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Capitalisation MARP PIPO Exemple
Capitalisation MARP PIPO Exemple
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Sénégal
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Table des Matières
Conclusions Générales 75
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Avant - Propos
L’équipe du Projet « Sénégal III Louga », a conduit, au cours des mois d’avril à octobre
1998, un processus participatif de diagnostic à l’aide des outils de MARP et un processus de
planification participative s’appuyant sur la méthode PIPO, dans 30 villages et 3 quartiers
urbains, répartis en trois sous - zones agro - écologiques dans la Région de Louga au
Sénégal.
1° présenter la manière dont l’équipe a procédé pour mener cette démarche de diagnostic et
de planification participative,
2° faire état des principaux résultats de cette démarche. Dans le cadre de cette note la
présentation des résultats est limitée à la zone de Potou.
3° tirer les enseignements utiles de cette adaptation des méthodes MARP et PIPO pour en
faire bénéficier d’autres équipes engagées dans le même type de processus.
Note : les résultats bruts de MARP dans chacun des villages peuvent être obtenu sur
demande au siège d’AQUADEV.
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Introduction générale : L’approche « participative »
du Projet « Sénégal III Louga »
Le projet « Sénégal III Louga » a été généré dans le cadre de la coopération décentralisée et
du jumelage qui existe entre la Région de Louga et les Provinces de Namur et du Brabant
Wallon. L’ ONG AQUADEV a initié ce projet et en a assuré la maîtrise d’ouvrage. Le
bailleur de fonds principal de ce projet, prévu pour quatre ans, est le Fonds de Survie Belge
(FSB).
L’équipe du projet a d’abord réalisé des diagnostics participatifs de type MARP1, dont le but
était de lui permettre de connaître, le plus en profondeur possible, les populations
bénéficiaires, leur mode d’organisation, leur environnement, leur savoir-faire et leurs
stratégies. Ces exercices ont aussi permis à la population de faire connaissance avec
l’équipe du projet. Les MARPs ont été un préalable important pour les ateliers de
planification participative, car ils ont permis à l’équipe d’être mieux préparée pour y
contribuer efficacement.
La planification participative s’appuya non seulement sur les rapports des MARPs, mais
aussi sur des études de type conventionnel. C’est dans ce but que les membres de l’équipe
ont procédé à l’analyse d’un grand nombre de rapports existants concernant des thèmes
importants pour le projet et ont collecté des informations auprès des services spécialisés de
l’Etat et d’organismes internationaux opérant au Sénégal (FAO, OMS, PAM, ORSTOM, etc.).
Un inventaire complet des infrastructures existantes a aussi été réalisé dans tous les villages
des 4 communautés rurales où le projet intervient. Ce travail a été réalisé en partenariat
avec l’ONG World Vision, le Service Régional de l’Hydraulique et les Centres d’Expansion
Rurale Polyvalents. Toute l’information recueillie a été portée dans un Système d’Information
Géographique (SIG).
L’équipe du projet n’ayant pas le temps de mener toutes les études techniques nécessaires
dans un délai convenable, il a été aussi fait appel à des consultants locaux.
Des ateliers de planification (PIPO2) ont été organisés à l’issue des MARPs et des
investigations de type conventionnel.
1
MARP : Méthode Active de Recherche et Planification Participative
2
PIPO : Planification des Interventions Par Objectifs.
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Partie 1 : Les MARPs et le Projet.
Le document principal du Projet, baptisé « Sénégal III Louga », définit les zones d’action du
projet comme suit :
Les termes de référence de la 1ere phase, précisent quant à eux que pour la zone d’action
N°3, il s’agit de 4 communautés rurales à choisir au sein du quadrilatère Keur Momar Sarr -
Yang Yang – Dahra - Louga.
Le fait que les communautés rurales retenues dans la zone N°3 soient contiguës permet de
concentrer spatialement les actions du projet et de mieux les encadrer. Il permet ainsi de
toucher un maximum de bénéficiaires avec des coûts logistiques minimaux et de limiter les
frais de fonctionnement au profit de l’investissement qui ira aux populations.
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Carte administrative de la région de Louga
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1.1.2. les critères de sélection des villages,
Une fois les communautés rurales choisies, il a fallu établir, avec l’accord du Conseil Régional,
des critères pour le choix des villages bénéficiaires qui soient conformes aux objectifs du projet.
Les critères adoptés sont :
Le choix des villages a été fait par le projet, assisté par des personnes ressources
indépendantes, à l’issue de visites de terrain d’un grand nombre de villages potentiellement
bénéficiaires. La sélection n’a été considérée définitive qu’après consultation et acceptation des
chefs des villages intéressés. Les villages choisis ont été acceptés par le Conseil Régional et
par les Conseils des Communautés Rurales3.
Le choix de quartiers urbains bénéficiaires dans les communes de Louga et de Dahra s’est fait
en étroite collaboration avec les conseils municipaux qui ont désigné les quartiers les plus
pauvres de leur ville.
3
Dans un cas, celui du hameau de Diakhaslène Peulh, le nombre d’habitants n’atteint pas les 100 personnes mais il a été malgré tout inclus pour
comprendre la problématique des petits peuplements et aussi pour compléter, avec Diakhaslène Kébé et Mbayène, un groupe de trois villages
dans le Nord de la communauté rurale de Niomré.
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Chapitre 2 La formation de l’équipe et la définition des objectifs
des MARPs.
Les membres de l’équipe du projet, composée d’expatriés belges et de personnel local, ayant
des expériences diverses (voire pour certains, cette expérience était nulle) dans le domaine de
la conduite d’un diagnostic participatif mettant en œuvre la méthode MARP, un séminaire de
deux semaines de formation aux méthodes participatives a été organisé.
Ce séminaire à permis de mettre à niveau et d’organiser les membres de l’équipe pour le travail
de terrain et de définir les objectifs collectifs à atteindre dans le cadre du projet.
La partie théorique du Séminaire, du 20 au 24 avril 1998, a été animée par deux personnes
ressources externes à l’équipe du Projet. Ainsi, MM. Ngagne Fall (CTL/Nord) et Mamadou
Seidy (PROWALO) ont successivement abordé les thèmes présentés ci-dessous :
- INFORMATION
- SENSIBILISATION / CONSCIENTISATION
- IDENTIFICATION
Concepts généraux de
2 - ORGANISATION / PROGRAMMATION
l’approche participative :
- VULGARISATION / FORMATION
- SUIVI / EVALUATION
- AUTOEVALUATION
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- PROCESSUS ITERATIF D’APPRENTISSAGE
- SAVOIRS TRADITIONNELS
- PARTICIPATION
Les concepts
- RAPIDITE
clés :
- INTERACTION
La MARP
- MULTIDISCIPLINARITE
(Méthode
- FLEXIBILITE - INNOVATION - CREATIVITE.
3 Active de
Recherche
Participative)
- SAVOIR TRADITIONNEL
- TRIANGULATION
Les principes
- BIAIS
de base :
- IGNORANCE OPTIMALE ET DEGRE
ACCEPTABLE D’IMPRÉCISION.
• Le savoir traditionnel
La MARP a un intérêt à la fois philosophique et pratique concernant le(s) savoir(s) traditionnel(s)
paysan. Plus les praticiens prennent le temps d'écouter les gens n'ayant pas reçu une éducation
formelle, plus ils réalisent l'importance des aptitudes de ces derniers à trouver des solutions à
des situations écologiques et économiques extrêmement difficiles et complexes.
Ainsi se fonde la conviction que la recherche (MARP) doit être participative afin d'associer et non
d'exploiter les populations (sur) qui porte cette recherche.
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De ceci découle un avantage pratique: lorsque vos interlocuteurs savent que vous respectez
leurs points de vue, ils se sentent plus à l'aise pour partager avec vous leurs informations et vous
écouter en retour.
• La Triangulation
Au sens strict, trianguler signifie utiliser au moins trois points de vue dans l'analyse d'un
phénomène.
Les unités d'observation : le nombre d'interview étant limité le choix des unités
d'observation peut être raisonné ou aléatoire selon les groupes et / ou individus suivants :
femmes et hommes; jeunes et vieux; notables et non notables, différents groupes ethniques,
groupes à revenus économiquement différents, natifs du village et immigrants, groupes
pratiquants des activités économiquement différentes (agriculteurs, commerçants, éleveurs) et
des personnes ressources techniciens ou spécialisés issus ou non du village.
Les outils et techniques utilisées : outils et techniques spécifiques seront présentées ci-
après. Retenons que chaque outil est porteur de biais, plus les outils et techniques sont
diversifiées plus on a de chance de corriger ces biais spécifiques.
• Les Biais
La triangulation est placée dans le contexte global des biais, dans le souci constant d'en limiter
les effet négatifs. La MARP est souvent décrite comme étant "explicite sur les biais".
Le biais de saison : tendance à mener les recherches pendant les périodes les plus
confortables de l'année.
Le biais lié au statut économique ou social : tendance à ne rencontrer que les personnes
les plus influentes ou les plus aisées (généralement celles qui accueillent l'équipe).
Le biais de politesse : tendance des interlocuteurs à donner des réponses qui vont "satisfaire
"les membres de l'équipe de recherche.
Le biais de langue : tendance des interprètes à interpréter et résumer les réponses aux
questions posées.
Le biais lié aux attentes de la population : une équipe de recherche perçue comme
porteuse d'actions possibles risque de recevoir des réponses sur mesure. La présentation des
raisons pour lesquelles l'équipe est là doit être minutieusement préparée pour éviter ce biais.
Ignorance optimale:
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La ressource la plus précieuse de l'équipe est le temps. L'équipe tente de réunir le maximum
d'informations utiles en très peu de temps.
Le ou les objectifs de la recherche doivent être clairement définis au départ. Il convient toujours
de s'interroger sur la pertinence des informations collectées au regard de ceux-ci :
- ne pas perdre de temps sur des questions intéressantes mais ne répondant pas aux objectifs
de la recherche,
- ne pas "faire l'impasse" sur des questions intéressantes, qui tout en apparaissant marginales,
peuvent éclairer et apporter des éléments de réponses aux objectifs de la recherche.
Lors de la définition des objectifs, l'équipe s'interrogera sur le degré de précision nécessaire.
_____________________________________________________________________
CONNAISSANCE / IGNORANCE
GENERALITE / SPECIFICITE,
A l’issue de cette partie du séminaire, l’équipe multidisciplinaire était constituée, ses objectifs
définis et les « checklist» préparées (au moins partiellement, avant une première « épreuve sur
le terrain»).
Dans la perspective de réaliser des MARPs dans 29 villages et 3 quartiers urbains, la première
semaine de MARP dans les villages de Sag Sayero, Keur Koura Guedj, Keur Koura Diéri,
devait être l’occasion pour l’équipe :
Outre les séances d’interactions réalisées par l’équipe en fin de journée (souvent jusqu’à des
heures très avancées de la nuit !!!) au siège du projet, une journée de synthèse - évaluation
sur la mise en oeuvre, les objectifs (et les « checklist » à utiliser) et la programmation du
4
Ces notions et principes de base sont inspirés du document de formation sur la MARP de M. Bara Gueye (Edition
1991) .
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processus a été réalisée, dont les principaux éléments sont décrits dans les paragraphes et
chapitres ci-après.
Elle est mixte : hommes – femmes, expatriés – locaux, expérimentés - non expérimentés, personnel
temporaire – personnel titulaire d’un poste au projet, wolofophones – pularophones. Elle est
multidisciplinaire de par les diverses compétences qui la compose : agronomie, économie, zootechnie,
nutrition, génie rural, enseignement, animation d’organisations et groupements.
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1.2.3. la définition des objectifs,
La définition des objectifs que poursuit l’équipe du Projet dans la réalisation des MARPs et du
diagnostic participatif, préalable à l’action, est déterminé par les termes de références de la
première année et les critères d’intervention des bailleurs de fonds.
Succinctement, il s’agit, après avoir établi une situation générale de référence, d’élaborer des
actions de développement dans les zones d’intervention du projet de manière à « améliorer la
sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations bénéficiaires et en particulier les
catégories les plus vulnérables ».
A l’issue du Séminaire de préparation, les objectifs que l’équipe se donne sont définis de la
manière suivante :
L’équipe, dans sa grande majorité n’a que peu ou pas de connaissance des zones
d’intervention du projet. Il est donc essentiel pour elle d’apprendre et de maîtriser les diverses
ressources, atouts et faiblesses de ces zones. Le premier objectif de l’équipe est donc de faire
un état des lieux qui doit permettre d’établir une vision la plus complète de la situation de
référence par rapport à laquelle le projet initiera des actions avec les populations cibles. (Cette
situation de référence est par ailleurs développée dans le Rapport de première phase du Projet
« Sénégal III Louga »).
Dans les critères d’intervention du bailleur de fonds principal, le Fonds de Survie Belge (FSB),
la notion de « groupes de populations les plus vulnérables du point de vue de la sécurité
alimentaire et nutritionnelle » est mise en évidence. L’objectif de l’équipe est donc, à travers la
connaissance du milieu, d’identifier, par genre et /ou catégorie, quels sont ces groupes de
populations vulnérables.
Remarque :
Au cours de la partie théorique du Séminaire, l’utilisation de l’outil de MARP consistant à réaliser des
« classements par richesse » dans chaque village a été décidée. Cet outil s’avère fort lourd à mettre en
œuvre et en outre il nous a semblé ne pas apporter une information déterminante au regard de l’objectif
d’identification des bénéficiaires, pour deux raisons majeures :
- la tendance générale des résultats de cet exercice montre que près de 75 % de la population est
classée dans les catégories dites « pauvres ou très pauvres » ;
- l’intervention dans un village s’accommode difficilement d’une ségrégation basée sur « la richesse ».
Les outils de MARPs n’ont pas la prétention d’une précision quantitative forte. L’utilisation de tels
résultats aurait provoqué plus de tensions dans les villages, qu’elle n’aurait apporté de réponse
pertinente à la problématique de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le « classement par richesse » a été utilisé dans 6 villages de la zone de Potou puis entièrement
abandonné par la suite sur base de l’argument généralisant : « de toute façon dans ces populations, les
gens sont tous pauvres ».
Cela dit, il apparaît néanmoins que les populations les plus vulnérables, dans le contexte socio-
économique et culturel de la région de Louga, sont les enfants et les jeunes en général et les femmes en
particulier. Ceci a conduit l’équipe du projet à privilégier certaines actions spécifiques pour ces groupes
cibles, en particulier les femmes.
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1.2.3.3. Identification des contraintes et stratégies / ressources des
bénéficiaires
Le diagnostic participatif a pour objet d’identifier les contraintes, les obstacles, les freins
auxquels les populations font face et qui entravent leur développement. En regard de ces
contraintes, l’approche consiste à identifier les projets, les initiatives et les stratégies que les
populations mettent déjà en œuvre pour améliorer leurs conditions de vie. Ceci étant
complété par l’évaluation des ressources humaines, naturelles et matérielles mobilisables dans
la perspective d’interventions futures de la part du Projet avec les populations bénéficiaires.
Au terme du diagnostic réalisé à travers les MARP et études complémentaires, l’équipe devait
être à même de maîtriser, par sa connaissance du milieu les éléments, qui lui permettrait de
contribuer efficacement à la planification.
Les séances préparatoires de l’équipe aux ateliers PIPO étaient ainsi concentrées sur les
potentialités identifiées et les stratégies possibles à mettre en œuvre. La méthode et les
résultats des ateliers PIPO sont développés en troisième partie de ce document.
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Chapitre 3 L’adaptation de la Méthode MARP aux objectifs de
l’équipe
L’équipe du projet a procédé à un choix parmi la panoplie des outils de MARP pour retenir ceux
qui sont susceptibles de l’aider à atteindre ses objectifs. Pour ce faire, elle a d’abord identifié
des «Blocs d’information» correspondant aux grands thèmes d’investigation puis les outils
correspondants:
Bloc d’information 1
Bloc d’information 2
Bloc d’information 3
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Bloc d’information 4
Production / commercialisation
- Végétale,
- animale, • Outils : Cartes des
- artisanat, etc.). ressources,
diagrammes de flux,
calendriers, profil
historique,
classifications, I.S.S.
Bloc d’information 5
Infrastructures
Comme l’équipe du projet est interdisciplinaire, chaque thème spécialisé (ex : agriculture,
élevage, nutrition, commercialisation, etc.) a été traité par le(s) membre(s) de l’équipe le(s) plus
compétent(s) en la matière car il(s) est(sont) plus à même de poser des questions pertinentes
et d’interpréter les réponses des villageois.
Sur cette base de collecte d’information par Blocs, les travaux de MARP ont été menés dans 29
villages et 3 quartiers urbains. De nombreuses interviews ont aussi été faites auprès des
pêcheurs, des mareyeurs et des femmes transformatrices de produits halieutiques. Elles ont
permis de mieux comprendre les problématiques du secteur de la pêche et celles du village
pêcheur.
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Illustration de quelques Outils de MARP
Î L' ISS est le principal outil de la MARP : utilisé comme tel, mais accompagne également
tous les autres outils.
Î Tout le monde peut poser des questions, mais l' ISS suppose que les questions soient
construites au fur et à mesure de l'interview.
Î L'ISS n'utilise pas de questionnaire standardisé, formel, mais utilise un guide (mental ou
écrit) qui répertorie les axes essentiels sur lesquels porteront les interviews. Ce guide
d'enquête est aussi appelé : "checklist".
Î Pour qu'une ISS porte ses fruits en fonction des objectifs de la recherche, les checklists
seront élaborées avant les interviews.
Î Mais une fois l'interview commencé, les réponses fournies servent de support aux
questions suivantes (attention aux égarements et impasses sur des questions
importantes )
L'interview doit prendre l'allure d'une conversation informelle.
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Diagramme de Venn
Î Les superpositions et / ou les intersections entre les cercles indiquent des relations entre
ces organisations.
Î La confection d'un diagramme de Venn peut être complexe, mais son intérêt réside dans
la discussion (ISS) suscitée au cours de sa confection, qui permet de recueillir de
informations parfois sensibles, notamment sur les relations qu’entretiennent ces
associations entre elles.
MF
RP
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Carte sociale
La carte sociale, complète la carte des ressources d'un village. Elle permet une lecture
aérienne du terroir et donne une vue sur le mode d'occupation de terroir et sa représentation
par les villageois.
La carte sociale se limite à l'espace habité et aux infrastructures existantes dans cet espace.
Elle permet d'obtenir une large information sur la population du village (population totale,
nombre de concession, répartition ethnique, …)
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Classification préférentielle
C'est une technique de classification basée sur la préférence relative que l'individu ou le groupe
a d'un objet par rapport à un autre.
Les résultats renseignent sur l'importance relative qu'accordent les populations à certains
objets. Il est possible que les avantages (décrits lors de l'ISS qui accompagne l'exercice) qui
ont trait à ces objets soient différemment perçus par les populations et les membres ou
techniciens de l'équipe.
Méthode:
- Identifier les éléments à classer. Ne pas fournir une liste pré-établie, laisser la
population faire le choix des éléments à classer.
- Vérifier toutefois qu'ils soient de même nature.
- Elaborer la matrice, puis deux à deux, poser la question : de A et B, lequel
préférez-vous ?
- Compter le nombre de fois que les objets figurent dans la matrice.
Choux
Carotte Choux
Oignon Oignon Oignon
Navet Choux Carotte Oignon
Gombo Choux Carotte Oignon Gombo
Choux Carotte Oignon Navet Gombo
Objets
L'exercice peut se poursuivre avec une ISS sur les avantages et inconvénients des divers
objets.
• Etude diagnostique de l ‘élevage dans les niayes, le bassin arachidier et la zone agro-
pastorale de la Région de Louga – Propositions d’actions – Cheikh SALL - Partenariat
avec l’ISRA (Institut Sénégalais de la Recherche Agronomique) - Nov. 1998.
• Etude des principales filières agricoles dans la Région de Louga - Maraîchage, céréales,
légumineuses, produits et sous produits de l’élevage et pêche - Amadou Abdoulaye FALL -
Partenariat avec l’ISRA – Sept. 1998.
• Etude des Ressources forestières et de la conservation des sols – Bilan diagnostic et
perspectives de gestion durable – Ngagne FALL – Partenariat avec le CTL Nord et le
Service des Eaux et Forêts - Sept. 1998.
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• Etude sur la protection des semences au Sénégal. Moustapha Diop – Partenariat avec
l’ISRA - Sept. 1998.
• Etude sur le secteur de la protection des cultures dans la région de Louga. M Amadou
Méthiour NDIAYE – Partenariat avec la Direction de la Prpotection des Végétaux de la
Région de Louga (DPV). - Sept 1998.
• Etudes de Faisabilités : Stockage et conservation agro-industriel et villageois du mil et du
niébé - Conservation du poisson frais et transformé – Production de glace. M Sidi Baba
NDIAYE – Oct. 1998.
• Réflexions sur les conclusions de l’atelier “Pipo” sur la pêche. Analyse des contraintes et
propositions de solutions. M Moussa MBENGUE - Sept. 1998.
• Etudes de faisabilités : «Construction de route et remise en état de tronçons » - Piste Gadou
Damel Taré – Remise en état du tronçon Potou – Gnayam – Voie d’évitement du marché de
Potou - M. Amadou TALL Sept. 1998.
• Santé – Nutrition : Aspects culturels et communication. Région de Louga – Etat des lieux.
M Youssou Mbargane MBAYE - Partenariat avec l’Association Sénégalaise pour le Bien-
Etre Familial (ASBEF). Oct. 1998.
Les rapports correspondants ont permis à l’équipe d’approfondir ses connaissances sur ces
thèmes et souvent d’obtenir des estimations de coût précieuses pour la préparation du budget.
Certains des consultants, comme celui de la pêche, ont participé aux ateliers PIPO pour
répondre aux questions des participants bénéficiaires.
L’objectif de cerner au mieux les raisons de la vulnérabilité des ménages et groupes humains
(notamment par genre) sur le plan de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’information
nécessaire à cette évaluation comportait les volets suivants :
¾ Composition du ménage (le « caré » : un homme, sa ou ses femmes, ses enfants, les
autres personnes à charge)
¾ Sources de revenus et d’autoconsommation du ménage (homme, femmes, enfants,
autres, …)
¾ Postes et nivaux de dépenses,
¾ Mode d’alimentation,
¾ Nature des problèmes de santé.
En encart : la « Checklist » qui fut utilisée pour cette enquête. Elle est présentée à titre indicatif.
Il convient de rappeler qu’une « checklist » n’est autre chose qu’un « pense – bête » qualitatif
pour l’enquêteur pour lui éviter d’omettre l’un ou l’autre aspect important des informations
recherchées au cours des entretiens. Les problématiques à aborder sont identifiée, mais la
manière de poser les questions et de conduire les entretiens est largement fonction des
circonstances et de la réceptivité de l’interlocuteur.
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Check list ISS Situation socio économique des ménages.
Note : L’ISS se fait avec le « ménage » comme unité de référence. Le chef de ménage et en principe chacune de ses épouses, sont interviewés
séparément.
Le choix des ménages à interviewer se fait suite à la classification des richesses.
L’ISS porte sur : la composition du ménage, les activités et les sources de revenus, la consommation familiale et la répartition des charges, la
situation générale d’endettement et de sécurité alimentaire, les souhaits ou rêves pour améliorer la situation.
L’introduction développe le fait que ces entretiens nous servent à bien comprendre les dynamiques socio économiques qui sont à l’œuvre dans les
villages. Ces entretiens doivent nous permettre de comprendre (en profondeur) quelle est la situation dans laquelle vivent les villageois.
Les ISS sont menées conjointement par un homme (en l’occurrence l’agro-économiste) avec le chef de ménage et par une femme (en
l’occurrence la nutritionniste) avec une ou chacune des épouses de ce chef de ménage.
La « checklist » présentée ici reprend les thèmes abordés soit avec le chef de ménage soit avec sa femme soit avec les deux.
Avec la femme :
- quelles sont ces activités ? description de ces activités. Combien de parcelles, de puits ; combien d’animaux, lesquels … ?
- essayer de faire un calendrier des périodes de revenus, vente de produits maraîchers et autant que possible chiffrer les quantités et les prix
de vente. Comment se passe l’échange ? stratégie de commercialisation ? relations avec les intermédiaires ?
- Combien a-t-elle de « sourgas », si elle en a : qui les paie, comment, quand …?
- Faire un calendrier journalier, annuel des activités de la femme.
- Existe-t-il une aide extérieure ( revenus de l'émigration, par ex.).
3 Consommation alimentaire (avec la femme)
- Qu'est ce qu'ils mangent au cours d'une journée (Description du menu quotidien (ex :matin, midi, soir ; hier, aujourd'hui, demain) combien
de repas par jour ?
- Est-ce que cela change d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre ou d'un mois à l'autre ?
- Voir la fréquence de consommation d'aliments protéiques. En général le poisson, tous les jours ? Si cela manque, pendant combien de
temps? Utilise-t-on autre chose(légumineuses)?
- Que consomment-ils en riz par jour ? Est ce que cela change d'un jour à l'autre ? d'une semaine à l'autre ?
- Combien de temps dure un sac de 50kg de riz (avec et sans "sourgas"). Idem pour l'huile ou d’autres aliments cités ?
- Y a t - il des périodes de l'année auxquelles on mange bien ?
- Consommation de thé sucré. Qui ? Combien de fois par jour ? Quelle quantité de thé + sucre achetée pour combien de jour ?
- Est ce que certains produits alimentaire améliorent, permettent de varier l'alimentation à certaines périodes de l'année ? (aliments de nature
saisonnière)
- Comment se répartissent les dépenses alimentaires dans le ménage, qui prend en charge et quoi ?
- Santé & Nutrition de l’enfant et de la femme enceinte ou durant l’allaitement. Lieu d’accouchement, vaccination, régime alimentaire du
bébé, de l’enfant en bas âge, de la femme enceinte, durant l’allaitement. Planning familial ? MST ?
5 Sécurité alimentaire, stockage, endettement. Questions générales (avec le chef de ménage et la femme)
- Existe-t-il des stocks de vivres (à l’échelle du ménage, du village) quels types de vivres, pour combien de temps.
- Ont-ils reçu de l’aide alimentaire ? de qui ? quand ? combien ?
- Connaissent-ils une situation d’endettement ? à quelle période de l’année ? de combien ? auprès de qui ? à quel taux d’intérêt ?
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1.3.3.2. la méthode de l’ « enquête ménage » et son évolution.
Par définition une « enquête » auprès des ménages dans un contexte de MARP, ne peut
revêtir l’aspect d’une enquête quantitative, s’appuyant sur un large échantillon représentatif de
population. L’approche qualitative est donc ici privilégiée. Toutefois, pour permettre un certain
degré de comparaison et l’établissement de tendances, des éléments quantitatifs (composition
des ménages, revenus, dépenses, quantités consommées) seront recherchés.
Malgré tout, qui dit enquête, dit échantillon représentatif du public cible de l’enquête. Cette
question a soulevé de nombreux débats au sein de l’équipe, tout au long de la période de
MARP dans les diverses zones d’interventions.
Dans un premier temps (dans la zone de Potou) l’outils de « classification par la richesse » à
été utilisé pour identifier les ménages à enquêter. L’option de retenir 2 ménages de la Classe 3
(la plus pauvre) et 1 ménage de la classe 2 (Moyenne) dans chacun des villages (8), fut
retenue. Deux ménages de la classe 1 sont également retenus au titre de comparaison des
écarts, s’ il y en existe. Soit un total de 24 ménages ont été interviewés.
Dans un second temps, dans le bassin arachidier et la zone sylvo-pastorale, le classement par
richesse a été abandonné pour les raisons expliquées par ailleurs. Le choix des ménages a
alors été fait sur base des informations recueillies sur les cartes sociales des villages en veillant
à l’équilibre ethnique.
Quant au nombre de ménages constituant l’échantillon d’enquête dans ces zones, il a été
fortement réduit. L’expérience de la zone de Potou nous montre une importante redondance
des informations collectées et le principe d’ignorance optimal a été mis en avant pour réduire au
minimum le nombre d’entretiens (chaque entretien durant entre deux et trois heures). Ainsi, 10
ménages ont été retenus et ont été interviewés par l’économiste et la nutritionniste, une
semaine durant, quelques jours après le premier passage de l’équipe dans les villages.
Il est rapidement apparu également qu’il était nécessaire de réaliser les séances
d’ »interaction » entre les membres de l’équipe dans de bonnes conditions de fraîcheur
physique et intellectuelle !!! En effet, les interactions concernant les premiers villages ont été
réalisées dans la foulée du retour de ces villages. Conduisant l’équipe à des séances de travail
éprouvantes et tardives dans la nuit. Un tel rythme à soutenir durant de longues semaines
était impossible (voir encadré : Horaire type d’une journée de MARP).
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Avril Mai Juin Juillet Août Sept
1 M V KK Diéri L M S villages (4) M Urb. Louga
2 M S M J D M
3 J D M V L J
4 V L J S M V
Urb. Dahra
5 S M V D M S
6 D M S L J D
7 L J Sag, KKG, D M V L
8 M V KKD (Restit) L M S M
9 M S Gnayam M J D M
10 J D M V L J
11 V L Rayet J S M V
12 S M V D M S
13 D M S L J D
14 L J Gabar I D M V L
15 M V L M S M
16 M S Gabar II M J D M
17 J D M V L Enquêtes J
Ndiakhakham ménages du
18 V L J S M V
Keur Dame Bas Arachidier S
19 S M V D M
Afédieng
20 D M S L J D
21 L J Taré D M Trio de V & L PIPO Pêche
Séminaire vill,ages (1) Sylvopastoral
22 M de formation V L K Mam Gueye M S M Potou
23 M au siège du S M SaKal Niomré J D M PIPO Maraîch
24 J Projet D M Sakal Aluwa V L J Potou
25 V L J S M V
26 S M V D M S
27 D M S L Trio de J D
28 L Sag Sayero J Gn, Ryt, GbI D M villages (2) V L PIPO Bas.
29 M V ,GbII Tr (Rest L M Trio de S M Arachidier
30 M KKGedj S M J villages (3) D M
31 J D V Trio de L Urb. Louga
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1.3.4. l’organisation du travail sur le terrain,
L’équipe du projet travailla simultanément dans 2, puis 3 villages en faisant une rotation de ses
membres car certaines spécialités ne sont représentées dans l’équipe que par une seule
personne (ex : 1 économiste, 1 nutritionniste etc.).
Au cours du travail de terrain, il apparut possible, et parfois plus efficace, de faire certaines
I.S.S. (ex : interviews de groupe santé/nutrition, agriculture) ainsi que les cartes des ressources
et les transects par des groupes de villageois provenant de villages bénéficiaires proches. Ce
système de rotation, quoique plus exigeant en termes de planification du travail, a permis une
utilisation optimale des ressources humaines.
De plus, pour permettre aux 4 expatriés du projet d’être des acteurs à part entière dans les
exercices de MARP, des interprètes en langues nationales furent recrutés à la journée.
Les deux tableaux ci-après illustrent la manière avec laquelle l’équipe a organisé la répartition
du travail entre ses membres avec l’horaire prévisionnel élaboré en fonction des rendez-vous
pris au préalable dans les villages.
Note : le terme « Focus » désigne une ISS thématique avec un groupe de villageois.
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Programme des travaux de MARP dans la Communauté Rurale de Pété Ouarak
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Programme des travaux de MARP dans la Communauté Rurale de Nguer Malal
Note : Le Protocole est commun pour les villages de Gadou Diatbé (Keur Ngatam) et Gadou Diatmel
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Chapitre 4 Les enseignements tirés de cette mise en œuvre des
MARPs.
La MARP a été initialement conçue comme une méthode permettant d’obtenir rapidement un
ensemble d’informations et de connaissances sur les villages et / ou zones d’intervention. D’où
le terme de Méthode accélérée. Terminologie qui pouvait laisser place à la critique en terme de
superficialité, voire d’amateurisme.
La méthode ayant montré sa pertinence et son opérationalité, elle évolue dans le temps en
intégrant davantage la participation active tant des équipes d’intervention que de la population
concernée.
Dans la démarche du Projet « Sénégal III Louga », l’approche « accélérée » a été induite par
la contrainte de temps conjuguée au nombre de villages et de quartier, objets de nos
interventions futures. En effet, 8 villages maraîchers et le village pêcheur de la zone de Potou,
15 villages du Bassin arachidier, 6 villages de la zone sylvopastorale et 3 quartiers urbains ont
fait l’objet de MARP à la fois exploratoires générales et thématiques. Soit au total 33 entités
(villages ou quartiers). Cela durant une période de 5 mois, soit 110 jours ouvrables ce qui
correspond à quelques trois jours ouvrables par entités (entretiens, mise au net des notes et
rédaction de synthèses comprises). Ce très court délai a conduit l’équipe à une consolidation
des résultats très inégale entre les zones d’intervention. La zone de Potou, au terme de ce
travail, étant la mieux connue par l’équipe et la mieux capitalisée en terme de résultats (voir
infra).
La participation active tant des membres que de la population au cours des MARPs est, dans
le cadre de cette note, plus difficile à évaluer. Toutefois il est à noter que les consignes
données aux chefs de villages lors des prises de rendez-vous, demandant que l’ensemble des
villageois (hommes, femmes, jeunes et vieux) soient présents, a été largement respectée. Ceci
a permis, notamment de constituer facilement les divers groupes de travail.
Par ailleurs, deux missions d’évaluation du Projet ont eu lieu, l’une en novembre 1998, menée
par l’AGCD, l’autre en mai 2000, menée par le COTA. Pour cet aspect, nous renvoyons le
lecteur à ces rapports 5. En outre, un paragraphe de la conclusion générale traite de la
participation qui « ne se décrète pas ».
Les outils de MARP exploratoire sont, aux yeux de l’équipe du projet, le Diagramme de Venn,
la carte sociale, la carte des ressources, le diagramme de flux et le profil historique avec les ISS
qui les accompagnent. A eux seuls ces outils, conduits dans chaque village, permettent de
rassembler une information déjà substantielle sur les conditions de vie, les atouts et faiblesse
des populations rencontrées. Ils permettent également à l’équipe de cerner les grandes
contraintes principales qu’elle sera, le cas échéant amenée à lever avec la population.
5
- « Projet Sénégal III Louga », Rapport d’évaluation, AGCD et Fonds de Survie Belge, Décembre 1998.
- « Evaluation des projets : « Sénégal III Louga » et « Sénégal IV Louga « Marc Totté – COTA- Juin 2000.
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Cependant, ce volet exploratoire ne permet pas d’aborder en profondeur avec la population les
causes de ces contraintes et les stratégies à mettre en place pour les lever ou les contourner, si
faire ce peut.
C’est ainsi que les aspects généraux de la MARP exploratoire ont été complétés par des
aspects thématiques au travers d’ISS, de « focus groupe » et d’enquêtes. Les secteurs de
l’agriculture, de l’élevage, de la pêche ont fait l’objet d’études approfondies. L’alimentation, la
santé et l’hygiène également. La culture, l’éducation – formation, la religion ont fait l’objet de
« focus groupes » particuliers. Et « last but not least » l’enquête ménage a apporté les
éclairages socio-économiques nécessaires à la bonne compréhension du milieu.
Les membres de l’équipe, spécialisés dans ces divers domaines ont pu ainsi alimenter les
interactions et formuler des propositions d’actions s’appuyant sur une connaissance pointue de
la zone.
Chacun d’eux ayant élaboré leurs propres méthodes et « checklist » sur base des blocs
d’information souhaités et élaborés par l’ensemble de l’équipe lors du séminaire de préparation.
Le « sourga » (du Wolof signifiant « qui travail pour ») est un ouvrier agricole saisonnier.
L’enquête agricole (outils : Transect, carte des ressources, focus agriculture) apprend que le
sourga :
- fait les opérations de repiquage, sarclage, arrosage et récolte ;
- travail sur une parcelle maraîchère de +/- 1.000 m2 ;
- est surtout recruté pendant les quatre mois de la période des oignons ;
- quitte son employeur après la vente des légumes de la parcelle dont il a la charge.
Ce dernier élément étant, lui-même, vérifié (ou « triangulé » selon le jargon de l’équipe6) auprès
des maraîchers.
Ces diverses approches d’une même réalité locale ont permis d’établir le profil général de cet
acteur fondamental de l’économie maraîchère de la zone de Potou. Qui plus est, afin d’en
évaluer le poids global sur l ‘économie locale, lors des restitutions dans les villages, il a été
demandé aux villageois, réunis en assemblée villageoise, d’estimer le nombre de sourgas
employés dans chaque village. Il a pu ainsi être établi que le nombre de sourgas représente
entre la moitié et deux tiers de la population adulte des villages.
La «triangulation» a été pratiquée par l’équipe du Projet à travers trois formes d’interactions :
La répartition des tâches de chaque membre de l’équipe est convenue avant de se rendre dans
un village ou un quartier. Une fois sur place rien n’est jamais exactement comme l’équipe l’a
prévu. La population peut tarder à se réunir, ici le chef de village est coopératif, là il est réticent,
ou encore les femmes ne participent guère aux séances de travail, les hommes monopolisent la
parole, etc,.. Il convient de s’adapter à toutes ces circonstances, voire même modifier le
programme et le fixer définitivement avec les villageois. Toutes ces adaptations font l’objet de
concertations entre les membres de l’équipe.
Plus formellement et sur le fond des informations collectées, le repas de midi est le temps
particulier de l’interaction sur le terrain pour tous les membres de l’équipe. C’est l’occasion
pour chacun de présenter, chacun pour ce qui le concerne, les informations collectées et
surtout de faire état de ce qui semble imprécis ou incomplet. Ainsi par exemple si le
Diagramme de Venn apporte des informations sur les organisations existantes dans le village,
le profil historique peut apporter des éclairages sur le « quand ? » et le «pourquoi ? » de leurs
créations, la carte sociale complétant l’information sur leurs rôles actuels dans le village. Ces
trois outils de MARP sont réalisés, en règle générale, par des membres différents de l’équipe et
avec des habitants du village différents également pour chacun d’eux.
L’interaction peut également être rendue nécessaire parce que des informations collectées
dans la matinée sont utilisées par d’autres membres de l’équipe dans l’après midi ou le
lendemain. Ainsi par exemple, le choix des ménages qui feront l’objet de l’ «enquête
ménage», a été réalisé (dans la zone de Potou) sur base de la « classification selon la
richesse », les ménages étant eux-mêmes identifiés sur la carte sociale du village.
Une MARP complète nécessite généralement deux journées de travail dans chaque village
(trois journées ont été nécessaires au début, le temps pour l’équipe de se rôder et d’affiner son
organisation). Il y a donc deux interactions de fin de journée pour chaque village ou quartier.
6
Cette manière qu’a l’équipe de s’approprier ainsi le terme « trianguler » manifeste l’importance qu’elle a attaché
à ce point de méthode de la MARP.
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Et, comme expliqué par ailleurs, l’équipe travaille simultanément dans trois villages à la fois, ces
interactions concernent donc trois villages successivement.
L’équipe se retrouve donc au siège du Projet pour l’interaction générale de la journée. Chacun
reproduit sur « Padex » les résultats visualisables des outils de MARP utilisés au cours de la
journée, et est invité à les présenter à toute l’équipe (la photographie numérique apporterait ici
un plus en terme de transcription de ces résultats).
Les réalités locales qui semblent, pour l’équipe, importantes de clairement appréhender et dont
l’information apparaît lacunaire, fait ainsi l’objet, au moment de cette interaction de fin de
journée, d’une décision de « triangulation » le lendemain ou lors d’un passage ultérieur d’un
membre de l’équipe dans le village.
Cette dernière forme de triangulation est réalisée à l’aide de l’ensemble des notes de MARP
mises au net par chaque membre de l’équipe pour les outils pour lesquels il était désigné
rapporteur ou qu’il a réalisé seul. Elle s’opère donc après quelques jours, voire après
quelques semaines en raison de l’accumulation de matière. Il est ici malheureusement
nécessaire de déplorer que certaines informations n’ont pas, faute de temps, pu être traitées et
restent donc dans la mémoire de ceux ou celles qui les ont collectées.
Fort de cette expérience, il est hautement recommandé de réaliser une synthèse sous une
forme standardisée de type court dans les plus brefs délais après le passage de l’équipe sur le
terrain.
Nous empruntons, à titre d’exemple, la fiche type réalisée par l’équipe d’AQUADEV dans le
cadre du Projet « Niger VI Diamagara » au Niger. Celle-ci, après avoir décrit la localisation et
les caractéristiques du village, du groupement de villages ou de la zone concernée, développe
sur deux pages, en deux parties, quantitative et qualitative les données clés relatives à
l’agriculture, l’élevage, l’hydraulique, la santé, l’éducation / alphabétisation et la socio-économie
locale. (Cfr. Annexe 1 de la Partie 1 : Poche de Gamou (Niger).
Elles ont été pratiquées dans chaque village à l’aide des reproductions sur « Padex » des outils
utilisés. Ces restitutions ont étés faites par quelques membres de l’équipe avec une rotation
afin de permettre à chacun d’y participer au moins partiellement. Cependant, elles sont
préparées par l’ensemble de l’équipe qui rassemble ainsi toutes les questions qui doivent être
approfondies avec l’assemblée villageoise.
Les restitutions correctement réalisées, sont un gage de confiance qui s’établi entre le village et
l’équipe du projet. Ce qui est particulièrement important dans la perspective du travail commun
futur.
Ainsi, il n’est pas rare d’entendre un chef de village s’exprimer en fin de séance de restitution en
ces termes : « nous sommes très impressionnés par votre travail et il semble que vous nous
connaissiez mieux que nous même ! »
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1.4.4. la capitalisation de l’expérience et des résultats
Près d’une quinzaine d’exercice de MARP par village et quartiers, dans 32 entités,
représentent une masse d’information considérable. Quelques 2000 pages de notes réparties
en centaines de fichiers informatiques. On est en droit de se poser la question de savoir si le
principe d’ignorance optimale et de degré acceptable d’imprécision a été suffisamment appliqué
par l’équipe ?
L’auteur de cette note se garde d’apporter une réponse définitive à cette question, ne pouvant à
la fois être juge et partie en cette matière.
Par capitalisation interne nous entendons l’appropriation par l’équipe dans son ensemble des
informations et connaissances acquises au cours des MARPs sur les zones d’intervention.
Ceci est essentiel pour établir une relation de confiance entre l’équipe et la population
bénéficiaire. Ceci est également indispensable pour parvenir à une participation adéquate de
l’équipe dans le processus de planification (Cfr. Parties 2 & 3). Notamment pour évaluer si ce
processus conduit à de bonnes stratégies d’actions ou s’il conduit à des impasses ou des
propositions trop marquées par des biais d’attentes de la part des bénéficiaires.
Cette capitalisation interne a été réalisée par l’équipe à travers les séances de restitutions dans
les villages, d’une part, par des séances de préparation, de type « brainstorming », auxquelles
ont participé tous les membres de l’équipe de MARP, en vue de la préparation des séances de
planification PIPO et enfin, par une attitude permanente de vérification ou de « triangulation »
des informations collectées au cours de la période.
Par capitalisation externe, nous entendons la restitution auprès de tiers des transcriptions des
outils et entretiens de MARP, leur analyse et l’élaboration de documents de synthèses.
En cette matière, une grande partie du travail a pu être réalisée, mais force est de constater
qu’une partie de la démarche reste encore inachevée.
Quelques arguments expliquent cette situation. Ils sont autant d’éléments auxquels nous
rendons le lecteur attentif dans le cadre d’une transposition de l’expérience dans un autre site :
¾ Etendue des zones et le nombre d’entité : l’option d’un retour quotidien au siège du
projet, deux véhicules 4 x 4 à disposition, l’étendue des zones et le nombre d’entités à
explorer ont multiplié les déplacements (à une distance moyenne de plus d’une heure
quart du siège). Le nombre important de villages dans des zones relativement
homogènes a multiplié des informations souvent redondantes.
L’auteur de ces lignes espère que part la production du présent document, cette capitalisation
de l’expérience d’Aquadev, dans la zone de Potou, trouvera un bon accueil aux yeux du lecteur.
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Fiche type de capitalisation externe : exemple de la poche de Gamou (Niger)
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Environnement et agriculture:
Le terroir de la poche est situé au flanc du Plateau de Koutous. Les sommets du plateau autrefois boisés sont à
l’heure actuelle voués au pâturage et localement sont cultivés par des éleveurs. Les espaces de glacis dominent le
terroir et constituent la partie où se trouve l’essentiel des terres agricoles. Le problème fondamental de cette unité est
l’encroûtement des sols du à l’érosion éolienne et à la divagation des eaux de pluies.
C’est une agriculture essentiellement vivrière (mil + sorgho) s’appuyant également sur le Niébé vu son intérêt
commercial et tentant encore la culture de l’arachide. Les contraintes essentielles de l’agriculture de cette poche sont
les ennemis des cultures, les sols endurés et les dégâts des animaux. Malgré un faible développement des techniques
de production, il est important de signaler l’engouement des agriculteurs pour améliorer leurs résultats par des
méthodes appropriées et nouvelles.
Elevage :
Les exploitants de la poche pratiquent traditionnellement l’élevage depuis longtemps, ils ont une bonne
expérience en production animale mais la situation actuelle ne leur permet pas de conserver leur cheptel.
Les animaux servent principalement de capital sur pied, revendu en cas de besoin d’argent. La faible
sécurisation (santé et alimentation) du cheptel ne permet pas une production rentable.
La poche est géographiquement très proche de zones à vocation principalement pastorale et les
potentialités sont nombreuses.
Les éleveurs transhumants sont nombreux à fréquenter cette temporairement poche ou lors de leur
passage. Le couloir de passage venant du Nord vers Foulatari est très fréquenté et les problèmes de
cohabitation sont fréquents : concurrence pour le pâturage et dégâts champêtres.
Hydraulique :
Les problèmes d’approvisionnement en eau de la poche, accentués par l’affluence des pasteurs en saison sèche,
peuvent être atténués par la réhabilitation de certains ouvrages existants et par la réalisation de nouveaux points
d’eau. Les structures de gestion existantes méritent d’être redynamisées et d’autres devraient être crées afin que les
ouvrages soient gérés de manière durable.
Education – alphabétisation :
Seuls les villages de Bargoudi Moulaché et de Dagradi ont connu l’existence d’un centre d’alphabétisation (97/98 et
95).
Trois des villages satellites de Bargoudi et un groupe de femmes de Dagradi souhaitent l’ouverture d’un centre
d’alphabétisation.
Les villages de Dagradi, Agouma et Bargoudi possèdent chacun une école primaire. Deux villages satellites de
Bargoudi (Foulatari et Marmari gagoua) refusent d’envoyer leurs enfants à l’école de Bargoudi (à 1 km), ils
demandent l’ouverture d’une école dans leur village. Il n’y a eu aucun recrutement depuis 1995.
Santé - Nnutrition :
Le CSI le plus proche est situé à Kazoé (à 1H00 de marche de Dagradi et Bargoudi) mais l’insuffisance
de moyens d’évacuation ne permet pas des interventions rapides et efficaces ;
On peut noter une déficience de la médecine préventive et curative due à l’absence de personnel qualifié
et d’équipement et l’absence de suivi communautaire de la croissance par manque de fiches de suivi
pour les consultations.
Socio-économie :
La poche de Gamou est celle présentant la capacité d’épargne la plus élevée de toute la zone
d’intervention. Les activités génératrices de revenus y sont nombreuses et les potentialités économiques
importantes dues à la proximité du marché important de Kazoé.
Il faudra noter une très bonne cohésion sociale de la population et un dynamisme remarquable des chefs
de village. On relève l’existence de groupes organisés pratiquant régulièrement la tontine, ceux-ci
pourraient constituer un point d’ancrage pour le démarrage d’opération d’épargne crédit.
Certaines femmes ont eu à travailler avec des projets par le passé (Dagradi) et sont formées à la gestion
de fonds de crédit.
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Partie 2 Les principaux résultats des MARP de la
Zone de Potou
Cette partie présente les résultats principaux du diagnostic participatif (MARP) conduit dans les
villages de la zone côtière de Potou. Ces villages sont : Sag Sayero, Keur Koura Guedj, Keur
Koura Diéri, Gnayam Rayet, Gnayam, Gabar I, Gabar II, Taré et le village côtier pêcheur.
Même si les aspects qualitatifs ont été privilégiés, un certain nombre de mesures quantitatives
de superficie de parcelles et de conductivité d’eau de puits ont eu lieu7. Les rendements et
quantités d’intrants culturaux ont été estimé à partir de la confrontation de données fournies par
les producteurs et les personnes ressources.
2.1.1. Le maraîchage
Le climat.
• Le climat est sec et ‘tempéré’ d’octobre à mai. Des brouillards salés peuvent survenir en
mars - avril ;
• Le climat est humide et chaud de juin à septembre, favorisant la croissance des maladies et
des ravageurs des cultures ;
• Les précipitations sont faibles (moins de 200 mm) et concentrées durant la période juillet –
septembre (hivernage) ;
• Les sols dominants sont sur terrain convexe où légèrement concave, sont pauvres, ont une
teneur en matière organique très basse et un pouvoir de rétention pour l’eau et les éléments
nutritifs très faible et sont excessivement perméables ;
• Les sols des cuvettes profondes sont relativement riches mais la nappe phréatique étant
peu profonde, les phénomènes d’hydromorphie, et parfois de salinité, sont fréquents. Dans
certains cas cette nappe phréatique peu profonde, lorsqu’elle est peu salée, permet de
couvrir tout ou partie des besoins en eau de certaines cultures ;
• L’érosion et la déposition éoliennes sévissent dans la majeure partie de la zone côtière,
quoique les plantations de filaos protègent une bande littorale d’environ 3 à 400 m ;
• A l’embouchure du fleuve Sénégal, à hauteur de Taré, le sapement des berges et l’érosion
des plages sont extrêmement actifs ;
• La nappe des sables dunaires littoraux constitue la principale source d’eau pour l’irrigation
et les besoins domestiques des populations des villages de la zone étudiée. Cette nappe
est relativement mince et repose sur un biseau salé s’infiltrant de l’océan voisin. Etant
7
La position géographique de chaque puits analysé a été déterminée au GPS.
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donnée la faiblesse de la recharge naturelle, due à la sécheresse, et la surexploitation de la
nappe pour l’irrigation, on assiste à un déplacement graduel du biseau salé vers l’intérieur
des terres et à une salinisation croissante des eaux. Sur 37 puits analysés, 30, soit environ
80% des puits, ont une eau de qualité passable à marginale. Notons aussi que les 2 puits
de très mauvaise qualité sont tous deux à Taré. D’une façon générale, il semble que la
qualité de l’eau se dégrade du Sud vers le Nord. La profondeur de l’eau dans les puits est
en général inférieure à 5 m. Les puits sont généralement cimentés, parfois bétonnés ou
busés. L’eau de boisson est le plus souvent prélevée des mêmes puits qui servent à
l’irrigation et qui se trouvent dans les parcelles ;
Le foncier
• La terre appartient aux hommes. Ces derniers attribuent généralement une parcelle à
cultiver à chacune de leurs épouses tout, en en gardant la propriété. Lorsqu’un homme
décède sans laisser d’héritiers mâles, ses veuves héritent ses terres et en ont la pleine
propriété. Ces cas sont rares ;
• L’habitat est de type groupé pour les villages wolof, dispersé pour les villages peuls ;
• Les villages sont extrêmement enclavés ;
• La superficie des exploitations est généralement inférieure à 1 ha et comporte plusieurs
parcelles. Le nombre des parcelles est variable mais est généralement inférieur ou égal à 5.
La taille des parcelles semble le plus souvent comprise entre 1.000 et 1.500 m². Avec une
telle exiguïté des exploitations, les fermiers sont amenés à cultiver des espèces à haute
productivité et valeur marchande, d’où la dominance absolue du maraîchage ;
Le travail maraîcher
• Les hommes emploient des sourgas. Le sourga est engagé pour la durée d’une campagne
agricole déterminée et assure tous les travaux culturaux, à l’exception parfois des
pépinières qui sont souvent prises en charge par le propriétaire de la parcelle et sa famille.
Les maraîchers engagent en général environ 1 sourga /1.000 m² de terrain, desservi par 2 à
3 puits, pour les cultures d’oignons, carottes, navets, tomates et pomme de terre. Le sourga
peut, si besoin en est, être aidé par un ou plusieurs membres de la famille du propriétaire.
En échange de son travail, le sourga reçoit le gîte et le couvert pendant son séjour dans la
famille et perçoit la moitié de la valeur de la récolte, après déduction de la valeur des
intrants. Les sourgas sont présents par centaines de mars à septembre, période pendant
laquelle ils grèvent lourdement le budget alimentaire des familles des maraîchers ;
• A l’exception des rares femmes chefs de ménage, l’immense majorité des femmes
n’utilisent pas de sourgas. La seule aide que peuvent mobiliser les femmes pour leur
production maraîchère sont leurs filles car les garçons travaillent normalement sur les
parcelles du père. Lorsqu’on sait que les femmes doivent en outre garder les chèvres,
assurer les corvées d’eau et de bois et s’occuper des enfants et du logis, on comprend
qu’avec une telle surcharge de travail, leur stratégie de production diffère radicalement de
celles des hommes ;
• Les enfants sont massivement impliqués dans les travaux maraîchers, ce qui handicape
sérieusement leur scolarité et les expose à des risques de santé graves à cause de la
manipulation de pesticides ;
L’oignon est la principale culture maraîchère pratiquée dans la zone, et ce durant quasi
toute l’année.
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Calendrier agricole pour la culture d’oignons
Zone côtière de Potou
Variété Opération 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Semis en pépinière
Rouge de Sonsan Repiquage
Récolte 1
Semis en pépinière
Violet de Galmi Repiquage
Récolte 2
1 Le rouge de Sonsan peut rester en champ jusqu’à 25 jours après maturité et arrêt des irrigations.
2 Le violet de Galmi peut rester en champ jusqu'à 45-60 j. après maturité et arrêt des irrigations selon les sols.
3 Disponibilité faible (Janvier) correspondant au repiquages précoces de violet de Galmi
4 Disponibilité faible (Octobre) correspondant au repiquages tardifs de rouge de Sonsan
≈0 Disponibilité quasi nulle (Novembre - Décembre)
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Le maraîchage
Produits phyto. (F) 6.000 3.000 1.500 6.000 22.500 6.500 1.000
Total Intrants (F) 46.955 46.355 33.000 23.250 46.800 24.900 114.575
Revenu brut * du
maraîcher (F)
- Sourga utilisé 102.000 72.000 130.000 64.000 120.000 146.000 209.000
- Sourga non 253.000 194.000 317.000 157.000 297.000 335.000 446.000
utilisé
* Les frais de transport, conditionnement et pesage ainsi que les taxes doivent encore être déduites pour
calculer le revenu net.
• Les semences sélectionnées, les engrais et les pesticides sont généralement utilisés ;
• Les intrants sont le plus souvent fournis à un coût élevé par des banabanas qui pré-
financent la campagne et s’assurent ainsi de l’exclusivité de l’achat de la récolte ;
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• Les maraîchers ne sont pas bien informés sur les prix de vente dans les grands centres et
donc peuvent difficilement négocier efficacement avec les banabanas ;
• Les sourgas forcent le maraîcher à vendre immédiatement la récolte pour pouvoir partir
rapidement. D’où vente à des prix bas au moment où il y a surabondance de produits sur le
marché ;
• Les pesticides sont appliqués massivement et sans encadrement, causant une pollution de
la nappe peu profonde en contaminant ainsi l’eau de boisson des villageois et de leur
bétail ;
• Le contrôle de la qualité des intrants, notamment des semences de légumes africains et des
pesticides et engrais, n’est pas assuré ;
• Grande incapacité des hommes à épargner.
PROPOSITIONS
Les propositions formulées ci-après sont celles qui ont fait l’objet d’une discussion au sein de
l’équipe entre la fin des MARP dans la zone et les ateliers PIPO de planification.
Note : Le diagnostic et les propositions assorties pour améliorer la situation dans le secteur
maraîcher permettait à l’équipe d’être le mieux préparée possible pour participer aux séances
de planification. Toutefois, et ceci est un point de méthode particulièrement important afin de
préserver le caractère participatif de ces séances, aucune de ces propositions n’a été
présentée aux bénéficiaires avant qu’ils n’aient exprimé eux même les contraintes dans
lesquelles ils se trouvent. Raison pour laquelle les membres de l’équipe ne s’expriment
qu’après tous les participants (Cfr. Méthodologie des ateliers de planification in Partie 3).
Toute aide doit être subordonnée au gel des superficies cultivées dans la zone pour empêcher
l’aggravation de la dégradation des ressources en eau (photo aérienne et contrôle sévère).
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2.1.2. Le secteur de la pêche
Le secteur de la pêche à Potou est artisanal et fait vivre deux communautés : celle
originaire de la ville de St Louis, en voie de sédentarisation, et celle que constituent les
populations locales des villages côtiers. Chaque communauté comprend des pêcheurs, des
femmes transformatrices de produits halieutiques et des mareyeurs.
Le tableau ci-dessous montre les aspects spécifiques aux opérateurs de chaque communauté.
Les relations entre les communautés sont devenues plus difficiles depuis l’arrivée des
épouses des pêcheurs de St Louis. Celles-ci s’adonnent en effet à la transformation des
produits halieutiques en exerçant un quasi-monopole sur la matière première débarquée par
leurs époux, surtout les produits frais servant à faire du salé – séché particulièrement
rémunérateur.
Les pêcheurs locaux n’ayant pas de pirogues, contrairement à ceux de St Louis, leurs
épouses et les autres femmes transformatrices doivent se contenter des produits de
moindre qualité servant à faire du fermenté (‘Guedj’) qui se vend plus difficilement et à
moindre prix.
Les interviews de pêcheurs ont aussi révélé une diminution importante des stocks de
certaines espèces comme les soles, dont la cause principale est l’usage exclusif de filets
dormants au maillage souvent non réglementaire, capturant surtout les espèces démersales
vivant en eau peu profonde.
Les pêcheurs de Potou ne disposent pas d’engins de type senne tournante permettant de
capturer les espèces pélagiques, ni même de casiers et de palangres. La destruction des
habitats du fait de l'incursion des chalutiers dans la zone côtière réservée à la pêche
artisanale est une autre cause de la diminution des stocks.
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Sauf 4 pêcheurs à Taré mais qui n'opèrent pas dans la zone de Potou
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Les mareyeurs fixent les prix unilatéralement et contrôlent le marché à leur avantage à
travers des avances d’intrants aux pêcheurs et aux femmes transformatrices. Les
paiements sont souvent faits avec des bons car les mareyeurs manquent de liquidités parce
qu’ils sont eux-mêmes payés ainsi par les usines de conditionnement. Les pêcheurs ont
aussi dit que lorsqu’ils sont payés ils ne savent pas où déposer leur argent qu’ils ont peur de
perdre dans un incendie de leur cases. Il n’existe en effet aucune banque à moins de 40
km.
Manque de fonds de roulement pour l'achat _de filets, carburant et pour couvrir les
dépenses ménagères pendant la campagne
Disponibilité irrégulière du carburant,
Formation en gestion insuffisante ,
Habitat inadéquat.
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¾ Pour les mareyeurs
Ce sont des gens de Louga qui alimentent la ville et la région. Ils achètent 20-30% des
tonnages débarqués. Leur problèmes sont:
manque de fonds de roulement suffisants
moyens de transport adéquats inexistants (pas de camions frigorifiques) .
PROPOSITIONS
Les propositions d’interventions nécessaires pour améliorer la situation sont les suivantes :
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2.1.3. Le secteur de l’élevage
Le type d'habitat dispersé dans la plupart des villages tels que Sag Sayero, Niayam ou Rayet,
laisse présager un passé pastoral. Le littoral qui était peu occupé jusqu'au début du siècle,
avait toujours été une zone de refuge pour le bétail en cas de sécheresse ou autre calamité.
Les premiers hommes à se fixer dans la zone étaient des pasteurs ou des agropasteurs
originaires du Gandiol à la recherche de terre pour les cultures pluviales et surtout de pâturage
pour leur élevage extensif.
Dans un passé récent, certaines familles possédaient plus de 100 têtes de bovins. Le chameau
jouait un grand rôle dans le transport des produits agricoles, de la pêche et surtout du sel. Bien
avant, ce rôle du transport des marchandises entre cette localité et la zone de Tassiner était
détenu par les ânes jusque dans les années trente . La construction de la route Potou -Louga
changera la direction du commerce vers l'est et le chameau sera remplacé par la charrette
équine.
L'élevage des ruminants est dominé par celui des petits ruminants. Les rares troupeaux de
bovins extensifs sont rencontrés dans la bande de filao aux abords de l'embouchure et dans
les petits bois à la lisière du Dièri. Dans le terroir de Taré et ses environs, on dénombrerait
plus de 500 têtes de bovins extensifs. Les détenteurs de bovins habitant dans les localités
occupées par les champs confient leurs animaux au système d'élevage extensif du Dièri qui
demeure basé sur la mobilité.
Il est fréquent de voir en période de soudure que quelques bovins très faibles, surtout les
vaches allaitantes, soient retournés dans les maisons pour un meilleur entretien. Les
animaux du Dièri de la Communauté Rurale de Léona ne transhument pas en zone
sylvopastorale; les pasteurs longent les Niayes vers Mboro .
Trois zones de pâturage sont décelables sur cette bande de terre: la bande de filao, le bois
des zones dépressionnaires ou gol et les couloirs des champs (et leurs pâturages
postculturaux d'hivernage). Pendant la saison des pluies les petits ruminants fréquentent le
parcours le plus proche du lieu de parcage. La bande de filao peut être interdite quand la
plantation est nouvelle. Les troupeaux peuvent atteindre les parcours communautaires des
environs de Potou. Les enfants jouent le rôle de berger. Si les enfants sont occupés par les
travaux des champs, les animaux vont tardivement au pâturage et ce sont souvent les
femmes qui les y conduisent entre 11h et 13h. Le temps de séjours très court ne permet pas
un bon remplissage des panses des animaux. La saison sèche est très longue et les
animaux sont souvent nourris au niveau du parc.
Durant la saison sèche les maraîchers -éleveurs apportent aux animaux des feuilles de
choux, de carotte et d'oignon. Les feuilles de filao et les gousses d'acacias sont aussi
offertes. Un apport de sous produits agro-industiels achetés au marché de Potou est
souvent nécessaire.
L'élevage des ovins et des caprins est effectué par les femmes qui en sont les principales
propriétaires tandis que les bovins sont toujours gérés par les hommes.
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Le nombre de petits ruminants varie d'un village à l'autre. Quelque soit l'étroitesse de
l'espace on dénombre des centaines d'animaux par localité.
L'enclavement de la zone fait que le suivi prophylactique n'est pas de rigueur. L'accès aux
soins vétérinaires n'est pas facile. Des maladies, des carences surtout protéiques qui se
manifestent par des oedèmes, et une forte morbidité chez les jeunes sont constatées. Les
maladies rencontrées sont: le charbon, la distomatose, différentes formes de diarrhées et la
pasteurellose.
L'embouche
L'embouche ovine est le plus souvent pratiquée par les femmes dans le cadre des
opérations Tabaski. Le bélier est extrait du troupeau et reçoit des résidus maraîchers et de
l'aliment industriel selon la disponibilité financière de l'opératrice.
L'embouche bovine est pratiquée sous plusieurs formes selon la durée de l'opération :
• L'embouche intensive qui dure deux à trois mois est pratiquée dans certains villages.
L'animal peut provenir du troupeau confié. La pratique la plus courante est l'achat par un
intermédiaire (dioulas) au niveau des grands marchés de Dahra et Keur Momar Sarr . La
bête achetée est de grande taille et coûte dans les environs de 200.000 fcfa et revendue
à plus de 300.000 fcfa par le même intermédiaire au niveau des grands marchés ou dans
les grandes villes comme Saint-Louis. L'animal est déparasité et reçoit ad libitum de la
paille de brousse et un concentré à base de son de riz (3.5 kg/j) et de l'aliment industriel
(0.5 kg/j), un peu de fane d'arachide. En fin de saison sèche de l'année 1998, le sac de
son de 25 kg a coûté 4.200 fcfa tandis que le sac d'aliment industriel de 40 kg valait 4.200
fcfa.
• L'embouche semi-intensive de 6 mois à 1 an est pratiquée avec des taurillons ou des
veaux de 1 à 3 ans. L'animal acheté ou retiré du troupeau dans un état faible est retapé
et mis au vert pendant l'hivernage puis ré-attaché pour la finition. L'alimentation est
modérée.
• L'embouche à long terme de 1 à 3 ans. L'animal est attaché au niveau du champ et la
production de fumier est un des objectifs de production. Ce système est rencontré au
niveau de la localité de Keur Koura Dièri . Une des raisons de cette forme d'opération est
liée au problème d'écoulement du produit. L'emboucheur préfère perdurer l'atelier le
temps de trouver un acquéreur. Une analyse économique du coût de l'opération ne
montrerait sans doute pas une rentabilité mais les effets sont peu ressentis par l'éleveur.
La fumure
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La production laitière
Dans la plupart des familles les brebis ou les chèvres allaitantes sont traites pendant
l'hivernage. Quelques rares maisons ont des vaches allaitantes. La production de lait
pendant l'hivernage permet à la population d'avoir un petit déjeuner fait d'un bouilli de mil au
lait. Ce plat traditionnel est devenu rare depuis que le système d'élevage a changé.
La zone est propice pour l'élevage de la poule. Le climat est clément et la proximité de la
mer offre des coquillages qui sont des sources d'éléments minéraux qui permettent une
meilleure ponte avec des oeufs aux coquilles dures.
L'élevage traditionnel de poulet ou quelques fois de canard est effectué dans la plupart des
foyers.
Les volailles reçoivent du mil et des restes des repas de la maison et passe une bonne
partie du temps à chercher leur nourriture en dehors du poulailler.
L'élevage tel que pratiqué avec des volailles en liberté est entravé par la présence des
champs …
Le poulailler est souvent inexistant et les poulets dorment perchés sur les arbres ou autres
monticules. Les rares poulaillers existants sont faits par un empilement de briques. Cette
forme d'habitat ne permet pas de protéger les oiseaux contre les prédateurs. Ces poulaillers
sont pleins de parasites que les femmes désinfectent avec des produits insecticides sans
grandes précautions.
En période de saison sèche, les volailles sont atteintes de cécité due à une forme de
variole. La mortalité est alors très élevée. Le remède utilisé est de frotter du sel sur les
paupières des oiseaux jusqu'à saignement. Pour les autres maladies, ils donnent du piment
aux volailles.
Les poules âgées et les coqs sont vendus au marché de Potou à raison de 1.500 à 2.500
fcfa.
Les oeufs sont vendus à raisons de 40 F l'unité. Une centaine d'œufs seulement est
évacuée au marché hebdomadaire de Potou. L'œuf est aussi utilisé pour la nourriture des
nourrissons.
Conclusion
L'élevage du littoral de la communauté rurale de Léona est dominé par celui de petits ruminants
et de la volaille. L'élevage de bovins extensif est presque inexistant à cause d'un manque de
parcours et de la présence de champs maraîchers. On trouve quelques bovins en divagation
dans la bande de filao, unique recours de pâturages permanent, partagé avec les petits
ruminants. La pression au pâturage diminue pendant l'hivernage quand les animaux utilisent
les parcours post-culturaux maraîchers, les couloirs et les petits bois à l'est des villages.
La difficulté d'accès aux ressources naturelles par le bétail transforme le système vers un
élevage de case que dirigent les femmes. Ces dernières pratiquent aussi l'élevage de volaille
où les poules doivent trouver leur nourriture principalement dans la nature.
La production de fumier qui est d'une importance capitale pour le maraîchage, justifierait une
stabulation des animaux.
Le pourcentage de revenu découlant de l'élevage n'a pu être estimé avec les méthodes
d'enquêtes utilisées. Néanmoins , il ressort que l'élevage joue un rôle important dans la
sécurisation du maraîchage. Il est le portefeuille du maraîcher-éleveur. Les recettes issues de la
vente de bétail contribuent à l'achat des intrants agricoles, d'autres animaux et de denrées
alimentaires pour la famille.
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Chapitre 2.2. Socio-économie villageoise 9,
La production maraîchère s’organise sur des parcelles détenues par les chefs de carrés. Ils
engagent, à certaines périodes de l’année, des saisonniers, appelés “sourgas”, pour travailler
sur la plupart de leurs parcelles. Ils donnent, en outre, une petite parcelle en exploitation à
leurs femmes. Les enfants travaillent dès leur plus jeune âge, les garçons sur les parcelles du
chef de ménage, les filles sur celles de leur mère. Elles participent à la collecte du bois et de
l’eau.
La production animale est limitée aux petits ruminants, plus rarement aux bovins. Cette
production n’est pas seulement réservée à la consommation privée mais sert d’épargne
dormante mobilisable en cas de besoin financier urgent.
• La vente sous contrainte, qui est le fait de paysans qui dépendent de banabanas,
fournisseurs d’intrants à crédit et auprès desquels ils se voient dans l’obligation de passer
pour écouler leurs marchandises.
• La vente libre indirecte, qui est le fait de ces banabanas producteurs qui assurent eux-
mêmes l’écoulement de leurs produits.
• La vente libre directe, qui est le fait d’une certaine “minorité de femmes” commercialisant
directement leur production sur des marchés tels que Louga, Léona voire St. Louis.
Dans les deux premiers cas, l’organisation de l’écoulement de la production par camion est
assurée par deux “coxeurs” qui ont pour fonction de collecter les marchandises en fonction de
leur destination et les répartir dans les camions disponibles.
Les destinations principales des produits sont Dakar, Kaolack, M’Bour, Tambacounda, Touba,
St. Louis, la Casamance, la Mauritanie.
Les principales contraintes qui pèsent sur la rentabilité de l’activité agricole de la grande
majorité des maraîchers de la zone sont :
• la vente sous contrainte liée à l’endettement des producteurs. Le paysan est obligé de
vendre à n’importe quel prix, il n’a pas le choix et doit rembourser ses crédits,
• l’évacuation des produits, qui se fait par de mauvaises pistes ensablées,
• la saisonnalité de la production et l’aversion au risque de diversification qui conduit à mettre
sur le marché les mêmes produits en même temps,
• le manque d’infrastructure de stockage et de conservation qui conduit à des pertes de
production en quantité et qualité.
D’autres contraintes, mais non de moindre importance, sont citées, telles que le manque
d’information sur les prix de gros, la concurrence des produits importés, ….
9
Les détails de cette approche systémique de l’environnement socio-économique de la zone de Potou, s’appyant sur
l’ « enquête ménage » de la MARP, sont développés dans le document : « Socio-économie villageoise de la zone de
Potou » - AQUADEV – Charles Tollenaere – Version finale : Sept..2000. 36 pages. Disponible sur demande.
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Le riz est le produit de consommation alimentaire principal. L’approvisionnement se fait à
Potou, au comptant ou à crédit. L’approvisionnement en poisson se fait à Potou ou sur la
plage.
Après le riz et le poisson, le thé et le sucre constituent une dépense annuelle importante.
Ces produits sont généralement à charge du mari. Avec les produits d’exploitation de sa
parcelle, la femme prend en charge l’achat des autres produits alimentaires mais également ses
frais vestimentaires et ceux de ses enfants. Bien qu’il ne semble pas y avoir de règle en la
matière.
La plupart des ménages subissent une situation d’endettement. Les taux d'intérêts réels
appliqués aux crédits sont très souvent exorbitants. Le comportement de la femme semble
exclure qu’elle soit directement endettée elle-même. Elle contribue à assainir la situation
financière de son mari.
La majorité des ménages maraîchers ont une capacité d'investissement faible voire nulle.
Les seules sources d'auto - approvisionnement de la population de la zone de Potou sont les
légumes, la viande ou volaille et dans une moindre mesure encore les produits de la pêche
réalisée sporadiquement par les villageois eux même. Dans ces conditions, la satisfaction des
besoins alimentaires passe donc par une monétarisation des échanges.
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Filière Maraîchère de la Zone de Potou : approche systémique
____________________________________________________________________________________________________________
Type Niayes Potou Villes & Marchés
de Zone de production Marché de collecte Gros, Demi-gros, Détail
Producteur
_________________________________________________________________________________________________________________________________
Maraîcher Boutiquier
Casamance
Type 1 "Vente forcée" Dakar St.Louis
Touba Kaolack
Gambie
Banabana- M'Bour Mauritanie
Collecteur
"Issu du milieu"
Maraîcher
Banabana Dahra et autres
Type 2 marchés du bassin
"Vente indirecte"
arachidier et de la zone
2 Coxeurs agro-sylvo-pastorale
péri - Lougatoise
Maraîcher
Banabana Banabana
Type 3
"Vente directe" Commerçant
"Externe au
milieu"
Louga
Marché Couvert
Léona
St. Louis
Légende Ecoulement des produits maraîchers vers les marchés de gros, par camion (via les coxeurs)
Ecoulement des produits maraîchers vers les marchés de demi-gros et détail (BB externes au milieu (en voiture))
Ecoulement des produits maraîchers vers les marchés de détail
Approvisionnement en intrants agricoles
Indique soit un lien de parenté étroit, soit que la fonction est assurée par la même personne (ex: maraîcher-banabana-collecteur)
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Chapitre 2.3. Santé – nutrition
L'accessibilité physique aux soins curatifs et préventifs constitue un problème important
pour les villages de cette zone. Le lieu de soins le plus fréquenté est le poste de santé
de Léona.
La médecine traditionnelle a encore une place importante dans cette zone. Elle peut
avoir des retombées positives par l'utilisation de plantes médicinales, par exemple.
Le paludisme, dont l'incidence est accentuée en hivernage et dont l'issue peut être fatale,
est la maladie la plus fréquente.
La diarrhée a été évoquée comme maladie la plus courante dans tous les villages et peut
être mise en relation avec le manque d'hygiène (manipulation de l'eau de boisson, zones
de défécations proches des puits et habitations, etc).
L'utilisation de produits phytosanitaires sans protection peut causer des maux de tête,
ventre, etc. L'ICP de Léona n'a pas remarqué de plaintes particulières chez les
maraîchers et les sourgas qui consultent plutôt pour des blessures ou des plaies.
Même si l'information peut être difficile à obtenir auprès de certaines femmes, les MST
représentent le quatrième motif de consultation au poste de Léona. On ne s'en étonnera
pas vu la circulation de commerçants, coxers que Potou draine.
Si la planification des naissances peut être souhaitée par certaines femmes, il semble
que peu d'entre elles font le pas d'avoir recours à une méthode tant l'influence de la
volonté de Dieu est importante.
Le traitement des maladies n'est pas toujours approprié ; en effet, faute de moyens
financiers, la population utilise un traitement partiel ou a recours de manière aveugle aux
antibiotiques dont l'origine et la date de péremption sont inconnues.
Propositions
¾ Désenclavement des villages pour améliorer l'accessibilité physique aux soins de santé
et ainsi l'utilisation des services de santé.
¾ Renforcement des activités IEC concernant les thèmes suivants : prise en charge de la
diarrhée et du paludisme à domicile10, mobilisation à la pesée, à la consultation prénatale
et à la vaccination, manipulation des produits phyto-sanitaires, hygiène, espacement des
naissances et MST. En ce qui concerne l'espacement des naissances, des messages
devraient être ciblés vers les hommes, réticents à l'espacement des naissances.
10
Au niveau national, l'enquête d'évaluation des objectifs intermédiaires de l'UNICEF faite en 1996 a montré
que le traitement à domicile des fièvres infantiles par des antipaludéens était le moins fréquent dans la région de
Louga.(12 % des enfants traités à domicile).
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Nutrition
Disponibilité énergétique
Qualité de l'alimentation
11
inhibiteur de l'absorption du fer
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les légumes frais dont la disponibilité est réduite en hivernage ; ce qui limite les apports
en vitamines, fibres et sels minéraux pendant cette période. Cependant, les villageois de
"Potou" se trouvent "à la source" de l'approvisionnement en légumes et souffrent moins
des problèmes de disponibilité que les populations du diéri.
les produits laitiers en dehors de la période de l'hivernage. Les produits laitiers ont une
valeur nutritionnelle indéniable mais n'en sont pas pour autant indispensables à
l'organisme si l'alimentation est équilibrée par ailleurs.
les légumineuses (arachide, niébé) qui sont peu disponibles sur le marché et dont le prix
est élevé lorsque les récoltes sont mauvaises.
Les problèmes de disponibilité en aliments sont donc très circonscrits dans le temps et peu
conséquents.
Pouvoir d'achat
Le budget des familles est lourdement grevé par la présence des sourgas et
l'alimentation est adaptée en conséquence ; l'accent est mis sur les apports énergétiques
plutôt que sur la qualité de l'alimentation à cette époque de l'année. Ceci s'explique
facilement par l'activité physique importante que requiert le maraîchage.
L'endettement des ménages à des fins alimentaires est considérable à cette époque de
l'année et les femmes sont souvent mises à contribution pour financer des achats de
denrées alimentaires.
Il est fort probable que l'anémie se rencontre chez la femme enceinte vu les faibles
consommations de viande, de feuilles vertes ainsi que la prévalence du paludisme. L'anémie
fait partie des 10 premières causes de consultation au poste de santé de Léona (poste le
plus fréquenté par la population des villages étudiés).
Propositions
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Partie 3 La planification des actions par la
méthode PIPO
Au terme de la phase de diagnostique, l’équipe du projet avait atteint ces objectifs en terme
de connaissance et de compréhension du milieu dans lequel elle était amenée à intervenir
avec la population. La phase de planification participative pouvait s’ouvrir. L’objet de ces
pages n’est pas tant de reprendre tous les éléments de la méthode PIPO utilisée pour ce
faire que de présenter les résultats des « ateliers de planification » réalisés avec les
populations de la zone de Potou. Au préalable toutefois, nous mettons en évidence
quelques éléments méthodologiques de la mise en œuvre de cette méthode telle que nous
l’avons pratiquée dans ce contexte précis.
Les zones d’intervention du projet et les problématiques diverses que l’on y rencontre ont
poussé l’équipe à conduire des séances de planification, sous forme d’ « ateliers PIPO » par
thème e et/ou par zone agro – écologique :
Pour chacune de ces zones et / ou de ces thèmes, il était inimaginable de rassembler toutes
les populations concernées, cela aurait constitué des groupes de centaines de personnes.
Grands groupes avec lesquels il aurait été impossible de travailler dans de bonnes
conditions.
Le projet organisa donc d’abord des élections de délégués dans chacun des 29 villages
bénéficiaires et dans la communauté des pêcheurs de St Louis pour les représenter aux
ateliers PIPO. Chaque délégation comprenait un homme, une femme et un ou une jeune.
Les collectivités locales et les services techniques de l’état étaient aussi représentés par
leurs délégué(e)s aux séances PIPO.
Pour permettre aux membres les plus vulnérables de s’exprimer librement, l’ordre de prise
de parole a été le suivant :
1. Jeunes bénéficiaires,
2. Femmes bénéficiaires,
3. Hommes bénéficiaires,
4. Représentants des collectivités locales,
5. Représentants des services techniques de l’état,
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6. Equipe du projet.
Chaque groupe d’intérêt avait à se concerter pour :
Ensuite les contraintes identifiées étaient relues à l’assemblée qui devaient les revoir une à
une pour décider s’il faut en éliminer, en reformuler ou en fusionner certaines. Chaque
contrainte retenue était ensuite écrite sur un carton et l’assemblée devait choisir un symbole
correspondant. Ce dernier était dessiné sur le carton pour permettre aux nombreux
analphabètes présents de suivre les étapes ultérieures du processus.
Dix (10) arbres des contraintes furent ainsi élaborés et analysés au cours de 10 ateliers
PIPO différents. Les participants ont ensuite déterminé directement les contraintes qu’il faut
lever en priorité. Ils ont été ensuite invités à retourner discuter les résultats avec les
populations ou les institutions qui les ont délégués. Rendez-vous leur a été donné pour
finaliser le choix des actions à mener et discuter les coûts et les engagements qu’ils doivent
prendre vis-à-vis du projet (et réciproquement).
Les cadres logiques et les budgets correspondant ont été élaborés par l’équipe du projet sur
la base des priorités dégagées par les bénéficiaires qui ont discuté et adopté toutes les
interventions retenues.
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PLANIFICATION DES INTERVENTIONS PAR OBJECTIFS (PIPO)
Modérateur M. R. Kane 1
Equipe Aquadev – Enda Graf et consultants 8
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Chapitre 3.2. Les résultats des ateliers de planification
Nous présentons ci-après les résultats des ateliers de planification de la zone de Potou :
Zone maraîchère de Potou et secteur de la pêche.
Pour chacun de ces deux ateliers :
¾ Les participants,
¾ La contrainte et l’objectif global, tel que défini par les bénéficiaires,
¾ Les contraintes particulières définies par les participants,
¾ L’arbre des contraintes,
¾ Les conclusions de l’ateliers.
________________________
La liste des contraintes identifiées par les participants en vue de réaliser l’arbre des
contraintes est la suivante :
Contraintes
Légende
J: jeunes
F: femmes
H: hommes
FB : femmes banabanas
HB : hommes banabanas
CL : représentants des collectivités locales
ST : représentants des services techniques
AQ : membres de l’équipe Aquadev
______________________
________________________
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ARBRE DES CONTRAINTES
MARAICHAGE DANS LA ZONE DE POTOU
Etat de santé de la population Niveau général Charge de travail Revenus Activités maraîchères Accès
déficiente d'instruction faible excessive pour insuffisants difficiles difficile
(1.1) (1.2) les femmes (1.4) (1.5) (1.6)
(1.3)
fin
1.1
Accès aux soins Ressources en eau IEC Conditions d'hygiène Contamination des
de santé difficile potable inadéquates insuffisante inadéquate ressources en eau par les
(1.1.1) (1.1.2) (1.1.3) (1.1.4) pesticides fréquente
(1.1.5)
fin fin fin
Accès Dispensaire Moyens de transport Disponibilité d'édicules Gestion des
difficile éloigné difficiles insuffisante déchets
inadéquate
fin fin fin fin fin
1.2
Niveau général
d'instruction faible
(1.2)
fin fin
1.3
Charges de travail
excessives pour les femmes
(1.3)
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1.5
Activités maraîchères
difficiles
(1.5)
Protection des plantes Accès aux intrants Irrigation Dégradation des sols Accès aux bonnes terres Commercialisation des
inadéquate de qualité difficile (1.5.4) difficile produits maraîchers difficiles
(1.5.1) difficile (1.5.3) pour les femmes (1.5.6)
(1.5.2) (1.5.5)
fin
1.5.1
Protection des
plantes inadéquate
(1.5.1)
Disponibilité des produits Suivi phytosanitaire Formation en protection Equipements de protection Formation en méthodes Utilisation de produits
phytosanitaires inadéquat des plantes insuffisante non utilisés lors de l'épandage d'application dangereux fréquente
inadéquate insuffisante
1.5.2
Disponibilité des Fonds de roulement Qualité des fumiers Qualité des engrais
intrants auprès des insuffisant insuffisante insuffisante
commerçants irrégulier (1.5.2.1.2)
(1.5.2.1.1)
fin
Disponibilité de fumier Disponibilité des Système de contrôle
irrégulière engrais irrégulière des engrais
P : 1.5.2.1.2 inadéquat
fin
fin fin fin
1.5.3
Irrigation difficile
(1.5.3)
fin
Quantité de fumier Utilisation de la Salinisation croissante
utilisée jachère des eaux
insuffisante insuffisante
fin fin
Nombre de puits
insuffisant pour
utiliser d'autres terres
fin
1.5.6
Commercialisation des
produits maraîchers
difficile
(1.5.6)
Information sur la filière Prix de vente trop bas Système de transport Organisation spaciale
maraîchère déficiente (1.5.6.2) inadéquat du marché de Potou
(1.5.6.1) fin (1.5.6.3) inadéquate
(1.5.6.4)
fin fin fin
Importations fin Arrivée
finmassive Système de fixation des prix Liens entre banabana et producteurs
autorisées des produits locaux inadéquat contraignants
fin fin
Système de rémunération Moyens de conservation Calendrier de cultures Cadre de concertation Information sur les prix
des sourgas contraignant inexistants uniforme inexistant indisponible
fin fin fin fin
Diversité des variétés
réduite
fin
1.5.2.1.2
Fonds de roulement
insuffisant
fin fin
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1.5.2.1.2.2 et 1.4
Revenus insuffisants
(1.5.2.1.2.2 ou .1.4)
mmercialisation des produits Revenus tirés de l'élevage Revenus tirés du Revenus du petit Autres sources de
maraîchers difficile insuffisants poisson commerce revenus insuffisantes
insuffisant insuffisant
fin fin fin
Activités Activités d'élevage Disponibilé Gestion Formation des
d'embauche difficiles
fin extensif difficiles insuffisante de inadéquate femmes en techniques
fin de
crédits transformation des produits
maraîchers insuffisant
fin fin
Disponibilité de suivi Disponibilité des aliments Perturbation du système Démission des gérantes
vétérinaire insuffisante de bétail insuffisante de gestion par l'intermédiaire
des hommes
1.6
Accès
difficile
(1.6)
fin fin
Conclusion :
A l’issue de la réalisation de l’arbre des contraintes, des stratégies sont dégagées par les
participants en vue de lever les contraintes identifiées. Tenant en compte que toutes les
contraintes ne peuvent être levées par des actions menées avec l’appui d’une ONG, des
priorités stratégiques sont précisées :
1) Amélioration de l’accessibilité :
La contrainte majeure identifiée par les délégués des villages est celle de la difficulté d’accès
(pistes ensablées). Lever cette contrainte constitue la première des priorités. La proposition
d’examiner la faisabilité technique et financière d’une piste côtière entre les 2 bandes de
filaos est faite.
2) Accès au crédit :
La seconde contrainte principale à lever est celle de la disponibilité insuffisante des crédits,
notamment pour ce qui concerne les intrants maraîchers et les fonds de roulement pour le
petit commerce. Disponibiliser des crédits constitue la seconde priorité.
_____________________
Rendez – vous est pris avec les participants pour le 9/10/98 afin de formuler des
propositions d’actions, chiffrées, qui tiennent comptent de ces priorités exprimées par les
délégués des bénéficiaires.
Les propositions présentées par Aquadev en séance du 19/10/98 ont été discutées avec les
bénéficiaires. Ceux – ci ont fixé leurs priorités qui se traduisent dans le cadre logique de la
zone de Potou.
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Séance Pipo des 20 et 21/09/98
Secteur pêche zone maritime de Potou
Lieu : maison familiale et Rurale de Potou.
Les participants conviennent que la contrainte globale qui leur est commune est :
« Conditions de vie de ceux qui vivent de la pêche difficiles »
La liste des contraintes identifiées par les bénéficiaires en vue de réaliser l’arbre des
contraintes est la suivante :
Contraintes énoncées par les services techniques, collectivités locales et l’équipe du projet :
Légende
______________________
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ARBRE DES CONTRAINTES
SECTEUR PECHE - POTOU
21 - 22 / 09 / 98
Conditions de ceux
qui vivent de la pêche
difficiles
Conditions de vie des pêcheurs Conditions de vie des femmes Conditions de vie des
difficiles transformatrices difficiles commerçants en produits
(1.1) (1.2) halieutiques difficiles
(1.3)
1.1
Cadre de vie Infrastructure de Approvisionnement en Habitat inadéquat Formation technique Sécurité en mer Captures de poissons Commercialisation
insalubre débarquement inadéquat carburant inadéquat (1.1.4) insuffisante inadéquate insuffisantes du poisson difficile
(1.1.1) (1.1.2) (1.1.3) (1.1.5) (1.1.6) (1.1.7) (1.1.8)
fin fin fin fin
P 1.1.8
P:1.1.1 Equipement de Incursions pêche Signalisation
P 1.1.7
sauvetage inexistant industrielle très en mer
frèquente inexistante
fin fin fin
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1.1.1
fin
Infrastructues sanitaires Collecte, évacuation Approvisionnement en Moyens de communication Connexion au réseau
inexistantes et traitement des déchets eau potable difficile téléphonique inexistants d'électricité inexistant
issus de la transformation à la plage
inexistants
1.1.7
fin fin
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1.1.8
Commercialisation
du poisson difficile
(1.1.8)
fin fin
Epargne insuffisante
fin
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1.2
fin
Attribution du Captures de Ressources financières Prix élevés Fonds de roulement Approvisionnement
poisson sur base poissons insuffisantes insuffisants irrégulier
préférentielle insuffisantes
fin
1.3
Camions frigo en Véhicule de distribution Infrastructures de conservation Infrastructures de conservation Approvisionnement Infrastructures de
nombre insuffisant du poisson indisponibles non fonctionnelle à Louga inexistante à Potou en glace difficile commercialisation au détail
du poisson insuffisante à Louga et à Potou
3 Amélioration de la commercialisation :
Pêcheurs locaux et St Louisiens, transformatrices locales et St Louisiennes, mareyeurs,
banabanas ne sont pas sur pied d’égalité lors des négociations sur les prix du poisson, par
défaut de transparence du marché.
Une meilleure information sur les prix permettrait de lever cette contrainte de
commercialisation.
Ceci, tout comme l’ensemble du développement de la filière halieutique à Potou devrait
passer par la constitution d’un cadre de concertation entre tous les acteurs.
Ce cadre de concertation comme le troisième axe stratégique de priorité.
4 Habitat amélioré
Cette quatrième priorité, qui couvre des aspects de disponibilité de terrain pour bâtir un
village de pêcheur s’adresse au Conseil Rural, qui, en séance, assure que l’attribution d’un
tel terrain est acquise et en voie d’exécution. Seuls les St Louisiens sont concernés par ce
problème d’habitat.
Rendez – vous a été pris avec les participants pour le 17/10/98 afin de formuler des
propositions d’actions, chiffrées qui tiennent compte des priorités des bénéficiaires.
Les propositions présentées par Aquadev en séance du 17/10/98 ont été discutées avec les
bénéficiaires. Ceux -ci ont fixé leurs priorités qui se traduisent dans le cadre logique de la
zone de Potou.
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Tableau 1 Objectif spécifique et résultats intermédiaires pour la zone de Potou
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Tableau 2. Activités dans la zone de Potou (1)
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Tableau 2. Activités dans la zone de Potou (2)
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Tableau 2. Activités dans la zone de Potou (3)
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Tableau 2. Activités dans la zone de Potou (4)
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Conclusions
¾ La planification participative est un processus lent, dans certains cas contradictoire avec la
capacité d’auto-analyse de la part des populations bénéficiaires. Il existe une forme de
concurrence entre la mise en place d’une dynamique participative et d’appropriation de ces
résultats par les bénéficiaires et l’obligation de réalisation d’un programme d’action induit
par les bailleurs de fonds.
¾ De manière factuelle, nous rappelons quelques écueils d’ordre pratique comme la gestion
du temps en particulier après les MARPs, l’organisation et la gestion informatique des
données collectées, l’étendue et la multiplication des sites à explorer,…
Nous souhaitons que part ces lignes, le processus participatif d’élaboration et de mise en
œuvre des actions de développement dans les diverses zones d’intervention soit conforté.
L’équipe du Projet « Sénégal III Louga » a mis tout en œuvre pour qu’il en soit ainsi lors de la
constitution des Assemblées Villageoises de Développement (AVD), des Collectifs d’AVD
(CAVD) et Fonds de Développement Locaux (FDL).
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