 41
1. PREFIXES........................................................................................................ 41
2. LETTRE CENTRALE ......................................................................................... 41
3. SUFFIXE ......................................................................................................... 41
B. COURS: VOIR POLY ............................................................................................ 41
IV. LA TECHNOLOGIE DES MOTEURS A PROPERGOLS LIQUIDESERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
V. LA TECHNOLOGIE DES MOTEURS A PROPERGOLS SOLIDESERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

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I. GENERALITES SUR LA PROPULSION FUSEE

A. DEFINITIONS

O n dit qu’un m obile est propulsé par une fusée, ou encore qu’ilest autopropulsé lorsque la
force propulsive quiluiest appliquée est obtenue par l’éjection à une certains vitesse relative d’une
partie de sa propre masse.
Moteur fusée : dispositif éjectant cette masse, on parle aussi de réacteur fusée
La différence m ajeurs avec les m oteurs traditionnels,est qu’ils’agit de m oteurs anaérobie.Ils
n’em pruntent aucun élément nécessaire à son fonctionnem ent à l’extérieur.
Pour fournir une certaine vitesse à la masse éjectée, il faut de l’énergie.
2 cas :
 source d’énergie est séparée de la m asse éjectée : propulsion nucléaire,
propulsion électrique, propulsion thermosolaire)
 source d’énergie (chim ique) est contenue dans la m asse à éjecter : propulsion à
propergol – solide ou liquide)
Quand la source d’énergie est contenue dans la m asse m otrice elle-même, on dit que la
propulsion est propergolique. La masse active éjectée est appelé un propergol.
On a des réactions chimiques exothermiques, entre atomes et molécules qui vont générer
des gaz chauds.
Cette énergie chimique peut être libérée à travers 3 types de réactions :
 réaction d’oxydoréduction
 réaction décom position d’un corps
 Réassociation d’atom es ou de radicaux libres stockés au voisinage du 0 absolu.
On classe les propergols en fonction de l’état dans lequelon les stocke avant réaction et en
fonction du type de moteur-fusée auquel ils conduisent.
3 états de la matière :
 Solide
 Liquide
 Gazeux
 Moteur hybride : combustible – solide ; comburant – liquide lithergol
On peut aussi classer les ergols en fonction du nombre de réservoirs utilisés à bord de la
fusée pour leur stockage.
 Mono-ergol : 1 seul réservoir
o Propulsion solide
o Propulsion gazeuse
o Propulsion liquide
 Diergol : 2 réservoirs
o 1 réservoir : comburant
o 1 réservoir : combustible
 Triergol : 3 réservoirs
o 2 réservoirs : hydrogène / 1 autre combustible
o 1 réservoir : comburant
On peut aussi classer les ergols en fonctionnement de leur température de stockage
 Stockable

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 Semi stockable (-20/-30°C)
 Cryotechnique (oxygène/hydrogène)
Lorsque les propergols interagissent (réaction de com bustion) sans apport d’énergie
extérieure, on parle de propulsion hypergolique.

B. APERÇU HISTORIQUE

Antiquité :prem ier m oteur à réaction par éopile,H éron d’alexndrie.

1. PREMIERES ROQUETTES A POUDRE NOIRE JUSQU’A U X


REALISATIONS MODERNES.

Les premiers moteurs-fusées connus utilisaient des propergols solides : de la poudre noire
(charbon – salpêtre – soufre). Invention au 7 ème – 8ème siècles puis première utilisation en chine en
1232 sur des flèches tirée à l’arc.
La poudre noire est introduite en occident au 13ème siècle par les arabes.
 Roquettes incendiaires
 Artillerie
Après une utilisation m ilitaire,la poudre noire est utilisée pour les feux d’artifices.Sir W illiam
Congreve développe toute une panoplie de roquette au 19ème siècle. La première attaque se passe à
Boulogne en 1805 sur la flotte française. En 1807, Copenhague est ravagée par 30 000 roquettes
incendiaires.1815,la bataille de W aterloo.1830,expédition d’Alger.1855,guerre de Crimée.
Premier quart du 20ème, invention par Nobel de la nitroglycérine puis de la TNT.

 Engins autopropulsés allemands, NEBELWERFER


 Armes antichars : Bazooka, Panzerfaust

2. MOTEURS À PROPERGOLS LIQUIDES

Origine beaucoup plus récente par le péruvien Pedro E. Paulet en 1895, utilisant du peroxyde
d’azote et de l’essence.

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En 1903, Tsiolkovski publie un article sur le déplacement par moteur-fusée. Hermann Oberth
publie en 1923 un ouvrage nommé « Par fusée vers l’espace planétaire »
EN 1927, est créée la Société du Voyage Spatial. 1933, publication de « Technique du vol
fusée » par l’ingénieur viennois Eugène Sanger.
1942, le premier missile balistique réussi son premier vol, le V2.

 Moteur-fusée à propergols liquides


o alcool méthylique (méthanol) (3 710 kg)
o oxygène liquide (4 900 kg)
 Poids au lancement : 12 900 kg
 Autres fluides : eau oxygénée (130 kg) ; permanganate de sodium (16 kg) ; azote (15 kg)
 Poussée au décollage : 25 000 kg
 Longueur : 14m
 Diamètre : 1,65m
 Temps de combustion : 66 s
 Vitesse maximale : 5 400 km/h
 Altitude maximale : 96 km
 Portée : 250 km
 Charge explosive : 750 kg avec le problème de l'échauffement lors du vol (jusqu'à
1 200 °C en surface)

En parallèle au USA, Robert Goddard réalise un premier moteur en 1920 à propergol liquide.
Le 16 m ars 1926,ilréalise le prem ier vol.1930 voit la création l’Am erican Rocket Society.

C. LES DIFFERENTS TYPES DE MOTEURS FUSEES

 Moteurs chimiques
 Moteurs nucléo-thermiques
 Moteurs électriques
 Moteurs photoniques
 Moteurs solaires

1. PROPULSION CHIMIQUE

A) ENERGIE CHIMIQUE

Libérée dans des réactions exothermiques type oxydoréduction ou décomposition d’un corps.
Energie disponible = h (= différentield’enthalpie
h = (qf)i – (qf)f
= Chaleur de formation produits initiaux – chaleur de formation produites finaux
H2+1/2O2H2O
h = hthéorique avec  < 1
En propulsion chimique, la température de combustion T0 =
3000K<T0<5000K
Ordre de grandeur énergie disponible en propulsion chimique =
2000Kcal/kgergol < h < 4000Kxal/kgergol

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Vitesse d’éjection des gaz à la sortie tuyère :
1800m/s < Ve < 4500m/s
Isp :Im pulsion spécifique,elle s’exprim e en secondes et est applicable dans le vide.
Ve=g0Isp
Isp = c’est la durée en secondes pendant laquelle le m oteur-fusée est capable délivrer une
poussée de 1kgfavec 1 kg d’ergols.
D onc plus l’Isp est élevée et m eilleur est le m oteur.

(1) MOTEUR À PROPERGOL SOLIDE

Encore appelé m oteur à poudre. C’est le m oteur le plus sim ple en term e d’architecture. Ce
sont des moteurs Mono-ergol. Le réservoir qui contient l’ergol solide sert aussi de cham bre de
combustion. Le réservoir doit donc supporter la pression de combustion qui est des plusieurs dizaine
de bars. La structure doit permettre de supporter cette pression, ce qui implique une structure plus
lourde. Cela conduit à des étages dont les indices structuraux (k).
𝑀𝑠
𝐾 = 𝑀𝑒
Schéma de principe :
Tuyère

Dispositif
d’allum age

Enveloppe Propergol solide Protection


( acier ou composite) thermique (liner)

Vue en coupe :

Cas du moteur à plusieurs segments :

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Joint

Introduction du propergol dans le propulseur.:


 Technique de chargement par batch. O n m et l’élém ent et on m élange pour
fabriquer le propergol. Ensuite, le réservoir est maintenu à la verticale et on
vient versé le propergol dans le réservoir. Un mandrin permet de placer par la
suite le canal central.

M
andrin

(2) MOTEUR À PROPERGOLS LIQUIDES

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Système à fond Système à double
commun fond

Sy
s. alim

Sys.
injection Chambre
de combustion

 Si réaction de décomposition monoergol :utilisation d’hydrazine (H 2O 2,N 2H 4)

(3) MOTEURS À PROPERGOLS GAZEUX

Fonctionnement très simple :

Réservoir à très
haute pression

Vanne

(4) MOTEURS HYBRIDES (MOTEUR LITHERGOL)

2 ergols :
 Comburant liquide
Combustible solide

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Combustible
solide

Comburant
liquide

Générateur
de gaz Système
d’injection

2. PROPULSION NUCLÉOTHERMIQUE

La source d’énergie séparée du fluide propulseur est un réacteur à fission. Le chauffage du


fluide propulseur est chauffé par le réacteur. Ils’agit en l’occurrence de dihydrogène. Ilest ensuite
éjecté par une tuyère convergente-divergente.

LH2
Turbine
Pompe

Protection contre les radiations enveloppe de pression


tuyère

Barres de contrôle réflecteur réacteur

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T = 2500K
Isp = 800 à 850s
Concepts futurs :cœ ur nucléaire liquide voire gazeux.
Inconvénients et contraintes technologiques :
 Rapport poussée/poids faible :ne peut pas être utilisé sur le prem ier étage d’une
fusée par exemple, seulement sur les étages intermédiaires ou supérieurs.
 D angers d’origine nucléaire :
- Radiations
- Chauffage + structures
 Durée de la montée en puissance du réacteur nucléaire, cad quand on
commence à enlever les barres de contrôle.
 Problème du choix des matériaux capables de travailler à T élevée dans une
ambiance hydrogénée.

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Moteur ROVER NERVA américain

3. PROPULSION FUSÉE ÉLECTRIQUE

Principe :
U ne source d’énergie externe perm et une génération d’énergie électrique. Celle-ci va
permettre de chauffer et/ou accélérer le fluide propulseur.
La poussée est comprise entre 5mN et 10N mais ce sont des moteurs hyper efficaces.
4000s < ISP < 20 000s

A) MOTEUR ÉLECTROTHERMIQUE

 Hydrogène (ergol) :
 Propulsion chimique H2+O2
 Enthalpie récupérable : 3000Kcal/Kg
 2000 K  Enthalpie récupérable : 7000Kcal/Kg
 4000 K  Enthalpie récupérable : 70 000Kcal/Kg
Exemple de réalisation :

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Propergol = lithium
Pression dans la chambre = 1,3mb
Rapport de détente = 40
Enthalpie du lithium = 71 600 kcal/kg
Température chambre = 5000K
Isp = 2000s
Poussée = 9,6N
Puissance générateur = 145 KW
Puissance jet = 92KW
Rendement = 0,63
Ce genre de propulsion est plus utilisé pour le maintien à poste car cela met trop de temps
pour la mise à poste.

B) MOTEUR IONIQUE

Le principe est l’accélération par un cham p électrique ou m agnétique des ions form és à partir
d’un propergol.

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Vitesse d’éjection des ions (V e)

𝑉𝑒 = 2𝑉
µ
V = différence de potentiel
µ = masse des ions
ε = charge des ions
W = puissance électrique nécessaire
 Poussée = F

𝑊² µ
𝐹= 2× ×
𝑉 ε
Pour un V donné,Ve est d’autant plus élevée,ilfaut µ le plus faible possible.Pour un F donné,
le W est d’autant plus faible que µ est grand.
N écessité d’un com prom is,on utilise alors des atom es de m asse m oyenne :
- Césium 133
- Mercure 200

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Exemple de réalisation :
- Propergol : césium
- Vitesse d’éjection : 90 000m/s
- Poussée : 7mN
- Puissance électrique : 600W
- Masse moteur : 6,4kg
- D iam ètre du faisceau d’ion : 76mm
- Rendement : 0,5

C) MOTEURS PLASMIQUES

Objectif : éjecter un plasma à bord par chauffage (bombardement électrothermique,


électronique) puis accélérer par un champ magnétique.

D) PROPULSION PHOTONIQUE

Carlo Rubbia,prix N obelde Physique,a présenté au printem ps 2002 à un congrès de l’AAAF un


concept de moteur à propulsion électromagnétique (photon) grâce une ampoule à fission nucléaire.
L’idée avait été form ulée par Eugen Sänger.

Métal liquide

Émission de photons Réacteur


nucléaire

Cône de whinstone

Exem ple d’utilisation :


Poussée : 10N
Réacteur nucléaire : 3GW
T = 3000°C

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Cône de whinstone : 462,5m² et 26m de diamètre à la base.

4. LES D O M A IN ES D ’A PPLICATION DES MOTEURS FUSEES

A) DOMAINE CIVIL (EXIGENCES DE COUTS)

- Les feux d’artifice


- Les feux de détresse
- Les fusées-sondes atmosphériques

B) DOMAINE MILITAIRE (EXIG EN CES D ’O PÉRA BILITÉ)

- Roquettes (types mlrs)


- Propulseurs d’appoint (aide au décollage)
- Missiles : air-air sol-air mer-mer air-mer
- Missiles balistiques
- Leurres autopropulsés

C) DOMAINE SPATIAL (EXIGENCES DE FIABILITE)

- Lanceurs spatiaux
- Navettes spatiales
- Satellites et sondes spatiales

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5. LES DOMAINES CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES PROPULSIFS

Tem Pui
Fluide
Type I ps de Rapport Durée ssance
propulsif
propulsion sp (s) combustion poussée/Poids fonctionnement spécifique
type
(K) KW/kg
H2/02
1 -2
2500 10 à <qq 0,1 RP1/O2
Chimique 80 -
- 4500 100 heures à 1000 N2O4/
500
UDMH
5
Nucléothe 2500 <qq 0,1
00 - 10-2 à 30 H2
rmique - 2800 heures à 1000
1200
4
Arc 1500 10-4 à 10-3
00 - Qq jours H2
électrique - 1700 10-2 à1
2000
5
10-5 à 10-3 Césiu
Ionique 000 – --- Qq mois
10-3 à1 m
25000
4
10-3 à 10-2
solaire 00 - 1400 Qq jours H2
10-2 à1
700

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II. OBTENTION DE LA FORCE PROPULSIVE CHIMIQUE

Q uelque soit l’état initialdu propergol, le processus de transform ation de l’énergie chim ique
en énergie cinétique est toujours le même :
- Com bustion ou décom position d’un propergol qui génère un m élange à m ajorité gazeuse à
haute tem pérature. Ces réactions chim iques s’effectuent à pression constante. La
thermochimie va nous permettre, à partir des ergols injectés et de la pression de
fonctionnem ent visée, d’en déduire la com position chim ique des espèces chim iques après
réaction et leurs caractéristiques et d’en déduire la tem pérature en fin de réaction.
- Détente des gaz dans une tuyère convergente – divergente
Pour déterminer les caractéristiques du moteur et ses performances : poussée, Isp, etc.

A. LA THERMOCHIMIE DES PROPERGOLS

Hypothèses :
On admet que la combustion est adiabatique.
A la pression considérée, la réaction est complète.
A la température T0 atteinte à la fin de la réaction, les produits obtenus sont en équilibre
chimique.
Les produits obtenus sous forme gazeuse sont considérés comme des gaz parfaits.
On va donc pouvoir appliquer la loi de Mariotte, celle de Gay-lussac, la formule de Mayer et la
loid’action de m asse.

1. PRINCIPE DE CALCUL

ER ER
GOL 1 GOL 2
Ta Ta
1 2
Produits après
P0 réaction (composition
T0 chimique)

Avec les hypothèses retenues,la réaction chim ique (com bustion ou décom position) s’effectue
à pression constante (P0) et est adiabatique.
H = variation d’enthalpie
H = (V + pV) = Q + pV + pV =0 car pV =0
L’EN TH ALPIE D ES PRO D U ITS O BTEN U S APRES REACTIO N EST EG ALE A L’EN TH ALPIE D ES
ERGOLS AVANT REACTION.
Le principe de calcul :
- A la pression P0 donnée on détermine la composition des produits en fonction de la
température T

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- Ensuite,on déterm ine l’enthalpie des produits de réaction pour les différentes valeurs de T.
- O n calcule l’enthalpie des produits avant réaction.(H)
- O n va déterm iner pour quelle valeur T0 de T on a l’enthalpie des produits de réactions égale
à Ha.
 T0 est la température de fin de réaction.
Le systèm e d’équation à résoudre est en généralassez com plexe. La m éthode la plus utilisée
c’est de linéariser les équations puis de les résoudre par approxim ations successives. On peut être
am ené à faire des choix sur les réactions d’équilibre à prendre en com pte.

2. COMPOSITION DES PRODUITS APRES REACTION

Composition chimique = proportion entre les différents corps formés par la réaction. Cette
composition chimique est une fonction de la température.
Exemple concret :
Les ergols réagissant ne contiennent que 4 types d’atom es :
 Oxygène
 Hydrogène
 Azote
 Carbone
 U nité de m asse d’ergolinjectés va donc contenir :
 N0 atom es d’oxygène
 Nh atom e d’hydrogène
 Nn atom es d’azote
 Nc atomes de carbone
Après réaction, on pourrait obtenir le mélange gazeux suivant :
xCO2 + yCO + zO2 + tH2O + uOH + vH2 + wH + iN2 + qN + rO + sNO
11 inconnues à déterminer

Loi de la conservation de la masse :

𝑛𝑐 = 𝑥 + 𝑦
𝑛𝑜 = 2𝑥 + 𝑦 + 2𝑧 + 𝑡+ 𝑢 + 𝑟 + 𝑠
4 é𝑞𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
𝑛𝐻 = 2𝑡+ 𝑢 + 2𝑣 + 𝑤
𝑛𝑁 = 2𝑖+ 𝑞 + 𝑠

7 autres relations  équilibres chimiques

𝐶𝑂 2 𝑃𝑐𝑜²×𝑃𝑜2
2 CO2  2 CO + O2 donc 𝐾𝑃𝑜 = 𝑃 𝐶𝑂 2²
𝐻 2𝑂 𝑃𝐻 2²×𝑃𝑜2
2 H2O  2 H2 + O2 donc 𝐾𝑃𝑜 = 𝑃 𝐻 20²
𝐻 2𝑂 𝑃𝑂𝐻 ²×𝑃𝐻 2
2 H2O  2 OH + H2 donc 𝐾𝑃𝑜 =
𝑃 𝐻 20²
𝐻2 𝑃𝐻 ²
H2  2H donc 𝐾𝑃𝑜 = 𝑃𝐻 2

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𝑂2 𝑃𝑜²
O2  2O donc 𝐾𝑃𝑜 =
𝑃𝑂 2
𝐻2 𝑃𝑁 ²
N2  2N donc 𝐾𝑃𝑜 = 𝑃𝑁 2
𝑁𝑂 𝑃𝑁 ×𝑃𝑜2
2 NO2  N2+ O2 donc 𝐾𝑃𝑜 = 𝑃𝑁 𝑂 2

J’ai donc 11 équations


 l’unité de m asse de propergolaprès la com bustion donne N m oles = x + y + z + t + … .+ s

𝑥
𝑃𝐶𝑂 2 = × 𝑃𝑜
𝑁
PCO2 : pression partielle
Po : pression chambre de combustion

3. D ETER M IN A TIO N D E L’ENTHALPIE DES PRODUITS DE COMBUSTION

O n ne sait pas évaluer de m anière absolue l’enthalpie. O n ne sait l’évaluer que de m anière
relative par rapport à un état de référence (état standard).
Tr = 298,16K (25°C)
Pr = 1 atm
D ans cet état standard, on pose que l’enthalpie des corps sim ples dans leur état naturel est
nulle (hypothèse)  unité de masse de propergol qui conduit à la génération de 11 espèces
chimiques.
espèces chimiques i  xi moles pour 1 temps T

11
T
Hpropergol 1 unité de masse = xi × HiT
i=1
T
Hi = 𝑒𝑛𝑡𝑕𝑎𝑙𝑝𝑖𝑒 𝑚 𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠 𝑥𝑖à 𝑙𝑎 𝑡𝑒𝑚 𝑝é𝑟𝑎𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑇 à 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑇𝑜

Ti T
Tr
HiT = HFi + dT + LTi
1− 2i + CP2i . dT
Tr Ti

Tr
HFi = enthalpie molaire standard de formation l′espèce Xi−
→ 𝑐′𝑒𝑠𝑡𝑙𝑎 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑡𝑖𝑡é 𝑑𝑒 𝑐𝑕𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑞𝑢′𝑖𝑙𝑓𝑜𝑢𝑟𝑛𝑖𝑡 à 𝑇𝑟
= 298,16𝐾 𝑒𝑡Pr = 1𝑎𝑡𝑚 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑓𝑜𝑟𝑚 𝑒𝑟 𝑐𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠 à 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑠 𝑠𝑖𝑚 𝑝𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑠 à 𝑙′é𝑡𝑎𝑡 𝑠𝑡𝑎𝑛𝑑𝑎𝑟𝑑.

Tr < Ti < T

LTi
1− 2i = chaleur latente m olaire de changem ent d’état
Cp1i = chaleur spécifique m olaire de l’espèce xidans l’état 1 à pression constante
Cp1i = idem qu’au dessus mais pour l’état 2

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4. ENTHALPIE DU PROPERGOL INJECTE ET DETERMINATION DE LA
TEMPERATURE DE COMBUSTION

DIVERS  voir polycopié

B. DÉTENTE

1. DÉTENTE ISENTROPIQUE DANS UNE TUYÈRE

Hypothèses, on va admettre que :


- Le propergol brûle complètement dans la chambre de combustion (ceci veut dire que la
cham bre de com bustion est assez grande pour que l’ensem ble des réactions de com bustion
ait lieu)
- Q u’à l’entrée du convergent de la tuyère la vitesse d’écoulem ent des produits de com bustion
est très faible. On peut négliger leur énergie cinétique à l’entrée de la tuyère.
- L’écoulem ent des produits de combustion (PC) dans la tuyère se fait sans décollement du jet.
O n connait les conditions génératrices de l’écoulem ent (Po,To)

détente

T et P diminue
 Les équilibres chimiques se déplacent
 Ceci conduit à une évolution de la composition chimique du mélange pendant la détente.
Pour faire un calcul complet et précis il nous faut connaitre les vitesses de déplacement des
ces équilibres aux températures élevées.
Ordre de grandeur sur ces vitesses de déplacement des équilibres :
CO2 <->CO + 1/2O2 10-2 à 10-3s
H2 <-> 2H 10-5 à 10-6s
Le problème, c’est que le tem ps de séjour dans une tuyère est typiquem ent de 10 -3 à 10-4s. Il
demeure donc une incertitude sur l’évolution de la com position chim ique dans la tuyère.
Pour encadre la solution, on peut analyser la détente dans les deux hypothèses extrêmes
suivantes :
- Les temps de mise en équilibre sont grands par rapport aux temps de séjour des produits de
combustion dans la tuyère et que la com position chim ique des PC n’évolue pas pendant la
détente. (Hypothèse du mélange figé)
- On considère que les temps de mise en équilibre sont très courts par rapport au temps de
séjour dans la tuyère et qu’en chaque tranche de la tuyère la composition chimique
correspond aux équilibres aux T et P régnant dans la tranche. (Hypothèse du mélange en
équilibre)

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Le comportement réel des PC pendant la détente est en fait entre les deux extrêmes. On parle
alors de mélange relaxé.
Il existe enfin une troisièm e m éthode approchée utilisée couram m ent en phase d’avant-projet.
On considère que pendant la détente le γ et m (m asse m olaire) restent constant. D ans les trois cas,
on considère que la détente est adiabatique et réversible, c’est-à-dire isentropique. Enfin, on va
considérer que l’écoulem ent dans la tuyère se fait par tranches planes.

2. ÉTUDE DE LA DETENTE D A N S L’H YPO TH ESE M ELANGE A M, Γ


CONSTANTS

Cette méthode simplifiée peut être utilisée quand les PC contiennent des particules solides ou
liquides m ais qui ne changent pas d’état au cours de la détente. (Pas de condensation ou de
solidification pendant la détente).
Cette m éthode perm et d’obtenir des expressions m athém atiques « relativement simples » sur
lesquelles on va pouvoir effectuer des études de sensibilité des performances à la variation de
certains paramètres moteurs.

 Mélange m et γ constants, on passe à la méca flu !


On va utiliser les lois suivantes :
- Loi de Mariotte
𝑃 𝑅𝑇
= 𝑟𝑇 =
𝜌 𝑚
- L’équation de continuité
ρSV = cste
- L’équation de Saint-Venant
V² = 2CpT
- La formule de Mayer
𝑅
𝐶𝑝 − 𝐶𝑣 = 𝑟 =
𝑚
P = pression
T = température
ρ = masse spécifique du mélange
V = vitesse de l’écoulem ent
S = section de la tranche de la tuyère où on étudie l’écoulem ent
R =constante universelle des gaz parfaits

On peut alors introduire la vitesse du son  a


𝑑𝑝
𝑎= 𝛾𝑟𝑡=
𝑑𝜌
𝑉
𝑀 = 𝑚 𝑎𝑐𝑕 =
𝑎
O n peut alors dém ontrer la form ule d’H ugoniot :
𝑑𝑆 𝑑𝑉
= (𝑀 2 − 1) ×
𝑆 𝑉
O n en déduit qu’au col de la tuyère, on a M= 1 parce qu’au coldS=0

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O n trouve aussi qu’il y a une vitesse lim ite d’éjection qui ne saurait être dépassée. Cette
vitesse limite correspond à une détente infinie. On obtiendra :
2𝛾
𝑉𝑙 = 2𝐶𝑝 𝑇0 − 0 = 𝑟𝑇0
𝛾1
Avec Vl : vitesse limite.
Les relations caractérisant l’écoulem ent.
a) Dans une section quelconque de la tuyère
𝛾
𝑃 𝑇 𝛾− 1 𝜌 𝛾
= =
𝑃0 𝑇0 𝜌0

𝛾
𝑃 𝛾− 1 𝑇 𝜌 𝛾− 1
= =
𝑃0 𝑇0 𝜌0

1 1
𝜌 𝑃 𝛾 𝑇 𝛾− 1
= =
𝜌0 𝑃0 𝑇0

2𝛾 𝑇 𝑇
𝑉² = 𝑟𝑇0 1 − = 𝑉²𝐿 1 −
𝛾− 1 𝑇0 𝑇0

𝛾
2𝛾 𝑃 𝛾− 1
𝑉² = 𝑟𝑇0 1 −
𝛾− 1 𝑃0

2 𝑇0
𝑀²= −1
𝛾− 1 𝑇

𝛾
2 𝑃0 𝛾− 1
𝑀²= −1
𝛾− 1 𝑃
𝑏) 𝐴𝑢 𝑐𝑜𝑙𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑢𝑦è𝑟𝑒
On repère les grandeurs au col avec un indice c
Mc = 1
𝑇𝑐 2
=
𝑇0 𝛾 + 1

𝛾
𝑃𝑐 2 𝛾− 1
=
𝑃0 𝛾+1

1
𝜌𝑐 2 𝛾− 1
=
𝜌0 𝛾+1

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𝛾+1
2 𝛾− 1
𝑆 𝛾− 1 𝛾+1
= × 2 𝛾− 1
𝑆𝑐 2
𝑃 𝛾 𝑃 𝛾
𝑃0 × 1− 𝑃
0

c) D ans la section d’éjection


On repère les grandeurs dans la section avec un repère e

2𝛾 1
𝑉𝑒 = ×× 𝑟𝑇0 1 − 𝛾− 1
𝛾− 1
𝛿 𝛾

𝑃0
𝛿= = 𝑟𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡 𝑑𝑒 𝑑é𝑡𝑒𝑛𝑡𝑒
𝑃

1
𝑉𝑒 = 𝑉𝐿 1 − 𝛾− 1
𝛿 𝛾

𝛾+1 1/2
2
2 𝛾− 1
𝑆𝑒 𝛾− 1 𝛿𝛾 𝛾+1
= ×
𝑆𝑐 2 1
1 − 𝛾− 1
𝛿 𝛾

2 𝛾− 1
𝑀𝑒= 𝛿 𝛾 −1
𝛾− 1

3. MÉLANGE FIGÉ

Pendant la détente, la composition ne bouge pas. Par contre, γ varie et on peut avoir des
changem ents d’états (condensations ou solidification) pendant la détente. Il nous faut établir le
diagramme enthalpie – entropie du mélange. On sait que les isobares se déduisent par translation
parallèle à l’axe de l’entropie.

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P0 P Pe

[
 H] e
0

Détente isentropique :
𝑆 𝑒0 = 0
Mélange purement gazeux  H ne dépend que de la température
𝑉²𝑒 − 𝑉²0 = 𝐻 𝑒0

4. MÉLANGE EN ÉQUILIBRE

En chaque tranche de la tuyère, il nous faut redéterminer la composition du mélange au T et P


régnant dans cette tranche.
 Construction petit à petit du diagramme enthalpie – entropie
 Ensuite idem 2.3 𝐻 𝑒0

5. COMPARAISON DES RESULTATS OBTENUS PAR CES 3 METHODES

Ve  param ètre très im portant pour les perfos du m oteur, donc regardons l’incidence sur la
détermination des valeurs de Ve par ces 3 méthodes. Pour les mélanges gazeux qui restent gazeux
pendant la détente, les hypothèses (m, γ csts) et mélange figés conduisent à des différences de Ve
<1%
H ypothèse des m élanges équilibrés, au cours de la détente, on a une réassociation d’atom es
qui libère une énergie thermique. Elle est ensuite réinjecter dans le mélange  T qui augmente 
enthalpie H qui augmente  on récupère du V. Donc Veequilibre>Vemélange figé
Quant T0 ≤ 3000K et rapport de détente faible : ≠ Veeq et Vefigé de l’ordre de 1 à 2%
Pour des conditions plus extrêm es que l’on rencontre sur les lanceurs (T > 3000K et fort
rapport de détente), ≠ Veeq et Vefigé de l’ordre de 10%

6. DETENTE DANS UNE TUYER E D ’U N M ELA N G E G A ZEUX CONTENANT


DES PARTICULES LIQUIDES OU SOLIDES.

Propergol solide  mélange gaz –particules


Propergol liquide N2H4 (hydrazine)  résidus de combustion solide.
 la modélisation et les calculs sont plus complexes.

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Il faut prendre en compte les forces de traînée.
Il y a aussi des échanges de chaleur entre particules et gaz.

 Regardons le m écanism e de calcul en faisant un certain nom bre d’hypothèses


simplificatrices.
Les particules ont la même vitesse que le mélange gazeux. (pas de forces de traînée)
Les particules ont même température que le gaz. (pas d’échange de chaleur)
On admet aussi que :
le volume occupé par les particules est négligeable par rapport au volume occupé par le gaz.
Iln’y a pas de form ation de particules supplém entaires au cours de la détente et les particules
créées dans la chambre de combustion ne grossissent pas pendant la détente.

q = débit massique total de la tuyère


qp=débit massique des particules éjectées par la tuyère
qg= débit massique des gaz
q=qp+qg

Posons :
qp
X hypothèse 4 constante
q
qg q  qp qp
 1
q q q
qg
1 X
q

S+
S dS V
T V
P +dV
0 P+
P dP -
0
(P+dP)(S+dS)
Section très proche de
la précédente

Prem ier théorèm e d’Euler :


En écoulement permanent, le débit de quantité de mouvement sortant du volume considéré
est égal à la résultante des forces extérieures appliquées au volume.

Le débit de quantité de mouvement sortant :


q(V+dV)-qV=qdV

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Résultante des forces extérieures appliquées au volume.
PS  P  dP S  dS 
PS  PS  SdP  PdS  dPdS
On néglige PdS, on se retrouve avec la relation suivante :
qdV  SdP (1)
Equation de continuité :
q   SV (2)
Avec ρ = masse spécifique du mélange gaz + particules

qg  g SV (3)
Avec ρg=masse spécifique du gaz car le volume des particules est négligeable.

(2)  (1)
sdV  SdP
 SVdV  SdP
SdP
VdV  
S
Et finalement :
dP
VdV  

on retrouve Bernouilli
dP
 VdV   0 (4)

L’écoulem ent étant adiabatique,l’enthalpie totale se conserve :

q c  q C dT  qVdV  0
p g p

Divisons par q

 
 p
q q g  q
 c  C p dT  VdV  0
q q  q
X 1 X 
D ’où finalem ent

X C  1  X CP dT  VdV  0 (5)

Avec :
c = chaleur spécifique des particules
CP = chaleur spécifique à pression constante des gaz.

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Intégrons l’équation différentiel (5) entre les conditions génératrices (T0, V0~=0) et les
conditions dans la section d’éjection de la tuyère (Te,Ve) avec Ve,vitesse d’éjection

Ve Te

VdV  Xc  1  X Cp dT


V0 T0

Xc  1  X Cp 
Ve²  2  T 0  Te (6)
Eliminons entre (4) et (5) :
VdV
dp
VdV  0

dp
 VdV  

Xc  1  X Cp 
 dT  VdV  0
dp
Xc  1  X Cp 
 dT    0
Q ue l’on peut écrire :

dp
 Xc  1  X Cp 
 dT

g g  1
  g 
qg gVg gV V
Vg=V car VP est négligeable

q 
  q g
V qg
q
  g 
 q

P g
rT 1 X
r = constante du mélange gazeux = R/m

P 1
 
rT 1  X 

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Injectons cette relation dans (7)

dp
P 1 Xc  1  X Cp 
 dT

rT 1  X 
r 1  X TdP
p Xc  1  X Xp 
 dT
Ce qui donne :
dT r 1  X  dP
 
T 
Xc  1  X Cp  P
      
cons tan t . pdt .détente

Et on note :
r 1  X 
n
Xc  1  X Cp
dT dP
n
T P
Intégrons cette équation différentielle entre les conditions génératrices (T0, P0) et les
conditions dans la section d’éjection de la tuyère (Te, Pe)
Te P0
dT dP
 T Pe P
T0
 n

Ln(Te)  Ln(T 0)  n Ln( Pe)  Ln( Po) 

Te   Pe n 
Ln   Ln   
To  Po  
 
On a finalement :
n
Te  Pe 
 
T 0 P0 
Reprenons la relation (6)

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Xc  1  X Cp 
Ve²  2  T 0  Te 
 Te 
Ve²  2 
Xc  1  X Cp 1  T 0 

 
  Pe n 
Xc  1  X Cp 
Ve²  2  T 0  1
  
  P 0 

  Pe n 
Xc  1  X Cp 
Ve  2  T 0  1  P0   (8)
  
 
Si on augmente la proportion de particules : X augmente
Si X1 alors n0
Ve descend

7. VARIATIONS DE LA V ITESSE D ’ÉJECTIO N

Ve paramètres dans la performance du moteur fusée  poussée


O n va s’intéresser aux conséquences sur Ve de l’évolution de certains param ètres (γ, m , T0,
propergol, tuyère).
Pour cela,on utiliser la form ule établie dans l’hypothèse m ,γ constants pendant la détente.

 
 
2 R  1 
Ve   T0  1   1 
 1   P   
  0 
  Pe  
 

A) INFLUENCE DE T0, M ET Γ

T0 = température de combustion

T0 augmente Ve augmente

M = masse molaire du mélange gazeux

M augmente et Ve diminue

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Ve Ve
Si on calcule on va trouver que 0
 
 siγ augm ente,alors Ve dim inue

B) INFLUENCE DU RAPPORT DE MÉLANGE

Moxydant
m avec m petit
Mréducteur.(combustible)

On a T0,M et γ (avec M grand)évoluent de m anière com binée avec m (petit)


On a vu que T0 max quand m proche du rapport stoechiométrique.
On pourrait penser que pour avoir Ve max,il faut travailler à m proche du rapport
stoechiom étrique. H élas, ce n’est pas le cas car M et γ sont supérieurs quand m est proche du
rapport stoechiométrique.
Finalement, Ve max pour 1 m éloigné de Mstoechiométrique
Exemple H2+02

m(g) γ T0(K)
Ve(m/s)
4 1,25 - 4000
000 -

3 3500
900

15 3000
1,2 --
3 -
800

3
700
2 3 4 5 6 7 8 9

10

C) INFLUENCE DU DESSIN DE LA TUYERE

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D ans les paragraphes précédents,nous avons fait l’hypothèse que l’écoulem ent dans la tuyère
se faisait par tranches planes et sans décollement. Mais ceci conduit à ce que la tuyère ait la même
form e qu’une ligne de courant de l’écoulem ent.
 Comment peut-on établir cette forme.
 Méthode des caractéristiques
Si tuyère a une form e d’une ligne de courant,l’écoulem ent est unidim ensionnelà la sortie de
la tuyère.

C’est l’idéal m ais les tuyères utilisées dans les m oteurs fusées doivent satisfaire d’autres
contraintes :
poids
longueur
encombrement
simplicité de fabrication
Tout ceciconduit à ce que la form e de la tuyère s’éloigne de la form e idéale.
Finalement, on utilise de tuyères ayant des ½ angles d’ouverture au som m et de 12 à 18°.Cela
conduit à une perte en poussée de 1 à 3%.

Demi angle
d’ouverture

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Décollement du jet : critères de décollement symétrique

P0
Pe

Pa évolue pendant le fonctionnement du moteur


P0 élevé : décollement symétrique

P1 P2 Pd

P0faible : décollement dissymétrique

Pour le moment, on ne va traiter que du cas du décollement symétrique


SOMMERFIELD a découvert une pression de décollement nommée Pd :
La tuyère doit avoir un demi angle au sommet <15°. Ainsi, on a P d = 0,4Pa. On coupe alors la
tuyère à la section on a Pd = 0,4Pa au décollage

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0,4Pa

Critère plus précis développé par GREEN : travail sur des tuyères avec un ½ angle au sommet =
15°

C. LES PER FO R M A N CES D ’U N MOTEUR FUSEE.

1. VITESSE CARACTÉRISTIQUE

C’est un param ètre quiva perm ettre d’évaluer l’efficacité de la com bustion (liée au propergol).

q  C SCVC
q = débit massique au col de la tuyère.
On peut exprimer ρC et Vc en fonction des caractéristiques des gaz formés dans lachambre de
combustion.
 1
 2  2 1 
q     SC P0
 1  rT0
S P
q C 0
C*
 1
 1 21 rT0
C*    
 2  
 1
 1  2 1 RT0
C*    
 2  
C* = vitesse caractéristique
On peut mesurer en essai la vitesse C* (1 pression P0 et des débits)
On va tomber sur C*réelle que l’on peut com parer avec C*théorique :

C*réelle
 *
C*théorique = indice d’efficacité en vitesse caractéristique.

En général :0,95 < η*<0,99

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1
 CD = coefficient de débit
C*
2. PERFORMANCES DYNAMIQUES

Poussée  performance moyenne du moteur. On peut bien mesurer la poussée au sol et donc
avoir une bonne idée de la performance du moteur.
I = Impulsion

I  Fdt
0
F : poussée
τ :temps de fonctionnement du moteur

A) EXPRESSION DE LA POUSSEE AU POINT FIXE.

Poussée = résultante des forces de pression intérieures et extérieures exercées sur le moteur.

n Pa

P
int

Pe =
pression gaz dans
Surface extérieure Surface extérieure Sej (section
d’éjection)

  
F  int 
P
S int
ndS  ext
P
Sex t
ndS

Pext  Pint
  
F  Pint ndS  Pa ndS (9)
S int Sex t

Appliquons le 1er théorèm e d’Euler à la m asse de gaz contenue dans le m oteur.

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  
qVe  pe nSe  Pint ndS (10)
S int
= débit de quantité de mouvement

 
 pa ndS  pa nSe  0
Sext
Car intégrale de pression sur une surface fermée = 0
D ’où :
 
 pa ndS   pa nSe
Sext

De la formule (10), on va pouvoir tirer que :


  
 pint ndS  qVeSe  pe nSe
S int
   
F  qVe  pe nSe  pa nSe
 
Ve  Ven
D ’où finalem ent :
   
 
F  q Ven  peSen  paSen
 
F  qVe  pe  pa Se 
n

F  qVe  pe  pa Se (12)
En fait, on a Fmax dans le vide (pa=0)
A une altitude donnée (Pa donnée)  quelles sont les conditions pour avoir Fmax pour cette
altitude. ( tuyère adaptée)

B) TUYERE ADAPTEE- POUSSEE AVEC TUYERE ADAPTEE.

A une altitude donnée (Pa), débit et pression connu


F  qVe  Pe  Pa Se
Différentions F
dF  Vedq  qdVe  d Pe  Pa Se  Pe  Pa dSe
dF  qdVe  dpeSe  Pe  Pa dSe
Ressortons l’équation de Bernoulli(au niveau de la section d’éjection)

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dPe
VedVe  0
e
 dPe  eVedVe
dF  qdVe  eSeVedVe  ( Pe  Pa)dSe
or
eSeVe  q
Avec q = équation de continuité au niveau de la section d’éjection
dF  qdVe  qdVe  Pe  Pa dSe
dF
 Pe  Pa
dSe
dF
 0  F max
dSe
Quand Pe=Pa, la tuyère est adaptée.

C) GÉOMÉTRIE DES TUYÈRES

(1) TUYÈRE CONIQUE

θ
θ
c
d

Rc

12°<θd<18°
20°<θc<45°
0,5Rc<R<1,5Rc

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dS

φ dφ

Wx m oyen // à l’axe de sym étrie du m oteur


1
Wx 
Scalotte.ejection Ws cos dS
S

1  cos  D
Wx  Ws    D Ws
2
F  D    D qVe  Pe  Pa ) Se 

Cette tuyère permet un gain important sur la longueur du divergent et un gain de


performances.

(2) TUYÈRE COQUETIER

θe

1,5RC R=0,382RC

𝑅𝑒 = 6 × 𝑅𝐶
θn

RC

Pour un même λ, la longueur de ce type de tuyère est de 22 à 30% plus courte que la tuyère
conique.

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D) CONFIGURATION DU JET A LA SORTIE DE LA TUYERE

- Si la tuyère est trop courte :

Frontière du jet

Pe Faisceau du jet
Pa

Si Pe >Pa, alors le jet est sous détendu

- Si la tuyère est trop longue

Frontière du jet

Pe
Onde de choc

Si Pe < Pa, alors le jet est sous détendu.


Au fur et à mesure que Pe/Pa diminue, α diminue.

3. AUTRES PARAMETRES CARACTERISTIQUES DES MOTEURS FUSEES

A) COEFFICIENT DE POUSSÉE

On note Cf = coefficient de poussée

𝐹
𝐶𝑓 =
𝑃𝑜. 𝑆𝑐
F = poussée
Po = pression de la chambre de combustion
Sc = section au col

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C’est un coefficient,donc sans dim ension
𝐹 = 𝑞𝑉𝑒 + 𝑝𝑒 − 𝑝𝑎 𝑆𝑒
𝐹 𝑞𝑉𝑒 𝑝𝑒 − 𝑝𝑎 𝑆𝑒
𝐶𝑓 = = + ×
𝑃𝑜. 𝑆𝑐 𝑃𝑜. 𝑆𝑐 𝑃𝑜 𝑆𝑐

Sion reprend les hypothèses du paragraphe 2.2.d’une détente à γ et m constants :


𝛾+1 𝛾− 1
2𝛾² 2 𝛾− 1 𝑃𝑒 𝛾 𝑝𝑒 − 𝑝𝑎 𝑆𝑒
𝐶𝑓 = × 1− + ×
𝛾− 1 𝛾+1 𝑃𝑜 𝑃𝑜 𝑆𝑐

- Pour un propergol donné, on a un γ donné.


- Cf dépend en fait de Pe/Po et de Pa/Po
- Cf est un paramètre caractéristique de la performance de la tuyère Cf Théorique.

Dans la réalité :
- écoulement non isentropique.
- Ve non colinéaire à l’axe de sym étrie de la tuyère. λ
- Cf réel évalué par la mesure de 3 pressions ( Po, Pa, Pe)
𝐶𝑓 𝑟é𝑒𝑙
𝜂𝐹 =
𝐶𝑓 𝑡𝑕é𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒
η : efficacité de la tuyère.
0,95 < η F <0,995

Voir planche du cours.


Cf
Cf max = 2,246

2,0
Détente dans le vide

Tuyère adaptée
Décollement du jet

1,2

0,6

1 2 4 6 10 20 40 Rapport des sections

B) IMPULSION SPÉCIFIQUE (ISP)

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𝐹
𝐼𝑠𝑝 =
𝑞. 𝑔𝑜
q.go = debit poid
go = 9,80665m.s-2

L’Isp, c’est le temps pendant lequel le moteur est capable de pousser 1 kg force avec 1 kg
d’ergol.Elle s’exprim e en secondes.

𝐹 𝑞𝑉𝑒 𝑝𝑒 − 𝑝𝑎
𝐼𝑠𝑝 = = + × 𝑆𝑒
𝑞. 𝑔𝑜 𝑞. 𝑔𝑜 𝑞. 𝑔0

𝑉𝑒 𝑃𝑜𝑆𝑐 𝑝𝑒 − 𝑝𝑎
𝐼𝑠𝑝 = + + × 𝑆𝑒
𝑔𝑜 𝑞. 𝑔𝑜 𝑃𝑜

𝑉𝑒 𝐶 ∗ 𝑝𝑒 − 𝑝𝑎
𝐼𝑠𝑝 = + + × 𝑆𝑒
𝑔𝑜 𝑞. 𝑔𝑜 𝑃𝑜. 𝑆𝑐

𝐹
𝐼𝑠𝑝 =
𝑞. 𝑔𝑜
Or on sait que F = Cf.Po.Sc
Donc :
𝐶𝑓. 𝑃𝑜. 𝑆𝑐
𝐼𝑠𝑝 =
𝑔𝑜. 𝑞

𝐶𝑓. 𝐶 ∗
𝐼𝑠𝑝 =
𝑞
L’Isp dépend donc à la fois des perform ances dans la cham bre de com bustion (Po), dépend du
rapport de détente (Po/Pe)  de la tuyère,dépend de l’altitude (Pa)
Ispvide > Ispau sol
Isp théorique
Isp réelle
η = efficacité globale du moteur
𝐼𝑠𝑝 𝑟é𝑒𝑙𝑙𝑒
𝜂= = 𝜂𝑓 × 𝜂 ∗
𝐼𝑠𝑝 𝑡𝑕é𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒

C) CONSOMMATION SPÉCIFIQUE

𝑞. 𝑔𝑜 1
𝐶𝑠 = =
𝐹 𝐼𝑠𝑝
Cs s’exprim e en Kg/t.s car on a coutum e d’exprim er le débit en kg/s et la poussée en tonne.
Isp en seconde
100
𝐶𝑠 = (𝑘𝑔.𝑡− 1 .𝑠− 1
𝐼𝑠𝑝

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D) V ITESSE D ’ÉJECTIO N EFFICACE. (VJ)

Quand la tuyère est adaptée (Pe = Pa), dans ce cas F = qVe + (Pe - Pa)Se  = 0
On cherche à exprimer F toujours sous la forme F= qV
D ’où l’introduction de la vitesse d’éjection efficace :
𝐹 = 𝑞𝑉𝑗
Avec :
𝑃𝑒 − 𝑃𝑎 𝑆𝑒
𝑉𝑗= 𝑉𝑒 + 𝐶 ∗ ×
𝑃𝑜 𝑆𝑐

III. LES PROPERGOLS

A. NOMENCLATURE DES PROPERGOL SOLIDES COMPOSITES

1. PRÉFIXES

· Iso : liant polyurethane


· Buta : liant polybutadiène
· Nitra : liant actif (Prepo/HN)
· Sulfu : liant polysulfure
· Plasto : liant chlorure de vinyle

2. LETTRE CENTRALE

· l : perchlorate d’am m onium (PA)


· n : nitrate d’am m onium
· m : hexogène, octogène (NITRAMINE)

3. SUFFIXE

· Ane : aluminum
· abe : beryllium
· ite : absence de métal

B. COURS: VOIR POLY

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