You are on page 1of 186

COMMISSION LMD-UL

MODELE DE PRESENTATION DES SUPPORTS DE COURS


UNIVERSITE DE LOME

AVRIL 2020
COMMISSION LMD-UL

1. LA PAGE DE GARDE (Sur la première page du support de cours, préciser les éléments
suivants : )

Domaine : Sciences Economiques et de Gestion


Parcours : Economie- Gestion (Tronc commun)
Etablissement : FASEG

Code et Intitulé de l’UE : ECO205C


Crédits : 3
Public cible : Etudiants du premier cycle des sciences économiques
Semestre : 1
Pré-requis : Connaître tous les aspects de l’histoire universelle étudiée dans le second cycle de
l’enseignement secondaire.

Enseignant responsable de l’UE : Komi NOMENYO Maitre-Assistant. Spécialité :


Economiste du Développement. Adresse : 90170944/ 99669084/
92732222(WhatsApp)
Disponibilité : Mardi ( 7h -10h) ; Mercredi (15h-19h)
2. DESCRIPTION DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT
2.1 OBJECTIFS DE L’UNTE D’ENSEIGNEMENT
Objectif général : Comme objectif général, le cours est destiné à faire acquérir à l’étudiant et au
chercheur la maîtrise des outils d’analyse économique et aider à la compréhension des grands
problèmes économiques et sociaux qui se sont posés et qui se posent aux sociétés humaines.

Il vise surtout à informer l’étudiant et le chercheur sur les grands défis et enjeux de société afin de
comprendre les déterminants de la politique économique et sociale menée dans les espaces
géographiques constitués depuis l’origine de l’homme jusqu’à nos jours

Objectifs spécifiques : Comme objectifs spécifiques, le cours est destiné à susciter l’éveil au
débat d’idées de société, à favoriser le goût de la recherche historique, à faire comprendre la
méthodologie appropriée de recherche en sciences sociales ou humaines et à préparer les futurs
cadres à la gestion des entités sociales et spatiales en connaissance des conditions environnantes.

AVRIL 2020
COMMISSION LMD-UL
2.2 CONTENU DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT
Bref descriptif de l’UE : (max. 10 lignes)

Le cours s’articule autour de trois grands axes à savoir les fondements de l’histoire
économique qui va de l’antiquité à la révolution industrielle (-8000 à 1750), les données
fondamentales de la véritable histoire économique (1750 à nos jours) et la place de l’Afrique
dans cette histoire économique.

Plan du contenu d’enseignement (parties, chapitres et sous-chapitres)


Séance n° Rappel des objectifs Titres des parties/ chapitres / sous-chapitres
spécifiques
1 Connaitre les fondements de Genèse de l’histoire des faits économiques et
l’histoire économique sociaux
2 Connaitre les fondements de L’économie des sociétés antiques et
l’histoire économique médiévales
3 Dynamique de la véritable L’histoire économique durant la première moitié
histoire économique du 19e siècle
4 Dynamique de la véritable L’histoire économique de 1850 au début de la
histoire économique première guerre mondiale (1914)
5 Dynamique de la véritable L’histoire économique de l’entre-deux guerres
histoire économique 1914-1945
6 Dynamique de la véritable L’histoire économique de l’après-guerre (1945 à
histoire économique nos jours)
7 Histoire économique de 1850 L’évolution des grands secteurs
à la fin de la 1ère guerre
mondiale 1919
8 Histoire économique de 1850 Le soubassement de l’économie durant la moitié du
à la fin de la 1ère guerre 19e siècle
mondiale 1919
9 Histoire économique de 1850 L’économie des puissances
à la fin de la 1ère guerre
mondiale 1919
10 Histoire des faits économies de L’économie de guerre
l’entre-deux-guerres
11 Histoire des faits économies de La grande dépression de 1929
l’entre-deux-guerres
12 Histoire économique de l’après- La physionomie de l’économie mondiale de la
guerre : de 1945 a nos jours seconde moitié du 20e siècle
13 Histoire économique de l’après- Les grandes puissances de la seconde moitié du
guerre : de 1945 a nos jours 20e siècle
14 Histoire économique de l’après- Les clignotants conjoncturels de la seconde moitié
guerre : de 1945 a nos jours du 20e siècle
15 Histoire économique de l’après- Dynamique des faits spécifiques au Tiers-Monde
guerre : de 1945 a nos jours durant la 2e moitié du 20e siècle
16 L’Afrique dans l’histoire Les faits économiques et sociaux pré
économique contemporains
17 L’Afrique dans l’histoire Les faits économiques et sociaux contemporains
économique
AVRIL 2020
COMMISSION LMD-UL

Modalités d’évaluation : (période, type d’activité, organisation, etc.)

Bibliographie :
Une abondante littérature existe en la matière que l’étudiant peut consulter dans ce cours avant la
table des matières.

Cependant les considérations et informations ci-après d’une revue succincte de la littérature


économique peuvent servir de référence ou de guide à l’étudiant et au chercheur.
Divers auteurs ont traité de l’histoire économique et se retrouvent dans tous les espaces
économiques.

En nous fondant sur cette pensée de Mantoux1 : « l’histoire économique est l’économie politique
d’hier et l’économie politique d’aujourd’hui est l’histoire économique de demain », l’on peut
considérer que la science économique et l’histoire économique s’interpénètrent.
Si la science économique a pour fondement l’activité économique, tous les faits engendrés par cette
dernière, dont on retrace l’histoire, constituent l’histoire des faits économiques et sociaux ou
l’histoire économique.
Il existe donc une abondance littérature dont on peut s’inspirer pour l’étude de l’histoire économique
en l’occurrence :
• Baudin , Précis d’histoire des doctrines économiques, Paris, 1947 ;
• Boulding, A reconstruction of economics, Londres, 1940 ;
• Clark, The conditions of economic progress, Londres, 1940;
• Cipolla, Histoire économique de la population mondiale, Gallimard, Paris 1965;
• Clough, Histoire économique des Etats-Unis depuis la guerre de sécession (1865-1952),
• Puf, Paris 1953 ;
• Denis, Histoire de la pensée économique, Puf, Paris 1967 ;
• Flamant, Les crises et récessions économiques-Que sais-je, Puf, Paris 1974 ;
• Fourastié , Le grand espoir du 20è siècle, Gallimard, Paris 1965 ;
• Guitton, Économie politique, Dalloz, Paris, 1967 ;
• Ki-zerbo, Histoire de l’Afrique noire, Hatier, Paris, 1988 ;
• Knight, the ethics of liberalism, Economia, Londres, 1939 ;
• Mantoux, L’histoire et sociologie, revue synthèse historique, Paris, 1903; La revolution
industrielle au 18e siècle en Angleterre, Genin, Paris, 1959;
• Philip, Histoire des faits économiques et sociaux, Aubier Montaigne, Paris s.d.
• Salon, Histoire économique contemporaine, Masson, Paris s.d.
• Zvorikine, Révolution industrielle progrès technique, Unesco-Laffont, Paris, 1963 ;

1
MANTOUX P., La révolution industrielle au 18 e siècle Angleterre, Éditions Genin, Paris, 1959.
AVRIL 2020
COMMISSION LMD-UL
3. DEVELOPPEMENT DU CONTENU ET ACTIVITES D’APPRENTISSAGE

Mettre ici le contenu de l’enseignement ; l’idéal étant que les découpages de votre contenu
s’adaptent aux 12 semaines d’enseignement requis. Exemple 1 chapitre par séance, ce qui ferait
un total de 12 chapitres pour tout le support.
Structurer complètement le contenu c’est-à-dire par exemple : les chapitres sont découpés en sous
chapitres….
Introduisez des illustrations de votre contenu (on ne pourra pas mettre juste des éléments à
recherche sur le net) :
✓ éléments insérés directement :figures annotées, tableaux, photos, graphiques etc…… et
✓ éléments à rechercher sur internet avec des liens fournis pour que l’étudiant puisse accéder
à des exemples et/ou des illustrations.
✓ documents d’approfondissement.
A la fin (ou au début) de chaque sous-chapitre ou chapitre (ou séquence), proposer des activités
d’apprentissage : exercices, travaux à faire qui vont amener les étudiants à atteindre les objectifs
poursuivis.

REMARQUES IMPORTANTES POUR SCENARISER LE SUPPORT DE COURS


1- l’étudiant sera seul à travailler avec ce document. Nous vous exhortons donc à l’alimenter avec
beaucoup d’activités d’apprentissage / d’exercices pour éviter que l’apprentissage se réduise à la
simple lecture du contenu proposé.
2- Ceux qui le souhaitent peuvent présenter certaines parties ou séquences sous forme
d’enregistrement audio ou vidéo.
3- Des séances d’échanges peuvent être organisées de temps en temps sur la plateforme RESCOUL
pour répondre aux questions des étudiants.
4- Les séances en présentiel qui seront organisées dès la réouverture de l’université permettront de
travailler avec les étudiants sur les activités d’apprentissages et d’approfondir le contenu, à travers
la correction des travaux proposés et les échanges avec les étudiants sur différents aspects du
contenu.

SEANCE N° 1
Objectif :
Consignes / activités d’introduction (éventuellement)
Contenu :
Activités :

AVRIL 2020
COMMISSION LMD-UL
SEANCE N° 2
Objectif :
Consignes / activités d’introduction (éventuellement)
Contenu :
Activités :

SEANCE N° 3
Objectif :
Consignes / activités d’introduction (éventuellement)
Contenu :
Activités :

SEANCE N° 4
Objectif :
Consignes / activités d’introduction (éventuellement)
Contenu :
Activités :

Ainsi de suite jusqu’à la séance n° 12.

4. ACTIVITES COMPLEMENTAIRES (éventuellement)

Autres activités d’apprentissage (éventuellement)

5. DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES
Documentation complémentaire d’approfondissement (éventuellement), liens utiles

AVRIL 2020
UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

TRAVAIL LIBERTE PATRIE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

UE :

HISTOIRE DES FAITS ECONOMIQUES ET SOCIAUX

DEPUIS L’ANTIQUITE JUSQU'A NOS JOURS

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

1
INTRODUCTION GENERALE

L’histoire économique se fonde essentiellement sur des faits économiques et sociaux


dont l’agencement facilite la compréhension de l’évolution des sociétés humaines, la
maîtrise de la connaissance des sciences économiques.
L’histoire économique étudiée s’appuie sur les données de l’histoire universelle qui
en facilitent la compréhension.
L’histoire économique contribue beaucoup à l’enrichissement des connaissances
scientifiques et techniques pour peu qu’elle appréhende les faits dans leur globalité.

Analyser l’histoire des faits économiques et sociaux constitue une tâche difficile, vu
l’importance des faits économiques et sociaux du point de vue de leur nombre et aussi
du point de vue de la période que cette histoire couvre. Etudier cette histoire revient à
l’associer à l’histoire de la pensée économique à celle des idées.
On n’arrive pas à établir une préséance entre les deux histoires car les deux
réagissent l’une sur l’autre par interaction. Tel fait économique ou social a motivé
telle idée ou pensée économique ou sociale. Telle idée économique s’est matérialisée
ultérieurement par un fait économique. D’où l’intérêt représenté par le thème que
nous approfondirons, du fait qu’il s’agit d’en faire l’histoire en remontant aussi loin
que possible dans le temps.
Même si la véritable histoire des faits économiques et sociaux commence avec la
véritable révolution industrielle, il n’en demeure pas moins vrai que sa valeur dépend
de la connaissance de la situation antérieure à cette révolution industrielle. Cette
répartition ‘’diptyque’’ de l’histoire des faits économiques et sociaux répond au souci
de considérer les faits de la première époque comme diffus et ceux de la deuxième
époque comme caractéristiques.
Aussi les événements économiques de l’Antiquité à l’avènement de la Révolution
industrielle représentent-ils des éléments mineurs tandis que les événements
économiques, de l’avènement de la révolution industrielle à nos jours, constituent-ils
des éléments majeurs dont les manifestations pèsent de tout leur poids sur les
évènements récents.

2
La répartition diptyque de l’histoire économique se présente dès lors comme
suit :

Révolution
Industrielle
Antiquité (- 8000) 0 Faits caractéristiques (majeurs)

Faits diffus (mineurs) JC nos jours (2 000…)

1750

Cette répartition facilite l’analyse historique car elle permet de considérer l’époque
antérieure à la révolution industrielle (1750) comme celle durant laquelle l’histoire
économique constituait ses bases (fondements) tandis que l’époque après la
révolution industrielle amorçait la dynamique de la véritable histoire
économique.

Toute l’histoire économique de l’humanité s’est déroulée comme si avant la


révolution industrielle le caractère statistique des faits économiques et sociaux qui
entraînera des bouleversements profonds dans l’organisation des sociétés humaines.

La révolution industrielle va entraîner des bouleversements et des mutations


jamais constatées auparavant et charger la physionomie non seulement des
économies nationales mais aussi des relations économiques internationales.

Elle permettra de propulser au-devant de la scène mondiale les puissances


industrielles qui ont bénéficié des bienfaits de la science et de technique pour réaliser
leur progrès économique et social.

3
TITRE PREMIER : FONDEMENT DE L’HISTOIRE ECONOMIQUE

Chapitre I : Genèse de l’histoire des faits économiques et sociaux

La compréhension de l’histoire économique nécessite l’assimilation des concepts


qu’elle prend en compte (fait économique, fait social, pensée économique) à travers
leur définition, leur dimension et leur insertion dans les différentes étapes de l’histoire
économique de l’homme.

La genèse comporte les éléments qui fondent l’histoire économique (HFES) qui
justifient sa pertinence et surtout son importance dans l’évolution des sociétés
humaines.

SI - Définition des concepts et interactions

Paragraphe 1 : Signification de la notion de fait économique

Un fait économique caractérise un évènement qui se produit dans l’univers ou la


vie économique et dont les manifestations bouleversent le comportement de la
société.
Le fait économique provient ou fait partie du fait social et ne peut se concevoir sans
celui-ci.
Dans les sociétés humaines, la concomitance des évènements économiques et sociaux
se manifeste régulièrement si bien qu’il est difficile parfois de faire la différence entre
ce qui apparait comme un fait économique et ce qui se manifeste comme un fait
social.

Paragraphe 2 : Signification du concept de fait social

Un fait social caractérise toute forme d’activité, tout acte, toute combinaison, toute
formule adaptée par l’individu en vue d’aménager ses rapports avec la communauté

4
dont il fait partie. Il constitue un évènement de même genre que le fait économique
avec cependant un champ d’application plus étendu
Un fait économique ne peut se produire sans impact sur un fait social. L’économie
prenant naissance dans une société organisée ou qui s’organise, le fait social
engendre le fait économique et vice-versa.
Préséance entre Fait Economique et Fait social

Fait économique et fait social se confondent et quelle que soit l’économie que l’on
étudie, la référence à l’un n’exclut pas celle de l’autre.
Pour l’Antiquité, le moyen-âge et l’époque préindustrielle, loin de nous cantonner
dans l’analyse de ces phénomènes, nous décrirons l’organisation économique propre à
chacune des périodes.

5
SECTION II – L’ECONOMIE ANTIQUE ET MEDIEVALE

Situer l’Antiquité dans le temps nécessite le retour à l’origine des sociétés. Sa


délimitation difficile contraste avec celle du Moyen-âge ; les historiens voient son
origine autour de l’an 8000 avant Jésus-Christ et son terme vers les années 476 après
Jésus-Christ ; la fin de l’Empire romain (476) marque le début du Moyen-Age qui
s’étendra jusqu’en 1450, date de la prise de Constantinople par les Turcs.
Nombreuses sont les organisations économiques (systèmes ou régimes) qui ont
marqué ces deux époques historiques.
Rappel :
Antiquité :-8000 à 476
Moyen-Age : 476 – 1450
Economie de transition : 145 – 1500
Economie Préindustrielle : 1500 – 1750
Economie Industrielle : 1750 – Nos jours

PARAGRAPHE I – L’ECONOMIE ANTIQUE

Régime économique et pensée économique s’entremêlent lorsqu’on s’intéresse à


l’économie antique. Deux sortes d’organisations économiques antiques : l’économie
primitive et l’économie fermée de famille et de manoir.

A – L’économie primitive

La cueillette, la chasse, la pêche constituent ce qu’on dénomma la première étape de


l’économie primitive. L’homme se comporte en véritable nomade. Il en sera ainsi
pour la deuxième étape dite pastorale ou l’activité de berger prend le pas sur toutes les
autres formes d’activités1

Fatigué par cette vie nomade l’homme s’adonnera à l’agriculture. Cette étape fait de
l’homme un sédentaire, étape dénommée communément agricole.

1
GUITTON Henri, Economie politique – T.1.-., Précis Dalloz, Paris, 1967, p.19. (Sixième édition).

6
La découverte de l’agriculture et de la domestication des animaux ont été
appelées par bon nombre d’économistes, la première grande révolution
économique dont l’effet immédiat fut la création d’une brèche dans la continuité
du développement historique.

Cette révolution agricole n’intervient que par suite de changements profonds dans les
niveaux de culture (progrès de la pensée, du comportement, etc.) et des conditions
naturelles du milieu.
Tout compte fait, il n’y a pas de véritable fait économique dans l’économie primitive.

B – L’économie fermée de famille et de manoir

L’agriculture a fixé l’homme sur sa terre. Celle-ci lui procure tout ce dont il a besoin.
Cette étape coïncide avec la formation des groupes sociaux que l’on retrouve dans
presque toutes les sociétés anciennes : famille, clan, tribu, village.
La famille devient le véritable noyau économique qui vit en cercle “fermé” sur la base
de l’autoconsommation. Il n’y a aucun surplus dans la production

L’économie antique est caractérisée par la stagnation des techniques, de l’esclavage et


de faits économiques diffus.

a) L’importance économique de l’esclavage

Elle représente l’énergie à l’état brut et ses sources sont variées. Les guerres
alimentaient l’esclavage et l’acquisition d’esclaves ce qui constitua un des profits
majeurs des guerres antiques.
Quelles que soient les sources de l’esclavage, ce dernier fait l’objet de commerce
régulier. L’esclave constitue une marchandise, une chose dont la valeur ne diffère pas
de celle des bêtes.

b) La stagnation des techniques

Les techniques propres à l’économie antique de type familial sont caractérisées par les
moyens de production très archaïques. L’existence de machines ne se substitue pas à
l’effort de l’homme mais permet à celui-ci de s’appliquer avec une plus ou moins
grande efficacité.

7
Mais du fait que les techniques utilisées pour les réaliser sont demeurées les mêmes
durant des siècles, l’on a pu parler de stagnation des techniques de l’économie
antique.

c) Faits économiques diffus

Les évènements économiques qui caractérisent l’antiquité se révèlent à des échanges


par i le troc et la monnaie.

1 – L’âge du troc
Toutes les civilisations utilisaient le troc comme système d’échange. Avec un collier,
l’on peut obtenir une paire de sandales ; quelques grammes de produits jardiniers
permettaient d’obtenir du pain. La génération de ce système économique incomba aux
Phéniciens qui échangeaient les produits de l’agriculture contre les objets fabriqués
par l’artisanat. Si les produits faisant l’objet de troc dépassent une certaine quantité,
l’on recoure à une unité de compte constituée par diverses sortes de métaux précieux.

Cette pratique marque la fin du système de troc et l’aube d’un autre système : la
constitution d’un système monétaire. Tandis que chez les Assyriens les échanges les
plus importants s’effectuaient par l’intermédiaire des lingots, chez les Egyptiens un
étalon de cuivre servait de référence pour les prix mais à titre subsidiaire. Nous
touchons là la notion de monnaie symbole.

2- L’âge de la monnaie

L’importance des marchandises faisant l’objet de troc a introduit l’utilisation d’unité


de compte qui a amené à l’âge de la monnaie.

La monnaie devient le lingot de métal précieux dont le poids, la puissance d’achat


sont garantis par le type qui s’y trouve empreint.

Le système monétaire se généralisera rapidement. De la Grèce, il touchera tout le


bassin méditerranéen et les Etats en feront le signe de leur puissance.

8
Il donnera bientôt l’impulsion aux échanges qu’il rendit cependant complexes au 16e
siècle par suite de la rivalité et de la vanité des sites, ce que corrobore la prolifération
des étalons monétaires.

L’émission de la monnaie s’inscrit dans les mœurs et l’autorité légale s’en réserve la
frappe ou l’émission que ce soit en Grèce ou en Rome.
Tels ont été les faits économiques diffus qui ont marqué l’économie antique et vis-à-
vis desquels les penseurs de l’Antiquité ne demeurent pas indifférents.

C – Les penseurs de l’Antiquité

Trois courants de pensée se dessinent et s’affirment : le courant de pensée


hébraïque, le courant de pensée grec, le courant de pensée romain

1 – Le courant de pensée hébraïque


Il caractérise une pensée religieuse qui condamne la richesse. L’argent et l’or, en
d’autres termes la richesse, ne représentent rien a côté de la noblesse d’âme.

2 – Le courant de pensée grec

Il définit l’organisation de la vie dans les cités. Deux auteurs dominent le courant de
pensée grecque : Platon et Aristote.

Pour Platon (427-348 ou 347 J.C.), la vie sociale de l’homme doit être organisée en
vue de la vie future. La vie actuelle n’est que le reflet de la vie future et
l’organisation économique sert d’instrument au salut des âmes. Platon recherche
une définition de la justice dans la société et dans l’individu.
La cellule sociale de base : la famille monogamique s’appliquera sous le contrôle de
l’Etat qui édictera des lois appropriées. Les inégalités éventuelles trouvent leurs
atténuations dans une fiscalité qui rétablira l’égalité économique. La véritable égalité
et la véritable justice nécessiteront un système démocratique de désignation des
dirigeants.

Pour Aristote, 384-322, l’organisation de la vie économique constitue un élément


adapté à la finalité propre de l’être humain. Il s’oppose à tout point de vue à Platon

9
dont il combat le communisme. Il considère que le partage de la vie d’autrui, la
mise en commun des biens représente une entreprise difficile. Il épouse le
principe de la propriété privée et accepte la communauté de l’usage de la
propriété. Autant il condamne le communisme, autant il enseigne la ‘’répudiation’’
de la recherche illimitée de la richesse, du profit, de gain matériel. De ce fait, il
condamne le commerce et les activités financières qui éloignent du bonheur,

Aristote considère que l’esclavage constitue une institution acceptable et dans


l’organisation économique de la cité, il trouve normal que les esclaves, c’est-à-dire les
sous-hommes – s’occupent du travail et de la production des biens. L’esclavage se
justifie par l’infériorité congénitale de certains hommes qui doivent produire pour la
satisfaction des intérêts des membres libres de la collectivité. Les esclaves qui
possèdent la nature d’hommes libres constituent une exception

Dans sa tentative de représentation de l’organisation économique Aristote définit les


modes naturels d’acquisition des biens : c’est l’agriculture, l’élevage, la pêche, la
chasse. La condamnation du commerce par Aristote s’explique par le fait qu’il
considère cette activité comme un moyen artificiel d’acquisition des biens. Il accepte
volontiers la pratique du troc mais condamne l’usage de la monnaie, base du
commerce qui en s’introduisant dans la cité corrompt toutes les activités humaines.

3- Le courant de pensée romain

Héritiers des Grecs, les Romains ont moins marqué l’Histoire par l’Économie que par
le Droit.

L’absence de véritable pensée économique romaine s’explique par les révoltes


nombreuses d’esclaves, dictature du pouvoir, inégalités sociales et par une mauvaise
organisation économique.

Vers le 2e siècle, l’État favorise la concentration des exploitations agricoles et


développe l’exploitation de type esclavagiste, ce qui freine l’essor des techniques de
production et de la productivité du travail. Les premières crises monétaires et fiscales
apparaissent et aggravent le déficit de la balance commerciale. L’inflation s’installe et
avec elle les troubles sociaux se multiplient.

10
Toute tentative d’insurrection aristocratique ou paysanne est mâtée. L’économie
stagne et le système d’économie fermé réapparaît à nouveau. Devant toute cette
politique incohérente faite d’anarchie, de dictature, de difficultés économiques, les
penseurs se détournent de l’histoire des faits économiques et sociaux.

Avec l’économie antique, l’étape de la vie nominale et pastorale a conduit à celle


de la vie sédentaire et agricole qui a débouché sur l’étape de la formation des
groupes sociaux. La période qui suivra demeurera très riche en événements.

PARAGRAPHE II- L’ÉCONOMIE MÉDIÉVALE

Elle se caractérise par un contraste avec la période antérieure. L’activité commerciale


de trouve perturbée dès le 6e siècle par suit des invasions barbares.

A la décadence sociale et politique, à la décadence économique centrée sur la


disparition de tout système monétaire et commerciale fera suite deux siècles plus
tard, une renaissance du commerce dont l’essor s’explique par la complexité
grandissante de la monnaie et l’apparition progressive des techniques nouvelles
destinées à promouvoir le développement harmonieux du système de charge bancaire.
Cette évolution se fera de façon lente.

Le commerce renaît au 8e siècle avec l’importation des produits venus d’Orient à des
prix élevés et l’exportation de produits (des draps et des armes) des pays voisins de la
mer du nord. Juifs, Scandinaves et Lombards excellent dans ce commerce.
La monnaie et la réforme monétaire vont donner l’impulsion aux échanges.

SECTION III- L’ÉCONOMIE PRÉINDUSTRIELLE DU 16e AU 18e SIECLE

Le capitalisme commercial des 12e et 13e siècles cèdera la place au capitalisme


commercialo-financier du 16e siècle dont la poussée annonce le capitalisme moderne.

11
PARAGRAPHE I – LES CARACTÉRISTIQUES

Loin d’être une économie véritablement industrielle, les économies des 16 e, 17e et 18e
siècles présentent un aspect commercial et financier avec les tendances
industrialisantes d’où l’appellation d’économie préindustrielle. Les techniques
nouvelles appliquées au Moyen-âge trouveront leur généralisation à partir du 16e
siècle. Les pratiques bancaires (assurances, lettres de charge en aval ou endossement)
s’inscrivent dans les mœurs.

PARAGRAPHE II- LE SYSTÈME ÉCONOMIQUE

La fin du Moyen-âge amène l’organisation d’États territoriaux autour des cités dans
lesquelles, les hommes d’affaires jouent un rôle de premier plan.
Ces deniers constitueront une classe sociale dite bourgeoisie d’affaires. Ils érigent
avec le concours de penseurs, un système économique basé sur le mercantilisme et le
capitalisme commercial et financier s’étalant entre le 16e et 18e siècles.

A- Le mercantilisme

La doctrine mercantiliste ou mercantilisme apparut ente la fin du 15e siècle et le début


du 18e siècle. Il recommande à l’État l’utilisation de la puissance en vue de la
défense des intérêts nationaux.
La vie politique et l’activité économique ne peuvent être réglées que par l’État, le
contrôle du secteur primaire, secondaire, tertiaire conduirait à une meilleure
solution.
En conséquence, il faut maintenir dans l’État la quantité d’or et d’argent
nécessaire à la satisfaction des besoins nationaux (payement des fonctionnaires, de
l’armée, goût de luxe du peuple, les facilités d’échanges, etc.).
Le nationalisme naissant fit que chaque pays européen adopta la politique
commerciale qui cadrait le mieux avec ses réalités et objectifs, cependant que des faits
économiques importants apparaissent partout ailleurs.

12
1- La diversité de mercantilisme

Trois formes de mercantilisme sillonnèrent l’Europe avec tout ce que cela implique
comme conséquences découlant de leur application.

a) Le Bullionisme

Il coïncide avec la découverte de l’or dans le Nouveau Monde. L’Espagne et le


Portugal en tirèrent largement profit. La garantie de la toute-puissance étatique
découlait de l’accumulation d’or et d’argent dont il fallait faciliter et pénaliser ou
interdire l’exportation.

b) L’Industrialisme ou le colbertisme

Il s’applique en France et englobe l’ensemble des mesures susceptibles de favoriser


l’expansion du commerce et de l’industrie au profit de l’exportation. Pour Colbert, le
mercantilisme est un système économique empirique au service de l’État, dû aux
conditions générales du 17e siècle. En France, le mercantilisme industriel amène le
développement des manufactures, et le blocage des importations.

c) Le Commercialisme

Il constitue l’apanage de la Grande-Bretagne. Les mesures de politique économique se


fondent sur la base du système des contrats et de la balance du commerce. Le
premier système stipule qu’une partie de la valeur des ventes anglaises à l’étranger
doit être rapatriée et que celle des achats étrangers en Grande-Bretagne ne doit pas
quitter le pays.

Le deuxième voudrait que la balance commerciale d’un pays soit favorable. Ainsi
la valeur des exportations dépassera celle des importations et l’excédent se règlera en
monnaie nationale.
Pour ce faire, une ‘’dévaluation déguisée’’ s’impose. Ce que fit la Grande-Bretagne
Quel que soit le pays concerné, le mercantilisme engendra en Europe l’inflation. Il
circule plus de métal précieux dans les économies qu’il n’en faut. L’enrichissement

13
des uns entraînent l’appauvrissement. Les convoitises réciproques engendrent des
conflits qui de part et d’autre ont des répercussions profondes : la lutte entre les divers
impérialismes maritimes.

2- Les faits économiques marquants

L’unité dans le domaine commercial aux 16e, 17e, 18e siècles se résume en un mot :
mercantilisme qui occasionna des fluctuations de prix liées à l’abondance ou à la
pauvreté du stock monétaire. Baisse et hausse des prix se sont succédé dans le temps
et dans l’espace.

Les techniques financières se perfectionnent. Aussi verre-t-on apparaître aux Pays-


Bas à Amsterdam en 1609, la première banque publique de grande envergure. La
Banque d’Angleterre suivra en 1694. Toutes ces institutions financières jouent à la
fois le rôle de banque de dépôt, de crédit, de payement et de change.

A la fin du 18e siècle, des tendances libéralisantes (théorie classique), naissent sous la
plume de certains auteurs tel qu’Adam Smith, Turgot et Quesnay. Au moment où les
révolutions grondent en Europe, l’Amérique-se prépare à se soustraire de la
domination européenne qu’acceptent difficilement la colonie et les entreprises
coloniales.

B- Le capitalisme commercial et financier

Le mercantilisme joue un rôle transitoire entre l’économie inorganisée et l’économie


organisée.
Vers la fin du 18e siècle, le régime économique qui s’installe est de type commercial
et financier.
Commercial par suite du rôle prépondérant des marchands dont les commandes
vont soit aux artisans soit aux manufactures.
Financier car les banques financent le développement des échanges. Des
dépenses grandioses découlent de l’élargissement des affaires.

Partout, le libéralisme progresse mais lentement avec parfois des regains de


protectionnisme consécutifs à la baisse générale du niveau des prix.

14
Les transformations de l’époque de l’économie préindustrielle des 16e, 17e et 18e
siècle ont marqué le domaine des idées et des faits. Leurs tendances tracent une
situation évolutive. Tous les pays connaîtront des situations identiques.

L’époque contemporaine avec des faits économiques réels se profile. Le contour


du monde se précise. Les auteurs ne joueront plus un rôle déterminant dans
l’apparition des événements. Ceux-ci s’imposent du fait de la structure du
système mis en place.

15
*

* *

Les époques antiques et médiévale couvrent la plus longue période de l’histoire


économique et demeurent riches en événements économique et sociaux spécifiques à
l’évolution attendue des sociétés humaines.

La période antique a permis à l’homme dans l’adolescence où il prend conscience de


sa destinée et commence par recourir beaucoup à la raison qu’à l’instinct.

Les structures économiques et sociales s’affirmaient, les moyens d’échange se


perfectionnaient, et les courants d’échanges s’effectuaient malgré les vicissitudes de
la politique qui restait basée sur l’instinct de conquête et de domination.

Grâce à l’esprit créatif de l’homme, à sa capacité d’adaptation aux nouvelles


conditions, la transition de l’antiquité vers le Moyen-âge s’est inscrite dans la
continuité, source d’enrichissement et de progrès.

Les frontières auparavant inexistantes se constituaient dans des espaces


géographiques bien délimités que le pouvoir politique s’acharnait à la sauvegarde
mais surtout à étendre que restreindre car l’appétit du pouvoir s’installait dans les
mœurs politiques de l’époque.

16
Chapitre II : LES FORMES DE SOCIETES DE L’HISTOIRE
ECONOMIQUE

Les formes d’organisations économiques mises en place pour l’être humain durant
son évolution ont occasionné l’installation de formes de sociétés dans lesquelles
s’organise et se déroule la vie humaine dont le souci essentiel est la mise en œuvre
d’une activité économique.

SECTION 1 – L’ÉCONOMIE DES SOCIÉTÉS ANTIQUES

Elle s’étend à toutes les sociétés qui, historiquement, font partie de l’antiquité depuis
l’Égypte ancienne jusqu’à la Rome antique en passant par la Mésopotamie et les cités
méditerranéennes.

PARAGRAPHE 1 – L’ÉGYPTE ANCIENNE

L’économie de l’Égypte ancienne est de type esclavagiste, terrien, massif et étatisée.


Elle profite de conditions géo climatiques favorables avec la vallée du Nil, riche et
propice à l’agriculture et à la politique de grands travaux d’aménagement.
L’agriculture constitue l’activité fondamentale de la population. A côté du secteur
agricole, l’Égypte ancienne exploite les gisements de mines du Sinaï.

PARAGRAPHE II- LA MÉSOPOTAMIE

Le pays jouit d’une économie terrienne et contrôlée, possède des conditions géo
climatiques identiques à celles de l’Égypte. Le sous-sol du pays est moins riche que
celui de l’Égypte mais dans le domaine agricole, la richesse et la fertilité du sol
permettent en Mésopotamie d’avoir une agriculture plus productive.
Le développement agricole donne l’impulsion aux fonctions bancaires.
Le troc des métaux précieux se réalise avec l’instauration du système bimétalliste.
L’économie mésopotamienne évolua identiquement à une économie de type libéral

17
moderne et facilita une certaine stratification sociale qui profite à la classe aisée
moins nombreuse.

La construction du pays sur le plan politique et économique fut freinée par les
invasions hittites ou Assyriennes. Les dégâts causés par ces invasions eurent sur la
Mésopotamie des répercussions profondes.

PARAGRAPHE III-LES CITÉS MÉDITERRANÉENNES

Les cités méditerranéennes telles que la Phénicie, les cités helléniques, les cités
romaines, se caractérisent économiquement par un quasi-capitalisme commercial avec
une spécificité propre à chaque cité. Ce qui justifie leur étude distincte et succincte.

A- La Phénicie

Cette ancienne contrée de l’Asie antérieure possède une côte étroite et aride peu
propice à l’agriculture. La mer offre le terrain d’activité privilégié facilitant ainsi le
passage de convois divers. Les populations s’adonnent surtout au commerce de
blé, d’huile, de bois servant à la construction de flottes pour lesquelles elles fondent
des ports vivant comme de véritables principautés autonomes unies par une étroite
solidarité commerciale.
Les Phéniciens s’érigeront en véritables courtiers entre l’Occident et l’Orient, créeront
des comptoirs tout autour de la Méditerranée pour permettre à leurs navires de placer
les produits de leurs industrie (bronze, pourpre, verre, bijoux, meubles, tissus).
L’activité économique de la Phénicie consiste en l’achat et revente de produits,
en contrefaçon d’articles grecs.

C- Les Cités grecques

L’histoire économique des cités grecques s’étend sur une longue période allant de l’an
2000 à 1200 avant J.C
Au Ier millénaire avant J.C, une civilisation brillante s’étend autour de la
Méditerranée, la civilisation grecque.
Les grecs vivent sur des plaines étroites, sur le littoral ou à l’intérieur des terres, dans
un espace où la montagne est omniprésente. La mer est essentielle pour leurs

18
communications. L’agriculture occupe près de 80% de la population, les céréales,
l’olivier et la vigne sont les productions essentielles avec l’élevage des ovins et
caprins.
Le monde grec est divisé depuis le VIIIème siècle A.J.C. en une multitude de cités
(petit état indépendant regroupant une ville principale et les campagnes alentours).
Les cités fondent des colonies

Des cités indépendantes

A partir du VIIIème siècle et jusqu’au VIème siècle A.J.C. les cités grecques fondent
des colonies (Cité fondée par des Grecs hors de Grèce) qui deviennent indépendantes.
La guerre fait partie des relations habituelles entre les cités et certains conflits peuvent
durer plusieurs dizaines d’années.

PARAGRAPHE IV-L’ÉCONOMIE ROMAINE

Pour comprendre l’économie de la Rome antique, il faut placer la cité dans son cadre
historique. Les diverses recherches ont révélé les traces de civilisation dès l’âge de fer
près du Tibre qui arrose Rome. Celle-ci, fondée vers -750, s’organise sur une base
tribale, s’adonne à une activité pastorale d’où l’on a pu parler d’économie familiale ou
tribale fermée.

En fait, de l’économie pastorale des origines, on est passé à l’économie agricole.


L’organisation économique romaine varie selon les époques où elle se situe.
D’ordinaire on distingue quatre époques qu’il convient d’analyser pour en saisir
l’organisation économique.

A- L’époque royale

Elle possède une organisation agraire complexe où la terre est partagée en lots
héréditaires appartenant à des clans qui utilisent un outillage agricole rudimentaire.
L’économie de l’époque royale est donc une économie terrienne progressive qui
s’ouvre sur l’extérieur.

19
B- L’époque républicaine

Elle coïncide avec la période d’expansion coloniale, où l’ambition romaine paraissait


sans limite. L’unification de la politique créa les conditions d’une organisation
économique type. Cette dernière a pour base l’agriculture.

1) L’organisation agricole

Elle découle des conquêtes. Les grandes propriétés qui naissent proviennent des terres
conquises ou des domaines expropriés.
Cette organisation agricole, donne néanmoins l’impulsion au commerce et aux
banques.

2) Le commerce
Les conquêtes romaines se justifient par la recherche de débouchés et de profit.
L’exploitation des colonies créera un courant à sens unique où les colonies alimentent
la métropole en métaux précieux accaparés par une élite.
Cet afflux de métaux précieux (or, surtout) déclencha dans l’économie romaine la
hausse des prix du matériel alors que les prix des denrées de base baissent parce
qu’elles sont extorquées aux colonies.

3) Les banques
Le système économique établi par Rome utilise la monnaie pour les échanges. Les
banques s’érigèrent en véritables marchés d’actions et d’obligations.

C- L’époque du Haut Empire

Elle débute en l’an 31 avant Jésus-Christ. La poursuite des conquêtes vers l’ouest
marque le début de l’européanisation’’.
Sur le plan politique et administratif, le pays fut organisé en régions et en provinces
dotées d’un corps important de fonctionnaires.
Dans le domaine agricole, le mouvement de concentration des terres se poursuit avec
comme corollaire l’abaissement du taux d’intérêt et la suppression de la mise en
servitude des débiteurs.

20
L’exploitation directe par les esclaves et l’apparition des tenures annoncent la
structure domaniale du Moyen-âge.

Sur le plan commercial et bancaire, l’exploitation forcenée des colonies continue avec
la persistance du détournement de trafic et de l’afflux des métaux précieux.

Sur le plan social, le développement agricole et industriel accentue la prolétarisation


de la classe non possédante à laquelle on continue de distribuer gratuitement les
vivres. La classe possédante accumule les richesses sans se soucier des menaces de
crises sociales.

SECTION II- LE SYSTEME DOMANIAL ET ARTISANAL

L’économie médiévale ou féodale couvre la période du Moyen-âge, âge de transition


et de mutation, doté d’une originalité propre. Les auteurs situent le début du Moyen-
âge théoriquement à la chute de l’Empire d’Occident (4eme au 5eme) siècle après Jésus-
Christ et son terme à la fin du 14e siècle après Jésus-Christ.

L’économie européenne ne s’installe véritablement dans le nouveau système que vers


le 11e siècle puisqu’avant ce siècle, le centre économique du monde connu se déplaça
vers le nord.

Deux systèmes caractériseront cette période : le système domanial et le système


artisanal. Dans les lignes qui suivront l’on essayera d’approcher les traits
caractéristiques de chacun d’entre eux.

PARAGRAPHE I – LE SYSTEME DOMANIAL

L’avènement de ce système découle des invasions. L’effet de celles-ci fut de morceler


les terres en vue d’en donner aux envahisseurs, de créer l’insécurité qui favorise le
regroupement et le patronage, d’insuffler lentement des pratiques simples rendant
impossible la continuation du système économique de l’empire romain à son apogée.

21
A –Caractéristiques du système

Le fondement de ce système est l’économie de subsistance dans laquelle on assure les


besoins vitaux de la population et où le profit ne motive plus les individus. Cette
économie totalement fermée comporte des unités assurant chacune leur subsistance.
Le système domanial donnant naissance à ce que d’aucuns appellent l’économie
terrienne.
Le fondement du système est le domaine, sorte d’étendue généralement grande en un
seul ou plusieurs tenants au hasard des domaines représente une unité juridique dont
le propriétaire peut être le roi, le prince ou le comte, une unité économique au niveau
de laquelle se fait l’adéquation des besoins et ressources.
Les principes d’unité juridique et d’unité économique justifient l’appellation de
domaine qui comporte deux types d’exploitation : les tenues et la réserve.

1- Les tenures

Elles s’apparentent aux lots concédés à des catégories d’individus tels que les colons
libres, les colons affranchis, certains esclaves. Ils prennent diverses dénominations
selon les pays. Ainsi en Angleterre on les appelle les ‘’hide’’, en France les
‘’manses’’ et en Scandinave les ‘’bols’’.
Leur superficie égale la quantité de terre labourable par une charrue en un an. Ce qui
nécessite 120 journées de labour soit 40 dans chaque saison. Le Seigneur, au cours de
la distribution de terre procède autrement. Il affecte les terres suivant la superficie
nécessaire à une famille.
Le rôle économique de tenures se limite à la nourriture de la famille, à la couverture
des redevances des tenanciers au Seigneur, redevances qui se versent en nature ou en
espèces.
Souvent, le tenancier doit des corvées agricoles et entretien les chemins qui
desservent les domaines.

2- La réserve

Elle constitue une terre dirigée personnellement par le propriétaire. Ce dernier recourt,
pour ce travail, à l’utilisation d’une main-d’œuvre composée de moins en moins

22
d’esclaves et de plus en plus d’hommes libres. En contrepartie, il les entretient et les
rémunère.
Les logements du propriétaire, des travailleurs, les greniers, les granges, les fours et le
pressoir se trouvent sur la réserve ainsi que les artisans travaillant les matières
premières remises par les tenanciers. A cette époque du Moyen-âge, dans les réserves,
la main d’œuvre féminine s’occupe des travaux textiles.
La rémunération de la femme ajoutée à celle de l’homme, occasionne une situation
acceptable à la cellule familiale.

B- Caractères du système
Le système domanial consacre la rupture complète avec l’économie antique en ce sens
qu’il constitue un système économique agricole, artisanal avec des opérations de
transport et d’échange réduit au minimum.
Le système domanial possède une organisation cohérente et stable en ses structures
puisque les tenures et les réserves fonctionnent dans l’interdépendance. La réserve vit
des manses (terre agricole, avec une maison, de taille suffisante pour faire vivre une
famille, au moyen âge) et ces derniers n’existent que pour elles.
Le système domanial correspond effectivement au système politique de la féodalité.

23
PARAGRAPHE II – LE SYSTEME ARTISANAL

Ce système se caractérise par sa vocation locale et internationale avec une certaine


prépondérance, de la vocation locale sur la vocation internationale. Le système
artisanal profita d’une poussée démographique exceptionnelle qui favorisa
l’urbanisme et la création de pôles de consommation.
On peut distinguer dans ce système deux types de cités. D’abord, les villes de
prévôtés où le seigneur exerce directement son autorité. Ensuite, les villes de consulat
dont se dégagent des communes jurées qui versent des redevances aux villes de
consulat.
Les communes jurées se distinguent de celles-ci par le fait qu’elles ont imposé leur
liberté.
Le système artisanal profitera également de la stabilisation des grandes masses
humaines et de l’orientation commerciale de certains peuples expansionnistes :
normands et musulmans.
Du point de vue économique, l’agriculture permet la création de marché de
consommation et de fournitures artisanales ; la réserve perd son intérêt, les tenures
s’étendent et les corvées disparaissent ; la pratique agricole commune se généralise
avec l’alternance des cultures.
Les populations pratiquent les défrichements pour accroître la production par la
volonté des propriétaires et de celle des suzerains ; l’accroissement de la production
provient aussi de la colonisation des pays de l’est.
L’organisation économique dépend de règles strictes entre autres la réglementation
corporative ferme, la règlementation urbaine pour paysans que facilitent les échanges
villes campagnes et crée des marchés urbains et des foires locales.
Le commerce, dans le système artisanal, reste l’activité internationale caractéristique ;
l’économie locale absorbe les productions agricoles et artisanales, ce qui nécessite la
création d’une industrie spéciale pour le commerce.
L’activité industrielle se limite à la draperie, à la métallurgie, à la verrerie, aux mines.
Sa réalisation utilise le travail par artisans séparés et successifs sur commandes des
entrepreneurs.
La forme évoluée de l’organisation industrielle est la manufacture où travaillent des
ouvriers sous la direction de l’entrepreneur. Ce dernier est un marchand qui trouve les
débouchés, recherche les sources d’approvisionnement en matière première qu’il

24
fournit aux artisans ou à ses manufactures, se procure des capitaux nécessaires par
voie de contact.
Les artisans groupés en coopératives s’ingèrent au système puisque les marchands se
regroupent souvent en corporation, sorte de cartels qui achètent les matières
premières, écoulent les produits, fixent les conditions de production. Seul
l’entrepreneur échappe à la réglementation corporative.
Le système artisanal crée des phénomènes sociologiques caractéristiques du
capitalisme. La liberté des prix et des salaires pour marchand entrepreneur entraîne
d’une part, la prolifération des ouvriers ou des compagnons des artisans, d’autre part,
la prolifération des maîtres eux-mêmes.
Ce même système crée aussi des phénomènes d’aliénation caractéristiques, en ce sens
que le produit échappe complètement au producteur et les travailleurs subissent
intégralement les contrecoups des mouvements économiques.
Le système artisanal a favorisé les flux d’échange, au niveau de la Méditerranée, au
niveau des pays nordiques, entre les régions méridionales et septentrionales. Les
supports des échanges ressemblent de beaucoup à ceux propres aux économies
précapitalistes.
C’est pourquoi ce système qui s’instaura entre le 11e et le 16e siècle marque la
transition avec l’époque d’économie véritablement capitaliste, la monnaie s’enracine
dans l’économie des pays d’Europe.
Les systèmes domanial et artisanal ont dominé l’économie médiévale la relative
stabilité qu’ils e occasionnèrent sera remise en cause vers la fin du 17e siècle où
on nota des manifestations de dépression telles que la destruction et l’abandon
des terres, la dépréciation monétaire consécutive à la diminution des stocks de
métaux, les mouvements erratiques des prix, l’interruption du commerce qui se
limitera aux anciens pôles, les heurs sociaux divers occasionnés par les
mouvements de révoltes paysannes.

SECTION-LE SYSTEME PRÉCAPITALISTE

La fin du Moyen-âge a fait entrer dans une période de mutations consécutive à un


nouvel environnement intellectuel dominé par la pensée humaniste, la prise en compte
par l’homme de son propre destin sans interférence avec les dogmes religieux, la
remise en cause des diverses entraves à la liberté individuelle.

25
Cette période qui va du milieu du 15e siècle au milieu du 18e siècle ou à la fin du 18e
siècle intègre la phase de l’économie de transition qui annonce l’apogée de
l’économie agricole et l’ouverture à l’économie d’échange où les produits issus de
l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat feront l’objet de commerce entre les espaces
géographiques constitués.

La période préindustrielle coïncide avec la naissance et l’affirmation des États


territoriaux sous l’impulsion d’hommes politiques, véritables conquérants et
bâtisseurs d’États qui tentent de faire émerger des Etats-nations confinés dans des
frontières réelles qui les différenciaient des anciens espaces géographiques, étendus
sans limite et englobant des peuplades diversifiées.

Les premières recherches dans des domaines variés de la science et de la nature


débouchent sur des inventions scientifiques et techniques et les découvertes
pluridisciplinaires révolutionnent l’espace économique et social. Ce nouvel
environnement scientifique et technique permettra à certains pays d’amorcer leur
processus d’industrialisation comme les Pays-Bas ex Provinces Unies d’abord et la
Grande Bretagne ensuite.

De son caractère timide l’évolution économique de l’époque antérieure passe à un


caractère volontaire et dynamique sous l’impulsion des Etats-nations qui recourent au
système mercantiliste mis en place grâce à l’effort conjoint des politiques, des
hommes d’affaires et des marchands. C’est l’ère mercantiliste et physiocratique qui
jette les bases réelles d’une économie nationale et de la naissance de l’économie
politique comme science.
L’État esclavagiste, l’État féodal et l’État marchand, dans la continuité historique,
s’effacent au profit de l’État précapitaliste qui opère les premières accumulations de
capital qui donneront aux nations en voie d’industrialisation leur toute puissance de
conquête, de domination en renforçant leur esprit expansionniste.
L’économie préindustrielle connaîtra les premiers efforts de transformation
industrielle des produits de l’agriculture, d’organisation du secteur artisanal tirant
profit du phénomène d’urbanisation et de regroupent des grandes masses humaines,
de développement des échanges par suite des progrès dans les techniques de la
navigation.

26
La diffusion des effets bienfaisants du progrès scientifique sera sans limite et
l’organisation économique se fonde sur la productivité, l’efficacité et la rentabilité que
des penseurs en sciences économiques théoriseront pour jeter les bases de la science
économique.
L’économie précapitaliste s’analyse comme la résultante de l’économie de prédation,
de l’économie féodale (agricole), de l’économie commerciale, de l’économie
artisanale en s’ouvrant progressivement à l’industrialisation. C’est cette mutation qui
la caractérisera d’économie préindustrielle, c’est-à-dire, celle dans laquelle se
manifestent des tendances industrialisantes.

27
*
* *

A la fin de cette période apparurent les variations brutales de prix dues à des causes
exogènes entre autres les famines ; les prix agricoles suivent en général, un trend
descendant et les prix artisanaux un trend ascendant. La rupture du commerce, les
maladroites manipulations monétaires assurent l’effondrement et l’insolvabilité des
princes guerriers, des pyramides de crédits, les faillites financières en cascade.

La phase de l’histoire économique qui va de l’époque antique à l’époque médiévale


est riche en événements, certes mineurs mais néanmoins déterminants pour
l’orientation des phases ultérieures de l’évolution des sociétés humaines. Elle a
inauguré une forme originale d’économie dite économie de prédation, sorte de mode
d’alimentation consistant à capturer, à tuer et à dévorer des proies animales ou
végétales, à laquelle fit suite la domestication des animaux et la découverte de
l’agriculture ouvrant la voie à la première révolution économique.

L’économie domaniale, artisanale débouchera sur l’économie de transition faite de


mutations profondes dans les structures économiques de 1450 à 1500. La période qui
commence avec le 16e siècle et qui s’achève à la révolution industrielle annonce le
précapitalisme, coïncide avec la naissance et le développement du mercantilisme, le
passage de l’économie locale urbaine à l’économie nationale, la modification de la
propriété foncière, l’apparition d’un nouveau type de capitalistes.

La véritable histoire économique débute avec la deuxième révolution économique en


1750, où les événements économiques et sociaux deviennent caractéristiques.

28
TITRE DEUXIEME : DYNAMIQUE DE LA VÉRITABLE HISTOIRE
ECONOMIQUES DE 1750 A NOS JOURS

L’époque contemporaine couvre la période qui va du milieu du 18e siècle (1750)


jusqu’à nos jours et porte en elle des éléments de mutations que les époques
précédentes n’avaient jamais connus.
Les faits économiques et sociaux de l’époque contemporaine seront abordés en quatre
parties distinctes à savoir l’histoire économique durant la première moitié du 19e
siècle, l’histoire économique de 1850 au début de la première guerre mondiale (1914),
l’histoire économique de l’entre-deux guerres 1914-1945 et l’histoire économique de
l’après-guerre (1945 à nos jours).

-l’histoire économique durant la première moitié du 19e siècle


-l’histoire économique de 1850 au début de la première guerre mondiale (1914)
-l’histoire économique de l’entre-deux guerres 1914-1945
-l’histoire économique de l’après-guerre (1945 à nos jours).

29
PREMIÈRE PARTIE : HISTOIRE ÉCONOMIQUE DURANT
LA PREMIÈRE MOITIÉ DU 19ème SIÈCLE

Ce demi-siècle illustre une nouvelle conception du travail considéré comme le moyen


essentiel de se procurer de la richesse. Le travail nécessaire à la raison réfléchit,
l’effort calculé, la ténacité dans un monde en plein bouleversement ; les besoins de
subsistance conditionnent l’action humaine.

Toutes les couches sociales s’y conforment et s’adaptent à cette nouvelle théorie du
travail dont l’influence sur le paysage économique vers 1800 s’avèrent considérable.

Les principes humanistes véhiculés par la nouvelle philosophie de pensée et d’action


trouvent leur application durant cette époque.
Ce demi-siècle profite de l’accumulation des effets bienfaisants des découvertes
scientifiques et technique du milieu du 18e siècle, fait connaître au monde l’existence
des continents par suite des découvertes des navigateurs.

Trois préoccupations qui seront analysées sous le triple aspect de l’environnement


économique au début du 19e siècle, du soubassement de l’économie durant cette
période et des grandes puissances révélées de l’époque considérée.

30
Chapitre III - L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AU DEBUT DU 19e
SIECLE

Le paysage économique à la fin du 18e siècle coïncide avec la disparition des


anciennes puissances issues du mercantilisme, la confirmation des Etats dans leur
espace géographique, le rétrécissement des distances et la naissance des relations
interétatiques plus suivies, la prise en compte des valeurs de civilisation, l’apparition
d’une nouvelle conception du travail où la production se fonde sur l’expression des
besoins et où le mérite seul procure la richesse.(Développement de la méritocratie
procure la richesse)

Le passage qu’offre le monde est l’aboutissement du cumul de toutes les valeurs


et des développements constatés durant les époques antérieures à la révolution
industrielle dont nous devons tenter de cerner les contours.

SECTION 1 – LE MONDE EUROPÉEN

Le monde européen subit une double révolution : politique et économique. La


révolution politique découle des crises sociales engendrées par la situation
difficile du monde paysan. Née en France, elle touche presque toute l’Europe et
apporte la notion de liberté que loueront des auteurs de talent.

Par la révolution scientifique et technique, le peuple européen prend conscience de


la notion de bien-être social qui contraste avec la situation qu’il a vécu et subie
auparavant.

31
PARAGRAPHE I – LA GRANDE BRETAGNE

Le chemin de fer amène le développement de la sidérurgie c’est-à-dire ; la naissance


de la grande industrie.
L’agriculture va s’ouvrir progressivement à la modernisation dans le domaine des
techniques agricoles et de la diversification des produits agricoles.
La révolution industrielle a facilité le démarrage de l’économie du Royaume-Uni en
passant de la phase artisanale, à la phase industrielle grâce à l’accumulation antérieurs
de capitaux, au quasi-monopole du transport maritime, à la révolution agricole qui
bouleversera la structure sociale, occasionnera l’exode rural et permettra l’expansion
démographique avec un population estimée à 6 millions en 1750 et 10,7 millions en
1801, et enfin à la révolution technologique avec l’emploi de l’énergie nouvelle
constituée par la vapeur.

PARAGRAPHE II- LA FRANCE

A la veille de la révolution industrielle du 19e siècle, la nation française jouissait d’un


certain nombre d’atouts sur les autres nations à savoir la supériorité du revenu
national, le libéralisme politique.
Le pays possède des richesses naturelles (gisements de fer, de charbon, etc.) à
exploitation difficile.

PARAGRAPHE III- L’ALLEMAGNE

L’Allemagne divisée en une multitude d’Etats appelés principautés rencontre


d’innombrables difficultés pour s’organiser par suite de la multiplicité des systèmes
monétaires et douaniers.
L’intégration économique préoccupe déjà la plupart des politiciens car seul permettra
d’assurer le développement économique et la promotion sociale. L’Allemagne se
cherche encore au niveau politique, économique, social et stratégique.

32
SECTION II- LE MONDE AMÉRICIAN

Considéré comme nouveau monde, celui-ci contribua au développement et à


l’enrichissement de l’Europe.
Au 19e siècle, au moment où le contient européen subissait des mutations profondes
consécutives aux bouleversements politiques, économiques et sociales induis par la
révolution scientifique et technique entraînant et un progrès économique social certain
et une cristallisation des disparités entre entités sociales, le monde américain
contribua à l’amélioration du paysage économique mondial, et alimenta l’économie
européenne comme une colonie réservée. Le déclin européen sera contenu par la
prospérité américaine.
Le centre du monde se déplace progressivement vers l’ouest mettant fin à
l’européocentrisme.

PARAGRAPHE I – L’AMÉRIQUE LATINE

Le développement commercial de la région occasionna une intense activité maritime.


L’Amérique Latin suit les traces du monde qui l’a colonisée. Le déclin économique de
la métropole agit sur la situation des colonies qui commencent par prendre conscience
de leur exploitation à l’instar de leur sœur du nord

PARAGRAPHE II – L’AMÉRIQUE CENTRALE

Elle sert de tampon entre les deux Amériques. Durant la période qui nous intéresse,
nous ne pouvons-nous référer qu’à celle-ci, s’installent des unités industrielles et se
développe un commerce de gros.

PARAGRAPHE III- L’AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE

Elle s’étend sur le nord du continent américain et comprend les Etats-Unis et le


Canada.
Les Etats-Unis étonnèrent par leur immensité géographique, leur unité régionale ; leur
caractère de pays neuf lui confère une envergure spéciale.

33
La mise en valeur des terres suscitera le développement économique, le financement
des industries provient des prélèvements réalisés sur les paysans.
Les industries naissantes trouveront débouchés dans la demande des paysans.

SECTION III – LE MONDE ASIATIQUE

Ce continent constitue la zone de prédilection du colonialisme européen et


d’expérimentation de l’idéal ou de l’esprit de domination des nations de souche judéo-
chrétienne ou européenne.

Le premier groupe de pays connaît déjà une intense activité économique coloniale ou
autocentrée. Il s’agit de l’Inde, de l’Indonésie, du Japon.

Le deuxième groupe de pays englobe la Chine et les pays d’Asie centrale. La Chine
d’abord possède sa propre histoire aussi vieille que le monde.

SECTION IV- LE MONDE AFRICAIN

La situation économique de l’Afrique aux alentours de 1800 est le fruit d’une longue
et lente évolution. Cette dernière vivait sur les vestiges de certains grands empires où
domine encore l’économie de subsistance.

PARAGRAPHE I- LES CENTRES D’ACTIVITÉS


Développement des échanges entre les arabes du nord (produits fabriqués) et le sud
du Sahara(les matières du sud : sel, or, etc.)
Le même courant d’échange s’établira sur la côte est africaine et ouest africains. A
l’est, les asiatiques développent une activité commerciale intense. A l’ouest, les
Européens consolident les comptoirs datant de quelques siècles auparavant.

PARAGRAPHE II- LES CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES

Le retard économique de l’Afrique provient du fait que le seul lien qu’elle possède
avec l’Europe et le reste du monde est l’économie de traite, noyau du commerce
triangulaire.

34
L’Amérique (main d’œuvre pour l’exploitation des plantations et les besoins
d’industrialisation).
Les européens (vont la lui fournir d’une façon spéciale).
l’Afrique (bateaux chargés de bricoles à destination de l’Afrique).

Sur la côte, ils échangent leurs divers objets contre des esclaves livrés par les chefs de
tribus barbares dont la seule activité consiste à organiser de véritables ‘’razzias’’ pour
satisfaire les besoins des ‘’Négriers’’. Ceux-ci, chargés de leurs marchandises,
repartent pour l’Amérique où les planteurs prennent livraison des esclaves moyennant
une forte rémunération qui enrichit bien des armateurs, des banquiers et de
aristocrates européens.

Transport de Europe
revenus
Transport de
marchandises

Échange contre
esclave par Economie
Afrique razzias
Amérique
L’Afrique mettra du temps à se remettre de cette saignée humaine organisée au profit
Transport
du Nouveau Monde. Placée dans le contexte actuel, cette pratique constitue un
d’esclaves
véritable crime contre l’humanité.

SECTION V – LE MONDE OCÉANIEN

Le dernier espace géographique connu des explorateurs dénommé Océanie est le


cinquième continent immense zone de l’Océan Pacifique. Il regroupe l’Australie, la
Nouvelle Zélande et les innombrables îles du Pacifique sud d’inégale dimension mais
stratégie pour la géographie régionale et mondiale.

35
Ce Nouveau Monde d’Océanie, avec des immenses ressources et la faiblesse
numérique de sa population, est convoité sous la vigilance américano britannique.

36
*
* *

En définitive, le paysage économique vers le début du 19e siècle permet d’entrevoir


que la période 1800-1850 va être dominée par la lutte contre la tradition, le
développement des sciences et les améliorations techniques.

Ces dernières se révèlent surtout dans le domaine de l’industrie comme le


machinisme, la grosse industrie, les sociétés anonymes. Il en découlera une grande
concentration ouvrière.

Parmi les pays de l’époque, l’Angleterre seule connaîtra une évolution pacifique en
économie : l’installation du système libre échangiste. Ce n’est que vers la fin de cette
première moitié du 19e siècle que les mouvements révolutionnaires venus des autres
pays l’inquiéteront. Ces mouvements découleront des crises économiques qui
ébranleront toutes les branches de l’activité économique.

Les transformations économiques provoqueront donc une nouvelle structure sociale


faite d’exode rural, de montée de la bourgeoisie, de la prise de conscience de sa
situation de prolétariat par l’ouvrier, faciliteront l’éveil des forces socialistes comme
le parti travailliste anglais assurera l’émergence de l’impérialisme économie.

37
Chapitre IV : LA REVOLUTION ECONOMIQUE CONTEMPORAINE

Le 19e siècle constitue un tournant dans l’évolution économique de l’Europe. Si, au


milieu du 18e siècle, on notait une évolution discrète contenue dans des structures
traditionnelles et dominée par des attitudes orthodoxes, à partir du début du 19e
siècle, l’on peut constater une accélération du rythme des changements qui
caractérisent le départ de l’économie contemporaine.

L’appellation d’économie contemporaine tire sa justification du découpage


historique qui situe l’époque contemporaine à partir de 1750, début supposé de la
révolution industrielle. Cette révolution a amené des bouleversements profonds à tous
les niveaux de la société et de la vie économique.

Ainsi parlera-t-on de véritable révolution économique par suite de la transformation


des techniques et de celles des données démographiques dont les effets cumulés entre
1750 à 1800 sert en fait de phase de tests des découvertes scientifiques et techniques
dont la génération se fera à partir à l’aube du 19e siècle.

SECTION I- LES DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES

Les données de population jouent un rôle essentiel dans le processus de


développement d’un pays. Elles constituent un moteur de la croissance
économique si elles sont maîtrisées et peuvent être un frein si elles ne sont pas
maîtrisées.

Au début du 19e siècle ces données découlent de l’accroissement naturel en


engendrant des mouvements migratoires.
L’accroissement naturel suppose un phénomène interne à un pays alors que le
mouvement migratoire met en rapport deux ou plusieurs pays ou des régions
d’un même pays.

38
PARAGRAPHE I- L’ACCROISSEMENT NATUREL DE POPULATION2

La population du globe se chiffrait en 1750, à un niveau inférieur à ou proche de


800 millions d’habitants mais un siècle plus tard elle améliore son effectif pour se
situer à un niveau proche ou supérieur à 1 200 millions d’habitants soit une
augmentation de 50%.
En nous limitant à l’époque qui nous intéresse et à certains continents, la même
tendance apparaît.
Ainsi, de 1 800 à 1850 l’Asie passe de 631 à 790 millions d’habitants, l’Europe passe
de 195 à 288 millions d’habitants, l’Afrique approche la centaine de millions
d’habitants. En Europe, la plus forte augmentation incomba à la Grande-Bretagne
avec un chiffre de 16 millions d’habitants en 1 800 et de 26 millions en 1850.
Les progrès de la médecine, de la santé publique, de l’hygiène individuelle,
l’amélioration de l’alimentation, le développement des transports permettent
d’alimenter en nourriture des régions menacées de famine, justifient ce recul de la
mortalité.
La natalité affectée par ces changements profonds de structures socio-économiques,
de comportement humain, tire profit du développement économique. Le changement
des structures de la production et l’apparition d’emplois pour le sexe féminin,
l’urbanisation des villes explique la stabilité de la natalité.
La baisse de la mortalité et la stabilité de la natalité tiennent au fait que la fécondité,
beaucoup plus que la mortalité, dépend de coutumes et d’attitudes séculaires,
lesquelles ne changent que fort lentement3

L’augmentation de la population eut pour conséquence l’augmentation du nombre des


producteurs et des consommateurs, l’urbanisation des villes, l’accentuation des
craintes de type malthusien.

2
Pour les données de l’évolution démographique dans le monde, voir annexe I, II, III.
3
PRADERVAND Pierre, Introduction aux problèmes du planning familial et de la limitation des
naissances dans le Tiers monde – Collection Planning Familial et Développement, Les éditions du
centre de planning familial du Québec, Montréal, 1971, p.25.

39
PARAGRAPHE II- LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES

Ils se manifestent avec l’évolution rapide de la population. Les mouvements


migratoires internes ou exode rural, ont contribué au développement des villes
mais aussi au développement des campagnes. La ville offre plus d’attraits que la
campagne, plus d’emplois et de moyens de satisfaire les besoins.
Les mouvements migratoires externes se justifient par suite de rythme de
développement d’un pays étranger. Le même phénomène qui joue dans le cadre de
la ville et de la campagne, jouera dans le cadre de deux pays. L’Amérique, pays neuf,
doté d’immenses possibilités voit le développement rapide de l’immigration. Celle-ci
permit une politique dynamique, facilita la politique de la pénétration du Far West.

SECTION II-LES TRANSFORMATIONS DES TECHNIQUES

Le développement de l’activité économique s’effectue à partir de facteurs de


production que sont la terre, le travail et le capital. Les découvertes scientifiques et
techniques du milieu du 18e siècle vont trouver un terrain d’application dans le secteur
économique pour imprimer une dynamique nouvelle au processus de développement
des pays.
Les transformations scientifiques et techniques qui s’opèrent vont avoir des effets de
diffusion dans tous les secteurs de l’activité économique quel que soit le pays
intéressé.

PARAGRAPHE I – LA RÉVOLUTION AGRICOLE

Le défrichement des terres incultes, la généralisation de l’assolement, la pratique du


grand élevage (moutons surtout) représentent, à la fin du 18e siècle, les éléments
essentiels de progrès technique ; une autre philosophie agricole, industriel, celui des
transformations scientifiques et techniques qui s’opèrent vont avoir des effets de
diffusion dans tous les secteurs de l’activité économique quel que soit le pays
intéressé.

PARAGRAPHE II – LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

40
Le progrès de la science joue le rôle catalyseur d’une véritable révolution industrielle.
De la technique industrielle empirique, on passe à la technique industrielle
mécanique, base de l’énergie. L’ère de l’instrument mathématique s’ouvre, les
investissements scientifiques relèvent de l’esprit de synthèse. Les inventions4
marquent le secteur industriel.

PARAGRAPHE III – LA RÉVOLUTION DES TRANSPORTS

L’état des moyens de communications contraste avec le développement agricole et


industriel qui se fait. Bientôt les transports deviendront les plus grands bénéficiaires
du progrès économique.
Le domaine des communications, par son développement, rétrécit les distances
en favorisant une meilleure connaissance des contrées, rapproches les peuples en
mettant en évidence les aptitudes de chacun.

PARAGRAPHE IV- LA RÉVOLUTION SOCIALE

La situation économique détermine la situation sociale qui reflète la stratification


sociale du moment. Le bouleversement économique qui a surgi tend à créer une
société moderne avec ses avantages et ses inconvénients.
La valeur, critère de mérite, se concentre autour de l’argent. Ce dernier devient
le fondement du système capitaliste. Aussi va-t-on passer de l’aristocratie
foncière à la bourgeoisie capitaliste dont la doctrine peut se résumer en ces
termes : l’individualisme libéral, le libéralisme économique.

4
Pour une meilleure connaissance des découvertes et inventions du début de l’ère industrielle, se
reporter à l’annexe IV.

41
*
* *
La révolution scientifique a fourni à l’homme des instruments conceptuels de
conquêtes de nouvelles sources d’énergie. L’évolution culturelle de l’homme, fruit
d’une certaine renaissance coïncide avec un déficit marqué dans l’une des formes
traditionnelles d’énergie-le bois de chauffage.

42
Chapitre V : LES GRANDES PUISSANCES DE L’EPOQUE

Durant la première moitié du 19e siècle tous les pays ne se trouvaient pas au même
niveau de développement. L’économie des puissances se limitait à quelques pays dont
la situation économique et la situation politico sociale méritaient une certaine
attention. Il s’agissait notamment de trois pays d’Europe (Allemagne, France, Grande-
Bretagne) et d’un pays d’Amérique (les États-Unis)

SECTION 1 – LA GRANDE –BRETAGNE

Le pays a connu entre 1750 et 1800 une véritable révolution industrielle consécutive
aux progrès scientifiques et techniques induits par les découvertes et inventions
réalisées auparavant.

PARAGRAPHE I – LA SITUATION ÉCONOMIQUE

De 1800 à 1850, l’on vit la population britannique s’accroitre de 10,6 à 21 millions


d’individus.
Le taux d’accroissement de la population (1,4%) eut un effet considérable sur la
production et la population.

Le billet de banque, était considéré comme une créance du porteur sur la banque
d’amission privée. Les autorités monétaires l’émettaient en contrepartie d’une remise
d’or, d’un autre droit de créance, d’une ouverture de crédit. La circulation de cette
monnaie fiduciaire s’ajoute au niveau d’activité économique.

Ce phénomène déclencha une controverse entre les auteurs. Tooke prôna une non
règlementation de l’émission de la monnaie fiduciaire car il existait un
automatisme monétaire qui jouait un rôle régulateur. Ricardo préconisa une
règlementation de l’émission du billet de banque par le seul fait qu’il évoluait dans le
temps.

43
Le courant de pensée qui se développa autour de Tooke caractérisa l’école de Tooke
dite Banking School, tandis que celui de Ricardo prit la dénomination d’Ecole de
Ricardo dit Currency School. Cette dernière l’emporta dans ce conflit intellectuel car
en 1844, l’Acte de Robert Peel décida la règlementation de l’émission du papier
monnaie.
La loi alla beaucoup plus loin que ne le voudrait Ricardo. Elle permit de mettre de
l’ordre dans l’économie britannique et coïncida avec le début d’une politique
monétaire traditionnelle.

L’expansion démographique, la révolution technologique furent des facteurs de


progrès économique, la première par la pression de la demande de produits
agricoles et industriels qu’elle provoqua, la deuxième par la génération de la
machine qu’elle occasionna donnant ainsi l’impulsion définitive à la révolution
industrielle.

PARAGRAPHE II- LA SITATION SOCIALE

La situation économique britannique a conditionné la situation sociale. Le patronat et


l’Etat fixaient pour le monde ouvrier les règles du jeu.

Une opposition entre la classe bourgeoise (industriel, banquiers, grands commerçants,


etc.) et la classe prolétarisée (propriétaires fonciers, ouvriers agricoles, contribuables,
ouvriers non agricoles, etc.) apparut avec le risque d’un affrontement sanglant des
deux classes.

Pour l’éviter, la classe capitalisme demanda la libération des échanges


internationaux ; ce que
Robert Peel fit en promulguant l’abolition totale des droits de douanes sur le blé
étranger.

L’inorganisation des masses (ouvriers, travailleurs, paysans) et l’organisation


méthodique et scientifique des industries, commerçants, banquiers ont amené en
Grande-Bretagne le triomphe du grand capitalisme. Bref, la révolution industrielle
britannique est la mère du grand capitalisme naissant britannique, précurseur du
capitalisme contemporain.

44
SECTION II- LA FRANCE

Si sur le plan politique, la révolution française de 1789 apporta des éléments


favorables comme le libéralisme politique, la liberté culturelle, sur le plan
économique, les effets défavorables de cette révolution ont freiné l’évolution
économique du pays.

PARAGRAPHE I – LA SITUATION ÉCONOMIQUE

A peu de choses près, la France et la Grande-Bretagne ont une situation identique à la


fin du 18e siècle. Les deux pays vivaient en royauté avec une stratification sociale
identique, un niveau de vie similaire et un mode de vie aristocratique comparable.

L’avance que prit plus tard la Grande-Bretagne s’expliquera par l’influence de divers
facteurs qui au contraire, retarderont la France. Il s’agit notamment de facteurs :

• Les facteurs matériels

La mégalomanie de l’empereur Napoléon Bonaparte se retourna contre lui-même.


Voulant conquérir le monde ou l’Europe, il trouva en face de lui une coalition
d’armes des Etats voisins.
Les retournements ou revers militaires des guerres napoléoniennes qu’il a subis, le
blocus continental qu’il dût affronter contribuèrent à l’asphyxie de la France qui
manque bientôt de flottes et ne disposait plus de colonies à la mesure de son ambition
d’expansionnisme géographique.

• Les facteurs humains

Avec les guerres que le pouvoir politique menait, la tendance démographique était à la
baisse de la natalité. La baisse de la fécondité entraînera une faiblesse numérique de la
population française au moment où le pays en avait besoin sa politique, celle-là même
qui produisait l’effet contraire.

45
• Les facteurs politiques

La révolution a légalisé le morcellement des terres. Il en est découlé une pléthore de


propriétés rurales fermées à toute évolution technique. Les travailleurs préféraient
rester à la campagne pour survivre en auto consommation et les villes commencèrent
par souffrir du manque d’approvisionnement, faute de productivité agricole.

• Les facteurs sociaux

Le caractère pusillanime5de la bourgeoisie française freinait l’activité économique


contrairement à ce que l’on pouvait constater en Grande-Bretagne.

Le financement de la production par des emprunts ou par le préfinancement n’avait


pas encore les faveurs des opérateurs économiques. Il ne s’inscrivait pas dans les
pratiques du pouvoir financier et des détenteurs du pouvoir économique.
L’investissement à des fins productives s’effectuait à partir de l’accumulation de
bénéfices réalisés.
PARAGRAPHE II – LA SITUATION SOCIALE

La situation sociale française demeurait très contrastée en regard même de la situation


politique et l’évolution économique.

D’une part, l’aristocratie foncière céda la place à une bourgeoisie composée de


banquiers, d’industriels, de commerçants de gros, de grands propriétaires fonciers
urbains.

Le pourcentage des femmes, et les enfants de moins de dix ans , sont impliqués dans
les activités de production pour une journée de travail (12 heures).

5
Qui manque d'audace, craint le risque

46
La lutte entre la classe bourgeoise, la classe moyenne et la classe ouvrière se fit plus
âpre car, la bourgeoisie moyenne s’allia à la grande bourgeoisie. L’équilibre des
forces fut rompu néanmoins au profit de la classe ouvrière.

SECTION III- L’ALLEMAGNE

La transformation de l’Allemagne présentait une physionomie spéciale. Les


conséquences des guerres napoléoniennes avaient entraîné la dissolution des
corporations des métiers, l’instauration de libertés politiques et économiques, une
structure agraire proche à l’Ouest de celle de la France et à l’Est de celle de la Russie.
Ce pays qui s’appelait la Prusse occupait une place médiane entre l’Angleterre et la
France et exprimait les mêmes convoitises pour la domination en Europe. Pris en étau
entre ces deux pays dont l’un était en permanente révolution et l’autre en progrès
économique accéléré, elle présentera une physionomie particulière.

PARAGRAPHE I – L’INFLUENCE FRANCO-BRITANNIQUE

L’industrie britannique à base essentiellement métallurgique servit d’exemple à


l’industrie allemande. Celle-ci essaya de tirer le maximum de profit du charbon
allemand par une puissante industrie extractive et métallurgique.

Le sous-sol allemand regorgeait de potentialités minières aussi importantes que celui


de la Grande-Bretagne. L’Allemagne a bénéficié essentiellement de l’apport
technique et technologique britannique.

La politique française guida les Allemands qui s’inspireront du libéralisme politique,


de l’esprit humaniste en cours et de la codification des textes qui réglementent la vie
économique et sociale.

PARAGRAPHE II- LA SITUATION ÉCONOMIQUE

Au cours de la première moitié du 19e siècle, l’on pouvait caractériser l’industrie


allemande comme d’artisan domestique. Il fallut attendre 1830 pour voir

47
apparaître les premiers manufactures à partir desquelles s’effectua le démarrage
de l’économie germanique.

Le fait économique marquant de cette époque allemande a pour nom : le Zollverien ou


Union douanière. La réalisation a été graduelle. En 1818, la Prusse unifie tous ses
tarifs douaniers. De 1832 à 1833, des pourparlers furent menés qui débouchent sur un
accord entre la Prusse, la Bavière, le Wurtenberg, les deux Hesse que rejoignirent plus
tard Saxe, Francfort, etc. l’Entente prenait effet au 1er janvier 1834.

Le fondement de l’union douanière est le libre-échange entre partenaires, la pratique


de tarifs protecteurs légers graduellement majorés sauf sur les matières premières, la
possibilité de conclusion de traités de commerce ponctuels. Ce système contribua à
l’extension du marché, à la stimulation de la production et à la division du travail.

SECTION IV- LES ÉTATS-UNIS

Economie de peuplement, l’ancienne colonie anglaise produisait pour la Grande-


Bretagne l’essentiel en vue de la satisfaction des besoins de la métropole.
Elle servait de réserve de matières premières et de débouchés pour des produits
élaborés.

Après des périodes de léthargie économique, le pays s’ouvre à la prospérité : la


navigation se développa avec les bateaux à vapeur.

PARAGRAPHE I – LES ÉLÉMENTS DE FORCE

L’extension géographique et l’extension démographique favorisèrent le progrès


économique.
Divers atouts ont milité en faveur de cet essor : le caractère vierge du pays, la
richesse du sol et du sous-sol exploitable par des colons émigrés non liés à des
structures rétrogrades.

La population, élément de force majeur, passa de 5 à 22 millions d’habitants entre


1800 et 1850 pour toute l’Amérique du Nord dominée par les États-Unis. Cette

48
augmentation de la population facilita la conquête des territoires de l’ouest (Far
West).
-L’immensité du territoire
-densité de la population

L’émission monétaire revenait aux banques d’État bien que vers 1836 le
Gouvernement Fédéral ait accordé un privilège d’émission fédérale à une banque
nationale. La flotte marchande dont le pays, se dota concurrença à la longue celle des
britanniques.

En prix 1929, le revenu national net de 1850 atteignait 8 milliards à peu près, soit le
double de ce qu’il représentait au début de la période, le revenu par tête avoisinait
déjà 200 dollars et la part de la formation nette de capital dans le produit national
approchaient 10%, la part de l’agriculture dans le revenu national se situait à un
niveau supérieur à 30% ; ce qui par rapport à la période de 1789-1800, où elle était
chiffrée à 39%, représentait une performance. Le pourcentage de la population active
employé dans l’agriculture a diminué dans les mêmes proportions.

PARAGRAPHE II- LES ÉLÉMENTS DE FAIBLESSE

L’immensité du territoire avec des ressources extraordinaires, le dynamisme affiché


de la population masquaient certaines réalités qui s’expriment dans le dualisme
régional, l’inflation intérieur et l’organisation syndicale.

A- Le dualisme régional

Tout opposait le nord et le sud des États-Unis ; cette opposition alimenta la guerre de
sécession ultérieure. Alors que la polyculture excellait au nord avec d’importants
gisements, le sud produisait uniquement du coton qui permettait l’éclosion
d’industries de filatures, de tissage, etc.

B- L’inflation intérieure
L’essor économique prodigieux enregistré au cours de la période entraîna des
conséquences nuisibles à l’activité générale. L’activité économique s’alimentait à la
source de l’action financière et monétaire.

49
La multiplication des banques d’État dotées de pouvoir d’émission monétaire mit le
pays dans l’inflation générale.
Cette politique monétaire qui faisait introduire trop de monnaie dans une économie à
production faible, a conduit à une hausse des prix des biens fabriqués et en retour
surexcita la production ; la hausse des prix des biens accéléra la production de ces
derniers sur lesquels les industries comptaient pour s’enrichir.

C- L’organisation syndicale

Les États-Unis de cette époque cherchaient encore leur voie, ouvraient le pays à
l’immigration, souffraient de la faiblesse des voies de communication, pratiquaient le
bimétallisme, inauguraient un système douanier fondé sur un protectionnisme atténué,
se démenaient dans les contradictions de la politique esclavagiste et poursuivaient
l’élimination des Indiens.

SECTION IV – LES CRISES MAJEURES DE LA PREMIERE MOITIÉ DU 19e


SIÈCLE

L’amorce de la révolution industrielle en 1750, le développement de celle-ci au début


du 19e siècle, donnent une nouvelle tournure à l’économie mondiale. Cette dernière
qui se veut industrielle et marchande acquiert une ampleur et une autonomie
suffisantes pour évoluer à son propre rythme.

Elle s’articule autour de la Grande-Bretagne dont l’avance sur les autres pays est
considérable. Les diverses crises qui secouent ce pays et les autres nations
industrielles apparaissent comme des crises de confiance.

PARAGRAPHE I – LA CRISE DE 1816

Elle est née des conséquences de la défaite française à Waterloo. La chute de


Napoléon occasionna une vive spéculation sur le marché financier due à l’émission
excessive de billets.

50
La main-d’œuvre libérée également ne trouvait pas à s’employer car, le
développement du machinisme et la division du travail durant la guerre ont créé une
surcapacité de production.
Il en découla une baisse de prix agricoles ; faute de demande, les entreprises
fermaient, la circulation monétaire diminuée et l’arrêt de la spéculation amenaient des
faillites en cascade.

Si aux États-Unis la crise découlait de troubles monétaires, en France, elle fut plus
agricole qu’industrielle. On pouvait caractériser cette crise de conséquence des
lendemains de Waterloo.

PARAGRAPHE II- LA CRISE DE 1825

La Grande-Bretagne connaît la première grande crise boursière de l’histoire. La


Bourse de Londres s’effondre après le dégonflement de la bulle spéculative sur les
investissements en Amérique latine.
Bientôt, l’offre des biens dépasse la demande des biens, ce qui déclencha en 1825 une
chute des prix.
De boursière, la crise prendra bientôt une tournure monétaire. Les banques engagées
dans les opérations spéculatives firent faillite. Les secteurs industriels et commerciaux
dépendant des banques furent à leur tour touchés.
Les États-Unis par contre en subirent les conséquences car le pays restait dépendant
de la Grande-Bretagne. Ce fut la première des crises dites industrielles.

PARAGRAPHE III- LA CRISE DE 1836-1839

Elle peut être assimilée aux contagions anglo-américaines. En effet, en Angleterre


même, une vive prospérité s’ouvrit en 1833 et l’accroissement des sociétés par action
dans les chemins de fer constituèrent pour l’industrie du fer et l’extraction de la
houille (charbon), l’expansion des villes et l’augmentation de la construction
immobilière dans les régions textiles, créèrent une situation de surchauffe.
Les prix temporairement élevés peu avant 1836 baissèrent brusquement à cette date ;
la balance commerciale accusa un déficit substantiel avec drainage externe de l’or
auquel succédèrent
Ainsi la révolution industrielle a mené à premières défaillances du système capitaliste.

51
La crise s’apprécie compte tenu de l’amplitude et de la durée de concentration de
l’activité économique.

PARAGRAPHE IV – LA CRISE DE 1847

Elle se veut d’abord économique ; l’ouverture du marché chinois à l’industrie


anglaise, l’ampleur des investissements à caractère spécifique dans les chemins de fer,
les difficultés ponctuelles de la production agricole, allaient créer les conditions d’une
augmentation des exportations du crédit et des prix. Ce qui arrangeait beaucoup les
spéculateurs.

Mais la bonne récolte en 1847 fera chuter les prix, sèmera la panique au niveau des
spéculateurs.
Ces perturbations nées en Angleterre, gagnèrent d’autres pays, notamment la France ;
dans ce pays, la misère des masses consécutive au ralentissement de l’activité fut
l’une des causes de la révolution de février 1848. La crise eut peu d’effets aux Etats-
Unis et en Allemagne.

SECTION VI – LES DIFFERENTS TYPES DE CRISES

-Les crises industrielles : Elles sont dues au capitalisme naissant, caractérisées par la
saturation de la production
- Les crises de spéculation : Elles sont dues à l’incapacité des spéculateurs à faire
face aux mesures de contrôle initiées sur les produits de spéculations.
-les crises de déflation : consécutives aux resserrements de crédits qui suivent une
politique antérieure expansionniste de crédits
-la crise importée : elle s’explique par l’interdépendance des économies due à la
politique de libre échange
-la crise de confiance : elle constitue une remise en cause de la crédibilité des
structures internationales ou nationales

52
*
* *

Les espaces géographiques constitués qui dominèrent l’économie mondiale durant la


première moitié du 19e siècle sont ceux-là qui se sont organisés pour tirer profit des
bienfaits de la science et de la technique, pour jeter les bases structurelles de leur
promotion économique, sociale et entrepreneuriale.

Ils se sont organisés pour mettre en place des institutions appropriées, s’adonnaient à
des échanges dans le but de s’approprier les avancées technologiques du concurrent et
lançaient les premiers programmes d’instruction et de formation pour se doter des
compétents dont dépendait le processus de développement économique durable.

En définitive, sur le plan économique, la période de 1800 à 1850 aura été celle des
trends décroissants de prix, du bimétallisme et de la production élevée d’argent. Le
niveau du stock monétaire restait faible. La première moitié du 19e siècle aura révélé
les premières perturbations du système capitaliste.

53
DEUXIÈME PARTIE : HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE 1850 À LA FIN DE LA
1ère GUERRE MONDIALE 1919

La période qui s’ouvre sera riche en événements économiques et sociaux appréciables


pour l’histoire économique car elle coïncide avec l’apparition de premières

crises économiques d’origine financière, la révélation du rôle


grandissant de la monnaie dans le circuit des activités économiques.

Le deuxième événement se présentera dans les crises économiques qui allaient se


multiplier et faire tache d’huile et déclenchera des évolutions ou crises sociales et
politiques. Le système économique souffrira des effets dès
l’envahissement monétaire.

Tout ceci laissera apparaître les faiblesses du capitalisme que l’on essayera
d’apprécier à travers l’évolution des grands secteurs d’activités, le soubassement
de l’économie et l’économie des puissances.

54
CHAPITRE VI : L’EVOLUTION DES GRANDS SECTEURS

Cette période riche en événements dénotait l’apparition des véritables faits


économiques et sociaux.

Ces derniers s’analysent dans l’évolution de la démographie, de l’agriculture, des


transports et de l’industrie. Leur interdépendance s’affirme.

Les diverses crises économiques reflètent la précarité des systèmes économiques mis
en place.

SECTION I – LA DÉMOGRAPHIE

Son appréciation prendra en compte l’évolution du mouvement naturel de la


population et tous les aspects du mouvement migratoire.

PARAGRAPHE I – LE MOUVEMENT NATUREL

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, la population mondiale passa de plus de


1,2 milliards d’habitants en 1850 à plus de 1,6 milliards d’habitants en
1900 selon la répartition approximative suivante :

Europe (et URSS) 1850 1900


Asie (Chine + Inde) 288 millions 422 millions
Afrique 790 millions 903 millions
Amérique (Nord + Sud) 102 millions 138 millions
Océanie 59 millions 165 millions
2 millions 6 millions

L’accroissement de la population mondiale provenait de la conjonction de deux


phénomènes : la régression de la mortalité et la stabilité de la natalité.
Les progrès de l’alimentation, de l’hygiène, la révolution pasteurienne en médecine, le
vieillissement de la population contribuaient à nourrir individuellement ou
conjointement ce phénomène.

55
PARAGRAPHE II- LES MOUVEMENTS MIGRATOIRES

Ces mouvements migratoires servaient à analyser les déplacements internes ou


internationaux.

A- Les mouvements internes

L’augmentation de la population mondiale ou nationale favorisait l’exode rural,


urbanisation de villes qui croissaient en quantité et en périmètre. Les villes anciennes
perdirent leurs caractères de centres administratifs, religieux, de relais, de marchés, de
foires pour acquérir une dimension nouvelle qui les assimilaient à des agglomérations
commerciales et industrielles.

Les faits

Entre 1850 et 1900, l’augmentation de la population des villes entraînant celle


du nombre des villes par le seuil fait que la nécessité de la décongestion urbaine
amena l’apparition des villes nouvelles. L’on vit accroître considérablement le
nombre des villes de plus de 10 000 habitants.
Si en 1850, on pouvait compter environ 25 villes de cette envergure, en 1900, ce
nombre doubla et atteignit au moins 50 villes.

1- Les causes

L’augmentation en nombre et dimension, des villes eut pour motivation la


révolution des communications terrestres et la croissance industrielle.
La révolution des communications en particulier celle des transports routiers et

ferroviaires imposa l’installation de gares qu’il fallait équiper et faire


fonctionner, de ports qu’il fallait équiper en matériel et en personnel.

Autour de ces pôles, des installations industrielles, des industries émergèrent ; du


commerce se développa pour profiter de l’infrastructure offerte. Toutefois ces

56
infrastructures attirent et nécessitèrent une main-d’œuvre abondante d’où les
mouvements interrégionaux.

2- Les problèmes

La croissance des villes en dimension et nombre posa divers problèmes. D’abord celui
du logement car il fallait pouvoir fournir une habitation à la population qui désertait
les campagnes pour les villes.
L’exode rural prit une ampleur démesurée.
Des quartiers résidentiels ultramodernes apparurent bientôt à côté des
quartiers d’habitations incommodes du monde ouvrier.
Ensuite, celui de circulation puisque les villes émergeaient à des endroits
dépourvus des voies communication. Les remèdes consistaient en la création des
voies d’accès secondaires.
Des services publics d’eau, de gaz, d’électricité devaient résoudre les
problèmes des citadins.
Enfin, des difficultés d’ordre social parce que l’industrialisation, le développement
économique amenaient le chômage, le développement de l’alcoolisme, l’augmentation
de la criminalité, la dégradation des mœurs.
Les classes privilégiées s’opposèrent aux classes démunies et couraient le risque
d’actualiser la lutte des classes. Les grandes villes organisèrent le mouvement
ouvrier à cause de la situation déplorable qui est faite aux ouvriers. Le capitalisme
installa bientôt son propre et véritable ennemi.

B- Les mouvements externes

Les déplacements internationaux dépassèrent le cadre d’un continent, intéressaient à


présent tous les continents. En Europe, Portugais et Espagnols fidèles à leur
tradition émigraient vers l’Amérique Méridionale et Centrale (Mexique surtout).
Les Britanniques s’installaient au Canada tandis que les Asiatiques d’Asie
Méridionale et les Indiens retournaient vers les continents préférés d’Afrique

et d’Océanie.

57
L’immigration la plus spectaculaire et historique se réalisa aux Etats-Unis qui virent
leur population croître d’une façon sensible passant de plus de 20 millions en 1850 à
environ 100 millions d’habitants en 1900. Cette montée démographique provenait de
la forte natalité voulue mais aussi d’une immigration librement acceptée.

Aux immigrés traditionnels (Européens du Nord) s’ajoutaient des immigrés nouveaux


tels que Slaves et Italiens portant ainsi le chiffre d’immigrés au moins à 1 million
annuellement autour de 1890. Cette tendance se poursuivit et se maintient à partir de
l’an 1900.

SECTION II- L’AGRICULTURE


Elle peut être cernée sous deux aspects dont l’une et l’autre montraient la
transformation, l’évolution qui s’est dessinée.
En Grande-Bretagne, de 1850 à 1900 la production de blé passa de 33 à 17
millions de quintaux soit une diminution d’à peu près 50% ; dans les autres pays du
monde, des chiffres significatifs ont pu être établis. Ainsi les Etats-Unis ont vu leur
production passer de 69 à 247 millions de quintaux le Canada de 6 à 54, l’Argentine
de 6 à 52, l’Allemagne de 17 à 42, la France de 53 à 79.

L’accroissement de la production de denrées alimentaires comme la pomme de terre,


le maïs, la betterave à sucre de l’Anglais moyen passa de 3 à 40 kg ; ce qui traduit une
amélioration dans les conditions alimentaires…Parmi les seconds, le café, le cacao et
le coton entrent dans l’activité économique.
Un fait remarquable pouvait être mentionné en ce qui concerne l’agriculture : la

diminution de la population employée. Ainsi, en pourcentage pour


quelques pays, la tendance a été la suivante :

1850 1900
Etats-Unis 65 38
France 55 43
Grande-Bretagne 22 9
Russie 85 80

58
Cette tendance montre l’évolution de ces économies vers la révolution industrielle où
la part du secteur secondaire aura le pas sur le secteur primaire ; ce que confirmera
d’ailleurs l’évolution du secteur des transports.

SECTION III- LES TRANSPORTS


Les transports demeuraient déterminants pour la vie économique et les
rapports sociaux de tout pays industriel.

PARAGRAPHE I – LES TRANSPORTS TERRESTRES

Ils s’appréciaient par diverses caractéristiques qui entraînaient des conséquences


incommensurables.

A- Les caractéristiques

Elles se manifestèrent par une augmentation des réseaux en longueur et en

densité tant en Allemagne qu’en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ; l’apparition


des transcontinentaux ont influé sur le total de kilométrage qui passa de 35 000 à
1 000 000.

Le confort des véhicules et des trains, les trajets qui sont raccourcis par suite de
l’édification d’ouvrages appropriés (ponts, tunnels, ponts jetés, etc.).
B- Les conséquences incommensurables

De ces caractéristiques ont découlé des conséquences politico-économiques


incommensurables.

1- Les conséquences économiques

Le chemin de fer, au cours de la 2e moitié du 19è siècle, constituait un facteur


de croissance économique, un vecteur de l’économie, un client de
l’activité économique.

59
Le chemin de fer allait désormais assurer le trafic des voyageurs dont le nombre
augmenta de façon astronomique ; le trafic de marchandises lui emboîta bientôt
le pas. La baisse de trafic favorisa l’augmentation des deux sortes de trafic sans effet
néfaste sur les autres moyens de communication ; les routes allaient desservir à
présent les zones ignorées par le chemin de fer.

2- Les conséquences politiques

Le développement des voies de communication terrestres notamment le


chemin de fer principalement et les routes accessoirement, ont constitué un facteur

d’unité nationale.

PARAGRAPHE II – LES TRANSPORTS MARITIMES

La montée de la navigation à vapeur constatée au cours de la période


précédente poursuivit sa poussée triomphale et la seconde moitié du 19e siècle
pouvait se placer sous le signe du triomphe de l’acier et de la vapeur utilisés

dans la construction de canaux et l’installation de ports.


A- Les moyens de transports maritimes
Les navires à voile ont perdu de leur importance avec l’utilisation de l’acier dans la
construction des navires, l’emploi de l’hélice dont la découverte révolutionna le
transport maritime ; les navires à vapeur permettaient des gains appréciables

B- Les passages de transports maritimes

Sous cette rubrique se retrouvaient les divers ouvrages majestueux tels que les canaux
et les ports.

1- Les canaux
Les deux grands canaux dont certains grands pays peuvent s’enorgueillir
de nos jours datent de cette époque : il s’agit du canal de Suez et celui de
Panama.

60
Le canal de Suez jouait le rôle amenuisant des coûts de transport de
marchandises. La conception d’un tel projet datait du 8e siècle avec un
début de travaux entreprise par les Saint-simoniens en 1830.
Ferdinand de Lesseps prit la relève en 1854 et après toutes sortes de
difficultés techniques (aspect physique du terrain difficile), sanitaire
(existence de paludisme, de dysenterie amibienne dans la région),
financière (difficulté d’apport en capitaux eu égard au coût élevé des
travaux), politique (crainte de la concurrence étrangère de la part de la
Grande-Bretagne), le canal était ouvert à la circulation en 1869 avec161
km en longueur et 22 m en largeur.
Il permettait d’abréger de 45% le trajet entre Londres et Bombay et
recevait la plus grande partie du trafic de pétrole du Moyen-Orient.
Le canal de Panama devait jouer pour l’Amérique le rôle que Suez jouait
pour l’Europe. Les Américains souhaitent rapprocher New York et San
Francisco. Le 15 août 1914, le canal de Panama, de 77 kilomètres de
longueur, est officiellement inauguré.
2- Les ports
La construction de navires impliquait automatiquement celle de ports pour permettre
un accostage des navires. Il allait se développer une édification en en série de ports
en eau profonde, vaste, à contenance suffisante.
La rentabilité économique, financière de cette entreprise occasionna des tentatives
similaires partout où nécessité du développement l’imposait. Les ports demeurent
encore de nos jours les facteurs primordiaux du développement de l’arrière-pays, tant
en milieu sous-développé.
SECTION IV- L’INDUSTRIE
Au cours de cette période riche en événements de tous ordres, la main d’œuvre à bon
marché issue d’une population en forte augmentation, la poursuite de l’innovation
technique, la technique elle-même, ont été mis au service de l’industrie.
L’industrialisation se réalisa à partir de données potentielles et précises.

PARAGRAPHE I-LE DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE


MÉTALLURGIQUE

61
La métallurgie à base de fer s’installa entre 1850 et 1900. Le monde s’ouvrit au béton
armé, au fil de fer barbelé, aux premiers réfrigérateurs, à l’installation de
l’hydroélectricité. L’extraction du minerai par des méthodes nouvelles fit augmenter
le tonnage.

PARAGRAPHE II – L’APPLICATION DE L’INDUSTRIE


ÉNERGÉTIQUE
Les inputs de l’industrie comme le charbon, l’électricité, le pétrole continuèrent
d’occuper une place non négligeable dans cette activité vitale de l’économie.
L’utilisation du charbon comme base énergétique a fait passer sa production de 100
millions de tonnes à plus d’un milliard de tonnes, production dans laquelle les Etats-
Unis (38%), la Grande-Bretagne (21%, l’Allemagne (20%) se taillèrent la part la plus
importante.
L’électricité quant à elle contribua à changer la physionomie de l’industrie en passant
au stade de l’application industrielle.
Le pétrole jouera vers 1900, un rôle efficace dans l’invention du moteur à explosion et
du diesel profitant de la découverte de Diesel en 1893. Dans l’ensemble de
l’économie, le moment est venu où l’on en peut plus se passer de l’énergie considérée
comme base de toute croissance économique.
PARAGRAPHE III- L’ÉVOLUTION DES INDUSTRIES DE
CONSOMMATION
Les industries alimentaires ont été révolutionnées par deux inventions ; celle de la
conservation des aliments par Appert en 1809 dont le perfectionnement se réalisa au
cours de cette période concernée ; celle de la réfrigération des aliments par Tellier, ce
qui apporta une baisse de coût et une perte sèche aux producteurs.
Peu à peu la tendance se renversa dans la réparation des secteurs de l’Economie. Le
secteur secondaire allait prendre le pas sur le secteur primaire.
Bon an mal an, l’on s’achemine vers une véritable primauté de l’industrie sur
l’agriculture.

62
63
*
* *

L’évolution sectorielles analysé a été la poursuite des tendances constatées à l’époque


antérieure et a consolidé les bases de l’économie dans sa répartition.

La dynamique démographique a donné un coup de fouet eu secteur agricole qui a son


tour a imprimé une orientation nouvelle aux secteurs des transports et de l’industrie.
Le monde prend conscience de sa diversité, de sa complémentarité et de ses impératifs
de développement.

Aucune action isolée n’est plus possible si l’on veut profiter des bienfaits des
découvertes scientifiques et techniques et de l’interdépendance de l’économie
mondiale.

Les relations économiques internationales conditionnent les États et les impératifs


qu’elles imposent seront des éléments incontournables de leur survie ou de leur
permanence.

La consistance des évolutions sectorielles apparaît avec plus de valeur avec l’étude
des bases économiques pendant la 2nd moitié du 19e siècle.

64
CHAPITRE VII-LE SOUBASSEMENT DE L’ÉCONOMIE DURANT LA
MOITIÉ DU 19e SIÈCLE

Les performances obtenues sectoriellement n’ont été possibles que grâce au nouveau
système économique qui se développait : le capitalisme fondé sur l’initiative
individuelle, la créativité personnelle, la propriété privée des moyens de production.

La concurrence pure et parfaite à laquelle il recourt profite non seulement aux


consommateurs mais également aux producteurs par la stabilité du pouvoir d’achat et
l’augmentation des prix.
Selon l’économiste Marx6, ce système se veut dynamique en évolution permanente et
les contradictions trop exacerbées qui le minent l’entraînent inexorablement vers son
autodestruction.
Aussi le soubassement de l’économie durant la période de 1858 à 1919 s’appréciera-t-
il au triple niveau de la dynamique financière, de dynamique sociale et de la
dynamique cyclique.

SECTION I – LA DYNAMIQUE FINANCIÈRE

La vie économique au cours de la 2e moitié du 19e siècle s’est transformée d’une


façon radicale avec l’affirmation de l’ère du charbon, l’apparition des nouvelles
formes d’énergie ébranlant l’hégémonie de la valeur, entrée en scène de l’automobile
et de l’avion grâce au pétrole.

PARAGRAPHE I – LA MONNAIE

Dans ce système dominé par le capitalisme, la monnaie et les signes monétaires


affirmant leur caractère économique.
L’activité économique s’articule autour des trois formes de monnaies qui servent aux
opérations et opérateurs économiques.

6
MARX Karl, Le capital-livre 1 (1867) – tome 1 , les éditions sociales, Paris, 1971.

65
A- Le métal précieux

La monnaie métallique subit une longue et lente évolution depuis les origines. De la
notion de monnaie pesée au moment de chaque opération d’échange, de la monnaie
frappée et divisée en pièces, on est arrivé à la monnaie reconnue selon des critères
précis. L’or et l’argent perdent leur rôle d’objet de consommation, de moyen
d’échange occasionnel pour devenir un moyen d’échange permanent c’est – dire
qu’ils constituent de la monnaie tout simplement.

a) Les règlements de la balance des payements

Les transactions internationales se faisaient sur la base du rapport légal entre les deux
monnaies.
Au moment où l’abondance de l’une d’entre elles perturbait le système, les créanciers
manifestaient leur intérêt pour la monnaie rare.
Ainsi dans le cas qui nous intéresse, un créancier étranger exigeait d’un importateur le
règlement de la créance en monnaie appréciée donc en argent par nécessité
économique.

b) La spéculation

La divergence constatée entre le rapport légal et le rapport commercial alimentait la


spéculation.
La loi économique de Gresham s’en trouva encore vérifiée. Celle-ci stipule :
‘’Quand deux monnaies circulent dans un pays et que l’une se déprécie par rapport à
l’autre parce qu’elle devient subitement plus abondante, la mauvaise monnaie chasse
la bonne’’7

7
PIETTRE André, Monnaie et Économie internationale du 19 ème siècle à nos jours, -Éditions Cujas,
Paris, 1967, p.

66
c) La thésaurisation
Elle constitua le troisième courant de fuite. Les individus se débarrassèrent de la
monnaie dépréciée et gardèrent la monnaie appréciée non plus par nécessité
économique mais par nécessité spéculative.
L’argent quittait le pays par les règlements internationaux, se raréfiait dans les
pays par la thésaurisation et la spéculation.

B- Le billet de banque

Le rôle du billet de banque se précisa mieux posa le problème de l’émission et de la


circulation de la monnaie.

Il y a quelques temps, tout règlement se faisait avec l’or et de l’argent. Les dangers
liés à son transport firent que l’on recourt à l’usage du billet à ordre (titre délivré
par un banquier pour attester une créance sur banque).
Nous citerons en exemple la querelle Currency et Banking School en Grande-
Bretagne .

C- La monnaie scripturale

Elle a été en général fonction de la trésorerie des banques, du stock national d’or
détenu par l’institut d’émission ; la monnaie scripturale a cru avec l’évolution de
mentalité des hommes d’affaires, des mœurs et compte tenu de la confiance qu’on lui
accorde.
PARAGRAPHE II – LE SYSTEME BANCAIRE
La seconde moitié du 19e siècle coïncida avec le développement des banques, des
opérations bancaires, du système bancaire. Banque de dépôts, de crédit par escompte,
par acceptation, du commerce extérieur, d’affaires, se multiplièrent. Le système varia
selon les pays.
A- En Grande-Bretagne

La spécialisation a été plus poussée, dans la catégorie des banques de dépôts.


Dans ces institutions financières, le banquier se substituait comme tiré à la place du
débiteur.

67
B- En France

La spécialisation s’est faite sur la distinction du crédit à court et à long terme ainsi
pour :
1- Les dépôts, les diverses banques pratiquaient l’escomptes ou l’acceptation.

Leur création a été graduelle ; dans l’ordre chronologique on peut mentionner :


en 1848 : Le Comptoir National d’Escompte
en 1859 : Le Crédit Mobilier
en 1863 : Le Crédit Lyonnais
en 1864 : La Société Générale
en 1894 : Le Crédit Commercial de France
en 1904 : La Banque de l’Union parisienne
en 1919 : Le Crédit National.
Ces banques s’étendirent en puissance et en espaces pour garder la confiance des
clients. Elles se limitaient uniquement au crédit à court terme et d’aucuns les
considéraient comme la banque de tout le monde

2- Les Affaires, la Haute Banque

La plupart des banques d’affaires pratiquaient le crédit à moyen et à long terme.


Elles agissaient avec audace et travaillaient avec leurs propres capitaux.

C – En Allemagne
Les banques constituées entre 1853-1873 suivaient une politique dynamique et
productive sur la base du principe de la banque universelle. Elles investissaient à long
terme des fonds empruntes à court terme. Une union monétaire vin renforcer l’union
douanière en 1875 et le mark fut adopte comme monnaie impériale en 1871.
.
D – Aux Etats-Unis

La pression des hommes d’affaires et des banquiers du nord-est amena des


changements sensibles sur le plan monétaire et financier, se fondant sur l’impérieuse
nécessité de la solidité de la monnaie

68
PARAGRAPHE III – LES SOCIETES PAR ACTIONS

D’émanation légale, ces sociétés groupaient des actionnaires qui n’apparaissaient pas
devant les créanciers éventuels mais ne s’exposaient que dans la mesure de leurs
participations.
Elles constituaient des sociétés anonymes soumises à l’autorisation préalable.
.
PARAGRAPHE IV – LA BOURSE

Elle s’assimilait au marché des valeurs mobilières ou épargnants composaient ou


recomposaient leur épargne. L’intéressé se libérait de son épargne pour obtenir des
titres et vice-versa en cas de besoin de liquidités.
Son rôle s’intensifiait avec le développement des sociétés par actions. Des
spéculateurs entrèrent dans le jeu en achetant les titres à bas prix pour les revendre à
des prix élevés. D’où l’apparition d’une véritable jungle au niveau de la bourse.

SECTION II – LA DYNAMIQUE SOCIALE.

La période 1850- 1914 coïncida avec l’époque de concentration des entreprises


capitalistes (aspects quantitatifs) et de prolétarisation des travailleurs et de ceux qui se
sentaient prolétaires (aspects quantitatifs) conformément aux analyses de Marx.
Chaque pays vivait une situation précise qui découlait de la nouvelle orientation
économique.
PARAGRAPHE I – LA GRANDE-BRETAGNE

Ce pays demeura, le bastion du capitalisme conquérant. Il sévissait en Grande-


Bretagne l’exploitation capitaliste des ouvriers. Un système où l’exploitation se faisait
à domicile surtout dans la filature et les textiles.
La conscience de la classe permit à la classe ouvrière de s’organiser. En 1883, se créa
la Société Fabienne (hétéroclite et idéaliste) qui visait l’amélioration de la condition
ouvrière par prédiction, persuasion au lieu de l’action collective.
Le début du 20e siècle verra naitre le parti Travailliste (1905) dynamique et agissant.
Grace à ses actions, les ouvriers obtinrent la liberté syndicale et la promulgation de
lois sociales, avec la renaissance légale des conventions collectives.

69
PARAGRAPHE II – LA France

Il apparait d’abord un syndicalisme d’entente et avec le temps, la situation sociale


faite de misère et d’injustice persistait. L’affrontement entre la bourgeoisie et le
prolétariat devint inévitable.
L’ordre triompha, conservateur en politique mais libéral en économie. Des 1851, le
second Empire inaugura une ère de prospérité ou le développement du crédit
nourrissait l’expansion économique, ou l’abolition du délit de grève facilita
l’émergence d’organisation syndicale.
En 1886, il a été constitué, la Fédération des Syndicats et des Groupements
coopératifs de France
En 1892 : Naissance de la Fédération des Bourses de Travail
En 1906 : Apparition de la Confédération Générale des Travailleurs.
Sous l’influence de Proudhon et de Georges Sorel, l’action ouvrière devint violente.
La faiblesse du pouvoir permit aux organisations syndicales d’obtenir la réduction de
la durée du travail et l’organisation légale des accidents de travail.

PARAGRAPHE III – LES ETATS-UNIS

Ils vécurent un syndicalisme sans inspiration révolutionnaire au cours de cette période


car le syndicat combattait un système qu’il admettait.
Le développement du monde ouvrier accompagnait les changements économiques et
techniques en inspirant au syndicalisme une diversification spatiale, ethnique,
sectorielle.
Les groupements de salariés avaient une existence plus effective que juridique. La fin
de la guerre de sécession en 1865 permit la naissance de l’Union Nationale du
Travail.
Ce n’est qu’en 1869 qu’apparut la première véritable organisation syndicale
dénommée les Chevaliers du Travail dont les revendications trop osées assurèrent son
échec. L’année 1881 vit la naissance de la Fédération Américaine du Travail qui se
voulait réaliste et réformiste etc.

70
PARAGRAPHE IV – LE MONVEMENT INTERNATIONAL

A côté de ces mouvements nationaux d’ouvriers, il existe un mouvement international


qui prit naissance dans la première économie industrielle de l’époque c’est-à-dire en
Grande-Bretagne.
Ainsi en 1860, Londres se peupla de militants et d’écrivains chassés par l’absolutisme
en Allemagne et en Italie. Dès 1862 les travailleurs internationaux, les dirigeants de
Trade Unions participèrent à une exposition universelle. Marx et Engels y assistèrent.
Les confrontations d’idées socialistes, les promesses de contacts permanents pour
élaborer une plate-forme de lutte commune, ont conduit, en 1864, a la naissance de
l’Association Internationale des travailleurs.

SECTION III – LA DYNAMIQUE CYCLIQUE

Au cours de la première moitié du 19e siècle, les crises avaient une


origine purement agricole. A partir de 1850, l’entrée des pays dans l’ère
de l’économie industrielle ou la finance jouait le rôle primordial va
conférer aux crises une origine financière et monétaire.
Leur succession à un rythme constant et a un intervalle régulier a poussé
les économistes à parler de dynamique cyclique.

PARAGRAPHE I – LA CRISE DE 1857 ET SES PROLONGATIONS


INTERNATIONALES

La découverte des gisements d’or en Californie en 1848-49, en Australie


en 1851 amena une expansion économique sans précèdent. La quantité
d’or en circulation augmenta d’un tiers en 8 ans dans le monde et
contribua à une diminution des taux d’intérêt et occasionna le
développement de mouvements internationaux de capitaux et de
marchandises.
L’expansion était facilitée par des institutions financières qui fondèrent et
financèrent les grandes entreprises industrielles, lesquelles réalisaient
d’importants investissements dans la construction (bateaux à vapeur en
71
fer), dans le développement des réseaux télégraphiques, dans la
croissance des villes.
La liquidité du système financier diminua de façon substantielle. Partout
la crise amena une tension sociale inquiétant. C’est en fait une crise
américaine a prolongation anglaise, française et allemande. Cette période
a correspondu avec la guerre de Crimée.

PARAGRAPHE II – LA CRISE DE 1866 ET L’OVEREND ET


GURNEY

Son origine se trouve dans le déclanchement de la guerre de sécession. A


cause de celle-ci, les Etats-Unis ralentirent leurs achats en Europe
notamment en Grande-Bretagne qui vit se fermer son plus grand
débouché de marchandises.
La reprise économique se fit par le développement des chemins de fer, la
multiplication des navires à vapeur, la construction résidentielle, que
plusieurs sociétés par actions, créées à cet effet, aidèrent. Ces sociétés
déguisaient des prêts à long tenue sous forme de crédits à court terme
PARAGRAPHE III – LA CRISE DE 1873 OU LES REVERS D’UNE
VICTOIRE

L’établissement, en 1867, d’une double monarchie austro-hongroise après


une longue lutte interne, les conséquences favorables de la guerre franco
prussienne, l’ouverture du Canal de Suez au tarif international,
l’achèvement du réseau britannique du chemin de fer, les retombées
économiques de la première liaison ferrée transcontinentale aux Etats-
Unis, ont créé les conditions favorables à une spéculation financière dont
le centre d’intérêt était l’Allemagne.
L’Allemagne principale bénéficiaire, parvenait à l’équilibre économique
tout en dégageant des capitaux en quête de nouveaux placements. Les
sociétés par actions se mettaient en place et des banques spécialisées
dans le lancement d’investissement s’orientèrent vers le placement
d’action.
72
La spéculation justifiée par la hausse des dividendes et les facilites de
crédits de banques.

PARAGRAPHE IV – LA CRISE DE 1882-1884 DE LA CHUTE DE


L’UNION GENERALE A LA PANIQUE DES CHEMINS DE FER

La France, épargnée par la crise précédente connut une expansion remarquable après
1878 ou, la politique libérale de crédit de la 3e République eut des effets bénéfiques
dans les chemins de fer, les cuivres, la métallurgie, les industries de base, de
consommation.
L’utilisation de nouveaux procédés entrainait l’extension du réseau de chemin de fer,
la production de l’acier et l’apparition des navires en acier qui commençaient à
sillonner les mers. Le boom français aidait à la reprise en Europe et en Amérique
Mais l’Union Générale, banque française, de renommée internationale,
spécialisée dans le financement d’entreprises industrielles, par suite d’une
spéculation et de manœuvres imprudentes, fit banqueroute en 1882.
Cette chute occasionna un ralentissement dans tous les domaines d’activités à savoir
mines, métallurgie et bâtiments et entraina une augmentation de chômage, la baisse
des salaires, le développement de la criminalité et de la misère.
La panique financière gagna ensuite les Etats-Unis selon le même processus, en 1884,
car l’Union Pacific chargée des constructions ferroviaires, vit les cours de ses actions
baisser comme ceux des autres valeurs du même genre. Pour cette raison, la crise
franco-américaine de 1882-84 fut caractérisée de la panique des chemins de fer.

PARAGRAPHE V – LA CRISE DE 1890-1893 – LA CRISE BARING ET


SES SUITES

Après la dépression de 1882, le système financier se réorganisa rapidement. L’activité


économique reprit vigoureusement après les années 1885 et 1886 avec la croissance
de la production de l’acier, l’augmentation substantielle de la marine marchande, la
production d’énergie électrique et les industries chimiques, le début de la construction
des tramways ; les investissements britanniques se firent à l’intérieur comme à
l’extérieur.
Des banques se spécialisèrent dans les placements de fonds d’Etat, de valeurs de
sociétés étrangères et coloniales. Ce qui explique en Angleterre, la spécialisation des
Baring Brothers dans le financement des investissements en Amérique Latine.

73
La panique fut de courte durée et suivi d’une dépression qui se prolongea jusqu’en
1895. Elle atteignit les Etats-Unis 3 ans après ; ce qu’on explique par des
perturbations monétaires découlant de la politique d’achat d’argent des Etats-Unis,
la formation des pools de producteurs, la création des trusts et l’existence des
pratiques discriminatoires.

PARAGRAPHE VI – LA CRISE DE 1900-1903 DE LA CRISE


ELECTRIQUE A LA PANIQUE DES RICHES

A partir de 1895, l’économie mondiale entrait dans une phase de modernisation à


outrance. L’expansion économique provenait d’une production accrue d’énergie
électrique aux fins d’éclairage et d’usage industriel, de l’extension du système
téléphonique, du développement des constructions de tramways, du début de la
construction du chemin de fer souterrain, de la généralisation des industries
chimiques. Une intense fièvre financière alimentait ces opérations.
Le nombre de sociétés opérant dans le domaine électrique fut augmenté
considérablement. Les entreprises réalisaient des fusions par intégration horizontale
ou verticale, les unités de production et de vente se cartellisaient pour bénéficier du
marché de l’acier, du charbon et de la construction navale.
Bientôt il s’opéra une baisse des valeurs mobilières à partir d’avril 1900 et les valeurs
de sociétés d’industrie électrique furent les premières frappées. Cette crise apparut du
fait de l’impossibilité du système financier à nourrir toutes les activités.
La Russie a été la première victime lorsque durant l’automne 1899 une panique
boursière et financière se produisit en inaugurant une période de récession.
L’Allemagne suivit aussitôt après ainsi que la France ou la crise fut modérée, le
Royaume-Uni ou elle n’occasionna ni panique ni perturbation prolongée.
Les Etats-Unis échappèrent à cette crise considérée comme européenne ; on la
caractérisa de crise électrique débouchant sur la panique des riches.

PARAGRAPHE VII – LA CRISE DE 1907 ET LA SPECULATION SUR LE


CUIVRE

Cette crise d’origine américaine essentiellement a été assimilée à la spéculation sur le


cuivre.
Ainsi à l’automne 1900, le manque de capitaux se fit sentir. Le ralentissement de la
population qui s’ensuivit entraina une crise monétaire.

74
La propagation de cette crise se fera en Europe aussi rapidement. En Allemagne, elle
fut violente ; en Angleterre, elle fut modérée mais ponctuée par des grèves ouvrières
et même patronales. En France, la répercussion de la crise internationale ne se fit
sentir qu’à la fin de 1907 et la dépression industrielle fut légère

PARAGRAPHE VIII – LA CRISE DE 1911-1913 OU LES


DIFFICULTES DE L’INDUSTRIALISATION ALLEMANDE

Cette crise a été liée aux difficultés de l’industrialisation allemande. Or, les banquiers
allemands investissaient à long terme une partie des capitaux reçus à court terme.
Lorsque le système financier américain les réclama, le système financier allemand ne
put répondre : Ce fut l’effondrement.

75
*

* *

L’économie de cette période a été celle du capitalisme financier sous toutes ses
formes. Nourrie par un système de crédit conçu pour les besoins d’une économie
moderne, pour la satisfaction des besoins d’une population de plus en plus grande,
l’économie de la seconde moitié du 19e siècle comportait déjà les contradictions du
système d’économie de marche.
Les contradictions inhérentes à ce système se manifestaient par les tensions sociales et
les crises économiques. Sur ce dernier plan, il y a lieu de souligner la différence
visible avec la période antérieure.
De 1800 à 1850, le capitalisme s’organisa dans une économie ou l’agriculture jouait
encore un rôle prépondérant, ou le bimétallisme s’inscrivait dans les habitudes sauf en
Grande-Bretagne.
Les crises n’atteignaient pas une ampleur dramatique. De 1850 à 1914, le capitalisme
s’édifia dans une économie industrielle, ou le bimétallisme s’affirmait avec une
politique de crédit libéral qui causait des perturbations régulières dans les activités
économiques.
Ainsi grosso modo, les monétaires ont pu estimer que le trend des prix fut croissant au
cours de la période antérieure et déclinant de 1873 jusqu’à la fin du siècle.

L’accroissement annuel moyen du stock mondial d’or monétaire de 1873 à 1895 était
estime à 1,6% soit moins de la moitié du taux des vingt-cinq années précédente.
Vers la fin du siècle, le trend décroissant des prix laissa graduellement la place à des
trends croissant. La production de l’or s’éleva par suite des découvertes de l’or en
République sud-africaine et l’amélioration des méthodes d’extraction des métaux.
C’est pourquoi de 1895 à 1913, l’accroissement annuel moyen du stock mondial d’or
monétaire atteignit 3,7% soit plus du double, le taux de la période 1873 – 1895.
Dans l’ensemble, les phénomènes de crise durant tout le 19e siècle se manifestaient de
la même manière selon le schéma suivant :
- période de prospérité de trois à quatre ans
- période de dépression de deux à trois ans
- période de reprise de trois à quatre

76
trend
Économique
Cycle

0 Prospérité Crise Reprise


Année

Ces trois périodes duraient 8 a10 ans au moins et revenaient régulièrement. Aussi
parla-t-on de cycle économique. Celui-ci caractérisait la période de temps séparant
deux crises économiques.
Cette période comportait une phase de crise proprement dite, une phase de dépression,
un pallier, puis une phase d’expansion. Ce fut Clément Juglar (1818-1905) qui
constata la périodicité des crises économiques.

77
CHAPITRE VIII : L’ECONOMIE DES PUISSANCES

Trois faits ont modifié au cours de la période 1850-1919 la structure de


l’économie des puissances de l’époque : Angleterre, France, Allemagne
et Etats-Unis. Il s’agit du 1début de l’âge de l’acier, de 2la concentration
industrielle, du 3problème de débouchés.
La France a opté pour un régime de petites et moyennes entreprises
livrant des objets de qualité à une minorité de consommateurs.
L’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon ont, en revanche, pratiqué
la politique de l’industrie nouvelle avec l’expansion de la production, la
constitution de cartels, la recherche de débouchés.
Les Etats-Unis ont, quant à eux, oriente leur économie vers une
production de masses de biens de consommation pour un marché intérieur
déjà vaste.
L’économie nationale a essayé au cours de la même époque de modifier
l’équilibre des relations économiques interétatiques, chaque pays essayant
de se tailler une place de plus ou moins importante dans l’économie
internationale ou le commerce colonial prendra une tournure inquiétante.

SECTION I – L’ECONOMIE NATIONALE

Elle révèle l’émergence de nouveaux espaces géographiques à côté des


anciens qui occupaient l’échiquier mondial. La Grande-Bretagne, la
France, l’Allemagne, les Etats-Unis, continuent d’affirmer leur
hégémonie.
Mais, d’autres entités géographiques comme la Russie et le Japon entrent
sur la scène mondiale.

Les économies nationales s’organisent pour se tisser une place dominante


dans l’économie internationale.

78
PARAGRAPHE I – LA Grande-Bretagne

Durant cette période, la Grande-Bretagne, pays ayant connu la première


révolution industrielle, a atteint le niveau de développement requis pour
tirer profit de la croissance économique.
En 1850, elle avait déjà terminé l’accumulation du capital qui, plus tard,
facilita le développement de l’industrie avec l’aide des chemins de fer,
l’extension et la généralisation du progrès dans toutes les branches de
l’activité économique.
A – Sur le plan démographique
Le contrôle des naissances, la limitation de l’émigration, la tendance à
jouir des fruits de la prospérité ont conduit à une stabilisation de la
population en 1913.

B – Sur le plan industriel

On constate un ralentissement du rythme de croissance touchant surtout le


charbon et la production de l’acier.
Néanmoins, le machinisme se développe, les chemins de fer se
consolident, grâce à l’existence de moyens de payements et à
l’organisation efficace d’un système bancaire dynamique.

C – Sur le plan commercial et financier

La Grande-Bretagne a conservé une suprématie indiscutable due à la


pratique du libre échangisme.
La supériorité de la valeur des exportations (charbon, textiles) sur celle
des importations (produits agricoles ou industriels) a occasionné une
balance commerciale excédentaire durant toute la période.

79
PARAGRAPHE II – LA FRANCE

La situation politique intérieure influencera de beaucoup la situation


économique et sociale. Les tensions internationales alimentées par les
convoitises nationales en ajoutent à un état d’évolution économique
variable sous les effets de la conjoncture.

A – Sur le plan industriel

La France a adopté une politique protectionniste durant toute cette époque


considérée sauf entre 1850 et 1870. Ce qui eut pour conséquence un
progrès lent par rapport aux autres pays.
Les autres secteurs industriels comme les chemins de fer, la marine
marchande, les textiles ont suivi la même progression lente. D’où en
définitive un taux de croissance faible de l’industrie française

B – Sur le plan commercial

Les pouvoirs publics français pratiquaient une politique axée


essentiellement sur le protectionnisme qu’entretenait le système du
double tarif
En effet, les pays ayant un traité de commerce avec la France se voyaient
appliquer un tarif minimum pour leurs produits exportes et ceux n’en
disposant pas voyaient leurs produits frappes d’un tarif maximum.

C – Sur le plan financier.

La structure financière héritée de la fin de l’époque antérieure va


graduellement subir une mutation adaptée aux circonstances.
Ainsi, la France a rompu avec le système des grandes banques liées aux
unités de productions, a perpétué les banques locales et régionales et

80
a inauguré le système des caisses d’épargne dont l’objectif était de
mobiliser l’épargne locale.

D – Sur le plan démographique

La population française a connu une natalité élevée entre 1850-1870 et


une chute permanente depuis 1870. Pour les paysans, le seul remède au
maintien de la propriété individuelle parcellisée fut la limitation des
enfants.
Ce phénomène s’explique par la persistance en France d’une mentalité
rurale imputable à de petits exploitants pusillanimes orienté vers
l’autoconsommation.

PARAGRAPHE III-L’ALLEMAGNE

Le pays a mis du temps pour imprimer le développement souhaité aux


structures existantes.
Le réveil tardif de l’Allemagne ne dura d’ailleurs pas longtemps car le
pays remplissait les conditions humaines, matérielles et intellectuelles
pour son émergence.
C’est l’unité allemande réalisée sous la direction du chancelier Otto
Von Bismarck qui a favorisé l’essor de la nation à partir de 1860.

A- Dans le domaine industriel

Les autorités allemandes ont pratiqué une politique à haute intensité de


main-d’œuvre. Cette dernière est libérée du secteur rural où des mesures
foncières dures ont été prises : abolition du servage, redistribution des
terres, modernisation des grands domaines ; l’industrie profita d’une
capacité de travail relativement importante.

81
B- Dans le domaine financier

L’Allemagne investie plus qu’elle n’épargne ; la non spécialisation des


banques a permis d’investir à moyen et à long terme des dépôts à court
terme. L’époque des petites banques est révolue.
Cette période verra l’adoption du mark comme monnaie impériale en
1871 et son rattachement à l’or, la transformation de la banque royale, de
bourse en banque d’empire, en 1875, qui s’emploiera à éliminer
progressivement les autres banques démission.
La cartellisation favorisa l’absorption et l’intégration des commerçants, la
concentration industrielle horizontale et verticale, la survivance
d’entreprises marginales. Les cartels allemands ont réussi grâce au
protectionnisme économique imposé à partir de vente.
Cartellisation : Entente temporaire regroupant des entreprises d'une même branche,
juridiquement et financièrement autonomes, en vue de limiter la concurrence

C- Dans le domaine social

L’organisation économique alla de pair avec l’organisation syndicale. Le


développement industriel a permis la construction de syndicats ouvriers
dont l’action énergétique a conduit à une saine sécurité sociale.

PARAGRAPHE IV-LES ÉTATS-UNIS

Les États-Unis ont, durant la seconde moitié du 19e siècle, profité de la


technique anglaise pour jeter les bases d’une économie solide et viable.
La virginité du pays, la fertilité du sol, la richesse du sous-sol attirèrent
une forte population d’immigrants européens

82
A- Sur le plan démographique

La population américaine s’est accrue rapidement, passant de plus de 23


millions d’habitants en 1850 à plus de 100 millions en 1913, sous l’effet
conjugué de l’immigration, de la forte natalité, du recul de la mortalité.
B- Sur le plan économique

L’appareil de production s’organisa sous la responsabilité d’initiatives


privées ; des individus ont réalisé des fortunes colossales avec des
moyens plus ou moins louches.
La caractéristique essentielle de l’économie américaine de l’époque a été
une production de masse pour une consommation de masse.

C- Sur le plan social

La prospérité américaine souffre du problème social. La traite des noirs


est certes terminée. Mais malgré l’abolition de l’esclavage, les droits
politiques et les droits civiques s’exercent difficilement pour les noirs qui
subissent par ailleurs la terreur du Ku-Klux-Klan.
La race indienne subit également les assauts de la race blanche qui la
repousse vers les terres stériles ou semi-arides.

D- Sur le plan financier

L’économie profita d’une structure bancaire et d’une politique financière


adaptée quoiqu’anarchique car l’opinion était partagée au sujet de
l’adoption d’une politique inflationniste basée sur le Green-Backs et
d’une politique économique bimétalliste.
L’industrialisation américaine se fit donc en liaison avec l’inflation de
crédits, c’est-à-dire la facilité monétaire. Le monométallisme or (Gold
Exchange) s’imposera en 1900.

83
A la veille de la première guerre mondiale, trois institutions constituaient
le système de banques fédérales de réserves : le Federal Reserve Board,
les Federal Reserve Bank régionales, les Member Banks nationales. Bref
l’économie était nourrie par le système bancaire organisé selon une
règlementation stricte.

PARAGRAPHE V – LE JAPON

Le Japon est resté un pays fermé où l’immigration et l’émigration


faisaient l’objet d’un certain contrôle. Le pays a conservé son
organisation pyramidale avec l’empereur en tête mais la réalité du
pouvoir revenait au Shogoun qui avec sa famille et ses vassaux possédait
au moins leurs ordres les samouraïs (petits seigneurs), puis les paysans
rendus sédentaires sur les terres par des lois draconiennes.
Les pêcheurs, les commerçants et les artisans avaient les mêmes
prérogatives que les paysans.

A- Sur le plan économique

Le système hérité de la première moitié du 19e siècle se poursuivait avec


le développement d’un capitalisme commercial basé sur des traites de riz,
de grands magasins de stockages, des lettres de change, des
établissements de crédits ; le riz servait de base à toutes les transactions.
A partir de 1854, les étrangers ont commencé par entrer au Japon et
toutes les affaires qu’ils traitaient passaient par le Shogoum mais le
commerce avec l’extérieur demeurait encore faible.
Les effets favorables de l’accumulation de capital commercial dû aux
efforts antérieurs commençaient à se faire sentir.
La commercialisation de l’agriculture et l’exportation des paysans qui
alimentaient pour 80% au moins les recettes fiscales du pays, facilitèrent
les investissements industriels.

84
A- Sur le plan commercial et financier

Le commerce extérieur japonais a conservé durant cette période les


structures d’une économie sous-développée. Les exportations de thé et de
soie étaient compensées par les importations de textiles.
La soie servait à payer les importations de biens de consommation entre
autres produits alimentaires et équipements ménagers.
Avec l’instauration de l’ère Medji, empereur éclairé à partir de 1868, les
structures féodales furent abolies, l’assiette fiscale réformée basée sur la
valeur de la terre et non de la récolte ; le système bancaire réorganisé
avec une banque d’Etat ayant à côté d’elle des banques spécialisées dans
l’investissement industriel, le crédit hypothécaire.
Les industries traditionnelles très dynamiques et exportatrices côtoyaient
des industries de base alimentaires, textiles, métallurgiques et
manufacturières.

B- Sur le plan démographique

La population japonaise avait cru au rythme du développement industriel


du pays.
La bourgeoisie marchande et industrielle s’est affirmée et étendue aux
entrepreneurs dynamiques, édifiant des trusts à capitaux familiaux.
Pour généraliser la technique nouvelle, les autorités ont développé
l’instruction primaire l’enseignement technique, l’universalité.
La formation et la lutte contre l’analphabétisme ont permis
d’instruire une partie non négligeable de la population.
Le Japon, par un ensemble de mesures économiques, financières et
sociales, a comblé son retard sur les autres pays occidentaux à la veille de
la première guerre mondiale. Il amorce le début d’une ascension qui se
fera prodigieuse.

85
PARAGRAPHE VI- LA RUSSIE

Le retard du pays sur les nations occidentales était considérable et ceci à


cause de son éloignement, de son organisation interne, de sa politique
extérieure plus guerrière que productive.

A- Sur le plan économique

L’abolition du servage proche de l’esclavage en 1851, l’indemnisation


des seigneurs féodaux par des titres d’Etat, amorcèrent les tendances à la
modernisation des structures archaïques du pays.
Cependant l’effort fut ralenti par la résistance de certaines couches
sociales et du fait de l’ère guerre mondiale.
Sur le plan financier, l’étalon or fut adopté dès 1897 et des réformes
monétaires entreprises.

B- Sur le plan industriel

Une certaine évolution se dessinait faisant passer l’industrie russe de


l’industrie domestique artisanale à l’industrie précapitaliste, c’est-à-dire
proche du capitalisme commercial.
Des industries alimentaires émergèrent ainsi que des industries de
consommation (textiles surtout), des industries de fabrication
d’armements, des industries métalliques pour l’édification de
l’infrastructure ferroviaire et routière.
L’expansion industrielle russe fut tardive et avait comme caractéristique
l’extrême concentration régionale. Elle engendra de graves conséquences
sociales.

86
C- Sur le plan démographique

Durant cette période la population russe a cru d’une façon spectaculaire.


Evaluée à plus de 67 millions en 1851, elle atteignait 173 millions au
début de la première guerre mondiale. La population urbaine demeurait
encore faible.
En effet, les ouvriers des centres urbains quittaient souvent la ville pour la
campagne au moment des moissons.
Il était difficile de parler de véritable activité urbaine et de population
urbaine. La main d’œuvre se caractérise par son irrégularité et sa faible
qualification.
Cette explosion démographique assura une main d’œuvre à bon marché à
l’industrie naissante mais aggrave les conditions sociales en accélérant la
décomposition de la société russe.

SECTION II- L’ÉCONOMIE INTERNATIONALE

A l’origine le commerce international représentait une activité accessoire


inhérente aux économies agricoles et basée sur des opérations portant sur
les objets de valeur.
Vers la fin du 18e siècle, il apparaissait déjà une certaine spécialisation
dans les relations économiques internationales ; des produits primaires
s’échangeant contre des produits élaborés.

PARAGRAPHE I LA POLITIQUE DU COMMERCE


INTERNATIONAL

Le commerce international qui s’opère met face à face des acteurs et des
produits.
A- Les systèmes en présence

87
La seconde moitié du 19e siècle fut dominée par la Grande-Bretagne
sur le plan financier et monétaire. Sa suprématie industrielle ne
commença par décliner qu’à partir de 1870.
Les autres États qui participaient aux échanges internationaux
dépendaient des mouvements généraux des prix (variations cycliques et
variations séculaires).
Aussi la politique de la libération des échanges coïncida-t-elle avec la
période de 1850-1877 et celle du protectionnisme avec la période de
1877-1913

1 - Le libre-échange 1850-1877

Jusqu’à la fin du 18e siècle, le protectionnisme était de règle. Celui-ci


s’aggrava par suite des guerres de Napoléon. Aussi durant la première
moitié du 19e siècle les prix agricoles ont-ils atteint un niveau élevé en
Grande-Bretagne facilitant par voie de conséquence l’enrichissement des
propriétaires fonciers, la prospérité de la bourgeoisie industrielle, la
prolétarisation des ouvriers.
Les prix des produits atteignirent des niveaux raisonnables, contribuant à
l’amélioration de conditions ouvrières et paysannes.

2-Le protectionnisme 1877-1913

Le protectionnisme s’installa dès lors pour faire face à une situation


nationale. Cette politique était dans la nature des peuples et découlait
d’une entreprise collective, lente et opiniâtre.
Longtemps libre-échangistes, les États-Unis furent gagnés par le
protectionnisme après la défaite des Etats du sud.

A- Le contenu du commerce international


L’accroissement des échanges au cours de cette période fut
considérable. Les importations ont augmenté beaucoup plus
88
rapidement que les exportations en Europe, entraînant un
déséquilibre de leur balance commerciale. Aux périodes d’inflation
correspondait un accroissement des échanges et aux périodes de
déflation correspondait un ralentissement des échanges.
La part de la Grande-Bretagne demeura relativement importante dans le
commerce mondial tout au long de la deuxième moitié du 19e siècle.
Les États-Unis et l’Allemagne progressivement se rapprochaient d’elle
avant la première guerre mondiale.
La priorité européenne s’effritait au profit des pays neufs qui utilisaient
des équipements modernes pour augmenter la productivité.

PARAGRAPHE II – L’ÉCONOMIE COLONIALE

Le développement du commerce international ne pouvait se


réaliser sans la recherche d’un certain espace économique.
Dès lors, l’expansion commerciale des puissances alla de pair avec
l’expansion géographique.
Pour l’Occident, les colonies sont condamnées à servir de débouchés à
leurs produits industriels et à fournir les matières premières.

A- Les zones d’influence

L’époque à l’étude fut celle de la conquête et du partage colonial. Les


entreprises militaires, les activités commerciales ont constitué les deux
moyens de pénétration dans les pays neufs.
Les zones d’influence se partageaient selon le principe simple que la terre
appartient au premier occupant.

B- Les pays colonisateurs

Les besoins de l’industrialisation, la recherche de profit, le désir de


conquête, etc., ont poussé la plupart des pays industriels de l’époque à
sortir de leur cadre national et s’implanter dans des pays neufs.

89
Les oppositions de certaines tribus locales et de certaines sociétés
organisées à cette pénétration étaient réprimées par la force.
Les massacres de populations, la destruction de villages et d’ensembles
urbains permettaient aux colonisateurs de signifier aux colonisés qu’ils ne
reculeraient devant aucun moyen pour maintenir leur présence ; mais des
éventualités de conflits ou des conflits émergeaient en cas de deux ou
plusieurs conquérants convoitant le même pays.

C- La justification de la politique coloniale

La colonisation, support de l’impérialisme, était d’abord le fait des


compagnies coloniales, ensuite des politiciens que suivait peu l’opinion
publique.

En France, Jules Ferry expliquait le fondement de la colonisation par la


création d’un débouché car, la politique coloniale était la fille de la
politique industrielle.
Dans sa conception de la politique de colonisation, il insistait sur un droit
de races supérieures vis à vis des races inférieures.
En Grande-Bretagne, l’opinion dans sa totalité acceptait l’aventure
coloniale dont les compagnies demeuraient l’élément dynamique.
En Belgique, le roi avait de la colonisation une conception spéciale. Pour
lui l’histoire contemporaine enseignait que les colonies entraient pour une
bonne part dans ce qui composait la puissance des Etats et leur prospérité.

90
D- Les conséquences

De timide et camouflée qu’elle était à ses origines, la colonisation


devint ouverte, légale et mondiale ; ouverte parce que beaucoup de pays y
participèrent dès à présent ; mondiale car les zones d’influence
s’étendaient à tous les continents ; légales par suite de la tenue de la
conférence de Berlin en 1855.

91
*
* *

Cette longue période de l’histoire économique a été déterminante


pour l’économie mondiale, les relations économiques internationales.

Elle a révélé le développement de la révolution industrielle qui entra dans


sa deuxième phase, la promotion des grands secteurs d’activités
(démographie, agriculture, industrie, transports, société), la confirmation
des États dans leur nouvel espace géographique.

Elle a mis aussi en évidence la pratique des politiques appropriées des


échanges mondiaux compte tenu des intérêts nationaux, l’amorce et la
permanence d’une politique spécifique de financement de l’économie
selon les principes et règles du libéralisme.
Une phase de l’histoire économique s’achève, une autre phase s’ouvre et
avec elle l’épreuve de la première guerre mondiale.

92
TROISIÈME PARTIE HISTOIRE DES FAITS ÉCONOMIES DE L’ENTRE-
DEUX-GUERRES

Cette phase de l’histoire économique couvre une période allant du début


de la première guerre mondiale (1914) à la fin de la deuxième mondiale
(1945). Elle est riche en conflits armés généralisés ou localisés, ce qui lui
donne une phase importante dans les événements économiques et sociaux
qui marqueront le 20e siècle.
La première guerre mondiale a modifié la carte politique du monde,
l’appareil de production a subi des dégâts incommensurables du fait de la
guerre, bien des pays ont connu une situation financière précaire par suit
des conséquences de la guerre, des crises de 1920/21, de 1929.

De 1914 à 1939, les relations économiques internationales, le


commerce mondial ont vu leur structure se modifier de fond en
comble. Des pays neufs sont entrés en force dans le commerce
international suscitant ainsi une nouvelle division internationale du
travail sur le plan agricole et industriel.

L’économie capitaliste a été durement éprouvée au cours de cette période


corroborant à juste titre les analyses de penseurs anticapitalistes.
L’économie socialiste a fait son apparition et a mis en place ses structures
pour la première fois dans l’histoire.

L’attention sera portée sur les contours de l’économie de guerre d’une


part et sur les principales crises de l’après-guerre, surtout la crise de 1929
et ses prolongements.

93
CHAPITRE IX L’ÉCONOMIE DE GUERRE

La première et la deuxième guerre mondiale, les guerres localisées


d’ampleur inégalée durant le 20e siècle, ont fait naître une notion nouvelle
dans la science économique à savoir l’économie de guerre. Celle-ci
prend corps quand un pays mobilise l’essentiel de ses potentialités en
vue d’affronter un conflit majeur.

Sorte d’économie dirigée, l’Economie de Guerre s’articule autour de


la production industrielle orienté vers l’armement et le matériel
militaire, de la production agricole dirigé vers la nourriture des soldats et
de la société civile, de la prise en charge de la distribution des biens par
l’Etat qui impose le rationnement. Elle a pour conséquence
l’interruption des circuits d’échanges traditionnels, l’enregistrement
de mutations économiques et sociales profondes.

SECTION I – L’ECONOMIE DES BELLIGÉRANTS

La guerre qui éclate en 1914 et qui durer 5 ans a opposé deux camps : les
Etats alliés d’un côté regroupant le Royaume-Uni, la France, la Russie,
les Etats-Unis ; le camp adverse de l’autre englobant l’Allemagne et
l’Autriche-Hongrie.
Elle sera la première guerre qui va mettre en ligne plusieurs nations de
plusieurs continents, recourir à des soldats de diverses nationalités et
conférer à la guerre un statut nouveau permettant de percevoir la science
économique sous une autre dimension.
La situation économique des belligérants au conflit demeure variable
selon les camps et entraîne des effets et conséquences différenciées.

94
PARAGRAPHE I – LA SITUATION ÉCONOMIQUE DES ALLIÉS

Elle vise essentiellement à faire le point de l’état des économies


nationales intéressées du fait du conflit mondial et apprécier les
évolutions constatées.
Le camp des Alliés regroupe les pays suivants : la G-B, la Fr, les EU, la
Russie, l’Italie.

A- La Grande-Bretagne

Le déclin de l’économie anglaise s’est accentué durant cette période car,


le pays n’a pas renouvelé les équipements et la technologie dans
l’industrie extractive, métallurgique et textile, a perdu l’essentiel des
marchés extérieurs, a supporté un coût financier élevé pour l’effort de
guerre rendant l’Etat débiteur.
Dans l’ensemble, la Grande-Bretagne a traversé la guerre sans
inconvénients majeurs mais son économie s’est endormie par suite des
crises sociales et économiques. Le pays, avant 1930, a subi des poussées
inflationnistes modérées avec une dépréciation modeste de la livre à
l’intérieur comme à l’extérieur.

B- La France

De par sa position géographique, ce pays a été plus durement touché


par la guerre. La mobilisation générale a conduit sous les drapeaux des
milliers de personnes dont il fallut satisfaire les besoins alimentaires et
vestimentaires.
Affaiblie économiquement, la France l’était financièrement aussi car, la
couverture des dépenses militaires nécessitait beaucoup d’argent. L’Etat
recourut pour ce faire, à l’émission monétaire de billets qu’il essaya au
fur et mesure de résorber par l’émission d’emprunts à court terme sans
95
grand résultat. En conséquence, il découla de cette pratique un
accroissement des billets émis et celui de la dette. L’opération prenait la
forme d’une avance de la Banque de France à l’Etat et d’emprunts publics
à court et à long terme.

B- Les États-Unis
La première guerre mondiale fut une guerre essentiellement européenne.
Pour soutenir l’effort de guerre, les puissances occidentales se sont
retournées vers les pays neufs dont elles devinrent tributaires pour
l’alimentation et les équipements de première nécessité. L’Europe est
tombée sous la dépendance des U.S.A qui ont accru leur production
industrielle et commerciale de façon à permettre aux Alliées de ne
manquer de rien.
Dans l’ensemble, la période de 1914 à 1945 a été pour l’économie et la
société américaine celle de l’affirmation de sa prépondérance. Jusqu’en
1929, à part la crise de 1921 qui fut une crise d’adaptation à l’économie
de paix, le pays a profité d’un haut niveau d’activité, connu une
prospérité continue, une mutation du secteur tertiaire, une modification
du commerce extérieur.
Le pays a vu la consécration de la puissance du dollar américain
comme monnaie de réserve, a poursuivi son expansion
démographique sur laquelle se sont effectuées des mutations
géographiques et professionnelles.
Après 1930, le pays a eu à souffrir des conséquences de la crise de 1929
avec une agriculture déprimée, une économie désarticulée et un chômage
excessif, a connu un syndicalisme plus incisif dans ses revendications.
La situation économique et sociale qu’ont connue les Etats-Unis sera
mieux approfondie avec l’étude de la grande dépression

96
D – La Russie

Au moment où la guerre touchait la Russie, ce pays avait un grand


retard sur les puissances occidentales. Des raisons géographiques
expliquaient l’inexploitation de ses richesses.
L’impopularité du régime des Tsars, la pénurie de blé et de charbon et la
capitulation militaire et économique ont créé les conditions de la
révolution de 1917, facilitée par l’alliance des paysans, des soldats et des
éléments libéraux.
La guerre civile qui suivit la révolution d’octobre eut pour
conséquence la diminution de la production agricole, la famine, les
maladies. La redistribution des terres n’a pas occasionné une
La tendance à l’autoconsommation des pays et les quotas de production,
imposés aux paysans qui ont préféré ne plus produire, ont contraint la
production industrielle à la baisse. Lénine proclama, dans ces conditions,
à partir d’avril 1921 la nouvelle politique économique (la N.E.P.).
Celle-ci accorda une certaine liberté aux paysans dans la vente de leurs
récoltes et les livraisons obligatoires furent remplacées par un impôt en
nature. Il découla de l’application de la NEP une augmentation
substantielle de la production.

Parallèlement, les concessions faites aux groupes capitalistes et


l’immigration de techniciens étrangers, facilitèrent la constitution de
l’industrie qui reprit sur une nouvelle base.
Bref, la Russie est entrée dans l’économie moderne par la voie d’un
système nouveau fondé sur la planification : (1928-1932 : 1er plan
quinquennal, 1933-1937 : 2e plan quinquennal). La collectivisation de
l’agriculture et de l’industrie a induit des résultats encourageants. La
3e puissance mondiale émergeait : L’U.R.S.S.

97
PARAGRAPHE II – LE CAMP ADVERSE

Il regroupait essentiellement l’Allemagne et l’Autriche qui furent à


l’origine de la première guerre mondiale. Le blocus dont ils étaient
frappés ne les inquiétait pas car, elles avaient édifié une industrie
puissante.
Le cas de l’Allemagne fut éloquent sur ce point. L’économie allemande
s’organisa exclusivement sur sa production, sur la transformation
dans le domaine de la chimie, sur la limitation des importations.
L’économie de l’Allemagne était une économie de guerre.
La coalition des Alliés lui fit perdre la guerre mais elle a conservé
l’habitude de tirer le maximum d’elle-même. En effet, la guerre
terminée, les gouvernements allemands ont organisé les industries
démantelées, transforme les structures des entreprises ; l’affaiblissement
des cartels par l’inflation a conduit à une intégration verticale des
unités de production dans les mines, la sidérurgie, l’industrie
mécanique, l’automobile.

SECTION II – LES CONSEQUENCES DE LA GUERRE

-Les répercussions économiques du conflit furent incalculables du point

de vue humain, matériel, financier, politique, doctrinal.


-La France et la Belgique ont le plus souffert de la guerre compte tenu de
leur position géographique.
-En Europe, les empires se sont disloqués ; l’exemple de l’Autriche-
Hongrie demeura historique dans ce domaine.
-Le nombre de pays douaniers s’est accru et le commerce international
s’organisa dans un système de concurrence internationale vive avec
un renforcement de protectionnisme.

98
-Les nouveaux Etats se sont volontairement orientes vers un
renforcement de la production nationale et une acquisition
d’indépendance économique véritable.
Nous pouvons résumer les conséquences de la guerre par l’apparition de
nouvelles formes de dédommagements imposées à l’Allemagne par
les Alliés et la situation de crise apparue à partir de 1920.

PARAGRAPHE I – LES REPARATIONS DE LA GUERRE

Au moment où la fin des hostilités approchait, les Alliés se posaient déjà


des questions sur les dommages de guerre à recevoir des vaincus. Sur le
principe il n’existait pas de désaccord mais les modalités de règlements
suscitaient une mésentente car deux thèses s’affrontaient :
-Le payement en espèces était avancé par certains Alliés, ce qui posait
néanmoins le problème de l’origine de l’argent nécessaire au créancier.
-Le payement en nature préconisé par d’autres Alliés écartait l’aspect
difficulté monétaire. Entre ces deux modalités, les ministres des finances
des Alliés ont choisi le remboursement en espèces.
Ainsi, le traité de Versailles fixa les indemnités de guerre que
l’Allemagne devait payer à plus de 130 milliards de marks payables à
brève échéance. Keynes qui faisait partie de la délégation anglaise
dénonça l’absurdité de cette modalité et abandonna la délégation de son
pays.
Les thèses de l’économiste furent consignées dans un petit livre qu’il
publia. ‘’ Les conséquences économiques de la paix ‘’.
Pour Keynes, les difficultés monétaires de l’Allemagne, après la guerre
ne permirent pas à ce pays de payer ses dettes.
Les Alliés furent contraints de réduire le montant des réparations par les
Plans Daves en 1924 et Young en 1929.
Les banques allemandes gonflées de capitaux s’en servaient pour
rembourser les Alliés français et anglais qui, à leur tour, utilisaient

99
les remboursements allemands pour payer leurs dettes à l’égard des
Etats-Unis. En définitive les Etats-Unis aidaient indirectement
l’Allemagne à rembourser ses dettes.

PARAGRAPHE II – LA CRISE DE 1920-1921 ET LES CONSEQUENCES


ECONOMIQUES DE LA PAIX

Au lendemain de la première guerre mondiale, les économistes


prévoyaient une sous-production générale consécutive aux dégâts
militaires et économiques
La faiblesse de la demande globale et la poursuite de politique de facilités
monétaires pratiquées durant la guerre, créa une situation inflationniste
intenable au Japon qui dut recourir au relèvement du taux
d’escompte, aux Etats-Unis où les Trusts adoptèrent une politique de
baisse radicale des prix, en Angleterre où fut instaurée la politique de
déflation, en France ou la secousse fut brève mais sévère, l’on recourut
aux mesures de resserrement du crédit.
L’inflation était telle que les Etats, à partir de 1920, commençaient par
limiter les dépenses militaires en freinant l’octroi de crédits ; la mise
en œuvre d’une politique déflationniste systématique conduisit à une
dépression longue et durable toute l’année 1921. Au plus fort de
l’inflation, le niveau des prix américains était deux fois plus élevé par
rapport à l’année 1913.
Cette crise qui a révélé la robustesse de récupération des pays
occidentaux, pouvait être identifiée à une suspension provisoire de la
croissance.
Ce fut moins une dépression qu’une récession. Pour cette raison, elle a été
cataloguée comme les conséquences économiques de la paix.

100
PARAGRAPHE III – LES IMPLICATIONS ECONOMIQUES DE LA
GUERRE

La première guerre mondiale a occasionné la montée de


l’interventionnisme étatique, en mettant à jour les manifestations de
la volonté de la puissance politique
L’on passe du régime économique du ‘’laisser-faire, laissez-passer’’ à
l’ère de l’Etat Providence.
Cette étape ne sera effectivement atteinte qu’avec la crise de 1929 et
qu’après le conflit mondial (1939-1945). L’Etat alors s’arrogera tous les
pouvoirs qui lui permettront d’être le maître du jeu.
A ce titre, il s’autorise des fonctions multiples qui mettent entre
parenthèse le libéralisme :
• Il se veut arbitre entre les différentes composantes de la vie
sociale ;
• Il s’impose industriel pour le contrôle du secteur énergétique
(eau, électricité, gaz, charbon), du secteur des communications et
des transports (télécommunication, air, mer, terre, fer, etc.), du
secteur stratégique ou de pointe (automobile, aérospatiale), en
recourant aux nationalisations ;
• Il s’érige banquier par le contrôle des institutions financières
qu’il crée ou s’approprie par des nationalisations, et par
l’intervention directe sur le marché financier et monétaire ;
• Il s’attribue un rôle de consommateur en important des biens
et services par le truchement de l’administration, du secteur
public et parastatal qu’il développe à sa guise ;
• Il s’arroge une fonction sociale en développant la Sécurité
Sociale, offrant diverses prestations (allocations vie, sante,

101
vieillesse, chômage, accidents, etc.) et en améliorant le cadre de
vie des citoyens.

102
*

* *

L’économie de guerre du premier conflit mondial s’applique également à


celle du deuxième conflit mondial qui a éclaté en 1939 et qui a opposé la
coalition de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste à l’ensemble de la
coalition des démocraties occidentales européennes. La deuxième guerre
mondiale a duré 6 ans.

Les crises de l’après-guerre ont révélé les contradictions du système


capitaliste. La prospérité qui s’ouvrit au monde dès 1925, allait de pair
avec une nouvelle tournure du partage colonial du monde.
Mais durant l’entre-deux-guerres, en plus de l’économie de guerre,
l’épreuve la plus déterminante attendait les économies capitalistes qui
s’en relèveront difficilement : la grande dépression économique de 1929.

103
CHAPITRE X-LA GRANDE DEPRESSION DE 1929

A la fin de la première guerre mondiale, la plupart des pays impliqués


dans le conflit rencontrèrent beaucoup de difficultés pour leur reprise
économique. Les Etats-Unis ont constitué une exception et étaient en
passe de devenir une économie dominante.
Ils basèrent leur politique économique internationale sur le refus
d’abaissement des barrières douanières et sur l’élaboration d’une
politique d’investissements à court et long terme, tant à l’intérieur du
pays qu’à l’étranger, alors que les conditions de la pratique d’une telle
politique n’existaient pas.
Les Etats-Unis investissaient en Allemagne qui utilisait les capitaux
reçus pour payer les dommages de guerre dus aux Alliés. Ces
derniers, de leur côté, employaient cet apport financier au remboursement
des dettes contractées à l’égard des Etats-Unis au cours de la guerre.
L’aide américaine (prêts gouvernementaux, investissements privés)
retournait dans la mère patrie et se gonflait de capitaux européens
refugiés aux Etats-Unis durant la guerre.
La conjonction de ces deux sources financières alimentait la spéculation
boursière et, en 1929.
Analysons les signes d’identification de la crise faits d’éléments de force
et d’éléments de faiblesse.

SECTION I – LES SIGNES D’IDENTIFICATION

Les indicateurs de crise sont des paramètres macroéconomiques dont le


comportement traduit la manifestation attendue d’un état donne.

104
Ils peuvent se présenter sous deux aspects : l’un positif, l’autre négatif
mais dont la conjonction produit l’effet attendu. Ils prennent corps dans
tous les secteurs de l’activité économique, interviennent dans les strates
de la société et sont susceptibles d’engendrer des bouleversements
nuisibles à l’environnent économique et social.
Pour toute crise, le premier signe annonciateur demeure la prospérité
avant la crise. En effet, l’effondrement économique des années 1929-
1930 fut précédé d’une certaine prospérité.

PARAGREPHE I – LA PROSPERITE

Elle se manifesta dans divers domaines, les importants de l’activité


économique, à savoir le domaine industriel, commercial et financier.
Ces trois aspects intervinrent dans les éléments positifs annonciateurs de
la dépression économique.

A – Les éléments positifs

Ils se manifestèrent par une expansion industrielle surtout aux Etats-Unis,


avec l’augmentation de la production du bâtiment et des industries
chimiques. Les nouvelles méthodes de gestion : rationalisation,
conservation, permettaient un accroissement de la production.
Dans les autres pays capitalistes, après les réparations de la guerre, l’on a
recouru à la publicité pour conquérir les marchés, à la généralisation de la
vente à crédit, à la politique des bas salaires.
Ainsi vers les annees1929, leurs économies montraient l’allure suivante :
augmentation de la production de 25% en Allemagne, de 28% en
France, de 33% en Belgique. D’autres pays jusqu’alors non
compétitifs entraient dans le circuit. Il s’agissait de l’Autriche, de
l’Inde, du Japon. Le Brésil amorçait son industrialisation.
A l’expansion industrielle faisait suite l’expansion commerciale. Les
échanges connurent une certaine euphorie dans la décennie qui suivit la

105
fin de la première guerre mondiale. L’expansion commerciale se doubla
de l’expansion financière. L’économie mondiale se développa sur la base
du capital financier (direct ou de portefeuille). Conséquence de
l’expansion de la finance : la spéculation. Ainsi de janvier 1925 à
janvier 1929, la capitalisation boursière évolua de 27 à 67 milliards de
dollars si bien qu’en 1929, le volume de capitaux des pays autres que
l’URSS avait quintuplé.
B – Les éléments négatifs

Ils ont joué un rôle restrictif pour l’activité économique. Leur ampleur
expliquait, pour une large part, l’importance de la crise économique.
Ils consistaient en surproduction agricole, en hausse des prix, en
malaise britannique et en démembrement du marché mondial

1 – La surproduction agricole

L’effort de production des Alliés qui voulaient rompre avec les vestiges
du passé faisait augmenter la production agricole dans des
proportions inquiétantes. Malgré une certaine baisse de la production
agricole américaine (blé, coton, maïs) qui perdit ses marchés extérieurs,
la demande intérieure des Etats-Unis et la production agricole européenne
firent augmenter la production agricole mondiale.
Le financement de l’agriculture passa par le préfinancement, le recours
au crédit et à l’emprunt.

2 – L’inflation

La hausse généralisée, cumulative et continue du niveau général des


prix provenait de l’émission du papier monnaie.
Les pays, pour financer le développement, pratiquaient le déficit
budgétaire en faisant jouer la planche à papier d’où la dépréciation
monétaire conduisant souvent à des dévaluations.

106
Cette inflation poussa les entrepreneurs à investir et les banques à
accorder beaucoup plus d’attention à la politique de crédit.
Entrepreneurs et banquiers tiraient profit de cette spéculation et
s’enrichissaient au détriment des ouvriers, des créanciers, des personnes
privées ou collectivités publiques dont les revenus ne suivaient pas la
hausse.

3- Le malaise britannique

Elle consistait en la perte de la suprématie internationale de la


Grande-Bretagne. En effet, la livre britannique fut dévaluée de 80% au
temps de la guerre.
Il en découla l’augmentation du déficit de la balance commerciale
britannique. Cette tendance inquiéta bon nombre de pays amis des
britanniques qui consentirent à aider la Grande-Bretagne à retrouver son
prestige de puissance respectée.

4-Le démembrement du marché mondial

Elle entra dans les faits par la politique délibérée de barrières douanières
que les pays pratiquaient. L’entrée de nouveaux Etats sur le marché
mondial remettait en cause la division antérieure du travail.
Le recours au protectionnisme reprit avec plus de vigueur, surtout pour la
Grande-Bretagne et la France qui, pour rattraper le retard
commercial dû à la guerre érigeaient le protectionnisme en système de
politique commerciale.
L’importance des éléments négatifs de la prospérité annonçait
l’effondrement du système établi.

107
PARAGRAPHE II- L’EFFONDREMENT

La crise suit toujours une séquence qui commence par un processus suivi
d’effets immédiats et entraînant des conséquences.

A- De la situation aux conséquences : le processus

La crise de 1929 provient de la spéculation boursière consécutive à la


prospérité américaine qui occasionna une fièvre d’investissement. De
janvier à septembre 1929, la capitalisation boursière passa de 67 à 87
milliards, ce qui rendait la spéculation délirante et optimale. En
Juillet 1630,elle tombe à 15 milliards.
Le 24 octobre 1929, certains porteurs de valeurs mobilières se
débarrassèrent de leurs actions et obligations par les ventes massives
Les dégâts de la crise furent aussi importants que son processus
d’apparition.

B-De l’évaluation des manifestations de la crise : les dégâts

Partout on notait une chute généralisée des prix, du revenu, de l’emploi et


de la production. Ces indicateurs du niveau de l’activité économique
reflétaient l’ampleur d’une situation, donnaient une idée sur
l’effondrement.
Il apparut dans toutes les économies européennes, américaines, un
effondrement des exportations et des prix, une extension du chômage, un
développement du marasme agricole.
La recherche d’une solution à cette situation a conduit au renforcement
du protectionnisme, au déclin du commerce international. Les armes
utilisées furent le tarif douanier ; le contrôle des changes.

108
Au protectionnisme douanier s’ajouta le protectionnisme monétaire. Les
balances s’équilibraient bilatéralement par voie de troc car en fait, le
contrôle des changes frappait aussi bien la fuite des capitaux que celle de
marchandises. Il en découla une régression de la division internationale
du travail.
La crise de 1929 eut deux conséquences majeures : économique
(remise en cause du libéralisme, du laisser-faire, laisser-passer) et
doctrinale (conflit entre capitalisme et communisme). La
conséquence économique mettrait en branle le libéralisme
économique classique.
En effet,
-En 1936, J.M. Kenynes dans sa ‘’Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie’’, recommandait à l’Etat un rôle
interventionniste. Le déficit budgétaire pouvait constituer un remède à
divers problèmes.
La pensée de Kennes marqua la fin de la politique du laisser-faire a vécu
ce que vécurent les œuvres fragiles l’espace de trois siècles.
-La conséquence doctrinale faisait renaître les conflits entre capitalisme et
communisme.
Les Marxistes voyaient dans la crise de 1929 les manifestations des
contradictions du système capitaliste.
Les corporatistes prônaient le retour au régime ancien qui seul, pouvait
garantir un développement harmonieux.
-Le libéralisme politique se trouvait taillé en brèche au profit du fascisme
et du communisme.
Tout cela préfigurait les mesures radicales à adopter en vue d’enrayer la
crise (la dictature).

109
SECTION II- LES MESURES SALVATRICES : LE
REDRESSEMENT

Chaque pays adopta des mesures cadrant le mieux avec ses intérêts. Des
mesures radicales allaient de pair avec ceux moyennement atteints.

PARAGRAPHE I – LES ÉTATS-UNIS

La crise battait son plein quand Hoover arriva au pouvoir. Ses premières
mesures visaient à rétablir l’équilibre budgétaire par le relèvement du
taux de la fiscalité et la compression des dépenses budgétaires.
En fait, il se conformait à l’orthodoxie ancienne, ce qui n’aboutit à aucun
résultat si bien qu’en 1932, une équipe démontre avec Roosevelt (F.D)
arriva au pouvoir et entreprit le programme dit du New Deal.
Dans le domaine monétaire, le dollar fut dévalué d’où le renchérissement
des prix intérieurs. La dévaluation se fit en deux temps avec des taux
défiant l’imagination. Dans l’agriculture, l’Acte d’Ajustement Agricole
(A.A.A.) préconisait la restriction de la production moyennant des
indemnités compensatrices fixées par taxes, la règlementation du
commerce agricole visait
L’enrayement de la concurrence.
Dans l’industrie, l’Acte National de Redressement (N.R.A) tendait à
limiter la concurrence, à augmenter le pouvoir d’achat ouvrier.
Dans le domaine social, le gouvernement créa l’Administration des
Travaux Civils qui enrôle les chômeurs sur des chantiers d’intérêt public.

PARAGRAPHE II- LA GRANDE-BRETAGNE

Très touchée par la crise alors qu’elle se remettait difficilement de la


première guerre mondiale, la Grande-Bretagne adopta des mesures
drastiques en 1931. La reprise économique apparut avec
l’augmentation de la production, la diminution du chômage.
110
L’économie britannique se mettait à l’heure du 20e siècle par la
modernisation et la rationalisation mues par l’intermédiaire étatique
(nationalisation).

PARAGRAPHE III- L’ALLEMAGNE

L’Allemagne liée aux banques anglo-saxonnes fut la plus touchée par la


crise. Elle a vu l’effondrement des petites et moyennes entreprises, la
ruine du monde rural très endetté, l’aggravation du chômage.
Par une démagogie anticapitaliste et anticommuniste, le nazisme
d’Hitler regroupa les masses. Arrivé à la chancellerie en 1933, en moins
de six mois Hitler instaure la dictature nazie fondée sur le racisme.
L’antisémitisme et l’antiparlementarisme devinrent le fer de lance de la
politique nazie.

111
PARAGRAPHE IV-L’ITALIE

L’Italie intégrée au système capitaliste n’échappa pas à la crise qui par


conséquent l’atteignit aussi en 1931-1932 ; les banques firent faillite.
Le mouvement syndical ne pouvait défendre la détérioration de la
condition salariale des ouvriers puisqu’en 1927, la promulgation
d’une charte de travail imposait l’arbitrage obligatoire et interdisait
les grèves.
Le système pseudo corporatif italien assainit la situation. Mussolini
commença à songer dès lors à l’expansion géographique corollaire de
l’impérialisme hitlérien.
Le gouvernement annexa l’Ethiopie en mai 1936 et quitta la S.D.N.
(Société des Nations) au moment où Hitler remilitarisait la Rhénanie
démilitarisée et intervenait ouvertement dans la guerre d’Espagne.

PARAGRAPHE V- LE JAPON

Économiquement dépendant du commerce international, le Japon fut


atteint par la crise qui le secoua fortement. Ses importations de
matières, l’économie nipponne se tournait vers l’économie capitaliste,
lourde et de guerre.
La période de l’entre -deux guerres fut pour le Japon celle de
l’affirmation de son capitalisme, de la relance économique, du
renforcement des grands monopoles (Zaïbatsu), de la cartellisation et
de la véritable économie de guerre industrielle et conquérante.

112
PARAGRAPHE VI- LA FRANCE

Au moment où la crise frappait les autres pays capitalistes, la France était


la moins touchée économiquement. Les affaires avaient certes diminué de
volume mais le chômage était moins chronique.
La France, dirigée par la gauche, créa ’’la zone franc’’ étendue aux
possessions d’outre-mer afin d’avoir un monopole de débouchés.
La droite, de retour au pouvoir en 1934, aligna sa politique sur celle
des prédécesseurs. Les déflations successives ont affaibli l’économie
française mais le franc par suite des dévaluations du dollar et de la livre
devint une monnaie refuge. La France comblait son déficit commercial
par un excédent de la balance des capitaux.

SECTION III – LA CRISE DE 1931

La crise de 1929 dura plus que prévue. Elle désarticula l’économie


capitaliste qui, pour la première fois fut secouée dans ses principes
fondamentaux.
Les pays issus de la monarchie austro-hongroise et l’Allemagne
introduisirent des moratoires sur les obligations de payements à l’étranger
et adoptèrent des systèmes de contrôle des changes qui s’apparentaient
aux systèmes de rationnement en devises étrangères.
Sur le continent, le contrôle des changes se répandit aussi, des politiques
commerciales prirent une allure restrictive en faveur d’une compensation
des exportations et des importations, dans le but d’éviter des déficits des
balances de payements et des transferts de capitaux.
Les pays ne prirent aucune mesure pour équilibrer les taux de change
entre eux. Bien plus, au moment où les Britanniques introduisaient des
tarifs douaniers avec traitements préférentiels pour les pays du
Commonwealth, des américains augmentaient leurs tarifs douaniers.

113
En conséquence, il découla de toutes ces dispositions un lent et incomplet
rétablissement du commerce mondial après 1933.
SECTION IV – LA CRISE DE 1937-1938 OU LES CONSÉQUENCES
DE L’ISOLATIONNISME

Les conséquences de la crise de 1929 n’avaient pas complètement disparu


au moment où des menaces pesaient sur la politique internationale.
La puissance de l’Allemagne se confirmait et les alliances entre
dictatures auguraient une situation explosive.
L’équipe démocrate au pouvoir aux Etats-Unis poursuivait une
politique économique basée sur une réduction du déficit des finances
publiques.
Il découla une crise qui occasionna une baisse de la production
industrielle de 30%, l’aggravation du chômage de 22%, repli des cours en
bourse.
Malgré la baisse du taux d’escompte de 0,5% en vue d’encourager
l’emprunt et l’amélioration les rendements des investissements, la
morosité dominait toujours dans les affaires. Il fallut en conséquence
accentuer, dès 1939, le déficit budgétaire pour qu’une tendance à la
reprise s’amorce.

114
*
* *

La période d’entre-deux guerres fut riche en événements économiques et


sociaux. La première guerre mondiale fit apparaître les faiblesses et les
capacités d’adaptation du système capitaliste, contribua au renforcement
et au triomphe des politiques nationales.
Elle a vu apparaître la crise économique la plus grave que le monde
capitaliste ait jamais connue durant la première moitié du 20e siècle et
même durant les périodes antérieures de l’histoire des faits économiques,
a vu l’échec de la sécurité collective prévue par la Société des Nations et
la montée des dictatures fascistes.
L’histoire économique de la seconde moitié du 20e siècle se profile à
l’horizon avec des événements majeurs imprimant une dynamique
nouvelle à la science économique.
Une époque se termine, une autre s’ouvre pour l’ensemble de l’économie
mondiale.

115
QUATRIÈME PARTIE - HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE L’APRÈS-
GUERRE : DE 1945 A NOS JOURS

La deuxième guerre mondiale a fait plus de dégâts que la première guerre mondiale.
Les données de l’économie mondiale changent complètement. Les Etats-Unis sont
devenus économiquement le pays le plus puissant. Le capitalisme suit sa voie
dominée par la puissance américaine.
Le socialisme d’Etat révèle ses structures véritables en Union Soviétique et en Chine
ainsi que dans les démocraties populaires. Les pays anciennement colonisés sont
parvenus soit par la lutte armée, soit par la procédure pacifique de décolonisation, à
l’acquisition de leur indépendance politique.
Les crises récentes apparues entre 1945 et 1975 ont eu pour terrain de manifestation
l’économie libérale, compte tenu du principe qui gouverne son système économique
consécutive à la crise de l’énergie en 1974, constituent deux aspects essentiels de ces
crises.
Le Tiers-monde regroupait des pays en voie de développement a joué depuis la fin de
la deuxième guerre mondiale, un rôle essentiel dans la recherche d’un nouvel ordre
économique international.
Cette période caractéristique de l’histoire économique a présenté une certaine
physionomie, dont les grandes puissances ont tiré profit, sans accorder beaucoup
d’intérêt aux faits majeurs spécifiques aux pays non industriels et qui hypothèquent
leur développement économique et social.

116
CHAPITRE XI -LA PHYSIONOMIE DE L’ÉCONOMIE MONDIALE
DE LA SECONDE MOITIÉ DU 20e SIÈCLE

La première guerre mondiale, les crises de 1920/21 et de1929, l’avènement du


socialisme en Russie, la deuxième guerre mondiale, les luttes de libération nationale,
l’instauration de démocratie populaire en Europe, la réussite de la révolution chinoise,
la décolonisation, etc. font que les économies contemporaines ne croient plus au
maintien du même économique international après 1945.
Chaque pays ou groupe de pays essaie de baser l’édification de son économie sur les
systèmes prédominants à savoir le libéralisme ou le collectivisme dominés par les
Etats-Unis d’une part et l’Union soviétique d’autre part.

SECTION I – LES ÉCONOMIES CAPITALISTES

Les erreurs et les échecs de la période de 1919-1939, la confirmation de l’hégémonie


américaine due à l’adoption systématique du système libéral, ont permis de nouveaux
développements remarquables aux pays industrialisés après la 2e guerre mondiale.

PARAGRAPHE I – LES FONDEMENTS DU SYSTÈME

L’importance de la demande privée, de la demande publique, l’effort de recherche,


l’accumulation de capital tant décrire par Karl Marx alimentent la croissance
économique des pays à capitalisme évolué. Les pays d’Europe occidentale appliquent
par mimétisme le libéralisme économique intégral ou souple.

A- Les États-Unis

Aux Etats-Unis, le système économique reste fondé sur la prédominance


de l’entreprise privée dans le domaine économique sur la subordination
de l’initiative publique, sauf en cas de force majeure.
Les sources de financement de l’accumulation du capital public sont
l’épargne des ménages canalisés par les marchés financiers,
l’autofinancement, le capital public, les connaissances scientifiques, et
techniques, etc. la pratique des prix administrés devient la loi du marché
car le fabricant principal fixe le prix et celui-ci s’impose aux autres
concurrents.

117
Pour éviter l’anarchie dans le libre jeu de la concurrence, le capitalisme
américain subit le contrôle indirect des pouvoirs publics. Ce contrôle
apparaît dans la multiplication des organes de la politique économique pour
lesquels il existe des mécanismes de coordination.
L’intervention de l’Etat touche les secteurs d’utilité publique. Les Etats-Unis
demeurent le bastion du capitalisme traditionnel.

B- L’Europe

L’économie européenne aidée par la puissance économique des Etats-


Unis réalise des progrès du point de vue de la production et du niveau de
vie pour se rapprocher le plus du modèle américain.
Les secteurs clés de l’économie sont nationalisés ; une planification
souple et indicative guide l’expansion économique. Il est intéressant de
souligner que la politique de nationalisation adoptée par certains pays
d’Europe, l’introduction d’une planification dans leur politique
économique après la deuxième guerre mondiale, constituent deux faits
économiques d’importance incommensurable car ils représentent une
entorse au système de capitalisme traditionnel.

PARAGRAPHE II – LES DONÉES DE LA CROISSANCE

A- Les agrégats économiques

La reprise de la croissance économique après la guerre a été stimulée par


forte demande privée consécutive à l’accroissement démographique.
Celui-ci s’appuie sur la baisse continue de la mortalité et la forte natalité.
La relance de l’industrialisation et la mécanisation des campagnes
entraînent l’exode rural et un mouvement poussé d’urbanisation.
La croissance économique des dépenses des pays européens provient de
l’augmentation de la quantité des facteurs de production et de
l’amélioration du rendement de ces facteurs.

118
B- Les supports de la croissance

L’évolution constatée a été facilitée par l’environnement crée, les


mesures de politiques économiques prises, les organisations mises en
place. Ces éléments constituent des faits économiques contemporains car,
leur existence permet l’accélération de la croissance économique.
1- L’aide Marshall

Pour permettre la reconstruction de l’Europe, les Etats-Unis ont mis en


place un plan d’aide dénommé plan Marshall. Cette aide transite par
l’Organisation Européenne de Coopération Economique (O.E.C.E) créée
la 3 avril 1948 ; l’O.E.C.E. est chargée de la répartition de l’aide
américaine et de la coordination des reconstructions nationales.
L’importance du plan Marshall pour l’histoire des faits économiques est
que le principe d’aide sous forme de dons collectifs à des pays
anciennement développés est posé.
Le plan Marshall a donné l’impulsion aux regroupements économiques
régionaux.

2- Les regroupements économiques

Les Unions économiques renforcent les économies nationales en leur


donnant une dimension mondiale, créent un espace économique
susceptible de faciliter l’intégration des entreprises, permettent d’éviter la
guerre car l’intégration économique doit conduire plus tard à l’intégration
politique.
La complémentarité mis en place est le Benelux (Belgique, Nederland,
Luxembourg), sorte d’association économique destiné à promouvoir le
développement économique des pays membre.

119
La complémentarité des économies, la diversification des activités dans le
domaine agricole et industriel et le renforcement des structures portuaires
constituent des aspects positifs de ce regroupement.
Ensuite, pour éviter la reconstruction des cartels de charbon et de l’acier,
certains gouvernements lancent en avril 1951 la C.E.C.A (Communauté
Economique du Charbon et de l’Acier), dotée de structure à la mesure de
l’entreprise. En réalité le 23 juillet 1952 la CECA est entrée en vigueur
pour une durée de 50 ans. Elle n »existe plus depuis le 22 juillet 2002.

Enfin en vue d’éviter un marché commun destiné à promouvoir le


développement harmonieux des activités économiques nationales, les
Etats du Benelux, l’Allemagne, l’Italie, la France créent la C.E.E.
(Communauté Economique Européenne) le 25 mars 1957.

Les dispositions de la C.E.E prévoient, à terme la suppression des


contingentements, la réduction des droits de douanes devant conduire à
l’édification d’un tarif extérieur commun, la réalisation d’une politique
commerciale commune.
La C.E.E se veut communauté de bien-être social ; son succès a
occasionné son élargissement.
Ainsi, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark en font aujourd’hui
partie intégrante comme Etats membres.

3- Le renouveau du commerce international

La deuxième guerre mondiale a perturbé les relations économiques


internationales. En vue de supprimer les entraves au commerce mondial,
sur l’initiative de l’ONU, le GATT (Accord Général sur le Tarifs et le
Commerce) est mis en place en 1947 l’U.E.P. (Union Européenne de
Payements) à laquelle succédèrent en décembre 1958 l’A.M.E. (Accord

120
Monétaire Européen) et la B.R.I. (Banque des Règlements
Internationaux).
Précurseurs de tous ces organismes, le F.M.I (Fonds Monétaire
International) et la B.I.R.D. (Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement) institués à Bretton-Woods en juillet
1944 consentent des prêts aux pays pour résoudre les difficultés liées au
déficit de la balance des payements (cas du F.M.I.).
L’I.D.A. (Association Internationale de Développement) consent des
prêts de longues durées au taux d’intérêt de 1%. Par ailleurs, pour pallier
le manque de liquidités internationales, des droits de tirages spéciaux ont
été institués sur le F.M.I. Ainsi, un pays en difficulté peut recourir à cette
facilité non remboursable automatiquement, moyennant une contribution
annuelle supplémentaire versée dans sa monnaie.
L’économie capitaliste reste dominée par les Etats-Unis et certains pays
d’Europe Occidentale.

SECTION II – LES ÉCONOMIES SOCIALISTES

Le rôle de l’URSS durant la deuxième guerre mondiale, l’instauration de


régimes socialistes dans plusieurs pays d’Europe et d’Asie après la
guerre, révèlent au monde l’existence d’une nouvelle conception de
système économique.
A l’opposé du système libéral qui prône la propriété privée des moyens
de production, le système socialiste préconise la propriété publique des
moyens de production.
A la base du système se trouvent la collectivisation et un système de
planification économique souvent impérative.
Plusieurs pays vont pratiquer ce système :
- la Russie (sur le plan agricole, industriel, commercial, structurel)
-La Chine (mise en place de l’ordre économique nouveau fondé sur la
révolution culturelle)

121
L’URSS regroupe la Russie, les pays d’Europe Centrale et qui sont les
satellites de la Russie. L’économie collectiviste met en place un
regroupement économique qui est le Conseil d’Aide Economique et
Réciproque (le COMECON)

PARAGRAPHE I- LES TENTATIVES DE REGROUPEMENT


ÉCONOMIQUE DU SYSTÈME COLLECTIVISTE : LE COMECON8

Certains pays d’Europ Centrale ont suivi la voie socialiste après la


deuxième guerre mondiale.
Cependant il existe un cadre où leurs économies évoluent et qui
représentent un certain intérêt pour l’histoire des faits économiques.
Il s’agit du Conseil d’Aide Economique Réciproque (COMECON) signé
en janvier 1949 entre l’URSS et les démocraties populaires sauf la
Yougoslavie.
Cet accord de coopération économique internationale vise une
harmonisation des plans de développement, un troc des matières
premières des démocraties populaires avec des crédits soviétiques.
De 1949 à 1953, malgré le retard de l’agriculture, on constate un certain
décollage industriel dans les pays membres du COMECON ; on parvient
à une harmonisation des économies par un partage international du
travail.
Le COMECON est à l’Europe communiste ce que la CEE est à l’Europe
capitaliste.

8
Le COMECON groupe l’Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la RDA, la
Roumanie, l’URSS.

122
L’effondrement de l’URSS à partir de 1989 à 1990 a remis en cause cette
organisation.

SECTION III- LES ÉCONOMIES SOUS-DÉVELOPPÉES

Après la deuxième guerre mondiale, l’opinion internationale constate


l’existence de deux types de pays. Les pays riches et les pays pauvres où
se posent les problèmes de la faim, de la misère, de la maladie, de
l’ignorance.
Les économistes font une distinction entre les pays riches capitalistes, les
pays riches développés socialistes et un troisième ensemble de pays
assimilés au Tiers-monde et sous-développement s’identifient.
Aujourd’hui, le Tiers-monde pèse sur la politique internationale par ses
prises de positions, par les problèmes que pose son développement, par
les moyens d’action dont il dispose.
PARAGRAPHE I – LES CARACTERISTIQUES DU SOUS-
DEVELOPPEMENT

La plupart des auteurs occidentaux considèrent un certain nombre de


facteurs socio-économique comme critère conférant le caractère de sous-
développement.
Dans le secteur rural, l’on se réfère à la faiblesse de la production
agricole, à la forte proportion d’agriculteurs, à la baisse de la productivité,
au caractère archaïque des techniques culturales etc.
Dans le secteur industriel, l’on prend en compte un phénomène industriel
incomplet, incohérent avec un secteur moderne non intégré à l’activité
économique, à l’inarticulation de branches industrielles, etc.
Dans le domaine démographique, l’on avance comme argument
l’augmentation rapide d’une population déjà importante, l’insuffisance
alimentaire quantitative qui entraîne de graves déficiences à la
population, le sous-emploi et le chômage, etc.

123
Dans le domaine commercial, l’on se limite à l’importation massive de
produits vivriers et d’autres produits de consommation alimentaire.
Dans le domaine social, l’on met l’accent sur la violence des inégalités
sociales, la faiblesse du niveau de vie, la persistance de structures
traditionnelles, etc.
A tous ces critères viennent s’ajouter la sous exploitation des ressources
naturelles et des moyens de productions, l’hypertrophie du secteur
tertiaire. La dépendance économique vis-à-vis des pays développés,
l’insuffisance de l’infrastructure sanitaire et scolaire, etc.
D’où il ressort que le développement constaté d’une nation dépend de
plusieurs éléments dont le développement humain, le revenu par habitant,
la liberté politique, en étroite corrélation ou au travers de l’intégrité
physique de l’individu, la primauté du droit, la liberté d’expression, la
participation politique, l’égalité des chances, la liberté politique, l’échelle
de mesure va de 1 à 10.

PARAGRAPHE II – L’AIDE EXTÉRIEURE

A l’instar des pays développés reconstruits par l’aide Marshall, de la


Chine aidée par l’URSS au cours de sa première phase d’application
d’économie collectiviste, les pays riches pensent résoudre le problème du
sous-développement par l’aide extérieure.
L’aide extérieure prend la forme de coopération technique, de
coopération financière et économique. La coopération technique vise à
contribuer à la formation des cadres, à mettre à la disposition des pays,
des experts pour servir dans tous les domaines de l’activité économique.
La coopération économique touche les secteurs d’échange ou les pays
développés et les sous-développés trouvent chacun leur intérêt en ce sens
que les matières premières du Tiers-monde alimentent les activités
économiques du monde développé et que les produits élaborés du monde
développé servent à satisfaire certains besoins du monde sous-développé.
124
PARAGRAPHE III- TENTATIVE DE REMÈDE AU SOUS-
DÉVELOPPEMENT : LA C.N.U.C.ED.

Les pays non industrialisés majoritaires à l’ONU demandent en 1964


l’institution d’un véritable débat mondial entre eux et le reste du monde.
C’est pourquoi l’ONU convoqua, en mars 1964, une conférence générale
sur le commerce et le développement.
Ainsi naquit la C.N.U.C.E.D. (Conférence de Nations Unies sur le
Commerce et le Développement) à Genève.

Le tiers-monde met en cause les structures du commerce et de l’aide


entre : les pays développés et les pays en voie de développement. Le
Tiers-monde pour affirmer sa cohésion, se constitue en groupe de 77 et
l’une des recommandations de la conférence a été de préconiser que
l’aide des pays développés aux pays sous-développés atteigne 1% de leur
revenu national.

125
*
* *

Les économies capitalistes, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, ont pris du
poids dans les relations économiques internationales, grâce à des échanges entre pays
développés. Elles ont procédé souvent à des dévaluations pour remettre de l’ordre
dans leurs économies.
Les économies collectives s’intègrent peu à peu à un système économique mondial,
en ce sens qu’elles s’ouvrent plus que par le passé aux économies sous-développées et
augmentent leur part dans le commerce mondial.
Malgré les politiques menées en leur faveur, la seconde moitié du 20e siècle n’a pas
permis l’amorce de leur décollage économique. Bien au contraire, la persistance des
effets pervers de certains phénomènes économiques aggrave leur situation et amène
l’apparition d’un quart monde.

126
CHAPITRE XII-LES GRANDES PUISSANCES DE LA SECONDE
MOITIE DU 20e SIÈCLE

La deuxième guerre mondiale s’est achevée dans le désastre en laissant


au monde une situation apocalyptique. Les civilisations se sont effondrées
avec leurs valeurs et les sociétés observent avec indignation ce que la
bêtise et la barbarie humaine peuvent engendrer.
La volonté de reconstruction a été induite par le désir de retrouver le
bien-être social antérieur à la guerre et tous les pays allaient s’y employer
chacun à sa manière et avec son génie créateur.
Les vainqueurs se sont organisés pour maintenir leur acquis, conserver
leurs prérogatives et leurs privilèges ; les vaincus se sont efforcés de
reconquérir leurs positions anciennes, pour faire oublier un passé gênant
et assurer une revanche non plus militaire mais économique dans un
monde en mutation permanente.

A partir de 1970, les vaincus ont commencé par tirer profit de leur
patience pour émerger et inquiéter, imposant par voie de conséquence une
nouvelle carte du monde. Non seulement les pays s’affirment mais
également, ils créent des ensembles qui agissent dans le même sens.
SECTION I- LES ÉCONOMIES NATIONALES DOMINANTES

Chaque année, depuis le milieu de la décennie 1970, se tient une réunion


dite des pays les plus industrialisés communément dénommés le groupe
des 7 à savoirs les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Japon,
l’Allemagne, le Canada et l’Italie.
Seulement cinq des sept pays méritent ici notre attention parmi lesquels
trois vainqueurs de la 2e guerre mondiale (Etats-Unis, Grande-Bretagne,

127
France) et deux vaincus de cette dernière (Allemagne et Japon) parce que
dominant les échanges mondiaux.

PARAGRAPHE I – LES ÉTATS-UNIS

Le pays est devenu la première puissance mondiale. Il l’a prouvé durant


la guerre et sa stratégie consistera à maintenir cette primauté, le
transformant en gendarme du monde libre.

A- La période de consolidation

L’influence américaine a commencé avec la signature des accords de


Breton Woods qui ont vu l’installation du Fonds Monétaire International
et de la Banque Mondiale.

B- La période de stabilisation

L’évolution dangereuse de la situation économique faisait craindre le


pire : la faillite économique des États-Unis.
Ils entrent dans une ère impérialiste dominée par la pensée unique qui
régente l’économie mondiale par voie de l’ultralibéralisme. Malgré les
contestations, le pays s’emploie à faire appliquer ces principes afin de ne
pas perdre sa place d’économie dominante et continuer de favoriser les
firmes multinationales.
PARAGRAPHE II – LA GRANDE- BRETAGNE

Grâce à l’aide Marshal, le pays s’est lancé entre 1945 et 1950, dans la
mise en place d’un Etat providence qui se fonde sur une éducation
primaire et secondaire, gratuite, sur des références sociales osées, sur une
généralisation des assurances couvrant tous les risques, sur la
construction de logement, sur la création de ville nouvelle, sur la remise

128
en état de l’appareil productif par les nationalisations qui touchèrent les
mines, la sidérurgie, l’eau, l’électricité et le gaz, l’aviation, les
télécommunications, les transports routiers, les banques.

PARAGRAPHE III- LA FRANCE

Les conséquences de la deuxième guerre mondiale ont été


catastrophiques pour le pays par suite des pertes en vies humaines, des
pertes matérielles, des pertes financières.
La France a gagné en crédibilité et a droit de cité comme puissance
économique au sein du groupe des sept. Cependant le retour au pouvoir
en 1995 avec la droite permettra à Chirac Jacques de consolider la
position française sur l’échiquier mondial en profitant des avantages de
l’Union européenne.

PARAGRAPHE IV – L’ALLEMAGNE

La performance de l’économie allemande était due à l’existence de


bonnes conditions naturelles (réserves de ressources minérales, de
houille, réseau exceptionnel de communications), de l’importance des
facteurs humains et politiques (existence de main d’œuvre fournie par les
Etats de l’Est, application d’une économie sociale de marché).

PARAGRAPHE V – LE JAPON

Sur vingt ans, le Japon connaîtra un développement prodigieux fondé sur


un modèle spécifique dont les caractéristiques sont la promotion des
exportations en vue de développer la capacité d’importation, l’utilisation
du surpeuplement comme l’élément de croissance, la stimulation de la
demande intérieure, l’endettement aux fins d’investissements,
l’instauration d’une complicité entre l’Etat et les entreprises,
l’encouragement des sociétés de commerce liées aux groupes industriels.
129
A- L’assise mondiale de 1975 jusqu’à nos jours

Après les deux chocs pétroliers, le Japon qui manque de matières


premières va adapter son appareil productif aux conditions nouvelles. Par
une politique adéquate d’instruction et de formation de la main d’œuvre
par un effort soutenu de recherche-développement pour assurer des gains
de productivité, par la spécialisation dans les secteurs à haute technologie,
le Japon a accru la complexité de son économie qui ne souffre que d’un
taux de chômage limité (2,5%).
La réussite du Japon découle des rapports patrons ouvriers qui sont
teintés de paternalisme, de facilités divers (emplois à vie, gratuité du
logement, débauchage et recours aux marchands de main d’œuvre), de
stabilité.

PARAGRAPHE VI-LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE

La persévérance, la détermination, l’espionnage économique, la


promotion de l’instruction technique et professionnelle, permettront au
pays de rattraper son retard et de menacer les positions des autres
puissances dans les échanges mondiaux.

SECTION II – LES UNIONS ÉCONOMIQUES MAJEURES

Le vingtième siècle a connu des ensembles politiques qui ont disparu


avec la première puis la deuxième guerre mondiale.
En observant aujourd’hui l’économie mondiale, il y a lieu de constater
que ce sont les grands ensembles qui la dominent : l’ensemble nord-
américain, l’ensemble ouest-européen, l’ensemble est asiatique. Aucun
avenir durable n’est possible aux nations en dehors de ce cadre.
Dès 1945, les américains l’ont compris c’est pourquoi, pour le bénéfice
de l’aide Marshall en vue de la reconstruction de l’Europe de l’après-

130
guerre, les américains ont suggéré la mise en place de l’Organisation
Européenne de Coopération Economique (3/4/1948) qui deviendra plus
tard l’Organisation Commune de Développement Economique (OCDE).
C’est la même préoccupation qui a gouverné la création le 18 avril 1958
de la Communauté Européenne de Charbon et de l’Acier. Il a fallu
attendre le 25 mars 1957 pour voir naître la Communauté Economique
Européenne.
L’acte unique européen qui est entré en vigueur le 1er juillet 1987, a
donné aux autorités communautaires les moyens institutionnels d’actions
pour atteindre l’objectif. Les communautés européennes sont les seules
unions d’envergure ayant établi des conventions avec les pays d’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique. Ces accords continuent et s’adapteront avec
le temps aux nouvelles règles édictées par l’organisation mondiale du
commerce (OMC)
Du temps de l’existence des pays de l’Est (1945-1990), l’Union des
Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) a mis en place avec ses
satellites le Conseil d’Aide Economique Réciproque (COMECON) qui
prévoyait l’harmonisation des plans de développement et la fourniture de
matières premières contre des crédits soviétiques.
Dans le même sens l’Association européenne de Libre Echange qui
regroupait la Norvège, la Suède, le Danemark, l’Autriche, la Suisse et le
Portugal, née au traité de Stockholm en novembre 1959, avait tenté de
créer une union douanière et non économique, sans liens établies avec les
pays d’outre-mer.

131
*
* *
L’économie mondiale s’est considérablement transformée depuis la 2e
guerre mondiale. Les puissances nées du mercantilisme (Espagne et
Portugal) entre les 16e et 17e siècles, les grandes nations conquérantes
des 18e et 19e siècles (Angleterre, France), ont cédé la place à des
superpuissances économiques (États-Unis, Japon, Allemagne) au 20e
siècle.
La troisième révolution industrielle se déroula de façon accélérée,
accentuant les déséquilibres entre pays industriels et pays non industriels.
La nouvelle carte du monde rompt complètement avec l’ancienne
distribution, en alignant des pays en voie de superindustrialisation, des
pays industrialisés, de nouveaux pays industrialisés, des pays non
industrialisés. La force des uns et des autres réside dans leur capacité
productive avec les génies créateurs respectifs.
Avec la seconde moitié du 20e siècle, le monde est entré dans l’économie
du savoir (informatique, électronique, cybernétique, etc.). L’information
de la première vague (effet de masses) a cédé la place à celle de la
seconde vague (poste, télégraphe, téléphone) qui a son tour s’éclipsa au
profit de celle de la troisième vague (radio, télévision, télécopie).
Le 21e siècle fait entrer le monde de plain-pied le monde dans
l’information de la quatrième vague avec les nouvelles technologies de
l’information et de la communication où excellent les puces
électroniques, Internet, les téléphones cellulaires, les ordinateurs portatifs,
etc.

132
Ainsi se comprend l’effort des politiques d’accélérer le processus
d’intégration régionale par grands ensembles économiques comme la
naissance effective de l’Union européenne (UE) le 1/11/1993,
l’émergence de l’association de libre échange de l’Amérique du Nord
(ALENA) le 17/11/93, la création de l’association économique des
nations du sud est asiatique (ASENAN) en 1994 et le lancement de
l’Union africaine en 2000.

133
CHAPITRE XIII
LES CLIGNOTANTS CONJONCTURELS DE LA SECONDE MOITIÉ DU 20e
SIÈCLE

La reconstruction de l’après-guerre s’est achevée plus tôt que prévue et


dans de très bonnes conditions. La capacité d’adaptation de l’économie
capitaliste s’est confirmée et l’alternative née du collectivisme commence
par porter ses fruits avec l’extension de sa zone d’influence.
Trois pôles distincts se constituent en bloc en vue de peser sur les
relations internationales, de profiter de la faveur des rapports de force
pour s’attirer la clientèle. Les enjeux deviennent de ce fait, planétaires. Le
bloc occidental, le bloc collectiviste, le bloc du Tiers-monde affirment
leurs antagonismes que les signes d’espoir non réalisé n’arrangent guère.
Mais malgré les stratégies de développement mises en place par
l’ONU, de 1960 à 1989, le retard des pays pauvres s’accentue en
élargissant le fossé entre les pays riches et les pays pauvres. Le coup de
poignard sera porté à ceux-ci par la décision américaine de 1971 de
suspendre la convertibilité du dollar en or.
La fin de la stabilité monétaire annonce les premières difficultés de
l’économie mondiale qui ne profitera qu’aux pays à structures
organisées. Les différentes crises apparues depuis, confirment cette
tendance en poussant à la psychose de l’effondrement général.
La crise de l’énergie, la crise des matières premières, le krach
boursier de la 2nd moitié de la décennie 1990, etc. réservent encore bien
des surprises à l’approche du 21e siècle. Le monde vit donc des
problèmes graves auxquels il faut trouver des solutions urgentes au risque
de déboucher sur une autre guerre fatale à l’humanité.
L’échec des solutions pour résoudre les maux de société que rencontrent
les Etats en croissance lente, trouvera son aboutissement dans la crise

134
financière de 1987 et de la réduction tendancielle de l’aide au
développement en provenance des pays financiers.

Dans ces conditions, ne seront abordés que les éléments d’intérêt de notre
époque comme faits de société regroupés dans la consistance des faits, les
tentatives de solution et de la crise de 1987 et ses prolongements.

SECTION I – LA CONSISTANCE DES FAITS

La seconde moitié de 20e siècle induira des événements économiques


durables dont les conséquences marqueront plus particulièrement les
économies en voie de développement que les économies développées.

PARAGRAPHE I – LA DÉTERIORATION DES TERMES DE


L’ÉCHANGE

L’indépendance des économies a, peu à peu, conduit à une certaine


spécialisation où les pays développés produisent les biens élaborés et
où les pays en voie de développement offrent des biens primaires.

L’inconvénient de cette répartition est que la baisse des cours des


produits primaires se conjugue avec la hausse des cours des produits
élaborés, créant un fossé de plus en plus large entre les deux groupes
de pays.
L’échange inégal qui profite aux nations industrielles et qui pénalisent
les nations non industrielles a constitué une stratégie de détournement
de ressources au profit des nations conquérantes qui compte conserver
leur rente de situation patiemment acquise par des pratiques. On ne peut
plus douteuse.

135
Durant la seconde moitié du 20e siècle, la tendance fut à la pérennisation
de la détérioration des termes de l’échange va hypothéquer l’avenir
économique de bon nombre de pays.

PARAGRAPHE II – LA CRISE DE L’ÉNERGIE

Les pays membres de l’organisation, les pays exportateurs de pétrole ont


pris conscience de l’exploitation dont ils étaient l’objet et ont décidé de
rétablir la vérité des prix en ce qui concerne leurs principales sources de
revenu.
Cette décision prise en 1973 occasionnera une crise d’une amplitude
incommensurable renchérissant les coûts de production de par le monde,
perturbant les programmes d’investissement et de développement.
Elle s’appliquera de façon graduelle selon la volonté des puissances
pétrolières. Les deux chocs pétroliers (1973) et (1978) donnent une
consistance à la crise de l’énergie et font entrer les pays de l’OPEP dans
le groupe des pays à revenu intermédiaire.

PARAGRAPHE III- LES PROBLEMES DE L’INFLATION

La flambée des prix sur les marchés s’analyse comme une


conséquence de la crise de l’énergie et du renchérissement des cours
d’autres matières premières.
L’inflation par les coûts se double d’une inflation par la demande.
Elle s’explique par les prix constamment élevés des produits
intermédiaires utilisés dans la production des biens, par
l’amélioration des techniques de production, par la faiblesse de
l’offre face à une demande potentielle forte.
Le recours à la politique monétaire par l’utilisation du crédit bancaire
pour financer les déficits de balance des payements contribuera à
l’aggravation du phénomène inflationniste.

136
Les implications internes et externes de l’utilisation de cet instrument
feront dire à certains économistes que les perdants du jeu des échanges
mondiaux demeurent les pays en voie de développement qui n’ont ni
l’autonomie de leur politique économique, ni l’indépendance de leur
décision monétaire.

PARAGRAPHE IV – LE PHENOMENE D’ENDETTEMENT

La situation économique préoccupante inhérente aux faits économiques


précédant pousse la plupart des pays frappés par la crise à rechercher des
moyens de survie.
L’aide extérieure qui devait fournir l’appoint complémentaire se raréfie
du fait des difficultés spécifiques aux donateurs habituels.
Au moment de l’amélioration des cours de certains produits primaires,
certains pays en développement ont lancé des programmes
d’investissement publics onéreux basés sur des emprunts extérieurs.
Les remboursements de ceux-ci vont contractés pour faire face à ces
échéances, accentuant le processus d’endettement lancinant.
La conséquence de cette action consentie d’accord parties est
l’enrichissement du riche et l’appauvrissement du pauvre.

SECTION II- LES TENTATIVES DE SOLUTION

Les défis apparus, dès les années 50, risquaient de remettre en cause le
nouvel ordre économique international, où toutes les parties
concernées perdraient des mesures, si des mesures n’étaient pas prises.
Tous les pays s’évertueront dès lors, dans un cadre bilatéral ou
multilatéral, à rechercher des voies et moyens pour contenir les
phénomènes, infléchir les rapports de forces dans un sens équilibré.
Les conférences internationales, les conventions et accords
internationaux constitueront les cadres idéaux pour ces concertations
destinées à résoudre les problèmes.
137
PARAGRAPHE I – LA SIGNATURE D’ACCORDS ET CONVENTIONS

La solution catastrophique de la plupart des pays en voie de


développement amènera ces derniers à négocier avec les pays industriels,
soit individuellement ou collectivement, des accords ou conventions à
caractère financier, économique, technique ou commercial dans le
but d’assurer un développement sans à coup de leur économie.
L’exemple le plus complet de ces arrangements concerne les relations
liant les Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à la Communauté
Economique Européenne, soit 61 pays en voie de développement et 12
pays développés. Relation ACP-CEE
L’expérience a commencé avec la convention de Yaoundé I et d’Arusha
(1964-1965), de Yaoundé II (1968-1969) et s’est poursuivie avec les
conventions de Lomé I, II, III, IV, le 28/2 / 1975, le 31/ 10/ 1979, le 8
/12/ 1984 et le 15/12/1989. Leur durée est de cinq (5) ans renouvelables.

PARAGRAPHE II – L’ORGANISATION DES CONFÉRENCES


INTERNATIONALES

Elle est également destinée à rechercher les voies et moyens grande


équité dans les relations économiques internationales.
Elle prend la forme soit de concertation horizontale ou de concertation
verticale qui sont des rencontres permanentes de haut niveau entre
décideurs politiques et opérateurs économiques.

A- Les conférences verticales

Elles associent conjointement les pays développés et les pays en voie de


développement. La conférence sur la Coopération Economique
Internationale ou dialogue Nord-Sud tenu à Paris tenue du 1er au 14
septembre 1981, (1ère Conférence PMA) et du 3 au 14 septembre 1990
138
à Paris (2e conférence PMA), les conférences des Nations Unies pour le
Commerce et le Développement dans le but de promouvoir les échanges
mondiaux et établir de saines règles de conduite internationales en ce
domaine.
Avec l’avancée de la mondialisation et de la globalisation, l’OMC a
succédé au GATT et aux actions menées dans le cadre des CNUCED.
Les différentes conférences qui se sont tenues depuis lors n’ont pas
réussi à rapprocher les positions respectives des pays industrialisés et
des pays non industrialisés.

B- Les conférences horizontales

Elles regroupent entre elles les pays se trouvant dans les mêmes
conditions ou états de développement. Ainsi les pays industrialisés du
monde ont inauguré leurs concertations dès les années 1980 à Ottawa au
Canada.
Malgré tous les efforts entrepris pour limiter les effets néfastes des
événements majeurs de la deuxième moitié du 20e siècle, la situation
est demeurée préoccupante jusqu’à la décennie 1980 qui verra
apparaître le spectre de crise économique.

SECTION III-LES ÉCHECS AUX REMÈDES : LA CRISE DE 1987 ET


SES PROLONGEMENTS

Depuis la grande crise de 1929, le monde capitaliste a connu beaucoup


de secousses économiques, financières et boursières sans jamais
craindre un effondrement général qui plongerait l’économie mondiale
dans un marasme durable. Les divers chocs pétroliers 1973, 1979, n’ont
été que la conséquence lointaine de la décision américaine de
suspendre, en 1971, la libre convertibilité du dollar en or.
Aujourd’hui, par le jeu de la concertation, l’on est parvenu à contenir les
problèmes sans les résoudre.

139
Les guerres localisées les conflits entre superpuissances, la recherche de
position dominante dans le groupe des sept (Etats-Unis, RFA, Japon,
Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) créent des conditions d’une
surchauffe où la tendance à des solutions protectionnistes individuelles
continue de dominer les esprits.
La croissance saccadée des économies depuis 1980 faute de stagflation a
abouti, en 1987, à un effondrement boursier qui a fait renaître les
souvenirs de la crise des années 1930.
Il convient, en conséquence, d’en saisir les causes, d’analyser les
manifestations, d’apprécier les conséquences et les mesures de
redressements adoptés et de s’interroger sur les prolongements
inéluctables de cette nouvelle dépression.

PARAGRAPHE I – LES CAUSES

Elles sont lointaines et immédiates agissant de façon concomitante.

1) L’ampleur des difficultés américaines


2) L’importance du déficit budgétaire et de la balance commerciale
- La politique sociale laxiste, de la faiblesse des ressources
fiscales.
- La dégradation inquiétante de la balance du commerce.
Les importations sont supérieures aux exportations.

3) L’apparente dévaluation du dollar


La valeur du dollar ne correspond plus aux conditions économiques
actuelles. La monnaie subit diverses fluctuations montrant sa faiblesse

PARAGRAPHE II- LES MANIFESTATIONS

-Elles apparaissent dans l’augmentation des taux d’intérêt du marché

monétaire et financier.
- La perte de confiance dans l’exécutif.

140
-La baisse de la capitalisation boursière
-La panique boursière

PARAGRAPHE III- LES CONSÉQUENCES

Elles sont d’ordre monétaire, économique et social avec des ramifications


profondes
1- Monétaire

La crise boursière a entraîné une baisse des taux d’intérêt, affaiblissant


ainsi le dollar pour le présent et le futur. Le rendement des actions ne
permet plus les profits escomptés.

2- Économique

La panique sur le marché financier et monétaire suppose des effets


favorables aux uns, défavorables aux autres.
• Une dynamisation de l’activité économique des pays de la zone
dollar ;
• Un ralentissement de la croissance du commerce international se
faisant surtout en dollar ;
• Une faible compétitivité pour la plupart des pays hors zone dollar,
par suite du renchérissement du cours de leurs matières
premières et de ceux des produits élaborés ;
• Une fin à l’économie casino (argent facile) et des plus-values à
court terme ;
• Une amorce de récession mondiale limitée.
(NB : Récession : ralentissement de la croissance économique)

141
3- Sociale
Cette crise a entraîné plusieurs effets :
• Une aggravation du chômage ;
• Une montée des tensions sociales ;
• Une baisse de revenus du travail et du capital ;
Elle a démontré la perte de confiance des porteurs d’actions (épargnants)
dans le système capitaliste.
PARAGRAPHE IV- LES MESURES DE REDRESSEMENT

Face à cette situation dramatique, les pays ont eu à réagir de façon


vigoureuse, soit collectivement soit individuellement.
1- Mesures collectives

-Action collective spontanée pour éviter de tomber dans les erreurs


commises au cours de la dépression de 1929.
-Renforcement de la coopération régionale avec une création d’une
commission de coopération économique et financier entre la France et la
RFA
2- Mesures individuelles
Elles apparaissent dans :
• L’augmentation des impôts et de contraction des dépenses
budgétaires américaines.
• Le soutien au marché monétaire et financier (réduction des taux
d’intérêt) ;
• La contraction volontaire des exportations (Japon) ;

PARAGRAPHE V- LES PROLONGEMENTS DE LA DÉPRESSION

Comme toute crise, la dépression d’octobre 1987 a une durée variant de 2


à 3 ans, car, les germes de son apparition n’ont pas totalement disparu. La
réélection du président François Mitterrand en France en mai 1988 et

142
l’élection du président Georges Bush aux Etats-Unis en novembre 1988,
n’ont pas colmaté les brèches.
La maîtrise de la situation paraît temporaire avec des grands risques de
dérapage si l’on tient compte des innombrables zones d’ombre
persistantes à savoir : la poursuite de la politique sociale américaine et sa
pratique ultra-libérale qui enrichit les riches et accentue la pauvreté des
déshérités.
1- Les raisons de la panique boursière de 1989

Tous les financiers s’accordent à reconnaître que les maux ayant conduit
à la crise de 1987 n’ont pas disparu.
Bien au contraire, il persiste encore les déséquilibres des échanges, les
énormes déficits et les fluctuations monétaires aux Etats-Unis.
Il s’échange quotidiennement sur les marchés financiers environ 600
milliards de dollars soit 25 fois plus que le montant des transactions
commerciales. Ce qui constitue un dopage de l’économie.

2- Le mécanisme du dérapage

La libéralisation totale des pratiques financières et boursières a permis


l’initiation d’un nouveau marché hautement spéculatif qui a représenté
en 1988, plus de 200 milliards de dollars.
Cette pratique amena à l’édification d’empires industriels en changeant
les règles du capitalisme par le redoutable mécanisme d’’’obligations
pourries’’ à haut risque et haut rendement.
Malheureusement le pilier du système fut accusé, après enquête, de
fraudes financières et inculpé.
3- Les solutions provisoires

Pour éviter le manque de liquidités et éloigner le spectre du krach de


1929, le président de la Federal Reserve Bank consentit à injecter de
l’argent frais dans le circuit financier.

143
L’interdépendance entre les marchés financiers importants (New York,
Londres, Tokyo, Frankfort, etc.) a joué dans le sens de l’apaisement
puisque les autres responsables après concertation ont accepté de fournir
de la liquidité au marché.

144
*
* *
La deuxième moitié du 20e siècle a fait réapparaître une certaine
dynamique cyclique annonciatrice des événements économiques de la
décennie 1970.
Les faits majeurs de la décennie 1970 à 1980 ont été contenus par des
mesures de redressement collectives.
Les événements de la décennie 80 ont débouché sur la crise de 1987 dont
la durée sera de deux (2) ans et qui se poursuivra par la crise asiatique de
1998.
L’agencement de ces faits économiques et sociaux d’une grave ampleur a
été expliqué par :
1) Un endettement considérable, à court terme, des banques, couvert
par des créances à long terme, dont certains peu sûrs ;
2) Une stabilité potentielle résultant de tout le système bancaire ;
3) Un endettement massif au sein des compagnies nationales et sur le
plan international ;
4) Un rééchelonnement des dettes internationales au regard des
difficultés rencontrées par les pays débiteurs ;
5) Un niveau tout à fait excessif du cours des actions et une
spéculation intense ;
6) Une sous-estimation générale par l’opinion des dangers effectifs.
Néanmoins depuis 1988, la situation demeure toujours tendue car la
politique américaine de moins d’impôts tue l’État.

145
CHAPITRE XVI -DYNAMIQUE DES FAITS SPECIFIQUES AU
TIERS-MONDE DURANT LA 2e MOITIÉ DU 20e SIÈCLE

La période de 1960 à 1969 a été considérée, par les Nations-Unies


comme celle de la stratégie du développement des jeunes nations. Cette
première décennie coïncide effectivement avec celle de la recherche des
voies de développement et celle de l’accumulation du capital, de
l’amélioration du bien-être des populations de ces nations
nouvellement indépendantes.
Les résultats ont été satisfaisants. C’est pourquoi, la période de 1970 à
1979 va être considérée comme celle de la 2e stratégie des Nations
Unies pour le développement qui doit voir l’affirmation et le
renforcement des acquis antérieurs.
Malheureusement, cette phase posera le plus de problèmes, non
seulement aux pays en développement mais aussi aux pays développés
car, elle coïncide avec la crise de l’énergie qui secoue les fondements de
l’économie mondiale.
Il en découlera la remise en cause de l’ancien ordre économique
mondial et la recherche du nouvel ordre économique international.
Les solutions recherchées à cette situation enrichissent l’histoire des faits
économiques et sociaux.

146
SECTION I – LA CONFÉRENCE SUR LES MATIÈRES PREMIÈRES AV –
MAI 1974

Les problèmes de la misère dans le monde, la démographie galopante


dans le Tiers-monde, l’augmentation des dépenses militaires, le
gaspillage des ressources naturelles, le désordre monétaire international,
la crise de l’énergie, se posent avec acuité à partir de la fin de l’année
1973.
Pour le Tiers-monde, cette conférence des Nations Unies sur les
matières premières tenue du 9 avril au 1er mai 1974 vise l’instauration
d’un nouvel ordre économique international et du programme
d’action qui doit y conduire. Désormais, les relations économiques
internationales doivent se fonder sur l’équité, l’égalité souveraine ;
l’indépendance, l’intérêt commun, la coopération entre tous les États.

SECTION II- LA CONVENTION ACP/CEE DE LOME : 28 FÉVRIER 1975

Elle tisse des liens de coopération verticale entre certains pays


développés (la CEE) et certains pays en voie de développement (le
groupe ACP), en vue de répondre aux incertitudes économiques du
monde.

PARAGRAPHE I – LE RÉGIMES DES ÉCHANGES

Il règle les rapports commerciaux entre la CEE et les pays ACP en les
organisant dans un cadre juridique unique.
1- Le principe de non-réciprocité

La CEE accepte l’application du principe de non-réciprocité des


obligations commerciales entre elle et les États ACP.

147
Des concertations sont prévues pour résoudre les problèmes que
soulèveraient les autres obligations internationales des parties
contractantes.

2- L’accès des produits ACP au marché de la CEE

Les produits ACP accèdent au marché de la CEE, en exemption de droits


de douane et de taxes d’effets équivalents et sans application de
restrictions quantitatives ou de mesures d’effets équivalents.
Néanmoins, ce principe de libre accès et illimité ne concerne pas le
régime d’importation de certains produits agricoles relavant
directement ou indirectement de la politique agricole commune de la
CEE.

3- L’accès des produits d la CEE aux marchés des États ACP

Les États ACP acceptent, de ne pas discriminer entre les États membres
et accorder à la CEE un traitement de faveur comme celui accordé à la
nation la plus favorisé, sauf avec d’autres pays en voie de développement.

4- Les autres problèmes de politique commerciale

Ils ont trait aux procédures mutuelles d’information et de consultation qui


permettront aux parties intéressées d’avoir des discussions sur n’importe
quel sujet qui peut affecter la coopération commerciale.
La sauvegarde des intérêts des ACP et de la CEE sur le plan international,
en matière de mesures tarifaires ou non tarifaires, jouit d’un cadre
institutionnel permettant des échanges de vue approfondis.

148
5- La promotion commerciale

Elle complète la coopération en matière d’échange et met l’accent sur

l’amélioration de la coopération entre les opérateurs économiques de la

communauté et ceux des pays ACP, en prévoyant des structures de liaison

aptes à favoriser cette coopération.

PARAGRAPHE II- LA STABILISATION DES RECETTES


D’EXPORTATION

Les effets auxquels il faut remédier sont dus aux fluctuations des recettes
d’exportation qui compromettent la planification des investissements, du
fait de la rigidité des structures, qui faussent l’équilibre interne des
finances publiques, celui de la balance des payements.
En conséquence, il s’impose une politique destinée à stabiliser les recettes
d’exportation et qui doit agir sur les structures de l’économie du pays
exportateur et pallier les difficultés conjoncturelles des agents
économiques (producteurs et États).

1- Le bénéfice du STABEX (le produits qui permettent de bénéficier de


l’atténuation des déficits lies aux recettes d »exportation des produits
agricoles
Il répond à un critère dit de dépendance. Ainsi, le produit éligible doit
avoir représenté durant l’année qui précède chaque année d’application
au moins 7,5% des recettes totales d’exportation de biens.
Ce pourcentage est ramené à 5% pour le sisal et à 2,5% pour les moins
développés enclavés ou insulaires.

2- Le mécanisme
Il impose d’abord l’obtention du niveau de référence qui est le seuil de
dépendance constitué par la moyenne mobile des recettes d’exportation
procurées à chaque État ACP en cause par ses exportations à destination
149
de la CEE au cours des 4 années qui précèdent chaque année
d’application.
Ensuite, il faut pour jouir d’un transfert STABEX, que les recettes
effectives d’une année soient inférieures au niveau de référence et que
cette différent soit supérieurs au seuil de déclenchement, de fléchissement
ou de fluctuation fixé à 7,5% (2,5% pour les pays les moins développées,
enclavés ou insulaires).
Les différences entre le niveau de référence et les recettes effectives
constituent la base du transfert.
PARAGRAPHE III- LA COOPÉRATION INDUSTRIELLE

Elle s’assigne des objectifs de promotion de développement industriel des


ACP reconnus comme une priorité impérieuse.
C’est le développement d’un secteur de l’économie des ACP qui est visé
en tant que vecteur du développement.
Le financement des projets d’investissement productif du secteur
industriel est assuré, en priorité, par les prêts de la Banque européenne
d’Investissement et par les capitaux à risque.
La coopération industrielle a mis en place de structures adéquates à savoir
un comité de coopération industrielle et un centre de développement
industriel.

PARAGRAPHE IV- LES INSTITUTIONS

La convention ACP/CEE a créé des organes mixtes pour la mise en œuvre de cet
accord exemplaire ; il s’agit :

1) Du Conseil des Ministres dont les réunions sont annuelles.

Il regroupe les ministres des États membres et de la commission et les


ministres ACP. Cet organe dispose du pouvoir de décision au sujet de
tout ce qui touche la convention.
150
2) Du Comité des ambassadeurs
Il est un organe d’appui et d’assistance du Conseil des Ministres dans ses
tâches. Il a souvent une délégation permanente de pouvoirs.

3) De l’Assemblée Consulaire

Elle est composée paritairement des membres du parlement européen


pour la CEE et des représentants désignés par les États ACP.

Son rôle est de donner des avis et d’ajouter des résolutions sur les
matières couvertes par la convention.

SECTION III – LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES POUR


LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT (4e CNUCED) MAI
1976

Les difficultés économiques apparues au cours des premières années de la


décennie 1970, ont poussé des pays en développement à rechercher
rapidement l’instauration du nouvel ordre économique international.
L’accent a été mis sur la réglementation du marché des matières
premières et des produits de base par une méthode intégrante, une
indexation des prix des exportations des produits de base et des matières
premières des pays en voie de développement sur les prix de leurs
importations en provenance des pays développés, sur l’accès des matières
premières des produits de base et des articles manufacturés et semi-finis
des pays en voie de développement aux marchés des pays développés. La
science et la technique. Le rôle plus accru du système des Nations Unies
dans cette approche nouvelle qu’il s’agisse de la CNUCED, de
l’UNESCO, de l’ONUDI et de l’OMPI.

La quatrième session de la CNUCED était attendue avec beaucoup


d’intérêt et apparaissait comme une occasion, pour la communauté
internationale de faire un progrès en développement et les pays
développés.

151
SECTION IV – LE DIALOGUE NORD-SUD : DECEMBRE 1975 –
JUILLET 1977

Les difficultés économiques nées de la crise de l’énergie dans le courant


de l’année 1973 ont poussé la France à proposer, en octobre 1974,
l’organisation d’une réunion tripartite sur les problèmes de l’énergie.
Cette réunion sera l’amorce de la conférence sur la coopération
économique internationale qui sera dénommée plus tard le dialogue
Nord-Sud.
Les Etats de l’organisation des pays exportateurs de pétrole rejettent cette
idée restrictive et préconisent l’approche globale incluant l’énergie et les
autres problèmes économiques et politiques du Tiers-monde (les matières
premières, amélioration des termes de l’échange au profit du Tiers-
monde, des transferts de ressources, le redéploiement industriel en faveur
des P.V.D., la limite au développement des capacités de transformation
primaire dans les P.D., des sociétés transnationales)

152
SECTION V– LA CONVENTION ACP/CEE DE LOMÉ II : 31
OCTOBRE 1979

La nouvelle convention entre la Communauté Économique Européenne et


les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique apparaît pour la suite du
dialogue Nord-Sud.
La CEE, par cette convention, résout le problème de la sécurité maximale
de ses sources d’approvisionnement en matières premières et
énergétiques.
Les ACP, par ces accords, profitent de la technique, de la technologie et
de l’assistance financière européenne. Les deux parties (CEE et ACP)
confirment par-là un choix de politique et un mode de relations
interrégionales entre elles dans une perspective dynamique.

SECTION VI- LES PAYS LES MOINS AVANCÉS DANS


L’ÉCONOMIE MONDIALE
(Conférence de Paris du 1er au 14 septembre 1981)

Le monde traverse une crise aigüe depuis 1973, crise qui fait disparaitre
les espoirs de croissance et de développement de bon nombre de pays.
Si les industriels arrivent à contenir les conséquences de ce phénomène
permanent, si les pays en développement exportateurs de pétrole
parviennent à se suffire et à maintenir un taux satisfaisant de croissance,
il n’en est pas de même des pays en développement non exportateurs de
pétrole.
C’est pour chercher un remède aux problèmes que pose le
développement de ceux-ci, que la conférence de Paris du 1er au 14
septembre s’est tenue, dans le cadre de la poursuite du dialogue
Nord-Sud.

153
PARAGRAPHE I – LES CRITÈRES DE SÉLECTION

Pour pouvoir se situer sur la liste des pays les moins avancés des pays en
voie de développement, il faut que l’économie concernée ait des
indicateurs économiques et sociaux possédant les caractéristiques
suivantes :

1. Le PIB par tête d’habitant inférieur à 200 dollars.


2. Le secteur agricole prédominant utilisant plus de 80% de la
population et fournissant plus des 2/3 des recettes d’exportation.
3. La faible consommation par habitant, l’insécurité alimentaire,
l’insuffisante productivité de l’agriculture.
4. La part de l’industrie extravertie dans le P.I.B. représentant moins
de 10%.
5. La lente progression du secteur manufacturier.
6. La faible consommation énergétique.
7. La grave difficulté de payement.
8. Le manque d’influence sur les cours des matières premières.
9. La détérioration constante des termes de l’échange.
10.Le niveau des importations par habitant faible par rapport à celui
du groupe des P.V.D.
11.Le retard dans les services de santé, d’éducation faible taux
d’alphabétisation.

154
PARAGRAPHE III- LES REMÈDES

La conférence de Paris a insisté sur l’aggravation de la situation de


ces pays si une action internationale concertée n’est pas menée
rapidement.
Le succès de ce programme d’action nécessite la mise en place d’un
organe de contrôle régulier confié à la CNUCED et à des organismes
compétents de l’Organisation des Nations Unies, la reprise des
négociations plus générales tant sur le plan financier (initiatives relatives
à des taxes internationales, vente d’or du F.M.I. établissement d’un lien
entre l’aide au développement et la création de droits de tirage
spéciaux), que sur le plan commercial (accords de produits et de
compensation de perte de recettes d’exportation). Le DTS est un
instrument monétaire crée par le FMI en 1969 pour compléter les réserves
officielles existantes des pays membres

155
*
* *

La prise de conscience de la complémentarité économique des espaces


géographiques constitués sur la planète terre est aujourd’hui une réalité
qui fait que certains facteurs qui peuvent constituer des éléments
perturbateurs et sources potentiels de conflits futures ne sont plus ignorés.
Les autorités investies des pouvoirs politiques s’emploient à anticiper les
événements économiques et sociaux et à créer des cadres de concertation
pour réfléchir sur les opportunités de solutions qui s’offrent ou à
envisager.
C’est dans ce cadre qu’il faut situer les différents sommets qui se sont
tenus sur les problèmes environnementaux.
Par ailleurs, en réaction à la concertation annuelle des pays industrialisés,
une partie du Tiers-monde regroupant des pays émergents et des pays les
moins avancés ont mis en place le Groupe des quinze ou G-15 qui se
réunit également annuellement et parallèlement à la réunion du G-8.
G15 : Mvt Non Alignes crée du 4 au 7 sept 1989 en Yougoslavie pour
concurrencer (OMC, G8) pour défendre les intérêts des Etats membres.
En 2005, ils représente 20% du PIB mondial. Pop : 34% pop mondiale

• Pour l’Afrique : l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Nigéria,


le Zimbabwe et l’Egypte ; Sénégal
• Pour les Amériques : l’Argentine, le Brésil, le Chili, la Jamaïque,
le Pérou et le Venezuela ;
• Pour l’Asie : l’Inde, l’Indonésie, la Malaisie. Sri Lanka, Iran

156
Son rôle est proposé des solutions alternatives à toutes recommandations
ou résolutions du G-8 qui n’iraient pas le sens des intérêts du monde
africain, américain et asiatique.
Autant de préoccupations événementielles qui donnent toute leur
dimension aux événements économiques et sociaux contemporains.
En 2001, un économiste de Goldman Sachs, Jim O’neill, affirmait que les
économies du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine étaient
appelées à connaitre un développement rapide, donnant ainsi naissance à
l’acronyme BRIC, qui s’enrichira de la lettre S suite à l’inclusion de
l’Afrique du Sud en 2011.
La place des BRICS dans l’économie globale ne cesse de croître. En
1990, leur poids dans le PIB mondial atteignait à peine 10 % contre
25,5 % en 2018. Aujourd’hui, elles totalisent un PIB de près de 20 000
milliards d’euros et comptent près de 3,1 milliards d’habitants, soit 42,1
% de la population mondiale. Une ascension confirmée par la place
désormais occupée par les BRICS dans le classement des pays les plus
puissants au monde réalisé tous les ans par le Fonds Monétaire
International (FMI) sur la base de leur PIB. En 2018, la Chine y occupe la
deuxième place, suivie de près par l’Inde (7e place), le Brésil (9e place)
et la Russie (12e place). L’Afrique du Sud occupe quant à elle la 32e
place. Dans ce classement, la France se situe à la 6e place derrière les
États-Unis, la Chine, le Japon, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Le 16 juin 2009, pour le premier sommet des B.R.I.C., à Ekaterinbourg,
en Russie. À l'issue de cette rencontre, les quatre dirigeants affirment leur
volonté de mettre en place un monde multipolaire, qui ne serait plus
seulement dirigé par les pays riches.
Lors du troisième sommet, qui se tient à Sanya, en Chine, le 14 avril
2011, les dirigeants soutiennent une réforme du système monétaire
international. Lors de cette rencontre, le groupe s'élargit, en accueillant en

157
son sein l'Afrique du Sud. Les B.R.I.C deviennent les B.R.I.C.S. (le « S »
pour South Africa).

158
TITRE TROISIÈME

L’AFRIQUE DANS L’HISTOIRE ÉCONOMIQUE

L’Afrique a toujours constitué une source de curiosité pour les


chercheurs, historiens, sociologues, anthropologues, économistes,
ethnologues et politiques.
Beaucoup se sont demandé si son histoire était ancienne ou récente ou si
elle a connu une évolution particulière qui justifie l’intérêt qu’on lui porte
de nos jours.
Les faits économiques et sociaux des époques antiques, médiévales et
préindustrielles s’y retrouvent mais avec des appréciations diverses.

Mais c’est la prédominance de la tradition orale et la longue absence


de l’écriture qui ont fait passer dans l’ignorance la plupart des
données dignes d’intérêt de l’Afrique.

159
CHAPITRE XVI : LES FAITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX
PRÉCONTEMPORAINS

L’Afrique a été longtemps le théâtre des convoitises étrangères. Mais


celles-ci se limitaient essentiellement à la côte car l’intérieur du continent
était considéré comme non sûr du fait du caractère sauvage du paysage.
Et pourtant, des peuples y vivaient avec leur civilisation. Les
navigateurs européens de la fin du moyen-âge au cours de leurs récits sur
l’Afrique, parlaient de royaumes organisés que leurs descendants ne
trouvaient plus aux mêmes lieux qu’en état de ruine et de terreur. Ce
phénomène se justifie car les civilisations naissent, se développent et
meurent.

Après le moyen-âge, l’Afrique s’ouvrit au monde en attirant des


commerçants dont l’unique motivation était le profit. Cette époque vit la
traite des noirs qui vida l’Afrique de ses meilleurs fils.
Au MOYEN-AGE : Commerce, Traite des Noirs
SECTION I- LES DONNÉES HISTORIQUES

Les phases de l’histoire économique africaine s’apparentent, à bien


des égards, à celle de l’histoire économique du reste du monde.

PARAGRAPHE I –L’ÉCONOMIE ANTIQUE AFRICAINE


Avant l’ère chrétienne, les diverses sociétés que connut l’Afrique
s’adonnèrent à des pratiques économiques que l’histoire a retenus.
L’Egypte ancienne avait découvert très tôt l’agriculture et l’élevage (vers
4000 avant Jésus-Christ).
Toute cette période fut enrichissante et permit de reconnaître la valeur de
la civilisation africaine qui vit la prolifération des gravures rupestres au
Sahara. ANTIQUITE : Pratiques économiques, Agriculture, Elevage
160
(Egypte), prolifération des gravures rupestres (réalisées par l'Homme sur
des rochers, le plus souvent en plein air.) au Sahara

PARAGRAPHE II- L’ÉCONOMIE MÉDIÉVALE AFRICAINE

Elle est dominée par le commerce entre l’Arabie, l’Inde et la côte


orientale de l’Afrique, la forte influence musulmane qui impose un tribut
en esclaves à la Nubie, l’amorce du commerce entre la Chine et l’Afrique
Orientale, le début de la traite des noirs par les Européens en Afrique de
l’Ouest, les luttes pour la fondation et royaumes et d’empires constituant
l’activité principale des souverains et autres princes ; dans l’ensemble,
jusqu’à la fin du moyen-âge, le Sahara fut la voie de passage privilégiée
par laquelle les influences méditerranéennes atteignaient l’Afrique
occidentale et parfois Equatoriale.
La vallée du Sahara aujourd’hui asséchée, regorge d’outils en pierre, de
fragments très abondants de poterie attestant la présence à une époque
reculée de noirs, ancêtre des habitants de l’Afrique centrale.
L’histoire des faits économiques africains de l’époque ancienne s’avère
aujourd’hui riche d’enseignement grâce aux progrès accomplis depuis la
fin du 19e siècle.
Les fouilles ont dégradé des stations néolithiques sans métal, laissant
apparaître les premiers agriculteurs qui ont taillé des haches en pierre
polie, labouré la terre, semé des produits tels que le blé et l’orge,
moissonné à l’aide de faucilles en silex, conservé le grain dans les silos
spéciaux,
MEDIEVALE commerce (l’Arabie, l’Inde et la côte orientale de
l’Afrique), forte influence musulmane (tribut en esclaves à la Nubie),
commerce (Chine -l’Afrique Orientale), début de la traite des noirs
(Européens - Afrique de l’Ouest), activité principale des souverains et
autres princes (les luttes pour la fondation et royaumes et d’empires)
161
SECTION II- LES INSTRUMENTS D’ÉCHANGES

Le commerce intra africain se faisait à base de troc au moment où les


communautés vivaient en économie autarcique. Ainsi, les cultivateurs
échangeaient les céréales contre des poteries, les artisans en métaux
proposaient des flèches et des ares contre des animaux, les pêcheurs et les
chasseurs présentaient de la viande ou du poisson contre des grains ou des
objets manufacturés.
Ces pratiques changèrent peu à peu avec l’amorce d’un véritable trafic
entre le littoral et l’intérieur de l’Afrique sous la poussée des influences
extérieures.1- Le TROC ( Céréales-Poteries, flèches-animaux , viandes ou
poissons- grains, objets manufacturés)

PARAGRAPHE I – LES CAURIS

Du 11e au 15e siècle, les cauris ont servi comme instrument d’échange sur
les marchés de l’empire du Ghana, du Bas Sénégal, du Dahomey.
Lorsque le commerce arabo-africain devint important, les arabes
importateurs de cauris furent vivement concurrencés par les Anglais, les
Hollandais, les Français, les Hambourgeois qui en amenaient par
cargaisons. Concurrences entre les arabes et européens suite à
agrandissement du commerce arabo-africain
PARAGRAPHE II – LE SEL

Cette denrée de luxe faisait l’objet d’un échange contre son poids d’or
depuis l’époque du commerce silencieux.
Son importance a motivé l’attitude des habitants de l’Afrique du Nord et
les exploitants des salines du littoral Atlantique qui entrèrent en contact
avec les orpailleurs du Haut Sénégal et du Haut Niger en vue d’assurer le
monopole du sel pour celui du métal précieux.
Divers conflits locaux naissaient à la suite des tentatives de certains
souverains pour s’emparer des gisements. Echange entre l’Afrique du

162
Nord et les exploitants de la côte avec naissance des conflits pour
s’accaparer des gisements

PARAGRAPHE III- LE CUIVRE (Maghreb et le soudan)

Durant le moyen-âge, le Maghreb exploitait les gisements de cuivre du


sol maghrébin et envoyait le métal du soudan, en échange de produits
locaux très diversifiés, compte tenue de la diversité des Etats couverts.
Les produits de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat sont les plus
concernés.

163
PARAGRAPHE IV-L’OR

L’Afrique occidentale fournissait régulièrement de l’or à la Berbérie et à


l’Egypte. Le trafic de ce métal, lorsque son caractère de réserve de valeur
eut été confirmé, revint aux monarques mêmes.
La quantité d’or extraite, une fois les fuites exclues constituaient
intégralement la propriété des souverains qui en faisaient ce qu’ils
voulaient. Ainsi, en 1324, l’on raconte que l’empereur du Manding
Mansa Moussa en visite au Caire était porteur d’une telle quantité de
métal précieux que ses prodigalités perturbèrent profondément le marché
de l’or dans toute l’Egypte.

PARAGRAPHE V- LES NOIX DE PALME

Son rôle économique n’apparut que vers la fin du 15 e siècle. Ce fut très
apprécié des africains a fait et continue de faire l’objet de trafic entre la
région sylvestre et les Soudanais et Sahéliens.
Les poissons secs, les graisses végétales, les bandes de coton, les produits
de l’artisanat local, s’échangeait contre l’huile de palme et les fruits
blancs et rouges du colatier. Bien sûr, ces opérations n’étaient pas loin du
troc mais la valeur qu’on accordait aux noix de cola, au moment de
l’échange, donnait à celles-ci un rôle économique proche d’une unité de
compte.

SECTION III- L’ÉCONOMIE COLONIALE

L’Afrique a été la zone de prédilection de l’aventure coloniale depuis la


révolution industrielle.
Son état de sous-développement n’a pas été seulement le fait de la traite
négrière mais aussi de la philosophie sous-jacente à la politique coloniale.

164
Par principe, la colonie n’a pas d’existence propre ; elle n’intéresse que si
son économie est complémentaire de celle de la puissance colonisatrice.
Celle-ci s’est adonnée non seulement à une exploitation matérielle
(ressources minières, agricoles, vivrières ou de rente, produits de
cueillette) mais également humaine (travaux forcés, traite).
La stratégie fut la recherche de l’autonomie financière coloniale par le jeu
de l’impôt et des emprunts. Un appui circonstancié était dès lors fourni
par les notables et chefs locaux au colonisateur pour la perception fiscale
et le recrutement de la main d’œuvre servile.
Les colonies ont joué un rôle privilégié dans l’expansion économique des
puissances coloniales qui ont édifié de véritables empires coloniaux.
Aussi pour éviter une véritable libération économique des colonies, la
décolonisation sera-t-elle lancé, à partir de 1950, par le truchement de la
coopération, formule plus subtile et plus élégante de colonisation.
L’économie coloniale été un fait majeur de notre temps.

165
*
* *

Vers la fin du 19e siècle, l’Afrique a subi les méfaits de la colonisation.


La conférence de Berlin, en 1885, a légalisé le partage colonial de
l’Afrique.
A partir de ce moment, l’histoire des faits économiques et sociaux
africains s’identifia à cette du monde impérialiste. Les divers événements
que ce dernier subissait s’y répercutaient car, l’Afrique était devenue une
réserve de matières premières, un débouché de produits élaborés, un
champ d’expériences scientifiques avec pour objet l’homme noir.
L’époque préindustrielle a vu l’Afrique répartie en quatre zones :
l’Afrique du Nord et du Nord-Est, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique
Centrale, l’Afrique de l’Est et du Sud, où les faits économiques et sociaux
auront un caractère spécifique et agissant de façon synergique pour la
cohésion spatiale.
Au 20e siècle, les guerres mondiales ont accru la prise de conscience des
masses africaines qui constatèrent qu’elles n’étaient pas moins civilisées
que le laissait croire le monde occidental.
Par la décolonisation politique ou armée, l’Afrique d’aujourd’hui a repris
peu à peu sa place dans le concert des nations.

166
CHAPITRE XVII

LES FAITS ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX CONTEMPORAINS

L’Afrique, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, a cherché les


moyens les plus rapides pour asseoir son développement intégral.
La liberté que recherchaient les populations européennes du fait de
l’horreur de l’époque des dictatures Hitlérienne et Mussolinienne ne peut
plus se circonscrire au seul monde dit développé.
L’année 1960 aura été celle de l’annonce des cascades d’indépendances
octroyées par les puissances coloniales à la majorité de nos Etats.
Malgré la pléthorique d’institutions mise en place, les handicaps
voulus ou non voulus pour freiner leur heureux aboutissement, il importe
de reconnaître la permanence de la volonté politique de parvenir à une
réelle coopération interafricaine.
L’Afrique croit, en conséquence, aux bienfaits de la politique de
coopération qu’elle soit horizontale ou qu’elle soit verticale et s’emploi
depuis les années 1960 à la traduire dans les faits comme en témoignent
les institutions créées et opérationnelles.

SECTION I – LA COOPÉRATION HORIZONTALE

Elle s’intéresse aux relations qui s’établissent entre des Etats situés dans
une même zone, ayant les mêmes affinités et parvenus presque au même
niveau de développement.

PARAGRAPHE I – LA PHILOSOPHIE DE LA COOPÉRATION


RÉGIONALE

Divers principes gouvernent la mise en œuvre d’une politique de


coopération régionale à savoir :

167
1- Faciliter l’utilisation optimale de facteurs de production

La mise en commun des potentialités pour une mise en valeur rationnelle


évite le gaspillage et chaque pays peut dès lors se spécialiser dans les
ressources pour lesquelles son allocation est optimale.

2- Accélérer l’intégration économique des États

La politique coloniale a été division des pays en unités antagonistes


produisant des biens identiques et concurrents donc susceptibles de subir,
à tout moment, des méventes et frappés par la détérioration des termes de
l’échange.

3- Garantir l’indépendance économique et l’autonomie collective

L’union de toutes les forces productives régionales fournit une garantie


contre les tentatives de déstabilisation et de velléités de mainmise de la
part de puissances anciennement colonisatrices.

4- Renforcer l’unité politique

La réelle politique de coopération régionale est celle-là qui se veut tour à


tour économique et politique.
La prise de conscience des populations de leur interdépendance
recommande la paix, la sécurité, le coût de la défense reste moindre
lorsque beaucoup d’Etats s’y emploient ensemble.
Les pactes de défense et de non-agression se situent dans cette
perspective.

168
5- Améliorer le niveau de vie des populations

Dans un regroupement économique, chaque pays essaie de copier chez le


voisin ce qu’il y a de meilleur et de rejeter les mauvaises habitudes.
Ce sont en partie ces principes fondamentaux parmi tant d’autres qui ont
gouverné la mise en place des divers instruments de coopération que le
contient a connus depuis le début de la décolonisation.

PARAGRAPHE II – LES INSTRUMENTS DE LA COOPÉRATION


RÉGIONALE

Les institutions sont, soit d’orientation sectorielles, soit plurisectorielle.


Le point d’intérêt réside dans le fait que ces institutions peuvent couvrir
une sous-région africaine ou toute l’Afrique.
Leur intérêt peut se porter que sur un secteur de l’agriculture (sucre,
cacao, riz, viande, prieurs, ignames, arachide, blé, café, etc.), de
l’éducation, formation et recherche (administrative, etc.), de l’industrie
(études industrielles, propriété industrielle), industries alimentaires.
De même, ces institutions se préoccupent des domaines de la monnaie et
des banques (banque centrale, banque de développement), des ressources
naturelles (études hydraulique, étain, cuivre, plomb, zinc, caoutchouc,
bois, pétrole, énergie électrique), de santé (grande endémie), de Tourisme
(opérations de tourisme, développement, hôtelier et touristique), des
transports et communications (aviations, postes et télécommunications,
navigation et ports, chemin de fer, routes), d’autres secteurs
(cartographie, promotion commerciale, levées et cartes, normalisation et
métrologie).

169
1- Au niveau plurisectoriel l’attention peut être portée sur :

• Le comité permanent consultatif du Maghreb (CPCM) mis en


place le 1er octobre 1964,
• La communauté de l’Afrique Orientale (CAO), aujourd’hui
disparu, créée le 6 juin 1967 et péronnelle le 1er décembre 1967,
• La communauté Économique de l’Afrique de l’Ouest (CEAO)
instituée le 17 avril 1973,
• L’Union Douanière et Economique de l’Afrique de l’Ouest
(CEAO) instituée le 8 décembre 1964,
• L’Union des Etats de l’Afrique Centrale dont la charte a été signée
le 2 avril 1968,
• La Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO) créée le 28 mai 1975 et qui entrée en vigueur au mois
de mars 1976,
• L’Union du Maghreb Arabe (UMA) en 1988.

Toutes ces organisations qui s’étendent à plusieurs pays d’une même


région africaine, tente en définitive de réaliser les objectifs contenus dans
les principes développés au paragraphe précédent.

2- Au niveau sectoriel, l’accent peut être porté sur :

• L’Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique


(ADRAO) mise en vigueur le 28 juin 1971,
• L’Organisation Africaine et Malgache du Café (OAMCAF) crée le
7 décembre 1960,
• L’Organisation Interafricaine du Café (OIAC) dont l’acte de
création date du 7 décembre 1960.

170
• L’Association Africaine pour l’Administration publique et la
Gestion (AAAPG) créée en mars 1971,
• Le Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative
(CAPRA) établi le 18 décembre 1967,
• L’Institut pour le Développement Economique et la Planification
(IDEP) installé en 1964,
• L’Office Africaine de Développement (BAD) créée le 4 août 1963
et entrée en vigueur le 10 septembre 1962,
• La Banque Africaine de Développement (BAD) créée le 4 août
1963 et entrée en vigueur le 10 septembre 1964,
• L’Association des Institutions de Financement Africaines en vue
du Développement (AIDFAD) créée le 30 septembre 1975.

3- Les faiblesses de la coopération régionale

La pléthore d’institutions installées en Afrique depuis l’accession à


l’indépendance, constitue un élément d’inquiétude.
Les doubles emplois deviennent nombreux et la dispersion des forces très
grande. Les pays consacrent beaucoup de ressources à divers organismes
régionaux dont les effets bénéfiques s’évaluent ou s’apprécient
difficilement.
C’est en conséquence, l’importance des institutions recensées qui affaiblit
la volonté de la politique de coopération régionale.

PARAGRAPHE III- LES EXEMPLES DE COOPÉRATION RÉGIONALE :


LA BAD ET LA CEDEAO

1- La banque Africaine de Développement


Institution créée le 4 août 1963 à Khartoum au Soudan et mise en vigueur
le 10 septembre 1964, la BAD intéresse aujourd’hui tous les Etats

171
indépendants d’Afrique. Elle vise le développement économique accéléré
et le progrès social des Etats membres. En général, elle favorise
l’investissement en Afrique de capitaux publics et privés, fournit
l’assistance nécessaire aux études, à la préparation, au financement et à
l’exécution des projets et programmes de développement.
Sur son initiative, en relation avec la Commission Economique des
Nations Unies pour l’Afrique, ont été créés la SIFIDA (Société
Internationale Financière pour les Investissements et le Développement
en Afrique) et le Fonds Africain de Développement (FAD).

2- La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

Elle a été instituée le 28 mai 1975 à Lagos entre tous les pays de la région
ouest africaine.
Son principal objectif est promouvoir la coopération et le développement
dans le domaine de l’activité économique, plus particulièrement de
l’industrie des transports, des télécommunications, de l’énergie, des
ressources naturelles du commerce, de l’agriculture, des questions
monétaires et de paiement, dans le domaine des affaires sociales et
culturelles.

La CEDEAO fonctionne sous l’autorité de la Conférence des chefs


d’Etats, du Conseil des Ministres et du Secrétaire Exécutif.
Les pays membres sont francophones, anglophones et lusophones elle a
servi de modèle à l’approche contenue dans le plan de Lagos pour la
coopération interafricaine que nous verrons plus loin
Avec le retrait de la Mauritanie, il ne reste à ce jour que 15 pays membres

172
SECTION II- LA COOPÉRATION VERTICALE

Elle s’établit entre un pays, un groupe de pays de la périphérie et un pays


ou groupe de pays du centre et répond à une philosophie bien définies
Ses raisons remontent à l’époque coloniale où les pays colonisateurs ont
essayé d’entraîner dans leur mouvance, les pays colonisés et les maintenir
dans l’état d’indépendance où ceux-ci demeurent des réserves de matières
premières et de débouchés de produits manufacturés.
L’acuité des problèmes économiques actuels, la persistance du
dérèglement du système monétaire international, dont les conséquences
bouleversent les données de l’économie mondiale où les pays riches et les
pays pauvres sont parties prenantes, le fossé grandissant entre les pays du
monde développé et ceux en voie d’émergence font ressortir les bénéfices
à tirer d’une réelle coopération verticale.
Le dialogue Nord-Sud en constitue aujourd’hui un exemple vivant.

PARAGRAPHE I – LA PHILOSOPHIE DE LA COOPÉRATION


VERTICALE

Le maintien des liens entre les pays riches et les pays pauvres comportes
des éléments d’intérêt pour les deux parties tant sur le plan de la théorie
économique que sur le plan de la stratégie de développement.

A- Buts de cette coopération

Pour les pays de la périphérie comme ceux d’Afrique, la poursuite d’une


collaboration verticale répond à diverses considérations.

173
1- Assurer sans à coup (de façon continue) le processus de
développement

Il est difficile de remettre en cause l’ordre établi sans préjudice pour


l’évolution future. Les adaptations, certes, s’imposent mais selon un
processus patient, rationnel et programmé.
2- Permettre le transfert de technique et de technologie

L’accélération de l’histoire économique actuelle est celle de la science et


de la technologie ;
L’avance acquise par les pays du centre, leur expérience en matière de
recherche, l’application industrielle, doivent profiter aux pays en
développement qui espèrent suivre la même voie.
3- Lutter contre la détérioration des termes de l’échange.

La situation économique difficile que traversent les pays d’Afrique a été


le fait de l’héritage colonial.
La colonisation a imposé une monoculture à nos pays et les produits
subissent souvent des méventes sinon sont échangés à des cours inférieurs
aux coûts de production.

4- Obtenir des débouchés sûrs et durables pour les matières premières et les
produits élaborés ou finis d’une industrialisation jeune.

L’interdépendance du monde actuel, la complémentarité des économies


fait que l’autarcie n’est plus possible.

5-Œuvrer réellement pour le nouvel ordre économique international

Il s’agit de mobiliser les ressources indispensables à toute œuvre de


développement.

174
B- Sur le plan pratique

Les pays du centre ont un avantage certain en maintenant des liens de


coopération avec les pays de la périphérie.
Ils ont besoin des matières aujourd’hui épuisées dans leur zone et de
débouchés pour leurs produits élaborés dont la production demeure
abondante.

PARAGRAPHE II- LES EXEMPLES DE COOPÉRATION VERTICALE :


LES CONVENTIONS ACP/CEE DE LOME

La période coloniale en a connu, comme la première convention


d’association entre les Etats Africains et Malgache associés à la
Communauté Economique Européenne qui a eu des prolongements par la
deuxième convention de Yaoundé.
Même de façon bilatérale, certains pays du Maghreb ont signé des
accords du même genre avec la CEE. Bon nombre de pays, de façon
bilatérale établissent des liens verticaux pour répondre aux mêmes
préoccupations analysées au paragraphe précédent.

La conférence sur la coopération économique internationale, les


participants aux organisations internationale d’orientation économique,
commerciale, monétaire et financière ou se retrouvent pays de centre et
pays de la périphérique constituent des exemples vivants de cette
coopération.
Mais en Afrique, l’intérêt se trouve encore plus sur les conventions de
Lomé I à Lomé IV, fondement du groupe économique des Etats de
l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.

175
Le groupe ACP a pour objectif :

1. De consolider et renforcer la solidarité horizontale entre les Etats


membres.
2. D’encourager les relations commerciales et économiques plus
étroites entre les pays du groupe.
3. D’échanger des renseignements sur la technologie, l’industrie, les
ressources humaines.
4. Promouvoir une coopération régionale et interrégionale efficace
entre les pays membres.
5. Faire en sorte que la convention de Lomé contribue pleinement à la
réalisation des aspirations communes des pays du monde en
développement et ceux du monde développé, aspiration qui n’est
autre chose que l’instauration du nouvel ordre économique
international.
Le groupe ACP et la CEE ont opéré depuis 1975 pour la coopération
verticale renouvelée chaque cinq ans. L’accord porte sur les problèmes de
commerce, d’aide et de coopération et cherche à créer des rapports
économiques nouveaux entre certains pays du Nord et certains pays du
Sud.

SECTION III- LA CONFÉRENCE EXTRAORDINAIRE DES CHEFS D’ÉTAT


ET DE GOUVERNEMENT DE L’OUA A LAGOS 28-29 AVRIL 1980

Les difficultés inhérentes à l’amorce d’un développement économique


réel de l’Afrique ont poussé les hauts responsables du continent à se
réunir en session extraordinaire pour la deuxième fois à Lagos du 28 au
29 avril 1980, en vue d’approuver le plan d’action pour la mise en œuvre
de la stratégie de Monrovia pour le développement économique de
l’Afrique.
176
L’acte final de cette conférence a convenu d’un programme et de ses
modalités de mise en œuvre.

PARAGRAPHE I – LE PROGRAMME

Il consiste essentiellement en la création de structures régionales et en


renforcement de celles déjà existantes en vue de l’établissement ultérieur
d’un marché commun africain, prélude à une communauté économique
africaine.

PARAGRAPHE II – LES MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE

Deux décennies s’avèrent nécessaires et indispensables pour atteindre cet


objectif ; il s’imposera un renforcement des communautés dans les zones
non encore couvertes, un renforcement de l’intégration sectorielle, une
harmonisation de l’action des regroupements économiques dans le sens
de la mise en œuvre progressive du marché commun africain.
PARAGRAPHE III- LES DOMAIENS D’ACTIONS

Ils couvrent essentiellement :

L’alimentation et l’agriculture, l’industrie, Les ressources naturelles, les


ressources humaines,

La science et la technologie, les transports et communications, les


questions commerciales et financiers, la coopération économique, les
problèmes environnementaux.

1. indispensables de la planification du développement.


Toute cette stratégie vise, en fait, à assurer le bien-être des populations
africaines. Le Plan d’Action de Lagos prend le pari de mener les

177
économies à une effective intégration économique au début du
3è millénaire et préparer ainsi l’ère industrielle du 21e siècle.
Ce que confirmera le sommet de l’OUA tenu à Abuja, en juin 1991 où fut
signée la Charte Economique Africaine.
Au sommet économique de Lagos en avril 1980, les chefs d’Etat et de
Gouvernement ont recommandé la voie de la CEDEAO comme seule
valable pour nous sortir du sous-développement et assurer notre place
dans l’ère industrielle du début du 3e millénaire.
Sur le plan économique, les Etats Continents émergent pour créer les
véritables économies mondes dont les centres de propulsion sont les
Etats-Unis, l’Europe et le Japon.
Une nouvelle carte politique du monde se dessine à l’aube du 3 e
millénaire et dans la nouvelle société qui se profile à l’horizon n’auront
de place que les Etats responsables faisant passer la stratégie collective de
promotion régionale avant toute stratégie industrielle de promotion
nationale.

178
*
* *

Le continent africain a constitué pour les économies industrielles un


espace géographique stratégique de par l’immensité de ses ressources
naturelles non encore exploitées, la jeunesse de sa population toujours en
augmentation par suite de la disponibilité nouvelle qu’elle peut offrir pour
l’application des nouvelles technologies aux fins de développement
durable.
L’époque contemporaine qui commença en 1750 à peu à peu fait oublier
l’humiliante traite négrière fondée sur le commerce triangulaire mais
aussi la cupide colonisation directe du 19e siècle qui mit fin à la
dynamique interne de développement endogène amorcé sous la conduite
de grands bâtisseurs d’empires.
Malgré les échecs de différentes stratégies de l’Organisation des Nations
Unies pour le Développement, la prise de conscience des dirigeants et les
nouveaux défis de société a poussé les autorités à opter pour la politique
d’intégration régionale pour sortir le contiennent de son état de sous-
développement.

179
CONCLUSION GÉNÉRALE

L’analyse de l’histoire des faits économiques et sociaux a fait l’objet de


beaucoup de livres, d’articles. La plupart de ceux-ci se sont le plus
souvent limités, soit à la période depuis la révolution industrielle jusqu’à
nos jours, soit à la période de l’ère chrétienne après avoir survolé
l’antiquité.
Bon nombre d’auteurs ont fait du monde occidental le centre de l’univers
économique.
Aujourd’hui, la vérité apparaît peu à peu et l’on sait que des pays,
actuellement sous-développés, avaient atteint dans le temps des niveaux
de développement que des pays présentement développés n’avaient pas
atteint.
Il faut donc éviter, autant que faire se peut, d’essayer de trouver dans nos
pays les mêmes constatations que dans les pays développés.
Les conditions spécifiques de chaque pays, de chaque continent
l’excluent et partir de l’idée que toutes les sociétés suivent les mêmes
évolutions fausse l’objectivité de l’analyse.
Les sociétés africaines auraient leur propre stade de développement avec
leurs valeurs propres si la colonisation n’avait pas détruit leur civilisation
pour y substituer celle du colonisateur.

180

You might also like