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Stage Analyse Economique Filiere Karite VFD
Stage Analyse Economique Filiere Karite VFD
STAGE PROFESSIONNEL
Analyse socio-économique des chaines de valeur karité et miel dans la région
centrale au Togo
Présentation de Ekofoda
Entrepreneurs du Monde (EdM) est une association française qui a près de 25 ans d’expérience dans l’incubation
d’organisations sociales pérennes et autonomes à même d’accompagner l’insertion économique des familles en
situation de grande précarité et leur faciliter l’accès à des biens et services essentiels. En 2021, l’association a
appuyé 23 programmes ou organisations partenaires dans 12 pays dans la promotion d’une microfinance sociale
pérenne et réplicable pour les plus vulnérables (Assilassimé Solidaire au Togo), le déploiement d’une offre d’accès
à l’énergie (Mivo Energie au Togo), l’accompagnement de très petites entreprises et de personnes à la recherche
d’un emploi (Miawodo au Togo) et dans le renforcement de filières agricoles. Elle a ainsi soutenu 125 911 micro-
entrepreneurs et équipé 26 998 familles.
L’association française Entrepreneurs du Monde intervient au Togo depuis 2011.
Entrepreneurs du Monde développe un nouveau programme qui a pour objectif de « Renforcer la capacité
d’adaptation au changement climatique des producteurs et productrices vulnérables d’Afrique de l’Ouest par la
formation aux techniques climato-intelligentes et l’accompagnement le long des chaînes de valeurs agricoles ».
Ekofoda est le programme local rattaché à Entrepreneurs du Monde Togo. Ekofoda assure la mise en œuvre
opérationnelle des activités. Il intervient dans la formation des apprenants au sein de son site de formation, il
permet le suivi des apprenants post formation et leur insertion, l’accompagnement des coopératives et des
groupements de producteurs et productrices et teste / développe les solutions techniques pour les paysans.
Contexte
Le programme EKOFODA a ambition de favoriser l’adoption des pratiques agricoles résilientes au changement
climatique et renforcer l’ancrage des agriculteurs au sein des chaînes de valeur agricole.
Pour ce faire, ce programme cible les agriculteurs et agricultrices de la région Centrale du Togo. La région Centrale
et particulièrement les préfectures de Sotouboua et Blitta sont connues pour l’importance de la production
agricole. La région Centrale concentre à elle seule en moyenne 19% de la production nationale de céréales
constituée principalement par le maïs. C’est la deuxième plus grande région agricole après la région des Plateaux
en termes de volume de production agricole. La région Centrale du Togo compte 577 629 habitants dont 26% de
cette population vivent dans la préfecture de Sotouboua soit 73 451 de femmes et 74 831 d’hommes. Au plan
régional, la préfecture de Sotouboua est en tête dans la production des caprins, porcins et volailles avec des
proportions respectives de 34,1% ; 53% et 33,7%. Elle représente 4,6% ; 9,2% et 5% de la production au plan
national. Sur le plan des productions végétales, la région Centrale vient largement en tête dans la production
d’igname et fournit plus de 50% de la production nationale (dont 53,8% pour la préfecture de Sotouboua). La
région Centrale occupe également la première place au plan national de la production de riz Paddy avec 40,2%.
Ce dernier est essentiellement produit au niveau des préfectures de Sotouboua et de Blitta. Pour la production
de maïs, cette région concentre 16,3% de la production nationale.
En vue du déploiement effectif des actions, Entrepreneurs du Monde (EdM) et son partenaire local Ekofoda ont
effectué une mission diagnostique dans la zone en février 2022. Les enquêtes et focus groupes réalisés dans le
canton de Tchébébé font ressortir les points saillants suivants
- Les agriculteurs de la zone ouest du canton d’intervention font état d’un découragement important lié
aux destructions à répétition de leurs cultures par les troupeaux de bétail (élevage transhumant) et de
pachydermes (éléphants) ;
- Les agriculteurs sont confrontés à une baisse de la fertilité des sols, à la désertification progressive, au
raccourcissement des saisons des pluies, à l’induration des sols due aux sécheresses et aux aléas
climatiques extrêmes ;
- Leurs revenus diminuent et la période de soudure entre deux récoltes devient de plus en plus difficile ;
- La production du karité couplée au développement de l’apiculture a séduit de nombreux producteurs et
productrices de la zone ;
- Une union des coopératives est présente dans la zone et rassemble une vingtaine de groupements de
producteurs et productrices de karité ;
- Les villages concernés se situent dans le parc Fazao Malfakasaï, une des 3 aires protégées prioritaires du
Togo ;
- Les surfaces de karité dans la zone diminuent sensiblement car le bois est utilisé pour la production de
charbon (matière première prisée et rémunératrice dans la zone) ;
- Par ailleurs les femmes ont plus de difficultés à s’insérer dans le domaine productif. Elles ont un accès
réduit aux facteurs de production (particulièrement l’accès au foncier), une faible représentation dans les
instances de décision, de faibles qualifications avec une maîtrise limitée des itinéraires culturaux, des
techniques de valorisation des produits agricoles et des outils de gestion des activités agricoles.
L’autonomisation économique des petits producteurs et notamment des femmes est freinée par un ensemble de
contraintes : 1) La faible maitrise des techniques agricoles (non-respect de la densité des semis et des techniques
de repiquage, mauvaise gestion de l’irrigation et de la fertilisation, trop grande précocité des récoltes, etc.) qui
influe négativement sur la conduite de la culture, sur les rendements à l’hectare et sur la qualité des produits. 2)
La trop grande dépendance aux intrants chimiques (insecticides, herbicides et fongicides) qui renchérissent les
coûts de production, réduisent la qualité nutritive des produits, et entraînent un appauvrissement des sols, une
destruction de la microfaune et de la microflore et une réduction du nombre des insectes pollinisateurs. 3) La
mauvaise qualité des semences utilisées conduisant souvent à des phénomènes de fonte de semis ou de mauvaise
germination. 4) Les difficultés à financer l’acquisition des outils et les investissements nécessaires pour le
développement de leurs activités, les conditions d’accès au financement des institutions de microfinance étant trop
contraignantes (demande d’apport financier et/ou de garantie matérielle). 5) L’absence de moyens de
stockage/conservation efficaces et de dispositifs de transformation qui entraine d’énormes pertes post-récoltes
quand l’offre est trop importante et les prix au plus bas. Les filières de commercialisation sont peu développées
et les groupements de producteurs, mal organisés, subissent le poids des intermédiaires et la loi des grands
commerçants qui imposent leurs prix. 6) L’absence d’un accompagnement dans le renforcement de leur position
au sein des chaines de valeurs, depuis la production jusqu’à la commercialisation.
NB : Le stagiaire est susceptible d’être affecté à certaines activités parallèles et ponctuelles en lien avec
l’opérationnalisation du programme EKOFODA.
Dates proposées De 11 mars 2024 À 11 juin 2024
Conditions du stage
Le centre Ekofoda dispose des conditions idéales de travail bibliographique (ordinateur, imprimante et connexion
internet). Les déplacements sur le terrain pour les besoins d’enquête sont pris en charge par le centre Ekofoda.
Le logement et la restauration seront à la charge du stagiaire.
Le stage est indemnisé par Ekofoda.