Riemann mentionna la conjecture, appelée plus tard « hypothése de Riemann », dans son article paru
en 1859, Sur le nombre de nombres premiers inférieurs d une taille donnée (Uber die Anzahl der
Primzahlen unter einer gegebenen Grésse en allemand)°, dans lequel il donnait une formule explicite
pour le nombre de nombres premiers x(x) inférieurs 4 un nombre donné x.
Exposé détaillé de la formule de Riemann
La formule obtenue par Riemann utilise la fonction associée
1 1
W(x) = a(x) + gre”) + gme"*) tee
qui compte les nombres premiers en ajoutant les puissances p” comptées comme 1/n
d'un nombre premier. x(x) peut alors étre déduit de cette fonction par
Hn) 7) In 1 1
(a) = SMO (am) = He) — Ege!) — Fre) -
a
od jest la fonction de M
Th Li Li(x’) — log(2) + f >=
fo (2) = Li(z) Lue") - log(2) oma
od la somme est prise sur les zéros non-triviaux p de la fonction zéta et o&
II(z —e) +1
Tig(z) = tim H@ = 2) + We +6)
20 2
s. La formule devient alors
La somme n'est pas absolument convergente, mais doit étre évaluée en prenant les zéros
dans ordre croissant de leurs parties imaginaires. La fonction Li du premier terme est
la fonction logarithme intégral donnée par la valeur principale de Cauchy de l'intégrale
divergente
Lita = [” 2
fo log(t)”
Les termes Li(x”) correspondants aux zéros de zéta demandent un certain soin dans leur
définition, car la fonction Li a des points de branchement en 0 et en 1 ; ils sont définis
(pour x>1) par prolongement analytique de la variable complexe p dans la région
Re(p)>0, autrement dit, on doit les considérer comme valant Ei(p In x), od Ei est
T'Exponentielle intégrale). Les autres termes correspondent aussi a des zéros : le terme
dominant Li(x) vient du péle en s = 1, considéré comme un zéro de multiplicité -1, et les
autres petits termes proviennent des zéros triviaux.
Cette formule affirme que les zéros de la fonction zéta contrélent les oscillations des nombres
premiers autour de leur position « attendue ». Riemann savait que les zéros non triviaux de zéta
étaient distribués symétriquement autour de l'axe s = Ya + it, et aussi qu'ils devaient tous étre dans la
bande critique o < Re(s) 1. Il vérifia que les premiers zéros avaient pour partie réclle exactement 1/2
(ce point sera discuté plus bas ; il s'agit bien d'une démonstration, et non d'un calcul numérique
approché) et suggéra qu'ils pourraient bien étre tous sur laxe de symétrie (la ligne critique)
Re(s)=1/2 ; c'est cette conjecture qu'on appelle 'hypothése de Riemann.