Professional Documents
Culture Documents
Prépa TD 2021
Prépa TD 2021
2021/2022
Introduction :
Par définition, la coutume générale exprime une pratique constante commune et incontestée
des travaux du système juridique du monde ou de la majorité des Etats. Cette définition
substantielle est une reprise de l’article 38 du statut de la Cour internationale de justice. Quant
à la coutume locale ou régionale elle est celle limitée géographiquement ou numériquement. Il
apparaît au regard de ces précisions liminaires que c’est moins sur les éléments constitutifs
que sur l’opposabilité coutume générale-coutume locale qu’il y a de la différence.
L’étude de ce sujet reviendra donc à mettre en rapport ces deux formes de la coutume pour
saisir l’étendue et les limites de leur convergence en tant que sources ou règle de droit
international public. Il en résulte la question suivante : le rapprochement de la coutume
générale à la coutume locale est-il absolu?
En pratique cette interrogation pourrait trouver son sens dans l’antériorité de la coutume
générale à la coutume locale en termes de reconnaissance. Sur le plan théorique, les
nombreuses controverses autour de la coutume donne un intérêt particulier à toute étude se
donnant celle-ci pour objet. Le débat autour de la formation de la coutume se résume en une
opposition entre les tenants de la thèse de la coutume pacte dont le fondement serait la volonté
et les partisans de la thèse de la coutume, conscience juridique collective. Cette dernière
trouve son fondement dans les nécessités logique ou sociale. Une autre controverse tient à
l’opposabilité de la coutume qui dans les deux cas est unanimement reconnue. Elle revient à
distinguer la coutume sage : celle qui respecte le processus classique de succession des deux
éléments ; de la coutume sauvage : celle tendant à inverser ce processus et à voir dans
l’expression de l’élément psychologique de la coutume sa naissance.
Relativement à la coutume locale, l’élément matériel est aussi requis par la jurisprudence.
Signalons qu’il peut s’agir d’actes législatif, juridictionnel ou du pouvoir exécutif interne.
Dans l’affaire du droit du droit passage en territoire indien, la CIJ vise également une pratique
« prolongée et continue » régissant les rapports entre l’Inde et le Portugal. Aussi dans l’affaire
Haya de la Torre, CIJ,20 novembre 1950 ,le juge lie également l’existence de la coutume
locale à un « usage constant et uniforme ». Dans ces différents cas cependant, il recherche
systématiquement la volonté de se conformer à une règle de droit.
Qualifié « d’opinio juris », l’élément psychologique est tout aussi important pour la formation
de la coutume. Dans la coutume générale comme dans celle locale, la présence de l’élément
psychologique est recherchée. Il exprime le sentiment des Etats qu’ils sont tenus par une règle
de droit.
En ce qui concerne la coutume générale, l’article 38 du statut de la CIJ parle de preuve d’une
pratique générale « acceptée comme étant le droit ». Le juge international considère que « les
Etats doivent avoir le sentiment de se conformer à ce qui équivaut à une obligation juridique.
Ni la fréquence ni même le caractère habituel des actes ne suffisent » ajoute-t-il dans l’affaire
de la délimitation du plateau continental précitée. De même, dans l’affaire du Lotus relative à
un incident survenu en Haute mer, la Cour permanente de justice internationale résume la
formation de la coutume à des usages « acceptés comme consacrant des principes de droit. Il
en résulte que l’opinio juris doit résulter d’une expression de volonté librement consentie ;
d’où les hésitations du juge dans l’affaire Aminoil jugée en 1982 du fait des contraintes sur
les sociétés pétrolières.
Par ailleurs, la même démarche de recherche de l’élément psychologique se note dans les
affaires mettant en cause l’existence d’une coutume locale. Dans l’affaire Haya de la Torre
susmentionnée la pratique doit être corroborée par l’acceptation de celle-ci comme régissant
leurs rapports pour que la coutume locale soit formée. Le juge va dans le même sens dans
l’affaire des ressortissants américains au Maroc (CIJ, 27 août 1952). Au vue de cette
constance, on peut affirmer qu’il y a une assimilation coutume générale et coutume locale
dans leur processus de formation. Il n’en est cependant pas de même s’agissant de leur
opposabilité.
Suivant la définition de la coutume générale, elle tend à toucher tous les Etats du monde ou la
majeure partie de ceux-ci (A). La coutume locale elle, ne peut géographiquement ou
numériquement concerner que les Etats d’une région ou deux Etats seulement (B).
En dehors de ce cas, la coutume générale, n’ayant pas acquis valeur norme impérative c’est-
à-dire valeur de jus cogens, peut depuis 1951 faire l’objet d’une opposition. Pour faire échec à
l’applicabilité de la coutume, un Etat doit s’opposer et de façon constante à toute tentative par
les autres Etats de lui faire subir ses effets. C’est la théorie de l’objecteur persistant (CIJ,
affaire des pêcheries anglo-norvégiennes 1951). Cette vocation à l’universalité éloigne les
caractères de la coutume générale de celle de la coutume locale.
Dans l’espace, la coutume locale ou régionale s’applique aux Etats de la région. Le droit de la
guerre maritime a longtemps été un droit coutumier de l’Europe continentale. De même, les
Etats américains ont sécrété un droit coutumier de la reconnaissance de gouvernement en cas
de changement révolutionnaire. Aussi sur le plan jurisprudentiel, l’affaire des pêcheries anglo-
norvégienne et celles des ressortissants américains au Maroc mentionnées illustrent
l’applicabilité régionale de la coutume locale.
Sur le plan numérique, cette opposabilité peut être restreinte aux deux seuls Etats concernés.
La CIJ l’affirme de fort belle manière dans l’affaire du droit de passage en territoire indien
déjà évoquée. Elle « voit difficilement pourquoi le nombre des Etats entre lesquels une
coutume locale peut se constituer (…) devrait nécessairement être supérieur à deux ».
L’analyse de ce passage revient à limiter l’application d’une telle coutume à la seule relation
de ces deux Etats.
Il faut juste relever que le conflit entre coutume générale et coutume locale est résolu par la
prévalence de la coutume locale qui devient dans ce cas « lex specialis » dans les rapports
entre les Etats de la région.
Problématique : Quel est le régime juridique de la validité des actes unilatéraux en droit
international public ?
Plan :
A l’instar du droit interne, le droit international se caractérise par la pluralité de ces sources.
Parmi ces celles-ci, les actes unilatéraux jouent un rôle majeur tant il participe à la formation
des règles coutumière et conventionnelle. Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait toutefois qu’ils
soient valides. D’où l’importance de porter une attention à cet aspect à travers le sujet : la
validité des actes unilatéraux en droit international.
Une précision du droit international amène à le définir comme l’ensemble des règles qui
régissent les rapports entre les sujets de ce droit. Il s’agit des traités, coutume, principes
généraux de droit et des actes unilatéraux. Ces derniers sont assimilables à une manifestation
de volonté unilatéral de la part d’un de ces acteurs et qui ont une conséquence dans les
relations internationales dès l’instant qu’ils sont valide. Cette validité qui revient à leur
conformité aux règles de droit international (coutume ou traité) leur donne des effets tant à
l’égard de l’Etat ou de l’organisation émetteur que des Etats ou organisation tiers. Ces effets
peuvent être politiques ou juridiques. Toutefois pour les besoins de la présente étude seuls les
effets juridiques seront envisagés.
La réflexion à mener reviendra à analyser les conditions et les conséquences de la validité des
actes unilatéraux en droit international. D’où la problématique suivante : quel est le régime
juridique des actes unilatéraux en droit international ?
L’intérêt de cette interrogation se trouve dans la controverse minant les actes unilatéraux en
tant que source de droit international. A côté des auteurs qui soutiennent qu’ils ne font pas
parties des sources de ce droit, une tendance en fait un matrice avérée de production des
règles du droit international. En pratique, les actes unilatéraux jouent bien ce rôle de réservoir
des autres normes au vue de leur participation à l’émergence de la règle coutumière ou
conventionnelle.
L’étude de ce sujet va donc nous permettre de saisir ces relations. Ce qui sera facilité par
l’exposé des conditions de validité des actes unilatéraux en droit international (I) ; et l’analyse
des effets de la validité de ces actes (II).
La question de l’imputabilité de l’acte unilatéral à son auteur évoque les règles de compétence
du preneur de l’acte. Il s’agit de l’aptitude de la personne ou de l’autorité concernée à engager
juridiquement l’Etat. Sur ce point le droit international semble très libéral en ce que cette
compétence est reconnue aux autorités titulaires des relations internationales suivant le droit
constitutionnel interne mais également à toutes les autres autorités de l’Etat. Dès lors le
président de la République, le ministre des affaires étrangères ainsi que les chefs de
représentation diplomatique peuvent émettre des tels actes. Aussi, les ministres techniques,
directeurs de cabinet et même simples fonctionnaires se voient reconnaître une telle faculté.
C’est dans ce sens que s’est prononcée la jurisprudence dans les affaires du Groenland
Oriental jugée en 1933 et des essais nucléaires statuée en 1974.
Par ailleurs, l’autre condition requise est celle de la publicité suffisante. Celle-ci peut être faite
par écrit ou oralement. Cela manifeste une certaine souplesse du droit international et sa
propension au développement de ses tentacules. Dès lors une déclaration publique oral, un
communiqué de presse sont recevables dès l’instant qu’ils sont suffisamment connu.
L’essentiel est de faire connaître le point de vue de l’Etat sur un point de droit ou de fait. Un
exemple peut être pris de l’affaire des pêcheries norvégiennes (CIJ, 1951).
Ces conditions s’accompagnent de celles portant sur l’opposabilité des actes unilatéraux
Ces exigences se conçoivent négativement et positivement. S’il n’est pas nécessaire que les
Etats tiers acceptent la règle, il faut toutefois que l’émetteur manifeste une réelle intention de
se lier.
Les Etats destinataires de l’acte n’ont pas réagir. Cette règle révèle en réalité le caractère
unilatéral de l’acte. Il s’agit d’une manifestation de volonté de l’Etat émetteur. De ce point de
vue, tout en étant dans certains cas lié à la norme conventionnelle ou coutumière, l’acte
unilatéral s’en distingue nettement. La rencontre des volontés requise dans le traité le sépare
de l’acte unilatéral ainsi que le montre la définition du traité posé par l’article 2 du statut de la
CIJ. Par rapport à la coutume même si cela est réfuté par les tenants de la thèse de la coutume-
conscience juridique collective, la volonté des Etats parties est fondamentale. Dans l’affaire
des essais nucléaire, la Cour affirme qu’aucune contrepartie n’est nécessaire à la validité de
l’acte unilatéral, non plus qu’une acceptation ultérieur, ni même une réplique ou une réaction
(CIJ, 1974).
Par ailleurs, la nécessité d’une intention manifeste est posée. Il s’agit de l’exigence au regard
des circonstances que l’acte revête une certain contenu. S’agissant par exemple de la
protestation elle doit afficher la volonté de l’Etat de ne pas se voir lier et être réitéré de façon
constante. Le silence gardé dans ce cas vaut acceptation de la règle émise. La CIJ s’est
prononcée dans ce sens dans l’affaire anglo-norvégienne des pêcheries. De même dans
l’affaire du Temple Préah Vihéar en 1962 entre le Cambodge et la Thailande. La non
protestation de la Thailande face à la délimitation de sa frontière avec le Cambodge est la
cause de l’opposabilité de l’acte unilatéral à son égard. Ce dernier cas d’espèce permet de
noter les effets de la validité de l’acte unilatéral
En droit international, un acte juridique valide produit des effets de droits. Il crée des droits et
des obligations pour les sujets. Dès lors la violation de l’acte valide entraine une sanction (A).
Egalement, il faudra envisager les conséquences de l’acte unilatéral invalide (B).
La violation en question est constitutive d’un fait internationalement illicite pouvant entrainer
la responsabilité de l’Etat émetteur ou de l’Etat récepteur. Cela revient à affirmer que l’acte
unilatéral a un caractère autonormateur et hétéronormateur à la fois. Sur le premier aspect,
l’acte unilatéral valide fait peser sur son auteur des obligations à propos desquels il ne dispose
pas de la possibilité de se rétracter. Toute réversibilité de sa prise de position doit passer par
une négociation avec les Etats ayant bénéficié de droits du fait de cet acte. Dès lors, le refus
unilatéral de respecter la règle crée, peut être la source de dommage et par suite de réparation.
Dans l’affaire des Essais nucléaire, la CIJ affirme que l’Etat émetteur est « tenu de suivre une
ligne de conduite conforme à sa déclaration ».
Sur le second, il convient de souligner que l’acte unilatéral ne peut en principe assujettir les
Etats récepteurs à des obligations mais est créateur de droit à leur profit. Il n’y a que deux cas
dans lesquels leur responsabilité pourrait être recherchée pour manquement à un acte
unilatéral. Le premier est celui dans lequel par un acte unilatéral l’Etat met en œuvre une
compétence reconnue par une convention ou une coutume. Dans ce cas son opposabilité n’est
pas liée à l’acquiescement des Etats tiers. Leur manquement à l’acte unilatéral engage leur
responsabilité. Aussi, lorsque l’Etat auteur de l’acte agit en tant que mandataire de la
communauté internationale ; le non-respect d’un acte unilatéral émis dans ce cadre engage la
responsabilité des Etats. L’illustration est donnée par la gestion de la navigation dans les
canaux internationaux (Bosphore, Suez etc.). Reste à examiner les effets de l’acte invalide.
A l’analyse, la validité de l’acte unilatéral est tributaire du respect du droit international. Sur
ce point, le régime de la validité des actes unilatéraux est le même que celui des autres
normes. L’acte doit respecter les normes supérieures et ne peut être entaché de vice de
consentement. De ce fait deux types de sanction s’attachent à l’acte unilatéral invalide.
Lorsque l’irrégularité qui atteint l’acte unilatéral est le résultat d’une erreur, d’un dol ou bien
de la corruption du représentant d’un Etat, il est annulable. Ce qui n’est pas sans rappeler la
théorie des vices du consentement dans la conclusion des traités.
Plan :
Ces causes pourraient être définies comme des comportements ou des événements dont la
survenance fait disparaître l’un des éléments constitutifs de la responsabilité. Soit le
comportement du sujet de droit international en cause ne peut plus être considéré comme
illicite ; soit le manquement au droit international ne peut plus être attribué à ce sujet du droit.
Quoi qu’il en soit, par fait internationalement illicite, on peut retenir une violation du droit
international par action ou omission, un fait matériel ou juridique. Ces précisions trouvent leur
importance aussi bien par rapport à l’engagement de la responsabilité que par rapport à sa
mise en œuvre conduisant à la réparation.
Il s’agira de prendre en compte tant le fait de l’Etat que des organisations internationales tout
en excluant les faits des mouvements de libération nationale et des firmes internationales. De
même il sera question d’identifier ces causes exonératoires ainsi que leur incidence sur la
responsabilité. D’où la question suivante : A quoi renvoient les causes exonératoires du fait
internationalement illicite ?
Cette interrogation trouve son sens dans la conception désormais imprimée à la responsabilité
internationale. L’adoption du fait internationalement illicite par les projets d’articles de la
Commission du droit international sur la responsabilité internationale des Etats et
organisations internationales rend moins perceptible, du moins théoriquement l’importance du
dommage. Pour autant, la dimension classique de la responsabilité internationale, trouvant son
fondement dans la preuve du dommage subi et son lien de causalité, n’a pas disparu. En
pratique, la seule prise en compte du fait international rend virtuelle cette responsabilité.
Dès lors, si les causes exonératoires sont des circonstances faisant disparaître le fait illicite (I),
par leur neutralisation du dommage et l’empêchement de la réparation, elles font également
échec à toute mise en œuvre de la responsabilité (II).
Plusieurs classifications pourraient être adoptées pour exposer les causes exonératoires. On
distinguera les circonstances extérieures à la victime (A) des causes tenant à la victime (B).
Des causes exonératoires majeures peuvent être retenues. Il s’agit de circonstances qui ont en
commun un caractère extérieur. Ce sont la force majeure, le cas fortuit, l’état de nécessité et la
détresse. Pour une partie de la doctrine, c’est fait n’effacent pas le fait illicite car leur présence
empêche l’établissement même du fait illicite. Ils n’existent pas selon eux dès que ces causes
sont vérifiées.
La force majeur et le cas fortuit annule le caractère illicite du comportement. Ils sont prévus
par l’article 23 du projet d’article sur la responsabilité internationale des Etats de la
commission du droit international. Ces causes sont toutefois conditionnées. Leur invocation
suppose que la victime, par sa négligence n’ait pas contribué à la survenance de la situation de
force majeure ou de cas fortuit. Ces conditions strictes font que malgré leur invocation
fréquente, le juge international reste prudent dans leur acceptation. L’affaire Indemnités
Russes 1912 et celle des emprunts serbes jugées respectivement par la Cour permanente
d’arbitrage et la cour permanente de justice internationale fournissent de belles illustrations
sur ce point.
L’état de nécessité et la détresse sont similaires sur bien des points. Cependant le premier
suppose un péril grave et imminent pour un intérêt essentiel de l’Etat tandis que le second se
justifie quand des intérêts prééminents des individus sont en causes. Par ailleurs, certaines
circonstances tiennent à la victime.
On pourrait retenir ici, les causes sur lesquels l’unanimité est pratiquement acquise. On peut
envisager le consentement de la victime d’une part et les contre-mesures d’autre part.
D’une part, la volonté des sujets de droits peut suffire à couvrir l’illicéité ou à interdire que
l’acte illicite soit imputé à son auteur. La responsabilité ne peut être engagée dans les limites
du consentement exprimé. L’article 20 du projet d’article sur la responsabilité internationale
des Etats en constitue le fondement. Le consentement ne peut toutefois être retenu si la norme
transgressée est une norme de jus cogens. En effet, la victime ne peut jamais consentir à la
violation d’une norme impérative du droit international.
En tant qu’elles neutralisent le dommage (A), les circonstances excluant l’illicéité du fait
international exonèrent de la réparation (B). La justification de ce propos est à trouver dans la
nature procédurale de la responsabilité internationale.
A- La neutralisation du dommage
C’est à ce niveau que refait véritablement surface la conception classique de la responsabilité
internationale où le dommage est l’élément essentiel de la réparation. A l’analyse, les causes
exonératoire empêchent l’attribution du fait à son auteur. En effet, l’identification du
dommage subi n’a de sens que lorsqu’il peut être attribué à son auteur. L’imputabilité qui
ressort également de l’article 1er du projet d’article sur la responsabilité internationale voudrait
que la violation du droit international qualifiée de fait illicite puisse être rattachée à son
auteur. L’attribution du dommage procédant du fait illicite à son auteur valide la thèse
classique de la coïncidence du fait illicite et du dommage. Bien que sous certains aspects ces
deux éléments de la responsabilité puissent être distingués, la limitation du mécanisme de la
responsabilité internationale au fait illicite rend virtuelle son régime.
Dès lors, c’est à partir du dommage que l’identification du contenu de l’obligation secondaire
naissant du fait illicite est déterminée. De ce fait la neutralisation du dommage par
l’empêchement de son attribution à son auteur bloque la mise en œuvre de la responsabilité.
Ainsi, la réparation fruit de cette mise en œuvre ne peut être accordée.
Ce principe ne joue cependant pas si le dommage ne peut être invoqué en vertu du fait qu’il
n’est pas rattachable au fait illicite et donc à son auteur. L’invocation du dommage est la
condition sine qua none de la réparation qui demeure inexistante en dehors. En effet, sans
dommage attribué pas d’atteinte à un droit subjectif et sans atteinte à un droit, pas d’intérêt
juridique à l’action en responsabilité même non contentieuse.